BasketNews 564

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JEAN-AIMÉ TOUPANE « JE NE SUIS PAS RANCUNIER » JEUDI 11 AOÛT 2011 - N° 564 L’HEBDO DU BASKETBALL 3:HIKNMF=WUXUU^:?a@f@q@e@k; M 03252 - 564 - F: 3,00 E BasketNews n°564 - jeudi 11 août 2011 DOM avion : 4,20 - BEL : 3,60 - Port.cont : 4,30 JOAKIM NOAH, L’AURA DU « MESSIE » QUE DE BUZZ ! www.basketnews.net Jesse D. Garrabrant/NBAE via Getty Images L’ ÉTÉ D ES B LEUETS … Z OUROS V S B ABY S HAQ… L E MYSTÈRE K OKOSKOV … A FROBASKET : G OMEZ E T WEISZ … B OBBY D IXON … S AINT TIENNE ORLÉANS UN RECRUTEMENT CONSERVATEUR

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l'hebdo du basket

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JEAN-AIMÉ TOUPANE« JE NE SUIS PASRANCUNIER »

JEUDI 11 AOÛT 2011 - N° 564

L’HEBDO DU BASKETBALL

3:HIKNMF=WUXUU^:?a@f@q@e@k;M 03252 - 564 - F: 3,00 E

BasketNews n°564 - jeudi 11 août 2011 DOM avion : 4,20 € - BEL : 3,60 € - Port.cont : 4,30 €

JOAKIM NOAH, L’AURA DU « MESSIE »

QUE DE BUZZ !

www.basketnews.net

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L’ÉTÉ DES BLEUETS… ZOUROS VS BABY SHAQ… LE MYSTÈRE KOKOSKOV… AFROBASKET : GOMEZ ET WEISZ… BOBBY DIXON… SAINT-ÉTIENNE

ORLÉANSUN RECRUTEMENT CONSERVATEUR

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OUIPar Fabien FRICONNET

A u moins, ça aura le mérite d’éclaircir les choses et de voir qui est qui. Qui a vraiment envie de jouer au basket ? Qui veut simplement garder la ligne et

compenser sans effort une partie des pertes salariales dues au lock-out ? Car signer en Chine, soyons très clair, c’est faire le choix de l’argent facile, de l’adulation, de l’autopromotion et du commerce pour les plus célèbres, ceux qui ont des godasses à vendre. Des chaussures made in China dans certains cas, ce qui ne manque pas de sel. Et que l’on ne vienne surtout pas es-sayer de me faire croire, en triturant je ne sais quel argument, que le choix sportif se tient. Même renforcé par des joueurs NBA, le championnat chinois est à des années-lumière de l’Euroleague, et même sans commune mesure avec les dix meilleures ligues domestiques en Europe.Aller en Chine, c’est faire sa chochotte et refuser le combat. Celui des joutes européennes intenses, exigeantes, sélectives, physiques. Aller en Chine, c’est ne pas vouloir se mesurer au meilleur basket du monde « hors NBA », ce qui est quand même un comble pour les stars de la meilleure ligue de l’univers. Aller en Chine, c’est choisir de dominer sans effort donc sans gloire. Aller en Chine, c’est faire le choix de son petit agenda personnel – avec, pourquoi pas, son staff personnel – et certainement pas s’intégrer dans un club dont on partagerait la vie et la destinée.Et puis on ne m’ôtera pas de l’idée que, pour certains joueurs, aller en Chine c’est ne pas aller en Europe, chez ces sauvages qui bouffent des trucs immangeables, boivent, fument, ne se lavent pas, sont violents, ont des us et coutumes d’un autre monde, et sont soumis à des contrôles antidopage et antidrogue fréquents.Si jamais Kobe Bryant signe en Chine, il écornera son image pour de bon. ■

NONPar Florent de LAMBERTERIE

N on je ne suis pas dupe. Je n’irai pas prétendre que la CBA (Chinese Basket-ball Association pour les non-initiés) vaut

l’Euroleague, ni même l’ACB, l’ESAKE ou la TBL. Je me doute bien que pour un basketteur NBA lambda, la Chine c’est surtout un énorme marché pour gagner de la popularité, c’est-à-dire des contrats publicitaires, c’est à dire des sous. Mais bon, qui ne sait pas ça ? Si Kobe, LeBron ou Dwyane Wade sont venus aux Jeux Olympiques à Pékin et ont fait l’impasse au championnat du monde en Turquie,

c’est exactement pour la même logique, celle d’un joueur élevé au sport-bu-siness depuis la plus tendre enfance.La Chine, c’est aussi un pays fait d’énormes mégapoles, nettement plus proches des États-Unis en terme de rythme de vie qu’une « bourgade » de 200.000 habitants où les magasins sont fermés le dimanche et le soir en semaine à partir de 19 heures. Là aussi, du point de vue US, c’est un élément qui compte. D’autant plus qu’aller en Chine, c’est avoir l’assurance d’être la star de l’équipe sans avoir à fournir d’effort à l’entraînement. Tout le contraire de ce qu’a vécu Allen Iverson au Besiktas l’an dernier, en somme.Et puis sachant que ces joueurs vont traverser l’océan pour faire mumuse et garder la forme en attendant que la saison NBA ne reparte, autant qu’ils aillent le faire en Chine plutôt que chez nous. Parce que se retrouver dégarnis de ses « stars » en plein milieu de saison et passer du statut de prétendant à celui de rien du tout en quelques jours... Perso, si ça arrive à des clubs chinois, c’est pas plus mal. ■

Prises de position

Des stars NBA qui préfèreraientla Chine à l’Europe : choquant ?

Nl’Euroleague, ni même l’ACB, l’ESAKE ou la TBL. Je me doute bien que pour un basketteur NBA lambda, la Chine c’est surtout un énorme marché pour gagner de la popularité, c’est-à-dire des contrats publicitaires, c’est à dire des sous. Mais bon, qui ne sait pas ça ? Si Kobe, LeBron ou Dwyane Wade sont venus aux Jeux Olympiques à Pékin et ont fait l’impasse au championnat du monde en Turquie,

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Trouvez-vous normal qu’un joueur puisse porter les couleurs de deux pays

différents dans sa carrière ?Sondage réalisé sur www.basketnews.net.

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04 SOMMAIRE

BasketNewsDIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Gilbert CARON DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Pascal LEGENDRE ([email protected]) RÉDACTEUR EN CHEF : Fabien FRICONNET ([email protected]) RÉDACTEUR EN CHEF-ADJOINT : Thomas BERJOAN ([email protected])

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RÉDACTION AUX USA Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York).

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La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de BasketNews qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.

06 LES BLEUS DANS LE VIF DU SUJET• Pascal Legendre est allé voir les Bleus à Pau avant leur départ pour l’Espagne, où ils disputaient mardi, hors nos délais de bouclage, un match de préparation contre les locaux. Il a assisté à l’arrivée de Joakim Noah, auréolé d’un statut de messie et géné-rateur de « buzz ». Il est également question du service médical de la FFBB, qui ne chôme pas. Reportage.

10 LA GAZETTE DE L’EURO• Il ne se passe plus une semaine sans que la Grèce ne soit touchée par une blessure, une défection ou un contretemps quelconque. Pour sa première expérience à la tête de la sélection, Elias Zouros n’est pas gâté. Mais la Grèce a aussi montré pas de mal de cœur en matches de préparation.

11 LE FEUILLETON DE L’EURO• Il s’appelle Igor Kokoskov, il est serbe de naissance, américain de nationalité depuis l’année dernière, et coach de la Géorgie à l’Euro. Un personnage au parcours étonnant, que nous fait découvrir Claire Porcher.

12 L’ÉTÉ DES BLEUS

13 ÉCHOS EUROPE

14 LES COACHES FRANÇAIS À LA CAN• Jérémy Barbier s’est intéressé aux coaches français appelés à offi cier lors de la Coupe d’Afrique des Nations, ou Afrobasket puisque c’est désormais son nom, qui se déroule à Madagascar du 17 au 28 août. Notamment à Michel Gomez et Alain Weisz, à la tête de l’Angola et du Sénégal.

16 INTERVIEW JEAN-AIMÉ TOUPANE• Sa carrière de coach en club est plutôt une réussite mais elle s’est mal terminée, avec Clermont puis Pau. L’ancien international sénégalais n’en conçoit pas d’amertume mais souhaite se relancer avec un club le plus tôt possible. En attendant, à la tête des U20 français, il vient d’enchaîner trois médailles en trois étés (or, argent et bronze). Thomas Félix a discuté avec lui.

19 ÉCHOS FRANCE

20 ORLÉANS, LA RÉDEMPTION• Très décevant l’an dernier, l’Orléans Loiret Basket a besoin de se refaire. Mais le peut-il avec un recrute-ment a priori séduisant mais que l’on peut qualifi er de « conservateur ». Florent de Lamberterie s’est posé la question.

22 LA GAZETTE DU LOCK-OUT

23 SALUT ÇA VA, JEAN-MARC DUPRAZ ?

LES BLEUS DANS LE VIF DU SUJET

bouclage, un match de préparation contre les locaux. Il a assisté à

Il ne se passe plus une semaine sans que la Grèce ne soit touchée par une blessure, une défection ou un

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ÉQUIPE DE FRANCE

ÉQUIPE DE FRANCE

« Je me sens en forme… J’ai senti un esprit très compétitif pendant l’entraînement et c’est quelque chose que je kiffe… Je ne suis pas à 100% mais ça faisait juste plaisir de pouvoir bousculer, mettre des coups, faire siffler des fautes… On se prépare pour l’Euro, ce n’est pas du basket de poussins… »Dix minutes. Le temps de la conférence de presse donnée samedi dernier par Joakim Noah à la Villa Navarre, à Pau. Le minimum syndical. Réponses polies, aseptisées, rien de funky, à des années-lumière des quelques vidéos délirantes de l’ancien Gator de Florida qui circulent sur Internet et de l’image de basketteur déluré qu’a propagé depuis une demi-douzaine d’années le fils de Yannick, qui paraît à la fois si près et si loin de nous.En ces vacances estivales, la préparation des Bleus est enfouie au fond de la hiérarchie de l’information et seules les pérégrinations de Joakim – et la venue de Nicolas Batum à Nancy – sensibilisent les médias. « Pour la presse nationale, les télévisions, les journaux télévisés, c’est le numéro 1 », confirme Fabrice Canet, l’attaché de presse de l’équipe nationale. « Ils le veulent seul, en exclusivité. On filtre énormément, on a beaucoup refusé pour se concentrer sur le basket, d’autant que Joakim arrive en décalé vis à vis des autres. »Dans les heures qui ont précédé son retour en Béarn, le pivot des Bulls a encore fait le buzz. Notre confrère Pascal Giberné, qui le connaît depuis la high school, a donné des nouvelles fraîches sur Twitter. Les sites Internet ont relayé. Le samedi, la fédé a annoncé sur

sa page Facebook qu’après onze heures de vol Joakim s’est posé à l’aéroport de Roissy à 11h59. Il a été pris en charge par Crawford Palmer, et malgré un retard de bagages, trois heures plus tard, il atterrissait à Pau. Le lendemain, aussi bien Sud Ouest que la République des Pyrénées proposaient dans leur édition une photo où on le voyait traîner son sac à la sortie de l’aéroport. Une arrivée également répercutée par certains journaux télé. Seul dans le passé Tony Parker avait bénéficié de ce traitement médiatique de rock star. Pendant deux jours de point-presse à la Villa Navarre, 80% des questions des journalistes ont tourné autour de Noah. Et de suite Vincent Collet de rassurer l’auditoire, Yooks n’est pas à zéro car en plus de soigner sa cheville, il a fait individuellement un peu de basket à Los Angeles.Défense, rebond, énergieSes rapports avec les Bleus, sa motivation, ses faits et gestes ont toujours été nappés d’un épais mystère. Cinq ans déjà que Claude Bergeaud, alors coach national, s’est rendu à Florida pour prendre langue avec la nouvelle coqueluche de la NCAA. Joakim a couru sans se presser après un passeport français qui lui était dû de part son ascendance paternelle. Désintérêt ? Nonchalance ? L’illustration d’une personnalité aux mille facettes, à la richesse, aux standards, si éloignés d’un sportif lambda. Ce n’est qu’en 2009 qu’il débarquera à Vichy pour un stage suivi de trois matches anodins à Strasbourg. Les Bulls n’en voulaient pas davantage. Et l’année dernière il

On l’a tant attendu, c’en était frustrant, lassant même. Mais cette fois, ça y est :

Joakim Noah est pour de vrai avec les Bleus. Et ce n’est pas une mince affaire.Par Pascal LEGENDRE, à Pau

se fit encore désirer, et cette fois il resta finalement aux Etats-Unis dans l’attente de signer un « gros contrat ». À la mi-juillet, il est présent à l’INSEP pour passer les tests médicaux juste avant que l’on apprenne qu’il est déclaré inapte temporairement à la pratique du basket à cause d’une cheville droite éreintée (voir interview de Serge Petuya). Joakim Noah était aussi désiré avec les Bleus que la sortie d’un nouvel album de Tintin ou la reformation des Beatles dans les années 70.De tout temps, la France du basket a été très tolérante avec ses big men, leur rareté leur permettant quelques caprices. Ce n’est pas une coïncidence si Fred Weis, pourtant juste un role player, était présent « in the middle » à Sydney pour une médaille d’argent olympique, et à Belgrade pour du bronze européen. On ne gagne pas sans pivot d’envergure. Les échecs de Johan Petro et Alexis Ajinça, les limites de Ian Mahinmi, ont rendu encore plus urgent l’intégration de Joakim, avant éventuellement que Kevin Séraphin ne perce définitivement. D’autant que l’on parle là du pivot de l’équipe numéro 1 de la saison régulière NBA, un guerrier de 2,11 m, toujours en mouvement, 10,4 rebonds en moyenne (7e de la ligue), probablement un futur All-Star. L’égal de Pau Gasol dans un registre fondamentalement différent.« On a toujours eu des intérieurs plus petits que les nations adverses mais aussi plus mobiles et athlétiques. Là, on va en avoir un qui est aussi grand et toujours athlétique et mobile », savoure Vincent Collet. Le coach tient à ce que Noah soit productif dans son art majeur, le rebond. Le secteur où la France est jusqu’à présent

en déficit. « C’est trompeur car on prend des rebonds que les autres ne prennent pas mais on en laisse tomber que tout le monde prend. On en parle souvent au rugby, c’est pareil au basket : sans conquête, c’est difficile de se relancer. » Au Mondial turc la France s’était classée 22e sur 24 dans ce secteur. Le coach enchaîne : « on va lui demander de faire ce qu’il fait à Chicago : prendre des rebonds, défendre, courir. Joakim n’est pas un pivot dominant en attaque. Il est parfois utilisé à la finition quand Derrick Rose a envie de lui donner la balle au dernier moment, mais il va d’abord chercher ses points au rebond offensif. L’attente est réelle, mais celle que l’on a au niveau du staff est différente de ce qu’on peut lire à gauche ou à droite, même si je pense que son rôle offensif va être effectivement plus important en équipe de France qu’à Chicago. »

Comme Chris KamanJoakim Noah n’a jamais porté le maillot ni d’un club pro français, ni d’une sélection nationale de jeunes et donc seulement trois fois – quatre maintenant avec l’Espagne – celui des A. Un vrai bleu. Son cas ressemble beaucoup à celui d’un autre pivot, Chris Kaman. Titulaire aux Clippers, Kaman avait fait valoir ses origines allemandes par son grand-père et, influencé par Dirk Nowitzki, il avait rejoint la Mannschaft, laquelle s’était qualifiée pour les JO de Pékin où Kaman avait apporté 10,4 points et 6,0 rebonds.Samedi dernier, même s’il n’avait pas fait un seul « entraînement contact » (sic) depuis le 26 mai et l’élimination des Bulls en playoffs, Joakim a été mis au régime d’un Américain venant renforcer une équipe de club et qui participe à son premier entraînement à peine sorti d’un vol transatlantique. Et les Bleus ont été sous le

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« C’est génial qu’il soit là, mais il ne faut pas le prendre pour le messie »Antoine Diot

80% des questions des journalistes ont tourné autour de Noah

JOAKIM NOAH ENFIN AVEC LES BLEUSALLELUIA !

