C'est l'heure ! - BasketNews n°610

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L’HEBDO DU BASKETBALL Hervé Bellenger/IS-FFBB NE MANQUEZ PAS BASKETNEWS N°610, VENDREDI 17 AOÛT DANS LES KIOSQUES JEUDI 9 AOûT 2012 - N°PROMO BasketNews n°promo - jeudi 9 août 2012 www.basketnews.net QUART DE FINALE FRANCE - ESPAGNE MERCREDI 8 AOûT, 17H15 C’EST L’HEURE ! J E U X O L Y M P I Q U E S N U M E R O S P É C I A L BASKETNEWS EST DE RETOUR !

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l’hebdo du basketball

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NE MANQUEZ PAS BASKETNEWS N°610, VENDREDI 17 AOÛT DANS LES KIOSQUES

JeudI 9 août 2012 - n°PRoMo

basketnews n°promo - jeudi 9 août 2012

www.basketnews.net

QuaRt de FInale FRanCe - esPaGneMeRCRedI 8 août, 17h15

C’est l’heuRe !

JEUX OLYMPIQUES

NU

MERO SPÉCIAL

BASKETNEWS EST DE

RETOUR !

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Spécial J.O.

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03éditO

C omme on se retrouve ! Et c’est un plaisir – pour nous, c’est sûr, pour vous on espère. Comme on se retrouve, vous et nous,

lecteurs... Nous Français et eux Espagnols, aussi. BasketNews revient juste à temps, au fond. Basket Hebdo, son aïeul, avait manqué les Jeux de Sydney en 2000 (où l’on sait ce qu’il advint), dans un contexte similaire ; BN, lui, est là. Avec ce « numéro numérique », particulier, puis dès la semaine prochaine – attention, le vendredi 17 août et non le jeudi 16, exceptionnellement – dans un format classique. En attendant nos nouvelles formules, à la rentrée – mais ça, vous verrez en temps utiles. Après un mois et demi d’éclipse, BN revit, donc, adossé à une nouvelle société, Zone Presse, dont l’actionnaire majoritaire est Patrick Bensabat, PDG d’une grande société de conseil en entreprise (Business et Décision), féru de basket et par ailleurs impliqué au Paris Levallois. Avec aussi, Boris Diaw. Le Boris Diaw. Le capitaine de l’Équipe de France, résolu à venir à l’aide et à s’investir.Il nous fallait nous activer car ce mercredi, 17h15 heure française, les Bleus jouent le match le plus important de leur tournoi, et sans doute le plus fort, symboliquement, de leur « génération ». Depuis qu’il a pris ses quartiers dans la maison France, en 2001, Tony Parker – puis, à sa suite… sa suite, les Boris, les Ronny et les autres – ne rêve que des Jeux Olym-piques – lui qui reçu sa « Communion solennelle basket » en 1992 auprès de la Dream Team – et de ses orres. Ce ne fut pas pour 2004, ce ne fut pas pour 2008. C’est maintenant.L’Espagne, alors… L’Espagne parce qu’elle a volontairement balancé son dernier match de poule contre le Brésil. Pas pour jouer la France en quart mais pour éviter les États-Unis en demie. Ce faisant, de facto, les double-champions d’Europe en titre ont choisi les Bleus. Au complet – c’est-à-dire avec Pau Gasol – la Roja sait faire contre l’EdF. Elle l’a battue en quart de finale de l’Euro 2009 puis en finale de l’Euro 2011. Elle a perdu une fois, en ouverture du Mondial 2010, mais elle n’avait pas de Pau et la France pas de pot puisque Parker avait décliné ; le résultat est donc quantité négligeable.Depuis 2009, lorsqu’ils alignent leur équipe type, les Bleus battent tout le monde en tournois internatio-naux. Tout le monde. Allemagne, Russie, Croatie, Grèce, Turquie, Lituanie, Italie, Serbie, Argentine, etc. Tout le monde, mais pas tout le monde. Pas les USA, mais personne ne le fait, et surtout pas l’Espagne. Les Bleus sont incontestablement la deuxième meilleure équipe d’Europe, peut-être la troisième meilleure du Monde. Mais s’ils souhaitent aller jusqu’à la frontière qu’a fixée Tony Parker pour sa carrière internationale puis la dépasser – gagner un titre majeur – ils ne

pourront faire autrement que d’en finir avec l’Espagne. Pas un jour, pas plus tard, pas quand « on aura pris un peu plus d’expérience ». Le temps tourne, c’est maintenant.

le point de ruptureApeurés en 2009, vaincus avant d’avoir entamé leur quart contre la Roja, les Français l’étaient déjà moins en 2011. On ose espérer que toutes les scories de l’Histoire ont disparu. Qu’il ne s’agit plus de se lamenter du calcul espagnol – que les Bleus eux-mêmes firent en 2011, n’ayons pas la mémoire courte –, qu’il ne s’agit plus de craindre. On ose espérer qu’il s’agit de saisir le moment, car il est là. Et maintenant. S’ils entendent gagner un trophée – une médaille ici, puis l’or en 2013 et/ou 2015, deux Euros qui leur seront ouverts –, que

les Bleus ne comptent pas sur un coup de chance et un enchaîne-ment d’adversaires improbables (genre Pologne surprise en quart, Slovénie fatiguée en demie, Grèce déplumée en finale), il n’y aura pas de Sydney 2000. Il n’y aura pas de circonstances favorables, pas d’excuses non plus. Ça sera l’Espagne et personne d’autre. (Puis la Russie ou la Lituanie en demi-finale).Les Bleus seront peut-être battus sportivement, qu’ils s’assurent de ne pas l’être mentalement. Leur jeu n’est pas encore tout à fait en place, en tous cas pas optimal, mais qu’importe ? Ceux-là – c’est le French Flair – sont habitués à aligner leur niveau en fonction de l’adversaire (confère Argentine et Lituanie… et Tunisie et Nigeria, dans l’autre sens), et surtout aux bonds qualitatifs. Mauvais en pre-mière semaine à Sydney, soudain flamboyants du jour au lendemain. Mauvais en première semaine à Belgrade en 2005, soudain carnas-siers du jour au lendemain. Deux médailles. En retard – et pour cause – au bout de leur préparation cet été, impeccables lorsqu’il a fallu gagner, à Londres.Et que l’on ne fasse pas de l’Espagne une montagne. Même au complet, elle tombe. Elle peut tomber. Parfois. Rarement lors des matches couperets, c’est vrai. Depuis son avènement, en 2006, la Roja n’a lâché, en fin de compte,

que contre la Russie (finale Euro 2007) et les USA (finale J.O. 2008). Un règne, un vrai. Et pourtant, que l’on garde bien en tête que les souverains tombent souvent soudainement et brutalement, sans parfois de signes annonciateurs ; que la grâce se brise parfois nette, comme la glace ; que l’Espagne ne remportera pas comme de le dire les Euros à venir. Il existe un point de rupture, invisible. Tout peut craquer. La Roja, c’est notre avis, est proche de ce point-là. Alors, ce mercredi, vers 19h ?Si c’est un vœu pieux, une utopie, une incantation et rien d’autre, alors soit, alors tant pis. Mais l’on veut croire que le sens des événements est que l’équipe de France, un jour, passe devant, comme elle le fit de ses bourreaux passés, les Italiens, les Grecs, les autres. On ne se demande pas si son tour est venu car un tour ne s’attend pas, il se prend. C’est maintenant. n

JUStE À tEMpS !par Fabien FRicONNEt

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Que l’on ne fasse pas de l’Espagne une montagne

La Team USA de Kevin Durant (à gauche) apparaît intouchable pour l’Or. les Bleus de Boris Diaw doivent jouer leur chance à fond face à l’Espagne.

