cahier pédagogique / architecture du printemps · Il faut avoir un chaos en soi pour accoucher d...

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#CAHIER PÉDAGOGIQUE!ARCHITECTURE DU PRINTEMPS!#

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Présenté du 15 mars au 02 avril 2016#Premier Acte#

Portrait-Robot############Il faut avoir un chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse.#

Nietzsche!

La normalité est une route pavée : on y marche aisément mais les fleurs n’y poussent pas.#

Van Gogh#

Nos luttes ne doivent pas viser à conserver ce que l’on a mais à accoucher de mondes inédits en tremblant de peur et de joie.#

Marcela Lacub

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H I S T O R I Q U E E T M A N D A T !

En 1952, Roger Dambron obtient une médaille de bronze au concours Lépine (!), pour son invention créée en 1950, le "jeu des photos-robot" , qu'il brevète en 1953.#

Ce jeu a pour principe de découper des morceaux de photos, (nez, yeux, bouche, etc.) et de les mélanger pour créer de nouveaux visages. La mallette comporte 2000 morceaux de visages issus des photographies des habitants d'Etaples-sur-Mer, réalisées par un photographe nommé « Gambier ». Une fois le jeu commercialisé, Roger Dambron fait évoluer le jeu en remplaçant les photos des habitants d'Etaples-sur-Mer, par des personnalités plus connues de l'époque, telles que Lyne Renaud, Annie Cordy, Luis Mariano, Georges De Caunes, Gilbert Bécaud...#

Portrait-Robot pour la recherche de la vérité.!

Parce que le théâtre est souvent un casse-tête.!

Parce qu’il y a des essais et des erreurs.!

Parce que l’on doit être patient, intelligent, vif d’esprit, attentif aux moindres détails. !

Parce que tout est toujours en mouvement, en cavale.#

Parce qu’au départ, tout cela n’était qu’un jeu.!

Parce que l’on s’y fait rencontrer les disciplines artistiques.!

Parce que le théâtre peut être artisanal. (portrait)!

Parce qu’il peut aussi être technologique. (robot) #

Parce qu’il peut être une conjugaison des deux.!

Parce que c’est un devoir de mémoire.!

Parce que sans portrait, le Robot n’a pas d’émotion.!

#Femme Non-Rééducable / Anna P., présenté en mars 2014 à Premier Acte (Québec) fut le premier projet. Fort d’un succès critique et public (salles combles tout au long des 3 semaines de représentation), nous avons ensuite envie de nous attaquer à une création brute. Cependant, dans un désir de conserver l’aspect « documentaire » sous-jacent à notre mandat, nous aborderons les thématiques communes à la fin de la vie de Van Gogh et au printemps érable de 2012. Le tout, relié par la vie d’un homme en perte de repères qui rencontre les acteurs reliés à ces deux événements.#

Puis, avec cette histoire, transformer l’information en poésie et créer Architecture du printemps, solo qui sera présenté à Premier Acte en mars 2016. Notre second portrait-robot.#

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Synopsis ! ! / origine! ! /! ! ce que je sais !##SEPTEMBRE 2015!#Je suis à écrire un show. En fait le transposer de ma tête aux papiers parce qu’il est déjà tout là. Puis le mettre en scène et le jouer. Seul sur scène mais en famille pour le créer.##Un show qui parle du printemps.#De plein de printemps. Parce que le mot prend un « s » peu importe si on parle juste d’un ou de plusieurs. Alors on va prendre le « s » au sérieux et parler de plusieurs printemps.#Des miens, de l’érable de 2012, de ceux de Vincent Van Gogh vers la fin de sa vie et de celui qui souligne les 125 ans de sa mort en 2015.##On va parler de la neige grise dans les rues et des bourgeons qui se pointent le bout du nez. On va parler de comment on se sent quand la lumière et le beau temps reviennent et que dans ton monde tout s’écroule.#On va parler du jaune de Vincent et de la tête qui veut exploser quand la tempête est trop forte en dedans. #On va sûrement planter des tournesols.#Récolter ce que l’on sème; dans sa tête, son coeur et son bout de plate-bande.#On va peut-être un peu trop boire pour oublier et réaliser que ça donne pas grand chose.#Parce qu’on a peut-être pas le goût d’oublier.#On va vivre, simultanément, sur deux continents, sur deux siècles.# #

On va prendre les printemps par le ventre et faire leurs biopsies.!##On va suivre l’histoire, au printemps 2015, d’un jeune documentariste québécois prénommé Vincent qui doit, dans le cadre du 125ème anniversaire de la mort du peintre, faire le montage et la traduction d’un documentaire hollandais sur la fin de la vie de Vincent Van Gogh afin d’obtenir des sous pour financer la fin du montage de son propre documentaire sur le printemps érable de 2012 où sa liberté d’expression fût brimée par le travail d’un policier et où la fin d’un amour ébranlait sa vie.!(Ça semble ben compliqué mais ce l’est pas. Promis.)!##Son histoire lui fera prendre l’avion vers Amsterdam, le sud de la France puis Paris.#Là-bas, il va comprendre que les coups de pinceaux brusques de Van Gogh, malgré la violence du geste, peuvent être porteurs d’un désir de lumière. Et que la violence de son printemps et de celui du Québec de 2012 n’était peut-être qu’une autre volonté d’aller vers cette même lumière. Et que, pour éviter le sombre destin de Van Gogh, il fallait s’ouvrir à l’Autre.#Alors les deux Vincent vont se conjuguer, se fondre l’un dans l’autre.##J’écris pour le théâtre pour la première fois. Sachant bien que Vincent, c’est un peu moi.#C’est une nouvelle naissance. Un nouveau printemps à construire. #Architecture du printemps.## #

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Plus j'y réfléchis plus je sens qu'il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens.! !! Vincent Van Gogh!#

DESCRIPTION DU SPECTACLE / croquis / casseroles / tournesols!#En 1888, alors qu’il a atteint la mi-trentaine et est installé dans le sud de la France depuis peu, Vincent Van Gogh, souffrant d’accès de folies passagers et de profonde solitude, est admis à l’hôpital suite à une pétition populaire et de la recommandation d’un médecin demandant l’internement du peintre pour hallucinations auditives et visuelles.##En 2012, Vincent, jeune documentariste, mi-trentaine, de la ville de Québec, voit son monde basculer suite à sa rupture avec son amoureuse. Il se réfugie dans la solitude, les arts et la réalisation d’un documentaire sur le Printemps érable au Québec. Dans sa tête et son coeur, le bruit des casseroles n’arrête jamais.##En 2013, Paul, mi-trentaine et policier de la Ville de Québec, se retrouve devant le comité de déontologie pour abus de pouvoir et manque de discernement pour des arrestations qu’il a effectuées lors de la crise étudiante du printemps précédent. ##En 2015, dans le cadre du 125ème anniversaire de la mort de Van Gogh, ces trois hommes seront, par hasard (ou pas), confrontés ensemble à un nouveau printemps de leur vie.##

Et si Van Gogh n’était pas mort au bout de sa folie ?!Et si Vincent n’avait pas commis les erreurs qui ont mis fin à son couple ?!

