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LE VIEILLISSEMENT Juin 2013 - Décembre 2014 L’affaire de tous et de chacun CéDez à la réflexion avec le Conseil de Développement NOS PERSPECTIVES

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Remerciements

Les membres du comité de pilotageMarcel CARTEAU ; Elise DEMAY ; France Armelle DUNAY DOUSSET ; Denis GENG ; Céline GIRARD ; Pierre-François GUILLEMET ; Laurent HÉLÉ ; René HUCHON ; Jean-Yves LE DOUARIN ; Réjane LE GOFF ; Nicole LE TEXIER ; Bruno NAGARD ; Pierre PAVEC ; Valérie SMILEVITCH ; Philippe STEFF ; Véronique TARDRES ; Jean-Marie ZELLER.

Les intervenants des colloquesYvette ANNEE ; Annie BECKER ; Anne CAMUS ; Jean-Michel CAUDRON ; Justine CHANCERELLE ; Elise DEMAY ; France Armelle DUNAY DOUSSET ; M. GUISNEL ; René HUCHON ; Hervé JANNEAU ; Pierre JOSSET ; Patrice LE PENHUIZIC ; Thierry MORINEAU ; Laurent MUGUET ; Virginie SIVAULT ; Véronique TARDRES ; Pierre TRAINEAU.

Les participants au filmColette BOSCO ; Mélinda DREILLANT ; Guillaume LAMBERT ; Antoinette LE QUIN-TREC.

Les personnes auditionnéesAudrey BAZIN ; Marie GUERIN ; Brigitte et Laurent MUGUET ; Yann LE DORÉ ; Cécile ROSENFELDER.

RédactriceGaëlle ROCHE, Animatrice du Conseil de développement.

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sommaire

Présentation du territoire . . . . . . . . . . p. 3

La charte de développement . . . . . . p. 4

Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 5

Résultats de la réflexion . . . . . . . p. 7 - 16Relevé des remarques Colloque de décembre 2014 . . . . . . . . . . . . p. 8 La domotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10 Les nouvelles formes de cohabitation . . . p. 13

Regards croisés . . . . . . . . . . . . . . . p. 18 - 23

Les auditions Cécile ROSENFELDER . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18 Audrey BAZIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 20 Le groupe « Le Fil du Bono » . . . . . . . . . . p. 22

Crédits photos couverture : Fotolia.com © Sandor Kacso - IStock.com © Stevecoleimages

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P r é s e n t a t i o n d u te r r i t o i r eLe Pays de Vannes regroupe 60 communes et plus de 210 000 habitants répartis entre cinq intercommunalités : Vannes Agglo et les Communautés de Communes Arc Sud Bretagne, du Loch, du Pays de Questembert, et de la Presqu’Île de Rhuys.

Après avoir en 2012 actualisé la Charte du Pays de Vannes, le Conseil de dévelop-pement a mené une réflexion sur la thématique du vieillissement de la population sur le territoire.

Il faut savoir en effet que le Pays de Vannes, fort de ses 215 000 habitants, compte actuellement 52 500 personnes âgées de plus de 60 ans, soit 26 % de la popu-lation et qu’en 2040, cette proportion passera à 38 %. La question se pose alors de savoir comment accompagner le vieillissement annoncé de la population sur notre territoire.

Certaines questions sont abordées dans la Charte du Pays de Vannes qui définit les grands enjeux à venir du territoire, cependant les réponses dépendent beau-coup des institutions. Le rôle du Conseil de développement est d’alerter les élus sur cette problématique et d’élaborer des propositions d’actions pertinentes. Ce document de synthèse vous présente entre autres :

le résultat des échanges au travers de deux fiches détaillées

un film retraçant la problématique

trois interviews de personnalités expertes

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La Charte du Pays de Vannes présente les enjeux et les trajectoires que le Pays de Vannes pourrait suivre à l’horizon 2025-2030. La multipolarisation, soit un équi-libre entre les différents pôles du Pays avec une croissance durable pour chacun d’entre eux, est la vision souhaitable pour les membres du Conseil de dévelop-pement ainsi que pour les élus du territoire. Il demande d’affirmer l’objectif et la volonté politique de ce développement plus équilibré spatialement, où chaque secteur contribue et bénéficie de l’attractivité du Pays de Vannes, dont la ville de Vannes reste le moteur, complétée par des pôles structurants bien identifiés. C’est cette vision qui sert à la définition des enjeux du territoire. Plusieurs enjeux se rapportent à la thématique de la prise en charge des personnes âgées.

Enjeu stratégique n°1 : Le pari de l’intelligence et de l’ouverture au monde

Miser sur des formations utiles aux populations et aux entreprises et sur le dévelop-pement de toutes les connexions (routières, ferroviaires, maritimes, numériques…).

CommunicationEnjeu stratégique n°2 : La carte de la compétitivité et de l’innovation des activités productives et touristiques

Soutenir l’activité et la compétitivité des entreprises tout en préservant et développant l’offre touristique, qui contribue à l’enrichissement du territoire au travers notamment des activités nautiques.

ÉconomieEnjeu stratégique n°3 : L’ambition de répondre aux enjeux de société pour un pays solidaire

Répondre aux besoins et aux attentes des habitants dans les domaines de l’emploi, de la jeunesse, de la culture, du sport et dans tous les services qui peuvent améliorer la vie quotidienne des populations.