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choc. « Tu vois la différence, l’impact qu’il amène, l’intensité, l’énergie. Tout le monde s’imprègne de ça. Vincent nous a dit à la fin que c’était peut-être le plus bel entraînement depuis qu’il est coach de l’équipe de France », nous disait Nicolas Batum. Le coach a confirmé : « il fait tout avec beaucoup d’intensité, tu as l’impression qu’il est toujours à fond. J’ai toujours dit que cela allait rejaillir sur l’ensemble du groupe. Quand tu fais des 1c1, des 2c2, des petits jeux, tu es obligé de te mettre à son rythme. »Aucun doute, Yooks est un superbe athlète, mais peut-il en moins de quatre semaines se fondre dans le moule, ingurgiter les subtilités du jeu international, s’habituer à ses règles différentes, à ses aides, ses défenses bunkerisées à l’intérieur ? « Même moi désormais je dois m’ajuster aux règles NBA/FIBA. Les « 3 secondes défense », que ce soit dans un sens ou dans un autre, j’ai du mal. C’est dur surtout pour un pivot puisqu’en FIBA il y a la possibilité de rester 24 secondes dans la raquette pour un défenseur. Joakim a tellement l’habitude de rester moins de 3 secondes qu’il est toujours en train de bouger, bouger, donc parfois il pourrait être en retard. » Mais après avoir fait ce constat, Nicolas Batum nuance : « son jeu est adapté à tous les baskets. Il va bosser à l’entraînement et je pense qu’il a l’intelligence de jeu pour régler ça. »

Dès son arrivée, Joakim a récupéré sur une clé USB un montage des systèmes des Bleus réalisé par l’assistant Nicolas Absalon et un playbook œuvre de Jacky Commères. Il aura droit d’ici au départ en Lituanie à des

cours particuliers professés par le staff. « Vous savez, les systèmes ne sont jamais très différents les uns des autres, ça va généralement assez vite pour les intégrer », commente Vincent Collet. « Après ce qui fait la différence, c’est le jeu libre, les relations entre joueurs, ça prend un peu plus de temps à se construire. Ce sont souvent les matches qui permettent d’aller un peu plus vite. »Il existe d’ailleurs une vraie complicité avec l’autre pivot majeur des Bleus, Ronny Turiaf. « Ronny, ça toujours été un pote à moi. C’est un super bon gars, quelqu’un qui fait toujours marrer et aussi qui a beaucoup d’expérience en équipe de France. Quand j’ai des questions ou quand je suis dans le bad, c’est lui que je vois directement. » Le Martiniquais s’en pourlèche la barbe : « Sa présence m’allège un peu la charge de travail et ça me permet de jouer un peu en 4. Avec Joakim on a une certaine complémentarité sur le terrain. J’ai bien aimé hier quand on a joué ensemble. Et surtout on n’a jamais assez de très bons joueurs dans une équipe. »« Il faut qu’il s’habitude aux systèmes, il ne faut pas lui mettre trop de pression, lui laisser le temps de s’intégrer petit à petit et il va monter en puissance », préconise Tony Parker, relayé par Antoine Diot : « c’est énorme qu’il soit là, génial, mais il ne faut pas le prendre pour le messie, pour le héros. »Joakim Noah a dû lire les mémoires de Charles Barkley qui disait que la pression c’est ce que l’on met dans les pneus. « La pression, je vis avec. Ça reste du basket. Je suis quelqu’un qui travaille, je donne toujours tout ce que j’ai Après, les pressions, médiatiques, tout ça, je m’en fous un peu. » n

Joakim Noah, à la Villa Navarre, devant les journalistes qui se sont déplacés à Pau pour recueillir les impressions du joueur des Bulls.

terminée, avec Clermont puis Pau. L’ancien international sénégalais n’en conçoit

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ENTRETIEN

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JEAN-AIMÉ TOUPANE LE COLLECTIONNEUR

« RETROUVER UN CLUB EST UNE VRAIE ENVIE »

valeurs humaines vont être ce qui te permet de construire un groupe solide.

Dans le même temps, Claude Bergeaud fait appel à toi comme assistant pour l’EdF et en 2005 il y a cette belle médaille de bronze à l’Euro…On se connaissait déjà avec Claude, on avait joué l’un contre l’autre, lui à Pamiers, moi à Villeneuve-sur-Lot. Et puis il y avait la connexion Sud-Ouest, avec Alain Jardel, qui m’avait fait venir en France. Il est venu voir comment je travaillais et ça a collé. J’ai beaucoup appris en tant qu’assistant, ce qui reste mon seul poste d’assistant d’ailleurs. Et l’Euro est un souvenir fabuleux, car en arrivant à Novi Sad pour jouer la Serbie, crois-moi on pense plutôt au départ du lendemain. (Il rit) Et puis,

on observe le groupe, et on voit qu’il ne panique pas, que Rigaudeau est confiant, que les joueurs savent ce qu’ils doivent faire, et on remporte ce match puis on va chercher le bronze. Le processus social du groupe a été déterminant.

Tu es de ces coaches qui attribuent 50% de la réussite d’un groupe au social, à l’entente ?Oui parce que nous sommes des êtres humains, pas des machines. Et que ma formation universitaire en psychologie m’aide à comprendre ça. Le sportif a changé aujourd’hui, il a plus de pression, a une équipe autour de lui, agent, conseiller, etc… Si tu ne prends pas en compte cela, que c’est une petite équipe que tu dois intégrer dans une grande, c’est délicat. J’ai pu observer en voyageant que dans l’échec de certains coaches, les compétences sont rarement mises en cause, par contre les influences sociales, internes et externes, sont souvent responsables. Moi, je l’ai vécu à Pau par exemple.Pau, justement. Tu y arrives en 2008 après une très mauvaise saison avec Clermont (**) et tu enchaînes également les défaites…Une saison difficile. D’habitude, je partais l’été en EdF serein avec un groupe inchangé. Je rentrais, je reprenais la routine. Cette année là, je change huit ou neuf joueurs, je rentre et je vois que ça ne colle pas du tout. C’est fatal. Mais on est à une semaine de la reprise, on n’a pas d’argent, alors on fait avec. Cela m’a été très douloureux de finir comme ça. Et Claude me tend la main pour Pau. Problème, mon erreur a été de faire l’amalgame entre l’affectif et le professionnel. J’arrive sans avoir choisi mes collaborateurs, dont certains voulaient le poste, et je dois travailler avec les outils de Claude et non les miens. Je ne maîtrise pas ce genre de chose et je me plante, c’est ma responsabilité. Je dois partir au bout de six matches seulement car tout le monde a paniqué. Il a fallu un fusible, Toupane a sauté, ça m’a déçu et je trouve que c’était un peu… Mais bon, comme a dit l’autre, on ne devient entraîneur que lorsque l’on s’est fait virer une fois, ben moi c’est fait. (Il rit)

Tu en veux à Claude Bergeaud ?Nooooon… (Gêné) On se parle encore, je ne suis pas rancunier. Mais j’ai appris des choses. L’aspect affectif m’a surement fait oublier le fait de clarifier certaines choses à mon arrivée par exemple.

Tu penses que ton image d’entraîneur a été écornée ?Je pense que oui. J’ai très bien bossé à Clermont pendant sept ans, avec un budget tout petit, des résultats largement au-dessus des attentes, mais il fallu d’une saison pour que les gens ne souviennent que de celle-là. Je pars à Pau, je suis coupé au bout de six matches. Alors oui Toupane n’a pas bonne presse. Pourtant, Pau descend quand même après moi, non ? Mais avec mes six petits matches, j’ai eu l’impression que j’étais responsable jusqu’à la fin. (Il rit)

Tu rebondis pourtant presque immédiatement avec les moins de 20 ans en Bleu ?Et si je ne me fais pas virer de Pau, je ne suis jamais champion d’Europe. Comme quoi… (Il rit) Je n’ai

J ean-Aimé, depuis trois ans tes étés sont quasi parfaits avec les jeunes ?(Il rit) C’est vrai que je passe de bons moments. Quand j’ai été démis de mes fonctions à Pau, Jean-Pierre de Vincenzi m’a tendu la main et j’ai accepté le projet des moins de 20. Être avec les jeunes est une belle chose.Toi tu es resté jeune longtemps puisque tu n’as arrêté de jouer qu’à 39 ans…Oui, j’ai eu la chance d’avoir une très bonne santé et d’avoir rencontré de super entraîneurs qui m’ont fait confiance. Bill Sweek, Jean Galle, Jean-Luc Monschau, Laurent Buffard aussi. Mais même en jouant si longtemps, j’ai toujours su que je voulais entraîner. Peu de gens le savent mais j’ai été champion universitaire avec Toulouse en tant qu’entraîneur-joueur par exemple. Entraîner, partager, transmettre, j’aime ça.

Tu es originaire du Sénégal, né à Kaolack, tu as même été international sénégalais non ?Oui c’est vrai mais je suis français car je suis né avant l’indépendance du Sénégal (1960, ndlr). Pour pouvoir jouer avec le Sénégal je suis devenu un joueur « intégré », c’est comme ça que l’on nous appelait avant. J’ai participé au championnat du Monde de 1978 (*), le plus jeune joueur de la sélection, j’avais 20 ans, je jouais avec Benkali Kaba. Puis, plus tard, alors que je jouais en France, mon nom a fini sur une liste de l’équipe de France pour les pré-olympique de 1984 je crois, et j’ai tout de suite appris que je ne pourrais pas y participer. Alors que

Kaba, ou Apollo Faye, l’avaient fait. Le règlement venait de changer et si tu avais porté un maillot d’une sélection A tu ne pouvais plus en changer. J’ai été le premier à qui cela est arrivé.

C’est un regret ?Oui. Sans renier mes origines, dont je suis fier, j’ai baigné dans la culture française et je suis arrivé sur le territoire à 21 ans donc… En plus, je n’avais rien demandé moi, on a juste parlé de moi. Bon, après, je n’ai pas eu l’occasion de porter le maillot bleu mais je rattrape bien en tant qu’entraîneur. (Il rit)

Aujourd’hui tu comprends le Sénégal qui veut faire appel à Pape Badiane ou Joseph Gomis ?C’est un sujet difficile mais en tant que sélectionneur on a toujours envie de prendre les joueurs les plus forts. Certains voient leur avenir bouché dans une sélection et ont l’opportunité avec une autre, c’est normal tant que le règlement les y autorise. Olajuwon a bien joué pour les USA alors…

Quand tu as arrêté de jouer, tu n’as pas commencé à entraîner mais tu as pris un poste de directeur sportif…(Il coupe) Oui mais j’avais déjà mon BE2 de puis longtemps. Il se trouve qu’à Toulouse j’ai fait un an comme directeur sportif puis j’ai du remplacer Laurent Buffard en début de saison suivante. La survie du club était à ce prix même si je n’ai pas aimé prendre la place de Laurent comme ça. « Il a fallu un fusible, Toupane a sauté »

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donc aucune aigreur.

Surtout qu’en trois ans, tu as accroché tous les métaux ?À travers nos résultats, je veux mettre l’accent sur la formidable formation française. On n’a rien à envier à personne. Notre seul problème c’est la transition. Il faut faire jouer nos jeunes qui gagnent ! Supprimer les centres de formation est une connerie, par contre baisser encore le nombre d’étrangers, faut voir. Si tu mets un jeune sur le terrain à 17-18 ans, il sera mature à 21. Regarde avec Fournier ! Si on ne donne pas de temps de jeu à nos jeunes, à quoi sert une bonne formation ?

Tu as eu aussi des bonnes générations.Oh oui ! La première, celle de Diot, Jackson, Heurtel, Séraphin aussi, on accroche l’argent mais si on ne joue pas la Grèce chez elle en finale je pense que l’on gagne. Ces joueurs avaient du talent, un gros caractère, très déterminés, mais il leur a manqué un poil de cohésion d’équipe pour garder le cap dans le troisième quart car on mène et on ne sait pas gérer. La seconde, paradoxalement c’est celle qui n’avait rien gagné, mais qui a compris très tôt qu’ils pouvaient s’en sortir en équipe, et résultat on va au bout avec celle-là. La dernière, elle ressemble à la première, avec beaucoup de talent comme Fournier, mais avec un manque de recul sur leur métier.Le travail en club te manque ?Oui, je dois l’avouer. Le quotidien me manque, s’entraîner le matin, avoir un projet, travailler sur du long terme, ça me manque. J’espère d’ailleurs que cela va arriver rapidement. Je m’occupe, je voyage, je vais voir les collègues, j’espère revenir en club plus fort.

Tu aurais pourtant pu prendre la tête du Sénégal, je crois ?Oui, mais j’étais engagé avec la France en moins de 20 ans. D’un point de vue déontologique, je ne me voyais pas faire ce grand écart. Après, je suis certain que l’on va arriver à pouvoir se rencontrer à un moment et que je pourrais apporter au basket sénégalais.

Ton fils, Axel, vient de signer son premier contrat avec Strasbourg. Que lui as-tu donné comme conseil ?Aucun ! Je ne le soutien absolument pas. (Il rit) Axel est très doué dans le sport, il aurait pu faire du golf, il avait un très bon handicap vers les dix ans. Bon, il a choisi le basket, il a eu son bac et se donne deux ans pour percer, je suis juste derrière lui mais je ne le conseille pas, c’est à ses coaches de le faire sinon tu prends en otage le gamin.

Il te bat quand même en un-contre-un ?(Il rit) Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il est plus fort à son âge que moi je ne l’étais. n

(*) Le Sénégal termine 14e et dernière nation avec un bilan de six défaites pour une victoire. Jean-Aimé joue cinq matches et affiche une moyenne de 6,4 points.(**) À l’issue de la saison 2007-08, Clermont est relégué en Pro B avec un bilan de 4v-26d et termine la saison sur 13 défaites de rang.