Et si Paul avait sorti ses casseroles plutôt que sa matraque ?!CHEMIN ! !Tout ce spectacle est bien vertigineux pour moi. Ça fait longtemps que j’ai envie de ce défi du spectacle solo. Je sais maintenant que j’ai le bagage, artistique et de vie, pour aller de l’avant et porter, de bonne façon, cette histoire. Je me souviens avoir entendu Patrice Dubois parler, en marge de la création de son spectacle solo sur Orson Wells, de l’importance qu’un spectacle solo parte de soi mais qu’il ne devait pas se transformer en une thérapie ou une expiation pour son créateur. Je partage entièrement cet avis.##Pour moi, ce spectacle, c’est porter des paroles fortes au théâtre. C’est conjuguer la folie créatrice de Van Gogh, son amour des couleurs et la beauté et la force de sa correspondance avec son frère à l’éveil d’un peuple qui décide de refuser des politiques d’inégalités, d’injustices et d’austérité.##C’est amalgamer tout ça à la fuite d’un Québécois à Amsterdam parce que son monde à Québec a foutu le camp et à celle d’un policier qui a du mal à saisir la justification de ses actions. C’est trouver ce qui relie ces trois vies. Ces moments pivots de l’existence de chacun de ces hommes. Trouver l’écho commun de ces pertes de contrôle. Et faire résonner l’écho vers les spectateurs, vers nos mondes, vers nos vies.# #

La perte de contrôle sur sa vie de Van Gogh qui l’amène à se suicider.!La perte de contrôle de Vincent qui l’amène à bousiller son couple.!

La perte de contrôle de Paul qui le conduit à utiliser sa force plutôt que son jugement.!

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Je serai totalement honnête avec vous, je ne pense pas que ce spectacle va complètement renouveler la « planète théâtre ». Mais ce sera une proposition artistique honnête, humaine, sentie. Et je suis persuadé qu’elle trouvera son écho chez les gens. Elle émane au départ de moi, de mon vécu, de mes histoires, grandes et petites. Toujours dans ce désir implanté et important de ne pas faire de ce spectacle un pansement à mon passé parfois trouble, je vois plutôt cette pièce en devenir comme la toile et les couleurs pour Van Gogh ; une extériorisation, un moyen d’aller de l’avant, de grandir. ##Cette pièce est aussi un nouveau printemps pour moi.##En 2012, lors du printemps érable, alors que je suis une personne qui prône l’engagement et l ’ importance «  d’être ensemble  », un événement marquant de ma vie m’a conduit à m’isoler, à plonger dans la solitude, à m’éloigner du bruit des casseroles. C’est fou, lors d’un des rares moments où la population Québécoise s’unissait d’une même voix, je ne mêlais pas la mienne à celles des autres. En réponse à cela, je me suis mis à écrire, ce que je ressentais, ce que je vivais, ce que je voyais de mon observatoire éloigné. À l’instar de Van Gogh, qui utilisait l’art, les mots et les lettres pour se sortir de cette solitude qui le rongeait par moment, je décidai, au début probablement inconsciemment, que ce creux dans la montagne russe de ma vie serait une source de création. La solitude de ma peine d’amour kamikaze se juxtaposait à un moment d’union de notre société. Ce moment fut la première étincelle de ce projet.##Je trouve souvent que la richesse d’une oeuvre naît de contradictions, de contrastes, expliqués ou pas, compréhensibles ou pas. Et j’étais en plein coeur d’un de ces moments. Tout au long des mois (voir années) à venir, j’ai donc identifiés certains contrastes qui nourriraient à leurs façons l’histoire de la pièce. ##La reconnaissance mondiale de Van Gogh précédée d’une vie seul dans la quasi pauvreté et l’ignorance de son talent. L’abandon temporaire forcé de son métier par un policier alors que ce dernier ne tentait que d’exécuter les ordres de ses dirigeants. Écrire des tonnes de lettres en sachant bien qu’elles ne se rendront jamais à destination. Partir ailleurs alors que l’on sait pertinemment que ce que l’on souhaite le plus avoir à ses côtés est à deux coins de rues. Etc…##Cette création aura donc pris plusieurs années à mûrir. Parce qu’elle devait en partie s’éloigner de mon moment trouble, je crois. Elle devait vivre d’elle-même sans pourtant ignorer son origine. Elle devait trouver ses alliés, ses parallèles, son propre mouvement. Se construire progressivement. Le réel devenir perméable au fictif et se transformer en source de réflexion.##Et je sais maintenant, dans ma tête et mon coeur, que l’heure de sa venue au monde a sonné.##

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CONSTRUCTION!#Il y a ce défi d’interpréter tous les personnages, de créer des lieux simplement et de rapidement voyager d’un univers à l’autre. Défi augmenté par le désir de faire un solo sans coulisse, donc où tous les changements de personnages, de temps ou de lieux se feront devant public. Je pense que cette caractéristique du spectacle concorde avec cette simultanéité des printemps des principaux personnages. Créer ainsi un spectacle/casse-tête compréhensible et évolutif où l’intelligence et l’imaginaire du spectateur est sollicité. Cette construction et forme du spectacle tentant de placer le spectateur devant la pièce comme nous le sommes dans un musée face à un tableau. Cette richesse des histoires multiples provenant pourtant d’une même oeuvre. Qui est face à nous ? Vincent ? Van Gogh ? Paul ? Et si c’était Van Gogh qui était le guide de son propre musée lors de la visite de Vincent ? Et si Paul avait choisi de donner des coups de pinceaux plutôt que des coups de bouclier ? Et si j’avais osé poster toutes mes lettres ?##De ces histoires variées, de ces histoires possibles, créer un dialogue entre artistes et spectateurs, entre spectateurs et spectateurs et, au final, entre citoyens d’un même monde.##Il y a évidemment aussi cette grande envie de fouler à nouveau la scène en portant une parole et une histoire forte, tant personnelle qu’universelle. Il y a cet échange avec le public, lui parler de lui, de ses printemps, de ses défaites et de ses victoires.##PERSPECTIVE!#Face à l’impression d’être désorienté et d’être quasiment mort à l’intérieur, Vincent cherchera, doucement, à créer la vie autour de lui, à trouver la lumière. Il plantera un jardin. Comme pour les tournesols de Van Gogh, ce jaune plein de vie deviendra sa porte de sortie vers un demain plus heureux. Mais, évidemment tout cela ne se fera pas sans épreuves, sans embûches. Et le spectacle parle de ça aussi.##Il parle de nos rêves en tant que peuple, de l’importance de croire en la force d’être ensemble. Il traite du temps qui passe, des leçons du passé, de l’importance de l’art dans nos vies. Il expose nos quêtes, grandes et petites, imagées ou concrètes. Il est à la fois autofictif, témoignage, manifeste, élan et espoir.# #

