CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION...

25
CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALE 1.1. Comment analyser la structure sociale ? Classes sociales, groupes de statut, catégories socioprofessionnelles On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s’interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés postindustrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie) et on se demandera dans quelle mesure cette multiplicité contribue à brouiller les frontières de classes. Acquis de première : groupe social 1.1. Comment analyser et expliquer les inégalités ? Inégalités économiques, inégalités sociales On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif. On procédera à des comparaisons au niveau européen et international en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés. On montrera que le niveau et l’évolution des inégalités sont liés à des facteurs multiples : origine et appartenance sociales, formation, accumulation patrimoniale, genre, génération, etc. Acquis de première : salaire, revenu, profit, revenus de transfert Table des matières Intro ......................................................................................................................................................................................................... 1 I/ Les théories de la stratification sociale......................................................................................................................................... 2 A/ La société est composée de classes sociales antagonistes (La stratification sociale selon Karl MARX) .................. 2 B/ La société est composée de multiples stratifications différentes (La conception Max WEBER) ................................. 3 C/ Des analyses de la stratification plus modernes .................................................................................................................. 4 II/ Est-on encore dans une société de classes sociales ? ............................................................................................................ 5 A/ Une approche subjective de la moyennisation ................................................................................................................... 6 B/ Une approche objective par les PCS et le mode de vie .................................................................................................... 7 C/ Une approche objective de la moyennisation par les inégalités .................................................................................. 10 1/ La mesure des inégalités de richesses : que comparer ?.............................................................................................. 10 2/ La mesure des inégalités de richesses : Découverte des outils statistiques utilisés et état des lieux des inégalités en France ..................................................................................................................................................................................... 11 3/ Les inégalités sont multiples et cumulatives ..................................................................................................................... 16 4/ Comment évoluent les inégalités ? ................................................................................................................................... 20 D/ Des frontières de classes brouillées par de nouvelles formes de différenciation sociale ? ....................................... 22 Intro : Sociologues et ethnologues constatent que dans toutes sociétés, s’opèrent une différenciation entre les individus. Tous les individus ne se ressemblent pas et il est possible de percevoir des groupes d’individus. Ces différences entre groupes d’individus (naturelles comme la couleur de peau, le sexe ou construites les vêtements, les emplois, la religion,……) donnent lieu à une hiérarchisation : Certaines caractéristiques des individus sont valorisées tandis que d’autres sont dévalorisées. Certaines permettent d’accéder à des ressources que la société valorise : argent, emploi, logement, éducation,… On parle d’inégalités. Les théories de la stratification cherchent à savoir comment nos sociétés sont structurés, selon quels critères, et comment évoluent la structure de la société.

Transcript of CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION...

Page 1: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALE 1.1. Comment analyser la structure sociale ? Classes sociales, groupes de statut, catégories socioprofessionnelles On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s’interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés postindustrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie) et on se demandera dans quelle mesure cette multiplicité contribue à brouiller les frontières de classes. Acquis de première : groupe social 1.1. Comment analyser et expliquer les inégalités ? Inégalités économiques, inégalités sociales On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif. On procédera à des comparaisons au niveau européen et international en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés. On montrera que le niveau et l’évolution des inégalités sont liés à des facteurs multiples : origine et appartenance sociales, formation, accumulation patrimoniale, genre, génération, etc. Acquis de première : salaire, revenu, profit, revenus de transfert

Table des matières Intro ......................................................................................................................................................................................................... 1 I/ Les théories de la stratification sociale......................................................................................................................................... 2

A/ La société est composée de classes sociales antagonistes (La stratification sociale selon Karl MARX) .................. 2 B/ La société est composée de multiples stratifications différentes (La conception Max WEBER) ................................. 3 C/ Des analyses de la stratification plus modernes .................................................................................................................. 4

II/ Est-on encore dans une société de classes sociales ? ............................................................................................................ 5 A/ Une approche subjective de la moyennisation ................................................................................................................... 6 B/ Une approche objective par les PCS et le mode de vie .................................................................................................... 7 C/ Une approche objective de la moyennisation par les inégalités .................................................................................. 10

1/ La mesure des inégalités de richesses : que comparer ? .............................................................................................. 10 2/ La mesure des inégalités de richesses : Découverte des outils statistiques utilisés et état des lieux des inégalités en France ..................................................................................................................................................................................... 11 3/ Les inégalités sont multiples et cumulatives ..................................................................................................................... 16 4/ Comment évoluent les inégalités ? ................................................................................................................................... 20

D/ Des frontières de classes brouillées par de nouvelles formes de différenciation sociale ? ....................................... 22

Intro : Sociologues et ethnologues constatent que dans toutes sociétés, s’opèrent une différenciation entre les individus. Tous les individus ne se ressemblent pas et il est possible de percevoir des groupes d’individus. Ces différences entre groupes d’individus (naturelles comme la couleur de peau, le sexe ou construites les vêtements, les emplois, la religion,……) donnent lieu à une hiérarchisation : Certaines caractéristiques des individus sont valorisées tandis que d’autres sont dévalorisées. Certaines permettent d’accéder à des ressources que la société valorise : argent, emploi, logement, éducation,… On parle d’inégalités. Les théories de la stratification cherchent à savoir comment nos sociétés sont structurés, selon quels critères, et comment évoluent la structure de la société.

