Bulletin printemps 2011

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Les troubles de la personna- lité Plein le dos de mon narcis- sique Le trouble de la personnali- té limite Notre assemblée générale annuelle Une nouvelle convention de soutien financier Programmation Congrès FFAPAMM L’allégorie de la grenouille Centre de documentation Printemps 2011 - Volume 18, numéro 2 Dans ce numéro : Équipe du journal Responsable de la production Line Lambert, directrice générale Collaborateurs à la rédaction des textes Line Lambert Nathalie Haché Michel Gamache Rédaction, impression, diffusion Denise Otis L a personnalité est un ensemble de comportements et d’attitudes qui carac- térisent un individu. Les traits de personnalité ne constituent des troubles que lorsqu’ils sont rigides et inadaptés et qu’ils causent une souffrance subjective ou une altération significative du fonctionnement. Selon le DSM IV (Manuel dia- gnostique et statistique des troubles mentaux) un trouble de la personnalité est un mode durable des conduites et de l’expérience vécue qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu, qui est envahissant et rigide, qui apparaît au début de l’âge adulte et qui est stable dans le temps (p.739). Cer- taines déviations de la personnalité peuvent être très légères et avoir peu de con- séquences sur la vie personnelle, familiale, professionnelle ou sociale de la per- sonne, d’autres peuvent être plus sévères et avoir plusieurs répercussions qui pertur- bent différentes sphères de la vie de l’individu. Pour qu’une personne puisse recevoir un diagnostic de trouble de personnalité, elle doit répondre à certains critères tels que : Difficulté à s’entendre avec les autres. La personne peut être irritable, exi- geante, hostile, craintive ou manipulatrice. Les modes de comportement dévient de façon marquée des attentes de la société et demeurent constants avec le temps. Le trouble affecte la pensée, les émotions, les relations interpersonnelles et le contrôle des impulsions. Le mode de comportement est inflexible et se manifeste dans toutes sortes de situations. Le mode de comportement est stable ou de longue durée, et se déclare à l’enfance ou à l’adolescence. Il y a dix troubles de la personnalité de répertoriés qui sont divisés en trois sous- groupes. Le groupe A regroupe les personnalités aux conduites bizarres et excentriques. Ce groupe inclut le trouble de personnalité paranoïaque, schizoïde et schizotypique. Le groupe B se décrit par des personnalités avec un caractère fort, emporté, théâ- tral, émotif et instable, incluant les troubles de la personnalité limite, antisocial, his- trionique et narcissique. 1 4 7 10 11 12 13 13 14

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Les troubles de la personna-lité Plein le dos de mon narcis-sique Le trouble de la personnali-té limite Notre assemblée générale annuelle Une nouvelle convention de soutien financier Programmation Congrès FFAPAMM L’allégorie de la grenouille Centre de documentation

Printemps 2011 - Volume 18, numéro 2

Dans ce numéro :

Équipe du journal

Responsable de la production

Line Lambert, directrice générale

Collaborateurs à la rédaction des textes

Line Lambert Nathalie Haché

Michel Gamache

Rédaction, impression, diffusion

Denise Otis

L a personnalité est un ensemble de comportements et d’attitudes qui carac-térisent un individu. Les traits de personnalité ne constituent des troubles que lorsqu’ils sont rigides et inadaptés et qu’ils causent une souffrance subjective

ou une altération significative du fonctionnement. Selon le DSM IV (Manuel dia-gnostique et statistique des troubles mentaux) un trouble de la personnalité est un mode durable des conduites et de l’expérience vécue qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu, qui est envahissant et rigide, qui apparaît au début de l’âge adulte et qui est stable dans le temps (p.739). Cer-taines déviations de la personnalité peuvent être très légères et avoir peu de con-séquences sur la vie personnelle, familiale, professionnelle ou sociale de la per-sonne, d’autres peuvent être plus sévères et avoir plusieurs répercussions qui pertur-bent différentes sphères de la vie de l’individu. Pour qu’une personne puisse recevoir un diagnostic de trouble de personnalité, elle doit répondre à certains critères tels que :

Difficulté à s’entendre avec les autres. La personne peut être irritable, exi-geante, hostile, craintive ou manipulatrice.

Les modes de comportement dévient de façon marquée des attentes de la société et demeurent constants avec le temps.