Vincent doit partir à la rencontre de Van Gogh pour se retrouver face à lui-même.!Le policier doit être confronté à l’égard d’actions qu’il a commises face à des

manifestants pour être confronté à lui-même.!Van Gogh doit mettre sur la toile ses émotions pour ne pas devenir fou.!#

Tout ceci afin de réaliser que nous sommes les propres peintres de nos vies. Que c’est nous qui tenons les pinceaux, la toile blanche bien installée devant nous. Et que chaque toile comporte sa propre perspective, son point de fuite, ses couleurs, ses traits…##Un spectacle partagé comme une célébration de la vie, du pardon, de l’amour, des naissances, des renaissances et des nouveaux bourgeons. Un spectacle vivant, coloré. Un éveil.##Parce que même quand l’hiver est long et féroce, le printemps finit toujours par arriver.!##

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DÉMARCHE / DIRECTION ARTISTIQUE / a r c h i t e c t u r e!#Lors de mes dernières expériences de création, j’ai, la plupart du temps, travailler par étapes intensives de travail, espacées les unes des autres. Je considère que ces moments intensifs et exigeants de création créent une belle synergie de travail au sein de l’équipe de création et que les espaces de repos permettent au projet de se déposer dans le corps et la tête des artisans.##Pour ce spectacle, nous ferons le même processus. Ce qui s’ajoute à cela, c’est qu’il origine d’une seule tête (la mienne) et que, plus la création évoluera, plus de nouvelles têtes se rajouteront au processus. Comme pour chacun des personnages de la pièce, qui se retrouve face à une solitude importante et une confrontation menant à un désir d’aller vers l’autre, l’idée de cette pièce a longuement germée dans ma tête et il est maintenant temps de partager et d’exposer mes idées et, avec des collaborateurs chevronnés et généreux, créer le spectacle. Un solo aux têtes multiples. ##Des périodes intensives d’écriture et de recherches sont au programme depuis le printemps dernier et j’ai voyagé, au cours de l’été dernier en Europe afin de parcourir l’itinéraire des dernières années de vie de Van Gogh. De plus, j’ai demandé à une auteure de la relève littéraire de Québec, une artiste de cirque et un professeur de philosophie de m’aider dans l’écriture et la création du texte. Ce sont des personnes que je connais mais qui, bien qu’ils adorent le théâtre et la littérature, ne naviguent pas dans le monde du théâtre de Québec. Je fais confiance à leur intelligence et leur imaginaire et aime cette idée d’entretenir moi aussi, avec eux, une forme de correspondance sur le texte et la création du spectacle.##Ensuite, de retour d’Europe, lors de la séance suivante de répétition, toute l’équipe de création m’a rejoint en salle de répétition. Annabelle fait l’assistance mise en scène tandis que Maxime agit véritablement en « second moi » et en collaborateur à la création. Il m’aiguille dans mon jeu, il est parfois mon double afin que je puisse sortir de la scène et voir ce que donne les images ou la succession des scènes, il me recentre si je me perds, bref, il est la boussole de ce spectacle. ##Julie et Philippe me proposent des idées de concepts, d’images, d’accessoires, etc… Puis, avec des équipements loués ou achetés (micros, projecteurs, mixeur sonore…), nous expérimentons et explorons les façons d’utiliser la technologie de façon efficace pour raconter notre histoire. Je veux que le travail soit collectif, c’est hyper important pour moi. Je considère que c’est la meilleure technique pour explorer toutes les possibilités et ainsi, créer le meilleur spectacle fidèle à qui nous sommes.##Pour la création, nous avons débuté par des discussions sur l’art, la solitude, la politique québécoise, les mouvements sociaux, la perception que l’on a des policiers, etc… Puis, fort de #ces échanges, nous explorons toujours à partir d’un élément concret : une toile ou une lettre de Van Gogh, une vidéo du printemps érable, une étude sur les ruptures amoureuses, un accessoire, une pièce musicale, etc… Et l’écriture polyphonique du spectacle évolue et évoluera tout au long de ces premières périodes de création. ##Construire le spectacle comme on peint une toile.#Une démarche artistique en mouvement, ponctuée d’accidents, heureux ou pas, mais nécessaires à la construction. #Une architecture lumineuse, collective, porteuse.#

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C O U R T E B I O G R A P H I E / VINCENT VAN GOGH!##Van Gogh, né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, dans le Brabant septentrional, était le fils d'un pasteur protestant. Dès l'enfance, il fit preuve d'un tempérament lunatique et agité qui devait, tout au long de sa vie, contrarier ses projets. À partir de 1869, il devint commis dans une galerie d'art mais, passionné par la lecture de la Bible, il négligea son travail et dut finalement l'abandonner en 1876. Après avoir été prédicateur dans un faubourg ouvrier de Londres, il entreprit des études de théologie à Amsterdam, mais consacrait néanmoins beaucoup de temps à dessiner. En 1878, il s'installa dans la région minière du Borinage où il décida d'évangéliser les pauvres dont il partageait les conditions de vie extrêmement précaires. C'est là, au début des années 1880, que Van Gogh peignit ses premières toiles. Elles représentent des natures mortes ou, comme les célèbres Mangeurs de pommes de terre (1885, Rijksmuseum Vincent Van Gogh, Amsterdam), les paysans et les gens simples qu'il rencontrait. Sombres et presque monochromes, ces uvres expriment avec rudesse la pauvreté et la misère de ces mineurs

auxquels Van Gogh s'attacha avec une ferveur et une exaltation exacerbées. En 1886, Van Gogh s'installa à Paris et vécut avec son frère Théo qui dirigeait une petite galerie de tableaux. Il fit rapidement connaissance des jeunes peintres qui animaient les mouvements artistiques les plus innovants. Influencé par l'oeuvre des impressionnistes et par celui d'artistes japonais tels Hiroshige et Hokusai, le style de Van Gogh évolua sensiblement à cette époque. Les couleurs s'éclaircirent, les touches de pinceau, qui furent apposées selon une technique plus étudiée, suivaient souvent la forme de l'objet représenté. Dès 1888, il adopta des teintes franches et bril lantes, présentes dans les tableaux de ses amis français.#