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été martelée tout au long de l’histoire récente de l’équipe de France et confirmée par le premier tour des Jeux. « Il faut qu’on soit à fond, c’est sûr », reprend Collet. « On n’aura pas de récompense si on n’est pas mort de faim. »Perturbés par une barre placée trop haute dès l’entame par le Team USA, les coéquipiers de Parker et Batum ont pris une grosse claque quand le moral a lâché. Contre la Tunisie et le Nigéria, deux matches sans enjeu, la France a géré sans briller. En revanche, contre l’Argentine puis la Lituanie, pleinement investis, les Bleus ont proposé un niveau de jeu susceptible de leur permettre de rêver. Le plus rassurant, c’est que l’équipe a su accélérer quand c’était nécessaire. Une compétence dont ne disposaient pas les Bleus des années précédentes, quand l’accélérateur semblait totalement chaotique. « On est une équipe qui mentalement est très forte », affirme Nando De Colo. « On va être prêts. Le

UNE GÉNÉRATION FACE À SON DESTIN

LE DÉFI D’UNE VIE !

« C’est le moment le plus important de la vie de ce groupe », prévient Vincent Collet, pourtant pas un habitué de la mise en scène

dramatique. « Depuis trois ans, on est parti des qualifications pour l’Euro 2009, on voulait venir aux Jeux. On y est, en quart de finale. On sait que l’histoire qu’on veut écrire ensemble, c’est maintenant qu’elle commence. »La quête de Parker a commencé bien avant 2009. Il était là en 2001, appelé de la dernière heure dans

un Euro post-olympique déserté par les médaillés. Rejoint en 2003 par Diaw, Piétrus et Turiaf, ces quatre-là rament depuis une décennie. Ils ont récolté au passage deux médailles européennes, mais le moment de vérité sur la plus grande des scènes est désormais devant eux. « Je ne vois pas comment on ne pourrait pas être motivés comme jamais », rajoute Collet. Tant mieux. Car à vrai dire, il n’existe pas d’autre chemin pour la médaille que celui qui est pavé d’un mental irréprochable. Cette vérité a

Après un premier tour négocié comme ils le voulaient (4v-1d), les Bleus se présentent face au challenge le plus relevé depuis l’arrivée de Parker et Diaw aux commandes de l’équipe de France. Sont-ils prêts à décrocher une médaille olympique, 12 ans après Sydney ?

Par Thomas BERJOAN, à Londres

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TP en a rêvé, les Bleus sont en quart, y a plus qu’à...

ANALYSE

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places naturelles à la pointe de la charge française. Jambes, sensations de jeu, lunettes pour Parker, dos courbaturé par la cérémonie d’ouverture pour Batman, tout ça semble oublié. Aptes au service. Le seul problème, c’est qu’à cours de préparation, les matches du tournoi ont servi à remettre les patrons dans le groove. Et ces derniers, notamment Parker, ont parfois un peu monopolisé la balle. Le collectif en a un peu pâti mais c’était un mal nécessaire. « On s’est qualifié sur nos acquis des années précédentes, on a quand même un vécu, on n’est pas encore au niveau de 2011 dans le jeu, mais on est pas mal », explique Ali Traoré. « Mais on est mieux qu’en 2009, clairement. On connaît le jeu de Vincent, ce qu’il veut de nous. »« À défaut d’être parfaitement en place

offensivement, quand on fait bien bouger la balle, on arrive à trouver des solutions », se rassure Vincent Collet. La capacité à enfoncer un coin dans la raquette adverse sera essentielle. Si les Bleus peuvent grappiller quelques avantages grâce à Mike Gelabale au poste bas, c’est malgré tout au capitaine Diaw qu’incombent de grandes responsabilités. À côté des spécialistes offensifs (Séraphin et Traoré) ou défensifs (Turiaf et Piétrus), le Spur est le seul multicarte. Toujours impeccable en défense, quand il marque des points, l’équipe prend une autre dimension. « Si Boris joue comme ça, on peut aller loin », expliquait Parker après le match plein de Babac contre la Lituanie. « Quand Boris, Kevin, Ali mettent des lay-ups, la défense est obligée d’aider sur eux et nous, après on a des meilleurs tirs, seuls à trois-points. » Cette dynamique positive est souvent lancée par une certaine patience, un respect des formes de jeu. De plus, les shooteurs à trois-points (Gelabale, De Colo, Batum) sont bien meilleurs quand les ballons ressortent après fixation de la défense au poste bas ou du pick’n’roll. Bref, du contrôle. « On doit essayer aussi de jouer sur notre vitesse, sur la contre-attaque, ce que font les Américains, à un autre niveau », encourage Boris Diaw.

Le banc doit produireAvec le manque de taille, l’autre préoccupation pour coach Collet, c’est le banc, qui n’a pas toujours répondu à toutes les attentes, notamment contre la Tunisie et le Nigéria. Encore une fois, dans des contextes sans grand enjeu. Le format des Jeux avec un match tous les deux jours seulement

permet également de resserrer la rotation. « J’ai 7-8 joueurs majeurs sur lesquels je pianote », détaille le coach. « Nando a la capacité de changer la donne sur un laps de temps très court, et ce n’est pas donné à tout le monde. Dans un autre registre, Florent Piétrus change la donne avec son impact défensif. » Traoré en attaque et Bokolo en défense ont été egaux à eux-mêmes, mais ne se sont pas transcendés non plus. C’est le moment. Derrière Séraphin doit montrer plus de constance en défense et surtout au rebond, Diawara a été maladroit et Causeur n’est pas rentré dans sa compétition.Le challenge qui commence mercredi contre l’Espagne ne souffrira aucune approximation. « Do or die », disent les Américains. Fais-le ou meurs. n

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« On est capables, à la condition de retrouver ce qu’on a montré contre

l’Argentine et la Lituanie, une abnégation de tous les instants »

Vincent Collet

plus dur avec notre préparation, c’était de passer le premier tour. On a su le faire, maintenant on ne veut pas s’arrêter au quart. » « Nos leaders maintenant sont des papys », ajoute Ali Traoré. « Boris (Diaw), Tony (Parker) ont atteint la plénitude de leur jeu, ils savent quand appuyer. Même Nicolas Batum, crevette anorexique, il sait quand c’est le moment de faire mal. » « À nous d’être concentrés, on sait sur quoi notre jeu repose », conclut Nando.

Défense, défense et défenseTout d’abord, la France n’ira nulle part sans une défense de fer. 64 points encaissés contre l’Argentine – le match référence –, 74 contre la Lituanie. Les standards de victoire des Bleus se situent probablement dans ces eaux-là. Parker parlait après la Lituanie d’« identité » et fait sa part du sale boulot. La défense de TP en Bleu est impeccable, comme en 2011, ce qui avait d’ailleurs fait râler Gregg Popovich, reprochant à son joueur de jouer plus dur avec la France qu’avec les Spurs. Au-delà de tout dispositif tactique, la capacité de la France à tenir ses duels, à casser le pick’n’roll adverse avec des sorties très hautes, très agressives, à être précise dans ses aides, ses changements, sa communication – autant de domaines qui exigent rigueur et concentration – sera décisive. « On est capables, à la condition de retrouver ce qu’on a montré contre l’Argentine et la Lituanie, à savoir une abnégation de tous les instants », prévient Collet.Parce que les Bleus doivent gérer par ailleurs une faiblesse. Un manque de taille à l’intérieur. L’absence de Noah. Le déficit est particulièrement important sur la défense un-contre-un au poste bas. C’est aussi la responsabilité des extérieurs que les entrées de balle sur ce point sensible se fassent dans la douleur, hors timing et le plus loin possible du cercle. Et il faudra également être très attentif au rebond. « Il faut construire sur la conquête », avance le sélectionneur. « Il faudra résister dans le domaine du rebond où on peut vraiment se faire impacter et dominer. Malgré notre petite taille, on est capables de rivaliser, et même de faire mieux puisqu’on a gagné le rebond contre l’Argentine et la Lituanie. » Là encore, l’implication des grands ailiers, Batum et Gelabale, sera décisive. « Ronny (Turiaf) et Flo (Piétrus), nos leaders défensifs ont été reposés », fait remarquer Ali Traoré. « Ils vont être déterminants pour nous. »