Troisième été en bleu, à la tête des moins de 20 ans, et troisième médaille

pour Jean-Aimé Toupane. Un vrai collectionneur, une vraie réussite pour

celui qui a quitté le monde pro par la petite porte, accablé par deux échecs

successifs à Clermont et à Pau. International sénégalais, recalé sous le

maillot bleu, Aimé savoure une douce consolation en étant coach des

Bleuets et ne cache plus ses ambitions de se relancer en club, histoire de

redevenir un entraîneur à temps plein.Propos recueillis par Thomas FÉLIX

« Le maillot bleu est un regret »

Ensuite tu prends la direction de Clermont…Oui, pour plusieurs raisons. La première parce que Stéphane Lauvergne me l’a proposé, ensuite parce que je commençais un DESS de management du sport à Limoges et que je pouvais faire les deux. J’ai passé sept belles saisons à Clermont. Nous avons fait grandir ce club, on est monté en Pro A, on s’est maintenu pendant quatre ans. On a vu passer de bons joueurs, de bons mecs, Issa, Melody. Dans le sport en général, j’ai toujours considéré le joueur dans sa globalité. Techniquement, un joueur est important mais ses

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05ÉDITO

R êvé, espéré, veillé, couvé, révéré. Déjà chéri, parfois fantasmé. Instantanément excusé pour ses absences et passe-droits.

Avant même d’avoir fait ses vrais débuts en bleu (*). Sans jamais avoir porté le maillot de la sélection dans les catégories de jeunes, ni eu affaire, de près ou de loin, avec le plus haut niveau du basket FIBA, ses subtilités, us et coutumes, et son arbitrage. Et alors, pourtant, qu’il serait bon, à la suite de Vincent Collet, de sacrifier un peu d’enthousiasme au profit de la plus élémentaire des prudences, même dans le cas où, mardi (hors nos délais de bouclage), la France aurait ramené un bon résultat d’Almeria, face à l’Espagne. C’est Joakim Noah. Le Messie. Ou mieux, Dieu, celui par qui la lumière sera. A-t-on jamais vu ça dans l’Histoire de l’Équipe de France ? Non. Bien sûr que non.On peut remonter loin. Par exemple à Jean-Paul Beugnot, un pivot de grande taille déjà, dont la première des 98 sélections remonte à 1951 – il avait 20 ans. À Alain Gilles, 17 ans et 7 mois lorsqu’il enfile la vareuse bleue, en 1962, pour un bail de 159 matches. À Jacques Cachemire, capé en 1969, puis 247 fois de plus par la suite (!). À Hervé Dubuisson, le recordman de précocité (16 ans et 10 mois en 1974), meilleur marqueur de l’Histoire des Bleus au bout de 254 sélections ! À Stéphane Ostrowski, 194 sélections, la première à ses 19 ans, en 1983. Et d’autres.Un peu plus près de nous, trois noms. Antoine Rigaudeau, Tariq Abdul-Wahad et Tony Parker. Aucun d’eux ne tient la comparaison avec Noah. Antoine, lancé en 1990 à 18 ans, était évidemment attendu. Vrai petit prodige, le phénomène de Cholet avait la stature internationale, le talent yougoslave et la classe italienne. Il était scruté, voulu, dans toute l’Europe. Mais comme un jeune potentiel pouvait l’être dans ces années-là. Gêné par des soucis physiques récurrents à ses débuts, il ne changea pas la face d’une sélection emplie de joueurs déjà établis. Et, jusqu’à l’éphémère épisode Sydney – avant le superbe clin d’œil de 2005 –, Antoine n’aura pas plus marqué l’équipe de France que cela. Ses 127 sélections auraient d’ailleurs dû être 200.Abdul-Wahad jouissait lui du statut de « premier joueur français en NBA » lorsqu’il revêtit le maillot bleu en 1998, à 23 ans, pour la première de ses 45 caps. Un joueur français sur la voie du succès en NBA, pour ne rien gâcher. Son impact, sa densité athlétique sur les postes extérieurs, du jamais vu chez les Bleus. Mais du peu vu. Sa ténacité à saper l’ambiance et à saborder les fins de compétition, cela aussi était du jamais vu.

Moïso, il y a 14 ansTony Parker, enfin, avait 18 ans lorsque Alain Weisz le lança, le 22 novembre 2000, à Ankara, contre la Turquie, dans une sélection post-olympique un peu secouée par le conflit joueurs-fédération et les absences. Parker est celui qui a le plus accaparé le jeu des Bleus, notamment parce que, contrairement aux précédents « leaders » de l’équipe de France, il était un ton largement au-dessus de ses coéquipiers. Mais en 2000, ils étaient rares ceux qui lui prédisaient une telle carrière dorée et son intégration en bleu s’était faite sans annonce tonitruante. Il n’était presque – presque – que la tête de pont de la génération 82 (Diaw, Mike Piétrus, Turiaf et les autres), intégrée dans la génération Sydney.Au fond, les deux seuls qui ont pu susciter, en leur temps, une attente sportive éventuellement comparable à celle de Noah – on ne parle évidemment pas d’image et d’impact médiatique potentiel – sont Jérôme Moïso et Fred Weis. Parce que pivots. Parce que doués. Parce que grands. Le Guadeloupéen, lorsque Jean-Pierre De Vincenzi lui offrit ses premiers galons en 1997, à 18 ans, devait

être ce qu’est Noah aujourd’hui, à savoir un intérieur à fort volume et à forte réputation en NBA, et même plus, tant le talent offensif était patent chez Jérôme. Quant à Fred

Weis, il était le géant façonné aux corsées joutes européennes, à l’Euroleague avec Limoges, en 1996, quand Jean-Pierre De Vincenzi l’incorpora.Tous ces joueurs, chacun à leur manière, chacun en proportion de leur talent réel – celui qui résiste à l’épreuve du feu et du temps –, chacun dans le contexte, ont aidé l’équipe de France. Ils l’ont faite progresser. Gagner, parfois. Mais ils ont été de ses défaites, aussi. Joakim Noah, 26 ans déjà, n’est pas plus que les autres un Messie. Et le fait qu’il ait l’air « sympa », qu’il ait trois ou quatre surnoms, que son papa s’appelle Yannick et qu’il soit, de fait, « bankable », n’octroie aucun avantage lorsque la balle est en jeu.Noah fera faire un saut qualitatif aux Bleus, comme Beugnot, Gilles, Rigaudeau, Parker et les autres. C’est probable et souhaitable. Mais la taille de ce saut est à établir, tout comme le moment où cela se manifestera vraiment. Et ça, c’est le terrain qui s’en chargera… n

(*) Joakim Noah a disputé trois matches amicaux en juillet 2009, au tournoi de Strasbourg. Face à l’Autriche le 24, la Belgique le 25 et la République Tchèque le 26.

Noah fera faire un saut qualitatif aux Bleus.

Mais de quelle taille ?

CALMOS !Par Fabien FRICONNET

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6 ÉQUIPE DE FRANCE

« Je me sens en forme… J’ai senti un esprit très compétitif pendant l’entraînement et c’est quelque chose que je kiffe… Je ne suis pas à 100% mais

ça faisait juste plaisir de pouvoir bousculer, mettre des coups, faire siffl er des fautes… On se prépare pour l’Euro, ce n’est pas du basket de poussins… »Dix minutes. Le temps de la conférence de presse donnée samedi dernier par Joakim Noah à la Villa Navarre, à Pau. Le minimum syndical. Réponses polies, aseptisées, rien de funky, à des années-lumière des quelques vidéos délirantes de l’ancien Gator de Florida qui circulent sur Internet et de l’image de basketteur déluré qu’a propagé depuis une demi-douzaine d’années le fi ls de Yannick, qui paraît à la fois si près et si loin de nous.En ces vacances estivales, la préparation des Bleus est enfouie au fond de la hiérarchie de l’information et seules les pérégrinations de Joakim – et la venue de Nicolas Batum à Nancy – sensibilisent les médias. « Pour la presse nationale, les télévisions, les journaux télévisés, c’est le numéro 1 », confi rme Fabrice Canet, l’attaché de presse de l’équipe nationale. « Ils le veulent seul, en exclusivité. On fi ltre énormément, on a beaucoup refusé pour se concentrer sur le basket, d’autant que Joakim arrive en décalé vis à vis des autres. »Dans les heures qui ont précédé son retour en Béarn, le pivot des Bulls a encore fait le buzz. Notre confrère Pascal Giberné, qui le connaît depuis la high school, a donné des nouvelles fraîches sur Twitter. Les sites Internet ont relayé. Le samedi, la fédé a annoncé sur

sa page Facebook qu’après onze heures de vol Joakim s’est posé à l’aéroport de Roissy à 11h59. Il a été pris en charge par Crawford Palmer, et malgré un retard de bagages, trois heures plus tard, il atterrissait à Pau. Le lendemain, aussi bien Sud Ouest que la République des Pyrénées proposaient dans leur édition une photo où on le voyait traîner son sac à la sortie de l’aéroport. Une arrivée également répercutée par certains journaux télé. Par le passé, seul Tony Parker avait bénéfi cié de ce traitement médiatique de rock star. Pendant deux jours de point-presse à la Villa Navarre, 80% des questions des journalistes ont tourné autour de Noah. Et de suite Vincent Collet de rassurer l’auditoire, Yooks n’est pas à zéro car en plus de soigner sa cheville, il a fait individuellement un peu de basket à Los Angeles.

Défense, rebond, énergieSes rapports avec les Bleus, sa motivation, ses faits et gestes ont toujours été nappés d’un épais mystère. Cinq ans déjà que Claude Bergeaud, alors coach national, s’est rendu à Florida pour prendre langue avec la nouvelle coqueluche de la NCAA. Joakim a couru sans se presser après un passeport français qui lui était dû de part son ascendance paternelle. Désintérêt ? Nonchalance ? L’illustration d’une personnalité aux mille facettes, à la richesse, aux standards, si éloignés d’un sportif lambda. Ce n’est qu’en 2009 qu’il débarquera à Vichy pour un stage suivi de trois matches anodins à Strasbourg. Les Bulls n’en voulaient pas davantage. Et l’année dernière il

On l’a tant attendu, c’en était frustrant, lassant même. Mais cette fois, ça y est : Joakim Noah est pour de vrai avec les Bleus. Et ce n’est pas une mince affaire.

Par Pascal LEGENDRE, à Pau

se fi t encore désirer, et cette fois il resta fi nalement aux États-Unis dans l’attente de signer un « gros contrat ». À la mi-juillet, il est présent à l’INSEP pour passer les tests médicaux juste avant que l’on apprenne qu’il est déclaré inapte temporairement à la pratique du basket à cause d’une cheville droite éreintée (voir interview de Serge Petuya). Joakim Noah était aussi désiré avec les Bleus que la sortie d’un nouvel album de Tintin ou la reformation des Beatles dans les années 70.De tout temps, la France du basket a été très tolérante avec ses big men, leur rareté leur permettant quelques caprices. Ce n’est pas une coïncidence si Fred Weis, pourtant juste un role player, était présent « in the middle » à Sydney pour une médaille d’argent olympique, et à Belgrade pour du bronze européen. On ne gagne pas sans pivot d’envergure. Les échecs de Johan Petro et Alexis Ajinça, les limites de Ian Mahinmi, ont rendu encore plus urgente l’intégration de Joakim, avant éventuellement que Kévin Séraphin ne perce défi nitivement. D’autant que l’on parle là du pivot de l’équipe numéro 1 de la saison régulière NBA, un guerrier de 2,11 m, toujours en mouvement, 10,4 rebonds en moyenne (7e de la ligue), probablement un futur All-Star. L’égal de Pau Gasol dans un registre fondamentalement différent.

« On a toujours eu des intérieurs plus petits que les nations adverses mais aussi plus mobiles et athlétiques. Là, on va en avoir un qui est aussi grand et toujours athlétique et mobile », savoure Vincent Collet. Le coach tient à ce que Noah soit productif dans son art majeur, le rebond. Le secteur où la France est jusqu’à présent

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« C’est génial qu’il soit là, mais il ne faut pas le prendre pour le

messie »Antoine Diot

JOAKIM NOAH ENFIN AVEC LES BLEUS

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7ÉQUIPE DE FRANCE

en déficit. « C’est trompeur car on prend des rebonds que les autres ne prennent pas mais on en laisse tomber que tout le monde prend. On en parle souvent au rugby, c’est pareil au basket : sans conquête, c’est difficile de se relancer. » Au Mondial turc la France s’était classée 22e sur 24 dans ce secteur. Le coach enchaîne : « on va lui demander de faire ce qu’il fait à Chicago : prendre des rebonds, défendre, courir. Joakim n’est pas un pivot dominant en attaque. Il est parfois utilisé à la finition quand Derrick Rose a envie de lui donner la balle au dernier moment, mais il va d’abord chercher ses points au rebond offensif. L’attente est réelle, mais celle que l’on a au niveau du staff est différente de ce qu’on peut lire à gauche ou à droite, même si je pense que son rôle offensif va être effectivement plus important en équipe de France qu’à Chicago. »

Comme Chris KamanJoakim Noah n’a jamais porté le maillot ni d’un club pro français, ni d’une sélection nationale de jeunes et donc seulement trois fois – quatre maintenant avec l’Espagne – celui des A. Un vrai bleu. Son cas ressemble beaucoup à celui d’un autre pivot, Chris Kaman. Titulaire aux Clippers, Kaman avait fait valoir ses origines allemandes par son grand-père et, influencé par Dirk Nowitzki, il avait rejoint la Mannschaft, laquelle s’était qualifiée pour les JO de Pékin où Kaman avait apporté 10,4 points et 6,0 rebonds.Samedi dernier, même s’il n’avait pas fait un seul « entraînement contact » (sic) depuis le 26 mai et l’élimination des Bulls en playoffs, Joakim a été mis au régime d’un Américain venant renforcer une équipe de club et qui participe à son premier entraînement à peine sorti d’un vol transatlantique. Et les Bleus ont été sous le

80% des questions des

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choc. « Tu vois la différence, l’impact qu’il amène, l’intensité, l’énergie. Tout le monde s’imprègne de ça. Vincent nous a dit à la fin que c’était peut-être le plus bel entraînement depuis qu’il est coach de l’équipe de France », nous disait Nicolas Batum. Le coach a confirmé : « il fait tout avec beaucoup d’intensité, tu as l’impression qu’il est toujours à fond. J’ai toujours dit que cela allait rejaillir sur l’ensemble du groupe. Quand tu fais des 1c1, des 2c2, des petits jeux, tu es obligé de te mettre à son rythme. »Aucun doute, Yooks est un superbe athlète, mais peut-il

en moins de quatre semaines se fondre dans le moule, ingurgiter les subtilités du jeu international, s’habituer à ses règles différentes, à ses aides, ses défenses bunkerisées à l’intérieur ? « Même moi désormais je dois m’ajuster aux règles NBA/FIBA. Les « 3 secondes défense », que ce soit dans un sens ou dans un autre, j’ai du mal. C’est dur surtout pour un pivot puisqu’en FIBA il y

a la possibilité de rester 24 secondes dans la raquette pour un défenseur. Joakim a tellement l’habitude de rester moins de 3 secondes qu’il est toujours en train de bouger, bouger, donc parfois il pourrait être en retard. » Mais après avoir fait ce constat, Nicolas Batum nuance : « son jeu est adapté à tous les baskets. Il va bosser à l’entraînement et je pense qu’il a l’intelligence de jeu pour régler ça. »Dès son arrivée, Joakim a récupéré sur une clé USB un montage des systèmes des Bleus réalisé par l’assistant Nicolas Absalon et un playbook, œuvre de Jacky Commères. Il aura droit d’ici au départ en Lituanie à des

cours particuliers professés par le staff. « Vous savez, les systèmes ne sont jamais très différents les uns des autres, ça va généralement assez vite pour les intégrer », commente Vincent Collet. « Après, ce qui fait la différence, c’est le jeu libre, les relations entre joueurs, ça prend un peu plus de temps à se construire. Ce sont souvent les matches qui permettent d’aller un peu plus vite. »Il existe d’ailleurs une vraie complicité avec l’autre pivot majeur des Bleus, Ronny Turiaf. « Ronny, ça a toujours été un pote à moi. C’est un super bon gars, quelqu’un qui fait toujours marrer et aussi qui a beaucoup d’expérience en équipe de France. Quand j’ai des questions ou quand je suis dans le bad, c’est lui que je vois directement. » Le Martiniquais s’en pourlèche la barbe : « Sa présence m’allège un peu la charge de travail et ça me permet de jouer un peu en 4. Avec Joakim on a une certaine complémentarité sur le terrain. J’ai bien aimé hier quand on a joué ensemble. Et surtout on n’a jamais assez de très bons joueurs dans une équipe. »« Il faut qu’il s’habitude aux systèmes, il ne faut pas lui mettre trop de pression, lui laisser le temps de s’intégrer petit à petit et il va monter en puissance », préconise Tony Parker, relayé par Antoine Diot : « c’est énorme qu’il soit là, génial, mais il ne faut pas le prendre pour le messie, pour le héros. »Joakim Noah a dû lire les mémoires de Charles Barkley qui disait que la pression c’est ce que l’on met dans les pneus. « La pression, je vis avec. Ça reste du basket. Je suis quelqu’un qui travaille, je donne toujours tout ce que j’ai Après, les pressions, médiatiques, tout ça, je m’en fous un peu. » n

Joakim Noah, à la Villa Navarre, devant les journalistes qui se sont déplacés à Pau pour recueillir les impressions du joueur des Bulls.

