CECI ESTUNE JEUNE ARTISTE - Galerie DYS

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© S.A. IPM 2010. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. CECI EST UNE PORTRAIT D’ANNABELLE GUETATRA PAR JOHANNA DE TESSIÈRES JEUNE ARTISTE PP.2-3 Expo en vue Vie de château Visite de l’ancienne abbaye cistercienne de Marche-les- Dames. PP.14-15 Mise en parallèle des pratiques livresques de trois peintres. P.5 Brussels Art Auctions fait son nid. Décryptage d’une vente. PP.12-13 Le marché Supplément à La Libre Belgique - N°77 - Semaine du 29 octobre au 4 novembre 2010

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© S.A. IPM 2010. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

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Expo en vue Vie de châteauVisite de l’ancienne abbayecistercienne de Marche-les-Dames. PP.14-15

Mise en parallèle despratiques livresques detrois peintres. P.5

Brussels Art Auctionsfait son nid. Décryptaged’une vente. PP.12-13

Le marché

Supplément à La Libre Belgique - N°77 - Semainedu 29 octobre au 4 novembre 2010

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2 L'actu Jeune artiste SEMAINE DU 29 OCTOBRE AU 4 NOVEMBRE 2010 ARTS LIBRE 3L'actuJeune artisteSEMAINE DU 29 OCTOBRE AU 4 NOVEMBRE 2010 ARTS LIBRE

l Portrait / Jeune artiste 1/10

Annabelle Guetatraet ses dessins énigm atiques

h Portrait d’Annabelle Guetatra, lapremière des dix jeunes artistes ArtsLibre 2010­2011.

NOUS VOUS AVONS PARLÉ DE CETTE ARTISTE Àpeine sortie des études et déjà passionnante. N’a­t­elle pas engrangé trois prix d’affilée : Prix de laVocation, Prix Rousseau à Ixelles, Prix de la Com­munauté française catégorie peinture et dessin?Pas mal pour une jeunette de 25 ans, nature etsouriante, née à Colombes en 1985, d’origine es­pagnole, débarquée chez nous sur un coup decœur pour La Cambre, après quatre années deBeaux­Arts à Aix­en­Provence, où elle travaillasurtout la photographie et les installations.

A Bruxelles, elle conclut son diplôme dans l’ate­lier de dessin de Denis Derudder et de CatherineWarmoes. Le tout suivi d’une agrégation en 2009et de deux premières expos à la Galerie d’Ys et àl’Iselp. Une chambre de 10 m2 à Saint­Gilles et unatelier chez son père à Jauche, Annabelle Guetatraa beau collectionner les médailles, elle se loge etbosse comme elle peut. Cheveux et yeux noirs quipétillent, elle a d’autres chats à fouetter : “Voir, dé­couvrir, j’ai besoin de cela !”

Parfois rehaussés de peinture, ses dessins n’ontpas tardé à trouver acquéreurs et c’est bon pour lemoral : “Je termine un film d’animation entre 15 et24 images seconde, ce qui nécessite beaucoup de des­sins. Je le réalise avec ma grand­mère, qui est dan­seuse. Sa chaise de travail est devenue mon outil decréation ! C’est un ouvrage sur le corps, le geste.”Comment parler de ses feuillets emplis de non­dits ? “Des images me viennent, que je note, qu’in­fluencent mes lectures, l’histoire de l’art que jesillonne. Je m’en nourris et j’essaye de me l’appro­prier, que cela devienne une histoire en évolution.”Dans son ouvrage, on sent comme des angoisses,des regrets… “Oui, sans doute, maismême si je pensequemon histoire personnelle influe sur ce que je fais,je dessine sans savoir si c’estma réalité. Mon vécu estdedans, sans mise à nu.” Ses grands dessins réuniscomme dans un livre avec des transparences ontune histoire : “Le hasard ! Je cherchais un papier surlequel travailler et, vu l’exiguïté de ma chambre, jeles superposais et j’ai vu des transparences agir, jeme suis amusée dans ce sens.”