En février 1888, Van Gogh quitta Paris pour le Sud de la France où, sous le soleil de Provence, il peignit des paysages et des scènes de genre de la vie méridionale. L'artiste, installé à Arles, commença à employer des touches courbes, tourbillonnantes et des couleurs pures : le jaune, le vert et le bleu en particulier. Cette technique, si spécifique à l'oeuvre de Van Gogh, apparaît dans les célèbres toiles représentant sa Chambre à coucher (1888, Rijksmuseum Vincent Van Gogh, Amsterdam), et la Nuit étoilée (1889, musée d'Art moderne, New York). Tout phénomène visible, peint ou dessiné par Van Gogh, semble être doté d'une vitalité physique et spirituelle. Dans son enthousiasme, il persuada Paul Gauguin, qu'il avait rencontré à Paris, de le rejoindre. Après moins de deux mois de travail commun, leur relation se détériora gravement et s'acheva par une dispute célèbre au cours de laquelle Van Gogh menaça Gauguin avec un rasoir. La même nuit, Van Gogh se trancha une oreille. Quelques mois plus tard, il entra de plein gré à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence où il peignit avec acharnement. De cette période date un grand nombre de chefs-d'oeuvre, dont les Blés jaunes (1889, National Gallery, Londres).#

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En mai 1890, l'artiste quitta le Midi et rejoignit son frère Théo à Paris. Il s'installa non loin de là, à Auvers-sur-Oise, près de la maison du docteur Gachet qui admirait et soutenait déjà plusieurs peintres impressionnistes, et dont Van Gogh fit le portrait. L'artiste travaillait avec ardeur. Pourtant, le 27 juillet 1890, il se tira un coup de revolver et décéda deux jours plus tard.#

#Les sept cents lettres que Van Gogh écrivit à son frère Théo (publiées en 1911, traduites en français en 1960) constituent un témoignage unique de la vie d'un artiste, et une précieuse documentation concernant une uvre particulièrement fertile : environ sept cent cinquante tableaux et mille six cents dessins. Le peintre français Chaïm Soutine, ainsi que les peintres allemands Oskar Kokoschka, Ernst Ludwig Kirchner et Emil Nolde, doivent plus à Van Gogh qu'à aucune autre source d'inspiration. En 1973, le Rijksmuseum Vincent Van Gogh, conservant plus de mille tableaux, esquisses et lettres, a été ouvert à Amsterdam.#

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L E S L E T T R E S D E V I N C E N T!##Les lettres de Vincent Van Gogh sont un ensemble de 928 lettres tant écrites (844) que reçues (84) par Vincent. Plus de 650 d'entre elles ont été écrites par Vincent à son frère Théo Van Gogh. La collection comprend aussi des lettres que Van Gogh écrivit à sa sœur Will, ainsi qu'à d'autres proches tels que Paul Gauguin, Anthon Van Rappard, Emile Bernard ou encore John Peter Russell.#

Arnold Pomerans, éditeur d'une sélection de ces lettres écrivait que Théo « était de cette sorte d'hommes qui gardait même le plus petit bout de papier ». C'est à cette manière de faire que nous devons les 663 lettres que Vincent lui destina. À l'inverse, Vincent ne conserva qu'irrégulièrement les lettres reçues par lui, et seulement 84 d'entre elles sont restées, dont 39 écrites par Théo. Elles sont pour la plupart écrites en néerlandais, ainsi qu'en anglais, mais aussi en français et couvrent la période d'août 1872 à juillet 1890. Certaines sont ornées de dessins.#

#HISTORIQUE!#Johanna van Gogh, la femme de Théo Van Gogh, frère du peintre, consacra plusieurs années à copier les lettres, à propos desquelles elle écrit  : «  À l'époque, venant d'épouser Théo, je trouvais en 1889 dans l'appartement, cité Pigalle, au fond d'une petite table, un carton rempli de lettres de Vincent... » Dans les deux ans qui suivent, les deux frères allaient mourir. Vincent en 1890 à la suite d'une blessure provoquée par une arme à feu, et Théo en 1891 après une maladie.#

Johanna entreprit de compléter la collection, qui fut publiée en janvier 1914. La première édition comprenait trois volumes, et fut suivie en 1952-1954 par l'édition d'un quatrième volume incluant des lettres additionnelles. Jan Hulsker suggéra en 1987 que les lettres soient classées par ordre chronologique et entreprit de le faire quand le projet Les Lettres de Vincent Van Gogh fut initié par le Musée Van Gogh. Le projet a porté sur la collection complète et annotée des lettres écrites et reçues par Vincent.#

#IMPORTANCE DE SES LETTRES!#Montrant la culture remarquable de Vincent et ses talents linguistiques, les lettres sont écrites dans un style souvent lyrique et imagé. Elles reflètent à la fois une vision du monde ainsi que le drame de l'existence de leur auteur.#

Fourmillant de détails, cette correspondance apporte des informations irremplaçables non seulement sur la dynamique de création de Vincent lui-même, mais aussi sur le monde artistique de l'époque. Elles évoquent aussi les relations parfois difficiles que Vincent entretient avec ses amis, ainsi que les soucis d'ordre matériel qui sont les siens.#

##Toute la correspondance de Van Gogh se trouve sur le site : vangoghletters.org!#

* Sources Wikipédia et Taschen, Vincent Van Gogh, une vie illustrée.!

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P R I N T E M P S Q U É B É C O I S (ÉRABLE) _ 2012!#Au printemps 2012, le Québec et le Canada connaissent la plus longue grève étudiante de leur histoire. Cet événement, qui se déroule sur plusieurs mois (du 13 février au 7 septembre 2012), oppose les étudiants québécois et le gouvernement provincial sur la question de la hausse des droits de scolarité. De grandes manifestations sont organisées à Montréal et dans les différents centres urbains de la province. Le conflit culmine lors de l’adoption d’une loi spéciale (loi 12, communément appelée loi 78) qui oblige le retour en classe et limite le droit de manifester.##Le mouvement étudiant québécois et la hausse des droits de scolarité !#Au Québec, le mouvement étudiant émerge et s’organise au tournant des années 1960, dans le sillon de la Révolution tranquille. Historiquement, les revendications des étudiants touchent les questions de l’accès à l’éducation, des droits de scolarités, du régime des prêts et bourses (voir aide financière à l’étudiant) et de la gratuité scolaire. À plusieurs reprises, les associations étudiantes ont recours à la grève comme moyen de pression. Celui-ci se traduit par le refus d’assister aux cours. D’importantes grèves ont lieu en 1968, 1974, 1978, 1986, 1988, 1990, 1996 et en 2005.##Le 18 mars 2011, le gouvernement du Parti libéral du Québec dirigé par Jean Charest, dépose un budget qui prévoit une hausse des droits de scolarité universitaires de 325$ par année de 2012 à 2017, pour un total de 1 625 $. Les frais passeraient de 2 168 $ à 3 793 $ à la fin de 2017 (soit une augmentation de 75 %). L’année 2011 est marquée par une contestation politique importante et différents événements de perturbation de l’ordre public. Au début de décembre, plus de 60 000 étudiants se regroupent au sein d’une coalition temporaire, la CLASSE, afin de déclencher une grève générale. Quelques semaines plus tard, les associations représentant les étudiants issus du Cégep et de l’Université (respectivement la FECQ et la FEUQ) annoncent leur intention d’aller dans la même direction.##Un conflit qui divise et rassemble!#À partir du 13 février 2012, la majorité des associations étudiantes de la province entrent en grève générale, dont plusieurs pour une durée illimitée. Lors de la manifestation du 22 mars qui rassemble entre 100 000 et 200 000 personnes à Montréal, près de 310 000 étudiants (sur 400 000) sont en grève. Le mouvement reçoit une couverture médiatique importante au Canada et ailleurs dans le monde. Surnommé « Printemps érable » (en référence au Printemps arabe, une expression qui désigne l’ensemble des mouvements de contestations populaires qui prennent place dans le monde arabe depuis décembre 2010), ce mouvement s’inscrit dans un phénomène mondial de mobilisation de la jeunesse étudiante.#

