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CECI N’EST PAS UNE IMPOSTURE Créé à Caracas et La Havane du 30 octobre au 17 novembre 2016

Là où sont les gens, là où ils ne nous attendent pas, où leur focale n’est pas réglée sur quelque convention théâtrale, dans l’intimité de l’espace public, nous portons les questions qui nous pressent, nous mobilisent. Ici le théâtre ne se projette pas, il dépose son miroir déformant sur votre chemin, qui tord le réel, et lorsqu’on finit par en deviner le teint, c’est le monde qui parait changé.

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Spectacle « Les esprits se forgent et se renforcent lorsqu'ils se frottent les uns aux autres » Rose Balestrino Ceci n’est pas une imposture crée une réalité augmentée, d’où emerge un débat public inattendu, généreux et transformateur. À travers une situation initiale tant crédible qu’incroyable, attirante et provocatrice, de simples citoyens se convertissent, sans le savoir, en spectateurs et acteurs d’un théâtre subversif. C’est une situation de vie presque sur-réaliste qui les implique en tant qu’humains, ne leur laissant pratiquement d’autre option que de prendre la parole et défendre leurs convictions. Souvent, témoins passants, nous aimerions intervenir, nous sommes révoltés ou exaltés, sans oser nous exprimer, nous positionner. Ce spectacle-qui-ne-dit-son-nom-qu’en-sa-toute-fin, offre les conditions d’une agora festive et utopique. C'est avec les outils du théâtre populaire que le débat va passer la frontière d'une simple confrontation d'idées. Sans la poésie que suscite l'acte artistique, les échanges resteraient exposition de points de vues, ou joute verbale, accords et désaccords. Ici il est question d'embarquer le spectateur dans une expérience sensible, qui ne peut se passer du rire, de la musique, du chant, de la danse, et de personnages hauts en couleurs. La subtilité consiste à exploiter toutes nos cartouches artistiques, toute notre fantaisie, sans dévoiler la situation théâtrale. Accroché par la situation et provoqué par les complices, le public s’engage dans une situation faussement réelle, débat avec les personnages et les autres spectateurs, apprend et enseigne. Une fois l’imposture révélée, il peut prendre la mesure de sa légitimité à saisir la parole dans l’espace public. C’est un processus de partage, de connaissance et de transformation où il s'agit de créer du ludique, de la drôlerie, une sensation d'absurdité de la situation, et où la légèreté et l'émotion sont permises sur des sujets pourtant plein d'intensité.

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L’imposture « Rien de plus futile, de plus faux, de plus vain, rien de plus nécessaire que le théâtre » Louis Jouvet La situation initiale varie, et s’adapte à son environnement : une population, un espace public, les problématiques d’un pays, d’un territoire ou d’un événement. Elle est singulière, pour retenir l’attention : Un tournage de film sur une place passante, un casting ouvert au public, un conflit entre deux groupes de musiciens dans un parc, etc. Ou elle implique directement une population par intérêt : Une réunion de quartier pour choisir un nouvel équipement, une offre commerciale, la remise d’un prix international lors d’un festival… Les acteurs et complices marchent sur le fil d’une situation parfaitement réaliste mais totalement folle. Profitant de l’espace d’un imprévu, les complices dans le public interviennent, provoquant le débat sur la thématique liée à la situation initiale. Débat que nous ne cherchons pas à circonscrire mais à approfondir par des improvisations préparées tant sur le sens que sur la forme, et toujours en nous appuyant sur nos disciplines artistiques. Un chant, une danse ou un rap semblent naitre de l’inspiration de prétendus simples spectateurs. Un quidam, l’air de rien, vous assène une parabole philosophique désarçonnante… Au paroxysme de la situation, lorsque semblent défaillir les organisateurs d’une situation initiale bien chamboulée, tous les acteurs et complices, à l’unisson, font soudainement entendre un chant qu’eux seuls connaissent. Dans le public, les visages passent de la stupéfaction à la joie, découvrant que leur voisin est en fait comédien, se découvrant eux-mêmes acteurs de la situation vécue, acteurs de la vie collective. La distanciation soudaine crée paradoxalement une complicité immédiate entre les spectateurs et les artistes, avant qu’ils ne partagent le refrain chanté en question/réponse « Ceci n’est pas une imposture, mais qu’est-ce ? », et les spectateurs de répondre chacun par un mot de son choix…

