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L e s gens de l'hippopotame GIOVANNA ANTONGINI, TITO SPINI

<<Tu n'auras pas d'autre fidèle que mob. Ce bouleverse- ment du code sémantique du deuxième commandement de la Bible pourrait être proposé comme symbole de l'ensem- ble des cultes personnels et continuellement personnalisés qui caractérise le système religieux lobi.

Le fait qu'il n'existe aucune figure hégémonique ne signifie pas du tout absence de pouvoir ou de hiérarchie. Vue l'intime corrélation entre pouvoir religieux et pouvoir politique, on peut voir dans chacun de ces cultes une sorte de tendance à l'équilibre égalitaire qui agit aussi bien sur le territoire que sur l'ensemble de la société.

Notre predere rencontre avec le wáthíl s I'po' E, l'autel- hippopotame, remonte à 1977. A Poltianao, aux environs de Kampti, en face de lamaison de Tiofere Hien était érigée une grande sculpture en banco, d'environ trois mètres de longueur, en forme d'hippopotame ; à côté, une figure humaine assise, un cône surmonté d'une poterie et d'autres objets de différentes formes et matériaux. La toute predere réponse de Tiofere à nos questions fut un conte métaphorique :

<<Bedidi, mon oncle maternel, s'en alla à Gongon oÙ il tua un homme, à Gaoua oÙ il tua un homme, à Galgouli oÙ il tua un homme, à Kampti, à Loropéni, à Fofora (...), partout dans le pays lobi, il causa la mort. Bedidi avait un hippopotame qui était son chien, il lui disait "va et tue", en restant dans l'eau l'hippopotame crachait un remède sur la personne et celle-ci mourait>>. Et après avoir ajouté que cet autel "travaillait" avec la "femme du fleuve" dont une statue était placée à côté de l'entrée de la maison, Tiofere se tut.

A quelques kilomètres de là, à Bandajara, nous avons retrouvé un deuxième autel-hippopotame devant lamaison de Gbalankite Nufe qui condescendit å nous en parler seulement après avoir su que Tiofere, qu'il déclara être le "président" des s I'po'Eda'ra' (c'est-à-dire des possesseurs de l'hippopotame) avait déjà accepté de répondre à nos questions. Cet autel, qui pouvait apparaître comme la

Page de gauche ~ Autel- hippopotMle de Hien (~oltianao) 1979

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A u t e l - h i p p o p o t a m e d e GbalmfiréN@e(Ba&jaru)

manifestation d'un culte "individuel-familial" s'est révb lé, après plus amples analyses, comme ayant des implications culturelles, historiques et sociales, pour un

groupe défini de personnes. Les relations établies entre ces dernières n'étaient pas du tout explicites : le nombre des autels, leur localisation et même leur existence ne nous furent jamais indiqués l'avance mais nous pouvions discuter de ce que nous découvrions nous-mêmes. En parcourant le territoire, nous avons retrouvé dans un rayon de cinquante kilomètres sept autels-hippopotame et sept autres autels incomplets qui, sur la plate-forme en banco, à côté de la statue et du cône, gardaient une place vide en attendant le moment où le kuùnkur, "l'homme à moitié",

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A Gnuona Kambou,

B Tiliete Hien, neveu utérin de Gnuona 1 Tiofere Hien - Poltianao 7 Hihine Hien-Koursiera

4 Gbalankite Nufe-Bandajara vainqueur de la "guerre de l'hippopotame" 5 Hirsuone Kambou-Mamena

6 Killite Daku Kambou-Tentoura

0 "hommes a moitié" 2 Gbanquete Hien-Gbantara 3 Djiouno Kambou-Gbabora

serait suffisamment fort pour y construire son hippopotame.

Après chaque découverte dun nouvel autel-hippopotame nous retournions chez le vieux Tiofere pour lui raconter ce qu'on venait d'apprendre : les histoires person- nelles des différents possesseurs, les récits de fondation, etc. On lui proposait nos hypotheses et, selon la traditionnelle méthode d'ensei- gnement africaine qui veut que à bonnes (et insistantes) questions suivent de bonnes réponses, peu à peu Tiofere nous aida à rassem- bler et à ranger les pièces de la mosaïque qui allait se matérialiser, décelant un agencement méticu- leusement oraanisé. intimement

+ * ++ GHANb " * + + ++ + + + + : + &TE D'IVOIRE +

' t I t

' a * 9 d6placements * . +

de I'autel-hlppopotame +

zone de concentratlon actuelle + Km a du culte de lhlppopotame

lié au fleuve, GVoltaNoire, et àcertainsrituels initiatiques. Pour résumer notre parcours parmi "les gens de l'hippo-

potame", un chemin qui n'a jamais été ni rectiligne ni vide d'obstacles, nous en schématiserons ici les constantes en commençant par les éléments constitutifs de l'autel : . la figure d'homme assis, appelée behr, est dans six cas le frère de la grand-mère maternelle revenu comme esprit protecteur du possesseur de l'autel ; dans le septième cas la figure attendait encore d'avoir un nom.

