Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de...

34
Thème n°2 : Inégalités, classes sociales et justice sociale Trois chapitres : Chapitre 4) Inégalités et classes sociales Chapitre 5) Mobilité sociale et égalité des chances Chapitre 6) Intervention de l’Etat et justice sociale Chapitre 4) Inégalités et classes sociales Notions : Inégalités économiques, inégalités sociales, classes sociales, groupes de statut, catégories socio- professionnelles. Indications complémentaires : On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif. On procédera à des comparaisons aux niveaux européen et international en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés. On montrera que le niveau et l’évolution des inégalités sont liés à des facteurs multiples : origine et appartenance sociales, formation, accumulation patrimoniale, genre, génération, etc. On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s’interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés post- industrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie) et on se demandera dans quelle mesure cette multiplicité contribue à brouiller les frontières de classes. Acquis de première : groupe social, salaire, revenu, profit, revenus de transfert. DEFINITIONS DES NOTIONS A CONNAITRE POUR CE CHAPITRE NPT (notions programme de terminale). NPP (notions programme de première). NC (notions complémentaires à connaître). Inégalités : accès différencié à des ressources socialement valorisées Inégalités économiques (NPT) : accès différencié aux ressources économiques (revenus ou patrimoine) à l’intérieur d’une société. Inégalités sociales (NPT) : accès différencié aux ressources non économiques (pouvoir, savoir, culture légitime, logement, santé, etc.) Niveau de vie (NC) : mesuré par le revenu disponible par unité de consommation. Patrimoine (NC) : stock qui se compose des avoirs d’un agent économique (propriétés immobilières, valeurs mobilières comme les actions et les obligations). Profit (NPP) : revenu de l’entreprise provenant de l’excédent de ses recettes sur l’ensemble de ses coûts Revenu (NPP) : flux de ressources issus de l’activité économique que perçoit un agent économique. On distingue les revenus primaires qui rétribuent la participation à l’activité productive des revenus de transfert qui proviennent des opérations de redistribution des administrations publiques.

Transcript of Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de...

Page 1: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Thème n°2 : Inégalités, classes sociales et justice sociale Trois chapitres :

Chapitre 4) Inégalités et classes sociales

Chapitre 5) Mobilité sociale et égalité des chances

Chapitre 6) Intervention de l’Etat et justice sociale

Chapitre 4) Inégalités et classes sociales

Notions : Inégalités économiques, inégalités sociales, classes sociales, groupes de statut, catégories socio-professionnelles. Indications complémentaires :

On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif.

On procédera à des comparaisons aux niveaux européen et international en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés.

On montrera que le niveau et l’évolution des inégalités sont liés à des facteurs multiples : origine et appartenance sociales, formation, accumulation patrimoniale, genre, génération, etc.

On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s’interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale.

On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés post-industrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie) et on se demandera dans quelle mesure cette multiplicité contribue à brouiller les frontières de classes.

Acquis de première : groupe social, salaire, revenu, profit, revenus de transfert.

DEFINITIONS DES NOTIONS A CONNAITRE POUR CE CHAPITRE

NPT (notions programme de terminale). NPP (notions programme de première). NC (notions complémentaires à connaître).

Inégalités : accès différencié à des ressources socialement valorisées Inégalités économiques (NPT) : accès différencié aux ressources économiques (revenus ou patrimoine) à l’intérieur d’une société. Inégalités sociales (NPT) : accès différencié aux ressources non économiques (pouvoir, savoir, culture légitime, logement, santé, etc.)

Niveau de vie (NC) : mesuré par le revenu disponible par unité de consommation. Patrimoine (NC) : stock qui se compose des avoirs d’un agent économique (propriétés immobilières, valeurs mobilières comme les actions et les obligations). Profit (NPP) : revenu de l’entreprise provenant de l’excédent de ses recettes sur l’ensemble de ses coûts Revenu (NPP) : flux de ressources issus de l’activité économique que perçoit un agent économique. On distingue les revenus primaires qui rétribuent la participation à l’activité productive des revenus de transfert qui proviennent des opérations de redistribution des administrations publiques.

Page 2: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Revenu disponible (NC) : revenu qui reste à la disposition des ménages (pour la consommation et l’épargne) après redistribution = revenus primaires + revenus de transfert – prélèvements obligatoires Revenus de transfert (NPP): revenus issus des opérations de redistribution et versés par la Sécurité sociale ou l’Etat aux ménages (exemples : pensions de retraite, allocations chômage). Salaire (NPP) : revenu du travail d’une personne liée par contrat de travail à un employeur Taux de pauvreté (NC) : proportion de personnes qui se situent en-dessous du seuil de pauvreté. Le seuil de pauvreté est égal à 60% du revenu médian.

Sujets de bac possibles Dissertation (Dossier de 4 documents factuels) - Comment peut-on expliquer le caractère cumulatif des inégalités économiques et sociales ? - Comment peut-on expliquer les inégalités de revenus ? - Comment expliquer la persistance des inégalités dans les pays développés ? - Peut-on parler de renouveau des inégalités ? Epreuve composée Partie 1 (Questions de cours sans document) - Comment peut-on mesurer les inégalités économiques ? - Montrez qu’il existe des inégalités de genre. - Montrez que les inégalités sont cumulatives. - Montrez que les inégalités économiques et socioculturelles, bien que différentes, ne sont pas indépendantes. - Quels facteurs permettent d’expliquer les inégalités de salaires ? - Pourquoi les inégalités de patrimoine sont-elles centrales pour expliquer les inégalités économiques et sociales ? Epreuve composée Partie 2 (Après avoir présenté le document, vous…) - Caractérisez les inégalités mises en évidence par le document. (graph taux de départ en vacances selon la PCS) - Montrez en quoi le document permet de caractériser les inégalités d’accès au logement. (tab stat type logement et variables socio-démo) - Caractérisez l’impact du genre dans les inégalités d’utilisation du temps ? (tab stat) - Montrez l’impact de la CSP sur les dépenses de culture-médias. (graph) - Caractérisez les inégalités salariales que le document met en évidence. (tab stat distribution salaires par sexe et déciles) Epreuve composée Partie 3 (A partir du dossier documentaire de vos connaissances …) - Montrez que les inégalités sont dues à des facteurs multiples. - Mettez en évidence la persistance d’inégalités politiques en France aujourd’hui. - Expliquez les inégalités hommes-femmes. - En quoi les inégalités peuvent-elles se cumuler ?

Page 3: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Partie 1 Une société marquée par les inégalités

L’idéal démocratique, bien analysé par Tocqueville, est marqué par une « passion pour l’égalité ». Il est donc intéressant de confronter cet idéal avec la réalité inégalitaire de nos sociétés. La démocratie est toujours à construire et il est important d’avoir conscience de l’écart entre les grands principes qui en sont au fondement et l’état actuel de nos sociétés. Dans ce chapitre, il s’agira donc dans un premier temps de dresser l’état des lieux des inégalités actuelles dans notre pays, aussi bien les inégalités économiques que les inégalités sociales. On montrera également que certaines de ces inégalités ont tendance à se cumuler et à affecter en priorité certains groupes. Puis, dans un second temps, nous nous demanderons si l’affirmation de la tendance séculaire à la moyennisation de la société ne doit pas aujourd’hui être remise en cause. Derrière cette question, en apparaît une autre : a-t-on assisté au cours du 20ème siècle à une disparition des classes sociales ? Et n’assiste-t-on pas, ces dernières années, à une évolution des inégalités propice au retour des classes sociales ?

Introduction : définir les inégalités

Précisons tout d’abord que nous parlerons le plus souvent et sauf précision contraire d’inégalités de situation. Toutes les différences ne sont pas pour autant synonymes d’inégalités. Une différence ne devient une inégalité que si elle concerne un accès différencié à des ressources socialement valorisées. Les différences ne deviennent des inégalités que si elles se traduisent en termes d'avantages ou de désavantages sur une échelle d’appréciation. La société définit des biens sociaux valorisés et constitue donc les différences en inégalités ; celles-ci sont donc socialement construites.

1. L’analyse des inégalités économiques et de leur évolution

1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine

1.1.1. Les inégalités de revenus

Une même moyenne peut en effet cacher des situations très diverses quant à la répartition de la grandeur étudiée autour de la moyenne. C’est pourquoi on est amené à se servir d’autres indicateurs : quantiles, représentation graphique par la courbe de Lorenz et indice de Gini.

