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Novembre 2018 Une évaluation de stratégie pays IDEV Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008–2017 Rapport de synthèse

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Les différents produits qui servent à atteindre les trois objectifs de l’évaluation indépendante

Évaluation thématique Évaluation groupée de projets

Évaluation de stratégie d’intégration

régionale

Validation et évaluation de projets

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© 2018 Groupe de la Banque africaine de développement Tous droits réservés – Publié en Novembre 2018

Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse Une évaluation de stratégie pays IDEV, Novembre 2018

Exclusion de responsabilitéSauf indication contraire expresse, les constatations, interprétations et conclusions exprimées dans cette publication sont celles de ses divers auteurs et ne correspondent pas nécessairement aux vues de la direction de la Banque africaine de développement (la « Banque ») et du Fonds africain de développement (le « Fonds »), de leurs Conseils d’administration, Conseils des gouverneurs ou des pays qu’ils représentent.

Le lecteur consulte cette publication à ses seuls risques. Le contenu de cette publication est présenté sans aucune sorte de garantie, ni expresse ni implicite, notamment en ce qui concerne la qualité marchande de l’information, son utilité à telle ou telle fin et la non-violation de droits de tierce-parties. En particulier, la Banque n’offre aucune garantie et ne fait aucune déclaration quant à l’exactitude, l’exhaustivité, la fiabilité ou le caractère « actualisé » des éléments du contenu. La Banque ne peut, en aucun cas, notamment en cas de négligence, être tenue pour responsable d’un préjudice ou dommage, d’une obligation ou d’une dépense dont on ferait valoir qu’ils sont consécutifs à l’utilisation de cette publication ou au recours à son contenu.

Cette publication peut contenir des avis, opinions et déclarations provenant de diverses sources d’information et fournisseurs de contenu. La Banque n’affirme ni ne se porte garante de l’exactitude, l’exhaustivité, la fiabilité ou le caractère « à jour » d’aucun d’entre eux ni d’aucun autre élément d’information provenant d’une source d’information quelconque ou d’un fournisseur de contenu, ni d’une autre personne ou entité quelle qu’elle soit. Le lecteur s’en sert à ses propres risques.

À propos de la BADLe Groupe de la Banque africaine de développement a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social. À cet effet, il mobilise des ressources pour promouvoir l’investissement dans ces pays et leur fournit une assistance technique ainsi que des conseils sur les politiques à mettre en œuvre.

À propos de l’Évaluation Indépendante du Développement (IDEV)L’évaluation indépendante du développement a pour mission de renforcer l’efficacité des initiatives de développement de la Banque dans ses pays membres régionaux par l’exécution d’évaluations indépendantes et influentes et par des partenariats pour l’échange de connaissances.

Évaluation indépendante du développement (IDEV)Groupe de la Banque africaine de développementAvenue Joseph Anoma 01 BP 1387, Abidjan 01, Côte d’IvoireTél : +225 20 26 20 41Courriel : [email protected]

Conception graphique : CRÉON – www.creondesign.net

REMERCIEMENTS

Chef de projet Monica Lomena-Gelis, Chargée principale d'évaluation

Membres de l’équipe Gilbert Adjimoti, Consultant; et Carla Felix-Silva, Consultante

Consultants Charlotte Vaillant; Roger Gaillard; Afrosondagem

Pairs réviseurs internes Joseph Mouanda, Akua Arthur-Kissi, Penny Jackson, Boubacar Ly, Daniel Alonso, Mohamed Coulibaly, Girma Kumbi, Nagnouma Kone, Daniel Andoh, (IDEV) ;et Maria-José Moreno (Département du Genre,femmes et société civile).

Pair réviseur externe Steve Tabor

Groupe de référence interne de la Banque

BAD : Bureau régional de Dakar (SNFO) ; Département du Changement climatique et croissance verte (PECG1) ; • Département du Développement de l'industrie et du commerce (PITD3) ; • Département du Genre, femmes et société civile (AHGC0)

Chargés de la gestion des connaissances

Jacqueline Nyagahima, Télesphore Somé, Aminata Kouma

Autres appuis fournis par Ana Gomez-Sokoba

Remerciements spéciaux À l’ensemble du personnel et des membres des équipes pays de la Banque, en particulier Jose da Graca Pinto, pour son appui lors de la mission de cadrage, et à Yannis Arvanitis pour ses observations perspicaces au sujet des versions préliminaires des rapports ; à Sandra Fortes (Directrice de l’unité de suivi et d’évaluation de la Direction nationale de la planification au ministère des Finances de Cabo Verde) pour son appui durant la principale mission de collecte des données ; et à l’équipe pays de la FAO pour les dispositions logistiques prises en vue des visites sur le terrain à l’île de Fogo. L’équipe tient par ailleurs à exprimer sa gratitude à toutes les personnes interrogées, pour avoir pris le temps de partager leurs vues sur le programme de la Banque à Cabo Verde.

Chef(s) de division Samer Hachem et Madhu Mampuzhasseri (par intérim)

Évaluateur général Rakesh Nangia (à la retraite) et Karen Rot-Münstermann (par intérim)

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Sigles et abréviations vRésumé analytique 1Réponse de la Direction 10

Introduction 21Objectif et portée de l’évaluation 21Méthodologie 21Limites 22

Contexte et défis du développement du pays 23Contexte économique et social 23Stratégie et cadre du gouvernement 28Aperçu des défis du développement dans les secteurs clés 28

Évaluation de la stratégie et du programme pays de la BAD à Cabo Verde (2008–2017) 31

Vue d’ensemble de la stratégie et du portefeuille pays 31Pertinence 32Efficacité de la stratégie et du programme 38Pilier 1 du DSP (infrastructures) 38Pilier 2 du DSP (gouvernance) 41Efficience 44Durabilité 46Performance de la Banque 48

Conclusions, enseignements et recommandations 53

Annexes 59

Table des matières

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Table des matières

Liste des figuresFigure 1 Notes globales selon les critères d’évaluation 7Figure 2 Taux de chômage (%) à Cabo Verde - ventilé par genre 27Figure 3 Concentration du portefeuille dans les approbations de 2008–2017 (millions d’UC) 32Figure 4 Notes globales selon les critères d'évaluation pour les trois niveaux d’appréciation 53

Liste des tableauxTableau 1 Évolution des indicateurs macroeconomiques de Cabo Verde (2008–2017) 24Tableau 2 Piliers figurant dans les DSP de Cabo Verde (2008–2017) 31Tableau 3 Cas les plus rapides et les plus lents du portefeuille 45Tableau 4 Conclusions de l’évaluation de la stratégie et du programme pays

de la Banque à Cabo Verde (2008–2017) 54

Liste des encadrésEncadré 1 Couverture des questions d’évaluation 21Encadré 2 Évolution de la pauvreté, de l’égalité des genres et de l’inclusion sociale 25Encadré 3 Parc Eolien de Cabeolica – une intervention très pertinente pour relever

le défi de la sécurité énergétique 35Encadré 4 Constatations d’une évaluation ex post du projet de gestion des bassins versants,

huit ans après son achèvement 42

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Sigles et abréviations

AFD Agence française de développement

APD Aide publique au développement

BAD Banque africaine de développement

BADEA Banque arabe pour le développement économique en Afrique

BEI Banque européenne d’investissement

CEA Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique

CEDEAO Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest

DSP Document de Strategie Pays

DSRPC Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté et la croissance

ECREEE Centre régional de la CEDEAO pour les énergies renouvelables et l'efficience énergétique

ESPP Évaluation de la stratégie et du programme pays

FAD Fonds africain de développement

FAT-PRI Fonds d’assistance technique en faveur des pays à revenu intermédiaire

FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

FCCA Fonds pour les changements climatiques en Afrique

FMI Fonds monétaire international

GAB Groupe d’appui budgétaire

GFP Gestion des finances publiques

ICF Fonds pour l’amélioration du climat de l’investissement

IDEV Évaluation indépendante du développement

MPME Micro, petite et moyenne entreprise

NOSi Noyau de la société de l’information

OAR Opération à l’appui des réformes

OCDE Organisation de coopération et de développement économiques

OMD Objectif du Millénaire pour le développement

PACE Programme d’appui à la croissance économique

PAGEPPI Programme d’appui à la gouvernance des entreprises publiques et à la promotion de l’investissement

PAGF-RSP Programme d'appui à la gestion des finances publiques et à la relance du secteur privé

PAI Projet d’appui institutionnel

PASRP Programme d’appui à la Stratégie de réduction de la pauvreté

PEDS Plan stratégique de développement durable

PEFA Examen des dépenses publiques et évaluation de responsabilité financière

PIB Produit intérieur brut

PIP Programme d’investissement public

PPP Partenariat public-privé

PRI Pays à revenu intermédiaire

RAP Rapport d’achèvement de projet

REP Rapport d’évaluation de projet

SIGOF Système intégré de gestion budgétaire et financière

TIC Technologie de l’information et de la communication

UE Union européenne

WDI Indicateurs du développement dans le monde

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Modernisation de l'aéroport de Praia

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Résumé analytique

Introduction

Le présent rapport résume les conclusions de l’évaluation indépendante de la stratégie et du programme pays de la Banque africaine de développement (BAD ou Banque) à Cabo Verde de  2008 à 2017. L’évaluation vise à éclairer le prochain Document de stratégie pays (DSP), en fournissant une appréciation des résultats de développement et en dégageant les enseignements clés. Ce rapport sommaire est établi à partir d'un rapport technique comprenant une évaluation détaillée des opérations individuelles, une revue du portefeuille et une évaluation exhaustive de la stratégie et du programme pays de Cabo Verde. L'évaluation applique les critères types d'évaluation que sont la pertinence, l'efficacité, l'efficience et la durabilité.

Elle s'appuie sur cette appréciation pour formuler des constatations au sujet de la performance de l'appui de la Banque à Cabo Verde. Elle analyse plusieurs dimensions : l'alignement, la sélectivité, la solidité de la conception, l'avancement de l’exécution, la réalisation des produits, la contribution aux résultats, la coordination de l'aide et la durabilité des avantages du programme. Une attention particulière est par ailleurs accordée à l'égalité entre les genres et inclusion sociale dans l'évaluation. Prenant appui sur les éléments probants relatifs à la performance et les enseignements tirés, l'évaluation émet un ensemble de recommandations opérationnelles tournées vers l'avenir, pour aider la Banque à améliorer sa performance future à Cabo Verde.

Vue d’ensemble des constatations

La performance de la Banque à Cabo Verde durant la période 2008–2017 est jugée satisfaisante au regard de la pertinence, de l'efficacité et de la durabilité de la stratégie et du programme. L'efficience du programme mérite toutefois d'être améliorée et a été jugée insatisfaisante. Cette évaluation soulève des préoccupations au sujet de l'efficience, en ce qui concerne particulièrement le respect du calendrier de mise en œuvre du portefeuille d'infrastructures et les dons du fonds fiduciaire qui devraient compléter les opérations à l’appui des réformes (OAR) de la gouvernance des opérations d’aide budgétaire. La Banque a été un partenaire fiable du gouvernement cap-verdien, offrant une source substantielle et continue d’appui financier et technique aux réformes de gouvernance et au développement des infrastructures, en particulier dans le secteur de l'électricité. Les stratégies de la Banque avaient fixé, pour son aide, plusieurs grands objectifs qui n'ont pas tous été atteints. Si des progrès sensibles ont été accomplis en vue d’aider le pays à promouvoir une croissance inclusive grâce au développement des infrastructures et aux réformes de bonne gouvernance, l'objectif stratégique de faciliter le passage du pays à une « croissance verte » ou à un développement à l’épreuve du changement climatique n'était pas en adéquation avec les ressources et les instruments disponibles. Les problèmes de gestion de l'eau et la vulnérabilité environnementale demeurent quelques-uns des défis les plus importants et les plus urgents dans cet archipel sujet à la sécheresse. Les dons récemment approuvés en faveur de la lutte contre le changement climatique

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2 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

constituent un pas dans la bonne direction en vue d’aider le pays à relever ces défis, mais leur contribution sera marginale s’ils ne sont pas amplifiés dans le cadre d’interventions de plus grande envergure.

Évaluation de la stratégie et du programme pays de la BAD à Cabo Verde (2008–2017)

Pertinence

Dans l'ensemble, le programme cadrait parfaitement avec les priorités nationales de développement et les priorités institutionnelles de la BAD, à l'exception de l'intégration régionale. L'intégration régionale a guidé l'un des résultats stratégiques du premier pilier du DSP, mais ni la réserve de projets connexe ni les études économiques et sectorielles ayant trait à l'intégration régionale n'ont finalement été approuvées. La plus grande partie du portefeuille de la Banque ayant des répercussions potentielles sur la réduction des disparités entre les genres à Cabo Verde était alignée sur le troisième pilier de la Stratégie du genre (2014–2018) de la Banque, à savoir la gestion du savoir et le renforcement des capacités. Il s’agit notamment du financement de statistiques nationales ventilées selon le genre et de l'élaboration d'un profil genre du pays, en collaboration avec ONU-Femmes. La Banque n'a toutefois suffisamment mis l’accent ni sur les questions liées à l'autonomisation des femmes ni sur le statut juridique et les droits de propriété des femmes, qui constituent les deux premiers piliers de sa Stratégie du genre. La contribution de la Banque à l’égalité des genres est donc pertinente mais insuffisante en ce qui concerne le facteur le plus urgent expliquant l'écart de pauvreté entre les hommes et femmes à Cabo Verde : l'autonomisation économique des femmes (voir encadré  2 dans la section sur le contexte économique et social).

Les stratégies pays se sont révélées trop ambitieuses quant à leur objectif stratégique relatif au développement des infrastructures, en raison des effets

des crises financières internationales. L’application de la sélectivité réelle du portefeuille était appropriée, l'accent étant mis principalement sur l'amélioration de la gouvernance et le développement des infrastructures, avec en l'occurrence une concentration sur le secteur de l'électricité. Le gouvernement a dû réduire l’ampleur de son programme d'investissement public dans les infrastructures en raison de la difficulté d'obtenir des ressources supplémentaires, et du fardeau élevé et croissant de la dette souveraine. Par conséquent, aucun des projets de ports maritimes figurant dans les DSP n’a été approuvé, ni aucune des études économiques et sectorielles connexes. Quelques-unes des interventions en matière d'infrastructures qui ont été mises en œuvre reposaient sur des hypothèses irréalistes. À titre d’exemple, il a été présumé dans leurs cadres de résultats qu’une augmentation de la capacité physique suffirait pour réduire les coûts d'énergie ou accroître le nombre de passagers et le volume de fret aérien. Les réformes institutionnelles et de politique complémentaires requises dans ces secteurs ont été appuyées par d'autres donateurs issus du Groupe d'appui budgétaire (GAB). Toutefois, cette entente n'a été mentionnée ni dans le DSP de la Banque ni dans les rapports d'évaluation des projets (REP) énergétiques et de transport aérien de la Banque. Le projet de parc éolien de Cabéolica, le seul à être financé par le guichet du secteur privé, était un choix très pertinent qui devrait fournir des enseignements précieux pour encourager les partenariats public-privé (PPP) à Cabo Verde (voir encadré 3).

Dans le domaine de la gouvernance, l'un des principaux points forts de la stratégie de la Banque à Cabo Verde a été la combinaison prudente d'interventions de prêt et hors prêt (à savoir les OAR, les dons et le dialogue de politique). En outre, les OAR ont été conçues à juste titre comme un continuum d'interventions, surtout au cours de la période d'évaluation ultérieure (2014–2018). Initialement axées sur la gestion des finances publiques (GFP), elles ont par la suite mis davantage l’accent sur le développement du secteur privé.

Le programme visant à s’attaquer aux problèmes de la gestion de l'eau et du changement climatique était trop modeste pour contribuer de façon appréciable aux

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résultats dans ce domaine. La réponse de la Banque à une situation d'urgence provoquée par une éruption volcanique en  2015 était très appropriée, mais les retards et les changements apportés aux activités et à sa stratégie initiale de ciblage des bénéficiaires ont miné sa pertinence en tant qu'instrument de secours d'urgence.

Les stratégies de la Banque visant à rendre le processus de croissance plus inclusif ont donné des résultats mitigés. La conception du deuxième DSP intégrait assez bien les questions d’égalité des genres et d’inclusion sociale, notamment une bonne analyse des inégalités géographiques et des défis clés. Malheureusement, l'intégration effective des objectifs d’égalité des genres et d’inclusion sociale dans la conception des projets était à la fois limitée et problématique. Dans la plupart des conceptions de projets, les avantages escomptés pour les femmes et les jeunes sont présumés mais ne sont ni clairement définis, ni justifiés ou liés à des activités précises du projet. En outre, certains projets proposaient un quota de femmes ou de jeunes comme bénéficiaires du projet, mais sans prévoir une présentation de résultats ventilés selon le genre ou l’âge.

Efficacité

Les principaux résultats stratégiques de l'appui de la Banque ont été atteints, mais l’obtention de plusieurs des résultats de développement ciblés s’est révélée plus difficile que prévu au départ. Grâce à ses projets d'investissement dans le secteur de l'électricité, la Banque a largement contribué à accroître la proportion de la population ayant accès à l'électricité, mais elle aurait pu faire davantage pour assurer sa viabilité. Dans le cadre de la division du travail entre les partenaires du GAB, les réformes du secteur de l'électricité ont été menées par la Banque mondiale et d'autres partenaires, tandis que la Banque s'est concentrée sur les réformes visant à créer un environnement plus favorable au secteur privé. Les résultats ont été modestes en ce qui concerne les autres goulets d'étranglement du secteur, comme les pertes commerciales élevées et

la mauvaise gestion globale d'Electra, la principale société publique d'électricité.

Les trois projets financés dans le domaine de l'électricité ont contribué à accroître la part de l'électricité renouvelable dans le bouquet énergétique, mais le remplacement effectif de l'énergie thermique par l'énergie propre n'a pas eu lieu. Cette situation tient essentiellement aux contraintes techniques de l’acquéreur contractuel, à une demande qui n'augmente pas comme prévu et au prix relativement bas du pétrole par rapport aux sources d'énergies renouvelables. Malgré cela, à moyen ou à long terme, un recours accru à l'énergie éolienne et à d'autres sources d'énergies renouvelables pourrait contribuer à accroître l'indépendance et la sécurité énergétiques de l'archipel, soit l'un des objectifs à long terme du gouvernement. Davantage d'efforts auraient pu être déployés pour élargir l'accès de tous à l'électricité et réduire le coût de l'électricité. Certaines pratiques intéressantes en matière de ciblage des personnes vulnérables ont été identifiées avec des composantes supplémentaires d'électrification rurale dans les deux projets publics d'électricité. Ces projets ont toutefois été financés avec les ressources restantes conformément à la proposition de l'organe d'exécution, au lieu d’être intégrés dans la conception initiale du projet. Dans le domaine des infrastructures, il est difficile d'évaluer dans quelle mesure les investissements ont été inclusifs, car les données relatives au suivi des bénéficiaires étaient très agrégées. Cela met en péril la possibilité de déterminer la contribution du portefeuille de la Banque à la réduction des écarts entre les genres et des disparités de développement entre les îles.

La Banque n'a pas atteint son objectif d'accroître la disponibilité des terres arables et l'alimentation en eau pour aider le pays à passer à un développement à l’épreuve du changement climatique. Seul le projet de gestion des bassins versants de l'île de Santiago a obtenu des résultats substantiels, même si, pour qu’il atteigne ses objectifs de développement rural (voir encadré 4), il conviendrait de le lier à une intervention plus large en faveur de la chaîne de valeur agricole. L'autre don lié à l'eau a aidé le pays à élaborer un

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4 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

cadre de politique pour la gestion des ressources en eau, mais il reste difficile de déterminer dans quelle mesure ce cadre est effectivement utilisé. Le don en faveur du secteur agricole de Fogo va probablement réaliser la plupart de ses produits, mais est peu susceptible de jouer son rôle de secours d'urgence réel. Le résultat ambitieux consistant en l'identification des sources de financement de la lutte contre le changement climatique ne s'est pas encore concrétisé, en dépit des efforts actuellement déployés grâce à un don financé par le Fonds pour les changements climatiques en Afrique (FCCA).

S’agissant de l'appui à la bonne gouvernance, la participation de la Banque au GAB multidonateurs a donné d'excellents résultats, en ce qui concerne surtout le soutien aux réformes de la GFP, même si la Banque aurait pu jouer un rôle plus important dans l'établissement du programme du groupe, sa contribution à l’aide budgétaire étant la plus importante. Certaines OAR ont été bien planifiées et ont obtenu de bons résultats, comme celles du domaine de la passation des marchés publics et de l'assainissement des finances publiques. Toutefois, il convient d’accomplir davantage de progrès pour améliorer les fonctions de contrôle interne et externe et le fonctionnement de la Cour des comptes, ainsi que les systèmes nationaux de gestion des investissements publics. De plus, en raison de retards dans la mise en œuvre du programme gouvernemental de gouvernance électronique, l'objectif du DSP de contribuer à numériser et à moderniser l'administration publique n'a pas été atteint. Des progrès ont été enregistrés sur le plan du renforcement des capacités du gouvernement en matière de régulation et de gouvernance des entreprises étatiques, avec la signature de plusieurs contrats de performance et l'adoption d'une loi améliorée sur la supervision des entreprises étatiques. La Banque a apporté une contribution particulière à l'amélioration de l'environnement des affaires et à l’appui de l'État aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME), principalement en soutenant la réduction de la charge fiscale des petites entreprises et l'adoption d'un régime réglementaire spécial des MPME. Certaines mesures ne se sont cependant pas concrétisées comme prévu (soit l’élargissement de l’accès des MPME aux financements

grâce à Cabo Verde Garantie). Par ailleurs, l'appui direct était trop faible pour permettre l'extension des services non financiers aux petites entreprises (c'est-à-dire le don en faveur des incubateurs de MPME). À quelques exceptions près, ni la conception des OAR ni celle des dons du Fonds fiduciaire liés à la gouvernance n'ont été sensibles à la question du genre, et les résultats présentés n’étaient ni ventilés par sexe ni différenciés selon les divers groupes de population.

La Banque a aussi apporté une contribution substantielle à la consolidation des systèmes nationaux de statistique et de suivi et d'évaluation. Cet appui a contribué positivement au renforcement des capacités de l'Institut national de statistique et devrait guider l'élaboration des politiques futures, en ce qui concerne particulièrement les aspects liés à l’égalité des genres et à l’inclusion sociale, car toutes les enquêtes financées sont ventilées par sexe, âge et île.

Efficience

Des retards importants ont eu des incidences négatives sur la mise en œuvre des opérations d'infrastructures. De même, les projets du fonds fiduciaire qui appuient la gouvernance et les interventions relatives à l'atténuation du changement climatique, à l'agriculture et à la gestion de l'eau ont été entravés par des retards et des goulets d'étranglement au niveau de l'exécution. Dans le cas des projets d'infrastructures publics, les retards étaient dus à des lacunes dans la conception des projets, notamment une évaluation insuffisante des risques et des mesures d'atténuation connexes, et à de mauvaises hypothèses de projet. En particulier, le temps nécessaire à l'importation et au transport des matériaux de construction vers les différentes îles n'a pas été dûment pris en compte dans la conception des projets. Dans certains cas, les estimations de coûts n'étaient pas réalistes ; en raison de l'inadéquation des études de faisabilité, la conception a dû être modifiée considérablement durant la mise en œuvre ; il s’est révélé difficile de gérer les procédures de passation des marchés des divers bailleurs de fonds et la coordination nécessaire entre les partenaires n'a pas été assurée comme

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prévu. La lenteur des décaissements des projets s'est même étendue au fonds spécial d'urgence. Le don d'urgence en faveur du logement des personnes touchées par l'éruption du volcan de Fogo a finalement été annulé en raison de retards de traitement entre le gouvernement, l'organe d'exécution et la Banque.

En revanche, les opérations relatives à l'appui budgétaire à la gouvernance ont été mises en œuvre efficacement et en temps utile. L’intervention par le biais du GAB constituait une bonne pratique. Elle a permis de maintenir la focalisation et le réalisme du programme et d'obtenir des résultats dans les délais et de façon progressive. Elle a aussi contribué à réduire les coûts de transaction de l'aide au gouvernement qui est peu doté en personnel. Le GAB a par ailleurs contribué à une plus grande transparence du processus de réforme, des déclarations conjointes étant faites à la presse. Pour ce qui est du négatif, les organisations de la société civile n'ont pas été invitées à participer aux revues, et la décision de mettre un terme aux réunions bilatérales entre le GAB et les principales institutions gouvernementales depuis la fin de  2016 a réduit la profondeur du dialogue. Il convient aussi de noter que les décaissements au titre de l'appui budgétaire ont été effectués durant le dernier mois de chaque exercice budgétaire, ce qui compromet la mesure dans laquelle ces fonds pourraient servir de source de financement budgétaire fiable.

Le démarrage et l’exécution de projets du fonds fiduciaire destinés à compléter les opérations d'appui budgétaire constituent un problème à Cabo Verde. Dans certains cas, la mise en œuvre de ces projets a nécessité deux fois plus de temps que prévu lors de leur conception. Les lenteurs accusées par les projets tenaient principalement aux retards dans la création des cellules de gestion de projet ou la désignation du personnel clé chargé de travailler sur ces dons. Les élections et le changement de gouvernement survenus en 2016 ont aussi occasionné des retards dans la dernière partie de la période d'évaluation. Certaines parties prenantes ont aussi indiqué que les règles et procédures de la Banque relatives aux petites interventions financées par des fonds fiduciaires étaient trop complexes et entravaient la mise en

œuvre des dons. En général, le manque de bureau de la Banque dans le pays et les difficultés linguistiques ont rendu difficile l'utilisation efficace des ressources de la Banque. Certaines améliorations ont toutefois été notées par les parties prenantes une fois que les responsabilités de supervision ont été déléguées au bureau régional de Dakar.

Durabilité

Les stratégies pays comprenaient une bonne analyse des facteurs susceptibles d'influer négativement sur la durabilité du programme, mais elles n'ont pas pu mettre en œuvre des mesures d'atténuation suffisantes. L'idée que le secteur privé et d'autres sources de financement compenseraient un durcissement des conditions de l'aide ne s'est pas concrétisée comme prévu. La Banque s'est donné pour objectif d'aider le gouvernement à assurer la viabilité de sa dette publique. Dans le cadre de sa participation au GAB, la Banque a contribué au dialogue de politique sur la viabilité budgétaire, mais d'autres partenaires ont pris la tête des efforts visant à concevoir et mettre en œuvre des réformes et le renforcement des capacités dans ce domaine.

Les efforts fournis par la Banque pour contribuer au renforcement des capacités institutionnelles nationales ont été assez modestes, bien que la faiblesse des institutions ait été régulièrement reconnue comme une grande entrave à la durabilité des programmes et de la performance économique. Enfin, le changement climatique et ses effets sur la disponibilité de l'eau et l'augmentation de la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes ont été identifiés comme une menace majeure à la durabilité des programmes. L’appui de la Banque dans ce domaine ne s'est concrétisé que ces dernières années, sous forme d'octroi de dons modestes, lesquels devront être accrus substantiellement pour pouvoir contribuer à l’atténuation des risques graves que présente le changement climatique.

Les interventions individuelles dans le domaine de l'électricité et les réformes de la gouvernance

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procureront probablement des avantages durables, car elles affichent un bon niveau de viabilité financière et technique. Les projets de parc technologique et de l'aéroport de Praia pourraient cependant se heurter à des problèmes futurs si des mesures supplémentaires ne sont pas prises pour améliorer leur viabilité commerciale. Il peut se révéler difficile de pérenniser le projet de parc technologique, le plus gros investissement public du portefeuille (27  millions  d'USD), si des efforts plus vigoureux ne sont pas déployés pour commercialiser ses services. La prolifération d'autres parcs technologiques dans la région devrait être prise en considération afin de trouver un créneau pour ce parc et de mieux identifier son avantage comparatif. Qui plus est, le gouvernement devrait donner la priorité à l'utilisation des installations existantes du centre de données de ce parc avant de promouvoir de nouveaux centres de données pour les organismes nationaux et d’autres projets.

Le portefeuille lié aux réformes en matière de gouvernance (OAR et PAI1) affiche un bon niveau de viabilité institutionnelle. En dépit d’un changement de gouvernement en 2016, l'appropriation des réformes de gouvernance est forte et les relations avec la communauté des partenaires au développement sont très bonnes. S’agissant de la durabilité environnementale et sociale, seuls deux projets du portefeuille présentaient des problèmes potentiels de conformité. Les deux projets publics d'électricité n'ont pas tenu compte en temps voulu des sauvegardes sociales de la Banque en ce qui concerne l'identification et l'indemnisation des personnes touchées (acquisition de terres). De même, l’établissement de rapports sur la mise en œuvre des mesures d'atténuation environnementales convenues pour les projets d'infrastructures laissait à désirer.

Performance de la Banque

L'établissement de partenariats efficaces a été essentiel à l'appui de la Banque à Cabo Verde en raison, d’une part, des contraintes budgétaires et d’autre part, de l'importance de la focalisation du

dialogue de politique sur le succès du programme. L'appui aux opérations de gouvernance, qui absorbe près de la moitié du portefeuille de la Banque, s'est effectué dans le cadre d'un processus de dialogue multipartite bien ciblé et coordonné par le GAB. Presque tous les grands investissements dans les infrastructures et les ressources en eau ont permis à la Banque d’exploiter ses ressources et celles d'autres donateurs pour répondre aux besoins de financement des investissements. Dans le secteur de l'électricité, l’appui de la Banque à la production, au transport et à la distribution d'électricité a directement complété les interventions dans le domaine de la production d’électricité soutenues par plusieurs autres partenaires au développement.

Néanmoins, la Banque aurait pu mieux se préparer à contribuer davantage au processus de réforme budgétaire grâce à l’analyse des politiques et au dialogue de politique, étant donné qu'elle était le plus important bailleur de fonds du GAB. De même, la collaboration avec les partenaires extérieurs dans le secteur énergétique a été insuffisante pour tirer parti des investissements catalytiques dans le secteur de l'électricité, en particulier dans le secteur public. En outre, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour assurer la création de synergies solides entre les guichets public et privé de la Banque, ainsi qu'une complémentarité entre les différents piliers de la stratégie afin d'obtenir des résultats de niveau supérieur. Les études économiques et sectorielles ont été trop limitées pour guider l'intervention de la Banque dans le pays, et la gestion axée sur les résultats de développement a été plus solide en ce qui concerne la gouvernance que pour ce qui est des infrastructures.

La qualité à l’entrée lors de la conception des projets de la Banque a été inégale. Dans plusieurs cas, les projets ont été retardés en raison de l'absence de conception détaillée et d'autres mesures d'état de préparation. Le programme qui a été mis en œuvre était très ciblé, même si tel n’était pas le cas pour le programme conçu dans les DSP successifs. La supervision des projets a été difficile, en raison à la fois de la géographie insulaire de Cabo Verde et du manque de personnel de la Banque ayant des

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compétences linguistiques locales. Cette situation a été atténuée par le rôle croissant joué par le bureau régional de la Banque au Sénégal dans le suivi du portefeuille de Cabo Verde, ce qui a renforcé la supervision des projets et encouragé des consultations plus régulières avec les parties prenantes. Un certain nombre de facteurs découlant du mode de dotation en personnel et de gestion des effectifs de la BAD influent négativement sur sa performance, notamment : i) sa réticence à jouer un rôle moteur dans le GAB avant 2017 ; ii) le taux élevé de rotation et de renouvellement du personnel ; iii) l'insuffisance des travaux d'analyse/des études économiques et sectorielles ; iv) le nombre limité d’employés lusophones, le portugais n'étant pas une langue officielle de la Banque ; et v) le manque de présence et de ressources au niveau du pays pour la supervision des opérations de don.

Enseignements et recommandations

Parmi les enseignements qui se dégagent de l'évaluation effectuée à Cabo Verde, on peut citer les suivantes : i)  les infrastructures d'électricité ont été réalisées, mais la mesure dans laquelle elle contribuera à rendre l'électricité plus abordable ou à accroître le recours aux énergies renouvelables dépend des politiques sectorielles et des réformes institutionnelles, qui n'ont pas été suffisamment prises en compte dans l'appui de la Banque ; ii)  le

calendrier d’exécution et des résultats des projets d’infrastructure doivent etre plus réalistes lors de l'évaluation, surtout dans un contexte où il faut importer la majorité des matériaux de construction ; iii)  l'opportunité de l’utilisation des OAR et de la participation à un GAB multidonateurs, pour aider le gouvernement à mettre en œuvre efficacement des réformes adaptées à un programme de gouvernance en évolution ; iv)  l'aide d'urgence doit être mieux preparée pour faire en sorte que ces opérations répondent aux exigences du Fonds de secours d'urgence ; v)  la Banque doit assurer la satisfaction, dans les délais, des exigences en matière de sauvegarde environnementale et sociale, notamment l’indemnisation des personnes touchées par les projets ; et vi)  les mesures stratégiques d’atténuation doivent être mise en œuvre, non seulement identifiées, pour garantir la durabilité du programme.

L'évaluation a porté sur quatre critères types (pertinence, efficacité, efficience et durabilité), ainsi que sur la performance de la Banque au niveau stratégique. Les critères et la performance ont été évalués sur la base des données probantes et de l'appréciation qui figurent dans le présent rapport (voir figure 1).

Sur la base des constatations, des conclusions et des enseignements, l'évaluation propose

Figure 1 : Notes globales selon les critères d’évaluation

Pertin. Éffica. Éffici. Durab.Perfor. Banque

PROGRAMME DE LA BANQUE

Pertin. Éffica. Éffici. Durab.

INFRASTRUCTURES

Pertin. Éffica. Éffici. Durab.

GOUVERNANCE

Pertin. Éffica. Éffici. Durab.

GESTION DE L'EAU, AGRI-CULTURE et ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Pertin. = Pertinence Éffica. = Efficacité Éffici. = Efficience Durab. = Durabilité Perfor. Banque = Performance de la Banque

Très satisfaisant Satisfaisant Insatisfaisant Très insatisfaisant

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8 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

à la Direction de prendre en compte les recommandations suivantes lors de la conception du prochain DSP :

1. La Banque devrait poursuivre son appui aux réformes menées à l’initiative du gouvernement en vue de stimuler une croissance inclusive et la viabilité des finances publiques, mais cela devrait reposer sur une meilleure connaissance des contraintes. La Banque et d'autres partenaires ont appuyé des programmes de réforme pendant dix ans. Beaucoup a certes été accompli, mais la croissance économique et la création d'emplois Cabo Verde restent timides. Un solide programme d'études économiques et sectorielles et une consultation approfondie des parties prenantes devraient guider le nouveau DSP et l'appui futur à la réforme des politiques.

2. Le nouveau DSP devrait trouver des moyens de maximiser les synergies entre les piliers de la stratégie de la Banque. Le nouveau DSP devrait fournir un soutien de renforcement entre les secteurs des infrastructures et de la gouvernance. De même, il conviendrait d’exploiter les possibilités de synergies entre les opérations des secteurs public et privé de la Banque. Le nouveau DSP devrait spécifiquement veiller à la durabilité des investissements dans le secteur énergétique, en appuyant les efforts déployés par les partenaires pour asseoir Electra sur une base commerciale solide.

