CHRISTOLOGIE & SOTÉRIOLOGIE · 2019. 1. 20. · En vue du vrai salut, nous pouvons uniquement nous...
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CHRISTOLOGIE & SOTÉRIOLOGIE
L’Enseignement Biblique sur le Sauveur
et le Salut
par
Roland Kleger
Kreuzlingen, juillet 2015
Copyright © Roland Kleger, Docteur en Théologie, CH-8280 Kreuzlingen (Suisse)
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 1
I. Introduction
La Christologie est l’enseignement biblique sur le Christ qui est le Sauveur, et la Sotériologie
est l’enseignement sur le salut et son appropriation.1
Mais tout d’abord, pourquoi y a-t-il besoin d’un Sauveur ? S’il y a un Sauveur, c’est qu’il doit 5
y avoir aussi quelqu’un qui ait besoin d’être sauvé ! L’Anthropologie Biblique nous enseigne
la dépravation totale de l’homme, dès la chute des premiers hommes (cf. Rom 3:10.23; 5:12;
Eph 2:1-3; Psa 51:7). Le péché mène à la mort (Rom 6:23). Mais Dieu, dans son amour, ne
veut pas que l’homme périsse (cf. Eze 18:23), mais qu’il parvienne à la repentance (2Pi 3:9)
et ainsi au salut (1Ti 2:3-4). La chute de l’homme qui a entraîné le péché, la mort et le 10
jugement de l’homme, et qui nécessite le salut, peut être schématisée comme suit :
1 Christologie : le titre grec Cristo.j signifie le Christ, c.-à-d. l’Oint, et lo,goj (lógos) signifie dans ce contexte
enseignement. Sotériologie : le titre grec swth,r (sōtēr) signifie Sauveur et le substantif swthri,a (sōtēría) veut
dire salut. D’où en Christologie nous parlerons du Sauveur et en Sotériologie du salut et de l’appropriation de
celui-ci.
Il s’ensuit: depuis la chute, l’homme est par nature séparé de Dieu, lié au diable,
spirituellement mort: cf. Psa 51:7; Esa 59:2; Eph 2:1.3.
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Dans cette brochure, nous aborderons principalement les trois points suivants :
1. La personne du Sauveur
2. L’œuvre et le triple office du Sauveur 5
3. Le salut et son appropriation.
Une partie importante de ce fascicule (surtout les chapitres 3-6) a pour origine les notes de
mon ancien professeur de Théologie Systématique Heinz Weber.
10
Voici trois passages néotestamentaires-clé pour débuter notre étude de Christologie et de
Sotériologie :
Et nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé son Fils pour être le Sauveur du
monde. (1Jn 4:14) 15
Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné
parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.
(Act 4:12)
20
Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille.
(Act 16:31)
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II. Le plan du salut
A. Le plan rédempteur de Dieu réalisé par Jésus-Christ
Par « salut », nous comprenons tout ce que Dieu a entrepris pour sauver l’humanité déchue
par le péché. Ce salut comprend tout ce que Dieu a fait afin de réaliser son plan qu’il a eu 5
pour les hommes dès avant la fondation du monde (cf. Eph 1:4; 1Pi 1:20).
Le Dieu éternel et omniscient savait d’avance que l’homme tomberait dans le péché. Ce qui
ne signifie pas pour autant que Dieu l’ait voulu et qu’il en soit lui-même responsable. Non,
l’homme a plutôt abusé de sa liberté morale, tout comme l’avait fait avant lui Satan et les 10
anges qui l’ont suivi dans leur révolte contre Dieu (cf. Apo 12:3-4; Esa 14:9ss; Eze 28:11ss;
2Pi 2:4 et Jud 6). Mais cela ne change rien au fait que Dieu est resté et restera toujours le
Souverain de tout l’univers qu’il avait créé par son Fils Jésus-Christ (Jn 1:3ss; Col 1:15; Héb
1:2-3). Dieu savait aussi d’avance qu’il enverrait son Fils pour sauver l’homme (1Pi 1:20), et
il connaissait d’avance ceux qui accepteraient le don de grâce offert en Jésus-Christ (cf. Rom 15
8:29-30; Psa 139:14-16). Ainsi tout le plan du salut existait dès avant la fondation du
monde… sinon Dieu ne serait pas vraiment Dieu, en tout cas pas le Dieu éternel, omnipotent
et omniscient.
Le salut accompli par Jésus-Christ doit : 20
être agréable (et ainsi acceptable) devant Dieu, afin que la communion entre l’homme
et Dieu soit rétablie.
écarter le péché avec ses conséquences, car à cause de celui-ci l’homme est séparé de
Dieu. 25
exécuter la sentence capitale sur le pécheur, car la Parole de Dieu doit s’accomplir (cf.
Gen 2:16-17; Rom 6:23; Eze 18:4; Nom 23:19).
rendre impuissant Satan, le meurtrier et menteur dès le commencement (Jn 8:44), car
il est l’auteur du péché (Jn 8:44; Héb 2:14-16; 1Jn 3:8).
30
L’humanisme moderne part de l’a priori que l’homme serait seulement dérangé dans son
équilibre intérieur ainsi que dans sa relation avec le prochain et le milieu dans lequel il vit. Par
conséquent, on cherche un moyen de se sauver soi-même ; par exemple par la méditation ou
la psychothérapie. On essaie d’obtenir le salut par « le chemin ancien » :
35
Gen 3:7 Ils attachèrent ensemble des feuilles de figuier, et ils s'en firent chacun
une sorte de pagne.
Mais la Bible dit clairement NON à tout essai d’auto-rédemption :
40
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Jér 13:23 L'Éthiopien peut-il changer la couleur de sa peau ou la panthère les
taches de son pelage ?
Psa 49:8ss Mais aucun homme n'a les moyens de racheter à Dieu la vie d'un autre
homme ou de lui verser le prix de sa propre vie. Le rachat de leur âme 5
est cher, et n'aura jamais lieu…
Il n’y a qu’un seul moyen d’être sauvé, c’est par le salut qui nous est offert en Jésus-Christ
(cf. Jn 14:6; 1Jn 5:12-13; Act 4:12).
10
Rom 4:5 …mais à celui qui ne fait pas des œuvres, mais qui croit en celui qui
justifie l'impie, sa foi lui est comptée [imputée] à justice.
Il n’y est pas question d’œuvres par lesquelles l’homme pourrait éventuellement se sauver lui-
même, ce qui toutefois est affirmé par tant de religions de tout genre. Satan est l’auteur de 15
toute religion ; il abuse du vide dans le cœur de l’homme pécheur en créant pour chaque
homme une « religion à lui ». Ainsi le riche et le pauvre, l’intellectuel et le simple, l’homme
cultivé et celui sans instruction… chacun se trouve sa religion à lui. Mais quoi qu’il en soit,
celle-ci est toujours un mensonge, car Satan est
20
Jn 8:44 …le père du mensonge…
En vue du vrai salut, nous pouvons uniquement nous fier à la révélation de la Parole de Dieu.
Jésus-Christ est la Parole (grec : lo,goj [lógos] ; cf. Jn 1:1) devenue chair (Jn 1:14.18). Si donc
nous voulons étudier ce qu’est « le salut », il nous faut d’abord étudier « le Sauveur » qui est 25
l’auteur du salut (cf. Jn 4:22.42). L’étude de Jésus-Christ peut être divisée en trois parties:
La croix du Christ est en effet l’événement central de l’histoire du monde et du salut. Nous 30
comprenons ainsi comment Dieu avait donné à Adam la promesse du salut avant même qu’il
ne l’ait puni.
Gen 3:15 …et je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa
semence. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon. 35
On parle de cette promesse donnée par Dieu couramment comme du « protoévangile » et on
pourrait comparer celui-ci à un bourgeon (ou bouton) qui bourgeonne et croît pour devenir
une fleure ou même un fruit. « La semence [ou postérité] de la femme » indique un
« descendant » qui l’emportera sur le diable. Dans le Nouveau Testament, nous apprenons 40
que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est l’accomplissement de cette promesse (cf. Gal 3:16.19;
4:4-6). Cette promesse peut être suivie comme un fil conducteur à travers tout l’Ancien
Testament. La venue du descendant sauveur est annoncée par des types ou des prophéties.
Voici quelques exemples bien connus :
45
1. La préexistence du Christ 2. L’incarnation du Christ 3. L’élévation du Christ
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Gen 49:10 : Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, ni le bâton souverain
d'entre ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Shiloh (hl{yvi [Šīloh] = possesseur) et que les
peuples lui obéissent.
Exo 12 : L’agneau pascal (cf. Jn 1:29; 1Co 5:7-8)
Lévitique : Le souverain sacrificateur (cf. Héb 4:14-16; 8:1ss) 5
Nom 24:17-19 : « Je le vois, mais non maintenant, je le contemple, mais non de
près. Une étoile sort de Jacob, un sceptre s'élève d'Israël. Il perce les flancs de Moab,
et il abat tous les enfants de Seth… » (cf. Apo 22:16)
Deu 18:15ss : « L'Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d'entre tes
frères, un prophète comme moi [c.-à-d. Moïse] : vous l'écouterez ! » (cf. Jn 4:25-26; 10
Act 3:21ss)
2Sa 7:12-13.27 : « Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec
tes pères, j'élèverai ta postérité après toi, celui qui sera sorti de tes entrailles, et
j'affermirai son règne. Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom, et j'affermirai
pour toujours le trône de son royaume… » (cf. Esa 11:1.10; Jér 33:15; Mat 22:42-44; 15
Luc 1:32-33; Act 2:29ss; Rom 1:3-4; Apo 5:5)
Psa 22 ; 69 etc. : Plusieurs Psaumes sont désignés comme « Psaumes
messianiques » parce qu’ils contiennent des prophéties concernant le Christ (comparer
par exemple Psa 22:2 avec Mat 27:46; Psa 22:9 avec Mat 27:43; Psa 22:19 avec Mat
27:35 et Jn 19:24; Psa 69:10-11.24-25 avec Jn 2:17; Rom 15:3; Rom 11:9-10 et Act 20
1:20).
Esa 7:14 : « C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe ;
voici, la vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom
d'Emmanuel. » (Mat 1:23)
Esa 53 : Le serviteur de l’Eternel qui porte le péché du peuple (Mar 25
15:28; Luc 22:37; Jn 12:38; 1Pi 2:22-24)
Dan 7:13 : « …Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les
nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme ; il s'avança vers
l'Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. » (cf. Mat 24:30; Apo 1:7)
Mic 5:1-2 : « …et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, 30
de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont les activités remontent
aux temps anciens, aux jours de l'éternité. » (cf. Mat 2:6)
Zac 9:9; 12:10 : « …Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et victorieux, il est
humble et monté sur un âne, sur un âne, le petit d'une ânesse. . . . Et ils tourneront les
regards vers moi, celui qu'ils ont percé… » (cf. Mat 21:5; Jn 19:37; Apo 1:7) 35
C’est probablement de cette manière que Jésus, après sa résurrection, avait expliqué aux deux
disciples d’Emmaüs et aux autres disciples que toute l’Écriture (à ce moment-là l’Ancien
Testament) témoigne de lui (cf. Luc 24:27.44-46).
40
« Lorsque les temps ont été accomplis », le Fils de Dieu est venu dans le monde :
Gal 4:4 …mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né
d'une femme, né sous la loi…
45
Ce terme « temps accomplis » signifie « la fin des temps » ou « les derniers temps » :
1Pi 1:20 …préconnu dès avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin
des temps pour vous…
50
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Héb 1:2 Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils ; il l'a établi
héritier de toutes choses ; par lui il a aussi créé l'univers.
La question s’impose : Pourquoi le Christ n’est-il venu qu’en ce temps-ci et non pas déjà
avant, par exemple juste après la chute ? 5
B. Le plan rédempteur de Dieu déployé dans le temps
Dieu a créé l’homme à son image, homme et femme (Gen 1:26-27). « L’image de Dieu » que
l’homme porte implique une relation particulière entre l’homme et son Créateur. L’homme est
destiné à vivre en communion avec Dieu, son Créateur. Cela se voit déjà en Gen 2–3 : Yahvé 10
s’entretient avec l’homme. L’homme ayant été créé à l’image de Dieu, est un être moral. Il y a
une relation d’amour entre le Créateur et sa créature. L’amour comprend à la fois une certaine
liberté, mais aussi une responsabilité. Les limites de la liberté ainsi que la responsabilité de
l’homme sont englobées dans le commandement que Yahvé avait donné dans le jardin d’Eden
au premier homme dès sa création: « L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras 15
manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance
du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement. » (Gen 2:16-17).
Sans possibilité de choix, il n’y a ni amour ni vraie communion ; ce ne serait qu’une « vie »
de robot ou de marionnette. Mais, en fait, pas la vraie vie ! Malheureusement l’homme s’est
laissé séduire par le serpent (Satan), ayant voulu devenir ce à quoi Dieu ne l’avait pas destiné, 20
à savoir « être comme Dieu » (cf. Gen 3:5-7). Satan a réussi à entraîner l’homme dans le
même péché qu’il avait commis lui-même en premier (cf. Esa 14:11-14; Eze 28:13-17; 2Pi
2:4; Jud 6). À la fin des temps, la rébellion humaine contre Dieu culminera dans ce même
péché, lorsque l’Antichrist se fera lui-même Dieu en exigeant d’être adoré comme Dieu par
les hommes (cf. 2Th 2:4; Apo 13:14ss).2 Dieu est saint et il n’y a point de mal en lui (cf. Esa 25
6:3; Jac 1:17; 1Jn 1:5). Sa sainteté exige aussi la sainteté de sa créature, de l’homme qui a été
créé à son image (cf. Lév 19:2; 1Pi 1:16). Le péché ne peut pas subsister dans la présence du
Dieu saint. C’est pour cela que le péché de l’homme a entraîné sa séparation d’avec Dieu (cf.
Esa 59:2; 6:5). Cela s’est manifesté lorsqu’Adam et Ève se sont cachés devant Yahvé. Après
l’annonce de la sanction, ils ont été chassés du jardin d’Eden, loin de la présence de Yahvé 30
(cf. Gen 3:22-243). Comme nous l’avons déjà dit, si Dieu l’avait voulu, il aurait pu tout de
suite faire mourir Adam et Ève – et s’il l’avait voulu, il aurait pu faire disparaître du coup cet
univers et créer un autre, par exemple. Mais il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Puisque Dieu aime
l'homme et l'a créé à son image, nous pensons qu'il a ainsi prévu un moyen de rédemption : Le
Fils de Dieu devait venir dans le monde, en devenant homme, afin de payer en substitut pour 35
le péché de l’homme (cf. Esa 53; 1Co 1:30; 2Co 5:21; Héb 4:14-16; 9:24-26). C’est ainsi que
la communion entre Dieu et l’homme devait être rétablie (cf. Rom 5:1-2; Col 1:19-20; Héb
10:19-22). Seulement, Dieu avait jugé bon de ne pas envoyer son Fils immédiatement après la
chute des premiers hommes dans le monde. Il avait plutôt promis la venue d’un Sauveur qui
allait anéantir Satan (cf. Gen 3:15; 1Jn 3:8). En attendant l’accomplissement de cette 40
2 Davantage à ce propos : voir le chapitre sur la chute de l’homme dans notre brochure « Anthropologie
Biblique ». 3 Comparer avec Apo 22:1-5 : Dans la nouvelle création, les croyants glorifiés retrouveront le paradis jadis perdu
par la chute du premier homme. À ce moment-là, les enfants de Dieu verront non seulement le Fils mais aussi le
Père face à face (v. 4 ; cf. Jn 1:18; Exo 33:20; 1Ti 1:17; 6:16; 1Jn 4:12.20).
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promesse, l’homme devait comprendre la gravité de son péché et réaliser qu’il est incapable
de s’en sortir par ses propres moyens ou ses propres forces.
Nous ne savons pas quelles étaient les directives que Dieu avait données à Adam et Ève
comme solution pour l’obtention du pardon de leur péché. Nous pouvons seulement le 5
supposer. Toutefois, parler de « spéculation » nous semble trop péjoratif ; peut-être pourrions-
nous plutôt parler de « lire entre les lignes » ? En Gen 3:21, nous lisons qu’après la
consommation du péché par Adam et Ève et l’annonce des sanctions, Dieu leur fit « des
habits et les en revêtit ». On aura beau chercher de plus amples précisions dans le contexte.
Toutefois, à la lumière de toute l’Écriture, on pourrait faire certaines déductions. Pour pouvoir 10
se vêtir d’une peau, il faut bien qu’un animal meure d’abord. Il est vrai, Dieu, à qui rien n’est
impossible, aurait pu créer une peau de bête à partir de rien (ex nihilo). Mais selon Gen 4, qui
parle d’Abel, fils d’Adam et d’Ève, sacrifiant un premier-né d’entre son troupeau, on conclut
tout naturellement que Yahvé doit avoir donné déjà aux premiers hommes l’ordonnance de
sacrifier en substitut un animal pour l’obtention du pardon. Sans effusion de sang, il n’y a pas 15
de pardon, lisons-nous en Héb 9:22, car la vie est dans le sang (Lév 17:11). Toutefois, c’était
l’homme qui avait péché et, en conséquence, c’est bien lui qui doit mourir, car la conséquence
du péché c’est la mort (Gen 2:16-17; Rom 6:23) et c’est l’âme qui pèche qui doit mourir (Eze
18:20). L’épître aux Hébreux nous apprend que le sang des taureaux et des boucs ne peut pas
vraiment ôter les péchés (Héb 10:4). Ce sang d’animaux versé depuis la chute des premiers 20
hommes n’avait donc qu’une valeur symbolique ou typologique. Ce n’était qu’une sorte de
préfiguration du sang parfait du Fils de Dieu devenu homme par son incarnation. Mais
l’homme qui, depuis Adam, sacrifiait, exprimait ainsi (1) qu’il avait besoin du pardon et (2)
qu’il dépendait de quelqu’un qui payait la rançon à sa place (cf. Mar 10:45; Héb 2:9-11). En
effet, l’Écriture enseigne que les péchés des croyants de l’Ancienne Alliance qui sacrifiaient 25
des bêtes selon les prescriptions de la loi, soient restés (comme) couverts par la patience de
Dieu (Rom 3:25-26), en attendant qu’ils soient définitivement effacés par le sacrifice ultime
de Jésus-Christ, le Fils de Dieu (cf. Héb 9:15). La foi chrétienne n’est que logique : L’homme
ayant péché, c’est bien lui qui doit mourir. En conséquence, Adam et toute sa race qui a hérité
de sa nature devaient mourir. Tous les hommes étant pécheurs (cf. Psa 51:7; Rom 3:10.21-30
23), ils n’ont eux-mêmes pas de solution pour sortir de leur impasse. Il n’y a que Dieu qui
pouvait et peut offrir une issue. Et là encore, ce n’était et n’est pas n’importe quelle solution.
Dieu avait averti l’homme qu’en désobéissant il mourrait. Et puisque Dieu ne peut pas mentir
(Nom 23:19), l’homme a dû subir cette sentence à cause de son péché. Quelle issue trouver à
ce drame ? Elle s’impose de manière évidente : c’est que Dieu, qui est sans péché, paye lui-35
même la dette de l’homme pécheur. Mais une telle solution n’était envisageable que si Dieu
devenait homme afin de mourir à la place de l’homme pécheur. Et Dieu, qui est éternel et
omniscient, avait prévu ce plan du salut de toute éternité. Mais si Dieu devient homme et
meurt, c’en est fini avec lui, objecterons-nous. Sinon Dieu n’est pas mort ! Voilà une autre
preuve qu’il doit y avoir pluralité dans la divinité. C’est aussi un argument-clé pour attester la 40
doctrine de la trinité divine ! Dieu le Père a envoyé son Fils, afin qu’il meure à la place des
hommes pécheurs (Jn 3:16). Le Fils, en obéissant, s’est sacrifié par l’Esprit éternel (Héb
9:14) ; le troisième jour, le Père l’a ressuscité par son Esprit d’entre les morts (Rom 8:9-11;
cf. 1Pi 3:18). Mais ce plan du salut, surtout l’incarnation de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est
un mystère (cf. 1Ti 3:16) dans lequel même les anges désirent plonger leur regard. Les 45
prophètes de l’Ancien Testament ont cherché à sonder et à comprendre quelles étaient
l’époque et les circonstances de l’accomplissement du salut promis :
1Pi 1:10-12 Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était
réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs 50
investigations ; ils voulaient sonder l'époque et les circonstances
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marquées par l'Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait
d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient
suivies. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour
vous, qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont
annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Évangile par le Saint-5
Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger
leurs regards.
Christ est le mot ultime de Dieu (cf. Héb 1:2). Après lui, il n’y a plus de sacrifice en vue du
salut. Christ est la fin de la loi (Rom 10:4), et par son sacrifice le croyant est amené à la 10
perfection une fois pour toutes :
Héb 10:10.14 C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par
l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. . . . Car, par
une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui 15
sont sanctifiés.
En fait, l’exemple du vieux et pieux Siméon (cf. Luc 2:25-35) illustre bien qu’il y a toujours
eu des hommes qui craignaient Dieu en croyant que la promesse de la venue d’un Sauveur
s’accomplirait un jour. Siméon est divinement averti par le Saint-Esprit qu’il ne mourrait 20
point sans avoir vu de ses propres yeux « le Messie du Seigneur » (v. 26 : to.n cristo.n kuri,ou
[ton christon kuríou]). Dès les origines, il y a toujours eu des hommes qui ont cru que le
Sauveur promis viendrait. Le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux nous fournit une liste
d’hommes et de femmes de Dieu qui avaient confiance que Dieu accomplirait ses promesses
et qui attendaient la cité à venir. Le verset 13 de ce chapitre résume ce fait : 25
Héb 11:13 C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses
promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils
étaient étrangers et voyageurs sur la terre.
30
Le message du salut peut être suivi comme un fil conducteur à travers toute l’Écriture depuis
la première annonce du Sauveur (Gen 3:15 – le protoévangile) jusqu’à son accomplissement
par la venue du Fils de Dieu dans le monde. Toute l’histoire de la Bible s’articule autour de
cet événement central de l’histoire du monde. Nous essayons de suivre ce plan de Dieu en
résumant chronologiquement les événements et types principaux qui préfiguraient la venue et 35
l’œuvre salvatrice du Christ ainsi que l’accomplissement du plan de Dieu dans l’histoire :
Immédiatement après la chute (Gen 3), nous lisons qu’Abel, fils d’Adam et d’Ève, craignant
Dieu, lui apporta un sacrifice agréable. Il est le premier mentionné dans la liste des héros de la
foi en Héb 11 (v. 4). Ce sacrifice indiquait déjà le sacrifice ultime à venir. Malheureusement 40
l’humanité s’éloignait continuellement de Dieu, jusqu’à ce que Dieu annonce le jugement au
temps de Noé qui seul est resté attaché à Dieu, lui et sa famille (Gen 6–9; cf. Mat 24:37ss; 2Pi
2:5). Après le déluge, Noé apportait des sacrifices et manifestait ainsi sa confiance en Dieu
(Gen 8:20-21). Hélas, après Noé, rapidement l’humanité semble s’être de nouveau éloignée de
Dieu. Cette fois-ci, Dieu jugea les hommes par la confusion de leur langue, lors de la 45
construction de la tour de Babel (Gen 11). Malheureusement cette fois-ci encore, l’humanité
n’a pas compris la leçon et s’est à nouveau éloignée de Dieu. Or, un tournant s'est produit
dans l’histoire du salut. Dieu appela un homme, Abram, pour qu’il devienne le père de tous
ceux qui mettent, comme lui, leur confiance en ce Dieu unique et non pas en des dieux et
idoles païens. À cette époque, ces croyances étaient communément pratiquées, même à Ur, 50
d’où Dieu avait appelé Abram (cf. Gen 11:27ss; 15:7; Jos 24:2-3).
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Dieu avait promis à Abram de faire de lui une grande nation (Gen 12:1ss). Abram et son
peuple devait servir de témoignage pour toutes les nations. Dieu lui avait promis un pays,
Canaan, qui, plus tard, devait être appelé Israël, d’après le nouveau nom de Jacob, petit-fils
d’Abraham (cf. Gen 32:28). Partout où Abraham allait, il exprimait sa foi au Dieu vivant en 5
lui apportant des sacrifices. Sa confiance en Dieu culmine dans son obéissance à sacrifier
Isaac, le fils de la promesse (Gen 22). Ce sacrifice préfigurait de plusieurs manières le
sacrifice ultime de Jésus-Christ : Abraham a été prêt à sacrifier Isaac, le fils de la promesse,
sur une montagne au pays de Moriah (hY"rIAm [Mōrīyyāh]). Moriah est le lieu où plus tard
Salomon a construit le temple à Jérusalem (cf. 2Ch 3:1). De même, Dieu le Père a donné son 10
Fils unique comme sacrifice (Jn 3:16; 1Jn 4:9-10) à Jérusalem (cf. Luc 13:33). Cela signifie
que, déjà dans le premier livre de la Bible, la Genèse, le mouvement va vers Jérusalem ! Mais
les descendants d’Abraham devaient d’abord passer par une expérience particulière qui
servirait (typologiquement) de prophétie pour le salut final en Jésus-Christ : Dieu annonça à
Abraham que ses descendants passeraient quatre siècles en esclavage dans un autre pays, mais 15
qu’il les en délivrerait par la suite pour leur donner le pays promis, qui s’étend du torrent
d’Égypte à l’Euphrate (Gen 15:13-21). L’esclavage du peuple d'Israël en Égypte et sa
libération sont des types de l’affranchissement du croyant de l’esclavage du péché pour avoir
la vie éternelle en Jésus-Christ. Cette typologie est d’ailleurs renforcée par le fait qu’après la
naissance de Jésus, Marie et Joseph se soient réfugiés pour un certain temps en Égypte, de 20
peur qu’Hérode tue leur enfant (cf. Mat 2:13ss). L’exode d’Israël de l’Égypte préfigure donc
aussi la rentrée de Jésus de l’Égypte en Israël avec ses parents :
Mat 2:15 Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplisse ce que le
Seigneur avait annoncé par le prophète : J'ai appelé mon fils hors 25
d'Egypte. (cf. Osée 11:1)
C’était l’Ange de l’Éternel qui avait fait sortir Israël de l’Égypte (cf. Exo 3:2ss). Nous verrons
dans le prochain chapitre (La préexistence de Jésus-Christ) que l’Ange de l’Éternel est
identique au Fils de Dieu avant son incarnation. Que c’était Christ qui avait fait sortir Israël 30
d’Égypte et qui l’avait accompagné dans le désert, est aussi confirmé par l’apôtre Paul en 1Co
10:1-4 (« et ce rocher était Christ »). Après la sortie d’Égypte, Dieu a dirigé son peuple dans
le désert du Sinaï où il lui a donné la loi par Moïse. Ce dernier est ainsi devenu le médiateur
de l’Ancienne Alliance et en cela le précurseur du Christ, le médiateur de la Nouvelle
Alliance (cf. Gal 3:19ss; Héb 7:22; 8:1-11; 9:15; 12:24; 2Co 3:6; Mat 26:28). Dieu avait déjà 35
annoncé par Moïse qu’il enverrait un prophète comme lui et quiconque ne l’écouterait pas
serait jugé (cf. Deu 18:15-17). L’apôtre Pierre confirme que cette prophétie s’est accomplie
par la venue de Jésus-Christ (cf. Act 3:22-26). C’est surtout l’apôtre Paul qui explique quels
étaient le sens et le but de la loi de Moïse : elle devait faire comprendre aux hommes leur état
de péché et leur incapacité de répondre aux exigences de (la loi de) Dieu (cf. Rom 3:19-20; 40
7:7; Jac 2:10). Ainsi la loi devait servir de « précepteur [ou pédagogue] pour nous conduire à
Christ » :
Gal 3:19.24-25 Pourquoi donc la loi ? Elle a été donnée ensuite à cause des
transgressions, jusqu'à ce que vienne la descendance à qui la promesse 45
avait été faite ; elle a été promulguée par des anges, au moyen d'un
médiateur. . . . Ainsi la loi a été comme un précepteur pour nous
conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi. La foi étant
venue, nous ne sommes plus sous ce précepteur.
50
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 10
Dieu a donné à Moïse les instructions pour la construction du tabernacle (voir Exo 25–40). Le
tabernacle devait servir à Dieu de lieu d’habitation parmi son peuple :
Exo 25:8 Ils me feront un sanctuaire, et j'habiterai au milieu d'eux.
5
Dans ce tabernacle, Moïse a parlé au Seigneur face à face :
Exo 33:7-11 Moïse prit la tente et la dressa hors du camp, à quelque distance ; il
l'appela tente d'assignation ; et tous ceux qui consultaient l'Éternel
allaient vers la tente d'assignation, qui était hors du camp. . . . 10
L'Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son
ami. Puis Moïse retournait au camp ; mais son jeune serviteur, Josué,
fils de Nun, ne sortait pas du milieu de la tente.
L’Éternel qui parlait avec Moïse face à face était sans doute le Fils de Dieu. Le Père, personne 15
ne peut le voir si ce n’est le Fils (cf. Jn 1:18; 1Ti 6:16; probablement aussi Exo 33:20).
Comme nous l’avons déjà dit, dans la nouvelle création, les croyants glorifiés pourront enfin
voir le Père face à face (Apo 22:4). Le tabernacle était donc l’habitation de Dieu parmi les
hommes. Les sacrifices qui y étaient apportés (voir le livre du Lévitique) préfiguraient Christ,
le sacrifice ultime et parfait. De même, Aaron et son ministère préfiguraient Christ, le 20
Souverain Sacrificateur par excellence ainsi que son œuvre. L’épître aux Hébreux a pour but
principal de démontrer la supériorité de la personne du Christ par rapport aux anges (ch. 1), à
Moïse (ch. 3), à Josué (ch. 4) et à Aaron (ch. 5 et 7), ainsi que la supériorité de son œuvre et
ministère (ch. 8 à 10:18) par rapport à ceux de l’Ancienne Alliance (de Moïse et d’Aaron).
L’institution de la Pâque en Exo 12 justifie particulièrement une interprétation typologique de 25
tant d’événements et rites contenus dans le Pentateuque. Un agneau sans défaut devait être
immolé et le sang versé mettre à l’abri tous ceux qui obéissaient à l’ordre du Seigneur
d’appliquer le sang sur les poteaux et le linteau de la porte d’entrée de leurs maisons. C’est
ainsi que dans le Nouveau Testament, Jésus est désigné comme « Agneau de Dieu » qui a été
immolé et qui ôte le péché du monde (cf. Jn 1:29; Apo 5:6.12) et « notre Pâque » (1Co 5:7). 30
Pour ce qui est du tabernacle et du temple, Jésus, étant devenu homme, a parlé de son corps
comme d’un temple (cf. Jn 2:19-22). C’est aussi pour cette raison que Jésus a dit que le
royaume de Dieu était proche (Mat 4:17) et qu’en fait il était (déjà) parmi eux (cf. Luc 17:21;
Mat 12:28). Comment comprendre cela ? C’est que le royaume de Dieu est là où se trouve le
Christ. Mais les Juifs ont refusé le Messie, leur roi, et ainsi le royaume leur a été enlevé pour 35
être donné à un autre peuple (Mat 21:43). « L’autre peuple » fait référence aux ressortissants
de toutes les nations qui accepteront Christ et qui hériteront ainsi le royaume (cf. 1Pi 2:9; Apo
2:26-28; 5:10; 20:4-6). Mais ce royaume n’est manifestement pas encore venu. C’est aussi de
cette manière qu’il faut comprendre la question des disciples à l’adresse du Seigneur
ressuscité en Act 1:6. Avec l’ascension du Seigneur, le royaume (dans son plein sens) s’en est 40
allé avec lui, pour ainsi dire. Il ne sera instauré pleinement sur terre que lorsque Christ
reviendra (cf. Luc 19:11-12; 1Co 15:23-28; 2Ti 4:1). D’après Paul, le chrétien qui croit régner
déjà maintenant, vit dans l’illusion (cf. 1Co 4:8-13).
Mais revenons au tabernacle et au temple. Après la mort de Jésus, le voile qui séparait le lieu 45
saint du lieu très saint dans le temple se déchira en deux (Mat 27:51). C’était le signe visible
que dorénavant tout croyant aurait accès au lieu très saint grâce au Christ (cf. Héb 10:19ss) et
qu’il n’y aurait plus besoin que le souverain sacrificateur amène une fois l’an du sang dans le
lieu très saint (au jour des expiations : cf. Lév 16:2.34; Héb 9:7). Quand Christ reviendra, il
règnera à Jérusalem sur toute la terre (cf. Dan 2:35; Zac 14:8-9.16-17; Esa 24:23). Il sera lui-50
même Roi et Souverain Sacrificateur. C’est probablement pour cette raison qu’en rapport avec
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le temple du temps du royaume en Eze 40–48 il n’est plus question d’un souverain
sacrificateur. Et ce ne sera que dans l’éternité, lorsque les croyants glorifiés vivront dans la
présence du Père et du Fils, qu’il n’y aura plus de temple, car le Père et le Fils seront eux-
mêmes le temple (cf. Apo 21:22).
5
Une fois installé au pays de la promesse, le tabernacle était remplacé par le temple à
Jérusalem. Moïse avait averti le peuple d’Israël que Dieu allait le chasser du pays en cas
d’infidélité (cf. Lév 26; Deu 28–30). Hélas, peu après l’entrée dans la terre promise (voir le
livre de Josué), Israël devenait infidèle à Dieu et à sa loi ce qui entraînait chaque fois le
jugement (voir le livre des Juges). Plus tard, l’infidélité et l’idolâtrie du roi Salomon (1Ro 11) 10
menaient au schisme du temps du règne de son fils Roboam (1Ro 12). Tous les rois du
Royaume du Nord (les dix tribus) étaient des apostats et la majorité du peuple les suivait en
servant d’autres dieux. Ce que Dieu dit ne le fera-t-il pas ? Si, il tient parole. Sa patience
connaît des limites. Le Royaume du Nord a été emmené en captivité assyrienne en 722 av.
J.C. (cf. 2Ro 17). Le verset suivant le résume fort bien : 15
2Ro 17:7 Cela arriva parce que les enfants d'Israël péchèrent contre l'Éternel,
leur Dieu, qui les avait fait monter du pays d'Égypte, de dessous la
main de Pharaon, roi d'Égypte, et parce qu'ils craignirent d'autres
dieux. 20
Malheureusement la plupart des rois du Royaume du Sud (Juda) ainsi que la majorité du
peuple suivaient le mauvais exemple de leurs frères du Royaume du Nord (Ephraïm). Ils n’ont
pas tiré de leçons du sort d’Ephraïm et leur comportement était pire. C’est ainsi que Dieu les
fit emmener en captivité babylonienne par le roi Nébucadnetsar (2Ro 25). En 586, 25
Nébucadnetsar a détruit le temple de Jérusalem (2Ro 25:9) et emmené tous les ustensiles du
temple à Babylone (2Ch 36:7.18-19). Ainsi l’avertissement de Moïse et des prophètes après
lui (par exemple Jérémie : cf. 2Ch 36:12.21) s’est accompli. Le peuple juif s’étant humilié
dans l’exil, il a pu retourner dans son pays et y reconstruire le temple (cf. 2Ch 36:22-23; Esd
1–7; Zac 4:6-10; Agg 1–2), tout comme Dieu l’avait annoncé par Moïse (cf. Deu 30:1ss) et 30
d’autres prophètes après lui (par exemple par Jérémie : Jér 25:11-12; 29:10-15). Mais depuis
la destruction du temple et la déportation de Juda en exil babylonien, le peuple juif n’avait
plus de roi jusqu’à nos jours (cf. Osée 3:4). Et quand leur vrai roi, Jésus-Christ, est venu, ils
l’ont refusé (cf. Jn 19:15-21). C’est ainsi que le temps depuis la destruction de Jérusalem par
Nébucadnetsar jusqu’au retour du Christ est appelé le temps des nations (cf. Luc 21:24; Rom 35
11:25), car pendant toute cette période Israël restait (reste et restera encore !) sans roi. Le
retour du Christ mettra fin au temps des nations, car en ce temps-là ce sera enfin lui, le Roi
des rois et le Seigneur des seigneurs (Apo 19:16), qui régnera sur toutes les nations et sur
toute la terre (cf. Zac 14:9ss).
40
Par une analyse du message et de la structure du livre d’Ésaïe, nous cherchons à démontrer
que la personne et l’œuvre de Jésus-Christ sont au centre du message biblique. Mais, en fait,
cette réalité se reflète non seulement dans le livre d’Ésaïe, mais dans tout l’Ancien Testament
comme aussi dans le Nouveau).4
45
Le livre d’Ésaïe est rédigé de manière téléologique ; il est conçu du début à la fin selon un
plan et un but bien précis :
4 Pour plus de détails, voir Roland Kleger, Restauratio und Resurrectio in der Jesaja-Apokalypse, Dissertation
zur Erlangung des akademischen Grades Doktor der Theologie à la Evangelische Theologische Faculteit,
Heverlee-Leuven (Belgique), 2001. Accessible par Internet <www.Apocalypse-Bible.com>.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 12
1ère
partie ch. 1–39 : À Jérusalem règne toujours un roi issu de la famille de David. Mais
puisque la maison de David et le peuple se sont détournés de Yahvé, comme leurs frères du
Royaume du Nord avant eux, le jugement devient inéluctable. Le prophète Ésaïe est chargé
d’annoncer l’exil imminent : Esa 5:13; 6:11-13; 39:5-7. Sédécias fut le dernier roi à 5
Jérusalem. Nébucadnetsar lui fit crever les yeux (pour raison de défection), tandis que Jojakin,
après avoir été destitué et emmené en captivité par Nébucadnetsar, fut réhabilité par ce dernier
à Babylone (2Ro 25; 2Ch 36). Mais il ne retourna pas à Jérusalem. Comme mentionné plus
haut, après l’exil il n’y aura plus de roi en Israël à part, bien entendu, Jésus de Nazareth. Mais
ce dernier a été rejeté par son peuple (cf. Jn 1:11; 18:36; Luc 19:14.27). C’est lui qui, en Esa 10
1–39, est constamment mis en contraste avec la maison de David renégate.5 Il est le Néo-
David qui restaurera Israël et qui régnera sur Sion, à Jérusalem. Dans les chapitres 1–39, il y a
donc deux lignées parallèles : c’est la fin de la maison davidique actuelle (Esa 39:7) ; ses
descendants seront remplacés par le divin Néo-David qui devait venir (Esa 9:5; 11:1.10;
22:22; cf. 2Sa 7:12-16; Jér 23:5; Eze 34:23-24; 37:24-27; Luc 1:27-33, etc.).6 15
2ème
partie : ch. 40–55 : Le prophète anticipe l’exil du peuple d’Israël.7 Israël n’a plus de
prophète, ni de temple. Il n’est plus question de la maison de David ; seul le chapitre 55, qui
sert de transition, annonce la Nouvelle Alliance, c’est-à-dire l’alliance éternelle, des grâces
assurées à David (Esa 55:3; cf. 37:35). Mais dans la perspective du prophète, les événements 20
décrits dans ces chapitres sont encore à venir. Israël y est appelé « serviteur Jacob »,
« Jacob » ou « serviteur » tout court. À l’instar des chapitres 1–39, où un futur roi est opposé
au roi de Jérusalem (Juda), les chapitres 40–55 nous présentent le peuple d’Israël en tant que
serviteur en exil – à cause de son péché – et qui est opposé à un autre serviteur. Il s’agit du
« serviteur de Yahvé », c’est-à-dire du Messie qui, lui, nous le savons, est exempt de tout 25
péché (Esa 53:9; cf. 2Co 5:21).8 Il est tout simplement faux de vouloir identifier le serviteur
dans tous les passages avec Israël.