Qu’aime­t­elle en art ? “Je suis admirative debeaucoup de choses. Du travail de Pierre Alechinskyet j’ai un gros livre de lui sous mon lit. Il y a une es­pèce d’innocence dans ses traits, de la spontanéitédes dessins d’enfants avant sept ans. Chez lui, unsymbole représente une histoire. J’aime beaucoup. Ily a Basquiat, que je vais voir à Paris. Kiki Smith aussiet je suis une fan de la bd underground, j’ai une petitecollection de micro éditions. Surtout, je dessine énor­mément. C’est en travaillant que les choses vousviennent !” “Et je bouge beaucoup. Bientôt, je partiraien Inde, et puis au Mexique. Chaque été, pour mepayer ces voyages, je fais des petits boulots en Breta­gne. Le voyage est très, très important pour moi.Pour voir autre chose. Je ne veux pas m’enfermerdans l’égocentrisme, je veux voir ce qui se passe dansle monde.” Un grand­père breton et photographe,Guy Le Querrec, un père musicien originaire de laMancha, une mère bretonne et bibliothécaire,Guetatra a du sang vibrant dans les veines.Roger Pierre Turine

Commentaire

En avantla création !

Par Camille Perotti

Dans les toutes premières pagesd’Arts Libre, votre supplément heb­domadaire sur l’art contemporain etle marché de l’art – commenté etanalysé par Philippe Farcy –, vousdécouvrez le portrait de la premièrejeune artiste Arts Libre pour la saison2010­2011. Comme l’année passée,qui s’était conclue par la remise duprix Arts Libre au sculpteur JulienDubuisson et l’envolée de ManonBara, Vincen Beeckman, SébastienDelire, François Goffin, Nazaré Mar­daga, Thomas Mazzarella, IsabellePateer, Marie Rosen et Marie Zola­mian, notre équipe de critiques d’artcontemporain au nez fin – Jean­MarcBodson spécialement pour la photo­graphie, Roger Pierre Turine etClaude Lorent pour toutes autresformes d’expression – va s’attacher àchercher, enquêter, fureter, ouvrirgrand ses yeux pour dénicher entoute subjectivité dix jeunes artistesdont elle vous livrera les portraitstout au long de l’année.Qu’est­ce qu’un jeune artiste ? Àmoins de trente­cinq ans, il sortd’une école d’art ou crée en autodi­dacte, il a peu ou pas exposé, et adécidé de consacrer sa vie à la créa­tion en s’engageant pleinement touten travaillant avec rigueur. Si nousnous intéressons à ces jeunes créa­teurs, ce n’est pas seulement poursaluer leur engagement audacieux etcourageux dans un “métier” que l’onpeine à qualifier “d’avenir”, maisparce que leur travail artistiquequ’ils affinent chaque jour le mérite.Parce qu’en observant les évolutionsde la société avec acuité et en lesdécryptant, ils apportent un regardnovateur et défendent un idéal.C’est en cela qu’ils sont de véritablesacteurs fondamentaux et incontour­nables de la société.Création, innovation, engagementsont leurs maîtres mots.A La Libre Belgique, nous souhaitonspartager nos fabuleuses découvertes,encourager ces jeunes talents enquête d’absolu et donner une place àceux qui, à défaut de lignes sur leursCV et parce que l’art ne se quantifiepas, manquent de visibilité sur laplace publique. Ce coup de poucenécessaire met dans la lumière dejeunes artistes extraordinaires,comme autant de perles sur le filde l’art.

JOHA

NNADE

TESSIÈRE

S

COUR

TESY

GALERIED’YS

De haut en bas, Annabelle Guetatra, sans titre, dessin,23x26cm, crayon, gouache, encre sur papier, 2009.Sans titre, dessin, 28x21cm, crayon, gouache,encre surpapier, collection privée, 2009 et sans titre, dessin,28x21cm, crayon, gouache, encre sur papier, collectionprivée, 2008.

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© S.A. IPM 2010. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

3L'actuJeune artisteSEMAINE DU 29 OCTOBRE AU 4 NOVEMBRE 2010 ARTS LIBRE

FAUS

TOUR

RU

Annabelle Guetatraet ses dessins énigm atiques

h Portrait d’Annabelle Guetatra, lapremière des dix jeunes artistes ArtsLibre 2010­2011.