Le trouble affecte la pensée, les émotions, les relations interpersonnelles et le contrôle des impulsions.

Le mode de comportement est inflexible et se manifeste dans toutes sortes de situations.

Le mode de comportement est stable ou de longue durée, et se déclare à l’enfance ou à l’adolescence.

Il y a dix troubles de la personnalité de répertoriés qui sont divisés en trois sous-groupes. Le groupe A regroupe les personnalités aux conduites bizarres et excentriques. Ce groupe inclut le trouble de personnalité paranoïaque, schizoïde et schizotypique. Le groupe B se décrit par des personnalités avec un caractère fort, emporté, théâ-tral, émotif et instable, incluant les troubles de la personnalité limite, antisocial, his-trionique et narcissique.

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Le groupe C se définit par des personnalités an-xieuses et craintives. Les personnalités dépendantes, obsessionnelles-compulsives et évitantes complètent ce groupe.

Les troubles de la personnalité prennent plusieurs formes et chaque personne est unique et peut pré-senter une combinaison de modes de comporte-ments différents. Groupe A : Paranoïaque, schizoïde et schizotypique

Paranoïaque Caractérisé par une méfiance soupçonneuse

envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveil-lantes.

Les personnes at-teintes de ce trouble peuvent ressentir un grand besoin d’être en contrôle des autres et de leurs relations. Ils peuvent être rigides dans leurs rela-tions ainsi qu’avec eux-mêmes, ayant recours à l’autocritique. Les personnes atteintes de ce trouble peuvent avoir de la difficulté à collabo-rer avec les autres car ils n’acceptent aucune-ment la critique.

Schizoïde Caractérisé par un détachement des relations

sociales et une restriction de la variété des ex-pressions émotionnelles.

Les personnes atteintes de ce trouble peuvent avoir de la difficulté à démontrer leurs émotions, ce qui peut nous donner l’impression qu’ils ne ressentent rien. Lorsqu’ils vivent un événement significatif, ils peuvent ne pas démontrer de l’émotion et peuvent même paraître passif.

Schizotypique Est caractérisé par des compétences réduites

dans les relations avec les proches, par des dis-torsions cognitives et perceptuelles et des con-duites excentriques.

Manifestation de croyances bizarres ou pensée magique qui influencent le comportement et qui ne sont pas en rapport avec les normes d’un sous-groupe culturel (superstition, croyance en

un don de voyance, dans la télépathie ou dans un 6ieme sens).

Groupe B : Histrionique, narcissique, antisocial et limite Histrionique

Caractérisé par des ré-ponses émotionnelles ex-cessives et une quête d’at-tention.

Il peut présenter des com-

portements tel que:

�  Difficulté avec l’émotion dans les relations inter-personnelles.

�  Peut chercher à contrô-ler son partenaire avec la manipulation ou la séduction, mais peut aussi paraître dépen-dant de la personne en question.

�  N’aime pas la routine, veule du changement et de l’action.

�  Peut avoir des idéations et des menaces suici-daires pour attirer l’attention des autres.

Narcissique Caractérisé par des fantaisies ou des comporte-

ments grandioses, un besoin d’être admiré et un manque d’empathie. Les gens atteints de ce trouble sont souvent arrogants, Ils ont besoin de se sentir supérieur.

Pense que tout lui est dû.

Exploite l’autre pour arriver à ses fins.

Il peut y avoir: �  une vulnérabilité avec l’estime de soi qui peut

avoir comme résultat une sensibilité à la cri-tique.

�  Lors de la critique, la personne peut se sentir humiliée, dégradée, ainsi qu’avoir un senti-ment d’être vide à l’intérieur.

�  La personne peut réagir avec colère et es-sayée de contre-attaquer.

Antisociale Caractérisé par un mépris et une transgression

des droits d’autrui.

Début à l’enfance ou à l’adolescence avec un trouble de conduite.

La plupart des gens psychopathes rencontrent les critères du trouble de personnalité antisociale mais inversement la plupart des gens ayant un

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diagnostic de trouble de personnalité antisociale ne sont pas psychopathe.

Limite Caractérisé par une impulsivité marquée et une

instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects.

La personne atteinte de ce trouble peut présen-ter des sauts d’humeur causés par une réaction à un événement. Il peut aussi avoir des menaces et des idéations suici-daires ainsi que de l’automutilation.

