C49. Les routes du maïs, de la piste au goudron, entre … · Les routes du maïs, de la piste au...

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3 Accra Tamale Obuasi Kumasi Sunyani Sekondi Techiman Koforidua Cape Coast Ouagadougou Bobo-Dioulasso Accra Tamale Obuasi Kumasi Sunyani Sekondi Techiman Koforidua Cape Coast Ouagadougou Bobo-Dioulasso Accra Tamale Obuasi Kumasi Sunyani Sekondi Techiman Koforidua Cape Coast Ouagadougou Bobo-Dioulasso Accra Tamale Obuasi Kumasi Sunyani Sekondi Techiman Koforidua Cape Coast Ouagadougou Bobo-Dioulasso Accra Tamale Obuasi Kumasi Sunyani Sekondi Techiman Koforidua Cape Coast Ouagadougou Bobo-Dioulasso Accra Tamale Obuasi Kumasi Sunyani Sekondi Techiman Koforidua Cape Coast Ouagadougou Bobo-Dioulasso C48. Les flux vivriers, connexions et complémentarités Source : auteur 2016. (Voir note page 69.) Igname Maïs Niébé C49. Les routes du maïs, de la piste au goudron, entre le Burkina Faso et le Ghana Source : auteur 2016. (Voir note page 69.) Accra Tamale Obuasi Kumasi Sunyani Sekondi Techiman Koforidua Cape Coast Ouagadougou Bobo-Dioulasso Accra Tamale Obuasi Kumasi Sunyani Sekondi Techiman Koforidua Cape Coast Ouagadougou Bobo-Dioulasso Océan Atlantique Mali Côte d'Ivoire Benin Togo Niger 0 100 200 50 Km Production agricole 2013 1 point = 350 tonnes 1 point = 100 tonnes 1 point = 50 tonnes Population urbaine (Nb hab.) 10 000 100 000 500 000 1 000 000 Frontières Nationales Infra-nationales Milieu naturel Aires protégées Cours d'eau pérennes Lacs et retenues Direction des flux Igname Maïs Niébé Vers le nord Vers le sud Fréquence des transports (%) < 1 % 1 - 5 % 5 - 9 % 9 - 14 % 14 - 18 % UNE NOUVELLE RURALITÉ ÉMERGENTE REGARDS CROISÉS SUR LES TRANSFORMATIONS RURALES AFRICAINES 62

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    C48. Les flux vivriers, connexions et complmentaritsSource : auteur 2016. (Voir note page 69.)

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    C49. Les routes du mas, de la piste au goudron, entre le BurkinaFaso et le GhanaSource : auteur 2016. (Voir note page 69.)

    Accra

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    Km

    Production agricole 2013

    1 point = 350 tonnes

    1 point = 100 tonnes

    1 point = 50 tonnes

    Population urbaine (Nb hab.)10 000100 000

    500 000

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    FrontiresNationales

    Infra-nationales

    Milieu naturel

    Aires protgesCours d'eau prennesLacs et retenues

    Direction des ux

    Igname

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    Vers le nord

    Vers le sud

    Frquence des transports (%)

    < 1 %

    1 - 5 %

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    14 - 18 %

    Une noUvelle rUralit mergente regards croiss sUr les transformations rUrales africaines

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    le corridor ouagadougou - accra: linclusion spatiale par le vivrier

    cra sinscrit peu dans le schma des infras-tructures hrites. La route Kumasi - Accra a effectivement t trace pour lor et le cacao ds lavnement de la Gold Coast britannique; mais la partie Kumasi - Ouagadougou, chevau-chant le BurkinaFaso et le Ghana, correspond dautres logiques. Tamale na t reli Kumasi par la route quen 1920, des fins dadministra-tion et de recrutement de main-duvre par le sud du Ghana actuel. Le tronon reliant Oua-gadougou Tamale sera quant lui consolid dans la dcennie.

    En termes dconomie et de transport, les politiques coloniales et nationales qui se sont succd jusquau milieu des annes 1990 ont laiss les Etats enclavs dpendants de lext-rieur, gnralement travers un seul secteur et un seul dbouch maritime. Ces Etats optent alors pour une mise en concurrence des points de dbouch maritime, ce qui, combin la crise ivoirienne, permet au corridor ghanen de se distinguer de ses voisins, relis Abidjan, Lom ou Cotonou. Les flux de commerce for-mel international dans le corridor Ouagadou-gou - Accra ont en effet rapidement cr en vo-lume dans les annes 2000, alors que cest un outsider de lUnion conomique et montaire ouest-africaine (Uemoa) sans schma infras-tructurel hrit.

    Un premier programme routier Uemoa - Gha-na sera mis en place ds 2002 dans le cadre du NEPAD, suivi par des politiques dintgra-tion conomique mises en place par la Com-munaut conomique des Etats dAfrique de lOuest (Cedeao), qui inclut les pays membres de lUemoa. Mais la leve des entraves au commerce intrargional reste limite : si le commerce extrieur de la Cedeao bnficie

    dun tarif commun, la circulation intrieure des produits reste problmatique.