NOUS VOUS AVONS PARLÉ DE CETTE ARTISTE Àpeine sortie des études et déjà passionnante. N’a­t­elle pas engrangé trois prix d’affilée : Prix de laVocation, Prix Rousseau à Ixelles, Prix de la Com­munauté française catégorie peinture et dessin?Pas mal pour une jeunette de 25 ans, nature etsouriante, née à Colombes en 1985, d’origine es­pagnole, débarquée chez nous sur un coup decœur pour La Cambre, après quatre années deBeaux­Arts à Aix­en­Provence, où elle travaillasurtout la photographie et les installations.

A Bruxelles, elle conclut son diplôme dans l’ate­lier de dessin de Denis Derudder et de CatherineWarmoes. Le tout suivi d’une agrégation en 2009et de deux premières expos à la Galerie d’Ys et àl’Iselp. Une chambre de 10 m2 à Saint­Gilles et unatelier chez son père à Jauche, Annabelle Guetatraa beau collectionner les médailles, elle se loge etbosse comme elle peut. Cheveux et yeux noirs quipétillent, elle a d’autres chats à fouetter : “Voir, dé­couvrir, j’ai besoin de cela !”

Parfois rehaussés de peinture, ses dessins n’ontpas tardé à trouver acquéreurs et c’est bon pour lemoral : “Je termine un film d’animation entre 15 et24 images seconde, ce qui nécessite beaucoup de des­sins. Je le réalise avec ma grand­mère, qui est dan­seuse. Sa chaise de travail est devenue mon outil decréation ! C’est un ouvrage sur le corps, le geste.”Comment parler de ses feuillets emplis de non­dits ? “Des images me viennent, que je note, qu’in­fluencent mes lectures, l’histoire de l’art que jesillonne. Je m’en nourris et j’essaye de me l’appro­prier, que cela devienne une histoire en évolution.”Dans son ouvrage, on sent comme des angoisses,des regrets… “Oui, sans doute, maismême si je pensequemon histoire personnelle influe sur ce que je fais,je dessine sans savoir si c’estma réalité. Mon vécu estdedans, sans mise à nu.” Ses grands dessins réuniscomme dans un livre avec des transparences ontune histoire : “Le hasard ! Je cherchais un papier surlequel travailler et, vu l’exiguïté de ma chambre, jeles superposais et j’ai vu des transparences agir, jeme suis amusée dans ce sens.”

Qu’aime­t­elle en art ? “Je suis admirative debeaucoup de choses. Du travail de Pierre Alechinskyet j’ai un gros livre de lui sous mon lit. Il y a une es­pèce d’innocence dans ses traits, de la spontanéitédes dessins d’enfants avant sept ans. Chez lui, unsymbole représente une histoire. J’aime beaucoup. Ily a Basquiat, que je vais voir à Paris. Kiki Smith aussiet je suis une fan de la bd underground, j’ai une petitecollection de micro éditions. Surtout, je dessine énor­mément. C’est en travaillant que les choses vousviennent !” “Et je bouge beaucoup. Bientôt, je partiraien Inde, et puis au Mexique. Chaque été, pour mepayer ces voyages, je fais des petits boulots en Breta­gne. Le voyage est très, très important pour moi.Pour voir autre chose. Je ne veux pas m’enfermerdans l’égocentrisme, je veux voir ce qui se passe dansle monde.” Un grand­père breton et photographe,Guy Le Querrec, un père musicien originaire de laMancha, une mère bretonne et bibliothécaire,Guetatra a du sang vibrant dans les veines.Roger Pierre TurineJO

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GALERIED’YS

De haut en bas, Annabelle Guetatra, sans titre, dessin,23x26cm, crayon, gouache, encre sur papier, 2009.Sans titre, dessin, 28x21cm, crayon, gouache,encre surpapier, collection privée, 2009 et sans titre, dessin,28x21cm, crayon, gouache, encre sur papier, collectionprivée, 2008.