C’est quoi, l’archéologie -...

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Document Pédagogique - Centre de Ressources Patrimoine et Environnement de Vailhan C’est quoi, l’archéologie ?

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C’est quoi, l’archéologie ?

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Archéologie

I) La recherche des sites

A) La prospection aérienne

1) Rechercher dans les archives archéologiques régionales avant le vol. 2) Prendre des photos du site et le noter sur la carte immédiatement.

Indices

a) Labour : la charrue remonte des fragments de pierres. Vus d’avion ces fragments forment des lignes, dessinant le plan des bâtiments. Ce sont des indices pédographiques. (du grec pédo- = sol et -graphie = écriture)

b) Lignes et bosses : elles indiquent que d’anciennes structures subsistent. Ce sont des indices topographiques. (du grec topo- = lieu et -graphie = écriture)

c) Eau : en période de sècheresse l’herbe se fane et jaunit plus vite sur les murs.

Par contre, dans le cas inverse, s’il y a un ancien ruisseau enfoui, les plantes seront plus belles. Ces indices sont dits phytographiques.(du grec phyto- = plante et -graphie = écriture)

d) Soleil couchant et lumière rasante : rendent visibles des microreliefs. Ce sont des indices sciographiques. (du grec scio- = ombre et -graphie = écriture)

B) La prospection au sol Elle permet de repérer les sites depuis la surface et sert à dresser l’inventaire de vestiges visibles( tour, château…) ou enfouis. 1) La prospection magnétique Détecteurs de métaux interdits sans autorisation de l’Etat. Le champ magnétique change d’intensité à proximité d’une structure (mur, four …) b) Les sondages d’évaluation Fouille de petite dimension qui donne une vision verticale du site (permet d’évaluer l’importance du site, l’état de conservation des vestiges ainsi que l’intérêt scientifique).

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C) Les textes La paléographie (du grec paléo- = ancien et -graphie = écriture) Elle permet de déchiffrer les textes anciens. La pictographie : (du grec picto- = image et -graphie = écriture) C’est la plus ancienne forme d’écriture (sumérienne : 5300 ans, égyptienne : 5200 ans, chinoise : 3300 ans)

Des exemples de pictogrammes modernes : cuillère fourchette, lit, pompe à essence…

Les hiéroglyphes : (du grec hiéro- = sacré et -glyphe = gravé)

Epigraphiste, du grec épigraphé : inscription. Il étudie les inscriptions. On en trouve sur les bornes milliaires, les monuments, les épitaphes.

Iconographie : (du grec icon- = image et -graphie = écriture) Le spécialiste en iconographie étudie les images.

Les cartes :

La toponymie (du grec topo- = lieu et nymie- = nom) L’étymologie (du grec étymo- = vrai sens et –logie = étude) Les noms de lieux renseignent quelquefois sur l’origine :

- Celte (-dunum, -durum, -briva, -magus ) Lugdunum → Lyon

- Gallo-romaine : -ac, Autignac, désigne un site gallo-romain.

- Grecque (les grecs donnaient des noms rappelant un évènement, un caractère précis, une situation géographique : Nikaea = victoire = Nice, Antipolis = Antibes, avec la ville = -polis, située avant = anti- Nice)

- Germanique

(-dorf = village, burg = bourg, berg = montagne, hiem = village : Strasbourg, Dusseldorf)

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II) Le chantier de fouilles Un responsable de fouilles

- Les responsables de zones - Les responsables de secteurs

- Les fouilleurs - Le topographe - L’architecte - Le dessinateur - Le photographe - L’anthropologue - Le sédimentologue - Le palynologue - L’anthracologue - Le restaurateur de mobilier - Le responsable du mobilier - Le responsable du matériel de fouille

Le matériel de fouille

- Jalon et carré de quadrillage, fil à carroyer. - Fil à plomb - Théodolite, qui sert à contrôler l’horizontalité et la verticalité

des mesures ; moderne il possède laser et ultrasons. Les mesures n’en sont que plus précises.