Pour mesurer les inégalités de richesse (salaires, revenus, patrimoines) les statisticiens rangent les individus par ordre croissant du plus riche au moins riche. Ils décomposent ensuite la totalité de ces individus en 10 groupes de taille égale. Voir diapos 1, 2 et 3: présentation des déciles pointés et des dixièmes de population. Préciser qu’il existe différents quantiles qu’il faut connaître. Voir diapos 4 et 5 : différents types de revenus

Page 4: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Exercice polycopié n°1 Pour chacun des cas suivants, indiquez par une croix s’il s’agit d’un revenu primaire ou d’un revenu de transfert et s’il s’agit d’un revenu primaire précisez s’il s’agit d’un salaire, d’un revenu mixte ou d’un revenu du patrimoine.

Revenus primaires Revenus de

transfert Salaires Revenus mixtes

Revenus du patrimoine

Oumar reçoit 1 500 par mois en tant que vendeur dans un magasin de portables

x

Sabine touche 1 000 euros de pension de retraite de la caisse nationale d’assurance vieillesse

x

Marc reçoit 600 euros par mois pour un emploi à mi-temps dans une usine

x

Youssef perçoit 26 euros d’honoraire par patient reçu dans son cabinet médical

x

Isabelle reçoit 650 euros par mois de loyer pour l’appartement qu’elle a mis en location

x

Mona reçoit 1 500 euros de traitement par mois en tant que professeur de SES

x

François, actuellement en congé maladie reçoit 70 euros par jour d’indemnité de la Caisse nationale d’assurance maladie

x

Lamia a revenu des actions et a fait une plus-value de 2 500 euros x Nathalie qui a acheté des obligations d’une grande entreprise reçoit chaque mois 100 euros d’intérêt

x

La boulangerie de Sophie a fait 2000 euros de bénéfices le mois dernier x Raphaël qui a acheté des actions a reçu cette année 2300 euros de dividendes

x

Carlo vient d’être licencié et perçoit 850 euros d’allocations chômage x

Voir diapos 6 et 7 : notion d’unité de consommation Document polycopié n°1

La dispersion des niveaux de vie mensuels individuels en France

métropolitaine en 2007 (en euros)

D1 834

D2 1 034

D3 1 197

D4 1 350

D5 1 514

D6 1 693

D7 1 914

D8 2 219

D9 2 825

Insee.

1) Faites une phrase donnant la signification précise de D3. D’après l’insee, en France, en 2007, les 30% des individus les plus pauvres avaient un niveau de vie inférieur à 1 197 euros par mois. 2) Faites une phrase donnant la signification précise de D9. D’après l’insee, en France, en 2007, les 10% des individus les plus riches avaient un niveau de vie supérieur à 2 825 euros par mois. 3) Quel décile pointé représente la médiane de cette distribution statistique ? D5

Page 5: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

4) Calculez le rapport interdéciles D9/D1. Puis, faites une phrase donnant la signification précise du résultat trouvé. D’après l’insee, en France, en 2007, le niveau de vie minimal des 10% des individus les plus riches était 3,4 fois supérieur au niveau de vie maximal des 10% des individus les plus pauvres. 5) Quelles sont les limites de cet indicateur D9/D1 pour donner une image complète des inégalités ?

Ne nous dit rien sur ce qu’il se passe en-dessous de D1 et au-dessus de D9.

Ne nous dit rien non plus sur ce qu’il se passe entre D1 et D9. Pour cela, on utilise parfois les rapports D5/D1 et D9/D5.

Voir diapo 8 : inégalités salariales.

Page 6: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Document polycopié n°2 La dispersion des niveaux de vie mensuels individuels en France

métropolitaine en 2007 (en euros)

Revenus moyens du décile

D1 641

D2 938

D3 1 16

D4 1 275

D5 1 428

D6 1 602

D7 1 797

D8 2 058

D9 2 481

D10 4 232

Insee.

1) Faites une phrase avec la donnée soulignée. Selon l’insee, en France, en 2007, les 10% des individus les plus pauvres avaient un niveau de vie de 641 euros en moyenne. 2) Calculez le rapport D10/D1. Puis, faites une phrase permettant de donner la signification du résultat obtenu. D10/D1 = 6,6 Selon l’insee, en France, en 2007, les 10% des individus les plus riches avaient en moyenne un niveau de vie 6,6 fois supérieur à celui des 10% des individus les plus pauvres. 3) Pourquoi le rapport D10/D1 peut-il être considéré comme un meilleur indicateur d’inégalités que le rapport D9/D1 utilisant les déciles pointés ? Parce qu’il rend compte de ce qui se passe en-dessous du décile pointé D1 (il utilise la moyenne des niveaux de vie des individus qui se trouvent en-dessous du décile pointé D1) et au-dessus du décile pointé D9 (il utilise la moyenne des niveaux de vie des individus qui se trouvent au-dessus du décile pointé D9). Document polycopié n°3

La dispersion des niveaux de vie mensuels individuels en France métropolitaine en 2007 (en euros)

D1 641 834

D2 938 1 034

D3 1 16 1 197

D4 1 275 1 350

D5 1 428 1 514

D6 1 602 1 693

D7 1 797 1 914

D8 2 058 2 219

D9 2 481 2 825

D10 4 232

Insee.

1) Quel est le niveau de vie annuel du plus riche des 10% les plus pauvres ? 834 euros.

Page 7: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

2) Quel est le niveau de vie annuel moyen des 10% les plus pauvres ? 641 euros. 3) Quel est le niveau de vie annuel du plus pauvre des 10% les plus riches ? 2 825 euros. 4) Quel est le niveau de vie annuel moyen des 10% les plus riches ? 4 232 euros. Document polycopié n°4

La dispersion des niveaux de vie mensuels individuels en France métropolitaine en 2007 (en euros)

% du revenu disponible total perçu par le décile

% cumulé du revenu

D1 3,7 3,7

D2 5,3 9

D3 6,3 15,3

D4 7,3 22,6 → point A de la courbe

D5 8,1 30,7

D6 9,3 40

D7 10,3 50,3

D8 11,6 61,9

D9 14,1 76 → point B de la courbe

D10 24,1 100

Insee.

1) Faites une phrase donnant la signification de la donnée soulignée de la deuxième colonne. Selon l’insee, en France, en 2007, les 10% des individus les plus riches se partageaient 24,1% du revenu total. 2) Faites une phrase donnant la signification de la donnée soulignée de la troisième colonne. Selon l’insee, en France, en 2007, les 50% des individus les plus pauvres se partageaient 30,7% du revenu total.

La courbe de Lorenz est une représentation graphique qui permet d’étudier la concentration d’une distribution statistique. Pour tracer cette courbe, on porte en abscisse la part cumulée des ménages ou des individus classés par ordre croissant de revenus ou de patrimoine. En ordonnée, on place la part cumulée des revenus ou du patrimoine total. La courbe de Lorenz représente graphiquement la fonction qui, à la part (x) des ménages les moins riches associe la part (y) de l’ensemble du revenu total ou du patrimoine total qu’ils perçoivent. La répartition égalitaire des revenus ou du patrimoine est représentée par la première bissectrice. Cette droite est appelée droite d’équirépartition. Plus la courbe est éloignée de la droite d’équirépartition, plus la distribution est inégalitaire.

Page 8: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

3) Tracez la courbe de Lorenz à partir des données du tableau.

4) Faites une phrase avec le point A de la courbe de Lorenz. D’après l’insee, en France, en 2007, les 40% des individus les plus pauvres se partagent 22,6% du revenu disponible total. 5) Faites une phrase avec le point B de la courbe de Lorenz. D’après l’insee, en France, en 2007, les 10% des individus les plus riches se partagent 24% du revenu disponible total.

Remarque : les données sur les revenus utilisées par l’Insee pour établir les ratios d’inégalité ne reflètent pas toute la réalité : elles ne portent en effet que sur une partie des ressources des ménages. Les revenus comptabilisés par l’Insee comprennent les revenus disponibles, une fois retirés les impôts directs et ajoutés les prestations sociales, mais la majeure partie des revenus du patrimoine (dividendes, intérêts, loyers perçus, etc.) n’est pas prise en compte. Or ces derniers sont très majoritairement reçus par les catégories les plus aisées. Et ils ont progressé nettement plus rapidement que les revenus salariaux ces dernières années. Si l’on intégrait ces revenus dans le calcul des revenus, on observerait une remontée des inégalités à partir de la fin des années 90. Pas une explosion, mais une inversion de tendance.

Page 9: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

1.1.2. Les inégalités de patrimoine Bordas document 4 p.287

3) Que signifient les points A et B ? D’après l’insee, en France, en 2009, les 20% des ménages les plus pauvres se partagent 10% du revenu disponible total. D’après l’insee, en France, en 2009, les 10% des ménages les plus riches se partagent 50% du patrimoine total. 4) Quelle est la courbe de Lorenz qui représente la situation la plus inégalitaire ? Le patrimoine est réparti de manière beaucoup plus inégalitaire.