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Eiéments consiM& de rautel

Peaux de chat

BoisIrnédicament

Canari à bossage symbole du statut

(( Ancêtre en attente 2)

statue en bois a Oncle retourné ,>

Argile, kaolin et ciment Coquillagelsexe

Le cone représente \ EGO-ainsi que la connaissance - 272-t

Position de rautd-híppopotame (waihíl s ípòÉ) des Kambou et des Hien par rapportà la sWdu_rre de la "femme cc1 km" (miir W)

O

TdereHen (Poltianao) (%anqueteHien (@anha)

I l'autel-hippopotame

0 IafemmeduRewe

0 ronderetoumé

A ego'laconnaissance"

3 b domestique

Killite Daku Karrbou (Tent0ura)Hirsuone Kambcu (Ma") Hihine Hen (Koulsiera)

pour ce qui concerne Djiouno Kambou, son hippopotame se trouve à droite (au lieu d'être B gauche) car il a été construit par Tiofere Hien lui-même

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. le cône en banco est en même temps la femme de bekur, un coquillage indique le sexe fé&, et Ego, c'est-à-dire le possesseur de l'autel, qui dans la poterie posée dessus garde sa "tête", c'est-&-dire la force, le pouvoir, la connais- sance. . la figure féminine proche de la porte est "la femme du fleuve", une Dagara qui fait passer les voyageurs sur l'autre rive de la Volta ; une prêtresse du j 3 r 3 ainsi que la pre- mière femme mère de tous les Lobi. Aucune de ces définitions n'exclut les autres, les trois peuvent coïncider. . l'hippopotame symbolise àla fois la Volta Noire et le rôle d'Ego aux cours des cérémonies particulières qui ont lieu sur les bords du fleuve. La position du simulacre animal, par rapport àla figure féminine installée à côté de la porte, doit respecter celle prise par Ego face à la "vieille femme

du fleuve" de ratel ~ ~ ~ f i t e ~ ~ e ~ ~ a m + r u ~

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du fleuve" pendant les rituels : les Kambou, qui doivent sacrifier un boeuf pourvu de cornes se placent àgauche ; les Hien, qui sacrifient un boeuf sans cornes, à droite (en fait, la statue de l'hippopotame est placée à gauche si l'autel appartient à un Kambou, à droite si le possesseur est un Hien). Sur lanature de ces rituelsnousnepouvons qu'avancer des hypothèses fondées sur les obscures réponses fournies par nos interlocuteurs :

cLorsqu'on offre un sacrifice au fleuve, l'hippopotame traîne l'objet du sacrifice dans l'eau et le crocodile l'avale. Si tu as commis une faute la femme du fleuve et l'hippo- potame te jugent, et si tu es coupable le crocodile t'avale>>.

Le rôle de l'hippopotame et donc de celui qui possède son autel semble être celui de "gendarme" et de "juge", d'intermédiaire entre l'eau et la terre, c'est-à-dire entre le fleuve et l'intérieur du pays, entre les Dagara-Birifor qui sont aujourd'huiles grands prêtres de l'initiation et les Lobi.

La transmission de l'autel fait l'objet de règles très précises : cet autel s'hérite en ligne utérine-et à l'intérieur dun segment des matriclans Kambou et Hien. Tous les s í p ò Éd ár á sont d'origine dagara ou birifor, quatre d'entre eux sont dsà, terme désignant les individus "achetés" ou "ajoutés" au groupe'. L'ensemble des s í p òkdár á forme une structure pyramidale et Tiofere en était àla tête en tant que doyen ayant construit son autelvers 1934 ; lahiérarchie établie entre les autres dépend de l'ancienneté de leurs autels. Sept est un nombre fini aussi bien pour les posses- seurs que pour les candidats : seule la mort de l'un des s í p 0' kdár á peut déclencher un mouvement vertical qui respecte l'ancienneté d'investiture ou de candidature. Le rite de fondation d'un nouvel autel exige la présence du doyen (àl'occasion Tiofere pouvait se faire représenter par son fils aîné qui amenait avec lui la statue simulacre de Bedidi) et des autres s í p ò k d á r á . Boeufs, moutons, che- vres, poulets, pintades ainsi qu'un chien donné par le père et un chat fourni par un allié clanique sont sacrifiés. Ala fim de la cérémonie tous doivent se sauver sans jamaisregarder en arrière car : <<Personne ne connaît encore le pouvoir du nouveau s í p ò k, comme tout pouvoir inconnu, il peut être très dangereux>>.