- Niveau bulle et laser - Mètre et/ou décamètre - Truelles différentes - Pelles, pioches, piochons - Différents pinceaux et brosses - Sécateurs - Seaux et tamis - Brouettes - Casque, souliers de sécurité, gants - Petit matériel, stylo, crayon…

…et quelquefois des instruments de dentiste

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A) Les couches archéologiques La stratigraphie (du grec strati = couche et graphie = écriture) C’est l’étude de la superposition des couches. L’archéologue utilise le terme d’unité stratigraphique US, pour désigner tous les types de sols. Il y a aussi l’interface, horizontale ou verticale (surface de contact entre 2 couches). Dessin d’une coupe stratigraphique Les US sont répertoriées sur un carnet de fouilles : Nom du chantier : Vailhan N° US : 3 Date : mai 2003 N° de zone: 4 N° se secteur : 6 Relations aux US qui la touchent : recouvre US 4, est recouverte par US 2 Description :

*composition : terre et cailloux *couleur : blanche *dureté : meuble, aérée

Interprétation au moment de la fouille : Dessin d’un plan du chantier de fouille : Papier millimétré, compas, crayon, gomme La photographie de fouille Nettoyer soigneusement, à reculons. Ranger tout le matériel de fouille. Placer la légende, l’échelle, la flèche orientée vers le nord qui donne l’orientation des vestiges, avant la prise de vue.

US 1 mur

Interface 2

Interface 1

US 5terre noire

US 2 terre arable

US 3 terre blanche

US 4 terre jaune

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B) Recueillir Ne jamais mélanger les objets qui proviennent de 2 couches différentes. Quand tout est répertorié, dessiné, photographié, et une fois la surface totalement fouillée, on récolte. On peut alors enlever ce qui n’adhère plus au sol. On peut aussi prélever en motte. Prélèvement en motte : on glisse une plaque de métal sous la motte renforcée d’une couronne cartonnée. On prélève aussi par moulage pour reconstituer la scène dans les musées. Selon le chantier on aura : Du charbon de bois, du mobilier lithique, du verre, du métal, des os… Le marquage :

V 03 4 7

SITE :lieu où est

trouvé le tesson

ANNÉE de FOUILLE :

2003

N° DE COUCHE où l’objet a été trouvé

N° INVENTAIRE : c’est le 7ème objet de cette couche

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C) Les sépultures Inhumer : du latin in- = dans et -humus = terre (100 000 ans en France : Néanderthal) Incinérer : du latin incinerare = réduire en cendres. Les cendres du corps sont déposées dans une urne cinéraire (3000 ans en France : civilisation des champs d’urnes - âge du fer. ) Ce qui indique une sépulture :

- Le dolmen : du breton tol-= table et –men= pierre (4500 ans)

- Le tumulus (4000 ans)

- Le coffre de dalles plates : âge du bronze

- Le coffre de tuiles plates romaines : époque romaine

- Le sarcophage : du grec sarco-=chair et –phage = qui mange

- Le sarcophage rectangulaire : fin de l’antiquité

- Le sarcophage trapézoïdal : époque mérovingienne

- Le coffrage de bois : de la fin de l’antiquité au milieu du Moyen Age

D) Les nécropoles Du grec nékro- = mort et –polis = ville Vient de Nékropolis, également nom propre d’un faubourg d’Alexandrie, en Egypte.

Les Vikings déposaient leurs morts dans des bateaux ou des tombes de pierres en forme de navires. Les champs d’urnes (voir ci-dessus)

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III) Drôles de chantiers *Fouilles sous-marines : Effectuées par plongée avec lance à eau, aspirateurs, croquis et relevés des mesures à la mine de plomb sur feuilles de polyester ou au crayon de charpentier sur formica blanc. Un carroyage en câbles ou tubes en plastique est mis en place pour effectuer les relevés. Les éléments végétaux, les tissus, les métaux se conservent dans une eau pauvre en oxygène et sous certaines conditions. Cette conservation permet la reconstitution de navires, la découverte d’objets de la vie quotidienne (outils, ustensiles usuels, graines, noyaux …) *Fouilles en caisson : Des parois sont montées autour de la zone à fouiller, puis l’eau est vidée par pompage et le sec est maintenu. *Fouilles paléospéléologiques : Elles associent spéléologie (du grec spéléo- = caverne et -logis = étude) et archéologie. Plus de 150 grottes ornées en France (gravures, peintures, sculptures). *Fouilles dans les mines : Pioch Farrus à Cabrières, par exemple.