La personne atteinte de ce trouble ressent des sentiments chroniques de vide, peut avoir des réactions de colère et avoir de la difficulté à contrôler cette colère. L’individu peut aussi avoir de la difficulté à gérer une séparation réelle ou imaginée.

Groupe C : Dépendante, évitante et obsessionnelle-compulsive Dépendante Caractérisé par un comportement soumis et

«collant» lié à un besoin excessif d’être pris en charge.

Peut y avoir des sentiments d’incapacité, difficul-

té à initier des projets.

Autres manifestations typiques :

�  la dépression, �  l’abus de substances, �  être victime d’abus physique ou sexuel, �  ainsi qu’une restriction des relations interper-

sonnelles.

Évitante Caractérisé par une inhibition sociale, par des

sentiments de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement négatif des autres.

Les symptômes peuvent diminués avec l’âge. Obsessionnelle-compulsive Caractérisé par une préoccupation par l’ordre,

la perfection et le con-trôle.

Perfectionniste qui en-trave l’achèvement des tâches.

Se montre rigide et têtu.

Les personnes atteintes de ce trouble peuvent vivre de la colère lorsqu’ils sentent qu’ils perdent le contrôle.

La présence des émotions est aussi contrôlée et peut être inconfortable avec l’expression des émotions de leur entourage.

(Suite de la page 2)

Les troubles de la personnalité découlent probablement de l’interaction complexe d’événements du début de la vie, ou de facteurs génétiques et environnementaux. En principe, les facteurs génétiques contribuent à la base biologique de la fonction cérébrale et à la structure de la personnalité de base. Cette structure influe ensuite sur la façon dont la personne réagit et interagit devant les événements de la vie et l’environnement social. Avec le temps, chaque personne déve-loppe des modes distinctifs ou des façons particulières de percevoir son monde et de ressentir, penser, s’adapter et se comporter. Bien que nos connaissances des corrélations biologiques possibles des troubles de la personnalité soient minimes, les per-sonnes atteintes de ces troubles peuvent souffrir d’une déficience de régulation des circuits cérébraux qui contrôlent les émotions. Cette difficulté combinée à des facteurs psychologiques et sociaux tels l’abus, la négligence ou la séparation met la personne à plus grand risque de développer un trouble de la personnalité. De solides liens familiaux ou un réseau de soutien à l’extérieur de la famille, à l’école et dans la collectivité aident la personne à développer un sens d’estime de soi et de bonnes capacités d’adaptation. Les possibilités de croissance personnelle et de mise en valeur d’habiletés uniques peuvent améliorer l’image de soi d’une personne. Cet environnement soutenant peut offrir une certaine protec-tion contre le développement d’un trouble de la personnalité. Pour les personnes prédisposées sur le plan biologique, les principaux défis développementaux qui sont un aspect normal de l’adolescence et du début de la vie adulte – sépara-tion de la famille, actualisation de soi et autonomie peuvent s’avérer les facteurs qui précipitent le développement d’un trouble de la personnalité, ce qui peut expliquer pourquoi ces troubles apparaissent habituellement au cours de ces an-nées. Référence : Santé Canada, Rapport sur les maladies mentales au Canada, 2002. http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/miic-mmac/index-fra.php Internet Mental Health, http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/miic-mmac/index-fra.php

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C‘est en consultant un psy, après la séparation, que j’ai appris que mon ex-mari souf-frait du trouble de personnali-té narcissique. Renversée par cette découverte tardive, je veux témoigner pour que d’autres femmes, qui se trou-vent peut-être dans la même situation sans le savoir, puis-sent agir plus vite que moi.