Parker et Batum sont revenusPour l’état de l’attaque des Bleus, rien ne sert de se fier aux moyennes sur les cinq matches de poule, tant elles compressent des matches aux enjeux différents. Encore une fois, l’Argentine et la Lituanie sont de meilleurs indicateurs. Parker (17 pts puis 27) et Batum (14 puis 21) ont alors repris leurs

« On est une équipe qui mentalement

est très forte »Nando De Colo

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n’est pas une question intelligente, par rapport à qui je suis, à qui sont mes joueurs, notre fédération,

à ce que nous faisons… » Un autre journaliste revient sur le sujet. « Vraiment, on peut analyser les choses comme on veut, mais je ne veux pas faire de commentaire », lâche Scariolo, sur la 

défensive. Le coach brésilien, interrogé à son tour, refuse de commenter.31-13 au quatrième quart-temps, avant un dernier trois-points inutile de l’Espagne. Il ne fait aucun doute que l’Espagne a lâché le match. Une mascarade bien maquillée, bien amenée, bien maîtrisée. « Je ne sais pas ce qui s’est passé », 

nous explique Rudy Fernandez. « Je trouve que pendant les dix dernières minutes, on s’est relâché, on n’a pas joué dur, on n’a pas joué en défense. » La déclaration espagnole la plus 

FRANCE – ESPAGNE

LES FAIRE PAYER CHER !L’Espagne. L’épouvantail, le cauchemar. Comme à l’Euro 2009, la France se retrouve cocue en quarts après un parcours exemplaire en poule. Surtout cette fois. Parce que la façon dont l’Espagne a lâché la fin de match contre le Brésil est pour le moins suspecte. Aux Bleus de s’en servir.

Par Thomas BERJOAN, à Londres

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NOTRE COTE :

ESPAGNE 65%

« C’est l’année. Il faut y aller pour les battre »

Vincent Collet

D rôle d’ambiance en conférence de presse après Espagne-Brésil. Dans un premier temps, les Espagnols, coach Scariolo et 

Jose Calderon n’ont pas l’air effondrés. Une erreur de nom de l’animateur et les voilà en train d’échanger des rires francs et détendus. Pourtant, il s’agit de la deuxième défaite de suite pour l’Espagne. D’habitude, on ne sait pas si ça les fait marrer puisque… ça n’arrive jamais ! Et puis l’ambiance se fige immédiatement à la première question.

L’Espagne a-t-elle lâché le match comme on le soupçonnait depuis la défaite face à la Russie ? « Je suis déçu par tout ça », explique Calderon. « J’ai lu des choses. Des équipes ont perdu pour nous éviter par le passé, on a toujours dit que ce n’était pas bien. Cette équipe joue toujours pour gagner. On ne spécule pas, on verra bien qui on jouera en quart. » Soit. Même question pour Scariolo. « Je ne veux pas être irrespectueux, mais ce

QuARTS dE FINALE

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le début de la compétition, le sélectionneur nous confiait qu’il voyait peut-être la Russie au-dessus sur l’Espagne. « C’est l’année », a-t-il rajouté hier. « Dans tous les cycles, il y a un moment où les choses doivent basculer. Voilà comment il faut aborder les choses. Sur ce que les Espagnols ont montré depuis le début, c’est une grande équipe qui a encore des atouts exceptionnels, il faudra faire un gros match, mais il faut y aller pour les battre. »

Gasol = finaleSi l’Espagne venait à tomber, ce serait effectivement une fin de cycle. Depuis 2006, à l’exception du Mondial 2010, sans Pau Gasol, l’Espagne a toujours rejoint la finale de toutes les compétitions majeures internationales, emportant le Mondial 2010, l’Euro 2009 et l’Euro 2011. Maintenant, si la Roja a perdu contre les Russes, il y a des raisons. Par rapport à l’été dernier, l’absence de Ricky Rubio pèse. Il était le leader défensif, le diapason. Ensuite, Juan Carlos Navarro, MVP flamboyant en Lituanie, revient de blessure (10,0 pts de moyenne en 3 matches seulement). Mais méfiance. L’été dernier, la Bomba avait été assez discrète en poule (13,5 pts) avant d’exploser ensuite (29,3 pts sur les trois matches finaux). Physiquement, il a l’air en jambes. L’odeur du sang pourrait le réveiller pour de bon.Ensuite, si l’Espagne n’a pas remporté de victoire convaincante (plus gros écart : +16 contre la Chine), c’est aussi que Scariolo a géré tout du long son effectif. Difficile de dire à l’heure actuelle où en sont vraiment les Espagnols. Deux certitudes, cela dit : l’intensité déployée en défense n’est pas la même qu’en 2011 où le rythme était infernal et nourrissait la transition qu’aime tant cette équipe. L’adresse à trois-points est très variable : un vilain 3/15 dans la défaite contre la Russie, 4/17 dans la victoire d’un point sur la Grande Bretagne. « Il faut qu’on ait une défense assez

compacte, pour les forcer à prendre des tirs extérieurs difficiles », prévient d’ailleurs Boris Diaw.

« Le match de leur vie »De toute façon, le danger est clairement identifié. The Gasol’s. Pau, meilleur marqueur du tournoi (20,6 pts à 60,6%) est rayonnant et Marc (11,8 pts à 51%) revient bien dans le rythme. Il convient également de rappeler que depuis que Pau Gasol est Pau Gasol, jamais la France n’a battu l’Espagne quand il était aligné sur le terrain. En 2005 et 2010 (voir par ailleurs), il était blessé. « On a un déficit de taille », convient coach Collet. « Ils ont un ancrage intérieur très dominant. » « Il va falloir qu’on fasse un gros match, que nos intérieurs, Kévin (Séraphin), Ronny (Turiaf) sortent le match de leur vie, on n’aura pas le choix », ajoute TP. Le système défensif français va être mis à rude épreuve face une attaque 

qui est pour l’instant la troisième meilleure du tournoi (82,8 pts) sans avoir donné l’impression de forcer. Au rebond, l’Espagne (2e avec 41,4) s’appuie sur un secteur plus solide que la France (7e avec 37,4).Au-delà de ses options de jeu classiques, la France dispose 

d’un avantage assez net au poste avec Mike Gelabale. « On le fait régulièrement avec Mike », explique Vincent Collet. « Contre l’Espagne à Bercy, on avait entamé les hostilités sur du post-up de Mike, beaucoup. » Ce qui avait d’ailleurs passablement échauffé les esprits entre Fernandez et l’ailier français, qui avaient fini par en venir aux mains. A Madrid une semaine plus tôt, c’étaient Diawara et Gasol qui s’étaient échangé quelques câlins pendant que Piétrus faisait sortir Ibaka de ses gonds. Il est clair que les Français ne sont plus prêts à se laisser intimider. L’inverse est également vrai. « On connait bien les Français, on les a joués souvent, ils sont très forts, probablement les plus athlétiques avec le Team USA », note sobrement coach Scariolo. « Ils ont de grands joueurs. »Pas assez grands visiblement pour empêcher les Espagnols de regarder déjà vers la demie. n

dANS L’HISTOIRELes 10 derniersFrance – Espagne : 2-8 Année Compétition Résultat

2005 Amical *Espagne bat France 94-88

2005 EuroBasket France bat Espagne (bronze) 98-68

2007 Amical *Espagne bat France 87-72

2009 EuroBasket Espagne bat France (quart) 86-66

2010 Mondial France bat Espagne (poule) 72-66

2011 Amical *Espagne bat France 73-53

2011 EuroBasket Espagne bat France (poule) 96-69

2011 EuroBasket Espagne bat France (finale) 98-85

2012 Amical *Espagne bat France 81-65

2012 Amical Espagne bat *France 75-70

Navarro et les frères Gasol sont là où ils voulaient être : en quarts face à la France de Batum (à gauche).

juste. C’est improuvable et les intéressés nieront jusqu’à ce qu’il y ait prescription mais c’est ainsi. Ils ont joué avec la formule, ils ont choisi leur tableau, ça arrive pratiquement à toutes les compétitions. Après, il ne faut pas se tromper. Les critères du choix espagnol ne se sont pas portés sur les quarts de finale. Jouer la France ou l’Argentine leur est probablement égal. En revanche, les Espagnols visaient les demi-finales et ont cherché à éviter le Team USA. Ce qui réduit l’équipe de France à quantité négligeable. Ou à un risque maîtrisé, disons. Désormais, les Bleus sont les seuls à pouvoir empêcher ce plan machiavélique.