SolidaritéEnjeu stratégique n°4 : La volonté de préserver et de valoriser les ressources du Pays pour un cadre de vie de qualité

En économisant les espaces et les ressources naturelles, préserver le cadre de vie pour continuer à faire du Pays de Vannes un territoire attractif dans lequel le développement restera équilibré.

Équilibre

Une minorité

de personnes

dépendantes

(- de 1/10)

1/4population

a 60 ans ou plus

2/5population

a 60 ans ou plus

(en 2040)

Ressources + élevées

mais écartstrès

importants

2 640places en

établissement

L a C h a r t e d e d é v e l o p p e m e n t du Pays de Vannes 2012-2020

Le vieillissement sur le territoire en quelques chiffres

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La réflexion a débuté par la mise en place d’un comité de pilotage ouvert aux membres du Conseil de développement et à des personnes expertes (Espace Autonomie Senior, Alzheimer France, Assap Clarpa…). Ceci a permis lors des réunions de définir avec précision la forme de l’action. Au vu de la diversité des thèmes identifiés, les membres du comité de pilotage ont décidé :

Dans un premier temps, d’établir un questionnaire en direction des élus du territoire (maires des 60 communes et présidents des intercommunalités) qui a permis de préciser les thèmes qui font l’objet de la réflexion

Dans un deuxième temps, de choisir trois thèmes jugés emblématiques au regard de la réponse des élus

Dans un troisième temps, de mettre en place l’action finale

mise en place du premier colloque

Le colloque « Vieillissement, accompagnement et territoire : comment se projeter dans notre avenir ? » avec la participation de Jean-Michel CAUDRON, consultant en ingénierie gérontologique s’est tenu le lundi 2 décembre 2013 à l’UBS et a réuni 85 participants.

Cette rencontre a permis de présenter :

le vieillissement annoncé de la population

la prise en charge des malades atteints de la maladie d’Alzheimer

les solutions d’accompagnement présentes et d’avenir

Les élus du territoire ont pu lors de la table ronde débattre avec la salle. Pour faire suite à ce colloque, le Comité de pilotage a défini deux axes de travail :

La domotique : la mise en place de technologies performantes afin d’assurer la sécurité des personnes dépendantes

L’habitat : inventer de nouvelles formes de cohabitation.

mise en place du deuxième colloque

Un colloque complémentaire sur le « Bien vieillir chez soi », avec 64 personnes présentes, a traité des deux thèmes suivants fin 2014 :

Table-ronde n° 1 : La domotique : avenir sécurisé ? Freins et leviers

Table-ronde n° 2 : Sommes-nous prêts pour de nouvelles formes de cohabitation ?

Cette démarche permet au Conseil de développement de faire échoaux travaux menés sur l’actualisation de la Charte du Pays de Vannes etdu Contrat de Pays pour le financement de projets structurants par la Région.

m é t h o d o l o g i e

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Colloque de décembre 2014 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8

La domotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10

Les nouvelles formes de cohabitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13

Relevé des remarques

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R é s u l t a t s d e l a r é f l e x i o nRelevé des remarques

Colloque de décembre 2014

Problématique de la domotique La santé dépend pour 40 % de notre mode de vie, pour 30 % de notre environ-nement, pour 20 % de génétique et de 10 % des soins

On pense que la difficulté d’accès à des nouvelles formes de soins est liée à la technologie, cependant elle est surtout liée aux formes d’organisation et à la collaboration entre les acteurs

Les personnes âgées doivent être partenaires du projet de mise en place de domotique, sinon il y a des difficultés à l’adaptation

Le coût est un frein important, ensuite vient la difficulté de se familiariser avec des nouvelles technologies

Les entrepreneurs en domotique doivent proposer des solutions simples et innovantes et l’usager doit être au centre de leurs préoccupations

Pourquoi nous ne sommes pas prêts à partager nos actions et nos prises de décisions avec des automates ?

- Problème de perte de contrôle : c’est un système qui fait à la place de la personne, on devient passif

- Problème de la fiabilité des outils technologiques - Risque d’infantilisation - Augmentation de la « gamification » : nous sommes tous des joueurs

avec des outils très « smart » : risque de jeu qui fait perdre le lien avec la réalité

- Risque d’oubli : perte de certaines compétences - Manque de simulation cognitive - Perte de confiance vis-à-vis de ces systèmes,

si dérèglement de ces alarmes

Il faut anticiper dans la construction ou la rénovation des bâtiments et conce-voir la domotique dès le début

C’est à 70-75 ans qu’il faut réfléchir à la façon dont on veut être accompagné

Problématique des nouvelles formes de cohabitation La Loi d’adaptation de la société française au vieillissement, appliquée au 1er juillet 2015 indique qu’il faut :

- « Aller vers un modèle de résidence service à but social et non commercial » - « Encourager l’habitat regroupé par l’élaboration d’une charte de bonne

pratique intergénérationnelle »

Si on se projette à 30 ans, le nombre de personnes âgées dépendantes n’augmente que de 1,5 % par an. On peut donc réfléchir au fur à mesure pour trouver des solutions.

