18 septembre 2009

11e colloque en gestion des CHU

LE SENS, L’ESSENCE, L’ESSENTIEL

Le leadership entre adultes consentants

1

INTRODUCTION

Je ne souhaite pas que vous quittiez ma conférence avec des réponses, des trucs ou des certitudes, mais plutôt avec des questions stimulantes, des surprises, des idées, des doutes ou des envies.

Surtout, je souhaite que vous quittiez cette journée avec l’envie de vous engager àaméliorer nos institutions et le monde.

Le leadership entre adulte consentants, du paternalisme au partenariat.J’ai choisi ce titre parce que l’expérience m’a démontréqu’au-delà de nos discours progressistes sur la gestion participative, la culture et la gestion de nos institutions restent paternalistes.

Ma conférence porte sur quatre convictions :

1. Pour faire face à la complexité et aux défis grandissants auxquels font face nos organisations, nous devons passer d’une culture paternaliste à une culture de partenariat. Dans cette culture, le leadership est partagé.

Dans une culture paternaliste, les comportements sont trop souvent basés sur le maternage, la manipulation ou le rapport de force. Dans une culture de partenariat, ce sont la responsabilité, le partage de valeurs profondes et la poursuite d’un idéal commun qui orientent les comportements.

Cette transformation est exigeante. Elle fait peur à tout le monde, aux parents, aux enfants et aux adolescents que nous sommes. Même si nous percevons à tous les jours les limites de cette culture, nous ne savons pas par où commencer.

2. Pour transformer nos cultures, il nous faut transformer nos relations et pour transformer nos relations, nous devons changer notre langage et la qualité de nos conversations.

Alors que le discours public sur notre système de santé est dominé par des rapports de force et un langage de structures, de politiques et d’économie, pour ceux qui vivent dans ce système, ce sont les relations qui sont au cœur de leurs préoccupations. Aucun groupe de ne sent adéquatement respecté, informé, compris, reconnu ou apprécié. Tous ressentent une absence profonde de relations authentiques basées sur la confiance où l’on peut parler ouvertement sans se sentir jugé ou marginalisé.

Or, c’est dans cet espace de rencontre, dans l’authenticité de nos conversations, que se trouve le potentiel de développement des individus et des institutions.

3. Cette transformation n’est possible que si elle est soutenue par un idéal, une noble cause, et des valeurs communes plus grandes que nous-mêmes auxquelles nous choisissons d’adhérer par conviction. Une cause qui nous guide, nous inspire et nous permet de nous développer.

4. La transformation la plus importante et la plus difficile ne peut se faire que de l’intérieur. Nous devons, pour paraphraser Ghandi, « devenir le changement que nous souhaitons voir dans le monde ».

« Le système de santé est un des systèmes les plus complexes de nos sociétés. Les hôpitaux, en

particulier, constituent des organisations extraordinairement compliquées. »

Henri Minzberg

« Le système de santé est un des systèmes les plus complexes de nos sociétés. Les hôpitaux, en

particulier, constituent des organisations extraordinairement compliquées. »

Henri Minzberg

Le leadership entre adultes consentants

Le leadership existe quand les gens ne sont plus victimes des

circonstances, mais agissent pour transformer les circonstances

Peter SENGE

Du paternalisme au partenariat

Le leadership entre adultes consentants

Le leadership existe quand les gens ne sont plus victimes des

circonstances, mais agissent pour transformer les circonstances

Peter SENGE

Du paternalisme au partenariat

Pourquoi dépendons-nous tant des figures d’autorité?

Pourquoi nos relations sont-elles régies par des règles et

des contrats?

Peut-être parce que nous manquons de confiance, de

valeurs et de buts communs…

Pourquoi dépendons-nous tant des figures d’autorité?

Pourquoi nos relations sont-elles régies par des règles et

des contrats?

Peut-être parce que nous manquons de confiance, de

valeurs et de buts communs…

2

LE SENS

Vivre, c’est donner du sens à la vie; vivre ensemble, c’est chercher le sens commun.

Avant d’aller plus loin, j’aimerais dire un mot sur le thème de ce colloque : le sens. La recherche de sens est au cœur de l’activité humaine.