5 Sa venue, son caractère et son œuvre sont annoncés à plusieurs reprises par de petits flashes : Il est né d’une
vierge (Esa 7:14; cf. Mat 1:23; Gen 3:15). Grâce à lui, Zabulon et Nephtali (c.-à-d. la Galilée : Esa 8:23 à 9:1; cf.
Mat 4:13-16) voient la lumière. L’enfant mâle est divin, car il s’appellera « Admirable, Conseiller, Dieu
puissant, Père éternel, Prince de la paix », et il régnera sur le trône de David (Esa 9:5-6, cf. 2Sa 7:12-17; Luc
1:27-35), car il est issu de la famille de David (Esa 11:1.10; 22:22 cf. Rom 1:3; 15:12). Dans les chapitres 7–11,
il contraste avec le roi impie Achaz qui était mûr pour le jugement. Dans les chapitres 13–23, il est le souverain
juge qui vient. Dans l’Apocalypse d’Ésaïe (Esa 24–27), le prophète le voit régner à Jérusalem (cf. Esa 24:23;
27:13). 6 Ésaïe avait manifestement l’intention d’opposer dans la première partie de son livre (ch. 1–39) le Néo-David à
venir au roi impie de Juda qui représentait son peuple, afin de démontrer que le rétablissement final ne sera
possible que par la venue du Néo-David. Que c’était bien le plan qu’Ésaïe avait suivi, se vérifie par deux
constatations : 1. L’annonce, dans les chapitres 13–23 (qui parlent du jugement des nations), du successeur au
trône de David, se trouve précisément au chapitre 22 où il est question de la maison de Juda (comparer Esa 22:22
avec Apo 3:7) et 2. La première partie dans son ensemble (ch. 1–39) se termine en 39:6-7 par l’annonce de l’exil
du peuple et des fils de la race royale. 7 Mais cela n’implique par pour autant qu’il soit lui-même en exil. La dénonciation de l’idolâtrie (cf. Esa 57:3-
12; 65:3-7.11; 66:3.17) parle contre un « Sitz im Leben » après le retour de l’exil babylonien, car après cette
période (l’exil babylonien), il n’était plus question de dénoncer l’idolâtrie du peuple juif. D’autre part, si le
prophète s’exprime ici en se trouvant lui-même en exil babylonien ou même après celui-ci, on ne comprendrait
pas pourquoi en Esa 57:16 il parle toujours d’un « contentieux » ou d’une « dispute » entre Yahvé et son peuple,
car ce problème ne sera considéré comme étant réglé qu’après la repentance du peuple. Mais pour le moment, le
peuple est toujours appelé à se repentir (Esa 56:1ss; 58:1ss; 59:2ss). 8 Il y a convergence thématique entre la 1
ère et la 2
ème partie du livre d’Ésaïe. Le chapitre 42 sert de pont pour les
énoncés des chapitres 49–55. Le passage d’Esa 42:7 confirme Esa 35:5 et annonce Esa 61:1. Le serviteur est
identique au personnage mentionné en Esa 35:4-5 et 61:1 (cf. Esa 42:7; 49:9), à savoir le Messie, qui sauvera les
siens des liens de la culpabilité. Comparer également Esa 53:2 avec 11:1-2.10 : le Messie désigné comme rejeton
ou racine.
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Dans cette deuxième partie, il n’est pas seulement question de Cyrus comme d’un sauveur
élu, mais nous trouvons aussi la mention du serviteur de Yahvé comme Sauveur. Qu’on
analyse attentivement les énoncés de la section Esa 42:1-17 : sur lui repose l’Esprit de
Yahvé ; il est appelé à annoncer la justice (le droit) aux nations et à être une lumière pour 5
celles-ci. C’est bien une allusion au Christ lors de sa première venue, mais en aucun cas au
peuple Israël dans son ensemble (comparer Esa 42:1-4 avec Mat 12:18-21). Le serviteur dont
il est fait mention ici ne peut pas être Israël, car il est appelé à ramener ce dernier à Yahvé (cf.
Esa 49:5-6) !9 De plus, Israël n’est pas médiateur d’une alliance (42:6; 49:8), ceci s’applique
plutôt au Fils de Dieu devenu homme (cf. le Nouveau Testament : 1Ti 2:5; Héb 9:15; 12:24 ; 10
voir également Mat 26:28; Luc 22:20). Il doit apporter la lumière à toutes les nations (Esa
42:6). Le serviteur de Yahvé, le Messie, qui était et qui est exempt de péché (Esa 53:9-12; cf.
Jn 8:46; 2Co 5:21; Héb 4:15; 7:26; 1Pi 1:19; 2:22-25; 3:18), est mort pour nos péchés (cf. Esa
53:11 : « et lui, il s’est chargé de leurs iniquités ») qui exigent la punition (à savoir notre
mort).10
Qu’on compare cela avec Esa 26:21a (visitation et punition du péché des habitants de 15
la terre) et Esa 27:9 (le péché de Jacob), ainsi qu’Esa 64:9 (que Yahvé ne se souvienne à
jamais du péché de son peuple). C’est pour expier (ôter) cette culpabilité que le serviteur vient
et meurt en substitut. La transgression qui pèse sur la terre est si lourde que celle-ci ne se
relèvera plus (Esa 24:20). Les transgresseurs doivent mourir (Esa 1:2.28; 50:1; 66:24), mais le
serviteur de Yahvé est venu pour expier leur péché (cf. Esa 43:1.25; 44:22) en se chargeant de 20
lui (Esa 53:5.8.12).11
3ème
partie : ch. 56–66 : Quiconque se repent12
pourra participer à la fête sur la montagne de
Sion. Le prophète voit Yahvé déjà avec son peuple et avec ceux d’entre les nations qui se sont
tournés vers lui sur la montagne (de Sion). Avec qui le Seigneur est-il mis en contraste dans 25
cette troisième partie du livre ? Pourquoi dans cette partie du livre la racine %lm (malak = roi,
être roi, régner) n’est-elle plus employée pour Yahvé (mais seulement pour les rois des
nations !) ? Pourquoi le nom de David n’y est-il plus mentionné ? Pourquoi dans cette partie
ne trouve-t-on plus de mention du rejeton d’Isaï, du rameau, d’Immanuel ni du serviteur de
9 Ainsi aussi Walter C. Kaiser, Jr. Toward an Old Testament Theology (Grand Rapids : Zondervan Publishing
House, 1978), pp. 215-217. 10
Il est évident que le serviteur qui devient la lumière des nations et qui meurt en tant que juste pour des injustes
ne peut pas être identifié avec Israël, puisque le peuple (juif) devait justement aller en exil à cause de son
injustice et sa culpabilité (cf. Esa 5:13; 6:7-12; 27:7-9, etc.). C’est justement parce que le serviteur est exempt de
péché qu’il peut mourir en substitution pour le peuple (cf. Esa 53:9-12 ; voir aussi Esa 59:16; 63:5). Il ne mérite
donc pas la mort, ce qui ne peut vraiment pas être dit du peuple d’Israël. Même le prophète lui-même, pourtant
appelé par Dieu, n’est pas exempt de péché (cf. Esa 6:5-7) ! 11
Nous ne pouvons pas, dans le cadre de ce travail, énumérer tous les passages du Nouveau Testament qui se
réfèrent à Esa 53 et qui trouvent leur accomplissement en Jésus-Christ. Nous nous limitons à mentionner ne fût-
ce que Luc 22:37 et Mar 10:45. Une argumentation détaillée pour une interprétation christologique d’Esa 53 peut
être trouvée dans l’ouvrage (malheureusement seulement disponible en allemand) de Hans Walter Wolff, Jesaja
53 im Urchristentum, 4ème
édition, réimpression de la 3ème
édition révisée Evangelische Verlags-Anstalt, Berlin,
1952 (Giessen : Brunnen-Verlag, 1984). À propos d’Esa 53, voir aussi Oswalt T. Allis, The Unity of Isaiah : A
Study in Prophecy (Philadelphia : The Presbyterian and Reformed Publishing Company, 1950), pp. 87ss. 12
Le peuple est dans la misère, le temple à Jérusalem est décrit comme étant foulé par les impies (Esa 63:18) et
dévasté avec la ville (Esa 64:9-10). Ceci montre, d’ailleurs, que cette partie du livre ne peut pas être l’ouvrage
d’un auteur « postexilique », comme le prétendent la plupart des exégètes critiques (ils parlent d’un « Trito-
Ésaïe »). Il est vrai que le deuxième temple (appelé « postexilique ») avait été souillé par Antiochus Epiphane
(164 av. J.-C.), mais il n’avait pas été brûlé par lui. C’est bien plus tard, en 70 apr. J.-C., que les Romains y
mirent le feu. C’est aussi pour cette raison que nous adoptons tout naturellement pour cette partie du livre le
même point de vue (ou point de départ) que pour les passages d’Esa 5:13; 6:11-12; 40–48 : Le prophète prévoit
le futur exil babylonien comme une sanction de Yahvé pour l’impiété et l’idolâtrie du peuple (Esa 65:2-7.11).
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 14
Jacob ?13
Là, où il est question du médiateur, l’expression de « serviteur » n’est plus employé
(cf. Esa 59:15-17; 63:5-7). Il est Yahvé tout court. Pourquoi ? Parce qu’ici, le prophète ne
doit plus mettre le Seigneur en contraste avec quelqu’un (avec qui que ce soit) qu’il
devait remplacer (les rois de Juda ou d’Israël aux chapitres 1–39) ou représenter en
substitution (en tant que Serviteur de Yahvé pour le serviteur Jacob aux chapitres 40–55) 5 comme c’est le cas dans les deux premières parties du livre. Il n’y a plus de mention d’un
roi d’Israël. Aussi le Seigneur n’est plus désigné avec le titre de roi dans cette troisième
partie. Il n’est plus nécessaire de préciser que le Roi est maintenant entré dans son règne, car
la théocratie est enfin un fait accompli.
10
Yahvé est Roi et Souverain Sacrificateur à la fois. Sa maison, sa maison de prière, c’est-à-dire
son temple, est là et il y a des sacrificateurs qui y assument leur service. Mais il n’y a pas de
mention d’un souverain sacrificateur, tout comme en Eze 40–48 (où il est aussi question du
temple du règne messianique). Dans ce temple-là, le Christ crucifié et ressuscité occupera à la
fois les offices de Prophète, de Roi et de Souverain Sacrificateur. Prophète, car ce sera de lui 15
que sortira la parole, la justice et la loi (cf. Esa 2:3-4; Mic 4:2). Souverain Sacrificateur, car
c’est lui qui a racheté les siens par son sacrifice (cf. Esa 53), et, quand il apparaîtra (Esa
59:20-21; cf. Zac 14:3-5), il viendra en tant que celui que les hommes ont percé (Esa 53:5; cf.
Zac 12:10; Apo 1:7). Quand les hommes l’ont regardé pendu au bois (Jn 19:37), il avait
accepté la position de serviteur. Mais, lors de sa parousie, quand les hommes regarderont de 20
nouveau celui qu’ils ont percé (Apo 1:7), il occupera la position du Seigneur des seigneurs et
du Roi des rois (cf. Apo 19:16). En d’autres mots : il a quitté la gloire (cf. Esa 9:5; Jn 17:5),
est venu sur la terre et s’est rendu obéissant jusqu’à la mort (Esa 53:5-12; Phi 2:6ss; 2Co 8:9).
Le Père l’a ensuite élevé par-dessus tout (cf. Esa 52:13; Phi 2:9). Le Fils est le Messie et le
Seigneur à la fois (cf. Act 2:34-36). Il reviendra afin d’occuper enfin la place parmi les 25
hommes (le sens du nom Immanuel = Dieu avec nous) qui lui a été destinée de toute éternité.
Ce sont donc ces deux lignes parallèles qui peuvent être tirées à travers les trois parties
du livre d’Ésaïe : La gloire et l’élévation suivies de l’abaissement et aboutissant à
nouveau à l’élévation ! La ligne du peuple et celle de son Seigneur peuvent être tirées en 30
parallèle, avec la différence importante et significative suivante :
Israël et son roi (et en fin de compte toute l’humanité avec eux : cf. Gen 3:1-6; 11:1ss; Rom
5:12; Esa 24:5-6.20) sont devenus apostats ; ils ont abandonné Yahvé, le Dieu de l’alliance,
en voulant s’élever eux-mêmes. C’est pourquoi Yahvé doit les humilier et les abaisser par le 35
jugement en les envoyant dans l’exil, pour que là-bas, si possible, ils reviennent à la raison, se
repentent et, enfin, s’humilient de manière à ce que Yahvé puisse à nouveau les recevoir et les
réhabiliter.
La ligne de l’homme dans le livre d’Ésaïe est donc la suivante : 40
AUTO-ÉLÉVATION (1–39) ÉLÉVATION PAR YAHVÉ (56-66)
ABAISSEMENT (40–55)
45
Cette ré-acceptation et ré-élévation de l’homme n’est possible que grâce à l’œuvre du
Seigneur qui, selon le message d’Ésaïe, vient en tant qu’enfant royal (Esa 7:14; 9:5; 11:2.10)
de l’éternité (Esa 9:5; cf. Mic 5:1 et dans le N.T.: Jn 1:1; 17:5.24; Héb 7:1-3) et vit comme un
13
« Serviteur » au singulier pour le Messie n’apparaît plus dans cette partie, seulement le pluriel pour les fidèles
de Yahvé (voir les sept mentions dans le passage d’Esa 65:8-15).
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serviteur. À cause de son péché, le peuple est en exil et reçoit des coups sur le dos (Esa
51:23). Mais le Serviteur de Yahvé vient pour prendre ces coups sur son propre dos (Esa
50:6) afin que le peuple puisse être délivré. Pour sauver l’homme enfoncé dans le péché, il
s’abaisse lui-même, se charge de la culpabilité des hommes et accepte de mourir à leur place
en tant qu’innocent. Mais après cela, il revivra, verra une postérité et dominera (cf. « il sera 5
exalté et élevé, et placé très haut » en Esa 52:13-15 avec « Car ainsi dit celui qui est haut
élevé et exalté, qui habite l'éternité, et dont le nom est Saint » en Esa 57:15). La structure est
évidente : dans la première partie du livre, le Messie est vu comme le roi qui vient et qui
frappera le tyran avec la verge de sa Parole (Esa 11:4) ; dans la deuxième partie, par contre, le
prophète annonce l’abaissement et l’humiliation du Serviteur, comment il livre son dos pour 10
être frappé (Esa 50:6) en substitut pour le péché d’autres (Esa 53:5).
La ligne du Fils de Dieu, du Messie, dans le livre d’Ésaïe est donc la suivante :
15
ÉLÉVATION (1–39) RÉ-ÉLÉVATION (56-66)
AUTO-ABAISSEMENT (40–55)
D’où l’appel de l’apôtre Paul en Phi 2 : comme Jésus a accepté de renoncer à tous ses 20
privilèges et à sa gloire, en s’abaissant et en s’humiliant, et a ensuite été ré-élevé par le Père,
nous aussi sommes appelés à nous humilier. L’Écriture déclare qu’il n’y a rien que Dieu hait
plus que l’orgueil humain :
Jac 4:6 Il accorde, au contraire, une grâce plus excellente, c'est pourquoi 25
l'Écriture dit : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux
humbles.
1Pi 5:5-6 …revêtez-vous d'humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait
grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de 30
Dieu, afin qu'il vous élève au temps convenable…
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III. La Préexistence de Jésus-Christ
Nous connaissons Jésus-Christ surtout par le Nouveau Testament. Il est né à « Noël ». Qui
nous est né ?
Quand nous suivons le témoignage de Jean sur l'origine de Jésus-Christ, nous découvrons de 5
merveilleux versets :
Jn 1:15 Jean Baptiste disait de lui: « Celui qui vient après moi m'a précédé, car
il était avant moi. »
10
Mais Jésus est né six mois après Jean-Baptiste ! Comment peut-il alors être « avant Jean-
Baptiste » ?
Le Seigneur Jésus lui-même a mentionné une date encore plus ancienne :
15
Jn 8:58 En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis.
Or, il ajoute :
Jn 17:5.24 Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire 20
que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. Père, je veux que là
où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin qu'ils
voient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé
avant la fondation du monde.
25
Jn 1:1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu.
A. Sa personne
L'Écriture enseigne la préexistence de Jésus, c’est-à-dire qu’il a existé avant de devenir
homme : 30
Pro 8:22-23 L'Éternel m'a possédée au commencement de sa voie, avant ses œuvres
d'ancienneté. Dès l'éternité je fus établie, dès le commencement, dès
avant les origines de la terre. 35
Mic 5:1 …et dont les activités remontent aux temps anciens, aux jours de
l'éternité…
Col 1:17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
40
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 17
Héb 1:8 Mais il a dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel ; le sceptre de ton
règne est un sceptre d'équité…
En ce qui concerne sa nature (ou son essence ou substance ; davantage à ce propos voir infra
sur le chapitre des deux natures de Jésus-Christ), Christ est égal à Dieu : 5
Jn 1:1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu.
Jn 10:30 Moi et le Père nous sommes un. 10
C'est pourquoi, il faut qu'il soit éternel, c’est-à-dire sans commencement. Il existe donc de
toute éternité. La question de sa relation avec Dieu le Père ainsi qu’avec la création s’impose
naturellement.
1. Sa relation avec Dieu (le Père) 15
Jn 1:14 Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de
grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire
comme la gloire du Fils unique venu du Père.
Jn 3:16 Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que 20
quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.
La relation entre Dieu et Christ est désignée dans l'Écriture comme une relation entre Père et
Fils. Il ne s’agit pas d’une relation « naturelle », mais plutôt d’une relation de révélation (en
effet, la relation basée sur une révélation est semblable à celle qui est naturelle): 25
Père
30
Fils
Relation naturelle Relation de révélation
Une Suggestion : En se référant à Psa 2:7, la question suivante s’impose : Que signifie 35
« aujourd'hui » dans ce texte ? Comparer avec Héb 1:5; Act 13:33; Rom 1:4. Ce mot semble
se référer à l’événement de la résurrection de Jésus-Christ.
2. Sa relation avec la création
Par rapport à la création, Christ est appelé « le premier-né » :
40
Col 1:15 Le Fils est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
Cette Parole se réfère à la création actuelle. Il est le premier-né parce qu'il fut avant toutes
choses. Tous les regards sont fixés sur lui (comme sur le premier d’une colonne) ! Comparer
à ce propos Col 1:16b-17. 45
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 18
Col 1:18 Il est la tête du corps de l'Église ; il est le commencement, le premier-
né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.
Il est le premier-né parce qu'il est le premier qui est ressuscité d'entre les morts. Il était le 5
premier qui est ressuscité avec un corps de gloire :
1Co 15:23 …mais chacun en son rang : Christ comme prémices, puis ceux qui
appartiennent à Christ, lors de son avènement.
10
De même, en ce qui concerne notre vie spirituelle ici sur terre, il est le premier-né :
Rom 8:29 Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être
semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né
de plusieurs frères. 15
Le commencement et ce qui s’en suit viennent de lui. Tout se dirige vers lui. Il est la norme,
le modèle et le but !
Col 1:16 Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur 20
la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations,
autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.
Col 1:17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
25
Col 1:18 Il est la tête du corps de l'Église ; il est le commencement, le premier-né
d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.
Col 1:19 Car Dieu a voulu faire habiter toute plénitude en lui…
30
Portons-nous nos regards sur lui, suivons-nous ses traces, vivons-nous selon sa volonté (cf.
Phi 2:5; 1Pi 2:21; 1Jn 2:6) ?
B. Son œuvre
La coopération au sein de la trinité est parfaite. La volonté de Dieu le Père est exécutée par la
Parole (le lógos, cf. Jn 1:1), c’est-à-dire par son Fils. Et le Fils agit par le Saint-Esprit qui 35
procède des deux, c’est-à-dire du Père et du Fils (filioque ; cf. Pneumatologie). Lors de sa
préexistence, Christ a exécuté les deux tâches suivantes :
1. Il est le Créateur
Jn 1:3 Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été
fait sans elle. 40
C'est par la Parole (le lógos) que tout a été fait. Par conséquent, c'est Christ qui est le véritable
Créateur de l'univers. Disons, il était l’exécuteur de la création :
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 19
Col 1:16 Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur
la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations,
autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.
Il est donc aussi « mon Créateur » (comparer Gen 2:7: « Yahvé » !) : c’est lui qui m'a créé. 5
Quelle vérité magnifique : notre Sauveur est aussi notre Créateur. Ainsi il a un double droit
sur notre vie! (cf. Esa 43:1).
2. Il est le Conservateur
Col 1:17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
10
Héb 1:3 Le Fils est le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et il
soutient toutes choses par sa Parole puissante. Il a fait la purification
des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux
très hauts.
15
La création n'est ni un produit du « hasard » ni abandonnée à elle-même ; elle est plutôt sortie
d’entre les mains du Créateur et subsiste toujours. De même, le temps et l’histoire du monde
et du salut sont entre ses mains (cf. Dan 2:21; Apo 5:6-9; 12:12). Pareillement, Jésus-Christ
n’est pas seulement mon Créateur, il est aussi le Conservateur ou Garant de ma vie
spirituelle (cf. Phi 1:6; Héb 12:2). 20
C. Son témoignage dans l'Ancien Testament
1. La Parole de l'Ancienne Alliance
Quand on lit l’évangile de Jean (le temps des évangiles est toujours l’Ancienne Alliance, le
temps de transition), on parvient à la conclusion que Jésus est vraiment le Fils de Dieu :
25
Jn 1:1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu.
Jn 1:14 Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de
grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire 30
comme la gloire du Fils unique venu du Père.
« La Parole a été faite chair » : cela indique qu’elle avait déjà existée avant de devenir chair,
c’est-à-dire avant de devenir homme. De même, différents noms de Dieu (Yahvé et ses
compositions) se réfèrent à Jésus-Christ. 35
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 20
2. Ses apparitions
Dans l’Ancien Testament, nous observons des apparitions de Jésus-Christ (on parle de
« Christophanies ») qui prouvent sa préexistence. Ce n’est qu’un être réel qui peut apparaître
à d’autres !
5
Gen 3:8 Alors ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu, qui parcourait le jardin
vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de
l'Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin.
Gen 18:1 L'Éternel lui [à Abraham] apparut parmi les chênes de Mamré, comme 10
il était assis à l'entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour.
Les évangéliques admettent en général qu’il s’agissait du Christ dans sa préexistence, car
personne n’a jamais vu Dieu le Père (cf. Jn 1:18; 1Ti 1:16). Yahvé, le Christ préexistant, est
apparu à Abraham accompagné de deux anges (cf. aussi Gen 18:22). En Gen 19:24, il est 15
question de « deux Yahvés » : celui près d’Abraham et celui qui est dans le ciel d’où le
premier fit descendre du soufre et du feu. Il va de soi que celui qui se tint près d’Abraham
était le Fils de Dieu dans sa préexistence et celui dans le ciel était Dieu le Père.
Exo 3:4 L'Éternel vit qu'il se détournait pour voir ; et Dieu l'appela du milieu 20
du buisson, et dit: Moïse ! Moïse ! Et il répondit : Me voici !
En Exo 3:3, ce même personnage qui est apparu à Moïse dans le buisson ardent, est identifié
avec l’Ange de l’Éternel. En effet, à l’exception du passage d’Aggée 1:13 (où l’expression
ange de l’Éternel s’applique au prophète Aggée lui-même), il s’agit toujours du Fils de Dieu 25
avant son incarnation, c’est-à-dire du Fils de Dieu dans sa préexistence. Voici quelques
passages où il est fait mention de l’Ange de l’Éternel :
Jug 13:3 L'Ange de l'Éternel apparut à la femme [la mère de Samson], et lui dit :
Voici, tu es stérile, et tu n'as point d'enfants ; tu deviendras enceinte, et 30
tu enfanteras un fils.
Esa 63:9 Dans toutes leurs détresses ils n'ont pas été sans secours, et l'Ange qui
est devant sa face les a sauvés ; il les a lui-même rachetés, dans son
amour et sa miséricorde, et constamment il les a soutenus et portés, aux 35
anciens jours.
Zac 1:11 Et ils s'adressèrent à l'Ange de l'Éternel, qui se tenait parmi les myrtes,
et ils dirent : Nous avons parcouru la terre, et voici, toute la terre est en
repos et tranquille. 40
3. Les symboles
Jésus, qui devait venir lorsque les temps ont été accomplis (cf. Gal 4:4), nous est dépeint dans
l’Ancien Testament comme une ombre. Mais là, où il y a ombre, normalement il doit aussi y
avoir un corps ! Ces « ombres » sont aussi appelées « symboles » ou « types ». Les symboles
se réfèrent à la fois à sa personne ainsi qu’à son œuvre. Il y a de nombreux exemples ; nous 45
n’en mentionnons que quelques-uns qui nous sont confirmés par le Nouveau Testament :
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 21
a.) Concernant sa personne
Nous mentionnons quatre personnages connus :
Adam (Rom 5:14) Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même
sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression 5
semblable à celle d'Adam, lequel est la figure de celui qui
devait venir. (cf. 1Co 15:45-47)
Melchisédek (Héb 7:3) …il est sans père, sans mère, sans généalogie, il n'a ni
commencement de jours ni fin de vie, mais il est rendu 10
semblable au Fils de Dieu ; ce Melchisédek demeure
sacrificateur à perpétuité.
Moïse (Deu 18:15) « L'Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d'entre tes
frères, un prophète comme moi [Moïse] : vous l'écouterez! » (cf. 15
Act 3:22-23). Comparer Jn 1:17 : « …car la loi a été donnée par
Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. »
David (2Sa 7:12-13) « …Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom, et j'affermirai
pour toujours le trône de son royaume. » Comparer Luc 1:31-20
33 : « …Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le
Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père… »
b.) Concernant son œuvre
Là encore, nous nous contentons de citer quatre exemples bien connus :
25
Agneau (Exo 12:3) Parlez à toute l'assemblée d'Israël, et dites : Le dixième jour de
ce mois, on prendra un agneau pour chaque famille, un agneau
pour chaque maison. (Comparer Jn 1:29 : « …Voici l'Agneau de
Dieu, qui ôte le péché du monde. » et 1Pi 1:18-20 : « mais par le
sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et 30
sans tache... »)
Sacrifices (Lév 1–7) Comparer Héb 9:14 : « …combien plus le sang du Christ, qui,
par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même à Dieu sans tache,
purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, pour que vous 35
serviez le Dieu vivant! Héb 10:14 : « Car, par une seule
offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont
sanctifiés. »
Tabernacle (Exo 25:40) « …Regarde, et fais d'après le modèle qui t'est montré sur la 40
montagne. » Comparer Héb 8:5 : « Ils célèbrent un culte, image
et ombre des choses célestes, comme Moïse en fut divinement
averti lorsqu'il allait construire le tabernacle : Aie soin, lui fut-il
dit, de tout faire d'après le modèle qui t'a été montré sur la
montagne. » 45
Serpent (Nom 21:8) « L'Éternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et place-le
sur une perche ; quiconque aura été mordu, et le regardera,
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 22
conservera la vie. Comparer Jn 3:14 : « Et comme Moïse éleva
le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme
soit élevé… »
Ces symboles ou ombres dans l'Ancien Testament qui (comme nous venons de le dire) 5
n'existent que si « un corps » existe, prouvent que tout le plan rédempteur de Dieu était arrêté
bien longtemps avant la venue de Jésus dans le monde.
4. Les prophéties
Dans le chapitre sur le plan de Dieu, nous avons souligné que l’Ancien Testament comprend
de nombreuses prophéties concernant la venue du Christ ; c’est comme un fil conducteur qui 10
traverse tout l’Ancien Testament.
Mentionnons encore les exemples dans le livre de la Genèse :
Gen 3:15 Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa 15
postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. (cf. Col
2:14-15 et Rom 16:20)
Gen 12:3 Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et
toutes les familles de la terre seront bénies en toi. 20
Gen 49:10 Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d'entre
ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Shiloh, et que les peuples lui
obéissent.
25
Nous devons comprendre que tout l’Ancien Testament témoigne de Jésus-Christ :
Luc 24:26-27 Ne fallait-il pas que le Christ souffre ces choses, et qu'il entre dans sa
gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur
expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. 30
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IV. L’incarnation de Jésus-Christ
Voici un chapitre central de la Théologie Biblique et Systématique ! Rien de moins que notre
rédemption est en jeu. Si Jésus-Christ n'est pas vraiment le Fils de Dieu incarné – s'il n'est pas
vraiment devenu un homme parfait –, il n'y a pas de salut pour l’humanité ! Si Jésus-Christ
n'est pas vraiment Dieu et homme à la fois, alors point de salut pour nous : 5
1Jn 4:2 Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu : tout esprit qui se déclare
publiquement pour Jésus-Christ venu en chair est de Dieu…
1Jn 4:3 et tout esprit qui ne se déclare pas publiquement pour Jésus 10
n'est pas de Dieu, c'est celui de l'Antichrist.
Ces versets sont comme une épée tranchante. L'Écriture dit clairement que le Christ
préexistant est devenu homme :
15
Jn 1:14 Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine
de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une
gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.
L’Ecriture nous explique à maintes reprises pourquoi il fallait que Christ devienne chair. 20
A. La nécessité de l'incarnation de Jésus-Christ
1. Accomplir la promesse
Dieu a promis à plusieurs occasions et époques la venue de son Fils dans le monde :
Après la chute : 25
Gen 3:15 Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa
postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.
Du temps de la guerre syro-ephraïmite au 8ème
siècle av. J.C. : 30
Esa 9:5 Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination
reposera sur son épaule ; on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu
puissant, Père éternel, Prince de la paix.
35
Beaucoup de promesses se réfèrent non seulement à sa première, mais aussi à sa deuxième
venue :
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 24
2Co 1:20 …car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c'est en lui
qu'est le oui ; c'est pourquoi encore l'Amen par lui est prononcé par
nous à la gloire de Dieu.
Rom 15:8 Je dis, en effet, que Christ a été serviteur des circoncis, pour prouver la 5
véracité de Dieu en confirmant les promesses faites aux pères…
2. Révéler le Père
L’Ancien Testament nous révèle Dieu en tant que Créateur et Souverain sur tout l’univers.
Christ, le Fils de Dieu, est venu dans le monde, afin de révéler le Père. C’est surtout dans
l'évangile de Jean que cette vérité nous est révélée : 10
Jn 1:18 Personne n'a jamais vu Dieu ; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein
du Père, est celui qui l'a fait connaître.
Jn 14:9 …Celui qui m'a vu a vu le Père ; comment dis-tu : Montre-nous le 15
Père ?
En Gal 4:6, nous apprenons combien cette révélation divine est merveilleuse. Par et en Christ,
nous pouvons prier aujourd'hui : « Abba, notre Père! »
3. Devenir un souverain sacrificateur fidèle 20
Christ est venu afin de vivre tout ce qu’un être humain vit ici-bas, à la seule exception du
péché :
Héb 4:15 Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir
à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes 25
choses, sans commettre de péché.
Un souverain sacrificateur doit être pris d’entre les hommes (Héb 5:1). C'est seulement
ainsi qu'il peut devenir « miséricordieux » (Héb 2:17). Christ est devenu homme (Héb 2:14)
afin de pouvoir compatir avec ceux qui vivent dans l'ignorance et dans l'erreur, dans la misère 30
et dans l’épreuve :
Héb 2:17 En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses
frères, afin qu'il soit un Souverain Sacrificateur miséricordieux et fidèle
dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple… 35
Il connaissait la faim, était l’objet de sympathie et/ou d’antipathie ; il veillait pendant des
nuits entières, il se fatiguait dans le travail quotidien ; il a été tenté, mal compris, abandonné,
persécuté… et finalement il a même été mis à mort !
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4. Ôter le péché
La raison principale de l'incarnation de Jésus réside dans le fait qu’il est venu ôter le péché. Il
fallait qu'il meure, car le salaire du péché est la mort (Rom 6:23). Mais pour mourir, il fallait
qu'il devienne homme, qu'il participe à la chair et au sang (Héb 2:14) :
5
Héb 9:26 …autrement, il aurait fallu qu'il ait souffert plusieurs fois depuis la
création du monde ; mais maintenant, à la fin des siècles, il a paru une
seule fois pour effacer le péché par son sacrifice.
1Jn 3:5 Or, vous le savez, Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n'y a point en 10
lui de péché.
Mar 10:45 Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir
et donner sa vie comme la rançon de beaucoup. 15
Si Jésus n’était pas mort sur la croix, sa vie et sa passion n'auraient pas de signification
particulière pour nous. C’est grâce à sa mort et sa résurrection que nous sommes au bénéfice
de ses bénédictions.
5. Détruire les œuvres du diable
Les œuvres du diable sont décrites, par exemple, en Rom 13:12 et Gal 5:19. Voici ce que 20
l’œuvre de Jésus a accompli :
1Jn 3:8 Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable.
Héb 2:14 Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a 25
également participé lui-même, afin que, par la mort, il rende
impuissant celui qui avait la puissance de la mort, c'est-à-dire le
diable…
Satan est destitué ; il est vaincu. En Christ, nous avons la victoire ! Mais pour le moment il 30
peut encore nous tenter et nous attaquer et – malheureusement – parfois même nous faire
tomber. Hélas, ce n’est que trop souvent que les enfants de Dieu honorent l’ennemi vaincu en
cédant à ses tentations ! La victoire finale sur Satan est révélée en Apo 20:10 (après le règne
millénaire).
6. Donner un modèle d'une vie sainte 35
Mat 11:29 Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux
et humble de cœur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes.
1Jn 2:6 Celui qui dit qu'il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché
lui-même. 40
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 26
1Pi 2:21 Et c'est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a
souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses
traces.
Nous avons besoin d'un modèle, d'une illustration, d'une démonstration de la norme divine 5
pour notre vie. C'est pourquoi nous sommes appelés à :
Phi 2:5 Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ…
1Jn 2:6 Celui qui dit qu'il demeure en lui doit marcher aussi comme il a 10
marché lui-même.
La plus grande stimulation à une vie sainte ne vient pas par la loi ou des préceptes, mais
plutôt par une vie exemplaire et sainte vécue par quelqu’un d’autre ! C'est pourquoi nous
sommes toujours à nouveau confrontés à cet appel : « Suivez-moi ! » C'est un principe de base 15
de l'éducation : Il faut de bons exemples !
L'abaissement de Jésus est décrit en Phi 2:5-8. Le fait que Christ se soit dépouillé lui-même
ne signifie pas pour autant qu'il ait cessé d'être Dieu. Aucun de ses attributs ne l’avait quitté
pendant sa vie ici-bas. Il renonçait seulement à en faire emploi à tout moment. Il n’a donc 20
jamais cessé d'être Dieu (non plus pendant son état d’abaissement → contre le kénotisme ;
davantage à ce propos voir infra, dans le chapitre sur les deux natures de Jésus-Christ).
L'abaissement de Jésus ne devrait pas être minimisé en le limitant, par exemple, au fait qu'il
ait quitté la gloire qu’il avait auprès de son Père. Non, l’état d’humiliation (ou d’abaissement) 25
se réfère à toute la période pendant laquelle il a vécu ici-bas, dès le jour de sa naissance
jusqu’à son ascension. Dans les passages de Jn 18:4-8.12, cette réalité est évidente (Jésus ne
résiste pas à l’arrestation arbitraire).
En résumé, voici ce que l'abaissement de Jésus-Christ comprend : 30
Renoncer à la gloire qu’il avait auprès du Père dans sa préexistence (Jn 17:5)
L’incarnation (Phi 2:7)
Renoncer à faire emploi de ses pouvoirs (attributs) divins pendant sa vie terrestre (voir
par exemple Mat 26:53) 35
Un défi pour nous: Outre l'importance de l'incarnation de Jésus-Christ pour le salut,
mentionnons également le défi pour la mission qui en découle :
2Co 8:9 Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour 40
vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté vous
soyez enrichis.
Rom 15:3 Car Christ n'a pas cherché ce qui lui plaisait, mais, selon qu'il est
écrit : Les outrages de ceux qui t'insultent sont tombés sur moi. 45
Jn 20:21 Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie…
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 27
B. Les noms de Jésus-Christ
Tout comme nous trouvons de nombreux noms pour Dieu dans l’Ancien Testament, il en va
de même pour le Fils de Dieu dans le Nouveau Testament.
1. Jésus
Dans le chapitre concernant « les noms de Dieu » dans la « Théologie » (doctrine de Dieu), 5
nous apprenons que chaque nom de Dieu dans la Bible a une signification particulière. Le
nom correspond à la personne qui le porte. Le caractère (l'être ou l’essence) de Dieu est révélé
par les différents noms qu’il porte ou par les attributs qui sont les siens. Mais en rapport avec
l’humanité du Fils de Dieu, le nom de « Jésus » (en hébreu : [;vuAhy> [Yehōšou
a‘]) est sans doute
le plus important ! 10
Exo 3:13 Moïse dit à Dieu : J'irai donc vers les enfants d'Israël, et je leur dirai :
Le Dieu de vos pères m'envoie vers vous. Mais, s'ils me demandent quel
est son nom, que leur répondrai-je ?
15
Exo 6:3 Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu tout-
puissant ; mais sous mon nom Yahvé je n'ai pas été reconnu par eux.
Comme mentionné plus haut, le nom de Yahvé dans l’Ancien Testament se rapporte souvent
au Fils de Dieu dans sa préexistence : 20
Pro 30:4 Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu ? Qui a recueilli le vent
dans ses mains ? Qui a serré les eaux dans son vêtement ? Qui a fait
paraître les extrémités de la terre ? Quel est son nom, et quel est le
nom de son fils ? Le sais-tu ? 25
Mat 1:21 …elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus ; c'est lui qui
sauvera son peuple de ses péchés.
Jésus est le nom du Fils de Dieu – du Fils de Dieu incarné, devenu homme. C'est le nom qui 30
est au-dessus de tout nom (cf. Phi 2:9-10). C'est le seul nom qui ait été donné parmi les
hommes par lequel nous devions être sauvés :
Act 4:11-12 Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la
principale de l'angle. Il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous 35
le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel
nous devions être sauvés.
Dans le chapitre d’Act 4, il est toujours question « du nom » (voir les versets 7.10.12.17.18 et
30). Comparer également Act 4:17; 5:28.40 – les disciples auraient pu dire n'importe quoi, pas 40
de problème – mais ce nom-là il ne fallait pas le prononcer !
Rom 10:13 Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.
D’où l’appel missionnaire que Jésus avait adressé à ses disciples : 45
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 28
Mat 28:19 Allez et faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom
du Père, du Fils et du Saint-Esprit… (« au nom » en grec un singulier :
eivj to. o;noma)
Dans les épîtres et dans les Actes des Apôtres, il est même question du baptême « au nom de 5
Jésus » tout court. Les apôtres avaient compris. Voir par exemple :
Act 2:38 Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au
nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le
don du Saint-Esprit. 10
Rom 6:3 Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est
en sa mort que nous avons été baptisés ?
2. Christ
Jésus est le nom de l'abaissement du Fils de Dieu. Il est surtout employé dans les évangiles. 15
Dans les épîtres, on le rencontre surtout là où son abaissement est mis en évidence (par
exemple en Héb 2:9 : « Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des
anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a
soufferte ; ainsi par la grâce de Dieu, il a souffert la mort pour tous. »).
20
Le nom de « Christ », par contre, est le nom ou titre de gloire.
Luc 2:11 …c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur,
qui est le Christ, le Seigneur.