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IV) De la pierre au verre A) Histoire de la terre Pédologie : du grec pédo- = sol et logie = étude

Humus Terre arable Sous-sol Roche mère fragmentée

Roche mère intacte

B) Drôles de pierres Des outils à inventer : *paléolithique : du grec paléo- = ancien et -lithique = pierre galets aménagés, (2 millions d’années),bifaces (500 000 ans), éclats Levallois (-100 000) débitage de lames (burins, grattoirs, perçoirs) *mésolithique : du grec méso- = milieu et -lithique = pierre ( de -9000 à –5500 ans) Filets d’écorce, microlithes, haches *néolithique : du grec néo- = nouveau et -lithique = pierre (de –5500 à –2900/2800 ans) Grattoirs, burins, racloirs, perçoirs, lames de poignard, couteaux.

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La pétrographie, du grec pétro- = pierre et -graphie = étude Le pétrographe analyse chaque roche pour identifier son gisement et savoir d’où elle provient. Les argiles :

*rouge : terrain calcaire *blanche = kaolin *verte : marnes de l’ère secondaire

Le dégraissant : évite à la pâte de craquer à la cuisson (sable plus ou moins grossier) Fabrication des poteries par modelage, moulage, montage au colombin, tournage. Cuisson :

La plus vieille, dans une fosse creusée à même le sol. Les vases sont posés sur des branchages et recouverts de fagots.

Le four en meule ; après un début de cuisson sur un tas de bois, vases et charbons ardents sont recouverts de nouveaux fagots puis de terre, mottes de gazon ou fragments de céramique. Le four à alandier*, gaulois ; les vases reposent sur une sole. Le feu est produit et alimenté dans le foyer (alandier* : foyer d’un four de céramiste.) La décoration des poteries Entre 5500 et 1500 avant JC, différents types de poteries se sont développées. Certains motifs étaient tellement répandus qu’ils ont donné leur nom à une culture : rubané, cardial, campaniforme (du latin campana, cloche) Les guillochis : décor très utilisé à l’époque gallo-romaine ; motif de petits traits verticaux plus ou moins réguliers. L’estampage : avec poinçon et molette. (ateliers de potiers gallo-romains de la Graufesenque, à Millau) Le décor digité. Les incisions avec bâtonnet, ongle, caillou pointu… Les typologies : Sorte de dictionnaire où sont classées, par catégories, les différentes formes de céramiques. Identifier une forme de céramique, c’est repérer dans une typologie le dessin qui correspond au vase ou au tesson trouvé sur le site.

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La céramique sigillée : Sigillé, du latin sigillum = poinçon Un moule à décor intérieur servait à fabriquer plusieurs dizaines de poteries. Il fallait d’abord cuire le moule, puis le potier appliquait une galette d’argile qu’il pressait contre le décor. En séchant, la galette diminuait, ce qui permettait de la démouler sans détruire le moule. Le vase portait ainsi le décor à l’extérieur. Le pied et le bord étaient ajoutés plus tard. Le grand four à céramique de la Graufesenque était partagé par plusieurs potiers. Pour que chacun d’eux retrouve ses vases après la cuisson, une liste était établie sur une assiette avant la cuisson. On a retrouvé plus de 200 documents de ce type.

Ils indiquent : a. le nombre de vases qu’il était possible de cuire dans une fournée (un

exemple : 27950 vases) b. le nom ancien des vases c. le nom des potiers qui travaillaient à la même époque

La villa gallo-romaine : L’argile est très utilisée dans la villa : briques de différentes tailles, tomettes, tuiles plates (tegulae) ou canal (imbrex), acrotère (un) (qui se plaçait en décoration au bord du toit, sur la faîtière, les antéfixes (éléments décorant chaque bout de rangée de tuiles canal) ; mais l’argile était également utilisée pour la construction du chauffage par hypocauste ( ancêtre du chauffage central : de l’air chaud provenant d’un foyer extérieur au bâtiment, passant sous le sol et dans certains murs, chauffait la pièce. Ce système était utilisé dans les grandes villas privées et les thermes. Les métaux :

Cuivre : qui a donné son nom à la période chalcolithique (du grec chalco = cuivre et lithique = pierre). Au cours de cette période les hommes ont fabriqué des outils en cuivre, mais en même temps des outils en pierre (polie ou non) de –3000 à –2000 avant JC

Bronze : cuivre + étain = airain (ancien nom du bronze) de –2000 à –800 avant JC Le bronze était coulé dans des moules (fabrication de haches, bijoux …)

Fer : de –800 à – 27 avant JC. Il ne se moulait pas. Il était travaillé à la forge en chauffant le métal pour le ramollir.