3. Les résultats stratégiques devraient être convenus avec les autorités nationales et faire l'objet d'un suivi régulier. Il conviendrait d’utiliser les rapports sur les résultats, notamment les obstacles et les catalyseurs des objectifs de haut niveau, pour déterminer si les réformes et les investissements stratégiques ont atteint les résultats escomptés. Cela contribuerait à améliorer le dialogue de politique, aiderait la Banque à jouer davantage un rôle de courtier du savoir, et faciliterait la hiérarchisation et l’échelonnement du programme de réforme.

4. La nouvelle stratégie devrait mettre davantage l'accent sur la qualité et la durabilité des projets. Il est nécessaire de veiller à ce que la conception des projets d'infrastructures soit réaliste, à ce que les travaux de conception détaillée et l'acquisition des terrains soient effectués dès le début, et à ce qu'une attention appropriée soit accordée à la mise en œuvre des sauvegardes environnementales et sociales. Il faudrait envisager de fournir une assistance technique au Centre des technologies de l'information et de la communication (TIC) et à l'aéroport, pour la mise en place de stratégies leur permettant de commercialiser efficacement leurs services.

5. Intensifier les interventions et les réformes relatives aux MPME pour stimuler l'emploi et rendre le processus de croissance plus inclusif. À l'avenir, l’appui aux MPME devrait continuer à comprendre une combinaison d'instruments de prêt et hors prêt. Il devrait s'appuyer sur les résultats obtenus dans le cadre des interventions en cours, tout en offrant une approche plus globale pour élargir l'accès des MPME aux services financiers et non financiers, en les mettant en rapport avec des programmes nationaux d'emploi et de TIC, et en les rendant plus inclusives grâce au ciblage des femmes et des jeunes.

6. Rendre les programmes de gestion des bassins versants plus durables en intégrant le développement des chaînes de valeur agricoles et l'adaptation au changement climatique ainsi que l'atténuation de ses effets. La Banque pourrait s'inspirer des travaux antérieurs sur la gestion des bassins hydrographiques de l'île de Santiago pour promouvoir les chaînes de valeur agricoles en vue de desservir le marché touristique. Cela aiderait les communautés agricoles à effectuer le passage à un système agricole plus commercial et augmenterait le rendement

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des investissements dans la gestion des bassins versants. En outre, la Banque devrait aider le gouvernement à mobiliser des ressources pour accroître les dons récemment approuvés en faveur de la lutte contre le changement climatique.

7. Le renforcement de la présence de la Banque dans le pays en vue du dialogue de politique est encouragé et au moins

un agent de coordination lusophone basé à Praia. L'expérience de travail avec un consultant à long terme pour appuyer le rôle de président du GAB depuis 2017 pourrait être étendue. Cette extension devrait améliorer l'interaction avec le gouvernement, tout en contribuant à accélérer la mise en œuvre des dons liés à la gouvernance, qui accusent actuellement de retards de mise en œuvre.

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10 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Réponse de la Direction

La Direction se félicite des résultats de l’évaluation indépendante du développement (IDEV) de l’assistance du Groupe de la Banque à Cabo-Verde au cours de la période 2008–2017 et de sa contribution au développement du pays. L’évaluation est en général positive car quatre de ses cinq dimensions ont été jugées positives. Dans l’ensemble, la Direction partage les conclusions de ce rapport et, en particulier, le fait que la Banque a été un partenaire fiable du gouvernement de Cabo-Verde, apportant une source substantielle et continue de concours financier et technique aux réformes de gouvernance et au développement des infrastructures, notamment dans le secteur énergétique. Tout en reconnaissant le rôle positif joué par le Bureau régional de la Banque au Sénégal dans le suivi du portefeuille de Cabo-Verde, la seule dimension jugée insatisfaisante est l'efficacité. L’évaluation a notamment soulevé des préoccupations quant à la rapidité de la mise en oeuvre du portefeuille d’infrastructures, en raison de l’insularité de Cabo Verde, et aux retards dans les projets du Fonds fiduciaire qui complètent les opérations d’appui budgétaire à la gouvernance. Les conclusions et recommandations de l’évaluation seront prises en compte dans l’élaboration du nouveau DSP de la Banque pour Cabo-Verde (2019–2023).

Introduction

Cette évaluation visait à (i)  évaluer les résultats en matière de développement des interventions de la Banque à Cabo-Verde au cours de la période 2008–2017 ; et (ii)  en tirer des enseignements pour les prochains DSP. Il convient de noter que l’évaluation a également servi à améliorer la redevabilité et l’apprentissage et qu’elle couvrait deux périodes de DSP : le DSP 2009-2012, prolongé jusqu’en 2013, et le DSP 2014-2018, et un portefeuille d’opérations d’une valeur de plus de 209 millions d’UC. L’analyse d'IDEV s’est focalisée sur la formulation des DSP, le portefeuille, la mise en oeuvre et l’intégration des questions sectorielles et transversales, conformément aux recommandations et orientations stratégiques de la Banque.

Pertinence

La Direction prend note de l’observation d'IDEV selon laquelle les DSP 2009-2012 (prolongés en  2013) et 2014–2018 sont conformes aux priorités institutionnelles de la Banque, notamment : le cadre stratégique et plan d’action de gouvernance (GAP II), la stratégie de développement du secteur

privé (2008, 2013) et la politique du secteur énergétique de la BAD. Les objectifs stratégiques et le portefeuille de la Banque à Cabo-Verde sont également bien alignés sur la stratégie décennale de la Banque (2013–2022) et sur les cinq grandes priorités (Top 5), avec des interventions clés axées sur le domaine transversal de la gouvernance, de l’énergie et des infrastructures de transport. Le rapport note que les DSP sont bien alignés sur les priorités nationales de développement et répondent clairement aux besoins des bénéficiaires. Plus précisément, les piliers du DSP visant à diversifier le développement des infrastructures et à renforcer la gouvernance économique sont conformes au récent plan stratégique de développement durable du pays (PEDS 2017–2021) ainsi qu’aux documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté et la croissance (DSRPC) de 2004–2007, 2008–2011 et 2012–2016 du gouvernement qui ont toujours accordé la priorité aux piliers suivants : bonne gouvernance, capital humain, infrastructures et croissance du secteur privé. Le rapport met en lumière les préoccupations de la Banque traduites dans la conception de la stratégie et du programme, qui s’est avérée trop ambitieuse dans un contexte financier international défavorable. Mais la Banque a quand même obtenu des résultats raisonnablement

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sélectifs et ciblés sur la période 2008–2017. Globalement, la pertinence de la Banque a également été démontrée par son appui à la transition de Cabo Verde de Pays à faible revenu (PFR) à Pays à revenu intermédiaire (PRI) au cours de la période d’évaluation. En fait, l'évolution du portefeuille par année d'approbation montre un pic d'approbations en 2009, 2010 et 2013, période qui coïncide avec le passage du pays au statut de PRI et la période de transition au cours de laquelle le GOCV a continué de bénéficier d'un accès à la fenêtre d'assistance concessionnelle. Par conséquent, la pertinence a été jugée satisfaisante par l’évaluation. Bien que les études économiques et sectorielles appuyées par la Banque aient été assez limitées par rapport à ce qui avait été planifié, principalement en raison du manque de ressources financières, la Banque a néanmoins fourni d'importants produits de la connaissance au cours de la période d'évaluation, qui ont éclairé le dialogue avec le pays. Cela comprend le financement de statistiques nationales ventilées par genre et l'élaboration d'un Profil du genre pays, avec ONU Femmes ; « Cap-Vert : un modèle de réussite », « Cap-Vert : la voie à suivre » et « Cap-Vert: profil du secteur privé ».

La Direction prend note de la remarque sur la nécessité de mettre davantage l’accent sur les consultations du secteur de la gouvernance. La portée de ces consultations et le degré de participation des parties prenantes (société civile/institutions de contrôle) seront encore renforcés lors de la conception du nouveau DSP 2019–2023. L’intégration régionale et le développement des compétences étant essentiels au renforcement de l’intégration économique et à la création durable d’emploi à Cabo-Verde, la Banque explorera la possibilité d'utiliser des fonds fiduciaires pour entreprendre des études économiques et sectorielles essentielles sur l'intégration régionale et les chaînes de valeur agricoles et ses liens avec le secteur du tourisme.

Pour ce qui est de la conception des opérations, la Direction prend note de l’observation relative à l’ambitieuse réserve de projets du DSP, qui n’a pu être égalée en termes d’approbations et de

ressources mobilisées, ainsi que de la portée limitée des études économiques et sectorielles soutenues par la Banque. Il convient néanmoins de noter que la mise en oeuvre du DSP 2014–2018 a été affectée par les problèmes liés à l’augmentation de l’encours de la dette publique, ce qui a conduit les pouvoirs publics à réduire leur programme de développement des infrastructures. En réponse, la Banque a joué un rôle anticyclique par le biais de son appui budgétaire programmatique et a aidé les autorités à mettre en place un système d’établissement des priorités d’investissement qui permettrait au gouvernement de renforcer l’assainissement budgétaire et de réduire progressivement le fardeau de sa dette et de créer un espace budgétaire pour la réalisation de projets stratégiques. Au terme de l’examen à mi-parcours du DSP de la Banque et compte tenu du niveau élevé de la dette (119,2 % du PIB en 2018), il a également été recommandé aux autorités de tirer davantage parti du guichet du secteur privé de la Banque en recourant aux instruments novateurs de financement pour mettre en oeuvre un Programme d’investissement public (PIP) compatible avec un niveau d’endettement viable.

Efficacité

Pilier 1 du DSP (infrastructure) :

La Direction prend note de l’observation selon laquelle la Banque a bien contribué à accroître le nombre d’habitants ayant accès à un branchement électrique fiable à Cabo-Verde (86,9 % en 2015 après avoir été l’un des pays d’Afrique subsaharienne ayant la plus faible consommation d’électricité par habitant).

Néanmoins, des efforts supplémentaires seront déployés pour améliorer la durabilité des avantages liés aux investissements de la Banque dans le secteur de l’énergie en assurant la solidité financière et la viabilité de la compagnie nationale d’électricité (Electra) et en promouvant l’accès à l’électricité à des tarifs favorables aux pauvres. L’évaluation et le suivi des projets seront renforcés afin d’assurer

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l’inclusion (selon le genre et la position géographique) des interventions de la Banque. Les principaux projets prioritaires dans le secteur de l’énergie qui sont en cours d’évaluation avec Cabo-Verde sont les suivants : (i) la réhabilitation et l’extension du réseau de distribution d’électricité dans l’île de Boavista ; et (ii)  l’augmentation de 5  MW de la capacité de production de la centrale thermique de l’île de Maio.

Bien que les évaluateurs n’aient pu trouver aucune liste officielle des futurs PPP, en particulier dans le secteur de l’électricité, la Banque a contribué à améliorer l’environnement favorable aux PPP. En outre, les pouvoirs publics ont déjà préparé une réserve de projets potentiels de PPP sur la base des conclusions de l’activité du cadre du Fonds de conseil en infrastructure publique privée (PPIAF). La Banque a déjà identifié un portefeuille complet de projets susceptibles d'être financés par le secteur privé dans les domaines de l'agroalimentaire, de l'industrie, de l'énergie et du tourisme. Ces projets ont été inclus dans le travail en cours concernant la préparation du Compact spécifique pour le Cabo Verde prévu dans le Mémorandum d’accord du Pacte pour les pays africains lusophones signé le 7 novembre 2018. Le Département de la mobilisation des ressources et des partenariats (FIRM) a travaillé en étroite collaboration avec d'autres Départements (Département du Conseiller juridique général et des services juridiques (PGCL), Départements régionaux et le Forum pour l'investissement en Afrique) pour mettre en place un tel cadre juridique.

Dans le secteur agricole, l’évaluation note que les progrès n’ont pas été satisfaisants en termes d’augmentation de la disponibilité des terres arables (actuellement estimée à 19,6 % de l’ensemble des terres et bien en dessous de la moyenne subsaharienne de 42,18 % en 2015). À cet égard, la Direction tient à rappeler que la mise en oeuvre du projet agricole (par exemple, l’aide d’urgence pour l’île de Fogo — rétablissement des moyens de subsistance et augmentation de la résilience des ménages) a été entravée par des facteurs exogènes tels que la hausse des prix, les contraintes budgétaires et la situation géographique difficile

de certains sites (dont l’un était proche du cratère du volcan). Dans ses opérations futures, la Banque adoptera l’approche consistant à lier les projets de gestion des bassins versants aux interventions de la chaîne de valeur agricole pour obtenir de meilleurs résultats en matière de développement rural et à tirer les enseignements positifs de l’exécution du projet de gestion des bassins versants à Santiago.

Pilier 2 du DSP (gouvernance) :

La Direction note l’appréciation de l’impact substantiel que les opérations d’appui budgétaire, les dons, le dialogue sur les politiques publiques et la bonne coordination des partenaires ont eu sur la réalisation des objectifs ambitieux de GFP fixés dans les DSP. Les interventions d’appui budgétaire (Programmes d’appui à la gouvernance des entreprises publiques et à la promotion de l’investissement — PAGEPPI I et II, et Programme d’appui à la croissance économique — PACE) ont contribué à l’obtention de bons résultats dans le domaine des marchés publics et renforcé la capacité des autorités à réglementer les entreprises publiques.

La Banque a financé, par le biais d’un don, la création et la consolidation de l’Unité de PPP et de privatisation et des activités clés liées à la constitution d’une réserve de projets PPP (par exemple, le projet énergétique Cabeolica) et la consolidation de l’Unité de suivi des entreprises publiques chargée de la gestion des processus PPP et de la privatisation. Par ailleurs, la souplesse dont a fait preuve la Banque pour faire en sorte que les OAP ne se concentrent plus sur l’appui aux réformes de la GFP, mais mettent davantage l’accent sur la promotion du développement du secteur privé conformément à l’évolution des priorités du gouvernement, a été essentielle pour améliorer le calendrier de mise en oeuvre des mesures de réforme pendant la période 2013–2016.

La Direction prend note de l’observation la non-intégration des questions liées au genre dans les OAP et les fonds fiduciaires relatifs à la gouvernance.

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La Banque a déjà pris des mesures pour intégrer les questions de genre dans toutes ses opérations à Cabo-Verde. La qualité des rapports sur la ventilation par sexe et la différenciation des résultats par groupe de population s’améliore grâce à la mise en oeuvre de systèmes de suivi et d’évaluation sexo-spécifiques dans le cadre des enquêtes sur le renforcement des capacités statistiques (par exemple, don approuvé en 2015 pour les enquêtes sur la population et la santé, enquête approuvée en 2016 sur les dépenses et les revenus des ménages).

Efficacité

Le rapport indique que des retards importants ont affecté la mise en oeuvre des opérations d’infrastructure financées par la Banque. De même, les projets du Fonds fiduciaire à l’appui de la gouvernance et des interventions individuelles concernant l’atténuation des changements climatiques, l’agriculture et la gestion des ressources en eau ont été entravés par des retards et des goulets d’étranglement dans l’exécution. Au regard de ces constatations, le rapport d’évaluation constate que l’efficacité des programmes de la Banque à Cabo-Verde mérite d’être améliorée et a été jugée insatisfaisante.

La remarque concernant les retards dans les projets d’infrastructures imputables à des défauts dans la conception des projets, à l’insuffisance des évaluations de risque et des mesures d’atténuation connexes, ainsi qu’à des hypothèses irréalistes concernant les projets, reste valable dans tous les domaines. L’insularité de Cabo-Verde, qui rend les coûts de transport vers chaque île très élevés, conjuguée à la volatilité des prix des matériaux de construction, a conduit à une estimation approximative du coût des projets. En outre, des facteurs institutionnels tels que l’absence de la Banque dans le pays, les changements fréquents de personnel (au sein du gouvernement et à la Banque) et les incitations ou ressources limitées pour le travail d’analyse, les questions relatives à la langue et à la communication, et les retards dans

la passation des marchés, les décaissements et les réponses des chefs de projet en matière de non-objection ont eu un impact négatif sur l’utilisation efficace des ressources de la Banque.

La Direction est pleinement consciente de ces défis et des mesures sont prises pour assurer la réactivité opérationnelle par l’affectation de chefs de projet expérimentés basés au COSN, la simplification des procédures de passation de marchés et de décaissement afin d’accélérer la prestation, la fourniture de formations régulières sur les systèmes fiduciaires de la Banque. La Direction est d’accord avec l’observation selon laquelle la création récente par le GOCV d’une Unité de gestion des projets spéciaux (UGPE) est susceptible d’améliorer la mise en oeuvre des grands projets d’infrastructure financés par les banques multilatérales et de remédier aux retards attribués à l’incapacité de créer et de doter correctement les unités de gestion des projets.

L’évaluation a révélé qu’un certain nombre de projets ont connu de graves retards de mise en oeuvre, ce qui a eu des répercussions négatives sur la mise en oeuvre des projets d’infrastructures publiques. Bien que cette remarque soit valable, elle ne doit pas être généralisée à l’ensemble du portefeuille. Par exemple, l’essentiel de l’appui financier de la Banque a été fourni par le biais d’opérations d’appui budgétaire, et ces ressources ont été déployées efficacement et en temps voulu. Les données d’évaluation du portefeuille de la Banque montrent également que ces retards varient selon les secteurs et les instruments de financement. Par exemple, les projets d’énergie initialement approuvés pour deux ans nécessitaient quatre années supplémentaires pour être achevés, tandis que le parc technologique n’a commencé les travaux de génie civil que récemment, après cinq ans de mise en oeuvre. Les retards observés ont également été moins importants que durant les périodes qui ont précédé l’actuel DSP 2014–2018 et, en moyenne, les fonds fiduciaires ont affiché un délai moyen de 9,9 mois entre la signature du prêt et le premier décaissement effectif.

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Selon les données récentes de la revue de la performance du portefeuille de pays (CPPR) présentées au Conseil d’administration en janvier  2018, la performance du portefeuille est jugée satisfaisante avec une note de 3 sur une échelle de 1 à 4, les principaux indicateurs de cette performance étant les suivants : (i) le délai moyen de mise en oeuvre a été ramené de 9,7 mois en 2013 à 6 mois en 2017 ; (ii) le délai moyen entre l’approbation et le premier décaissement est passé de 16,3 mois en 2013 à 9,5 mois en 2017 ; (iii) 54 % des projets sont gérés par le Bureau régional au Sénégal ; (iv) le taux de décaissement est passé de 5,5 % en 2013 à 18,2 % en octobre 2017 ; (v)  le portefeuille ne compte aucun projet classé dans la catégorie des projets problématiques (PP) ou dans celle des projets probablement problématiques (PPP).

Viabilité

La Direction appuie les conclusions de l’évaluation qui souligne que les perspectives de viabilité des interventions individuelles en matière d’électricité et des réformes de gouvernance sont bonnes. La viabilité de deux des opérations achevées de gestion agricole et des ressources en eau est également positive, car les principaux avantages du projet de gestion du bassin versant se sont poursuivis plusieurs années après son achèvement grâce au ferme engagement du ministère de l’Agriculture et à la volonté des bénéficiaires de payer pour la fourniture de l’eau.

En revanche, le rapport d’évaluation note que les avantages escomptés des projets du parc technologique et de l’aéroport de Praia pourraient être difficiles à maintenir à moins que des mesures visant à améliorer leur viabilité financière soient mises en place. La Direction prend également bonne note de la recommandation de fournir une assistance technique pour appuyer le parc technologique et l’aéroport afin de les aider à mettre en place des stratégies leur permettant de commercialiser efficacement leurs services.

La Direction note que, dans l’ensemble, en ce qui concerne la durabilité environnementale et sociale, deux projets seulement du portefeuille présentaient des problèmes potentiels de conformité. L’absence de suivi régulier du plan de gestion de l’environnement et du développement durable constatée pour certains projets, tels que deux projets d’électricité publique, qui n’ont pas réglé en temps voulu les questions d’indemnisation des personnes affectées, est particulièrement préoccupante. Toutefois, le processus d’indemnisation dans les projets d’énergie renouvelable a été entravé par le fait que la majorité des personnes touchées n’ont pas fourni les titres de propriété foncière comme preuve de propriété légitime. Afin d’atténuer ces difficultés, la Banque intègre actuellement les considérations environnementales et sociales dans toutes ses nouvelles opérations, y compris les DSP, afin d’assurer un alignement plus strict avec les systèmes de sauvegardes intégrés (SSI) de la Banque. Une formation et un suivi réguliers de la mise en oeuvre du PGES, en particulier dans les projets d’infrastructure, seront assurés.

Enfin, les stratégies pays comportaient une bonne analyse des facteurs susceptibles d’influer sur la viabilité du programme, mais n’ont pas réussi à mettre en oeuvre suffisamment de mesures d’atténuation. Par exemple, des avancées remarquables ont été enregistrées pour ce qui est d’aider le pays à promouvoir une croissance inclusive grâce au développement des infrastructures et aux réformes en matière de bonne gouvernance, mais l’objectif stratégique d’aider le pays à passer à une « croissance verte » ou à un développement résistant au climat ne correspondait pas aux ressources et instruments disponibles. Les problèmes relatifs à la gestion de l’eau et la vulnérabilité environnementale demeurent l’un des défis les plus importants et les plus urgents dans cet archipel exposé à la sécheresse. La Direction reconnaît ces faiblesses et des efforts sont déployés pour mobiliser des ressources supplémentaires afin d’intensifier les interventions en matière de changements climatiques à Cabo-Verde. Par exemple, la Banque a récemment approuvé un don du Fonds africain pour

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les changements climatiques (ACCF) en vue de la mise à disposition d’outils stratégiques à l’appui des activités d’atténuation du changement climatique dans des secteurs clés à Cabo-Verde.

Performance de la Banque

La Banque a renforcé ses interventions à Cabo-Verde, notamment en participant au Groupe d’appui budgétaire (BSG) pour le pilier gouvernance et en cofinançant les interventions dans le secteur de l’électricité. Dans ce contexte, la Direction note avec satisfaction que la performance de la Banque à Cabo-Verde ait été jugée satisfaisante. Entre-temps, nous reconnaissons que la Banque aurait pu tirer parti de sa position stratégique en tant que principal contributeur aux opérations d’appui budgétaire, cette situation étant entravée par des problèmes de personnel et de combinaison de compétences. Afin de remédier à cette faiblesse, la Banque préside le BSG depuis 2017. Par ailleurs, la Banque renforce progressivement sa présence à Cabo-Verde en y affectant des chefs de projet et des consultants expérimentés maitrisant les processus opérationnels des pays lusophones.

La Direction prend également bonne note des premières difficultés recensées dans la collaboration de la Banque avec ses partenaires extérieurs dans le secteur énergétique afin de tirer parti de ses investissements catalytiques, en particulier dans le secteur public. Bien que cette observation soit valable, la Direction note que des efforts remarquables ont été réalisés pour établir des partenariats avec d’autres partenaires de développement dans le cadre du projet Cabeolica, qui était bien aligné sur les politiques et stratégies des autres partenaires actifs à Cabo-Verde, notamment l’AFD, Dev Lux, la BEI, l’UE et la Banque mondiale. Ce projet peut donc être considéré comme un bon exemple de synergie avec un autre partenaire important du secteur.

La Direction prend note des faiblesses concernant la préparation des études sociales et économiques nécessaires pour éclairer le dialogue sur les

politiques, la conception des programmes et des projets. Cela s’expliquait principalement par le manque de ressources financières et les tâches concurrentes qui ont empêché les chefs de projet et les économistes de consacrer beaucoup de temps à l’identification et à la préparation des études. Néanmoins, la Banque a quand même préparé deux études générales en 2012 et une étude sur le profil du secteur privé. Cette dernière a été utilisée pour informer divers documents stratégiques tels que le DSP, les programmes et projets de la BAD, ainsi que les stratégies du GOCV. La Banque a également préparé une fiche pays sur le genre, qui a servi de base à l’examen à mi-parcours du DSP 2014–2018.

La Direction partage les conclusions des évaluateurs selon lesquelles la supervision de la Banque s’est améliorée lorsque les projets ont commencé à faire l’objet d’un suivi depuis le Bureau régional du Sénégal en 2006, bien que certains projets, tels que le Parc technologique, aient continué à être gérés depuis Abidjan. Il convient également de noter que les parties prenantes au projet ont fait état d’une amélioration de la fréquence des contacts et de la disponibilité des chefs de projet de la Banque. Au cours de l’examen à mi-parcours du DSP 2014–2018, le GOCV et la Banque ont convenu que les programmes de renforcement des capacités devraient être renforcés et inclure la possibilité de recourir à l’expertise régionale ou à la diaspora (avec une composante renforcement des capacités).

Le rapport a recensé un certain nombre de facteurs ayant eu un impact négatif sur la performance de la Banque, notamment : (i) sa réticence à jouer un rôle de chef de file dans le BSG avant 2017 ; (ii) le taux élevé de rotation et de roulement du personnel (six responsables de la gouvernance et/ou économistes principaux de 2009 à 2017) ; (iii) la mauvaise qualité de la passation de service ; (iv) le manque de clarté dans la répartition interne du travail entre les chefs de projet sur la gouvernance et l’économiste-pays, qui a parfois entraîné des doubles emplois dans la partie gouvernementale (concernant la réponse aux demandes et missions) ; (v) l’insuffisance des analyses et des études sociales et économiques ;

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16 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

(vi)  l’incapacité pour quelques membres du personnel à communiquer en portugais qui n’est pas une langue officielle de la Banque. Bien que ces problèmes soient communs à l’ensemble des opérations sectorielles, la Banque rationalise progressivement ses processus en affectant des chefs de projet très expérimentés basés au COSN et à Abidjan pour mieux soutenir le GOCV dans la mise en oeuvre des projets de la Banque. Par ailleurs, les responsabilités de supervision ont été déléguées dans une large mesure au Bureau régional de Dakar afin d’accélérer l’exécution des projets.

En ce qui concerne le cadre axé sur les résultats, la Direction prend bonne note des conclusions de

l’évaluation, qui indiquent que les résultats sont meilleurs dans le domaine de la gouvernance que dans les domaines où la Banque dispose d’opérations autonomes. À l’avenir, l’appui de la Banque au renforcement des capacités statistiques à Cabo-Verde devrait permettre d’assurer une meilleure hiérarchisation des priorités et une meilleure orientation vers les résultats dans le programme d’investissement public du gouvernement, ainsi qu’une meilleure gestion des résultats en matière de développement dans tous les secteurs. Un éventuel programme axé sur les résultats de la Banque pourrait également être envisagé pour récompenser effectivement les efforts déployés par le gouvernement pour mettre en oeuvre des réformes durables.

Mesures adoptées par la Direction

Recommandations Réponse de la Direction

Recommandation 1 : La Banque devrait continuer d’appuyer les réformes menées par les pouvoirs publics en vue de stimuler une croissance inclusive et la viabilité des finances publiques, mais cela devrait s’appuyer sur une meilleure compréhension des principales contraintes.

Une décennie de programmes de réforme a été soutenue par la Banque et d’autres partenaires. En dépit de réels progrès, la croissance économique et la création d’emplois à Cabo-Verde restent faibles. Un solide programme d’ESE et une consultation approfondie des parties prenantes devraient éclairer le nouveau DSP et l’appui futur à la réforme des politiques.

ACCORD. Au cours du prochain cycle du DSP, la Banque a l’intention de financer un programme de réformes sectorielles structurelles porteuses de transformation et adossé sur des travaux d’analyse économique et sectorielle pertinents. Cette démarche vise à soutenir le programme de diversification économique du pays et à renforcer la viabilité d’une croissance tous azimuts. La Banque soutiendra par exemple des projets de chaînes de valeur agricoles intégrés à un secteur du tourisme et de l’industrie hôtelière en croissance (voir les actions en réponse à la recommandation 6).

Mesures prises : ❙ Les interventions de RDGW dans le nouveau DSP amélioreront le climat général des affaires et des investissements en soutenant les réformes des marchés publics (par exemple, le déploiement de la passation électronique de marchés publics) et le renforcement du cadre pour les partenariats public-privé et, partant, à renforcer la compétitivité du secteur privé, y compris les PME. (RDGW, T2 2020)

❙ RDGW travaillera avec les Départements concernés pour entreprendre les études économiques et sectorielles critiques sur l’intégration régionale et les chaînes de valeurs agricoles et ses liens avec le secteur du tourisme, en utilisant les ressources des fonds fiduciaires. (RDGW, Q3 2019)

Recommandation 2 : Le nouveau DSP devrait recenser les moyens de maximiser les synergies entre les piliers de la Banque.

Le nouveau DSP devrait définir l’appui au secteur des infrastructures et à ses opérations de gouvernance, et vice versa. De même, les possibilités de synergies entre les opérations des secteurs public et privé de la Banque devraient être exploitées. Le nouveau DSP devrait spécifiquement veiller à ce que les investissements dans le secteur de l’énergie puissent être consolidés en soutenant les efforts des partenaires en vue de conférer une assise commerciale solide à Electra.

ACCORD. En se fondant sur le dialogue préliminaire avec les pouvoirs publics et les autres parties prenantes, la future stratégie de la Banque à Cabo Verde s’appuiera sur les interventions antérieures réussies en matière de gouvernance (par exemple, la mise en place d’un cadre de PPP et l’efficacité de la passation des marchés) pour aider le pays à combler son déficit en infrastructures en réalisant des investissements porteurs de transformation dans l’agriculture, l’énergie et les transports. Cela sera fait en combinant

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Mesures adoptées par la Direction

Recommandations Réponse de la Direction

des ressources publiques avec des instruments financiers innovants (par exemple, des mécanismes de rehaussement du crédit et d’atténuation des risques comme les garanties partielles de risque - GCR, les garanties partielles de crédit - GCP et les prêts syndiqués).

Mesures :Sous le Pilier 1 du nouveau DSP (Renforcer et diversifier les infrastructures pour soutenir le développement durable) :

❙ RDGW va oeuvrer à renforcer les infrastructures pour mieux rapprocher les économies des îles. La mise en oeuvre du projet de réhabilitation du port maritime de Maio et Palmeira (Sal), qui sera approuvé à la fin de 2018 et d’autres opérations recensées dans la réserve des projets (2019–2023) permettront d’atteindre cet objectif. (RDGW, T4 2020)

❙ RDGW va contribuer à assurer la fourniture du courant électrique dans tout le pays, en particulier avec l’énergie verte. Deux projets, celui de centrale thermique de 5 MW sur l’île de Maio et l’extension du projet énergétique Boa Vista, ont été identifiés. RDGW envisagera de joindre ses efforts à ceux d'autres partenaires au développement (notamment la Banque mondiale) et appuiera la compagnie d’électricité Electra afin qu’elle atteigne l’efficacité opérationnelle par la rationalisation de ses immobilisations et la mise en place de mécanismes de recouvrement des recettes. RDGW explorera également les possibilités de cofinancement avec des partenaires au développement clés, notamment la Banque mondiale, la Commission européenne et l’Agence française de développement. (RDGW, T3 2020)

Sous le Pilier 2 du nouveau DSP (Renforcer la gouvernance économique dans les secteurs public et privé) :

❙ RDGW en collaboration avec ECGF s’appuiera sur les résultats positifs de ses interventions antérieures dans le cadre des opérations d’appui budgétaire pour renforcer son assistance aux réformes sectorielles de la gouvernance dans des domaines essentiels de l’économie, à savoir : (i) les entreprises publiques du secteur de l’énergie (eau et électricité), des transports (routes, ports), des services aéroportuaires et des télécommunications ; (ii) le soutien aux mesures d’assainissement budgétaire visant à réduire progressivement le fardeau de la dette du pays et à créer un espace budgétaire pour la mise en oeuvre de projets stratégiques ; (iii) envisager de piloter un financement axé sur les résultats afin de soutenir la diversification économique des îles, conformément au Plan stratégique de développement durable (PEDS, 2017-2021) ; (iv) renforcer les fonctions de contrôle internes et externes; améliorer l'efficacité du fonctionnement de la Cour des comptes et des systèmes nationaux de gestion du PIP ; et (v) accélérer la numérisation et la modernisation de l'administration publique. (RDGW en collaboration avec ECGF, T4 2020)

Recommandation 3 : Les résultats stratégiques devraient être convenus avec les autorités nationales et faire l’objet d’un suivi régulier.

Le cadre de communication des résultats, y compris les obstacles et les catalyseurs des objectifs de haut niveau, devrait être mis à contribution pour déterminer si les réformes et les investissements stratégiques ont atteint les résultats escomptés. Cela contribuerait à améliorer le dialogue sur les politiques et aiderait la Banque à jouer davantage un rôle de courtier du savoir. Cela aiderait également à hiérarchiser et à séquencer le programme de réforme.

ACCORD.

Mesures : ❙ RDGW développera un cadre de résultats amélioré dans le nouveau DSP. Ce cadre comprendra des indicateurs de produits et de résultats spécifiques et ventilés par sexe. Les valeurs de référence seront tirées du Plan stratégique de

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18 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Mesures adoptées par la Direction

Recommandations Réponse de la Direction

développement durable de Cabo-Verde (PEDS) 2017–2021. RDGW utilisera les résultats de l’enquête en cours sur la population et la reproduction menée par l’Office national de la statistique (INE) pour suivre les progrès et définir l’ordre des réformes. (RDGW, T3 2019)

Recommandation 4 : La nouvelle stratégie devrait mettre davantage l’accent sur la qualité et la durabilité des projets.

Il faut veiller à ce que la conception des projets d’infrastructure soit réaliste, que les travaux de conception détaillée et l’acquisition des terrains soient effectués dès le début et qu’une attention appropriée soit accordée à la mise en oeuvre des mesures de protection environnementale et sociale. Il faudrait envisager de fournir une assistance technique au Centre des technologies de l’information et des communications (TIC) et à l’aéroport pour mettre en place des stratégies leur permettant de commercialiser efficacement leurs services.

ACCORD. Dans le cadre de la nouvelle stratégie à Cabo Verde, RDGW mettra davantage l’accent sur la qualité à l’entrée afin d’assurer la bonne exécution des opérations de la Banque en veillant à ce que des études détaillées de conception du projet, d’indemnisation foncière et d’évaluation de l’impact environnemental soient réalisées avant l’évaluation du projet.a

Mesures : ❙ RDGW dispensera aux chefs de projet concernés une formation sur les systèmes fiduciaires de la Banque (passation des marchés et gestion financière) dès les premières étapes de l’identification et de la mise en oeuvre des projets. RDGW évaluera également la possibilité d’adopter une procédure d’achats anticipée pour les projets d’infrastructure complexes afin d’éviter les retards au démarrage et d’accélérer l’exécution (par exemple la réhabilitation du port de Maio et Palmeira, qui doit être approuvée par le Conseil d’administration en novembre 2018). (RDGW en consultation avec SNFI, T4 2019)

❙ RDGW, en collaboration avec PICU, mobilisera des ressources sous forme de dons (MIC/Fonds fiduciaires) pour financer des activités complémentaires d’assistance technique liées au Parc technologique et à l’aéroport de Praia afin de les aider à mettre en place des stratégies leur permettant de commercialiser efficacement leurs services et de pérenniser les investissements réalisés. (RDGW en collaboration avec PICU, T1 2021)

Recommandation 5 : Intensifier les interventions et les réformes en faveur des MPME pour stimuler l’emploi et rendre le processus de croissance plus inclusif.