Page 2: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

I/ Les théories de la stratification sociale

A/ La société est composée de classes sociales antagonistes (La stratification sociale selon Karl MARX) On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains Elève seuls : Dans le schéma [marxiste], les classes sociales sont des groupements antagonistes qui s'opposent sur la détention des moyens de production. Le critère économique s'avère prépondérant puisque la division du travail s'accompagne d'une répartition inégalitaire des ressources et se trouve à l'origine de l'exploitation qu'exercent certaines classes sociales (celles qui détiennent les moyens de production) sur les autres [...] L'appartenance à une classe sociale est ainsi fondée sur un critère qui se veut objectif : la place occupée dans le processus de production. Dans la société industrielle, la bourgeoisie possède les moyens de production, c'est-a-dire le capital qui prend la forme de terres, d'usines, de machines mais aussi de titres financiers... Alors que le prolétariat, la classe la plus nombreuse, est contraint de vendre sa force de travail (en échange d'un salaire) dont une partie ne lui est pas rétribuée (c'est ce que Marx appelle la plus-value qui fonde l'exploitation du travailleur). [...] Marx fait également référence dans sa définition des classes sociales, a un critère subjectif : le sentiment d'appartenance à une classe sociale ou la conscience de classe. Il ne suffit pas en effet d'occuper des positions similaires dans la structure sociale pour avoir conscience d'appartenir à une classe sociale. [...] Marx considère que la classe sociale ne peut prendre conscience de ses intérêts que dans la lutte qui l'oppose aux autres classes sociales. Philippe Riutort, Premières Leçons de sociologie, PUF, 1996. Q1 : Quels sont les deux critères principaux qui permettent de définir une classe sociale selon MARX ? Selon Karl Marx, Pour qu’un ensemble d’individus constituent une classe sociale il faut que ceux-ci : 1 – partagent la même place dans le processus de production, dans la division sociale du travail. Ils ont des conditions d’existence proches. 2 – Aient conscience de former une classe sociale, et donc d’avoir des intérêts en commun qu’il faut défendre face aux autres classes. Q2 : Pourquoi le prolétariat est-il contraint de vendre sa force de travail » ? Le prolétariat est la classe des individus qui sont forcés de vendre leur force de travail car ils ne possèdent les moyens de production nécessaires au travail, et donc à leur survie. Ils ne peuvent survivre par eux-mêmes, et doivent donc vendre leur force de travail. Q3 : Pourquoi Marx considère-t-il que les salariés sont exploités par les capitalistes ? Cette inégalité entre la bourgeoisie qui possèdent les moyens de production et les prolétaires, qui ne possèdent que leur force de travail engendrent une exploitation, car les capitalistes sont en mesure de ne pas verser aux prolétaires l’ensemble de la richesse qu’ils ont produit. Q4 : Suffit-il d’avoir des intérêts communs pour mener des actions collectives pour les défendre ? Pourquoi ? Des intérêts en commun ne suffisent pas pour mener des actions collectives. Il faut pour cela prendre conscience de ces intérêts communs et lutter pour les défendre. C’est dans la lutte que se renforce la conscience de classe, qui en retour favorise la lutte. Ainsi Marx distingue des classes « en soi » des classes « pour soi ». Une classe « en soi » est une classe, mais sur le papier seulement : les individus ont des intérêts communs mais la conscience de classe n’a pas encore émergée. Une classe « pour soi » est une classe qui a pris conscience d’elle-même et s’est organisé pour lutter : la lutte des classes. Il est nécessaire que les individus n’ait pas de réflexes individualistes et se pensent comme membres d’un groupe : sinon, tentation du passager clandestin : attendre que les autres paient le cout de la lutte (grève, manifs,..) et récolter le fruit de leur lutte (salaire, amélioration des conditions de travail,..)

Page 3: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

B/ La société est composée de multiples stratifications différentes (La conception Max WEBER) [Max Weber] définit la situation de classe comme la probabilité pour des individus de se trouver dans des positions similaires en ce qui concerne la possession de revenus, de biens et de services. II distingue ensuite la classe de possession qui prend en considération le patrimoine possédé, de la classe de production qui s'apparente au critère défini par Marx, c'est-à-dire la place occupée dans le processus productif. Pour Max Weber, les classes ne sont pas nécessairement déterminées par un antagonisme [...] Les classes sociales ne sont, dans cette perspective, qu'une modalité parmi d'autres, de la stratification sociale. Celle-ci revêt en effet trois dimensions : à la dimension économique, s'ajoutent une dimension statutaire et une dimension politique. Le statut ou la considération sociale évoquent le prestige attaché à une fonction sociale et ne se réduit pas nécessairement à la dimension économique. La dimension politique revêt également une importance dans l'analyse de Weber : l'accès plus ou moins effectif au pouvoir politique, comme la possibilité de l'influencer diffèrent sensiblement socialement. [...] De plus si les groupes statutaires forment des communautés, consciente de leurs intérêts, marquées par des liens sociaux forts et largement endogames, les classes ne partagent pas ces caractéristiques. Philippe Riutort, Premieres Lecons de sociologie,PUF, 1996. Q1 : Situer approximativement les personnages suivants dans chacun des 3 ordres : a. La reine d’Angleterre b. Bernard Arnault, PDG de LVMH c. Eminem d. Le chef d’un parti politique e. Un professeur de SES d. un aristocrate ruinée f. Le leader de la CGT

Q2 : Repérez les différents éléments qui distinguent la conception de Weber de celles de Marx L’approche de Marx est unidimensionnelle, celle de Weber est pluridimensionnelle. Weber retient trois dimensions essentielles de la stratification sociale : classes (ordre économique), groupes de statut (ordre social), partis (ordre politique). Ces dimensions peuvent se recouper, mais cela n’est pas nécessaire ; En outre, l’approche de Marx est conflictuelle (la structuration de la société en classes sociales conduit nécessairement au conflit), l’approche de Weber est fondée sur l’idée de domination, mais celle-ci ne conduit pas nécessairement au conflit Les individus n’ont pas forcément la conscience d’appartenir à une classe sociale : Ce sont le plus souvent des groupes crées par le sociologue (approche nominaliste), mais qui n’existe pas forcément « réellement » cad aux yeux des individus come chez Marx ( approche réaliste).

Ordre Economique Classes sociales

Ordre politique Partis politiques

Ordre social Groupes de statut

Page 4: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

C/ Des analyses de la stratification plus modernes L’œuvre de Pierre Bourdieu constitue une synthèse originale des approches classiques des classes sociales. Il reprend l'idée d'un espace social hiérarchisé, mais, au capital économique comme principe de division, il ajoute le capital culturel (saisi essentiellement par le diplôme). Ainsi, les positions sociales se définissent-elles non seulement par le volume global de capital (toutes espèces confondues), mais aussi par sa structure. Au sein de classes dominantes, possédant un important volume global de capital, les enseignants (riches en capital culturel mais pauvres en capital économique) s'opposent aux patrons de commerce à la structure de capital inversée. Au bas de l'échelle sociale, les ouvriers spécialisés possèdent peu des deux espèces de capitaux. X. Molénat, « Les classes sociales », in Sciences humaines n°138, mai 2003.