« On n’a pas peur »Voilà pour le contexte. Qu’en pense l’équipe de France ? Il faut savoir que les citations à suivre ont été recueillies avant le fameux match de l’Espagne contre le Brésil. Il est probable que le discours aurait pu être un peu différent si nous avions pu interroger les Bleus après la performance de la Roja. « Forcément, le nom Espagne, ça fait peur mais on a fait notre boulot », nous confie Ali Traoré. « On n’a pas peur. Cette fois-ci, on est en 2012, pas en 2009. En 2009, quand on a su que c’était l’Espagne en quart, j’avoue, psychologiquement, on a plongé. Là, on se sent sûrs de notre force. » « Il ne faut plus avoir peur de les jouer », enchaîne Nando De Colo. « Sur les années précédentes, avant d’être sur le terrain, tout le monde parlait de l’Espagne en tant que favori et je pense qu’on avait un peu peur de les jouer. Maintenant, il faut les jouer les yeux dans les yeux, ça dépend de nous, du style de jeu qu’on va imposer et de notre défense surtout. Il faudra leur rentrer dedans. »Les leaders, Parker et Diaw, n’ont même pas évoqué ce débat. « L’Espagne, c’est l’Espagne », tranche TP. « Ils ont l’habitude des grands rendez-vous. Notre équipe est prête. On a montré en 2011 qu’on était présent dans les grands rendez-vous. » Si les Bleus n’ont plus d’appréhension, le contexte peut-il les motiver encore plus ? « Il est important de se concentrer sur ce qu’on a à faire », temporise coach Collet qui était toutefois livide à la fin du match de dupes. « Là où notre motivation doit être, de toutes façons, on ne peut pas en rajouter », expliquait-il lundi après-midi. « On doit être au summum. » Avant 

L’Espagne a réduit les Bleus à quantité

négligeable, ou plutôt, à un risque maîtrisé

SPéCIAL J.O.

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D epuis son indépendance, en cinq participations aux Jeux Olympiques, la Lituanie a toujours atteint les demi-

finales. Et systématiquement perdu à ce stade, raflant tout de même trois médailles de bronze à Barcelone, Atlanta et Sydney. Les hommes 

de Kestutis Kemzura vont chercher à perpétuer la riche tradition face à leurs voisins russes, 

au palmarès beaucoup plus chiche sur la scène olympique depuis le démantèlement de l’URSS. Un quart de finale en 2000, une élimination au premier tour en 2008, pour les deux seules participations, et c’est tout. Mais les temps changent.Cette année, les Russes ne visent rien d’autre qu’une médaille. La troisième sous l’ère David Blatt après l’or à l’Euro 2007 et le bronze à l’Euro 2011. Sur la lancée de leur bon tournoi pré-olympique de Caracas début juillet (4v-0d), les Russes ont fait le métier lors de la première semaine et confirmé qu’il faudrait compter avec eux pour une place sur le podium. 

Les lieutenants russesPremiers de leur poule, ils ont évité la partie de tableau des États-Unis et hérité d’un quart de finale abordable. « C’est quelque chose de différent d’aborder les quarts de finale en tant que premier de votre groupe », s’est réjoui Andrei Kirilenko, sitôt la victoire acquise face à l’Espagne. « Cela vous donne confiance. »Sentiment à peine atténué par la défaite sans conséquence face à l’Australie sur un tir au buzzer de Patty Mills. Un match en trompe-l’œil que ce Russie-Australie (80-82). David Blatt a très clairement économisé ses troupes lors de ce dernier match de poule en ouvrant largement son banc (10’ pour Voronov, 11’ pour Antonov). Il faut dire qu’après deux matches expédiés face à la Grande-Bretagne (95-75 avec 35 points de Kirilenko, 16 points et 13 passes pour Shved) puis à la Chine (73-54), ses cadres ont été énormément sollicités face au Brésil puis l’Espagne. Deux victoires dans le dur. La première a été arrachée à la dernière seconde sur un tir en déséquilibre de Vitaly Fridzon dans le corner gauche. La seconde au terme d’un rush improbable. Menés 20 à 2 après après cinq minutes, les Russes sont revenus une première fois dans le match (47-47 à la 27e), ont vacillé (60-69 à la 36e) mais ont fini par 

RUSSIE – LITUANIE

LES BALTES Au PIEd dE LA MONTAGNELes deux voisins européens issus du tournoi pré-olympique de Caracas se retrouvent pour une place en demi-finale des Jeux. Les Russes (4v-1d en poule) partent nettement favoris face à des Lituaniens (2v-3d) sans repères, mais toujours imprévisibles.

Par Antoine LESSARd

Linas Kleiza (ci-contre) et la Lituanie pas favoris face à la Russie de Alexey Shved (à droite).

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NOTRE COTE :

RuSSIE 70%

« Fridz, Anton et Victor nous ont tués ! »

Sergio Scariolo

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yeux, l’ébranler dans ses certitudes n’est pas neutre, quand bien même l’Espagne avait déjà souffert lors du match précédent face à la Grande-Bretagne. Ce match a souligné l’intelligence de cette équipe pilotée par David Blatt. Les Russes brillent par leur capacité d’adaptation, leur aptitude à destabiliser l’adversaire à grands coups de défenses combinées, de match up zone. Cette qualité n’accorde en théorie que peu d’espoirs aux Lituaniens, dont le jeu, un rien stéréotypé, repose énormément sur les pick’n’roll de Jasikevicius et de Kalnietis en plus d’être inquiétants en défense. 

La Lituanie sans défenseLes 102 points encaissés en ouverture face à l’Argentine ont donné le ton de cette équipe sans repères défensifs (79,8 pts). Faiblesse confirmée contre l’Équipe de France (53,4% aux tirs pour les Bleus sur ce match) puis pendant près de 30 minutes contre la Tunisie. Jusqu’à leur réaction d’orgueil en fin de troisième quart avec un déluge de tirs primés, on a observé une défense balte incroyablement passive et une équipe étrangement absente alors qu’elle jouait une partie de sa survie dans le tournoi. Cela, deux jours après avoir assuré une prestation convaincante – et à vrai dire totalement inattendue – face aux Américains (+2 à la 33e minute). Il aura fallu un gros coup de rein du Team USA dans les dernières minutes et un four de balles perdues lituaniennes pour décider du sort du match (99-94). La preuve que dans un bon soir, cette équipe sait être dangereuse et a les moyens d’inquiéter n’importe qui. Le talent individuel est évident. Entre le punch des Kleiza, Pocius, Kalnietis, la patte extérieure de Jasaitis, Kaukenas, l’efficacité de Songaila et Jankunas et bien entendu la science de Jasikevicius, cette équipe regorge d’attaquants. Sauf que des éléments importants tels Kalnietis (26,1% aux tirs) et Kaukenas (35%) coincent méchamment depuis le début du tournoi.

La Lituanie manque surtout de dureté. Cruellement. L’absence de Robertas Javtokas – blessé, il a été remplacé par Kavaliauskas – fait mal tandis que le jeune prodige Jonas Valanciunas n’apporte pas autant qu’espéré (4,5 pts et 2,2 rbds contre 8,4 pts et 4,1 rbds à l’Euro’11). Longtemps, la sélection a aligné les big men, presque parfois jusqu’à l’excès (Javtokas, les frères Lavrinovic, Petravicius…), c’est désormais son principal point faible. Problématique face à la frontline russe, terriblement longue et verticale. Aussi dissuasive en défense qu’efficace sous le panier adverse. « Je pense qu’ils sont longs, je pense qu’ils sont physiques et qu’ils nous ont botté les fesses », avait concédé l’entraîneur de la Chine, Bob Donewald. De fait, Khryapa (2,06 m) et Kirilenko (2,08 m) sont parfaitement à même de gérer le cas Linas Kleiza (15,8 pts). Mozgov (2,15 m) et Kaun (2,10 m) d’imposer leur centimètres dessous. 