A l’avenir, l’appui aux MPME devrait comporter une combinaison d’instruments de prêt et d’instruments autres que les prêts. Il devrait s’appuyer sur les résultats obtenus dans le cadre des interventions en cours, tout en offrant une approche plus globale pour améliorer l’accès des PME-PMI aux services financiers et non financiers, en les reliant aux programmes nationaux d’emploi et de TIC, et en les rendant plus inclusifs grâce au ciblage des femmes et des jeunes.

ACCORD. RDGW intégrera dans toutes ses opérations d’investissement, des activités et de l’assistance technique en vue de promouvoir l’emploi des jeunes. Les jeunes entrepreneurs locaux recevront une aide pour améliorer leurs plans opérationnels et leur accès au financement afin d’assurer leur sortie progressive du secteur informel.

Mesures : ❙ Plus précisément, RDGW envisagera les lignes de crédit, le rehaussement de crédit et les instruments d’atténuation des risques (par exemple, les garanties partielles de risque, les garanties partielles de crédit et les prêts syndiqués) pour soutenir le secteur privé et les banques commerciales locales finançant les MPME. RDGW encouragera des liens commerciaux avec de grandes entreprises technologiques afin de tirer parti du parc technologique financé par la Banque, et améliorer le transfert des connaissances et les possibilités d’emploi pour les jeunes et les femmes. (RDGW, T4 2022)

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Mesures adoptées par la Direction

Recommandations Réponse de la Direction

Recommandation 6 : Rendre les programmes de gestion des bassins versants plus durables en intégrant le développement de la chaîne de valeur agricole et l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets.

La Banque pourrait s’appuyer sur les travaux antérieurs en matière de gestion des bassins versants de l’île de Santiago pour promouvoir les chaînes de valeur agricoles au service du marché touristique. Cela aiderait les collectivités agricoles à faire la transition vers un système agricole plus commercial et augmenterait le rendement des investissements dans la gestion des bassins hydrographiques. En outre, la Banque devrait aider les pouvoirs publics à mobiliser des ressources pour accroître les subventions récemment approuvées en faveur de la lutte contre les changements climatiques.

ACCORD.

Mesures : ❙ Dans le nouveau DSP, RDGW, en collaboration avec AHAI, investira dans des projets de gestion intégrée des bassins versants (comme celui de l’île de Santiago) en promouvant des chaînes de valeur agricoles axées sur les principales cultures de rente afin d’accroître les revenus des agriculteurs. Suite à la revue à mi-parcours du DSP approuvé en janvier 2018, il a été convenu que Cabo-Verde et la Banque devraient travailler ensemble à l’identification des projets porteurs de transformation en agriculture. (RDGW en collaboration avec AHAI, T4 2021)

❙ RDGW aidera également le GOCV à mobiliser des ressources de financement de la lutte contre le changement climatique par le biais de fonds tels que le Fonds africain pour le changement climatique (ACCF) et le Fonds d’investissement pour le climat (FIC). Ces ressources seront essentielles pour soutenir les efforts du pays en matière d’atténuation du changement climatique, en particulier en ce qui concerne la gestion des sols et de l’eau pour une agriculture durable. (RDGW, T4 2021)

Recommandation 7 : Le renforcement de la présence de la Banque dans le pays en vue du dialogue sur les politiques est encouragé, au moins avec l’affectation d’un point focal lusophone basé à Praia.

L’expérience acquise en travaillant avec un consultant à long terme qui assume le rôle de président du BSG depuis 2017 pourrait être étendue. Cela devrait améliorer l’interaction avec les autorités nationales, tout en contribuant à accélérer l’octroi des dons liés à la gouvernance, qui souffrent actuellement de retards dus à la mise en oeuvre.

ACCORD.

Mesures : ❙ Des ressources budgétaires ont déjà été obtenues pour le recrutement de consultants internationaux très expérimentés pour aider à la mise en oeuvre des opérations de la Banque à Cabo-Verde. Dans le cadre de ce budget, RDGW prévoit également de renouveler le contrat de l’assistant technique chargé d’appuyer le rôle de président du Groupe d’appui budgétaire. (RDGW, T1 2019)

a En outre, dans la réponse de la Direction à l’évaluation de l’assurance qualité, la Direction s’est engagée à renforcer la préparation des opérations (actions 1 et 2 des Mesures prises par la Direction). En particulier, la Direction augmentera le soutien aux équipes de projet concernant l’amélioration de la qualité. Cela visera à renforcer la logique de développement des opérations, la conception et l'analyse qui sous-tendent la conception du projet.

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Arlette Ledo, Sao Filipe. Interviewée sur l'agriculture et la gestion de l'eau

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21Introduction

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Introduction

Le présent rapport fourni un résumé des constatations d’une évaluation indépendante de la stratégie et du programme pays de la Banque africaine de développement (BAD ou Banque) à Cabo Verde couvrant la période 2008–2017. Il repose sur un rapport technique qui comprend une évaluation détaillée des interventions individuelles et une revue du portefeuille. Il fournit des éléments probants qui montrent les accomplissements et les défis avant l'élaboration du prochain Document de stratégie pays (DSP). L'expérience de Cabo Verde offre aussi des enseignements précieux pour les futurs engagements auprès des pays à revenu intermédiaire (PRI) et des petits États insulaires en développement.

Objectif et portée de l’évaluation

L'évaluation de la stratégie et du programme pays (ESPP) vise globalement i)  à évaluer les résultats en matière de développement des interventions de la Banque à Cabo Verde et ii)  à dégager des enseignements devant éclairer le prochain DSP. La présente ESPP couvre deux périodes, à savoir le DSP 2009–2012 — prolongé jusqu'en 2013 — et le DSP 2014–2018, et un portefeuille d'opérations

d’environ 210  millions  d'UC (voir tableau A.1 de l’annexe A)2. L'encadré  1 résume les questions d'évaluation qui ont guidé l'analyse (voir les détails au tableau B.1 de l'annexe B).

Méthodologie

L'approche d'évaluation fondée sur la théorie qui est utilisée dans le présent document comprend trois niveaux d'appréciation : la stratégie de la Banque, le portefeuille et les interventions individuelles. À des fins d'évaluation, les 26 interventions du portefeuille ont été regroupées en trois catégories : i)  les infrastructures, ii)  la gouvernance et iii)  la gestion des bassins versants, l'agriculture, l'adaptation au changement climatique et l'atténuation de ses effets. L'évaluation a nécessité la reformulation d'une théorie du changement de la stratégie et une matrice d'évaluation. La théorie du changement donne une description détaillée de la façon dont les interventions de la Banque sont censées contribuer aux principaux produits et résultats de développement durant la période de l'évaluation, et elle sert à mesurer les progrès accomplis en vue de réaliser les produits du programme et les objectifs de développement à plus

Pertinence Alignement, consultation, conception, sélectivité et cohérence, logique d'intervention et réalisme

Efficacité Réalisation des produits et des résultats, analyse des contributions Efficience Respect des délais, rapport coût-efficacité, avancement de l’exécution et inefficiences Durabilité Durabilité technique, financière et économique, institutionnelle, politique, environnementale

et sociale, mesures d'atténuation lors de la conception et de la mise en œuvre.Performance de la Banque

Partenariats, cofinancement, coordination de l'aide, conception et supervision, gestion axée sur les résultats de développement

Égalité des genres et inclusion sociale (non notées)

Prise en compte de l’égalité des genres et de l’inclusion sociale dans les DSP, alignement sur la Stratégie du genre de la BAD et sur les stratégies nationales, répartition géographique des avantages du programme, analyse de la parité hommes-femmes dans la conception des interventions et ventilation par genre des rapports.

Encadré 1 : Couverture des questions d’évaluation

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22 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

long terme (voir figure B.1 de l'annexe B). En raison de l'importance accordée aux objectifs d'égalité entre les genres et d'inclusion sociale, en particulier dans le deuxième DSP, l'évaluation comprend aussi, à tous ses trois niveaux, une analyse complète des aspects relatifs à l’égalité des genres et à l’inclusion sociale. L'évaluation a fait appel à des méthodes mixtes de collecte de données : entretiens, groupes de discussion, visites sur place, revue documentaire et des publications antérieures, questionnaire électronique, consultations au stade initial, atelier avec les principaux organismes d'exécution, observation directe de la dynamique du GAB et revue à mi-parcours du DSP. Plus de 216 parties prenantes ont été consultées au cours de l'évaluation (voir tableau B.2 de l'annexe B).

La performance de la stratégie et du programme pays a été évaluée selon quatre principaux critères d'appréciation : pertinence, efficacité, efficience et durabilité. La performance de la Banque est par ailleurs notée séparément. Chaque critère a reçu une note globale sur une échelle de quatre points allant de « très satisfaisant » à « très insatisfaisant », sur la base de multiples sources de données. La performance en matière de promotion de l’égalité des genres et de l’inclusion sociale n'a pas été évaluée. L’annexe B résume d’autres détails sur la méthodologie3 et le tableau B.3 présente l'échelle d'évaluation.

Pour favoriser la transparence et l’inclusivité du processus d'évaluation, l'équipe a publié les différentes étapes de l'évaluation sur le site Web d’IDEV, dans les médias sociaux et dans un document d'approche. Les versions préliminaires des rapports d'évaluation ont été transmises aux membres du groupe de référence de l'évaluation pour observations. L'équipe d'évaluation a déployé des efforts concertés pour tenir compte des points de vue d'un large éventail de parties prenantes des secteurs public et privé, d'autres partenaires, de la société civile et des bénéficiaires du projet (ne faisant l’objet d’aucune discrimination fondée sur le genre ou l'âge, et libres de s'exprimer dans leur langue maternelle). Pour guider son processus, l'évaluation a suivi les bons principes du CAD de l'OCDE et d'IDEV relatifs à l'indépendance, à l'impartialité, à l'éthique,

au partenariat, à la coordination et au renforcement des capacités.

Limites

L'évaluation a certes permis de recueillir et de recouper des données dans la plupart des domaines, mais elle a été entravée par des lacunes dans les documents de projet. Les documents relatifs à la performance du portefeuille de la BAD sont éparpillés entre différentes bases de données de la Banque et des problèmes de cohérence entre eux ont été relevés. Certains documents clés n'ont pas pu être consultés. La rotation élevée du personnel de la Banque, du gouvernement et des organisations partenaires a également constitué un obstacle, car il a nui à la mémoire institutionnelle.

En raison du manque de présence de la BAD dans le pays, il s’est révélé plus difficile de planifier et d’effectuer les missions d’évaluation. De même, la dispersion géographique du pays a posé des difficultés supplémentaires pour les visites sur le terrain. Néanmoins, l'équipe d'évaluation a réussi à mener des entretiens et effectué des visites dans cinq des neuf îles habitées de Cabo Verde. Les difficultés linguistiques constituaient une complication supplémentaire. L'équipe d'IDEV comprenait un locuteur natif et un membre parlant couramment le portugais, mais les deux experts externes en évaluation technique ne parlaient pas la langue nationale, en dépit des efforts déployés pour trouver des experts lusophones. La plupart des réunions et des entretiens se sont déroulés en portugais, tandis que les entretiens sur le terrain ont eu lieu en langue locale, le crioulo. Les principales réunions sur le terrain ont bénéficié des services d’un interprète local.

L'équipe d’IDEV tient à exprimer sa gratitude au bureau extérieur de la Banque à Dakar et à l'équipe pays, qui l’ont soutenue sans relâche. L’appui constant des fonctionnaires du gouvernement cap-verdien, en particulier ceux de la Direction de la planification nationale du ministère des Finances, a été déterminant pour le succès de la présente évaluation.

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23Contexte et défis du développement du pays

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Contexte et défis du développement du pays

La présente section donne une vue d’ensemble succincte du contexte du développement à Cabo Verde, en mettant l’accent principalement sur les secteurs les plus pertinents pour le portefeuille de la Banque durant la période visée (2008–2017). L'objectif est de présenter le contexte dans lequel la Banque a formulé et mis en œuvre sa stratégie4.

Contexte économique et social

Cabo Verde est un petit État insulaire en développement. Il s'étend sur un archipel de dix îles volcaniques, à savoir Boa Vista, Brava, Fogo, Maio, Sal, São Nicolau, São Vicente, Santiago, Santo Antão et Santa Luzia. Le pays est situé dans la partie centrale de l'océan Atlantique, à quelque 455 km de la côte ouest-africaine. Il a une superficie de 4 033 km2, avec une zone économique exclusive de 700 000 km2. Sa population est d'environ 550 000 habitants, dont la moitié vit sur l'île de Santiago, la capitale. Plus d'un million de Cap-verdiens vivent à l'étranger. Le pays présente de fortes disparités régionales, du point de vue de la répartition des ressources naturelles ainsi que de l'accès aux infrastructures, aux marchés et à l'emploi.

Ces 20 dernières années, Cabo Verde a été considéré comme un cas de réussite, en raison de sa bonne gouvernance et de sa gestion macroéconomique rigoureuse qui ont permis de réaliser des progrès solides sur le plan de la réduction de la pauvreté et du développement social. Cependant, le dernier rapport de l'Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (CEA, 2016a) classe Cabo Verde dans la catégorie « amélioration lente et signes d'alerte ». Les indicateurs de participation et de respect des droits de l'homme ont baissé, et les avancées en matière d'observation des élections suscitent quelques

inquiétudes. En décembre  2004, Cabo Verde est passé de la catégorie des pays les moins avancés à celle des PRI. Cette décision devait entrer en vigueur en janvier 2008 sur la base de deux des trois principaux critères, à savoir le revenu par habitant et la formation de capital humain. Il a été reconnu que le troisième critère — l'indice de vulnérabilité économique — n'est pas encore satisfait.

Les investissements directs étrangers (IDE) jouent un rôle très important dans l'économie cap-verdienne, la plus grande partie allant au secteur du tourisme. Ils ont augmenté considérablement entre 2002 et 2008 et enregistré une forte baisse en 2009. Ils ont poursuivi ce recul jusqu'en 2013, année où ils ont atteint 4,8 % du produit intérieur brut (PIB) avant de remonter à 9,7 % en 2014. De 2014 à 2017, leur contribution au PIB s’est caractérisée par une forte volatilité. Les envois de fonds des travailleurs émigrés constituent une autre source essentielle de financement et contribuent pour plus de 10 % au PIB du pays. Après une baisse en 2008, le montant de ces envois est passé de 131 millions d’USD en 2010 à 212 millions en 2016 (Banque mondiale, 2018).

La croissance économique de Cabo Verde s’est établie à 6,6 % en moyenne entre 2000 et 2008, avant de ralentir sous l'effet de la crise financière mondiale en 2009 (BAD 2018). Le gouvernement a réagi à la crise mondiale en adoptant une politique budgétaire anticyclique. Il s'agit notamment de la mise en œuvre d'un programme élargi d'investissement public, d'une réduction des impôts des sociétés et des ménages, et d'une augmentation des transferts sociaux aux familles vulnérables. Le programme anticyclique a été appuyé par des partenaires au développement qui ont permis au gouvernement d'accéder à des prêts concessionnels. Des recettes inférieures aux attentes

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et des engagements d'aide en baisse, conjugués à un accroissement du programme d'investissement public, ont entraîné une augmentation du déficit budgétaire à partir de 2009. En raison de la montée des pressions sur la dette publique, le gouvernement a commencé à maîtriser les dépenses publiques durant la période 2011–2016, mais les progrès en direction de l'assainissement ont été inégaux. Le solde budgétaire global a baissé à 7,7 % en 2011 avant de remonter à 10,3 % en 2012. L'investissement privé a réagi positivement à la stabilité macroéconomique et à une amélioration constante du climat d'investissement du secteur privé. L'investissement privé, estimé à environ 29 % du PIB en 2008, est passé à une moyenne de 42 % du PIB en 2016–2017 (BAD, 2017a). La croissance économique a été plus lente à rebondir après la crise financière mondiale de 2008/2009. Malgré le niveau élevé des dépenses d'investissement publiques et l'accélération des réformes économiques, ainsi que l'augmentation de l'investissement privé, l'économie n'a réussi à croître que de 1,3 % en moyenne sur la période 2010–2015. La croissance économique s'est légèrement redressée pour s'établir à 3,9 % par an entre 2016 et 2017, grâce à la bonne performance des secteurs du tourisme et de la construction et à l'amélioration de la productivité dans les secteurs agricole, halieutique et de la construction. Selon la BAD (2017a), la croissance du PIB devrait atteindre 4,1 % en 2018.

À partir de 2013, les dépenses publiques d’investissement ont été plafonnées pour contribuer au rétablissement de la viabilité budgétaire. Bien que les mesures d'austérité aient contribué à réduire

le déficit budgétaire, le ratio dette publique/PIB a continué d'augmenter, passant de 63,6 % du PIB en 2010 à 118,2 % en 2016, hormis la dette à garantie souveraine contractée par les entreprises étatiques et les administrations locales (estimée à environ 6.1 % du PIB à la fin de 2015). L'assainissement des finances publiques s'est poursuivi, le déficit reculant pour s’établir à 4,1 % du PIB en 2017, et cette tendance devrait se maintenir en 2018. Le niveau élevé de surendettement public, l'austérité budgétaire, la faiblesse de la performance financière des entreprises étatiques et de la croissance économique laissent peu de marge de manœuvre budgétaire (voir annexe C).

Ces dix dernières années, le gouvernement s'est engagé à renforcer son système de GFP. L’édition 2008 de l’examen des dépenses publiques et évaluation de responsabilité financière (PEFA) a confirmé que des progrès réguliers ont été accomplis dans la plupart des aspects du cycle budgétaire, mais a aussi révélé certaines insuffisances. Les résultats ont été médiocres dans des domaines comme les risques budgétaires d'autres entités du secteur public, la faible mobilisation des recettes fiscales et l'inadéquation de l’examen par le parlement des rapports d'audit externe. Un certain retard a en outre été enregistré dans la finalisation du cadre législatif de la GFP, en partie en raison du changement de gouvernement en 20165. L'annexe D présente l’évolution des notes PEFA de 2007 à 2015.

L'investissement du secteur privé devrait certes stimuler la croissance, mais le climat des affaires de Cabo Verde reste relativement moins

Tableau 1 : Évolution des indicateurs macroeconomiques de Cabo Verde (2008–2017)

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Croissance réelle du PIB 6,7 -1,3 1,5 4,0 1,1 0,8 1,8 1,4 3,2 3,7

Inflation 6,8 1,0 2,1 4,5 2,5 1,5 -0,2 0,1 -1,41 1,1

Solde budgétaire (% du PIB) -0,6 -3,4 -7,3 -7,7 -10,3 -9,7 -7,8 -5,6 -3,3 -4,1

Dette publique (% du PIB) 49,6 58,3 63,6 67,9 91,2 106,2 99,3 113,9 118,2 123,6

Source: BAD, 2017a

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propice que celui d'autres pays. La performance gouvernementale en matière d'amélioration du climat des affaires du pays n'a initialement pas répondu aux attentes, après l’adhésion de Cabo Verde à l'Organisation mondiale du commerce en 20086. Des réformes clés ont ensuite été introduites, ce qui a amené la Banque mondiale à considérer Cabo Verde comme l'un des quatre principaux pays réformateurs dans son rapport sur l'indice de la facilité de faire des affaires en 2011 (voir l'évolution du classement du pays dans cet indice à l’annexe D). Les changements clés comprennent une réduction du taux de l'impôt sur le revenu des sociétés, la mise en place d'un système d'enregistrement en ligne des sociétés (par le biais de la Maison du citoyen) et la simplification de la législation sur la propriété.

Les réformes favorables aux affaires ont ralenti au cours des années suivantes, à l’exception de 2014 où le pays a aboli le capital minimum requis pour créer une nouvelle entreprise. En conséquence, le pays a regressé par rapport à l’indicateur Distance de la frontière du Doing Business (DTF) de 58,6 en 2012 à 55,8 dans l’édition 2017. De nouvelles mesures prises en 2017, notamment l'introduction d'un système automatisé de gestion des données douanières et la loi révisée sur l'insolvabilité, ont permis à la note de distance par rapport au sommet de passer à 56,24 en 2018 (Voir Annexe D)7.

Cabo Verde a été l'un des pays les plus performants en ce qui concerne les progrès accomplis en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Des avancées solides ont

❙ Pauvreté rurale élevée et concentration des pauvres dans l'île capitale. Globalement, la pauvreté est plus prononcée en milieu rural, où les populations ont diminué en raison de l'exode rural au cours des dernières décennies. Près de la moitié de la population rurale est considérée comme pauvre, tandis que le taux d’extrême pauvreté rurale s’établit à 20,3 % (INE, 2017). L'accès aux services de base est également plus faible et plus coûteux dans les zones rurales. En revanche, la concentration de la pauvreté persiste dans la capitale.

❙ Persistance de l’écart entre les genres en matière de pauvreté. À Cabo Verde, il se dit que la pauvreté a un visage féminin. Les Cap-verdiennes, en particulier celles vivant en milieu rural, continuent d'être confrontées à de graves inégalités entre les genres, notamment du point de vue de l'accès au revenu et aux biens, et de la participation à la vie politique (BAD, 2017). Un tiers des ménages dirigés par une femme, qui représentent près de la moitié de tous les ménages, sont classés comme étant pauvres, contre 21 % des ménages dirigés par un homme (INE, 2015). De même, l'accès aux services de base est également plus faible chez les ménages dirigés par une femme. L'indice de pauvreté ventilé par genre selon l'emplacement (urbain/rural) montre aussi des différences : en milieu urbain, 1,9 % pour les hommes contre 5,2 % pour les femmes ; en milieu rural, 12,9 % pour les hommes contre 15,8 % pour les femmes.

❙ Perte de la dynamique de la parité des genres dans l’administration en 2008. Cabo Verde a été le deuxième pays au monde à avoir un gouvernement à configuration paritaire. Néanmoins, selon les données de 2016, la domination masculine aux postes de pouvoir a de nouveau gagné du terrain (ICIEG-INE, 2008 et INE, 2016).

❙ Détérioration de certains indicateurs de l'égalité des genres, bien qu'ils donnent encore de meilleurs résultats que ceux des pays de comparaison. L'Indice d'inégalité entre les genres, qui rend compte des inégalités sexospécifiques en matière de santé génésique, d'autonomisation et d'activité économique, s'est détérioré de 2008 à 2010. En dépit de cette régression, Cabo Verde obtient encore des résultats supérieurs à ceux des pays à indice de développement humain (IDH) moyen et à la moyenne de l'Afrique subsaharienne, si l'on considère l'IDH ajusté en fonction des inégalités en 2015. De même, l'édition2015 de l’indice d'égalité entre les genres de la BAD a placé Cabo Verde parmi les dix premiers pays africains en termes de possibilités économiques, de développement humain, de lois et d’institutions. En outre, si de 2008 à 2016 la note moyenne globale de l'indice des inégalités entre les genres du Forum économique mondial a connu une augmentation, cette dernière est due aux dimensions relatives à la scolarisation des femmes et à leur santé et leur survie. Dans l'ensemble, l’autonomisation économique des femmes s'est détériorée, comme le confirme le Profil genre par pays de Cabo Verde (BAD et ONU-Femmes, 2018).

Encadré 2 : Évolution de la pauvreté, de l’égalité des genres et de l’inclusion sociale

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Nelo Fernandes Andrade, Mosteiros, au nord-est de l'île de Fogo

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été enregistrées dans de nombreux domaines, notamment la réduction de la pauvreté, la scolarisation primaire pour tous, l'amélioration de la santé maternelle, l'égalité des genres et les partenariats mondiaux (voir annexe C). Les taux de pauvreté absolue ont considérablement diminué ces 15 dernières années, mais cette baisse ne s'est pas accompagnée d'une réduction équivalente des inégalités qui restent assez élevées, l'indice de Gini n'ayant augmenté que de 0,47 en 2007 à 0,42 en 2015 (INE, 2017). En dépit des progrès accomplis, la pauvreté, les inégalités entre les genres et l'exclusion sociale demeurent de graves préoccupations (voir encadré 2 et tableaux C.7 et C.8 de l'annexe C).

Le chômage est apparu comme un important défi du développement de l'archipel. La figure 2 montre l'évolution des taux de chômage ventilés par genre à partir de 2012. Une étude du Fonds monétaire international (FMI) de 2016 a examiné les disparités entre les genres sur le marché du travail de Cabo Verde et montré que les femmes ont tendance à entrer sur le marché du travail plus tard et à le

quitter plus tôt, mais qu’elles effectuent davantage d’heures de travail que les hommes, en raison de leur charge considérable de tâches ménagères non rémunérées8. L'étude du FMI estime qu’une réduction des disparités entre les genres en matière de participation au marché du travail pourrait faire augmenter le PIB à un taux atteignant 12,2 %.

Les possibilités d'emploi sont rares dans le secteur formel. Le nombre d'unités de production informelles a augmenté de 38 % en 2009–2015, selon l'INE. Le chômage des jeunes est un problème grave qui va s'accentuer, car Cabo Verde se trouve en pleine transition démographique, la proportion des personnes en âge de travailler étant en croissance. Le niveau élevé et la persistance du chômage et du sous-emploi (en particulier chez les jeunes) sont apparus comme un problème social et politique important, ce qui suscite des craintes de troubles sociaux éventuels. Les jeunes représentent la moitié de la population en âge de travailler et le taux de chômage de ce groupe a atteint 28,6 % en 2016, contre 15 % pour l'ensemble de la population9.

Figure 2 : Taux de chômage (%) à Cabo Verde — ventilé par genre

Homme Femme Taux national de chômage (%)

2016201520142013201210%

12%

14%

16%

18%

Source: INE du gouvernement cap-verdien

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28 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Stratégie et cadre du gouvernement

Le cadre de développement national a été défini dans une série de trois Documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté et la croissance (DSRPC) couvrant les périodes 2004–2007, 2008–2011 et 2012–2016, et dans un récent Plan stratégique de développement durable pour la période 2016–2020. Les DSRPC ont toujours accordé la priorité à trois piliers : la bonne gouvernance, le capital humain et les infrastructures. La croissance du secteur privé est apparue dans le DSRPC 2012–2016, tout comme l'idée de mettre à profit la situation géostratégique du pays pour devenir un centre international de services à haute valeur ajoutée. Cela a été renforcé par le Plan stratégique de développement durable, qui donne une vision pour la transformation du pays en une cyber-île capable de fournir des services comme l'externalisation des processus d'affaires, les opérations de service post-marché, ainsi que de développement de logiciels et de maintenance de services.

D'une manière générale, le gouvernement a accordé la priorité à des emprunts extérieurs afin d’appuyer le développement des infrastructures et la réforme économique. Lorsque les conditions de l'aide ont commencé à se durcir en raison de l'obtention du statut MIC, la stratégie d'emprunt du gouvernement a mis l’accent davantage sur la diversification économique et la croissance du secteur privé. Depuis 2016, le nouveau programme gouvernemental comprend un engagement à privatiser divers secteurs de l'économie et à relever les défis macroéconomiques, pour créer 45  000  nouveaux emplois d'ici la fin de la période couverte par le plan.

Aperçu des défis du développement dans les secteurs clés

Électricité et eau

L'accès à l'électricité s'est continuellement amélioré au fil du temps. Cabo Verde affichait un taux d’accès à l’électricité de 86,9 % en 2015 (INE, 2017), après

avoir été l'un des pays d'Afrique subsaharienne ayant la plus faible consommation d'électricité par habitant en 200610. Toutefois, les tarifs d'électricité restent extrêmement élevés et l'électricité est principalement fournie par des centrales électriques et des réseaux de distribution indépendantes utilisant du diesel importé. Afin de réduire la forte dépendance du pays à l'égard des combustibles fossiles importés pour la production d'électricité, la possibilité de recourir à des sources d'énergies renouvelables a été étudiée. En 2015, la contribution des énergies renouvelables à la production énergétique s’élevait à 18,8 % en ce qui concerne l'énergie éolienne et de 1,4 % pour ce qui est de l’énergie solaire, les sources thermiques fournissant le reste (Electra, 2016).

La Société nationale d'électricité et d'eau (Electra) est responsable de l'alimentation en eau et en électricité dans quatre des neuf îles habitées. Ces services sont fournis par d'autres entreprises autonomes dans les autres îles, notamment dans le cadre d’un PPP à Santo Antão. Electra détient le monopole de la distribution de l'électricité et de l'eau à l’échelle du pays. L'eau consommée est en grande partie produite par dessalement, un processus qui a utilisé 11,8 % de toute l'électricité produite en 2016. Depuis plusieurs années, des facteurs opérationnels et financiers entravent la performance d'Electra. Les secteurs de l'électricité et de l'alimentation en eau continuent de subir des pertes commerciales et techniques11.

Transports

L'ambition de faire de Cabo Verde une plaque tournante du transport aérien et du transbordement qui répond aux normes internationales d'efficacité et de qualité a été inscrite dans diverses stratégies de développement national. Néanmoins, les infrastructures de transport maritime restent déficientes et les coûts unitaires du transport aérien et maritime sont particulièrement élevés, en raison non seulement des distances considérables vers les marchés ou les sources d'approvisionnement, mais aussi du caractère généralement modeste

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des volumes transportés. La faible fréquence et l'irrégularité des transports obligent les entreprises et les ménages à constituer des stocks importants, ce qui désavantage souvent les petites entreprises sur le plan concurrentiel. Plus encore que l'insularité du pays, c'est la dispersion des îles qui constitue le plus grand handicap économique, car elle nécessite le développement d'infrastructures de transport sur chaque île, entraînant des coûts très élevés des services de transport et d'expédition.

Technologie de l’information et de la communication (TIC)

Le pays a enregistré une performance positive en matière de développement des TIC, grâce à la création d'une commission interministérielle sur le Noyau de la société de l'information (NOSi). Le Système intégré de gestion budgétaire et financière (SIGOF), mis au point par le NOSi, a remporté le Prix africain de l'innovation pour le secteur public (2013) et le NOSi offre une assistance technique à d'autres gouvernements africains. Divers partenaires ont apporté un concours au pays en matière de développement des TIC, même si les coûts des TIC demeurent très élevés, en partie en raison des coûts élevés de l'électricité.

Intégration régionale

L'éloignement et l’insularité du pays limitent les possibilités d'intégration régionale. Cabo Verde applique le protocole de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur la libre circulation des biens et des personnes, mais sa participation à l'intégration régionale reste faible, les accords commerciaux avec l'Espagne et le Portugal couvrant la majeure partie de ses importations et exportations (INE, 2015). La faible participation aux échanges commerciaux de la région de l'Afrique de l'Ouest s'explique par des facteurs liés à l'histoire, aux différences ethnolinguistiques, à la convertibilité des devises, à la faiblesse des infrastructures commerciales et à la gamme limitée

des produits échangés (CEA, 2016b). Depuis les élections de 2016, le nouveau gouvernement a fait de l'intégration régionale une priorité économique, culturelle et politique essentielle. Compte tenu de sa position géographique, Cabo Verde a pour objectif sous-jacent de tirer parti de son adhésion à la CEDEAO pour créer une plate-forme d'intermédiation entre l'archipel, le reste de l'Afrique et l'économie mondiale.

Agriculture, gestion de l’eau, vulnérabilité environnementale et changement climatique

Les possibilités d'activités agricoles à grande échelle sont limitées, moins de 10 % de la superficie totale du pays étant cultivable. La géographie montagneuse du pays contribue aussi à des niveaux élevés d'érosion. Seulement 5 % des terres arables sont utilisées aux fins d’agriculture irriguée, tandis que 88 % de toutes les activités agricoles sont concentrées sur les îles de Santiago, Fogo et Santo Antão. Malgré des conditions naturelles et géographiques difficiles, l'agriculture emploie la plus grande partie de la population. De 2007 à 2016, l'agriculture a fourni en moyenne 9-10 % du PIB. Cabo Verde importe 80 % de ses besoins intérieurs en céréales, le riz et le blé n'étant pas cultivés dans le pays12. Une forte dépendance envers les importations alimentaires, ainsi que la volatilité climatique et un faible niveau de développement de l'irrigation affaiblissent la sécurité alimentaire nationale.

Cabo Verde est particulièrement vulnérable à la sécheresse et à la désertification ainsi qu'au ruissellement des eaux, en raison des pluies torrentielles13. L'éruption du volcan Fogo en 2015 et les dégâts qui en ont résulté montrent à quel point le pays est vulnérable aux catastrophes naturelles. Le changement climatique a déjà eu de grandes incidences négatives sur le pays. Il accroît la fréquence et l'intensité des inondations et des sécheresses, modifie le régime hydrologique, favorise la multiplication des vecteurs des maladies endémiques et menace les îles plus plates, en raison de l'élévation du niveau de la mer.

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Paysage de l'île de Santo Antão, surnommée "l'île des montagnes"

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Évaluation de la stratégie et du programme pays de la BAD à Cabo Verde (2008–2017)

Cette section présente les constatations d'une évaluation de la stratégie et du programme pays. Une description plus détaillée des constatations de l'évaluation est présentée dans le rapport technique ci-joint, notamment l'évaluation des interventions individuelles et des groupes relatifs à l’appui de la Banque aux infrastructures, à la gouvernance et à l’agriculture, à la gestion de l'eau ainsi qu’à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets.

Vue d’ensemble de la stratégie et du portefeuille pays

L'objectif stratégique des DSP de la BAD durant la période d'évaluation (2008–2017) était d'accompagner les efforts gouvernementaux visant à jeter les bases d'une croissance plus inclusive et verte. L'appui a été fourni au titre de deux grands piliers complémentaires : i)  améliorer et diversifier le développement des infrastructures et ii) renforcer la gouvernance économique. Le tableau 2 ci-après résume l'orientation stratégique de l'appui de la Banque dans le cadre de ces deux piliers.

Le portefeuille de la Banque pour la période 2008–2017 comprend au total 26 interventions de prêt d’une valeur de 209,63  millions  d'UC. En novembre 2017, la BAD comptait à Cabo Verde 14  interventions en cours (54 %) ainsi que 8  projets achevés et 4  clôturés (avec approbation d’un rapport d’achèvement de projet). La majeure partie du montant engagé (57 %) l’a été en faveur d'opérations à l’appui des réformes (OAR), suivies de projets d'investissement du secteur public (33 %) et d’un projet d'investissement du secteur privé (5 %). Le portefeuille est concentré dans deux secteurs principaux : la gouvernance (OAR et projets d'appui institutionnel ou PAI, pour compléter les réformes) et les infrastructures (énergie, TIC et transport aérien) (voir la figure 3). D'autres secteurs ont reçu moins de financements, principalement sous forme de dons14 (voir figure 3).

Conformément à la politique de crédit du Groupe de la Banque, Cabo Verde est passé de la catégorie A (pays éligibles exclusivement aux ressources du Fonds africain de développement ou FAD) à la catégorie B (pays à financement mixte) en 2009. Le pays avait l'intention de passer en catégorie C (pays

Tableau 2 : Piliers figurant dans les DSP de Cabo Verde (2008–2017)

Pilier 1 : Renforcer et diversifier le développement des infrastructures en vue d’un développement durable Les activités relevant de ce pilier visaient à améliorer les liaisons maritimes avec le continent et partant, à contribuer à une plus grande intégration régionale au sein de la CEDEAO, et à accroître la capacité de production d'électricité. Ce pilier comprend aussi l'appui de la Banque destiné à aider le pays à effectuer sa transition vers un développement à l’épreuve du changement climatique.