Q1 : Quelles sont les caractéristiques des professeurs de l’enseignement supérieur en termes de capital (quantité de capital, structure du capital) ? Même question pour les petits artisans ? Les profs de l’enseignement supérieur possèdent bcp de capital, mais ce capital est surtout composé de capital culturel) et peu de capital économique. Les petits artisans ont assez peu de capital globalement. Leur capital culturel est faible, il est surtout de nature économique.

Page 5: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

II/ Est-on encore dans une société de classes sociales ? et on s’interrogera sur leur pertinence pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. Introduction : la thèse de la moyennisation sociale : Expliquer à l’oral : Document 2 : Source : Louis Chauvel, Nouveau Manuel 2003, éditions la découverte, p255 La classe moyenne, ou « classe de revenus médians », particulièrement fournie, prise en sandwich entre des riches relativement moins riches et des pauvres moins marginalisés, fut typique de la période 1965-1984, que Mendras a appelée « la seconde révolution française », marquée par cette moyennisation de la société, qui doit être comprise tout à la fois comme : - un processus objectif de rassemblement de la société autour des classes de revenu moyen (Précisons-le d’emblée : il n’existe pas de définition objective et consensuelle des classes moyennes, qui sont avant tout une expression fourre-tout. On peut néanmoins proposer plusieurs découpages selon différents critères qui ont chacun leur pertinence : le revenu, la profession et le sentiment d’appartenance.) - et comme un processus d’homogénéisation de la société (mêmes pratiques culturelles cf. barbecue), de plus forte possibilité de mobilité entre les positions sociales. Ou Doc 1p208

Q3 : La thèse de la moyennisation, bien qu’utilisant le terme de « classe » moyenne peut s’opposer à la vision stratifiée de la société développée, par Marx, Weber ou Bourdieu : Cette thèse stipule que la stratification sociale est de moins en moins forte, les frontières entre les classes disparaissent au profit d’une seule et unique classe moyenne

Page 6: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

A/ Une approche subjective de la moyennisation II/ Est-on encore dans une société de classes sociales ? A/ Une approche subjective de la moyennisation

Q1 : Ce document conforme t-il la thèse du déclin des classes sociales traditionnelles (classe ouvrière, classe bourgeoise) ? Ce document montre que le sentimetn d’appartenance à la calsse ouvrière péricilite depuis 40 ans, et les individus ont de plus en plus le sentiment d’appartenir à la classe moyenne On assiterait à la fin de la classe ouvirière au prodit d’une vaste classe moyenne.

0 attribut ouvrier (ni la personne interrogée, ni le père de la personne interrogée ne sont ouvriers) 1 attribut ouvrier (la personne interrogée ou son père est ouvrier) 2attributs ouvriers (la personne interrogée et son père sont ouvriers) Q2 : En quoi ce document permet-il de discuter la thèse de la moyennisation ? Le sentiment majoritaire chez les personnes ouvrières et enfants d’ouvrières est le sentiment d’appartenir à la classe ouvrière. Cette classe n’a donc pas disparu. Au niveau macrosocial, la baisse du sentiment d’appartenance ouvrier provient surtout de la baisse du nombre d’ouvriers, plutôt que d’une baisse du sentiment chez les ouvriers.

Page 7: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

B/ Une approche objective par les PCS et le mode de vie II/ Est-on encore dans une société de classes sociales ? B/ Une approche objective par les PCS et le mode de vie 1/Comment les catégories sociales évoluent-elles ? Document 5 p211 Q1 : Quels catégories sociales peuvent réprésenter les classes moyennes ? les classes populaires ? les classes supérieures ? Les classes moyennes sont représentés par les Professions Intermédaire, les commerçants et chefs d’enterprise ( et une petite partie des cadres, et des employés) Les classes populaires sont représentés par les ouvriers et une grosse partie des employés et les agriculteurs. Les classes supérieures sont représentés dans les cadres, dans les chefs d’entreprise. Q2 : Les évolutions présentées dans ce document peuvent-elles confirmer la thèse de la moyennisation sociale ? La catégorie Prof Intermédiaires connait une forte expansion, et les CSP ouvriers, ouvriers agricoles sont en chute. Mais les catégories populaires (ouvriers et employés) continuent de représenter 50% de la population. Mais les CSP sont des catégories très hétérogènes : ce n’est pas le meilleur outil pour observer les classes sociales 2/ Assiste-t-on à une homogénéisation des pratiques culturelles ? Q3 : A l’aide des 3 documents, et en choisissant les données pertinentes, répondez à la question du 2/ : Assiste-t-on à une homogénéisation des pratiques culturelles ? Doc 1 : Ce premier document semble confirmer la thèse de la moyennisation : tout le monde est équipé d’internet, et les écarts se resserrent : 40 points de % d’écart entre cadres et ouvriers en 2003 dans le taux d’accès à internet à domicile, contre 10 points d’écarts. C’est le cas pour de nombreux autres biens (voitures, frigo, TV,…) Mais des écarts persistent. Doc 2 : Néanmoins, les usages d’internet restent très différents suivants les milieux sociaux : Les cadres et prof intermédiaires sont une plus grande part à en faire une utilisation quotidienne, à télécharger, et à faire leurs démarches. Les agriculteurs participent bcp moins aux réseaux sociaux et téléchargent bcp moins. Doc 3 : Les pratiques de lecture restent fortement différenciées en fonction de la CSP. Les cadres vont plus souvent à la bibliothèque, lisent plus de journaux et de revues que les autres CSP (ouvriers, employés, agriculteurs) Bien que certaines pratiques de consommation se soient rapprochées depuis 50 ans, des écarts importants restent visibles, notamment entre cadres + prof intermédiaires et ouvriers. De plus, la qualité des biens et les usages des biens dont presque toute la population est équipée restent fortement différenciés (TV, ordi, internet, voiture,…) Source : Credoc : Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie

Page 8: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre
Page 9: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Q1 : Qu’est-ce qu’un coefficient budgétaire ? C’est la part (en %) du budget consacré à un type de dépenses (alimentation, habillement,…) Q2 : Comparez 1989 à 1956, puis 1999 à 1989 pour chaque poste budgétaire. Assiste-t-on à un accroissement ou une diminution des écarts ? 1956-1989 1989-2003 Alimentation Evolution semblable

