Civilis 2014, janvier...G UERRE EN SYRIE (2013) (1945-2013) Photo prise par des activistes syriens....

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Conflits contemporains (1945-2013) GUERRE EN SYRIE (2013) Photo prise par des activistes syriens. Des- tructions dans le quartier d'El-Inchaat, à Homs. Septembre 2012. Publiée par Média- part (2012) Civilis 2014, janvier 4 Le magazine des sciences humaines du Lycée Vaucanson

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Conflits contemporains(1945-2013)GUERRE EN SYRIE (2013)

Photo prise par des activistes syriens. Des-tructions dans le quartier d'El-Inchaat, à Homs. Septembre 2012. Publiée par Média-part (2012)

Civilis 2014, janviern°4

Le magazine des sciences humaines du Lycée Vaucanson

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Civilis*Le magazine des sciences humaines du Lycée Vaucanson

M A G A Z I N E N U M É R I Q U ENuméro réalisé par et pour les élèves.

Ont participé à la rédaction de ce numéro : Les élèves de Terminales ES (7) : A. Duc, R. Gohier, M. Beaudouin, Manon Archer, Paul Quatrevaux, S. Malot, D. Alex, Th. Giteau, G. Depoilly, L. Euzénat, L. Thynevez, J. Ambwa, R. Leturcq

Mise en page : D. Rivaud *Civilis (mot latin) : “qui concerne l’ensemble des citoyens, l’Etat, la vie politique”.

UN MONDE DE CONFLITS LYCÉE VAUCANSON l 2

C IV IL IS l n° 4 l 2014

2014, janviern°4

03 LE TIBET ET LA CHINE

04 GUERRE D’INDOCHINE

05 CRISE DE SUEZ

06 LA TORTURE EN ALGÉRIE

07 VIETNAM EN CON-TESTATIONS

08 LES FARCS EN COLOMBIE

09 SANDINISTES ET CON-TRAS AU NICARAGUA

10 AFGANISTHAN ET LA CIA

11 LA PREMIÈRE GUERRE DU GOLFE

12 SRI LANKA ET RWANDA

13 SADDAM LE RETOUR

Un monde de conflits

Lycée VaucansonTours

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Le Tibet face à l ’oppression chinoise1950-2014

Le 25 octobre 1950, un an après la proclamation de la République populaire de Chine, les troupes chinoises en-vahissent le Tibet. Cette intervention sera suivie en 1951, par un traité confirmant l'intégration du Tibet à la Chine. Les Tibétains refusent encore aujourd’hui cette domination.

Les Chinois justifient leur présence au Tibet par deux arguments : tout d’abord le Tibet aurait toujours fait partie intégrante de la Chine. Par ailleurs, ce pays présente une économie et un mode vie sous-développés qui, selon les Chinois, auraient besoin d'être « libérés ». Ces deux arguments, faisant des Chinois des « sauveurs » sont sans fondements et servent de prétexte.Si le Tibet est bel et bien un pays peu développé, il demeurait jusqu'à l'invasion des chinois totalement indépendant, et existait en tant qu'Etat depuis plus de 1000 ans. Il s'avère que la Chine communiste, dirigée par Mao Zedong, a un intérêt particulier a rallier le Tibet et la Chine. En effet, le pays voit dans le Tibet l'une des plus grandes réserves minérales d'Asie, pouvant devenir un gros atout éco-nomique pour les chinois. De plus ce pays est un « Etat-tampon » entre l'Inde et la Chine ce qui militairement est intéressant. L’invasion du Tibet par la Chine est illégale est mineure aux yeux de l'ONU qui n'a pas répondu à l'appel à l'aide tibétain du 11 novembre 1950. Pour cause, l'armée chinoise a envahi discrètement le pays 3 mois après le début de la guerre de Corée, ce qui retient le gros de l'attention des nations. Les Tibétains livrent alors contre les Chinois une lutte pacifique basée sur la non-violence, qui n'arrêtera pas les armées chinoises et n'attirera pas l'attention des pays voisins ou celle encore l'ONU. La Chine s'installe donc sans réelle contrainte et développe le pays, pour mieux le piller en méprisant les droits de l'homme. Des Tibétains se révoltent, craignant que la sécurité de leur chef politique et spirituel, le Dalaï-lama soit mise en péril : lors du soulè-vement à Lhassa (capitale du Tibet) en mars 1959, les Tibétains s'imposent contre les forces chinoises. La rébellion sera vite écrasée et le Dalaï-lama forcé à l'exil. Les Tibétains contestataires (Dalaï-lama en tête) jugent l'autonomie à présent hors de por-tée. Ils veulent toutefois que les abus de l'occupant cessent, souhaitent disposer d'eux-mê-mes, sur le plan social en particulier (langue, culture, religion). Ils réclament un traité-protec-torat délimitant ce que la Chine peut ou doit décider de faire. Ces démarches étant vaines, les actes de revendication se multiplient : immolations, manifestations... On constate en mars 2008 une montée de la violence dans les rues de Lhassa : des centaines de moines bouddhistes sortent dans la ville pour commémorer l'exil du Dalaï-lama. Ces manifestations incitent Beijing à fermer la région aux journalistes étrangers pour dissimuler le massacre de l’armée chinoise envers le peuple tibétain aux yeux du monde et masquer une répression brutale. Près de 120 Tibétains se sont immolés par le feu depuis 2009. Les moines ont re-cours à des suicides spectaculaires pour protester contre la domination chinoise et la répres-sion de leur religion et de leur culture. ■ A. D. -N. M.