Pilier 2 : Renforcer la gouvernance économique dans les secteurs public et privé La Banque a encouragé la hiérarchisation et la rationalisation des programmes d'investissement public, l'amélioration et la modernisation de la gestion et des opérations des entreprises étatiques, la mobilisation des financements du secteur privé et l’utilisation de mécanismes et d’instruments de financement novateurs, notamment les PPP.

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exclusivement BAD), après une période de transition de cinq ans (2011–2015). En 2011, le gouvernement a commencé à tirer profit de la période de transition et, après 2013, l'accès aux ressources concessionnelles est devenu nettement plus difficile. Le Cabo Verde accédera finalement au guichet réservé aux pays exclusivement BAD en 2018.

L'évolution du portefeuille par année d'approbation montre que les approbations ont atteint un sommet en 2009, 2010 et 2013. Cela coïncide avec le reclassement du pays au statut de PRI, et avec la période de transition au cours de laquelle le gouvernement a continué à bénéficier de l'accès au guichet d'aide concessionnelle15. La plupart des interventions de la période de l'évaluation ont toutefois été financées par le guichet non concessionnel de la BAD (dix opérations, 169,61  millions  d'UC), et le reste par le guichet concessionnel du FAD (cinq opérations pour 31,14 millions d'UC). Ces ressources ont été complétées par 12 dons de fonds fiduciaires (8,5  millions  d'UC), dont 5 du Fonds d’assistance technique en faveur des pays à revenu intermédiaire (FAT-PRI), un du Fonds pour l’amélioration du climat de l’investissement (ICF)16 en Afrique, trois du Fonds spécial de secours (l’un a été finalement annulé), un de la Facilité africaine de l’eau (FAE), un du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA) et un du Fonds pour les changements climatiques en Afrique (FCCA).

Les opérations d'investissement de la Banque ont été concentrées sur l'île capitale, Santiago, où se trouvaient six des dix opérations de la Banque17. Tous les investissements ont été répartis entre sept des neuf îles habitées de Cabo Verde, San Nicolau et à Brava n’ayant accueilli aucune opération. Autant le projet d'électrification des six îles — Cabéolica — que le don en faveur des incubateurs (ayant des activités dans quatre îles) ont contribué à décentraliser les investissements de la Banque. Fogo n'a reçu de l'aide qu'après l'éruption volcanique de 2014–2015 et l'un des deux dons d'urgence prévus pour cette île a finalement été annulé. La figure A.1 de l’annexe A présente une illustration graphique de la répartition du portefeuille entre les îles.

Pertinence

Constatation : La pertinence stratégique est jugée satisfaisante

Dans l'ensemble, le programme cadrait parfaitement avec les priorités nationales de développement et les priorités institutionnelles de la BAD, à l'exception de l'intégration régionale. L'intégration régionale a guidé l'un des résultats stratégiques du premier pilier du DSP, mais ni la réserve de projets ni les études économiques et sectorielles associées à l’amélioration des liaisons de transport interrégional

Figure 3: Concentration du portefeuille dans les approbations de 2008–2017 (millions d’UC)

Millions d’UC

0 20 40 60 80 100 120 140

Gouvernance

Infrastructure

Autres

12.57

77.64

119.42

La plus importante est un projet de gestion des bassins versants, le reste consistant en des dons d'urgence et en faveur d'enquêtes statistiques et de l'adaptation aux effets du changement climatique

Le "secteur" comprend deux projets d'électricité du secteur public et un du secteur privé, un projet de transport aérien et un projet de TIC.

OAR et PAI

Source: Revue documentaire et données SAP relatives au portefeuille.

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n'ont finalement été approuvées. La conception de la stratégie et du programme s'est avérée trop ambitieuse en raison du contexte financier international, mais les réalisations effectives ont été assez sélectives et ciblées. La Banque a fourni un appui financier et technique constant pour aider le pays à renforcer la gouvernance économique et à améliorer les infrastructures économiques, en particulier dans le secteur de l'électricité. Le programme visant à relever le défi tant de la gestion de l'eau que de l'adaptation au changement climatique et de l'atténuation de ses effets, tel qu'il a été mis en œuvre, s’est révélé beaucoup trop modeste pour être pertinent par rapports aux défis des problèmes dans ce domaine.

Les deux DSP cadraient parfaitement avec les priorités de développement national, tout en répondant clairement aux besoins des bénéficiaire18. Les piliers du DSP retenus étaient judicieusement alignés sur les priorités stratégiques nationales du gouvernement et sur les besoins les plus pressants du pays durant sa période de transition du statut de pays à faible revenu à celui de PRI.

Sur le plan stratégique, les DSP de la Banque sont assez bien alignés sur ses priorités institutionnelles, bien que le premier DSP ne les mentionne pas. Le choix des pilliers du DSP était globalement bien aligné avec le cadre stratégique et le plan d'action de la Banque en matière de gouvernance (GAP II), en particulier en ce qui concerne l'accent mis sur le développement des MPME et l'égalité des genres. Néanmoins, il aurait été possible de faire davantage pour collaborer avec la société civile en vue de promouvoir la mobilisation des ressources intérieures, le renforcement des compétences et l'emploi des jeunes19. L'alignement sur la Stratégie de développement du secteur privé de la Banque (2008, 2013) est jugé satisfaisant. Il existe aussi un bon niveau d'alignement sur la politique du secteur énergétique. Les objectifs stratégiques de la Banque et son portefeuille à Cabo Verde sont parfaitement alignés sur le Top 5, avec une concentration du portefeuille dans le domaine transversal de la gouvernance et de l’électricité, suivi

de celui de l'amélioration de la qualité de vie des populations africaines.

L’essentiel du portefeuille de la Banque susceptible d’avoir des répercussions sur la réduction des disparités entre les genres à Cabo Verde a été aligné sur le troisième pilier de la Stratégie du genre de l’institution (2014–2018), c’est-à-dire la gestion du savoir et le renforcement des capacités. L'appui de la Banque à l'établissement de statistiques nationales ventilées par sexe et l’élaboration d'un profil genre au niveau national constituaient des tâches importantes de renforcement des connaissances et des capacités. Un certain appui a été apporté au deuxième pilier (autonomisation économique des femmes) du programme pays, bien que la stratégie ait manqué l'occasion de fixer des objectifs clairs dans ses initiatives en faveur des infrastructures et de l'emploi, pour remédier aux disparités entre les genres en ce qui concerne l'accès des femmes aux services de base et leur autonomisation économique. L'évaluation n'a pas trouvé d'informations sur les travaux relatifs au premier pilier de la Stratégie du genre (statut juridique et droits de propriété des femmes).

Les deux DSP ont correctement déterminé que l'intégration de Cabo Verde avec les pays voisins est importante, mais n'ont pas pu mobiliser les ressources nécessaires pour mettre en œuvre un programme de modernisation portuaire ou contribuer à une intégration régionale plus poussée en effectuant des études économiques et sectorielles essentielles. À la suite de la stratégie d'intégration régionale de la Banque pour l'Afrique de l'Ouest (2011–2015), la réserve de projets du DSP a mis fortement l'accent sur l’appui à l'intégration régionale et des dispositions ont été prises pour entreprendre des études économiques et sectorielles sur : i)  les impacts de la politique d'intégration régionale et de l’intégration dans l'économie mondiale, ii)  le coût de l'insularité et iii)  la coopération économique et l’intégration de Cabo Verde dans l'espace de la CEDEAO. En fin de compte, aucune de ces études n'a été menée.

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34 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Lors de la conception, la stratégie et le portefeuille pays figurant dans les DSP successifs étaient ambitieux, car ils proposaient de mobiliser des ressources concessionnelles supplémentaires avant le passage au statut de PRI. La crise financière internationale a nui à cette intention, de sorte que le programme qui a finalement été mis en œuvre était sélectif et ciblé. Les DSP ont identifié des interventions dans beaucoup de secteurs et sous-secteurs différents, mais en fin de compte, seules deux des dix opérations d'infrastructures (interventions dans les secteurs de l'énergie et des transports) incluses dans la réserve indicative de projets ont été financées. Les difficultés à mobiliser des ressources supplémentaires et le niveau élevé de la dette nationale ayant obligé le gouvernement à réduire ses objectifs en matière de développement des infrastructures. Le résultat stratégique consistant à faire de Cabo Verde une plaque tournante régionale pour le transbordement demeure une priorité de la politique nationale, mais la Banque n'a pas été en mesure de concrétiser les opérations relatives aux ports maritimes durant la période d'évaluation, malgré les efforts déployés pour attirer des investisseurs privés. La prévisibilité du programme indicatif des interventions en matière de gouvernance était bien meilleure. La Banque a joué un rôle très actif dans la mobilisation de dons auprès de divers fonds fiduciaires pour appuyer les réformes de gouvernance, les enquêtes statistiques et les petits projets de lutte contre le changement climatique.

Les études économiques et sectorielles appuyées par la Banque ont été très limitées par rapport aux prévisions, ce qui a empêché l’institution de s'inspirer de ses propres travaux d'analyse lors de la conception des programmes et durant le dialogue de politique. Malgré la mise en exergue de l'importance des études économiques et sectorielles dans tous les documents stratégiques de la Banque, le rapport d'achèvement 2005–2007 et la revue à mi-parcours du DSP 2014–2018, aucune des 14 études économiques et sectorielles ni aucune assistance technique prévue par les DSP pour le secteur des infrastructures n'a en définitive été approuvée. De même, aucune des

trois assistances techniques prévues en matière d'intégration régionale n'a été financée.

La qualité des rapports établis sur le processus de consultation entrepris lors de la préparation du DSP s'est améliorée dans le cadre du deuxième programme et des revues subséquentes. Si le premier DSP ne mentionnait aucun processus consultatif, le deuxième a fait appel à l'expertise supplémentaire de la Banque — notamment un expert en genre — pour assurer un processus de consultation inclusif, et a décrit en détail les catégories de parties prenantes effectivement concernées. La revue à mi-parcours du DSP en 2017 a aussi mobilisé un bon éventail de spécialistes de la Banque qui pourraient dialoguer avec diverses parties prenantes nationales. En ce qui concerne le portefeuille de la gouvernance, bien que les rapports d'évaluation des dernières OAR (PACE20 et PAGEPPI21) fassent référence au processus de consultation élargi, la Banque aurait pu proposer de mettre davantage l'accent sur les parties prenantes qui sont à l’origine de la demande de gouvernance (société civile/institutions de contrôle et de régulation), afin de les aider à comprendre la GFP et les processus budgétaires.

La Banque a apporté une contribution solide à l'amélioration de l'infrastructure énergétique des secteurs tant public que privé, avec l'appui d'autres acteurs clés. Le cofinancement de Cabéolica en tant que grand projet de PPP dans le domaine des énergies renouvelables est considéré comme un choix stratégique fort pertinent, en dépit de certains défis liés aux coûts de l'énergie éolienne par rapport à l'énergie provenant de combustibles fossiles (voir encadré 3). Cependant, la pertinence de certaines interventions dans le domaine des infrastructures a souffert d'hypothèses irréalistes. Par exemple, la modernisation de l'aéroport de Praia nécessitait la mise en oeuvre de réformes supplémentaires au-delà de l’amélioration de l'infrastructure existante, pour atteindre le niveau d'augmentation prévue de la circulation des biens, des services et des personnes. De même, pour atteindre l'objectif stratégique de réduction des coûts de l'électricité, des interventions

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additionnelles au-delà de l'augmentation de la capacité de production étaient nécessaires. Les résultats des réformes promues par les interventions d'aide budgétaire appuyées par la Banque (PAGEPPI I et II), en ce qui concerne l'indépendance de l’organisme de régulation du secteur, se sont révélés ne pas être entièrement durables, d'autres donateurs ayant joué en définitive un rôle moteur dans la restructuration de la principale société d'électricité du secteur, Electra. En outre, selon les entretiens, la politique sectorielle complémentaire et les réformes institutionnelles

nécessaires ont été appuyées par d'autres donateurs membres du GAB. Toutefois, cette entente n'était mentionnée ni dans le DSP de la Banque ni dans les rapports d’évaluation des projets d’énergie et de transport aérien de la BAD.

Le parc technologique est un projet très pertinent et il cadre parfaitement avec les stratégies clés de développement national. Le parc a bien tenu compte du Programme stratégique de la société de l'information de 2005 et du cadre

Encadré 3 : Parc Eolien de Cabeolica – une intervention très pertinente pour relever le défi de la sécurité énergétique

Le seul projet du portefeuille financé par le guichet du secteur privé de la Banque était celui du parc éolien de Cabéolica, un PPP. Ce projet prévoyait la construction, l'exploitation et l'entretien de parcs éoliens terrestres sur quatre îles de l'archipel de Cabo Verde (Santiago, São Vicente, Sal et Boa Vista).

Les promoteurs et les principaux investisseurs ont effectué la plupart des études techniques et conclu l’essentiel des accords majeurs relatifs aux montages financiers avant l'intervention de la Banque. La société Cabéolica SA a été créée en tant que PPP entre l'AFC (Africa Finance Corporation), Finnfund, InfraCo Africaa, Electra et le gouvernement cap-verdien. Le projet a été identifié par la Banque lors d'une visite de préparation du DSP effectuée à Cabo Verde en 2009. En février 2010, la Banque a été officiellement invitée à évaluer le projet en vue de fournir, de concert avec la Banque européenne d'investissement (BEI), un financement sous forme de créance privilégiée. L’Évaluation de l’additionnalité et des résultats en matière de développement (ADOA), réalisée par la Banque avant l'approbation, a souligné l'important effet de démonstration attendu du projet. Le projet de Cabéolica devait être une initiative catalytique et cadrait avec les objectifs gouvernementaux visant à accroître la contribution des énergies renouvelables au bouquet énergétiqueb.

Dans l'ensemble, le projet a effectivement contribué à l'expansion de l'infrastructure des énergies renouvelables tout en mobilisant des financements auprès du secteur privé, ce qui a réduit la charge gouvernementale de financement direct des infrastructures. L'évaluation a néanmoins révélé certaines insuffisances dans les travaux d'analyse et de vérification préalable effectués par la Banque dans le cadre de la préparation de la transactionc du projet de Cabéolica, car quelques-unes des hypothèses incluses lors de l'approbation par la Banque ne se sont pas vérifiées en fin de compted.

En dépit de ces facteurs, ce projet a enregistré un succès reconnu à l'échelle internationale et est souvent cité comme un exemple positif de PPP contribuant au développement du secteur des énergies renouvelables. Le projet de Cabéolica ne contribue pas encore à une diminution de la dépendance à l'égard des combustibles fossiles importés, en raison des faibles prix du pétrole sur les marchés mondiaux (voir la section sur l’efficacité) et rien ne prouve que l'énergie éolienne réduira les coûts d'alimentation d’Electra en énergie brute par rapport à la production thermique. Néanmoins, l'opération apporte une modeste contribution à la sécurité énergétique et réduit l'exposition du pays à la volatilité des cours internationaux du pétrole.

a InfraCo, le promoteur du projet, est une société privée de développement d'infrastructures financée par IrishAid, le ministère britannique du Développement international (DfID) et la Banque mondiale, ainsi que par les Pays-Bas, l'Autriche, la Suède et la Suisse.

b L'objectif d'atteindre un taux de production d'énergies renouvelables de 25 % d'ici 2011 et 50 % à l’horizon 2020 a été mentionné dans le rapport d’évaluation de projet de Cabéolica, mais le gouvernement l’a revu par la suite après avoir constaté qu'il était trop ambitieux. Pour 2016, en termes de production, la part des énergies renouvelables (éolienne et solaire) était de 18,8 %. S’agissant de la puissance installée, les sources d'énergies renouvelables représentent environ 25 % de l'alimentation totale en électricité, mais les sources d'énergies renouvelables ne sont pas utilisées à pleine capacité, les centrales thermiques étant plus compétitives en raison du prix actuellement inférieur des combustibles fossiles importés. Le taux actuel (2018) de pénétration des énergies renouvelables est inférieur à 30 %.

c Par exemple, la Banque n’a pas procédé : i) à un examen des autres solutions de rechange possibles au projet ; ii) à une évaluation de l'optimisation des ressources ; iii) à une analyse comparative du secteur public ; iii) à une analyse minutieuse de la rentabilité du projet/de l'investissement ; le concept du coût actualisé de l’énergie n'a pas été utilisé pour évaluer ou comparer le projet à d'autres sources d'énergie, même si les coûts unitaires de l'investissement de Cabéolica étaient élevés ; iv) à une étude diagnostique de la capacité d'absorption du réseau ; v) à la prise en compte de considérations relatives aux tarifs des accords d’achat d’électricité, aux contrats d’achat ferme et à la hausse des coûts ; et vi) à une évaluation des impacts nationaux possibles de l’investissement.

d Le projet a tenu pour acquise une croissance régulière de l'industrie du tourisme, qui entraînerait une augmentation tout aussi régulière de la demande d'électricité. Tel n'a pas été le cas pendant plusieurs années, après la crise financière mondiale de 2008/2009.

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36 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

de développement national actuel (PEDS) qui vise à faire de Cabo Verde une plate-forme numérique entre l'Afrique et les pays lusophones, ainsi qu'à stimuler la recherche sur les TIC, le renforcement des compétences et l'innovation. Il s'agissait du plus grand projet d'infrastructures du portefeuille (27 millions d'UC), assorti de quatre composantes : i) un centre de données et un plan de continuité des activités (site de reprise d’activité après sinistre) ; ii) un centre d'affaires ; iii) un centre d'incubation ; et iv) un centre de formation et de qualification22.

Un des atouts clés de la stratégie de la Banque à Cabo Verde est la combinaison judicieuse d’interventions de prêt et hors prêt (à savoir les OAR, les dons et le dialogue de politique) en rapport avec les objectifs de gouvernance. La Banque a fait appel à divers fonds fiduciaires pour compléter les opérations d'appui budgétaire23 et renforcer les capacités de suivi et évaluation ainsi que les capacités statistiques du pays, en tenant bien compte des objectifs du DSP et des priorités nationales.

L'analyse qui sous-tend la conformité du pays aux critères d'éligibilité des OAR est jugée solide24. L'appréciation selon laquelle le risque fiduciaire est modéré dans ces opérations était dûment justifiée. Tous les documents d'évaluation des projets comprennent un diagnostic solide et des renvois aux priorités du secteur public. Chaque OAR est accompagnée d'une lettre de politique de développement faisant référence aux stratégies de développement sectoriel existantes, afin d'assurer un engagement et une appropriation solides. En outre, les rapports d’évaluation de projet des OAR fournissent des références adéquates aux lois, résolutions et autres mesures clés adoptées par le gouvernement pour appuyer la GFP et le développement du secteur privé.

Les OAR ont été conçues par la Banque et le gouvernement comme un continuum d'interventions, et elles ont évolué en fonction du changement des priorités gouvernementales.

À mesure que le contexte passait d'une réponse anticyclique à l'ajustement aux nouvelles réalités du financement extérieur, le centre d’intérêt des OAR a judicieusement été déplacé de l’appui aux réformes de la GFP vers une focalisation accrue sur la promotion du développement du secteur privé. Au cours de la première période visée par l'évaluation, la Banque, de concert avec d'autres partenaires au développement, a encouragé une augmentation des programmes d’investissement publics à des fins anticycliques et en vue de tirer le meilleur parti des prêts disponibles à de faibles taux d'intérêt durant la période de transition vers le statut de PRI. Il a été présumé que la promotion de la bonne gouvernance grâce à la GFP et l’appui au développement des infrastructures auraient probablement des effets multiplicateurs positifs sur le tourisme et la compétitivité globale de l'économie. Il a par la suite été reconnu qu'il faudra un certain temps pour que se concrétisent les retombées, sous forme de croissance, de l'amélioration des mesures de GFP. La décision stratégique de la Banque de recentrer son attention sur l'amélioration de la gestion des entreprises étatiques et le développement des petites entreprises durant la deuxième moitié de la période de l'évaluation était appropriée. Elle tenait aussi directement compte de la préoccupation accrue des partenaires quant à la viabilité du cadre de politique macroéconomique du pays. Les deux DSP de la Banque ont à juste titre mis l’accent sur l'appui aux réformes favorables aux affaires, afin de renforcer les capacités et la compétitivité du secteur privé. Si le premier document stratégique encourageait l'idée d’envisager les PPP et le secteur privé comme options de financement des infrastructures (environnement favorable), le deuxième proposait que l'attention soit accordée à la mise en œuvre de ces réformes en renforçant l’unité chargée des PPP, en réformant les lois et règlements commerciaux, en procédant à la réforme du système fiscal et en constituant une réserve de projets de PPP.

Pour contribuer à remédier à la faiblesse du marché du travail, la Banque a mis un accent important sur les mesures pouvant être prises

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pour améliorer la performance des MPME durant la deuxième partie de la période couverte par l'évaluation. Ce changement d'orientation est jugé opportun et très adapté à l’évolution des besoins du pays. Les études économiques et sectorielles effectuées par la BAD en 2012 ont recommandé que les financements de la Banque destinés au secteur privé ne soient pas limités à une poignée de grands projets d'infrastructures, de transport et de logistique, mais qu'ils appuient aussi le développement des petites entreprises cap-verdiennes. L’évaluation a jugé satisfaisante la pertinence globale des OAR et des divers dons visant à appuyer les MPME grâce à l'élargissement de l'accès aux services financiers, aux compétences et aux technologies, et à la réforme fiscale. Elle a estimé que ces opérations constituent des pas dans la bonne direction, mais que leur ampleur est insuffisante par rapport aux grands défis du développement du pays. C'est le cas du don en faveur des incubateurs d'entreprises ou du projet pilote sur l'employabilité. D'autres initiatives appuyées par la Banque n'ont pas fonctionné comme prévu, à l’exemple du soutien à l'accès des MPME aux financements par le biais d'un système de garantie mis en place avec une banque locale25.

La stratégie adoptée par la Banque pour s’attaquer au problème de l’atténuation des effets du changement climatique et renforcer la résilience face à l’évolution du climat laissait à désirer, même si la « croissance verte » figurait parmi les principaux résultats du DSP. Les problèmes liés de la gestion de l'eau constituent quelques-uns des défis les plus importants et les plus urgents dans cet archipel sujet à la sécheresse. Seul le projet de gestion des bassins versants de l'île de Santiago était suffisamment vaste pour contribuer de manière appréciable à relever ce défi26. La Banque n'a pu approuver que trois dons destinés à la réalisation de ce résultat en 2015–2016 : i) un don en faveur de l’élaboration de projets d'atténuation dans le secteur de l'énergie et des déchets, ii)  un don pour l’étude de l'économie bleue comme nouvelle voie potentielle de développement, et

iii)  une étude de faisabilité relative à une usine de dessalement solaire de l'eau. Il s'agit d’autant de pas effectués dans la bonne direction, mais leur contribution sera marginale s'ils ne s'accompagnent pas d'interventions plus vastes qui permettent d'amplifier les volets réussis de ces projets pilotes. La réaction de la Banque à la situation d'urgence provoquée par l'éruption volcanique de 2015 a été pertinente, mais des retards et les changements apportés à ses activités et à sa stratégie de ciblage initiale ont gêné son objectif d'apporter une aide immédiate27.

L'évaluation a fait apparaître des résultats mitigés en ce qui concerne l'intention du programme de la Banque visant à favoriser la croissance inclusive, soit l'un des objectifs stratégiques de l’institution à Cabo Verde. Même si les questions d’égalité des genres et d’inclusion sociale ont été soulevées dans les sections du DSP 2009–2013 consacrées aux études diagnostiques, le premier DSP de la BAD n'a pas prévu d'interventions spécifiques ni mis l'accent sur la promotion d’un développement équilibré entre les îles, la création d'emplois ou l’appui à la formation professionnelle de certains groupes de population. Le DSP 2014–2018 a fait intervenir un expert supérieur en genre et a intégré une analyse assez solide dans sa conception des composantes ayant trait à l’égalité des genres et à l’inclusion sociale. Il a identifié les résultats relatifs à l’égalité des genres et à l’inclusion sociale dans les piliers «infrastructures» et « gouvernance » de la stratégie et dans des interventions spécifiques. Toutefois, bien que le deuxième DSP fasse référence aux inégalités géographiques, aux défis clés de l'inclusion et aux disparités entre les genres, il formule spécifiquement peu de propositions pour relever ces défis. Aucune mesure précise n'a été définie pour relever les défis du chômage jusqu'en  2016, lors de l’approbation d’un projet pilote visant à appuyer l'employabilité et l'intégration des jeunes. Il a été souligné que des interventions spécifiques étaient susceptibles de relever les défis de l'égalité des genres, comme l’appui à des enquêtes dont les résultats sont ventilés

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par sexe, et à une étude sur le profil genre par pays. Malheureusement, cette dernière ne cadrait pas avec l'élaboration du DSP, car elle n'a été parachevée qu'en 2017. De plus, les rapports sur les résultats relatifs à l’égalité des genres et l’inclusion sociale méritent d'être améliorés. L'absence d'indicateurs ventilés par genre dans les rapports de suivi et de supervision du programme et du portefeuille rend difficile l'appréciation de la contribution à la réduction des disparités entre hommes et femmes dans différents secteurs et opérations.

Efficacité de la stratégie et du programme

Constatation : L’efficacité de la stratégie et du programme est jugée satisfaisante

La plupart des principaux produits stratégiques ont été réalisés, mais certains résultats se sont révélés plus difficiles à obtenir qu’initialement prévu. Les mesures supplémentaires nécessaires à l’obtention des résultats de niveau supérieur n'ont pas été prises, en particulier dans le portefeuille d’infrastructures. La participation de la Banque au Groupe d'appui budgétaire (GAB) multidonateurs a donné de bons résultats, en ce qui concerne particulièrement l'appui aux réformes de la GFP, même si la Banque a joué un rôle relativement limité dans l'établissement du programme du GAB, en dépit du fait que sa contribution à l’aide budgétaire est la plus importante. Les principaux résultats du pilier relatif aux infrastructures ont été concentrés dans le secteur de l'électricité. Des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour nouer des partenariats avec d'autres donateurs sur les questions de réforme institutionnelle et de la politique du secteur de l'électricité, en allant au-delà du cofinancement déjà fructueux des projets dans ce secteur. Peu de progrès ont été réalisés en vue d’accroître la disponibilité des terres arables et l'alimentation en eau. Seul le projet de gestion des bassins versants de l'île de Santiago a obtenu des résultats substantiels, même si, pour qu’il atteigne ses objectifs globaux en matière de résultats de

développement rural (voir encadré 4), il conviendrait de le lier à une intervention plus large en faveur de la chaîne de valeur agricole.

Pilier 1 du DSP (infrastructures)

Dans l'ensemble, la Banque a été en mesure d'obtenir les principaux résultats stratégiques prévus au pilier « infrastructures », à l'exception de ceux relatifs au transport maritime, aucun projet maritime n'ayant été approuvé. L'efficacité des projets d’électricité de la Banque est jugée satisfaisante, compte tenu de l’obtention des principaux résultats des projets, bien que la mesure dans laquelle les objectifs de résultats ont été atteints soit variable28.

La Banque a apporté une bonne contribution à l’accroissement de la proportion de la population ayant accès à une alimentation fiable en électricité, même si elle aurait pu faire davantage pour garantir la durabilité des avantages de ces investissements, en veillant à ce que la société d'électricité soit financièrement saine et viable et que les consommateurs pauvres aient accès à l'électricité à un prix abordable. Les projets d'électricité de la Banque ont contribué à améliorer la fiabilité et la qualité de l'alimentation en énergie brute fournie au réseau qu’exploite la société nationale d'électricité, Electra29. D'autres indicateurs de performance se sont améliorés, comme l'indice de la facilité de faire des affaires de la Banque mondiale. Cabo Verde a obtenu une note de 2 (sur une échelle de 0 à 8) en 2018 pour la « fiabilité de l'alimentation et la transparence de l'indice tarifaire », la moyenne de l'Afrique subsaharienne étant de 0,9. Néanmoins, certains indicateurs demeurent loin des niveaux souhaités, comme les pertes de réseau et la durée des pannes de courant30. Les résultats sont aussi modestes en ce qui concerne la contribution de la Banque à la résorption d’autres goulets d'étranglement sectoriels, comme les pertes commerciales d'énergie liées à la fraude électrique des consommateurs, qui se sont en fait accentués avec le temps31. Dans le cadre de la division du travail entre les partenaires du GAB, les réformes

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du secteur de l'électricité ont été menées par la Banque mondiale et d'autres partenaires, tandis que la Banque s'est concentrée sur les réformes visant à créer un environnement plus favorable au secteur privé. La capacité globale d'Electra est toujours jugée faible et cette société figure parmi les entreprises étatiques susceptibles d’être privatisées à l’avenir.

Les trois projets d'électricité financés par la Banque ont contribué à accroître le rôle de l'électricité renouvelable dans le bouquet énergétique. Cette contribution a été apportée en améliorant le réseau de production, de transport et de distribution afin qu'il soit techniquement possible d'intégrer l’énergie renouvelable32, ainsi qu'en augmentant la production d'énergie éolienne provenant directement du projet de parc éolien de Cabéolica. Néanmoins, le remplacement effectif de l'énergie thermique par l'énergie propre, qui constituait l'un des résultats clés du DSP, n'a pas été réalisé. En dépit de bonnes prévisions éoliennes, d’un cadre sectoriel favorable et d’une ferme volonté politique de développer des énergies renouvelables, le rôle de l'énergie éolienne est moins important que prévu, car ses ventes au réseau ont été réduites33. Depuis sa mise en service, le volume annuel moyen d'énergie vendue par Cabéolica à l’acquéreur contractuel, Electra, a été bien inférieur aux prévisions. Cette situation s'explique par les contraintes techniques de l'acquéreur contractuel, par une demande d'électricité qui n'a pas augmenté autant que prévu, et par le prix relativement bas du pétrole importé qui a incité Electra à s'appuyer davantage sur ses propres centrales thermiques/à combustibles. Néanmoins, en raison des accords tarifaires et d'achat ferme, la situation actuelle d'achat d’un volume en deçà de la pleine capacité n'a pas eu d'incidence négative sur la performance financière du projet34. Malgré ces insuffisances, le projet de parc éolien de Cabéolica reste un cas de succès du point de vue de l'atténuation du changement climatique et de la diversification énergétique. À moyen ou à long terme, les interventions relatives à l'énergie éolienne et à d'autres énergies renouvelables pourraient s'avérer être un catalyseur de l'indépendance et de la sécurité

énergétiques de l'archipel, ce qui constitue l'un des objectifs à long terme du gouvernement cap-verdien.

Le résultat relatif à l'augmentation des investissements publics grâce aux PPP et aux investissements du secteur privé, le succès du parc éolien de Cabéolica servant de tremplin, ne s'est pas encore concrétisé. L'évaluation n'a pu trouver aucune liste officielle de PPP futurs dans le secteur de l'électricité, le seul projet de PPP possible identifié étant une opération d’accumulation d’énergie solaire par pompage. Un don du fonds fiduciaire financé par la Banque a contribué à créer un environnement plus favorable aux PPP, tandis que la Facilité africaine de soutien juridique, hébergée par la Banque, a publié en 2017 un profil pays de PPP couvrant les lois de Cabo Verde relatives aux PPP.

Davantage d'efforts auraient pu être déployés pour élargir l'accès de tous à l'électricité et réduire le coût de l'électricité. La tendance de l'accès à l'électricité de 2006 à 2017 est positive, mais il est difficile de déterminer la contribution de la Banque par rapport à celle d'autres grands donateurs intervenant dans le secteur au cours de la même période. Les documents de suivi et d'auto-évaluation de la Banque devraient améliorer leur quantification des bénéficiaires — grâce à la ventilation par île et par genre du chef de ménage —, afin d’être en mesure de jauger l’inclusivité de l'appui de la Banque. L'évaluation estime que la Banque aurait dû promouvoir une utilisation de l'électricité plus inclusive et plus favorable aux pauvres, en étudiant la possibilité d’une application plus généralisée de tarifs « de survie » et d’autres formes de tarifs sociaux aux groupes les plus vulnérables35.

La capacité physique de l'aéroport de Praia a été renforcée grâce au projet financé par la BAD36, même si la croissance réelle des arrivées de passagers et des services de fret est nettement inférieure aux prévisions. Les résultats escomptés en ce qui concerne le nombre annuel de passagers et la croissance des mouvements annuels d'aéronefs n'ont pas été obtenus. En outre, les volumes annuels de fret aérien ont stagné, au lieu d'augmenter

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Projet d’agrandissement et de modernisation de l’aéroport de Praia.

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comme prévu. Le nombre d'emplois créés par le projet est aussi largement inconnu, car il n'a pas été régulièrement mentionné dans les rapports de supervision du projet37.

De même, les résultats relatifs à l'élargissement de l'accès des MPME et des organismes publics à la technologie, que devait entraîner la construction d'un parc technologique, sont loin d'être atteints, en raison des retards considérables dans les travaux de construction. Peu d’éléments attestent aussi que les services potentiels du parc ont fait l’objet d’une promotion active de la part de la Banque ou du gouvernement.

Aucun des projets d'infrastructures ne comportait une analyse suffisante des disparités entre les genres et de la façon dont ils se proposaient d'y remédier dans leur conception. Dans quelques-uns des projets, les avantages escomptés pour les femmes et les jeunes sont présumés mais ne sont ni clairement définis ni liés à des activités précises du projet ou justifiés par une bonne source de données probantes. D'autres ont proposé un quota de femmes bénéficiaires, sans toutefois prévoir le suivi du projet et l'établissement de rapports ventilés par sexe sur ce dernier. Certaines pratiques intéressantes visant à cibler les personnes vulnérables ont cependant été relevées dans le projet de centrale électrique de Santiago et le projet d'interconnexion des six îles. Dans les deux cas, l'extension du réseau aux villages pauvres et reculés a été financée avec les ressources restantes, conformément à la proposition de l'organe d'exécution, au lieu d’être intégrée dans la conception initiale du projet.

Des progrès insatisfaisants ont été accomplis en ce qui concerne l'objectif de la Banque d'accroître la disponibilité des terres arables et l'alimentation en eau. Seul le projet de gestion des bassins versants de l'île de Santiago a obtenu des résultats majeurs, même si, pour qu’il atteigne ses objectifs de développement rural (voir encadré 4), il conviendrait de le lier à une intervention plus large en faveur de la chaîne de valeur agricole. L'autre don a permis d'élaborer un cadre de politique

pour la gestion des ressources en eau, mais il est difficile de déterminer dans quelle mesure il est utilisé. Le don en faveur du secteur agricole de Fogo va probablement réaliser la plupart de ses produits, mais est peu susceptible de jouer son rôle de secours d'urgence38. Le résultat consistant en l'identification des sources de financement de la lutte contre le changement climatique ne s’est pas encore concrétisé, malgré les efforts actuellement déployés grâce à un don financé par le FCCA.

Pilier 2 du DSP (gouvernance)

Les opérations d'appui budgétaire, les dons, le dialogue de politique et une solide coordination des partenaires ont contribué à l’atteinte de la grande majorité des objectifs de GFP fixés dans les DSP39. Dans le domaine de la gouvernance, la BAD est restée le plus grand bailleur d’aide budgétaire durant la période de l'évaluation40. La participation de la Banque à une aide budgétaire fournie par de multiples donateurs et à un processus solide du GAB a permis de concentrer l’appui des partenaires au développement participants sur les principales réformes gouvernementales des finances publiques41. Néanmoins, la Banque n'a pas tiré le meilleur parti de sa capacité, en tant que principale source d’aide budgétaire, à influer sur le contenu, l'orientation ou l’échelonnement des réformes appuyées par les partenaires (voir la section sur la performance de la Banque).