J ’ai beau avoir 52 ans, être une profession-nelle scolarisée et infor-

mée, jamais je n’aurais pu soupçonner que mon ex-mari était atteint d’un trouble de personnalité narcissique. Avant que le psychologue que j’ai consulté lors de notre rupture m’en parle, je croyais qu’une personne narcissique était quelqu’un qui passait son temps à se contempler. Car Narcisse, ce héros mytho-logique épris de sa propre image, ne s’était-il pas donné la mort faute de pouvoir saisir son reflet dans l’eau? Or mon ex, que je nommerai Narcis-sio, ne passait évidemment pas ses journées devant le miroir et n’attachait pas non plus d’importance à ses vêtements. Narcissique, lui? Chose certaine, il était très fier de sa haute stature et de sa vaste culture. Et il avait toujours besoin de se mettre en évidence, un comportement que j’attri-buais à de l’insécurité. En fait, je croyais qu’il avait un problème d’estime de soi. J’imputais son manque d’assurance et sa fragilité à son tempérament artis-tique—il fait de la musique, de la photo, et il écrit. Bref, à l’époque, je ne savais pas du tout ce qu’était un individu narcissique… Mais quand mon psy s’est mis à me décrire les comportements de mon ex, je suis tombée des nues! Je reconnaissais Narcissio: c’était son portrait tout craché! Dès le début de notre vie commune, un indicent au-rait pu m’alerter. Nous étions allés jouer aux quilles et, à chacun de ses abats, Narcissio regardait autour de

nous pour voir si les gens avaient remarqué ses bons coups. C’était tellement agaçant qu’un quilleur qui en avait assez d’être dévisagé lui a fait un doigt d’honneur. J’avoue que ça m’a troublée. Mais j’ai aussitôt pensé qu’il avait besoin de reconnais-sance parce qu’il manquait de confiance en lui, peut-être une conséquence de son divorce récent. Il vivait alors séparé de ses jeunes enfants. La pension alimentaire qu’il versait à leur mère, et qui grugeait son salaire, le frustrait et l’insécurisait. Je me disais que tout cela devait le mi-ner. Au boulot, Narcissio se faisait un devoir de remettre des rapports impeccables b ien avant l’échéance prévue pour montrer qu’il était un employé exception-nel. Il se créait ainsi une pression qui le stressait et le rendait diffi-cile à vivre. La moindre contra-riété le mettait hors de lui. Un enfant toussait? Il menaçait de prendre une chambre à l’hôtel. Le photocopieur du bureau ne fonctionnait pas? Il sortait de ses gonds! Le café n’était pas assez

chaud? Sa performance au golf n’avait pas été digne de mention? Ses collègues ne l’appréciaient pas a sa juste valeur? Le voilà qui explosait, lançait des objets, pestait contre la vie, blâmait son ancienne femme et ses compagnons de travail qui, selon lui, étaient tous des imbéciles… Peut-être parce que ça ne lui procurait aucune gloire, Narcissio ne participait à aucune tâche ména-gère. À cette époque-là, nous avions quatre enfants à la maison: ses trois fils, dont il avait obtenu la garde, et la fille que nous avons eue ensemble. On peut cer-tainement dire que j’étais une maman occupée: je travaillais à temps plein, j’oeuvrais aussi comme bé-névole dans diverses associations et, pendant un cer-tain temps, je suivais des cours à l’université. Or, chaque fois que je lui demandais un coup de main, il me répondait de me débrouiller. Comme c’était moi qui avais voulu une maison—plus confortable qu’un

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logement pour une famille de six—, il jugeait que c’était à moi de m’en charger! En fait, Narcissio réservait ses efforts aux soirs de ré-ception. Tandis qu’il s’af-fairait soudainement aux fourneaux, la cuisine pre-nait des allures de champ de bataille que je m’épui-sais à nettoyer… pendant que monsieur pouvait se vanter devant les invités d’avoir tout préparé! Cela dit, il n’avait jamais le temps non plus de tondre le gazon ni de re-conduire les enfants à leurs activités. Il préférait jouer au golf ou faire du bénévolat, des occupa-tions qui lui permettaient de briller en public. Tous ces indices s’additionnaient sans que je me doute pour autant qu’il pouvait avoir un trouble du comportement. Car Narcissio était aussi charmeur et charmant. Doté d’un bon sens de l’humour, c’était quelqu’un de très cultivé. Nous avions des conversations intéressantes, nous riions souvent en-semble, et notre vie familiale était agréable dans la mesure où j’avais appris à manœuvrer pour lui facili-ter les choses… et éviter ses crises. Ça s’est malheureusement gâté quand Narcissio a pris sa retraite. Comme il ne pouvait concevoir que l’entreprise qu’il venait de quitter puisse fonctionner sans lui, il était persuadé que son ancien employeur l’appellerait vite à la rescousse. Il a passé au moins six mois à côté du téléphone à attendre des offres. Il a bien décroché quelques contrats, mais il dénigrait tellement les gens qui l’embauchaient que personne ne lui en a confié d’autres. C’est durant cette période qu’on a suspecté une récidive de mon cancer du sein, que j’avais dû combattre quelques années plus tôt. À l’époque, Narcissio m’avait dit qu’il ne voulait pas être mêlé à ma maladie: il avait trop de stress au travail pour pouvoir en supporter plus. Malgré ma déception, j’avais accepté sa réaction sans rechigner. Je le considérais comme un homme fragile que je devais ménager. Mais quand les médecins m’ont annoncé qu’ils craignaient une réapparition de mon cancer alors que Narcissio était désormais retraité, j’avoue que je m’attendais à ce qu’il m’accompagne et me