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Carte des territoires conquis par la Chine en 1951. © Le Monde diplomatique, mars 1997.

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Diên Biên Phu (13 Mars ‒ 7 Mai 1954) : Un second Verdun ?

Au début des années 50, la guerre s’enlise et s’avère meurtrière pour les 2 camps qui com-mencent à vouloir négocier. Cependant, chacun cherche à être en position de force et veut remporter une victoire marquante sur le terrain. C’est le 13 Mars 1953 que l’Etat-major fran-çais décide de s’emparer de la cuvette de Diên Biên Phu afin d’empêcher les vietnamiens d’Ho Chi Minh de pénétrer au Laos. Des milliers de parachutistes français s’emparent de

l’endroit et s’y fortifient en attendant les op-posants. Cependant, l’armée du Viet Minh s’installent au sommet des flans de la montagne et y installent une artillerie lourde qui s’abat sur les français qui sont pris au piège. Pour l’Etat major ainsi que les américains et les français, cette situation était totalement impossible, cependant c’est bel et bien ce qui arriva. Le Viet Minh était équipé de canons et d’une artillerie lourde et possédait une armée de plus de 30000 soldats contre une armée française prise par surprise et qui n’était qu’au nombre de 15000. Les soldats français se sont retrouvés encerclés et impuissants malgré qu’ils aient tenu une soixantaine de jours, ce qui n’aura pas suffit. On dé-comptera environ 8000 soldats Viet Minh tués et environ 2300 soldats français ainsi qu’environ 11700 prison-niers français, qui auront pour sanction, à la fin du conflit, une marche de plus de 700 km dans la jungle et la montagne, puis ils devront être entassés dans des conditions difficiles. Le taux de mortalité s’élèvera a 60% suite à ces conditions extrêmes. Ce conflit n’aura été qu’une succession d’opérations et de vagues d’assauts meurtrières. Cette suite d’assauts se conclura par la perte française de la bataille qui sera également considé-rée comme le 2ème Verdun. La défaite de Diên Biên Phu marque la fin de la présence française en Indochine. Le retrait des français sera définitivement scellé lors de la signature des accords de Genève, le 21 Juin 1954. ■ M. B.

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DécolonisationL a guerre d ’Indochine

1946-1954

Au 19ème siècle, la France cherchait à conquérir des territoires d’extrême Orient. L’an-nexion de plusieurs royaumes du Sud-Est asiatique va permettre à l’empire français de constituer l’Indochine. A l’Ouest les protectorats du Cambodge et du Laos, à l’Est, les 3 provinces du Tonkin, Annam et Cochinchine, au départ, 3 royaumes indépendants qui formeront le Vietnam. Dès les années 1930, des mouvements nationalistes (d’inspi-ration communiste) contestent la présence française. La figure d’Ho Chi Minh se dé-gage progressivement comme leader des indépendantistes. Il cherche à imposer à l’In-dochine l’idée d’indépendance et de marxisme et va fonder en 1941 la ligue pour l’indé-pendance du Vietnam (ou Viet Minh). Lors de la 2nde guerre mondiale, le Viet Minh, très implanté au Nord, s’est emparé des grandes villes et proclame l’indépendance le 2 Septembre 1945. La France engage alors un processus de décolonisation mais il faudra attendre une défaite militaire importante : la bataille de Diên Biên Phu.

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La crise du canal de Suez est une guerre qui éclata en 1956 en territoire égyptien. Le conflit éclata entre l’Égypte et une al-liance secrète, le protocole de Sèvres, formée par l’État d’Is-raël, la France et le Royaume-Uni, suite à la nationalisation unilatérale du canal de Suez par l’Égypte.

Cette alliance entre deux États européens et Israël répondait à des intérêts communs : les nations européennes avaient des intérêts économiques et commerciaux dans le canal de Suez, et Israël avait besoin de l’ouverture du canal pour assurer son transport maritime. De plus cette crise est considérée comme particulièrement importante car elle survient pendant la période de guerre froide. Plus que les intérêts des pays européens, elle symbolise aussi une union encore contestée de l’Union soviétique et les États-Unis (deux blocs en opposition) et constitue donc un moment clef de cette période de con-flits.

C'est le 29 octobre 1956 qu'Israël envahit la bande de Gaza et le Sinaï et atteint rapidement la zone du canal. Comme convenu lors de l’accord de Sèvres, le Royaume-Uni et la France proposent d’occuper la zone et de séparer les belligérants. Nasser, dont la décision de nationalisation du canal avait été accueillie avec enthousiasme par la population égyp-tienne, rejette la proposition et donne ainsi un prétexte aux forces eu-ropéennes de s’allier à Israël pour reprendre le contrôle du canal et renverser le régime en place. Le 31 octobre, la France et le Royaume-Uni entament une vague de bombardements sur l’Égypte afin de forcer la réouverture du canal.

