Chapitre IV : Les HEMTs AlGaN/GaN sur substrat Si
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Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
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Chapitre IV : Les HEMTs AlGaN/GaN sur substrat Si
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
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IV.1 Introduction :
Un changement radical dans le paysage de la microélectronique s’est opéré depuis les
années 1990 avec la généralisation des liaisons sans fil personnelles et grand public. Il s’agit
par exemple de la téléphonie et des réseaux locaux sans fils mais aussi des applications
automobiles (localisation et anticollision). Les porteuses utilisables s’étalent sur environ deux
décades de fréquences (1-10GHz et 10-100GHz). La multiplication des applications, et donc
des fréquences allouées, se traduit par des contraintes en matière de linéarité, bruit et
sensibilité sans oublier les contraintes sur le coût de fabrication qui doit permettre de grandir
des produits pouvant séduire le plus grand nombre de clients.
La diminution des coûts de fabrication passe par l’accroissement de l’intégration et
l’utilisation de matériaux faible coût. C’est dans ce cadre, que le semiconducteur le plus
employé dans le domaine de la microélectronique a toujours été le silicium (Si). Toutefois
cette technologie souffre de certains handicaps pour un fonctionnement aux fréquences
élevées, forte puissance et a haute température.
Pour les applications de forte puissance, l’apparition de matériaux à grande bande
interdite et en particulier la technologie à base de Nitrure de Gallium (GaN), constitue une
avancée sérieuse pour l’électronique HF de puissance. Les composants électroniques utilisant
ce matériau présentent en effet, grâce à ses propriétés physiques, des performances très
attirantes pour un nombre d’applications. Par exemple, la large bande interdite du GaN
(3.4eV) se traduit par un champ critique de claquage très élevé. Dans les transistors à effet de
champ (FET), cela implique des tensions de claquage supérieures à 50V et représente un
bénéfice appréciable dans des applications de forte puissance par rapport aux composants
Silicium ou III-V ou l’on dépasse rarement 20V. Les propriétés piézoélectriques de ce
matériau lui permettent aussi, par rapport aux autre matériaux, de meilleures potentialités en
courant maximum dans les structures de type HEMT ce qui accroît ses potentialités pour la
puissance.
Les transistors à effet de champ de type HEMTs à base de nitrure de gallium
(AlGaN/GaN) présentent de nombreux avantages (tension de claquage élevée, fonctionnant
dans le domaine des hyperfréquences, excellente conductivité thermique,….) en tant que
dispositifs électroniques destinés à fonctionner à haute température et à haute puissance. Des
travaux présentés dans la référence [Pribble’02] montrent de très bonnes performances vis-vis
des propriétés thermiques. D’autres publications rapportent d’excellentes performances en
terme de fréquence d’utilisation et en terme de puissance aux fréquences micro-ondes.
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146
Cependant, leurs performances sont affectées par divers effets parasites comme des effets de
coude ou encore courant de fuite au niveau des grilles des transistors. Dans la majorité des
cas, les raisons invoquées sont essentiellement des niveaux de pièges présents dans les
couches épitaxiales constituant le dispositif.
Ce chapitre débute par l’exposé de généralités sur le Nitrure de Gallium ainsi qu’une
rapide description des composants étudiés. Dans la suite, nous nous focaliserons sur les
propriétés des caractéristiques de sorties des transistors et nous analyserons les différentes
anomalies observées telles qu’un effet d’hystérésis en fonction du sens de balayage de la
tension de grille, un courant collapse, un fort courant de fuite observé et un effet de Kink.
Afin de déterminer l’origine physique des effets parasites observées sur les
caractéristiques des transistors HEMTs AlGaN/GaN à substrats Si; la technique CDLTS
(Conductance Deep Level Transient Spectroscopy) sera mise en œuvre. En effet, elle permet
d’explorer toute la zone du dispositif et de plus elle est applicable pour ce type
d’hétérostructures.
IV.2 Généralités sur le GaN
Le nitrure de gallium cristallise sous deux formes différentes. Le polytype
thermodynamiquement stable est la phase hexagonale (structure wurtzite : h-GaN). Le
polytype cubique (structure blende de zinc : c-GaN), thermodynamiquement métastable, peut
être également obtenu en utilisant des conditions de croissance adaptées. Dans cette partie,
nous décrivons de façon succincte les propriétés physiques, thermiques, électriques et
optiques du Nitrure de Gallium (GaN) et leur impact sur les performances des HEMTs à base
de GaN.