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Des personnalités publiques telles que le chansonnier Paul Piché, les membres de la formation musicale Les Cowboys fringants, l’animateur Guy A. Lepage et la réalisatrice Paule Baillargeon s’affichent ouvertement en faveur des étudiants, notamment en arborant un petit carré rouge, symbole de la lutte contre la hausse. Près de 200 membres de la communauté artistique, du monde syndical et de la sphère politique signent un manifeste en solidarité au mouvement. D’autres, comme l’humoriste Yvon Deschamps et l’ancien ministre de l’Éducation Jean Garon (de 1994 à 1996) prennent la parole dans les médias afin de dénoncer le manque d’ouverture du gouvernement Charest face aux revendications étudiantes. La gratuité scolaire reçoit des appuis majeurs alors que le sociologue Guy Rocher, puis l’ancien premier ministre Jacques Parizeau se prononcent en sa faveur.# #

En contrepartie, plusieurs anciens politiciens québécois, dont l’ancien premier ministre péquiste Lucien Bouchard et l’ancienne ministre libérale des Finances Monique Jérôme-Forget, appuient la hausse. Afin de protester contre la grève étudiante et d’appuyer la hausse des droits de scolarité, environ 4 000 étudiants se regroupent au sein du Mouvement des étudiants socialement responsables du Québec (MÉSRQ). De plus, plusieurs associations étudiantes refusent d’entrer en grève illimitée, préférant suspendre les cours lors de la grande manifestation du 22 mars. À Montréal et à Sherbrooke, des étudiants portent le carré vert, symbole de leur opposition au prolongement de la grève. L’appui des étudiants des autres provinces canadiennes est également timide en raison des droits de scolarité qui y sont beaucoup plus élevés qu’au Québec.##Le 24 avril, l’exclusion des discussions d’une des associations étudiantes (la CLASSE) par le gouvernement met le feu aux poudres. D’importantes manifestations sont alors

organisées tous les soirs dans les rues de Montréal. Elles sont marquées par des actes de vandalisme, des arrestations massives et la brutalité policière. À Victoriaville, lors d’une manifestation qui tourne à l’émeute, un étudiant est grièvement blessé et perd l’usage d’un oeil. En 2013, une Commission d’examen est mise sur pied afin de faire la lumière sur ces incidents.##La population est extrêmement divisée sur la question du conflit étudiant; certains demandant même au gouvernement de faire appel aux Forces armées. Le mouvement étudiant est aussi moins uni qu’il ne le paraît à première vue. Des étudiants n’hésitent pas à demander aux tribunaux des injonctions afin que soient levés les piquets de grève devant les salles de cours. Le conflit se judiciarise, une première dans l’histoire des grèves étudiantes au Québec.##* sources : !#

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La loi 78 : objet de controverse !#Cette situation culmine le 18 mai lors de l’adoption d’une loi spéciale par l’Assemblée nationale du Québec. Le projet de loi 78 (loi 12) comprend différentes mesures assurant le retour en classe des étudiants et prévoit des amendes élevées pour les individus, les associations étudiantes et les syndicats qui entravent la tenue des cours. Cette mesure d’exception restreint le droit de manifester, ce qui va à l’encontre des droits et libertés garantis par la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.##Dénoncée par les partis d’opposition (Parti québécois et Québec solidaire), mais aussi par l’Organisation des Nations Unies, cette loi soulève une vive opposition chez une partie de la population québécoise. Étudiants et citoyens de tous âges défient la loi et manifestent leur mécontentement dans les rues de Montréal en frappant sur des casseroles. Ces « concerts de casseroles » spontanés s’étendent rapidement aux différentes régions du Québec et à certaines villes canadiennes. Le 31 mai 2012, lors du premier match de la finale de la Ligue nationale de hockey, on assiste à un véritable « Casseroles Night in Canada ». En solidarité au mouvement québécois, les casseroles résonnent d’un océan à l’autre, de Vancouver à Halifax.#Un débat réglé ou repoussé?##Le 1er août 2012, le gouvernement Jean Charest déclenche des élections générales et demande à la « majorité silencieuse » de s’exprimer sur la question des droits de scolarité en élisant pour un quatrième mandat son gouvernement. La grève étudiante devient un des enjeux électoraux. Pauline Marois, chef du Parti québécois, promet d’annuler la loi 78 et de tenir un sommet sur l’enseignement supérieur si son parti est élu le 4 septembre. Moins de deux semaines après son élection, le nouveau gouvernement minoritaire dirigé par le Parti québécois annule la hausse des droits de scolarité et la loi 78.##Les associations étudiantes, qui ont entretemps voté la fin de la grève et le retour en classe, parlent d’une victoire historique du mouvement étudiant. À l’issue du sommet sur l’enseignement supérieur de février 2013, la question du sous-financement des universités québécoises n’est toujours pas réglée. Néanmoins, le mouvement de 2012 aura permis d’amorcer un débat de société sur l'accessibilité aux études, la qualité de l'enseignement et la contribution de l’université au développement du Québec.#

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SOURCES / INSPIRATIONS / COULEURS#Un petit pot-pourri de sources de création nous inspirant pour celle-ci : #

Correspondances de Van Gogh#

Hier j'ai peint quelques études où l'on voit la cathédrale. Et j'en ai également une petite du parc. Néanmoins, je préfère peindre les yeux des hommes que les cathédrales, car dans les yeux il y a quelque chose qu'il n'y a pas dans les cathédrales, même si elles sont majestueuses et qu'elles en imposent, l'âme d'un homme, même si c'est un gueux ou une fille de rue, est plus intéressante à mes yeux.#

Lettre de Van GOGH à son frère Théo - Anvers, novembre 1885#

...Moi - je me sens passer l’envie de mariage et d’enfants - et à des moments je suis assez mélancolique d’être comme ça à trente-cinq ans lorsque je devrais me sentir tout autrement#