Le Pays de Vannes est un lieu d’expérimentation possible, mais il faut : - Éviter les manipulations sur des personnes fragilisées - Ne pas étouffer la spontanéité des initiatives citoyennes - Faire du Benchmarking : des visites de terrain d’expériences réussies

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Le bon périmètre de réflexion est supra communal

Il est important d’avoir le droit à l’expérimentation, très rigide en France

Besoin de beaucoup de professionnalisme (tierce personne qui fait le point et le lien entre les acteurs)

Une question doit toujours dominer : « Est-ce que je placerais ma maman ou mon papa dans ce genre d’établissement ? » c’est prendre en considération le bien-être de la personne

Création de lieux intergénérationnels (assistantes maternelles avec bébés, foyer pour jeunes, animation de groupes de personnes âgées, cuisine et jardin commun)

Le rôle du tiers est très important, il sert à apaiser les tensions, à faire le lien entre les personnes et les acteurs du vieillissement

En France, certaines initiatives peuvent être freinées par des réglementations trop strictes

Un habitat participatif intergénérationnel permet : - d’éviter l’isolement - de stimuler par des temps collectifs - de solidariser les personnes du collectif - d’encourager la bienveillance - de partager le savoir

Certains points de vigilance sont à prendre en compte dans la réalisation des habitats : - sécurité - accessibilité - équipements - différence de rythme de la personne âgée

La cohabitation entre un senior et un jeune peut poser questions : - le principal obstacle c’est une question de sécurité,

la situation peut paraître dangereuse, envahissante - il faut avoir confiance dans les autres - il faut faire des efforts, coopérer, croiser les services afin qu’une bonne cohabitation s’opère - l’intervention d’un intermédiaire permet d’aplanir les difficultés.

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on La domotique

Loin d’être un simple effet de mode ou un foisonnement de gadgets futile, la domotique peut se révéler très utile et redonner une véritable autonomie aux personnes âgées et /ou en situation de handicap. Elle est actuellement en plein essor avec pour seule limite son coût encore important mais qui devrait diminuer avec sa généralisation.

Qu’est-ce que la domotique ?La domotique est l’ensemble des techniques de l’électronique, de physique du bâtiment, d’automatisme, de l’informatique et des télécommunications utilisées dans les bâtiments, permettant de centraliser le contrôle des différents systèmes et sous-systèmes de la maison (chauffage, volets roulants, porte de garage, portail d’entrée, prises électriques, etc.).

La domotique vise à apporter des solutions techniques pour répondre aux besoins de confort (gestion d’énergie, optimisation de l’éclairage et du chauffage), de sécurité (alarme) et de communication (commandes à distance, signaux visuels ou sonores, etc.) que l’on peut retrouver dans les maisons, les hôtels, les lieux publics, etc.

Coût de l’installationLe coût de l’installation dépendra essentiellement du choix du support de transmission des informations (bus de commande, sur courant porteur ou sans fil) et du projet (neuf ou rénovation).

Dans une construction neuve, le filaire est généralement adopté (solutions Legrand ou Hager, par exemple). En effet, pour des projets dans le neuf, dans la majorité des cas, le chantier est pris en charge par l’électricien dont le métier est, traditionnellement, la mise en place d’un circuit filaire. Dans les projets de domotique réalisés dans une maison neuve d’une taille comprise entre 130 et 170 m2, en 2011, le coût de la domotique représentait entre 4 et 10 % du coût global de la construction (soit entre 8 000 e et 20 000 e pour une maison de 200 000 e).

La solution sans-fil (par exemple, TaHoma) est beaucoup moins onéreuse. Utilisée dans le neuf ou en rénovation, elle permet de s’affranchir des contraintes d’installation électrique. Cette solution est donc particulièrement économique dans les projets de rénovation, mais également en construction. En effet aucune installation complémentaire n’étant nécessaire, une économie importante sera faite si le projet domotique doit être complété ultérieurement.

Ces solutions sans-fil utilisent une box qui communique par ondes avec les équipements de la maison. L’absence de réseau filaire nécessite de rendre les équipements compatibles avec la radio. Le surcoût dû à la nécessité de choisir des équipements compatibles avec la technologie radio est d’environ 2 000 e, auxquels il faut ajouter l’achat de la box domotique (entre 180 e et 2 978 e).

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Capteurs de lumière et d’alarme

Kit d’alarme

Émetteur mural sans fil

Émetteur portatif sans fil

Moteur électrique avec radio intégré

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EXEMPLE D’UTILISATION

Le pilotage à distanceIl permet de faire face quasiment en temps réel à des situations particulières. Un des enfants de la maison a oublié ses clés. L’un des parents peut, depuis un smartphone, ouvrir le portail, déverrouiller la porte d’entrée et désactiver l’alarme. Une livraison est attendue dans la journée. Le propriétaire peut laisser le livreur accéder au garage afin que le colis y soit déposé, et communiquer avec lui.

La programmationL’usager peut programmer certaines fonctions de la maison domotisée grâce à une interface qui est reliée aux appareils connectés. Enclencher l’arrosage du jardin à une certaine heure de la journée. Maintenir une température donnée dans la maison. Ouvrir les volets à une heure donnée.

Les scenariiIl est généralement possible, par des réglages avancés, d’adapter le système à son propre rythme de vie en programmant des « scénarios ». En partant au travail, un simple clic sur un interrupteur installé dans l’entrée enclenche le scénario « départ au travail ». L’éclairage s’éteint, le garage s’ouvre, le chauffage se met en veille au bout de 15 minutes, les volets et le garage se ferment après 30 minutes. En quittant le travail pour rentrer chez soi, on actionne le scénario de retour à l’aide de son téléphone portable ou depuis l’ordinateur du bureau : les volets s’ouvrent et le chauffage passe en mode confort.