Les habitants égyptiens, équipés d’armes automatiques et convaincus de l’arrivée de renforts russes, opposent une résistance aux forces eu-ropéennes. Cependant, devant la rapidité de l’invasion et la suprématie aérienne des commandos, l’armée égyptienne se voit forcée de capitu-ler face aux commandos franco-anglais qui prennent alors le contrôle du canal et se dirigent au sud vers Le Caire.

Au moment où l’armée israélienne s’empare du Sinaï et atteint le canal de Suez, une mise en garde très ferme de l’Union soviétique stoppe l’offensive ; Israël doit se replier sur ses frontières de 1949. Le conflit prend fin le 6 novembre sous la pression des Etats-Unis et de l’URSS. L'intervention franco-britannique aura duré en tout et pour tout 40 heures et se sera soldée par quelques centaines de morts dont douze Français et dix-neuf Britanniques.

■ R. G.

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Crise de Suez Conflit colonial ou de la guerre froide ?

1956

Débarquement des troupes françai-ses et britanniques à Port Saïd le 5 novembre 1956 et zone du canal de Suez en feu. © AFP

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La guerre d'Algérie a été le théâtre d’une utilisation légale et systématique de la torture comme arme de guerre.

Celle-ci, déjà présente bien avant le début du conflit, s’est forte-ment développée lorsque Guy Mollet, président social-démocrate du conseil, attribue des « pouvoirs spéciaux » aux forces d’occupa-tions pour rétablir l’ordre dans la capitale algérienne, alors sous le feu de terribles attentats du FLN: en juin 1956, avant la bataille d'Alger, l'Assemblée nationale accepte la proposition de suspen-dre la garantie des libertés individuelles et de permettre aux gen-darmes, aux policiers et aux militaires stationnés en Algérie le droit de pratiquer des "interrogatoires poussés", d'introduire des "mesu-res d'urgence" ou d'appliquer des "traitements spéciaux" . Dès lors, toutes les solutions sont envisagées et l’usage de la torture se gé-néralise. Elle est considérée comme un moyen efficace, sortant des normes établies par les lois habituelles de la guerre, pour déman-teler le réseau du FLN. La pratique de la torture a même été insti-tutionnalisée par la création des dispositifs opérationnels de pro-tections (DOP) qui sont en fait des « équipes de recherche du ren-seignement par la torture ».

Les témoignages des victimes et les documents publiés récem-ment ne laissent aucun doute quant à la brutalité et à l'ampleur de la pratique systématique et à grande échelle de la torture : entre autres, le viol, le jet d'eau froide, le supplice de la baignoire rem-plie d'excréments et les électrochocs. Même l'arrière-pays, où l'électricité ne se rendait pas, ne fut épargné des électrochocs,

administrés par la "gégène", la génératrice à pédale des postes de radio de campagne. Cette dernière restera la pratique la plus courante, le principe simple étant que la victime subisse des décharges électriques de plus en plus puissantes jusqu’à ce qu’elle se décide à parler..Ces pratiques ont bien souvent été justifiées par le traumatisme des européens face aux attentats répétés de la résistance algérienne, qui touchaient principale-ment les civils. De même, les massacres étaient cou-rants et nombreux étaient les meurtres commis par les nationalistes algériens. Cependant la torture avait moins objet de faire parler que de faire entendre qui avait le pouvoir. En effet, si la torture permettait d'évi-ter quelques attentats, elle permettait surtout de faire peur et de montrer l'autorité de la France. En outre, la torture a pu être l’occasion d’un certain défoulement en toute légalité pour les soldats français. En effet, ces crimes découlent de la haine des « enne-mis », du racisme, mais peuvent être tout simplement l’expression d’une banalisation de la violence qui con-duit à une déshumanisation de la personne en face de soi.! ! ! ! ! ! ! ■ M. A.

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AlgérieLa torture comme arme de guerre1954-1962

La France et l’Algérie ont été opposées dans un long conflit meurtrier entre 1954 et 1962. Tout commence en 1881, lorsque la France décide de faire de l'Al-gérie une de ces colonies. Le pays de-vient un territoire français. Le peuple

algérien est alors con-sidéré comme fran-çais , mais non ci-toyen (les Algériens n'ont pas le droit de vote). Petit à petit, l'Algérie se peuple de

près d'un million de citoyens français. Les Algériens, bien souvent appelés « indigènes » par les colons, sont bien plus nombreux, et commencent à s’organiser pour reprendre la gestion de leur pays. Le mouvement Nationaliste se déve-loppe dès la première moitié du XXe siècle. Des partis, comme le MTLD (qui aboutira au FLN), commencent à ré-clamer l’indépendance du pays. En 1945, les soulèvements de Sétif et Guelma contre les européens font l'objet de san-glantes répressions, et causent plusieurs dizaines de morts, ce qui accentue la fracture entre les deux peuples. La « Toussaint sanglante » de 1954 marque le début du conflit. Les accords d’Evian, qui en sont la fin, sont signés le 18 mars 1962. Ce conflit ne sera réellement re-connu comme une guerre par la France qu’en 1999.