soutienne. Complètement paniqué, il a plutôt réagi en me bombardant de questions: « Que va-t-il m’ar-river si tu meurs? Que vais-je faire seul? Qui va s’oc-cuper de moi? » Et la goutte d’eau qui a fait déborder le vase? Son manque total de compassion et d’empathie m’a tellement heurtée que j’ai modifié mon testament sur-le-champ. Il n’était pas question que je fasse de ce monstre d’égoïsme un veuf riche! Je me voyais malade, en chimiothérapie, et en même temps obli-gée de veiller aux besoins de mon conjoint (à cause de ses problèmes de dos, j’avais déjà renoncé à certaines activités qu’il ne pouvait plus pratiquer). Cette fois, c’en était trop! J’aurais passé la moitié de ma vie à prendre soin de lui, de ses enfants et de ses parents, alors qu’il n’avait jamais été là pour moi. Tout compte fait, je préférais être seule. Pendant les six semaines où j’ai attendu les résultats de mes tests—qui se sont révélés négatifs, les tu-meurs étant bénignes—, Narcissio était froid et dis-tant. J’ai su plus tard pourquoi. Craignant de rester seul si je mourais, il s’était mis en quête d’une nou-velle compagne sur Internet. Et il en avait trouvé une… J’ai découvert le pot aux roses et je l’ai questionné à ce sujet. Il s’est défendu en déclarant que cette femme-là lui avait sauvé la vie au moment où il s’était senti dépressif. Tout en affirmant qu’il ne la reverrait plus, il disait avoir besoin que quelqu’un le regarde avec de l’admiration dans les yeux. Quel contraste avec moi qui, répétait-il, n’étais centrée que sur ma petite personne! Évidemment que j’étais centrée sur moi-même durant cette période-là: j’avais peur de mourir! Après cette pénible discus-sion, j’ai voulu qu’il parte, mais il menaçait de se sui-cider. J’ai alors insisté pour qu’il consulte, mais il re-

fusait. Selon lui, c’était moi qui avais des pro-blèmes. La dernière année que nous avons vécu sous le même toit a été éprouvante. Pour bien me montrer que je n’étais pas à la hau-teur, Narcissio me com-parait physiquement à sa maîtresse, soulignant combien c’était diffi-cile pour un bel homme comme lui d’être vu avec une

(Suite de la page 4)

(Suite page 6)

« Mon ex n’avait jamais le temps de reconduire les enfants à

leurs activités. Il préférait jouer au golf ou faire

du bénévolat, des occupations qui lui permettaient

de briller en public. »

« Quand on a suspecté une

récidive de mon cancer, il a réagi

en me bombardant de questions:

"Que va-t-il m’arri-ver si tu meurs?

Que vais-je faire seul? Qui va

s’occuper de moi?"»

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PROFIL TYPE DU NARCISSIQUE

Selon le DSM* - l’ouvrage de référence mondial dans le domaine de la psychiatrie—, le trouble de personnali-té narcissique se définit comme un mode général de fantaisies et de comportements grandioses, de besoin d’être admiré et de manque d’empathie. Ces signes apparaissent au début de l’âge adulte et se manifes-tent dans divers contextes. Ainsi, le sujet narcissique présente au moins cinq des caractéristiques suivantes: 1) Il a un sens grandiose de sa propre importance (surestime ses réalisations et ses capacités, s’attend à être

reconnu comme supérieur sans avoir accompli quelque chose d’exceptionnel). 2) Il est absorbé par des fantasmes de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté ou d’amour idéal. 3) Il pense être « spécial », unique, et ne pouvoir être compris que par des institutions ou des gens spéciaux et