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Les monnaies : Elles furent en or, en argent, en bronze, en cuivre, mais jusqu’au XIVème

siècle où le roi de France impose sa monnaie sur tout le royaume, elles furent de poids et de tailles différentes. Le verre : Certainement créé au Proche-Orient, et peut-être par les Egyptiens, il y a 6000 ans. Pour fabriquer du verre, il faut :

a. de la silice, minéral principal du sable b. de la chaux, qui provient de roches calcaires ou de coquillages c. de la soude, ou de la potasse, pour abaisser la température de

fusion de la silice. La soude provient de la combustion d’algues marines ; la potasse est extraite de cendres de bois de hêtre, de fougères ou de roseaux.

Le mélange est chauffé dans un creuset à 1200°C. Les fours de verriers étaient généralement en forêt pour le bois et à proximité d’un ruisseau. V) De l’os au tissu Les ossements : Après la céramique c’est ce que l’on trouve le plus sur un chantier. Os humains dans un cimetière, os d’animaux. Restes humains : L’anthropologue essaie de déterminer, à partir des squelettes retrouvés, certains caractères physiques du personnage lorsqu’il était vivant, comme son sexe, sa taille et son âge. (anthropologie : du grec anthropo- = homme et -logie = étude ) Le paléopathologiste analyse les anomalies laissées sur les os par des maladies ou produites par des accidents. (paléopathologie du grec paléo- = vieux, -patho- = maladie et -logie = étude)

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Restes animaux : L’archéologue peut dater un site grâce à eux (mammouth, aurochs, bœuf, renne, …) Certains os ont également servi à la fabrication de bijoux. Quelquefois on fait appel à des spécialistes comme l’ornithologue, l’ichtyologiste, l’entomologiste, le malacologue. Ornithologie, du grec ornitho- = oiseau et -logie = étude Ichtyologie, du grec ichtyo- = poisson et -logie = étude Entomologie, du grec entomo- = insecte et -logie = étude Malacologie, du grec malaco- = mollusque et -logie = étude Le bois : Il se conserve dans des endroits très humides (tourbières) ou très secs (désert). Les charbons de bois provenant d’un foyer sont examinés par un anthracologue (du grec antrax- = charbon et -logue = qui étudie). A chaque objet son bois : *buis pour les peignes, les cuillères *érable pour écuelles *sapin, hêtre, châtaignier pour mobilier * frêne, châtaignier, chêne pour outillage. Les grains de pollen : Etudiés par le palynologue ( du grec palyno- = répandre et -logue = qui étudie ), ils permettent de déterminer les plantes et donc de reconstituer l’environnement de l’homme et le climat. ( à titre d’exemple, un pin sylvestre de 50 ans libère 322 752 000 000 grains de pollen/an ) Les graines : Le carpologue , du grec carpo- = fruit et -logue = qui étudie, prélève les graines dans les excréments fossilisés, les dépotoirs, les silos de stockage, les estomacs momifiés. Selon le contexte de la découverte, les analyses permettront de reconstituer l’environnement, le climat, les régimes alimentaires, la religion et les pratiques funéraires.

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Peaux et cuirs : Depuis la préhistoire, l’homme travaille les peaux pour les transformer en cuir, d’abord par raclage, puis par tannage. Tannage à l’origine effectué avec la graisse issue du raclage, que l’on réintroduit dans la peau pour l’assouplir et l’imperméabiliser. Les Inuits le font encore ainsi. Par la suite on a trempé les peaux dans une solution d’acide tannique obtenue à partir de l’écorce de chêne. C’est seulement depuis le Moyen Age que les gens portent des chaussures présentant pied droit et pied gauche, mais sans talon, qui n’apparaît que vers 1650. En 1680, par souci d’économie, on fabrique des chaussures à semelle identique. Il faudra attendre le XIXème siècle pour voir réapparaître pied droit et pied gauche. Les premières bottes en cuir datent du IXème siècle. Au Moyen Age, la ville de Cordoue était réputée pour son travail du cuir, et ses artisans s’appelaient les « cordouaniers », mot à l’origine du nom français « cordonnier ». Vanneries et tissus : Toujours depuis la préhistoire, l’homme travaille certaines plantes pour tisser, fabriquer des cordes, de la vannerie. (lin, ortie, chanvre, osier) Au Néolithique, on filait déjà avec la quenouille et le fuseau. Coudre : L’aiguille à chas est inventée par l’homme de Cro-Magnon, il y a 20 000 ans. Le perçoir en silex ou en os permettait de trouer la peau ; l’aiguille cousait avec des tendons le plus souvent. Le métier à tisser : Les indices attestant du travail de tissage sont nombreux : fusaïoles, pesons, et plus rarement fragments de tissu, cordes, ficelles. Les matières colorantes :