"[les responsables politiques de l'époque] nous laissaient faire ce que nous jugions nécessaire". La torture était une pratique « tolérée, sinon recommandée » par le pouvoir politique.

Général Aussaresses, entretien au Monde en 2000.

« La torture ou les mauvais traitements, on les pratiquait un peu par hasard, quand l'occasion se présentait, comme un passe-temps. Vous entrez dans ce sale jeu progressivement, vous comprenez ? Au début, vous vous dites : " c'est pas possible, je ne vais pas faire cela " Et puis vous le faites, parce que vous avez bu, et que vous crevez d'ennui. Vous finissez par vous dire que vous êtes là à cause des algériens. Alors, vous vous défoulez d'autant plus que depuis le départ, on vous a appris à les considérer et à les traiter comme des chiens. Déjà quand on était en France à faire nos classes, on ne nous parlait que des "bougnoules" ». André Brémaud, un ancien appelé du contingent.

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Les contestations face à la guerre du Vietnam ont été d'emblée très fortes. Un moine boud-dhiste s'immole par le feu en 1963 suivi de 4 étudiants américains en 1965, cette même an-née, les premières manifestations pacifistes apparaissent avec des slogans comme « Peace and Love ». Le mouvement Hippie apparaît.Fin Novembre 1969, le New York Times révèle un massacre de vietnamiens perpétré par l'armée américaine. En Mai 1970, la Garde Nationale américaine réprime une manifestation passive et tue 4 étudiants. Le 3 Mai 1971, a lieu une manifestation à Washington réunissant plus de 500 000 personnes (dont des étudiants).Les manifestations contre cette guerre sont majoritairement étudiantes. Elle est jugée comme « sale » et « impérialiste » car elle oppose les plus forts (les Américains) aux plus fai-bles (les Vietnamiens). Les médias jouent un facteur essentiel de cette contestation car de nombreux journalistes ramènent des photos d'enfants mutilés, de civils tués... Ces images choquent l'opinion publique américaine qui avait une « bonne confiance » en son armée et qui a du mal a la croire responsable de ses crimes. L'armée américaine n'a jamais été autant critiquée qu'à cette époque.

Le mouvement Hippie prône la désobéissance civile, la non-violence, d'afficher leur sexualité et de pouvoir se droguer... Les Hippies souhaitent abolir les frontières entre l'art, la politique, la culture et la vie, ils veulent que tout soit lié. Ils rejettent la société de consomma-tion et sont pour l'autosuffisance. Les hippies se carac-térisent par un engagement écologique.Un des vecteurs principale de ce mouvement, c'est la musique. De grands groupes tels que les Rolling Stones avec « Paint it black » ou encore Jimi Hendrix avec « Machine Gun » ont réagi vivement a cette guerre. Dans cette dernière, Hendrix dit « De la même façon dont tu m’as abattu bébé, tu disparaîtras de la même manière, triplant la douleur, et tu pourras t’en prendre qu’à toi-même, bébé ». ! ! ! ! ■ P. Q.

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Suite aux accords de Genève (1954), La France quitte le Vietnam et le pays est divisé en deux. Au nord, un régime communiste sous la présidence de Hô Chi Minh (soutenu par le bloc de l'est et par la chine). Au Sud, un régime dicta-torial pro-américain, présidé par Ngô Dinh Diêm.Le 7 décembre 1959, le Vietnam du nord tente de renverser le gouvernement du sud. Jusqu'en 1961, la guerre du Vietnam est une guerre civile entre le nord et le sud (soutenu par des « conseillers » américains). Début 1965, le prési-dent des Etats-Unis, Johnson, décide d'étendre les actions américaines en lançant des bombardements sur le Nord-Vietnam. Ces bombardements dureront de Mars 65 à Octobre 1968 et déverseront 850 000 tonnes de bombes (deux fois plus qu'à la seconde guerre mondiale) avec notamment l'utilisation du napalm. Le nombre de troupe américaines augmente tellement qu'en 1969, c'est plus de 550 000 américains qui se battent au Vietnam. A la fin 1969, de nom-breux signes de manifestations contre cette guerre éclatent aux États-Unis. Richard Nixon (qui succède à Johnson) va adopter alors la politique de « vietnamisation » qui vise à retirer les troupes terrestres américaines et a renforcer l'ar-mée sud-vietnamienne. On assiste a un désengagement des États-Unis dans ce conflit. Ces derniers réduisent peu à peu leur aide vis-à-vis du sud-vietnamienne. Le Vietnam du sud se retrouve seul face à au Vietnam du nord. Les com-munistes gagnent du terrain avant de faire tomber Saigon (Capitale du sud) le 30 avril 1975.