En fait, peut-être que la plupart de nos activités ne servent qu’à donner du sens au temps qui passe et à rendre moins absurde ce bref passage sur terre. Cette quête est particulièrement intense dans la mesure ou nous avons conscience que nos jours sont comptés… Et que la vie est trop courte pour être « petite »!

L’expérience fondamentale de l’humanité est celle de sujets essayant de se réaliser eux-mêmes en ayant besoin des autres pour le faire.

Le sens définit la nature profonde de notre identité. Nous cherchons à faire en sorte que notre monde intérieur soit cohérent avec le monde extérieur.

La recherche de sens nous aide à répondre à la question « Je suis ». Je suis, qui veut à la fois dire « Être » et « Suivre ». « Être » et « Suivre »; indépendant et différencié; accepté et intégré.

Bref, nous sommes des machines à faire du sens.

Entre dépendance et indépendance, notre culture et notre niveau de maturité conditionnent le sens que nous donnons à notre expérience.

La quête de sens est difficile dans la mesure où les réponses qui nous étaient données de l’extérieur (ma place, mon rôle, les comportements adéquats) encore récemment, il faut maintenant les trouver àl’intérieur de nous-mêmes et les valider dans le rapport à l’autre. Bref, le sens est de moins en moins donné et de plus en plus construit. Nous sommes des « Work in progress perpétuel. C’est à la fois fascinant et épuisant.

Porteur de sensNos organisations ne sont pas des objets ou des machines, elles sont des processus de communication et d’action conjointe, bref, des systèmes de représentation partagés qui rendent possibles et limitent l’action.

Le sens partagé est au cœur du leadership et de la transformation des organisations.

Nos organisations ne sont pas des objets ou des machines, elles sont des processus de communication et d’action conjointe, bref, des systèmes de représentation partagés qui rendent possibles et limitent l’action.

Le Sens

Le sens partagéest au cœur du leadership et de la transformation des organisations

Nos organisations ne sont pas des objets ou des machines, elles sont des processus de communication et d’action conjointe, bref, des systèmes de représentation partagés qui rendent possibles et limitent l’action.

Le Sens

Le sens partagéest au cœur du leadership et de la transformation des organisations

L’être humain est le seul animal à porter lui-même sa cage

Les limites de notre langage constituent les limites de notre monde

Wittgenstein

Porteur de sens

L’être humain est le seul animal à porter lui-même sa cage

Les limites de notre langage constituent les limites de notre monde

Wittgenstein

Porteur de sens

« La vie n’a pas de sens, c’est nous qui nous lui en donnons, vivre c’est donner du sens à la vie.

Joseph Campbell

3

TRANSFORMER OU INFORMER

« Il était surpris qu’en poursuivant une idée fixe, il restait sur place »Certaines personnes prétendent avoir 30 ans d’expérience. À les entendre, on dirait 30 X la même année. On peut ajouter des fichiers jusqu’à ce que son disque dur soit plein. Tôt ou tard. il faudra améliorer le système d’opérations. De quoi avons-nous le plus besoin? De plus d’actions ou de plus de capacité à réfléchir sur ses actions?

Si un enfant vous dit « Je peux pas, c’est trop compliqué! ». Vous pouvez diminuer la difficultéou l’aider à développer sa capacité à résoudre le problème. Nous sommes des adultes qui doivent comprendre que les institutions et le monde dans lesquels nous vivons ne diminueront

pas en complexité. Il nous faut donc développer notre capacité à nous y adapter. Il nous faut transformer notre modèle du monde afin qu’il devienne plus flexible, plus Inclusif, mieux capable d’accepter l’ambigüité, les contradictions et les tensions. Le défi d’adaptation est exigeant, il ne suffit pas d’apprendre quelque chose de différent, il faut devenir quelqu’un de différent.

Dépendant – indépendant – interdépendant Dépendance « Y a-t-il une place pour moi? »

+ Loyal, fiable, dévoué, conformiste(-) Difficulté à s’affirmer, à dire non, victime apathique Plainte, théorie de la conspiration, parano. décroche « I’m not OK. You’re OK. – I’m not OK. – You’re not OK. »Rassurez, clarifiez, formez, supportez, intégrezValorisez, donnez des défis

Indépendance : « Je veux conduire »+ Autonome, compétitif, performant(-) Compétitif, jeu à somme nulle, gagnant-perdantRapport au temps : les gens sont pressés, je ne peux compter que sur moi, je ne peux pas me multiplier, pas de temps à perdre dans des activités qui visent à améliorer la relationRapport de force, méfiance, manipulationCoalition à deux, recherchent ceux qui confirmentGuidé par ses intérêts personnelsI’m OK. You’re not OK!