25
Christ (en grec : Cristo,j [Khristós]) est la traduction grecque de l’hébreu x:yvim' « Māšīakh », le
Messie ; cela signifie l’Oint.
Christ est le modèle (ou type) ou l'accomplissement de toute onction en vue d’un ministère
dans l’Ancien Testament. Les sacrificateurs, les prophètes et les rois furent oints au début de 30
leur ministère. Ainsi « Christ » est le nom qui désigne son ministère. Ses offices seront
abordés plus en détail dans le chapitre suivant (V. Le triple office de Jésus-Christ).
3. D'autres noms
Il y a à peu près 250 titres et noms pour le Fils de Dieu. Ces noms ne s'appliquent qu'à lui !
L'homme n’en est pas digne ! Voici quelques exemples qu’on trouve dans le seul livre de 35
l’Apocalypse de Jean :
Le commencement (principe) de la création 3:14
L'Alpha et l'Oméga (c'est-à-dire le commencement et la fin)14
1:8
Le premier et le dernier 1:17; 2:8 40
Fils de Dieu 2:18
Seigneur Dieu 1:8
L'Omnipotent (le Tout-puissant; en grec: o` pantokra,twr) 1:8
14
Dans l'alphabet grec l'Alpha est la première et l'Oméga la dernière lettre.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 29
Le Saint 3:7
Le Véritable 3:7; 19:11
L'Amen 3:14
C. Les deux natures de Jésus-Christ
L'incarnation de Jésus-Christ est un grand mystère : 5
1Ti 3:16 Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand : Dieu a été
manifesté en chair, justifié par l'Esprit, vu des anges, prêché aux
nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire.
10
Jésus est devenu homme, mais il est aussi resté Dieu, contrairement à ce qu’affirment les
adhérents au « kénotisme ».15
Ce mystère reste
inexplicable à la raison humaine,
inaccessible aux explorations scientifiques, mais 15
une connaissance précieuse pour notre foi !
Nous ne pouvons pas prouver que Jésus-Christ est Dieu et homme à la fois. C'est l'Écriture
qui en témoigne ! La question-clé que Jésus a posée aux pharisiens restera toujours actuelle et
pertinente : 20
Mat 22:42 Que pensez-vous du Christ ? De qui est-il le fils ?
La réponse de l’apôtre Pierre à cette question se trouve en Mat 16:15-18. La confession de
Pierre que Jésus est le Christ, Fils de Dieu, est qualifiée par Jésus comme étant le fondement 25
sur lequel son Église est construite. Par conséquent, il n’est pas surprenant que le credo de la
divinité de Jésus-Christ soit continuellement contesté par les critiques. Selon 1Jn 4:1-3, c’est
par cette confession que nous pouvons éprouver les esprits : « …Reconnaissez à ceci l'Esprit
de Dieu : tout esprit qui se déclare publiquement pour Jésus-Christ venu en chair est de
Dieu ; et tout esprit qui ne se déclare pas publiquement pour Jésus n'est pas de Dieu, c'est 30
celui de l'Antichrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le
monde. »
1. Malentendus et hérésies à propos de la personne de Jésus-Christ
Quand nous nous éloignons de la révélation biblique, nous risquons de tomber dans une des 35
erreurs suivantes :
De mettre trop en relief la nature divine de Jésus-Christ au point de minimiser ou
même de nier sa nature humaine.
15
Les adeptes de cette (fausse) doctrine, en se basant p. ex. sur Phi 2:5ss, affirment que Jésus, en devenant
homme, aurait cessé d’être Dieu jusqu’à ce qu’il soit remonté au ciel. L’expression « kénotisme » est dérivée du
verbe grec keno,w (kenóō) en Phi 2:7 que nous traduisons, par rapport à l’incarnation du Fils de Dieu, par « se
vider ».
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 30
De mettre trop en relief la nature humaine de Jésus-Christ au point de minimiser ou
même de nier sa nature divine.
Dès le début de l’histoire de l’Église, il y a eu diverses sectes judéo-chrétiennes qui niaient la
divinité de Jésus-Christ. Mentionnons, p. ex., les Ébionites (= les pauvres). Une manière de 5
nier la nature divine de Jésus-Christ réside dans la conception adoptianiste (→
Adoptianisme). Les adoptianistes pensent que Jésus aurait été adopté par Dieu et déclaré Fils
de Dieu lors de son baptême. En disant « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute
mon affection » (cf. Mat 3:17), Dieu aurait adopté Jésus comme son Fils en le récompensant
pour son dévouement. L’Adoptianisme a aussi été soutenu par des évêques espagnols au 8ème
10
siècle. Depuis le 18ème
siècle, des idées qui rappellent l’Adoptianisme étaient courantes dans
les milieux libéraux, c’est-à-dire dans la pensée des adhérents à la critique biblique. On voit
en Jésus seulement un prophète ou un homme pieux dont le comportement et le dévouement
devraient nous servir de modèle. Dans ce cas, Jésus serait donc seulement un homme revêtu
de sentiments nobles, mais il ne serait pas de nature divine. 15
Le débat au sujet de la divinité de Jésus-Christ a sans doute culminé dans les affirmations
d’Arius, un prêtre d’Alexandrie, Égypte ( 336). On parle de la controverse arienne :
Arius 20
Arius niait la divinité de Jésus-Christ. Il s’opposait particulièrement à l’idée de la préexistence
éternelle de Jésus-Christ. Il considérait Jésus-Christ comme le premier être créé, quant à
l'essence seulement semblable (homoiousios) à Dieu, mais non égal (homoousios).16
Pour lui,
Christ n’était que « la créature la plus noble de Dieu ». Il pensait que Dieu n'a pas toujours 25
été Père ; il le serait devenu seulement par la création de Jésus-Christ. Autrement dit, le Fils
ne serait donc pas consubstantiel au Père !
En 325, l’empereur Constantin a alors convoqué un concile œcuménique à Nicée, sa ville de
résidence. Il a fallu résoudre la dispute quant à la question « Et vous, qui dites-vous que je 30
suis ? »
Athanase
C’était surtout Athanase ( 373), un diacre d’Alexandrie (plus tard devenu évêque), qui 35
s’opposait à Arius en affirmant que Jésus-Christ est égal à Dieu quant à l’essence
(homoousios) ; le Fils est éternel comme le Père.
Lors dudit concile à Nicée, la doctrine d'Arius a été condamnée et le symbole de Nicée (en
latin : « Nicaenum ») a été adopté presque à l’unanimité. On a proclamé la divinité et la 40
préexistence éternelle du Fils, engendré et non créé, consubstantiel (homoousios) au Père.
Malheureusement, la paix n’a pas duré, parce que les Ariens n’acceptaient pas cette décision.
De nouvelles disputes eurent lieu au sujet de la question « qui dites-vous que je suis? ».
45
16
On parle du iota néfaste : « homoïousios » (= semblable quant à l’être) et non pas « homoousios » (= égal
quant à l’être ou consubstantiel). Voir à ce propos le résumé de J.-M. Nicole, Précis d’Histoire de l’Eglise, 5ème
édition (Nogent-sur-Marne, France : Edition de l’Institut Biblique de Nogent, 1990), pp. 46-49 ou Williston
Walker, A History of the Christian Church, 4th
edition (Edinburgh: T. & T. Clark, 1986), pp. 131ss.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 31
Entre autres, une des réactions a été celle d’Apollinaire ( environ 390) qui est à l’origine de
la controverse apollinariste. Au début, Apollinaire était un ami d’Athanase. Mais pour
mieux affirmer la divinité de Jésus-Christ, il a diminué son humanité. Selon lui, Jésus aurait
eu un corps et une âme, mais le Logos (cf. Jn 1:1ss) aurait pris en lui la place que l’esprit
humain occupe chez les autres hommes. L’Apollinarisme a été condamné par le concile de 5
Constantinople en 381. Le symbole de Nicée a été réaffirmé par ce concile et on a adopté le
symbole de Nicée Constantinople dont voici une partie du texte :
Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la
terre, de toutes les choses visibles et invisibles. Nous croyons en un seul
Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les 10
siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non créé,
consubstantiel au Père et par qui tout a été fait ; qui, pour nous les hommes et
pour notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné par le Saint-Esprit
dans la vierge Marie et a été fait homme. Il a été crucifié pour nous sous Ponce
Pilate, il a souffert et il a été enseveli ; il est ressuscité des morts le troisième 15
jour, d’après les Écritures ; il est monté aux cieux ; il siège à la droite du Père.
De là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et son
règne n’aura pas de fin. Nous croyons au Saint-Esprit, qui règne et donne la
vie, qui procède du Père et du Fils, qui a parlé par les prophètes, qui avec le
Père et avec le Fils est adoré et glorifié… 20
Mais voilà qu’une autre dispute voit jour : la controverse nestorienne. Nestorius ( 451)
était évêque de Constantinople. Il admettait que Jésus fût vrai Dieu et vrai homme, mais il
considérait que les deux natures de Jésus étaient juxtaposées sans (qu’il y ait) une véritable
union, au point de former deux personnalités. Nestorius a été condamné lors du concile
d’Ephèse en 431. Lorsque ses partisans ont été chassés de l’Empire, ils se sont réfugiés 25
surtout en Perse en entreprenant de grands voyages missionnaires jusqu’aux Indes et même en
Chine.
Mentionnons encore la controverse eutychienne. Eutychès (Eutychus), moine de
Constantinople, affirma, par réaction contre le nestorianisme, que les deux natures du Christ 30
étaient confondues (non juxtaposées comme l’affirmait Nestorius). La nature humaine étant
absorbée par la nature divine. Eutychès refusa l’idée que la nature humaine du Christ soit
« homoousios » avec la nôtre (c.-à-d. avec celle des hommes).17
Sur l’initiative du pape Léon
1er
, en 451, l’Eutychianisme fut condamné au concile de Chalcédoine. Le concile a affirmé les
deux natures de Jésus-Christ : « sans confusion, sans transformation, sans division, sans 35
séparation ».18
D’ailleurs, la controverse arienne reste d’actualité. Il y a toujours eu des théologiens qui se
sont opposés à la doctrine de la trinité divine. On les appelle aussi Antitrinitaires ou
Unitariens. Nous nous contentons de mentionner deux exemples : le mouvement socinien, 40
qui tire son nom de l’Italien Lélius Socin (Lelio Sozzini → Socinus) et surtout de son neveu
Faustin Socin (Faustino Sozzini → Faustinus Socinus). D’après eux, la Bible (qui pour eux
est aussi la seule révélation de Dieu !) ne peut rien contenir de contraire à la raison humaine.
En conséquence, ils niaient, entre autres, la trinité, l’expiation et le salut par la foi. Le
mouvement des Témoins de Jéhovah (Jehovah’s Witnesses → Watchtower Society, 45
Brooklyn, New York, fondé par Charles Taze Russel [1852-1916]) a ses racines également
17
Comparer à ce propos avec Williston Walker, op. cit., pp. 170ss. 18
Comparer à ce propos avec J.-M. Nicole, op. cit., p. 53.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 32
dans l’Arianisme. Il nie la divinité éternelle de Jésus-Christ et considère Jésus comme étant la
première créature de Dieu. C’est avec regret que nous constatons qu’une grande partie des
théologiens et pasteurs dans les églises dites officielles ne se tiennent plus aux confessions de
ces grands conciles. En fait, l'humanité de Jésus-Christ n'est que rarement contestée. Par
contre, il en va tout autrement pour sa divinité, surtout sa divinité éternelle. La théologie dite 5
« moderne » (libérale) nie la divinité éternelle de Jésus-Christ. 1Jn 4:3 dit que c’est le fruit de
l’esprit de l’Antichrist. Il est d’autant plus important de se demander ce que l’Écriture dit
vraiment au sujet de la nature de Jésus-Christ.
2. La nature divine de Jésus-Christ
Les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) révèlent Jésus avant tout comme Fils de 10
l’homme. Par contre, l’évangile de Jean nous le présente surtout comme Fils de Dieu !
Les évangiles nous apprennent que les Juifs se posaient surtout une question concernant
Jésus : était-il le Fils de Dieu ou non (cf. Mat 12:38; Jn 2:18; 3:2) ? Mais c’est seulement
lorsqu’il a comparu devant le souverain sacrificateur Caïphe et le sanhédrin que les 15
responsables juifs semblent avoir ouvertement demandé à Jésus de prendre position et de dire
s’il était oui ou non le Christ, le Fils de Dieu (cf. Mat 26:63-64; Mar 14:61-62; Luc 22:70-71).
En fait, les dignitaires religieux juifs n’ont pu avancer qu’un seul motif d’accusation contre
Jésus pour le crucifier, c’était d’avoir affirmé qu’il était le Christ, le Fils de Dieu (cf. Mar
14:63). Il est vrai, lors de la tentation, Satan avait déjà invité Jésus à prouver qu'il était le Fils 20
de Dieu (cf. Mat 4:1ss). Apparemment, Jésus n’a jamais jugé utile de prouver sa divinité. Sauf
peut-être indirectement par l’annonce de sa résurrection (cf. Mat 12:40; Jn 2:19). Rom 1:3-4
précise que la résurrection de Jésus-Christ était la preuve qu’il est le Fils de Dieu.
Remarque explicative : Nous voudrions souligner une nouvelle fois l’importance de la mort 25
de Dieu à la croix sans laquelle il n’y a pas de salut pour les hommes. Car l’homme ne peut
pas sauver un autre ni se sauver lui-même (cf. Psa 49:4-10; Mat 16:26; Mar 2:7; Col 1:13-14).
Un homme parfait pourrait se sauver, mais il n’y a pas d’homme qui soit parfait. Nous
sommes tous pécheurs, depuis la chute du premier homme. Quant à Golgotha, la Bible ne fait
pas de distinction entre l'humanité et la divinité de Jésus-Christ (voir par exemple Act 20:28). 30
Dieu ne peut pas mourir, parce qu'il est éternel et immortel ; c'est pour cela qu’il fallait que
Dieu devienne homme et meure à la place de l’homme pécheur !
a.) Il est expressément appelé Dieu
Rom 9:5 …le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement.
Amen ! 35
Tit 2:13 …en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la
gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ.
Héb 1:8 Mais il a dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel : le sceptre de ton 40
règne est un sceptre d'équité…
Aussi ses noms se réfèrent à sa divinité :
Luc 2:11 …c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, 45
qui est le Christ, le Seigneur.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 33
Luc 22:70 Tous dirent : Tu es donc le Fils de Dieu ? Et il leur répondit : Vous le
dites, je le suis.
Jn 1:14 Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de 5
grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire
comme la gloire du Fils unique venu du Père.
Act 3:14 Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu'on vous
accorde la grâce d'un meurtrier. (cf. Apo 3:7) 10
b.) Des descriptions de l'Ancien Testament lui sont attribués
Comparer :
Mat 3:3 avec Esa 40:3
Jn 12:40-41 avec Esa 6:10-11 15
c.) Il possède les attributs divins
Jn 1:4 En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. (cf. Jn 14:6)
Héb 13:8 Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement. (Christ est
donc immuable) 20
Jn 14:6 Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père
que par moi.
1Jn 3:16 Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné sa vie pour nous ; nous 25
aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. (cf. Jn 3:16; 1Jn
4:9)
Héb 7:26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un Souverain Sacrificateur comme
lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que 30
les cieux. (cf. Luc 1:35; 2Co 5:21)
Jn 1:1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu. (Christ est éternel : cf. Jn 8:58; 17:5.24)
35
Mat 28:20 Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.
(Christ est omniprésent)
Mat 9:4 Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit : Pourquoi avez-vous de
mauvaises pensées dans vos cœurs ? (Christ est omniscient : cf. Jn 40
2:24-25; Col 2:3; Apo 5:6 : les 7 yeux de l’Agneau indiquent son
omniscience)
Mat 28:18 Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m'a été donné
dans le ciel et sur la terre. (Christ est omnipotent : cf. l’Agneau en Apo 45
5:6 : les 7 cornes indiquent sa toute-puissance)
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 34
d.) Les œuvres de Dieu lui sont attribuées
Jn 1:3 Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été
fait sans elle. (Christ est le Créateur : cf. Col 1:16; Héb 1:2)
Col 1:17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui (Christ est le 5
Conservateur de toute la création : cf. Héb 1:3)
Jn 5:22.27-29 Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils…
(Christ est le Juge du monde : cf. Act 17:31; 2Ti 4:1)
e.) Il accepte l'adoration 10
L’adoration ou la vénération d’un homme est un péché. Même les saints anges refusent d’être
adorés par un homme (cf. Apo 19:10; 22:9). Il n’y a que Satan et ses anges qui cherchent à
être adorés par les hommes. Mais Jésus-Christ a accepté l’adoration, ce qui indique sa
divinité.
15
Il a été adoré par des hommes de son temps, c’est-à-dire pendant le temps de son humiliation :
Mat 14:33 Ceux qui étaient dans la barque vinrent adorer Jésus, et dirent : Tu es
véritablement le Fils de Dieu.
20
Il est adoré par les anges :
Héb 1:6 …Que tous les anges de Dieu l'adorent…
Il est adoré par des hommes aujourd’hui : 25
Jn 5:23 …afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui
n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé.
Un jour tous devront l’adorer : 30
Phi 2:10 …afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la
terre et sous la terre (cf. Apo 5:13)
Dieu seul est digne d’être adoré ! Jésus l’a dit à Satan (cf. Mat 4:9-10; comparer Apo 19:10; 35
22:9).
f.) Il se réclame lui-même d'être Dieu
Jn 5:18 À cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non
seulement parce qu'il violait le sabbat, mais parce qu'il appelait Dieu
son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu. 40
Jn 10:30 Moi et le Père nous sommes un.
Jn 14:9 …Celui qui m'a vu a vu le Père ; comment dis-tu : Montre-nous le
Père ? 45
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Jn 17:11 Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi.
Père saint, garde-les en ton nom que tu m'as donné, afin qu'ils soient un
comme nous.
Jésus se réclame d’être égal à Dieu d’une triple manière : 5
1. Égalité de lieu : Jn 17:5.11
2. Égalité de nature : Jn 5:18; 10:30
3. Egalité quant à l’existence éternelle : Jn 8:58
10
Après avoir examiné le témoignage de la Parole de Dieu quant à la nature divine de Jésus-
Christ, nous voudrions maintenant analyser ce qu’elle dit au sujet de son humanité.
3. La nature humaine de Jésus-Christ
Héb 2:17 En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses
frères, afin qu'il soit un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle 15
dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple…
a.) Il est né à la manière des hommes
Gal 4:4 …mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né
d'une femme, né sous la loi…
20
Rom 1:3 …il concerne son Fils né de la postérité de David, selon la chair…
Luc 3:38 …fils d'Énos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu…
La Bible témoigne même de sa naissance virginale : 25
Esa 7:14 C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe ; voici, la
vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le
nom d'Emmanuel. (cf. Mat 1:23)
30
Luc 1:30-38 . . . . Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui
donneras le nom de Jésus. . . . Marie dit à l'ange : Comment cela se
fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ? . . . (cf. Luc 3:23)
Mat 1:18 Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa 35
mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du
Saint-Esprit. Avant qu'ils aient habité ensemble.
b.) Il a passé par une enfance comme tout homme
Luc 2:40 Or, l'enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la
grâce de Dieu était sur lui. 40
Luc 2:52 Et Jésus croissait, en sagesse, en stature et en grâce devant Dieu et
devant les hommes.
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Héb 5:8 …quoiqu'il fût Fils, il a appris l'obéissance par les choses qu'il a
souffertes…
En tant que Fils de Dieu, il pouvait dire : « Je suis ! ». En tant que Fils de l'homme, il était
soumis au processus normal d’une croissance. 5
c.) Il possédait l'essence d'un homme normal
L’homme est composé de trois parties : l'esprit, l'âme et le corps (cf. 1Th 5:23) :
Esprit : Mar 2:8 Jésus, ayant connu dans son esprit...
Mar 8:21 soupirant profondément en son esprit… 10
Luc 23:46 je remets mon esprit entre tes mains
Jn 13:21 Jésus fut troublé en son esprit
Âme : Mat 26:38 mon âme est triste
Jn 12:27 mon âme est troublée
Corps : Héb 10:5 tu m'as formé un corps 15
Héb 10:10 nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ
Jn 2:21 il parlait du temple de son corps
Héb 2:14 il a participé au sang et à la chair
Jésus-Christ gardait la nature humaine aussi après sa résurrection (cf. Luc 24:39-43) → Cela 20
constitue également un argument contre le kénotisme (cf. ci-dessus).
d.) Il était soumis aux contingences humaines
Jn 4:6 il était fatigué
Mat 4:2 il avait faim
Jn 19:28 il avait soif 25
Mat 8:24 il dormait
Jn 11:35 il pleurait
Héb 4:15 il fut tenté
La prière est un besoin typiquement humain. C'est une expression de dépendance et de 30
besoin :
Héb 5:7 …il a présenté avec de grands cris et avec larmes des prières de
supplications...
35
On trouve plus de 20 passages dans le Nouveau Testament qui montrent Jésus en prière.
e.) Il a souffert et est passé par la mort
Luc 22:44 Etant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des
grumeaux de sang découlant sur la terre.
40
Héb 5:8 …bien qu'il soit Fils, il a appris l'obéissance par tout ce qu'il a souffert
Jn 19:30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : C’est accompli. Et, baissant la
tête, il rendit l'esprit.
45
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 37
La mort de Jésus-Christ était un acte et don volontaires de sa vie (cf. Jn 10:18).
f.) Il se disait lui-même être homme et a été ainsi appelé par d’autres
Jn 8:40 …vous cherchez à me faire mourir, moi, un homme.
5
Act 2:22 …Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage...
Mar 10:45 Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir
et donner sa vie comme la rançon de beaucoup.
10
1Co 15:21 Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un
homme qu'est venue la résurrection des morts.
1Ti 2:5 …il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les
hommes, l’homme Jésus-Christ. 15
Bien qu’il soit entièrement homme, il est cependant exempt de péché :
2Co 5:21 Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous,
afin que nous devenions en lui justice de Dieu. 20
Héb 4:15 Car nous n'avons pas un Souverain Sacrificateur qui ne puisse
compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en
toutes choses, mais sans commettre de péché.
25
Jn 14:30 Je ne parlerai plus guère avec vous, car le prince du monde vient. Il n'a
rien en moi…
La Bible confirme que Jésus-Christ est exempt de tout péché :
30
Jn 8:46 Qui de vous me convaincra de péché ?
Jn 18:38 Pilate lui dit : Qu'est-ce que la vérité ? Après avoir dit cela, il sortit de
nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit : Je ne trouve aucun
crime en lui. (cf. Jn 19:4.6) 35
4. L'unité de la personne de Jésus-Christ
Jésus est Dieu comme s'il était Dieu seul ; il est devenu homme comme s'il n’était qu’homme.
L'essence de chacune des deux natures restait inchangée (immuable, c.-à-d. sans
transformation ni mélange) lors de l'unification des deux. Les deux natures ne sont pas
confuses. Depuis son incarnation, Jésus possède à la fois une nature divine ainsi qu’une nature 40
humaine (Dieu-homme ; non théandrique). La personnalité de Jésus-Christ, par contre, est
indivisible. D’où nous parlons de Jésus-Christ de « Dieu-homme ». Voici quelques passages
bibliques qui attestent l'unité de la personne de Jésus-Christ.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 38
a.) La Bible parle de lui toujours au singulier
Jn 17:23 …moi en eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un, et que le
monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu
m'as aimé.
5
Quand il est question du Christ, il est toujours question d'une seule personne. Depuis
l’incarnation du Fils de Dieu, il y a toujours les deux natures dans la personne de « Jésus-
Christ ». Mais sans qu'il y ait confusion ou séparation des deux natures ; elles sont unies.
Donc deux natures dans une seule et même personne. Toutefois, il ne faut pas oublier que
dans son abaissement, Jésus a souvent renoncé à faire emploi de ses privilèges et qualités 10
divins. Sinon il ne serait pas mort pour nous (cf. Jn 4:34; Mat 26:39 ; 24:36 ; Phi 2:6ss).
b.) La Bible n’enseigne nulle part une union abstraite des deux natures
Rom 1:3 …il concerne son Fils né de la postérité de David, selon la chair… 15
Rom 1:4 …déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l'Esprit de sainteté…
Rom 8:3 …Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du
péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché…
1Jn 4:2 …tout esprit qui se déclare publiquement pour Jésus-Christ venu en
chair est de Dieu (cf. 1Ti 3:16) 20
c.) La Bible révèle les facultés et aptitudes de Jésus grâce aux deux natures
On pourrait dire que la nature divine qualifiait l'homme Jésus à être capable de savoir et de
faire ce qui est divin :
25 Mat 17:2 Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et
ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.
Mar 5:41 Il la saisit par la main, et lui dit : Talitha qoumi, ce qui signifie : Jeune
fille, lève-toi, je te le dis. 30
La nature humaine, par contre, rendait possible que Jésus soit confronté à la mort. S’il n’était
resté que Dieu seul, il n’aurait pas pu mourir pour nous.
Mar 15:39 Le centenier, qui était en face de Jésus, voyant qu'il avait expiré de la 35
sorte, dit : Assurément, cet homme était Fils de Dieu.
d.) Les qualités de l'une ou de l’autre des deux natures lui sont attribuées sous le nom de l'autre
1Co 2:8 …sagesse qu'aucun des chefs de ce siècle n'a connue, car, s'ils l'avaient
connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de gloire. 40
Col 1:13-20 « Fils bien-aimé » en contraste avec « le sang de sa croix »
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 39
Jn 3:13 Personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel,
le Fils de l'homme qui est dans le ciel.
Jn 6:62 Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était auparavant [à
savoir au ciel] ? 5
Rom 9:5 Christ, Dieu au-dessus de toutes choses selon la chair.
Héb 1:3 Le Fils est le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et il
soutient toutes choses par sa parole puissante. Il a fait la purification 10
des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux
très hauts.
Depuis qu’il est remonté au ciel, Jésus-Christ réunit toujours en sa personne les deux natures.
Il reste Dieu et homme à jamais. Nous devons reconnaître que la rédemption n'était possible 15
que par l'union de la nature divine et de la nature humaine dans la personne de Jésus-Christ.
Nous proclamons cette réalité par la foi ! (1Jn 4:2-3) – même si nous n’arrivons pas (encore) à
tout comprendre.
Psa 49:8-9 Ils ne peuvent se racheter l’un l'autre, ni donner à Dieu le prix du 20
rachat. Le rachat de leur âme est cher, et n'aura jamais lieu.
Mat 16:26 …que donnerait un homme en échange de son âme ?
Mar 2:7.10 Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul ? 25
Un défi : Pendant sa vie terrestre, deux traits de caractère de Jésus se sont manifestés de
manière particulière :
1. L'amour 30
L'amour pour son Père :
Jn 14:31 …afin que le monde sache que j'aime le Père
35
Le secret de la vie de Jésus-Christ était d’aimer son Père : « J'aime mon Père ! » D’où sa
consécration et son obéissance jusqu’au bout !
L'amour pour les hommes :
40 Eph 5:2 Christ nous a aimés, et il s'est livré lui-même à Dieu pour nous comme
une offrande et un sacrifice.
Jésus-Christ n'aime pas seulement les siens, mais aussi les pécheurs, ses ennemis ! Dans son
amour 45
Il a donné sa vie (1Jn 3:16)
Il cherche ce qui est perdu jusqu'à ce qu'il l'ait trouvé (cf. Luc 15:4-7)
Il nous a délivrés de nos péchés par son sang (Apo 1:5)
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 40
Il sert les siens jusqu'à ce qu’ils atteignent la perfection (Jn 13:1 : « Il les aima jusqu'à
la fin »)
2. La compassion
5
Jésus était ému de compassion. La compassion pour qui ? Et de quelle manière sa
compassion s’était-elle manifestée ? Et quelles en étaient les conséquences ou les effets ? À
cet égard, nous recommandons la lecture des passages suivants : Mat 14:14; 20:34; Mar 1:41;
6:34; 8:2; 9:22; 9:36; Luc 7:13; 10:33; 15:20.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 41
V. Le triple office de Jésus-Christ
A. Généralités sur les différents offices (ministères)
Jésus est le Christ, le Messie, c’est-à-dire l’Oint. Voir par exemple Jn 20:31. En fait, chaque
onction dans l'Ancien Testament préfigurait le Christ et son œuvre ou ministère. Etaient oints
les rois, les souverains sacrificateurs et les prophètes : 5
1Ro 19:16 Elisée comme prophète
Lév 8:12 Aaron comme souverain sacrificateur
10
1Sa 16:13 David comme roi
Nous lisons dans le Nouveau Testament :
Act 10:38 …vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de 15
Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous
ceux qui étaient sous l'empire du diable, car Dieu était avec lui.
Cette onction de Jésus (lors de son baptême dans le Jourdain) était l'accomplissement des
offices de l'Ancienne Alliance qui indiquaient typologiquement ceux de la Nouvelle Alliance. 20
Jésus réunit dans sa personne les offices prophétique, sacerdotal et royal. En lui a été révélé le
sens profond de ces trois ministères (fonctions).
1. En tant que Prophète, il représente Dieu auprès des hommes. Il leur révèle Dieu.
2. En tant que Souverain Sacrificateur, il représente les hommes auprès de Dieu. 25
3. En tant que Roi, il rétablit la relation d'autorité entre Dieu et les hommes.
Voici un schéma pour illustrer la relation entre Dieu et l’homme (à savoir la séparation de
l’homme d’avec Dieu à cause du péché) et le sens propre de chacun des trois offices (
prophète, souverain sacrificateur, roi) : 30
prophète
Dieu
péché
l’homme
souverain
sacrificateur roi
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 42
Le ministère prophétique de Jésus (cf. Jn 15:22) a préparé son ministère de Souverain
Sacrificateur (cf. 1Pi 2:24). Et ce dernier est la condition indispensable en vue de
l’instauration de son règne en tant que Roi (Apo 19:16).
B. L’office prophétique 5
1. La définition de l’office prophétique
L’étymologie du mot hébreu nābī‘ (aybin" = prophète) est incertaine ; son utilisation, par contre,
est claire. La meilleure explication (ou définition) peut être trouvée dans le passage de
Exo 7:1-2 L'Éternel dit à Moïse : Vois, je te fais Dieu pour Pharaon ; et Aaron, 10
ton frère, sera ton prophète. Toi, tu diras tout ce que je t'ordonnerai ; et
Aaron, ton frère, parlera à Pharaon, pour qu'il laisse aller les enfants
d'Israël hors de son pays.
Moïse prenait, pour ainsi dire, la position de Dieu. Il occupe le rôle du souverain, tandis 15
qu’Aaron est son porte-parole, c’est-à-dire le prophète. Un prophète est en fait porte-parole de
Dieu :
Exo 4:16 Il parlera pour toi au peuple ; il te servira de bouche, et tu tiendras
pour lui la place de Dieu. 20
Deu 18:18 Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je
mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui
commanderai.
25
Jér 1:9 Puis l'Éternel étendit sa main, et toucha ma bouche ; et l'Éternel me
dit : Voici, je mets mes paroles dans ta bouche.
Cet office (ce ministère) englobe les deux tâches importantes suivantes :
30
1. La réception de la Parole de Dieu
2. La transmission de la Parole de Dieu
Voici un schéma pour illustrer l’office (le ministère) prophétique :
35
transmission prophète
(Eze 3:17)
réception
faux prophète
(Eze 13:2-3) prophète désobéissant
(Jonas)
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 43
Le vrai prophète (à gauche) reçoit le message de la part de Dieu et le transmet ensuite aux
hommes vers lesquels Dieu l’envoie. Le faux prophète (milieu) transmet un message aux
hommes sans l’avoir reçu de la part Dieu. Il prétend être envoyé par Dieu. Le prophète
désobéissant reçoit un message de la part de Dieu, mais refuse de le transmettre aux hommes 5
vers lesquels Dieu l’envoie (voir l’exemple du prophète Jonas qui refuse d’aller annoncer le
message de Dieu aux habitants de Ninive).
2. L'accomplissement de l’office prophétique par Christ
a.) Annoncé et promis comme prophète dans l'Ancien Testament
Deu 18:15 L'Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères, un 10
prophète comme moi : vous l'écouterez !
Christ n’était pas Prophète seulement depuis son incarnation, mais déjà dans l’Ancienne
Alliance. Il est Prophète depuis toujours :
15 1Pi 1:11 …ils [les prophètes de l’A. T.] voulaient sonder l'époque et les
circonstances marquées par l'Esprit de Christ qui était en eux, et qui
attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles
seraient suivies.
20
Jn 1:1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu.
b.) Révélé comme prophète dans le Nouveau Testament
(1) Jésus-Christ accomplit la promesse
Act 3:22 Moïse a dit : Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d'entre vos frères 25
un prophète comme moi ; vous l'écouterez dans tout ce qu'il vous dira…
C'est l'accomplissement de la promesse de Deutéronome 18:15-17 !
Héb 1:2 Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils… 30
(2) Jésus-Christ se dit lui-même être prophète
Mar 6:4 Jésus leur dit : Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie…
Luc 13:33 ...car il ne convient pas qu'un prophète périsse hors de Jérusalem
(3) Jésus-Christ remplit ce qu’on exige d’un prophète 35
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 44
Jn 8:26 J'ai beaucoup de choses à dire de vous et à juger en vous; mais celui
qui m'a envoyé est vrai, et ce que j'ai entendu de lui, je le dis au
monde.
Jn 12:49-50 Car je n'ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a 5
prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. Et je sais que son
commandement est la vie éternelle. C'est pourquoi les choses que je
dis, je les dis comme le Père me les a dites.
Jn 17:8 …je leur ai donné les paroles que tu m'as données 10
Jésus a accompli son ministère prophétique en nous révélant son Père :
Jn 16:25 Je vous ai dit ces choses en paraboles. L'heure vient où je ne vous
parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du 15
Père.
Il a accompli son ministère prophétique par :
son témoignage (marture,w [marturéō] = témoigner) cf. Jn 18:37 20
ses prédications (khru,ssw [kērússō] = prêcher) cf. Mat 4:23; 9:35
son enseignement (dida,skw [didáskō] enseigner) cf. Mat 4:23; 9:35
Son ministère prophétique était appuyé et confirmé par des signes et des miracles (voir par
exemple Mat 8 et 9). 25
c.) La particularité de son ministère prophétique
Il avait révélé Dieu en lui-même et par lui-même :
Jn 1:18 Personne n'a jamais vu Dieu ; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein
du Père, est celui qui l'a fait connaître. 30
Jn 1:1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu.
En lui sont accomplies toutes les prophéties. On pourrait dire qu’il est « la prophétie 35
incarnée » (cf. Jn 1:14). Les autres prophètes avaient seulement indiqué ou annoncé le Christ.
Luc 24:44 Puis il leur dit : C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore
avec vous, qu'il fallait que s'accomplisse tout ce qui est écrit de moi
dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes. 40
Jésus-Christ avait entièrement assumé son ministère. Déjà avant la fondation du monde, il
« était glorieux » (Jn 17:5), et dans la nouvelle création ce sera toujours lui qui sera la
« lumière » (cf. Apo 21:23). Aujourd'hui, il est fait pour nous « sagesse » (1Co 1:30). Si nous
vivons en communion avec Jésus-Christ, nous vivrons dans la clarté, dans la lumière et la 45
sagesse !
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 45
C. L’office du Souverain Sacrificateur
1. Définition du ministère du souverain sacrificateur et son accomplissement en Christ
a.) Celui qui nous rapproche du Père
L’étymologie du mot hébreu !heKo (kohēn = prêtre, sacrificateur]) est incertain.19
Le verbe 5
(avec la même racine !h;K' (kāhan) au Piel a le sens de « exercer le ministère d’un
sacrificateur » (cf. par exemple Exo 31:10). La tâche du sacrificateur est en fait d’approcher
(ou mieux de rapprocher) quelqu’un de Dieu. Voici un schéma pour illustrer cette réalité :
Le péché sépare l’homme d’avec Dieu. Christ est descendu et a versé son sang. En tant que 10
Souverain Sacrificateur, il le présente à Dieu le Père et fait ainsi l’expiation du péché qui
séparait l’homme de Dieu. Ainsi il rapproche l’homme pardonné de Dieu (cf. Col 1:19-20).
Le livre du « Lévitique » offre un bon exemple pour illustrer le sens profond du ministère des
sacrificateurs. Le service exercé par le souverain sacrificateur au jour des expiations (Yom 15
Kippour) en est l’illustration parfaite. Le souverain sacrificateur apportait ce jour-là du sang
dans le lieu très saint :
Lév 16:15 Il égorgera le bouc expiatoire pour le peuple, et il en portera le sang
au-delà du voile. Il fera avec ce sang comme il a fait avec le sang du 20
taureau, il en fera l'aspersion sur le propitiatoire et devant le
propitiatoire.
Lév 16:17 Il n'y aura personne dans la tente d'assignation lorsqu'il entrera pour
faire l'expiation dans le sanctuaire, jusqu'à ce qu'il en sorte. Il fera 25
l'expiation pour lui et pour sa maison, et pour toute l'assemblée
d'Israël.
Dans la Nouvelle Alliance, c’est Jésus-Christ qui nous ramène (rapproche de) à Dieu le
Père par le moyen de son propre sang, une fois pour toutes (cf. Héb 9:24-28) : 30
19
Comparer Willem A. VanGemeren, General Editor, New International Dictionary of Old Testament Exegesis,
volume 2 (Carlisle, UK: Paternoster Publishing, 1996), pp. 601-605.
Sacrifice
(sang) Dieu
le sacrificateur
l’homme
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 46
Héb 9:12 …et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le
sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu
une rédemption éternelle.
5
Eph 2:13 Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous
avez été rapprochés par le sang de Christ.
b.) Médiateur
Le souverain sacrificateur sert en fait de médiateur entre Dieu et l’homme. Il se rend dans la
présence de Dieu pour retourner ensuite vers les hommes : 10
Nom 6:23 Parle à Aaron et à ses fils, et dis : Vous bénirez ainsi les enfants
d'Israël… (Bénédiction)
Mal 2:7 Car les lèvres du sacrificateur doivent garder la science, et c'est à sa 15
bouche qu'on demande la loi, parce qu'il est un envoyé de l'Éternel des
armées. (Enseignement)
Une autre tâche du sacrificateur était de consulter Dieu au moyen de « l'ourim et le
thoummim » (~yMiêTuh;-ta,w> ‘~yrIWah'-ta, = avec l’ourim et le thoummim : cf. Exo 28:30; Nom 27:21). 20
Depuis la mort et la résurrection de Jésus-Christ, c’est lui qui est notre médiateur (→ la
Nouvelle Alliance) :
1Ti 2:5 Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les 25
hommes, l’homme Jésus-Christ.
Héb 7:25 C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui
s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en
leur faveur. 30
Le Nouveau Testament démontre que Jésus-Christ est le médiateur de la Nouvelle Alliance
(cf. Héb 9:15; 12:24), tandis que Moïse a été celui de l’Ancienne Alliance (cf. Jn 1:17; 2Co
3:4-18)
c.) Avocat (Représentant) 35
Aux yeux de Dieu, le souverain sacrificateur remplit le rôle d'avocat de l'homme :
Héb 5:1 En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est
établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin de présenter des
offrandes et des sacrifices pour les péchés. 40
Exo 28:12.29 Tu mettras les deux pierres sur les épaulettes de l'éphod, en souvenir
des fils d'Israël ; et c'est comme souvenir qu'Aaron portera leurs noms
devant l'Éternel sur ses deux épaules. . . . Lorsqu’Aaron entrera dans
le sanctuaire, il portera sur son cœur les noms des fils d'Israël, gravés 45
sur le pectoral du jugement, pour en conserver à toujours le souvenir
devant l'Éternel.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 47
Le souverain sacrificateur représentait le peuple (les hommes, avec leurs noms) devant Dieu.