Rapprochement Evolution différente Différenciation

Habillement Evolution semblable Stagnation

Evolution différente Différenciation

Habitation Evolution semblable Différenciation

Evolution semblable Stagnation

Transport communication Evolution différente Rapprochement

Evolution semblable Différenciation

Culture, loisirs Evolution différente Rapprochement

Evolution semblable différenciation

Santé, hygiène Evolution différente Différenciation

Evolution semblable Différenciation

Autres Evolution Semblable Rapprochement

Evolution différente Rapprochement

Globalement, on assiste à un accroissement des écarts, une différenciation des pratiques depuis 1989, alors que les 30 glorieuses avait vu s’opérer un rapprochement des modes de vie. Que doit-on en conclure quant à l’idée d’une homogénéisation des modes de vie dans la société française ? L’homogénéisation connu pdt les 30glorieuses s’est arrêté depuis les années 80-90.

Page 10: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

C/ Une approche objective de la moyennisation par les inégalités

1/ La mesure des inégalités de richesses : que comparer ? II/ Est-on encore dans une société de classes sociales ? C/ Une approche objective de la moyennisation par les inégalités 1/ La mesure des inégalités de richesses : que comparer ? La notion de patrimoine

Le patrimoine est un stock. Il peut se définir comme la valeur totale de ce que possèdent un ou plusieurs ménages. Il exclut néanmoins des biens non-durables, non susceptibles de générer un revenu (ex : voiture,…) Q1 : Quels sont les deux types de patrimoine ? Remplissez les trous dans le schéma ci-contre

Q2 : Comment un individu peut-il se constituer un patrimoine ? Par héritage, ou en épargnant son revenu Q3 : Quelle est la différence entre revenu et patrimoine ? Le revenu est un flux perçu par un individu, le patrimoine est un stock, des revenus accumulés

Du revenu primaire au revenu disponible Q4 : Rappelez les différentes formes de revenu primaires (= revenu avant tout impôt) ? Revenu du travail (en échange d’un travail), revenu du capital( provient du patrimoine) et revenu mixe ( à la fois l’une et l’autre, propres aux travailleurs indépendants Q5 : Pourquoi la comparaison des revenus primaires (ou déclarés) n’est-elle pas la plus pertinente ? Les revenus primaires ne sont pas disponibles pour consommer. Ils peuvent augmenter ou diminuer suivant les P.O. Les plus pauvres ont tendance à voir la redistribution faire augmenter leur revenu, les plus riches le voir diminuer.

REVENU PRIMAIRE – PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES + REVENUS DE TRANSFERT = REVENU DISPONIBLE

Page 11: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Du revenu disponible au niveau de vie

Deux ménages perçoivent des revenus disponibles de 3000 €. Or, l’un est composé de 2 adultes, l’autre est une famille de 5 enfants. Peut-on dire qu’ils ont le même niveau de vie ? Il faut pour comparer le niveau de vie de deux ménages, tenir compte de la taille de ces ménages. Mais dire que le niveau de vie du couple est 3000/2 = 1500 €, et celui de la famille 3000 / 7 = 428 € n’est pas tout à fait exact : en effet, pour comparer le niveau de vie de ménages de tailles différentes, on ne peut s’en tenir à la consommation par personne : lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il n’est pas besoin de multiplier la consommation par le nombre de personnes pour garder la même aisance. Le fait de vivre à deux n’entraîne pas automatiquement un doublement des dépenses par rapport à la situation de célibataire. Ainsi, le fait de se mettre en couple n’induit pas forcément l’achat de deux voitures, de deux logements, de services de table, de deux fois plus de lait, fromages, camembert… De plus, un enfant de 3 ans ne consomme pas autant qu’un enfant de 16 ans, ni qu’un adulte de 40 ans. L’INSEE préfère parler d’Unité de Consommation - UC - et utilise un système de cotation pour définir le nombre d’Unités de Consommation UC : 1 pour le premier adulte, 0,5 par adulte supplémentaire (personnes de plus de 14 ans), 0,3 pour les enfants. Ainsi le niveau de vie des personnes vivant dans un ménage se calcule de cette manière Q6 : Calculer le niveau de des deux ménages suivantes : L’une est un couple de 2 adultes gagnant un revenu disponible de 3000€ et l’autre une famille composée de 2 adultes, un adolescent de 16 ans, un autre de 15 ans, une fille de 12 ans, et deux jumeaux de 5 ans. Ménage 1 : 3000 / (1.5) = 2000€ de niveau de vie pour chacun des membres du ménage Ménage 2 : 3000 / (1+0.5+0.5+0.5+0.5+0.3+0.3) = 3000 / 3.6 = 833€ de niveau de vie pour chacun des membres du ménage.

2/ La mesure des inégalités de richesses : Découverte des outils statistiques utilisés et état des lieux des inégalités en France

NIVEAU DE VIE = REVENU DISPONILE DU MENAGE NOMBRE D’UC DANS LE MENAGE.

Page 12: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

II/ Est-on encore dans une société de classes sociales ? C/ Une approche objective de la moyennisation par les inégalités 2/ La mesure des inégalités de richesses : Découverte des outils statistiques utilisés et état des lieux des inégalités en France

L’écart interdécile/Le rapport interdécile

Pour obtenir le tableau ci-dessous, les ménages ont d’abord été classés par ordre croissant de revenus (revenu disponible, niveau de vie, et niveau de patrimoine) puis ont été constitués des groupes comprenant chacun 10% de l’ensemble des ménages. Ces groupes s’appellent des dixièmes. Il y en a 10. Un décile est le niveau de revenu, le seuil qui sépare les dix groupes. Il y en a donc 9. (Le seuil pour être dans le 1er décile, le plus pauvre est nécessairement 0€)