VietnamUn conflit contesté1954-1976

Jimi Henrdix, Woodstock, 1969

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Rurale, cruelle, ignorée, la guerre civile colombienne dure depuis cinquante-cinq ans. Un bilan, encore provisoire, fait état de 220 000 morts, de 5,7 mil-lions de déplacés, de 25 000 disparus et de 27 000 otages. Le gros des vio-lences a été commis entre 1996 et 2005.

Depuis les années 60, les conflits armés internes ont considérablement affecté la population colombienne. Le conflit a grandit avec le trafic de drogue, jus-qu’à atteindre son apogée dans les an-nées 90. Ce sont les zones rurales de Colombie qui ont été le plus touchées, et les habitants y faisant alors face à des difficultés plus denses. La violence a provoqué la fuite de plusieurs mil-lions de personnes vers les pays voisins ou à l’intérieur du pays dans des ré-gions plus sûres. En 2011, le nombre de déplacés internes s’élevait à 4 mil-lions, presque 8% de la population. A ce jour, près d'un million de mineurs en Colombie sont déplacés et vivent dans une extrême pauvreté.

Un rapport de la Fiscalía General de la Nación établit que plus de 3000 enfants ont été recrutés par le groupe de guérilleros FARC. La con-séquence majeure du recrutement des enfants est le déplacement en masse des zones rura-les vers les villes. Les familles cherchent ainsi désespérément à échapper aux enrôlement forcés. Ainsi, près de 2 millions de personnes aurait fuit leurs maison en 2008 pour s'y réfu-gier dans les grandes villes. D'après la Cour constitutionnelle de la Colombie , 50% des dé-placés seraient âgés de moins de 18 ans.

Les enfants colombiens vivent dans un environ-nement très vulnérable et sont continuellement ex-posés au recrutement par les groupes armés, aux at-taques aveugles, à la vio-lence sexuelle, au dépla-cement, au confinement, sans compter les dangers que représentent les mines et les munitions non ex-plosées. Les attaques diri-gées contre les écoles et les occupations de celles-ci se sont poursuivies. Les filles continuent de repré-senter l'un des groupes de la population les plus vul-nérables. Le Secrétaire gé-

néral des Nations Unies a signalé que les formes graves de violence sexuelle infligées aux filles recrutées par les groupes armés constituent un grand sujet de préoccupation. ■ G. D.

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ColombieLes enfants et la guerre1948-2013

Tableau (sans nom) du peintre colombien Fernando Botero représentant les massa-cres perpétrés contre la population rurale, principale victime du conflit armé en Co-lombie.

FARC : Forces armées révolutionnaires de Colombie, apparues en 1964, présentes dans plus de 40 % des communes colombiennes, les combattants des FARC sont estimés entre 18 000 et 20 000 hommes et opèrent sur soixante fronts.

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L’implication américaine : entre guerre froide et intérêts économiquesLes Etats Unis ont toujours été plus ou moins impliqués dans la guerre du Nicaragua : au début, ils étaient du côté des Sandinistes puis ils ont brutalement coupé les subventions qu'ils leur attri-buaient, pour les donner aux Contras. En effet, les États-Unis n’acceptaient pas la série de réformes que les Sandi-nistes du président Daniel Ortega arrivé au pouvoir en 1979 avaient engagé. Les États-Unis apportèrent donc leur soutien aux Contras basés au Honduras. Ce soutien se fit par Reagan et sa doctrine du même nom, pour aussi lutter contre "l'agression soviétique", toujours dans l'optique de la guerre froide et de la haine du commu-nisme.Ils ont autorisé le minage des ports et eaux territoriales du Nicaragua notamment. Ils firent un embargo sur le Nicara-gua (boycott commercial entre autre) en 1985 et aidèrent les Contras en les entraînant, les armant, les finançant et les appro-

visionnant à partir de 1982. Ils leur fournirent beaucoup d'armes, ainsi que des bateaux.

Dès 1980, Jimmy Carter autorisa la création d'un programme secret de la CIA de soutien aux Contras, leur envoyant un mil-

lion de dollars. La CIA collabora avec les Argentins et leur Bataillon d'Intelligence 601.Puis les Etats Unis attribuèrent 19 milliards de dollars à la CIA pour qu'ils recrutent et appuient les Contras en 1981. Ils ne reconnurent pas la plainte que le Nicaragua déposa

contre eux et continuèrent clandestinement à financer les Contras, notamment grâce à la vente d'armes en Iran, dont les profit allèrent aux Contras (scandale de l'Irangate). De

plus, ils n'acceptèrent jamais non plus les plans de paix pro-posés pour le Nicaragua car toujours jugés trop favorables à

Managua. ■ S. M.