Il portait les noms des 12 tribus d'Israël, gravés sur le pectoral du jugement pour en conserver
le souvenir devant l'Eternel.
5
Mais dans la Nouvelle Alliance, c’est Jésus-Christ qui est notre avocat plaidant notre cause
devant Dieu :
1Jn 2:1 Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez
point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, 10
Jésus-Christ le juste.
Héb 9:24 Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en
imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de
comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. 15
Héb 7:25 C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui
s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en
leur faveur.
20
L’Ancien Testament nous fournit de belles leçons pour nous faire comprendre la valeur et la
portée du ministère sacerdotal de Jésus-Christ. Nous réalisons davantage l’importance de
Jésus pour notre vie, mais aussi combien, en fait, il est simple de venir en sa présence !
2. Les conditions à remplir pour l’office du souverain sacrificateur et comment Christ les a remplies 25
Afin de pouvoir exercer le ministère du souverain sacrificateur, il faut remplir les conditions
suivantes :
a.) Le souverain sacrificateur doit être pris d’entre les hommes
Héb 5:1 En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est
établi pour les hommes dans le service de Dieu… 30
Il doit compatir avec les hommes, afin de pouvoir présenter leurs problèmes devant Dieu.
En conséquence, il faut que Christ soit un homme :
35
Héb 2:17 En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses
frères, afin qu'il soit un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle
dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple.
b.) Le souverain sacrificateur doit être appelé par Dieu
Héb 5:4 Nul ne s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu, comme le fut 40
Aaron.
Le sacerdoce n'est pas un mérite ; c’est plutôt une vocation. Seul celui qui est appelé peut
venir dans la présence de Dieu.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 48
Christ devait donc être appelé par Dieu :
Héb 5:5-6 Et Christ ne s'est pas non plus attribué la gloire de devenir Souverain
Sacrificateur, mais il la tient de celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, Je 5
t'ai engendré aujourd'hui ! Comme il dit encore ailleurs : Tu es
Sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek.
c.) Le souverain sacrificateur doit être saint
Exo 28:36 Tu feras une lame d'or pur, et tu y graveras, comme on grave un
cachet : Sainteté à l'Éternel ! 10
Lév 21:6 Ils seront saints pour leur Dieu, et ils ne profaneront pas le nom de
leur Dieu ; car ils offrent à l'Éternel les sacrifices consumés par le feu,
l'aliment de leur Dieu : ils seront saints.
15
Lév 21:18 Tout homme qui aura un défaut corporel ne pourra s'approcher : un
homme aveugle, boiteux, ayant le nez camus ou un membre allongé…
Héb 7:26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme
lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que 20
les cieux…
Il s’ensuit que Christ doit être saint :
1Pi 1:19 …mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans 25
défaut et sans tache
Héb 4:15 Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir
à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes
choses, sans commettre de péché. 30
Héb 7:26-28 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme
lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que
les cieux . . . . En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des
hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment qui a été fait 35
après la loi établit le Fils qui est parfait, pour l'éternité.
d.) Le souverain sacrificateur doit présenter un sacrifice
Héb 5:3 Et c'est à cause de cette faiblesse qu'il doit offrir des sacrifices pour
ses propres péchés, comme pour ceux du peuple.
40
Il ne peut pas se présenter devant Dieu sans le sang d’une victime. Christ doit aussi se
présenter avec un sacrifice :
Héb 7:27 …qui n'a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir
chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite 45
pour ceux du peuple, car ceci il [Christ] l'a fait une fois pour toutes en
s'offrant lui-même.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 49
Héb 10:10 C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par
l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes.
Héb 10:14 Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours 5
ceux qui sont sanctifiés. (Mais voir aussi Héb 12:14)
Eph 5:2 …et marchez dans l'amour, à l'exemple de Christ, qui nous a aimés, et
qui s'est livré lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un
sacrifice de bonne odeur. 10
Jésus n'a pas sacrifié quelque chose ; il s’est lui-même offert en sacrifice pour nous (cf. Héb
9:12.26b). La valeur du sacrifice se trouve dans le sang. C’est pour cela qu’il a fallu que
Christ meure :
15
Lév 17:11 …car l'âme de la chair est dans le sang ; et moi je vous l'ai donné sur
l'autel, pour faire propitiation pour vos âmes ; car c'est le sang qui fait
propitiation pour l'âme.
Héb 9:22 Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion 20
de sang il n'y a pas de pardon.
C'est pourquoi le cœur du ministère sacerdotal du Christ (tout comme celui du souverain
sacrificateur vétérotestamentaire) est dans le sacrifice qu’il apporte et dans l'intercession.
Concernant le sacrifice, Christ l’a déjà accompli. Quant à l’intercession, il l’accomplit 25
maintenant, continuellement (cf. Rom 8:34; Héb 4:14-16; 1Jn 2:1-2). Nous parlerons d'abord
du sacrifice de Jésus, c’est-à-dire de sa mort (expiatoire et substitutionnelle), ensuite de son
ministère actuel en tant qu’intercesseur. D’abord une illustration :
La grande fête annuelle des expiations (jour de l’expiation ou de la réconciliation : Yom 30
Kippour, cf. Lév 16) nous fournit une merveilleuse image de l’œuvre rédemptrice de Jésus-
Christ sur la croix :
1ère
venue
1er
acte: Lév 16:1-4.34 Héb 9:26
Phi 2:7
2ème
acte: Lév 16:15.21 Héb 9:24
1Jn 1:9
3ème
acte: Lév 16:24 Héb 9:28
Mat 24:30
2ème
venue
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 50
3. L’importance de la mort de Jésus-Christ
On peut s’imaginer que le souverain sacrificateur était ému au moment de la mise à mort de la
victime, près de l'autel, dont il apportait ensuite le sang dans le lieu très saint en vue de la
réconciliation du peuple avec Dieu. Quel moment solennel et saint sur la croix de Golgotha,
lorsque le sang de Jésus-Christ a coulé ! Jésus-Christ est mort pour moi, pour nous tous ! 5
Voici quelques passages-clé qui parlent de la mort de Jésus-Christ : Héb 1:1-4; 2:14-17; 7:22-
28; 8:1-7; 9:1-14.22-28; 10:1-14.19-25.
En outre, nous voyons que sa mort a été annoncée (prédite) dans l’Ancien Testament :
a.) Annoncée dans l'Ancien Testament 10
Plusieurs types (images) et prophéties dans l’Ancienne Alliance préfiguraient et annonçaient
la mort de Jésus-Christ :
Gen 3:15 Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa
postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. 15
Gen 3:21 L'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en
revêtit.
Exo 12 L’agneau pascal 20
Lévitique Tous les sacrifices
Esa 53:7 Il a été maltraité et opprimé, et il n'a point ouvert la bouche, semblable
à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant 25
ceux qui la tondent ; il n'a point ouvert la bouche.
Tout l’Ancien Testament comprend le thème de la mort de Jésus-Christ.
Luc 24:25-27 Alors Jésus leur dit : Ô hommes sans intelligence, et dont le cœur est 30
lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le
Christ souffre ces choses, et qu'il entre dans sa gloire ? Et,
commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans
toutes les Écritures ce qui le concernait.
b.) Le thème central du Nouveau Testament 35
Les trois derniers jours de la vie terrestre de Jésus-Christ occupent environ un cinquième des
récits des évangiles. La mort de Jésus est mentionnée plus de 175 fois dans le Nouveau
Testament. En voici quelques passages importants : Mat 27:31ss; Jn 19:28ss; Act 2–3; Rom
3:21-25; 5:6-11; 6:1ss; Héb 2:14-18; 9:11-28; 10:10-14; 1Pi 1:18-21; 2:21-24; Apo 5:6-12.
c.) But principal de son incarnation 40
Comme nous l’avons déjà démontré ci-dessus, il fallait que Jésus devienne chair, et le but
principal en était qu’il meure pour l’humanité perdue dans le péché :
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 51
Mar 10:45 Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et
donner sa vie comme la rançon de beaucoup.
Soulignons que ce passage est considéré comme le verset-clé de l’évangile de Marc.
5
Héb 2:14 Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a
également participé lui-même, afin que, par la mort, il rende impuissant
celui qui avait la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable…
La triple annonce de Jésus à ses disciples qu’il lui fallait mourir (cf. Luc 9:22; 9:44-46; 18:31-10
34) atteste aussi l’importance primordiale de sa mort.
d.) Fondement de l'Évangile
Le message de la « bonne nouvelle » (de l’évangile) est le suivant : « Jésus est mort pour moi
afin que je vive » :
15
1Co 15:1-3 Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous
avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes
sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l'ai annoncé ;
autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai enseigné avant tout,
comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon 20
les Écritures…
e.) Le cœur de la foi chrétienne
Nombreuses sont les religions qui sont basées sur la vie et l’enseignement de leur fondateur.
Par contre, le fondement de la foi chrétienne repose sur la mort et la résurrection de son
fondateur. 25
f.) Indispensable à notre salut
Jn 3:14 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le
Fils de l'homme soit élevé…
Jn 12:24 En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en 30
terre ne meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de
fruit.
Sans la mort de Jésus, il n'y aurait pas de rédemption – pas de fruit, car le pardon du pécheur
n'est possible que par la rançon pour le péché. Et cette rançon, c'est Jésus-Christ qui l’a payée 35
par sa mort substitutionnelle et expiatoire sur la croix (Mar 10:45; Rom 3:25-26; Col 2:14-
15).
g.) Objet d'intérêt particulier dans le ciel
Luc 9:30-31 Et voici, deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Élie,
qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ qu'il allait 40
accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient appesantis
par le sommeil ; mais, s'étant tenus éveillés, ils virent la gloire de Jésus
et les deux hommes qui étaient avec lui.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 52
Apo 5:8-12 Les quatre êtres vivants, les vingt-quatre anciens, et les anges rendent
hommage à l’Agneau immolé, c’est-à-dire à Jésus-Christ.
4. La signification de la mort de Jésus-Christ
Comme nous venons de le dire, de nombreuses religions sont basées sur la vie et 5
l’enseignement de leur fondateur. Mais il n’en va pas de même du christianisme. Le cœur de
la foi chrétienne trouve son origine dans la mort de Jésus-Christ, son auteur. C’est d’ailleurs
pour cette raison que « vendredi saint » est le jour férié le plus important pour les protestants.
Pourquoi attachons-nous autant d’importance à la mort de Jésus-Christ ? Nous remontons
encore aux origines de l’histoire de l’humanité : 10
Rappelons-nous l’avertissement de Dieu adressé au premier homme :
Gen 2:16-17 …car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement !
15
Hélas, Adam et Ève ont désobéi à Dieu et mangé du fruit interdit. Les deux sont devenus
coupables et inexcusables. Pourtant, Dieu les avait avertis. L’amour vrai n’est pas une
obéissance froide, mais son authenticité doit pouvoir être éprouvée. Nous le répétons, sans
possibilité de choix, l’amour n’existe pas. La chute a conduit Adam et Ève dans le péché, en
entraînant toute l’humanité dans le même sillage. 20
Certains pourraient s’imaginer Dieu face à ce problème : « Ah, l’homme a péché… que
ferons-nous ? Nous l’avons averti qu’il allait mourir au cas de désobéissance. Mais quand
même, ayons pitié de lui, cette pauvre créature… Ah, fermons un œil, pour une fois ! »
25
L’homme moderne argumenterait peut-être de cette manière-là. Mais Dieu n’est pas un
homme. Ce que Dieu a dit, ne le fera-t-il pas ?
Nom 23:19 Dieu n'est point un homme pour mentir, ni fils d'un homme pour se
repentir. Ce qu'il a dit, ne le fera-t-il pas ? Ce qu'il a déclaré, ne 30
l'exécutera-t-il pas ?
« …le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement » (Gen 2:17), « …ce que Dieu a dit,
ne le fera-t-il pas? » La conséquence incontournable est donc :
35
Rom 6:23 Car le salaire du péché, c'est la mort…
Dieu doit donc nécessairement juger l’homme. L’homme est devenu mortel et… esclave du
péché. Des passages tels que Psa 51:7 et Eph 2:1-3 confirment que tous les hommes sont par
nature des pécheurs et enfants de colère. Mais, chose merveilleuse, Dieu notre Créateur nous 40
aime malgré tout. Mais comment résoudre cette situation paradoxale ? L’amour de Dieu
voudrait épargner l’homme. Par contre, sa justice et sa véracité exigent le jugement et par
conséquent la mort de l’homme devenu pécheur. L’Islam et toutes les autres religions
prétendent que l’homme est capable de se sauver lui-même. L’Islam prêche le salut par les
bonnes œuvres (les cinq piliers de l’Islam) ; l’hindouisme, le bouddhisme et d’autres religions 45
recommandent la méditation, le pèlerinage ou des sacrifices de tout genre pour se rendre
agréable à Dieu ou aux dieux. Mais est-ce que des sacrifices d’animaux peuvent ôter le péché
de l’homme ? La Bible nous dit que non (Héb 10:4ss) et c’est logique, parce que c’est
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 53
l’homme qui a péché et non pas l’animal. L’homme non plus ne peut pas lui-même payer la
rançon pour son salut ou celui d’autrui (Psa 49:7ss). S’il faut une solution pour que l’homme
puisse se sortir de son impasse, alors il n’y a que Dieu lui-même qui peut l’offrir, en payant la
dette de l’homme, de sa créature. Mais comme nous l’avons dit : Dieu ne peut pas fermer ses
yeux devant la faute de l’homme en disant : « Ah, je regrette d’avoir dit à l’homme ‘le jour où 5
tu en mangeras, tu mourras certainement’, je retire mon avertissement… que l’homme vive
quand même… ! » Non, ce que Dieu dit, il le fera nécessairement, car il ne peut pas mentir. Il
ne reste donc qu’une seule issue : Dieu paie lui-même pour la faute de l’homme ! Mais
comment ? C’est en mourant à la place de l’homme ! Mais cela ne suffit pas vraiment, car
l’annonce de la mort en cas de désobéissance s’adressait à l’homme et non pas à Dieu. 10
Toutefois, Dieu est Dieu et non un homme ! La seule solution était donc que Dieu devienne
lui-même homme, afin de se substituer à lui et de pouvoir mourir en tant qu’homme. Voici la
seule voie de salut pour l’humanité enfermée dans le péché et l’esclavage de Satan, qui avait
réussi à l’induire dans la rébellion contre son Créateur. C’est de cette manière qu’il faut
comprendre des passages tels que Jn 3:16 et 2Co 5:21. Ainsi le Fils de Dieu est devenu 15
homme. Il a revêtu notre nature humaine. Il est devenu chair (Jn 1:14; 1Ti 3:16). Jésus ayant
été engendré par le Saint-Esprit (non par un homme, c’est-à-dire par Joseph) et né de la vierge
Marie (Luc 1:30-38) est saint, exempt de péché. Ainsi sa mort est devenue le prix de rachat
pour l’humanité.20
Lui, qui n’a pas mérité la mort, l’ayant acceptée librement (Jn 10:17-18), a
payé pour nous. La valeur de sa mort, c’est-à-dire le prix de rachat qu’il a payé, a été mis au 20
crédit de notre compte endetté. Sa mort est donc la rançon pour le péché de l’humanité tout
entière. La mort de Jésus a donc aussi une signification judiciaire (latin : forensis).
Contrairement à l’avis de certains penseurs, précisons que la mort de Jésus n'est en aucun cas
celle d’un « martyr » resté fidèle à ses propres principes. Car si tel avait été le cas, pourquoi 25
Jésus aurait-il eu peur de la mort ?21
En fait, une telle affirmation nie le vrai motif de la mort
de Jésus-Christ : à savoir la réconciliation de l’homme pécheur avec Dieu ! Selon le
théologien allemand archi-libéral Rudolf Bultmann, Jésus aurait subi la mort d'un criminel
uniquement à cause de son idéalisme ! On pourrait en déduire qu’il n’y a pas de différence de
sens entre la mort de Socrate et celle de Jésus-Christ ! 30
D’aucuns pensent que la mort de Jésus-Christ aurait « seulement » un effet moral : les
souffrances et la mort de Jésus apaiseraient le cœur des hommes et les pousseraient à changer
de vie ! Cette interprétation de la mort de Jésus nie également l’aspect de la réconciliation.
Mais la Bible enseigne toute autre chose. Confrontons, par exemple, ces idées à Rom 5:6-7; 35
Col 1:19-20; 2:14-15 ! Bref, la signification de la mort de Jésus est la suivante : elle est
expiatoire, substitutionnelle, rédemptrice et réconciliatrice.
a.) La réconciliation
Des théologiens de certaines tendances critiques pensent qu’un tel sacrifice vivant n’a pas de
sens. Selon eux, Dieu n’est pas un tyran et ne peut donc en aucun cas exiger des sacrifices 40
sanglants. Rudolf Bultmann était un des nombreux théologiens qui affirment que l’idée de
sacrifices expiatoires proviendrait de la mythologie ancienne et qu’il faudrait, par conséquent,
20
Pour tous les hommes : cf. 1Jn 2:1-2, même pour les faux prophètes et les hérétiques. Mais ces derniers ne
sont pas mis au bénéfice de ce prix de rachat, de cette grâce, puisqu’ils renient le Maître qui l’a payé pour eux
(2Pi 2:1). Le salut obtenu par Christ n’est efficace que pour ceux qui y croient et qui l’acceptent (cf. Jn 3:36; 2Co
5:20; Mat 23:37; Luc 7:30) ; → contre l’Universalisme classique qui prétend que (automatiquement) tous les
hommes seraient sauvés par Jésus-Christ. 21
C’est donc tout différent de la mort „héroïque“ de Socrate, bien que la mort de Socrate ait aussi été
remarquable.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 54
« démythologiser » tout le Nouveau Testament. En fait, cela ne devrait pas nous surprendre.
Déjà les pharisiens refusaient le Sauveur. Ils croyaient qu’ils n’avaient pas besoin d’un
Sauveur qui paie pour leurs péchés. Ils pensaient qu’en observant la loi ils seraient justes
devant Dieu (cf. Luc 18:11-12). De même, les sadducéens rejetaient l’idée d’un sauveur
comme l’était Jésus-Christ. C’est parce qu'ils ne croyaient pas à un au-delà (cf. Mat 22:23; 5
Act 23:8). Ils attendaient plutôt un Messie purement politique, un Messie qui les délivrerait
d’entre les mains des Romains.
En fait, on se demande si l’Église de Rome ne va pas dans la même direction puisqu'elle
prétend (du moins la doctrine officielle du Vatican) que c'est l'Église qui est l'administratrice 10
de la grâce. Les trésors de la grâce résultent, d’après elle, des mérites du Christ, de Marie ainsi
que des saints. C'est l'Église qui sert de médiatrice du salut. D’après le Vatican, seule l’Église
catholique (universelle) peut sauver. Le salut s’obtient par le canal des sacrements. Mais nous
savons qu’une Eglise ne peut disposer du salut comme étant sa propriété. Le salut est lié à une
personne, à savoir à Jésus-Christ, le Fils de Dieu, devenu homme et mort pour nous. 15
Malheureusement, on observe aussi dans des milieux protestants un certain sacramentalisme.
Nous connaissons bien des expressions telles que « Moi aussi je suis baptisé... ! ». Aussi la
notion du salut du Conseil Œcuménique des Églises (COE) est tragique. Pour le réformateur
Luther, il était encore question de savoir « comment puis-je trouver un Dieu favorable ? »
Mais la préoccupation du COE, par contre, peut être résumée par la question « comment puis-20
je trouver un prochain favorable ? » D’après le COE, le salut consisterait dans le triomphe (la
victoire) sur les structures injustes de la société et dans le renversement des puissances
politiques et économiques (partage de la puissance et des richesses par le prolétariat). On peut
déduire de telles conceptions que le COE est plus marxiste que chrétien ! Quant à nous, nous
voulons adhérer à l’enseignement de la Bible au sujet du salut et de la réconciliation : 25
La réconciliation est l’acte par lequel deux parties, jadis désunies, sont de nouveau
réunies. Dans la Bible, ces deux parties sont le Dieu saint et l'homme pécheur. Par la
réconciliation, la cause de la séparation est écartée.
30
Rom 5:11 Et non seulement cela, mais encore nous nous glorifions en Dieu par
notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la
réconciliation.
Col 1:19-20 Car Dieu a voulu faire habiter toute plénitude en lui [Jésus-Christ] ; il a 35
voulu par lui tout réconcilier avec lui-même, tant ce qui est sur la terre
que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de
sa croix.
Depuis la chute, le péché a séparé l’homme d’avec son Dieu (Esa 59:2). Mais Christ a effacé 40
ce péché. C’est à l'homme de retourner à Dieu en acceptant de se réconcilier avec lui par
Jésus-Christ :
2Co 5:19-20 Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même en
n'imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la 45
parole de la réconciliation. Nous faisons donc les fonctions
d'ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous
vous en supplions au nom de Christ : Laissez-vous réconcilier avec
Dieu !
50
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 55
Dans la conception païenne, c’est l’homme qui se réconcilie avec Dieu, mais d’après la Parole
de Dieu, c’est Dieu qui prend l’initiative, afin que l’homme soit de nouveau réconcilié avec
lui, par le sang de son Fils Jésus-Christ. Quand il est question de la réconciliation entre Dieu
et l’homme, le verbe « réconcilier » n’est dans la forme active que si le sujet est Dieu.
L’homme est l’objet (passif) de la réconciliation. La seule chose que l’homme puisse faire, 5
c’est d’accepter d’être réconcilié avec Dieu par Jésus-Christ (cf. Rom 5:10; 2Co 5:19-20).
b.) Substitution
La souffrance substitutionnelle est une souffrance supportée par quelqu’un à la place de
quelqu’un d'autre. Cette souffrance a pour but d’obtenir la libération de celui pour qui cette
souffrance est endurée. L’AT illustre parfaitement la signification de la substitution : 10
Exo 12 Ou le sang d’un agneau sans défaut ou la mort du premier-né dans
chaque maison !
Lév 1–5 Sacrifices d’animaux pour les péchés commis par les hommes. 15
Lév 16 La fête annuelle des expiations (Yom Kippour) : le bouc émissaire !
En signe de substitution (identification avec la victime), il fallait poser ses mains sur la tête de
l'animal à sacrifier. 20
Jésus-Christ est notre substitut :
Esa 53:4-6 Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos
douleurs qu'il s'est chargé… 25
1Co 15:3 Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ
est mort pour nos péchés…
Rom 5:8 Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous 30
étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.
Mar 10:45 Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et
donner sa vie comme la rançon de beaucoup.
35
La portée de cette substitution est énorme :
2Co 5:14 L'amour du Christ nous presse, parce que nous estimons que si un seul
est mort pour tous, tous donc sont morts…
40
C’est pourquoi nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes (1Co 6:19-20; 2Co 5:15).
Comparer le principe de la substitution avec Philémon 18-19 (Paul est prêt à payer la dette
d’Onésime à Philémon).
c.) Rédemption
L’acte de la rédemption consiste en ce que Christ nous a rachetés en nous délivrant de nos 45
péchés (cf. Tit 2:14). À l’époque où l'esclavage était encore très répandu, l’image du rachat
était bien comprise par tous. Quelqu’un acquiert (achète) un esclave. Pour que ce même
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 56
esclave puisse devenir libre, il faut que quelqu’un le rachète ou que l’esclave lui-même paie le
prix du rachat.
Christ nous a rachetés afin que nous lui appartenions :
5
Mar 10:45 Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et
donner sa vie comme la rançon de beaucoup.
Eph 1:7 En lui nous avons la rédemption (en grec avpolu,trwsij [apolúterōsis] =
délivrance loin de) par son sang, le pardon des péchés, selon la 10
richesse de sa grâce…
(1) Racheté de la malédiction de la loi
Gal 3:13 Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu
malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu
au bois… 15
(2) Racheté des exigences de la loi
Gal 4:5 …afin qu'il rachète ceux qui étaient sous la loi, afin que nous recevions
l'adoption.
(3) Racheté de la puissance du péché
Tit 2:14 Il s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute 20
iniquité…
Rom 6:14 Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non
sous la loi, mais sous la grâce.
25
En conclusion, nous pouvons affirmer que par Christ nous sommes rachetés de :
la culpabilité du péché (mise en exergue par la loi) (cf. Tit 2:14)
la puissance du péché (cf. Rom 6:14)
mais pas encore de la présence du péché (1Jn 1:8) 30
(4) Racheté de la puissance de Satan
Héb 2:14 Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a
également participé lui-même, afin que, par la mort, il rende impuissant
celui qui avait la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable…
35
Col 1:13 …il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés
dans le royaume de son Fils bien-aimé…
(5) Une rédemption (salut) parfaite
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 57
Héb 10:14 …par une seule offrande il a amené à la perfection pour toujours ceux
qui sont sanctifiés…
La rédemption comprend tous les domaines de la vie, aussi celui du corps. Cependant, notre
corps terrestre n’est pas régénéré, c’est seulement la partie spirituelle du croyant qui l’est. 5
Cette réalité est confirmée par l’apôtre Paul :
1Co 15:50 Ce que je dis, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le
royaume de Dieu, et que la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité.
10
Face à ce constat, Paul s’écrie :
Rom 7:24 Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ?
Mais heureusement, il peut compléter par : 15
Rom 7:25 Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! Ainsi
donc, moi-même, je suis par l'entendement esclave de la loi de Dieu, et
je suis par la chair esclave de la loi du péché.
20
Et c’est dans le chapitre 8 de l’épître aux Romains que Paul enseignera que la rédemption de
notre corps est encore à venir, c’est-à-dire qu’elle n’aura lieu que lorsque nous ressusciterons
et serons revêtus du corps nouveau, i. e. du corps de gloire :
Rom 8:23 Et ce n'est pas elle seulement mais nous aussi, qui avons les prémices 25
de l'Esprit nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption, la
rédemption de notre corps. (cf. Rom 5:1-5)
La rédemption totale est donc encore à venir. Pour le moment, nous n’en possédons que le
gage par le Saint-Esprit en nous : 30
Eph 1:14 …lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que
Dieu s'est acquis, pour célébrer sa gloire.
5. Les effets (conséquences) de la mort de Jésus-Christ
Jésus est-il mort pour tous les hommes ou seulement pour les élus ? Les Calvinistes,22
qui 35
insistent sur la doctrine de la prédestination inconditionnelle et de la grâce irrésistible, sont
obligés d’affirmer que Jésus n’est mort que pour les seuls élus, et non pas pour tous les
hommes. La doctrine qui consiste à dire que Jésus serait mort seulement pour les élus est
aussi appelée « expiation définie » (en latin : expiatio definita). Cela signifierait que le
nombre de ceux qui sont au bénéfice de l’expiation du Christ serait défini et identique à celui 40
des personnes élues (ou prédestinés) par Dieu dès avant la fondation du monde.
Effectivement, si Jésus est mort pour tous les hommes, la doctrine calviniste de la
prédestination semble être absurde. Pourquoi ? Parce qu’il serait déraisonnable que le Père
envoie son Fils dans le monde, afin de mourir pour des hommes dont il aurait décidé, de toute
éternité, de ne pas les choisir pour le salut. Il est vrai que les défenseurs de l’expiation définie 45
22
Au sujet du Calvinisme et d’autres positions à propos de cette question, voir l’excursus à la fin de notre
syllabus (VII. E.)
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 58
peuvent aussi se réclamer de certains passages bibliques qui pourraient, au moins à première
vue, suggérer que Christ n’est mort que pour un nombre restreint d’hommes. Ce sont, entre
autres, des passages qui parlent de « plusieurs » et non de « tous » les hommes :
Mat 26:28 …car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour 5
beaucoup [ou plusieurs], pour le pardon des péchés.
Mar 10:45 Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et
donner sa vie comme la rançon de beaucoup.
10
Héb 2:10 Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et
qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, ait élevé à la
perfection par les souffrances le Prince de leur salut.
La position opposée est couramment désignée comme « Universalisme hypothétique ». 15
Celui-ci affirme que Jésus est mort pour tous les hommes, mais sa mort n’est efficace que
pour ceux qui acceptent le don de la grâce en Jésus-Christ. Il faut donc accepter le salut en
Christ, d’où le mot « hypothétique ». Oui, Christ est mort pour tous (hypothétique), mais il
faut accepter ce don, sinon la mort de Jésus reste sans effet.
20
Les Calvinistes se réclament également de passages tels que
Jn 17:9 C'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour
ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi…
25
Dans l’opinion des Calvinistes, ce passage implique en fait la même chose : Jésus prie
uniquement pour les élus, donc pour ceux qui seuls étaient prédestinés dès avant la fondation
du monde. Les défenseurs de la position contraire (Arminiens et autres) répliquent en
interprétant ces paroles de Jésus de la manière suivante : Dieu connaît d’avance ceux qui
croiront. C’est pourquoi Jésus ne prie que pour ceux dont il sait qu’ils croiront. Au sujet de 30
l’omniscience du Seigneur, voir des passages tels que Psa 139:14-16; Jn 1:45-51.
En effet, nous croyons qu’un bon nombre de passages bibliques suggèrent bel et bien que
Jésus est mort pour tous les hommes (dans le vrai sens du mot) et non seulement pour les
élus : 35
Jn 1:29 Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit : Voici l'Agneau de Dieu,
qui ôte le péché du monde.
Tit 2:11 Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été 40
manifestée.
1Ti 2:3-4.6 Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous
les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
. . . qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. C'est là le 45
témoignage rendu en son propre temps…
Mais ce sont surtout les passages suivants qui nous semblent être particulièrement gênants
pour les adhérents à l’expiation définie des Calvinistes :
50
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1Ti 4:10 Nous travaillons, en effet, et nous combattons, parce que nous mettons
notre espérance dans le Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les
hommes, surtout des croyants.
Si Paul ajoute « surtout des croyants », cela veut dire que le salut est vraiment pour tous les 5
hommes, non seulement pour les croyants. Mais bien sûr, il n’est efficace que pour ceux qui
se laissent sauver (2Co 5:19-20).
1Jn 2:2 Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement
pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. 10
2Pi 2:1 Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi
vous de faux docteurs, qui introduiront sournoisement des sectes
pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur
eux une ruine soudaine. 15
Si le prix du rachat a aussi été payé pour les faux docteurs, cela veut donc dire que Jésus est
vraiment mort pour tous les hommes, sans exception. D’ailleurs, pour ne citer qu’un exemple,
si un évangéliste ne croit pas que Christ est vraiment mort pour tous les hommes, comment
peut-il dire à ses auditeurs : « Christ est aussi mort pour toi, tourne-toi vers lui et tu seras 20
sauvé ! » ? Seul l’évangéliste qui adhère à l’Universalisme hypothétique pourra prêcher de
cette manière, mais il n’en est pas ainsi de celui qui adhère à l’expiation définie !
C’est bien sur la base de la mort du Christ qu’il est possible que Dieu puisse nous pardonner
et nous renouveler. Christ est mort pour tous les hommes. Une image tirée de l’Ancien 25
Testament nous aide à comprendre cette vérité : Christ est devenu le propitiatoire de grâce de
la Nouvelle Alliance. Comparons le sacrifice propitiatoire dans l’Ancien Testament (cf. Lév
16) avec celui du Nouveau Testament (cf. Rom 3:25). Aujourd’hui, qui que ce soit qui
s’approche de Dieu obtiendra grâce :
30
Héb 4:16 Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin
d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos
besoins.
C'est pour cela que nous parlons de l’économie voire de la dispensation de la grâce. Jésus 35
voudrait que tous viennent à lui. Quiconque vient et accepte l’offre de la grâce sera agréé :
Jn 12:32 Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à
moi.
40
Jn 6:37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas
dehors celui qui vient à moi…
Esa 55:1-2 Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n'a pas
d'argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, 45
sans argent, sans rien payer !
Mais celui qui refuse la grâce offerte par l’Agneau de Dieu immolé pour nos péchés (Apo
5:6.12), le rencontrera au jour du jugement comme le Lion de Juda (cf. Apo 5:5), parce que ce
sera le jour de la colère de l’Agneau (cf. Apo 6:16). 50
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6. L’office sacerdotal du Christ dans le ciel
Le ministère sacerdotal de Jésus-Christ nous est expliqué et illustré avec l’aide de deux
personnages vétérotestamentaires qui étaient également des souverains sacrificateurs : Aaron
et Melchisédek !
5
Nous comparerons les deux souverains sacrificateurs l’un avec l'autre et analyserons comment
ils préfiguraient (types) le sacerdoce de Jésus-Christ ; autrement dit, comment Jésus-Christ est
l’accomplissement final de l’office sacerdotal.
a.) Son caractère
En tant que Souverain Sacrificateur terrestre, Jésus-Christ a accompli le sacerdoce aaronide. 10
Ce dernier connaissait son point culminant au jour de la grande fête des expiations (Yom
Kippour). Voici les caractéristiques du ministère aaronide :
une fois par an (Lév 16; cf. Héb 9:25)
limité au peuple d’Israël (Lév 16:34; cf. Héb 9:7; 7:11ss) 15
En tant que Souverain Sacrificateur venu du ciel, Christ est Sacrificateur à la manière de
Melchisédek, car son sacerdoce est
éternel (Héb 7:17-25; 9:12) 20
universel (Héb 8:1; 9:24-26)
Nous pensons d’ailleurs que Melchisédek était une Christophanie, puisqu’il nous est présenté
comme étant éternel, sans commencement ni fin de vie (cf. Héb 7:3). De même, il occupait à
la fois l’office de souverain sacrificateur et celui de roi (Héb 7:1), ce qui n’est pas permis à un 25
homme ordinaire (voir le châtiment des rois Saül et Ozias qui s’arrogèrent de sacrifier : 1Sa
13:8ss; 2Ch 26:16ss).23
b.) Sa durée
Pendant son séjour sur la terre, Jésus a posé le fondement pour son ministère de Souverain
Sacrificateur : Il s’est donné lui-même en sacrifice sur la croix : 30
Jn 19:30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : C’est accompli.24
Et, baissant
la tête, il rendit l'esprit.
Héb 10:14 Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours 35
ceux qui sont sanctifiés.
Dans le ciel, Jésus-Christ remplit maintenant pour toujours son ministère de Souverain
Sacrificateur. Il est Souverain Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek qui est éternel :
23
Davantage au sujet de Melchisédek et la question de son identité, voir notre commentaire sur « L’Épître aux
Hébreux ». 24
En grec, le verbe est au parfait : tete,lestai [tetélestai] de tele,w [teléō] = finir, achever, accomplir. Le parfait
indique le résultat. On pourrait, en conséquence, l’interpréter dans le sens que la mort expiatoire de Jésus est
accomplie une fois pour toutes et aura des effets (à savoir le salut de ceux qui acceptent le sacrifice de Jésus-
Christ pour être sauvés).
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Héb 7:24-25 Mais lui, parce qu'il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui
n'est pas transmissible. C'est aussi pour cela qu'il peut sauver
parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours
vivant pour intercéder en leur faveur. 5
c.) Son effet
En tant que Souverain Sacrificateur sur terre, Jésus a englobé le monde entier dans son œuvre
rédemptrice sur la croix :
1Jn 2:2 Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement 10
pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.
Héb 10:10 C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par
l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. 15
En tant que Souverain Sacrificateur dans le ciel, il œuvre seulement en faveur des élus, et ceci
en permanence :
Rom 8:34 Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est
à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! 20
Héb 9:24 Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en
imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de
comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. 25
1Jn 2:1 Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez
point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père,
Jésus-Christ le juste.
Jésus, en tant que Souverain Sacrificateur dans le ciel, intercède en notre faveur auprès du 30
Père, en vertu du même ministère accompli sur terre. En tant que Souverain Sacrificateur
éternel, il est le médiateur perpétuel du salut qu'il a acquis en mourant sur la croix pour tous
ceux qui s’approchent de lui (Héb 7:24-25).
Par Jésus-Christ, le sacerdoce lévitique est devenu caduc. Il en résulte un changement radical 35
et inévitable concernant tous les aspects de ce sacerdoce. Voici ce que l'épître aux Hébreux
nous en dit :
Héb 7:11-28 Le nouveau sacerdoce (selon l’ordre de Melchisédek) est éternel !
40
Héb 8:6-7.13 La Nouvelle Alliance est éternelle !
Héb 9:1-28 Le nouveau sanctuaire est éternel (car céleste) !
Héb 10:11-18 Le nouveau sacrifice est éternel (car le sang précieux de Jésus-Christ, le 45
Fils de Dieu, a remplacé celui d’un animal) !
Suggestion : Plus de 400 passages dans la Bible parlent du sang de Jésus-Christ. C’est donc
manifestement un sujet essentiel. Dans nos anciens recueils de cantiques chrétiens, le nombre
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des chants qui parlent du sang du Christ était encore considérable. Dans les recueils
modernes, par contre, on risque de n’en trouver aucun. Cela devrait nous faire réfléchir.
Le sang de la Nouvelle Alliance :
5
Mat 26:28 …car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour
beaucoup, pour le pardon des péchés.
Héb 13:20-21 Que le Dieu de paix, qui a ramené d'entre les morts le grand berger des
brebis, par le sang d'une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, vous 10
rende capables de toute bonne œuvre pour l'accomplissement de sa
volonté…
Le témoignage de Dieu sur terre :
15
1Jn 5:7-8 Car il y en a trois qui rendent témoignage : l'Esprit, l'eau et le sang, et
les trois sont d'accord.
La base de la rédemption :
20
Eph 1:7 En lui nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés,
selon la richesse de sa grâce…
Héb 9:12 …et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le
sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu 25
une rédemption éternelle.
Le moyen d’obtenir le pardon du péché :
Héb 9:22 Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion 30
de sang il n'y a pas de pardon.
1Jn 1:7 Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la
lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus
son Fils nous purifie de tout péché. 35
Héb 9:14 …combien plus le sang de Christ, qui, par l'Esprit éternel, s'est offert
lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres
mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant!
40
La justification :
Rom 5:9 À plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par
son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère.
45
Le rapprochement de Dieu :
Eph 2:13 Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous
avez été rapprochés par le sang de Christ.
50
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Héb 10:19 Ainsi donc, frères, nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre
entrée dans le sanctuaire.
Le fondement de la paix (c.-à-d. le sine qua non de la paix) :
5
Col 1:20 …il a voulu par lui tout réconcilier avec lui-même, tant ce qui est sur la
terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le
sang de sa croix.
Eph 2:15-16 …ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses 10
prescriptions ; il a voulu créer en lui-même avec les deux un seul
homme nouveau, en établissant la paix, et les réconcilier avec Dieu
l'un et l'autre en un seul corps, par la croix, en détruisant par elle
l'inimitié.
15
La propriété de Dieu :
Act 20:28 Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le
Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église de Dieu, qu'il
s'est acquise par son propre sang. 20
Apo 5:9 Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de
prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as
racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute
langue, de tout peuple, et de toute nation… 25
Base de la communion avec Dieu et les autres croyants :
Jn 6:56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je
demeure en lui. 30
1Co 10:16 La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la
communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas
la communion au corps de Christ ?
35
Nous sommes sanctifiés :
Héb 13:12 C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son
propre sang, a souffert hors de la porte. (cf. Héb 10:14)
40
La victoire sur Satan :
Apo 12:11 Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de
leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort.
45
Sujet d'adoration éternelle des rachetés au ciel :
Apo 5:9-10 Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de
prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as
racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute 50
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langue, de tout peuple, et de toute nation ; tu as fait d'eux un royaume
et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.