Embraser le matchAttendus sur leurs picks, les Lituaniens devront déployer des trésors d’imagination pour surprendre ces Russes. Sur demi-terrain, leurs adversaires apparaissent inattaquables, injouables. Il faudra courir, lâcher les chevaux et les bras à trois-points, embraser ce match pour ne pas laisser les Russes installer leur défense (69,5 pts encaissés à 39,4% sur leurs 4 victoires).Ne pas trop se poser de questions finalement, introduire un brin de folie dans ce quart de finale. La tactique avait plutôt bien fonctionné face aux États-Unis. Il faudra encore agresser les Russes, perturber leur circulation de balle… Cela commence à faire beaucoup pour l’équipe lituanienne, même si, au-delà de ses carences, elle a aussi montré qu’elle était parfaitement imprévisible. Une chose est sûre, en revanche, si elle laisse la Russie imprimer son propre tempo, développer patiemment son basket, la Lituanie ne participera pas à sa sixième demi-finale olympique consécutive. n

dANS L’HISTOIRERussie – Lituanie : 3-4Année Compétition Résultat

1995 EuroBasket Lituanie bat Russie 82-71

1997 EuroBasket Russie bat Lituanie 93-64

1998 Mondial Russie bat Lituanie 82-67

1999 EuroBasket Lituanie bat Russie 103-72

2005 EuroBasket Lituanie bat Russie (classement) 89-78

2007 EuroBasket Russie bat Lituanie (1/2 finale) 86-74

2008 J.O. Lituanie bat Russie (poule) 86-79

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s’imposer au finish. Tout cela avec un Kirilenko limité à 8 points et un Alexey Shved scotché au banc (0 pt en 7’). Sergio Scariolo croyait pourtant avoir fait le plus gros du travail en limitant les deux meilleurs scoreurs russes – et futurs Timberwolves – à la portion congrue. Cela n’a pas suffi. « Fridz, Anton (Ponkrashov) et Victor (Khryapa) nous ont tués ! »La démonstration tout à la fois que cette équipe possède de sacrés bons lieutenants (24 pts pour Fridzon, 14 pts et 11 pds pour Ponkrashov) mais aussi un mental bien moins friable qu’on ne le pensait. Jouer la meilleure équipe d’Europe les yeux dans les 

SPéCIAL J.O.

LA dERNIÈRE dANSE dE JACKY LE VICIEuX ?• Il n’a pas annoncé sa retraite internationale à l’issue des J.O. mais il y a fort à parier que Sarunas Jasikevicius (1,92 m, 36 ans) vit à Londres ses dernières heures avec la sélection lituanienne. Ses quatrièmes Jeux Olympiques à titre personnel, après la médaille de bronze remporté à Sydney – 27 points dans la demi-finale perdue sur le fil contre les États-Unis – et les quatrièmes places des Jeux d’Athènes ’04 et de Pekin ’08. Depuis ses débuts à l’Euro ’97 jusqu’aux J.O. de Londres, il aura en outre connu le sacre européen de 2003 à Stockholm – ses 14 points, 10 rebonds, 7 passes avaient fait un mal fou aux Bleus en demi-finale – ainsi que la médaille de bronze à l’Euro ’07. D’Arvydas Sabonis à Jonas Valanciunas, de Saulius Stombergas à Linas Kleiza, d’Arturas Karnishovas à Simas Jasaitis, Jasikevicius fut aussi le liant entre plusieurs générations de basketteurs lituaniens. Mercredi, le quart de finale Russie-Lituanie sera peut-être son dernier match sous le maillot vert. On n’imagine pas cet immense champion stopper sa carrière internationale sur une triste prestation. « Jacky le vicieux » sera à surveiller comme du lait sur le feu.

A.L.

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les Lituaniens, entrés sur le terrain comme des gladiateurs dans l’arène. « Nous avons essayé de

minimiser les pertes de balle autant que possible, c’est la clé contre une équipe comme celle-là. Et nous avons aussi essayé de limiter les shoots ouverts », a ajouté Pocius. Team USA est averti.

un brin de chanceNe nous leurrons pas, il faudra aussi un peu de chance à l’Australie. Voire beaucoup. L’Argentine a expérimenté le momentum américain et cela fait très mal. Dans le troisième quart-temps, une pluie de trois-points est tombée (7 dans le quart, 20/39 dans le match) sur la bande à Ginobili alors qu’elle faisait jeu égal avec Team USA à la mi-temps (59-60). Score du quart : 42-17. L’Argentine a coulé (126-97 au final). La menace, puissante, peut venir de chacun des joueurs du Team. Même si l’un d’eux n’est pas au niveau, le banc est tellement pléthorique que le collectif n’en souffre pas. En l’absence de Dwight Howard et de Chris Bosh, Coach K s’est adapté avec Carmelo Anthony et LeBron James comme « intérieurs » par défaut pour privilégier une grosse force de frappe à l’extérieur. On n’a pas vu la différence. L’efficacité des NBAers est et est restée impressionnante, l’équipe shootant à 54,3% (60,7% 

ÉTATS-UNIS – AUSTRALIE

RÊVER NE COÛTE RIENIl en fallait bien une. C’est l’équipe d’Australie qui a décroché la timbale : la place d’adversaire du redoutable Team USA en quart de finale. Normalement, c’est une grosse grosse défaite en prévision. Alors question : l’Australie, comme la Lituanie l’a fait, peut-elle ennuyer les Américains. Et combien de temps ?

Par Claire PORCHER

Chris Paul, LeBron James et Kevin Durant ne devraient faire qu’une bouchée des Australiens de Patrick Mills.

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NOTRE COTE : uSA 95%

«  L’un des défis les plus difficiles dans le monde du sport. » L’ancienne gloire australienne, Andrew Gaze, a tout dit. Les Boomers se 

sont mis dans un beau pétrin en perdant leurs deux premiers matches contre l’Espagne et surtout le Brésil. La messe était dite avant même leur performance contre la Russie (victoire 82-80). Les États-Unis sont les favoris. C’est l’euphémisme du jour. On précisera, par acquis de conscience, que dans le basket, l’Histoire est chargée d’upsets, mais la mission a tout d’impossible. Les Australiens, pourtant, sont bien obligés d’y croire. Après tout, les Lituaniens ne sont pas passés très loin, puis le Team USA a dû lutter jusqu’au bout pour écarter les Baltes (+5). Les autres, en revanche… +27 contre la France, +47 contre la Tunisie, un historique +83 contre le 

Nigeria et +29 contre l’Argentine. Drives de Pocius, passes de Jasikevicius, efficacité de Kleiza, voilà notamment comment les Lituaniens ont bousculé les stars NBA sur toute la durée d’une rencontre. « Nous avons joué comme nous savons le faire, en exécutant notre plan de jeu, ce qui est, je pense, la chose la plus importante », expliquait Pocius à la fin du match. L’Australie, elle aussi, doit se concentrer sur son jeu, courir, défendre avec le maximum de pression et être agressive offensivement. Bref, superbement jouer au basket. Le moindre espace et c’est la sanction immédiate. Les Boomers devront sortir une défense intraitable avec des rotations parfaites, quitte à prendre des risques, pour faire déjouer les Américains et impacter leur adresse. C’est ce qui s’est passé avec 

QuARTS dE FINALE

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à 2-pts, 45,8% à 3-pts, les meilleurs marques du tournoi). Anthony et Durant sont les deux top scoreurs. Le Knick a impressionné contre le Nigeria avec 37 points dont un 10 sur 12 à trois-points. L’ailier du Thunder a lui aussi eu droit à son match de prestige, contre l’Argentine (28 pts à 8/10 à 3-pts, 4 rbds, 4 pds et 3 ints). Il est à l’origine de la révolte américaine au retour des vestiaires. L’adresse longue distance de Melo, KD (60% et 60,6% à 3-pts) et consorts est primordiale pour compenser le manque de forces à l’intérieur. Le 10 sur 33 derrière l’arc face à la Lituanie aurait pu faire perdre à Team USA son premier match du tournoi. Heureusement pour eux, LeBron James s’est responsabilisé dans le moneytime marquant 9 des 12 derniers points de son équipe. Clutch.