de haut niveau. 4) Il éprouve un besoin excessif d’être admiré. 5) Il pense que tout lui est dû et s’attend sans raison à bénéficier d’un traitement de faveur et à ce que ses

désirs soient automatiquement satisfaits. 6) Il exploite l’autre dans ses relations interpersonnelles et utilise les gens pour parvenir à ses propres fins. 7) Il manque d’empathie et n’est pas disposé à reconnaître ni à partager les sentiments et les besoins d’au-

trui. 8) Il envie souvent les autres et croit que les autres l’envient. 9) Il fait preuve d’attitudes et de comportements arrogants et hautains. *American Psychiatric Association, DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, traduction française, Paris, Masson, 1996, 1056 p. (Source: psychomedia.qc.ca)

femme moche comme moi! Je l’ai incité à se trou-ver un emploi à l’extérieur de la ville pour qu’il s’éloigne. Il a finalement déniché un poste dans une autre localité, justement là où habitait celle qu’il di-sait avoir quittée. Il s’est vite installé là-bas. Au dé-but, il revenait à la maison seulement les fins de se-maine—contre mon gré—jusqu’à ce qu’il renoue avec sa nouvelle flamme. Après un an de séparation, j’ai demandé le divorce. Mon père m’a alors avoué à quel point il était soula-gé. « Ce pauvre gars va mourir en cherchant à se mettre en évidence et à s’inventer une personnalité qui n’est pas la sienne », m’a-t-il dit. Je croyais que papa adorait mon ex, mais il avait vu clair dans son jeu. Les enfants, eux, ont bien réagi à la rupture, sauf notre fille… qui s’inquiétait pour son père. Elle craignant que sa nouvelle blonde ne le quitte lors-qu’elle découvrirait sa vraie nature. Cela dit, je reconnais que nous avons tout de même connu de belles années. Je m’étais adaptée à son tempérament. Mais je me rends compte, avec le recul, que je vivais dans un perpétuel état de stress, essayant constamment d’anticiper les difficultés à aplanir. En voyage, par exemple, j’étais toujours aux aguets. Avais-je oublié quelque chose en préparant les bagages? L’hôtel serait-il à son goût? Allions-nous devoir attendre au poste-frontière? Je savais qu’à la moindre contrariété il s’énerverait, panique-rait, exploserait. D’où le soulagement que j’ai res-

senti lorsqu’il est finalement parti… J’invite celles qui croient que leur conjoint souffre d’un trouble de comportement à consulter un psy-chologue pour mieux comprendre la situation et voir comment elles peuvent intervenir. Si j’avais su plus tôt que Narcissio était aux prises avec un tel pro-blème, j’aurais peut-être pu trouver des outils pour l’aider. Je l’aurais incité à se faire soigner au lieu de le couver et de constamment chercher à lui remon-ter le moral. Quand je pense à toutes les heures que j’ai passées à l’écouter, à l’encourager, à l’en-censer! Ai-je ainsi contribué à renforcer son côté narcissique? En agissant de la sorte, je lui ai peut-être nui, qui sait? Aujourd’hui, je suis prête à faire confiance à nou-veau. J’espère rencontrer quelqu’un… un mâle al-pha, solide! Je ne veux plus d’un homme faible. Et puis j’ai maintenant beaucoup de flair pour déceler les narcissiques. DÉCARIE, Suzanne (2010, septembre) Vita: le maga-zine qui célèbre les femmes de 40 ans et plus! (Montréal), pp. 89-91, issm 1918-2198 Cet extrait a été reproduit aux termes d’une licence accordée par Copibec.

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L e trouble de la personnalité limite (TPL) est un syndrome complexe caractérisé

par une impulsivité marquée, une instabilité affec-tive et des relations interpersonnelles qui peuvent mener à certains comportements autodestructeurs comme l’automutilation et les tentatives suicidaires. On parle de trouble de la personnalité lorsque cer-tains traits de personnalité sont très prononcés ou même extrêmes, qu’ils entraînent un mauvais fonc-tionnement dans les relations interpersonnelles, dans la gestion de la sphère de la vie et que cela en-traîne de la souffrance psychologique. Comment reconnaître le TPL? Les personnes atteintes d’un trouble de personnalité limite1 éprouvent souvent des difficultés relationnelles importantes avec leur partenaire, leur famille, leurs amis, leurs compagnons d’école ou de loisirs et leurs collègues de travail. Le comportement de ces per-sonnes fait souvent l’objet d’incompréhension de la part de leur entourage et peut même entraîner le re-jet, ce qui attise les symptômes dont souffre la per-sonne atteinte de TPL. Le TPL est principalement caractérisé par une instabili-té affective, une difficulté à contrôler les pulsions, les actions, les agir ou les réactions impulsives souvent néfastes. Le TPL est aussi caractérisé par des relations interpersonnelles instables et une difficulté avec l’inti-mité. Voici les symptômes que l’on observe chez les per-sonnes atteintes de TPL : 1. Une instabilité affective associée à une réactivité