On comprend donc bien pourquoi l’apôtre Pierre parle du sang précieux du Christ :
5
1Pi 1:19 …mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut
et sans tache…
D. L’office royal du Christ
L’Ancien Testament annonce à plusieurs reprises la venue d’un futur roi :
10 Gen 49:10 Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d'entre
ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Shiloh [celui à qui appartient le
sceptre] et que les peuples lui obéissent.
2Sa 7:12-13 Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, 15
j'élèverai ta postérité après toi, celui qui sera sorti de tes entrailles, et
j'affermirai son règne. Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom, et
j'affermirai pour toujours le trône de son royaume.
Dans le Nouveau Testament, Jésus nous est présenté comme Roi, surtout dans l'évangile de 20
Matthieu (le Roi et le royaume). Son futur règne a déjà été acclamé lors de l'annonce de sa
naissance :
Luc 1:33 Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura
point de fin. 25
Luc 2:11 …c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur,
qui est le Christ, le Seigneur.
Hélas, Jésus, le Roi, a été rejeté par son peuple. Dans un premier temps, même Jean-Baptiste, 30
son précurseur, a eu des doutes à son sujet. Cela ne change rien au fait que Jésus soit entré
comme Roi dans la ville de Jérusalem (cf. Mat 21:4-5). Et lorsqu’il a été interrogé par Pilate,
il a confirmé sa royauté :
Jn 18:36-37 Mon royaume n'est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume 35
était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que
je ne sois pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n'est point
d'ici-bas. Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je
suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre
témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. 40
Malheureusement le peuple le condamnait en criant :
Jn 19:15 Ôte, ôte, crucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les
principaux sacrificateurs répondirent : Nous n'avons de roi que 45
César !
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Luc 19:14 Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous !
L’office royal du Christ n’est devenu réalité qu’après sa naissance. En ce qui concerne la
concrétisation de son autorité royale, elle n’avait lieu qu’après son élévation et son
intronisation dans le ciel. 5
1. Assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux
La signification principale de l'élévation de Jésus-Christ est son « intronisation » dans le ciel :
Héb 8:1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel 10
souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la
majesté divine dans les cieux…
Il s’agit d’une position d’attente :
15
Psa 110:1 De David. Psaume. Parole de l'Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à
ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
Quand il y a un roi, il doit aussi y avoir des sujets. Les principes du royaume du Christ sont
d’ordre spirituel. C’est pourquoi il fallait d’abord l’effusion du Saint-Esprit. 20
1Co 12:3 C'est pourquoi je vous déclare que personne, s'il parle par l'Esprit de
Dieu, ne dit « Jésus est anathème » et que personne ne peut dire « Jésus
est le Seigneur ! » si ce n'est par le Saint-Esprit.
25
Déjà sur terre, le Seigneur Jésus déclarait :
Jn 18:36 Mon royaume n'est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume
était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que
je ne sois pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n'est point 30
d'ici-bas.
Ce royaume est un royaume de grâce :
Héb 4:16 Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin 35
d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos
besoins.
Suggestion : Abordons quelques questions pratiques :
40
Jusqu'à quel niveau laissons-nous Jésus-Christ régner dans notre vie ? Le principe
évoqué par l’apôtre Paul en Gal 2:20 devrait aussi être notre attitude : « …de sorte que
ce n'est plus moi qui vis, mais c'est le Christ qui vit en moi. Car ma vie humaine,
actuelle, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et a donné sa vie pour
moi. » 45
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Comment son règne se manifeste-t-il dans notre vie ? Vivons-nous à sa gloire ? Notre
vie de sanctification et de consécration l’honore-t-elle ? (cf. Rom 6:10-22; 12:1-2; 1Pi
3:15)
2. Sur le trône de David
Lors de sa première venue, Jésus n'a été ni reconnu ni accepté par les siens ; son peuple, c’est-5
à-dire Israël, l’a même rejeté (cf. Jn 1:11). Mais lors de sa deuxième venue, c’est-à-dire lors
de sa parousie, il sera enfin reconnu et reçu par lui :
Zac 12:10 Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de
Jérusalem un Esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les 10
regards vers moi, celui qu'ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on
pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on
pleure sur un premier-né.
Lors de la mort du Christ sur la croix, cette prophétie du prophète Zacharie a connu un 15
premier accomplissement (cf. Jn 19:37). Lors de sa parousie, elle connaîtra son
accomplissement final et total (Apo 1:7).
Osée 3:5 Après cela, les enfants d'Israël reviendront ; ils chercheront l'Éternel,
leur Dieu, et David, leur roi ; et ils tressailliront à la vue de l'Éternel et 20
de sa bonté, dans la suite des temps.
Eze 37:24 Mon serviteur David sera leur roi, et ils auront tous un seul berger. Ils
suivront mes ordonnances, ils observeront mes lois et les mettront en
pratique. 25
Lors de la parousie du Christ, le Saint-Esprit sera aussi répandu sur ceux qui le reconnaîtront
et l’accepteront :
Zac 12:10 Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de 30
Jérusalem un Esprit de grâce et de supplication. (cf. Apo 1:7)
Joë 2:28 (3:1) Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair…
Rom 11:26 Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit : Le libérateur 35
viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés…
Le royaume du Christ sera un royaume de paix (Esa 9:5-6).
3. Sur le trône de Dieu et de l'Agneau
Lorsque enfin tout lui sera soumis (pendant le royaume messianique sur terre : cf. Apo 5:10; 40
Zac 14:9), le Fils remettra le royaume au Père et se soumettra lui-même au Père (cf. 1Co
15:23-28). Ce sera enfin l’éternité, dans la nouvelle création (cf. Apo 21:23; 22:1-3).25
25
Davantage à ce sujet, voir nos brochures sur « l’Eschatologie Biblique » et sur « l’Apocalypse de Jean ».
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 67
VI. La résurrection et l’élévation du Christ
A. La résurrection du Christ
1. L'importance de la résurrection de Jésus-Christ
La résurrection de Jésus-Christ est un événement d’importance cruciale dans l'histoire du
salut. Ce n’est donc pas pour rien que le Nouveau Testament en parle à plus de 100 reprises ! 5
L'apôtre Paul énumère toute une liste de témoins à qui le Ressuscité est apparu :
1Co 15:5 …et qu'il est apparu à Céphas, puis aux douze.
1Co 15:6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la 10
plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts.
1Co 15:7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.
1Co 15:8 Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi [c.-à-d. à l’apôtre Paul], 15
comme à l'avorton…
Aussi Satan est pleinement conscient de l'importance de la résurrection de Jésus-Christ. C'est
pourquoi, au début, il avait tout essayé pour embrouiller son historicité, en insinuant un
mensonge de la part de ses disciples : 20
Mat 28:13 Dites : Ses disciples sont venus de nuit le dérober…
a.) L'Écriture doit être accomplie
Psa 16:10 Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras
pas que ton bien-aimé voie la corruption. (cf. Act 2:27-32) 25
Luc 24:44-46 Puis il leur dit : C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore
avec vous, qu'il fallait que s'accomplisse tout ce qui est écrit de moi
dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes.
30
Mat 20:19 ...et ils le livreront aux païens, pour qu'ils se moquent de lui, le battent
de verges, et le crucifient ; et le troisième jour il ressuscitera.
C'est pourquoi Paul introduit le grand chapitre sur la résurrection par les paroles suivantes :
35
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1Cor 15:4 …qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les
Écritures…
b.) Le thème central de la prédication apostolique
À quoi bon la prédication de la mort de Jésus-Christ, s'il n'était pas ressuscité, s’il était
toujours parmi les morts ? 5
Rom 8:34 Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et
il intercède pour nous !
1Co 15:17 Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore 10
dans vos péchés…
Le livre des Actes des Apôtres est imprégné du triomphe de la résurrection de Jésus-Christ :
Act 2:24 Dieu l'a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu'il 15
n'était pas possible qu'il soit retenu par elle.
Act 2:32 C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins.
Act 3:15 Vous avez fait mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité des 20
morts ; nous en sommes témoins.
Act 4:10 Sachez-le tous, et que tout le peuple d'Israël le sache! C'est par le nom
de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a
ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente en pleine 25
santé devant vous.
On pourrait aussi dire que le message de la résurrection est l'autre moitié de l'Évangile ; la
première étant celle de la mort expiatoire du Christ :
30
1Co 15:3 Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ
est mort pour nos péchés, selon les Écritures…
1Co 15:4 …qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les
Écritures… 35
Rom 6:5 En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la
conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa
résurrection…
c.) Sans résurrection du Christ, notre foi est vaine 40
« Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de l’annonce de la Parole du
Christ. » (Rom 10:17) La foi vient donc de la prédication. Puisque la résurrection de Jésus-
Christ est le point central de la prédication apostolique, elle doit également être le point
central de notre foi et de notre témoignage chrétien :
45
Rom 10:9 Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton
cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 69
C’est surtout le passage de 1Co 15:14-20 qui parle de l'importance incontournable de la
résurrection de Jésus-Christ pour notre foi. Retenons les cinq vérités suivantes qui soulignent
l’importance infinie de la résurrection du Christ. Si Christ n’est pas ressuscité, alors :
5
notre prédication est vaine (v. 14a)
et notre foi aussi est vaine (v. 14b)
nous sommes de faux témoins (v. 15)
nous sommes encore dans nos péchés (v. 17)
aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus (v. 18) 10
La résurrection de Jésus-Christ est donc indispensable à notre foi.
2. La manière de la résurrection de Jésus-Christ
Jésus-Christ a été ressuscité (passif). Dieu a ressuscité (actif!) son Fils. L'Écriture le
confirme : 15
Act 2:24 Dieu l'a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu'il
n'était pas possible qu'il soit retenu par elle.
Mais retenons aussi les paroles suivantes du Seigneur : 20
Jn 10:18 Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de
la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre : tel est l'ordre que j'ai reçu
de mon Père.
25
Comparer avec Jn 2:19 : « Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le
relèverai. »
Rom 8:11 Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en
vous, celui qui a ressuscité Christ d'entre les morts rendra aussi la vie à 30
vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
On peut en conclure que la résurrection de Jésus-Christ est l’œuvre du Dieu trinitaire !
a.) Une résurrection authentique
Jésus-Christ est réellement ressuscité ; cela signifie qu’il a réellement été mort. Certains 35
prétendent que sur la croix Christ aurait seulement été dans le coma et donc pas vraiment
mort, et que dans le tombeau il se serait à nouveau réveillé. L'Écriture affirme explicitement
que Christ est réellement mort et ressuscité :
Mar 15:44-45 Pilate s'étonna qu'il soit mort si tôt ; il fit venir le centenier et lui 40
demanda s'il était mort depuis longtemps. S'en étant assuré par le
centenier, il donna le corps à Joseph.
Jn 19:33-35 S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent
pas les jambes ; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et 45
aussitôt il sortit du sang et de l'eau. Celui qui l'a vu en a rendu
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 70
témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu'il dit vrai, afin que
vous croyiez aussi. Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture soit
accomplie : Aucun de ses os ne sera brisé.
Apo 1:18 Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort ; et voici, je 5
suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de la mort et du
séjour des morts.
Quelle « ironie » de Dieu, car ce sont même les adversaires de Jésus-Christ qui confirmaient
sa mort. Dieu, dans sa souveraineté, peut même se servir de ses ennemis pour attester 10
l'authenticité de la résurrection du Christ (cf. Mat 27:62-66 et 28:11-15 : les soldats qui
gardent le sépulcre scellé et qui, après la résurrection de Jésus, sont corrompus par les
principaux sacrificateurs !).
b.) Une résurrection corporelle
La résurrection du Christ est corporelle. Toutefois, le modernisme voudrait nier la 15
résurrection corporelle de Jésus-Christ. En agissant de la sorte, il s’oppose au témoignage de
l’Écriture :
Psa 16:10 : Ce passage parle clairement d’une résurrection physique : « Car tu ne
livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé 20
voie la corruption. » Act 2:31, qui est une citation de Psa 16:10, le confirme
également : « C'est la résurrection du Christ qu'il [David] a prévue et annoncée, en
disant qu'il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne
verrait pas la corruption. »
Jn 20:5-8 : Le tombeau vide témoigne d'une résurrection corporelle. 25
Luc 24:36-43 et Jn 20:25-28 : Les apparitions du Christ au milieu de ses disciples
prouvent également que le Ressuscité a un corps.
1. Luc 24:39 : « Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi ; touchez-moi et voyez : un
esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai. » 30
2. Mat 28:9; Jn 20:25-29 : les cicatrices (ses pieds, ses mains, son côté) du Seigneur
après sa résurrection étaient visibles.
3. Il mangea et but (cf. Luc 24:42-43; Jn 21:12-13; Act 10:40-41).
On pourrait encore ajouter le témoignage de Jésus lui-même après sa résurrection : Par 35
exemple lors de sa rencontre avec les disciples d’Emmaüs et en particulier avec Thomas (Luc
24:13ss; Jn 20:24-29).
c.) Une résurrection particulière
La résurrection de Jésus-Christ était une résurrection particulière. Jusque-là, les hommes
ressuscités ont continué leur vie passagère et terrestre. Il s'agissait donc toujours d'un retour 40
dans son corps mortel ; c’est-à-dire les personnes concernées devaient encore mourir. Mais la
résurrection du Christ était une résurrection avec un corps de gloire et pour toujours, pour
l'éternité. Il ne verra plus jamais la mort !
Rom 6:9 …sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a 45
plus de pouvoir sur lui.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 71
Apo 1:18 Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort ; et voici, je
suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de la mort et du
séjour des morts.
3. Les conséquences de la résurrection
a.) La conséquence pour Jésus-Christ 5
La résurrection était la preuve de sa divinité ; il est déclaré Fils de Dieu :
Rom 1:4 …déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l'Esprit de sainteté, par
sa résurrection d'entre les morts, Jésus-Christ notre Seigneur…
10
Jésus-Christ n'est pas devenu Fils de Dieu seulement par sa résurrection, comme le suggèrent
certains critiques.26
Sa résurrection était plutôt la preuve de sa divinité.
Par sa résurrection, Jésus-Christ a prouvé et justifié son affirmation qu’il était le Fils de Dieu
et qu’il détenait l'autorité d’enseigner (cf. Mat 12:38-40 et Jn 2:13-22). 15
Mat 28:6 Il n'est point ici ; il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez le
lieu où il était couché…
En niant sa résurrection, nous nions sa divinité ! 20
b.) La conséquence pour les croyants
Jn 14:19 Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous
me verrez car je vis, et vous vivrez aussi.
(1) Devant Dieu, nous sommes revêtus de la justice du Christ
Rom 4:25 …qui a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre 25
justification.
En ayant ressuscité son Fils, Dieu a prouvé qu'il avait accepté le sacrifice de Jésus-Christ sur
Golgotha. Et par là, il montre également que nous, qui croyons au Christ, sommes justifiés.
Christ est notre substitut non seulement dans sa mort, mais aussi dans sa résurrection (cf. Eph 30
2:5-6). Le Christ pour nous est devenu le Christ en nous :
(2) Nous avons une espérance vivante
26
Ainsi par exemple le Néo-Hégélien Wolfhart Pannenberg qui donne à la résurrection de Jésus-Christ une
« efficacité rétroactive ». Cité par Henri Blocher, christologie, série FAC ETUDE (Vaux-sur-Seine, France :
Faculté Libre de Théologie Evangélique, 1986), I, p. 140. Blocher résume sa théorie : « Il croit tout résoudre en
donnant à la résurrection une efficacité rétroactive quant à l’être, ontologiquement. » Nous pouvons peut-être
suivre le raisonnement de ceux qui pensent qu’après la résurrection les disciples auraient (quasi a posteriori)
attribué à Jésus (de manière rétroactive) le titre de « Fils de Dieu », mais envisager une « efficacité rétroactive »
quant à l’être, à la nature, à l’essence du Christ, nous semble totalement irrationaliste.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 72
1Pi 1:3 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa
grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par
la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts…
Parce que le Christ ressuscité vivra éternellement, nous avons une espérance vivante, c’est-à-5
dire un fondement solide pour notre avenir (une espérance qui ne trompe et ne déçoit jamais),
car c’est Christ qui est notre espérance (1Ti 1:1). L'Écriture parle du désespoir final des
incrédules :
Job 8:13 Ainsi arrive-t-il à tous ceux qui oublient Dieu, et l'espérance de l'impie 10
périra.
Job 11:20 Mais les yeux des méchants seront consumés ; pour eux point de
refuge ; la mort, voilà leur espérance !
15
Pro 10:28 L'attente des justes n'est que joie, mais l'espérance des méchants périra.
Eph 2:12 …souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du
droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans
espérance et sans Dieu dans le monde. 20
(3) Nous marchons en nouveauté de vie
Notre vie de sanctification est la conséquence de la résurrection de Jésus-Christ :
Rom 6:4 Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin
que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de 25
même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.
Eph 2:6 …il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans
les lieux célestes, en Jésus-Christ…
30
Pratiquement, la vie nouvelle du croyant est la conséquence (effet, fruit) de la résurrection de
Jésus-Christ. L’origine de cette force est mentionnée dans
Eph 1:19-20 …et quelle est envers nous qui croyons l'infinie grandeur de sa
puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l'a 35
déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir
à sa droite dans les lieux célestes…
La grandeur de cette puissance (divine) qui agit en nous est basée sur la résurrection de Jésus-
Christ. D’où le témoignage suivant de l’apôtre Paul : 40
Phi 3:8-10 …ainsi je connaîtrai Christ, et la puissance de sa résurrection, et la
communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa
mort…
45
Au lieu de parler d’une « vie de sanctification » on pourrait aussi parler d’une « vie
victorieuse ». Vivre dans la victoire est la conséquence de la résurrection de Jésus-Christ :
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 73
1Co 15:55-57 …mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par
notre Seigneur Jésus-Christ !
Le magnifique message de ces versets se situe à la fin du grand chapitre sur la résurrection. Il
représente le point culminant de la prédication de la résurrection. 5
(4) Nous avons un Souverain Sacrificateur vivant
Rom 8:34 Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et
il intercède pour nous !
Héb 7:25 C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui 10
s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en
leur faveur.
Nous avons besoin chaque jour du ministère sacerdotal de Jésus-Christ qui n'a été rendu
possible que par sa résurrection. Il intercède pour nous devant le Père, en vertu du sang qu’il a 15
versé pour nous (Héb 9:24). Cette vérité fondamentale concerne évidemment aussi nos péchés
de chrétien (cf. 1Jn 2:1).
Et c'est aussi une des raisons pourquoi il nous assure d'être avec nous tous les jours :
20
Mat 28:20 …et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.
(5) Nous ressusciterons aussi
1Th 4:14 Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons
aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont décédés. 25
2Co 4:14 …sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera
aussi avec Jésus, et nous fera paraître avec vous en sa présence.
Notre résurrection (ou notre transformation lors de sa parousie) est une conséquence de la
résurrection de Jésus-Christ. La résurrection de Jésus-Christ est la garantie de notre propre 30
résurrection (Rom 8:11) en étant en même temps le modèle de celle-ci (cf. Phi 3:21; 1Co
15:49).
c.) La conséquence pour les incrédules
Une des conséquences de la résurrection réside dans le fait que tous les hommes (croyants et
incrédules) ressusciteront : 35
1Co 15:22 Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en
Christ…
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 74
La résurrection du Christ est à la fois la garantie et la conséquence pour et de la résurrection
de tous les hommes (cf. Jn 5:28-29). De plus, la résurrection du Christ est la preuve infaillible
d’un jugement universel à venir (Act 17:31; cf. 2Ti 4:1).27
B. L'ascension et l'élévation de Jésus-Christ
Nous distinguons entre l'ascension et l'élévation. Par « ascension du Christ » nous 5
comprenons son retour au ciel avec son corps de résurrection et de gloire. Par « élévation du
Christ » nous comprenons l'acte du Père par lequel il a fait asseoir son Fils à sa droite sur son
trône.
L'ascension a été un événement qui a pu être observé par des hommes depuis la terre : 10
Luc 24:50-51 Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les
bénit. Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux, et fut enlevé au
ciel. 15
Act 1:11-12 …Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ?
Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même
manière que vous l'avez vu allant au ciel. Alors ils retournèrent à
Jérusalem, de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de
Jérusalem, à la distance d'un chemin de sabbat. 20
L'élévation de Jésus, par contre, a eu lieu dans le ciel et n’a donc pas pu être vue par des
hommes :
Act 2:33 Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait 25
été promis, et il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez.
Phi 2:9 C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le
nom qui est au-dessus de tout nom…
1. Les buts de l’ascension et de l’élévation 30
Dans ses discours d'adieu (Jn 14 à 16), Jésus parlait aussi du but de son ascension :
a.) Afin de préparer une demeure pour les siens
Jn 14:2-3 Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était
pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je
m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et 35
je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi.
Le jour de son retour s’approche ; ce jour où il viendra nous chercher et emmener chez lui.
Cette perspective et cette espérance nous remplissent de joie :
27
Davantage à propos de la résurrection des croyants et des incrédules, voir nos brochures sur « l’Eschatologie »
et sur « l’Apocalypse de Jean ».
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 75
1Pi 1:7-8 …afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui
cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire
et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Vous l'aimez sans
l'avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore, vous réjouissant
d'une joie merveilleuse et glorieuse… 5
Phi 3:20 Mais nous, nous sommes concitoyens des cieux, d'où nous attendons
aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ…
b.) Afin d'envoyer le Saint-Esprit
Jn 16:7 Cependant je vous dis la vérité : Il vous est avantageux que je m'en 10
aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur [le paraclet = le Saint-
Esprit] ne viendra pas vers vous ; mais, si je m'en vais, je vous
l'enverrai.
L'épître aux Hébreux nous fournit encore de plus amples informations par rapport à 15
l’ascension du Christ :
c.) Afin d'être notre précurseur
Héb 6:20 …là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait
Souverain Sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek.
20
Héb 10:19-20 Ainsi donc, frères, nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre
entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu'il a
inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire de sa chair…
En tant que précurseur, le Seigneur nous a tracé la route et préparé une demeure dans le ciel ! 25
d.) Afin de nous représenter devant Dieu le Père
Héb 5:1 En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est
établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin de présenter des
offrandes et des sacrifices pour les péchés.
30
Héb 9:24 Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en
imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de
comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu.
Jésus remplit la « fonction » de Souverain Sacrificateur au ciel : 35
Héb 4:14 Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a
traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi
que nous professons.
40
Le salut acquis sur la terre est accordé à quiconque croit (Jn 1:12; 3:16; 1Jn 5:11-13).
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 76
2. Les conséquences de l'ascension et de l'élévation de Jésus-Christ
a.) Le Père a couronné de gloire et d'honneur son Fils
Les pécheurs couronnaient Jésus d'une couronne d'épines :
5
Héb 2:9 Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des
anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause
de la mort qu'il a soufferte ; ainsi par la grâce de Dieu, il a souffert la
mort pour tous.
10
Après avoir passé à peu près 40 ans sur terre, Jésus-Christ est remonté en vainqueur de
Golgotha (toutefois avec des cicatrices !) auprès de son Père au ciel, afin de s'asseoir à sa
droite. Sur la terre, on ne lui accordait ni honneur ni gloire !
Jn 1:11 Elle [la Parole, le lógos] est venue chez les siens, et les siens ne l'ont 15
point reçue.
Luc 2:7 …et elle enfanta son fils premier-né. Elle l'emmaillota, et le coucha
dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans
l'hôtellerie. 20
Normalement les rois sont logés dans des hôtels cinq à sept étoiles ; mais il n’en a pas été
ainsi pour le Roi des rois lors de son abaissement dans ce monde !
Mat 8:20 Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel 25
ont des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas un lieu où il puisse
reposer sa tête.
Héb 13:12 C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son
propre sang, a souffert hors de la porte. 30
Son Père, par contre, lui a réservé une place d’honneur :
Phi 2:9 C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le
nom qui est au-dessus de tout nom… 35
Ps 110:1 Parole de l'Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce
que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
40
L’expression «s’asseoir à la droite de Dieu » revient plus de dix fois dans l’Écriture. C'est là
qu'il siège jusqu’au jour où sa victoire sera révélée pour toujours.
b.) L’effusion du Saint-Esprit
Act 2:33 Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait
été promis, et il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez. 45
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Jn 16:7 Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m'en
aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers
vous ; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai…
5
Par l'effusion du Saint-Esprit (qui est une des conséquences de l'ascension de Jésus-Christ,
comme indiqué plus haut), Jésus vient habiter dans le cœur des croyants (cf. tous les passages
qui parlent du « Christ en moi » ou « Christ en nous » : Gal 2:20; Eph 2:6-10; Col 1:2.27 et Jn
14:18.23; Mat 28:18.)
10
Et par le Saint-Esprit, le Seigneur distribue aux siens des dons spirituels comme il le veut :28
1Co 12:4ss Énumération de certains dons spirituels accordés à L’Église. Voir
particulièrement les versets 7 et 11 : « Or, à chacun la manifestation de
l'Esprit est donnée pour l'utilité commune. . . . Un seul et même Esprit 15
opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme
il veut. »
Eph 4:8-13 Énumération de certains dons spirituels accordés à l’Église.
20
Rom 12:4ss …ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en
Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. Puisque nous
avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée…
c.) Il est devenu le chef suprême de l'Église
Eph 1:22 Il a tout mis sous ses pieds, et il l'a donné pour chef suprême à 25
l'Église…
Notre « Chef » est au ciel. C'est bien pour cela que nous sommes exhortés à fixer nos regards
sur lui (Héb 12:2) et à nous attacher aux choses d’en haut (Col 3:1-4). Le corps peut peut-être
se dispenser d’un membre (par exemple d’une jambe amputée), mais jamais de la tête. Sans la 30
tête, le corps est mort. La vraie Église est là où le Seigneur glorifié est accepté comme
« Tête » suprême. La tête sert le corps.
Eph 5:29 Car jamais personne n'a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en
prend soin, comme Christ le fait pour l'Église… 35
Col 2:19 …sans s'attacher au chef, dont tout le corps, assisté et solidement
assemblé par des jointures et des liens, tire l'accroissement que Dieu
donne. 40
Dans le corps humain, c'est la tête qui commande. Il en va de même dans notre vie chrétienne
et dans notre vie d’Église : c’est la « Tête », Christ, qui seul exerce l’autorité.
d.) Jésus-Christ est élevé au-dessus de tout
Jésus-Christ est le Souverain universel :
45
28
Davantage sur les dons de l’Esprit, voir le dernier chapitre dans notre brochure sur « la Pneumatologie ».
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 78
Mat 28:18 Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m'a été donné
dans le ciel et sur la terre.
En ayant élevé son Fils, Dieu manifestait (et manifeste toujours) sa grandeur infinie et son
omnipotence (cf. Eph 1:19). 5
Eph 1:21 …au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance,
de toute dignité, et de tout nom qui peut être nommé, non seulement
dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir.
10
Phi 2:9 C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le
nom qui est au-dessus de tout nom…
C’est une conséquence merveilleuse pour les siens, pour ceux qui acceptent son autorité
librement et de bon cœur. Mais pour les impies, cette réalité est terrifiante, car la seigneurie 15
du Christ les concerne aussi et le jour viendra où eux aussi devront s’incliner devant lui :
Phi 2:10-11 …afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la
terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est
Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. 20
Tout comme la mort de Jésus peut nous conduire à des expériences pratiques dans notre vie,
sa résurrection, son ascension et son élévation le peuvent également :
Phi 3:10 Ainsi je connaîtrai Christ, et la puissance de sa résurrection, et la 25
communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa
mort pour parvenir…
Eph 2:6 …il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans
les lieux célestes, en Jésus-Christ… 30
Il convient de terminer ce chapitre en renvoyant le lecteur à une lecture du passage de Rom
8:31-39 qui résume fort bien les conséquences à la fois de la mort, de la résurrection et de
l’élévation de Jésus-Christ pour notre vie !
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VII. L’appropriation du salut
L’action du Saint-Esprit est indispensable au salut de l’homme, car c’est lui qui appelle
l’homme au Christ (Héb 3:7), qui le convainc du péché (Jn 16:8-9), qui opère en lui la
nouvelle naissance en le régénérant (cf. Jn 3:3ss; 6:63; Tit 3:5), qui le baptise (Act 1:5), qui
fait de lui un membre du corps du Christ (1Co 12:13), l’adopte et le scelle (Rom 8:16; 2Co 5
1:22) et lui donne la force nécessaire pour vivre dans la sanctification (Rom 8:3-14). Mais
nous ne pouvons pas aborder tous ces sujets ici ; nous les traitons dans notre brochure sur la
“Pneumatologie”. Nous signalons néanmoins que c’est le Saint-Esprit qui opère ces diverses
actions dans le cœur de l’homme.
10
Dans les chapitres précédents, nous nous sommes occupés de la personne et de l’œuvre de
Jésus-Christ, autrement dit du Sauveur et du salut. Dans ce chapitre, nous parlerons de
l’appropriation du salut par l’homme; il sera donc question des sauvés.
On pourrait dire que c’est le côté subjectif du salut qui commence par la conversion. 15
Toutefois, avant d’aborder le sujet de la conversion, il nous faut encore parler de l’appel et de
l’élection.
A. L’appel et l’élection
À la fin de notre brochure, nous ajouterons un excursus sur les différentes positions
concernant l’élection, la prédestination, le libre arbitre et l’assurance du salut ou la 20
persévérance finale des saints. Nous y présenterons toutes les positions en commençant par le
Supralapsarisme (c’est-à-dire la double prédestination, aussi appelée le Calvinisme rigide) et
en terminant par l’autre extrême, à savoir le Pélagianisme qui nie, entre autres, le péché
originel. Avec la majorité des commentateurs, nous suggérons l’ordre suivant des soi-disant
décrets de Dieu de toute éternité: 1. création de l’homme ; 2. permission de la chute ; 3. plan 25
rédempteur en et par Christ ; 4. l’élection de certains ; 5. l’effusion du Saint-Esprit sur les
élus. Mais l’interrogation suivante s’impose tout naturellement : comment faut-il définir ou
comprendre « l’élection » ? Thiessen introduit ce débat par la question suivante :
L’élection est-elle l’acte souverain de Dieu par lequel il choisit certaines
personnes pour le salut, exclusivement sur la base de la grâce souveraine, sans 30
tenir compte des mérites ou des actes de l’individu, ou est-ce l’acte souverain
de Dieu par lequel il choisit ceux qui, selon sa prescience, allaient répondre à
sa gracieuse invitation? Quelle est la bonne définition de l’élection?29
D’abord, que signifie « élection » ? Ce mot est dérivé du mot latin « electio » qui à son tour
est dérivé de l’adjectif grec evklekto,j (eklektós = élu). Thiessen propose la définition suivante 35
pour l’élection dans le contexte de la Théologie : « Dans son aspect rédempteur, l’élection
29
Henry C. Thiessen, op. cit., p. 288-289.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 80
signifie cet acte souverain de Dieu par lequel il choisit, par sa grâce, en Jésus-Christ, pour le
salut, tous ceux qu’il a connus d’avance. »30
Mais alors une nouvelle question surgit : quelle est la relation entre la « préconnaissance » et
la « prédestination » divines d’un côté et l’élection de l’autre ? Les interprètes s’accordent 5
pour dire que l’élection est basée sur la prescience de Dieu. Mais les opinions divergent
quant au sens de la prescience. Thiessen résume les deux interprétations de la « prescience
divine » comme suit :
Est-ce simplement une préconnaissance ou une prévision, ou est-elle liée plus
étroitement à un choix véritable? Dans sa prescience, Dieu a-t-il perçu ce que 10
chaque homme ferait en réponse à son appel et l’a-t-il ensuite élu pour le salut
selon cette connaissance? Ou la prescience signifie-t-elle que Dieu, dans
l’éternité passée, a regardé certains avec faveur et les a ensuite élus au salut?31
Nous nous proposons de résumer d’abord brièvement les deux positions. Ensuite, nous
essayerons d’analyser de plus près ladite « prescience divine » et expliquerons pourquoi nous 15
préférons la deuxième approche. Nous recommandons d’ailleurs la lecture de la présentation
(assez détaillée) des deux positions et des arguments en faveur de chacune d’elles par
Thiessen.32
1. L’élection est basée sur le choix inconditionnel et souverain de Dieu 20
Cette position considère l’élection comme un acte souverain de Dieu par lequel il choisit
certains hommes (pécheurs) pour qu’ils bénéficient de son immense grâce rédemptrice. Selon
cette approche, la prescience n’est pas simplement une préconnaissance ; elle est plutôt liée au
choix. Que Dieu ait connu d’avance signifie – selon cette conception – qu’il a choisi.
« Préconnaître » est identique à « choisir ». Ceux qui préfèrent cette approche se réclament du 25
fait que dans la Bible le terme « connaître » (surtout le verbe hébreu yāda‛ [[d:y"]) comporte
souvent l’idée de « connaître avec prédilection » ou « connaître avec appréciation ». Les
adhérents de cette interprétation évoquent surtout des passages tels que Act 13:48; Rom
9:11ss; Eph 1:4-5.11.
2. L’élection est basée sur la prescience divine du choix 30
de l’homme
Selon cette position, Dieu, dans sa prescience (et son omniscience), a connu d’avance tous
ceux qui allaient répondre favorablement à son appel d’accepter l’offre de salut en Jésus-
Christ et les a ainsi élus pour le salut. En d’autres mots, Dieu savait d’avance (de toute
éternité) qui croirait en Christ et l’accepterait. Ainsi il les a aussi élus de toute éternité en 35
Christ. Par conséquent, ceux qui préfèrent cette approche interprètent Eph 1:4 de la manière
suivante : « Ceux dont Dieu savait d’avance qu’ils croiraient, il les a aussi élus en Christ
avant la fondation du monde… » Thiessen dit ceci :
30
Ibid., p. 289. 31
Henry C. Thiessen, op. cit., p. 289. 32
Ibid., pp. 290-297.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 81
C’est-à-dire que l’élection est cet acte souverain de Dieu par lequel il a choisi
en Christ pour le salut tous ceux qui, selon ce qu’il savait d’avance, allaient
l’accepter. Bien qu’il ne nous soit dit nulle part ce qui, dans la prescience de
Dieu, détermine son choix, les enseignements répétés des Écritures, selon
lesquels l’homme est responsable d’accepter ou de rejeter le salut, suggère que 5
c’est la réponse de l’homme à la révélation que Dieu donne de lui-même qui
est la base de son élection. Les élus sont ceux qui, comme Dieu l’a prévu,
répondront personnellement à l’Évangile.33
Ceci nous conduit donc à nous pencher sur la question du sens de la « prescience divine »
dans ce contexte. 10
3. L’élection et la prescience divine
Un passage-clé dans cette question est sans doute
Rom 8:29-30 Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être
semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né de 15
plusieurs frères. Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et
ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les
a aussi glorifiés.
À ce sujet, nous renvoyons le lecteur également à notre brochure sur « l’Épître aux Romains » 20
dont nous reproduisons ici une partie de notre commentaire sur ce passage qui indique que
l'élection est basée sur la prescience divine (voir également 1Pi 1:2). Mais encore, de quelle
prescience s'agit-il ? Comment faut-il comprendre l’énoncé de Paul : « Ceux qu'il a connus
d'avance, il les a aussi prédestinés… » ? Bénétreau introduit ce débat comme suit :
Le premier énoncé [il se réfère au v. 28], qui a pour but de clarifier la notion 25
de prothésis, projet, dessein, a servi d'argument, dans des sens opposés, pour
l'immense et séculaire débat autour de la notion de prédestination : quel
rapport entre pré-connaissance et pré-destination ? Ceux qui craignent que
l'être humain soit écrasé par la souveraineté divine insistent sur une
prédestination informée par une préconnaissance, et ceux qui redoutent que la 30
liberté et l'autorité divines ne reçoivent pas le respect qui leur sont dûs [sic]
sont attachés à la primauté de la prédestination, ajoutant que c'est la seule
façon de préserver l'absolue gratuité du salut.34
De quelle prescience s'agit-il ? Est-ce simplement une préconnaissance dans le sens d'une
prévision, ou est-elle liée plus étroitement à un choix véritable, donc dans le sens d'une 35
prédilection ? Dans sa prescience, Dieu a-t-il perçu ce que chaque homme ferait en réponse à
son appel et l'a-t-il ensuite élu pour le salut selon cette connaissance ? Ou alors la prescience
signifie-t-elle que Dieu, dans l'éternité passée, a regardé certains avec faveur et les a ensuite
élus au salut ?35
En effet, les adeptes des deux positions opposées avancent des arguments
linguistiques et bibliques pour fonder leur position. Un bon nombre d'exégètes qui interprètent 40
le verbe préconnaître (proginw,skw [proginōskō]) dans le sens de prédilection ou prédestiner,
33
Henry C. Thiessen, op. cit., 290. 34
Samuel Bénétreau, L'EPITRE DE PAUL AUX ROMAINS, 2ème
éd. (Vaux-sur-Seine, France : ÉDIFAC,
Éditions de la Faculté Libre de Théologie Évangélique, 2002), 1: p. 243. 35
Voir cette définition ou explication chez Henry C. Thiessen, op. cit., p. 289.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 82
évoquent, comme nous l’avons déjà dit plus haut, un parallèle avec l'emploi du verbe hébreu
yāda‛ ([d:y") dans l'A. T. En effet, à part la signification première de connaître, savoir ou faire
connaissance, ce verbe peut avoir le sens de choisir. C'est aussi le choix du NCB :
Ainsi « préconnaître » quelqu'un, c'est entrer en communion avec lui en vue de
lui communiquer une faveur spéciale. Ici « prédestiner », c'est décider que 5
cette faveur prendra la forme de l'adoption en Christ. Selon l'emploi biblique
du verbe « connaître » (cf. Ps. 1. 6 ; 144. 3 ; Os. 13. 5 ; Am. 3. 2 ; Mt. 7. 23 ;
Jn. 10. 27 ; 1 Co. 8. 3 ; Ga. 4. 9), « connaître d'avance » suppose que la faveur
ou la grâce divine est [sic] le point de départ éternel de toutes les autres
expériences du salut ; cette interprétation s'accorde avec l'ensemble de la 10
théologie paulinienne.36
Étant donné que le verbe hébreu yāda‛ dans l’A. T. peut avoir plusieurs sens, cette application
synonymique aussi pour l'interprétation du verbe grec proginw,skw (proginōskō) dans le N.T.
nous semble être discutable, sinon assez douteuse. En effet, Godet affirme justement le
contraire : 15
Non seulement ce sens est arbitraire, puisqu'il est sans exemple dans le N. T.,
et que même dans le grec profane le mot ginw,skein, connaître, n'a le sens de
décider que lorsqu'il s'applique à une chose, comme lorsque nous disons :
connaître d'une cause, et jamais quand il s'agit d'une personne. Il faudrait dans
ce cas nécessairement ginw,skein peri,, décider touchant (la personne).37
20
Il y a une autre raison qui nous fait douter s'il convient de donner au verbe préconnaître dans
ce passage le sens de choisir ou élire. Godet continue son argumentation comme suit :
Mais ce qui s'oppose plus décidément encore à ce sens, c'est ce qui suit : il les
a aussi prédestinés ; car les deux verbes auraient dans ce cas-là un sens
identique et ne pourraient être liés par la particule de gradation kai,, aussi, 25
surtout en face du v. 30, où les degrés successifs de l'action divine sont
strictement distingués et gradués.38
Nous avons aussi tendance à croire qu'il ne convient pas de donner au premier verbe
préconnaître quasiment le même sens qu’au deuxième, prédestiner. 30
Bénétreau interprète le préconnaître aussi dans le sens de la prédestination. Mais il préfère
argumenter à partir du contexte de l'épître. Voici ce qu'il dit :
Il est nécessaire de situer l'enjeu et d'essayer de déterminer l'apport spécifique
de notre passage. Pour nous, il ne fait aucun doute, à la lumière des chapitres
9-11 de l'épître, pour ne pas parler d'autres textes plus restreints, que l'apôtre 35
est attaché à une forte doctrine de la prédestination, exaltant la totale
36
F. Davidson et Ralph P. Martin. 'Romains' in Nouveau Commentaire Biblique, sous dir. D. Guthrie et al. Trad.
de l'anglais New Bible Commentary revised (Londres : Inter-Varsity Press, 1970. Saint-Légier, Suisse : Editions
Emmaüs, 1978), p. 1079. Comparer la TOB : « Conformément au sens du mot en hébreu, il s'agit d'une élection
dans l'amour (cf. Gn 18,19). » 37
Frédéric Godet, Commentaire sur l’Épître aux Romains (Paris : Sandoz & Fischbacher ; Genève : Desrogis,
Neuchâtel : J. Sandoz, 1880), II : p. 212. 38
Ibid.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 83
souveraineté de Dieu, la priorité de ses initiatives, et proclamant la parfaite
gratuité de son salut, indépendamment des œuvres.39
En effet, cet argument est d'un poids considérable. Ce n'est pas pour rien qu'on parle des
chapitres 9–11 de l'épître aux Romains comme de la forteresse des Calvinistes, c'est-à-dire
des adhérents de la prédestination de type déterministe. Toutefois, un bon nombre d'exégètes 5
pensent que les énoncés en question ne nécessitent pas a priori une interprétation déterministe.
