CAROL MAILLARD - TU Wien

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Le concours gagné en 2007, L’agence Jourda architectes Paris réaLisera de nombreuses

études Jusqu’à Livrer, six ans aPrès, L’oPération de réhabiLitation de

La haLLe PaJoL située sur une friche ferroviaire du 18e arrondissement de

Paris. c’est un ProJet atyPique à PLusieurs titres, car iL regrouPe, au sein d’un voLume unitaire Lové sous La charPente métaLLique

existante, des équiPements aux fonctions diverses et un Jardin, tout en insérant en

toiture une centraLe soLaire PhotovoLtaïque.

CAROL MAILLARDPHOTOS 11H45

La HaLLe PajoL,

un cocktaiL écoLogique !

jourda arcHitectes Paris / jaP

RÉALISATION

Niels Diffrient remplace un mécanisme complexe avec

la loi de la physique.

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1- Sous la fine charpente en acier mise à nu, se glisse le nouveau volume bâti en ossature bois

et dalles de béton, qui a été conçu très compact, afin de réduire les déperditions énergétiques.

2- L’architecture industrielle de la halle, dominée par ses dix sheds en métal zigzaguant

en toiture, s’insère parfaitement dans le paysage industriel et ferroviaire, toujours en activité.

3- Une partie de la spectaculaire charpente métallique, vidée de son contenu, remise à neuf et dès lors valorisée, sert d’abri au jardin public se développant dessous, face aux voies ferrées.

« POuR vALORISeR CeTTe CHARPeNTe eN MÉTAL, NOuS AvONS OPTÉ POuR uNe SOLuTION

D’eNTRe-Deux quI Se SITue eNTRe LA CONSTRuCTION Neuve eT LA RÉHAbILITATION. »

Édifiée en 1926, la Halle Pajol, qui logeait auparavant les ate-liers du matériel roulant de la SNCF, a fait l’objet d’une res-tructuration intégrale conduite par l’équipe de l’architecte Françoise-Hélène Jourda. Cet édifice, sauvé de la démolition, a finalement été conservé par la ville de Paris, suite à la mobili-sation d’associations et d’habitants favorables à sa protection. Bien que non classée, cette halle est le témoin d’un patrimoine industriel et historique de qualité datant du début du xxe siècle. D’autant plus qu’elle fait partie d’un projet urbain d’ampleur, la Zac Pajol, dont l’étude d’urbanisme, confiée à l’agence Galiano-Simon, mixe équipements, bureaux, commerces et logements. Ouvrant sur une vaste esplanade, la Halle Pajol est accom-pagnée, au sud, d’un centre sportif dessiné en 2011 par les architectes Brisac et Gonzalez et du collège Aimé-Césaire qui, occupant les entrepôts des anciennes messageries, a été recon-verti en 2009 par Ateliers 2/3/4 architectes. Au nord de la halle se déploie un immeuble tertiaire conçu en 2012 par l’agence Lin (F. Geipel, G. Andi architectes). Pour en revenir à la Halle Pajol, la complexité du projet tient surtout à l’imbrication de programmes différents répartis sur quatre niveaux, le cœur du bâtiment étant investi par une auberge de jeunesse qui a ouvert ses portes en mai 2013.

Jardin à double ambianceCette dernière comporte un hall d’accueil en rez-de-chaus-sée, une centaine de chambres (330 lits) réparties sur les deux niveaux hauts, ainsi que les bureaux de l’administration, plu-sieurs salles de réunion, deux salles de restauration et une salle de spectacle ouverte au public, des espaces se développant en rez-de-jardin, en partie basse de l’ouvrage. À l’extrémité nord, en proue de bâtiment, est installée la bibliothèque municipale, sur trois niveaux, qui ouvre ses portes cet automne. La halle est également percée de trois passages, dont deux traversants qui assurent des liaisons entre l’esplanade et le jardin intérieur. Un autre élément essentiel du projet est la création d’un jar-din public qui, imaginé par le paysagiste In Situ, compte deux entités distinctes et placées en continuité l’une de l’autre. Selon In Situ : « Le long jardin ferroviaire dessine un parcours continu : jardin couvert sous la halle et jardin ouvert plus au nord. Une passerelle en limite du bâtiment s’installe en balcon et donne à voir toute l’étendue du site. » Reprenant le dessin de « wagons végétaux », le jardin couvert sud se compose de six bassins d’agrément, d’allées piétonnes, d’arbustes, de baliveaux (jeunes arbres voués à croître en futaie), d’alignements d’arbres et de jardins partagés, implantés linéairement en bordure de voie ferrée.