Document polycopié n°5 Inégalités de revenus et concentration de la richesse Les inégalités de revenus jouent un rôle prépondérant pour l'expliquer la concentration des richesses. Les

ménages forment un patrimoine en épargnant à chaque période une fraction de leurs revenus. Plus les revenus sont distribués de façon inégalitaire, plus les montants épargnés par les ménages diffèrent, ce qui se traduit à moyen et long terme par des écarts de richesse de grande ampleur. [ ] Le comportement des ménages les plus riches s'explique principalement par le désir de transmettre un patrimoine à leurs descendants. [...] Un facteur de concentration supplémentaire des richesses vient du fait que tous les ménages ne font pas face au même rendement de leur épargne. [...] Les ménages les plus riches détiennent une part disproportionnée des actions de l'économie. [...] Sur un horizon de plusieurs décennies, le rendement des actions a été significativement supérieur à celui des titres sans risques, ce qui a contribué à l'accroissement des inégalités.

Alexis Direr, « L'évolution récente des inégalités de richesse aux États-Unis », Cahiers français, n° 351, juillet-août 2009.

1. CONSTATER. Par quels moyens le patrimoine des ménages peut-il s'accroître ?

Patrimoine (NC) : stock qui se compose des avoirs d’un agent économique (propriétés immobilières, valeurs mobilières comme les actions et les obligations). Patrimoine des ménages dépend :

De l’épargne qui permet d’accroître le patrimoine détenu (achat de valeurs mobilières, de biens immobiliers, placements à intérêts).

De l’héritage ou des donations entre vifs.

Page 10: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

2. EXPLIQUER. Expliquez le passage souligné. Voir diapo 9 : épargne en fonction du revenu La propension à épargner s’élève avec le revenu. Cela signifie que sur 100 euros de revenus, un ménage pauvre en épargnera peut-être 10 alors qu’un ménage riche en épargnera 30. Donc plus l’inégalité de revenus est forte, plus les inégalités de patrimoine vont s’accroître.

3. ILLUSTRER. Quels revenus le patrimoine financier et immobilier peut-il générer ? Patrimoine financier :

Intérêts et dividendes.

Plus-values lors de la revente des titres. Patrimoine immobilier :

Loyers

Plus-value lors de la revente du bien immobilier.

4. EXPLIQUER. Pourquoi les revenus du patrimoine sont-ils inégalitaires ?

Ne pas confondre patrimoine (stock) et revenus du patrimoine (flux).

Deux raisons :

Les ménages pauvres ont un patrimoine beaucoup plus faible, voire inexistant, donc reçoivent peu de revenus du patrimoine.

Les ménages riches ont non seulement un patrimoine élevé, mais en plus il est beaucoup plus rémunérateur (placements financiers plus rémunérateurs que livret A !)

Ces revenus du patrimoine accroissent encore le patrimoine, donc la richesse appelle la richesse. On dit que les inégalités économiques sont cumulatives.

Page 11: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Exercice polycopié n°2 Remplissez le schéma avec les mots ou expressions suivants : revenus élevés – épargne – revenus du patrimoine – origine sociale favorisée (héritage + donations)

Cumulativité entre revenus et patrimoine.

Origine sociale favorisée

(héritage + donations)

Revenus élevés

Epargne

Constitution d’un patrimoine

Revenus du patrimoine

Constitution d’un patrimoine

Page 12: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

1.2. Une tendance séculaire à la réduction des inégalités économiques Document polycopié n°6

1) Jusqu’à quelle période observe-t-on une réduction des inégalités de niveaux de vie ? 1980 Voir diapo 10 : taux de pauvreté

Document polycopié n°7 Rôle de l’Etat-providence et moyennisation Le système protecteur français ouvre une ère nouvelle de stabilité et de sécurité pour des millions de travailleurs. La

Sécurité sociale fait disparaître l'incertitude des lendemains. Par ailleurs, l'État-providence français s'est constitué dans un contexte historique particulier auquel il reste identifié.

II s'est édifié durant la période de forte croissance économique (+ 5 % du PNB/an) de l'après-guerre (1950-1975). Cette période, outre par une croissance régulière du pouvoir d'achat et l'accès à la société de consommation (voiture, réfrigérateur, télévision...), se caractérise aussi par une sorte de garantie de l'emploi. Non seulement le chômage demeure à un niveau très faible (1,7 % en 1968), mais la France souffre en permanence d'une pénurie de main-d’œuvre.

(…)Le thème fort de la période est le « partage des fruits de la croissance ». En 1970, le remplacement du SMIG (Salaire minimum interprofessionnel garanti) par le SMIC (Salaire minimum interprofessionnel de croissance) traduit un changement de perspective. Le SMIG relevait d'une logique de pouvoir d'achat minimal, le SMIC vise explicitement à la réduction des inégalités de salaire.

Les transferts sociaux représentent une part importante et croissante des ménages français. L'État « social-keynésien » s'efforce tout à la fois de promouvoir la croissance économique, de surmonter les oppositions sociales et d'assurer la Sécurité sociale.

François-Xavier Merrien, Cahiers français, n° 314, mai-juin 2003.

1) A quelles conditions la croissance forte des Trente glorieuses a-t-elle pu s’accompagner d’une réduction des inégalités ? SMIG : évolution proportionnelle aux prix. Donc simple maintien du pouvoir d’achat du salaire minimum, pas de rattrapage du salaire moyen, voire aggravation de l’écart puisque le pouvoir d’achat du salaire moyen progresse lui. Conçu pour assurer un minimum vital aux travailleurs et les protéger contre la pauvreté. SMIC : La loi stipule qu’ « en aucun cas l’accroissement annuel du pouvoir d’achat du salaire minimum de croissance ne peut être inférieur à la moitié de l’augmentation du pouvoir d’achat des salaires horaires moyens enregistrés par le ministère du travail ». Le gouvernement a en outre la possibilité d'accorder des « coups de pouce », ce qu'il fait en pratique régulièrement. Conçu pour assurer une réduction des inégalités entre salariés ou au minimum empêcher qu’elles augmentent.

Donc le SMIC depuis sa création a eu tendance à se rapprocher du salaire moyen. Partage des gains de productivité. De 1945 à 1975, le salaire réel net moyen a été multiplié par trois : plus de chemin a été parcouru en trente ans qu’au cours des 300 ans précédents !

Politiques de redistribution.

Plein-emploi.

Page 13: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Le temps de rattrapage du salaire des cadres par celui des ouvriers était de l’ordre d’une trentaine d’années. Pour un jeune ouvrier, le niveau de vie du cadre était ainsi accessible à l’aune d’une vie et dans les classes populaires, on attendait pour ses enfants un sort sans conteste meilleur. Voir diapo 11 : inégalités dynamiques Idée que malgré les inégalités qui existaient, les progrès étaient à la portée d’une vie. Cela n’est plus le cas avec le net ralentissement de la progression des salaires observée depuis trente ans. 2) Pourquoi a-t-on parlé d’une consommation de masse ? La période des 30 glorieuses a permis ce processus, car cette période est caractérisée par ce que l’on a appelé le « compromis fordiste ». Les gains de productivité engendrés par ce mode de régulation fordiste (division du travail) ont favorisé une forte hausse des salaires et une baisse substantielle des prix des biens d’équipements (économie d’échelle), donc une hausse du pouvoir d’achat. L’accès à de nombreux biens s’est démocratisé. Automobile, biens d’équipement du logement. Rapprochement des structures de consommation des ménages. Uniformisation des consommations, hausse des taux d’équipements en électroménagers pour les classes populaires (télévision, réfrigérateur…), accès à l’automobile, accès aux loisirs (grâce notamment aux congés payés) jusque là réservés aux classes aisées. L'ensemble des salariés sont intégrés dans une série d'institutions légales ou conventionnelles qui garantissent la diffusion des effets de la croissance par des hausses de salaires, mais aussi par une extension et une amélioration du dispositif de protection sociale. C'était ce que certains économistes appellent le "compromis fordiste". Nul, ou presque, n'est laissé pour compte, même si le partage des fruits de la croissance demeure inégalitaire.

Page 14: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

1.3. Le creusement récent des inégalités économiques

Revoir document polycopié n°6 La baisse des inégalités mesurées par le rapport interdéciles a cessé à partir des années 1990.

Document polycopié n°8 Les différents facteurs de la remontée des inégalités L’inégalité des revenus primaires augmente [...], en France depuis les années 1980. [...] Plusieurs

phénomènes semblent avoir joué. Le progrès technique, en modifiant les méthodes de production, peut économiser le travail non qualifié ou

exiger plus de travail qualifié, ce qui accroît les inégalités. Le développement des échanges internationaux, en créant une concurrence entre les salariés peu qualifiés

des pays développés et ceux (nettement moins bien payés) des pays en développement, contribue également au phénomène. Pour l'instant, cet effet est limité, car les échanges ne concernent pas le bâtiment, le commerce ou certains services, dans lesquels se trouvent beaucoup d'emplois à bas salaire.