Pas de victoire sans combatMais l’Australie affronte Team USA et ses stars au meilleur des moments. Car elle vient de jouer son match de référence. Une rencontre impressionnante de rythme contre la Russie, jusque-là invaincue, remportée sur le fil 82 à 80. L’enjeu, certes, était nul. Pour exister face aux Américains, il faut que les Boomers gardent la même dynamique. Dans la méthode, il faut réitérer la performance des Lituaniens. 

Peu de ballons perdus, beaucoup d’intensité pour pousser Team USA aux erreurs défensives (avec du jeu en pick’n’roll), beaucoup de réussite (les Baltes ont shooté à 58,5%). Oui, en effet, facile à dire.Le plus important ? Les Boomers doivent conserver leur esprit de combattants. Leur mental a pesé lourd dans leurs victoires. Contre la Chine, la Russie et aussi la Grande-Bretagne alors qu’elle accusait un retard de 15 points : au pied du mur, l’Australie trouve des ressources. Grâce à sa pression défensive, l’Australie a notamment réussi à restreindre Luol Deng (top scoreur de son équipe) à 9 unités en 36 minutes, son plus bas total de points du tournoi. Après cette rencontre, le coach Brett Brown a expliqué à The Australian que le paramètre le plus encourageant de la rencontre, dans l’optique du quart contre Team USA, était la détermination de son équipe. Le match contre la Russie a confirmé ce tempérament.Si les Boomers ont haussé leur niveau défensif pour rattraper la Grande-Bretagne, le salut est aussi venu d’un homme : Patrick Mills. Le Spur est le joueur le plus prolixe des Jeux (20,6 pts). Il peut s’enflammer à n’importe quel moment pour sauver son équipe. Il fait revenir son équipe à hauteur des Britanniques 

avec 25 points en 13 minutes ! Sur cette lancée, l’Australie a remporté le match avec une avance de 31 unités (106-75) après une seconde période au score improbable (70-29). Alors, l’Australie souffre-t-elle d’une Patty dépendance ? Difficile à dire. Contre la Russie, sans l’arrière (rapidement sifflé), l’Australie est rentrée au vestiaire en tête (46-45). Au final, le Spur a réalisé un match plutôt maladroit (5/16 dont 3/10 à trois-points) mais c’est bien lui qui offre la victoire aux Boomers avec un buzzer beater. Mais contre le Team USA, l’Australie aura besoin de toutes les forces actives extérieures et notamment de Joe Ingles (20 points à 6/6 à 

2-pts et 2/5 à 3-pts et 4 rebonds et 3 passes) et du jeune meneur Matt Dellavedova (10 points, 6 rebonds et 7 passes) qui ont délivré leur meilleur match du 

tournoi face aux Russes.Les intérieurs ont évidemment aussi leur carte à jouer. Avec le rookie Anthony Davis (9 minutes de moyenne), Kevin Love (16’) et un seul vrai pivot, Tyson Chandler (12’), Coach K se préoccupe peu de la raquette et n’hésite pas à laisser ses big men au repos. Le boss de Duke privilégie la vitesse à la taille, se privant parfois d’un gros défenseur de 2,16 m et d’un fort rebondeur qui shootent tous les deux à 66,7% (8/17 à 3-pts pour Love). À l’Australie de profiter de ce choix tactique en essayant de dominer par la taille et notamment au rebond, comme l’a fait la Lituanie (42-37). Les Boomers sont privés d’Andrew Bogut (blessé) mais peuvent compter sur David Andersen (2,12 m, 12,2 points et 6,4 rebonds), Aleks Maric (2,11 m, 2,8 pts et 2,8 rebonds) ou encore le costaud Aron Baynes (2,08 m, 8,2 points et 3,2 rebonds) pour trouver les espaces sur pick’n’roll et provoquer des fautes. 

déjà en quart à PékinEn 2008, la dernière confrontation officielle entre les deux équipes, le Team USA n’avait pas tergiversé en remportant le match 116 à 85. Il s’agissait déjà d’un quart de finale des Jeux Olympiques. Patty Mills avait terminé meilleur marqueur de son équipe avec 20 points en 29 minutes. Toujours dans la sobriété, Mike Krzyzewski avait expliqué son « soulagement » : « Nous sommes ravis parce que nous savons que nous avons battu une équipe exceptionnelle, qui, je crois, joue son meilleur basket en ce moment. »L’Australie devra se présenter face aux Américains sans complexe si elle veut éviter la même déroute et avoir une infime chance de remporter à sa première médaille olympique. « C’est l’un de ses matches où tu n’as rien à perdre. Personne ne s’attend à ce que tu gagnes », a résumé le Lituanien Martynas Pocius. Pour l’ancienne star des parquets, Andrew Gaze, tout est possible. « Aujourd’hui, tu ne rencontres pas Team USA pour demander des autographes… Tu es là pour jouer. Les États-Unis ont un avantage certain, mais ce n’est pas le même écart qu’avec l’équipe de 1992. Une défaite des États-Unis est concevable. Ce ne l’était pas en 1992. » n

dANS L’HISTOIREétats-unis – Australie : 13-0Année Compétition Résultat

1964 J.O. USA bat Australie 78-45

1970 Mondial USA bat Australie 99-62

1972 J.O. USA bat Australie 81-55

1978 Mondial USA bat Australie 77-75

1982 Mondial USA bat Australie 110-86

1988 J.O. USA bat Australie 78-49

1990 Mondial USA bat Australie 79-78

1994 Mondial USA bat Australie 130-74

1996 J.O. USA bat Australie 101-73

1998 Mondial USA bat Australie 96-78

2004 J.O. USA bat Australie 89-79

2006 Mondial USA bat Australie 113-73

2008 J.O. USA bat Australie 116-85

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« une défaite des états-unis est concevable »

Andrew Gaze

SPéCIAL J.O.

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ARGENTINE – BRÉSIL

CLÁSICOLes calculs espagnols ayant faussé les résultats, les deux poids lourds d’Amérique du Sud, qui se connaissent sur le bout des doigts, se retrouvent face à face. Bien malin qui peut prédire avec exactitude l’issue du match.

Par Florent de LAMBERTERIE

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NOTRE COTE :

ARGENTINE 60%Q u’il s’agisse de foot ou de 

basket, les affrontements entre Brésil et Argentine 

ont toujours quelque chose de spécial. Les deux équipes s’opposent régulièrement (69 matches en compétition officielle si l’on inclut les championnats d’Amérique du Sud) et accouchent souvent de rencontres mémorables, dans tous les sens du terme. Si tout le monde se souvient du 8e de finale épique remporté par les Argentins au dernier Mondial en Turquie, les choses tournent parfois au bourre-pif entre les deux formations.Ainsi, leur dernière confrontation, à Foz do Iguaçu, au Brésil, en juillet dernier dans le cadre de la préparation olympique, a rapidement dégénéré en pugilat, entraînant une pelletée de fautes techniques et antisportives ainsi que l’expulsion de Leo Gutierrez côté argentin et de Marcelo Machado pour le Brésil. Les Auriverde l’avaient finalement emporté assez largement (91-75) même si ce résultat est à prendre avec des pincettes puisque, outre les péripéties du match, Leandro Barbosa et Manu Ginobili, tous deux blessés, avaient été laissés au repos. Bref, un quart de finale qui sent la poudre et qui s’annonce bien indécis.