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8 ÉQUIPE DE FRANCE

Q ui compose le staff médical attaché à l’équipe de France ? Il y a un médecin fédéral chef, qui s’appelle

François Tassery, qui gère toute l’année toutes les équipes de France. C’est lui qui a mis en place toute la préparation qui a été faite à l’INSEP. Au niveau des A, je suis le médecin exclusif, c’est ma septième campagne. Pour avoir des relations de confi ance avec les joueurs, il a été demandé que ceux-ci aient en permanence le même interlocuteur, donc je suis présent du début de la préparation jusqu’à la fi n de l’Euro. En période de préparation, nous avons deux ostéopathes, Fabrice Gautier, qui est installé à Los Angeles et qui nous sert de référence médicale par rapport à la NBA, il fait toute la campagne, et en début de préparation, comme c’est là que les entraînements sont les plus lourds, Benoît Mahieu de Pau-Lacq-Orthez fait avec nous les trois semaines ici. Nous avons trois kinés, deux en permanence. Serge Krakowiak, qui est celui d’Orléans, fait aussi toute la campagne. C’est le plus ancien, on a commencé ensemble avec les A’ en 2005. Il y a aussi Yohann Casin, l’ancien kiné de Gravelines qui passe à l’ASVEL, et Pascal Gohier qui est celui de Basket Landes en Ligue Féminine.

Quels est l’emploi du temps journalier de chacun ?Il y a deux possibilités. En période de blessure, le staff médical défi nit un protocole et les joueurs sont plus ou moins convoqués après le repas ou la sieste pour passer entre les mains du kiné ou de l’osthéo. Quand ça se passe bien, ce sont les joueurs eux-mêmes qui viennent à tour de rôle pour un massage de récupération, de la myothérapie, à l’INSEP on avait de la cryothérapie, du froid à -110°. Un joueur va passer plus de temps avec l’un qu’avec l’autre, c’est une question de feeling.

Quels étaient les objectifs du check-up médical effectué à l’INSEP, notamment de donner aux assureurs un bilan exhaustif de chaque joueur ?C’est vrai que les assurances nous ont demandé pour les joueurs NBA d’amener la preuve que les blessures contractées ces trois dernières années étaient guéries. Ça été chaud et ça n’a pu se faire que grâce à l’organisation, la disponibilité de l’INSEP. Je suis arrivé le lundi 11 à 16h et il a fallu que je cale jusqu’au mercredi midi 14 rendez-vous d’IRM. Et ce fut très effi cace.

N’êtes vous pas surpris de déceler des anomalies chez des joueurs appartenant à la NBA, qui valent, surtout dans le cas de Joakim Noah, des millions de dollars, alors que les franchises américaines sont supposées avoir des technologies de pointe ?Je suis un grand amateur de romans policiers et dans une enquête policière, je suis le médecin légiste. On m’amène un « cadavre » et mon boulot consiste à trouver la cause de la mort. Ce qui s’est passé avant, ce n’est pas mon boulot (…) Je ne porte pas de jugement. Effectivement, avec François Tassery et le service de radio, nous avons découvert des blessures, on s’en est occupé le mieux possible. Après il faut l’annoncer au joueur et aux coaches, ça prend du temps. Allez dire à Mike Piétrus « garçon, tu ne vas pas faire l’Euro »… Je suis très scrupuleux sur l’intégrité physique et mon crédo, c’est « quelle vie après le sport ? » Les gamins commencent le sport de haut niveau de plus en plus tôt à un rythme infernal et les pathologies que l’on avait à 50 ans, dans 5-6 ans, on les aura à 35-40 ans.

Les Spurs avaient déjà exigé il y a deux ans que Tony Parker rentre à San Antonio illico afi n de l’examiner. En tant que médecin, cette méfi ance n’est-elle pas une source de vexation ?La suspicion des Américains remonte à l’affaire Ginobili lorsque les Argentins leur ont envoyé des images d’entorse du genou qui étaient fausses, ce n’était pas les siennes. Chat échaudé… Ce sont eux qui payent et vu les millions qu’ils mettent, je ne trouve pas du tout stupide que l’employeur veuille les voir. Je fais un diagnostic, ils veulent voir leurs employés, et ensuite ils me disent que c’est bon, quelque part c’est gratifi ant pour le staff médical français. Le jour où ça va me faire chier c’est quand ils vont me dire « garçon, tu t’es trompé ! ».

Joakim Noah est allé se faire soigner dans le cabinet de Fabrice Gautier à Los Angeles, lequel Fabrice Gautier était à la même heure avec vous à Pau. C’est quand même paradoxal ? C’est sa femme qui l’a soigné ?Oui. De plus, le professeur qu’il est allé consulter à Chicago a donné un référentiel, une femme qui est osthéo à Los Angeles, qui a travaillé avec la femme de Fabrice. Cette dame a servi d’œil de Moscou à ce professeur de Chicago. Joakim devait repasser par

Le staff médical joue un rôle majeur dans la performance des Bleus et leurs rapports avec les franchises NBA. Entretien avec le médecin responsable des opérations.

Propos recueillis par Pascal LEGENDRE, à Pau

SERGE PETUYA (MÉDECIN DES BLEUS)

« DES PREUVES POUR ASSURER LES JOUEURS NBA »

Chicago pour se faire réévaluer afi n d’avoir le feu vert et en fait, ça n’a pas été imposé, et le professeur a estimé que c’est le staff médical français qui devait juger si Joakim pouvait rejouer ou pas.

Est-ce vous qui préparez en amont les menus avec les centres d’hébergement ?Oui. On essaye de faire un compromis entre le sportivement correct et le fait de ne pas non plus les brimer. Si on fait un régime draconien pendant deux mois, ça va partir en saucisse. Je signale d’ailleurs au passage qu’en NBA, ils n’ont aucune obligation par rapport à la diététique. Ils ont un match à 18h, il faut qu’ils soient à la salle à 16h et ils mangent ce qu’ils veulent, seuls, sauf les blessés qui dans leur plan de réadaptation ont un programme. Il faut connaître les joueurs, savoir que certains ne veulent pas du poisson deux fois par jour. Hier soir il y avait du canard, il a fallu sortir quelques tranches

de rosbif. Parfois c’est convivial. Quand on est allé au Temple-sur-Lot, ça été steaks-frites. En deux mois, ils vont en manger deux fois.

Les joueurs consomment-ils beaucoup de litres d’eau, de

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On a eu un contrôle

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9ÉQUIPE DE FRANCELA GAZETTE

boissons énergisantes ?En dehors de la phase de compétition, je n’aime pas les boissons énergisantes car le sucre ce n’est pas bon. Ils ont de l’eau plate et gazeuse, du jus d’orange le matin et à la collation. Je ne veux aucune boisson sucrée au déjeuner et au dîner. Ils respectent. Quand il y a une coupure un week-end, ils peuvent prendre un Coca, pas de problème, c’est la consommation régulière qui est délétère. Sur un entraînement de deux heures, ils prennent chacun entre un litre et demi et trois litres d’eau. Certains prennent de la boisson de récupération, de l’Isoxan, un complément de sels minéraux, pas trop sucré. Et en compétition quelques barres protéinées, bien sûr non dopantes… Je joue ma place !

Y a-t-il des contrôles antidopage ?On a été contrôlés mercredi matin ! À 7h, un mec est arrivé à l’improviste pour contrôler cinq joueurs. On a aussi Andrew Albicy qui est « test » comme apparem-ment l’était le rugbyman Yohann Huget (NDLR : qui a été suspendu de l’équipe de France pour ne pas avoir répondu trois fois aux convocations). Cela s’appelle des « joueurs cibles », qui sont tirés au sort, ce n’est pas parce qu’on les suspecte de quoi que ce soit, mais ils ont des obligations dans ce cadre-là. n

Serge Petuya, le médecin de l’équipe de France, affairé sur un genou douloureux. Le quotidien pour le toubib des Bleus.

LE PROGRAMME DES BLEUSStage à ParisDu samedi 13 août au dimanche 14 août

London test Event à Londres, AngleterreDu mardi 16 août au dimanche 21 août

Mardi 16 août - 20h30 : Grande-Bretagne – France

Mercredi 17 août - 18h00 : France – Australie

Jeudi 18 août - 15h30 : France – Chine

Samedi 20 août - 15h30 : Croatie – France

Dimanche 21 août - 20h30 : France – Serbie

Du mercredi 24 août au samedi 27 aoûtStage à BlendecquesVendredi 26 août - 20h30 : France – Bosnie à Gravelines

Samedi 27 août - 20h30 : France – Belgique à Liévin

Du lundi 29 août au mardi 30 aoûtStage à Siauliai, LituanieDu 31 août au 18 septembreEuroBasket 2011 en Lituanie

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TOURNOI DE LONDRES

« INAUGURATION EN GRANDES POMPES »La semaine prochaine, à travers le London test Event, l’équipe de France va vivre deux événements exceptionnels à la fois.

L e Parc Olympique situé à l’Est de la capitale britannique s’est enrichi en mai d’une salle de basket-ball de 12.000 places qui a été achevée après

seulement quinze mois de travaux. L’enceinte servira aux matches de groupes des tournois masculin et féminin de basket – plus les quarts de fi nale pour les fi lles –, alors que le reste des compétitions aura pour cadre la majestueuse02 Arena (20.000 places). La phase fi nale du tournoi olympique de handball sera également disputée dans cette arène conçue pour le basket dont le toit est situé à 35 mètres du sol. Ce calendrier démontre d’ailleurs que le basket possède une nette priorité sur le hand aux Jeux Olympiques.« C’est super important pour nous de nous mettre dans le bain, de sentir l’ambiance. C’est important aussi de voir comment l’équipe va réagir à l’enchaînement de matches », note Florent Piétrus. De fait, les Bleus sont invités à l’inauguration des lieux au cours d’un tournoi qui va leur faire affronter cinq équipes en six jours, bref des conditions de préparation inhabituelles comparables à… un premier tour du championnat d’Europe.

Conserver de la fraîcheurAu menu, une équipe cinq étoiles, la Serbie, que la France retrouvera à Siauliai dans le Groupe B de l’Euro, la Croatie, le pays hôte la Grande-Bretagne, plus deux équipes plus exotiques, l’Australie et la Chine. « À un Euro, comme on conserve les résultats du premier tour contre les équipes qualifi ées, les matches sont tellement importants qu’il faut absolument les gagner. On est obligé par moments de tirer sur certains joueurs », explique Vincent Collet. « À Londres, on aura davantage à l’esprit le désir de conserver de la fraîcheur au groupe, mais malgré tout, il y aura une hiérarchie qui va s’établir, et des joueurs devront aussi se préparer à jouer beaucoup, comme ce sera le cas à l’Euro. »Le coach a toujours envisagé de se rendre à Londres avec une sélection réduite à treize joueurs, mais il n’avait pas exclu de trancher défi nitivement dès le retour d’Espagne dès lors que l’évidence des choix du roster pour l’Euro apparaissait à ses yeux.

P.L.

DR

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10 LA GAZETTE DE L’EUROLA GAZETTE DE L’EURO

GRÈCE

BABY SHAQ ET LES MIGRAINES D’ELIASFaut-il toujours se méfi er de la Grèce ? Par principe, oui. Hormis l’an dernier au Mondial turc, la sélection hellène a toujours pesé sur le basket international depuis six ans : or européen en 2005, argent mondial en 2006, bronze européen en 2009, demi-fi nale à l’Euro 2007, cinquième place des Jeux 2008.

I l faut d’autant plus s’en méfi er qu’elle a fait bonne impression au tournoi de Nicosie, où elle a battu Israël et l’Italie. Face aux

Israéliens (67-66), Antonis Fotsis a mené la charge (16 points et 8 rebonds), Lior Eliyahu répondant avec 14 points et 8 rebonds. Face à la Squadra Azzura (76-70), ce sont Yannis Bourousis (13 points) et « l’Américain » Mike Bramos (1,98 m, 24 ans) avec 12 points qui ont aidé à forcer la décision contre Marco Belinelli (21 points) et Andrea Bargnani (14 points).Malgré cela, chaque jour qui passe semble apporter son lot de mauvaises nouvelles au coach, Elias Zouros. Il ne disposait déjà pas de Theo Papaloukas, retraité, il a ensuite appris que Dimi Diamantidis tirait sa révérence. Puis cela a été au tour de Vassilis Spanoulis, blessé. Mais aussi de Kostas Tsartsaris et Loukas Mavrokefalidis. Quant à Nick Calathes, touché à la cheville, il est toujours incertain et sa situation est réévaluée de jour en jour. Et l’on passe sur la blessure au genou de Kostas Vassiliadis, qui ne devrait a

priori pas le priver de l’Euro. Terrible série. Et cela ne s‘est pas arrangé la semaine dernière.