La demande de biens se déplace, et ce au détriment des secteurs employant beaucoup de main-d’œuvre non qualifiée. [...] L'infléchissement du partage de la valeur ajoutée au profit des revenus du capital, sous la pression d'actionnaires plus influents que par le passé, est favorable aux titulaires de hauts revenus, qui détiennent l'essentiel des valeurs mobilières.

Les réformes fiscales parties des pays anglo-saxons ont nettement réduit les taux les plus élevés de l'impôt sur le revenu et la fiscalité des revenus du capital, ce qui profite essentiellement aux plus riches. Ces réformes sont en partie une réponse au risque, réel ou supposé, de fuite des capitaux.

Arnaud Parienty, Alternatives économiques, poche n° 46, novembre 2010.

1. EXPLIQUER. Pourquoi les inégalités de revenus salariaux se sont-elles accrues depuis les années 1980 ?

PT biaisé en faveur du travail qualifié. Nouvelles technologies développeraient des emplois nécessitant davantage de travail qualifié (le PT serait complémentaire du travail qualifié). Cela se ferait donc au détriment du travail peu qualifié qui serait en partie détruit par le PT (le PT serait substituable au travail qualifié). Donc les rémunérations se creuseraient entre le travail qualifié et le travail peu qualifié au détriment de ce dernier. La mondialisation mettrait en concurrence les salariés peu qualifiés des pays développés avec les salariés peu qualifiés des pays en développement qui sont beaucoup moins bien payés. Donc la concurrence internationale engendrerait une pression à la baisse des salaires des salariés peu qualifiés, d’où l’augmentation des inégalités salariales.

2. EXPLIQUER. Expliquez la phrase soulignée. Financiarisation de l’économie. Pression de la part des détenteurs d’action pour que les dividendes augmentent et que les salaires augmentent peu. Evoquer ici les investisseurs institutionnels qui exigent des taux de rentabilité de 15% sur les fonds placés. Pression à la baisse des salaires. Pression répercutée également sur les sous-traitants qui la répercutent eux-mêmes sur leur main d’œuvre. La part des dividendes dans la VA en France a considérablement augmenté. Or, ce sont les ménages aisés qui perçoivent ces dividendes, d’où l’accroissement des inégalités. Voir diapo 12 : évolution dividendes

3. RÉCAPITULER. Faites un schéma récapitulatif des facteurs ayant favorisé une hausse des inégalités de revenus. Ajouter contre-réformes fiscales. Voir diapos 13 à 19

Page 15: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Revoir diapo 11 Document polycopié n°9

1) Faites une phrase donnant la signification de chacune des données entourées. D’après l’insee, en France, en 2004, les 1% des ménages les plus riches avaient un patrimoine supérieur à 1 270 000 euros. D’après l’insee, en France, en 2004, les 10% des ménages les plus riches se partageaient 46% du patrimoine total. D’après l’insee, en France, en 2010, les 10% des ménages les plus riches se partageaient 48% du patrimoine total. 2) Quelle est l’évolution récente des inégalités de patrimoine ? Augmentation : en 2010, les 1% les plus riches se partagent 17% du patrimoine total alors qu’ils ne s’en partageaient que 13% en 2004. Nous nous sommes cantonnés pour le moment à l’analyse d’inégalités économiques. Nous allons à présent ajouter d’autres formes d’inégalités que nous qualifierons d’inégalités sociales (même si cette distinction a finalement peu de sens).

Page 16: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

2. Les inégalités entre groupes socioprofessionnels

2.1. Des inégalités économiques entre groupes socioprofessionnels Quelques rappels sur les PCS (on développera dans la partie 2 sur la stratification sociale) : Voir diapo 20 : inégalités de salaires Voir diapo 11 pour inégalités dynamiques entre cadres et ouvriers. Elles se sont nettement accrues à partir des années 80. Si le temps de rattrapage est de 30 ans (cas des trente glorieuses), un jeune ouvrier (en t0) peut espérer vivre en fin de carrière (en t1) comme les cadres qu’il observe en t0. De plus, un ouvrier plus âgé peut espérer une amélioration sensible du salaire pour ses enfants. Mais dès lors que la croissance ralentit, les inégalités dynamiques s’accroissent. C’est le cas à partir des années 80. Le rattrapage qui se faisait en une génération se fait maintenant en 10 ! Voir diapo 21 : très hauts revenus Document polycopié n°10

1) Calculez la progression de la part pré-engagée des dépenses dans le revenu disponible des ménages. +15 points en 50 ans (principalement liée à la hausse des prix des loyers). 2) Calculez la part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible pour les quintiles Q1 et Q5. Quelle information peut-on tirer de cette comparaison concernant la consommation des différentes PCS ? Q1 : 3 300 / 10 080 = 32,7% Q5 : 10 300 / 50 030 = 20,6% Les ménages d’ouvriers et d’employés disposent de moins de possibilités de faire des choix quant à leur consommation car une bonne part de leur revenu disponible est déjà réservé chaque mois à des dépenses telles que le loyer, l’électricité, le gaz, assurances, frais bancaires, téléphone, abonnement télévision, etc. On peut considérer que c’est une inégalité de consommation. Voir diapo 22 : restrictions budgétaires Voir diapo 23 : fracture numérique

Page 17: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

On pourrait ajouter que pour un même produit, on ne consomme pas la même gamme en fonction de son revenu. On peut penser évidemment aux marques et aux degrés très différents de qualité des différents produits. Par exemple supermarché discount versus magasins bio. Une nouvelle domesticité ? André Gorz parlait d’une société de valets. En 2006, d’après France portrait social, 30% des ménages appartenant au dixième le plus riche utilisent des services à domicile (+10 points en 10 ans) contre moins de 10% des ménages appartenant aux 70% des ménages les plus pauvres.

Des inégalités face aux vacances Bordas p.301

Principale raison pour ne pas partir = raisons financières.

43% des cadres partent plusieurs fois contre 10% des ouvriers.

Vacances = véritable marqueur social.

Ne pas oublier le qualitatif Bordas document 3 p.302

Inégalités de patrimoine moyen selon les PCS.

Pourquoi les agriculteurs et artisans ont-ils un patrimoine élevé ? Ils sont propriétaires de leur exploitation ou de leur entreprise.

Les individus exerçant une profession libérale sont ceux qui ont le plus fort patrimoine.

Pourquoi les inégalités de patrimoine financier peuvent générer des inégalités de revenus ? Revenus du patrimoine (inégalités cumulatives).

Remarque : même au sein du patrimoine financier, il y a des placements qui rapportent davantage (actions v/ livret A).

Voir diapo 24

Page 18: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

2.2. Des inégalités dans l’univers professionnel

Bordas document 1 p.292 Inégalités face au chômage

Bordas Document 2 P.292 Transformations marché du travail Paugam

Le développement de la précarité parmi les salariés dans les années 1980 a fait émerger la problématique des «nouvelles inégalités » : aux inégalités sociales traditionnelles entre le haut et le bas de la hiérarchie salariale, se superposent de nouveaux clivages liés à l'instabilité dans l'emploi. Dans le même temps, d'autres formes d'inégalité transcendant les catégories socioprofessionnelles se développent ou du moins deviennent plus visibles : ainsi en est-il des inégalités entre les générations, selon le genre, selon la nationalité et l'origine ethnique... [...] Les catégories socioprofessionnelles restent encore opérantes pour distinguer les différents niveaux de hiérarchie sociale, notamment en termes de revenu et de conditions de vie, mais elles ne permettent pas d'analyser la double dimension de la précarité professionnelle. Le degré de souffrance au travail ainsi que le risque de perdre son emploi, qui dépendent en grande partie de l'entreprise, doivent pourtant être pris en compte comme critères de différenciation sociale parmi les salariés. [...] La précarisation des salariés ainsi que le chômage de longue durée, qui touche de façon inégale la population active, renvoient directement à ce que l'on appelle aujourd'hui la « crise de la société salariale » (Robert Castel). Le compromis de l'après-guerre [...] a été en quelque sorte ébranlé par la « nouvelle question sociale ». Le chômage, mais aussi l'instabilité des emplois et l'intensification du travail ont remis question les équilibres antérieurs. La protection sociale est devenue très inégalitaire selon les salariés, et les moins qualifiés sont aujourd'hui aussi les moins protégés. Serge PAUGAM, «Quel regard sociologique sur les nouvelles inégalités ? », «Inégalités économiques, inégalités sociales », Cahiers français, La Documentation française, 2009.

Constater les inégalités selon la PCS : 4 fois plus de risque d’être au chômage pour un ouvrier que pour un cadre.