Godet propose l'explication suivante :
Le sens auquel nous devons donc nous arrêter me paraît être celui-ci : ceux sur
lesquels son regard s'est fixé de toute éternité avec amour ; qu'il a
éternellement contemplés et discernés comme siens. En quelle qualité Dieu les 10
a-t-il ainsi préconnus? Evidemment ce n'est pas comme devant exister un jour.
Car la préconnaissance se rapporterait dans ce cas à tous les hommes, et
l'apôtre ne dirait pas : « ceux qu'il a préconnus. » Ce n'est pas non plus comme
futurs sauvés et glorifiés qu'il les a préconnus ; car c'est là l'objet du décret de
prédestination dont va parler l'apôtre ; et cet objet ne peut être en même temps 15
celui de la préconnaissance. Il ne reste qu'une réponse : préconnus comme
devant accomplir la condition du salut, la foi; ainsi : préconnus comme siens
par la foi. C'est là le sens auquel ont été conduits une foule d'interprètes, saint
Augustin lui-même dans les premiers temps, puis les interprètes luthériens . . .
L'acte de connaître, tout comme celui de voir, suppose un objet perçu par la 20
personne qui connaît ou qui voit. Ce n'est pas l'acte de voir, de connaître qui
crée cet objet ; c'est cet objet, au contraire, qui détermine l'acte du connaître ou
du voir. Et il en est de même de la prévision ou de la préconnaissance divine ;
car pour Dieu, qui vit au-dessus du temps, prévoir c'est voir ; connaître ce qui
sera, c'est connaître ce qui pour lui est déjà. C'est donc la foi du croyant qui, 25
comme fait futur, mais existant à ses yeux, détermine sa préconnaissance.
Cette foi n'existe pas parce que Dieu la voit ; il la voit, au contraire, parce
qu'elle existera, à un moment donné, dans le temps. Nous arrivons ainsi à la
pensée de l'apôtre : ceux que Dieu a connus d'avance comme devant croire,
dont il a contemplé éternellement la foi, ceux-là, il les a désignés, prédestinés 30
(prow,risen) comme les objets d'un décret magnifique, à savoir qu'il ne les
abandonnera point jusqu'à ce qu'il les ait conduits à la parfaite ressemblance de
son propre Fils.40
Sont donc prédestinés tous ceux dont Dieu savait depuis toute éternité qu'ils croiraient. Il
s'agirait donc de la préconnaissance divine de la foi du croyant en Jésus-Christ qui est le seul 35
moyen pour obtenir la justice qui compte devant Dieu. Il nous semble d'ailleurs que cette
interprétation s'accorde avec le thème central de l'épître aux Romains (la justification par la
foi). Voir aussi Archer qui, en parlant de Rom 9 (en particulier du v. 17), dit ceci :
D’après ces versets, Dieu a choisi Ses élus de toute éternité, « avant la
fondation du monde » (Eph. 1:4). Cela veut dire qu’Il n’avait pas besoin 40
d’attendre et de voir, car Lui, qui connaît toutes choses depuis le
39
Samuel Bénétreau, op. cit., 1: pp. 243-244. 40
Frédéric Godet, Commentaire sur l’Épître aux Romains, II : pp. 213-214.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 84
commencement jusqu’à la fin, sait quelle réponse chaque homme donnera à
l’appel du Christ.41
Bref, l'élection se baserait donc sur la prescience de la foi. C'est vers cette position que nous
penchons également.
5
La préconnaissance précède donc la prédestination, la dernière n'est que le résultat de la
première action. Le contenu du décret divin de la prédestination est la réalisation de l'image
du Fils dans la vie de tous les croyants (préconnus comme ayant la foi). Christ est l'Élu par
excellence (cf. Esa 42:1; Luc 9:35). Les croyants, ses frères, sont « élus en lui » (cf. Eph 1:4-
6). 10
Dans la perspective divine, cette prédestination (comme aussi l’élection) pourrait être illustrée
comme suit :
15
Préconnus prédestinés appelés justifiés glorifiés (comme ayant la foi)
20
Nous penchons, par conséquent (comme Thiessen d’ailleurs aussi), plutôt vers cette deuxième
approche d’interpréter l’élection divine. Nous renvoyons à la controverse « Universalisme
hypothétique » versus « expiation définie » abordée plus haut sous le chapitre « La
signification de la mort de Jésus-Christ » (le sous-chapitre « Les effets/conséquences de la
mort de Jésus-Christ ») et nous nous contentons de rappeler quelques paroles de Jésus qui 25
pourraient appuyer cette interprétation :
Mat 22:14 Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.
Avec de nombreux commentateurs, nous sommes enclins à interpréter cette parole de Jésus 30
dans le sens suivant : Dieu veut que tous les hommes soient sauvés (cf. 1Ti 2:3-4; 2Pi 3:9) ; il
les appelle par le Saint-Esprit (Héb 3:7-8) à venir à Jésus-Christ, son Fils, qui est mort pour
tous les hommes (cf. 1Jn 2:1-2). Mais tout comme son sacrifice n’est efficace que pour ceux
qui l’acceptent, de même ne sont élus que ceux qui viennent au Christ : beaucoup sont
appelés, mais sont élus seulement ceux qui répondent favorablement à l’appel du Saint-Esprit. 35
Les paroles suivantes de Jésus attestent ce fait :
Jn 6:44 Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l'attire ; et je le
ressusciterai au dernier jour. 40
Cette parole de Jésus pourrait faire croire que Dieu ne veut pas élire au salut tous les hommes.
Il en choisit seulement quelques-uns selon son bon plaisir. Mais voilà comment Jésus
s’exprime ailleurs :
45
41
Gleason L. Archer, Encyclopedia of BIBLE DIFFICULTIES (Grand Rapids: Zondervan Publishing House,
1982), p. 394. Le texte en anglais : « According to these verses God has chosen His redeemed from all eternity,
“before the foundation of the world” (Eph. 1:4). This means that He did not have to wait and see; for He who
knows all things from beginning to end, knows what each man's response will be to the call of Christ. »
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 85
Jn 12:32 Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à
moi.
Le Seigneur attire tous les hommes à lui… mais ne seront sauvés que ceux qui viennent à lui
et l’acceptent (cf. Jn 1:12) ! 5
B. La conversion
Dans l’Ancien Testament, il est plus de 1000 fois question de la conversion. La conversion, se
convertir s’exprime en hébreu surtout par le verbe « choūb » (bWv) dont le sens premier est
« revenir en arrière » :
10
Esa 31:6 …Fils d'Israël, revenez (WbWv [choūboū]) à celui de qui vous vous êtes si
profondément détournés !
Dans le grec du Nouveau Testament, la conversion s’exprime par le substantif « meta,noia »
(metánoia) qui peut être traduit par changement d’avis, changement d’attitude, conversion ou 15
repentance ; ou par le verbe metanoe,w (metanoéō) qui peut avoir les sens suivants : changer
d’attitude, changer d’avis, se convertir, se repentir ou regretter.
Mat 3:2 …Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché !
20
Mat 3:8 Produisez donc du fruit digne de la repentance !
En grec, les mots « conversion » et « se convertir » peuvent également être exprimés par une
racine qui serait le pendant du verbe hébreu « choūb » : le substantif evpistrofh, (epistrophē) :
25
Act 15:3 Après avoir été accompagnés par l'Église, ils poursuivirent leur route à
travers la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des païens,
et ils causèrent une grande joie à tous les frères.
Ces termes trouvent aussi leur expression dans le verbe evpistre,fw (epistréphō) qui peut avoir, 30
selon le contexte, les significations suivantes : diriger vers, se tourner vers, retourner,
revenir, se retourner, se convertir. Nous trouvons le sens « se convertir » dans :
1Th 1:9 Car on raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous,
et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles 35
pour servir le Dieu vivant et vrai…
Par « conversion » ou « se convertir », nous entendons donc l’action qui consiste à se
détourner (de quelque chose ou de quelqu’un, par exemple d’un faux dieu) pour se tourner
vers (le vrai) Dieu. 40
Le terme « conversion » trouve son essence dans la repentance et la foi.
Héb 6:1-2 …ne posant pas de nouveau le fondement de la repentance (meta,noia
[metánoia]) des œuvres mortes et de la foi (pi,stij [pístis]) en Dieu… 45
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 86
La conversion ne peut pas être méritée par l’homme. En effet, il ne peut pas se convertir
quand il le veut. Il s’agit d’un don gratuit de la grâce de Dieu que l’homme peut accepter ou
refuser :
Jn 6:44 Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et je le 5
ressusciterai au dernier jour.
Jér 31:18 Fais-moi revenir, et je reviendrai (en hébreu : hb'Wvêa'w> ynIbEåyvih] [hachībēnī
we’āchūbā
h]) car tu es l'Éternel, mon Dieu.
10
Héb 3:7-8 C'est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd'hui, si vous
entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte,
au jour de la tentation dans le désert…
Toutefois, ce passage d’Héb 3:7-8 suggère bien que l’homme a la possibilité (ou la liberté) de 15
résister à l’appel de Dieu à la repentance. Comme déjà mentionné, le Calvinisme, en
prétendant que la grâce de Dieu est irrésistible, affirme pourtant le contraire. Nous y
reviendrons plus loin, mais renvoyons déjà maintenant à des passages tels que Mat 23:37 (cf.
Luc 13:34) et Luc 7:30 qui révèlent bel et bien la faiblesse de la position calviniste.
20
On peut se demander quel est « l’ordre logique dans l’expérience du salut ? » Voici comment
Thiessen répond à cette question :
Bien entendu, il n’y a pas d’ordre chronologique; la conversion, la
justification, la régénération, l’union avec Christ et l’adoption ont toutes lieu
en même temps. Seule la sanctification est à la fois un acte et un processus. 25
Mais il y a cependant une suite logique . . . . Il en est ainsi parce que les
Écritures appellent l’homme à se tourner vers Dieu . . . . La conversion
consiste justement à se tourner vers Dieu et elle représente la réponse de
l’homme à l’appel de Dieu. Elle comporte deux éléments: la repentance et la
foi. La Bible ne demande jamais à l’homme de se justifier lui-même, de se 30
régénérer lui-même ou de s’adopter lui-même: Dieu seul peut faire ces choses.
Mais l’homme, parce que Dieu l’en rend capable, peut se tourner vers Dieu.
L’Église de Jérusalem a reconnu ce qui suit: “Dieu a donc accordé la
repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie” (Ac. 11.18; voir 2 Ti.
2.25). Il semble clair que la repentance et la foi conduisent à la justification, et 35
la justification conduit à la vie, et non l’inverse (Ro. 5.17s.).42
Nous nous rangeons derrière cette explication de Thiessen et parlerons, par conséquent,
d’abord de la conversion qui comporte les deux éléments suivants : la repentance et la foi.
1. La repentance
La repentance est souvent confondue avec la pénitence. Or, la Bible enseigne clairement qu’il 40
est impossible à l’homme de s’acquitter lui-même de son péché, de sa culpabilité. En fait,
toute tentative humaine de s’acquitter de ses péchés par ses propres forces (ou œuvres),
42
Henry C. Thiessen, Guide de Doctrine Biblique: Fondement d'une vie nouvelle. Révisé par Vernon D.
Doerksen. Traduit de l'américain par Marc Routhier. 2ème
édition (Marne-la-Vallée, France: Éditions Farel;
Lennoxville, Québec: Éditions Béthel, 1995), p. 300.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 87
revient à injurier Dieu. C’est comme si l’on prétend ne pas avoir besoin de la grâce et du
pardon de Dieu, rendus possibles par l’œuvre substitutionnelle et rédemptrice de Jésus-Christ.
a.) Définition : Que comprenons-nous par « repentance » ?
Dans Le Petit Robert, nous trouvons la définition suivante : « Souvenir douloureux, regret de
ses fautes, de ses péchés. » Ce mot est dérivé du latin : « re » et « paenitentia » qui peut être 5
traduit par regret. Le préfixe « re » implique bien l’idée de « revenir en arrière », c’est-à-dire
le regret d’avoir mal agi. Quelqu’un qui se repent exprime donc son regret d’avoir commis
une faute (quelconque). Nous rappelons le verbe grec metanoe,w (metanoéō) qui peut avoir les
sens suivants : se repentir, changer d’avis, changer d’attitude, reconnaître sa faute, se
détourner de sa voie, se détourner du péché ou changer de voie. 10
b.) L’importance de la repentance
(1) La repentance est indispensable au salut
Ceci ressort clairement des passages suivants, ainsi que de bien d’autres :
Act 2:38 Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-15
Christ, à cause du pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du
Saint-Esprit.
Act 3:19 Repentez-vous43
et convertissez-vous,44
pour que vos péchés soient
effacés… 20
Comparons ces textes avec
Pro 28:13 Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, mais celui qui les
avoue et les délaisse obtient miséricorde. 25
(2) L’appel à la repentance s’adresse à tous les hommes
Act 17:30 …Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant
à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils ont à se repentir (metanoei/n [metanoeîn]).
30
2Pi 3:9 Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse,
comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne
voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la
repentance (eivj meta,noian [eis metánoian] = à/vers la repentance).
(3) Tous les prophètes ont appelé à la repentance 35
Précisons toutefois que les prophètes ne se sont pas tous exprimés de la même manière.
43
L’impératif aoriste metanoh,sate [metanoēsate]. 44
L’impératif aoriste evpistre,yate [epistrépsate].
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 88
Jér 8:6 …J'ai fait attention, et j'ai écouté : ils ne parlent pas droitement, il n'y a
personne qui se repente de son iniquité, disant : Qu'ai-je fait ?
Parmi les grands prédicateurs de la repentance dans l’Ancien Testament, on recense surtout 5
Jérémie, Amos et Jonas.
(4) La repentance était un des thèmes centraux de la prédication de Jean-Baptiste et de Jésus-Christ
Jean Baptiste déclare :
10
Mat 3:2 …Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché !
Et Jésus, voir par exemple :
Mat 4:17 Dès lors Jésus commença à prêcher et à dire : Repentez-vous, car le 15
royaume des cieux s'est approché.
(5) Jésus avait ordonné à ses disciples de prêcher la repentance
Cet ordre ne s’adressait pas seulement aux disciples du temps de Jésus, mais il reste valable
encore aujourd’hui pour tout serviteur du Seigneur !
20
Mar 6:12 …Et étant partis, ils prêchèrent qu'on se repentît.
Luc 24:47 …et que la repentance en vue du pardon des péchés45
soit prêchée en
son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
25
Les disciples de Jésus obéissaient en prêchant la repentance :
Act 2:38 Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-
Christ, à cause du pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du
Saint-Esprit. 30
Act 3:19 Repentez-vous46
et convertissez-vous,47
pour que vos péchés soient
effacés…
Act 20:21 …insistant et auprès des Juifs et auprès des Grecs sur la repentance 35
envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ.
(6) La repentance suscite de la joie dans le ciel
Les anges se réjouissent quand un homme se repent :
45
En grec: khrucqh/nai . . . meta,noian eivj a;fesin a`martiw/n.… 46
L’impératif aoriste metanoh,sate [metanoēsate]. 47
L’impératif aoriste evpistre,yate [epistrépsate].
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Luc 15:7 De même, je vous le dis il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul
pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont
pas besoin de repentance.
Luc 15:10 De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour 5
un seul pécheur qui se repent.
c.) La manière de la repentance
L’homme qui se voit dans la lumière de Dieu, et qui la laisse entrer en lui, se repentira en
fonction de sa personnalité, à savoir avec son intelligence, ses sentiments et sa volonté :
(1) L’intelligence 10
Le pécheur reconnaît :
son péché
sa culpabilité devant Dieu et les hommes
son état de perdition 15
la nécessité d’être né de nouveau
Comparer à ce sujet la parabole du fils prodigue qui reconnaît toute sa faute et qui retourne
chez son père.
20
Suggestion : Il y a plusieurs sortes de « connaissance de péché » :
1. La méthode psychanalytique : Cette méthode est fréquemment appliquée dans le
monde occidental. Mais elle est insuffisante en soi, car elle mène trop souvent
seulement au refoulement du péché au lieu de conduire le pécheur à la confession et à 25
la réparation de sa faute.
2. La méthode pharisienne : Quand on se compare à l’autre, on est porté à dénoncer le
péché de celui-ci au lieu de reconnaître ses propres fautes. Cette méthode ne convient
pas non plus, car elle favorise la justice pharisienne et n’encourage pas le pécheur à
reconnaître son état. 30
3. La conviction par le Saint-Esprit (cf. Jn 16:8) : L’homme naturel tend à
l’autojustification ; cette attitude ne peut être surmontée que par l’action du Saint-
Esprit (cf. Héb 3:7-8).
(2) Le sentiment
L’homme qui reconnaît son péché fait l’expérience d’une contrition qui, à son tour, le conduit 35
à la repentance :
Mat 21:29 Et lui, répondant, dit : Je ne veux pas ; mais après, ayant du remords, il
y alla.
40
Un excellent exemple nous est fourni par la réaction de certains auditeurs qui ont été touchés
par le discours de l’apôtre Pierre à la Pentecôte :
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Act 2:38 …Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché,
et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-
nous? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit
baptisé au nom de Jésus-Christ, à cause du pardon de vos péchés ; et
vous recevrez le don du Saint-Esprit. 5
Comparons cette réaction avec celle des croyants de l’Église de Corinthe qui ont été touchés
suite aux reproches que l’apôtre Paul leur a adressés :
2Co 7:9 …je m'en réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été 10
attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance,
car vous avez été attristés selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part
aucun dommage.
Quand notre intelligence et nos sentiments sont touchés dans un mouvement d’une réelle 15
repentance, même notre corps peut en être affecté. L’expérience de David, convaincu de son
péché avec Bathshéba, en est une illustration parlante :
Psa 32:3-4 Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la
journée, car nuit et jour ta main s'appesantissait sur moi, ma vigueur 20
n'était plus que sécheresse, comme celle de l'été.
Psa 38:19 Car je reconnais mon iniquité, je suis dans la crainte à cause de mon
péché.
(3) La volonté 25
La vraie repentance est liée à un acte de volonté de la personne touchée par l’Esprit de Dieu.
Le point culminant de la repentance suivie de la conversion est le résultat d’un acte de
volonté. Sans repentance, il n’y a pas de détournement du péché, de la vieille nature. Une
consécration entière à Dieu doit passer par une repentance authentique. Cette repentance est
caractérisée par : 30
(a) La confession du péché
Voici trois passages pour souligner cette vérité importante :
Psa 38:19 …je reconnais mon iniquité…
35
Luc 15:21 Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne
d'être appelé ton fils.
1Jn 1:9 Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les
pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. 40
(b) Le détournement du péché
Esa 55:7 Que le méchant abandonne sa voie et l'homme d'iniquité ses pensées ;
qu'il retourne à l'Éternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se
lasse pas de pardonner.
45
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Pro 28:13 Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, mais celui qui les
avoue et les délaisse obtient miséricorde.
(c) Se tourner vers Dieu (ou le retour vers Dieu)
Nous avons cité ci-dessus Esa 55:7 qui exhorte le méchant à abandonner sa voie inique et de
retourner à Dieu : 5
Esa 55:7b Que le méchant abandonne sa voie et l'homme d'iniquité ses pensées ;
qu'il retourne à l'Éternel,48
qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se
lasse pas de pardonner.
10
Act 2:38 ...Repentez-vous, et…
Apo 2:5 Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes
premières œuvres.
15
La repentance se révélera authentique lorsque le pécheur accepte la réparation de sa faute
dans la mesure du possible (cf. Luc 19:8; Lév 5:21-26; Nom 5:6-8).
Luc 3:8 Produisez donc des fruits dignes de la repentance…
d.) Les moyens qui mènent à la repentance 20
Aux yeux de Dieu, la repentance est un don :
Act 5:31 Dieu l'a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à
Israël la repentance et le pardon des péchés.
25
Act 11:18 Après avoir entendu cela, ils se calmèrent, et ils glorifièrent Dieu, en
disant : Dieu a donc accordé [donné] la repentance aussi aux païens,
afin qu'ils aient la vie.
Dans le cœur de l’homme, la repentance est produite par : 30
(1) La Parole de Dieu
Mat 12:41 Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette
génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la
prédication de Jonas ; et voici, il y a ici plus que Jonas.
35
L’exemple de la parabole du pauvre Lazare et de l’homme riche montre que le point décisif
réside dans la réponse de l’homme au témoignage de la Parole de Dieu ; il n’est pas question
d’un impact dû à un miracle ou autre chose :
Luc 16:30-31 Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu'un des morts va vers eux, 40
ils se repentiront. Et Abraham lui dit : S'ils n'écoutent pas Moïse et les
prophètes, ils ne se laisseront pas persuader même si quelqu'un des
morts ressuscitait.
48
En hébreu : hw"hy>-la, bvoÜy"w> (weyāšob el Yāhwe
h).
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L’effet produit par la prédication de l’apôtre Pierre le jour de la Pentecôte à Jérusalem est
certainement l’exemple le plus frappant par rapport à la question que nous étudions :
Act 2:37 Après avoir entendu [ce discours], ils eurent le cœur vivement touché, 5
et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-
nous ?
(2) La bonté de Dieu
Rom 2:4 Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa
longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la 10
repentance ?
2Pi 3:9 Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse,
comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne
voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la 15
repentance.
(3) Le châtiment de Dieu
Dieu ne châtie pas ses enfants pour donner libre cours à sa colère ; non, il les réprimande pour
qu’ils reviennent à lui par la repentance :
20
Héb 12:6.10-11 Car le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de la verge tous
ceux qu'il reconnaît pour ses fils. . . . Nos pères nous châtiaient pour
peu de jours, comme ils le trouvaient bon ; mais Dieu nous châtie pour
notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Il est vrai que tout
châtiment semble d'abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il 25
produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de
justice.
Apo 3:20 Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et
ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. 30
(4) L’exhortation fraternelle et la discipline ecclésiastique
Le but de l’exhortation fraternelle doit être la repentance de l’enfant de Dieu tombé dans le
péché ; elle ne doit en aucun cas conduire à condamner quelqu’un. Bref, elle doit être
constructive et non destructive :
35
Mat 7:5 Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras
comment ôter la paille de l'œil de ton frère.
Retenons l’enseignement essentiel de Jésus concernant l’exercice de la discipline
ecclésiastique au sein de l’Eglise locale (après avoir parlé de l’Église universelle en Mat 40
16:18) :
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Mat 18:15-17 Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute,
tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou
deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de
deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l'Église ; et
s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et 5
un publicain.
2Co 2:6-8 Il suffit pour cet homme du châtiment qui lui a été infligé par le plus
grand nombre, en sorte que vous devez bien plutôt lui pardonner et le
consoler, de peur qu'il ne soit accablé par une tristesse excessive. Je 10
vous exhorte donc à faire acte de charité envers lui…
La discipline ecclésiastique peut être comparée à un traitement prophylactique et ne devrait
pas être confondue avec une séance de tribunal.
(5) Une rencontre particulière avec le Seigneur 15
Au moment où quelqu’un est conduit vers la repentance, il vit une rencontre particulière avec
le Seigneur :
Considérons la repentance expérimentée par différentes personnes :
20
Act 9 La repentance et la conversion de Paul (Saul qui devient Paul)
Job 42:5-6 La repentance du croyant Job : « Mon oreille avait entendu parler de
toi ; mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et
je me repens sur la poussière et sur la cendre. » 25
Zac 12:10 La repentance de la nation Israël : « Et je répandrai sur la maison de
David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de
supplications ; et ils regarderont vers moi, celui qu'ils auront percé, et
ils se lamenteront sur lui, comme on se lamente sur un fils unique, et il 30
y aura de l'amertume pour lui, comme on a de l'amertume pour un
premier-né. » (cf. Apo 1:7 et Rom 11:25-27)
e.) Les différentes manières de se repentir
Dans l’Écriture, on trouve souvent des hommes qui expriment leur repentance de diverses
manières : par des pleurs, le jeûne, le déchirement des vêtements, etc. : 35
1Ro 21:27 Après avoir entendu les paroles d'Élie, Achab déchira ses vêtements, il
mit un sac sur son corps, et il jeûna ; il couchait avec ce sac, et il
marchait lentement.
40
Jon 3:5 Les habitants de Ninive jeûnent : « Les gens de Ninive crurent à Dieu,
ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands
jusqu'aux plus petits. »
Mat 26:75 Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite : Avant que le coq 45
chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.
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Mais attention, ce n’est pas l’acte extérieur qui est important, c’est plutôt la disposition du
cœur :
Joë 2:12-13 Maintenant encore, dit l'Éternel, revenez à moi de tout votre cœur, avec 5
des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations ! Déchirez vos cœurs et
non vos vêtements, et revenez à l'Éternel, votre Dieu ; car il est
compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et il
se repent des maux qu'il envoie.
10
La repentance expérimentée par différentes personnes :
(1) La repentance de l’incrédule
Pour lui, la repentance est le premier pas indispensable pour l’obtention du salut. Revenons à
l’exemple de la conversion de nombreux Juifs à la Pentecôte :
15
Act 2:37-38 Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et
ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-
nous ? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit
baptisé au nom de Jésus-Christ, en vue du pardon de vos péchés ; et
vous recevrez le don du Saint-Esprit. 20
(2) La repentance du croyant
Pour le croyant, la repentance n’est pas seulement un acte unique, c’est aussi une attitude
permanente. Le croyant, qui a commis un péché et qui s’en repent sincèrement, peut
retrouver une bonne relation et communion avec le Seigneur :
25
1Jn 1:9 Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les
pardonner et pour nous purifier de toute iniquité.
(3) La repentance de l’Église (locale)
Dans le passage de 1Co 5:2ss, Paul exhorte l’Église de Corinthe à se repentir à cause du péché
qu’elle tolérait au milieu d’elle. Plusieurs des lettres adressées à des églises en Asie Mineure 30
en Apo 2–3 contiennent des appels à la repentance de la part du Seigneur. Encore aujourd’hui,
les églises sont appelées à se repentir ; en effet, la repentance est la condition sine qua non du
réveil.
(4) La repentance d’Israël
La Bible parle de la repentance d’Israël en tant que nation à la fin des temps, lorsque le Christ 35
reviendra :
Zac 12:10 Et je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de
Jérusalem un esprit de grâce et de supplications ; et ils regarderont
vers moi, celui qu'ils auront percé, et ils se lamenteront sur lui, comme 40
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on se lamente sur un fils unique, et il y aura de l'amertume pour lui,
comme on a de l'amertume pour un premier-né.
Rom 11:25-27 Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous
ne vous regardiez point comme sages : une partie d'Israël est tombée 5
dans l'endurcissement, jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée.
Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit : Le libérateur
viendra de Sion et il détournera de Jacob les impiétés ; et ce sera mon
alliance avec eux, lorsque j'ôterai leurs péchés.
10
Mais aujourd’hui, dans le temps de la grâce, il n’y a pas de différence entre la repentance d’un
Juif et celle d’un païen :
Rom 3:9-10.23 Quoi donc, sommes-nous plus excellents ? Nullement ! Car nous avons
déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l'empire du péché, selon 15
qu'il est écrit : Il n'y a point de juste, pas même un seul ; car tous ont
péché et sont privés de la gloire de Dieu…
(5) La repentance qui ne mène pas au but
La Bible parle aussi d’une fausse repentance :
20
Osé 6:1-2; 7:16 Venez, retournons à l'Éternel, car lui a déchiré, et il nous guérira ; il a
frappé, et il bandera nos plaies. Dans deux jours, il nous fera vivre ; au
troisième jour, il nous mettra debout, et nous vivrons devant sa face . . .
Ils retournent, mais non au Très-Haut ; ils sont comme un arc
trompeur. Leurs princes tomberont par l'épée, à cause de l'insolence de 25
leur langue…
Au lieu d’une repentance authentique, on peut être animé de sentiments plus superficiels ; par
exemple une tristesse suite à une perte quelconque, soit matérielle, soit qu’on ait perdu sa
face, son honneur (donc un problème d’orgueil), comme c’était par exemple le cas de Saül : 30
1Sa 15:30 Saül dit encore : J'ai péché ! Maintenant, je te prie, honore-moi en
présence des anciens de mon peuple et en présence d'Israël ; reviens
avec moi, et j'adorerai l'Éternel, ton Dieu.
35
Il est aussi possible que quelqu’un regrette seulement parce que son péché entraîne des
conséquences douloureuses :
Mat 27:3 Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, fut pris de
remords, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux 40
sacrificateurs et aux anciens…
Mais une telle repentance ne peut en aucun cas nous ramener à Dieu. On ne peut pas faire
valoir la repentance comme un mérite (c.-à-d. une œuvre) devant Dieu.49
45
Suggestion : Voici quelques fausses pratiques de repentance :
49
Les œuvres de la pénitence pratiquées, par exemple, dans certains milieux catholiques, sont anti-bibliques.
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Faire pénitence, auto-mortification, imposition d’ascétisme
Auto-condamnation, auto-culpabilisation
Avoir des remords
Confession des lèvres50
5
Conclusion : La vraie repentance produira toujours la foi. Après s’être repenti, le pécheur
doit se détourner de sa vie de péché et se tourner vers Dieu pour s’engager dans une nouvelle
vie. La repentance n’est jamais l’acte final, c’est plutôt un point de départ (ou de
recommencement) : 10
Act 2:38 Repentez-vous, et…
En plus de la foi, une repentance authentique produira de bonnes œuvres :
15
Jug 10:16 Et ils ôtèrent les dieux étrangers du milieu d'eux, et servirent l'Éternel,
qui fut touché des maux d'Israël.
Apo 2:5 …Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes
premières œuvres… 20
La vraie repentance ne se limite pas à nos péchés, mais aura aussi des conséquences
pour notre caractère.
La vraie repentance est premièrement une attitude et non seulement une action (unique
ou occasionnelle). 25
La vraie repentance est toujours une victoire du Seigneur dans la vie d’un homme et
toute gloire ne revient qu’à lui.
La vraie repentance est l’obéissance à l’ordre de Dieu. Il est important de savoir que la
confession de nos péchés ne fait jamais de nous des gens moins bons.
2. La foi 30
La Parole de Dieu déclare qu’il est impossible de plaire à Dieu sans avoir la foi :
Héb 11:6 Or, sans la foi, il est impossible de lui être agréable ; car il faut que
celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le
rémunérateur de ceux qui le cherchent. 35
a.) Qu’est-ce « la foi » ?
Le passage suivant constitue une définition de ce qu’est « la foi » :
Héb 11:1 Or, la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une
démonstration de celles qu'on ne voit pas. 40
50
Confesser un péché tout en sachant que par la suite on continuera avec le même péché. Nous constatons
malheureusement que dans la pratique du confessionnal de tels abus sont fréquents. Voici un exemple : on se
livre à la débauche pendant le carnaval, puis on confesse son péché devant le confesseur, afin de pouvoir assister
à la messe. Mais par la suite on se livre au même péché tout en pensant que le prêtre pardonnera toujours.
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Le reste du chapitre 11 de l’épître aux Hébreux (qu’on intitule communément « les héros de la
foi ») représente une liste d’hommes et de femmes de Dieu qui ont vécu leur foi et leur
confiance en Dieu. Leurs vies et leurs expériences illustrent parfaitement ce qu’est « la foi ».
Voir aussi les exemples en Mat 8:10 et 15:28 où Jésus apprécie la foi dont ont fait preuve les
personnes en question. Abraham est appelé « le père des croyants » (cf. Jac 2:23), parce qu’il 5
a eu confiance en Dieu sans avoir vu son héritage :
Gen 15:6 Abram eut confiance en l'Éternel, qui le lui imputa à justice.
Ce verset important est cité dans les passages suivants du Nouveau Testament : 10
Rom 4:3 Car que dit l'Écriture ? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à
justice. (Ici en rapport avec la justice et la justification)
Gal 3:6-7 Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice, 15
reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils
d'Abraham. (Ici en rapport avec la foi)
Jac 2:23-26 Ainsi s'accomplit ce que dit l'Écriture : Abraham crut à Dieu, et cela lui
fut imputé à justice ; et il fut appelé ami de Dieu. Vous voyez que 20
l'homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement… (Ici en
rapport avec les œuvres)
Le mot « croire » s’exprime en hébreu par la forme Hiphil de la racine !m;a' (’āman). La même
racine peut, selon le contexte et la forme, aussi avoir les sens suivants : avoir confiance, être 25
assuré, être ferme, etc. L’adjectif !mea' (’āmēn) signifie « vrai » ; employé comme adverbe, ce
même mot signifie « certainement », « ainsi soit-il » ou « amen ». Notre « amen » que nous
prononçons à la fin de nos prières, remonte donc à ladite racine hébraïque et a le sens de
« qu’il soit ainsi ». Il est intéressant de voir que cette racine a simultanément le sens de foi,
confiance, fidélité, fermeté et aussi de vérité. La vérité et la foi vont de pair ! 30
Dans son évangile, l’apôtre Jean appelle Jésus-Christ, le Fils de Dieu, également la Parole (en
grec lo,goj [lógos]). Dans son Apocalypse, l’apôtre lui donne également ce titre (cf. Apo
19:13). En même temps, il l’appelle aussi l’Amen, le Fidèle et Véritable (Apo 3:14; 19:11).
Ces noms correspondent à la racine hébraïque !mea' (’āmēn) : La vérité et la vraie foi sont 35
renfermées dans le Christ, le Véritable, la Parole de Dieu. Et cette Parole, sur laquelle déjà les
croyants de l’Ancienne Alliance se sont appuyés, est devenue chair (cf. Jn 1:1.14).
Ainsi, dans le sens néotestamentaire « croire » signifie : se confier en Jésus-Christ et son
œuvre accomplie. Cet acte de foi est illustré dans le Nouveau Testament, et plus 40
particulièrement dans l’évangile de Jean, par plusieurs images et expressions (voir également
dans l’Apocalypse) :
Recevoir : Jn 1:12
Boire : Jn 4:14 45
Venir : Jn 6:37
Manger : Jn 6:54
Suivre : Jn 8:12
Entrer : Jn 10:9
Ouvrir : Apo 3:20 50
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La foi n’est pas l’acceptation aveugle ou hasardeuse d’une offre vague. La vraie foi se base
sur le fondement le plus sûr, à savoir la Parole de Dieu.
2Ti 1:12 Et c'est à cause de cela que je souffre ces choses ; mais je n'en ai point 5
honte, car je sais en qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'il a la puissance
de garder mon dépôt jusqu'à ce jour-là.
En soi, la vraie foi ne fait rien. Elle n’est pas une œuvre ; elle accepte plutôt. Elle accepte le
salut qui a été accompli par et en Jésus-Christ. Toutefois, la vraie foi ne restera pas inactive 10
(cf. Gal 5:6; Jac 2:22 ; voir plus loin 3.c.).
b.) Comment la foi naît-elle ?
(1) La foi est l’œuvre de Dieu
Jn 6:29 Jésus leur répondit : L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui
qu'il a envoyé. 15
Rom 12:3 Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de vous de n'avoir pas
de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments
modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun.
(2) La foi est l’œuvre du Christ 20
« L’auteur de la foi » est un des titres de Jésus-Christ :
Héb 12:2 …fixant les yeux sur Jésus, le chef [ou l’auteur] et le consommateur de
la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix,
ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu. 25
(3) La foi est le fruit de l’Esprit de Dieu
Gal 5:22 Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la
bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi…
L’incrédulité est un péché ; elle s’oppose à l’action du Saint-Esprit qui veut nous convaincre 30
de notre incrédulité, c’est-à-dire de notre péché (cf. Jn 16:8-9).
(4) La foi est la réponse positive de l’homme au Dieu trinitaire
La foi est la réaction positive de l’homme face à l’action de Dieu. La foi ne peut donc pas être
séparée de la volonté de l’homme. Il est vrai, la foi présuppose une certaine connaissance, car
normalement on ne veut que ce qu’on connaît. Mais si cette connaissance n’est 35
qu’intellectuelle, alors le cœur n’est pas touché. Mais la Parole de Dieu nous informe que
même les démons possèdent ce type de foi :
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Jac 2:19 Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi,
et ils tremblent.
La simple croyance dans le sens de « intellectuellement tenir quelque chose pour un fait » ne
suffit pas. Cette « foi intellectuelle » doit être transformée en « la foi du cœur ». L’expérience 5
de la foi ressemble à celle de la repentance : on doit croire de tout son être, c'est-à-dire avec
son intelligence, ses sentiments et sa volonté. Les démons croient aussi en Dieu (Jac 2:19) ; ils
croient même que Jésus est le Fils de Dieu (cf. Mar 5:6ss), mais ils continuent cependant à
s’opposer à Dieu.
10
En ce qui concerne la foi, il y a un côté divin et un côté humain :
« L’action » de Dieu : par sa Parole (et le Saint-Esprit)
« La réaction » de l’homme : OUI = la foi 15
NON = l’incrédulité
L’incrédulité ne provient pas de l’intelligence, elle émane plutôt du cœur, c’est-à-dire de la
volonté de l’homme :
20
Psa 14:1 …l'insensé dit en son cœur : Il n'y a point de Dieu ! Ils se sont
corrompus, ils ont commis des actions abominables ; il n'en est aucun
qui fasse le bien.
Dieu agit par sa Parole qui est vivante et efficace : 25
Héb 4:12 Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une
épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et
esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du
cœur. 30
La foi ou l’incrédulité, les deux représentent donc la réponse du cœur de l’homme à la Parole
de Dieu :
Rom 10:17 Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la 35
Parole de Christ.
c.) Quels sont les effets de la foi ?