Prigioni opérationnelAu sortir des phases de poule, la lecture des résultats bruts donne un léger avantage au Brésil, deuxième du groupe B avec 4 victoires pour 1 défaite (3v-2d pour l’Argentine). Un constat qu’il faut cependant tempérer puisque si le Brésil s’est incliné au finish contre les Russes, il a tout de même tremblé face à la Grande-Bretagne et l’Australie et ne doit sa victoire sur l’Espagne qu’à la seule volonté des Ibères de saborder leur match, les hommes de Sergio Scariolo étant nettement dominateurs durant les trois premiers quart-temps avant de soudainement « s’effondrer » sur la dernière période.Quoi qu’il en soit, la troupe de Ruben Magnano a fait bonne figure face à deux des favoris pour le podium et a fait le boulot contre le reste. L’Argentine, quant à elle, s’est inclinée à la régulière face à la France 

avant d’exploser littéralement contre le Team USA. Mais n’oublions pas que l’Albiceleste a fait jeu égal avec l’Amérique durant une mi-temps, ce qui n’est pas rien. Le tout sans Pablo Prigioni qui, victime de coliques néphrétiques dues à des calculs rénaux, fut laissé au repos. Le meneur argentin n’a d’ailleurs pris part qu’à trois matches sur le premier tour mais, d’après les médecins de la sélection, il était déjà en état de jouer contre les USA, Julio Lamas préférant simplement laisser 48 heures de répit supplémentaires à son poulain. Même si son remplaçant attitré, Facundo Campazzo, a plutôt fait bonne figure en son absence (12 pts, 9 rbds et 7 pds contre la Tunisie, 8 pts, 4 rbds et 7 pds face au Team 

USA), le retour de Prigioni change la donne, pour l’Argentine comme pour le Brésil.

Plus de taille pour le BrésilSi Manu Ginobili focalise les défenses adverses, c’est bien l’association Pablo Prigioni/Luis Scola sur pick’n’roll qui constitue la force de frappe numéro un de l’Albiceleste. Face à la France, Tony Parker avait d’ailleurs parfaitement réussi à perturber Prigioni, limitant par ricochet l’impact de Scola (« seulement » 16 points pour l’intérieur qui tourne à 20,2 pts sur le premier tour). Pas sûr que Marcelinho Huertas – pas vraiment réputé fort défenseur – arrive à en faire autant. Leandro Barbosa paraît le mieux à 

Suprématie d’AmSud entre l’Argentine de Manu Ginobili et le Brésil de Leandro Barbosa.

QuARTS dE FINALE

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même de remplir ce rôle mais il devra se coltiner Manu Ginobili, sous peine de voir le feu follet des Spurs prendre feu dans des proportions de pyromanes.Il faudra pourtant que le Brésil parvienne à gêner au maximum la relation entre Prigioni et ses intérieurs sous peine de sombrer. Car l’Argentine est avant tout une équipe offensive. Deuxième attaque du tournoi (89,6 pts contre 80,4 pour le Brésil), l’équipe au maillot ciel et blanc shoote avec précision à tous les endroits du terrain (55,0% aux shoots, 37,8% à 3-pts et 74,8% aux lancers). En revanche, les Brésiliens sont bien plus solides défensivement (69,8 pts encaissés contre 84,8 pour l’Argentine). Dépourvu de leader offensif clairement identifié comme peuvent l’être Scola et Ginobili dans le camp d’en face (5 joueurs entre 8 et 15 pts), le Brésil domine en taille une sélection argentine qui ne compte aucun joueur à plus de 2,08 m et qui aligne assez souvent une raquette baroque composée de Scola et Nocioni, ce dernier étant plutôt un ailier de formation. La triplette Hilario/Splitter/Varejao est nettement plus physique et domine d’ailleurs au rebond (38,0 contre 34,4) notamment offensif (12,2 contre 8,0) les intérieurs argentins.Scola demeure probablement ce qui se fait de mieux à son poste en basket FIBA avec Pau Gasol mais il ne dispose pas vraiment de relai performant contrairement au Brésil. Plus généralement, le banc argentin apparaît en retrait de son homologue brésilien, d’autant que Carlos Delfino – tout dangereux qu’il soit quand il prend confiance – demeure un intermittent du spectacle (1/8 contre la France, 7/12 contre les États-Unis). En clair, l’Argentine s’appuie sur un gros cinq majeur là où les Brésiliens peuvent compter sur de vraies rotations en sortie de banc. Une donnée qui peut compter après une grosse dizaine de jours à enchaîner les matches toutes les 48 heures.

La dernière chance des ArgentinsAu final ? Sans doute l’affiche la plus indécise de ces quarts de finale. Ginobili et les siens disposent cependant d’un léger avantage de par leur expérience en compétition internationale, aux Jeux Olympiques plus particulièrement. L’Argentine reste à ce jour la seule équipe à 

avoir remporté l’or olympique depuis que les États-Unis envoient leur stars NBA aux Jeux, et seulement 

la quatrième de l’Histoire après les USA, la Yougoslavie et l’URSS.Cinq des médaillés d’Athènes sont d’ailleurs toujours présents dans cette équipe (Scola, Nocioni, Ginobili, 

Delfino et Leo Gutierrez). Quatre d’entre eux ont allègrement dépassé la trentaine et, s’ils souhaitent ajouter une breloque olympique à leurs palmarès, Londres est probablement leur dernière chance. Les Argentins doivent sans doute se réjouir de ne pas croiser avec l’Espagne en quart de finale et peut-être même interpréter cela comme un signe du destin, la route menant jusqu’au podium étant ainsi dégagée. Une route qui passe désormais par une victoire contre le Brésil, ce si cher ennemi. n

dANS L’HISTOIREArgentine – Brésil : 12-6*Année Compétition Résultat

1950 Mondial Argentine bat Brésil 40-35

1952 J.O. Argentine bat Brésil 72-56

1967 Mondial Brésil bat Argentine 74-66

1989 Americas Brésil bat Argentine 90-82

1993 Americas Argentine bat Brésil 98-91

1997 Americas Argentine bat Brésil (poule) 68-65

1997 Americas Brésil bat Argentine (1/2 finale) 76-75

1998 Mondial Argentine bat Brésil 86-76

2001 Americas Argentine bat Brésil (poule) 108-98

2001 Americas Argentine bat Brésil (finale) 78-59

2002 Mondial Argentine bat Brésil 78-67

2003 Americas Argentine bat Brésil 76-74

2005 Americas Argentine bat Brésil (poule) 71-60

2005 Americas Brésil bat Argentine (finale) 108-88

2009 Americas Brésil bat Argentine 76-67

2010 Mondial Argentine bat Brésil 93-89

2011 Americas Brésil bat Argentine (poule) 73-71

2011 Americas Argentine bat Brésil (finale) 80-75(*) 37-32 pour le Brésil si l’on prend en compte les matches en cham-pionnat d’Amérique du Sud.

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L’affiche la plus indécise de ces

quarts de finale

SPéCIAL J.O.

MAGNANO LES CONNAÎT BIEN

• S’il y en a un pour qui ce match devrait avoir une saveur toute particulière, c’est bien Ruben Magnano. Âgé de 57 ans, l’actuel sélectionneur du Brésil connaît mieux que personne ses adversaires des quarts puisqu’il fut l’entraîneur de l’Albiceleste de 2001 à 2004. Durant son magistère, il fut le premier entraîneur à battre une sélection américaine composée de joueur NBA, en 2002, au Mondial d’Indianapolis. Deux ans plus tard à Athènes, son équipe s’était adjugée l’or après avoir éliminé ces mêmes Américains en demi-finale. C’est d’ailleurs après les Jeux de 2004 qu’il laissa la sélection argentine aux mains de Sergio Hernandez, l’actuel assistant de Julio Lamas. Véritable héros national pour tous les fans de balle orange de son pays natal, Magnano risque bien de devenir l’ennemi public numéro 1 pour peu que le Brésil élimine l’Argentine.

F.d.L.