Page 19: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

1) Quels nouveaux critères de différenciation entre salariés sont mis en avant dans le texte ?

Souffrance au travail

Exposition plus forte à la précarité et au chômage dans les catégories populaires. Cela traduit des inégalités importantes de statut. Conditions de vie plus stables pour les cadres, rapport à l’avenir moins incertain. Voir dualisation au sein du monde des salariés.

niveau de protection sociale qui est lié au statut dans l’emploi (notamment droits à la retraite). Crise de la société salariale. Le statut d’actif occupé est aujourd’hui moins intégrateur, moins protecteur, notamment pour les salariés du bas de l’échelle sociale. Voir diapo 25 2) A votre avis, quelles PCS sont les plus touchées par ces évolutions ? Catégories populaires (ouvriers + employés). Voir aussi ce que l’on a dit sur le document polycopié n°8 :

PT

Mondialisation

Pression actionnariale

A partir des documents polycopiés n°11, 12 et 13 et de ce qui a été vu précédemment dans ce 2.2., montrez que les inégalités peuvent être appréhendées comme juxtaposition d’inégalités et comme processus d’interdépendances entre ces inégalités. Votre réponse doit faire environ une page.

Document polycopié n°11 En ce qui concerne l’inégalité face aux risques, l’étude de Dominique Waltisperger, de la DARES (Direction

de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), menée à partir de l’enquête SUMER 2003, est éloquente. Cette étude met en évidence cinq familles de salariés, selon la nature des risques subis. Les salariés les plus qualifiés (cadres et professions intermédiaires) ainsi que les employés administratifs (au total 40 % des salariés) bénéficient de conditions de travail relativement clémentes. En revanche, les employés des services et des commerces, surnommés les obligés du public (21 % des salariés) subissent de plein fouet les pressions du client (horaires atypiques, tensions avec le public, leurs chefs, leurs collègues, manipulation de charges lourdes ou longues postures debout). Les ouvriers se répartissent entre deux familles : les « travailleurs de force » (18 % des salariés) qui cumulent de nombreux efforts physiques (port de charges lourdes, outils vibrants) et les « contraints » (16 %) asservis à des processus de production très astreignants (pétrochimie, cimenteries).

La dernière catégorie (5 %) – désignée du nom de « Zola » par Dominique Waltisperger – cumule à peu près toutes les pénibilités imaginables : horaires atypiques, risques physiques, rythmes de travail contraint, surveillance permanente de chefs…

Les salariés qui bénéficient des meilleures conditions de travail sont aussi les mieux payés, ceux dont les emplois sont les plus stables et les carrières les plus prometteuses. Inversement, les « travailleurs de force » –18 % des salariés, très présents dans le bâtiment et les PME –, « les obligés du public » ou les « Zola » ont le plus souvent de bas salaires, des emplois précaires et sans perspective.

Que certains emplois soient moins intéressants ou plus pénibles que d’autres, c’est sans doute difficilement évitable. Mais qu’ils soient aussi beaucoup plus précaires et moins bien payés est caractéristique d’un système inégalitaire injuste. C’est ce caractère cumulatif qui fait des inégalités et donc des injustices.

Thomas Coutrot, « Les inégalités face aux risques du travail s’aggravent », Alternatives économiques Poche, n° 43, mars 2010.

Page 20: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Document polycopié n°12

Document polycopié n°13

Inégalités de conditions d’emplois : exposition au risque de chômage et précarité plus élevé dans les milieux populaires. Vision incertaine de l’avenir. Difficultés d’accéder au crédit et au logement. Accès plus restreint à la protection sociale.

Inégalités de conditions de travail : catégories populaires plus de probabilité d’être confrontés à des conditions de travail pénibles (pression du client, travaux de force, pression de la hiérarchie, travail sous contraintes automatiques).

Maladies professionnelles plus fréquentes.

On pourrait ajouter l’inégalité de prestige des différentes professions et de considérations dans le travail. Ces luttes symboliques constituent de réelles frontières entre groupes sociaux.

On pourrait imaginer des salaires plus élevés (salaires compensatoires) pour les PCS qui subissent ces inégalités. Mais dans la réalité, ils perçoivent également des salaires plus faibles (idée de cumul des inégalités).

Page 21: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

2.3. Des inégalités face à la santé

Bordas document 4 p.289 Les inégalités sociales face à la mort

À 35 ans, une femme peut espérer vivre en moyenne encore 49 ans et un homme 43 ans, dans les conditions de mortalité observées en 2000-2008 en France métropolitaine. Différente selon le sexe, l'espérance de vie l'est aussi selon la catégorie sociale. Ainsi, l'espérance de vie d'une femme cadre de 35 ans est de 52 ans tandis que celle d'une ouvrière n'est que de 49 ans. L'espérance de vie des ouvrières d'aujourd'hui correspond à celle des femmes cadres au milieu des années quatre-vingt. De leur côté, les hommes cadres de 35 ans peuvent espérer vivre encore 47 ans et les hommes ouvriers 41 ans. Par ailleurs, les cadres, hommes ou femmes, ont également une espérance de vie sans incapacité plus longue que les ouvriers. Les écarts d'espérance de vie illustrent bien les inégalités sociales face à la mort, mais il s'agit d'une moyenne qui ne met pas en évidence le risque de mourir précocement par exemple. Pour les hommes comme pour les femmes, ce risque est plus élevé pour les ouvriers que pour les cadres. Parmi les hommes, un ouvrier sur deux n'atteindrait pas 80 ans, contre un cadre sur trois.

Les natures mêmes des professions exercées expliquent en partie ces écarts. En effet, les cadres ont moins d'accidents, de maladies ou d'expositions professionnels que les ouvriers. Par ailleurs, ils appartiennent à un groupe social dont les modes de vie sont favorables à une bonne santé : les comportements de santé à risque, les moindres recours et accès aux soins, ou encore l'obésité sont plus fréquents chez les ouvriers que chez les cadres. Enfin, l'état de santé peut lui-même influer sur l'appartenance à une catégorie sociale : une santé défaillante peut empêcher la poursuite d'études, le maintien en emploi, ou rendre plus difficiles les promotions et l'accès aux emplois les plus qualifiés en cours de carrière.

Les écarts d'espérance de vie entre catégories sociales sont stables depuis 25 ans. Nathalie BLANPAIN, « L'espérance de vie s'accroit, les inégalités sociales face à La mort demeurent», Insee Première, n° 1372,

octobre 2011.

1. Justifier. Pourquoi peut-on parler d'inégalités sociales face à la mort ?

Ecart d’espérance de vie à la naissance entre cadres et ouvriers qui est de 6 ans (3 ans entre les femmes cadres et ouvrières). De plus, espérance de vie sans incapacité moins longue.

2. Expliquer. Comment interpréter l'écart d'espérance de vie entre un ouvrier et un cadre ? Révèlent des inégalités de conditions de vie entre cadres et ouvriers (lieu de résidence, alimentation, accès aux soins). Révèlent aussi des inégalités de conditions de travail.

3. Analyser. Les inégalités de niveau de vie ou de travail suffisent-elles à expliquer ce type d'inégalités sociales? Inégalités d’espérance de vie liées également au mode de vie :

Pratiques alimentaires. Soucis de garder la ligne.

Tabac et alcool.

Fait d’être soucieux de sa santé : les ouvriers se considèrent comme plus « dur au mal » et consultent parfois trop tard.

Page 22: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

2.4. Des inégalités face au logement et au lieu de résidence

Voir diapo 26 sur confort du logement

Document polycopié n°14 Lieux de résidence et inégalités Le lieu de résidence est aujourd'hui plus que jamais un marqueur social. Peut-être même le principal marqueur

pour beaucoup de familles. (…) C'est peut-être la raison pour laquelle, contrairement à une idée reçue, les personnes les plus démunies de

ressources matérielles sont finalement moins concentrées sur le territoire que les personnes les plus favorisées. Tandis que celles-ci mobilisent leurs ressources pour s'isoler, celles-là subissent des dynamiques de relégation. Les ghettos les plus fermés sont des ghettos de riches. La richesse - et notamment celle, immatérielle, que confèrent les diplômes des grandes écoles - est moins visible à l'œil nu que la pauvreté - et notamment celle qu'impose dans notre société le fait de ne pas être blanc ou de ne pas avoir la nationalité française. C'est sans doute ce qui explique la relative transparence sociale des enclaves chics. (…)

La lenteur des évolutions du paysage urbain s'explique paradoxalement par l'implacable propension avec laquelle chacun, à chacune de ses mobilités, fuit ceux qui se situent immédiatement au-dessous de lui dans l'échelle supposée des réalisations, et cherchent la proximité rassurante de ceux immédiatement au-dessus. (…)

La qualité de l'environnement social ne se résume pas au calme, à la sécurité ni à la proximité des équipements. L’enjeu du lieu de résidence va aujourd'hui bien au-delà de ces considérations. (…)