Page 13: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Attention, de nombreux documents statistiques, désignent, par abus de langage, les dixièmes par le mot décile, ce qui, en toute rigueur, est faux ! Vous pouvez également trouver d’autres découpages (en quartiles, quintiles, centiles, millimes…). Par exemple, dans le tableau ci-dessous, la dernière ligne représente le dernier centile : le 1% le plus riche de la population. Doc 1 : * : source : www.revolution-fiscale.fr, ** source : Insee.Fr, champ : individus de + 18 ans *** : www.inegalites.fr Q1 : Faites une phrase avec chacune des données entourées En 2008, 10% de la population avait un revenu annuel disponible inférieur à 12 870€, selon l’INSEE. En 2008, 10% de la population avait un revenu annuel disponible supérieur à 59 490€, selon l’INSEE. En 2008, les 10% les plus pauvres de la population avaient en moyenne un revenu de 9 530€ par an, selon l’INSEE. En 2010, les 1% les plus dotés en patrimoine de la population détenaient un patrimoine de 4 649 593€ en moyenne Q2 : Dans le tableau, trouvez le niveau de revenu disponible qu’il faut dépasser pour faire partie des 50% les plus riches de la population ? Pour faire partie des 20% les plus riches ? Des 1% les plus riches ? Pour faire partie des 50% les plus riches, il faut obtenir un revenu de 28 570€ par an : c’est le revenu médian : la moitié de la population gagne plus, l’autre moitié gagne moins. Pour faire partie des 20% les plus riches, il faut obtenir un revenu de 46 520€ par an. Pour faire partie des 1% les plus riches, il faut obtenir un revenu de 190 559€ par an.

Q3 : Dans ce tableau, trouvez le niveau de vie annuel moyen des 10% les plus pauvres, des 10% les plus riches. En 2009, les 10% les plus riches de la population avait un niveau de vie annuel moyen de 7910€, et les 10% le splus riches avaient un niveau de vie annuel moyen de 53 860€. Q4 : Trouver le niveau de patrimoine moyen des 10% de la population qui a le moins de patrimoine, des 10% qui en ont le plus. Les 10% de la population les moins dotés en patrimoine avaient en moyenne un patrimoine de 1351€, tandis que les 10% de la population les plus dotés en patrimoine avaient en moyenne un patrimoine de 1 234 367€ Pour mesurer les inégalités, il est possible de mesurer les écarts interdéciles ou inter dixièmes. Par exemple D9 – D1 ou D9-D5 ou dernier 10ème – premier 10ème ou dernier 10ème – 5ème dixième Q5 : Dans le bas du tableau, calculer les écarts interdéciles entre D9 et D1 et les écarts interdixièmes pour le revenu disponible, le niveau de vie et le patrimoine.

REVENU DISPONIBLE ANNUEL 2008*

NIVEAU DE VIE ANNUEL 2009

PATRIMOINE 2010 *

Rev Disp minimum

Rev Disp moyen

Niv de Vie minimum

Niveau de vie moyen

Patrimoine moyen

0-10 0€ 9 530 €

0 € 7 910 € 1351€

10-20 12 870 € 14 840 € 10 520 € 11 790 € 4 670 €

20-30 16 570 € 18370 € 13 120 € 14 100 € 12 955 €

30-40 20 260 € 22 220 € 15 200 € 16 090 € 42 271 €

40-50 24 280 € 26 350 € 17 100 € 18 050 € 115 964 €

50-60 28 570 € 30 980€ 18 990 € 20 180 € 179 010 €

60-70 33 470 € 36 160 € 21 120 € 22 650€ 238 312 €

70-80 39 080 € 42 490 € 23 790 € 25 990 € 309 554 €

80-90 46 520 € 52 090€ 27 630 € 31 430 € 441 357 €

90-100 59 490 € 91 460 € 35 550€ 53 860 € 1 234 367 €

99-100 190 559 € 441 213 € Non disponible Non disponible 4 649 593 €

D9-D1 46 620€ 25 030 €

10ème – 1er

81 930 € 45 950€ 1 233 016

D9/D1 4.6 3.4

10ème/1er

9.6 6.8 913.8

Page 14: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Pour mesurer les inégalités, il est possible de mesurer les rapports interdéciles ou inter dixièmes. Par exemple D9/D1 ou D9/D ou D5/D ou dernier 10ème / premier 10ème ou dernier 10ème /5ème dixième Q6 : Calculer les rapports entre le dernier et le premier décile de revenu disponible, de niveau de vie. Même question pour les rapports interdixièmes pour le revenu disponible, le niveau de vie, et le patrimoine On remarque que les inégalités de niveau de vie (en prenant en compte la taille des ménages) sont plus faibles que celle de revenu disponible. On remarque que les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus grandes que celles de revenu. Limites de l’outil : Ne montre pas les inégalités à l’intérieur des déciles. Par exemple, les inégalités à l’intérieur du dixième le plus riche sont extrêmement fortes.

Le nombre d’années de SMIC

La courbe de Lorenz

Q1 : Quelle part du patrimoine est possédé par les 50% les plus pauvres des ménages ? Les 10% les plus riches ? Les 50% les plus pauvres détiennent environ 8% du patrimoine total, et les 10% les plus riches en détiennent 45%.

L’homme le plus riche de France : Bernard Arnault (patron LVMH) ***

Rémunération totale en 2008

En nombre d’années de SMIC (≈ 16 000€)

Evolution par rapport à 2007

Patrimoine en 2010 En années de SMIC

17 299 586 € 1 081 (soit 13 générations de smicards)

+ 19% 22 700 000 000 € 1 418 750 soit 17 734 générations de smicards

PLUS LE RAPPORT INTERDECILE (OU INTERDIXIEMES) EST ELEVE, PLUS LES INEGALITES SONT GRANDES

PLUS L’ECART INTERDECILE (OU INTERDIXIEMES) EST ELEVE, PLUS LES INEGALITES SONT GRANDES

PLUS LA COURBE DE LORENZ EST ELOIGNEE DE LA DROITE D’EQUI-REPARTITION, PLUS LES INEGALITES SONT GRANDES

Page 15: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Q2 : A quelle proportion de la population revient la première moitié des revenus disponibles ? L’autre moitié ? La moitié des revenus disponibles revient à 75% de la population, l’autre moitié revient au 25% restants

Le coefficient de Gini A l’aide de la courbe de Lorenz, il est possible de mesurer un coefficient de Gini. Pour le mesurer, on mesure l’aire de la surface qui est comprise entre la droite d’équi-répartition et la courbe de Lorenz. Puis on la compare (divise) à l’aire de la surface OAB. Le coefficient de Gini est donc compris entre 0 et 1. Indice de Gini dans différentes pays du monde (Source Banque Mondiale. Année disponible : 2000, 2007 ou 2008 selon les pays) Pays Indice de Gini Pays Indice de Gini Pays Indice de Gini

Angola 0.59 Cuba 0.30 Chine 0.42 Brésil 0.54 Danemark 0.25 Maroc 0.41

Canada 0.33 France 0.27 USA 0.41 On remarque que la France est un des pays les plus égalitaires au monde. Seuls les pays scandinaves sont plus égalitaires.