Ils sont exigeants, ne confrontez pas en direct, reconnaissez leur contribution exceptionnelle, faites prendre conscience des dommages collatéraux, impliquez-les dans des dossiers et projets qui les forcent à collaborer

Interdépendance : « Quelle direction? »Englobe les deux premières postures, peut être tour à tour bon passager, conducteur et questionner la direction.« I’m OK. You’re OK. »Relativise son point de vue, ouvert aux points de vue différents, tolère les paradoxes et les contradictionsTransformeGuidé par les valeurs et la causePeut être motivé par le désir d’être meilleur que les autres institutions, ce qui contribue au jeu à somme nulleStabilisez en travaillant sur les valeurs et la cause, impliquez dans des projets majeurs qui supposent l’interdépendance, donnez des défis de coaching, de médiation

Transformation et complexité

La marque d’une intelligence de premier plan est qu’elle est

capable de se fixer sur deux idées contradictoires

sans pour autant perdre sa capacité de fonctionner.On pourrait par exemple

comprendre que la situation est sans espoir et pourtant

être décidé à la changer

Scott Fitzgerald La Fêlure

La marque d’une intelligence de premier plan est qu’elle est

capable de se fixer sur deux idées contradictoires

sans pour autant perdre sa capacité de fonctionner.On pourrait par exemple

comprendre que la situation est sans espoir et pourtant

être décidé à la changer

Scott Fitzgerald La Fêlure

Dépendance

Interdépendance

Indépendance

Dépendance

Interdépendance

Indépendance

GentilEn retraitÉviter les points de vue conflictuelsDire ce que la majoritéveut entendreDiscuter des vrais enjeux dans les corridors

“Tough”Affirmer son point de vueÉcoute marginale qui filtre pour confirmer ses préjugés et sa position

RéflexifPrésence attentive, écoute activeApprendre, enrichir son point de vue, se remettre en questionÉvaluer différentes options

GénératifOuverture et confianceLe projet commun est le moteur de la discussion

PASSÉ

FUTUR

Dépendant Indépendant

Interdépendant

GentilEn retraitÉviter les points de vue conflictuelsDire ce que la majoritéveut entendreDiscuter des vrais enjeux dans les corridors

“Tough”Affirmer son point de vueÉcoute marginale qui filtre pour confirmer ses préjugés et sa position

RéflexifPrésence attentive, écoute activeApprendre, enrichir son point de vue, se remettre en questionÉvaluer différentes options

GénératifOuverture et confianceLe projet commun est le moteur de la discussion

PASSÉ

FUTUR

Dépendant Indépendant

Interdépendant

Informer

Transformer

Croyances

Valeurs

Capacités

Identité

InformationsNormesContratsHabiletés

TechniquesProcédures

Règles

+ Flexible

+ Inclusif

+ Contradictions

Apprendre quelque chose de différent

Devenir quelqu’un de différent

Je suis mon opinion

J’ai une opinion

FORME

Informer

Transformer

Croyances

Valeurs

Capacités

Identité

InformationsNormesContratsHabiletés

TechniquesProcédures

Règles

+ Flexible

+ Inclusif

+ Contradictions

Apprendre quelque chose de différent

Devenir quelqu’un de différent

Je suis mon opinion

J’ai une opinion

FORME

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DÉPENDANT – INDÉPENDANT – INTERDÉPENDANT

Au-delà de l’insécurité et de l’ego

La moitié du mal que l'on fait en ce monde est dû aux gens qui veulent se sentir importants.

Ils ne veulent pas faire le mal, mais le mal leur est indifférent.

Ou bien ils ne le voient pas, ou bien ils le justifient,

Parce qu'ils sont absorbés dans un interminable effort pour penser du bien d'eux-mêmes.

T.S. Elliot, La cocktail-party

Je suis épuisé, je perçois les limites de ce que je peux accomplir seul.