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L’influence des ‘grands’ (I) Nicaragua1978-1990La guerre du Nicaragua débuta en 1978 pour s'achever en 1990. Ce conflit opposa la dictature de Somoza, au pouvoir depuis 5 ans, au front Sandiniste de libé-ration nationale, durant un an, puis la guerre civile continua encore durant 10 ans. Le 19 juillet 1979, les forces Sandinistes marchent sur Managua, et expro-prient les grands propriétaires ainsi que la famille Somoza. Ils nationalisent les mines, la pêche et diverses ressources naturelles, lancent des réformes agrai-res, une nouvelle constitution ainsi que des programmes sociaux.Mais la guerre civile ne s'arrête pas là puisque des contre-révolutionnaires reprennent le conflit : il s’agit des Contras (nom créé en 1981). Ils sont soutenus par les Etats-Unis qui ont soutenu pourtant un temps les Sandinistes. Les Contras se composaient d'ex somozistes, de paysans catholiques, d’ex Sandinites déçus par la révolution, ainsi que des membres de la garde nationale, des groupes indiens, des maoïstes... Les affrontements avec les Contras firent 27 000 morts.

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L’implication de la CIA

La Central Intelligence Agency (CIA, «Agence centrale de renseignement»), fondée en 1947, est l'une des agences de ren-seignement les plus connues des États-Unis. Elle est chargée de l'acquisition du renseignement (notamment par l'es-pionnage ) et de la plupart des opérations clandestines effectuées hors de ce pays. Elle est l'équivalent en France de la Direction général de la sécurité extérieure (plus communément appelée DGSE)Le « programme afghan » est le nom souvent donné à l'opération secrète de la CIA qui consistait à armer les moudjahidins afghans opposés au gouvernement communiste afghan, ce dernier étant soutenu par l'URSS. Cette opération commença le 3 juillet 1979 et ne s'arrêta qu'au premier janvier 1992 sous l'administration de George Bush.Jimmy Carter ( président des États-Unis )perd toutes ses illusions sur Brejnev (principal diri-geant de l'URSS ) lorsque l’armée soviétique envahit l’Afghanistan en 1979. Mais très vite, il demande à la CIA d’armer les résistants Afghans pour lutter contre l’occupation soviétique.C’est en Afghanistan, où la guerre continue depuis trois ans, que William Casey (directeur de la CIA, ci-contre) va pouvoir appliquer sa stratégie pour lutter contre les communistes et l’URSS : il va tout faire pour enliser les Soviétiques dans une guerre qui va durer dix ans.Sous Carter, la CIA fournissait déjà des armes et de l'argent aux Moudjahidines afghans. Mais sous la direction de William Casey , l’agence surarme des dizaines de groupes de guérilla, sans aucun contrôle, pour attaquer les Soviétiques. En échange de la vague promesse que l'arme-ment ne servirait que contre les Russes, des missiles antiaériens sont donnés à des islamistes fanatiques.

■ D. A.

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L’influence des ‘grands’ (II) Afghanistan1979-1989La première guerre d'Afghanistan, du 27 décembre 1979 au 15 février 1989, opposa l'armée de l'Union des républiques socia-listes soviétiques ( URSS ), aux Moudjahi-dins ( « guerriers saints ») . Durant 10 ans, cette guerre a ravagé l'Af-ghanistan du fait de l'implication des États-Unis et de l'URSS. Pour les soviéti-ques, l'Afghanistan est un pays important car il permet de se rapprocher à la fois des champs de pétrole du Moyen-Orient et des mers chaudes de l'Océan Indien. Durant ce conflit, les soviétiques vont fournir une aide financière et militaire aux afghans, les officiers afghans sont même formés en URSS. Au début, cette opération semble être un succès complet, mais rapidement les trou-pes soviétiques qui contrôlent les villes et les vallées doivent faire face dans les mon-tagnes à une rébellion de plus en plus im-portante, ce sont les Moudjahidins qui reçoivent des renforts venus de tout le monde musulman, ainsi qu'un soutient militaire et financier des États-Unis.

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La Guerre du Golfe ou Guerre du Koweït, est une conflit qui opposa l'Irak de Saddam Hussein, à une coalition de 34 États soutenue par l'ONU. Ce conflit se déroule de 1990 à 1991, il est déclenché par l'invasion du Koweït par l'Irak a par-tir de 2 août 1990. La victoire de la coalition entraîne la libération du Koweït au début de l'année 1991. Une des particu-larités de cette guerre est le nombre important de pays (34) y ayant participé, tous contre le camp Irakien. Une des raisons de ce nombre important de pays est le besoin en pétrole de ces pays, car le Koweït a de nombreuses sources de pétrole. Les pertes militaires irakiennes sont estimées entre 3000 et 5000 morts, pour plusieurs experts le nombre de blessés varie entre 8000 et 15000.

L’opération Tempête du Désert La théorie des 5 cerclesL’opération Tempête du désert (Desert Storm) et le nom donné par le département de la Défense des États-Unis à partir du 17 janvier 1991. Cette opération a mis fin a l'occupation du Koweït par l'Irak. Elle constitue la phase la plus violente de la 1ère Guerre du Golfe.

Tempête du désert se déroule du 17 janvier au 27 février 1991. Après une puissante action aérienne, les soldats français participent à l’offen-sive aéroterrestre: en une centaine d’heures, les forces alliées obtiennent la reddition irakienne.