Origine végétale : - Le rouge orangé, la garance - Le bleu, l’indigo et le pastel - Le jaune, la gaude

Origine animale : Le rouge écarlate, la cochenille

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VI) La datation

La datation absolue Potassium/argon Mesure de la radioactivité. Est utilisée pour les roches. (le potassium 40, radioactif, qui se trouve dans certaines laves de volcans, se désintègre en donnant de l’argon, qui reste piégé dans la roche. En mesurant la quantité d’argon accumulée, le physicien peut calculer l’âge de son refroidissement et donc de l’éruption volcanique) Carbone 14 Mesure de la radioactivité. Est utilisée pour les matériaux organiques, bois, os. (Tous les 5730 ans, la moitié des atomes de C14 disparaissent.) Thermoluminescence Mesure de l’intensité de la lumière émise. Est utilisée pour certaines roches ou poteries ayant subi l’action du feu. (t° > 350°) L’argile et certaines pierres contiennent des cristaux (quartz, feldspath), qui possèdent des défauts. Tous les sols sont bombardés de rayons qui arrachent des électrons aux atomes de l’argile et des roches. Certains de ces électrons sont piégés dans les défauts des cristaux. La céramique laisse échapper les électrons piégés qui s’échappent en émettant de la lumière : c’est la thermoluminescence. Les pièges sont vides après le chauffage. Les pièges à électrons se remplissent à nouveau, jusqu’à ce qu’un archéologue ramasse un tesson. Ce dernier est chauffé. Les pièges se vident et la quantité de lumière émise est mesurée. Plus l’objet est resté dans le sol, plus les pièges se sont remplis et plus la quantité de lumière émise est importante, plus il est vieux. Archéomagnétisme Mesure du magnétisme d’un objet. Est utilisée pour les objets en terre cuite. Des poteries mises à cuire dans un four contiennent des particules de fer qui ne sont pas toutes aimantées dans la même direction. Lors de la cuisson, la magnétite et l’hématite (oxydes de fer) perdent leur aimantation. En refroidissant elles s’aimantent à nouveau ; la majorité des particules de fer prend alors la direction du Nord magnétique et se fige dans cette direction. Or le Nord magnétique bouge constamment. Le scientifique consulte un tableau où est indiqué, pour certaines époques, la direction du Nord. Il peut ainsi connaître l’âge du fragment de poterie retrouvé.

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Dendrochronologie Comptage des anneaux de croissance présents dans le bois. Est utilisée pour les objets en bois. On doit comparer la coupe à dater avec une courbe de référence de l’histoire climatologique régionale. Le bois ne vieillit pas partout de la même façon. Sources écrites Donne une date écrite. Est utilisée pour les monnaies, papyrus, parchemins, livres…

VII) Ressusciter le passé Retrouver les gestes Pour retrouver les gestes oubliés, l’archéologue dispose de l’ethnologie et de l’archéologie expérimentale. L’ethnologie : L’ethnologue, du grec ethno- = peuple et -logue = qui étudie, observe les hommes de certaines régions du globe, dans leur mode de vie, leurs techniques de chasse et de pêche ou de fabrication d’outils, proches de celles de nos ancêtres vivant il y a des milliers d’années. L’archéologie expérimentale : Si une technique a complètement disparu de la planète, l’archéologue doit réapprendre les gestes (taille de silex, fabrication du feu… ) La tracéologie du grec tracéo- = trace et -logie = étude. Il s’agit de comparer les traces anciennes et les traces récentes laissées sur des outils anciens et des outils récents.

