Charles Baudelaire La beauté Par Nanou et Stan Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de...

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Charles Baudelaire La beauté Par Nanou et Stan

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Charles Baudelaire

La beauté

Par Nanou et Stan

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Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre,

Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,

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Est fait pour inspirer au poète un amour

Éternel et muet ainsi que la matière.

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Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ;

J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;

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Je hais le mouvement qui déplace les lignes,

Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

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Les poètes, devant mes grandes attitudes,

Que j’ai l’air d’emprunter aux plus fiers monuments,

Consumeront leurs jours en d’austères études ;

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Car j’ai pour fasciner ces dociles amants,

De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :

Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !

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Charles-Pierre Baudelaire,

est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821 et mort dans la même ville le 31 août 1867 (à 46 ans). « Dante d'une époque déchue » selon le mot de Barbey d'Aurevilly, nourri de romantisme, tourné vers le classicisme, à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme, chantre de la « modernité », il occupe une place considérable parmi les poètes français, pour un recueil de poèmes, bref au regard de l'œuvre de son contemporain Hugo (il craignait qu'il ressemblât trop à une plaquette, tel qu'il s'en ouvrit à son éditeur), mais qu'il aura façonné sa vie durant. Au cœur des débats sur la fonction de la littérature de son époque, Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité. Comme le suggère le titre de son recueil Les Fleurs du mal, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur et l'idéal inaccessible (À une passante), la violence et la volupté (Une martyre), entre le poète et son lecteur (« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère »), entre les artistes à travers les âges (Les Phares). Outre les poèmes graves (Semper Eadem) ou scandaleux (Delphine et Hippolyte), il a exprimé la mélancolie (Mœsta et errabunda) et l'envie d'ailleurs (L'Invitation au voyage). Il a aussi extrait la beauté de l'horreur (Une charogne).

Nanou et Stan le 11/04/23