PLUS LE COEFFICIENT DE GINI EST ELEVE, PLUS LES INEGALITES SONT GRANDES

Page 16: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

3/ Les inégalités sont multiples et cumulatives II/ Est-on encore dans une société de classes sociales ? C/ Une approche objective de la moyennisation par les inégalités 3/ Les inégalités sont multiples et cumulatives : le système des inégalités

Découvrir les inégalités sociales Rendez-vous sur le site de l’observatoire des inégalités : www.inegalites.fr (pas d’accent) Les inégalités dans les conditions de travail Dans menu horizontal, en haut, cliquez sur « Conditions de vie », puis « Santé », puis sur « L’exposition aux maladies professionnelles » - Quelles CSP subissent le plus de maladies professionnelles ? le moins ? Les ouvriers en subissent le plus, les cadres et PIS en subissent le moins Les inégalités devant la santé Dans menu horizontal, en haut, cliquez sur « Conditions de vie », puis « Santé », puis sur « L’accès aux soins des plus pauvres » - Comparez le recours aux soins des personnes à bas revenu et du reste de la population ? Que constatez-vous ? Les personnes a bas revenu ( + et – de 0 ans) ont moins tendance à recourir aux médecins et spécialistes que le reste de la population. - Choisissez une donnée qui montre une inégalité dans l’accès aux soins 58% des enfants vivant dans des ménages à bas revenu n’ont pas consulté de spécialistes dans l’année en 2002, contre 41% des autres enfants. Dans menu horizontal, en haut, cliquez sur « Conditions de vie », puis « Santé », puis sur « Obésité et milieux sociaux » - Quelles CSP et quelles catégories de revenu sont davantage frappées par l’obésité ? Comment évoluent ces inégalités entre 1997 et 2006 ? Les ouvriers, employés et artisans commerçants sont ceux qui connaissent les plus souvent l’obésité. La proportion de pauvres obèses est plus grande que celle de riches obèse. Plus on monte dans la hiérarchie des revenus, plus est faible la probabilité de rencontrer des obèses. Les inégalités ont tendance à augmenter car l’obésité progresse plus vite chez les ouvriers, artisans que chez les cadres.

Page 17: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre
Page 18: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Les inégalités devant la mort Dans menu horizontal, en haut, cliquez sur « Conditions de vie », puis « Santé », puis sur « Les inégalités d’espérance de vie entre catégories sociales » - Recensez les écarts d’espérance de vie entre cadres et ouvriers. Comment évoluent ces inégalités depuis 30 ans ? Un cadre pouvait espérer vivre encore 47.2 ans après ces 35 ans, tandis qu’un ouvrier ne pouvait espérer vivre que 40.9 ans, et un inactif 30.4 ans. Ces écarts ont tendance a augmenté légèrement (+6.5 ans pour les cadres, +5.2 ans pour les ouvriers et +2.7 ans pour les inactifs entre 1976 et 2008 Les inégalités devant le logement Dans menu horizontal, en haut, cliquez sur « Conditions de vie », puis « Logement », puis sur « Qui vit dans un logement inconfortable et surpeuplé ? » - Recensez l’écart entre cadres et ouvriers. Recensez au moins deux autres facteurs d’inégalités en termes de probabilité de vivre dans un logement inconfortable 8% des cadres vivent dans un logement inconfortable contre 20% des ouvriers et 29% des chômeurs. Les jeunes, les plus pauvres, les locataires, les immigrés, notamment d’Afrique ont plus de chances de vivre dans un logement inconfortable que la moyenne. Les inégalités devant l’école Dans menu horizontal, en haut, cliquez sur « Education », puis « école et origine sociale », puis sur « L’inégal accès au bac des catégories sociales » - Quelles CSP ont le plus de chances d’obtenir le bac ? Le moins de chances ? Les enfants d’enseignants sont ceux qui ont le plus de probabilités d’obtenir le bac, andis que le proportion d’enfants d’employés de service bacheliers est bcp plus faible (38%) tout comme la proportion d’enfants d’ouvriers non qualifiés (40%) Pour le bac S, seuls 6% des enfants d’ONQ l’ont obtenu

Les inégalités devant le chômage Dans menu horizontal, en haut, cliquez sur « Education », puis « Education et emploi », puis sur « le taux de chômage selon le diplôme » - Globalement, le diplôme protège-t-il du chômage ? Justifiez votre réponse à l’aide des données adéquates Oui car 35% des personnes sans diplôme de 15-29 ans sont au chômage, contre 9.3% des diplômés supérieur à bac +2 du même âge. Même inégalités à tous les âges.

Les inégalités d’accès aux « CSP + » (cadres et Prof. Intermédiaires) Dans menu horizontal, en haut, cliquez sur « Education », puis « école et origine social », puis sur « Le niveau de diplôme des catégories sociales » - Montrez qu’un haut niveau de diplôme favorise l’accès à la CSP cadres 62 % des cadres supérieurs possèdent un diplôme de niveau minimum bac+2 contre 1 % des ouvriers. Les inégalités culturelles Dans menu horizontal, en haut, cliquez sur « Conditions de vie », puis « Culture », puis sur « Les pratiques culturelles selon les catégories sociales » - Quelles CSP, quelles catégories de revenu et de diplôme sont davantage concernées par la culture ? En 2008, 60 % des cadres supérieurs ont visité un musée au moins une fois dans l’année contre 24 % des ouvriers. 41 % des premiers sont allés au théâtre contre 9 % des seconds. Le niveau de vie et le diplôme conditionnent toujours les pratiques culturelles.