Quand on est fatigué, on agit sur la télécommande de la maison afin d’enclencher le scénario « relaxation », les lumières se tamisent, un fond sonore apaisant se propage dans la pièce.

Les systèmes avec capteursDans les systèmes les plus complets qui intègrent des capteurs, les scénarios peuvent également se mettre en œuvre automatiquement. Le vent se lève et souffle puissamment. Le store de terrasse se relève afin d’éviter que celui-ci soit arraché. En été, un détecteur d’ensoleillement informe le système domotique de baisser les stores vénitiens ou les brise-soleil orientables afin de maintenir la maison au frais. En hiver, ce même détecteur peut - a contrario - ouvrir les fermetures de la maison afin de faire entrer la chaleur naturelle et économiser ainsi de l’énergie.

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on La domotique et les personnes âgées

La domotique peut offrir des services divers pour soulager le quotidien des per-sonnes âgées.

La domotique de demain

Des robots d’assistance à la vie quotidienne ou à des malades ou handicapés sont à l’étude dans de nombreux laboratoires de recherche. Ces robots domestiques prennent parfois forme humaine et peuvent se déplacer en évitant tous les obstacles. Ces machines sont actuellement limitées par des exigences de sécurité.

Des chercheurs travaillent sur des systèmes logiciels et de capteurs de recon-naissance vocale, de sons et d’images, de visage, ainsi que sur des programmes permettant au robot d’acquérir les mêmes possibilités d’apprentissage que les humains.

À l’avenir, les robots pourraient être chargés des tâches suivantes : le ménage l’aide aux personnes handicapées et à certains malades l’envoi de mail, l’utilisation de messagerie instantanée la surveillance l’accueil de visiteurs

La domotique connaît des avancées fulgurantes. Un salon est même aujourd’hui consacré à ses applications concrètes. Entreprises comme particuliers se disent demandeurs d’outils pratiques et maniables pour faciliter leur quotidien et favoriser le maintien à domicile.

EXEMPLE D’APPLICATION

Les bracelets détecteurs de malaise ou de chute. Ils permettent d’identifier un problème et de déclencher automatiquement les alertes prévues, auprès des référents familiaux voire des médecins pour une prise en charge immédiate.

Les régulateurs automatiques. Ils permettent d’adapter la lumière aux horaires et aux saisons, évitant ainsi les chutes à des personnes âgées qui oublieraient d’éclairer au moment où le soleil se couche.

La nuit, un détecteur de fumée peut indiquer une anomalie dans l’habitation d’une personne âgée. La centrale domotique alerte un proche afin qu’il puisse prévenir les secours et les volets s’ouvrent afin de faciliter l’évacuation des personnes (dans certains pays, le système peut directement appeler les secours).

Le téléphone à une touche : ce téléphone permet grâce à une touche unique d’être mis en relation avec une opératrice qui transfère votre appel vers tout correspondant. En cas de problème, il suffit d’appuyer 5 secondes sur le bouton, pour être mis directement en contact avec le service d’urgence. En outre, le téléphone est mobile et permet donc de pouvoir l’utiliser à domicile ou en déplacement.

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on Les nouvelles formes de cohabitation

Les habitats partagés sur le Pays de vannes

Il y a sept domiciles partagés habités par des personnes âgées désorientées (Vannes, Arradon, Baden, Séné, Surzur, St-Armel, Plaudren) et 4 en projets sur le territoire du Pays de Vannes (Le Bono, St Avé, Arzon, Locqueltas).

La première expérience de domicile partagé date de 1992 sur Vannes, il fallait apporter une réponse adaptée à la demande des familles en matière de : sécurité, simplicité, accessibilité, réversibilité en mettant en place « une solution satisfaisante, non médicale ».

Il s’agit d’un habitat simple, par exemple 2 T5 jumelés, une solution adaptée à des petits budgets qui s’intègre dans les bourgs et est donc proche de la vie locale et des commerces. Les colocataires, choisis par le CCAS de la commune, sont des personnes de plus de 60 ans désorientées (maladie d’Alzheimer ou apparentée) ne pouvant plus vivre seules. Les chambres sont individuelles meublées par chaque résident, la salle de vie et la cuisine sont communes. C’est un lieu de vie familial et convivial dans lequel les familles tiennent une place importante.

Zoom sur une forme de cohabitation : la cohabitation intergénérationnelle : une nouvelle forme d’habitat pour personnes vieillissantesConcept en vogue, l’intergénérationnel séduit car il est porteur de valeurs de solidarité et d’échange. Le partage des espaces de vie entre plusieurs générations se développe, notamment la mise à disposition, par les personnes âgées vivant dans de grands logements, d’une partie de leur espace à un jeune, en contrepartie de services rendus ou d’une participation financière.

Définition Depuis une dizaine d’années en France, en raison de la crise du logement frappant notamment les jeunes, mais aussi des enjeux grandissants autour du maintien à domicile des personnes âgées, les cohabitations intergénérationnelles sont apparues comme une solution possible à ces deux problèmes. Les personnes âgées en mettant une pièce de leur domicile à disposition de jeunes ne trouvant pas de logement, se retrouvent en échange, sécurisées par la présence au quotidien du jeune, qui peut également leur rendre des services.

Ces formules de logement intergénérationnel peuvent prendre trois formes, qui n’impliquent pas les mêmes obligations ni le même coût pour les jeunes :

La mise à disposition gracieuse d’une partie de son logement par une personne âgée à un jeune en contrepartie de services rendus (exemple : assurer une présence la nuit, faire les courses etc.).