volume simple en boisEn revanche, le jardin nord, plus urbain, déploie des terrasses étagées pourvues notamment d’aires de jeux d’enfants, de pelouses, de bosquets arborés et d’un amphithéâtre. Sur le plan architectural, le parti pris est étroitement lié à la structure gar-dée de la halle. « Pour valoriser cette charpente en métal, nous avons opté pour une solution d’entre-deux qui se situe entre la construction neuve et la réhabilitation. D’où le choix d’un sys-tème constructif léger consistant à venir bâtir, sous ce velum, un volume en bois », explique Raphaëlle-Laure Perraudin, architecte associée de F.-H. Jourda. Conservée à environ 80 %, la charpente en acier, qui mesure 140 m de long, 42 m de large et 19 m de haut, est couronnée par dix sheds successifs, carac-téristiques des édifices industriels de cette époque. Ainsi, l’ossature a été analysée, déshabillée, évidée, puis réhabilitée, par le traitement des éléments en place et le remplacement de ceux corrodés, et l’ajout de pièces de contreventement (croix de Saint-André) contribuant à la stabilité générale. Côté sécu-rité incendie, la charpente laissée visible ne nécessite pas de traitement spécial. Les volumes glissés dessous sont construits en bois, à l’aide d’une structure à poteaux massifs (Kerto) pla-cés sur la trame originelle de 3,50 m et de prédalles en béton. Posés sur des fondations indépendantes de celles de la halle, ces parallélépipèdes, désolidarisés de la charpente, répondent à la réglementation incendie.

Le chantier s'est-il bien passé ? et quels en ont été les points forts ?

Le chantier s'est bien déroulé, mais avec beaucoup de retard. Plus de huit mois !Les points forts du chantier ont été nombreux. Le plus spectaculaire a été celui de la démolition des vêtures de la halle et des planchers l'encombrant. L'espace sous la halle et son amplitude se sont révélés. Puis est venu un moment très impressionnant : celui, après la réalisa-tion du sous-sol, où les premiers poteaux bois ont été mis en place et la première dalle de béton coulée.Il s'agissait là d'une première. Le maître d'ouvrage et l'ensemble de la maîtrise d'œuvre ont suivi ces travaux de manière étroite, travaux qui vérifiaient les calculs du BET C & E et de l'entreprise Satob. Le troisième moment fut celui de la pose des panneaux photovol-taïques en toiture, et celui concomitant des verrières en paroi nord des sheds. Le parasol et le parapluie étaient achevés ! Le bâtiment avait enfin trouvé son statut : un bâtiment indépendant en bois, glissé sous la halle !

questions à franÇoise-héLène Jourda, architecte :

À paraître

La réhabilitation de la Halle Pajol Textes de Margot Ghislain et Emmanuelle Graffin

Archibooks + Sautereau éditeur

Décembre 2013

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HaLLe paJOL parIS 18e

programme : réhabilitation et reconversion de la Halle Pajol à Paris 18e, et construction d’une auberge de jeunesse, d’une bibliothèque municipale, d’une salle de spectacle, de commerces et de locaux

d’activités ainsi que la réalisation d’un jardin public.

Maître d’ouvrage : Ville de Paris. Aménageur : Semaest.

assistants maître d’ouvrage : Coteba, I2S, Orenoque.

Maître d’œuvre : Jourda Architectes, Françoise-Hélène Jourda architecte, Raphaëlle-Laure Perraudin architecte associée.

Bureaux d’études et consultants : C & E Ingénierie (structure), Inex (fluides), AIE (économie), Eo.Cité (développement durable), ABC Décibel (acoustique), Restauration Conseil (cuisine), Acora

(scénographie), In Situ (paysagiste), Infra Services (infrastructures), Les Éclairagistes Associés (éclairage), Sol Paysage (sols végétaux).

entreprises : Tampigny-Lassarat (démolition partielle de la halle), Petit-Arbonis (gros œuvre, charpente métallique et bois, étanchéité), Satob-Arbonis (pans de bois, y compris revêtements extérieurs, occultations intérieures), Gagne (charpente en métal

existante, serrurerie, verrières, stores), Spie Partesia (cloisons, doublages, plafonds suspendus), Bonnardel (menuiserie intérieure

et agencement, plafonds en bois), Abscisse (signalétique), Eliez (revêtements sols et murs, peinture), Cegelec (chauffage-ventilation-climatisation-désenfumage, plomberie), Inéo (courant

fort-courant faible), Otis (appareils élévateurs), Soreco (équipements de cuisine), Tambe (équipements scénographiques), Segex (VRD), Agrigex (espaces verts, plantations), IC Mobilier

(mobilier), Armorgreen (centrale photovoltaïque).

Shon : 9 600 m2.

Coût des travaux : 32 M € HT (valeur 2007).

Livraison : mai 2013 (bâtiment) et décembre 2013 (jardin).

Le chantier s’est-il bien déroulé ?