La GFP a enregistré des résultats excellents dans certains domaines et moins satisfaisants dans d'autres, bien qu'il faille améliorer l’établissement de rapports sur les résultats en matière de développement des OAR et des dons. Certaines OAR ont été bien planifiées et ont obtenu de bons résultats, notamment celles des domaines de la passation des marchés publics et de l'assainissement des finances publiques42. En outre, le Cadre de dépenses à moyen terme appuyé par la Banque a été étendu à tous les ministères sectoriels ; la fonction d'audit interne a été élargie ; de nouvelles règles de passation des marchés ont

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42 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

été rendues opérationnelles ; les arriérés d'impôts ont été réduits ; un système intégré de gestion budgétaire et financière a été mis en place ; et un système de dépôt électronique pour la TVA et autres taxes est en cours d’établissement. Tous les domaines de réforme n'ont toutefois pas progressé au même rythme. Par exemple, il convient de renforcer davantage les fonctions de contrôle interne et externe, et d’améliorer encore le fonctionnement de la Cour des comptes et des

systèmes nationaux de gestion des investissements publics. De plus, en raison de retards dans la mise en œuvre du programme gouvernemental de gouvernance électronique, l'objectif du DSP de contribuer à numériser et à moderniser l'administration publique n'a pas été atteint43. Néanmoins, certains résultats positifs ont été notés en matière de renforcement de la capacité du gouvernement à réglementer et administrer les entreprises étatiques, car un certain nombre de

Encadré 4 : Constatations d’une évaluation ex post du projet de gestion des bassins versants, huit ans après son achèvement

Ce projet relatif aux bassins versants, d’une valeur de 5,96 millions d'UC, a été mis en œuvre de 2002 à 2010 au niveau de deux bassins hydrographiques de l'île de Santiago, dans le but de réduire la pauvreté rurale grâce à la conservation des sols, à la mobilisation des ressources en eau, à l’octroi d’un appui à la production agricole et au renforcement des capacités communautaires.

L'évaluation a permis de constater que le projet a grandement contribué à réduire l'érosion des sols et que les ouvrages mécaniques financés par le projet continuaient à fonctionnela. Certes, la plupart des 161 digues de gabions construites dans le cadre du projet ont été endommagées par de fortes pluies, mais elles demeurent fonctionnelles et procurent des avantages multiples, sous forme notamment de protection des berges et des établissements humains, et de création de nouveaux champs de culture diversifiés sur les terrasses. Les mesures biologiques de lutte contre l'érosion ont toutefois été moins efficaces pour la protection des pentes.

Les résultats concernant la mobilisation de l'eau ont été moins impressionnantsb. La majorité des forages visités ne sont pas fonctionnels et quelques-uns des équipements de pompage ne sont plus utilisés. Les réservoirs d'eau construits fonctionnaient durant la majeure partie de la période d'évaluation, même s’ils étaient à sec lors de la visite sur le terrain, en raison de la grave sécheresse de 2017. Les canaux d'irrigation entre les réservoirs et les parcelles agricoles n'ont pas été achevés dans le cadre du projet. Le projet a contribué modestement à l'augmentation de la superficie des terres irriguées (35 ha), même si les bénéficiaires ont des avis mitigés sur ces améliorations de leur productivité.

Les résultats des activités du projet liées à l'élevage n'ont pas été positifs, d’après les bénéficiaires du projet. De plus, le programme de crédit de près d'un million d’USD n'a bénéficié qu'à 82 personnes et son taux de remboursement était très faible. Les raisons expliquant ce taux de défaillance étaient notamment les suivantes : i) le long laps de temps qui s'est écoulé entre la réception du microcrédit et la mise en œuvre des autres activités du projet, ii) la mortalité élevée des animaux de race améliorée achetés avec le crédit, iii) la médiocrité des activités de recouvrement et iv) un manque de clarté des responsabilités des multiples institutions intervenant dans le mécanisme du crédit. Le projet a organisé diverses séances de sensibilisation et de formation sur les techniques de conservation des sols et l'organisation communautaire. Aucune des personnes interrogées ne se souvient d'avoir participé à ces séances, bien que l'organe d'exécution ait noté que certaines d'entre elles avaient trouvé un emploi grâce à la formation. L'analyse des effets économiques du projet effectuée en 2018 confirme la durabilité de quelques-uns de ses résultats positifs et conclut que le rendement financier et économique de l'investissement est assez élevé.

Source: évaluation effectuée sur la base de la collecte de données primaires, 2018 (voir annexe B).

a D’après BAD (2011a) et une thèse récente (Semedo, 2015, accessible au public à l'Université de Cabo Verde), le projet a construit 144 digues de correction torrentielles, 4 tamis de prise d'eau souterraine et 9 km de murs en gabions.

b Selon BAD (2011a) et Semedo (2015), le projet a réalisé : 19 points d'eau (forages) ; 31 réservoirs à usage humain, animal et d'irrigation ; 16 barrages de captage ; et 11 km d'ouvrages d'adduction d'eau (canaux d'irrigation).

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contrats de performance de sociétés publiques ont été signés et des améliorations apportées à la loi sur la supervision de ces entreprises. Dans l'ensemble et grâce au large soutien des donateurs, la qualité des systèmes de GFP a continué de s'améliorer régulièrement, comme le montre une analyse comparative des notes PEFA de performance en matière de GFP obtenues entre 2007 et 2016 (voir tableau D.1 de l'annexe D).

La Banque a contribué de manière particulière à aider le gouvernement à améliorer l'environnement des affaires des MPME . Des progrès ont été accomplis sur le plan de la réduction de la charge fiscale des entreprises et de l'adoption d'un régime fiscal et réglementaire spécial des MPME44. Toutes les réformes attendues n'ont toutefois pas progressé au même rythme. Par exemple, l'élargissement de l'accès des MPME45 aux financements grâce à un système de garantie souveraine de crédit ne s'est pas concrétisé. Dans le même temps, les initiatives prises pour améliorer les services aux MPME par l’entremise des incubateurs d'entreprises ont bien avancé, mais doivent encore être renforcées. L’établissement de rapports dans le domaine des MPME a été faible. Il n'existe pas de statistiques montrant comment l'octroi de l’appui étatique aux MPME a amélioré leur développement et leur survie. L'évaluation n'a trouvé aucun élément probant qui montre les résultats que le don en faveur des incubateurs d'entreprises a permis d’obtenir en matière de création d'emplois ou d'autonomisation économique des femmes.

L'appui de la BAD aux OAR a été plus intermittent durant la première partie de la période de l'évaluation. Le passage à des opérations pluriannuelles dans la deuxième partie de cette période (avec le PAGEPPI et le PACE) a permis d'appuyer un train de mesures de réforme mieux hiérarchisées et échelonnées sur la période 2013–2016. Cette démarche était appropriée dans la mesure où il faut du temps pour concevoir et légiférer les réformes institutionnelles, et pour affiner leur mise en œuvre. S’inspirant de son appui

précédent46, la Banque a commencé à inclure les produits liés aux PPP dans ses OAR, avec le PAGEPPI (2013). Le rapport d'évaluation de cette OAR a estimé que la loi de 2005 sur les PPP constituait un jalon important dans le cadre des PPP, mais présentait plusieurs insuffisances dans les domaines suivants : cadre institutionnel, examen des offres, préparation des projets, protection des investisseurs, situation relative aux offres non sollicitées, et règlement des différends. En 2013, il n'existait au ministère des Finances ou au ministère des Infrastructures aucune unité institutionnelle chargée de gérer les PPP, et le gouvernement ne disposait pas non plus des capacités et des compétences nécessaires pour négocier des PPP de grande envergure. En conséquence, la Banque a appuyé la création et la consolidation d’une unité des PPP et de privatisation, au moyen d'un don qui a également soutenu des activités clés liées à la consolidation d'une réserve de projets de PPP et à des opérations de privatisation. Ces réformes ont certes appuyé des PPP comme ceux de Cabéolica et de consolidation de l'Unité de suivi des entreprises étatiques chargée de la gestion de la privatisation et des processus de PPP, mais leurs résultats réels ne se concrétisent que de manière lente. Le nombre réel de PPP qui ont été approuvés reste faible et les pertes subies par les entreprises étatiques continuent de grever le budget.

Ni les OAR ni les dons du fonds fiduciaire liés à la gouvernance n'ont été sensibles à la question de la parité hommes-femmes. En général, les rapports sur les opérations de gouvernance n'étaient pas ventilés par sexe ou différenciés selon les différents groupes de population. Il est possible de trouver certains cas exceptionnels où une bonne analyse du chômage entre hommes et femmes, les îles, les groupes d'âge et les populations rurales-urbaines figure dans la conception du PAGF-RSP. Malheureusement, le rapport d'achèvement de projet n'a pas fait de suivi et n'a donc pas rendu compte des impacts régionaux ou sexospécifiques. Il présume, sans en apporter la moindre preuve, que les interventions en matière de gouvernance améliorent la qualité de vie des femmes.

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La Banque a aussi apporté une contribution substantielle à la consolidation des systèmes nationaux de statistique et de suivi et d'évaluation, en lançant une enquête agricole, une enquête auprès des ménages et sur le revenu, et une enquête démographique et sur la santé génésique. Cet appui a contribué positivement au renforcement des capacités de l'INE et devrait contribuer à guider l'élaboration des politiques futures, en ce qui concerne particulièrement les aspects liés à l’égalité des genres et à l’inclusion sociale, car toutes les enquêtes financées sont ventilées par sexe, âge et île.

Efficience

Constatation : L’efficience est jugée insatisfaisante

Des retards d’exécution importants ont eu des incidences négatives sur la mise en œuvre des projets d’infrastructures publics. De même, les projets du fonds fiduciaire qui appuient la gouvernance et des interventions individuelles relatives à l'atténuation du changement climatique, à l'agriculture et à la gestion de l'eau ont enregistré de longs retards et une piètre performance en matière de mise en oeuvre. La création du GAB constituait une bonne pratique permettant d’obtenir des résultats efficaces en matière de réforme de la gouvernance et d’éviter au gouvernement des coûts de transaction supplémentaires. Les fréquents changements de personnel, la lenteur de la création des unités de gestion de projet, les contraintes de capacité des organes d'exécution, le manque de présence dans le pays et les problèmes linguistiques ont nui à une utilisation efficace des ressources de la Banque. Les parties prenantes ont noté certaines améliorations à la suite de la délégation des responsabilités de supervision au bureau régional de la Banque à Dakar.

Les opérations du DSP relatives aux infrastructures publiques ont accusé des retards importants durant leur mise en œuvre. Bien que ces opérations n'aient pas rencontré de graves problèmes de respect des délais jusqu'au

décaissement (voir tableau A.4 de l'annexe A), elles ont nécessité une période d'exécution plus longue que prévu. Par exemple, le projet de centrale électrique de Santiago a été initialement approuvé pour une durée de deux ans, mais il a fallu quatre années supplémentaires pour l’achever (voir tableau  3). Un calendrier similaire a été proposé pour le parc technologique et après cinq ans de mise en œuvre, les travaux de génie civil ne viennent que de démarrer. Toutefois, les retards ne sont pas toujours une source d'inefficacité. Même si la modernisation et l'agrandissement de l'aéroport de Praia ont également été retardés, le processus a permis de réaliser près de 25 % d'économies grâce à une évaluation détaillée des offres de biens d'équipement, selon l'organe d'exécution. Les économies réalisées sur le budget total du projet et l'achat des équipements les plus coûteux pour ce type de projets après les travaux de génie civil ont posé des difficultés au projet, en ce qui concerne leur conformité à la courbe de décaissement prévue par la Banque.

Les retards dans les opérations de l'infrastructure ont été attribués à divers facteurs. Les retards étaient associés à des lacunes dans la conception des projets, notamment l'insuffisance des évaluations des risques et des mesures d'atténuation connexes, ainsi qu'à des hypothèses de projet irréalistes. Une critique récurrente formulée au cours des entrevues et des échanges au sein de groupes de discussion relativement au manque de réalisme ou au calendrier des grands projets d'infrastructures concernait le temps nécessaire pour importer les principaux matériaux de construction et pour les transporter dans les différentes îles. Dans certains cas, les estimations de coûts n'étaient pas réalistes ; les organes d'exécution éprouvaient de la difficulté à gérer les procédures de passation des marchés de divers bailleurs de fonds, et la coordination nécessaire entre les partenaires n'était pas assurée comme prévu. Le gouvernement a récemment créé une Unité de gestion des projets spéciaux pour améliorer la mise en œuvre des grands projets d'infrastructures financés par les banques multilatérales. Cette mesure devrait contribuer à

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remédier aux retards qui ont été attribués au fait que les unités de gestion des projets n'ont été ni créées en temps utile ni dotées d'un personnel adéquat.

L'essentiel du concours financier de la Banque a été fourni dans le cadre d'opérations d'appui budgétaire et ces ressources ont été utilisées efficacement. Le gouvernement a reçu un appui budgétaire chaque année, à l'exception de 2008, et l'efficacité globale des délais d'approbation et de décaissement a été positive (voir tableau A.4 de l'annexe A). Il convient toutefois de noter que les décaissements au titre de l'appui budgétaire ont été effectués durant le dernier mois de chaque exercice budgétaire, ce qui compromet la mesure dans laquelle ces fonds pourraient servir de source de financement budgétaire fiable.

Les retards de démarrage et de mise en œuvre des projets financés par le fonds fiduciaire constituent un problème à Cabo Verde. Dans certains cas, ils ont doublé le délai prévu lors de la conception. Cette constatation fait écho aux conclusions d'une évaluation d’IDEV de 2013 sur les fonds fiduciaires47. La principale raison expliquant la mauvaise performance en matière de mise en œuvre est le retard pris dans la création et la dotation en

personnel de l'unité de gestion de projet. Les élections et le changement de gouvernement en 2016 ont aussi occasionné des retards. Certaines parties prenantes ont par ailleurs estimé que les règles et procédures de la Banque étaient trop complexes pour les petites interventions financées par les fonds fiduciaires.

Des problèmes d'inefficacité ont également été observés dans l'utilisation du Fonds spécial d'urgence48. L'un des trois dons d'urgence, qui couvrait le logement des personnes touchées par l'éruption du volcan de l'île de Fogo, a finalement été annulé en raison de la lenteur du traitement des projets entre le gouvernement, l'organe d'exécution (le Programme des Nations Unies pour le développement) et la Banque. Le gouvernement a financé les activités prévues avec ses propres fonds et en a proposé d'autres, qui ont finalement été rejetées par la Banque en raison de leur non-conformité aux objectifs d’allègement initiaux du don. L'autre don d'urgence destiné à faire face à l'éruption volcanique a évolué pour devenir un petit projet de développement au lieu d'un don d'urgence à décaissement rapide. Enfin, l'octroi d'un don en faveur d’un plan de préparation et d'intervention visant à lutter contre l'épidémie du virus Zika a aussi démarré lentement.

Tableau 3 : Cas les plus rapides et les plus lents du portefeuille

Stade Interventions

De la note conceptuelle de projet à l’approbation du Conseil

Cas les plus rapides : projet de parc éolien de Cabéolica (0,5 mois), don en faveur des incubateurs d’entreprises (1 mois) Cas les plus lents : projet de centrale électrique de Santiago (8,5 mois), administration efficace des impôts et des recettes (4,2 mois)

De l’approbation du Conseil à l’accord de prêt (signature juridique)

Cas les plus rapides : appui à la GFP et à la relance du secteur privé, PAGF-RSP et PRSSP II signés le jour même de l’approbation, projet de transport et de distribution de six îles et projet d’agrandissement et de modernisation de Praia (un mois)Cas les plus lents : étude sur la mobilisation des ressources en eau et renforcement du cadre de gestion intégré (9 mois), projet de parc éolien de Cabéolica (5 mois)

De l’accord de prêt au premier décaissement effectif

Cas les plus rapides : PACE I (0,3 mois), projet éolien de Cabéolica (6,3 mois)Cas les plus lents : projet d’agrandissement et de modernisation de l’aéroport de Praia (10 mois),1 PAGF-RSP (11,5 mois)

Source: données du SAP (février 2018).

1 Après l'achèvement des études techniques, en ce qui concerne notamment la nécessité de redimensionner quelques-uns des travaux, il s'est révélé nécessaire d'éviter certains câbles souterrains non identifiés précédemment, d'améliorer les bâtiments existants et de corriger les estimations des matériaux dans quelques-unes des soumissions. Cette situation a été aggravée par le fait que les travaux d'agrandissement/de modernisation ont été effectués dans un « aéroport en cours d'exploitation », ce qui, selon certains entretiens, n'a pas été pleinement pris en compte dans la conception du projet par la Banque.

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Les interventions visant à améliorer la gestion de l'eau et l'adaptation au changement climatique/l’atténuation de ses effets ont aussi affiché de très faibles niveaux d'efficacité en matière d'utilisation des ressources. Toutes ont souffert d’importants retards de mise en œuvre. En outre, des efforts limités ont été déployés pour collaborer avec d'autres partenaires afin de tirer parti du volume relativement faible de l'aide de la Banque allouée à ces domaines. Le projet relatif à la gestion des bassins versants et l'étude sur la mobilisation des ressources en eau ont requis, pour leur clôture, plus de deux années supplémentaires au-delà du délai prévu lors de leur conception.

L'âge du portefeuille de la Banque à Cabo Verde s'est légèrement amélioré entre 2009 et 2017, les meilleurs chiffres étant enregistrés en 2012–2013, juste avant l'approbation de deux interventions publiques qui ont connu des difficultés de mise en œuvre durant le reste de la période. L’âge moyen du portefeuille, soit 3,5  ans, est similaire à celui du portefuille de la Banque pour 2013, comme l’indiquent les rapports sur la performance des portefeuilles pays. Le nombre élevé d'OAR décaissées en un ou deux ans a contribué à réduire l'âge du portefeuille.

Un certain nombre de facteurs institutionnels ont influencé l’aptitude de la Banque à appuyer l'utilisation efficace des ressources de la BAD, notamment : i) le manque de présence dans le pays ; ii)  les changements fréquents de personnel (dans l’administration et à la Banque) ; iii) l’insuffisance des incitations ou des ressources nécessaires pour les travaux d’analyse ; et iv)  les difficultés linguistiques et de communication. Les retards dans la passation des marchés, les décaissements et la réponse des chargés de projet aux demandes d’avis de non-objection ont aussi été cités par plusieurs parties prenantes du pays comme une source de lenteur et de préoccupation.

Certains éléments portent à croire que la supervision de la Banque s'est améliorée une fois que le bureau régional au Sénégal a commencé

à assurer le suivi des projets en 2006, même si certains projets, comme celui du parc technologique, ont continué d’être gérés à partir d’Abidjan. Les parties prenantes aux projets ont fait état d'une amélioration de la fréquence des contacts et de la disponibilité des chargés de projet ; toutefois, étant donné qu'il s'agit d'un bureau régional, le personnel de la Banque est chargé d’un vaste portefeuille couvrant divers pays et continue, de ce fait, à éprouver de la difficulté à effectuer des missions sur le terrain. Les contraintes budgétaires qui entravent la réalisation des missions de supervision sont plus fortes en ce qui concerne les dons du fonds fiduciaire49. Dans certains cas, comme celui du projet pilote sur l'employabilité, la conception du don ne prévoyait pas de budget destiné à financer la supervision de la Banque. Cette situation tient à la fois aux coûts de transaction élevés de ces petits projets et aux sollicitations auxquelles sont soumis les chargés de projet de la Banque, qui doivent se charger à la fois de la supervision des prêts en cours, de la préparation d'une nouvelle réserve de projets et de la supervision des petits dons, de l’assistance technique et des études50.

Les indicateurs du portefeuille se sont améliorés au cours de la période de l'évaluation, selon l'auto-évaluation de la Banque (rapport d'achèvement du DSP, revues annuelles du portefeuille et revue à mi-parcours des DSP). D’après ces sources, aucun projet à problèmes ni projet classé à risque n’a été enregistré durant la période. Néanmoins, le Rapport phare sur le portefeuille de la Banque attire l’attention sur le parc technologique depuis le début de janvier 2017, en raison de la faiblesse de son taux de décaissement depuis son approbation.

Durabilité

Constatation : La durabilité est jugée satisfaisante

Les DSP comprenaient une analyse approfondie des facteurs susceptibles d’affecter la durabilité de l’appui de la Banque, mais n’ont pas réussi à mettre

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en œuvre les mesures d’atténuation essentielles. Les perspectives de durabilité des interventions individuelles dans le secteur de l’électricité et des réformes de la gouvernance sont bonnes, tandis que les avantages attendus des projets du parc technologique et de l’aéroport de Praia risquent d’être difficiles à maintenir si des mesures ne sont pas mises en place pour améliorer leur viabilité financière. Les deux projets publics d’électricité n’ont pas tenu compte à temps des mesures de sauvegarde sociales de la Banque en matière d’identification et d’indemnisation des personnes touchées (acquisition de terrains). Les rapports sur la mise en œuvre des mesures d’atténuation de l’environnement convenues dans les projets d’infrastructure étaient insuffisants, ce qui empêchait de juger de la durabilité de ces mesures.

Les préoccupations relatives la durabilité ont été reconnues dans les stratégies pays, mais on aurait pu faire davantage dans la pratique pour atténuer les risques liés à la durabilité. La Banque a cerné plusieurs risques potentiels pour la viabilité de son programme : i)  la croissance de la dette nationale du pays ; ii)  les chocs économiques potentiels et le ralentissement de l'économie mondiale ; iii)  l’insuffisance des capacités humaines et institutionnelles du gouvernement ; et iv)  la vulnérabilité au changement climatique. L'idée que les investissements du secteur privé et d'autres sources de financement compenseraient un durcissement des conditions de l'aide ne s'est pas concrétisée comme prévu. La Banque avait pour objectif d'aider le gouvernement à assurer une gestion durable de la dette publique, même si la dette était considérée comme maîtrisée lors de la mise en œuvre du premier DSP. Si l'accent stratégique mis par la Banque sur l'amélioration de la gestion de la dette était très pertinent, l’appui de l’institution dans ce domaine a été trop éphémère pour être considéré comme important. Dans le cadre de sa participation au GAB, la Banque a contribué au dialogue de politique sur la gestion de la dette publique, mais d'autres donateurs ont joué un rôle moteur dans ce domaine. La situation d’endettement continue de constituer un grave problème pour la

viabilité du programme et le développement global de l'archipel. Les efforts fournis par la Banque pour contribuer au renforcement des capacités institutionnelles nationales ont été assez modestes, bien que la faiblesse des institutions ait été régulièrement reconnue comme une grande entrave à la performance économique et des programmes. Enfin, le changement climatique et ses effets sur la disponibilité de l'eau et l'augmentation de la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes étaient bien connus comme une menace majeure à la durabilité. L’appui de la Banque dans ce domaine ne s'est concrétisé que ces dernières années, sous forme d'octroi de dons modestes, lesquels devront être accrus substantiellement pour pouvoir contribuer à l’atténuation des risques que présente le changement climatique.

Les opérations du secteur de l'électricité et des domaines de la gouvernance sont susceptibles d'être soutenues, tandis que celles relatives aux TIC et à l'aviation civile sont confrontées à des problèmes de durabilité. La demande de projets d'électricité du secteur public reste élevée et des mécanismes d'entretien des équipements sont en place, mais la performance financière d'Electra doit être améliorée d'urgence. Le projet éolien est bien géré et est régi par un accord d’achat ferme qui garantit que le rendement financier est suffisant pour assurer son exploitation. Des considérations liées à la durabilité pourraient poser un problème en ce qui concerne l'agrandissement de l'aéroport et le parc technologique. L’agrandissement de l’aéroport ne s’est pas encore traduit par une augmentation importante du trafic ou du fret, les réformes gouvernementales prévues pour rendre le tourisme plus attrayant à Praia n'ayant pas eu lieu. Le parc technologique peut se révéler difficile à maintenir, à moins que des efforts plus vigoureux ne soient déployés pour commercialiser ses services. L'étude de préfaisabilité du parc technologique effectuée en 2012 comprenait une analyse comparative couvrant huit parcs technologiques, mais l’analyse des éventuels concurrents a été limitée, en particulier ceux d'Afrique de l'Ouest51. De plus, divers ministères et autres agences établissent

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actuellement leur propre centre de données, au lieu d'utiliser les installations existantes ou d'attendre la mise en place du centre de donées élargi52. La viabilité et la durabilité futures du parc technologique pourraient s’en trouver comprises.

L’appropriation des réformes de gouvernance est forte et les relations avec la communauté des partenaires au développement sont très bonnes. En dépit d’un changement de gouvernement en 2016, l'orientation générale des réformes demeure largement inchangée. Lors de l'octroi d'une aide non concessionnelle, il conviendrait d'accorder une plus grande attention aux questions de viabilité de la dette. Les résultats relatifs à l’appui aux MPME en termes d'allégement de leur charge fiscale et d'élargissement de leur accès aux services aux entreprises doivent être renforcés au moyen d’un ensemble plus large de mesures complémentaires (financement, technologie, formation, etc.), pour avoir un impact plus important sur le démarrage, la productivité et la survie des MPME.

La durabilité de deux des opérations achevées portant sur l'agriculture et la gestion de l'eau est positive. Le projet de gestion des bassins versants a continué à procurer ses principaux avantages plusieurs années après son achèvement. Les avantages du don en faveur de Fogo devraient se poursuivre grâce à un engagement ferme du ministère de l'Agriculture et aux activités d'autres donateurs dans la région. Les entretiens avec les bénéficiaires potentiels du projet indiquent également qu'ils sont prêts à payer l'eau.

Des mesures environnementales et sociales liées aux politiques de sauvegarde de la Banque ont été identifiées, sur le plan tant stratégique qu’opérationnel, mais le suivi pendant la mise en œuvre a souvent été insuffisant. Les informations communiquées sur la mise en œuvre des plans de gestion environnementale convenus avec la Banque pour les trois projets d'électricité sont rares et parfois incomplètes. L'atténuation des effets sociaux des interventions de la Banque se caractérise par

d’importantes insuffisances dans les deux projets d'électricité publics. Le projet de la centrale de Santiago a été clôturé sans indemnisation des personnes touchées par le projet, bien que l’attention ait été attirée sur cette question dans plusieurs rapports de supervision. La raison invoquée dans l'auto-évaluation n'a pas été corroborée par la présente évaluation53. Une situation similaire a été observée dans le projet d'électricité des six îles dont la clôture est imminente et qui n'a pas versé d’indemnisations aux familles touchées recensées54.

Performance de la Banque

Constatation : La performance de la Banque est jugée satisfaisante

La Banque a pu tirer parti de partenariats efficaces, surtout dans le cadre de sa participation au GAB en ce qui concerne le pilier « gouvernance », et du cofinancement des interventions dans le secteur de l'électricité. Néanmoins, la Banque n'a pas pleinement exploité son statut de plus grand donateur du GAB pour jouer un rôle de premier plan dans l'appui à la réforme de la gouvernance. En outre, il convient de déployer davantage d’efforts pour assurer des synergies positives entre les guichets public et privé de la Banque, ainsi que pour favoriser une complémentarité entre les différents piliers de la stratégie, afin d’être en mesure d’obtenir des résultats de plus haut niveau. Les études économiques et sectorielles ont été trop limitées pour guider les interventions de la Banque dans le pays, et la gestion axée sur les résultats de développement a été plus solide en ce qui concerne la gouvernance que pour ce qui est de l’appui de la Banque aux infrastructures. L’assurance qualité et la gestion des résultats de développement ont donné des résultats mitigés dans l’ensemble du portefeuille.

L'établissement de partenariats efficaces a été essentiel à l'appui de la Banque au gouvernement en raison, d’une part, des contraintes budgétaires et d’autre part, de

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49Évaluation de la stratégie et du programme pays de la BAD à Cabo Verde (2008–2017)

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l'importance de la focalisation du dialogue de politique sur le succès du programme. L'appui aux opérations de gouvernances'est effectué dans le cadre d'un processus de dialogue multipartite bien ciblé et coordonné par le GAB. Presque tous les grands investissements dans les infrastructures et les ressources en eau ont permis à la Banque d’exploiter ses ressources et celles d'autres donateurs pour répondre aux besoins de financement des investissements. Dans le secteur de l'électricité, l’appui de la Banque à la production, au transport et à la distribution d'électricité a directement complété les interventions dans le domaine de la production d’électricité soutenues par plusieurs autres partenaires au développement.

L'appui aux opérations de gouvernance, qui absorbe la moitié du portefeuille de la Banque, s'est effectué dans le cadre d'un processus de dialogue multipartite bien ciblé et coordonné par le GAB. Depuis 2006, la BAD est membre du GAB qui s'est avéré être un instrument efficace de dialogue de politique, car par son entremise, les donateurs parlent d'une seule voix aux interlocuteurs gouvernementaux de haut niveau55. Les réunions semestrielles du GAB devaient permettre d'éviter, dans un petit pays comme Cabo Verde, les phénomènes d’« épuisement attribuable aux missions » pour essayer de répondre individuellement à toutes les demandes des donateurs. Dans la pratique, ce mécanisme n'a pas permis de pallier complètement l’incapacité du gouvernement à répondre aux demandes individuelles de tous les donateurs formulées lors des missions d'évaluation, de consultation et de supervision des opérations d'appui budgétaire56. Le GAB a contribué à une plus grande transparence du processus de réforme, des déclarations conjointes étant faites à la presse. Côté négatif, les organisations de la société civile ne sont pas invitées à participer aux revues du GAB, et la décision de mettre un terme aux réunions bilatérales entre le GAB et les principales institutions gouvernementales depuis

la fin de 2016 a réduit la profondeur du dialogue, tout comme elle a rendu le GAB moins inclusif.

La Banque n'a pas pleinement tiré parti de son statut de plus important bailleur de fonds des opérations d’appui budgétaire. Elle aurait pu mieux se préparer à contribuer davantage au processus de réforme budgétaire, grâce à l’analyse des politiques et au dialogue de politique, étant donné qu'elle était le plus important bailleur de fonds du GAB57. Compte tenu des avantages comparatifs en termes de dotation et d'éventail des compétences du personnel, sa contribution était probablement appropriée, mais elle a affaibli la mesure dans laquelle le financement de la BAD au titre des OAR aurait pu renforcer les opérations de la Banque dans les domaines des infrastructures, de la lutte contre le changement climatique et autres. En outre, la participation de la Banque au processus du GAB a été entravée par la rotation élevée du personnel et la division interne du travail à la BAD entre les chargés de projet des OAR et l'économiste pays. Il a fallu attendre 2017 pour voir la Banque se porter volontaire pour présider le GAB.

Presque tous les grands investissements dans les infrastructures ont permis de tirer parti des ressources d'autres donateurs pour répondre aux besoins de financement. Dans le secteur de l'électricité, l'appui de la Banque à la production, au transport et à la distribution d'électricité a complété les interventions de plusieurs autres partenaires au développement, dont la JICA58, la BDEAC59 et la BEI60, au moyen d’interventions dans les secteurs tant public que privé.

La collaboration avec les partenaires extérieurs dans le secteur énergétique a été insuffisante pour tirer parti des investissements catalytiques dans le secteur de l'électricité, en particulier dans le secteur public. La Banque mondiale a pris la tête des efforts visant à réformer la politique énergétique, la participation de la BAD étant modeste, mais la

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50 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

communication entre les principaux partenaires au secteur aurait pu être meilleure. L’évaluation a permis de constater que ni les gestionnaires de projets d’électricité de la Banque mondiale ni ceux de l'Agence française de développement (AFD) n'étaient au courant des interventions de la BAD dans ce secteur. Qui plus est, les rapports de la Banque ne mentionnent pas les résultats des interventions contemporaines et similaires dans le secteur énergétique. En revanche, le projet de Cabéolica était bien aligné sur les politiques et stratégies d'autres partenaires actifs à Cabo Verde, notamment la Banque mondiale, l'Union européenne (UE), Dev Lux61 et l’AFD62, et peut être considéré comme un bon exemple de synergie avec un autre partenaire important au secteur, la BEI.

Le contrôle de la qualité tout au long du cycle du projet a été inégal, l'absence de conception détaillée de projet et d'autres mesures d'état de préparation contribuant aux retards des projets. La supervision de projet a été difficile, en raison à la fois de la géographie insulaire de Cabo Verde et du manque de personnel de la Banque ayant des compétences linguistiques locales. Le rôle croissant joué par le bureau régional de la Banque au Sénégal dans le suivi du portefeuille a contribué à renforcer la supervision des projets et encouragé des consultations plus régulières avec les parties prenantes. L'équipe d'experts basée à Dakar a aussi contribué à favoriser un dialogue rapproché avec le gouvernement et d’autres partenaires au développement. La qualité de la supervision était satisfaisante, même si certains organes d’exécution ont estimé que les délais de résolution des problèmes liés aux projets étaient souvent excessifs.

Les études économiques et sectorielles visant à éclairer le dialogue de politique et la conception des programmes et projets étaient beaucoup trop limitées durant la période d'évaluation, surtout pour un programme destiné à appuyer de grands programmes de réforme de la politique et des institutions.

Les seules études économiques et sectorielles prévues et approuvées étaient deux études générales en 2012 et une étude sur le profil du secteur privé. Cette dernière a été utilisée dans divers documents stratégiques, mais n'a jamais été publiée. Ses analyses ont guidé le DSP, les programmes et projets de la BAD, ainsi que la prise de décision du gouvernement. La Banque a également préparé un profil genre par pays qui a servi de base à la revue à mi-parcours du DSP actuel. D'autres études clés n'ont jamais été approuvées63.

Un certain nombre de facteurs découlant de la façon dont la BAD assure sa dotation en personnel et la gestion de ses effectifs afin d’appuyer le gouvernement influent négativement sur la performance de l’institution, notamment : i) sa réticence à jouer un rôle de chef de file dans le GAB avant 2017 ; ii)  le taux élevé de rotation et de renouvellement du personnel (six responsables de la gouvernance et/ou économistes supérieurs de 2009 à 2017) ; iii) la mauvaise qualité des processus de transfert ; iv)  le manque de clarté de la division interne du travail entre les chargés de projet de gouvernance et l'économiste pays, qui a parfois entraîné une multiplication inutile des efforts de la part du gouvernement (en ce qui concerne la réponse aux demandes et missions) ; v)  l'insuffisance des travaux d'analyse/des études économiques et sectorielles ; et vi)  le nombre négligeable d’employés lusophones, le portugais n'étant pas une langue officielle de la Banque.

La gestion axée sur les résultats en matière de développement a été meilleure dans le domaine de la gouvernance — où, grâce au processus du GAB, les indicateurs de performance étaient régulièrement suivis et communiqués à tous les membres du GAB — que dans les secteurs où la Banque avait des opérations autonomes. Néanmoins, les indicateurs de gouvernance étaient principalement axés sur la politique et les niveaux intermédiaires, tandis que l'absence de statistiques à l’échelon

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national a entravé le suivi axé sur les résultats de développement au niveau de l'impact. L'appui de la Banque à un certain nombre d'initiatives visant à renforcer les capacités de collecte de données et la production de statistiques clés pourrait se révéler utile à l'avenir. De plus, le concours apporté

au gouvernement pour l’aider à évoluer vers une meilleure hiérarchisation et orientation axée sur les résultats de son programme d'investissement public devrait aussi améliorer la gestion axée sur les résultats de développement dans tous les secteurs.