La mise à disposition d’une partie de son logement par une personne âgée à un jeune en contrepartie de services rendus et d’une participation financière aux charges.

La sous-location d’une partie de son domicile par une personne âgée à un jeune en contrepartie d’un loyer.

Exemple d’habitat partagé

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Il est très important de bien définir les conditions de la cohabitation au préalable. C’est pour cette raison que l’accompagnement d’une structure tierce est précieux. Son expertise permet d’éviter des écueils, de clarifier les attentes de chacun et de concevoir une « convention d’occupation » y correspondant au plus près.

Quels bénéfices pour les personnes âgées ?

Le dispositif de la cohabitation intergénérationnelle est très séduisant sur le papier. Il est valorisant, d’abord, pour les personnes âgées hébergeuses qui se sentent utiles en donnant un coup de pouce à des jeunes qui en ont besoin. Sécurisant et stimulant, ensuite, si elles se sentent isolées ou souffrent du manque de relations avec l’extérieur. Confortable, enfin, pour celles qui ont des revenus modestes et qui trouvent dans ce complément financier un moyen d’améliorer le quotidien.

Pourtant, peu de personnes âgées franchissent le pas, beaucoup sont réticentes : par peur de perdre leur intimité et leur liberté, de ne plus se sentir « chez elles »…

Ces réticences ne sont pas infondées. Les motivations des jeunes et des personnes âgées qui décident de cohabiter ne sont pas les mêmes. Les jeunes le font avant tout pour des raisons financières alors que les personnes âgées le font en général pour se sentir moins seules. Leurs rythmes ne sont pas non plus les mêmes : s’accorder et partager certains espaces de vie peut parfois s’avérer compliqué.

Les expériences à l’étranger

Projet intergénérationnel : Le Balloir à LiègeLe Balloir est une institution qui vit au quotidien l’expérience d’un lieu d’échanges entre les générations. C’est un lieu de rencontre où chacun est utile à l’autre. On y trouve une structure d’accueil classique pour personnes âgées, une crèche pour les 0 à 3 ans et une maison d’enfants et d’adolescents (3 à 18 ans) placés par les services de protection de la jeunesse. Afin que la vie intergénérationnelle s’installe, juxtaposer les structures ne suffit pas, il faut l’organiser, la stimuler par des activités communes, des événements festifs…

© Fotolia.com - © Marzanna Syncerz

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Les maisons Abbeyfield en Belgique et au Royaume-UniCe type de logement est constitué d’une dizaine de logements individuels privatifs destinés à des personnes d’âge mûr non dépendantes. Le logement dispose d’une chambre, d’un coin cuisine et d’un cabinet de toilette. Le living, la salle à manger, la buanderie sont communes. Les personnes recherchent principalement la sécurité et la solidarité. La plupart des maisons fonctionnent en location et sont gérées par les habitants.

Les community land trusts aux Etats-UnisIl s’agit d’une organisation associative combinant propriété collective et propriété individuelle qui permet à des familles à bas revenus d’accéder à la location ou la propriété. Le principe premier est de séparer la propriété du sol de la propriété du bâtiment. La réussite se base sur la mise en œuvre d’une très forte mixité de citoyens et de fonctions sur les mêmes espaces : logements, activités économiques, sociales ou culturelles.

Les Centraal Wonen aux Pays BasCe sont des complexes de logements familiaux séparés, articulés entre eux par quelques espaces partagés et des fonctions mutualisées. Cette forme de cohabitation a été encouragée par les pouvoirs publics, car elle limite ainsi le recours aux services d’aides et de soins et repousse l’entrée en maison de retraite. Cet engagement politique se traduit par des prêts à faible taux d’intérêt ou par des ventes de terrain à prix réduits et également quelquefois par le recrutement de personnel spécifique afin de former et animer les groupes et de les accompagner dans toutes les étapes du projet.

Les habitats Kangourous aux Pays-BasL’habitat Kangourou désigne une formule de logement intergénérationnel par laquelle une personne âgée ou un couple âgé utilise un rez-de-chaussée d’une habitation et cohabite avec un jeune ou une jeune famille qui occupe un ou plusieurs étages.

Les deux ou trois générations cohabitent tout en gardant leur autonomie et leur indépendance et veillent à leur bien-être réciproque (petits travaux, courses, garde d’enfants…).

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Les auditionsCROISES

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Cécile ROSENFELDER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18

Audrey BAZIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 20

Le groupe « Le Fil du Bono » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 22

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Les auditions

Je suis doctorante en sociologie à l’université de Strasbourg, au sein du laboratoire « Dynamiques Européennes » et rattachée au centre « Corps, Conflits,

Créativité ». Ma recherche porte sur les alternatives aux modalités traditionnelles

d’hébergement collectif pour les personnes âgées, en France, en Allemagne et en Belgique.

Je m’intéresse tout particulièrement aux expérimentations qui tiennent compte des questions de fragilités liées à l’âge et qui proposent une autre manière d’aborder la « prise en soins » et l’accompagnement du grand âge.

Dans un monde idéal, comment imaginez-vous la prise en charge de la personne âgée ?

Dans ma démarche, je ne cherche pas à trouver les « bonnes » modalités de prise en charge du vieillissement, mais à analyser les modes de fonctionnement de l’offre de l’hébergement gérontologique actuel.