IV.2.1 Propriétés physiques
IV.2.1.1 Structure cristalline
La forme cristalline stable du GaN est hexagonale comme le montre la figure IV.1.
Les paramètres de maille les plus couramment obtenus à température ambiante sont
a=b=0.318nm et c=0.518nm.
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IV.2.1.2 Propriétés thermiques
Des travaux de recherche antérieurs [Duboz’95] rapportent une conductivité thermique
du Nitrure de Gallium (GaN) de l’ordre de 1.3 W.cm-1.K-1 qui est proche des valeurs obtenues
dans le cas du silicium. Cette valeur est trois fois plus grande que celle de l’Arséniure de
Gallium ou celle du saphir, mais trois plus faible que celle du carbure de silicium. Ceci est
capital pour les applications ou une forte dissipation de chaleur produite par le composant est
nécessaire. C’est le cas en particulier des transistors de puissance.
IV.2.1.3 Propriétés électriques du GaN
Le grand gap du GaN présente certes des avantages en termes de coefficient
d’ionisation par impact, de puissance mais, présente également quelques désavantages
comme :
des densités intrinsèques de porteurs extrêmement faibles (compensés
généralement par des effets piézoélectriques dans les dispositifs de type HEMT),
en pratique, les densités de charges sont bien supérieures aux valeurs attendues et
cela est due à la présence des défauts et de l’effet piézoélectrique dans le cas des
hétérostructures [Minko’04] ;
des performances en terme de mobilité des porteurs plus faibles que dans
l’arséniure de gallium (GaAs), en raison notamment des masses effectives qui sont
plus grandes.
GaN ou N
N ou GaN
a = b
Figure IV.1 : Structure cristalline du Nitrure de Gallium (GaN)
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Différents mécanismes limitent la mobilité et, suivant la température, chacun d’eux
peut jouer un rôle déterminant. A basse température, la diffusion par les impuretés neutres ou
chargées domine. La mobilité dépend alors de la qualité du matériau. A température moyenne,
ce sont les phonons acoustiques via le potentiel de déformation et le champ piézoélectrique,
particulièrement important dans le cas du GaN en raison du caractère fortement ionique des
liaisons, qui domine. Enfin, au delà de la température ambiante, ce sont les phonons optiques
qui limitent le plus la mobilité.
IV.2.1.4 Influence du substrat sur les propriétés optiques et structurales
La croissance par homoépitaxie de GaN nécessite des monocristaux de GaN massifs
qui ne sont produits que par un seul groupe dans le monde, le laboratoire UNIPRESS de
l’Université de Varsovie. Ces substrats, dont la croissance s’effectue à très haute pression et
haute température (1.5 GPa et 1400-1700°C), ont la plus faible densité de dislocations
obtenue à ce jour dans GaN : de l’ordre de 102 cm-2
[Porowski’98]. Toutefois ces substrats ne
sont pas commercialisés actuellement car leur coût de production reste très élevé et leur taille
est relativement modeste (1-2 cm pour une épaisseur de 50µm). Par conséquent, la croissance
des nitrures se fait encore presque exclusivement en hétéroépitaxie. Mais comme les
paramètres de maille et les coefficients de dilatation thermiques des substrats utilisés sont très
différents de ceux de GaN et AlN, les couches épitaxiées ont des densités de dislocations très
élevées (108-1010 cm-2) [Adelmann’02], [Barjon’02]. Les principaux substrats sont :
Le saphir (Al2O3) :
C’est le plus utilisé pour la fabrication de diodes électroluminescentes et diodes laser.
Il présente pourtant plusieurs défauts majeurs. En effet, le désaccord de maille avec GaN est
de 16%. De plus, sa conductivité thermique est faible ce qui pose un problème d’évacuation
de la chaleur dans les diodes laser. Une solution est de reporter les puces sur un substrat de
conductivité thermique plus élevée. Enfin, le saphir est un isolant ce qui ne permet pas de
réaliser un contact électrique directement sur le substrat.
Le carbure de silicium (SiC) :
Les deux polytypes utilisés pour la croissance des nitrures hexagonaux sont 4H et 6H.