Le fait que pauvres et riches n'habitent pas du tout les mêmes quartiers représente une source d'inégalités considérables entre les enfants des différents milieux sociaux. Certains grandissent et interagissent au sein de voisinages où le chômage, la pauvreté et les difficultés d'intégration culturelle sont la norme, d'autres au sein de voisinages où ces problèmes sont inexistants. Autrement dit, le drame de la ségrégation territoriale, c’est qu’en conditionnant l’environnement social de chacun, elle pèse aussi de tout son poids sur le destin de chacun. (…)

La conséquence majeure de ces phénomènes est que les enfants de familles pauvres ou exposées aux problèmes d'intégration sont condamnés à interagir avec un voisinage où l'échec scolaire est la règle, tandis que les enfants de familles aisées grandissent dans des voisinages où l'échec scolaire n'existe presque pas. L'échec est en effet par construction beaucoup plus répandu dans les voisinages défavorisés. Les adolescents dont l'un des parents au moins est diplômé du supérieur vivent en moyenne dans des voisinages où le taux de retard à 15 ans est d'environ 13 %. À l'opposé les adolescents dont l'un des proches est sans diplôme vivent dans des voisinages où le taux de retard à 15 ans est plus de quatre fois plus élevé (56 %). (…)

À l'entrée dans l'âge adulte, les enfants des diplômés du supérieur résident dans des quartiers où l'immense majorité des jeunes de leur âge poursuivent des études supérieures, tandis que les enfants des personnes sans diplôme vivent dans des contextes où la plupart des jeunes de leur âge sont déjà sur le marché du travail.

On conçoit l'importance tout à fait décisive de l'environnement social, notamment au collège, au cours de l'adolescence, lorsque chacun essaie de trouver ses repères en dehors de la sphère familiale, auprès de ses pairs. (…) Le voisinage immédiat, l'immeuble où l'on habite, représentent des éléments de socialisation tout à fait centraux, notamment pour les jeunes des classes populaires et, plus généralement, pour tous ceux qui n'ont guère les moyens de se donner d'autres terrains de socialisation. L'influence du lieu de résidence ne se limite pas aux interactions extra-scolaires ayant lieu dans ces abords immédiats. Les enfants sont dans leur majorité scolarisés dans un établissement de leur quartier et la composition sociale de leur école et de leur classe est quasi mécaniquement à l'image de celle de leur quartier. Il en résulte des inégalités devant la composition sociale des écoles fréquentées tout aussi considérables que devant la composition sociale du voisinage de résidence.

Eric Maurin, Le Ghetto français, enquête sur le séparatisme social, Seuil, 2004.

1) Expliquez les deux causes du développement de la ségrégation spatiale.

Les personnes les plus démunies n’ont pas le choix de leur logement. Elles prennent ce qu’elles sont en mesure de payer : souvent des HLM dans des quartiers dits sensibles. On retrouve donc dans les zones sensibles une forte homogénéité sociale (contraire de la mixité sociale) : des ménages démunis, souvent immigrés, plus souvent au chômage et dans la précarité que la moyenne de la population.

Par ailleurs, les ménages plus favorisés (classes moyennes et classes dominantes) cherchent à éviter les membres des classes populaires et à se rapprocher des quartiers composés principalement de ménages favorisés. Stratégies d’évitement de toute mixité sociale. Culte de l’entre-soi. Phénomène de gentrification : éviction des ménages populaires des quartiers autrefois qualifiés de « populaires » par les membres des classes moyennes; ceci en raison de la hausse considérable des prix de l’immobilier. Voir Paris et proche banlieue. D’après l’auteur c’est ce second phénomène qui explique principalement le phénomène de ségrégation spatiale.

Page 23: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

2) Citez trois éléments permettant de stimuler l’attrait d’un quartier. Calme, sécurité, proximité des équipements. Mais surtout … 3) Expliquez le lien existant entre ségrégation spatiale et reproduction sociale. Montrez que les inégalités peuvent être considérées comme cumulatives. Ménages populaires vivent dans des logements moins spacieux et ont tendance à vivre dans des quartiers où la plupart des individus sont membres des catégories populaires. Plusieurs effets sur la réussite scolaire.

Les conditions de travail pour les enfants de milieux populaires sont parfois problématiques (problème du surpeuplement de certains logements et du manque de calme pour travailler sereinement). Surpeuplement - à origine sociale égale - augmente d'environ 50% le risque d'échec à l'école.

Les jeunes de milieux populaires, du fait de la ségrégation spatiale, ont tendance à fréquenter dans leurs

quartiers des jeunes de même milieu social. Absence de mixité sociale ; or toutes les enquêtes montrent que la mixité sociale joue positivement pour les élèves de milieux populaires que ce soit en termes d’ambition scolaire (fréquentation d’élèves en réussite et à l’ambition élevée), qu’en termes d’acquisition de certaines normes et valeurs qui favorisent la réussite scolaire. Au contraire, la ségrégation spatiale (qui est aussi une ségrégation sociale) conduit les jeunes de milieux populaires à ne fréquenter que des jeunes de leur milieu, ce qui peut constituer un obstacle à l’acquisition des normes et valeurs nécessaires à la réussite scolaire (idéal-type des cités où les groupes de pairs affublent les élèves en réussite (ou qui jouent le jeu de l’école) de vocables tels que « bouffons » ou « intellos »).

Les élèves sont scolarisés en fonction de leur lieu d’habitation. Les élèves de milieux populaires sont donc

scolarisés dans des établissements (parfois en Zep) dont les élèves sont plus souvent en difficulté. Si l’on ajoute que les familles de catégories favorisées sont expertes dans le détournement des règles de sectorisation et donc que ces établissements sont souvent privés des meilleurs élèves du quartier, on comprend le rôle néfaste que la ségrégation spatiale peut jouer sur la réussite scolaire des élèves de milieux populaires.

Ménages démunis quartiers sensibles Réussite des enfants difficile Difficulté d’insertion sur le marché du

travail et emploi faiblement qualifié Reproduction sociale. Discriminations à l’embauche liées aux quartiers.

Page 24: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

2.5. Des inégalités scolaires et culturelles qui ne se réduisent pas

Document polycopié n°15

en % Lecture au moins une fois au cours des 12

derniers mois

Cinéma au moins une fois au cours des 12 derniers

mois

Musée au moins une fois au cours des 12 derniers

mois

Théâtre au moins une fois au cours des 12 derniers

mois

Agriculteurs exploitants 31 39 24 8

Artisans, commerçants, chefs d’entreprise

49 50 33 14

Cadres et professions intellectuelles supérieures

83 81 65 43

Professions intermédiaires 70 73 48 23

Employés 63 58 30 13

Ouvriers 32 46 17 6

Insee, « enquête permanente sur les conditions de vie », 2006.

Faire remarquer que l’on remarque une hiérarchie identique, quelle que soit la pratique, entre cadres, membres des professions intermédiaires, employés, ouvriers.

Document polycopié n°16 Sont allés au musée au moins une fois

Ministère de la Culture, Enquête sur les pratiques culturelles, 2009.

1) Comment ont évolué les inégalités de pratiques culturelles entre 1973 et 2008 ? Plutôt eu tendance à augmenter. La fréquentation des musées a eu plutôt tendance à baisser dans la plupart des catégories, mais elle a augmenté chez mes cadres. Bordas document 2 p. 288 bien

Page 25: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

1. En 2008, sur 100 agriculteurs, 71 en moyenne ne fréquentent pas les musées, monuments historiques, théâtres, concerts classiques et spectacles chorégraphiques. En 2008, sur 100 cadres supérieurs, 14 en moyenne ne fréquentent pas les musées, monuments historiques, théâtres, concerts classiques et spectacles chorégraphiques. 2. Les inégalités culturelles ont globalement tendance à s’accentuer depuis 1973. 3. Les inégalités économiques n’expliquent pas en premier lieu les inégalités culturelles. Ce sont les habitudes culturelles, l’éducation. Par exemple, les patrons ont un taux de non-fréquentation similaire à celui des employés. Et les employés ont un taux de non-fréquentation inférieur à celui des ouvriers alors qu’ils ont le même revenu. 4. La socialisation familiale est le facteur explicatif fondamental des inégalités culturelles.