En somme je m’efforce de construire un savoir permettant de déconstruire les a prioris sur le vieillissement à partir de la parole des personnes les plus concernées par le sujet, les personnes âgées, les acteurs locaux, les soignants ou les familles.

Pour répondre à cette question, je peux m’appuyer sur les études de terrain que j’ai réalisé. Il apparaît que les habitats alternatifs qui ont émergé au cours des dernières décennies sont difficiles à quantifier et restent marginaux à l’échelle des territoires nationaux et transnationaux.

Généralement, elles se sont construites en réaction à la maison de retraite classique jugée ségrégative, impersonnelle et autoritaire, et proposent une autre manière d’habiter au grand âge en promouvant le lien social, la solidarité, l’autonomie, la citoyenneté, ou encore l’intégration dans un environnement naturel de vie. Elles

visent également à se détacher d’une approche médicalisée du vieillissement qui appréhende la personne âgée sous l’angle unilatéral de la pathologie et de la dégénérescence.

Il n’existe pas de formules parfaites, ces initiatives doivent composer avec un certain nombre de contraintes (le rapport aux politiques locales, le rapport avec les familles ou avec les personnes âgées, les conflits au sein du groupe, les difficultés de la vie en communauté, les difficultés de mise en place des projets…) et les habitants sont parfois désillusionnés une fois installés dans un lieu de vie alternatif.

Les initiatives d’habitats sont hétérogènes et difficiles à classer. Il semble donc aujourd’hui nécessaire, si on souhaite répondre aux besoins des personnes, si on tient compte de la parole des aînés, de leurs spécificités et de leur histoire singulière, de diversifier l’offre de prise en charge du vieillissement.

Que peut-on faire pour améliorer la prise en charge ?

Pour améliorer la prise en charge, la création d’un espace de dialogue et de négociation entre les différents acteurs qui sont concernés par le vieillissement (les acteurs locaux, les acteurs du logement, les personnes vieillissantes, les associations, les familles des personnes vieillissantes, les professionnels de la santé) apparaît comme judicieuse. Cela permettrait d’éviter les tensions, les frictions et les contradictions entre différents champs concernés par ces problématiques. Cela permettrait également de sortir d’un cadre figé où ce sont les experts du savoir médical et les experts gestionnaires qui définissent les politiques publiques et l’action à porter sur le vieillissement pour attribuer aux personnes âgées, à leurs familles et aux soignants, un droit de parole.

Comment voyez-vous le rôle de la famille ?

La question de l’implication des familles et de l’aide informelle dans la prise en charge de la dépendance est une problématique qui se pose pour l’ensemble des pays européens.

Cécile ROsEnFELDER

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Comment faire face au vieillissement de la population et à la dépendance des personnes âgées dans un contexte de mutation de la famille et de carence potentielle des aidants informels ?

Les systèmes de protection sociale en matière de vieillissement en Europe s’orientent vers une association entre intervention publique et implication des familles. Dans les pays du Sud où la cohabitation familiale est encore prégnante, l’État intervient davantage qu’avant pour soulager les familles. Dans les pays du Nord, qui traditionnelle-ment interviennent et redistribuent beaucoup, les politiques publiques se sont orientées en faveur d’une implication des familles plus importantes, pour soulager les interventions publiques.

Mais l’implication des familles est souvent « genrée », les aidants sont souvent des femmes, à qui on attribue généralement et naturellement les tâches du prendre soin. Ceci questionne les acquis des années 60 en matière d’émancipation féminine. Certaines aidantes sont ainsi dans l’obligation de renoncer à leurs activités professionnelles pour se concentrer sur l’aide à leurs parents âgés fragilisés. Il semble donc nécessaire d’adapter la prise en charge en fonction des besoins des personnes et du caractère particulier de la famille contemporaine.

Les services publics ont-ils un rôle à jouer ?

Les politiques publiques en matière de vieillissement jouent inévitablement un rôle dans l’action gérontologique.

Les représentations du vieillissement ont évolué, les politiques publiques semblent avoir pris conscience de l’hétérogénéité des formes du vieillir et on observe une reconnaissance de la figure de l’usager. Jusqu’à récemment, le vieillissement était envisagé de manière exogène, globalisée et sectorielle. Cependant, on note une tension entre la reconnaissance des usagers et les politiques publiques fondées de base sur un rapport d’extériorité. Ce rapport d’extériorité se heurte à la prise en compte d’une expérience individualisée du vieillissement (Argoud, 2013).

La multiplication des lois et des réglementations engendre la contradiction des politiques publiques, plus se multiplient les normes et les règles centralisées et plus les objectifs visant à tenir compte des variabilités des formes du vieillir sont mises en question.

Donc oui, les politiques publiques ont un rôle à jouer, elles peuvent faciliter ou au contraire entraver la mise en place de formules intermédiaires d’habitat qui je pense peuvent compléter l’offre actuelle de prise en charge et proposer de nouvelles formes d’accompagnement.

© Fotolia.com - © John Keith

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Je suis psychologue clinicienne, je travaille à la Plateforme de Répit depuis un an. J’interviens également à l’accueil de jour et au PASA (Pôle d’Accueil et de Soins Adaptés) des Résidences Maréva et je suis psychologue référente à la Résidence du Parc à Saint-Avé. Cela me permet donc de parler aussi bien de l’accueil de jour, du maintien à domicile, que des institutions. J’ai une vision globale, du domicile jusqu’à la maison de retraite.