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Exemples de mises en situation Présentées lors de la création ou à venir lors des prochaines représentations Le chasseur de talents. Une diplomate et un responsable culturel étrangers présentent un casting destiné à découvrir un talent local. Le lauréat devra représenter la culture de son pays dans un grand spectacle en tournée mondiale. Les candidats sont des complices (et parfois des participants spontanés) qui présentent des performances de toutes disciplines, d’une durée de 2 minutes. Après chaque candidat, le duo d’étrangers commente, interroge l’artiste et demande l’avis du public : cet artiste peut-il représenter la culture nationale ? Pourquoi ? De ce point de départ, acteurs et complices aiguillonnent le débat sur le thème de la relation entre art traditionnel, culture populaire et excellence artistique, entre identité, culture et art. Silence on tourne. Un tournage de film sur une place passante attire l’attention des spectateurs. Un comédien prétendument célèbre est reconnu par des complices qui multiplient selfies et autographes, accentuant l’intérêt du public (qui croit même le reconnaître !). Notre couple diplomatique est ici commanditaire du film. Un différend nait entre le réalisateur et l’acteur qui dévie du texte initial. De là s’ouvre un débat avec le public, qui alternera avec des scènes de tournage jusqu’à la révélation. La thématique porte ici sur l’évolution d’une culture, sur les enjeux de sa transformation à travers les temps et les échanges, et ses défenses face aux impérialismes. La remise de prix. Lors d’un festival, la fédération Union Street Performers de Chicago doit élire le spectacle qui recevra le prix Tolerance(s). Le dernier jour du festival, la responsable Sofia Boidova doit remettre le prix international à l’une des nombreuses Cies présentes. Lors de la cérémonie, l’artiste Manuela Crisis développera une performance artistique in vivo afin d’attirer également les spectateurs du festival. Les débats provoqués par la suffisance de Sofia Boidova tendent vers les questions de la fonction de l’art, à qui s’adressent nos spectacles, quelle est leur utilité, quel est le rôle des artistes dans la société ? L’offre aux enfants. Des représentants d’une fondation offrent à un quartier défavorisé (ou pas) un nouvel édifice dédié aux enfants. À l’occasion d’un repérage sur les lieux, ils organisent une réunion publique pour connaître les nécessités locales et les propositions des habitants. Des complices proposent des modes d’apprentissages révolutionnaires, des enfants complices prennent eux aussi la parole, des contradicteurs rappellent l’importance des connaissances de base… Ce débat est l’occasion de présenter des modes d’apprentissages alternatifs, et d’évoquer les questions de genre ou encore les violences éducatives ordinaires.

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Les personnages

Les principaux personnages, ceux qui ont en charge l’exposition de la mise en situation, se créent et s’adaptent selon les scènes choisies ou créées spécialement pour un événement. Souvent, leurs rôles d’officiels leur confèrent une certaine autorité. Le respect qu’ils imposent permet à leurs provocations les plus osées d’être acceptées par les spectateurs. Le ton des échanges en reste le plus souvent modéré, malgré la virulence des oppositions. Quelques personnages en exemple : Chantale de Vetencourt, diplomate française, ancienne chanteuse lyrique (présente le Chasseur de talents à l’étranger) Thierry Lexpat, claveciniste, représentant de l’Agence Française pour le développement artistique (commanditaire du film dans Silence on tourne) La Ministre de la Culture Française (Fait un discours en levée de rideau d’un spectacle à l’étranger) Sofia Boidova, Bulgare exilée aux USA, représentante de la fondation Union Street Performers de Chicago (remet le prix Tolerance(s)) Manuela Crisis, artiste contemporaine de performances mêlant installations plastiques, danse et poésie (présente une installation in vivo dans la remise du prix Tolerance(s))