Les points sur les « i »En effet, alors que le staff a tout fait pour l’en dissuader, Sofoklis Schortsanitis a quitté le rassemblement pour rejoindre son épouse, apparemment souffrante. « Je veux qu’il soit clair qu’il n’a pas attendu d’avoir la permission pour partir », a déclaré Zouros, plutôt remonté contre son pivot. On ne sait pas, à l’heure actuelle, si Zouros accepterait de le réintégrer plus tard. En attendant, l’ancien coach du PBR a fait appel au pivot de Bilbao, Dimitrios Mavroeidis (2,09 m, 26 ans).En ouverture de l’Euro, la Grèce affronte la Bosnie le 31 août, puis enchaîne le lendemain avec un match contre l’un des deux derniers qualifi és, avant de croiser la route de la Macédoine (enfi n, eux, ils appellent ça FYROM). De quoi se mettre en confi ance. Ensuite, cela sera le Monténégro puis la Croatie. Rien d’insurmontable. Après... ■

Fabien FRICONNET

EN BREFLe tournoi de « repêchage », qui offre deux places à l’Euro (l’une dans le groupe A, celui de l’Espagne, la Turquie et la Lituanie, l’autre dans le groupe C, celui de la Grèce, de la Croatie et du Monténégro) se déroule en ce moment même. Il n’implique que trois équipes : Portugal, Hongrie et Finlande. Ces trois nations s’affrontent en matches aller-retour du 9 août (mardi, le Portugal recevait la Hongrie) jusqu’au 24 (Portugal-Finlande)… Grosse nouvelle pour la Grande-Bretagne, qui va pouvoir compter sur son « franchise player », Luol Deng, son assurance étant réglée. Ben Gordon, en revanche ne sera pas à l’Euro… Appelé il y a peu pour muscler le secteur intérieur de la Serbie, le géant Mile Ilic (2,16 m) a fi nalement été laissé libre par coach Dusan Ivkovic, qui lui préfère Boban Marjanovic, un phénomène physique de 2,22 m et 23 ans, qui a partagé sa saison 2010-11 entre le CSKA et le Zalgiris, pour quelques performances prometteuses : 13 points en 21 minutes contre Efes Pilsen, 9 rebonds, 2 passes, 2 contres et 1 interception face au Pana, 20 points à 8/9, 15 rebonds et 2 contres en 37 minutes en deux matches de Top 16 contre Olympiakos… « J’ai un effectif profond », a déclaré Orhun Ene, jusque là assistant de Boscia Tanjevic et désormais coach en chef « rookie » des « Oniki Dev Adam », les douze géants turcs. F.F..

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Baby Shaq n’en fait qu’à sa tête

Boban Marjanovic

POUR MÉMOIRE

ILS ONT DÉJÀ

GAGNÉ L’EURO

Pays Titres

1 URSS 14

2 YOUGOSLAVIE (UNIFIÉE) 5

3 SERBIE-MONTÉNÉGRO 3

- LITUANIE 3

4 ITALIE 2

- GRÈCE 2

6 ALLEMAGNE 1

- ÉGYPTE 1

- ESPAGNE 1

- HONGRIE 1

- LETTONIE 1

- RUSSIE 1

- TCHÉCOSLOVAQUIE 1

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11LE FEUILLETON DE L’EUROLE FEUILLETON DE L’EUROJ-21 - 4e PARTIE

C omme dans toute success story, sa vie a basculé après un drame. En 1991, le point guard signe son premier contrat pro à 19 ans.

Trois jours plus tard, un grave accident de voiture met fi n prématurément à une carrière prometteuse. « Peut-être que c’était le destin. Si ça ne s’était jamais passé, je n’en serais peut-être pas là où j’en suis », déclara-t-il dix ans après, lorsqu’il rejoignit la NBA. Car à défaut d’être sur le terrain, Kokoskov décide de rejoindre le banc. En 1992, il entraîne les cadets du BC Belgrade, puis les juniors jusqu’en 1995 lorsqu’il devient l’assistant coach de l’équipe pro puis le head coach. Il a 24 ans et fête ainsi son premier record : plus jeune coach de l’histoire de son pays à ce niveau-là. Igor Kokoskov aurait pu, à force d’expériences, monter les échelons et s’imposer dans une des meilleures équipes européennes. Mais un autre basket l’attire, celui des États-Unis. Ainsi, en 1997 et 1998, il effectue des séjours sur le sol américain pour observer les programmes des universités (DePaul, Uconn...). À Duke, il se lie d’amitié avec Quin Snyder qui l’intègre l’année suivante dans son staff à l’Université de Missouri. On est en 1999. Il devient alors le premier assistant coach européen d’une équipe NCAA division I. « C’est un grand professeur, avec une profonde connaissance des fondamentaux du basket », disait alors de lui Quin Snyder, prochain assistant de Mike Brown aux Lakers.

Pionnierdans une franchise NBAJusqu’alors, quelques coaches avaient gouté à la summer league, mais c’était tout. Et ce n’est pas Ettore Messina le premier assistant coach non-américain en NBA. Il laisse cet honneur à Igor Kokoskov, qui a ensuite inspiré son compatriote serbe Aleksandar Dzikic (2005-2007, Timberwolves). Un an après son expérience universitaire, Kokoskov rejoint les Clippers d’Alvin Gentry (qu’il retrouvera aux Suns). En débarquant à L.A., il avoue alors à Sports Illustrated : « Le basket, ça va. Mais il faut aussi s’adapter à la société américaine, aux relations… C’est un monde différent. » En 2003, il assiste Larry

Brown à Detroit où il reste jusqu’en 2008 (quand il signe pour Phoenix) et devient donc le premier coach non-américain à remporter une bague en 2004. Sa connaissance des joueurs et du basket international enrichit les staffs qu’il intègre. C’est sa force. « Une des raisons pour lesquelles je continue à entraîner des équipes nationales, c’est pour rester au contact du basket européen. Pour moi, la NBA est au sommet du basket mondial mais l’européen m’aide à voir le jeu

d’une manière différente. À mon retour, après chaque été, je sens que je reviens encore meilleur coach. » En NBA, il partage cette culture basket en travaillant individuellement avec les joueurs. Lorsque Channing

Frye bat contre Utah son record de points en carrière en février dernier (31 points, 12/16, 6/10 à trois-points), c’est pour l’assistant coach qu’il a une pensée : « Igor m’a mis au défi en me disant : On te paie pour mettre des shoots. J’ai répondu : Ok. Je suis rentré sur le terrain et j’ai juste shooté. »

Naturalisé américaindepuis 2010Après avoir coaché la Yougoslavie (assistant des juniors) puis la Serbie et Monténégro sous Obradovic (2004 et 2005), Igor Kokoskov est depuis trois ans à la tête de la sélection géorgienne. Et comme il aime beaucoup les premières fois, il a offert au pays sa première qualifi cation dans une compétition majeure, l’Euro en Lituanie. Historique. Avec les autres « Américains » Zaza Pachulia, Nikoloz Tskitishvili et Marquez Haynes, il affrontera Slovénie, Russie, Belgique, Bulgarie et Ukraine. En 2010, dans une traditionnelle et larmoyante cérémonie, Igor Kokoskov a obtenu la citoyenneté américaine. « Les personnes comme moi qui ont vécu dans d’autres pays savent pourquoi les États-Unis sont un grand pays. Ils représentent l’opportunité, la liberté de choix de faire tout ce que l’on veut ». Ce qu’il souhaite faire, c’est devenir le head coach d’une grande équipe européenne, universitaire ou... NBA. Recordman dans l’âme, il deviendra peut-être ainsi le premier coach non-américain d’une franchise. To be continued... ■

IGOR KOKOSKOV, COACH DE LA GEORGIE

INTERNATIONAL TOUCHIgor Kokoskov, né yougoslave, est l’actuel coach de l’équipe nationale de Géorgie et assistant coach aux Phoenix Suns. Il a gravi les échelons et s’est construit une – déjà - belle carrière à seulement 39 ans. Avec talent et ambition.

Par Claire PORCHER

« Le basket, ça va. Mais il faut aussi s’adapter à la

société américaine »Igor Kokoskov

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12 JEUNES

P as si mal car pour trouver trace d’une sélection U16 sur un podium européen

il faut remonter à 2005 (argent) et à la génération Antoine Diot, alors élu MVP de la compétition. Là, Damien Inglis et consort égalent la génération Fournier/Westermann, quatrième en 2008, alors oui, pas si mal. Mais ils auraient pu faire mieux si on se base sur le quart de fi nale contre les Allemands où les Français ont su trouver de belles ressources pour se hisser en demie. Menés de six points à l’entame du quatrième quart-temps, les Bleuets vont passer un 15-1 en 7 minutes derrière Damien Inglis (22 pts et 14 rbds, élu dans le cinq majeur

de l’Euro) et Paul Rigot (16 pts et 7 rbds), puis sceller leur victoire grâce à une belle maîtrise aux lancers. Derrière, la vague tchèque, à domicile, emportera défi nitivement les espoirs de fi nale. Alors que le match était âprement disputé, les Bleuets prennent un 20-0 à cheval sur les troisièmes et quatrièmes quart-temps et ne reviendront plus dans la course. Pour le bronze contre l’Espagne, Tahar Assed-Liégon a su remobiliser ses jeunes pour combler un écart de 14 points et arracher la prolongation mais, trop usés, les Français fi nissent par craquer et sortent frustrés d’un Euro où le podium, au moins, était à leur portée. ■ T.F.

Résultats1er tourFrance b. Ukraine 71-56Lituanie b. France 61-55France b. Lettonie 65-53

2e tourFrance b. Italie 76-56France b. Turquie 51-44Croatie b. France 68-60

Quart de FinaleFrance b. Allemagne 60-56

Demi-finaleR. Tchèque b. France 73-55

Match pour la 3e placeEspagne b. France 61-53

FinaleCroatie b. R. Tchèque 67-57

Classement fi nal1 Croatie 2 République Tchèque3 Espagne4 France5 Russie6 Lettonie7 Turquie8 Allemagne

EURO U16 GARÇONS

PAS SI MAL

EURO U18 FILLES

EN BONNE VOIE

EURO U16 FILLES

LE PODIUM EN LIGNE DE MIRE

I ntraitables au premier tour, elles sortent premières de leur groupe, trois victoires

en trois matches, et attaquaient lundi dernier le deuxième tour avec un féroce appétit. Lors de ce premier tour, elles ont atomisé de faibles Slovaques (55-32), se sont montrées solides face aux Tchèques et se sont vengées des Pays-Bas qui les avaient battues en préparation. Abordant un second

tour largement à leur portée, où une victoire face à l’Italie devrait suffi re pour atteindre les quarts, les juniors joueront leur quart demain et ne comptent vraiment pas s’arrêter là. ■

T.F.

Résultats1er tourFrance b. Slovaquie 55-32France b. R.Tchèque 61-49

France b. Pays-Bas 67-60

2e tourFrance b. Italie 47-40France – Serbie joué le 09-08France – Belgique joué le 10-08

Quart de finalele 12-08

Demi-finalele13-08

Finalele 14-08

P our sa première compétition en tant qu’entraîneur principal,

Julien Egloff a la pression dans une catégorie des moins de 16 ans rarement aux abonnés absents sur les dernières années lors des championnats d’Europe. Néanmoins, la sélection française composée de la génération 95 presque exclusivement, aura fort à faire. Julien Egloff pourra s’appuyer principalement sur deux joueuses du Centre Fédéral

ayant déjà participé à l’Euro U16 en 2010. La meneuse Clémentine Morateur, 3,4 points en 11 minutes l’année dernière, et le pivot Aby Gaye devront donc prendre leurs responsabilités pour emmener le groupe vers les sommets. ■

T.F.

1er tour à Cagliari (ITA)Date Les matchesCe soir France – Turquie12 août France – Serbie13 août France – Pays-Bas

Vice-championne du monde, la génération 93-94 n’attend qu’une chose de cet Euro, le titre. Et ça a plutôt bien commencé.

Bronzées sur les trois dernières compétitions, titrées en 2001 et 2008, argentées en 2005, la catégorie des U16 est une grande pourvoyeuse de médailles.

FIBA

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Le 5 de l’EuroBasket U16Joueur Taille adn Nat. Pos Stats

Radovan Kouril 1,82 95 Tch. 1 15,4 pts, 4,2 rbds, 6,1 pds en 32’

Martin Peterka 1,99 95 Tch. 3 17,6 pts, 12,6 rbds, 2,2 pds en 33’

Damien Inglis 1,98 95 Fra. 3 14,9 pts, 7,8 rbds, 1,4 pd en 29’

Mario Hejonza 2,00 95 Cro. 4 20,0 pts, 8,2 rbds, 2,7 pds en 29’

Ilimane Diop 2,10 95 Esp. 5 10,3 pts, 9,0 rbds, 2,9 cts en 27’

MVP : Mario Hejonza

Ils ont trébuché en demi-fi nale contre d’euphoriques Tchèques à domicile puis ont manqué d’un cheveu de chiper le bronze aux Espagnols. Mais les Bleuets ont fait le métier.

Damien Inglis, élu dans le cinq idéal de l’Euro

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13ÉCHOS EUROPE

EN BREF• L’Unijaca Malaga a prolongé Jorge Garbajosa (2,04 m, 33 ans) pour une saison (7,2 points et 4,2 rebonds)… Coach de 1994 à 2005, Pepu Hernandez effectue son retour à la tête de l’Estudiantes Madrid. L’ailier Carlos Jimenez (2,03 m, 35 ans) revient aussi après cinq ans à Malaga (6,2 points et 4,3 rebonds en Euroleague) alors que Jayon Granger (6,5 points) et Yannick Driesen (2,0 points et 2,0 rebonds) prolongent… Deux anciens de la Pro A rejoignent Nymburk : l’ancien Roannais Chris Monroe (1,90 m, 30 ans) et Lamayn Wilson (2,03 m, 31 ans) qui a joué pour Cholet, l’ASVEL et Nancy... Le champion Bamberg et Brian Roberts (1,88 m, 25 ans) se sont mis d’accord pour une saison supplémentaire (12,8 points en Euroleague)... Vlado Ilievski (1,88 m, 31 ans) rejoint l’Anadolu Efes, il a quitté l’Olimpija Ljubljana (10,8 points et 4,1 passes en Euroleague)... Comme Darden, Willie Deane (1,85 m, 31 ans) quitte aussi Nancy (13 points et 5,1 passes décisives en playoffs) pour Odessa... À l’Olympiakos, Martynas Gecevicius (1,93 m, 23 ans) du Lietuvos rytas (11,7 points en Euroleague) a signé alors que Giorgios Printezis (2,02 m, 26 ans) prolonge (5,6 points en Euroleague).

C.P.

SIENNE

PLUS HAUT QUE LA LEGA

RECORD

QUELLE SANTÉ !

À Sienne, on garde presque les mêmes (ici David Moss, Nikos Zizis et Rimantas

Kaukenas) et on recommence.

En Italie, la Montepaschi n’as plus rien à prouver avec ses cinq titres consécutifs. Des résultats stables, un effectif fidèle, il ne manque au club qu’une dernière marche à gravir : mettre la main sur le Graal européen. En 2012 ?

Par Claire PORCHER

Darryl Middleton est infatigable. À 45 ans, le vétéran des vétérans – un pivot de 2,05 m – signe pour une saison à Gérone (LEB oro).

C ela fait maintenant plus de dix ans que l’Italie n’a plus gagné l’Euroleague

(Bologne en 2001). Sienne est la mieux placée pour ramener le titre mais court après depuis plusieurs saisons. Le Final four a été atteint à quatre reprises en neuf saisons pour autant de défaites en demi-finales : en 2003, en 2004, en 2008 et en mai dernier avec une défaite contre le Panathinaikos. Alors, puisque le titre italien n’a été qu’une formalité depuis cinq ans, que faire pour aller plus haut ?

Un effectif qui change peuLa continuité. Et quelques renforts choisis. Dix joueurs rempilent pour 2011/2012, à l’image de Ksystof Lavrinovic qui a prolongé jusqu’en 2014. Idem pour le MVP Bo McCalebb qui a signé pour deux saisons de plus après avoir – efficacement – remplacé Terrell McIntyre en tournant à 11,5 points en Euroleague. Cet été, Dajuan Summers (2,03 m, 23 ans) en provenance de Detroit (3,2 points) et David Andersen (2,12 m, 31 ans) arrivent.