Pour le type 6H, le désaccord de maille avec GaN est de 3.5 %. C’est un matériau conducteur
électriquement que l’on peut doper n ou p et sa conductivité thermique est nettement
supérieure à celle du saphir. Le principal inconvénient du SiC est son coût élevé. Par ailleurs,
les substrats actuels ne font que 3" de diamètre.
Le silicium :
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Il est moins utilisé que les deux précédents malgré son faible coût et ses plaques de
très grande taille car son désaccord de maille avec GaN est de 17%. Sa conductivité
thermique est intermédiaire entre celle du saphir et celle du SiC.
Al2O3
Surface (0001)
6H-SiC
Surface (0001)
Si
Surface (111)
d(GaN)(%) 16.1 3.5 -17.0
d(AlN)(%) 13.7 1.1 -19.4
λ(Wcm-1K-1) 0.5 3.8 1.5
Tableau IV.1: Désaccord de maille avec GaN (d(GaN)) ou AlN(d(AlN)) et conductivité thermique
des substrats [Adelmann’02]
IV.3 Le transistor HEMT
IV.3.1 Généralités
Les premiers transistors HEMTs sont apparus en 1980 (Fujitsu, Thomson) [Bon’99].
Ce composant possède plusieurs dénominations dans la terminologie anglo-saxonne,
TEGFET (Two-dimensional Electron Gas Field Effect Transistor), MODFET (Modulation
Doped Field Effect Transistor) mais également HFET (Heterojonction Field Effect
Transistor). Ce dernier terme est toutefois généralement plutôt réservé à un autre composant à
hétérostructure dans lequel le transport s’effectue dans un matériau dopé alors qu’il est non
dopé pour le HEMT.
Le HEMT apparaît comme une évolution majeure du MESFET (MEtal
Semiconducteur Field Effect Transistor) qui constitue la structure de base des transistors à
effet de champ (élaborés à partir des semiconducteurs III-V de type GaAs ou InP [Clei’96] ou
plus récemment GaN. Toutefois cette structure exige, pour la réduction des dimensions
nécessaire à la montée en fréquence de « surdoper » le canal conducteur ce qui est notamment
incompatible avec de bonne propriétés de transport en raison de l’influence néfaste des
interactions coulombiennes sur les propriétés de transport.
La structure HEMT permet de contourner le problème en séparant les porteurs mobiles
des charges fixes dont ils sont issus. Le transport électronique s’effectue au voisinage d’une
interface entre un premier matériau fortement dopé ayant la plus petite affinité électronique et
la plus grand gap et un second matériau non intentionnellement dopé (n.i.d) ayant la plus
grande affinité électronique et le plus petit gap. Cette interface, qui constitue le canal du
transistor, est une “hétérojonction“. Par la suite, lorsque la discontinuité de bande de
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conduction entre les deux matériaux est suffisante, la présence de cette hétérojonction permet
de confiner une importante densité de porteurs dans le matériau intrinsèque ou la mobilité la
vitesse électronique sont plus élevées. De plus la densité de ces porteurs est aisément
contrôlable par un potentiel de commande approprié sur la couche dopée par l’intermédiaire
d’une grille Schottky ce qui est à l’origine de l’effet de transistor recherché.
IV.3.1.1 Rappels sur le fonctionnement des transistors HEMT
Le principe de fonctionnement du HEMT est identique à celui d’un transistor à effet
de champ à grille Schottky de type MESFET [Clei’96]. La variation de la conductance, donc
celle du courant entre la source et le drain, peut être obtenue soit par celle de la section du
canal dans le cas du MESFET soit par celle de la densité de porteurs libres dans le canal dans
le cas du HEMT.