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Le débat originel (¡Esto no es teatro! en Amérique Latine) « Cette nouvelle humanité qui est en train de naitre doit être une humanité de débat, cela est très fatigant mais très passionnant, c’est la source de la vie » Boris Cyrulnik Octobre 2016, Caracas, cinq mois après notre précédente résidence de création au Venezuela. La crise économique a empiré au point que les corps ont maigri. Nous venons faire du théâtre. Ce spectacle est né d’un débat au sein de notre collectif artistique franco-vénézuélien, constitué d’acteurs et d’actrices, d’étudiant-e-s en arts, en sociologie, en politique, de poètes et danseurs, de musiciens et de rappeurs. Comment faire du théâtre au beau milieu d’une guerre ? Les champs qu’ouvre cette question restent valides dans chaque pays, et en chaque instant. À quoi sert le théâtre ? À qui doit-il s’adresser ? À quelles fins et avec quels moyens ? De ce débat en naissent d’autres, le rapport de l’artistique au politique, du divertissement au sens, de la culture à l’identité… Puisque nous sommes ici pour faire du théâtre, le débat devient jeu, puis à nouveau débat, éclairé par les auteurs et les références que nous produisons chaque jour. Comme nous répétons en extérieur, nous apprenons à mêler les passants à nos débats, à nos répétitions invisibles… Et les thématiques s’ouvrent, les chemins du changement social, révolution ou éducation, les modes d’apprentissage, la relation adulte/enfant, femme/homme… Une méthodologie nait : débattre et étayer nos arguments, inclure les passants, les soutenir ou les contredire pour développer leur discours, enseigner et apprendre, amener nos disciplines artistiques en toute invisibilité, développer une écoute active, hypersensible, de ce qui se déroule en direct, saisir les opportunités dans un scénario où rien est écrit, mais tout est prévu. Faire du théâtre un bonheur qui nous aide à nous comprendre, à comprendre notre temps, à le transformer.

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CARACAS, octobre 2016

• Au Venezuela, le spectacle a été créé en 5 actes, présentés dans 5 lieux de la ville lors de 5 représentations sur toute une semaine, dans le cadre de notre résidence avec le Teatro Teresa Carreño, la Ville de Caracas (Fundarte) et le Ministère de la Culture vénézuélien (Centro Nacional de Teatro).

• Un groupe de 20 complices, acteurs, danseurs, musiciens et étudiants de l’université des arts UNEARTE, ont constitué l’équipe de création qui a élaboré, développé et présenté les 5 mises en situation. Les deux personnages “principaux” représentaient des diplomates français venant apporter au peuple Vénézuélien leur soutien financier tout autant que leur supériorité arrogante, et l’excellence artistique hexagonale dont ils se prétendaient dépositaires. Les thématiques se sont adaptées aux préoccupations vénézuéliennes, crise économique, crise politique, problèmes d’alimentation, identité et culture vénézuélienne, mais ont aussi répondu aux axes de recherche de la Cie : éducation et modes d’apprentissages, violences éducatives ordinaires, relation femme/homme, impérialisme culturel, rapport à l’étrange étrangers…

CUBA, novembre 2016

• Notre première résidence à Cuba, du 7 au 20 novembre 2016, à l’invitation de la Cie Maniobras Teatro et du Centre Culturel Cobija, a été l’occasion de constituer un groupe de 12 complices, act-trice-eur-s, danseu-se-rs et chanteu-se-rs, et de re-créer avec eux Le chasseur de talents, l’une des 5 mises en situations créée à Caracas.

• L’équipe constituée s’est emparée du scénario du Chasseur de talents, en adaptant les présentations artistiques aux talents de l’équipe, et les débats à la réalité cubaine et aux enjeux ayant émergé en répétitions : la relation entre Cubains et touristes, l’identité et la culture cubaine, le rapport entre art populaire et “haute culture”.