Pour ce dernier, il s’agit d’un retour (9,1 points et 4,6 rebonds en Euroleague 2003/2004). Comme Rimantas Kaukenas qui, après quatre ans à la Montepaschi (2005-2009) et un épisode à Madrid, est revenu en 2010. Enfin, selon Sportando, Simone Pianigiani pourrait compléter son roster avec l’un de ses joueurs de sélection, Marco Belinelli (10,4 points avec New Orleans). Peut-être l’élément déclen-cheur pour atteindre la finale de l’Euroleague. n

P as de retraite anticipée pour le triple MVP d’Espagne (1992, 1993 et 2000). En mars dernier, l’Américain

naturalisé était déjà devenu le joueur le plus âgé de l’histoire de l’ACB en signant deux mois à Valence, qui accumulait les blessures en fin de saison. Nouvel épisode dans une carrière fleuve. Drafté par Atlanta en 1988, il a rapidement quitté les États-Unis pour la Turquie et l’Italie. Arrivé à Gérone en 1991, Darryl

Middleton revient donc à ses premiers amours espagnols. Le pivot n’a été infidèle à l’Espagne (Séville, Barcelone ou encore Badalona) que pour rejoindre le Panathinaikos entre 2000 et 2005. Une belle expérience européenne couronnée de titres nationaux (en Grèce et en Espagne avec Barcelone) mais aussi de titres européens : l’Euroleague en 2002 avec le Pana et l’Eurocup en 2007 avec Gérone. n

C.P.

Roster 2011-2012 Saisons à Sienne Joueur saisonShaun Stonerook 6Marco Carraretto 5Rimantas Kaukenas 5 Ksystof Lavrinovic 4Tomas Ress 4Nikos Zisis 2David Andersen 1Bo McCalebb 1Andrea Michelori 1Pietro Aradori 1David Moss 1 Dajuan Summers 0Simone Pianigiani (coach) 5

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14 AFROBASKET

MICHEL GOMEZ (ANGOLA) ET ALAIN WEISZ (SÉNÉGAL)

DUEL DE BLEUS EN TERRES AFRICAINES Mercredi prochain, à Madagascar, deux anciens sélectionneurs français partent à la conquête du plus beau trophée africain. À la tête du favori angolais, Michel Gomez n’a pas le droit à l’erreur. Outsider présumé il y a quelques semaines, le Sénégal d’Alain Weisz a un peu perdu de sa superbe au cours d’une préparation très mouvementée. Malgré ce retard à l’allumage, les Lions espèrent encore briser l’hégémonie des Palancas Negras sur la « CAN » pour s’offrir une qualification directe aux prochains Jeux Olympiques.

Par Jérémy BARBIER

A lain Weisz aimerait pouvoir suspendre le temps. En début de semaine, le nouveau coach des Lions voyait défiler avec anxiété

les heures qui le séparaient de sa grande première à l’Afrobasket. « Je ne suis pas impatient que cela commence car nous ne sommes pas prêts. On a eu une préparation irrégulière et très perturbée. Il reste dix jours, ça ne sera pas de trop. » Le timing est aussi serré que l’enjeu important.Comme une petite dizaine de leurs rivaux, les Lions voyagent à Madagascar dans l’espoir de chasser l’ogre angolais de son trône. Autant que la chute du déca-champion, la qualification pour les Jeux Olympiques de Londres est dans toutes les têtes. « À partir du moment où on fait une compétition où seul le champion est primé, si on n’a pas l’ambition d’être celui-là, on n’y va pas », souligne l’ancien coach des Bleus. « Participer aux Jeux, c’est une consécration absolue, quelque chose d’inouï et d’inégalable. »

Défaite interdite pour l’AngolaMichel Gomez, 42 matches à la tête de l’EDF, n’a jamais gouté à cette ivresse olympique. À 60 ans, le quintuple champion de France se voit offrir une chance unique de concrétiser un rêve de gosse. « Il s’agit de mon dernier challenge », confiait-il début juillet sur le site de l’Elan Béarnais. « Il n’y avait plus qu’une expérience de ce type qui m’attirait. »Mais trois ans après une mission ratée sur le banc des Bleus, le Normand n’imaginait pas hériter du commandement d’une équipe classée juste devant la France au classement international (13 et 14e). « Quand on m’a proposé l’Angola, sincèrement je n’y ai pas du tout cru car c’est le top africain », admet-tait-il dans les pages de Sud-Ouest. « J’ai sauté sur l’occasion. »Sa nouvelle mission n’acceptera pas l’à peu près. Pour l’Angola, l’échec est inconcevable. Comment pourrait-il en être autrement ? Depuis leur premier titre continental (1989), les Palancas Negras ont raflé dix des onze éditions ainsi que chaque ticket olympique offert au continent (1992, 1996, 2000, 2004, 2008). À l’Afrobasket, la sélection n’a plus perdu un match depuis dix ans (35 succès consécutifs) ! « En Afrique, il n’y a aucune excuse à ne pas avoir de résultat », jure

Gomez. « Il faut gagner, c’est tout. »D’autant que l’Angola a les moyens de ses ambitions et, surtout, une bonne longueur d’avance sur ses opposants. « L’Angola a un grand avantage du fait que ses joueurs évoluent tous dans le même championnat et se connaissent bien. » À eux seuls, les trois clubs majeurs du pays envoient neuf joueurs à Antananarivo. Dans leur grande majorité, ces « JFL » jouissent en sélection d’une expérience internationale nettement plus étoffée que leurs prochains adversaires. Quinzièmes du Mondial en 2010, les Palancas Negras ont continué de progresser dans les fessées (-50 contre la Serbie, -21 face à l’Argentine et l’Australie, -55 contre les USA) comme les petits exploits (+4 contre l’Allemagne). À l’échelle du continent, leurs moyens logistiques et

humains accentuent leur domination. Lorsqu’ils entreront en lice face au Tchad jeudi prochain, les champions en titre auront

dans les jambes deux mois d’une préparation trois étoiles. Passés par Pau début juillet, ils ont peaufiné leurs réglages au Portugal puis en Chine. Encore en rodage au tournoi de Guimarães – victoire contre l’Iran, défaites face au Portugal puis la Roumanie – la sélection a dépoussiéré quelques automatismes pour mettre au pas la Chine et la Russie puis une très jeune équipe d’Australie en finale de la coupe Stankovic. Prometteur…

Une prépa à deux vitessesPendant que l’Angola soulevait ce premier trophée, le Sénégal commençait tout juste à se mettre en ordre de marche. « Notre préparation a vraiment débuté le week-end dernier, contre le Centrafrique (-13) et la Côte D’Ivoire (-2) », confirmait Alain Weisz en début de semaine. Depuis le 17 juin et l’annonce à Dakar d’une présélection ambitieuse, chaque nouvelle semaine apporte son lot de déconvenues. « Je découvre », sourit le Marseillais. « Je ne suis pas là pour avoir des regrets ou faire des reproches. Je travaille avec des gens charmants qui se battent tous les jours comme des lions. En terme d’organisation, c’est surprenant, mais il y a une volonté de bien faire qui est plus qu’exceptionnelle, elle est touchante. Il n’y a pas eu ce consensus que j’avais évoqué à Dakar où je pensais véritablement que pour une CAN de cet enjeu, on aurait tous les meilleurs joueurs. »

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Nicolas Batumjouera à Nancy le temps du Lock-Out.

Deux anciens coaches de l’équipe de France à la « CAN » ! Michel Gomez, à droite, avec l’Angola, et

Alain Weisz, à gauche, avec le Sénégal.

« Il y aura des surprises »Alain Weisz

Le 5 juillet, date du premier rassemblement, neuf joueurs seulement répondaient aux coups de sifflet du coach français. Faute de visas valides, neuf autres évoluant au Sénégal ou aux Etats-Unis étaient retenus à Dakar. Tant bien que mal, les Lions ont avancé. « Il y avait un groupe qui s’entraînait à Dakar sous la direction de mes deux assistants sénégalais et l’autre partie à Toulon. Nous n’avons pas travaillé le collectif sur les premiers jours. » Il faudra attendre le 18 juillet pour enfin voir la délégation sénégalaise réunie sur le même site.« Après, nous sommes partis à Cergy. On y était pour

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AFROBASKET 15

MICHEL GOMEZ (ANGOLA) ET ALAIN WEISZ (SÉNÉGAL)

DUEL DE BLEUS EN TERRES AFRICAINES

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hiérarchie collective. « À l’arrivée, sur douze joueurs, on se retrouve avec cinq joueurs majeurs et parmi cette catégorie, plus d’absents que de présents. Cela change tout. » D’une densité exceptionnelle sur le papier, la sélection sera finalement privée, entre autres, de Boniface N’Dong, Saer Sene, Moussa Badiane, Joseph Gomis, DeSagana Diop, Hamady N’Diaye… Blessures, désistements et incertitudes ont tué dans l’œuf l’équipe type d’Alain Weisz. « D’une équipe qui pouvait avoir des points forts incontestables, cela devient une équipe moyenne. »

Aucune rivalité ?Prêts ou non, complets ou pas, les Lions n’ont plus le temps de regarder dans le rétro. Jeudi prochain, leur premier match contre le Maroc sera déjà décisif. Un revers serait fâcheux puisque dans la foulée, ce sera déjà le choc de ce premier tour, le duel tant attendu contre le géant angolais. À ce stade de la compétition, Alain

Weisz craint la supériorité du grandissime favori. « Pour l’instant, ils ont dix ans d’avance sur nous. Je ne pars pas battu mais aujourd’hui, il y a un monde d’écart. Mais les

problèmes que nous avons, beaucoup d’autres équipes les rencontrent aussi. Au final, c’est certain, il y aura des surprises. »Celle de retrouver deux anciens sélectionneurs français en finale serait savoureuse même si, du côté des intéressés, cet affrontement inédit en terres africaines semble relever de l’anecdote. « Ma politique consiste à ne jamais me soucier des adversaires », explique Michel Gomez dans les colonnes de la presse angolaise. « Nous devons les regarder dans le rétroviseur et voir à quelle distance ils se trouvent, pour ensuite ne plus jamais les croiser, le but étant d’avancer, d’avancer, d’avancer encore plus. »« Je n’ai jamais bâti ma carrière sur l’idée d’être en compétition avec l’un ou l’autre, je ne vais pas le faire aujourd’hui », affirme Alain Weisz. « Michel est un ami. Il a une très bonne équipe. S’il peut aller aux Jeux, il ira, mais je vais aussi me battre pour ça. » Le Sénégal n’a rien à perdre. En Angola en revanche, la préparation a déjà donné à Michel Gomez un aperçu d’une éventuelle vindicte populaire. « Quand j’ai pris la décision de ne pas sélectionner Cipriano, considéré comme la star ango-laise, cela a fait un foin terrible ! À 6h du mat, j’avais des équipes de télévision devant ma chambre Quand la CAN va commencer, ça va être terrible. J’ai toujours connu la pression, mais celle-ci est énorme. » n

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AVEC EUX DANS LE GROUPE C

UN TROISIÈME FRANÇAIS !« Je savais que cela allait être particulier mais

certainement pas autant. » Nommé fin juin à la tête du Tchad, Patrick Maucouvert débarque

en aveugle à Madagascar. « Je suis curieux de savoir quelle sélection nous allons proposer », nous confiait-il mardi dernier. À neuf jours de sa première participation à l’Afrobasket, le Tchad n’avait toujours pas effectué son premier entraînement collectif. Initialement prévue mi-juillet mais constamment repoussée, la préparation se résumera au minimum syndical. « C’est un défi intéressant pour un coach », juge l’entraîneur de N2 (Hagetmau). « Il va falloir parer au plus pressé, découvrir les joueurs et essayer de proposer quelque chose de cohérent. Il vaut mieux prendre cette expérience comme un championnat initiatique pour le Tchad. » Egalement dirigé par un technicien français, le Mali a des aspirations plus élevées. Champion d’Afrique en 2007 avec la sélection féminine, José Ruiz a été « muté » en équipe masculine pour rapprocher les Aigles d’un podium qui leur échappe depuis 40 ans. « De mon point de vue, nous sommes un bon ousider », estime le coach du GAB (N2). Un pressentiment à confirmer dès mercredi, face au Nigeria.

J.B.

jouer les équipes africaines qui s’entraînaient sur Paris mais elles ne sont pas venues. Nous nous sommes entraînés seuls jusqu’ou jour où le Mali a accepté de venir jouer trois matches. » Mais face à une sélection encore moins avancée dans sa préparation, les Lions tiraient peu d’enseignements de leurs larges victoires. Après deux revers plus instructifs concédés le week-end dernier, il ne restait au sélectionneur que deux tests contre l’université de Villanova et un duel face à la Côte d’Ivoire pour définir sa

« Il n’y avait plus qu’une expérience de ce type qui m’attirait » Michel Gomez

Patrick Maucouvert entraîne le Tchad.

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16 ENTRETIEN

JEAN-AIMÉ TOUPANE LE COLLECTIONNEUR

« RETROUVER UN CLUB EST UNE VRAIE ENVIE »

J ean-Aimé, depuis trois ans tes étés sont quasi parfaits avec les jeunes ?(Il rit) C’est vrai que je passe de bons moments.

Quand j’ai été démis de mes fonctions à Pau, Jean-Pierre de Vincenzi m’a tendu la main et j’ai accepté le projet des moins de 20. Être avec les jeunes est une belle chose.

Toi tu es resté jeune longtemps puisque tu n’as arrêté de jouer qu’à 39 ans…Oui, j’ai eu la chance d’avoir une très bonne santé et d’avoir rencontré de super entraîneurs qui m’ont fait confiance. Bill Sweek, Jean Galle, Jean-Luc Monschau, Laurent Buffard aussi. Mais même en jouant si longtemps, j’ai toujours su que je voulais entraîner. Peu de gens le savent mais j’ai été champion universitaire avec Toulouse en tant qu’entraîneur-joueur par exemple. Entraîner, partager, transmettre, j’aime ça.

Tu es originaire du Sénégal, né à Kaolack, tu as même été international sénégalais non ?Oui c’est vrai mais je suis français car je suis né avant l’indépendance du Sénégal (1960, ndlr). Pour pouvoir jouer avec le Sénégal je suis devenu un joueur « intégré », c’est comme ça que l’on nous appelait avant. J’ai participé au championnat du Monde de 1978 (*), le plus jeune joueur de la sélection, j’avais 20 ans, je jouais avec Benkali Kaba. Puis, plus tard, alors que je jouais en France, mon nom a fini sur une liste de l’équipe de France pour les pré-olympique de 1984 je crois, et j’ai tout de suite appris que je ne pourrais pas y participer. Alors

que Kaba, ou Apollo Faye, l’avaient fait. Le règlement venait de changer et si tu avais porté un maillot d’une sélection A, tu ne pouvais plus en changer. J’ai été le premier à qui cela est arrivé.