Je me vois à travers les yeux des autres et je n’aime pas toujours ce que je vois

Je ne suis pas mon métier, mes possessions, mes relations ou mes performances

Je découvre que rien d’important n’est personnel

Je prends conscience que les combats et les victoires importantes sont collectives

Au-delà de l’insécurité et de l’ego

On devient adulte

le jour où l’on comprend que

l’on ne peut compter

que sur soi, mais que l’on ne

peut rien sans les autres.

Pierre Luc Séguillon

Plainte

Blâme

Solutions simplistes

• Engagement

• Responsabilité

• Complexité

Je m’engage si tu…

Je m’engage parce que…

Notre engagement envers une cause noble est tout ce que nous avons pour inviter les personnes àvivre le stress, les pertes, les difficultés et l’incertitude d’une transformation véritable

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EN RÉSUMÉ

Engagement et convictionSi vous attendez le projet parfait, la direction parfaite, les collègues parfaits pour agir… Les causes importantes sont imparfaites et discutables.

Demander comment et des garanties est une défense contre l’incertitude et le risque de l’engagement (Enfant).

S’engager, c’est choisir de contribuer à un monde meilleur, à un futur différent d’aujourd’hui.

On ne peut pas imposer ce qui est important.

Les problèmes importants ne sont pas toujours là pour être résolus, mais pour nous aider à nous résoudre.

AimerOn sait que l’on aime vraiment une personne le jour où l’on découvre à quel point cette personne est différente de nous et que l’on n’a plus envie de la changer.

Changer nos conversations signifie voir les personnes pour ce qu’elles sont réellement. (Et non pas comme des objets au service de nos désirs et de nos blessures). Chaque personne apporte son point de vue légitime à chaque circonstance. Chacun choisit de se comporter selon des comportements qu’il considère appropriés en fonction de sa compréhension des circonstances.

Si nous ne sommes pas prêts à accepter l’autre, nous aurons beaucoup de difficultés à nous accepter nous-mêmes.

La vie est trop courte pour…Passer du temps dans des relations, des groupes et des organisations qui ne contribuent pas au développement du potentiel et ne réalisent pas leurs promesses.

Tout le monde gagne en s’engageant à poursuivre une cause noble.

Tout le monde gagne à construire des relations plus authentiques qui génèrent de l’énergie, de la fierté et du sens.

Tout le monde, peu importe sa position, peut contribuer significativement à transformer la culture de son organisation et, par le fait même, à se transformer lui-même.

Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder dans la même direction

St-Exupéry

Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder dans la même direction

St-Exupéry

En résumé

Pour contribuer à la transformation de nos relations, de nos cultures et du monde :– S’accepter soi-même tout en développant son

potentiel

– Développer des liens de confiance avec les autres au service d’une cause commune

– Accepter la réalité du monde tout en tentant de l’améliorer collectivement

En résumé

Pour contribuer à la transformation de nos relations, de nos cultures et du monde :– S’accepter soi-même tout en développant son

potentiel

– Développer des liens de confiance avec les autres au service d’une cause commune

– Accepter la réalité du monde tout en tentant de l’améliorer collectivement

LE SENS

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LE SENS

Est-ce que ça va m’aider?

Qu’est-ce qui va arriver à ma famille?

Ais-je le droit d’abandonner?

Pourquoi moi?

Le succès d’une intervention dépend de la condition intérieure de celui qui intervientWilliam O’Brien

Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.Gandhi

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LE SENS

Extrait des croyances de Planetree : //www.planetree.org/about.html

Ne m’abandonne pas

MERCI!

Nous sommes tous des êtres humains qui donnons des soins à d’autres êtres humainsLes soins se donnent mieux à travers la gentillesse et la compassion

La famille, les amis et les proches sont essentiels au processus de guérisonL’accès à des informations compréhensibles peut permettre aux personnes de participer au processus de guérison

La maladie peut être un processus de transformation pour les patients, les proches et ceux qui donnent les soins.Planetree

Extrait des croyances de Planetree: //www.planetree.org/about.htmlChacun porte en lui une

partie de la bonne nouvelle.

La bonne nouvelle, c’est que vous ne savez

vraiment pas la grandeur dont vous pouvez faire preuve,

combien vous pouvez aimer, ce que vous pouvez accomplir

et votre véritable potentiel.

Qu’est-ce que vous attendez? Commencez aujourd’hui!

Anne Frank (1929-1945)

« Ce qui est merveilleux, c’est que personne n’a besoin d’attendre un seul instant avant de commencer àaméliorer le monde. »