Et j’en veux parfois à cette sale peinture. C’est Richepin qui a dit quelque part : l’amour de l’art fait perdre l’amour vrai. Moi, je pense qu’il n’y a rien de plus réellement artistique que d’aimer les gens.#

Lettre de Van Gogh à son frère Théo -Paris,été1887.#

« La lumière qui luit dans les ténèbres, par les ténèbres vers la lumière. »#

Cahier d’écriture personnel, Bruxelles, 1878.#

...Eh bien, vraiment, nous ne pouvons faire parler que nos Mais pourtant mon cher frère, il y a ceci que toujours je t’ai dit et je le redis encore une fois avec toute la gravité que puissent donner les efforts de pensée assidûment fixées pour chercher à faire aussi bien qu’on peut - je te le redis encore que je considérerai toujours que tu es autre chose qu’un simple marchant de Corot, que par mon intermédiaire tu as part à la production même de certaines toiles, qui même dans la débâcle gardent leur calme.#

Car là nous en somme et c’est là tout au moins le principal que je puisse avoir à te dire dans un moment de crise relative. Dans un moment où les les choses sont fort tendues entre marchands de tableaux d’artistes morts et d’artistes vivants.#

Eh bien, mon travail à moi, j’y risque ma vie et ma raison y a fondu à moitié (...)#

Dernière lettre de Van Gogh à son frère Théo retrouvé dans les poches de Van Gogh après son décès. 29 juillet 1890.#

� #« Van Gogh développa une prédilection pour les choses « sur lesquelles la vie et la réalité étaient passées..... »!

Van Gogh s’est souvent peint lui-même parce qu’il n’avait pas d’argent pour payer des modèles.#

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Le film Vincent et moi et les toiles de Van Gogh:#

Au départ, pour moi, il y a la découverte de Vincent Van Gogh via le film Vincent et moi dans le cadre de la série Conte pour tous. Un film marquant, pour plein de raisons ; les canaux d’Amsterdam et réaliser que des gens peuvent vivre dans des bateaux au milieu d’une ville, le contraste fou entre la pauvreté d’un artiste et la valeur de ces tableaux après sa mort, et bien sûr, une énigme un peu facile et une jeune détective québécoise adolescente quand même un peu cute... dans les premiers balbutiements du désir.#

Puis, suite à mon enthousiasme face au film, mes parents m’offrent, pour Noël, la biographie illustrée en deux volumes éditions Taschen sur Van Gogh. Je la dévore, autant fasciné par les toiles que la vie de l’homme. Puis, quelques années plus tard, je me retrouve, au Musée Van Gogh d’Amsterdam,devant un autoportrait (celui en couverture de ce dossier) et je fonds, je pleure, fort, sans trop savoir pourquoi.#

Il y a là un écho fort. Un lien, qui s’explique mal, mais qui se ressent.Les toiles de Van Gogh serviront assurément de point d’ancrage à la création du spectacle.#

Van Gogh. Analyse de l’oeuvre et du peintre. Taschen#

Le travail de peintre a pour lui une fonctions reconstituante. Il le dit dans ses lettres : c’est un paratonnerre contre sa maladie. (...) Il sait que la passion qui anime son oeuvre est tirée de ses conflits mentaux, et qu’à l’extrémité de son angoisse, c’est dans l’ordre arithmétique des couleurs et des formes qu’il trouvera une résistance à la désintégration.#

La vie habitable, Véronique Côté#

Dans ces temps où nous allons, désorientés et incertains, cherchant partout hors de nous un indice, une trace du chemin à prendre, je suis sure, je suis certaine que de nous remettre à écouter ce qui frémit en-dedans, frêle mais scintillant, sensible mais irréductible, est la meilleure façon de retrouver notre Nord perdu, rempli d’espace, de silence, et de temps. Paysage neuf à dévaler en liberté, en courant de toutes nos forces, revisités enfin par cette force brute qu’on assimile à tort à l’idée du bonheur à tout prix : la joie, ce cadeau offert sans avertissement aux braves et aux casses-cous, ce tribut à la beauté de notre court passage sur cette terre, cette bénédiction.#

Je me souviendrai, 2012 mouvement social au Québec, collectif.#

Dans le grand effort de conscience que notre époque exige, le jour est venu d’être ce qu’on rêve, de faire ce qu’on dit. Le jour est venu de se bâtir une arche, une arche comme un pays (...) Vous verrez... nos filles et nos fils émergeront deboutte, comme une forme de l’art. Ils#

seront comme un vent chaud, ils viendront de partout pour nous sortir le X des petites cases, pour nous remettre le feu en arrière des yeux. Nous serons zapatistes de nouveau. Nous nous interposerons par le rêve. Nous serons la marée et le Bouclier.#

Hugo Latulippe#

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Commission Ménard sur le printemps érable #

...Les témoignages qui se sont succédé mardi à la commission Ménard sur le printemps érable ont donné lieu à trois visions différentes des émeutes au début du mois de mai 2012 à Victoriaville.#

Le directeur général adjoint de la Sûreté du Québec, Marcel Savard, a assuré devant la commission Ménard sur le printemps érable, mardi, que la SQ était prête à faire face aux émeutes du 4 mai 2012 à Victoriaville.#

«Nous avions les ressources et les structures nécessaires pour faire face aux événements», a répondu Marcel Savard au commissaire Bernard Grenier qui lui demandait si la SQ avait été prise au dépourvu. Il a expliqué que les tensions entre certains manifestants et les policiers s'étaient très vite dégradées. En moins de quatre minutes, un groupe d'individus vêtus de noir, de lunettes de protection et de foulards ont renversé les barrières qui encadraient la foule.#

«Le congrès du Parti libéral s'est tenu de façon paisible», a fait remarquer M. Savard, avant de conclure que «la sécurité est une responsabilité partagée».#

La manifestation de Victoriaville avait fait trois blessés parmi les manifestants et 11 parmi les policiers de la SQ, selon le directeur général adjoint. Ce dernier a aussi dressé un bilan de l'implication de la SQ du 21 février au 24 septembre 2012. Les policiers sont intervenus dans 473 manifestations, dont 52 à Montréal avec le Service de police de la ville de Montréal (SPVM).#

Le printemps érable a généré 240 000 heures de travail pour les policiers. Le coût des interventions est estimé à 6,8 millions $. Du côté des manifestants, la SQ a dénombré 120 arrestations et accusations au Code criminel et 20 constats émis en vertu des règlements municipaux.#

Du côté de la SQ, 173 policiers ont été visés en déontologie.#

#Tenir tête, Gabriel Nadeau-Dubois#

Ce propos s’applique très bien au mouvement étudiant québécois : cette grève historique a favorisé le dynamisme de la démocratie en politisant des centaines de milliers de personnes. Même les gens qui défilaient dans les rues avec leurs casseroles en défiant la loi spéciale ne rejetaient pas bêtement l’autorité politique pour lui substituer la « rue ». Ils défendaient l’autorité du droit contre l’usage arbitraire du pouvoir législatif. Ils exprimaient leur profond attachement à la démocratie. Cette grève, avec ses assemblées et le mouvement des casseroles qui en a été le sommet, a été la meilleure école d’engagement politique que l’on puisse imaginer. Elle aura, je n’en doute point, mieux servi les mœurs démocratiques que ne l’auront fait les libéraux, leurs bailleurs de fonds et leurs meneuses de claques médiatiques.#

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Et en vrac :! ! !