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Sur ce chantier, nous étions titulaires du macrolot de finition : sols durs et souples, faïence, peinture.

Le démarrage de nos travaux était tributaire de l’avancement des corps d’état précédents, qui avaient pris du retard : respecter les délais est donc devenu notre principal challenge.

Nous l’avons relevé en collaborant de manière proactive avec l’architecte et le pilote, en posant par exemple les sols avant de pouvoir démarrer les travaux de peinture. Dans notre métier, c’est ce qui s’appelle « enfiler ses chaussures avant son pantalon » ! Cela impliquait des protections supplé-mentaires, que nous avons mises en œuvre dans l’intérêt du chantier.

Étant nous-mêmes dans une démarche de certification Qualité, Sécurité, Environnement, il a été instructif de nous roder aux exigences HQE propres à ce chantier ; qui a aussi été le lieu de notre première expérience d’insertion professionnelle.

Nous sommes aujourd’hui fiers d’avoir participé à la construction de ce bâtiment unique en son genre, qui compte parmi nos plus belles réfé-rences de grands chantiers.

questions a JérÔme schmoLLChef de service délégué aux grandes affaires de l’entreprise ELIEZ.

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4- Au rez-de-chaussée, et en continuité de l’esplanade, s’étend le hall d’accueil de l’auberge de jeunesse qui comprend des poteaux massifs en bois, un sol en PVC vert doté d’un système de guidage

pour les malvoyants et un plafond acoustique en bois.

5- Chaque chambre de l’auberge de jeunesse, qui accueille entre un et six lits, est pourvue d’un sol en linoléum de couleur (jaune, vert ou bleu), lumineux et à teneur écologique, et d’un plafond en bois.

7- coupe longitudinaleSous les sheds, se déploie la halle comptant un sous-sol

(galerie technique), un rez-de-jardin (restauration, réunion, spectacles, etc.), un rez-de-chaussée (hall, bar, bureaux, etc.) et deux niveaux hauts (chambres, détente, etc.), la bibliothèque se trouvant en proue de bâtiment (nord).

8- Plan de masse de l’ensembleDonnant à l’ouest sur une esplanade minérale et végétale,

la Halle Pajol, qui s’étire au bord des voies ferrées de la gare de l’Est et s’accompagne au nord d’un jardin étagé longeant

un édifice tertiaire, s’inscrit dans le site ferroviaire.

9- coupe transversaleSur la largeur de la halle de 42 m, la partie bâtie (à droite),

de 18 m de large et 12,70 m de haut, abrite les divers équipements, alors que la structure en acier conservée

couvre la passerelle d’accès et le jardin public (à gauche).

© Jourda Architectes Paris

6- En toiture, les dix sheds métalliques restaurés, qui conservent leur morphologie d’origine, reçoivent en partie sud des panneaux photovoltaïques pourvoyeurs d’électricité et en partie nord des vitrages.

Coupe longitudinale AEch : 1/100è 0 1 3 m

COMMERCES

PAJOL

Coupe transversale 2Ech : 1/50 0 1 3 m

Coupe longitudinale AEch : 1/100è 0 1 3 m

COMMERCES

PAJOL

Coupe transversale 2Ech : 1/50 0 1 3 m

mesures environnementales Les murs de façade (ép. 45 cm) en ossature bois sont sur-isolés par l’extérieur et parés d’un bardage en mélèze brut de sciage non traité et naturellement durable qui gomme les ponts ther-miques. Cette essence est aussi employée pour les menuiseries dotées d’un double vitrage performant. L’usage généralisé du bois participe de la démarche environnementale menée depuis longtemps par F.-H. Jourda. Cette halle intègre une centrale solaire en toit, où sont mis en œuvre 1 988 panneaux photovol-taïques (3 500 m2) sur les pans sud des sheds. Pour atteindre l’objectif d’un édifice à énergie positive, qui produit plus d’éner-gie qu’il n’en consomme, la production de cette centrale est estimée à 465 kWh/an. Divers dispositifs de performance éner-gétique viennent en complément. Sur la marquise de la façade jardin, sont installées des séries de capteurs à tubes thermiques (glycol) préchauffant l’eau chaude sanitaire (ECS) des locaux. Un système de récupération de chaleur sur les descentes d’eau chaude des douches permet également de recueillir des calories pour l’ECS. Non climatisés, les espaces de la halle bénéficient d’une ventilation double flux qui régénère l’air et le rafraîchit. Et l’installation d’un puits canadien sous le jardin sert à réinjec-ter de l’air frais dans les restaurants, les espaces de réunion et la salle de spectacle. Au final, l’ouvrage est certifié BBC(1), avec une consommation maximale de 50 kWh/m2/an.(1) Bâtiment Basse Consommation.

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