(1) La foi nous fait entrer en possession des biens spirituels qui nous sont promis
Rom 5:2 …à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans 40
laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans
l'espérance de la gloire de Dieu. (→ accès à la grâce)
Gal 3:26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ… (→
l’enfance : membre de la famille de Dieu) 45
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Phi 3:9 …et d'être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi,
mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de
Dieu par la foi. (→ la justice par Christ)
Act 26:18 …afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu'ils passent des ténèbres à la 5
lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu'ils reçoivent, par la
foi en moi, le pardon des péchés et l'héritage avec les sanctifiés. (→ le
pardon des péchés et l’héritage)
Act 15:9 …il n'a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs 10
cœurs par la foi. (→ la purification)
Eph 3:17 …en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi… (→ Christ en
nous)
15
Gal 3:2 Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : Est-ce par les
œuvres de la loi que vous avez reçu l'Esprit, ou par la prédication de la
foi ? (→ la réception du Saint-Esprit)
1Jn 5:4 …car tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde ; et la victoire qui 20
triomphe du monde, c'est notre foi. (→ la victoire sur le monde)
Eph 6:16 …prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous
pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin (→ victoire sur
Satan ; cf. Rom 16:20) 25
Héb 11:33-34 …qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice,
obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la
puissance du feu, échappèrent au tranchant de l'épée, guérirent de
leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées 30
étrangères. (→ victoire dans des dangers et difficultés de tout genre)
Gal 5:6 Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l'incirconcision n'ont de
valeur, mais seulement la foi qui est agissante par l'amour. (→ la foi
agissante par l’amour) 35
1Pi 1:5 …à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le
salut prêt à être révélé dans les derniers temps ! (→ la protection)
Héb 6:12 …en sorte que vous ne vous relâchiez point et que vous imitiez ceux qui, 40
par la foi et la persévérance, héritent des promesses. (→ héritiers des
promesses)
Celui qui croit (une fois de plus, c’est l’Évangile de Jean qui nous fournit des détails) :
45
reçoit le pouvoir d’être appelé enfant de Dieu : Jn 1:12
a la vie éternelle : Jn 3:16
n’est point jugé : Jn 3:18
de lui sortira une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie
éternelle : Jn 4:14 50
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aura la lumière de vie : Jn 8:12
trouve des pâturages : Jn 10:9
(2) La foi mène à l’assurance du salut
Héb 11:1 Or, la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une
démonstration de celles qu'on ne voit pas. 5
Rom 4:21 …et ayant la pleine conviction que ce qu'il promet il peut aussi
l'accomplir.
(3) La foi produit de bonnes œuvres
« …la foi sans les œuvres est morte… » (cf. Jac 2:14-26). Voici le témoignage de Paul à ce 10
propos :
Gal 2:20 J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est
Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la
foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. 15
2Ti 4:7 J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi.
C. La justification
Dieu est saint et juste. L’homme a été créé à son image. Ainsi Dieu veut que l’homme soit
aussi saint et juste. Par le péché, l’homme a perdu sa sainteté et sa justice originelles ; il est 20
devenu pécheur et mérite la condamnation (cf. Rom 6:23). Pour échapper au jugement,
l’homme doit retrouver la justice. Mais comment ? Par ses propres forces, l’homme pécheur
ne peut redevenir juste (cf. Job 25:4). Il n’y a que Dieu qui peut à nouveau le rendre juste.
1. Définition : Que comprenons-nous par « justification » ? 25
La justification est l’acte par lequel le Dieu saint et juste déclare le pécheur repentant juste et
acceptable devant lui. Ceci en vertu de l’œuvre expiatoire du Christ sur la croix. Christ, en
mourant sur la croix, a pris la place du pécheur afin de lui accorder sa justice.51
1Co 1:30 Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, qui par la volonté de 30
Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice, sanctification et
rédemption…
2Co 5:21 Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous,
afin que nous devenions en lui justice de Dieu. 35
51
Comparer Nouveau Dictionnaire Biblique révisé (Saint-Légier, Suisse : Édition Emmaüs, 1992), p. 718.
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2. La justification objective et subjective
Par sa mort expiatoire sur la croix, Jésus offre la justification objective au monde entier (cf.
Rom 5:18). La justification subjective, par contre, se réfère à l’acte de foi du pécheur
repentant qui se confie entièrement au Christ et son œuvre rédemptrice en étant ainsi déclaré
juste par et devant Dieu.52
5
3. Comment l’homme est-il justifié ?
L’Église Catholique Romaine affirme que la justification de l’homme est obtenue par le
pardon des péchés et par la grâce infuse (gratia infusa). Cette dernière le rendrait capable de
s’approprier de nouvelles vertus. Selon l'Église de Rome, la justification peut donc être
obtenue sur base de qualités inhérentes à l’homme. D’après cet enseignement, l’homme peut 10
contribuer par ses efforts ou ses mérites à sa justification. C’est en premier lieu contre ces
fausses conceptions que les réformateurs Luther, Zwingli, Calvin et d’autres ont réagi en se
basant uniquement sur la Parole de Dieu (le fameux « sola scriptura »).
a.) Non par les œuvres de la loi
L’homme ne peut pas être sauvé par ses propres efforts : 15
Rom 3:20 Car personne ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi,
puisque c'est par la loi que vient la connaissance du péché.
Pourquoi ne peut-on pas obtenir la justification par les œuvres ? En fait, il y a deux raisons à 20
cela : (1) À l’exception de Jésus (le Fils de l’homme et de Dieu), aucun homme n’a réussi et
ne réussira à vivre parfaitement selon les prescriptions de la loi :
Rom 3:10.23 Il n'y a pas d'homme juste, pas même un seul . . . . Car tous ont péché et
sont privés de la gloire de Dieu… 25
On objectera peut-être en se référant à l’exemple du jeune homme riche que Jésus a exhorté à
mettre en pratique la loi (de Moïse) en réponse à sa recherche de la vie éternelle (cf. Luc
18:18ss). Mais il est évident que Jésus a répondu de la sorte pour lui faire comprendre
l’impossibilité d’obtenir le salut de cette manière-là. Pourquoi impossible ? (2) Parce que 30
celui qui cherche à être justifié par ses propres œuvres doit mettre en pratique toutes les
ordonnances de la loi :
Gal 3:10 Car tous ceux qui s'attachent aux œuvres de la loi sont sous la
malédiction ; car il est écrit : Maudit est quiconque n'observe pas tout 35
ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le mets pas en pratique.
Une seule transgression suffit déjà pour être coupable envers toute la loi :
Jac 2:10 Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul 40
commandement, devient coupable de tous.
52
Comparer J. Théodore Mueller, La Doctrine Chrétienne : Manuel de Théologie Doctrinale pour Pasteurs,
Instituteurs et Fidèles (Bruxelles : Editions des Missions Luthériennes, 1956), p. 421.
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Impossible aussi parce que : (3) Depuis la chute, l’homme est dépravé, c’est-à-dire par nature
pécheur (cf. Rom 3:10.23; Psa 51:7; Eph 2:1-3). Par conséquent, il est incapable de vivre
entièrement en conformité avec la loi et la volonté de Dieu :
Rom 8:6-7 Et l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'Esprit, 5
c'est la vie et la paix ; car l'affection de la chair est inimitié contre
Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu et qu'elle ne le
peut même pas.
b.) Mais par la foi en Christ et son œuvre rédemptrice
Ce n’est que par la foi en Jésus-Christ que l’homme est justifié : 10
Gal 2:16 Néanmoins, sachant que ce n'est pas par les œuvres de la loi que
l'homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous
avons cru en Jésus-Christ, afin d'être justifiés par la foi en Christ et non
par les œuvres de la loi, parce que personne ne sera justifié par les 15
œuvres de la loi.
D’ailleurs, la « justification par la foi » n’est pas une « innovation néotestamentaire ». Cette
vérité était déjà connue à l’époque vétérotestamentaire. Il en est clairement question pour la
première fois lorsqu’Abram (plus tard Abraham) a mis sa confiance en Dieu : 20
Gen 15:6 Abram eut confiance en l'Éternel, qui le lui imputa à justice.
Paul cite ce passage en Rom 4 (v. 3; cf. Gal 3:6) où il explique et illustre « la justification par
la foi » par le témoignage de deux personnages connus de l’Ancien Testament, à savoir par 25
Abraham et David. Bien entendu, ces hommes de Dieu croyaient que le Sauveur viendrait,
tandis que nous, aujourd’hui, croyons (et savons) qu’il est venu. Mais, comme nous l’avons
déjà dit plus haut, nous sommes tous justifiés et sauvés par la foi en le même Sauveur.
Rom 3:22-26 …justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. 30
Il n'y a point de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la
gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le
moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C'est lui que Dieu a
destiné à être par son sang pour ceux qui croiraient victime
propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis 35
les péchés commis auparavant, au temps de sa patience ; il montre
ainsi sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en
justifiant celui qui a la foi en Jésus.
Paul dit clairement que le sang de Jésus est indispensable pour notre justification ainsi que 40
pour notre salut :
Rom 5:9 À plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son
sang, serons-nous sauvés par lui de la colère.
45
Cette vérité immuable est encore attestée par :
Héb 9:22 Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion
de sang il n'y a pas de pardon.
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Torrey résume bien ce fait important :
Les œuvres n’ont rien à faire avec la justification, excepté de la compromettre,
si nous comptons sur elles. Le sang du Christ nous l’assure, la foi en Christ
nous en rend possesseurs. Nous sommes justifiés, non par nos œuvres, mais 5
par Son œuvre. Justifiés sur la seule et unique base de Son sang, à la seule et
unique condition de notre foi.53
Mais en fait, pourquoi Dieu nous justifie-t-il en nous faisant grâce par le sang de Jésus-
Christ ? Thiessen explique que notre justification a son origine dans le cœur de Dieu :
La justification trouve donc son origine dans le cœur de Dieu. Conscient non 10
seulement de notre manque de justice, mais aussi de notre incapacité à
l’atteindre, il a, dans sa bonté, décidé de pourvoir à une justice pour nous.
C’est sa grâce qui l’a amené à y pourvoir; il n’était nullement obligé de le
faire. Dans sa grâce, il a tenu compte de notre culpabilité et, dans sa
miséricorde, de notre misère.54
15
4. Les effets de la justification
Voici une énumération de quelques effets importants qui sont reliés à la justification :55
La rémission de la peine
20
2Co 5:19 Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même en
n'imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la
parole de la réconciliation.
25
Comparer également Rom 4:7-9.
L’imputation de la justice du Christ
En Christ, le croyant est revêtu d’une justice qui n’est pas la sienne, mais que Christ a obtenue 30
pour lui :
Rom 4:5 …et à celui qui ne fait point d'œuvre, mais qui croit en celui qui justifie
l'impie, sa foi lui est imputée à justice.
35
Le statut d’héritier
En devenant cohéritier avec Christ, le chrétien hérite de la vie éternelle :
53
R. A. Torrey, CE QUE LA BIBLE ENSEIGNE : Une étude complète des grandes doctrines bibliques. Traduit
de l’Américain sous les auspices de la Mission Evangélique Belge (Miami, FL. : Editions VIDA, 1979), p. 318. 54
Henry C. Thiessen, op. cit., p. 311. 55
Comparer à ce sujet Henry C. Thiessen, op. cit., pp. 312-313.
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Rom 8:16-17 L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes
enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi
héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous
souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui.
5
Tit 3:7 …afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans
l'espérance de la vie éternelle.
Délivrance de la condamnation et du jugement à venir
10
L’homme justifié n’est plus sous la condamnation, mais il a la paix avec Dieu :
Rom 8:1 Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en
Jésus-Christ.
15
Rom 5:1 Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre
Seigneur Jésus-Christ…
Une vie juste
20
La justification a aussi des effets sur la vie pratique du croyant. La justification conduira à une
vie juste :
Phi 1:11 …remplis du fruit de justice qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la
louange de Dieu. 25
Christ est juste ; c’est pourquoi ceux qui sont justifiés par lui pratiquent la justice.
1Jn 3:7 Petits enfants, que personne ne vous séduise. Celui qui pratique la
justice est juste, comme lui-même est juste. 30
L’assurance d’être glorifié
Mat 13:43 Alors, les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur
Père. (cf. Dan 12:3) 35
Rom 8:29-30 Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être
semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né de
plusieurs frères. Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et
ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu'il a justifiés, il les 40
a aussi glorifiés.
D. La nouvelle naissance ou la régénération
Le texte le plus connu et qui résume magistralement toute la question est celui de Jn 3:3-16.
Revivification et renouvellement ou régénération voir aussi Jn 6:63; Tit 3:5.
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1. La signification de la nouvelle naissance ou de la régénération
Au moment de la conversion (perspective de l’homme) se réalise (quasi) simultanément la
nouvelle naissance ou régénération (perspective de Dieu). Pour ce qui est de la conversion,
l’homme est actif, mais quant à la nouvelle naissance ou la régénération, l’homme est passif ; 5
c’est-à-dire c’est Dieu qui opère la nouvelle naissance ou la régénération dans le cœur de
l’homme par le Saint-Esprit.
a.) Une vie nouvelle, éternelle et sainte
Le vieil homme (avant la nouvelle naissance) est entièrement pécheur (dépravation totale) :
10
Eph 2:1-3 Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous
marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la
puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la
rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions
autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les 15
volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des
enfants de colère, comme les autres...
Il est vrai, l’homme nouveau reste pécheur ; toutefois, il est né de nouveau :
20
Jn 3:3 Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît
de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.
Jn 3:6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit.
25
Eph 4:24 ...et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une
sainteté que produit la vérité.
2Co 5:17 Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses
anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 30
b.) Une nature divine
Bien que cela puisse choquer… la Parole de Dieu déclare que le vieil homme (qui n’est pas né
de nouveau) est de nature diabolique :
Jn 8:44 Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de 35
votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas
dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le
mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le père du
mensonge.
40
Tandis que l’homme nouveau est né de Dieu :
Jn 1:13 …lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de
la volonté de l'homme, mais de Dieu.
45
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2Pi 1:4 …celles-ci nous assurent de sa part les plus grandes et les plus
précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de
la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par
la convoitise.
c.) Une vie sainte, rendant l’homme capable de vivre dans la 5
sanctification
Le vieil homme ne peut pas se soumettre à la volonté de Dieu ; il n’en est pas capable :
Rom 8:7 …car l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se
soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas. 10
L’homme nouveau vit dans la sanctification ; il en a été rendu capable :
Eze 36:26-27 Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit
nouveau ; j'ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai 15
un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que
vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes
lois.
20
Il est vrai, le chrétien, l’enfant de Dieu, a de grandes possibilités, mais il est aussi vrai qu’il a
de grandes responsabilités :
Rom 6:16 Ne savez-vous pas qu'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour
lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché 25
qui conduit à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice ?
Rom 6:19 Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre
chair. De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves
à l'impureté et à l'iniquité, pour arriver à l'iniquité, ainsi maintenant, 30
livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la
sainteté.
À partir de la nouvelle naissance, l’homme possède deux natures différentes :
Chair l’esprit renouvelé par
le Saint-Esprit
(la vieille nature) (la nouvelle nature)
pécheresse (Rom 7:18-20) sainte : 1Co 1:30
diabolique (Jn 8:44) le EGO CHRIST divine : 2Pi 1:4
incapable (Rom 8:7) (MOI) Gal 2:20 capable : Rom 8:6-7
la mort, la condam- la vie éternelle
nation éternelle
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2. La nécessité de la nouvelle naissance, voire de la régénération
L’Écriture témoigne de la nécessité absolue d’une nouvelle naissance, c'est à dire de la
régénération :
5
Jn 3:3 Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît
de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.
Jn 3:7 …Ne t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau.
10
Gal 6:15 Car ce n'est rien d'être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque
chose, c'est d'être une nouvelle création.
a.) La sainteté de Dieu exige une nouvelle nature
« Sans la sanctification personne ne verra Dieu » (Héb 12:14). Mais vivre une vie sainte est
impossible sans être revêtu d’une nouvelle nature. Pour pouvoir vivre une vie divine (c.-à-d. 15
selon la volonté de Dieu), il nous faut être dotés d’une nature divine. Cela ne veut pas dire
que l’homme en Christ serait, pour ainsi dire, « divinisé ». Sinon cela reviendrait à mal
interpréter 2Pi 1:4. Non, mais par le salut en Christ, c’est-à-dire en passant par la nouvelle
naissance par l’action du Saint-Esprit, l’esprit de l’homme est renouvelé. De la sorte que
l’homme régénéré a la possibilité, par l’assistance du Saint-Esprit, de résister aux mauvais 20
désirs de sa chair (cf. Gal 5:17) et de vivre dans la sainteté, c’est-à-dire selon la volonté de
Dieu (cf. 1Th 4:3).
Dans l’Écriture Sainte, Dieu nous adresse à plusieurs reprises un ordre (direct ou indirect) par
des expressions telles que « il faut que » ; voir par exemple : 2Co 5:10, etc. La nouvelle 25
naissance est aussi un ordre de Dieu :
Jn 3:7 Ne t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau.
Par la naissance physique, je suis né dans ce monde – je deviens citoyen de ce monde. Mais 30
ce n’est que par la nouvelle naissance que j’entre dans le royaume de Dieu, c’est-à-dire que je
deviens citoyen céleste, participant à la vie éternelle (Jn 3:3.5).
Il n’existe pas d’évolution :
35
du minéral à la plante
de la plante à l’animal
de l’animal à l’homme
de l’homme à Dieu
40
Il faut être né de nouveau par l’Esprit de Dieu afin de pouvoir vivre selon la volonté de Dieu.
b.) La nature pécheresse de l’homme exige une nouvelle naissance, voire une régénération
Voici comment l’Écriture Sainte désigne l’homme naturel :
45
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Eph 2:3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois
selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la
chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de
colère, comme les autres...
5
Eph 2:2 …dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde,
selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant
dans les fils de la rébellion.
Luc 16:8 Le maître loua l'économe infidèle de ce qu'il avait agi en homme avisé. 10
Car les enfants de ce siècle sont plus avisés à l'égard de leurs
semblables que ne le sont les enfants de lumière.
Jn 8:44 Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de
votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas 15
dans la vérité, parce qu'il n`y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le
mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le père du
mensonge.
« La chair » est née de la chair (cf. Jn 3:6). Il peut s’agir de la chair impie, « religieuse » ou 20
même soi-disant « pieuse » – mais il s’agira toujours de la chair ! Cela signifie que la chair en
soi (per se) ne peut pas plaire à Dieu.
Contrairement à ce que l’humanisme (depuis Socrate qui parlait de l’étincelle divine
dans l’homme) prétend, il n’y a pas de « bon noyau » dans l’homme (cf. Rom 7:18). 25
Il n’y a pas de « réformation » ou de « restauration » de la chair. La chair reste chair,
elle reste pécheresse. Il faut une transformation totale (Jn 3:3-7; 2Co 5:17). Il ne suffit
pas de nettoyer un tuyau tant que la source est polluée) !
Les bonnes œuvres ne suffisent pas (cf. Jér 2:22; 13:23; Rom 3:9-12.22; Jac 2:10).
Aucune institution (même l’Église) ne peut sauver. Une institution ne peut pas effacer 30
le péché d’un homme (cf. Jn 1:13). C’est pourquoi aussi les soi-disant « sacrements »
n’apportent pas de remède (cf. par exemple 1Pi 3:21).
Toutes les religions éludent le fait de la nature pécheresse de l’homme. Il en va de même de la
psychothérapie moderne ! La Parole de Dieu, elle, requiert une régénération, une nouvelle 35
naissance ! C’est la seule voie qui peut délivrer l’homme de la dépravation totale.
3. Les moyens qui mènent à la nouvelle naissance
Jn 3:4-9 …Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est
vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus
répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et 40
d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la
chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas
que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau…
Voici comment Jésus répond à la question de cet intellectuel : 45
Jn 3:14-16 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le
Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie
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éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie
éternelle.
a.) La volonté de Dieu
Jac 1:18 Il nous a engendrés selon sa volonté, par la Parole de vérité, afin que 5
nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures.
Jn 1:13 …non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme,
mais de Dieu.
10
La nouvelle naissance est le résultat d’un acte créateur de Dieu – il ne s’obtient
ni par héritage
ni par nos propres efforts
ni par l’effort de n’importe quel autre homme (cf. Jn 1:13; Psa 49:7-8) 15
b.) La Parole de Dieu
Jac 1:18 Il nous a engendrés selon sa volonté, par la Parole de vérité, afin que
nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures.
1Pi 1:23 …puisque vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, 20
mais par une semence incorruptible, par la Parole vivante et
permanente de Dieu.
La foi est produite par la Parole de Dieu (ou du Christ) :
25
Rom 10:17 Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la
Parole de Christ.
c.) La mort et la résurrection de Jésus-Christ
Nicodème a demandé à Jésus comment la nouvelle naissance pouvait se faire (cf. Jn 3:9). La
réponse de Jésus se trouve dans les versets 14-16 qui suivent : 30
Jn 3:14-16 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le
Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie
éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie 35
éternelle.
C’est grâce à la mort et à la résurrection de Jésus-Christ que nous pouvons recevoir une
nouvelle vie créée par Dieu.
d.) Par le Saint-Esprit 40
Jn 3:5 Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît
d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
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Tit 3:5 …il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions
faites, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération et le
renouvellement du Saint-Esprit.
e.) La foi – la décision personnelle de l’homme
Si la volonté de Dieu est le moyen pour parvenir à la nouvelle naissance, il est alors 5
nécessaire que l’homme se soumette à cette volonté.
Si la Parole de Dieu est le moyen pour parvenir à la nouvelle naissance, il est, par
conséquent, indispensable que l’homme l’écoute.
Si la mort et la résurrection du Christ sont les moyens pour parvenir à la nouvelle
naissance, il est, par conséquent, indispensable que l’homme reconnaît et accepte ces 10
deux choses.
Si le Saint-Esprit est le moyen qui produit en nous la nouvelle naissance, il est, par
conséquent, indispensable que l’homme lui obéisse. (cf. Act 5:32)
Tout cela est en fait inclus dans ce que nous appelons « la foi » (« le fait de croire »). La foi 15
de l’homme est son acquiescement à l’appel et l’action de Dieu :
Gal 3:26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ…
Quand l’homme croit, Dieu lui « répond » en faisant de lui un enfant de Dieu. 20
4. Les effets de la régénération, de la nouvelle naissance
Les effets de la nouvelle naissance sont, en fait, les signes visibles qui indiquent que la
personne concernée est réellement née de nouveau :
Une vie nouvelle, c’est pourquoi → détournement du péché (cf. Rom 6:2; 1Jn 5:18). 25
Autrement dit une « vie dans la sanctification ». Nous renvoyons à notre brochure
sur la « Pneumatologie » (l’enseignement biblique sur la personne et l’œuvre du Saint-
Esprit), où nous abordons ce sujet plus en détail. Nous traitons le sujet de la
sanctification dans la Pneumatologie parce que la vraie sanctification est le fruit du
Saint-Esprit. 30
L’assurance de la nouvelle vie et une espérance vivante (cf. Rom 5:1-5; 1Pi 1:3-5).
Le désir de vivre en communion avec Dieu.
De bonnes œuvres (Mat 7:16-20; Jac 2:26)
E. L’assurance du salut
Nous distinguons entre : 35
Le fait du salut (le fait historique du salut accompli par Jésus-Christ sur la croix)
La prédication du salut (le salut est offert par la prédication ; cf. Rom 10:13-17)
L’expérience du salut (l’appropriation du salut)
L’assurance du salut (les effets produits par le salut) 40
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1. La base de l’assurance du salut
La base de la vraie assurance du salut est la Parole de Dieu. En effet, l’assurance du salut est
liée (la condition sine qua non) à la foi en l’inspiration de l’Écriture Sainte, car c’est elle qui
dit comment un homme peut recevoir le salut et ainsi être né de nouveau.
5
Jn 20:31 Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le
Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom.
1Jn 5:13 Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie
éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. 10
La Parole de Dieu annonce le salut lié d’une manière indissoluble à Jésus-Christ et son œuvre.
La prédication du salut se base sur la Parole de Dieu (Rom 10:17) et c’est elle qui produit (par
l’action simultanée du Saint-Esprit) la foi du salut en Jésus-Christ dans le cœur de l’homme.
Répétons-le : notre assurance du salut est basée sur la Parole de Dieu. L’assurance du salut ne 15
dépend pas de l’homme. L’assurance du salut peut être comparée à une ancre ; cette dernière
se trouve à l’extérieur du bateau.
Toute assurance du salut qui est basée sur l’homme lui-même (sur son intelligence, ses
sentiments, sa volonté, ses œuvres ou encore sur des expériences particulières) est chancelante 20
et illusoire !
2. La naissance de l’assurance du salut
a.) Par la foi
La Parole de Dieu ne peut être reçue que par la foi. C’est par elle que l’homme peut
expérimenter la nouvelle naissance et recevoir l’assurance du salut. Dans les écrits de l’apôtre 25
Jean, nous trouvons à plusieurs reprises l’énoncé suivant : « Celui qui croit a la vie éternelle »
(cf. Jn 3:16.36; 1Jn 5:13).
b.) Par le Saint-Esprit
C’est par l’action du Saint-Esprit que le salut accompli par Jésus-Christ nous est offert :
30
Jn 16:7-9.13-14 Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m'en
aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur [le Saint-Esprit] ne
viendra pas vers vous ; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai. Et
quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché,
la justice, et le jugement. . . . Quand le consolateur sera venu, l'Esprit 35
de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de
lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera
les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à
moi, et vous l'annoncera.
40
Rom 8:14 Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu.
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Rom 8:16 L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes
enfants de Dieu.
La vraie assurance du salut est l’œuvre du Saint-Esprit dans le cœur du croyant. Toute
« assurance du salut » qui serait basée sur les propres efforts ou œuvres de l’homme est sans 5
valeur. Cette soi-disant assurance risque d’aboutir au légalisme ou même au fanatisme.
c.) Le contenu de l’assurance du salut
Le salut que nous vivons doit correspondre à celui que Jésus-Christ a réellement acquis pour
nous par son œuvre rédemptrice. Nous distinguons entre
10
l’expérience du salut qui se réalise maintenant et
l’expérience du salut qui se réalisera un jour (dans l’avenir).
Jésus a acquis un salut parfait pour nous ainsi que pour la création toute entière (cf. Col 1:19-
20; Héb 10:10.14). On pourrait appeler ce que nous possédons maintenant « la possession du 15
salut par le moyen de la foi » :
Eph 2:8 Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et
cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.
20
Ce que nous posséderons un jour, par contre, pourrait être appelé « l’espérance du salut » :
Rom 8:24 Car c'est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l'espérance qu'on
voit n'est plus espérance : ce qu'on voit, peut-on l'espérer encore ?
25
La vraie assurance du salut comprend à la fois le salut aujourd’hui sur la terre comme aussi
celui que le chrétien goûtera quand il sera réuni avec le Seigneur :
1Jn 3:14 Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que
nous aimons les frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. 30
La vraie assurance du salut comprend tout ce que Jésus a accompli pour nous.
Toute assurance du salut qui est basée sur les propres œuvres ou des activités religieuses
quelconques est fausse, illusoire. 35
d.) Les effets de l’assurance du salut
Le fruit de l’assurance du salut est une vie joyeuse et libérée dans la foi. Quelqu’un qui n’a
pas l’assurance de la vie éternelle, est guetté par la peur et le découragement. Prenons
l'exemple de Luther qui avait peur de Dieu avant qu'il n'ait découvert et compris le message
de l'épître aux Romains. 40
(1) Une nouvelle relation avec Dieu
Héb 10:19 Ainsi donc, frères, nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre
entrée dans le sanctuaire…
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Quiconque est en paix avec Dieu, priera avec joie.
(2) Une nouvelle relation avec autrui
L’assurance du salut produit dans le cœur du croyant la joie et le courage de témoigner et de
servir. Le bien que nous avons expérimenté nous pousse à aller vers les autres pour témoigner
de ce que nous vivons. 5
Act 4:20 …car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et
entendu.
Quiconque a l’assurance d’être sauvé n’aura peur de rien, du moins aussi longtemps qu'il vit 10
dans la communion avec le Seigneur :
Rom 8:38-39 Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les
dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les
puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne 15
pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ
notre Seigneur.
3. La persévérance des saints
« Le chrétien peut-il perdre le salut oui ou non ? » Cette question est une des plus
controversées parmi les évangéliques.56
Nous apprécions l’explication de Thiessen : 20
Bien comprise, cette doctrine est très réconfortante; mais il ne faut pas en
tordre le sens ni mal l’interpréter. La Bible enseigne que tous ceux qui ont, par
la foi, été unis à Christ, justifiés par la grâce de Dieu et régénérés par son
Esprit, ne déchoiront jamais totalement ni définitivement de l’état de grâce,
mais qu’ils y persévéreront certainement jusqu’à la fin. Cela ne veut pas dire 25
que tous ceux qui professent être sauvés seront sauvés éternellement. Cela ne
veut pas non plus dire que ceux qui manifestent certains dons dans le service
chrétien sont nécessairement sauvés éternellement. La doctrine de la sécurité
éternelle ne s’applique qu’à ceux qui ont vécu une expérience de salut. C’est à
propos de telles personnes qu’elle affirme qu’elles ne déchoiront jamais 30
totalement ni définitivement de l’état de grâce. Cela n’équivaut pas à dire
qu’elles ne retomberont jamais dans le péché et qu’elles ne manqueront jamais
de louer celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Cela
signifie simplement qu’elles ne déchoiront jamais totalement de l’état de grâce
dans lequel elles sont entrées et qu’elles ne manqueront pas de revenir 35
finalement de leur rechute dans le péché.57
56
Voir aussi notre commentaire sur les chapitres 6 et 10 de l’épître aux Hébreux dans notre brochure « L’Épître
aux Hébreux ». 57
Henry C. Thiessen, op. cit., p. 328.
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Blocher58
parle de « deux groupes de textes dont la portée paraît assez générale »,59
et il cite
plusieurs exemples pour chaque groupe :
1. Des textes d’avertissement qui pourraient suggérer que le salut puisse être perdu par
celui qui ne remplit pas les conditions exigées : Eze 33:18; Mat 18:23-25; Rom 11:20-22; 5
1Co 10:12; 2Ti 2:12; Héb 3:6.12.14; 6:11ss; 10:23.35-39; 12:3; Apo 2:4-5.16.25; 3:2-
5.10-11.16-19.
2. Des textes qui font dépendre la persévérance finale du don de Dieu : 2Ti 1:12; Jud 24;
1Co 1:8; 10:13; Phi 1:6; 1Th 5:23; 2Th 3:3; 2Ti 2:13; 1Pi 1:15; Mat 24:22-24; Jn 6:39;
10:28; 17:2.6.9.12; Rom 8:34-39; 11:29. 10
Ceux qui pensent qu’un chrétien peut perdre le salut (on les appelle souvent Arminiens60
),
insisteront surtout sur l’interprétation du premier groupe. Ceux qui sont d’avis que le chrétien
reste pour toujours sauvé,61
préféreront citer les passages du deuxième groupe. À première
vue, on a l’impression que les deux thèses se contredisent. Pour illustrer cette tension, nous 15
citons deux passages :
2Ti 2:12-13 Si nous le renions, lui aussi nous reniera…
1Co 1:8-9 Il vous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que vous soyez 20
irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu est fidèle,
lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ notre
Seigneur.
Paul est convaincu que Dieu gardera ses enfants jusqu’à la fin. Cela se voit aussi en Phi 1:6. 25
Si quelqu’un se perd quand même, cela signifierait donc que Dieu n’ait pas réussi à le garder
de toute chute. Les Arminiens diraient ceci : il est vrai, personne ne peut ravir un chrétien de
la main du Seigneur (cf. Jn 10:2862
), mais le chrétien peut lui-même sortir de la main de Dieu
par l’apostasie. Ainsi ils se réclameraient de tous les passages du premier groupe (des textes
58
Henri Blocher, La doctrine du péché et de la rédemption, nouvelle édition révisée et augmentée (Vaux-sur-
Seine, France, 1997). Nous recommandons la lecture du chapitre sur « la persévérance finale » (vol. II: pp. 335-
349). 59
Henri Blocher, op. cit., voir pp. 338ss. 60
Arminius (son vrai nom était Jacob Hermans, originaire de la petite ville d’Oudewaater en Hollande) étudiait
chez Théodore de Bèze à Genève (successeur de Calvin) et adhérait dans un premier temps à sa doctrine sur la
prédestination. Arminius était un génie. Il faisait son doctorat en théologie à l’université de Bâle déjà à l’âge
d’environ 25 ans. Il fut ensuite professeur en théologie à Leyde et commença à s’opposer à l’enseignement de la
prédestination en insistant sur le libre choix de l’homme (le libre arbitre). Mais contrairement à ce qu’on dit
communément, Arminius ne semble pas s’être ouvertement prononcé au sujet de la question qui nous intéresse
ici. Il s’attaquait seulement à la prétention calviniste au sujet de la prédestination. Les successeurs d’Arminius,
par contre, défendaient ouvertement la position selon laquelle le chrétien peut perdre le salut. On les appelle
Arminiens ou Remontrants (ou Remonstrants). Quand nous parlons donc de la position arminienne qui dit qu'on
peut perdre le salut, nous pensons plutôt aux successeurs d’Arminius, mais pas à Arminius lui-même. 61
Les Calvinistes (Prédestinariens) en bloc, mais aussi un grand nombre de théologiens qui contestent la
prédestination calviniste. Par conséquent, les Calvinistes les traitent aussi d’Arminiens. C’est la position, par
exemple, de Henry Thiessen. Quant à nous, nous préférons aussi cette deuxième position : l’homme n’est pas
entièrement prédéterminé, il possède plutôt la liberté de choix (le libre arbitre), il peut refuser la grâce offerte par
Dieu (Mat 23:37; Luc 7:30), mais Dieu protégera et préservera le salut de celui qui est né de nouveau en ayant
accepté Christ comme Sauveur et Seigneur. Cette position est probablement la plus courante parmi les
évangéliques occidentaux. Elle se trouve entre le Calvinisme « infralapsaire » et la position arminienne ou
wesleyenne (John Wesley, le fondateur du mouvement méthodiste, défendait aussi la position que le chrétien
peut perdre son salut). 62
Un des bastions de ceux qui défendent la persévérance finale des saints.
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bibliques indiqués ci-dessus) pour dire que ces passages impliquent que le chrétien peut
perdre son salut.
Ceux, par contre, qui insistent sur la persévérance des saints comprennent toute cette question
controversée de la manière suivante : il est vrai, si cela ne dépendait que de l’homme, alors un 5
grand nombre se perdrait. Il y a un réel danger du côté de l’homme (du chrétien). Mais le
Dieu tout-puissant peut garder ses enfants d’une chute qui irait jusqu’à la perte de leur salut.
Ils ne contestent pas le fait qu’il soit possible qu’un enfant de Dieu puisse retomber dans le
péché, et qu’à la limite Dieu peut même le juger par la mort physique (cf. 1Co 5:5; 11:28-32).
Mais cela ne veut pas dire qu’il perdrait son salut. Selon l’apôtre Paul, il risque de perdre sa 10
récompense, mais il ne perdrait pas pour autant son salut (cf. 1Co 3:11-15; 5:5). Il en va de
même avec 1Co 9:27 : ce verset ne veut certainement pas dire que Paul a peur de perdre son
salut. C’est plutôt son ministère et sa récompense qui sont en jeu. Blocher63
mentionne
l’exemple du père qui avertit son enfant : « Si tu t’approches trop du bord, tu vas tomber dans
le précipice ! » et il ajoute : « Si la vigilance d’un père terrestre se laisse parfois surprendre, 15
celle du Père céleste est infailliblement sûre ! » Nous souscrivons à ce point de vue. Rien ne
peut nous séparer de l’amour de Dieu, ni ce qui est dans les cieux ni ce qui est sur la terre
(Rom 8:34-39). L’Arminien ajoutera : « sauf moi-même » ! Nous lui répliquerons : Est-ce que
moi-même je me trouve à l’extérieur de ce qui est dans les cieux et sur la terre ?
20
De plus, est-ce que la doctrine arminienne de la missibilité du salut64
n’implique pas qu’en fin
de compte l’homme doit préserver le salut par ses propres efforts ?
D’ailleurs, nous nous posons la question suivante : si le chrétien rétrograde peut perdre le
salut, quelle doit être la gravité de son péché pour être à nouveau perdu ? En face de 1Co 25
3:11-15 et 5:5, les questions suivantes s’imposent : Quel péché implique (seulement) une
diminution de la récompense céleste ? Quel péché entraîne la perte complète de la
récompense ? Et quel doit être le péché qui impliquerait même la perte totale du salut ? Où se
trouvent les limites ? Ces questions subtiles font penser à l’Église catholique qui a inventé un
système qui consiste à distinguer entre différents degrés de gravité de péchés (péché véniel, 30
péché mortel...).
Blocher résume65
les deux différentes interprétations de ces passages bibliques :
Les Arminiens disent que le croyant sera sauvé « si l’homme demeure dans la foi ». 35
Les autres disent que « Dieu donnera aux vrais croyants de persévérer ».
Un des buts de ces avertissements peut être l’interrogation vigilante sur sa foi : Suis-je
vraiment un enfant de Dieu ? Mes fruits font-ils preuve d’une foi authentique (cf. Jac
2:14ss) ? 40
D’autres questions sérieuses s’imposent :
Sommes-nous sauvés et préservés par la grâce de Dieu (jusqu’à la fin : cf. 1Co 1:8;
Phi 1:6) ? 45
Le salut par la grâce est-il donné pour toujours ou devons-nous faire des efforts pour
le garder ?
63
Henri Blocher, op. cit., II, p. 340. 64
Enseignement selon lequel on peut perdre le salut. 65
Henri Blocher, op. cit., II, p. 342.
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Plusieurs passages précisent que Dieu a le pouvoir de nous garder jusqu’à la fin. Blocher66
a
raison de s’interroger sur le pouvoir de Dieu de nous garder si son pouvoir s’arrête là où
commence la liberté humaine.
5
Bien sûr, nous croyons aussi que l’homme n’est pas une machine prédéterminée ; il est libre
de choisir. La vie de tous les jours démontre que des fois des chrétiens sérieux retombent dans
le péché. Mais nous pensons que l’Écriture enseigne que le péché du chrétien peut remettre en
question sa récompense céleste, mais pas son salut (cf. 1Co 3:14-15). Par contre, là où il est
question de personnes qui vont à la perdition, il s’agit de gens qui n'ont jamais été vraiment 10
nés de nouveau (cf. Héb 3:19; 4:6; 1Jn 2:19; Jud 5.19, etc.).
Ceci nous conduit à présenter une liste de deux autres groupes de passages bibliques :67
1. Des passages qui pourraient suggérer que le chrétien puisse perdre son salut : surtout Héb 15
6:4-6; 10:26-31; 2Pi 2:20-22.
2. Des passages qui suggèrent que les personnes en question n’étaient pas des chrétiens
régénérés ; ils n’étaient que des « membres extérieurs » de l’église : 1Jn 2:19; Héb 3:19;
4:6; Jude 5.19. Plusieurs paroles de Jésus l’indiquent : Mat 7:23; 15:13 et, comme déjà
signalé plus haut, la parabole des semences en Mat 13; Mar 4 et Luc 8. 20
Nous croyons que les personnes visées dans les passages d’Héb 6:4-6; 10:26-31 et 2Pi 2:20-
22 n’étaient pas des chrétiens nés de nouveau. Il s’agit plutôt de personnes qui ont connu la
vérité, mais qui se sont par la suite retirées (cf. 1Jn 2:19). En effet, « l’apostasie » des
hommes en cause illustre bien le proverbe : « Chassez le naturel ; il revient au galop ! » 25
Blocher le commente bien : « Les apostats prouvent par leur apostasie qu’ils étaient restés des
chiens et des cochons au cœur, malgré leur transformation superficielle. »68
Les expressions
« qui ont été une fois éclairés », « qui ont goûté le don céleste » et « qui ont goûté la bonne
Parole de Dieu et les puissances du siècle à venir » en Héb 6:4-6 n’impliquent pas
nécessairement qu’il est question de personnes nées de nouveau. Qu’on compare cela avec 30
Héb 2:9 : Jésus avait goûté la mort, pourtant il n’a pas vu la corruption. À la croix, Jésus a
goûté le vinaigre, mais il n’en a pas bu. Donc : celui qui a → « goûté » les bonnes choses de
Dieu ne doit pas forcément avoir reçu le Saint-Esprit. D’ailleurs, avant de pouvoir se décider
pour une chose, il faut bien en goûter, autrement on ne peut pas se décider pour ou contre.