Page 19: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Le système des inégalités Document 1 : Alain Bihr, Roland Pfefferkorn, Déchiffrer les inégalités, Syros, 1995 « […] Les inégalités font système. D’une part, elles s’engendrent les unes aux autres ; d’autre part, elles contribuent à former un processus cumulatif, au terme duquel les privilèges se regroupent à l’un des pôles de l’échelle sociale tandis qu’à l’autre pôle se multiplient les handicaps ; enfin, elles tendent à se reproduire dans le cours des générations. » Justifiez l’idée démontrée par ces 2 sociologues en montrant les relations qui existent entre les différentes formes d’inégalités. Pour cela, reliez différents items entre eux par des flèches, et expliquez ces flèches (numérotez-les, et donnez l’explication sous le schéma). Exemple : Flèche 1 : plus on a de revenu, plus on peut épargner et se constituer un patrimoine Flèche 2 : plus on a de patrimoine, plus on de revenus (revenus du patrimoine tels que dividendes, intérêts, loyers)

Comment évoluent les inégalités sociales ? L’outil du BIP 40 Le BIP 40 est un indice agrégé dont la construction cherche à rendre compte d’une autre façon des inégalités dans le pays. Son nom fait référence à la fois au sigle PIB, en le renversant, et à CAC40. Il synthétise au total 60 indicateurs statistiques dans des domaines variées, et donne à chaque « domaine » un certain poids.

revenu emploi santé logement éducation justice 25% 25% 12 ,5% 12 ,5% 12 ,5% 12 ,5%

La partie inégalités de revenu se sert du rapport interdécile, mais également des chiffres de la pauvreté comme le %âge de personnes vivant de minima sociaux (type RMI), ou encore du pouvoir d’achat. La mesure de l’indicateur emploi compare les taux de chômage selon le sexe, ou l’âge, L’indicateur de santé mobilise des chiffres tels que la densité de médecins en fonction des territoires, la différence d’espérance de vie entre cadres et ouvriers,…. L’indicateur de logement recense l’évolution des prix du loyer, les aides existantes dans ce domaine,… L’éducation mesure les écarts de réussite en 6ème, compare le %age d’enfants cadre et d’enfants ouvriers au bac L’indicateur de justice utilise le taux d’incarcération pour 100 000 habitants,… Q5 : Quelle est l’intérêt du BIP 40 ? Comment a-t-il évolué depuis les années 1980 ? Rendez-vous sur www.bip40.org L’intérêt du BIP40 est de mesurer les inégalités sociales en plus des inégalités économiques. L’indicateur BIP40 a tendance à augmenter depuis les années 1980

Page 20: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

4/ Comment évoluent les inégalités ? II/ Est-on encore dans une société de classes sociales ? C/ Une approche objective de la moyennisation par les inégalités 4/ Comment évoluent les inégalités économiques ? Quelles évolutions sur le long terme ? Q1 : A l’aide du doc ci-contre, dites comment évolue les inégalités sur le long terme en France ? On constate globalement une forte diminution depuis les années 1970, et même plus tôt. Néanmoins, sur la période récente, les inégalités cessent de diminuer et remontent même depuis 2010. Quelle évolution sur le court terme ?

Doc 1 p210 Q4 : Pourquoi ce tableau traduit-il une forme de polarisation de la société française ? On voit que les plus riches voient leur revenu s’envoler au cours des années 2000, contrairement au reste de la population. Les rapports interdéciles ne permettent pas bien de voir ces écarts grandissant entre les riches et les très riches.

Page 21: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Doc ci-contre Q1 : Faites une phrase avec les données de 2005, puis constatez l’évolution mis en avant par ce document On voit ici que les 10% les plus riches reçoivent une part de + en + importante des salaires, tandis que les 50% les plus pauvres voient leur part dans les salaires totaux diminuer. Les salaires sont donc de plus ne plus mal répartis au sein de la population. Doc 3 p210

Q1 : Faites une phrase avec les données de la première ligne En 1955, un ouvrier pouvait espérer rattraper le niveau de vie d’un cadre de cette année-là en 29 ans. Un cadre gagnait alors un salaire 3.9 fois plus élevée en moyenne qu’un ouvrier. Le pouvoir d’achat annuel moyen d’un ouvrier avait augmenté de 4.8% entre 1950 e 1955. Q2 : Comment évolue le rapport entre salaires cadres et ouvriers (2ème colonne) Ila tendance a diminué globalement : le niveau de vie des ouvriers se rapprochent de celui des cadres. Q3 : Comment évolue le nombre d’année au bout desquelles un ouvrier peut espérer rattraper un cadre ? En quoi est-ce « paradoxal » par rapport avec la réponse à la Q2 ? Un ouvrier a vu la probabilité de rattraper le niveau de vie des cadres s’éloigner dans le temps. S’il pouvait espérer rattraper le NDV d’un cadre en 29 ans, il lui fallait + de 3 siècles dans les années 1980-90, et toujours 150 ans aujourd’hui. Q4 : En quoi la dernière colonne permet d’expliquer l’évolution opposée des deux premières colonnes ? Les ouvriers se sont rapprochés des cadres, mais la probabilité pour eux de rattraper leur niveau de vie a diminué au cours du temps car leur pouvoir d’achat a cessé d’augmenter, et stagne presque depuis les années 1980. Q5 : Pourquoi ce tableau contribue-t-il à l’idée d’un retour des classes sociales ? L’écart entre cadres et ouvriers est plus faible, mais la probabilité que les NDV se rapprochent est de + en + faible : les frontières entre catégories sociales s’éloignent.

Page 22: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

La France : un cas à part ? Source : OCDE, 2010 Q1 : Donnez un titre à ce graphique qui en résume l’idée principale ? Les inégalités de NDV augmentent dans la plupart des pays de l’OCDE.