C’est un regret ?Oui. Sans renier mes origines, dont je suis fier, j’ai baigné dans la culture française et je suis arrivé sur le territoire à 21 ans donc… En plus, je n’avais rien demandé moi, on a juste parlé de moi. Bon, après, je n’ai pas eu l’occasion de porter le maillot bleu mais je me rattrape bien en tant qu’entraîneur. (Il rit)

Aujourd’hui tu comprends le Sénégal qui veut faire appel à Pape Badiane ou Joseph Gomis ?C’est un sujet difficile mais en tant que sélectionneur on a toujours envie de prendre les joueurs les plus forts. Certains voient leur avenir bouché dans une sélection et ont l’opportunité avec une autre, c’est normal tant que le règlement les y autorise. Olajuwon a bien joué pour les USA alors…

Quand tu as arrêté de jouer, tu n’as pas commencé à entraîner mais tu as pris un poste de directeur sportif…(Il coupe) Oui mais j’avais déjà mon BE2 depuis longtemps. Il se trouve qu’à Toulouse j’ai fait un an comme directeur sportif puis j’ai dû remplacer Laurent Buffard en début de saison suivante. La survie du club était à ce prix même si je n’ai pas aimé prendre la place de Laurent comme ça.

« Il a fallu un fusible, Toupane a sauté »

Troisième été en bleu, à la tête des moins de 20 ans, et troisième médaille pour Jean-Aimé Toupane. Un vrai collectionneur, une vraie réussite pour celui qui a quitté le monde pro par la petite porte, accablé par deux échecs successifs à Clermont et à Pau. International sénégalais, recalé sous le maillot bleu, Aimé savoure une douce consolation en étant coach des Bleuets et ne cache plus ses ambitions de se relancer en club, histoire de redevenir un entraîneur à temps plein.

Propos recueillis par Thomas FÉLIX

Ensuite tu prends la direction de Clermont…Oui, pour plusieurs raisons. La première parce que Stéphane Lauvergne me l’a proposé, ensuite parce que je commençais un DESS de management du sport à Limoges et que je pouvais faire les deux. J’ai passé sept belles saisons à Clermont. Nous avons fait grandir ce club, on est monté en Pro A, on s’est maintenu pendant quatre ans. On a vu passer de bons joueurs, de bons mecs, Issa, Melody. Dans le sport en général, j’ai toujours considéré le joueur dans sa globalité. Techniquement, un joueur est important mais ses

Depuis trois ans avec les Bleuets, tout ce qu’il touche se transforme soit en or, soit en argent, soit en bronze.

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ENTRETIEN 17

valeurs humaines vont être ce qui te permet de construire un groupe solide.

Dans le même temps, Claude Bergeaud fait appel à toi comme assistant pour l’EdF et en 2005 il y a cette belle médaille de bronze à l’Euro…On se connaissait déjà avec Claude, on avait joué l’un contre l’autre, lui à Pamiers, moi à Villeneuve-sur-Lot. Et puis il y avait la connexion Sud-Ouest, avec Alain Jardel, qui m’avait fait venir en France. Il est venu voir comment je travaillais et ça a collé. J’ai beaucoup appris en tant qu’assistant, ce qui reste mon seul poste d’assistant d’ailleurs. Et l’Euro est un souvenir fabuleux, car en arrivant à Novi Sad pour jouer la Serbie, crois-moi on pense plutôt au départ du lendemain. (Il rit) Et puis,

on observe le groupe, et on voit qu’il ne panique pas, que Rigaudeau est confiant, que les joueurs savent ce qu’ils doivent faire, et on remporte ce match puis on va chercher le bronze. Le processus social du groupe a été déterminant.

Tu es de ces coaches qui attribuent 50% de la réussite d’un groupe au social, à l’entente ?Oui parce que nous sommes des êtres humains, pas des machines. Et que ma formation universitaire en psychologie m’aide à comprendre ça. Le sportif a changé aujourd’hui, il a plus de pression, a une équipe autour de lui, agent, conseiller, etc… Si tu ne prends pas en compte cela, que c’est une petite équipe que tu dois intégrer dans une grande, c’est délicat. J’ai pu observer en voyageant que dans l’échec de certains coaches, les compétences sont rarement mises en cause, par contre les influences sociales, internes et externes, sont souvent responsables. Moi, je l’ai vécu à Pau par exemple.

Pau, justement. Tu y arrives en 2008 après une très mauvaise saison avec Clermont (**) et tu enchaînes également les défaites…Une saison difficile. D’habitude, je partais l’été en EdF serein avec un groupe inchangé. Je rentrais, je reprenais la routine. Cette année-là, je change huit ou neuf joueurs, je rentre et je vois que ça ne colle pas du tout. C’est fatal. Mais on est à une semaine de la reprise, on n’a pas d’argent, alors on fait avec. Cela m’a été très douloureux de finir comme ça. Et Claude me tend la main pour Pau. Problème, mon erreur a été de faire l’amalgame entre l’affectif et le professionnel. J’arrive sans avoir choisi mes collaborateurs, dont certains voulaient le poste, et je dois travailler avec les outils de Claude et non les miens. Je ne maîtrise pas ce genre de chose et je me plante, c’est ma responsabilité. Je dois partir au bout de six matches seulement car tout le monde a paniqué. Il a fallu un fusible, Toupane a sauté, ça m’a déçu et je trouve que c’était un peu… Mais bon, comme a dit l’autre, on ne devient entraîneur que lorsque l’on s’est fait virer une fois, ben moi c’est fait. (Il rit)

Tu en veux à Claude Bergeaud ?Nooooon… (Gêné) On se parle encore, je ne suis pas rancunier. Mais j’ai appris des choses. L’aspect affectif m’a surement fait oublier le fait de clarifier certaines choses à mon arrivée par exemple.

Tu penses que ton image d’entraîneur a été écornée ?Je pense que oui. J’ai très bien bossé à Clermont pendant sept ans, avec un budget tout petit, des résultats largement au-dessus des attentes, mais il a suffit d’une saison pour que les gens ne se souviennent que de celle-là. Je pars à Pau, je suis coupé au bout de six matches. Alors oui Toupane n’a pas bonne presse. Pourtant, Pau descend quand même après moi, non ? Mais avec mes six petits matches, j’ai eu l’impression que j’étais responsable jusqu’à la fin. (Il rit)

Tu rebondis pourtant presque immédiatement avec les moins de 20 ans en Bleu ?Et si je ne me fais pas virer de Pau, je ne suis jamais champion d’Europe. Comme quoi… (Il rit) Je n’ai

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donc aucune aigreur.

Surtout qu’en trois ans, tu as accroché tous les métaux ?À travers nos résultats, je veux mettre l’accent sur la formidable formation française. On n’a rien à envier à personne. Notre seul problème c’est la transition. Il faut faire jouer nos jeunes qui gagnent ! Supprimer les centres de formation est une connerie, par contre baisser encore le nombre d’étrangers, faut voir. Si tu mets un jeune sur le terrain à 17-18 ans, il sera mature à 21. Regarde avec Fournier ! Si on ne donne pas de temps de jeu à nos jeunes, à quoi sert une bonne formation ?

Tu as eu aussi des bonnes générations.Oh oui ! La première, celle de Diot, Jackson, Heurtel, Séraphin aussi, on accroche l’argent mais si on ne joue pas la Grèce chez elle en finale je pense que l’on gagne. Ces joueurs avaient du talent, un gros caractère, très déterminés, mais il leur a manqué un poil de cohésion

d’équipe pour garder le cap dans le troisième quart car on mène et on ne sait pas gérer. La seconde, paradoxalement c’est celle qui n’avait rien gagné, mais qui a compris très tôt qu’ils pouvaient s’en sortir en équipe, et résultat on va

au bout avec celle-là. La dernière, elle ressemble à la première, avec beaucoup de talent comme Fournier, mais avec un manque de recul sur leur métier.

Le travail en club te manque ?Oui, je dois l’avouer. Le quotidien me manque, s’entraîner le matin, avoir un projet, travailler sur du long terme, ça me manque. J’espère d’ailleurs que cela va arriver rapidement. Je m’occupe, je voyage, je vais voir les collègues, j’espère revenir en club plus fort.

Tu aurais pourtant pu prendre la tête du Sénégal, je crois ?Oui, mais j’étais engagé avec la France en moins de 20 ans. D’un point de vue déontologique, je ne me voyais pas faire ce grand écart. Après, je suis certain que l’on va arriver à pouvoir se rencontrer à un moment et que je pourrais apporter au basket sénégalais.

Ton fils, Axel, vient de signer son premier contrat avec Strasbourg. Que lui as-tu donné comme conseil ?Aucun ! Je ne le soutien absolument pas. (Il rit) Axel est très doué dans le sport, il aurait pu faire du golf, il avait un très bon handicap vers les dix ans. Bon, il a choisi le basket, il a eu son bac et se donne deux ans pour percer, je suis juste derrière lui mais je ne le conseille pas, c’est à ses coaches de le faire sinon tu prends en otage le gamin.

Il te bat quand même en un-contre-un ?(Il rit) Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il est plus fort à son âge que moi je ne l’étais. n

(*) Le Sénégal termine 14e et dernière nation avec un bilan de six défaites pour une victoire. Jean-Aimé joue cinq matches et affiche une moyenne de 6,4 points.(**) À l’issue de la saison 2007-08, Clermont est relégué en Pro B avec un bilan de 4v-26d et termine la saison sur 13 défaites de rang.

« Le maillot bleu est un regret »

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ÉCHOS FRANCE 19

PRO B : DENAIN OUI, « SAINTÉ » NON

COLD CASE

DIJON TIENT SON MENEUR

ET REVOILÀ LE PETIT BOBBY !

Promu en Pro B sur le terrain, appuyé par le CNOSF dans ses démarches, le CA Saint-Etienne, actuellement géré par un administrateur judiciaire, s’est pourtant vu refuser l’accès à la deuxième division (ce qui fait le bonheur de Denain), et a porté la chose devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS).

Par Fabien FRICONNET

L a semaine prochaine, les basketteurs du CASE vont reprendre l’entraînement. Comme

si de rien n’était. Pour préparer une saison de Pro B ou de Nationale 1 ? C’est la question. Le 29 mai dernier, les Ligériens ont battu Brest en finale de la N1 et ont donc gagné le droit d’évoluer dans l’antichambre de l’élite. Or la FFBB a décidé de « rétrograder » le CASE, en redressement judiciaire depuis le 5 novembre 2010, malgré la validation de ses comptes par les tribunaux compétents, puis la prolongation de la période d’observation (jusqu’au 30 septembre), et en dépit du fait que le CASE allait voir sa dette effacée par une subvention municipale et une transformation de créance en sponsoring.

Et le Conseil d’État ?Dans la foulée, le CASE a demandé une conciliation auprès du CNOSF, qui lui a donné raison et a préconisé une intégration en Pro B. Ce que refuse toujours la FFBB, arguant notamment d’un dépassement de masse salariale, ce que le club ne nie pas mais précise que ce dépassement avait été autorisé par la FFBB. Le CASE, autour duquel l’union avec d’autres clubs ne se fera finalement pas, est donc condamné à évoluer en Nationale 1.Mais, dans l’incompréhension face à la décision fédérale, il ne se résout pas à la N1 et vient de porter l’affaire devant le TAS. Le club stéphanois entend récupérer la place en Pro B qui a, entre temps, été allouée à Denain, ou, à défaut, obtenir

des dommages et intérêts de la part de la fédération.C’est une guerre ouverte qui s’engage car, en cas de décision du TAS favorable au CASE, la FFBB peut très bien avoir recours au Conseil d’Etat, pour une procédure longue et fastidieuse qui peut avoir la peau d’un club sous surveillance. Réponse attendue du TAS d’ici le 26 août. Drôle d’histoire... n

C ’est qu’elle commence à avoir une petite gueule bien sympathique, cette JDA Dijon ! Car elle

est désormais cornaquée par Bobby Dixon (1,78 m, 28 ans), qui avait fait le ravissement du Mans, qu’il avait rejoint en cours de saison 2008-09, lui permettant de remporter les As et la Coupe, mais qui

avait désespéré l’ASVEL, qui s’en était séparé en cours de saison 2009-10.Depuis, celui qui porta aussi le maillot de Saint-Étienne et Gravelines en début de carrière a évolué à Trévise puis Brindisi, où il tournait l’an dernier à 12,2 points, 4,1 rebonds et 2,8 passes en Lega, aux côtés d’un paquet d’anciens du championnat

de France (Hervé Touré, Yak Diawara, Chris Monroe, Nikola Radulovic, Anthony Roberson). n F.F.

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L’EFFECTIF DE LA JDAJoueur Taille Âge Poste Nat.

Bobby Dixon 1,78 28 1 US

Anthony Christophe 1,89 28 2 FRA

David Mélody 1,84 34 2 FRA

Sean Marshall 1,98 26 2-3 US

Jérémy Leloup 2,02 24 3 FRA

Elson Mendy 1,99 25 3-4 FRA

Andre Harris 2,01 25 4 US

Samba Dia 2,01 27 4 FRA

Zach Moss 2,01 30 5 US

Rob Lewin 2,01 30 5 JAM

Au temps du bonheur, quand le CASE voguait

vers la Pro B.

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20 ANALYSE

ORLÉANS À LA RELANCE

MIEUX, VRAIMENT ?Après deux années d’explosion, Orléans est lourdement retombé sur terre l’an passé. Le club du Loiret a fait peau neuve en misant sur des joueurs revanchards désireux de renouer avec leur lustre d’antan. Suffisant pour retrouver les sommets ?

Par Florent de LAMBERTERIE

D epuis quelques années, Orléans est le club qui monte dans le basket français. Créée en 1993, il y a seulement dix-huit ans, « l’Entente

Orléanaise » alors en Nationale 2, a rapidement gravi tous les échelons. Champion de Pro B en 2006, onzième pour sa première saison de Pro A l’année suivante, le club a même joué les tout premiers rôles de 2008 à 2010 avec quatre finales en deux ans (Pro A, As par deux fois et Coupe de France), une saison en Euroleague et un premier trophée majeur remporté à Bercy. Une marche en avant triomphale qui l’a placé parmi les places fortes du basket LNB. Sauf que la saison dernière, la belle mécanique s’est enrayée.« Ça a été une saison difficile, longue, même si elle s’est arrêtée plus tôt que ce qu’on espérait », juge Christophe Dupont, le président du directoire orléanais. « Une saison très contrastée par rapport aux deux précédentes et c’est justement ce contraste avec deux saisons exceptionnelles qui a encore amplifié cette difficulté. » Après avoir flirté dangereusement avec la zone de relégation toute la saison durant, l’OLB s’est finalement stabilisé à une dixième place qui ne reflète pas vraiment les difficultés éprouvées.« On a eu une saison décevante, peut-être même la plus décevante de toute l’histoire du club », estime pour sa part Gil Villain, le GM. « Il fallait un nouvel état d’esprit. » Comprenez, nettoyer l’équipe du sol au plafond. Ce qu’Orléans a fait, dans les grandes largeurs.

Du neuf avec du vieuxOutre les jeunes Maël Lebrun et Bryan Pamba – respectivement 179 et 67 minutes sur le terrain l’an passé – seuls Amara Sy et Maleye N’Doye ont été conservés dans l’effectif. Exit les Aldo Curti, Adrien Moerman et Ludovic Vaty, incarnations du « projet jeune » orléanais, de même que les Américains J.R. Reynolds et Jamar Smith ainsi que les pompiers de service que furent Eric Campbell et Tajuan Porter, précieux sur les matches retour. Une véritable saignée qui n’a pas empêché Orléans d’afficher complet avant presque tout le monde, avec un effectif bouclé depuis déjà dix jours.