# # - La floraison des tournesols - Le poids des tournesols. Souvent trop lourds pour être disposés dans un vase….#

# # - Le jaune. - Je déteste ma vie de Pierre Lapointe et L’année du serpent de Philippe B.- Magnolia de Paul Thomas Anderson - Le mistral, les saisons, les bourgeons et les bulbes.- Le coeur est une valeur mobilière de David Desjardins.- Les canaux d’Amsterdam- Nicolas Bouvier (Le dehors et le dedans)- Étude des réseaux cérébraux sur les différents moments amoureux- Les montagnes russes de Louis-Jean Cormier- Les effets de l’absinthe sur la vison.- Van Gogh, le suicidé de la société d’Antonin Artaud - Radiohead, Gorecky, Olafur Arnalds, Jon Hopkins- Les archives vidéos du printemps érable...- Notre Dame de Paris (le lieu, pas la comédie musicale...)- Et plein plein d’autres...#

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PISTES DE RÉFLEXION POSSIBLES !##- Que reste-t-il du Printemps Québécois de 2012 ?#- L’art comme véhicule de passage.#- La correspondance artistique.#- Van Gogh.#- L’amour fraternel.#- La folie créatrice.#- Les mouvements de masse.#- La poésie.#- Le réalisme au théâtre vs. l’imaginaire.#- Suggérer plutôt que d’expliquer.#- Etc.####

Merci de votre lecture.##Nous sommes disponibles pour toutes formes de rencontres, avant, pendant ou après les

représentations.##Au plaisir de vous rencontrer !##

L’équipe de création d’Architecture du printemps.#([email protected])##

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ÉQUIPE DE CRÉATION / architectes!#OLIVIER LÉPINE écriture / mise en scène / interprétation

Finissant du conservatoire d’art dramatique de Québec en 2005, Olivier Lépine est fondateur de Portrait-Robot et cofondateur de tectoniK_. Avec cette dernière compagnie, qu’il dirigea jusqu’en 2011, il orchestre les mises en scène de purifiés de Sarah Kane, de Symbioses de Jocelyn Pelletier ainsi que de vertiges, spectacle choral multidisciplinaire présenté en ouverture de la saison 2010-2011 du Théâtre Périscope et pour lequel il fût finaliste aux Prix d’excellence de la culture pour la meilleure mise en scène. #

Il réalise aussi les mises en scène de Le K Buster (7981 théâtre / nomination aux Prix d’excellence de la culture pour meilleure mise en scène 2008), ! Viva Pinoshit ! (Les Exilés), Barbe Bleue (Les Écornifleuses) et Coronado (Des miettes dans la caboche / meilleurspectacle de la relève, saison 13 -14 , P remiè re Ova t i on ) p résen tées au cou rs des dernières saisons de Premier Acte ainsi que celle du classique Roméo et Juliette présenté au Théâtre de la Bordée en 2011. Il fonde et dirige Portrait-Robot depuis 2013 et présente Femme non-rééducable / Anna P. Il est aussi metteur en scène du spectacle breizh de la formation musicale who are you, spectacle présenté au Québec et en tournée européenne.

Olivier a également cofondé Les Chantiers – constructions artistiques -, nouvelle branche relève du Carrefour International de Théâtre de Québec depuis l’édition 2008. De 2006 à 2011, il a enseigné le théâtre au Cégep de Ste-Foy où il travaille avec ses étudiants sur des textes de Jean-Michel Ribes, Fausto Paravidino, Peter Weiss, Dimitris Dimitriadis et Falk Richter. Il a aussi joué dans diverses pièces et laboratoires sous la direction de Frédéric Dubois, Christian Lapointe, Maxime Allen, Kevin McCoy et Ann-Sophie Archer.

Il fut membre du conseil d’administration du Conseil Québécois du Théâtre de 2009 à 2011, du comité de Première Ovation de 2010 à 2013 et il est toujours actif au sein du conseil d'administration de Premier acte.#

Depuis 2011, il enseigne à l’École de cirque de Québec comme professeur de jeu, conseiller artistique de numéros et de spectacles de fin d’année.#

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MAXIME PERRON

collaboration à la création / double

Diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2006, on a pu voir Maxime Perron à Premier Acte dans Glengarry Glen Ross (2006), Purifiés (2007) et Barbe bleue et la maison dans la forêt s'est allumée (2010). En 2010, il a foulé pour la première fois les planches du Théâtre du Trident avec la pièce Charbonneau et le Chef et en 2011 celles du Théâtre de la Bordée dans Roméo et Juliette. En 2013 (et en reprise en janvier 2015), il affrontera le froid dans l'adaptation théâtrale de La guerre des tuques et il collabore à la nouvelle création du Théâtre des Confettis, Clara dans les bois. Au cinéma, il a incarné Maxime dans le court-métrage Chargé présenté dans de nombreux festivals de cinéma de la planète et il a fait ses débuts à la télévision dans la série-télé Chabotte et fille diffusée sur les ondes de Télé- Québec entre 2009 et 2012. Encore une histoire de zombie, son premier texte, fut présenté dans le cadre des Chantiers 2013. Lors de la dernière saison, on a pu voir Maxime sur les planches de la Bordée dans Arlequin, serviteur de deux maîtres et dans Femme non- rééducable, Anna P., production inaugurale de Portrait-Robot. De plus, il orchestre les mises en scène de la Troupe du Grand Escalier du Cégep de Limoilou depuis plusieurs années. Très actif cette saison, il sera des productions de Bousille et les justes, Le monde sera meilleur et Épicerie, productions respectivement présentées à la Bordée, au Périscope et à Premier Acte en plus de sa collaboration sur Architecture du printemps.#

ANNABELLE PELLETIER LEGROS

assistance à la mise en scène et à la production

Annabelle Pelletier Legros, reçoit son diplôme du Cégep de Rimouski en Art et Lettres profil théâtre en 2003 et c’est la curiosité qui, le temps d’un certificat universitaire, la fait bifurquer vers l’Anthropologie. Bien qu’heureuse d’avoir exploré de nouveaux horizons, le théâtre l’appelle à nouveau sur les bancs d’école. Au cours de sa formation, elle se découvre un intérêt marqué pour l’expression corporelle, ainsi que les arts performatifs. C’est en 2008 qu’elle termine son Baccalauréat en études théâtrales. Poussée par le désir de plonger plus avant dans l’univers du jeu, elle complète en 2013 sa formation au Conservatoire d’Art dramatique de Québec. Depuis sa sortie du conservatoire, Annabelle a joué dans la reprise de La Boîte et la création de Femme non-rééducable / Anna P., deux spectacle présentés à Premier acte lors de la saison 2013-2014. Elle a

aussi voyagé de l’autre côté de l’Atlantique pour jouer lors des représentations du Le Noshow présenté en banlieue de Paris et à Marseilles à l’automne 2014 et en tournée française à nouveau au cours de la prochaine saison. Elle jouera également dans la création Mme G., présentée en fin de saison à Premier Acte.