D/ Des frontières de classes brouillées par de nouvelles formes de différenciation sociale ? On mettra en évidence la multiplicité des critères de différenciation sociale dans les sociétés postindustrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie) et on se demandera dans quelle mesure cette multiplicité contribue à brouiller les frontières de classes. II/ Est-on encore dans une société de classes sociales ? D/ Des frontières de classes brouillées par de nouvelles formes de différenciation sociale ? 1/ Jeunes/vieux : un clivage social pertinent ? Document 1 : Répartition de l’emploi selon le statut et l’âge en 2010, en%

Q1 : Quel est la part des 15-29 ans en situation d’emploi précaire ? Comparez leur situation avec les autres tranches d’âge ? 32.2%, soit presqu’un tiers des 15-29 ans sont en situation précaire. C’est la tranche d’âge qui est le plus confronté à la précarité, cad une insertion moins certaine sur le marché de l’emploi.

Page 23: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Document 2 : Genre de musique préféré, en fonction de l’âge

Champ : Enquête de terrain réalisée par sondage fin 2007 début 2008 auprès de 5 004 individus de 15 ans et plus résidant en France. Source : Enquête Pratiques culturelles des Français, 2008 - DEPS ministère de la Culture et de la Communication, http://www.pratiquesculturelles.culture.gouv.fr/index.php Lecture : En moyenne sur 100 personnes de plus de 15 ans habitant en France, 8 n’écoutent jamais de musique. Q2 : Peut-on observer une spécificité des gouts musicaux en fonction de l’âge ? Oui, plus on avance dans les tranches d’âge, plus les goûts musicaux évoluent. Les plus jeunes écoutent pus souvent que la moyenne du rock, du rap, de la musique électronique, du RnB et moins souvent de la chanson et variété française, du jazz, de la musique classique. Les gouts s’inversent quand on monte dans les tranches d’âge (prédominance de la variété française, du jazz et du classique) Q3 : En quoi ces deux documents peuvent montrer l’insuffisance d’une analyse de la société en termes de classes sociales ? IL existe des spécificités économiques et culturelles très fortes entre les tranches d’âge, ce qui n’est pas perçu par l’analyse en termes de classes sociales. Il existe donc d’autres clivages importants au sein de la population. Document 3 : Conditions d’emploi en 2010 des jeunes sortis du système scolaire en 2007, en %

Q4 : Tous les jeunes sont-ils

Concernées de façon identique par la précarité de l’emploi ? Ce sont surtout les jeunes sans diplômes et peu diplômés qui sont affectés par la précarité. Celles-ci touchent moins souvent les plus diplômés. NB : les plus diplômés proviennent plus souvent des catégories sociales supérieures et moyennes tandis que les peu diplômés contiennent une forte proportion de personnes issues des classes populaires

Page 24: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Document 4 : Genre de musique préféré chez les lycéens, en %

En % Ensemble Origine favorisée Origine moyenne Origine populaire

R'n'B 27 8 31 44

Rock 22 31 23 15

Rap 21 9 25 28

Reggae 12 11 15 12

Classique 11 22 7 3

Variétés 11 13 9 10

Pop 9 11 9 9

Hip Hop 7 2 9 13

Jazz 6 12 5.5 2 Source : D. Pasquier, Cultures lycéennes, La tyrannie de la majorité, Autrement 2005 Champ : Enquête de l’auteure sur un échantillon de 944 élèves de 3 lycées à Paris et en région parisienne en 2001-2002. Lecture : Sur 100 lycéens interrogés, toutes origines sociales confondues, 11 écoutaient de la musique classique tandis que sur 100 lycéens d’origine sociale favorisée 22 écoutaient du classique. Q5 : Quelle différences peut-on remarquer dans le genre de musique préféré déclarée par les lycéens en fonction de l’origine sociale ? Les jeunes d’origine favorisée privilégient le rock, le classique, le jazz, et rejettent plus le rap et RnB. Les jeunes d’origine populaire plébiscitent le Rnb, le Rap/Hip-Hop, et rejettent plus souvent le classique, le jazz, le rock. Q6 : Le clivage entre jeunes et vieux fait-il disparaître les clivages en termes de classes sociales ? Non, le clivage jeunes/vieux existe mais il est également traversé par un clivage en terme de catégories sociales : il existe toujours une forte différence entre les jeunes des catégories populaires et ceux des catégories supérieures (situation économique différente, pratiques culturelles différentes) 2/ Hommes/femmes : un clivage social pertinent ?

Document 1 : Salaires mensuels nets moyens des postes à temps complets selon le sexe et la catégorie socioprofessionnelle en 2008, en €uros. Q1 : En comparant les salaires des hommes et celui des femmes à l’aide du doc1, que constatez-vous ? Les femmes, toutes CSP confondues, perçoivent des salaires inférieurs à celui des hommes. Q2 : Connaissez-vous d’autres domaines dans lesquels il existe des inégalités entre les deux sexes ? Les femmes sont plus souvent à temps partiel (subi), sont plus touchés par le chômage et la précarité, font plus de tâches ménagères, accèdent moins souvent aux positions de cadres bien qu’étant plus diplômés que les hommes. A leur avantage, elles réussissent mieux à l’école, et vivent plus longtemps. Q3 : Doc 1 : Les inégalités entre les genres font-elles disparaître les clivages en terme de classes sociales ? Mais, au sein de chaque genre, les écarts restent

importants. Une femme cadre gagne 2.6 fois plus qu’une femme ouvrière. Les inégalités en terme de genre sont également traversées par des inégalités en termes de catégories sociales.

Page 25: CHAP 3 : INEGALITES ET STRATIFICATION SOCIALEsesplus.e-monsite.com/medias/files/chap-3-inegalites-et... · 2012-12-02 · essentielles de la stratification sociale : classes (ordre

Un texte Sexe + Age : doc 4p217 âge, origine ethnique CDI précaires Privé/public Ces groupes d’âge reste structurés par des inégalités de classe. CONCLUSION : Il semble donc que l’on assiste à une sorte d’essoufflement de la moyennisation sociale. Si les revenus, les professions et les modes de vie se sont effectivement rapprochés depuis le début des 30 glorieuses, on assiste à un arrêt du rattrapage entre le bas et le haut de la société. Depuis, une quinzaine d’années, on assiste même à une repolarisation de la société qui vient contrarier le long mouvement de moyennisation de nos sociétés. En outre, la société se trouve désormais fracturée selon de nouveau clivages, qui prennent peut-être plus d’importances que les fractures entre classes sociales : les inégalités de sexe, d’âge, de statut professionnel, entre immigrés et non-immigrés prennent de plus en plus d’importance.