Pour que la force de l'autel ne s'affaiblisse pas, les s í p ò k d á r á sont souvent obligés de se rendre au fleuve pour puiser de l'eau, de la boue, collecter des coquillages ou d'autres objets qu'ils trouvent dans l'eau où ils doivent entrer en marchant àreculons ; pour chaque objet récolté ils doivent payer le prix fBé (parfois très élevé) par le respon- sable du lieu choisi.

Bien que le territoire B l'intérieur duquel les s í p Ò kd ár á agissent soit limité, la "zone de référence", à laquelle tout récit se rapporte, est celle située le long de la Volta Noire, considérée par les Lobi comme étant la plus sacrée. Les difficultés pour obtenir des informations explicites sur ce

Page de droite : Bekur de yaufe[-hippopotme de Kamhou (Gbabora)

I . Cf. I'articledePiemBonnafé ,e chapitre txistok,

peuplement et guerre".

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tout ce qui touche à cette zone et par sa coïncidence avec l'origine du culte ; le culte du s í p ò É vient du fleuve, le j iì r 3, l'initiation, aussi.

Henri Labouret ( 193 1 : 403-404) relate que vers 1920 un certain Koko Some de Batié-Nord construisit le premier autel-hippopotame après avoir séjourné quelque temps avec les gens du fleuve qui habitaient dans des villages situés au-dessous de l'eau. Grâce à cet autel, Koko devint riche et fameux et, ensuite, ce culte fut pratiqué par les personnes de sa famille et par ses voisins. Enfin, le culte se répandit dans toute lar6gion de Batié-Nord et de là a gagné Malba, Diara et est même descendu dans le sud du pays lobi. En 1979, nous avons réussi à rencontrer un petit- neveudeKoko Some quivit àDonko (environ 1Okilomètres de Batié). ''Il déclara qu'il était un dagara de langue birifor", sa grand-mère maternelle étant une captive dagara achetée avec un boeuf par Napol Some, un Birifor, qui ensuite l'épousa. Au cours de plusieurs entretiens nous avons recueilli un long récit expliquant qu'un Lobi-Dagara, fils d'une captive de guerre, aidé par d'autres Lobituale chef du village et s'empara de l'objet, siège du pouvoir lié au culte de l'hippopotame. En définitive, l'autel-hippopotame sem- ble représenter (et très probablement contient matériellement) un "signe de pouvoir" relié à un objet "conquis" pendant une guerre qui a eu lieu sur le fleuve, un pouvoir qui est partagé entre les descendants des deux guerriers vainqueurs : Gnuona Kambou et Fanerepine Hien.

En face de la maison du petit-neveu de Koko Some, un autel à moitié détruit correspond exactement à la descrip- tion donnée par Labouret. Ainsi se conclut le récit : <<Ce que tu vois ici, c'est un hippopotame vide. Quand mon grand- père était vivant, est arrivé un Lobi qui parlait notre langue ; il a tout appris. Il y a des gens qui sont des voleurs, il y a des gens qui apprennent parsorcellerie et d'autres quidemandent d'apprendre. Ce Lobi dont je parle avait un oncle ici dans le village. Ils ont fait la guerre et ont pris l'hippopotame. Ils l'ont emporté à Malbamais là aussi il a disparu, car ils l'ont déplacé ailleurs. Si le lion aun fils, sera-t-il un lion ou aura- t-il une tête de chat ? S'ils ont tué tes parents et t'ont fait esclave, toi esclave, si tu le peux, tu te vengeras en tuant et en faisant àton tour des esclaves>>.

A Barenguira (Malba) la maison naguère habitée par GnuonaKambou, l'un des guerriers vainqueurs delaguerre de l'hippopotame, est aujourd'hui l'une des "grandes mai- sons" de l'initiation. Les ruines de l'autel sont encore lamais elles n'ont plus aucune fonction car, comme nous l'a dit le vieux prêtre du lieu, <<il n'y a plus d'hippopotames ici. Avant, ici et à Batié, il y avait beaucoup d'eau et d'hippo- potames ; aujourd'hui l'eau est partie B Kampti et les hippopotames se sont déplacés>>. Inutile de souligner l'as- pect métaphorique du récit : à Kampti il n'y a jamais eu beaucoup d'eau et, encore moins, d'hippopotames.