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Pose de câbles en bordure de route, Projet de transport d'électricité et développement du réseau de distribution.

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53Conclusions, enseignements et recommandations

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Conclusions, enseignements et recommandations

Cette section résume les principales conclusions concernant la performance de la Banque en matière de conception et de mise en œuvre de sa stratégie et de son programme à Cabo Verde sur la période 2008–2017. Elle présente par ailleurs les enseignements et les recommandations qui pourraient être pris en compte dans la programmation future.

Dans l'ensemble, la performance de la Banque relative à l'appui accordé à Cabo Verde est jugée satisfaisante. Les interventions de la Banque à Cabo Verde durant la période ont été

généralement satisfaisantes sur le plan de la pertinence, de l'efficacité et de la durabilité, des problèmes d'efficience existant dans certaines parties du portefeuille. La figure 4 montre comment les notes ont été regroupées selon les critères d'évaluation pour les trois niveaux d'appréciation.

La performance de l'appui de la Banque à Cabo Verde a été très satisfaisante dans certains domaines, et moins dans d'autres. Le tableau 4 ci-après résume quelques-unes des principales forces et faiblesses identifiées.

Figure 4: Notes globales selon les critères d'évaluation pour les trois niveaux d’appréciation

Pertin. Efficac. Effici. Durab.Perfor. Banque

PROGRAMME DE LA BANQUE

Pertin. Efficac. Effici. Durab.

INFRASTRUCTURES

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Électricité (projet de centrale de Santiago, projet éolien de Cabeolica,

projet relatif au six îles)

Pertin. Efficac. Effici. Durab.

GOUVERNANCE

Pertin. Efficac. Effici. Durab.

GESTION DE L’EAU, AGRICULTURE et ADAPTAITON AU

CHANGEMENT CLIMATIQUE

Pertin.= pertinence Efficac.= efficacité Effici= Efficience Durab.= durabilité Peform.Banque = Performance de la Banque

Très satisfaisant Satisfaisant Insatisfaisant Très insatisfaisant

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Projet d’agrandis-sement de l’aéroport de Praia

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Projet de Parc Techno-logique

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Gouvernance (7 OAR, 4

dons du fonds fiduciaire (PAI), 3 dons en faveur

des statistiques)

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Projet de gestion des bassins

versants

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Étude sur la mobilisation et la gestion intégrée

de l’eau

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Don d’urgence à l’agriculture

Dons non notés

Adaptation au changement climatique,

économie bleue, étude sur le dessalement à l’énergie

houlomotrice

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54 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Les enseignements ci-après ont été tirés de l'analyse de la stratégie, du portefeuille et d’interventions individuelles conçues et mises en œuvre à Cabo Verde de 2008 à 2017 :

1. Des progrès sensibles ont été accomplis sur le plan des réformes de la gouvernance, mais les résultats escomptés en termes d'assainissement des finances publiques et

d’augmentation des niveaux de croissance inclusive n'ont pas été entièrement obtenus. Il importe de mettre en place des politiques et des dispositifs institutionnels adéquats, mais la réponse de l'offre dépend des conditions du marché international et d'autres facteurs qui échappent au contrôle de la Banque. Le durcissement des conditions de l'aide et l'augmentation du niveau de la dette publique

Tableau 4 : Conclusions de l’évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque à Cabo Verde (2008–2017)

Forces Faiblesses

❙ Alignement sur les priorités de développement national et les priorités institutionnelles de la BAD, même si davantage aurait pu être fait pour appuyer l'intégration régionale.

❙ Le portefeuille réel approuvé était très sélectif et axé sur la gouvernance et les infrastructures.

❙ L’objectif des interventions relatives à la gouvernance a été modifié de manière appropriée en réponse à l’évolution du contexte économique du pays.

❙ Le processus d'aide budgétaire multidonateurs et la réalisation de réformes clés, en particulier dans le domaine de la GFP, ont contribué à garantir la coordination et la cohérence de l’appui à un programme de réforme gérable, hiérarchisé et bien échelonné.

❙ La plupart des principaux produits stratégiques et du projet ont été réalisés. Certains résultats ont été atteints, mais d'autres se sont révélés trop ambitieux.

❙ Cofinancement et partenariat dans les secteurs tant de l'électricité que de la gouvernance.

❙ Bonnes perspectives de durabilité des interventions individuelles dans les secteurs de l'électricité et de la gouvernance.

❙ Innovation de la conception du deuxième DSP, en termes d'analyse sexospécifique et de prise en compte de l'inclusion sociale.

❙ Objectif stratégique trop ambitieux pour les infrastructures dans la conception des DSP.

❙ Insuffisance des mesures visant à s’attaquer au problème de la gestion de l'eau ainsi que de l'adaptation au changement climatique et de l'atténuation de ses effets.

❙ Absence de mesures supplémentaires nécessaires pour atteindre les résultats stratégiques (p. ex. des réformes dans le secteur de l'électricité et l'aviation civile).

❙ Bien qu'elle soit le principal bailleur d’aide budgétaire, la Banque n'a joué qu'un rôle de soutien dans le GAB.

❙ Le partenariat dans le secteur de l'électricité ne s'est pas étendu à la participation de la Banque à la réforme institutionnelle et de la politique.

❙ Le nombre d’études économiques et sectorielles a été bien inférieur aux prévisions, malgré le besoin de nouvelles connaissances et capacités pour orienter les réformes économiques et sectorielles.

❙ Les retards dans tous les projets d'investissement dans les infrastructures publiques, les dons du fonds fiduciaire et les projets de gestion de l'eau ont réduit l'efficacité de l’utilisation des ressources rares de la Banque.

❙ Appui limité aux mesures d'atténuation visant à assurer la durabilité des résultats du programme de la Banque.

❙ La mise en œuvre des exigences en matière de sauvegardes environnementales et sociales dans les deux projets d'électricité publics a été incomplète.

❙ Faute d'indicateurs ventilés par sexe et par île, il s’est révélé difficile de mesurer la contribution de la Banque à la croissance inclusive.

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de Cabo Verde ont par ailleurs limité la marge de manœuvre budgétaire.

2. Les infrastructures matérielles nécessaires à l'accroissement de la production, de la distribution et du transport d'électricité ont été réalisées, mais la mesure dans laquelle elles contribueront effectivement à rendre l'électricité plus accessible, abordable ou respectueuse du climat dépend aussi des politiques sectorielles et des réformes institutionnelles. Dans la pratique, la Banque a apporté une contribution précieuse au renforcement des capacités physiques dans le secteur de l'électricité, mais d'autres donateurs ont pris la tête des efforts visant à aider le gouvernement à mettre en place des politiques d’appui et des dispositifs institutionnels pour rendre l'électricité plus accessible aux pauvres et assurer la durabilité des principales entreprises étatiques du secteur de l’électricité, dans le cadre des modalités du GAB.

3. Lors de l’évaluation, il est nécessaire de faire preuve de plus de réalisme dans la conception, l’établissement du calendrier de mise en œuvre et la définition des résultats des projets d’infrastructures. La mise en œuvre des grands projets d'infrastructures a accusé des retards importants parce que la Banque n'a pas assuré la disponibilité des études de faisabilité au moment de l'approbation et a sous-estimé le temps que nécessitent la passation des marchés et l'importation des matériaux de construction dans les différentes îles. Les projets d'infrastructures devraient comporter des tests de sensibilité plus détaillés, étant donné que la demande à Cabo Verde est souvent stimulée par l'évolution rapide des conditions du marché mondial.

4. La participation au GAB multidonateurs et le recours aux OAR constituent de bonnes pratiques permettant d’harmoniser les donateurs et d’encourager l'appropriation

nationale aux fins de mise en œuvre des réformes clés. La Banque a pu établir un dialogue fructueux avec le gouvernement dans le cadre des OAR et de sa participation au processus du GAB. Ce dialogue a contribué à un bon échelonnement des interventions, avec des mesures et des calendriers réalistes, adaptés à un programme en évolution et bien harmonisés avec ceux des autres partenaires.

5. Il s’est révélé difficile de mettre en œuvre l'aide d'urgence en respectant les délais rigoureux fixés pour la fourniture des secours prévus après l'éruption du volcan Fogo. Dans les situations où beaucoup d’acteurs essaient d'être réactifs, il existe un risque que les dons ne soient pas utilisés aux fins prévues. Un ciblage minutieux et des interventions moins complexes qui tiennent compte des défis supplémentaires posés par l'insularité du pays sont nécessaires pour accroître les chances d’exécution rapide attendue du Fonds de secours d'urgence de la Banque.

6. Il convient d'assurer le respect des exigences de la Banque en matière de sauvegardes environnementales et sociales. Dans le cas des deux projets d'électricité publics, la Banque n'a pas veillé au respect en tempos voulu de ses propres politiques de sauvegardes, en ce qui concerne particulièrement l'indemnisation des parties prenantes touchées. La Banque dispose d’un cadre solide de protection de l'environnement et des communautés vulnérables depuis l'approbation de sa politique environnementale en 1999 (mise à jour en 2004) et de la politique de réinstallation involontaire (2003). L'approbation du Système de sauvegardes intégré en 2013 a consolidé ce cadre. Certes, la responsabilité de la mise en œuvre des mesures d'atténuation incombe principalement à l'emprunteur, mais la Banque est censée veiller à leur respect et fournir une assistance à cet égard, au besoin.

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56 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

7. Il convient à la fois de comprendre et de mettre en œuvre la durabilité du programme. La Banque était bien consciente du fait que la durabilité du programme dépendrait de la maîtrise de la situation de la dette publique, mais peu de mesures ont été prises dans ce sens. De même, le problème du renforcement des capacités institutionnelles nationales et le changement climatique étaient perçus comme des risques, mais les investissements et les mesures dans ce sens ont été modestes. Les stratégies pays doivent décrire plus clairement la manière dont les mesures d'atténuation seront appuyées en cas de concrétisation des risques perçus.

L'évaluation propose les recommandations ci-après, fondées sur les données probantes fournies :

1. La Banque devrait poursuivre son appui aux réformes menées à l’initiative du gouvernement en vue de stimuler une croissance inclusive et la viabilité des finances publiques, mais cela devrait reposer sur une meilleure connaissance des contraintes actives. La Banque et d'autres partenaires ont appuyé des programmes de réforme pendant dix ans. Beaucoup a certes été accompli, mais la croissance économique et la création d'emplois à Cabo Verde restent timides. Un solide programme d'études économiques et sectorielles et une consultation approfondie des parties prenantes devraient guider le nouveau DSP et l'appui futur à la réforme des politiques.

2. Le nouveau DSP devrait trouver des moyens de maximiser les synergies entre les piliers de la stratégie de la Banque. Le nouveau DSP devrait fournir un soutien de renforcement entre les secteurs des infrastructures et de la gouvernance. De même, il conviendrait d’exploiter les possibilités de synergies entre les opérations

des secteurs public et privé de la Banque. Le nouveau DSP devrait spécifiquement veiller à la durabilité des investissements dans le secteur énergétique, en appuyant les efforts déployés par les partenaires pour asseoir Electra sur une base commerciale solide.

3. Les résultats stratégiques devraient être définis d’un commun accord avec les autorités nationales et faire l'objet d'un suivi régulier. Il conviendrait d’utiliser le cadre d’établissement de rapports sur les résultats, notamment les obstacles et les catalyseurs des objectifs de haut niveau, pour déterminer si les réformes et les investissements stratégiques ont atteint les résultats escomptés. Cela contribuerait à améliorer le dialogue de politique, aiderait la Banque à jouer davantage un rôle de courtier du savoir, et faciliterait la hiérarchisation et l’échelonnement du programme de réforme.

4. La nouvelle stratégie devrait mettre davantage l'accent sur la qualité et la durabilité des projets. Il est nécessaire de veiller à ce que la conception des projets d'infrastructures soit réaliste, à ce que les travaux de conception détaillée, et à ce qu'une attention appropriée soit accordée à la mise en œuvre des sauvegardes environnementales et sociales. Il faudrait envisager de fournir une assistance technique au Centre des technologies de l'information et de la communication (TIC) et à l'aéroport, pour la mise en place de stratégies leur permettant de commercialiser efficacement leurs services.

5. Intensifier les interventions et les réformes relatives aux MPME pour stimuler l'emploi et rendre le processus de croissance plus inclusif. À l'avenir, l’appui aux MPME devrait comprendre une combinaison d'instruments de prêt et hors prêt. Il devrait s'appuyer sur les résultats obtenus dans le cadre des interventions en cours, tout en offrant une approche plus globale pour élargir l'accès des

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MPME aux services financiers et non financiers, en les mettant en rapport avec programmes nationaux d'emploi et de TIC, et en les rendant plus inclusives grâce au ciblage des femmes et des jeunes.

6. Rendre les programmes de gestion des bassins versants plus durables en intégrant le développement des chaînes de valeur agricoles et l'adaptation et l'atténuation au changement climatique. La Banque pourrait s'inspirer des travaux antérieurs sur la gestion des bassins hydrographiques de l'île de Santiago pour promouvoir les chaînes de valeur agricoles en vue de desservir le marché touristique. Cela aiderait les communautés agricoles à effectuer le passage à un système agricole plus commercial et augmenterait le rendement des investissements dans la gestion

des bassins versants. En outre, la Banque devrait aider le gouvernement à mobiliser des ressources pour accroître les dons récemment approuvés en faveur de la lutte contre le changement climatique.

7. Encourager le renforcement de la présence de la Banque dans le pays en vue du dialogue de politique et disposer d’au moins un agent de coordination lusophone à Praia. L'expérience de travail avec un consultant à long terme pour appuyer le rôle de président du GAB depuis 2017 pourrait être étendue. Cette extension devrait améliorer l'interaction avec le gouvernement, tout en contribuant à accélérer la mise en œuvre des dons liés à la gouvernance, qui accusent actuellement des retards dans la mise en œuvre.

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Démarrage des travaux de câblage pour un projet de transport d'électricité et de développement du réseau de distribution.

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Annexes

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60 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Annexe A — Portefeuille de la BAD, répartition géographique des projets et objectifs stratégiques des DSP

Tableau A.1: Opérations approuvées entre 2008 et 2017

Projets et études couverts par L’ESPP en 2017 Type Source Date d’ap-probation

Montant (millions

d’uc)

Situation Ratio de décaisse-

ment

Énergie

Projet de développement des réseaux de transport et de distribution d'électricité dans six îles

Public Prêt FAD 3/11/11 8,42 En cours 78,17 %

Projet de renforcement des capacités de production, de transport et de distribution d'électricité — île de Santiago

Public Prêt FAD 19/12/07 4,82 Achevé 100 %

Projet de parc éolien de Cabéolica Privé Prêt FAD 19/5/10 12,83 En cours1 100 %

Transports

Projet d’agrandissement et de modernisation de l’aéroport de Praia (PEMAP2)

Public Prêt BAD 22/5/13 24,55 En cours 55,87 %

TIC

Projet de parc technologique Public Prêt BAD 24/7/13 27,02 En cours 3,67 %

Eau et assainissement

Préparation de projet — système 2.0 de dessalement alimenté à l’énergie houlomotrice (osmose inverse)

Public Don SEFA 2015 0,64 En cours 0,70 %

Étude sur la mobilisation des ressources en eau et le renforcement du cadre de gestion intégrée

Public Don FAE 4/1/12 1,2 Achevé 100 %

Projet de gestion des bassins versants (île de Santiago) Public Prêt FAD 2002 5,96 Clos 97,16 %

Social

Enquête sur la population et la santé génésique Public Prêt BAD 13/10/15 0,47 En cours 63,28 %

Projet pilote pour l'employabilité Public FAT-PRI 22/08/16 0,80 En cours 22,13 %

Aide d'urgence à l'appui de l’état de préparation et du plan et d'intervention de Cabo Verde en vue de la lutte contre l'épidémie du virus Zika

Public FSS 1/9/16 0,69 En cours 0,00 %3

Agriculture

Aide d'urgence à l'île de Fogo — rétablissement des moyens de subsistance et renforcement de la résilience des ménages

Public FSS 22/4/16 0,69 En cours 0,00 %4

Étude sur l'économie bleue (assistance technique pour un plan national d'investissement dans l'économie bleue)

Public FAT-PRI 17/10/16 1 En cours 0,00 %

Gouvernance

Appui à l’enquête agricole Public Prêt FAD 25/6/14 0,78 En cours 70,75 %

Enquête sur les dépenses et le revenu des ménages Public FAT-PRI 25/6/14 0,8 Achevé 100 %

Appui à la promotion de l'efficacité économique et de l'investissement grâce à la privatisation et aux PPP

Public ICF et FAT-PRI

15/10/14 0,79 En cours 53,32 %

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61Annexes

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Projets et études couverts par L’ESPP en 2017 Type Source Date d’ap-probation

Montant (millions

d’uc)

Situation Ratio de décaisse-

ment

Appui budgétaire à la Stratégie de réduction de la pauvreté — prêt additionnel (prêt initial PASRP I)

Public Prêt BAD 22/12/08 5 Clos 100 %

Appui budgétaire à la Stratégie de réduction de la pauvreté (PASRP II), 1re tranche du prêt additionnel

Public Prêt BAD 28/10/09 34,3 Clos 100 %

Programme d'appui à la gestion des finances publiques et à la relance du secteur privé (PAGF-RSP)

Public Prêt BAD 7/12/2011 21,39 Clos 100 %

Programmes d’appui à la gouvernance des institutions publiques et à la promotion de l’investissement (PAGEPPI)

Public Prêt BAD 9/10/13 12,83 Achevé 100 %

Projet relatif à l’administration efficace de l'impôt et des recettes en vue de l'amélioration des services du cycle de vie des entreprises

Public FAT-PRI 16/8/13 0,77 Achevé 100 %

Deuxième phase du Programme d’appui à la gouvernance des institutions publiques et à la promotion de l’investissement (PAGEPPI II)

Public Prêt BAD 15/10/14 12,83 Achevé 100 %

Programme d’appui à la croissance économique (PACE I) Public Prêt BAD 26/11/15 12,83 Achevé 100 %

Programme d’appui à la croissance économique (PACE II) Public Prêt BAD 19/10/17 17,11 En cours 100 %

Don en faveur du renforcement des capacités en vue du développement des MPME par le biais d'incubateurs d'entreprises

Public FAT-PRI 8/3/13 0,77 Achevé 100 %

Changement climatique

Outils stratégiques d’appui aux activités d'atténuation dans les secteurs clés à Cabo Verde

Public Don FCCA 2016 0,34 En cours 0 %

Source: compilation par l’équipe d’évaluation reposant sur la base de données interne de la Banque — SAP, février 2018.

1 UC= 1,4571 USD = 1,169 euro

1 Le projet de Cabéolica a déjà atteint un taux de décaissement de 100 %. Il est considéré comme étant en cours, car il s’agit d’un projet du secteur privé qui reste ouvert et fera l’objet d’une supervision régulière de la part de la Banque jusqu’au dernier remboursement (prévu en 2026).

2 PEMAP: Projet d'agrandissement et de modernisation de l'aéroport de Praia

3 100 % selon la revue à mi-parcours, 2017

4 100% selon la revue à mi-parcours, 2017

Page 70: Cabo Verde : An IDEV...Pairs réviseurs internes Joseph Mouanda, Akua Arthur-Kissi, Penny Jackson, Boubacar Ly, Daniel Alonso, Mohamed Coulibaly Girma Kumbi, , Nagnouma Kone, Daniel

62 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Tableau A.2: Objectifs/résultats et interventions de la BAD au titre du pilier 1 (infrastructures)

DSP de 2009–2012 DSP de 2014–2018 Interventions de la Banque(Portefeuille de 2008–2017)

Objectif 2.1. Renforcer le développement de l’infrastructure de transport (« moderniser et développer le secteur de transport aérien et maritime » dans la matrice de suivi des résultats).

Résultat 1.1. Consolidation de l'intégration territoriale et facilitation de la circulation des biens, des services et des personnes.

Modernisation de l'aéroport de Praia, PEMAP (2013)

Résultat 1.2. Positionnement de Cabo Verde comme une plaque tournante régionale pour le transbordement et amélioration de la liaison maritime avec le continent.

Aucune approbation de projet.

Objectif 2.2. Réduire le déficit de production énergétique grâce au développement des infrastructures (et à la réduction des coûts de production d’énergie).

Résultat 1.3. Élargissement de l'accès aux énergies renouvelables

Production d'électricité sur l'île de Santiago (2007). Interconnexion électrique de 6 îles (2011) Projet de parc éolien de Cabéolica (2010)

Objectif 2.3. Contribuer à atténuer les effets du changement climatique et mobiliser les ressources en eau.

Résultat 1.4. Renforcement de la résilience face au changement climatique (« amélioration de l'alimentation en eau et de l'assainissement et lutte contre le changement climatique » dans la matrice de suivi des résultats).

Projet relatif aux bassins versants (2002). Don : étude sur la mobilisation des ressources en eau (2013). Don : outils stratégiques d’appui aux activités d'atténuation (2015).

Figure A.1 : Ventilation des investissements de la BAD de 2008–2017 entre les neuf îles habitées

Santo Antão

Mindelo

Fogo

Brava

São Vicente

São Nicolau

Sal

Boa Vista

Maio

PRAIA

Santiago

Source: Effectuée par les auteurs en se servant de la base de données des projets de la Banque

Projet relatif à six îles

Don en faveur des incubateurs

Projet relatif à six îles

Cabeolica

Étude sur l’usine de dessalement à l’énergie solaire

Projet relatif à six îles

Cabeolica

Don en faveur des incubateurs

Aucun investissement de la BAD (2008–2017)

Projet relatif à six îles

Don d’urgence (agriculture)

Projet de gestion des bassins versants

Centrale d’électricité de Santiago

Projet relatif à six îles

Cabeolica

Parc technologique

Don en faveur des incubateurs

Cabeolica

Don en faveur des

incubateurs

Projet relatif à six îles

Aucun investissement

de la BAD (2008–2017)

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63Annexes

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IDEV

Tableau A.3: Objectifs/résultats et interventions de la Banque au titre du pilier 2 : gouvernance

DSP de 2009–2012 DSP de 2014–2018 Interventions de la Banque (portefeuille de 2008-2017)

Objective 1.3. Améliorer le climat des affaires et renforcer la compétitivité.

Résultat 2.1. Amélioration de la compétitivité globale du secteur privé, de l'entreprenariat et du renforcement des compétences.

Interventions d’appui budgétaire : Programme d’appui à la Stratégie de réduction de la pauvreté, PASRP I (2008) et II (2009), Programme d’appui à la gestion des finances publiques et à la relance du secteur privé, PAGF-RSP ou PASRP III (2011), Programme d’appui à la gouvernance des instituions publiques et à la promotion de l’investissement, PAGEPPI (2013) et PAGEPPI II (2014). Don : renforcement des capacités des incubateurs d’entreprises (2013)Don : projet relatif à l’administration efficace des impôts et des recettes en vue de l'amélioration des services du cycle de vie des entreprises (2013).Don : appui à la promotion de l'efficacité économique et de l'investissement grâce à la privatisation et aux PPP (2014).Don : projet pilote pour l'employabilité (2016)

Objectif 1.2. Renforcer la GFP et le cadre fiduciaire.

Résultat 2.2. Assainissement des finances publiques, gestion des investissements publics et amélioration de la prestation des services, notamment des entreprises étatiques.

Mêmes interventions d'appui budgétaire que celles énumérées ci-dessus.Programme d’appui à la croissance économique, PACE I (2015) — appui budgétaire et PACE II (2017).

Objectif 1.1. Appuyer la modernisation de l’administration.

Aucun résultat formel dans le texte. Matrice axée sur les résultats : « importance accrue des TIC dans l'économie »

Quelques-unes des interventions d'appui budgétaire énumérées ci-dessus.Parc technologique de Praia (2013).

Aucun objectif n'est mentionné. Résultat 2.3. Mobilisation des ressources (dans la matrice de suivi : « proportion de l'investissement dans les infrastructures publiques financées dans le cadre des PPP).

Don : appui à la promotion de l'efficacité économique et de l'investissement grâce à la privatisation et aux PPP (2014)

Aucun objectif n'est mentionné. Résultat 2.4. Élaboration d’un système de suivi et d’évaluation sensible à la question du genre.

Don : appui à l’enquête agricole (2014). Don : enquête sur la population et la santé génésique (2015). Don : enquête sur les dépenses et le revenu des ménages (2016) Opération hors prêt/étude : profil genre par pays

DSP de 2009–2012 DSP de 2014–2018 Interventions de la Banque(Portefeuille de 2008–2017)

Don : étude sur l'économie bleue (2016).Don : installation de dessalement solaire, projet de préparation (2015).

Aucun objectif en matière de genre. Résultat 1.5. Intégration de la question du genre dans les opérations d’infrastructures.

Aucune intervention recensée.

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64 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Tableau A.4: Respect des délais des opérations

Projets et études couverts par l’ESPP en 2017 Montant total (millions

d’UC)

Date de la note

conceptuelle du projet

(NCP)

Date d’approbation par le Conseil

Accord de prêt Entrée en vigueur du premier

décaissement

Depuis la présentation de la NCP à

l’approbation du Conseil

Depuis l’approbation du

Conseil à l’accord de prêt

Depuis l’accord de prêt à l’entrée en vigueur du premier

décaissement

Infrastructures

Projet de développement des réseaux de transport et de distribution d'électricité dans six iles 8,42 26/7/2011 3/11/2011 8/12/2011 15/6/2012 3 1.2 6.2

Projet de renforcement des capacités de production, de transport et de distribution d'électricité — île de santiago 4,82 1/4/2007 19/12/2007 22/4/2008 12/12/2008 8.5 4.1 7.3

Projet d'agrandissement et de modernisation de l'aéroport de praia (PEMAP) 24,55 3/5/2013 22/05/2013 25/6/2013 29/4/2014 0.6 1.1 10.1

Projet de parc technologique 27,02 4/7/2013 24/7/2013 30/9/2013 21/4/2014 0.6 2.2 6.7

Moyenne des infrastructures publiques 3.2 2.2 7.6

Infrastructures privées : projet de parc éolien de Cabéolica 12,83 4/5/2010 19/5/2010 14/12/2010 22/06/2011 0,5 5,1 6,3

Petit projet public : gestion des bassins versants 5,96 18/9/2002 20/12/2002 10/2/2005 n/a 3,0 25,6

OAR

Prog, D’appui à la stratégie de réduction de la pauvreté (PASRPI I) — prêt initial 5 1/10/2006 22/12/2008 6/1/ 2009 27/02/2009 26,4 0,5 1,7

Prog. D’appui à la stratégie de réduction de la pauvreté (PASRP II), 1re tranche du prêt supplémentaire 34,3 1/10/2009 28/10/2009 28/10/ 2010 9/12/2010 0,9 0,3 1,4

Prog. D'appui a la gestion des finances publiques et a la relance du secteur prive (PAGF-RSP) 21,39 9/9/2011 7/12/2011 8/12/2011 23/11/2012 3 0 11,5

Prog. D’appui a la gouvernance des institutions publiques et a la promotion de l’investissement. (PAGEPPI) 12,83 1/9/2013 9/10/2013 8/11/2013 29/11/2013 1,3 1 0,7

PAGEPPI II 12,83 30/09/2014 15/10/2014 20/10/2014 17/11/2014 0,5 0,2 0,9

Prog. D'appui à la croissance économique (PACE I) 12,83 11/11/2015 26/11/2015 30/11/2015 8/12/ 015 0,5 0,1 0,3

Prog. D'appui à la croissance économique (PACE II) 17,11 5/10/2017 19/10/2017 6/11/2017 30/11/2017 0,4 0,6 0,8

Moyenne des OAR 4,7 0,4 2,5

PAI

Projet pilote pour l'employabilité 0,80 1/7/2016 22/8/2016 24/11/2016 18/5/2017 1,7 3 5,8

Appui a la promotion de l'efficacité économique et de l'investissement grâce a la privatisation et aux ppp 0,79 1/7/2014 15/10/2014 16/12/2014 26/2/2016 3,3 2 14,3

Projet relatif a l’administration efficace des impôts et des recettes en vue de l'amélioration des services du cycle de vie des entreprises 0,77 1/5/2013 16/8/2013 8/11/2013 14/11/2013 4,2 2,7 0,2

Don en faveur du renforcement des capacités en vue du développement des mpme par le biais d'incubateurs d'entreprises 0,77 1/2/2013 8/3/2013 10/5/2013 17/7/2013 1,2 2 2,2

Moyenne des PAI (projets d’appui institutionnel) 2,6 2,4 5,6

Statistiques

Enquête sur la population et la santé génésique 0,47 1/9/2015 13/10/2015 9/11/2015 10/2/2016 1,4 0,9 3

Appui à l'enquête agricole 0,78 25/6/2014 16/12/2014 7/4/2015 n/a 5,8 3,3

Enquête sur les dépenses et le revenu des ménages 0,8 25/6/2014 16/12/2014 18/3/2015 n/a 5,8 3

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IDEV

Tableau A.4: Respect des délais des opérations

Projets et études couverts par l’ESPP en 2017 Montant total (millions

d’UC)

Date de la note

conceptuelle du projet

(NCP)

Date d’approbation par le Conseil

Accord de prêt Entrée en vigueur du premier

décaissement

Depuis la présentation de la NCP à

l’approbation du Conseil

Depuis l’approbation du

Conseil à l’accord de prêt

Depuis l’accord de prêt à l’entrée en vigueur du premier

décaissement

Infrastructures

Projet de développement des réseaux de transport et de distribution d'électricité dans six iles 8,42 26/7/2011 3/11/2011 8/12/2011 15/6/2012 3 1.2 6.2

Projet de renforcement des capacités de production, de transport et de distribution d'électricité — île de santiago 4,82 1/4/2007 19/12/2007 22/4/2008 12/12/2008 8.5 4.1 7.3

Projet d'agrandissement et de modernisation de l'aéroport de praia (PEMAP) 24,55 3/5/2013 22/05/2013 25/6/2013 29/4/2014 0.6 1.1 10.1

Projet de parc technologique 27,02 4/7/2013 24/7/2013 30/9/2013 21/4/2014 0.6 2.2 6.7

Moyenne des infrastructures publiques 3.2 2.2 7.6

Infrastructures privées : projet de parc éolien de Cabéolica 12,83 4/5/2010 19/5/2010 14/12/2010 22/06/2011 0,5 5,1 6,3

Petit projet public : gestion des bassins versants 5,96 18/9/2002 20/12/2002 10/2/2005 n/a 3,0 25,6

OAR

Prog, D’appui à la stratégie de réduction de la pauvreté (PASRPI I) — prêt initial 5 1/10/2006 22/12/2008 6/1/ 2009 27/02/2009 26,4 0,5 1,7

Prog. D’appui à la stratégie de réduction de la pauvreté (PASRP II), 1re tranche du prêt supplémentaire 34,3 1/10/2009 28/10/2009 28/10/ 2010 9/12/2010 0,9 0,3 1,4

Prog. D'appui a la gestion des finances publiques et a la relance du secteur prive (PAGF-RSP) 21,39 9/9/2011 7/12/2011 8/12/2011 23/11/2012 3 0 11,5

Prog. D’appui a la gouvernance des institutions publiques et a la promotion de l’investissement. (PAGEPPI) 12,83 1/9/2013 9/10/2013 8/11/2013 29/11/2013 1,3 1 0,7

PAGEPPI II 12,83 30/09/2014 15/10/2014 20/10/2014 17/11/2014 0,5 0,2 0,9

Prog. D'appui à la croissance économique (PACE I) 12,83 11/11/2015 26/11/2015 30/11/2015 8/12/ 015 0,5 0,1 0,3

Prog. D'appui à la croissance économique (PACE II) 17,11 5/10/2017 19/10/2017 6/11/2017 30/11/2017 0,4 0,6 0,8

Moyenne des OAR 4,7 0,4 2,5

PAI

Projet pilote pour l'employabilité 0,80 1/7/2016 22/8/2016 24/11/2016 18/5/2017 1,7 3 5,8

Appui a la promotion de l'efficacité économique et de l'investissement grâce a la privatisation et aux ppp 0,79 1/7/2014 15/10/2014 16/12/2014 26/2/2016 3,3 2 14,3

Projet relatif a l’administration efficace des impôts et des recettes en vue de l'amélioration des services du cycle de vie des entreprises 0,77 1/5/2013 16/8/2013 8/11/2013 14/11/2013 4,2 2,7 0,2

Don en faveur du renforcement des capacités en vue du développement des mpme par le biais d'incubateurs d'entreprises 0,77 1/2/2013 8/3/2013 10/5/2013 17/7/2013 1,2 2 2,2

Moyenne des PAI (projets d’appui institutionnel) 2,6 2,4 5,6

Statistiques

Enquête sur la population et la santé génésique 0,47 1/9/2015 13/10/2015 9/11/2015 10/2/2016 1,4 0,9 3

Appui à l'enquête agricole 0,78 25/6/2014 16/12/2014 7/4/2015 n/a 5,8 3,3

Enquête sur les dépenses et le revenu des ménages 0,8 25/6/2014 16/12/2014 18/3/2015 n/a 5,8 3

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66 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Projets et études couverts par l’ESPP en 2017 Montant total (millions

d’UC)

Date de la note

conceptuelle du projet

(NCP)

Date d’approbation par le Conseil

Accord de prêt Entrée en vigueur du premier

décaissement

Depuis la présentation de la NCP à

l’approbation du Conseil

Depuis l’approbation du

Conseil à l’accord de prêt

Depuis l’accord de prêt à l’entrée en vigueur du premier

décaissement

Moyenne des statistiques 1,4 4,2 3,1

Études

Préparation de projet — système 2.0 De dessalement alimente a l’énergie houlomotrice (osmose inverse) 0,64 18/12/2015 3/3/2016 19/6/2017 n/a 2,5 15,5

Étude sur la mobilisation des ressources en eau et le renforcement du cadre de gestion intégrée 1,2 1/11/2011 4/1/2012 3/9/2012 28/2/2013 2 9 5,8

Étude sur l'économie bleue (assistance technique pour un plan national d'investissement dans l'économie bleue) 1 2/10/2016 17/10/2016 28/04/2017 15/1/2018 0,5 6,4 8,4

Outils stratégiques d'appui aux activités d'atténuation dans les secteurs clés de cabo verde 0,34 26/10/2015 n/a n/a n/a

Moyenne des études 1,3 6,0 9,9

Source: compilation par l’équipe d’évaluation reposant sur la base de données interne de la Banque — SAP, février 2018.