Et histoire de sécuriser la chose, Philippe Hervé n’a pas pris de risques cette fois-ci en recrutant des joueurs pour la plupart bien connus. « On a été dans une logique de changer fortement l’équipe, avec les incertitudes de cohésion que cela peut entraîner », commente Gil Villain. « C’est sans doute pour cela que sur les six joueurs qui nous rejoignent, il y en a quand même deux qui ont porté le maillot du club les années précédentes, en l’occurrence Greene et Banks, les derniers recrutés, ce qui n’est pas neutre. »Bien connus du public orléanais pour avoir porté le maillot noir et blanc par le passé (2008-09 pour Greene et 2008-10 pour Banks), les deux Américains connaissent Philippe Hervé et sa méthode pas toujours facile à intégrer pour les nouveaux. Mais ce constat ne s’arrête pas là. Lancé à Villeurbanne par ce même Philippe Hervé

en 2004 à Villeurbanne, Yohann Sangaré avait apprécié la collaboration à l’époque et fut d’ailleurs tout proche de rejoindre Orléans l’été dernier. Georgi Joseph avait lui aussi

été tout près de signer en 2007, avant que le club ne jette finalement son dévolu sur Frédéric Adjiwanou. Quant à Marc-Antoine Pellin, natif d’Orléans, il rejoint un club où il a fait ses classes jusqu’à l’âge de treize ans, avant de prendre la direction de l’INSEP. Des têtes pour la plupart bien connues donc, exception faite de David Monds, le nouveau pivot du Loiret ; et encore celui-ci évoluait-il en Pro B !

Priorité sur l’humainSi Philippe Hervé a décidé de faire appel à des visages familiers, c’est sans doute parce que la quête vers l’inconnu de l’an dernier l’a bien échaudé. Détenteur d’un beau CV estampillé NBA et Serie A, Troy Bell, malgré un talent certain, avait posé de sérieux problèmes de comportement l’année passée. Quant à Zach Moss, dominant à Vichy les saisons précédentes, les entraînements d’Orléans – visiblement plus longs et plus intenses que ceux de Jean-Louis Borg – lui ont causé pas mal de problèmes. Deux erreurs de casting qui n’ont pas su s’adapter à la « méthode Hervé » et qui furent tous deux coupés en plein milieu de saison. « Le recrutement cette année est moins

« La saison la plus décevante de l’histoire du club »

Gil Villain (GM)

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Philippe Hervé qui donne ses consignes à Cedrick Banks. C’était en 2008/09 mais ça sera aussi le cas cette saison. Le coach de l’OLB a rappelé pas mal d’autres joueurs qu’il connaît bien.

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ANALYSE 21

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risqué que l’année dernière, c’est sûr », lâche le président Dupont, qui fait comprendre que cette année, les aspects comportementaux ont primé au moins autant que les qualités sportives.Ainsi, Monds a eu droit à une journée complète de test avant de signer, avec au menu, work-out balle en main et longue discussion avec le coach pour vérifier l’état d’esprit du garçon. Pas chaud au départ pour Marco Pellin, Philippe Hervé a finalement changé d’avis après avoir conversé longuement avec le jeune meneur, qui a su trouver les mots pour inspirer confiance. « D’ordinaire on travaille beaucoup sur le management et on n’a peut-être pas assez fait le point sur les relations humaines l’année dernière », reconnait Gil Villain. « Apprendre à se connaître, s’apprécier. C’est pour ça que cette année, on va passer une semaine de stage à Luxeuil-lès-Bains dans les Vosges. »L’étape du stage de présaison, où les individus se découvrent et où les esprits se soudent, avait été zappée l’année dernière, contrairement aux saisons précédentes. Et histoire de mieux tisser les liens, le club va même organiser une journée d’intégration en présence des familles de joueurs et des bénévoles du club, avec canoë, pique-nique et accrobranche de prévus.

Revanchards ou crevards ?Reste encore à voir si toutes ces précautions porteront leur fruit. Car pour sympathique qu’elle soit, l’ambiance de groupe n’est rien si le niveau ne suit pas sur le terrain. Et de ce côté-là, l’équipe d’Orléans n’a pas forcément de quoi rassurer.Leader supposé en début de saison dernière, Amara Sy a vécu une saison noire. Blessé, incapable de s’adapter à la «méthode Hervé» et utilisé principalement sur le poste 4, un poste qu’il n’apprécie guère, l’Amiral fut bien loin de son niveau de 2009, l’année du titre de l’ASVEL. Cedrick Banks sort d’une saison cauchemardesque avec Limoges et Pellin va connaître son troisième club en trois ans. Quant à Yohann Sangaré, cela fait maintenant trois ans qu’il essaie tant bien que mal de se relancer, sans jamais vraiment y parvenir. « Ce sont des joueurs qui vont avoir une revanche à prendre », préfère voir Gil Villain. « Ça, ça nous intéresse. Tous ces joueurs ont, à un moment, carburé et ils ont certainement envie de retrouver leur niveau. Est-ce que ça va marcher ? Je ne sais pas. Mais on va travailler pour ça. »La réussite ou non de ces joueurs revanchards constitue la grande énigme du côté d’Orléans. L’autre concerne le niveau de la future raquette orléanaise. Certes, Brian Greene sort de deux belles saisons en Belgique et ses qualités de scoreur feront du bien à une équipe qui manquait cruellement d’artilleur l’an passé (14e de Pro A avec 71,9 points). Mais le poste de pivot n’affiche pas les mêmes garanties. Si Georgi Joseph s’est montré très précieux à Pau, il reste avant tout un joueur de devoir, un energizer

limité et dont la petite taille (1,98 m) le force à jouer systématiquement en mismatch. Quant à David Monds, ses stats plaident pour lui (14,6 points et 8,4 rebonds) mais c’était avec Bourg, onzième de Pro B en 2011. « Monds, c’est un pari », reconnait d’ailleurs le GM. Un de plus.

Objectif playoffs« Tant mieux si ça paraît un peu léger, j’aime mieux ça », balaie Gil Villain. « On nous a certainement vus trop beaux à un moment et ça nous a joué des tours. » L’année dernière à l’issue de la présaison, Orléans s’était vu décerner le titre officieux de champion des matches amicaux. Ce qui n’a pas empêché le club de rapidement sombrer. Si bien qu’aujourd’hui, la prudence est de mise même si l’OLB ne cache pas sa volonté de reprendre l’histoire là où il l’avait laissée en 2010.« On reste ambitieux mais notre ambition est d’être dans le Top 8 », détaille le président. « Si on termine la saison dans le Top 6, on pourra dire qu’on reprend la marche en avant du club », surenchérit Gil Villain. « Je le rappelle, on a une feuille de route écrite qui tient compte de la consolidation du club ainsi que de la construction de la grande salle. »De ce côté aussi il y a du nouveau puisque quatre projets de construction vont être déposés auprès de la mairie à compter du mois de septembre, avec une décision de l’équipe retenue prévue pour le mois de juin. Le point de départ d’un processus qui doit s’achever en juin 2015, date de livraison théorique de la nouvelle enceinte. D’ici là, l’OLB aura peut-être déjà retrouvé le haut du panier. n

« On reste ambitieux mais notre ambition est d’être dans le Top 8 » Christophe Dupont (Président)

David Monds, ici avec Bourg l’an dernier, est le nouveau pivot

américain d’Orléans. Un « pari », ainsi l’assument les dirigeants. Leur

raquette pose en effet des questions.

EFFECTIF• Meneur : Marc-Antoine Pellin (JFL) et Bryan Pamba (JFL)• Extérieurs : Cedrick Banks, Yohann Sangaré (JFL), Amara Sy (JFL), Maleye N’Doye et Maël Lebrun (JFL)• Intérieurs : Brian Greene, David Monds et Georgi Joseph (JFL).

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22 LA GAZETTE DU LOCK-OUT ÉPISODE 3

Von Wafer à Cremona, en provenance des Celtics, Trevor Booker qui déserte la capitale Washington pour Bnei HaSharon. Enfin, un joueur qui n’a pas encore foulé les parquets NBA, Jon Leuer, fraîchement drafté par les Bucks, qui va découvrir l’Allemagne avec Francfort. Si les premiers viennent renforcer des formations d’Euroleague, les suivants arrivent dans des équipes plus faibles.

Ça va bouger, c’est sûrLes grosses signatures vont arriver, c’est promis. Jusque là, mis à part Deron Williams ou Nicolas Batum, on ne salive pas vraiment. Les annonces d’Ilyasova, Vujacic et Farmar ne nous font pas bondir de notre chaise mais c’est un premier pas. Il faudra encore patienter pour voir les superstars

bouger. Actuellement, c’est stand by.Kobe continue de mener en bateau le Besiktas, Kevin Durant, Eric Gordon, Michael Beasley and Co. affolent les playgrounds et Javale McGee continue sa compétition de planking. Rien de bien croustillant à se mettre sous la dent donc. Mais alors que le conflit semble s’enliser, avec un Billy Hunter des plus pessimistes quant à la saison prochaine,

les joueurs vont devoir faire des choix. Se dégourdir les jambes face à des joueurs de rue fera l’affaire cet été, mais à l’heure où la saison va commencer, il faudra avoir un vrai club. Avec la Chine qui leur fait les yeux doux en proposant des contrats mirobolants et l’Europe qui promet une opposition digne de leur niveau, il y aura du mouvement. n

Frédéric TRIPODI

Des noms connus arrivent en Europe, pas encore les grandes stars du calibre de Deron Williams, mais on commence à s’activer aux States.

LA PHRASE« La plupart des free agents de NBA sont sur le point de signer dans des ligues étrangères »Phrase signée Happy Walters (sur Twitter), agent de joueurs NBA (Amaré Stoudemire, DeJuan Blair entre autres) qui nous prévient. On n’attend que ça Happy…

Pour Sasha Vujacic (à gauche) et Jordan

Farmar, c’est : l’Europe nous voilà !

U n nouveau groupe de joueurs estampillés NBA arrive en Europe. En chef de file, Ersan Ilyasova, qui

retrouve son pays natal avec Anadolu Efes. Au rang des noms connus, Jordan Farmar rejoint pour sa part le Maccabi Tel-Aviv, en quête d’un meneur pour alimenter la ligne arrière orpheline de Derrick Sharp, néo-retraité. Enfin, en mieux que Sharp, quoi…Et pour les moins connus, on peut citer

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23

Salut Jean-Marc, ça va ?

Eh ben pas mal, on fait aller !

Tu es à Limoges pour coacher dans

le cadre de la « FAC », le camp des joueurs

au chômage ?

Je vais coacher mais je n’y serai que la dernière semaine (du 20 au 27).

Tu as bien digéré ton éviction du Paris

Levallois ?

Digéré… Oui. Disons que, petit à petit, tu es bien obligé de digérer. Sur le moment, ça n’est jamais agréable, ni facile. D’abord, j’ai réglé mes problèmes avec le Paris Levallois et trouvé un terrain d’entente. Chacun a fait un pas vers l’autre et j’en suis content car après dix ans dans le club, ça m’aurait embêté de partir en mauvais termes. Ensuite, on remet de l’ordre dans ses idées, dans ses dossiers. J’ai bougé un petit peu. J’ai pris quelques jours de repos. Je suis allé à Pau voir l’équipe de France, comme j’étais en vacances dans le Sud-Ouest.

Un petit coup de blues quand ça s’est arrêté ?

Tu t’es affalé devant la télé ?

Non, non. Je crois que j’ai les

SALUT ! ÇA VA ?

Herv

é Be

lleng

er /

imag

esta

dium

reins solides. Après, on est humain donc forcément, tu passes par la phase de déception, où tu accuses le coup, où tu n’as pas envie de faire grand-chose. Et puis tu es un peu en colère. Ensuite, tu reprends courage, tu te remotives. Paris Levallois, ça n’a pas été deux ou trois ans, ça a été dix ans, donc c’est une histoire qui s’est arrêtée brutalement, c’est clair. J’ai été joueur, directeur technique, assistant coach puis coach dans ce club…

Tu as suivi les résultats du PL attentivement,

par la suite, avec un peu d’amertume ?

J’ai plutôt essayé de m’éloigner de tout ça. Je suis allé voir des matches, mais pas de Paris. Je ne me suis pas attaché

à suivre leurs résultats de très près. Il fallait tourner la page. Mais on se

remet en question. On réfl échit sur ce qui s’est passé. Moi,

j’aurais aimé avoir le temps de changer un ou deux

joueurs, mais je n’ai pas eu l’occasion, car j’ai été viré en même temps que deux autres joueurs.

Alors tu te demandes ce

qui se serait passé si j’avais pu faire ce que je voulais. Mais on ne

le saura jamais. Tu te rends compte qu’un entraîneur ne maîtrise pas

tout. La blessure de David Noel, le fait qu’un mec comme Bracey

Wright simule une blessure. Tu ne peux pas

maîtriser le fait

qu’il n’était pas content parce qu’à Ikea il n’a pas pu acheter ce qu’il voulait, que sa femme n’a pas eu ce qu’elle voulait, que son appartement lui paraissait trop petit, qu’il n’aimait pas sa voiture. Wright, il a pris l’équipe en otage. Mais tout ça, le fait qu’il a simulé sa blessure, on ne l’a su qu’après. Tu ne maîtrise pas mais, au fi nal, c’est toi qui assume. Ceci dit, c’est comme ça, cela fait partie du métier d’entraîneur, il faut le savoir.

Tu t’es mis sur le marché après Paris ?

Oui. J’ai arrêté au PL en janvier donc j’étais sur le marché de la fi n de saison. J’ai été en contacts assez proches avec Limoges. D’après ce que j’ai compris, à la fi n ça s’est joué entre Frédéric Sarre et moi. Ça m’a permis de construire un projet pour Limoges car, quand tu passes un entretien, il faut le préparer, donc ça m’a occupé. Je me suis attelé à quelque chose que je ne connaissais pas, à savoir un entretien d’embauche. C’était intéressant. Après, Fred Sarre a été choisi, c’est un bon coach. C’est la vie ! Après, sur le marché… En France, je n’ai pas vraiment eu d’autres touches. J’ai

testé un peu le marché étranger mais ça n’a pas été très ouvert. Les entraîneurs français ont du mal

à s’exporter. J’ai eu quelques petites approches mais rien de bien concret. Enfi n, si, j’ai eu une proposition concrète, pour être assistant dans un grand club européen. Ça s’est pas fait, ça se fera peut-être un jour, on verra. Je vais aller voir mes collègues travailler, je vais aller voir comment ça se passe à l’étranger. En septembre, je vais certainement aller voir des préparations en Italie. Transformer

ce temps d’attente forcé en quelque chose de positif.

Le fait d’avoir passé dix ans au

Paris Levallois, le fait d’être le

« coach d’un club », est-ce que

ça peut jouer contre toi, dans

la tête des autres présidents ?

Moi, c’est plutôt l’inverse que j’entends à mon sujet. On dit que si j’ai réussi à Paris, je peux réussir

n’importe où ailleurs, vu le contexte parisien diffi cile. Mais s’il ne s’était pas agi du PL, oui, ça aurait pu jouer. ■

Propos recueillis par Fabien FRICONNET

« J’AI LES REINS SOLIDES »

JEAN-MARC DUPRAZCOACH « SUR LE MARCHÉ »

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