La première phase de l’opération est aérienne, se compose d’une suite ininterrompue de bombardements sur des sites jugés stratégiques. L’Irak réplique par l'envoi de missiles SCUD sur Israël et l'Arabie Saoudite.

La deuxième phase est terrestre, elle commence le 24 février. Quatre jours plus tard, l’Irak accepte de se soumettre aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

■ T. G.

La théorie des cinq cercles est une stratégie d'attaque établie par John A. Warden, colonel de l'United State Air Force, un des concepteurs de la stratégie de bombardement stratégique de la Coa-lition durant la guerre du Golfe. Elle est basée sur la considéra-tion que «l'ennemi est un système» constitué de cinq cercles(ou cinq anneaux)concentriques.La théorie de Warden se fonde sur la précision grandissante des armes, notamment les « smart bombs » et sur l'utilisation de l'aviation, qui de force d'accompagnement des opérations terrestres, qui devient la force principale. Elle refuse toute attaque directe sur les civils, mais considère comme objectif fondamental la destruction de l'infrastructure assurant la survie de la population, ou de l'organisation sociale (c'est-à-dire les servi-ces d'eau, de gaz, les médias, etc.). Ces infrastructures deviennent donc des cibles légitimes de la guerre La destruction des usines hydroélectriques et autres installations électri-ques, qui a permis d'anéantir les capacités de « command and control » de l'armée irakienne, a également provoqué l'explosion d'épidémies de gastroentérites, de choléra et de typhoïde, en empêchant le fonction-nement des centres de traitement d'eau potable et d'eau usagée. Peut-être 100 000 civils sont ainsi morts indirectement. ■ L.E.

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Irak, guerre du GolfePremier conflit post-guerre froide1990-1991

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Les Tigres Tamouls Ce conflit à duré 26 ans, de 1983 à 2009 il a opposé les Cinghalais bouddhistes aux Tamouls dans le nord-est du pays. Les Tamouls se sont battus contre ce qu’ils estimaient être une discrimination par rapport à l’ethnie majoritaire Cinghalaise. Ils ont créé une organisation terroriste appelée le LTTE (les Tigres de Libération de l’Ilam Tamoul) surnommée les Tigres Tamouls, qui ont semé la terreur sur tout le territoire sri lankais.Celui-ci commence par des attentats et des représailles envers l’armée ce qui dé-clenche des émeutes raciales. Suite à la mort de plusieurs soldats les Cinghalais décident de se venger. Les affrontements entre les communautés font environ 3000 morts chez les Tigres Tamouls.Entre 1991 et 1994 de nombreux attentats visent des hommes hauts placés en politique comme par exemple le premier ministre Indien assassiné par des Tigres

Tamouls ou encore le ministre sri lankais des armées, ou en 1993 le président Ranasinghe Premadasa et toute sa famille…En 2005, Mahinda Rajapaska, actuel Président du Sri Lanka, est élu. Plus que jamais décidé à en finir avec la guerre civile, une impressionnante intervention mi-litaire est entreprise sous son commandement afin de reconquérir les zones occupées par le LTTE. L’effon-drement de la rébellion et la mort du leader des Tigres Tamouls, Vulupillai Prabhakaran, annonce la fin du conflit. La guerre a finalement pris fin en 2009 suite à la victoire des forces gouvernementales mais ce, au prix de nombreuses vies.

■ L. T.

Tustis et HutusLe conflit rwandais remonte à 1990, date de l'invasion du pays par les soldats du FPR (front patriotique rwandais), composé en majorité de Tutsis réfugiés en Ou-ganda après la révolution sociale de 1959. En effet, lors de l’indépendance du Rwanda, un renversement d'alliance s'opère contre les Tutsis entre les colonisa-teurs et les Hutus. C'est à cette époque qu'une majorité de Tutsis va s'exiler vers les pays limitrophes.

C’est donc pour faire valoir leur droit au retour, jusque la refusé par le président Hutu rwandais Juvénal Habyarimana que les Tutsis entamèrent une guerre civile qui dura 3ans. En 1993, un accord est signé à Arusha qui prévoit la réintégration à tout point de vue des Tutsis dans la société rwandaise. Cependant, son applica-tion ne cesse d’être reporté et le président est tiraillé entre ses compatriotes Hutus qui sont radicalement contre cette accord et la communauté internationale qui insiste pour que cette accord de paix voit le jour. Les Hutus voyant leur président contraint à accepter cette accord décidèrent de mener l'action. Le président assis-tant à la déchirure de son pays, partit accompagné du président du Burundi en Tanzanie pour participer à un sommet consacré aux crises burundaise et rwan-daise. A leur retour, leur avion est frappé par un missile sol air et les deux prési-dents sont tués : c'est le début du génocide rwandais.