Document polycopié n°17 Fonction sociale de la culture dominante Cette sociologie [celle de Pierre Bourdieu] entend saisir la distribution inégale des œuvres, des compétences

culturelles et des pratiques. C’est une sociologie des inégalités culturelles et des fonctions sociales de la culture dominante et, en tout premier lieu, celle de la distinction culturelle. Il y a, en effet, un profit de distinction à se démarquer du « vulgaire » (dans les deux sens du terme : le « commun » et le « grossier »), profit qui s’accompagne d’ « un profit de légitimité, profit par excellence, consistant dans le fait de se sentir justifié d’exister (comme on existe), d’être comme il faut (être) ». (…)

Le service de légitimation rendu par la culture à tous les dominants culturellement (c'est-à-dire à ceux qui maîtrisent plus ou moins tout ou partie des formes culturelles historiquement dominantes) est, dans le même temps et indissociablement, un service moral rendu aux individus qui sont, de près ou de loin, liés à cette culture, et qui se sentent ainsi justifiés d'exister tels qu'ils existent, c'est-à-dire justifiés d'exister différemment des autres. Si, dans nos sociétés différenciées et hiérarchisées, exister c'est être, se sentir différent (rare, unique, singulier, élu, etc.), alors la culture aujourd’hui (comme la religion hier) est un puissant moyen de construire cette différence.

Bernard Lahire, La culture des individus, dissonance culturelle et distinction de soi, La Découverte 2005.

1) Pourquoi Pierre Bourdieu a intitulé son ouvrage sur l’étude de la genèse du jugement de goût « La Distinction » ? Les membres des classes dominantes ont un habitus qui les conduit à adopter des pratiques peu partagées, donc distinctives. Leur habitus de classe est marqué par cette recherche inconsciente de la Distinction. Inconsciente car l’individu qui adopte les pratiques les plus légitimes ne se dit pas : « je vais les adopter pour me distinguer ». Il les adopte par goût, mais il n’a pas conscience que ce goût est construit socialement. L’habitus des classes dominantes va les conduire à adopter les goûts et les pratiques considérés comme légitimes, mais de manière inconsciente. Les biens qu’ils vont posséder et leurs pratiques vont donc les distinguer des pratiques et des goûts des autres classes. Dans leur habitus est donc inscrite la volonté inconsciente de se démarquer, de se distinguer des autres groupes pour conserver leur position dominante. Quand on parle de la « Culture » ou de quelqu’un de « cultivé », on parle en fait de la culture légitime dominante (celle des dominants). 2) Quels profits psychologiques les dominants tirent-ils de l’inégalité d’accès à la culture légitime ? Le fait que la culture légitime dominante (donc la plus valorisée) soit celle des dominants conduit ceux-ci à penser qu’ils sont dans le vrai « comme il faut », que leur existence vaut plus que celle des membres des groupes dominés. Profit psychologique à adopter des pratiques distinctives, éloignées du « commun ». A l’inverse, les dominés éprouvent un sentiment d’infériorité. « Je ne vaux pas grand-chose », « Je suis bête », « Je suis ignorant », « Je suis inculte », « Je n'aime pas la grande musique ». Leurs pratiques sont parfois méprisées. On peut penser à la figure du « beauf », c’est un « beauf » parce qu’il adopte telle ou telle pratique qui est illégitime aux yeux des membres de la société, y compris ceux qui les adoptent. Essayez de retenir l’idée que le fait d’aimer ou de ne pas aimer ces activités ne présage en rien d’une qualité supérieure de la personne et encore moins d’une qualité naturelle.

Page 26: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

3) Montrez à partir de vos deux réponses précédentes que les différences de pratiques culturelles entre groupes socioprofessionnels ne peuvent être considérées comme de simples différences. Ces différences apportent des profits de distinction, donc des avantages symboliques (hiérarchie du prestige) ; on peut donc bien parler d’inégalités et non de simples différences.

Des inégalités scolaires qui persistent

Document polycopié n°18

1) Faites une phrase avec les deux données entourées. D’après Gaëlle Henri-Panabière, en 2010, en France, 17,6% des élèves dont les parents sont scolairement peu dotés étaient en réussite. D’après Gaëlle Henri-Panabière, en 2010, en France, 44% des élèves dont les parents sont scolairement bien dotés étaient en réussite. 2) Quel constat peut-on faire à partir de ce tableau ? Lien important entre le niveau de diplôme des parents et la réussite des enfants. Nous développerons cette question dans le chapitre sur la mobilité sociale. 3) Ce tableau permet-il d’affirmer que tous les enfants fortement dotés en capital culturel sont en réussite ? que tous les enfants de milieux faiblement dotés en capital culturel sont en échec ? Non. L’histoire de chaque élève est singulière et nous verrons que certaines familles de milieux populaires, malgré leur faible capital culturel, parviennent à offrir un contexte de socialisation qui permet la réussite. A l’inverse, le capital culturel ne se transmet pas automatiquement et ne garantit pas la réussite. Certaines conditions doivent être réunies.

Page 27: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Document polycopié n°19

1) Quelle est la proportion d’enfants d’ouvriers parmi les enfants entrés en 6ème en 1995 ? 38% 2) Pourquoi peut-on dire que les enfants d’ouvriers sont sous-représentés parmi les inscrits en classes préparatoires ? 8% parmi les inscrits en classes préparatoires contre 38% en 6ème, ils sont donc bien sous-représentés par rapport à ce qu’ils devraient représenter si la réussite était indépendante de l’origine sociale. 3) Quelle est la proportion d’enfants d’ouvriers parmi les enfants entrés en 6ème en 1995 ? 16% 4) Pourquoi peut-on dire que les enfants d’ouvriers sont sous-représentés parmi les inscrits en classes préparatoires ? 54% parmi les inscrits en classes préparatoires contre 16% en 6ème, ils sont donc bien sur-représentés par rapport à ce qu’ils devraient représenter si la réussite était indépendante de l’origine sociale. Il y a donc bien inégalité des chances de réussite scolaire liée à l’origine sociale. Voir diapo 27 : Bip 40

Page 28: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

3. Des inégalités qui font système et sont cumulatives

Document polycopié n°20 Des inégalités économiques et sociales qui se cumulent A plusieurs reprises, cependant, nous avons eu l'occasion de relever entre ces différents aspects (des inégalités

entre catégories sociales) des relations étroites et complexes. Ainsi les inégalités de revenu disponible ne peuvent qu'engendrer des inégalités de patrimoine ; inversement, ces dernières contribuent aux premières par le biais des revenus patrimoniaux. De même, des inégalités de conditions de travail découlent des inégalités face à la maladie et à la mort ; et les inégalités face au logement contribuent aux inégalités face à la santé et face à l'école. Ou encore les inégalités de situation dans la division sociale du travail engendrent dans la descendance des dispositions ou des capacités diverses face à la formation scolaire, qui se traduiront par des résultats scolaires inégaux, débouchant sur des qualifications professionnelles inégales et des insertions inégales dans la division sociale du travail, la boucle étant bouclée.

Ces quelques exemples suggèrent que les inégalités forment système. D'une part, elles s'engendrent les unes les autres ; d'autre part, elles contribuent à former un processus cumulatif, au terme duquel les privilèges se regroupent à l'un des pôles de l'échelle sociale tandis qu'à l'autre pôle se multiplient les handicaps ; enfin, elles tendent à se reproduire dans le cours des générations.

Alain Bihr et Roland Pfefferkorn, Déchiffrer les inégalités, Syros, 1999.

1) Montrez à l’aide d’un exemple que les inégalités sociales peuvent engendrer des inégalités économiques.

Inégalités de réussite scolaire Inégalités de situation dans la division sociale du travail (travail peu qualifié et instable

/ travail qualifié et stable) Inégalités de revenus … 2) Montrez à l’aide d’un exemple que les inégalités économiques peuvent engendrer des inégalités sociales.

Inégalités économiques Inégalités de logement Inégalités de conditions de vie des élèves Inégalités de réussite scolaire… 3) Complétez le schéma avec les expressions suivantes : emploi stable et qualifié, revenus élevés, revenus du patrimoine, épargne, capital culture élevé, niveau de diplôme élevé, santé, logement et lieu de résidence privilégiés.

Origine sociale favorisée

Constitution d’un patrimoine

Page 29: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

4) Expliquez la phrase soulignée. Le privilège appelle le privilège. Les handicaps appellent les handicaps. Inégalités cumulatives : les inégalités subies ne sont pas distribuées au hasard. Les inégalités dans différents domaines ont tendance à se retrouver chez les mêmes ménages. De plus, reproduction sociale entre générations.

Origine sociale favorisée

Revenus élevés

Epargne

Constitution d’un patrimoine

Capital culturel élevé

Logement et lieu de

résidence privilégiés

Santé

Niveau de diplôme élevé

Emploi stable et qualifié

Revenus du patrimoine

Page 30: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

4. Il existe d’autres facteurs d’inégalités que la seule appartenance socioprofessionnelle

4.1. Les inégalités de genre Bordas Document 1 p.294 Question supplémentaire (à traiter après la question 2) : A partir de vos cours de seconde et première sur le genre, expliquez d’où proviennent les inégalités de répartition des tâches domestiques.