1 UC= 1,4571 USD = 1,169 Euro

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IDEV

Projets et études couverts par l’ESPP en 2017 Montant total (millions

d’UC)

Date de la note

conceptuelle du projet

(NCP)

Date d’approbation par le Conseil

Accord de prêt Entrée en vigueur du premier

décaissement

Depuis la présentation de la NCP à

l’approbation du Conseil

Depuis l’approbation du

Conseil à l’accord de prêt

Depuis l’accord de prêt à l’entrée en vigueur du premier

décaissement

Moyenne des statistiques 1,4 4,2 3,1

Études

Préparation de projet — système 2.0 De dessalement alimente a l’énergie houlomotrice (osmose inverse) 0,64 18/12/2015 3/3/2016 19/6/2017 n/a 2,5 15,5

Étude sur la mobilisation des ressources en eau et le renforcement du cadre de gestion intégrée 1,2 1/11/2011 4/1/2012 3/9/2012 28/2/2013 2 9 5,8

Étude sur l'économie bleue (assistance technique pour un plan national d'investissement dans l'économie bleue) 1 2/10/2016 17/10/2016 28/04/2017 15/1/2018 0,5 6,4 8,4

Outils stratégiques d'appui aux activités d'atténuation dans les secteurs clés de cabo verde 0,34 26/10/2015 n/a n/a n/a

Moyenne des études 1,3 6,0 9,9

Source: compilation par l’équipe d’évaluation reposant sur la base de données interne de la Banque — SAP, février 2018.

1 UC= 1,4571 USD = 1,169 Euro

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68 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Annexe B — Méthodologie, critères et questions d’évaluation, théorie du changement et échelle de notation

Conception de l'évaluation : une évaluation fondée sur la théorie et comprenant trois niveaux d'appréciation

L'évaluation est fondée sur la théorie. La théorie du changement du programme a été élaborée à partir d'une revue documentaire des deux dernières stratégies pays et des documents de projet (voir figure B.1). Deux autres théories du changement ont aussi été élaborées pour évaluer les deux principaux groupes (infrastructures et gouvernance) qui couvrent 94 % du portefeuille de Cabo Verde. Elles figurent dans le rapport technique de la présente évaluation (disponible sur demande). Les résultats de certains projets d'infrastructures et de dons en faveur de la gouvernance n'ont pas pu être entièrement évalués, car ils n'en sont qu'à un stade précoce de mise en œuvre, mais leur pertinence, leur efficacité et leurs perspectives de durabilité ont été prises en compte.

L'évaluation comportait trois niveaux d'appréciation (stratégie, portefeuille et interventions individuelles). L'évaluation a jaugé les résultats effectifs par rapport aux produits et résultats prévus des interventions achevées, en s'appuyant, entre autres, sur les documents de suivi et d'auto-évaluation de la Banque. L'analyse a été complétée par les dernières informations disponibles provenant des organes d'exécution, des autorités nationales et des rapports d'autres donateurs, et triangulée au moyen d’entretiens avec les principales parties prenantes.

S’agissant du projet de gestion des bassins hydrographiques, durant la mission d'établissement de la portée de l'évaluation, l'équipe a effectué une visite sur place et une entreprise locale a collecté des données primaires sur le rendement du projet dans la zone du projet. Une enquête visant à recueillir les avis de la population sur les effets du projet a été menée auprès d'un échantillon aléatoire d'environ 1 200 personnes, complétée par 400 personnes provenant de deux zones de comparaison situées dans les mêmes bassins. Une équipe d'experts a procédé à des vérifications sur le terrain des principaux ouvrages financés par le projet. Enfin, une analyse coûts-avantages et des scénarios de modélisation ont été établis pour les différents indicateurs financiers et économiques à partir de simulations de Monte Carlo.

Le critère relatif à l'égalité entre les genres et l'inclusion sociale a analysé la qualité des informations sur le processus consultatif lors de la conception, ainsi que l'inclusion de l’égalité des genres et de l’inclusion sociale dans les différentes sections de la conception du DSP et de ses rapports. Par ailleurs, l'évaluation a jaugé l'alignement et la contribution de la stratégie et du portefeuille à Cabo Verde sur les piliers de la stratégie du genre de la BAD, et a examiné la solidité de la conception et des rapports sur les résultats des interventions individuelles du point de vue de l’égalité des genres et de l’inclusion sociale.

Le tableau B.1 résume la liste détaillée des questions d'évaluation qui ont servi à orienter la collecte des données de l'évaluation. Le document d'approche qui a guidé les phases de collecte des données de l'évaluation contient une version élargie de la matrice d'évaluation, notamment les indicateurs, les critères de jugement, les sources, la collecte des données et les méthodes d'analyse pour chaque question. Il peut être consulté à l'adresse http://idev.afdb.org/fr/document/cap-vert-%E2%80%93-evaluation-de-la-strategie-et-du-programme-pays-2008-2017-de-cabo-verde

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IDEV

Tableau B.1 : critères et questions d’évaluation

Critères d’évaluation Question d’évaluation

I. Pertinence 1. Dans quelle mesure les DSP de la BAD étaient-ils pertinents en termes de réponse aux besoins du pays en tant que PRI et de sa population ?

2. Dans quelle mesure les DSP de la BAD ont-ils été alignés sur les stratégies gouvernementales et les politiques et stratégies de la BAD ?

3. Dans quelle mesure les interventions spécifiques ont-elles été utiles pour répondre aux besoins du pays ?

II. Efficacité 4. Dans quelle mesure les principaux objectifs stratégiques du DSP ont-ils été atteints ? 5. Dans quelle mesure les interventions de la Banque ont-elles réalisé leurs produits (réels ou

prévus) et leurs résultats, et contribué aux objectifs de développement du pays ?

III. Efficience 6. Dans quelle mesure les interventions de la Banque sont-elles mises en œuvre en temps voulu et suivant les normes opérationnelles ?

7. Dans quelle mesure la Banque et ses partenaires ont-ils assuré une mise en œuvre globalement efficace de la stratégie ?

8. Dans quelle mesure les interventions de la Banque ont-elles été menées avec efficacité ?

IV. Durabilité 9. Dans quelle mesure les questions de durabilité ont-elles été prises en compte lors de la conception de la stratégie et de son suivi ?

10. Quelle est la probabilité que les avantages d'interventions spécifiques se poursuivent après l'achèvement du projet ?

11. Comment la Banque s'est-elle assuré de l'application des sauvegardes environnementales et sociales ?

V. Performance de la Banque 12. Dans quelle mesure la Banque s'est-elle montrée efficace en matière de promotion des partenariats, du cofinancement et de la coordination de l'aide ?

13. Dans quelle mesure les processus de contrôle de la qualité ont-ils bien fonctionné lors de la conception des projets et pendant leur mise en œuvre, au niveau tant de l'intervention que du portefeuille ?

14. Dans quelle mesure la Banque a-t-elle bien géré son portefeuille de façon à garantir des résultats en matière de développement ?

VI. Égalité des genres et inclusion sociale (non évalués)

15. Dans quelle mesure la stratégie de la BAD à Cabo Verde a-t-elle été conçue pour promouvoir l’égalité des genres et l’inclusion sociale ?

16. Dans quelle mesure la stratégie de la BAD envers le gouvernement cap-verdien a-t-elle été mise en œuvre de façon à promouvoir l’égalité des genres et l’inclusion sociale ?

17. Quelles sont les principales contributions d’interventions spécifiques de la Banque à l’égalité des genres et à l’inclusion sociale ?

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70 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Les résultats relatifs aux interventions ont été agrégés au niveau stratégique et des groupes, sur la base de multiples sources de données, à l'aide d'une théorie du changement. La théorie du changement montre ce que la Banque a réellement apporté (ressources) ainsi que les biens et services qu’elle a directement fournis (produits), et propose des trajectoires d'impact plausibles sous forme de résultats liés aux effets indirects de la promotion d'une croissance inclusive et verte. Dans la mesure du possible, l'évaluation a essayé d'isoler la contribution de la Banque de celle d’autres acteurs et des facteurs contextuels montrant la solidité et la crédibilité des éléments probants qui étayent les constatations relatives à la contribution. Le rapport technique d'évaluation contient de plus amples détails sur l'analyse. Les données du portefeuille et celles relevant de la stratégie ont été évaluées pour fournir une notation globale en quatre points des quatre critères d'évaluation que sont la pertinence, l'efficacité, l'efficience et la durabilité (voir tableau B.3). La performance de la Banque est notée séparément.

Approche mixte de collecte et d’analyse des données d’évaluation

La phase de collecte des données a eu lieu en juin 2017 et en novembre 2017, s’étendant en tout sur plus de trois semaines de travail sur le terrain. L'évaluation a fait appel à des méthodes mixtes de collecte de données, notamment des entretiens, des échanges de vues au sein de groupes de discussion, des visites sur place, une revue documentaire et des publications antérieures, un questionnaire électronique64, des consultations au stade initial, un atelier avec les principaux organes d'exécution nationaux, l'observation directe de la dynamique du Groupe d'appui budgétaire (GAB), et la revue à mi-parcours du DSP. Plus de 216 personnes ont été consultées, dont la grande majorité se trouvaient à Cabo Verde (voir tableau B.2).

Tableau B.2: Vue d’ensemble des informateurs clés

Institutions gouvernementales, administration centrale et municipalités

# Secteur privé et

société civile, chercheurs

# Bénéfi-ciaires/île

# Parte-naires au dévelop-pement

# BAD #

Ministère des Finances12 Secteur privé 11 Santiago 8

Groupe d’appui budgétaire1

9 Siège 14

Ministère de l’Économie et de l’Emploi 6 Société civile

et autres 9 Fogo 15 Autres2 30Bureau

régional de Dakar.

16

Autre Ministères3 33 São Vicente 1

Sociétés étatiques et autres entités du secteur public4 33 Boavista 7

Municipalities 7 Santo Antao 5

Total 91 Total 20 Total 36 Total 39 Total 30

Total global : 216

1 Coopération de l’UE, Banque mondiale, Grand-Duché du Luxembourg, Portugal.

2 AFD au Sénégal, BEI au Sénégal et au siège, JICA au Sénégal, FAO à Cabo Verde, équipes MCC et MCA à Cabo Verde, expert en énergie de l’UE au bureau du Maroc, bureau de la Banque mondiale au Sénégal et au siège, PNUD, agence de coopération espagnole.

3 Ministère de la Santé, ministère des Infrastructures, ministère de l’Énergie ; ministère de l’Agriculture, de l’Eau et de l’Environnement.

4 NOSi, ADEI, AMP, ARE, Tradeinvest, ENAPOR, CERMI, Chambre de commerce, Casa do Cidadão, Cour des comptes, INE, DGCI, Electra.

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IDEV

Gouvernance et documents de l’évaluation

L'évaluation a tiré profit des observations formulées par un groupe de référence sur le document d'approche et les versions préliminaires du rapport d'évaluation. Divers évaluateurs internes d’IDEV et un pair évaluateur externe ont contibué à la mise au point finale des rapports en offrant des commentaires. Le manque de présence dans le pays et la lourde charge de travail du personnel de la Banque en service au bureau régional ont rendu difficile la validation des nouvelles conclusions à la fin de la deuxième mission sur le terrain. Les représentants du groupe de référence de l'évaluation ont été tenus informés par courrier électronique tout au long du processus d'évaluation. Le rapport technique est disponible sur demande auprès d’IDEV. Afin d’assurer la confidentialité des informateurs individuels, les rapports reposant sur les entrevues individuelles avec les parties prenantes ne sont pas diffusés.

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72 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Figure B.1 : Théorie du changement reconstruite de la stratégie et du programme pays de la BAD durant la période d’évaluation

Contexte : PRI dans la tranche inférieure dénué de ressources, avec une vulnérabilité environnementale élevée et une grande dépendance à l’égard de l’économie mondiale, faible cohésion territoriale et coûts élevés d’infrastructure, difficultés à tirer parti de nouvelles sources de financement, à mobiliser le secteur privé et à trouver de nouveaux moteurs de croissance reposant sur des services à forte valeur ajoutée.

Ressources Produits Résultats

Investissements dans les infrastructures énergétiques

(notamment l'énergie verte) et le transport aérien

Projets, appui budgétaire, dons et études économiques et

sectorielles destinés à améliorer la gouvernance et le développement du secteur privé (PPP, TIC, appui à l'entreprenariat) et renforcement

des capacités statistiques

Études, dons et projets destinés à améliorer la gestion de l'eau et à

atténuer les effets du changement climatique

Supervision de projets et supervision conjointe de l’appui budgétaire, partenariats et appui

du bureau régional

Application des sauvegardes environnementales et sociales

et intégration systématique de la question du genre

Augmentation du PDT du secteur de l'énergie domestique et de la part des

énergies renouvelables

Modernisation des infrastructures aéroportuaires

Parc technologique offrant des services aux start-up et aux PME

Consolidation du système de GFP

Renforcement de la capacité du gouvernement à concevoir et à mettre

en œuvre des PPP et à promouvoir l'investissement privé

Travaux sur la GDT et travaux et études sur la mobilisation de l'eau

Renforcement de l'appui à la mise en œuvre, des partenariats et du dialogue

de politique

Atténuation des impacts environnementaux et sociaux ;

Production des principales données sexospécifiques et

Révision du cadre juridique de la gestion de l'eau et élaboration des NAMA

(notamment les sources de financement du climat)

Consolidation du système national de suivi et d’évaluation — données fiables disponibles

Accroissement de la capacité d'accueil et amélioration de la fonctionnalité de l'aéroport

Des PME jouissant d’un accès élargi aux services financiers, aux compétences et aux technologies, et subissant moins de

pression fiscale

Amélioration de l'assainissement des finances publiques, de l’efficacité de la gestion des investissements publics et

de la prestation de services

Accroissement de l'investissement public grâce aux PPP et au secteur privé

Accroissement de la disponibilité des terres arables et de l'eau

Accroissement de l’effet de levier, et amélioration de la coordination avec le

gouvernement et les partenaires

Approbation et mise en œuvre d'un cadre stratégique de gestion des

ressources en eau

Identification des sources de financements climatiques

Accroissement du niveau d’accès de la population à une électricité abordable

et durable

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IDEV

Impact direct Impact indirect

Augmentation, amélioration et diversification des sources d'énergie

Fiabilité, sécurité et qualité des services de transport (système intermodal)

Compétitivité du secteur privé, développement de l'entreprenariat et renforcement des compétences des

PME.

Accroissement de la responsabilité interne, de la transparence publique et

des ressources intérieures

Augmentation de la durabilité de la production agricole

Amélioration de la gestion de l'eau, notamment la réduction de la

vulnérabilité au changement climatique

Accès équitable (âge, genre, inter-îles)

Création d'emplois

Techniques et financiers, ainsi que du positionnement stratégique

maximisation des avantages

intégration systématique de la parité hommes-femmes

Promotion d’une

croissance inclusive et

verte

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74 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Tableau B.3: Échelle et critères de notation

Note 1 2 3 4

Notation/critère à prendre en considération Très insatisfaisant

Insatisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant

Pertinence ❙ Alignement du portefeuille/projet sur les priorités

gouvernementales ❙ Consultation des bénéficiaires lors de la

conception et de l'évaluation des résultats ❙ Alignement du portefeuille/projet sur les

stratégies institutionnelles de la BAD ❙ Sélectivité des domaines d'intervention et

cohérence tout au long de la période d'évaluation (en ce qui concerne le niveau stratégique)

❙ Clarté et réalisme de la logique interne du programme/projet ou de la qualité de l'évaluation des risques

❙ Complémentarité entre les secteurs, et utilisation d'une combinaison de produits de prêt et hors prêt, notamment les études économiques et sectorielles et le dialogue de politique

•Très mauvaise conception•Alignement limité ou inexistant•Sélectivité et complémentarité faibles dans l'ensemble du portefeuille/programme

•Mauvaise conception•Alignement limité/déficient•Sélectivité et complémentarité mitigées dans l'ensemble du portefeuille/programme

•Conception assez solide et appropriée•Alignement important•Sélectivité et complémentarité mitigées dans l'ensemble du portefeuille/programme

•Conception très solide et très appropriée•Alignement totalSélectivité et complémentarité très bonnes dans l'ensemble du portefeuille/programme

Efficacité ❙ Degré de réalisation des produits définis dans la stratégie et les interventions individuelles

❙ Niveau d'atteinte des résultats fixés dans la stratégie et les interventions individuelles.

❙ Considérations qualitatives se dégageant de l'analyse de la contribution du portefeuille de prêt et hors prêt

•Réalisation des produits escomptés dans la plupart des cas.•Le nombre de résultats non atteints est nul ou très faible.

•Réalisation des produits des produits escomptés avec des lacunes considérables.•Peu des résultats escomptés sont atteints.

•Réalisation des produits escomptés dans la plupart des cas.•Les principaux résultats escomptés sont atteints ou susceptibles de l'être.

•Réalisation de l’ensemble des produits

Efficience ❙ Approbation et lancement des interventions en temps voulu

❙ Avancement de l’exécution et ampleur des inefficacités

❙ Niveau de coordination de l'aide et de partenariats stratégiques

•Très faible performance en matière de gestion de projet •Écart important entre les délais d’exécution prévus et réels. •Faible niveau de coordination de l'aide et de partenariats stratégiques

•Faible performance en matière de gestion des projets •Écart entre les délais d’exécution prévus et réels de certains groupes/ interventions.•Une certaine coordination de l'aide et des partenariats stratégiques.

•Bonne performance en matière de gestion de projet •Écart raisonnable entre les délais prévus et réels.•Bonne coordination de l'aide et des partenariats stratégiques pour certains groupes/ interventions.

•Très bonne performance en matière de gestion de projet. •Écart nul ou négligeable entre les délais d’exécution prévus et réels. •Très bonne coordination de l'aide et des partenariats stratégiques

Durabilité ❙ Évaluation des perspectives de durabilité (technique, financière et économique, institutionnelle, politique, environnementale et sociale)

❙ Adéquation des mesures d'atténuation prises en compte dans la conception et leur mise en œuvre.

•Les mécanismes permettant d’assurer la durabilité (sur les plans technique, économique, financier, institutionnel, partenarial, environnemental et social et du partenariat) ne sont pas garantis.

•Les mécanismes garantissant la durabilité (sur les plans technique, économique, financier, institutionnel, partenarial, environnemental et social) sont entravés par des risques importants.

•Les mécanismes garantissant la durabilité (sur les plans technique, économique, financier, institutionnel, partenarial, environnemental et social) sont généralement prévus, avec certains risques.

•Les mécanismes garantissant la durabilité (sur les plans technique, économique, financier, institutionnel, partenarial, environnemental et social) sont fournis dans leur intégralité.

Performance de la Banque ❙ Niveau des partenariats promus, de cofinancement et de coordination de l'aide.

❙ Qualité à l’entrée lors de la conception du projet et de la supervision du portefeuille

❙ Qualité de la gestion axée sur les résultats en matière de développement

•Très faible performance de la Banque

•Faible performance de la Banque dans la plupart des domaines évalués

•Bonne performance de la Banque dans au moins 2 domaines évalués

•Très bonne performance de la Banque dans tous les domaines évalués

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IDEV

Annexe C — Contexte du pays : indicateurs économiques et du développement

Tableau C.1: Cabo Verde : quelques indicateurs macroéconomiques

Indicateurs Unité 2 000 2 008 2 014 2016 2017(e) 2018(p)

Comptes nationaux

RNB aux prix courants Millions d’USD 263 1 563 1 701 1 565 … …

RNB par habitant USD 600 3 230 3 310 2 970 … …

PIB aux prix courants Millions d’USD 571 1 789 1 858 1 767 1 837 1 941

PIB aux prix constants de 2000 Millions d’USD 571 969 1 047 1 097 1 138 1 184

Taux de croissance du PIB réel % 7,3 6,7 1,8 3,2 3,7 4,1

Taux de croissance du PIB réel par habitant % 5,0 6,1 0,5 2,0 2,5 2,8

Investiment intérieur brut % du PIB 34,6 48,5 37,0 45,9 43,6 40,5

Investissement public % du PIB 5,8 11,0 7,2 3,5 2,9 2,9

Investissement privé % du PIB 28,8 37,5 29,8 42,4 40,7 37,5

Épargne nationale brute % du PIB 18,2 26,6 28,3 34,4 36,1 37,9

Prix et monnaie

Inflation (IPC) % -2,4 6,8 -0.2 (a) -1.6 (b) 0,8 1,6

Taux de change (moyenne annuelle) monnaie nationale/USD 119,7 75,3 83,1 98,9 98,9 98,6

Croissance masse monétaire (M2) % 70,2 9,6 6,5 6,5 … …

Monnaie et quasi-monnaie en % du PIB % 91,5 116,9 151,7 152,1 … …

Finances publiques

Total, recettes et donc % du PIB 25,1 28,6 24,5 26,2 27,4 26,0

Total, dépenses et près nets % du PIB 32,5 29,6 30,1 30,7 29,0 27,9

Déficit global(-)/excédent (+) % du PIB -7,4 -0,6 -7,5 -3,3 -3,0 -1,9

Secteur extérieur

Croissance du volume des exportations (biens)

% 25,2 -61,9 54,3 5,4 -3,5 8,6

Croissance du volume des exportations (biens)

% -5,8 3,4 12,4 10,5 -1,9 5,0

Croissance des termes de l’échange % 17,7 179,3 -6,6 -9,9 6,7 …

Solde courant Millions d’USD -59 -245 -169 -128 -161 -163

Solde courant % du PIB -10,3 -13,7 -9,1 -7,2 -8,8 -8,4

Réserves extérieures Mois d’importations 1,0 3,5 5,0 6,3 … …

Dette et apports financiers

Service de la dette % des exportations 27,8 8,5 10,2 11,2 11,7 11,8

Dette extérieure % du PIB 58,5 49,6 99,3 118,2 123,6 119,2

Total net, apports financiers Millions d’USD 119 267 240 … … …

Aide publique au développement nette Millions d’USD 94 222 231 … … …

Investissement direct étranger net Millions d’USD 43 209 135 119 … …

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76 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Tableau C.2: Indicateurs socio-économiques de comparaison (plus récentes données disponibles)

Année Cabo Verde São Tomé et Príncipe

PRI tranche inférieure

Afrique Sub-saharienne

Indicateurs de base (source)

Superficie (milliers de km2)b 2 016 4,030 960 23,351,531 24,291,144

Population totale (millions)b 2 016 0,5391 0,199 3,012, 92 1,033, 10

Population urbaine (% du total)b 2 016 66,22 65,6 39,6 38,3

Densité de la population (au Km2)b 2 016 133,93 208,2 130,1 43,7

RNB par habitant (USD)b 2 016 2,970,0 1,730 2,079 1,505

Participation à la population active* – total (%)b 2 016 68,6 60,6 58,4 69,4

Participation à la population active** – femmes (%)b 2 016 53,5 45,4 37,9 62,8

Indice d’égalité des genres en Afriquec 2 015 66,8 (9th) 50 (32th) … 54,30

Indice de développement humain (rang sur 88 pays)d

2 015 0,648 (122nd) 0,574 (142nd) 0,568 0,498

Indice de GINI (estimation de la Banque mondiale) 46 (2015)e42 (2015)f

30,8 (2010) (b)

... ...

Indicateurs démographiques

Taux d’accroissement de la pop. totale (%)b 2 016 1,2 2,2 1,4 2,7

Taux d’accroissement de la pop.urbaine (%)b 2 016 2,2 3,1 2,6 4,1

Population âgée de moins de 15 ans (%)b 2 016 30,74 43,2 30,8 42,9

Population âgée de 65 ans ou plus (%)b 2 016 4,45 2,9 5,3 3,1

Taux de dépendance (%)b 2 016 54,1 85,6 57,5 85,8

Rapport de masculinité (hommes pour 100 femmes)b 2 015 103,06 103,0 107,6 103,9

Population féminine de 15 à 49 ans (% de la population totale)b

2 016 26,9 23,7 25,7 23,7

Espérance de vie à la naissance – ensemble (ans)b 2 015 72,4 66,4 67,7 59,9

Espérance de vie à la naissance – femmes (ans)b 2 015 74,57 68,6 69,6 61,6

Taux brut de natalité (pour 1 000)b 2 015 21,18 34,3 22,8 36,7

Taux de croissance du PIB réel, 2004–2016

Inflation (IPC), 2004–2016 Solde du compte courant en% du PIB, 2004–2016

-2

0

2

4

6

8

10

2016

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

2016

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

-4

-2

0

2

4

6

8

2016

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

-20

-15

-10

-5

0

Source : Base des données du Département de la statistique de la BAD, octobre 2017

Notes : ... Données non disponibles ; (e) Estimations ; (p) Projections.

Divergence entre les données : (a) -0.25 d’après l’Annuaire statistique du Cap-Vert, INE, 2017 (b) -1.4 selon l’Annuaire statistique du Cap-Vert, INE, 2017

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IDEV

Année Cabo Verde São Tomé et Príncipe

PRI tranche inférieure

Afrique Sub-saharienne

Taux brut de mortalité (pour 1 000)b 2 015 5,6 6,8 7,5 9,5

Taux de mortalité infantile (pour 1 000)b 2 016 18,2 26,2 38,3 53,3

Taux de mortalité juvénile (pour 1 000)b 2 016 21,4 33,8 50,7 78,3

Indice synthétique de fécondité (par femme)b 2 015 2,4 4,5 2,8 4,9

Taux de mortalité maternelle (pour 100 000)b 2 015 42,09 156,0 254,0 547,0

Femmes utilisant des méthodes contraceptives (%)b 2 016 63,1 42,4 32,8 31,3

Indicateurs d’éducation

Taux brut de scolarisation (%)

Primaire — totalb 2 015 109,910 113,6 104,3 98,43 (2014)

Primaire — fillesb 2 015 106,911 111,1 105,8 94,77 (2014)

Secondaire — totalb 2 015 92,912 84,9 68,3 42,74 (2014)

Secondaire — fillesb 2 015 98,313 89,3 67,9 39,54 (2014)

Personnel enseignant féminin au primaire (% du total)b

2 015 69,2 55,5 57,4 44,91 (2014)

Taux d’analphabétisme chez les adultes - total (%)b 2 015 86,814 … 75,8 …

Taux d’analphabétisme chez les adultes – hommes (%)b

2 015 91,715 … 82,5 …

Taux d’analphabétisme chez les adultes – femmes (%)b

2 015 82,016 … 69,0 …

Taux d’alphabétisation des adultes – femmes (%)b 2 013 5,0 5,9 3,41 (2012) 4,5

Dépenses d’éducation en % du PIB

Utilisation de la terre (terres arables en % de la superficie totale)b

2 014 13,6 9,1 17,4 8,9

Terres agricoles (en % de la superficie du territoire)b 2 014 20,8 50,7 44,1 42,1

Forêt (en % de la superficie du territoire)b 2 015 22,3 55,8 25,5 25,7

Émissions de CO2 par habitant (tonnes métriques)b 2 014 0,9 0,6 1,5 0,8

Sources:

(a) Base des données du Département de la statistique de la BAD, octobre 2017 ; (b) Banque mondiale (2012) Indicateurs du développement dans le monde, octobre 2017 ; (c) AfDB African_Gender_Equality_Index_2015 ; (d) PNUD : base de données sur le développement humain, 2015 ; (e) Union européenne : DECRP III de Cabo Verde, avril 2017 ; (f) INE, 2017

Divergence entre les données : de l’Annuaire statistique de Cabo Verde, INE, 2017 (1) 531,239 d’après l’INE, 2017, (2) 66,9 d'après l’INE, 2017, (3) 131,72 selon l’INE, 2017, (4) 27,1 d’après l’INE, 2017, (5) 5,9 selon l’INE, 2017, (6) 100,5 d’après l’INE, 2017, (7) 79,9 d’après l’INE, 2017, (8) 20,14 selon l’INE, 2017, (9) 47,0 d’après l’INE, 2017, (10) 92,7 selon l’INE, 2017, (11) 90,8 d’après l’INE, 2017,(12) 71,2 selon l’INE, 2017, (13) 75,6 d’après l’INE, 2017, (14) 87,4 selon l'INE, 2017, (15) 91,4 d’après l’INE, 2017, (16) 83,5 selon l’INE, 2017.

RNB par habitant (en $EU) Taux de croissance démographique (%) Taux de mortalité infantile (pour 1000)

0

1000

2000

3000

4000

2015

2013

2011

2009

2007

1990

Cabo Verde Afrique sub-saharienne

0

1

2

3

4

2015

2013

2011

2009

2007

1990

Afrique sub-saharienne

Cabo Verde

0

20

40

60

80

100

120

2015

2013

2011

2009

2007

1990

Afrique sub-saharienne

Cabo Verde

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78 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Tableau C.3 : Contribution sectorielle au PIB

Description 2014 2015 2016 2017

Taux de croissance du PIB réel 2,04 3,06 3,55 3,97

Contribution sectorielle au PIB

Secteur primaire (%) 9 9 9 9

Secteur secondaire (%) 20 20 20 20

Secteur tertiaire (%) 71 71 71 71

Épargne intérieure brute (% du PIB) 16 21 21 29

Sources : BAD, WDI, FMI

Tableau C.4 : Total, APD65 nette (millions d’USD)

Institutions 2014 2015 2016

Portugal 137,4 50,1 30,8

Luxembourg 15,2 15,2 10,9

Japon 11 18,2 10,1

États-Unis 6,6 11,8 18,9

Total, pays du CAD 179,9 104,4 75,9

Institutions de l’UE 17,4 21,4 35,8

Association internationale de développement (IDA) 21,3 12,5 -3,7

Banque africaine de développement (BAD) 0,2 2,1 1,3

Fonds africain de développement (FAD) 0,7 0,2 -1,5

Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) 5,1 5,1

Source : données de l’OCDE, 2018

Tableau C.5 : Chiffres de l’OCDE se rapportant au total des recettes nettes (APD + autres apports financiers + financements privés)

Institutions 2014 2015 2016

Portugal 88,1 43,0 -8,91

Banque africaine de développement (BAD) 18,7 20 2,6

Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD)

23,5 5,6 1,7

Source : données de l’OCDE, 2018

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IDEV

Tableau C.6 : Indicateurs de gouvernance et de fragilité pour la période 2014–2016

Indicateurs : Cabo Verde Source des données

2014 2015 2016 São Tomé et Príncipe

(2016)

Lutte contre la corruption

Indicateurs de la gouvernance dans

le monde1

0,94 0,95 0,88 -0,06

État de droit 0,63 0,59 0,35 -0,69

Qualité de la réglementation -0,18 -0,26 -0,30 -0,81

Efficacité des pouvoirs publics/ performance en matière de gouvernance

0,07 0,15 0,10 -0,68

Stabilité politique — absence de violence 0,35 0,87 0,88 0,23

Voix citoyenne et responsabilité 0,96 0,96 1,02 0,45

DB — distance de la frontière2 Doing Business 58,34 58,25 55,66 46,75

Indice de transparence3 TI 57 55 56 56

Notes EPIP4 WDI 3,9 3,8 3,7 3,1

1 Les six indicateurs agrégés sont déclarés dans leur unité normale type et varient d’environ -2.5 à 2.5, les valeurs plus élevées correspondant à de meilleurs résultats.

2 La distance par rapport au sommet d’une économie est attribuée sur une échelle allant de 0 à 100, où 0 représente la pire performance et 100 le niveau maximum.

3 L’indice de transparence varie de 0 (très corrompu) à 100 (très propre)

4 L’EPIP consiste en 16 critères répartis en quatre groupes pondérés de manière égale : Gestion économique, Politiques structurelles, Politiques d’inclusion/équité sociale, et Gestion et institutions du secteur public. Pour chacun des 16 critères, les pays sont notés sur une échelle de 1 (faible) à 6 (élevée).

Tableau C.7 : Passage à la croissance verte

Pays : Cabo Verde Sources Cabo Verde 2008/Données

les plus récentes (2015)

São Tomé et Príncipe 2008/

Données les plus récentes

(2015)

Afrique subsaharienne 2008/Données

les plus récentes (2015)

Afrique 2008/Données

les plus récentes (2011)

Renforcer la résilience et s'adapter à un environnement en évolution

Nombre de personnes affamées ou mal nourries (% de la population)

WDI 15 / 13,7 10,4 / 13.5 20,91 / 20,15 20,89 / 21,12

Gérer les actifs naturels de manière efficace et durable

Terres agricoles (%) WDI 19,35 / 19,60 51,04 / 50,72 44,59 / 42,18

Promouvoir des infrastructures durables, réduire le gaspillage et la pollution

Émissions de CO2 (kt) WDI 469,37 / 491,37 84,34 / 113,67 754 971,3 / 822 819.03

Émissions de CO2 (tonnes métriques par habitant)

WDI 0,95 / 0,93 0,50 / 0,59 0,90 / 0,84

Consommation des énergies renouvelables (% du total de la consommation énergétique finale)

WDI 27,61 / 26,19 46,03 / 41,59 70,89 / 70,19

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80 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Tableau C.8 : Progrès accomplis en vue d’assurer une croissance inclusive

Pays : Cabo Verde Sources Cabo Verde São Tomé et Príncipe

Afrique

Inclusion économique

PIB par habitant (USD courants) BAD 3 638,9 (2008) /2 997,8 (2016)

1,126.5 (2008)/1,714.7 (2016)

1,285.9 (2008)/1,464.1 (2016)

Inégalité de revenu (indice de GINI) WDI 47,2 (2010) 30.8 (2010)

Indice de pauvreté au seuil national (% de la population) WDI 26,6 (2007) 66.2 (2010)

Indice de pauvreté à .1,90 USD par jour (PPP de 2011) (% de la population)

WDI 8,1 ( 2007) 32.3 (2010) 46.9 (2008)/ 41 (2013)

Proportion de la population ayant accès à l’électricité (%) WDI 74,7 (2008) / 90,2 (2014)

58.3 (2008)/ 68.6 (2014)

31.7 (2008)/ 37.4  (2014)

Proportion de la population ayant accès à une source d’eau améliorée (%)

WDI 87,6 (2008) / 91,7 (2015)

92.1 (2008)/ 91.1 (2015)

61.2 (2008)/ 67.5 (2015)

Proportion de la population ayant accès à des installations améliorées d’assainissement (%)

BAD 60,2 (2008) / 72,2 (2015)

30.6 (2008)/ 34.7 (2015)

27.7 (2008)/ 29.8 (2015

Inclusion sociale

Taux total d’alphabétisation des adultes (% des personnes de 15 ans et plus)

WDI 85,3 (2012)/86,8 (2015)

69,5 (2008)/90,1 (2012)

Taux de chômage des jeunes (%) ILOSTAT1 10,9 (2008)/10,3 (2017)

15,7 (2008)/13,4 (2017)

7,1 (2008)/7,2 (2017)

Inclusion politique

Indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique (échelle de 0 (faible) à 100 (élevé))

BAD 72,5 (2008)/72,2 (2016)

58,7 (2008)/61 (2016)

49,8 (2008)/ 50,8 (2016)

1 OIT : Organisation internationale du travail

Tableau C.9 : Autres données désagrégées sur l’égalité des genres et l’inclusion sociale

Pays : Cabo Verde Sources Ménages Ruraux Dirigés par des femmes1

Ménages dirigés par des hommes

Accès à l’électricité Données de l’ICIEG2

de 2016

75,5 % 88,7 % 83,8 % 85,1 %

Accès à l’eau par un réseau public

49,73 % 66,9 % 57,1 % 62,9 %

1 L'évaluation reconnaît les limites de l'utilisation du concept de chef de ménage, car il est généralement autodéclaré et implique l’absence d’homme dans le ménage, ce qui n'est pas le cas pour les ménages dirigés par un homme, lesquels ont généralement deux partenaires fournissant un revenu ou un travail non rémunéré à la famille. Néanmoins, n’ayant pas été en mesure de réunir des données primaires, les auteurs de l’analyse ont dû recourir aux statistiques nationales disponibles.