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VIII) Conserver le passé A) Restaurer les objets Les tessons de poterie Ils peuvent être collés à la Scotch verte, qui ne coule pas. Ils sont ensuite mis à sécher dans un bac à sable. Le verre Même chose que pour la poterie. Le métal L’or ne s’oxyde pas. L’argent, le bronze et le cuivre sont, dans des conditions favorables, peu corrodés ; par contre le fer est toujours rouillé. L’os et l’ivoire La conservation des os dépend de la nature du sol, de l’âge de l’individu, de sa santé. Le bois Il ne peut se conserver que dans l’eau. Si vous en trouvez, maintenez-le dans un sac rempli d’eau jusqu’à ce qu’un spécialiste le traite en laboratoire où il sera séché. Deux procédés pour protéger le bois :

- La lyophilisation Un consolidant est injecté dans les fibres du bois. Ensuite celui-ci est congelé dans un appareil et toute l’eau qu’il contient est transformée en glace. Puis le vide est pratiqué dans cet appareil, ce qui à pour effet de transformer la glace en vapeur d’eau, qui est aspirée. Enfin l’objet est retiré de l’appareil car le consolidant a durci et soutient les fibres.

- Le procédé Nucléart

L’eau contenue dans le bois est remplacée par un solvant. L’objet est ensuite plongé dans plusieurs autres bains qui remplacent le solvant par une résine. Lorsque le bois est gorgé de résine, il est introduit dans un conteneur pour y être bombardé de rayons gamma, qui durcissent la résine. Selon la taille de l’objet, le traitement dure de quelques mois à plus d’un an.

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La pierre Le microsablage : un appareil projette sur la pierre de l’air sous pression contenant une poudre de sable. Le laser ( technique douce employée également pour nettoyer les tissus ) Les mosaïques Une mosaïque est composée de deux couches. La première est un mortier de quelques centimètres d’épaisseur, le nucléus, sur lequel sont fixés les cubes ou tesselles. La seconde est plus épaisse, en mortier de chaux mêlé de sable et de céramique concassée : le rudus. On décolle les mosaïques de leur support pour les déplacer. Deux toiles sont collées. D’abord une fine qui épouse les tesselles, puis une autre, de jute épais, souple et résistant. Ensuite on découpe la mosaïque en éléments transportables. B) Reconstituer un site Pendant et après la fouille, les objets sont dessinés, photographiés. Le site lui-même est dessiné et photographié. Puis il est reconstitué à partir de tous les éléments découverts. Virtuellement en trois dimensions, en maquette, sur plan.

C) De l’histoire au patrimoine Pour ne pas oublier Les vestiges collectés doivent être analysés avec la plus grande rigueur et être ensuite montrés à tout le monde ; l’histoire devient alors patrimoine. La loi Aucun archéologue ne peut fouiller sans 2 autorisations écrites : celle de l’Etat et celle du propriétaire du terrain. On peut cependant faire du « sauvetage de surface », en ramassant ce qu’on trouve sur le sol. Différents types de fouilles Fouilles de sauvetage urgent (du type chantier d’autoroute ) Les vestiges sont dessinés, photographiés, démontés. Fouilles programmées Des programmes de fouilles de 3 ans sont mis en place. Si la fouille apporte beaucoup d’éléments nouveaux, l’État peut accorder 3 ans supplémentaires.

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Sites archéologiques protégés L’État achète et protège les terrains sur lesquels ces sites sont repérés. Réserve archéologique L’État achète des terrains qu’il ne fouille pas. Les techniques d’analyses progressant sans cesse, on peut espérer affiner les résultats déjà obtenus, ou obtenir d’autres résultats Découverte fortuite

1) Je préviens le maire ou la gendarmerie. Ils transmettront au préfet puis au Service Régional d’Archéologie. Je déclare ainsi que je suis l’inventeur de l’objet.

2) Pour la loi française, un trésor appartient pour moitié à l’inventeur et pour moitié au propriétaire du terrain.

3) On ne distribue pas les objets, ils doivent être étudiés ; ils seront

rendus une fois l’étude terminée.

4) L’Etat achète les objets scientifiquement importants, à un prix fixé par des experts. Ils sont ensuite exposés dans les musées. La trouvaille devient patrimoine historique.

5) Si l’État n’est pas intéressé, les propriétaires gardent les objets.

IX) Les typologies Pour identifier un objet, l’archéologue compare sa forme avec celles des objets déjà connus. Ces formes connues et datées sont classées dans des ouvrages qui s’appellent des typologies. Il en existe pour les outils préhistoriques en os ou en pierre, la céramique, le verre, les objets métalliques … (céramique sigillée, amphores, lampes, objets en verre, vases grecs, murs, casques, fibules). Bibliographie : Copain de l'Archéologie aux Éditions Milan