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beaucoup d'eau et, encore moins, d'hippopotames. Analysant le comportement quotidien des s í p ò É d á r á

et de ceux qui ont recours à leurs fonctions de devins guérisseurs, les sept semblent jouir de prestige plutôt que d'un statut, d'influence plutôt que de pouvoir. A l'intérieur d'un corps de règles communes à tous les s ípÒÉdár á , on trouve toujours associées des procédures de divination, de thérapie ou d'initiation qui mettent en jeu une pluralité d'objets liés aux événements qui ont marqué l'existence des di€férents possesseurs de l'autel. La progressive accumu- lation d'objets, lamodification des éléments qui composent l'autel s'opèrentpardèlement àlaprogression de l'individu : un autel accompli, puissant, correspond àun individu mûr, sage. Tiofere, en observant deux vieilles photos qu'on lui avait apportées (l'une faite en 1946parlepère JeanGalland, l'autre en 1956 par Jean Suyeux), déclara qu'à ce moment là "il était encore un petit" comme le montrait la dimension de son autel. Chaque s í p 6Édár a ajoute ensuite son autel des éléments reliés à son histoire personnelle. Par exemple, Gbalankite Nufe s'en va toutes les nuits sur une colline ramasser de grosses pierres blanches qu'il accumule auprès du cône qui le représente ; il les charge sur sa tête et sur le chemin du retour ilne peut niparler, ni s'arrêter, niregarder en arrière. L'analyse de l'histoire de son groupe arévélé que sa famille avait été soumise pendant la colonisation aux travaux forcés, leur travail consistant précisément à trans- porter de lourdes pierres pour la construction des routes. Gbalankite, qui déclare que son esprit le tourmente en l'obligeant àfaire les "travaux des Blancs", rachète de cette façonles souffrances de ses ancêtres en se substituant àeux.

Tout comme son possesseur, l'autel-hippopotame naît, vit, meurt. Tout comme lui, il se nourrit des aliments qu'on lui offre ainsi que de la matière même dont il est composé et des sacrifices enterrés sous ses fondations. Il peut tomber malade ou Etre attaqué en sorcellerie : en 1977, Hirsuone Kambou, l'un des s ípdgda'ra' , fut obligé de déplacer sa maison à cause des incessantes agressions des sorciers qui avaient provoqué la mort de ses trois femmes et de tous ses enfants. Des rituels de purification furent accomplis aussi bien pour Hirsuone que pour son autel.

La présence des sept s í p ÒÉdár á et des sept "candidats àla succession" dans une zone assez limitée (plus ou moins un dixième du territoire habité par les Lobi), le fait que ce pouvoir n'intéresse pas tous les membres des matriclans Kambou et Hien mais uniquement un nombre réduit d'in- dividus unis par des liens de parenté utérine et pour cette raison résidant dans des territoires limitrophes, permettent de faire l'hypothèse que d'autres groupes peuvent constituer et gérer di€férents types d'agrégations qui investiraient d'autres zones dupayslobi, ce qui fragmenterait et enmême temps équilibrerait les "systèmes d'autorité" dans cette société sans Etat.

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Le 27 octobre 1982, le vieux Tiofere est parti rejoindre ses ancêtres, malheureusement nous n'avons pas eu depuis l'occasion de retourner travailler en pays lobi pour vérii-ier la dynamique des transformations affectant, de manière concomitante, le "prêtre" et son autel ainsi que le fonction- nement du système d'héritage de cet autel. Unephoto (faite par W. Maltinti en 1983) montre son hippopotame déca- pité, un creux àl'intérieur de la tste atteste que la relique qui y était enfermée a été enlevée ; lors de notre passage en 1985, l'autel n'était plus que des décombres sur lesquels s'ébattaient enfants, chiens et cabris.

Notre relevé des signes de l'hippopotame doit être considéré comme un exemple parmi d'autres. L'étude d'autres signes (comme le lion, l'éléphant ou le caïman) et leur lecture globale feraient ressortir un plan élaboré des "pouvoirs secondaires", engendrant des systèmes de cohé- sion présents dans tout groupement social y compris les moins structurés. Seule l'intégration totale au groupe, par l'initiation ou par la naissance, permettrait de déchiffrer ce plan qui, en définitive, représente le diagramme de vie d'un peuple. Faisons recours àlaparole du vieux sage Tiofere Hien : <<Ce sont des choses qu'on ne peut pas expliquer à celui qui passe. Celui qui reste les apprendra de lui-même en vi- VantP. Tiofere Hien 1979