émotive importante; 2. Une colère intense (rage), inappropriée et difficile

à contrôler; 3. Une sensation de vide chronique; 4. Des comportements suicidaires répétitifs (gestes

ou menaces) ou de l’automutilation; 5. Une impulsivité qui mène à des actions ou des

états extrêmes et dommageables (dépenses, sexe, alimentation, conduite auto dangereuse, etc.);

6. Des relations interpersonnelles extrêmes fluctuant entre l’idéalisation et la dévalorisation;

7. Des efforts considérables afin d’éviter les rejets réels ou imaginaires;

8. Une perturbation de l’identité et une instabilité au niveau de l’image de soi;

9. Une dissociation et une méfiance importante en présence de stress.

Peut-on soigner ce trouble? Plusieurs interventions peuvent contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes du TPL. Diffé-rentes approches thérapeutiques de courte ou de longue durée, peuvent être utilisées, tels que la psy-choéducation, la psychothérapie individuelle, la thé-rapie de groupe, l’intervention familiale et la pharma-cologie. Cependant, il n’existe pas de médicaments spécifiques pour traiter ce trouble. Dans certains cas, une médication peut être prescrite afin d’atténuer des symptômes difficiles à gérer, tels que l’anxiété, la dépression, l’impulsivité, les sauts de l’humeur et la perte de contact avec la réalité. Comment vivre avec une personne atteinte du trouble de la personnalité limite? Il faut d’abord travailler les stratégies d’adaptation. La prise de conscience de vos déclencheurs peut vous aider à faire face au comportement de la personne atteinte de TPL. Il y a plusieurs stratégies qui peuvent être entreprises comme : Travailler sur soi-même. Par exemple, une per-

sonne qui manque d’estime de soi peut consulter un thérapeute et travailler les raisons de sa mau-vaise opinion d’elle-même. Ceci va l’aider à «dépersonnaliser» et rejeter les critiques de son proche atteint de TPL.

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Recourez à un tiers pour retrouver la réalité. Si votre proche atteint de TPL vous accuse d’ingra-titude, d’ineptie ou d’autres traits négatifs, de-mandez à des amis s’ils croient qu’il y a un grain de vérité dans ces accusations.

Réduisez au minimum votre exposition aux situa-tions qui déclenchent vos réactions intenses. Vous avez le droit de prendre soin de vous et de vous ménager.

Réduisez au minimum toute réaction visible. Si votre proche atteint de TPL se rend compte consciemment ou non que son comportement produit l’effet déclencheur désiré, il est probable qu’il le répétera, au besoin.

Comprenez que vous n’avez pas d’emprise sur ce qui les gens choisissent de penser. Vous ne pouvez faire le bonheur de tout le monde, et encore moins celui de quelqu’un qui projette sur vous son propre chagrin. Cessez d’assumer la responsabilité du monde intérieur de votre proche atteint de TPL et commencez à assumer celle du vôtre.