Le génocide commença le 6 avril 1994 et fini le 4 juillet de cette même années. Ce génocide ne dura que 3 mois mais fit beaucoup de morts, un million d’hom-mes, femmes et enfants rwandais (800 000 selon l'ONU). Ces morts sont en ma-jorité Tutsis mais certains sont des Hutus démocrates qui étaient opposés à ce génocide. Le génocide pris fin le 4 juillet avec la prise de Kigali et de Butare par les troupes du FPR. Le 17 juillet, un cessez le feu est déclaré par Paul Kagame, actuel président du Rwanda. ■ J. A

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Sri Lanka RwandaEthnies en opposition

1983-2009 !! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! 1994

Zone revendiquée (en vert) par les Tigres tamouls et territoire contrôlé de fait (limites approximatives en jaune).Source Wikipé-dia

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Le 20 mars 2003, une coalition militaire de 21 pays menée par les États-Unis lance l'opéra-tion « Libération de l'Iraq ». Huit mois plus tard, le dictateur baasiste Sadam Hussein est ar-rêté ; il sera exécuté en 2006 et les Américains quitteront le pays en 2011. Si le règne de Sa-dam a bel et bien été interrompu, les armes de destructions massives qu'il était supposé posséder et qui constituaient le principal prétexte à une intervention armée n'ont jamais été retrouvées. Colin Powell, Secrétaire d'État américain, avait pourtant certifié devant le Conseil de Sécurité de l'ONU qu'elles étaient fabriquées en masse.

Colin Powel a-t-il menti ? Le secrétaire d’Etat américain a basé toute son argumentation sur les déclarations de Rafid Al-wan Al-Janabi, un ingénieur iraqien qui semblait bien informé. C'est un réfugié iraqien en Alle-magne qui, dans l'espoir de mener une vie plus confortable, a pris contact avec le BND (services secrets allemands) en se faisant passer pour un brillant scientifique (c'est un ancien chauffeur de taxi) dans le but prémédité de lui livrer de fausses informations et d'obtenir le statut de source (qui implique un traitement de faveur). Et à l'heure où les nouvelles de Sadam Hussein sont plus que rares, ses révélations sont les bienvenues.Rafid, désormais affublé du nom de code Curveball, commence donc par collaborer avec les Al-lemands. Bavard et charismatique, c'est rapidement qu'il réussi à convaincre que Sadam Hussein a lancé un vaste programme de conception et de fabrication d'armes biologiques, notamment au moyen de camions réfrigérés, de véritables laboratoires mobiles. La déclaration est plausible et a le mérite d'expliquer pourquoi aucun site de fabrication n'a été trouvé par l'AIEA. Mais si la thèse paraît au premier abord séduisante, les Allemands doivent finalement déchanter car Rafid enchaîne les contradictions et il s'avère en réalité ne pas être fiable.Cependant, c'est au tour des “faucons” de la Maison Blanche de s'intéresser à lui. Ces derniers cherchent un moyen de s'attaquer à l'Iraq et voient en Rafid le pré-texte qu'il leur faut. C'est ainsi que la CIA le contacte, prend acte de ses déclarations (que des membres éminents de l'Agence qualifieront eux-même de fantaisis-tes), et les transmet au Secrétaire d'État Américain Colin Powell. Ce dernier, plus ou moins crédule, reprend alors dans son discours du 5 février 2003 chaque élé-ment de l'argumentation de Curveball. Le programme de production par camions mobiles d'anthrax et de ricin figure en bonne place dans son argumentation. Il illustre même son propos par des «preuves» qu'il projette sur un écran (photos de camions, témoignages divers), et la scène est à son paroxysme lorsqu'il agite de-vant son auditoire un soit-disant échantillon d'anthrax. La communauté internationale va alors intervenir, victime d'une formidable supercherie. ■ R. L.

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Irak, guerre du Golfe (II)Expliquer l’intervention2003

Extrait du discours du Secrétaire d'Etat Américain Colin Powell le 5 février 2003 au Conseil de Sécurité de l'ONU.

La production d’armes biologiques se poursuit, et il est avéré que l’Iraq dispose de structures de production mobiles. Ce programme de production mobile d’armes biologiques a débuté au milieu des années 1990 mais n’a pu être identifié qu’en l’an 2000, grâce notamment au témoignage d’un ingénieur. [...] Cet informateur se cache actuellement dans un pays étranger car il est convaincu que le régime de Saddam Hussein l’éliminera s’il est re-trouvé. Les informations de cet ingénieur concernant l’existence de structures mobiles de production d’armes biologiques ont été corroborées par d’autres sources, notamment par des ingénieurs ou plus récemment par un officier déser-teur de l’armée iraquienne, a affirmé le Secrétaire d’État, en illustrant ses propos par la projection de photos de camions et de wagons qui servent d’installations mobiles et de laboratoires de production d’agents biologiques. L’Iraq dispose au minimum de sept de ces installations mobiles de production d’agents biologiques et environ 18 camions affectés à ces activités ont été identifiés, a-t-il dit, faisant observer par la suite qu’il est difficile pour les inspecteurs de distinguer ces camions des milliers de ceux qui se déplacent chaque jour sur les routes ira-quiennes [et qui] peuvent produire des quantités d’an-thrax, de ricin et d’autres agents biologiques qui peuvent tuer des milliers de personnes.