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JULIE LEVESQUE environnement scénique

Issue de la promotion 2007 du Conservatoire d’art Dramatique de Québec, section scénographie, Julie Levesque travaille dès sa sortie à la scénographie de La trilogie de Belgrade (2007-2008) à Premier Acte et reçoit une conomination aux Prix d’excellence des Arts et de la Culture 2008. La même année, elle fonde avec Raphaël Posadas la

compagnie 7981Théâtre. De cette compagnie naît la pièce Le «K» Buster (2008) dont elle fait la scénographie et reçoit une deuxième nomination aux Prix d’excellence des Arts et de la Culture 2009 pour le décor et les marionnettes. Julie assiste à la création, supervise le montage des vitrines pour la section «Noctambleu» du parcours Où vas-tu quand tu dors en marchant ..? (2009 et 2010). Elle est récipiendaire de la bourse Desjardins/ Théâtre Blanc 2009-2010 et assiste Jean Hazel, scénographe réputé de Québec, pour Octobre 70 de Pierre Falardeau. Elle est pigiste pour multiples compagnies et théâtres de Québec (Théâtre du Trident, La Bordée, Théâtre Blanc…) et compte plus d’une soixantaine de projets à son actif.#

PHILIPPE LESSARD DROLET Lumières et vidéo

Bachelier en études théâtrales, profil mise en scène, membre fondateur du collectif de création interdisciplinaire Théâtre Rude Ingénierie, Philippe Lessard Drolet a développé un vif intérêt pour les technologies actuelles et une pratique artistique qui tire profit de leur utilisation à la scène. Depuis 2006, il réalise des conceptions vidéo pour des pièces de théâtre (Un simple soldat en 2007, Richard Trois en 2008, Edredon, objet théâtral pour la toute petite enfance en 2011, Terrier, 2014), des spectacles de danse (Ma soeur Alice, 2009) et des installations performatives (L’Homme-Foule, 2010 et pour Où tu vas quand tu dors en marchant 2 et 4, 2011-15). Il collabore également aux productions du Bureau de l’APA dont notamment La jeune fille et la mort présenté au Québec et de l’autre côté de l’océan. Cette saison, il fera la mise en scène / chorégraphie de (Entre), spectacle de danse présenté dans le cadre de la saison prochaine de La Rotonde.#

JOSUÉ BEAUCAGE Environnement sonore et musique

Musicien autodidacte, éclectique et curieux, Josué Beaucage compose et diffuse ses univers sonores au Québec, et dans plusieurs pays, depuis une quinzaine d’années. Auteur et principal compositeur pour le groupe Who are you, il réalise et interprète également des trames sonores pour d’autres artistes notamment en danse, théâtre, cinéma, réalisation d’albums et de jeux vidéos. Il a ainsi eu la chance de travailler avec le Cirque du Soleil, Robert

Lepage, Harold Rhéaume et une multitude d’artistes de toutes disciplines. Anciennement directeur artistique aux bruitages et aux effets sonores pour Ubisoft à Montréal, la variété des productions auxquelles il a participé depuis lui confère aujourd’hui une personnalité musicale originale. Plusieurs prix lui ont été remis, dont le prestigieux prix Bernard-Bonnier qu’il a reçu lors du gala de l’excellence culturelle de Québec en 2009. Il travaille actuellement à la trame musicale de la pièce Bousille et les justes, présentée en ouverture de saison du Théâtre de la Bordée.#

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COLLABORATION DRAMATURGIQUE / SUIVI ARTISTIQUE!

ALEXANDRA ROYER

Alexandra Royer est une jeune artiste qui souhaite acquérir des expériences enrichissantes grâce au cirque et aux arts en général. Parcourir le monde et le rencontrer, tout en cultivant son art et son être. Après avoir complété sa formation à l’École nationale de cirque de Montréal en 2011, elle s’envole vers l’Europe afin de répondre à cet appel de l’aventure, lors de cette tournée, elle partage la scène avec une chanteuse jazz à Paris, se voit primée d’une médaille d’or en Allemagne et s’immerge dans l’univers exaltant du théâtre et de la danse contemporaine

auprès d’un metteur en scène catalan. En février 2012, Alexandra rejoint officiellement la troupe québécoise « Les 7 doigts de la main » afin de prendre part à leur création Séquence 8. ��� Elle 23sera en tournée avec ce spectacle jusqu’au printemps 2015 où elle y connaît beaucoup de plaisir et de succès et rencontre un franc succès. Depuis, elle participe à la création de Crépuscule, présenté par Flip Fabrique et la ville de Québec au cours de l’été dernier et continue activement sa participation à d’autres événements artistiques un peu partout sur la planète ainsi que ses recherches personnelles.

SARA LAZZARONI

Sara Lazzaroni est née en Italie, d’un père italien et d’une mère québécoise. Elle vit à Sainte-Foy depuis qu’elle a trois ans et y a complété des études en anthropologie à l’Université Laval. Depuis la réception de son diplôme, elle s’est engagée, suite à la parution de son premier roman, Patchouli, publié chez Léméac, dans l’écriture de romans, de nouvelles et la réalisation de quelques documentaires de voyages.

Grande exploratrice et amoureuse des contrées sauvages et de l’humain, elle est toujours à la recherche de nouveaux territoires à découvrir. Toujours en création, son second roman, Veiller la braise, vient tout juste de paraître à la fin de l’été 2015. Elle entame donc le troisième avec enthousiasme.

MATHIEU SAUCIER-GUAY

Professeur de philosophie depuis plusieurs années au Cégep de Sainte-Foy, Mathieu Saucier-Guay est une excellente représentation de l’expression « un esprit sain dans un corps sain ». Grand amateur de littérature, il nourrit fréquemment sa grande curiosité des arts en fréquentant les salles de théâtres, musées ou concerts.

Il pratique la photographie depuis quelques années, parle couramment l’allemand et possède une maîtrise obtenue à l’Université d’Ottawa. Il donne et anime régulièrement des stages en lien avec divers courants philosophiques.#

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