La structure d'un HEMT est présentée sur la Figure IV.2. Elle est constituée
essentiellement de trois matériaux différents : le substrat, un matériau à grand gap dopé et un
matériau à petit gap non dopé dans lequel va se trouver le canal. Une couche supplémentaire
superficielle (appelée Cap Layer et qui n’existe pas sous la grille) est formée par un matériau
de faible bande interdite pour permettre la réalisation des contacts ohmiques de source et de
drain. Cette couche est généralement fortement dopée afin de diminuer la valeur des
résistances de contact et donc celle des résistances d'accès. En dessous, une seconde couche
supplémentaire à grand gap non dopée supporte le contact Schottky de grille. Elle est
initialement épaisse et creusée par la suite pour améliorer le facteur de forme (rapport de la
longueur de grille sur l’épaisseur totale de couche à grand gap) et ainsi mieux contrôler la
densité des porteurs du canal par le potentiel de grille. Cette technique permet aussi de réaliser
une structure plus épaisse dans les zones d’accès qui seront ainsi moins résistives. En outre, le
« recess » de la grille a pour but de réduire le phénomène de conduction parallèle connu sous
le nom de MESFET parasite [Lee’84]. En effet, lorsque la couche dopée sous le contact
Schottky n’est pas totalement dépeuplée de porteurs, il s’y crée un canal parallèle à celui de la
couche non dopée à petit gap qui n’est autre que celui d’un transistor MESFET. Dans ce cas,
le courant contrôlé par l’électrode de grille est plus ou moins partiellement associé à des
porteurs à faible mobilité ce qui dégrade les performances. Notons que cet effet parasite, qui
détériore la transconductance gm du transistor, apparaît lorsque le creusement de grille est
insuffisant vis-à-vis de l’épaisseur et du dopage de la couche dopée à grand gap ou que la
grille n’est pas suffisamment polarisée en inverse. Cette couche de matériau à grand gap
dopée a pour rôle de fournir les électrons libres à la structure : c'est la couche donneuse. Son
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dopage, pouvant être volumique, est plus généralement réalisé par un plan de dopage silicium.
Elle est séparée des électrons libres du canal par un espaceur (’’spacer’’ en anglais) qui est
une couche de matériau à grand gap non intentionnellement dopé (nid), permettant d’éloigner
les atomes donneurs d'électrons des électrons du canal. Les interactions à distance entre
électrons et impuretés ionisées sont ainsi réduites ce qui améliore les propriétés de transport.
Plus cette couche sera épaisse, meilleure la mobilité des électrons sera dans le canal. A
l'inverse, le transfert des électrons de la couche donneuse dans le canal est favorisé par un
espaceur fin d’où la nécessité d’un compromis.
Le canal est donc situé dans la couche de matériau à petit gap non intentionnellement
dopée. Cette couche, importante dans la mesure où elle reçoit le gaz bidimensionnel
d'électrons qui constitue le canal, détermine les performances du composant à travers les
propriétés de transport des électrons qui la composent. Elle est séparée du substrat par une
couche tampon non intentionnellement dopée, communément appelée ’’buffer’’, qui permet
d'améliorer le confinement des électrons dans le canal en réduisant l'injection des porteurs
vers le substrat. Cette couche permet également, en « effaçant » les imperfections du substrat,
d'avoir un matériau de bonne qualité cristallographique nécessaire à la croissance des couches
supérieures.
IV.3.1.2 L’hétérojonction et le gaz bidimensionnel d’électrons
Dans le cas du HEMT, la juxtaposition d'un matériau à grand gap et d'un matériau à
petit gap implique l’existence d’une hétérojonction. Anderson a proposé le modèle de
Figure IV.2 : Structure d’un transistor HEMT
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152
l'hétérojonction qui sera le plus utilisé et deviendra une référence dans son domaine
[Castagné89]. Dans ce modèle, lors de la jonction de deux semi-conducteurs à bandes
interdites différentes, les niveaux de Fermi s'alignent. La conservation des paramètres
physiques de part et d'autre de l'interface entraîne des courbures des bandes de conduction et
de valence, ainsi que des discontinuités à l'interface pour ces deux bandes. Cette
"hétérojonction", illustrée par la Figure IV.3, entraîne la formation d'un puits de potentiel dans
le matériau à petit gap où transfèrent et s'accumulent les électrons provenant de la couche
donneuse dés lors qu’il existe une discontinuité de bande de conduction CE∆ d’au moins 0.1
à 0.2 eV entre les deux matériaux [Mathieu’01].
Le transfert de charges génère dans la couche donneuse une zone désertée. Le profil électrique
de la distribution des charges et la discontinuité des bandes au niveau de l’hétérojonction
déterminent la courbure des bandes de part et d'autre de cette hétérojonction et met en
évidence la formation d'un puits de potentiel de forme triangulaire dans lequel s’accumulent
des électrons à forte mobilité.