Seulement après avoir goûté, l’homme connaît toutes les conséquences qui résultent d’un 35
engagement pour Christ. → « être éclairé » ou « illuminé » n’implique pas nécessairement la
régénération. Le parallèle de 2 Pi 2:20 montre bien que cela signifie avoir de la connaissance.
Mais nous le disons encore : avoir (seulement) la connaissance, ne signifie pas encore être
régénéré. Il faut d’abord que cela descende de la tête au cœur (à propos du cœur : cf. les
paroles de Jésus en Luc 8:15 et en Mat 7:21-23). En ce qui concerne l’expression « et qui ont 40
eu part au Saint-Esprit » en Héb 6:4, il faut tenir compte du fait qu’en grec le mot « Saint-
Esprit » n’est pas accompagné de l’article (kai. meto,couj genhqe,ntaj pneu,matoj agi,ou). Il peut
donc bien être question d’un don ou, mieux encore, de l’action du Saint-Esprit sur les
personnes concernées ; ceci dans le sens de Jn 16:8-10. Le Saint-Esprit nous convainc de
péché, il nous parle, il nous touche... Mais par la suite, l’homme peut toujours lui résister... 45
(cf. Héb 3:7-8). L’expression → « avoir part... » (en grec : meto,couj genhqe,ntaj = « ceux qui
sont devenus participants ») en Héb 6:4 n’est pas la même qu'en 2Pi 1:4 (« participants de la
66
Ibid. 67
Cf. ibid., II: pp. 342-347. 68
Ibid., II: p. 342.
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nature divine »). Et justement, ceux dont il est question en 2Pi 1:4 n’ont pas seulement été
touchés ou éclairés ; non, il est dit qu’ils ont changé leur vie. Dans notre texte ici en Héb 6:4-
8, il s’agit sans doute de gens dont Jésus dit qu’ils sont comme la semence qui est tombée
parmi les pierres ou les épines. Au début on croirait qu’ils sont de vrais chrétiens, mais une
fois que leur foi est éprouvée, ils se retirent (cf. 1Jn 2:19). En effet, l’image de la terre dans 5
les versets 7-8 le prouve : il y a des champs qui reçoivent la pluie et produisent des fruits.
D’autres terrains ne produisent que des épines et des ronces. Cela ne rappelle-t-il pas
clairement la parabole de Jésus sur la semence en Mat 13; Mar 4 et Luc 8 ? Nous le répétons :
Jésus déclarait que seuls ceux qui ont reçu la Parole avec un cœur bon (et qui portent des
fruits) sont de vrais chrétiens : voir Luc 8:15. Pour nous, ceux mentionnés en Héb 6:4-6, sont 10
à assimiler à la semence tombée sur le terrain rocailleux ou entre les épines.69
Et Jésus dit
clairement que ceux-ci ne sont pas de vrais croyants. D’ailleurs, les versets 9-20 qui suivent
sont en contraste total avec les versets ci-dessus. On dirait que les deux passages se
contredisent : Héb 6:4-6 pourrait suggérer qu’on puisse perdre son salut, tandis que Héb 6:9-
20 parle plutôt de l’assurance du salut. Il en va de même du passage d’Héb 10:26-31. Ceux 15
qui croient qu’il est possible qu’un chrétien puisse perdre le salut, se réclament surtout du
verset 29 : « …de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé
aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l'alliance, par lequel il a été
sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce ? » Du moins à première vue, l’expression
« par lequel il a été sanctifié » suggère qu’il est possible de perdre le salut obtenu lors de la 20
conversion. Toutefois, cet énoncé n’implique pas forcément que la personne en question ait
passé par la nouvelle naissance. En 1Co 7:14, il est question d’un conjoint non croyant qui est
béni (« sanctifié » ; en grec: h`gi,astai [hègíastai]; parfait indicatif, 3ème
pers. sing. passif du
verbe a`gia,zw) par Dieu à cause du conjoint croyant. Il faut encore mentionner 2Pi 2:1 : le prix
de rachat qui sanctifie a été payé (avgora,santa [agorásanta]; participe Aorist du verbe 25
avgora,zw [agorázō] = acheter, racheter) par Christ pour tous, selon le texte même pour les
faux prophètes et les faux docteurs ! Bien entendu, celui qui le refuse consciemment n’en
profitera pas. Il est jugé. Dans un sens large, tous les hommes sont sanctifiés par le sang du
Christ (cf. Rom 5:18; Col 1:20), mais le sang du Christ n’est efficace que pour ceux qui ont
reçu la Parole avec un cœur bon (Luc 8:15), qui sont prêts à se laisser réconcilier avec Dieu 30
par le Christ (2Co 5:20).
Les sujets de la réalisation finale de notre salut et du retour du Christ sont abordés dans notre
brochure sur l’Eschatologie (l’enseignement sur les événements de la fin des temps).
F. Excursus : les différentes positions concernant 35
l’élection, la prédestination, le libre arbitre, et la sécurité du salut
1. Le Supralapsarisme
Supralapsarisme : supra = avant, dessus etc. ; lapsus = chute. Il est question de la
chronologie des décrets que Dieu (qui est éternel, au-dessus du temps) a arrêtés avant qu’il ait 40
69
Comme signalé plus haut, nous recommandons à ce propos la lecture du chapitre sur « la persévérance
finale » dans l’ouvrage La doctrine du péché et de la rédemption par Henri Blocher, op. cit., II: pp. 335-349).
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créé le monde. (1) De sauver certains hommes et de réprouver les autres, (2) de créer les deux,
c’est-à-dire les élus ainsi que les réprouvés, (3) de permettre la chute de l’homme, (4)
d’envoyer Jésus-Christ dans le monde pour racheter les élus, et (5) d’envoyer le Saint-Esprit
pour appliquer cette rédemption aux élus. Présentons deux adhérents importants à cette
position (aussi appelée la double prédestination) : Théodore de Bèze (1519-1605 ; étudiant et 5
successeur de Calvin à Genève), Franciscus Gomarus (1563-1641 ; Professeur en théologie à
l’université de Leyde, Pays-Bas). Les savants ne s’accordent pas sur la position de Calvin.
D’aucuns le rangent du côté du Supralapsarisme, d’autres plutôt du côté de l’Infralapsarisme
(voir position 2). La raison en est que certains énoncés de Calvin ne sont pas cohérents. Il
semble que dans un premier temps Calvin ait été supralapsarien, mais que plus tard il a plutôt 10
défendu la position infralapsaire. Les partisans de l’enseignement de l’élection
inconditionnelle (positions 1, 2, 3) se réclament surtout de passages bibliques tels que Rom
9:11ss et Eph 1:4-11.
2. L’Infralapsarisme
Infralapsarisme : infra = dessous, après ; d’autres préfèrent l’expression Sublapsarisme. Sub 15
signifie également (entre autres) dessous, après etc. L’Infralapsarisme (respectivement le
Sublapsarisme) préfère l’ordre suivant des décrets divins : (1) de créer l’homme, (2) de
permettre sa chute, (3) de choisir pour le salut certains parmi les perdus, (4) de pourvoir au
salut des élus par Jésus-Christ, et (5) d’envoyer le Saint-Esprit pour appliquer le salut aux
seuls élus. Cette position est aussi appelée la simple prédestination (il y aurait seulement 20
prédestination des élus au salut, mais pas la prédestination à la condamnation des réprouvés).
L’Infra- ainsi que le Supralapsarisme présupposent les cinq dogmes suivants (qu’on appelle
couramment « les cinq points du Calvinisme »70
) : (1) la dépravation (ou corruption) totale de
l’homme (c.-à-d. la nature pécheresse de l’homme [voir péché originel]). L’expression latine :
depravatio tota. (2) L’élection (ou la prédestination inconditionnelle). L’expression latine : 25
electio ou praedestinatio inconditionalis. (3) L’expiation définie. Ce dogme affirme que
Jésus-Christ serait mort uniquement pour les élus. D’où l’expression anglaise "limited
atonement". L’expression latine : expiatio definita (4) La grâce irrésistible. L’expression
latine : gratia (Dei) irresistibilis. Il est question de la grâce de Dieu qui sauve les seuls élus.
(5) La persévérance finale des saints (ou des élus). Ce dogme affirme que les vrais croyants ne 30
perdront jamais le salut. L’expression latine : perseverantia finalis. Au synode de Dordrecht
(Pays-Bas, en 1618-1619), la majorité des Calvinistes a voté pour l’Infralapsarisme. Voici
quelques théologiens de tendance néo-calviniste qui adhèrent à l’Infralapsarisme : Loraine
Boettner, Louis Berkhof, Van Til et Henri Blocher.71
3. L’Amyraldisme 35
Amyraldisme : Moïse Amyrault (son nom latin : Amyraldus, d’où l’expression
Amyraldisme), professeur au Séminaire huguenot de Saumur, France ( 1664), a tenu à la
doctrine (augustinienne et calviniste) de la prédestination, mais non à celle de l’expiation
70
Une définition et défense des cinq points du Calvinisme, voir par exemple dans les ouvrages suivants : Edwin
H. Palmer, "the five points of calvinism", édition augmentée (Grand Rapids : Baker Book House, 1980) et David
N. Steele et Curtis C. Thomas, "The five Points of Calvinism : Defined, Defended, Documented", édité par J.
Marcellus Kik (Phillipsburg, N.J. : Presbyterian & Reformed Publishing Company, 1963). 71
Une discussion plus détaillée au sujet des positions supra- et infralapsaire, voir Louis Berkhof, Systematic
Theology, 1ère
édition britannique (Edimbourg : Banner of Truth Trust, réimpression 1984), pp. 118ss. Berkhof
fait aussi mention de l’existence de nuances d’opinion légères englobées dans les deux positions.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 120
définie. Il défendait seulement 4 des 5 points du Calvinisme mentionnés plus haut. Amyrault
enseignait (1634) un « Universalisme hypothétique » : par un décret hypothétique, Dieu aurait
destiné tous les hommes au salut, à condition qu’ils croient. Mais par un autre décret, il
n’aurait choisi qu’un certain nombre d’hommes comme objets de sa grâce. Pour les
calvinistes stricts, l’Universalisme hypothétique (c’est-à-dire le refus du dogme de l’expiation 5
définie) représente une concession inacceptable.72
En effet, on peut se demander s’il n’est pas
absurde de concevoir que Dieu ait décidé d’envoyer son Fils afin qu’il meure pour tous les
hommes, tout en choisissant seulement certains pour le salut. Cela reviendrait à dire que Dieu
manifeste sa grâce (irrésistible, selon eux, bien entendu), en accordant la foi qui sauve
seulement à quelques-uns. Doerkson73
semble pencher vers cette position. Il préfère l’ordre 10
suivant des décrets de Dieu : (1) de créer l’homme, (2) de permettre la chute, (3) de pourvoir
en Christ à une rédemption suffisante pour tous, (4) d’en élire certains au salut, (5) d’envoyer
l’Esprit pour assurer l’acceptation du salut de la part des élus.
4. L’élection est basée sur la prescience de la foi par Dieu
L’élection (respectivement la prédestination) basée sur la prescience de Dieu : Cette 15
position est défendue par un grand nombre de théologiens évangéliques (peut-être même la
majorité) : (1) Dieu a décrété de créer ; (2) Dieu a décidé de permettre (hypothétiquement) la
chute de l’homme (comme conséquence du choix libre de ses créatures) ; (3) Dieu a décrété
que soient sauvés tous ceux qu’il a connus d’avance (voir Rom 8:29-30; 1Pi 1:1-2; cf. la
prescience de Dieu, par exemple, en Psa 139:14-16) et qui accepteraient par la foi son offre de 20
grâce en Jésus-Christ. L’élection ne serait donc pas inconditionnelle, mais dépendrait de la foi
de chacun. Cette foi, bien entendu, Dieu la connaît d’avance comme il connaît toutes choses
d’avance. Mais connaître d’avance (voir en grec : proginw,skw [proginōskō]) n’est pas la
même chose que prédestiner (en grec : proori,zw [prohorítsō]). Il est important de savoir que
les tenants de cette position considèrent le salut aussi comme un pur don de grâce (immérité) 25
en Christ, à l’instar des positions 1, 2 et 3 précitées. Elle affirme aussi que l’homme ne peut
pas obtenir son salut par ses propres efforts (donc pas de synergisme, car la foi en soi n’est
pas une œuvre ; elle est plutôt un don de Dieu, par lequel l’homme peut accepter l’œuvre
rédemptrice de Dieu en Jésus-Christ). Mais contrairement aux positions 1, 2 et 3, cette
dernière ne considère pas la grâce divine comme un don irrésistible. L’Écriture semble plutôt 30
montrer que la grâce de Dieu peut être refusée par l’homme (voir par exemple Mat 23:37; Luc
7:30). De plus, les partisans de cette position contestent le dogme calviniste selon lequel Jésus
serait mort seulement pour les élus. Pour eux, l’expiation ne serait donc pas définie. Jésus
serait plutôt mort pour tous les hommes, sans exception (voir des passages tels que 1Ti 2:3-4;
2Pi 3:9; 1Jn 2:1-2), même pour les faux docteurs. Seulement, pour ces derniers le prix de 35
rachat payé par Jésus est inefficace, étant donné qu’ils renient le Maître qui les a rachetés (cf.
2Pi 2:1). Toutefois, cette thèse défend aussi (comme les positions 1, 2 et 3) la doctrine de la
persévérance finale des saints (perseverantia sanctorum), c’est-à-dire l’enseignement selon
lequel les croyants réellement nés de nouveau par l’Esprit Saint, ne perdront jamais leur salut
(cf. Jn 10:28; Phi 1:6 etc.). Au cas où un chrétien retombe dans le péché, il risque de perdre la 40
récompense, mais pas le salut en tant que tel (cf. 1Co 3:14-15; 5:5). Cette position, par
exemple, est défendue par Thiessen.74
Elle reconnaît donc seulement deux des cinq points du
Calvinisme, à savoir (1) la dépravation totale de tous les hommes (depravatio tota; c’est-à-
72
Ainsi par exemple le néo-calviniste français J.-M. Nicole, op. cit., p. 193 : « En revanche, les théologiens de
Saumur, Amyrault ( 1664), La Place ( 1665) apportaient de dangereuses atténuations au calvinisme rigide. » 73
Vernon D. Doerksen qui a révisé le livre Guide de Doctrine Biblique : Fondement d’une vie nouvelle de Henry
C. Thiessen (op. cit.). Voir page 288. 74
L’auteur de cette brochure penche également vers cette position.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 121
dire l’incapacité de l’homme de faire le bien par ses propres efforts) et (2) la persévérance
finale des saints (perseverantia sanctorum).
5. L’Arminianisme
Arminianisme : Le hollandais Arminius (son vrai nom était Jacob Hermans ; il a été, entre
autres, un étudiant de Théodore de Bèze à Genève) a été chargé d’examiner si l’Écriture 5
plaide en faveur du Supra- ou de l’Infralapsarisme. Arminius a finalement opté pour la
position 4 présentée ci-dessus (l’élection basée sur la prescience de Dieu). Une fois devenu
professeur à l’université de Leyde, il s’est publiquement opposé au calviniste Franciscus
Gomarus (supralapsarien). Arminius est mort en 1609 et n’a ainsi pas pu participer au synode
de Dordrecht (1618-1619), où les Calvinistes ont condamné l’Arminianisme. Les successeurs 10
d’Arminius avaient de plus en plus tendance à affirmer « la missibilité » du salut qui affirme
que le chrétien né de nouveau peut perdre son salut. Contrairement à ce qu’on dit
couramment, il semblerait cependant qu’Arminius lui-même ne se soit pas clairement
prononcé sur cette question. Cette position reconnaît donc seulement un des cinq points du
Calvinisme, à savoir celui de la dépravation totale de tous les hommes. Précisons qu’à 15
l’intérieur de cette position il peut aussi y avoir de légères nuances (voir par exemple le point
de vue des Wesleyens).
6. Le Semipélagianisme
Semipélagianisme : À peine le Pélagianisme fut-il condamné, qu’une nouvelle controverse
éclata, à savoir celle du Semipélagianisme (429/430 à environ 529 apr. J.C.). Des moines de 20
Marseille (l’abbé Jean Cassien [Cassianus] et le moine Vincent de Lérins [Vicentius])
s’opposèrent à la doctrine de la prédestination augustinienne, mais de manière plus modérée
que Pélage (voir position 7) avant eux. On les appelait aussi les Massiliens (les Marseillais).
C’est seulement depuis le 16ème
siècle (depuis la Réforme) qu’on parle de la position
semipélagienne. D’après les Semipélagiens, la volonté de l’homme serait, il est vrai, affaiblie 25
par le péché, mais la disposition (ou le penchant) au bien aurait été préservée. L’homme ne
serait pas [spirituellement] mort, il serait seulement malade ! La grâce de Dieu serait donc
indispensable. Toutefois, le libre arbitre (lat. liberum arbitrium) de l’homme et la grâce divine
œuvreraient ensemble (l’homme contribuerait donc à sa justification synergisme). Dieu
aurait donc, pour ainsi dire, destiné l’homme à la vie éternelle sur la base de la prescience de 30
sa foi persévérante. En fin de compte, selon cette thèse, c’est à l’homme qu’appartient la
décision de la vie ou la condamnation éternelle.75
7. Le Pélagianisme
Pélagianisme : Comme nous venons de le mentionner, ce terme a pour origine le nom du
moine britannique Pélage ( 418 ; nom latin Pelagius). Pélage est devenu célèbre par sa 35
dispute avec Saint Augustin (la controverse pélagienne). Pélage a nié le péché originel et
affirmé le plein libre arbitre de l’homme (donc aussi après la chute d’Adam). D’après Pélage,
l’homme doit se rendre digne de la grâce par ses propres mérites. Christ lui servirait
(seulement) de modèle parfait qu’il faut imiter afin d’obtenir le salut.
75
Comparer à ce propos le commentaire de J.-M. Nicole, op. cit., p. 57, sur le Semipélagianisme: « La grâce lui
vient en aide, mais l’élection repose sur la préconnaissance des mérites. »
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 122
VIII. Bibliographie
1. Ouvrages de référence
Bauer, Walter. Griechisch-Deutsches Wörterbuch zu den Schriften des Neuen Testaments und
der übrigen urchristlichen Literatur. Réimpression revue de la 5ème
édition révisée et
augmentée. Berlin: Walter de Gruyter, 1971.
Carrez, Maurice et François Morel. Dictionnaire grec-français du Nouveau Testament. 4ème
édition revue et corrigée. Genève : Labor et Fides, 1988.
Gesenius, Wilhelm. Wilhelm Gesenius' Hebräisches und Aramäisches Handwörterbuch über
das Alte Testament. Réimpression de la 17ème
édition apparue en 1915, révisée par
Frants Buhl. Berlin: Springer-Verlag, 1962.
Robert, Paul. Le Petit Robert 1 : Dictionnaire alphabétique et analogique de la Langue
Française. Sous dir. A. Rey et J. Rey-Debove. Nouvelle édition revue et corrigée.
Paris : Dictionnaires LE ROBERT, 1989.
VanGemeren, Willem A. General Editor. New International Dictionary of Old Testament
Exegesis. 5 volumes. Carlisle, UK: Paternoster Publishing, 1996.
2. Commentaires et livres divers
Allis, Oswalt T. The Unity of Isaiah: A Study in Prophecy (Philadelphia: The Presbyterian and
Reformed Publishing Company, 1950.
Archer, Gleason L. Introduction à l'Ancien Testament. Adapté de l'américain. Saint-Légier,
Suisse : Editions Emmaüs, 1978.
Archer, Gleason L. Encyclopedia of BIBLE DIFFICULTIES. Grand Rapids: Zondervan
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Bénétreau, Samuel. L'EPITRE DE PAUL AUX ROMAINS, 2 volumes. Vaux-sur-Seine,
France : ÉDIFAC, Éditions de la Faculté Libre de Théologie Évangélique. 1er
vol. 2ème
édition 2002, 2ème
vol. 1997.
Berkhof, Louis. Systematic Theology. Edinburgh: The Banner of Truth Trust, 1984.
Blocher, Henri. Christologie. Série FAC ETUDE. 2 volumes. Vaux-sur-Seine, France :
Faculté Libre de Théologie Evangélique, 1986.
Blocher, Henri. La doctrine du péché et de la rédemption. Nouvelle édition révisée et
augmentée. 2 volumes. Vaux-sur-Seine, France : EDIFAC, Faculté libre de théologie
évangélique, 1997.
Davidson, F. et Ralph P. Martin. 'Romains' in Nouveau Commentaire Biblique, sous dir. D.
Guthrie et al. Traduit de l'anglais New Bible Commentary revised. Londres : Inter-
Varsity Press, 1970. Saint-Légier (Suisse) : Editions Emmaüs, 1978 : pp. 1057-1095.
Dans le texte cet ouvrage est désigné par le sigle "NCB".
Godet, F. Commentaire sur l’Épître aux Romains. 2 tomes. Paris : Sandoz & Fischbacher ;
Genève : Desrogis, Neuchâtel : J. Sandoz, 1880.
Godet, F. Commentaire sur la Première Épître aux Corinthiens. 2 tomes. Neuchâtel: Attinger
Frères; Delachaux et Niestlé, 1886-1887.
Kaiser, Walter C. Jr. Toward an Old Testament Theology. Grand Rapids: Zondervan
Publishing House, 1978.
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 123
Kleger, Roland. Restauratio und Resurrectio in der Jesaja-Apokalypse, Dissertation zur
Erlangung des akademischen Grades Doktor der Theologie à la Evangelische
Theologische Faculteit. Heverlee-Leuven (Belgique), 2001. Publication voir
www.apocalypse-bible.com.
Mueller, J. Théodore. La Doctrine Chrétienne : Manuel de Théologie Doctrinale pour
Pasteurs, Instituteurs et Fidèles. Bruxelles : Editions des Missions Luthériennes, 1956.
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édition. Nogent-sur-Marne, France : Edition
de l’Institut Biblique de Nogent, 1990.
Thiessen, Henry C. Guide de Doctrine Biblique : Fondement d'une vie nouvelle. Révisé par
Vernon D. Doerksen. Traduit de l'Américain par Marc Routhier. 2ème
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la-Vallée, France: Éditions Farel ; Lennoxville, Québec : Éditions Béthel, 1995.
Torrey, R. A. CE QUE LA BIBLE ENSEIGNE : Une étude complète des grandes doctrines
bibliques. Traduit de l’Américain sous les auspices de la Mission Evangélique Belge.
Miami, FL. : Editions VIDA, 1979.
Walvoord, John F. and Roy B. Zuck. Bible Knowledge Commentary: An Exposition of the
Scriptures by Dallas Seminary Faculty. 2 vols. [Wheaton, Illinois]: Victor Books,
Scripture Press Publications, 1983-1985.
Walker, Williston. A History of the Christian Church. 4ème
édition. Edimbourg: T. & T. Clark,
1986.
Wolff, Hans Walter. Jesaja 53 im Urchristentum. 4ème
édition, réimpression de la 3ème
édition
révisée (Evangelische Verlags-Anstalt, Berlin, 1952). Giessen ; Bâle: Brunnen-Verlag,
1984.
3. CD-ROM
Bible Works 5, Révision 2, 2002.
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Table des matières
I. INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
II. LE PLAN DU SALUT ............................................................................................................................ 3
A. LE PLAN REDEMPTEUR DE DIEU REALISE PAR JESUS-CHRIST ..................................................................... 3 B. LE PLAN REDEMPTEUR DE DIEU DEPLOYE DANS LE TEMPS ......................................................................... 6
III. LA PREEXISTENCE DE JESUS-CHRIST ....................................................................................... 16
A. SA PERSONNE ........................................................................................................................................... 16 1. Sa relation avec Dieu (le Père) .......................................................................................................... 17 2. Sa relation avec la création ............................................................................................................... 17
B. SON ŒUVRE ............................................................................................................................................. 18 1. Il est le Créateur ................................................................................................................................ 18 2. Il est le Conservateur ......................................................................................................................... 19
C. SON TEMOIGNAGE DANS L'ANCIEN TESTAMENT ...................................................................................... 19 1. La Parole de l'Ancienne Alliance ....................................................................................................... 19 2. Ses apparitions ................................................................................................................................... 20 3. Les symboles ...................................................................................................................................... 20
a.) Concernant sa personne ...................................................................................................................................... 21 b.) Concernant son œuvre ........................................................................................................................................ 21
4. Les prophéties .................................................................................................................................... 22
IV. L’INCARNATION DE JESUS-CHRIST............................................................................................ 23
A. LA NECESSITE DE L'INCARNATION DE JESUS-CHRIST ............................................................................... 23 1. Accomplir la promesse ....................................................................................................................... 23 2. Révéler le Père ................................................................................................................................... 24 3. Devenir un souverain sacrificateur fidèle .......................................................................................... 24 4. Ôter le péché ...................................................................................................................................... 25 5. Détruire les œuvres du diable ............................................................................................................ 25 6. Donner un modèle d'une vie sainte .................................................................................................... 25
B. LES NOMS DE JESUS-CHRIST .................................................................................................................... 27 1. Jésus ................................................................................................................................................... 27 2. Christ ................................................................................................................................................. 28 3. D'autres noms .................................................................................................................................... 28
C. LES DEUX NATURES DE JESUS-CHRIST ..................................................................................................... 29 1. Malentendus et hérésies à propos de la personne de Jésus-Christ .................................................... 29 2. La nature divine de Jésus-Christ........................................................................................................ 32
a.) Il est expressément appelé Dieu ......................................................................................................................... 32 b.) Des descriptions de l'Ancien Testament lui sont attribués .................................................................................. 33 c.) Il possède les attributs divins .............................................................................................................................. 33 d.) Les œuvres de Dieu lui sont attribuées ............................................................................................................... 34 e.) Il accepte l'adoration ........................................................................................................................................... 34 f.) Il se réclame lui-même d'être Dieu ..................................................................................................................... 34
3. La nature humaine de Jésus-Christ .................................................................................................... 35 a.) Il est né à la manière des hommes ...................................................................................................................... 35 b.) Il a passé par une enfance comme tout homme .................................................................................................. 35 c.) Il possédait l'essence d'un homme normal .......................................................................................................... 36 d.) Il était soumis aux contingences humaines ......................................................................................................... 36 e.) Il a souffert et est passé par la mort .................................................................................................................... 36 f.) Il se disait lui-même être homme et a été ainsi appelé par d’autres .................................................................... 37
4. L'unité de la personne de Jésus-Christ .............................................................................................. 37 a.) La Bible parle de lui toujours au singulier .......................................................................................................... 38 b.) La Bible n’enseigne nulle part une union abstraite des deux natures.................................................................. 38 c.) La Bible révèle les facultés et aptitudes de Jésus grâce aux deux natures .......................................................... 38 d.) Les qualités de l'une ou de l’autre des deux natures lui sont attribuées sous le nom de l'autre ........................... 38
V. LE TRIPLE OFFICE DE JESUS-CHRIST ....................................................................................... 41
A. GENERALITES SUR LES DIFFERENTS OFFICES (MINISTERES)...................................................................... 41
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 125
B. L’OFFICE PROPHETIQUE ........................................................................................................................... 42 1. La définition de l’office prophétique .................................................................................................. 42 2. L'accomplissement de l’office prophétique par Christ ....................................................................... 43
a.) Annoncé et promis comme prophète dans l'Ancien Testament .......................................................................... 43 b.) Révélé comme prophète dans le Nouveau Testament......................................................................................... 43
(1) Jésus-Christ accomplit la promesse .......................................................................................................... 43 (2) Jésus-Christ se dit lui-même être prophète ............................................................................................... 43 (3) Jésus-Christ remplit ce qu’on exige d’un prophète ................................................................................... 43
c.) La particularité de son ministère prophétique ..................................................................................................... 44 C. L’OFFICE DU SOUVERAIN SACRIFICATEUR ............................................................................................... 45
1. Définition du ministère du souverain sacrificateur et son accomplissement en Christ...................... 45 a.) Celui qui nous rapproche du Père ....................................................................................................................... 45 b.) Médiateur ........................................................................................................................................................... 46 c.) Avocat (Représentant) ........................................................................................................................................ 46
2. Les conditions à remplir pour l’office du souverain sacrificateur et comment Christ les a remplies 47 a.) Le souverain sacrificateur doit être pris d’entre les hommes .............................................................................. 47 b.) Le souverain sacrificateur doit être appelé par Dieu ........................................................................................... 47 c.) Le souverain sacrificateur doit être saint ............................................................................................................ 48 d.) Le souverain sacrificateur doit présenter un sacrifice ......................................................................................... 48
3. L’importance de la mort de Jésus-Christ ........................................................................................... 50 a.) Annoncée dans l'Ancien Testament .................................................................................................................... 50 b.) Le thème central du Nouveau Testament............................................................................................................ 50 c.) But principal de son incarnation ......................................................................................................................... 50 d.) Fondement de l'Évangile .................................................................................................................................... 51 e.) Le cœur de la foi chrétienne ............................................................................................................................... 51 f.) Indispensable à notre salut .................................................................................................................................. 51 g.) Objet d'intérêt particulier dans le ciel ................................................................................................................. 51
4. La signification de la mort de Jésus-Christ ....................................................................................... 52 a.) La réconciliation ................................................................................................................................................. 53 b.) Substitution......................................................................................................................................................... 55 c.) Rédemption ........................................................................................................................................................ 55
(1) Racheté de la malédiction de la loi ........................................................................................................... 56 (2) Racheté des exigences de la loi ................................................................................................................. 56 (3) Racheté de la puissance du péché ............................................................................................................. 56 (4) Racheté de la puissance de Satan .............................................................................................................. 56 (5) Une rédemption (salut) parfaite ................................................................................................................ 56
5. Les effets (conséquences) de la mort de Jésus-Christ ........................................................................ 57 6. L’office sacerdotal du Christ dans le ciel .......................................................................................... 60
a.) Son caractère ...................................................................................................................................................... 60 b.) Sa durée .............................................................................................................................................................. 60 c.) Son effet ............................................................................................................................................................. 61
D. L’OFFICE ROYAL DU CHRIST .................................................................................................................... 64 1. Assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux ........................................................... 65 2. Sur le trône de David ......................................................................................................................... 66 3. Sur le trône de Dieu et de l'Agneau ................................................................................................... 66
VI. LA RESURRECTION ET L’ELEVATION DU CHRIST ................................................................ 67
A. LA RESURRECTION DU CHRIST ................................................................................................................. 67 1. L'importance de la résurrection de Jésus-Christ ............................................................................... 67
a.) L'Écriture doit être accomplie ............................................................................................................................. 67 b.) Le thème central de la prédication apostolique ................................................................................................... 68 c.) Sans résurrection du Christ, notre foi est vaine .................................................................................................. 68
2. La manière de la résurrection de Jésus-Christ .................................................................................. 69 a.) Une résurrection authentique .............................................................................................................................. 69 b.) Une résurrection corporelle ................................................................................................................................ 70 c.) Une résurrection particulière .............................................................................................................................. 70
3. Les conséquences de la résurrection .................................................................................................. 71 a.) La conséquence pour Jésus-Christ ...................................................................................................................... 71 b.) La conséquence pour les croyants ...................................................................................................................... 71
(1) Devant Dieu, nous sommes revêtus de la justice du Christ ....................................................................... 71 (2) Nous avons une espérance vivante ........................................................................................................... 71 (3) Nous marchons en nouveauté de vie ......................................................................................................... 72 (4) Nous avons un Souverain Sacrificateur vivant ......................................................................................... 73 (5) Nous ressusciterons aussi ......................................................................................................................... 73
c.) La conséquence pour les incrédules.................................................................................................................... 73
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B. L'ASCENSION ET L'ELEVATION DE JESUS-CHRIST ..................................................................................... 74 1. Les buts de l’ascension et de l’élévation ............................................................................................ 74
a.) Afin de préparer une demeure pour les siens ...................................................................................................... 74 b.) Afin d'envoyer le Saint-Esprit ............................................................................................................................ 75 c.) Afin d'être notre précurseur ................................................................................................................................ 75 d.) Afin de nous représenter devant Dieu le Père ..................................................................................................... 75
2. Les conséquences de l'ascension et de l'élévation de Jésus-Christ .................................................... 76 a.) Le Père a couronné de gloire et d'honneur son Fils ............................................................................................ 76 b.) L’effusion du Saint-Esprit .................................................................................................................................. 76 c.) Il est devenu le chef suprême de l'Église ............................................................................................................ 77 d.) Jésus-Christ est élevé au-dessus de tout ............................................................................................................. 77
VII. L’APPROPRIATION DU SALUT ...................................................................................................... 79
A. L’APPEL ET L’ELECTION ........................................................................................................................... 79 1. L’élection est basée sur le choix inconditionnel et souverain de Dieu .............................................. 80 2. L’élection est basée sur la prescience divine du choix de l’homme ................................................... 80 3. L’élection et la prescience divine ....................................................................................................... 81
B. LA CONVERSION ...................................................................................................................................... 85 1. La repentance..................................................................................................................................... 86
a.) Définition : Que comprenons-nous par « repentance » ? .................................................................................... 87 b.) L’importance de la repentance............................................................................................................................ 87
(1) La repentance est indispensable au salut ................................................................................................... 87 (2) L’appel à la repentance s’adresse à tous les hommes ............................................................................... 87 (3) Tous les prophètes ont appelé à la repentance .......................................................................................... 87 (4) La repentance était un des thèmes centraux de la prédication de Jean-Baptiste et de Jésus-Christ ........... 88 (5) Jésus avait ordonné à ses disciples de prêcher la repentance .................................................................... 88 (6) La repentance suscite de la joie dans le ciel .............................................................................................. 88
c.) La manière de la repentance ............................................................................................................................... 89 (1) L’intelligence ............................................................................................................................................ 89 (2) Le sentiment ............................................................................................................................................. 89 (3) La volonté ................................................................................................................................................. 90
(a) La confession du péché ....................................................................................................................... 90 (b) Le détournement du péché ................................................................................................................... 90 (c) Se tourner vers Dieu (ou le retour vers Dieu) ...................................................................................... 91
d.) Les moyens qui mènent à la repentance ............................................................................................................. 91 (1) La Parole de Dieu ..................................................................................................................................... 91 (2) La bonté de Dieu....................................................................................................................................... 92 (3) Le châtiment de Dieu ................................................................................................................................ 92 (4) L’exhortation fraternelle et la discipline ecclésiastique ............................................................................ 92 (5) Une rencontre particulière avec le Seigneur ............................................................................................. 93
e.) Les différentes manières de se repentir ............................................................................................................... 93 (1) La repentance de l’incrédule ..................................................................................................................... 94 (2) La repentance du croyant .......................................................................................................................... 94 (3) La repentance de l’Église (locale) ............................................................................................................. 94 (4) La repentance d’Israël ............................................................................................................................... 94 (5) La repentance qui ne mène pas au but ...................................................................................................... 95
2. La foi .................................................................................................................................................. 96 a.) Qu’est-ce « la foi » ? .......................................................................................................................................... 96 b.) Comment la foi naît-elle ? .................................................................................................................................. 98
(1) La foi est l’œuvre de Dieu ........................................................................................................................ 98 (2) La foi est l’œuvre du Christ ...................................................................................................................... 98 (3) La foi est le fruit de l’Esprit de Dieu ........................................................................................................ 98 (4) La foi est la réponse positive de l’homme au Dieu trinitaire .................................................................... 98
c.) Quels sont les effets de la foi ? ........................................................................................................................... 99 (1) La foi nous fait entrer en possession des biens spirituels qui nous sont promis ........................................ 99 (2) La foi mène à l’assurance du salut .......................................................................................................... 101 (3) La foi produit de bonnes œuvres ............................................................................................................. 101
C. LA JUSTIFICATION .................................................................................................................................. 101 1. Définition : Que comprenons-nous par « justification » ? ............................................................... 101 2. La justification objective et subjective ............................................................................................. 102 3. Comment l’homme est-il justifié ?.................................................................................................... 102
a.) Non par les œuvres de la loi ............................................................................................................................. 102 b.) Mais par la foi en Christ et son œuvre rédemptrice .......................................................................................... 103
4. Les effets de la justification .............................................................................................................. 104 D. LA NOUVELLE NAISSANCE OU LA REGENERATION .................................................................................. 105
1. La signification de la nouvelle naissance ou de la régénération ..................................................... 106
Christologie-Sotériologie.fr.7.2015 © Roland Kleger 127
a.) Une vie nouvelle, éternelle et sainte ................................................................................................................. 106 b.) Une nature divine ............................................................................................................................................. 106 c.) Une vie sainte, rendant l’homme capable de vivre dans la sanctification ......................................................... 107
2. La nécessité de la nouvelle naissance, voire de la régénération...................................................... 108 a.) La sainteté de Dieu exige une nouvelle nature ................................................................................................. 108 b.) La nature pécheresse de l’homme exige une nouvelle naissance, voire une régénération ................................ 108
3. Les moyens qui mènent à la nouvelle naissance .............................................................................. 109 a.) La volonté de Dieu ........................................................................................................................................... 110 b.) La Parole de Dieu ............................................................................................................................................. 110 c.) La mort et la résurrection de Jésus-Christ ........................................................................................................ 110 d.) Par le Saint-Esprit ............................................................................................................................................. 110 e.) La foi – la décision personnelle de l’homme .................................................................................................... 111
4. Les effets de la régénération, de la nouvelle naissance ................................................................... 111 E. L’ASSURANCE DU SALUT ....................................................................................................................... 111
1. La base de l’assurance du salut ....................................................................................................... 112 2. La naissance de l’assurance du salut ............................................................................................... 112
a.) Par la foi ........................................................................................................................................................... 112 b.) Par le Saint-Esprit ............................................................................................................................................. 112 c.) Le contenu de l’assurance du salut ................................................................................................................... 113 d.) Les effets de l’assurance du salut ..................................................................................................................... 113
(1) Une nouvelle relation avec Dieu ............................................................................................................. 113 (2) Une nouvelle relation avec autrui ........................................................................................................... 114
3. La persévérance des saints .............................................................................................................. 114 F. EXCURSUS : LES DIFFERENTES POSITIONS CONCERNANT L’ELECTION, LA PREDESTINATION, LE LIBRE
ARBITRE, ET LA SECURITE DU SALUT ...................................................................................................... 118 1. Le Supralapsarisme ......................................................................................................................... 118 2. L’Infralapsarisme ............................................................................................................................ 119 3. L’Amyraldisme ................................................................................................................................. 119 4. L’élection est basée sur la prescience de la foi par Dieu ................................................................ 120 5. L’Arminianisme................................................................................................................................ 121 6. Le Semipélagianisme ....................................................................................................................... 121 7. Le Pélagianisme ............................................................................................................................... 121
VIII. BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 122
Un grand merci à mon ami Charles Eberli qui a relu et corrigé cette brochure et à Heinz
Weber, mon ancien professeur de Théologie Systématique, pour son précieux
enseignement. Une partie importante de ce fascicule a été alimentée par ses notes de
cours.
Kreuzlingen, juillet 2015
Copyright Roland Kleger, Docteur en Théologie, CH-8280 Kreuzlingen (Suisse)