Qu’est-ce que la plateforme de répit ?

La Plateforme de Répit d’aide aux aidants, créée grâce au partenariat des Résidences Maréva et Beaupré-Lalande, essaye d’apporter une réponse aux aidants familiaux des personnes souffrant d’une maladie neurodégénérative (maladie d’Alzheimer ou apparentées).

L’aidant a lui aussi besoin d’une écoute, d’une assistance.

Nous sommes trois acteurs principaux à travailler sur la plateforme : l’infirmier coordinateur, la secrétaire pour la partie administrative et moi-même. Il y a aussi des aides-soignantes et une art-thérapeute qui accompagnent les personnes accueillies lors de nos journées.

La première rencontre avec l’aidant peut s’effectuer dans nos locaux ou à domicile. Le domicile est privilégié car les personnes ont souvent des difficultés à se déplacer vers les professionnels de santé, ils n’osent pas faire le pas vers nous, il faut un peu les y aider. De plus, il est fréquent que l’aidant ne puisse pas sortir du domicile en laissant seul(e) son ou sa conjointe.

On évalue la situation : est-ce qu’une demande d’APA a été faite ? Y a-t-il des aides à domicile et si oui, sont-elles suffisantes ? La maison est-elle adaptée aux besoins des personnes ? L’aidant est-il isolé ? Y a-t-il une notion d’urgence ?

Une fois la situation éclaircie, nous orientons et mobilisons tous les partenaires (SSIAD Alzheimer, EHPAD de la région, Médecins traitants, etc.).

Je propose à l’accompagnant familial des temps d’échanges au bureau de la Plateforme de Répit situé à Beaupré-Lalande,

ou à domicile. Ce sont des temps de soutien psychologique pendant lesquels la personne relate la difficulté vécue au

quotidien. La personne rompt l’isolement : on a le droit d’être fatigué, d’être à bout de souffle, démuni ou en colère, et de passer

le relais. Afin de soulager les aidants, on propose des temps d’accueil pour les malades, une journée ou un week-end.

On a créé les « mardi loisirs », pour des personnes qui sont en capacité de se déplacer seules et qui désirent maintenir leur lien social. On propose également des « mercredi détente », afin d’accueillir des personnes qui ne peuvent profiter de l’accueil de jour qui est restrictif, car ces personnes ont des pathologies avancées.

L’offre s’étend aussi aux « week-end répit » du vendredi au dimanche soir, qui peut être considéré comme de l’hébergement temporaire sur deux jours. C’est une première rencontre avec une maison de retraite, cela permet de dédramatiser une institutionnalisation future. Cela permet d’aider le maintien au domicile, en sortant de l’isolement pour les aidants, mais aussi pour les malades.

Comment peut-on améliorer la prise en charge des personnes âgées ?

Dans un monde idéal, la société renouerait avec les valeurs d’entraide et d’attention à l’autre, dans un mouvement favorisé par les pouvoirs publics. On arrêterait d’associer le vieillissement avec la perte d’autonomie, la maladie. Ce sont des visions très négatives, on doit anticiper la vieillesse comme une étape normale de la vie.

Audrey BAZin

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On a beaucoup d’acteurs de santé très compétents, spécialisés, très bien formés : infirmier, aide soignant, gériatre, ergothérapeute, orthophoniste, médecin de famille, neurologue, psychologue, kinésithérapeute… mais il manque une coordination, on travaille tous de façon trop isolée.

Pour répondre au mieux aux attentes des personnes, il faudrait un professionnel référent pour le maintien à domicile qui vienne mobiliser tous les acteurs, synthétiser les actions et les coordonner.

Quand je rencontre une personne, il y a déjà des choses mises en place, mais je dois tout recommencer depuis le début car il n’y a pas de compte-rendu de la situation, il manque une fluidité dans cette prise en charge.

Y a-t-il quelque chose qui vous choque en tant que professionnel ?

Le manque de temps, c’est évident.

Le psychologue est souvent embauché comme « valeur ajoutée » dans les établissements qui s’engagent dans une démarche qualité. Le personnel soignant est fatigué, il y a de plus en plus de soins somatiques et un manque de temps pour accompagner les projets de vie, réaliser les accompagnements individualisés, même s’il y a des efforts d’ouverture qui sont faits. Les personnes arrivent en maison de retraite de plus en plus dépendantes, car elles restent à leur domicile de plus en plus longtemps et c’est là, tout le paradoxe entre une volonté de maintien à domicile mais avec des personnes qui arrivent diminuées en institutions.

Il faudrait donc plus de personnel, plus de moyens ! Il faut préparer les personnes, adapter les modes d’hébergement, développer des logements alternatifs et créer des lieux où la personne est accueillie de façon progressive.

Une démarche qui fonctionne également très bien, c’est « le bistrot mémoire » (AFAD), un lieu convivial où les personnes (aidants et malades) se réunissent afin de danser et chanter, boire un café, échanger. C’est une façon de démédicaliser les discours.

Pour finir, la formation des aidants me paraît essentielle. Pouvoir donner du sens à tel ou tel symptôme, pouvoir faire un pas de côté. Comprendre, par exemple, pourquoi mon époux déambule et avoir des réponses adaptées. Nous orientons ainsi les bénéficiaires de la plateforme vers « Le Fil Mauve » qui apporte un éclairage théorique et surtout pratique à tous les accompagnants familiaux qui le souhaitent. Les groupes se rencontrent à Beaupré-Lalande. L’équipe de la Plateforme de Répit propose d’accueillir et d’accompagner les personnes « malades » pendant ce temps-là.