Nous appelons alors gaz d'électrons bidimensionnel (2DEG dans la terminologie anglaise :
two Dimensional Electron Gas), l'accumulation des électrons dans ce puits. Finalement
l'hétérojonction permet de réaliser la séparation spatiale des atomes donneurs ionisés et des
électrons libres. Ces électrons ne sont donc plus soumis aux interactions avec les impuretés
ionisées et peuvent alors atteindre des mobilités importantes, équivalentes à celle du matériau
intrinsèque. De plus, toute action sur la tension grille Vgs a pour effet de modifier la
Figure IV.3 : Structure de bande d’une hétérojonction en présence d’un potentiel de grille entre un matériau à grand gap et un matériau à petit gap aboutissant à la
formation d’un gaz-2D à l’interface (d’après [Castagné89])
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probabilité d’occupation des niveaux du puits quantique donc la valeur de ns : plus Vgs
décroît, plus ns diminue. Il existe en particulier une valeur VT de Vgs qui annule ns. Notons
enfin que dans le cas de la Figure IV.2, le canal du HEMT est situé entre deux matériaux de
grand gap. La structure de bande n'est plus alors constituée d'une seule hétérojonction, comme
sur la Figure IV.3, mais d'une double hétérojonction, augmentant ainsi le nombre d’électrons
susceptibles de participer à la conduction et améliorant leur confinement dans le canal.
IV.4 Eude des HEMTs AlGaN/GaN/Si
IV.4.1 Structures étudiées
La figure IV.4 montre une vue en coupe schématique des HEMTs d’AlGaN/GaN sur
substrat de silicium provenant de l’Institut d’Electronique de Microélectronique et de
Nanotechnologie (IEMN) de l’Université de Lille. La structure a été réalisée sur du silicium
(111) par la technique MBE (Molecular Beam Epitaxy) ou épitaxie par jets moléculaires qui
est une technique de croissance sous ultravide. La structure se compose d’un substrat de
silicium avec une résistivité qui varie entre 4000 et 10000 Ω.cm, d’une couche mince
d’AlN/GaN de 100nm qui permet de réduire les contraintes et ainsi limiter la quantité de
dislocations, d’une couche non intentionnellement dopé (nid) de GaN d’épaisseur 2µm, et
d’une couche AlGaN non dopé de 30nm d’épaisseur. Les dispositifs étudiés par la suite en
CDLTS présentent une longueur de grille de 0.5µm et une largeur de grille de 2×50µm. Des
dispositifs ayant une surface de grille plus importante (transistor "FAT"), spécialement
élaborés pour les mesures de DLTS ont également été étudiés. Toutefois les courants de fuites
Si(111) Forte résistivité : 4000-10000 Ω.cm
AlNAlN/GaN
GaN
Al0.25GaN0.75
GaN
GrilleSource Drain
Figure IV.4 : Coupe schématique des HEMTs d’AlGaN/GaN sur substrat de silicium
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
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trop importants sur ces transistors n'ont pas permis de réaliser les mesures de transistoires de
capacité et de courant.
IV.4.2 Caractérisations par des mesures courant-tension
IV.4.2.1 Caractéristiques électriques statiques Ids-Vds-T.
Nous représentons dans ce paragraphe le réseau direct Ids=f(Vds) d’un transistor
HEMT AlGaN/GaN sur substrat silicium de longueur de grille 0.5µm et de largueur 50µm en
fonction de la température.
Les résultats sont présentés sur les figures IV5, 6, 7, 8 ,9.
0 2 4 6 8 100,0
2,0x10-3
4,0x10-3
6,0x10-3
8,0x10-3
1,0x10-2
-1V -1V -2V -2V -3V -3V -4V -4V -5V -5V
Ids(
A)
Vds(V)
T=77K
Figure IV.5 : Caractéristiques Ids-Vds d’un HEMT AlGaN/GaN sur silicium à T=77K
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
155
0 2 4 6 8 100,0
2,0x10-3
4,0x10-3
6,0x10-3
8,0x10-3
1,0x10-2
Vgs Vgs -1V -1V -2V -2V -3V -3V -4V -4V -5V -5V
Ids(
A)
Vds(V)
T=200K Vds=10V
Figure IV.6 : Caractéristiques Ids-Vds d’un HEMT AlGaN/GaN sur silicium à T=200K
0 2 4 6 8 100,0
1,0x10-3
2,0x10-3
3,0x10-3
4,0x10-3
5,0x10-3
6,0x10-3
7,0x10-3
8,0x10-3
9,0x10-3
Ids(
A)
Vds(V)
-1V -1V -2V -2V -3V -3V -4V -4V -5V -5V
T=300K
Figure IV.7 : Caractéristiques Ids-Vds d’un HEMT AlGaN/GaN sur silicium à T=300K
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
156
0 2 4 6 8 100,0
1,0x10-3
2,0x10-3
3,0x10-3
4,0x10-3
5,0x10-3
6,0x10-3
Vgs Vgs -1V -1V -2V -2V -3V -3V -4V -4V -5V -5V
Ids(
A)
Vds(V)
T=550K
Figure IV.9 : Caractéristiques Ids-Vds d’un HEMT AlGaN/GaN sur silicium à T=550K
0 2 4 6 8 100,0
1,0x10-3
2,0x10-3
3,0x10-3
4,0x10-3
5,0x10-3
6,0x10-3
7,0x10-3
Id
s(A
)
Vds(V)
T=400KVgs Vgs
-1V -1V -2V -2V -3V -3V -4V -4V -5V -5V
Figure IV.8 : Caractéristiques Ids-Vds d’un HEMT AlGaN/GaN sur silicium à T=400K
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
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Les résultats nous montrent que le courant de drain est maximum à basse température
et qu’il ne dépasse pas 100mA.