2 ICIEG : Instituto Cabo-verdiano para Igualdade e Equidade de Género

3 Un facteur important d'exclusion sociale à Cabo Verde est lié aux niveaux de prix très différents de l'eau dans les différentes îles et localités. Cela s'applique en particulier à l'eau potable. Les familles les plus vulnérables ne sont pas branchées au réseau public, et recourent donc aux fontaines et aux camions-citernes pour s’approvisionner en eau, à un coût plus élevé. De même, les prix de l'eau destinée à l'agriculture varient considérablement d'une île à l'autre et d'une région à l'autre de la même île.

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IDEV

Tableau C.10 : Progrès accomplis en vue d’atteindre les objectifs du Top 5

Pays : Cabo Verde Sources Référence2008

2016 2017 Afrique2017

Éclairer l’Afrique et l'alimenter en énergie

Production d’électricité à partir de sources renouvelables (GWh)

WDI 7 7* 34,4** 157 018,9**

Production totale d’électricité, GWh WDI 270 287* 349,4** 794 370,9**

Nourrir l'Afrique

Productivité de la main-d’œuvre, rendement par travailleur (PIB, USD constants de 2010)

Estimation de l’OIT

9 952 9 240 9733 5 398

Productivité de la main-d’œuvre, rendement par travailleur (PIB, en USD internationaux constants de 2010 en PPP)

Estimation de l’OIT

17 508 16 256 16 278 1 2879

Taux de mortalité des moins de 5 ans (pour 1 000 naissances vivantes)

PNUD 27,7 27,3* 25,2**

Industrialiser l'Afrique

Formation brute de capital fixe (en millions d’USD constants de 2010)

WDI 693,69 796,59* 531.83*** 334 338**

Produit intérieur brut industriel (en millions d’USD constants de 2010)

WDI 319,07 326,12 448 640****

Industrie, valeur ajoutée (% du PIB) 21,74 19,60 19,98 30,29

Recettes fiscales (% du PIB) WDI 21,28 18.42 (2009) 16,10***

Intégrer l’Afrique

Commerce transfrontalier — coût à l’export (USD par conteneur)

BAD 1 200 1 379**

Commerce transfrontalier — coût à l’import (USD par conteneur)

BAD 1 000 2 267**

Améliorer la qualité de vie des populations africaines

Indice de pauvreté au seuil national (% de la population) WDI 26,6 (2007)

Indice de pauvreté à 1,90 USD par jour (PPP de 2011) (% de la population)

WDI 8,1 (2007)

Proportion de la population ayant accès à une source d’eau améliorée1

WDI 87,6 91,7

Proportion de la population ayant accès à des installations améliorées d’assainissement (%)2

WDI 60,2 72,2

Données de 2011 ; **données de 2014 ; ***données de 2013 ; ****données de 2016

1 L’année la plus récente est 2015

2 L’année la plus récente est 2015

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82 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Tableau C.11: Progrès accomplis en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, par catégorie d'ODD

Objectif de l’ODD

1990 2000 2008 2014 2016

Objectif 1 : éradiquer l’extrême pauvreté et faim

Ratio emploi-population âgée de 15 ans et plus, total (%)b ODD 1 et 8 ... 56,5 58,4 60.91 61.42

Indice de pauvreté à 1,90 USD par jour (PPP) (% de la population)b

ODD 1 ... 16,0 8,1 ... ...

Prévalence de la sous-alimentation (% de la population)a ODD 1 et 2 ... 18,7 13,0 10,0 ...

Objectif 2 : assurer l’éducation primaire pour tous

Taux d’alphabétisation, jeunes femmes (% femmes âgées de 15 à 24 ans)a

ODD 4 86,4 ... 98,0 98,7 98.6*…

Taux total d’alphabétisation des adultes (% des personnes de 15 ans et plus)

ODD 4 ... 79.99 (a) …. 86.8 (b) 87.6*...

Taux d’achèvement du primaire, total (% du groupe d’âge pertinent)a

ODD 4 60,4 101,9 96,4 99,8 ..

Total des inscriptions, primaire (% net)a ODD 4 .. 97,2 92,1 98,2 92.7*..

Objectif 3 : promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes

Proportion des sièges détenus par les femmes au parlement national (%)a

ODD 5, 10 et 16 12,0 11,1 18,1 20,8 23,6

Ratio filles-garçons d’inscription au primairea ODD 4, 5 et 10 97,4 97,8 94,6 94,5 …

Ratio filles-garçons d’inscription au secondairea ODD 4, 5 et 10 106,6 107,4 111,4 113,5 …

Objectif 4 : Réduire la mortalité infantile

Taux de vaccination contre la rougeole (% des enfants de 12 à 23 ans (mois)b

ODD 3 79,0 86,0 96,0 93,0 92,0

Taux de mortalité infantile (pour 1 000 naissances vivantes)b ODD 3 48,0 29,5 23,1 19,6 18,2

Taux de mortalité, moins de 5 ans (pour 1 000)b ODD 3 62,5 36,0 27,5 23,0 21,4

Objectif 5 : améliorer la santé maternelle

Naissance en présence d’un personnel de santé qualifié (% du total)b

ODD 3 .. 88,5 74,6 .. ..

Taux de prévalence des méthodes contraceptives chez les femmes âgées de 15 à 49 ans (%)a

ODD 3 27,5 53,6 60,9 62,6 63,1

Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 100 000 naissances vivantes)b

ODD 3 256,0 83,0 57,0 44,0 …

Objectif 6 : combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies

Incidence de la tuberculose (pour 100 000 personnes) ODD 3 … 160,0 149,0 138.0 (3) 47.0 (4)

Prévalence du VIH, femmes (% des femmes âgées de 15 à 24 ans)b

ODD 3 0,6 0,9 0,5 0,4 0,5

Prévalence du VIH, hommes (% des hommes âgés de 15 à 24 ans)b

ODD 3 0,4 0,5 0,3 0,3 0,3

Prévalence du VIH, total (% de la population âgée de 15 à 49 ans)b

ODD 3 0,5 1,1 0,8 0,8 0,8

Objectif 7 : assurer un environnement durable

Émissions de CO2 (kg par USD PPP du PIB)b ODD 3 et 13 0,3 0,2 0,2 0,1 …

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IDEV

Objectif de l’ODD

1990 2000 2008 2014 2016

Proportion de la population ayant accès à des installations améliorées d’assainissement (%)b

ODD 6 … 43,6 60,2 72,0 …

Proportion de la population ayant accès à une source d’eau améliorée (%)b

ODD 6 … 82,4 87,6 91,7 …

Objectif 8 : mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Total de l’APD nette/AP par habitant (USD courants)a ODD 8 et 17 … 11,3 19,9 17,0 …

Utilisation d’Internet (pour 1000 personnes)b ODD 9 et 11 0,0 18,2 140,0 402,6 481,7

Abonnés au téléphone cellulaire (pour 1000 personnes)b ODD 9 et 11 0,0 44,6 572,9 1 21.,9 1 220.2

Lignes téléphoniques (pour 1000 personnes)b ODD 9 et 11 2,3 12,4 14,8 11,6 11,6

Sources : (a) Base des données du Département de la statistique de la BAD, octobre 2017 ; (b) Banque mondiale, Indicateurs du développement dans le monde, octobre 2017. Divergence entre les données : de l’Annuaire statistique de Cabo Verde, INE, 2017 (1) 84.2 ; (2) 85.0 ; (3) chiffre de 2015 ; (4) INE, 2017 Note : ... : données non disponibes.

Taux d'achèvement du primaire, total (% du groupe d'âge concerné)

Ratio filles/garçons inscription à l'enseignement primaire

Ratio emploi / population, 15 ans et plus, total (%)

Ratio de mortalité maternelle (pour 100 000 naissances vivantes)

Taux de mortalité infantile (pour 1 000 naissances vivantes)

50

70

90

110

2014200820001990

92

94

96

98

100

2014200820001990

54

56

58

60

62

201420082000199010

20

30

40

50

20162014200820001990

0

50

100

150

200

250

300

2014200820001990

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84 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Annexe D — Évolution des indicateurs clés de GFP et de l’activité économique

Tableau D.1 : Évolution du programme d’examen des dépenses publiques et évaluation de responsabilité financière (PEFA)66

Indicateur de performance (PI) Note de 2007

Note de 2015

A - Crédibilité du budget

1. Dépenses réelles totales par rapport au budget initialement approuvé A C

2. Composition des dépenses réelles par rapport au budget initialement approuvé B C+

3. Recettes réelles totales par rapport au budget initialement approuvé B D

4. Stock et suivi des arriérés de paiement sur les dépenses B+ A

B - Exhaustivité et transparence

5. Classification du budget B A

6. Exhaustivité des informations contenues dans la documentation budgétaire A A

7. Importance des opérations non rapportées de l’administration centrale B B+

8. Transparence des relations budgétaires intergouvernementales B A

9. Surveillance du risque budgétaire global imputable aux autres entités du secteur public D+ D+

10. Accès du public aux principales informations budgétaires C B

C- Cycle budgétaire

Budgétisation basée sur les politiques publiques

11. Rigueur des méthodes utilisées pour l’établissement du budget annuel et participation à ce processus B+ A

12. Perspective pluriannuelle de la planification budgétaire, de la politique des dépenses publiques et de la budgétisation

C+ B

Prévisibilité et contrôle de l’exécution du budget

13. Transparence de l’assujettissement et des obligations des contribuables B B

14. Efficacité des mesures d’immatriculation des contribuables et de l’évaluation de l’impôt, des taxes et des droits de douane

A A

15. Efficacité du recouvrement des contributions fiscales et douanières D+ D+

16. Prévisibilité de la disponibilité des fonds pour l’engagement des dépenses C+ C+

17. Suivi et gestion de la trésorerie, des dettes et des garanties C+ B

18. Efficacité des contrôles des états de paie B+ B+

19. Transparence, mise en concurrence et mécanismes de plainte dans la passation des marchés publics B C+

20. Efficacité des contrôles internes des dépenses non salariales B+ A

21. Efficacité du système de vérification interne D+ C+

Comptabilité, enregistrement et rapports financiers

22. Régularité des opérations de rapprochement des comptes et respect des délais impartis pour les effectuer

B+ B+

23. Existence de données d’information sur les ressources reçues par les unités de prestation de services D A

24. Qualité des rapports sur l’exécution du budget fournis en cours d’année et respect des délais prévus pour les établir

C+ B

25. Qualité des états financiers annuels et respect des délais prévus pour les établir C+ C

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IDEV

Indicateur de performance (PI) Note de 2007

Note de 2015

Examen et audit externes

26. Portée, nature et suivi de l’audit externe D+ C

27. Examen de la loi de finances annuelle par le corps législatif B+ B+

28. Examen des rapports d’audit externe par le corps législatif D+ D+

D- Pratiques des bailleurs de fonds

D-1 Prévisibilité de l’appui budgétaire direct B+ D+

D-2 Renseignements financiers fournis par les bailleurs de fonds pour la budgétisation de l’aide-projet et de l’aide-programme et établissement des rapports y afférents

D D

D-3 Proportion de l’aide gérée sur la base des procédures nationales D D

Sources : PEFA de 2008 ; PEFA de 2016

Figure D.1 : Indice de la facilité de faire des affaires (classement et distance par rapport au sommet) en 2010–2018

Source: Données de Doing Business (2018)

110

115

120

125

130

50

52

54

56

60

201820172016201520142013201220112010

Classement Doing Business Distance par rapport au sommet (DTF)

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86 Cabo Verde : Évaluation de la stratégie et du programme pays de la Banque 2008-2017 – Rapport de synthèse

Bibliographie

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d’Evaluation de Projet.BAD (2013d). Capacity Building Grant for micro-small and medium enterprises development through business incubators. Cabo Verde, Project Appraisal

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Annotations

1. PAI : projet d’appui institutionnel2. Le premier DSP en cours d'évaluation a certes été approuvé en 2009, mais l'évaluation s'étend aux opérations approuvées en 2008, car elles n'étaient

pas couvertes dans le DSP précédent qui portait sur les opérations de 1996-2007.3. Ce rapport présente les notes globales au niveau de la stratégie et du programme. Comme le montre la figure 4 de la section consacrée aux conclusions,

ces notes ont été établies sur la base des notes des interventions individuelles et des groupes, selon les mêmes critères d'évaluation qui font l’objet d’une analyse plus poussée dans le rapport technique de l'évaluation.

4. Pour des données socio-économiques plus détaillées, se reporter à l’annexe C.5. La loi sur la planification a été adoptée en 2014. Toutefois, selon le rapport du GAB de juin 2017, la loi-cadre sur le budget, la loi sur la Cour des comptes et

la loi sur la dette publique n'avaient pas encore être adoptées. Le rapport d'évaluation de PACE II (octobre 2017) ne fait état d'aucun progrès à cet égard. 6. L'investissement du secteur privé devrait certes stimuler la croissance, mais le climat des affaires de Cabo Verde reste relativement moins propice que

celui d'autres pays. La performance gouvernementale en matière d'amélioration du climat des affaires du pays n'a initialement pas répondu aux attentes, après l’adhésion de Cabo Verde à l'Organisation mondiale du commerce en 2008 . Des réformes clés ont ensuite été introduites, ce qui a amené la Banque mondiale à considérer Cabo Verde comme l'un des quatre principaux pays réformateurs dans son rapport sur l'indice de la facilité de faire des affaires en 2011 (voir l'évolution du classement du pays dans cet indice à l’annexe D). Les changements clés comprennent une réduction du taux de l'impôt sur le revenu des sociétés, la mise en place d'un système d'enregistrement en ligne des sociétés (par le biais de la Maison du citoyen) et la simplification de la législation sur la propriété. Les réformes favorables aux affaires ont ralenti au cours des années suivantes, à l’exception de 2014 où le pays a aboli le capital minimum requis pour créer une nouvelle entreprise. En conséquence, le pays a regressé par rapport à l’indicateur Distance de la frontière du Doing Business (DTF) de 58,6 en 2012 à 55,8 dans l’édition 2017. De nouvelles mesures prises en 2017, notamment l'introduction d'un système automatisé de gestion des données douanières et la loi révisée sur l'insolvabilité, ont permis à la note de distance par rapport au sommet de passer à 56,24 en 2018 (Voir Annexe D) .

7. Le score DTF reflète l’écart entre la performance d’une économie et une mesure des meilleures pratiques sur l’ensemble de l’échantillon de 31 indicateurs correspondant à dix thèmes de Doing Business. DTF est sur une échelle de 0 à 100, 0 étant la performance la plus basse et 100 la frontière.

8. Marone, 2016. Ceci est également corroboré par les statistiques nationales (INE 2012- Relatório do módulo Uso do tempo e trabalho não remunerado à Cabo Verde): le temps hebdomadaire consacré aux activités de soins de la reproduction est d'environ une heure pour les femmes contre 36 minutes pour les hommes. L'écart entre les sexes est plus grand dans les ménages où le niveau de confort ou de revenu est faible. De même, le rapport national 2014 sur les OMD, utilisant les données du recensement de 2010 indique que 22,5% des femmes interrogées ont mentionné les tâches familiales comme un facteur limitant leur accès au marché du travail.

9. Le taux de chômage des jeunes a été le plus élevé en 2013 et 2014, en raison des effets de la crise mondiale. D’après l'INE, les îles les plus touchées par le chômage sont São Vicente et Brava.

10. Banque mondiale, 2010 et ONUDI-ECREEE, 2011.11. Les pertes d'électricité ont atteint 27.3 % de la production totale en 2016, s'établissant à 38 % sur l'île de Santiago. Les pertes en eau ont atteint plus de

3 millions de m³ (44,9 % de la production totale en 2016), soit un niveau similaire à la moyenne africaine de 45-50 %. L'objectif national est de réduire les pertes d'alimentation en eau à 20 % et d'assurer un accès minimum à 40 litres d'eau de qualité par personne et par jour.

12. FAO, 201813. Ministère de l’Environnement du Cap-Vert, 2014.14. Le Tableau A1 de l’annexe A montre la ventilation du portefeuille par pilier et par objectif stratégique de la BAD. 15. En tant que pays à financement mixte, le plafond viable de financement auquel il avait droit pour la période 2010-2013 était estimé à 98 millions

d'UC. Dans le même temps, le pays a obtenu le plein accès au solde actuel de 7 millions d'UC du FAD-11. Source : site Web de la BAD et Perspectives économiques en Afrique.

16. L'une de ces interventions a été cofinancée par le FAT-PRI et l'ICF.17. L'analyse de l’emplacement géographique de l'investissement de la Banque a pu être effectuée pour 10 interventions (environ 82 millions d'UC, soit 40 %

du portefeuille). 18. Stratégie de transformation économique (2003) ; DSRPC (2004-2007, 2008-2011, 2012-2016) ; PEDS 2016-2020 ; Plan stratégique des transports

(2008-2010) ; Plan directeur pour les énergies renouvelables de 2011 et Plan d'action national de 2015 ; et Politique énergétique (2013-2022), entre autres.

19. Stratégie de transformation économique (2003) ; DSRPC (2004-2007, 2008-2011, 2012-2016) ; PEDS 2016-2020 ; Plan stratégique des transports (2008-2010) ; Plan directeur pour les énergies renouvelables de 2011 et Plan d'action national de 2015 ; et Politique énergétique (2013-2022), entre autres.

20. PACE : Programme d’appui à la croissance économique.21. PAGEPPI: Programmes d’appui à la gouvernance des institutions publiques et à la promotion de l’investissement22. Le projet de la Banque agrandit le centre de données existant, précédemment financé par la Chine et le Portugal, et ajoute d’autres infrastructures et

services.23. Trois dons ont été approuvés en 2013 et 2014 pour stimuler les incubateurs des MPME, améliorer l'administration des impôts et des recettes et appuyer

l’unité chargée des PPP et lq privatisation en vue de promouvoir l'efficacité économique et les investissements. Un autre don finance une intervention pilote visant à lutter contre le chômage des jeunes.

24. Engagement du gouvernement en faveur des réformes ; stabilité macroéconomique ; évaluation satisfaisante des risques fiduciaires ; stabilité politique et harmonisation, conformément à la politique de la Banque en matière d’OAR de 2012 et aux directives subséquentes.

25. Selon plusieurs informateurs clés, la principale contrainte des MPME à Cabo Verde est non seulement l'accès limité au crédit ou à l'enregistrement, mais aussi le manque de bons projets qui soient convaincants et fondés sur des possibilités de marché bien identifiées. D'un point de vue plus général, les

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jeunes entrepreneurs interrogés ont aussi noté que la question du secteur informel doit être abordée d'une manière globale, en apportant des solutions intégrées aux questions sociales, économiques, éducatives et liées à la santé.

26. L'intervention sur l'île de Santiago a été très pertinente dans le cadre d'un plus grand effort national de renforcement de la gestion des ressources en eau, appuyé par d'autres partenaires comme la Millennium Challenge Cooperation (MCC) et la BADEA. En revanche, le don destiné à améliorer le cadre juridique et normatif de la gestion des ressources hydriques était trop ambitieux. Il aurait pu jouer un rôle important, mais tel n’a pas été le cas, en raison de l’évolution des priorités gouvernementales. De même, les efforts visant à concevoir un vaste projet de suivi de la mobilisation des ressources en eau, en ce qui concerne principalement le financement des barrages dont les études ont été financées par le don de la Banque, n'ont pas été couronnés de succès.

27. Au départ, le don sur l’agriculture était conçu de façon à profiter directement aux populations déplacées qui vivaient auparavant dans les villages les plus proches du cratère. Plusieurs changements expliqués dans le rapport technique ont élargi la catégorie des bénéficiaires potentiels des forages à construire ou à réhabiliter dans diverses municipalités de l'île, sur la base d’informations fournies par les autorités nationales. Le forage de Chã das Caldeiras aura cependant un impact direct sur les populations bénéficiaires initiales, c'est-à-dire les personnes vivant encore dans la zone à risque.

28. En dépit de l’alignement de ces objectifs stratégiques sur la théorie du changement globale de la stratégie intégrale de la Banque à Cabo Verde (figure B.1 de l'annexe B), une théorie du changement spécifique au secteur de l'électricité a également été developpé. Le rapport technique contient tous les détails à ce sujet.

29. Autant la fiabilité (nombre de pannes de service et de coupures ou de délestages) que la qualité (stabilité de la tension de l'électricité fournie) se sont améliorées. Le projet de la centrale de Santiago a mené une enquête de satisfaction (2014) qui a également confirmé la diminution des coupures d'électricité.

30. Le projet des 6 îles était censé contribuer à la réduction des pertes de réseau à 5-10 % et de la durée des pannes de courant à moins de 100 minutes/an. S’agissant des pertes de réseau, le dernier chiffre national disponible était encore de 25,6 % en 2017, tandis que la valeur de la durée des pannes était de 642,6 minutes (moyenne de 8 îles en 2017) et de 575,5 minutes pour les 6 îles visées par ce projet. Si São Vicente et Santiago ont réussi à réduire la durée des délestages à 178 et 187 minutes respectivement, Maio et Brava continuent de connaître des pannes de courant importantes (1 833 et 21 400 minutes).

31. L'objectif à atteindre 2015 dans le cadre du projet de centrale électrique de Santiago à l’horizon était certes de 12 %, mais le rapport d’achèvement de projet a fait état d’un taux de 30,9 % pour la même année (32,3 % selon les chiffres d'Electra se rapportant à 2015). La situation s'est aggravée en 2017, ce taux s’établissant à 36,3 % pour l'île de Santiago et 25,6% en ce qui concerne l'ensemble du pays. Ces chiffres ne correspondent pas à ceux rapportés ailleurs, notamment dans le projet de suivi du projet du secteur de l'électricité financé par la Banque mondiale en avril 2017, et l'étude ECREEE de 2017.

32. Pour accroître les possibilités d’utilisation de sources d'énergie alternatives — comme l'énergie éolienne — qui sont de nature intermittente, il convient aussi d'augmenter la puissance de base.

33. La compression est une réduction de la production d'un générateur par rapport à ce qu'il pourrait autrement produire compte tenu des ressources disponibles, généralement sur une base involontaire. Certaines causes pourraient être la congestion du réseau de transport ou le manque d'accès à ce réseau, la production excédentaire pendant les périodes de faible charge, la tension ou des problèmes d'interconnexion. Étant donné que la plupart des projets d'énergie renouvelable sont financés et contractualisés au moyen d'accords d'achat d'électricité s’articulant autour de l'électricité produite, la réduction de la production totale peut entraîner des risques financiers importants. Ce facteur n'est pas toujours pris en compte dans les calculs financiers des projets, lesquels ne prennent d’ordinaire en considération que les projections des ressources éoliennes et les probabilités basées sur le nombre moyen d'heures qui seront disponibles au cours d'une année donnée. Dans le cas du Cap-Vert, une croissance de la demande inférieure aux attentes dans le secteur touristique et les problèmes de transport (projet de parc éolien occasionnant des déclenchements sur le réseau qui nécessitent des unités de compensation non prévues au départ) n'ont pas entraîné de réductions (évaluation non publiée de Cabéolica, IDEV, 2017).

34. Les quatre parcs éoliens de Cabéolica (dans les îles de Santiago, São Vicente, Sal et Boavista) mis en service entre la fin de 2011 et le premier trimestre de 2012 ont produit un volume cumulé de 430 GWh en fin octobre 2017. Néanmoins, au cours de ces 6,5 dernières années d'exploitation, le volume annuel moyen d'énergie vendue à l'acquéreur contractuel (Electra) a été d'environ 66 GWh, contre les 92 GWh prévus. Par conséquent, la charge maximale est souvent inférieure à la capacité (unitaire) des éoliennes. Cela s'est traduit par une réduction de 21 % de la production de Cabéolica au premier semestre de 2016. Les négociations sur l'indexation annuelle contractuelle de 3,5 % du tarif d'achat ferme entre l'entreprise et les prêteurs étaient en cours durant la mission de collecte des données. Des efforts sont actuellement déployés pour renforcer la compétitivité de l'énergie éolienne par rapport aux sources d'énergie conventionnelles.

35. L'Agence nationale de régulation économique envisage d’appliquer des tarifs spéciaux d’eau et d'électricité aux groupes vulnérables. Elle constitue un « cadastre » qui permettra de cartographier et de recenser les groupes vulnérables susceptibles de bénéficier des tarifs sociaux. Cette initiative s'accompagnera par ailleurs d'une campagne d'information et de sensibilisation.

36. Les principaux produits du projet ont été réalisés, en ce qui concerne les infrastructures et équipements matériels : agrandissement et équipement de l'aérogare passagers, rénovation de l'aérogare de fret et aménagement de trois aires de stationnement supplémentaires pour aéronefs.

37. L'évaluation n'a pu trouver que la version préliminaire d'un rapport récent qui indiquait que les objectifs de création d'emplois n'avaient pas été atteints et que les activités de quelques-unes des MPME exploitant des stands dans l'aéroport semblaient avoir été perturbées durant les travaux de construction, ce qui a occasionné des pertes de recettes temporaires.

38. Il s'agissait notamment de l'équipement de quatre forages — soit la moitié de l'objectif, les prix des offres reçues s’étant révélés supérieurs aux prévisions — dont l'un se trouve près du cratère volcanique, et de la réhabilitation de réservoirs d'eau. Les tubes d'adduction prévus pour acheminer l'eau vers les parcelles agricoles et les systèmes d'irrigation goutte à goutte ne seront finalement pas réalisés, en raison de contraintes budgétaires.

39. En dépit de l’alignement de ces objectifs stratégiques sur la théorie du changement globale de l’ensemble de la stratégie de la Banque à Cabo Verde (figure B.1 de l'annexe B), une théorie du changement spécifique au secteur de la gouvernance a été developée. Le rapport technique contient tous les détails à ce sujet.

40. Par exemple, en 2017, les engagements en matière d'aide budgétaire s'élevaient à 15 millions d’euros pour la BAD, 7 millions d’euros pour l'UE, 2 millions d’euros pour le Luxembourg et 0,5 million d’euros pour le Portugal.

41. La Banque et d'autres donateurs ont souvent choisi les mêmes mesures préalables ou déclencheurs. Il s’agit d’une approche qui s'est révélée efficace pour veiller à ce que la majorité des produits/mesures soient réalisés et qu'un gouvernement aux moyens modestes ne soit pas aux prises avec des objectifs de réforme multiples voire contradictoires. Cela a permis un décaissement rapide et cohérent.

42. Dans le domaine de la passation des marchés publics, l'appui a d'abord porté sur l'adoption d'un nouveau code de passation des marchés (PRSSP I), puis sur sa mise en œuvre (PRSSP II, PAGFP-RSP). Toutefois, en 2011, l'évaluation du système national de passation des marchés a soulevé des préoccupations au sujet du cadre de passation des marchés du pays, mais ces préoccupations n'ont pas été prises en compte dans le PAGEPPI (2013). Bien que la

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Banque utilise le SIGOF depuis 2014, certains rapports et audits ont été publiés avec des retards et ne sont toujours pas entièrement conformes aux normes d'information financière internationales ou de la BAD. Le gouvernement s’emploie encore à aligner ses pratiques d'approvisionnement intérieur sur les procédures internationales acceptées.

43. De récents aide-mémoire du GAB ont averti de la nécessité de veiller à ce que les réformes de la GFP et l'évolution des TIC restent synchronisées et d'améliorer la performance en matière de collaboration entre le ministère des Finances et le NOSi.

44. Comme l'a confirmé une revue de la matrice des mesures prises par la Banque mondiale et l'UE, qui ne comprenait pas de mesures de politique mettant spécifiquement l’accent sur le développement des MPME.

45. Les entretiens réalisés lors de la visite sur le terrain ont confirmé que l'adoption d'un régime spécial des MPME a été bénéfique, les statistiques de la Maison du citoyen montrant que le nombre d'entreprises enregistrées en vertu de ce régime a augmenté de façon exponentielle pour atteindre 3 220 en 2017. Néanmoins, son efficacité et celle du programme de dépôt électronique sont jugées mitigées.

46. La Banque a aidé le gouvernement à formuler, pour le secteur de l'électricité, une stratégie qui a permis aux autorités d'identifier les domaines à améliorer afin de créer un environnement propice aux PPP et de mobiliser les investissements privés.

47. BAD (2013a) 48. D'après les directives du Fonds spécial de secours concernant les interventions d'urgence, la Banque est censée mettre en œuvre ces dons en six mois. Ce

délai n’a été respecté pour aucun des dons. 49. BAD (2011b) stipulent que, même s’il « n’est pas obligatoire de programmer des missions distinctes de supervision des activités du FAT-PRI, le personnel

tant du siège que des bureaux extérieurs de la Banque doit s'assurer que les activités font l'objet d'un suivi lors des missions dans les pays concernés ».50. Ces observations ont été formulées par les parties prenantes et elles corroborent les constatations présentées dans le document de la BAD (2013a)51. La Banque en finance un au Sénégal et deux en Côte d'Ivoire et au Ghana. La comparaison des indicateurs clés des TIC de 2011–2016 pour le Cabo Verde

et les pays de comparaison (Afrique du Sud et Botswana), comme la pénétration et l'utilisation des TIC, l'indice d'état de préparation du réseau et l'indice économique du savoir, ne montre pas de tendance claire confirmant l'avantage comparatif actuel du parc technologique de Praia (Union internationale des télécommunications, 2017 ; World Economic Forum, 2017). En tout état de cause, les coûts élevés de l'électricité rendront difficile la concurrence avec d'autres parcs technologiques de la région.

52. Certains des centres de données mentionnés sont ceux de l'agence de régulation, de l'Assemblée nationale, du Centre d'opérations pour la sécurité maritime et d'autres prévus, tels que le projet de Ville Sûre.

53. Le rapport d'achèvement du projet énergétique de Santiago a évoqué l'absence de titres fonciers pour justifier la non-indemnisation des personnes touchées. Les travaux en cours financés par le Millennium Challenge Account (MCA) et visant à mettre au point le cadastre ont été mentionnés comme une solution possible, bien que l'évaluation ait révélé que le MCA n'était jamais censé à financer des travaux sur l'île de Santiago.

54. L'indemnisation n'a pas encore eu lieu, comme le confirment les entretiens avec l'autorité nationale responsable (Direction générale du patrimoine et de la passation des marchés du ministère des Finances). Le plan de gestion environnementale et sociale de juillet 2017 du projet de distribution et de transport des six îles a également mis en garde contre la non-conformité d'Electra à l'obligation de fournir des informations sur les risques électriques pour les populations voisines, en particulier les enfants, en organisant des réunions publiques et/ou en distribuant des brochures d'information avant la mise sous tension des nouvelles infrastructures électriques. En outre, il a été signalé que certains sites n'avaient pas été correctement réhabilités après les travaux et que des séances de formation clé et d'autres mesures visant à assurer la sécurité des travailleurs n'avaient pas été mises en oeuvre. D'après les entretiens avec l'organe d'exécution, ces problèmes ont été résolus, mais les missions de supervision de la Banque n'ont pas réuni des données à ce sujet.

55. Les membres du GAB — BAD, Banque mondiale, Union européenne, Portugal et Luxembourg au départ — ont signé un protocole d'accord afin d’« harmoniser les programmes d'aide bilatérale et de renforcer la coopération entre le gouvernement et ses partenaires pour accroître l'efficacité de l'aide extérieure, tout en appuyant le développement institutionnel et en améliorant la gouvernance » (GAB, 2016).

56. L'évaluation a confirmé, dans le cadre des deux missions sur le terrain, que tous les partenaires multilatéraux ne traitent qu’avec un seul interlocuteur gouvernemental, à savoir la directrice général de la planification qui, bien que possédant des capacités incontestables, ne peut gérer un tel volume de travail. En outre, le manque de coordination entre les différents ministères reste préoccupant.

57. D’après les entretiens et l'observation directe des délibérations du GAB en juin 2017, la division du travail est la suivante : macroéconomie (Banque mondiale, BAD, UE), GFP (UE/BAD) ; entreprises étatiques/infrastructures (Banque mondiale, BAD, UE, Portugal), économie, emploi, énergie (BAD, Luxembourg, UE) ; sécurité et paix (Portugal) ; enseignement et formation techniques et professionnels et eau et assainissement (Luxembourg).

58. JICA : Agence japonaise de coopération internationale59. BDEAC : Banques de développement des États de l’Afrique centrale.60. BEI : Banque européenne d’investissement.61. LuxDev : agence d’aide au développement du gouvernement luxembourgeois.62. AFD : Agence française de développement63. Il s’agit notamment du « Profil des migrants de Cabo Verde», une étude sur la façon de transformer les envois de fonds de la diaspora en actifs productifs et

en investissements ; des études intitulées « Coopération économique et intégration du gouvernement cap-verdien dans l'espace CEDEAO », « Croissance et réduction de la pauvreté à Cabo Verde » et « Coût d'opportunité des inégalités entre les genres par rapport au PIB » ; et de diverses études proposées sur la renégociation des contrats de PPP et de concession.

64. Au total, 11 personnes issues des unités d’exécution des projets du gouvernement et 15 membres du personnel de la BAD ont répondu au questionnaire électronique. Ce dernier couvrait des questions concernant la performance de la BAD à Cabo Verde au niveau a) de la réponse aux besoins du pays en tant que PRI ; b) de la mise en œuvre et des résultats de projets individuels ; c) des facteurs influant positivement et négativement sur le projet de la BAD ; d) de l’appui de la BAD pendant la mise en œuvre ; e) de l’égalité des genres et de l'inclusion sociale dans les opérations de la BAD ; f) de la lutte contre le changement climatique et la vulnérabilité environnementale ; g) de la valeur ajoutée de la Banque à Cabo Verde ; et h) des recommandations.

65. Aide publique au développement66. La performance de chaque indicateur et dimension est mesurée par rapport à une échelle ordinale de quatre points allant de A à D. La note la plus élevée,

A, est justifiée si les données probantes démontrent clairement qu'un niveau de bonne performance reconnu à l'échelle internationale est atteint. La note D indique que la performance est inférieure au niveau de base.

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À propos de cette évaluation

Ce rapport résume les conclusions de l'évaluation indépendante de la Stratégie et du programme pays de la Banque africaine de développement (la Banque) à Cabo Verde, sur la période 2008–2017. L'évaluation vise à informer le prochain Document de stratégie pays en fournissant une évaluation des résultats de développement et en identifiant les principaux enseignements.

Au cours de la période 2008–2017, le portefeuille de la Banque à Cabo Verde s’élevait à 210 millions d’UC (297 millions de dollars EU). La Banque a soutenu des interventions qui ont amélioré la gouvernance économique et le développement des infrastructures. Le portefeuille de la Banque comptait également des interventions visant à remédier à la grande vulnérabilité du pays face à la sécheresse.

Ce rapport de synthèse est issu d'un rapport technique comprenant une évaluation détaillée des interventions individuelles et une revue de portefeuille. Il fournit des données probantes sur les réalisations et les défis de l’expérience de la Banque à Cabo Verde en prélude à l’élaboration du prochain Document de stratégie pays. L’expérience de Cabo Verde génère également de précieux enseignements pour les futurs engagements de la Banque dans d’autres pays à revenu intermédiaire et les petits États insulaires en développement.

Une évaluation de stratégie pays IDEV

idev.afdb.org

Groupe de la Banque africaine de développementAvenue Joseph Anoma 01 BP 1387, Abidjan 01 Côte d’IvoireTél.: +225 20 26 20 41Courriel : [email protected]

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