Quelles sont les actions à mettre en place pour l’accueil des personnes âgées ?

Ce qui est pour moi essentiel :

Créer des alternatives à l’accueil de jour Créer des formes plus adaptées d’accompagnement Aller rencontrer les personnes à domicile Faire accepter les différents temps de vie Lutter contre l’isolement

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Description du projet

4 logements privatifs respectivement de 34, 103, 80 et 90 m2 avec des parties communes (jardin, buanderie, garage, chambre d’amis, salon).

Comment est né ce projet ?

Notre premier challenge a été de savoir comment autour d’un projet personnel, nous allions réussir à rencontrer et fédérer des gens qui partagent les mêmes valeurs, les mêmes souhaits, les mêmes rêves, le même dynamisme et pas forcément le même budget, avec un temps d’investissement possible et trouver ainsi une espèce d’adéquation pour monter ce projet.

On a fait une première réunion en invitant toutes nos connaissances et fait circuler l’information dans notre entourage. Des personnes sont venues, certaines qu’on n’a jamais revues, d’autres qui sont restées un plus longtemps dans le projet et qui ont fini par partir ; il est indispensable que les personnes qui sont intéressées par ce type de projet, se trouvent en adéquation avec leur temporalité.

Nous avons participé à des réunions sur le grand ouest avec le GRT (Groupement de Ressources Territoriales de l’Ouest), nous sommes allés en Belgique visiter des habitats participatifs. Notre projet est une copropriété sur plan. On a été soutenu dans notre démarche par le notaire qui nous a très bien conseillés et par EADM qui est notre aménageur. C’est pour eux positif d’avoir un habitat groupé sur la ZAC car cela leur permet d’économiser du foncier. On est chacun propriétaire de notre logement et d’un tantième des parties communes.

La pièce commune nous permet de : s’y retrouver pour les anniversaires d’y boire le thé toutes les semaines suivant les disponibilités de chacun on s’y croise

On a mis presque quatre ans à construire ce projet, d’habitude il faut à peu près 5 ou 6 ans. On a encore des personnes qui nous demandent si elles peuvent s’inscrire dans le projet. Notre logement est fait à partir de choix constructifs, on a choisi des matériaux nobles, ce sont des choix en cohérence avec un projet de vie. Il y a une part d’inconnu.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à adhérer à ce projet ?

La volonté de réduire et de partager les espaces Créer du lien, de l’énergie, de l’entraide. On voulait revenir à un petit peu de bon sens, de cohérence Volonté d’avoir un logement intergénérationnel (éviter de se retrouver avec des habitants tous du même âge et qui disparaissent les uns après les autres)

Groupe « Le fil du Bono »

Habitat participatif au Bono.

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Intérêt à ce type de projet en le découvrant à l’étranger, en Hollande par exemple Envie d’un espace avec une porte ouverte, d’échanger facilement, de s’entraider Le projet est dans une dynamique positive qui permet d’éviter à l’avenir par exemple les problèmes de voisinage

Ce n’est pas simplement la construction d’un logement, c’est un projet global qui a du sens

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Il n’y a pas de référentiel dans le Morbihan concernant l’habitat participatif, tout était à créer

Notre commune n’a pas compris le sens de notre démarche et n’a pas pu nous aider, ni nous accompagner

En ce qui concerne le terrain, on est considéré comme des promoteurs, donc on a acheté le terrain à un prix qui leur est réservé (au mètre carré construit et non 1000 m2 de terrain), ce qui nous a mis en porte à faux par rapport aux autres propriétaires de maisons individuelles Nous avons dû composer également avec nos vies de famille, nos enfants ont dû accepter notre choix

Quels sont les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui aimerait monter le même genre de projet ?

Les aménageurs ou les communes doivent accompagner les porteurs de projet Pour les habitats plus importants qui peuvent comporter une douzaine de logements, une aide extérieure est indispensable, que ce soit au niveau administratif ou de médiation en interne ou avec les intervenants extérieurs

Financièrement, c’est le porteur de projet qui prend tous les risques. Les banques sont frileuses et nous avons du tous vendre un ancien logement afin de financer ce nouvel habitat. Certains ont dû prendre des crédits relais, le temps de vendre leur maison, il faut donc savoir gérer le stress et les imprévus

Il faut avoir confiance dans les uns et les autres. Car les projets peuvent être retardés si tout le monde n’est pas au même niveau Se faire aider, chercher d’autres personnes, d’autres groupes qui ont monté des projets similaires (un groupe du Jura nous a aidés à faire notre Charte et notre règlement de copropriété) Notre but était d’aboutir dans le projet et de ne pénaliser personne. Chacun a dû trouver sa place. L’espace est commun, il faut savoir nommer ses désirs et composer ensemble. La question à se poser : est-ce qu’une de mes envies nuit aux autres ? (ex du jardin : j’ai envie d’avoir un espace zen, j’ai envie d’arbres fruitiers, j’ai envie d’un espace de jeux…)

Certaines choses restent à améliorer

Avoir une seule voiture afin de réduire l’impact sur l’environnement Faire les courses en commun : l’impact écologique est ainsi moins important On pense ouvrir la pièce commune sur l’extérieur : mini-concerts…

« On reste acteur de sa vie tout au long de sa vie ! »

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