Les caractéristiques Ids-Vds en fonction de la température montrent un comportement
anormal vis à vis de la température (figure IV.5, IV.7 et IV.8). En effet l’évolution du courant
de drain en fonction de la tension de grille appliquée montre plusieurs effets parasites tels
qu’un effet d’hystérésis lorsqu’on fait un aller-retour de la tension Vgs, un effet de
dégradation de courant et un effet d’auto-échauffement. Les explications possibles de ces
effets parasite ont déjà été reportées dans la partie A du chapitre III, relatif à l’étude des
MESFETs 4H-SiC.
Ces anomalies présentes dans les transistors HEMTs AlGaN/GaN/Si peuvent limiter
leurs performances puisque ces composants sont destinés à des applications dans le domaine
micro-ondes.
IV.4.2.2 Caractéristiques de transferts
Dans le but de suivre l’évolution de la tension de seuil en fonction de la température,
nous traçons les caractéristiques Ids-Vgs-T.
-5 -4 -3 -2 -1 0
0,000
0,002
0,004
0,006
0,008
0,010
Vds=10VVT=-2.94VT=100K
Ids(
A)
Vgs(V)
VT=-2.94V
Figure IV.10 : Caractéristique de transfert Ids-Vgs d’un HEMT AlGaN/GaN sur silicium à T=100K
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
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-5 -4 -3 -2 -1 0
0,000
0,001
0,002
0,003
0,004
0,005
0,006
Id
s(A
)
Vgs(V)
Vds=10VVT=-2.4VT=300K
VT=-2.4V
Figure IV.11 : Caractéristique de transfert Ids-Vgs d’un HEMT AlGaN/GaN sur silicium à T=300K
-5 -4 -3 -2 -1 0
0,000
0,001
0,002
0,003
0,004
0,005
Vds=10VVT=-2.5VT=550K
Ids(
A)
Vgs(V)
VT=-2.5V
Figure IV.12: Caractéristique de transfert Ids-Vgs d’un HEMT AlGaN/GaN sur silicium à T=550K
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
159
Les figures IV (10, 11,12) montrent un décalage de la tension de seuil vers les valeurs
positives. Ceci peut être associé à l’activation des défauts profonds, présents dans la structure
étudiée. Nous remarquons sur ces composants l’absence d’effet collapse qui se manifeste par
la distorsion du réseau des caractéristique Ids-Vds, généralement observé sur les transistors à
hétérojonctions.
IV.4.2.3 Conclusion sur les caractéristique statiques
D’une façon générale la présence de ces anomalies de fonctionnement sur les
caractéristiques statiques et de transfert des HEMTs peut être corrélée à l’existence des pièges
dans la bande interdite des couches épitaxiées constituant la structure ou résultants de défauts
technologiques. La localisation physique des niveaux profonds permet de comprendre leur
influence sur le fonctionnement du HEMT et d’autre part de trouver des solutions
technologiques pour minimiser leurs effets.
Les nombreuses techniques de caractérisation des niveaux profonds permettent de
détecter les pièges dans un tel dispositif mais il est très difficile cependant de les localiser
dans le volume. Pour pouvoir localiser les pièges dans la structure étudiée, des mesures de
transitoire de courant en commutation de grille et de drain seront réalisés.