1. En 2008, dans un couple, les femmes s’occupent seules du repassage dans 80% des couples, de la préparation des repas dans 71% des couples, etc. 2. L’arrivée d’un enfant renforce l’inégalité sexuelle des tâches domestiques puisqu’il est généralement admis dans un couple que la femme doit davantage s’en occuper que l’homme. Elle peut même décider de réduire son activité professionnelle (temps partiel), voire d’arrêter de travailler pour se consacrer à l’éducation de son enfant. Cela n’est quasiment jamais le cas de l’homme. Question supplémentaire (à traiter après la question 2) : A partir de vos cours de seconde et première sur le genre, expliquez d’où proviennent les inégalités de répartition des tâches domestiques.

Ce que nous sommes en tant qu’homme et en tant que femme à l’âge adulte est une construction sociale. Nous intérioriserons nos identités masculine et féminine, nos rôles sociaux, au cours du processus de socialisation qui est différentielle. Les parents et la société dans son ensemble n’ont pas les mêmes attentes vis-à-vis des garçons et des filles. Les enfants vont peu à peu se conformer à ce que la société attend d’eux. On ne naît pas homme ou femme, on le devient (Simone de Beauvoir) On offre par exemple des jeux d’imitation des tâches ménagères et de maternage aux petites filles. Elles intériorisent donc l’idée que faire ces tâches sera partie intégrante de leur vie à l’âge adulte. Elles sont préparées à accepter d’y consacrer une partie de leurs temps, alors que l’on n’y prépare pas les garçons. Cette socialisation différentielle se fait aussi par l’imitation des modèles parentaux. On peut penser aux contes pour enfants et aux histoires qu’on leur raconte qui comportent de multiples stéréotypes sexués.

Page 31: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

Par ailleurs, la socialisation des filles comporte des attentes concernant le soin, le rangement, l’ordre, la propreté. Elles vont donc intérioriser des exigences de propreté et de rangement supérieures à celles des hommes. Résultat : dans le couple, les interactions conduisent peu à peu à remettre en place les inégalités de partage même lorsque les deux conjoints ont au départ un idéal égalitaire. Lorsque les hommes repoussent le moment de ranger, de nettoyer un appartement, etc., les femmes qui acceptent plus difficilement de vivre dans le désordre, vont parfois finir par les réaliser pour ne pas avoir à attendre que leur mari s’en occupe. Enfin pour ce qui concerne les tâches parentales, les stéréotypes laissent penser que la femme est plus compétente, notamment lorsque les enfants sont en bas âge. C’est le fameux instinct maternel que personne n’a pourtant démontré scientifiquement. Cette prétendue compétence supérieure des femmes, si elle existe, relève d’une construction sociale et non d’un instinct. Il n’en demeure pas moins qu’elle est très présente dans les esprits, ce qui conduit les femmes à passer plus d’enfants auprès des enfants que les hommes. Important : comme tous ces comportements relèvent d’une construction sociale, cela signifie qu’ils peuvent être transformés. Ce qui est construit par la société peut être déconstruit. 3. En 2011, sur 100 femmes de 15 à 64 ans, 59,7 en moyenne ont un emploi. En 2010, les femmes qui travaillent dans le privé reçoivent un salaire net moyen de 1 777 euros/mois. 4. Puisque les femmes se consacrent davantage à la sphère privée que les hommes, il leur est plus difficile de grimper dans la hiérarchie de l’entreprise (plafond de verre). Ainsi, sur 100 dirigeants d’entreprise, 82,8 en moyenne sont des femmes. Les chefs d’entreprise ont tendance à considérer qu’elles s’investissent moins dans leurs tâches professionnelles (critères de présentéisme qui les conduit à discriminer les femmes pour l’accès aux promotions). Il s’agit de l’une des explications de l’inégalité salariale de genre : dans le privé, le salaire moyen mensuel net des hommes est 25 % plus élevé que celui des femmes. On peut évoquer également les discriminations à l’embauche. Ayant en tête les contraintes sociales domestiques des femmes, les recruteurs leur proposent davantage des emplois à temps partiel qu’aux hommes : sur 100 salariées, 30,1 en moyenne sont à temps partiel (contre seulement 6,7 des salariés hommes). Enfin, il ne faut pas négliger l’intériorisation de ces inégalités par les femmes, ce qui peut les conduire à réduire (inconsciemment) leurs ambitions. Voir diapo 28

Faire ressortir ici la cumulativité de ces inégalités.

Page 32: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

4.2. Les inégalités entre génération

Document polycopié n°21 Le sacrifice des générations ? « Les nouvelles générations de plus en plus diplômées sont, en même temps, de plus en plus en difficulté

face au marché du logement et aux conditions de stabilité dans le monde du travail. Chaque nouvelle génération entrant dans le monde du travail fait face à une situation de précarité d'intensité croissante à des niveaux de diplômes chaque fois plus élevés ! Pourtant, chaque fois, une promesse leur est offerte : « Aujourd'hui, à 20, 25 ans vous connaissez des difficultés mais dans 10 ou 15 ans vous aurez rattrapé vos retards de carrière! » Or, mon travail met en évidence le fait que ces promesses de rattrapage n'ont été que très partiellement respectées au cours de ces 12 dernières années. [...]

L'un des éléments centraux de la consommation post moderne d'accès à la culture, ce sont les départs en vacances. Dans les années 70, les voyages formaient la jeunesse. Plus vous étiez jeunes, plus les départs étaient nombreux et lointains avec de longues nuitées hors du domicile. Aujourd'hui, la courbe des départs en vacances est totalement transformée : les voyages forment la séniorité. Le point haut des départs en vacances se situe lorsque l'on est propriétaire, que l'on a remboursé ses crédits, que l'on bénéficie d'une situation salariale ou d'une retraite stabilisée... Les nouvelles générations, pour qui, les stages, les conditions d'emplois, le remboursement du logement impliquent un certain nombre de soirées nouilles au beurre... devant la télévision, ont considérablement perdu en termes de journées passées hors du domicile. Lorsqu'ils partent en vacances, la plupart du temps, c'est dans la résidence secondaire de papa/maman.

« Le clivage des générations : une fracture qui s’amplifie et qui questionne les politiques de la jeunesse », Conférence de Louis Chauvel, 12 mai 2011.

1. Quels sont les deux idées mises en évidence par Louis Chauvel dans le premier paragraphe? Les nouvelles générations sont moins bien loties que leurs parents sur le marché du travail, alors même qu’elles sont plus diplômées. Le temps de rattrapage augmente. 2. Expliquez la phrase soulignée. Les inégalités de départ en vacances montrent que ce sont les séniors qui partent plus. Les parents sont mieux lotis que leurs enfants. Les séniors actuels ont vécu l’essentiel de leurs carrières durant une période beaucoup plus favorable que la période actuelle. 3. Quels aspects semblent indiquer que les générations nées après 1970 sont moins bien loties que les précédentes ?

Inégalités sur le marché du travail, inégalités de consommation, inégalités d’accès au logement, les générations nées après 1970 connaissent une situation dégradée par rapport à leurs parents.

Page 33: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

4.3. Les inégalités subies par les jeunes issus de l’immigration

Page 34: Chapitre 4) Inégalités et classes sociales · 1.1. La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine 1.1.1. Les inégalités de revenus ... Selon l’insee, en Fance, en 2007,

5. Une comparaison internationale des niveaux d’inégalités

L’indice de Gini mesure le degré d’inégalité. Il se calcul à partir de la courbe de Lorenz. Il est compris entre 0 (égalité parfaite) et 1 et n’a pas d’unité (plus il est proche de 1, plus il y a d’inégalités). Il s’obtient en faisant le calcul suivant : Aire comprise entre la courbe de Lorenz et la diagonale / aire du triangle composé de la droite d’équirépartition et du coin droite. Document polycopié n°22

1) Quelle évolution globale des inégalités dans les différents pays depuis la fin des Trente glorieuses laisse entrevoir ce graphique ? Montée des inégalités sauf exception. 2) Quels sont les deux pays ayant le niveau d’inégalité le plus élevé ? ceux ayant le niveau d’inégalité le plus faible ? où se situe la France ? Etats-Unis + Royaume-Uni. Vive Reagan et Thatcher ! Pays nordiques : Danemark et Finlande (elles ont cependant nettement augmenté dans ce pays). France : niveau moyen d’inégalités. Document polycopié n°23

Tendance globale à la hausse des inégalités pour les plus riches. Aux Etats-Unis, le 1% le mieux payé aurait capté à lui seul depuis le premier choc pétrolier, en augmentation de revenu, plus de la moitié de la hausse du PIB des Etats-Unis. Les cent PDG les mieux payé ont bénéficié d’une multiplication par plus de 30 de leur rémunération réelle.