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3. Pau Gasol (Espagne)Il fut l’unique espagnol capable d’enchaîner cinq matches satisfaisants, le seul a vraiment maintenir son rang

dans les défaite contre la Russie (20 points à 8/13) et le Brésil. En quatre ans, le Laker n’a absolument pas pris une ride statistique (19,6 pts, 7,0 rbds à Pékin). S’il s’écarte un peu plus aujourd’hui, c’est pour mieux orienter le jeu de la Roja (2,8 pds). Indéfendable ou quasiment en conditions FIBA, ultra-rentable sur un temps de jeu contrôlé, le meilleur marqueur du tournoi reste la colonne vertébrale des champions d’Europe. Stats : 20,6 pts à 60,6%, 6,0 rbds et 2,2 pds en 26 minutes

4. Manu Ginobili (Argentine)Puisqu’il n’ira pas à Rio en 2016, le champion olympique 2004 se dépouille sans retenue pour une

nouvelle breloque. Il donna le ton de son tournoi dès son entrée contre la Lituanie (21 points, 10 rebonds, 6 passes, 4 ballons volés). Interceptions (2e), points (4e), pourcentage aux tirs (8e), passes (8e) et rebonds (15e), « El Manu » est dans tous les coups. Fauché en cours de tournoi il y a quatre ans, le vétéran ne peut se permettre de faiblir si l’Argentine veut son podium. Stats : 20,0 pts à 5&,6%, 6,0 rbds et 4,8 pds en 29 minutes

5. Andreï Kirilenko (Russie) 35 points (13/16 aux tirs) en ouverture contre le Team GB ont tout de suite annoncé la couleur. En sélection

comme en club, l’AK-47 est ce qui se fait de mieux en Europe cette saison. Invaincu après l’Espagne malgré un traitement spécial à son égard (8 points à 2/8, 8 rebonds), le néo Wolf règne sur la meute, toujours complet (2,0 interceptions, 1,2 contre), peut-être un peu moins distributeur mais plus juste que jamais dans le dernier geste (5e pourcentage aux tirs). Stats : 18,2 pts à 58,9%, 6,2 rbds et 1,0 pd en 33 minutes

6. Patrick Mills (Australie) Sans oublier son buzzer beater face aux Russes, il a sorti deux perfs de classe internationale dans

« POWER RANKING »LE TOP 10 INDIVIDUEL DES JEUX

MELO MARCHE SUR L’EAU

1. Carmelo Anthony (USA) 10 triples en 14 minutes et le record all-time de points (37) pour un Américain, le show Melo contre le Nigéria restera

un grand moment de ces Jeux. Coach K l’exige en bout de chaine, sans ses fioritures new-yorkaises, prêt à se lever pour dégainer (20 points à 7/13 contre Lituanie). Depuis Pékin, cette version épurée du NBAer arme la moitié de ses shoots à l’extérieur. Éfficacité maximale dans l’exercice (60% en 2012) et ratio points/minute exceptionnel (1,08) pour le 2e scoreur US.Stats : 17,4 pts à 58,8%, 4,6 rbds, 0,8 pd en 16 minutes

2. Luís Scola (Argentine)Le top scoreur du Mondial 2010 (27,1 pts, 7,1 rbds) ne s’est jamais troué et seule la France limita son pourcentage

en dessous de la moyenne (16 points à 7/15). La Lituanie ? Anesthésiée (32 points). La Tunisie ? Un vé-ritable clinic de ses basiques (20 points, 10 rebonds et 5 passes). Nigéria ? Simple match d’entretien (22 points). Scola, qui a manqué une seule des onze dernières campagnes chez les seniors, peut imposer à l’envi la supériorité technique d’une palette indémodable. Stats : 20,2 pts à 56,7%, 5,2 rbds et 3,2 pds en 29 minutes

Le feu d’artifice tiré par Anthony pendant la nuit historique du Team USA est la performance majeure de la première semaine. Kevin Durant, MVP du Mondial en 2010, accompagne son coéquipier dans notre Top 10. Entre les deux Américains, les plus fines lames du basket FIBA restent fidèles à leur réputation.

Par Jérémy BARBIER

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Carmelo Anthony, strato- sphérique face au Nigéria.

ANALYSE

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les rencontres que devait impérativement gagner l’Australie pour atteindre le Top 8. Tout en maîtrise contre la Chine (20 points, 4 rebonds, 0 balle perdue), plus que parfait face à la Grande-Bretagne (39 points à 11/18, 5 rebonds). Les Anglais, longtemps en tête, ont capitulé quand il planta 25 points entre la 22e et la 35e minute. C’est la bave aux lèvres que le back-up des Spurs défiera les NBAers du Team USA. Stats : 20,6 pts à 42,3%, 4,2 rbds et 2,2 pds en 30 minutes

7. Kevin Durant (USA)LeBron James est peut-être plus décisif mais en impact chiffré, le MVP du Mondial 2010 remporte la palme de la régularité (5

matches à 13 points et plus). Déjà unique en NBA, la combinaison parfaite de son physique et sa mobilité fait encore de plus gros ravages à échelle internationale. Une production pure à longue distance (8/10 contre l’Argentine, 60,6% sur le tournoi) et de l’activité dans tous les secteurs (2e rebondeur et 4e passeur US), KD est à la hauteur de ses premiers J.O.Stats : 18,6 pts à 51,8%, 5,6 rbds et 3,8 pds en 24 minutes

8. Nicolas Batum (France)Il s’est réveillé en sursaut après son non-match contre les USA (7 points à 2/6, 2 rebonds), impeccable

contre l’Argentine (14 points, 7 rebonds) puis la Lituanie (21 points, 6 rebonds). Il n’a pas levé le pied contre les petits (19 points contre la Tunisie, 23 face au Nigéria) et, surtout, n’a pas gâché. Troisième

marqueur le plus efficace du tournoi, Batman assure le rendement d’un pivot à l’attaque du cercle (86,3% à deux points). Mais aussi la défense (1,6 block, 4e). Stats : 16,8 points à 60,4%, 5,8 rbds et 1,2 pds en 26 minutes

9. Linas Kleiza (Lituanie) Un seul match négligé (4 points contre la Tunisie) et plus de justesse dans ses choix, Kleiza, 27 ans, est arrivé à

maturité. Il n’a certes gagné que contre les « petites » équipes au premier tour mais il ennuya longtemps la France (17 points, 7 rebonds) avant de semer un beau bazar au cœur de la défense du Team USA (25 points, 5 rebonds, 3 passes). Absent en 2011, il confirme son excellent Mondial (19,0 pts et 7,1 rebonds en 2010) et prend sans conteste une dimension supérieure en sélection. Stats : 15,8 points, 6,2 rbds et 1,4 pd en 27 minutes

10. Tony Parker (France) Souffle court les quatre premiers jours (27 points cumulés à 8/28) et pourtant clutch dès le money time de

l’Argentine (17 unités, 5 passes), TP rectifia très vite la mire contre la Lituanie (27 points à 9/14) et la Tunisie (22 points à 9/13). Les doutes sur son état physique dissipés, on sait les promesses du collectif tricolore quand TP évolue sur ce registre. Lui qui a tant rêvé des Jeux Olympiques va disputer le quart de finale le plus important de sa carrière avec les Bleus. Ménagé dans cette optique contre le Nigéria.Stats : 15,8 pts à 44,3%, 2,2 rbds et 3,6 pds en 29 minutes

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Andrei Kirilenko (Russie) et Luis Scola (Argentine) sont bien au rendez-vous.

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SPéCIAL J.O.

SANS OUBLIER…• Des premiers matches, on retiendra les cartons XXL (22 points et 11 rebonds contre Team USA) du big man tunisien Ben Romdhane (15,0 pts et 8,6 rbds), un buzzer beater face au Brésil puis 20 points contre l’Espagne pour Vitaly Fridzon, le killer instinct de LeBron James dans le piège lituanien (20 points à 9/14), les facilités de Yi Jianlian sous le maillot chinois (14,8pts,

10,2 rbds et 2,0 blocks), la volonté de Luol Deng (15,6 pts), les fulgurances plus régulières d’Alexey Shved (12,0 pts et 5,4 pds), la rentabilité de Timofey Mozgov près des cercles (11,8 pts à 73,5%), les séries du shooteur Carlos Delfino (15,2 pts), les trois double-double compilés par Ike Diogu (14,8pts et 9,0 rbds) et la progression majeure du nouveau Blazer Joel Freeland (14,6 pts et 6,6 rbds).

J.B.

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16 événementPRO B Spécial Finale

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VENDREDI 17 AOÛT

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