IV.4.3 Caractérisation des pièges
Des effets parasites indésirables viennent diminuer les performances statiques du
HEMT AlGaN/GaN/Si. Une connaissance et une prise en compte de ces effets sont
aujourd'hui indispensables lors de la conception de circuits micro-ondes. Il est important de
souligner qu'une des principales barrières rencontrées lors de l'étude de ces défauts est la
difficulté de leur mise en évidence et de leur prise en compte. La difficulté principale lors de
la phase de caractérisation expérimentale est de pouvoir dissocier les différents pièges trouvés
pour les appréhender indépendamment les uns des autres.
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
160
Pour détecter et identifier les pièges profonds, nous avons réalisé des mesures de
transitoires de courant drain-source en commutation de grille et de drain. Lors des mesures en
commutation de grille, aucun transitoire n'a pu être observé et ce, malgré l'exploration d'une
large gamme des paramètres de la mesure (Vp, Vr, Vds, tp).
Nous présentons donc dans la suite les résultats obtenus en commutation de drain,
c'est-à-dire lorsque la zone de déplétion s'étend plus en profondeur dans la structure. Les
transistors HEMT AlGaN/GaN à substrat Si sont polarisés avec une tension maximale
appliquée sur le drain de 4V, et la tension minimale est égale à 1V. La grille est polarisée à -
2.25V. La durée de l'impulsion est fixée à 1000ms. Les mesures ont été réalisées dans la
gamme de température 77K-520K.
L’évolution des transitoires de courant représenté en figure IV.13 dans la gamme de
température entre 95K-520K. Ici, seul un processus d’émission est observé. Chaque
transitoire expérimental est alors traité pour extraire les constantes du temps associées au
processus physique mise en jeu. Le spectre CDLTS correspondant (Figure IV.14.) met en
0 10 20 30 40 50 60 70 80
0,960
0,965
0,970
0,975
0,980
0,985
0,990
0,995
1,000
1,005
Id
s/Id
ss
Temps(ms)
T=95KT=140K
T=190K T=240KT=340K
T=290K T=390K
T=490K
T=440K
T=520K
Figure IV.13: Evolution des transitoires de courant drain-source en fonction de la température pour un HEMT AlGaN/GaN sur substrat Si.
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
161
évidence quatre pics (C1, C2, C3, C4) en fonction de la température. Chacun de ces pics
correspond à un piège qui contribue au transitoire de courant. Leurs signatures déterminées à
partir des diagrammes d'Arrhenius (figure IV 15) sont reportées dans le tableau IV.2.
100 200 300 400 500 600
0,002
0,004
0,006
0,008
0,010
0,012
0,014
0,016
0,018
Sign
al C
DLT
S (u
.a)
Température(K)
C1(Ea=0.836eV)
C2(Ea=0506eV)
C3(Ea=0.202eV)
C4(Ea=0.076eV)
Vds=1--4VVgs=-2.25VTp=1000ms
Figure IV.14 : Spectre CDLTS enregistré pour le HEMT AlGaN/GaN/Si. Quatre niveaux profonds notés C1, C2, C3 et C4 sont mis en évidence.
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
162
Parmi les défauts électriquement actifs déterminés ci-dessus, le piège noté C2
correspond à un défaut déjà observé dans la litérature. En effet, des mesures de spectroscopie
de transitoire de capacité isotherme [Hacke’94], ont déjà permis d’observer ce défaut noté E2.
Le défaut C2 n’est autre que E2 puisque les signatures de ces deux centres profonds se
superposent. Des mesures de DLTS [Götz’94] ont permis d’observer ce défaut électriquement
actif sur des diodes GaN. Mais jusqu'au aujourd’hui l’origine physique de ce défaut fait l’état
de discussions de plusieurs équipse [Hacke’94, Götz’94, Hacke’96]. La littérature montre que
la concentration ne change pas significativement avec une irradiation d'électrons ou une
implantation d'azote [Haase’96].