• La représentation suivant d’à peine quelques jours de répétition / écriture de plateau, a validé le concept et la méthodologie du spectacle, en reproduisant la création vénézuélienne, adaptée à un contexte différent.

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THEATRE MUSICAL POPULAIRE

Dans l’esprit d’une prise de parole poétique et citoyenne, nos spectacles s’adressent à toutes et à tous. En jouant dans les théâtres, sur les places, dans les écoles, vers les artistes amateurs, en croisant les disciplines, nous avons créé une dynamique de mixité dans notre public. Les spectateurs non habitués, les familles, les ados, les férus de théâtre, les amoureux de musique constituent l’assemblée bigarrée que l’on retrouve à chacune de nos prestations… Des acteurs qui chantent, de la musique jouée en direct, du rythme, de l’invention, de l’humour et de l’émotion dans l’esprit d’un Théâtre Populaire. C’est le cocktail que nous mettons au service d’un propos fort. Qui répond au besoin de prendre la parole, de dire le monde qui nous entoure, ses absurdités, son injustice, ses résistances. Nos précédents spectacles racontaient les migrations économiques Sud-Nord (Kabaravan), la Résistance et l’insoumission (Amour, Mensonge et obus de 75 ; la Commémoration du 11 novembre 1943 à Oyonnax), la collectivisation des moyens de production (Paroles de Petit Brun), la Commune de Paris (Utopie)… Parmi eux, dont plusieurs sont en tournée actuellement, on peut distinguer ceux réalisés par la troupe professionnelle, Et ceux réalisés pour et par des artistes amateurs de tous poils. Quels que soient les artistes et le public, la constante de notre travail est de questionner la tragédie humaine avec un regard où brillent tout notre humour et toute notre folie…

Guillaume Paul

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GUILLAUME PAUL Metteur en scène Comédien – musicien Directeur Artistique du Vox International Théâtre Facebook pro Facebook perso

Né en 1973, je me suis formé par la pratique. Après une jeunesse autour des arts du cirque, de la musique, du théâtre de rue… J’ai commencé ma vie professionnelle comme comédien et musicien. Depuis, le théâtre, le chant et la musique constituent l’essentiel de mon travail de création. J’ai fondé la Cie Vox International Théâtre en 1998, avec laquelle je développe ce que j’appelle mon « théâtre musical populaire » en rue ou en salle. “Kabaravan”, “U-topie”, “Amour, mensonge et obus de 75”, “La reine des pommes”, sont parmi les pièces que j’ai le plus tournées, en rue et en salle. Auteur de théâtre et de chanson, ma vie artistique a été ponctuée par des tours de chant (le groupe « Yaka », le « Guillaume Mégalo Paul tour »). Je crée également des spectacles pour artistes amateurs (ou amateurs et pros), dans lesquels se mêlent les disciplines artistiques, les âges, les cultures… “Ode à la Résistance”, “Résister c’est créer”, “Parole de petit Brun !”, sont des spectacles réalisés avec toute la population d’un territoire, et se basent sur l’Histoire de ces territoires et de leurs habitants. L’écriture de mes spectacles se compose de plus en plus sur le plateau, en équipe, avec les influences et les propositions de tous les artistes et techniciens de la troupe. Le travail avec les amateurs s’articule aussi autour d’une écriture partagée et basée sur les témoignages des participants. Chaque création est le fruit de la créativité de chacun de ses acteurs. Depuis 2014 et jusqu’à aujourd’hui, je travaille à un projet double : création pro avec mon équipe et création partagée avec des artistes Vénézuéliens. Ce projet international a vu naitre une création participative franco-vénézuélienne jouée dans le théâtre Teresa Carreño, avec 120 participants de tous âges et tous horizons entrant dans la « Transe Continental », puis un nouveau projet récent et prometteur « Esto no es teatro ! » créé au Venezuela et tourné à Caracas et à la Havane (Cuba) sur les bases du théâtre invisible dans l’espace public pour développer le débat entre les individus et les peuples.

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L’EQUIPE DE CREATION : Guillaume Paul :

Lisa Lehoux :

Camille Pasquier :