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1. Filiation

Clément Birame Ndione est né vers 1904 d’une famille sérère « noon » à Fandène (un village

situé à sept kilomètres de la ville de Thiès. Érigé en communauté rurale en 1974 par la loi

n° 72-25 du 25 avril 1972, Fandène regroupe 34 villages1). Fils de Demba Ndione et de

Guignane Diop, Clément Birame Ndione fut le deuxième enfant de sa famille. N’ayant pas la

possibilité de fréquenter l’école comme tous les enfants de sa génération, il devint cultivateur,

principale activité campagnarde à coté de l’élevage.

2. vie privée et religieuse

Adepte de la religion catholique, Clément Birame Ndione fut l’un des deuxièmes baptisés à

Fandène le 07 Janvier 1922 dans l’église Saint Marcel par le Père Joseph Boutrais qui célébra

aussi le 10 Avril 1928 son mariage avec Joséphine Yandé Ndione de qui il eut deux enfants :

Thérèse et Aloyse Ngagne Ndione allias Mba farr2, un grand champion, à l’âge juvénile, de la

lutte traditionnelle sénégalaise de la contrée. Par la volonté divine, Joséphine Yandé Ndione

fut très tôt rappelée à Dieu. Un veuvage qui obligea Clément Birame Ndione à contracter

mariage avec une autre épouse du nom de Madeleine Déguène Thiaw le 03 Avril 19453. Avec

cette dernière il passa le reste de sa vie devant ses enfants : Joséphine Tamalé, Eugène Pascal,

Stanislas, Hyacinthe et Léopold Ndione.

Clément Birame Ndione fut un grand pionnier dans sa religion. En tant que catéchiste, il a

prêché entre autres à Sangué, à Babak, à Bambey, au Léhar, à Peykouck Sérère et à

Koudiadiène au temps des missionnaires avec le père Boutrais, puis au temps des prêtres

sénégalais en compagnie de l’Abbé Hyacinthe Tiandoum ayant servi à la paroisse St Marcel de

1Communication personnelle de M. Thomas Ndione, ancien président de la communauté rurale de Fandène de

1997 à 2002 2 « Mba Farr » est le nom de lutteur d’Aloyse Ngagne Ndione et traduit sa devise : »Je terrasse tout adversaire ».

Aloyse Ngagne Ndione ne concède qu’une seule défaite et cela en fin de carrière 3 Informations tirées du Registre du baptême N°2 de 1922 de la mission catholique St Marcel de Fandène

Biographie de Clément Birame Ndione

Rédigée en 2013 par Brucker-Lucien Edouard Ndione

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Fandène dans les années 50 avant de devenir par la suite évêque et cardinal du diocèse de

Dakar. Entre eux naquit une relation qui dépasse le cadre d’évangélisation et aboutit à une

relation amicale poussant Clément Birame Ndione à donner à l’un de ses fils le nom du

Cardinal Hyacinthe Tiandoum.

Clément Birame Ndione fut le premier pèlerin de Rome dans cette localité en 1950 et comme

fruit de sa moisson, il donna son fils, Abbé Hyacinthe Ndione, premier prêtre de Fandène à

l’église.

3. Carrière politique et engagement pour le développement de Fandène

3.1. Carrière politique

Clément Birame Ndione Fut le premier responsable politique à Fandène au temps du

Maître Lamine Gueye en relation avec les chefs de Canton et les Diarafs, parmi lesquels on

peut citer Konkon Ba à Touba Toul, Lat Fatim à Thiès, Ousmane Faye à Silmang, Nangou

Faye à Ndioug et Law Tine à Pognine4.

Il milita pour l’UPS (Union Progressiste Sénégalaise), l’actuel PS (Parti Socialiste) et initia

Clément Samba Tine, le père du docteur Augustin Tine (Ministre des Forces Armées sous le

magistère du Président Macky Sall), Benoît Samba Ndione, le père du docteur Jean Baptiste

Ndione (ancien député socialiste), André Mbargou Tine (ancien président de la communauté

rurale de Fandène en 1989) et Clément Ndiaga Thiaw à la politique5.

Grâce à son leadership dans sa localité, Clément Birame Ndione, fut élu conseiller régional à

Thiès, désigné aussi juré aux tribunaux de Thiès et fut pour cette raison bardé de

décorations6.

3.2. Engagement pour le développement de Fandène

Clément Birame Ndione fut membre de la coopérative arachidière au temps du Président

Léopold Sédar Senghor, ce qui lui a permis l’obtention de semences, semoirs, houes,

calèches, charrettes et les paires de bœufs pour les labours.

C’est avec lui que la radio « Pen disso », accrochée à la place publique de sa zone, a vu le

jour. Dans son souci de bien faire pour Fandène, les ponts, la route reliant Thiès à Fandène, et

des puits pour le bien être social ont été réalisés. A cela s’ajoutent l’implantation de la

première boutique au village dont les revenus lui permirent de s’offrir le luxe tous les

4 Cf. Esquisse de la Biographie de Clément Birame Ndione 5 Communication personnelle du docteur Augustin Tine, Ministre des Forces Armées sous le magistère du

Président Macky Sall 6 Communication personnelle de M. Théophile Tine, ancien conseiller rural

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dimanches ayant comme slogan « Ndiël dimaasa Birame Djadji7 » et son soutien moral et

pécuniaire dans la scolarité des villageois indigents.

Il fut membre fondateur des maisons familiales, ce qui a fait de Fandène la première maison

familiale rurale du Sénégal dont il fut le premier président. Cette maison familiale, inaugurée

en 1964, fut l’objet de la visite du Président Léopold Sédar Senghor à Fandène en 1970.

Marchant dans le sillage de leurs pères, Joséphine Tamalé Ndione est fondatrice de l’ONG

« GRAIF » pour le développement de la région de Thiès et Eugène Pascal Ndione devient le

premier militant du parti PDS à Fandène dans l’opposition.

Clément Birame Ndione était un grand pionnier, un rassembleur, un visionnaire, un

homme qui se sacrifiait pour ses proches, pour sa religion ainsi que pour le développement de

tout son territoire. Comme acte de souvenir et de reconnaissance les Fandénois firent de lui le

parrain de l’école élémentaire publique du village.

Sentant très tôt des problèmes de santé, Clément Birame Ndione prépara sa mort en se faisant

confectionner un cercueil et attendit le jour. Il mourut le 25 Décembre 1976 et fut ainsi (après

une pluie passagère) le premier à être enterré dans un cercueil à Fandène. Il repose dans les

cimetières de Fandène au près de ses ancêtres.

7 Ce slogan consistait à préparer du riz tous les dimanches et à laisser demeurer la bouillie, « laax », le plat

ordinaire du village