Le défaut C3 apparaît avec une énergie d’activation de 0.20eV. Des mesures de DLTS
isotherme sur des structures GaN [Hacke’96] ont déjà permis d’observer ce défaut mais avec
une énergie d’activation de 0.26eV. Des mesures de DLTS [Götz’94] ont détecté ce défaut
mais avec une énergie d’activation de 0.18eV. Les correspondances de diagramme
d’Arrhenius Ea et σa nous permet de dire que ces trois défauts ont la même origine
[Gassoumi’06]. Avec des mesures de CDLTS Marso [Marso’03] a détecté ce défaut
2 3 4 5 6 75,86,06,26,46,66,87,07,27,47,67,88,08,28,48,68,89,09,29,4
Ln(T
2 /en)
1000/T(K-1)
C1(Ea=0.83eV)
C2(Ea=0.504eV)
C3(Ea=0.202eV)
C4(Ea=0.075eV)
Figure IV.15: Diagramme d’Arrhenius pour les défauts détectés en CDLTS avec une impulsion sur le drain.
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
163
électriquement actif sur des HEMTs AlGaN/GaN/Si. Ce défaut est probablement localisé dans
la région entre le canal et le gaz à deux dimensions 2DEG.
L’origine du défaut C4 qui apparaît avec une énergie d’activation de 0.07eV et une
section efficace de capture de l’ordre de 2.65×10-15cm2 n’est pas encore bien connue jusqu’à
aujourd’hui. Néanmoins des mesures d’effet Hall réalisées par Z-Q. Fang [Fang’98] sur des
structures GaN lui ont permis de détecter un défaut avec une énergie d’activation de 0.06eV.
Il a attribué ce dernier à une lacune d’azote dans le GaN.
Finalement pour ce qui concerne le défaut C1 qui apparaît à T=500K avec l’énergie
d’activation de 0.832eV, à notre connaissance ce piège a été détecté uniquement dans ce
travail [Gassoumi’06]. Son origine reste une question ouverte. Même si la nature
microscopique exacte des niveaux C1 à C4 ne peut pas être établie, le point intéressant
consiste en ce que nous pouvons conclure que ces niveaux sont tous localisés au-dessous de la
couche supérieure AlGaN. En effet, dans le cas présent, des défauts dans la couche supérieure
AlGaN et/ou à la surface, devraient avoir été observés lorsqu’on réalise des mesures de
CDLTS avec impulsions sur la grille.
Ici, les défauts sont observés uniquement lorsqu’on commande le drain, c'est-à-dire
quand la couche tampon, le 2DEG et le canal sont sondés. Ils sont plus probablement placés
dans la couche tampon ou à l'interface Si/AlN. Ceci est confirmé par le résultat de Marso et al
[Marso’03] pour la localisation du défaut C3.
Tableau IV.2: les Signatures des pièges détectés dans des HEMT AlGaN/GaN sur substrat Si
lors d’une impulsion sur le drain avec la CDLTS
IV.5 Conclusion
Dans ce chapitre notre objectif a été d’une part d’identifier les principales anomalies
qui induisent les dysfonctionnements électriques d’un HEMT AlGaN/GaN sur substrat Si et
Défauts Ea(eV) σa(cm2) Identification
C1 0.83 3.14 ×10-14
C2 0.50 2.57×10-15 E2
C3 0.20 3.03×10-17
C4 0.07 2.65×10-15 Lacune N
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
164
d’autre part de caractériser, identifier et localiser les défauts profonds responsable de ces
anomalies.
Les caractéristiques statiques Ids=f(Vds) montrent d’une part l’absence de l’effet de
kink généralement observé dans les transistors à hétérojonction de type HEMT, et d’autre part
l’absence de l’effet collapse. Cependant nous avons noté un shift de la tension de seuil entre la
température 95K et 550K, un auto-échauffement et une dégradation du courant Ids. Ces
anomalies sont corrélées à l’existence de centres profonds dans les structures étudiées.
Dans le but de détecter les pièges dans la couche tampon et aux interfaces tampon/SI
ou tampon/Canal des mesures de transitoire de courant drain-source en commutation de drain
et de grille ont été réalisées.
Par les mesures en commutation de grille et même avec des tensions proches de la
tension de seuil nous n’avons observé aucun transitoire de courant.
Avec les mesures de CDLTS en commutation de drain on a mis en évidence la
présence de quatre pièges. Ces défauts profonds ne sont pas observés lors d’une impulsion sur
la grille. Ils sont donc probablement localisés entre le substrat et le gaz à deux dimensions
2DEG.
Finalement ce travail montre l'intérêt de la technique CDLTS pour la localisation de
pièges dans la structure de HEMT et pour la corrélation avec les anomalies sur les
caractéristiques électriques statiques de ces structures.
Chapitre IV Généralités et étude des défauts dans les HEMT AlGaN/GaN à substrat Si
165
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