    Des complmentarits vivrires valorises

    Latout de ce corridor est sa diversit : un gra-dient bioclimatique Sahel - cte combin une frontire politique, linguistique et montaire. Cette diversit est une source de compl-mentarits spatiales que les circuits vivriers de ligname, du mas et du nib illustrent. Ligname, assez rare au BurkinaFaso, se cultive en zone de transition savane-fort, de la fron-tire au sud du lac Volta, alors que le nib est produit majoritairement au nord, en zone sa-hlienne, et plus marginalement au Ghana. Le mas est cultiv sur toute ltendue du corridor, avec des concentrations importantes au sud des deux pays.

    La circulation de ligname suit deux directions : une demande massive des villes ghanennes du sud et une exportation massive vers le Sahel. Le nib suit un mouvement majoritaire des-tination du Ghana, principalement urbain, aprs concentration dans les grandes places de mar-ch burkinab. Cultiv sur la majeure partie du corridor, le mas obit des logiques plus com-plexes: le Ghana connat deux saisons des pluies dans sa moiti sud, mais le climat tropical humide est un obstacle au schage et la conservation. Les flux varient en consquence de faon inte-rannuelle selon les rcoltes, sinversent en fonc-tion du climat et se reconfigurent mme selon les prix. Il nest pas rare que les grains ghanens soient schs en zone sahlienne burkinab avant de retourner dans leur pays dorigine. Ces flux vivriers marchands sont capts en priorit par la demande des marchs urbains, mais ils r-pondent aussi une demande croissante et plus diversifie qui est celle des villes intermdiaires mergentes et, plus rcemment, celle des mar-chs ruraux, auparavant majoritairement auto-consommateurs.

    Une perspective transfrontalire

    pour linclusion spatialeLe centre de gravit des changes transfron-taliers formels ou non sest dplac la faveur des connexions entre Ghana et Bur-kina Faso, plutt que vers le dbouch tradi-tionnel ivoirien hrit des flux de circulation coloniaux et la zone de Bobo-Dioulasso. De faon opportuniste, ces changes se sont intensifis et la spcialisation des marchs a restructur lespace conomique du corridor mais il nest pas pour autant plus formalis. Si la libre circulation est entrave par de nom-breux prlvements illicites, les stratgies de contournement de ces nombreuses entraves et les pratiques de franchissement des fron-tires varient du tout rglementaire au tout clandestin. En consquence, ce rseau com-mercial reliant bassins agricoles ruraux, villes intermdiaires, marchs frontaliers et ples de consommation urbaine mobilise des ac-teurs de type et denvergure varis, de lagri-culture au commerce de dtail en passant par le transport, la logistique et la finance.

    Des projets de dveloppement rural inclusifs ont vu le jour dans les espaces transfrontaliers que ce corridor traverse. Ce sont par exemple le Northern Rural Growth Programme et le Savannah Accelerated Development Autho-rithy, au Ghana, ou le Ple de dveloppement de Bagr, au Burkina Faso. Au-del de linter-connexion des espaces quil traverse, le cor-ridor Ouagadougou - Accra offre une forme dintgration hybride, ni institutionnalise ni compltement informelle. Par le dynamisme de ses circuits vivriers marchands, lespace de ce corridor outsider est le laboratoire dune inclusion spatiale plus gnrale, gnratrice demploi et de dveloppement rural.

    Gabriel Poujol

    Espace htrogne situ partiellement dans la zone francCFA, le corridor Ouagadougou - Accra est un vritable outsider de lintgration rgionale en zone francophone, et ses circuits vivriers valorisent les complmentarits des deux pays. Recomposs spontanment lors de la crise ivoirienne, les flux induits restructurent lespace, augurant un potentiel qui attire lattention des institutions.

    La notion de corridor en Afrique de lOuest

    La notion de corridor est polysmique. Aussi bien axe de communication que territoire de projet, les fonctions, objectifs et acteurs impli-qus diffrent dun corridor lautre. Concen-trant des voies de communication reliant des espaces distants, les corridors assurent aussi parfois la circulation au sein des espaces quils traversent. En Afrique de lOuest, les corridors Sahel - cte sont les hritiers des infrastruc-tures dexportation coloniales, requalifies aprs les indpendances en politiques de dsenclave-ment. Ce sont initialement des binmes port-rail, qui orchestrent le drainage des produits agricoles et miniers des hinterlands et les appro-visionnent en retour en biens de consommation courante. Des politiques infrastructurelles sont menes dans ces corridors depuis des dcen-nies, avec lintgration rgionale comme objectif commun aux diffrentes institutions de coop-ration. Pourtant, leffet des corridors de commu-nication ninduit pas ncessairement le dvelop-pement des territoires.

    Un corridor outsider de lUemoaPar son trac comme par le commerce formel qui y gravite, le corridor Ouagadougou - Ac-

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    Une noUvelle rUralit mergente regards croiss sUr les transformations rUrales africaines

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