Comment affirmer vos besoins avec assurance et clarté? Cessez d’« absorber » et commencez à « réfléchir » Certaines personnes absorbent les projections de leur proche TPL, ainsi que leur douleur et leur rage (éponge). Souvent, ces gens croient, à tort, qu’ils aident le proche atteint. En réalité, en ne renvoyant pas les sentiments douloureux de la personne at-teinte de TPL à leur vrai propriétaire (miroir), ils ré-compensent leur proche TPL pour avoir recouru à ce genre de mécanisme de défense. Il devient alors plus probable que la personne atteinte de TPL conti-nuera d’y recourir à l’avenir. Les gens qui se comportent comme des éponges disent avoir l’impression d’essayer de remplir un «trou noir» de vide chez leur proche atteint de TPL. Quelle que soit l’intensité de l’amour, de l’attention et de la dévotion qu’ils lui apportent, ce n’est jamais suffi-sant. Par conséquent, ils se blâment eux-mêmes et redoublent d’efforts. Simultanément, la personne TPL, ressentant l’atroce douleur que lui cause ce vide intérieur, aiguillonne le non-TPL afin qu’il tra-vaille plus fort et plus vite au remplissage de vide. Si la personne atteinte de TPL est du type qui extério-rise sa souffrance, elle pourra reprocher au non-TPL d’être paresseux et indifférent à son angoisse. Si la personne atteinte de TPL est du type qui intériorise sa souffrance, elle suppliera entre deux sanglots le non-TPL de l’aider à ne plus souffrir. Cependant, tout ce-la n’est qu’une diversion qui empêche la personne

atteinte de TPL et le non-TPL de s’attaquer au vrai problème : le vide appartient au TPL, et la seule per-sonne qui peut le combler, c’est lui-même. Restez concentré et respectez vos frontières person-nelles Ne vous laissez pas prendre dans le filet des accusa-tions, des blâmes, des exigences abusives et des cri-tiques de la personne atteinte de TPL. Au lieu d’ab-sorber sa douleur, efforcez-vous : De maintenir votre propre vision de la réalité,

malgré ce que dit votre proche TPL; De renvoyer la douleur à son vrai propriétaire, la

personne atteinte de TPL; D’exprimer votre confiance dans la capacité de

votre proche atteint d’apprendre à affronter ses propres émotions;

De lui offrir votre soutien; De lui affirmer clairement qu’il est la seule per-

sonne capable de maîtriser ses émotions et ses réactions;

D’indiquer par votre comportement qu’il y a des limites aux types de comportement que vous acceptez;

De faire connaître ces limites et de les faire res-pecter avec constance.

Vous devrez peut-être prendre des mesures pour vous protéger, non parce que vous portez un juge-ment sur le comportement de votre proche atteint, mais parce que vous accordez de la valeur à votre personne et à vos sentiments. Voici certaines me-sures possibles : Vous retirer d’une situation de violence; Laisser la personne atteinte de TPL assumer la

responsabilité de ses gestes; Affirmer vos propres sentiments et souhaits; Ignorer les insultes et les comportements de pro-

vocation; Refuser de parler à une personne en colère; Refuser de laisser le comportement public d’un

autre vous mettre dans l’embarras; Simplement dire « non ». Jusqu’où irez-vous? Vous devez savoir jusqu’où vous êtes prêt à aller dans diverses situations. Vous trouverez utile de réflé-chir à ce que vous feriez si quelqu’un d’autre que votre proche atteint de TPL se comportait avec vous de la même façon. Par exemple, que feriez-vous si,

(Suite de la page 7)

(Suite page 9)

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Le cœur à chœur - Printemps 2011 9

au supermarché, un inconnu commençait à vous parler de la même manière que votre proche atteint de TPL? Vous prendriez des mesures pour que cet inconnu cesse de vous traiter ainsi; alors, pourquoi ne pas le faire aussi avec votre proche atteint de TPL? Si vous vous inquiétez de la manière dont votre proche TPL traite un enfant, que feriez-vous si c’était un en-seignant, par exemple, qui le traitait ainsi? Quel comportement abusif est potentiellement le plus dommageable pour l’enfant : celui d’un enseignant ou celui d’une personne qui est censée prendre soin de lui? Une autre façon de mieux voir les choses consiste à réfléchir au conseil que vous donneriez à un ami ou à un être cher qui serait dans votre situa-tion. Demandez-vous ensuite si ce conseil s’applique-rait à vous aussi. Stratégies qui vous aideront à réfléchir comme un miroir sur le comportement de la personne atteinte de TPL Lorsque vous parlez à une personne souffrant de TPL bouleversée, certaines stratégies peuvent vous aider à lui renvoyer le reflet de son comportement au lieu d’absorber son état affectif : Respirez profondément. En état de stress, l’être

humain a tendance à respirer de manière super-ficielle. La réaction de lutte ou de fuite l’em-pêche de penser logiquement. Cela peut arriver aussi face au TPL. Des inspirations lentes et pro-fondes vous aideront à vous calmer et à penser logiquement, au lieu de réagir de manière émo-tionnelle.

Saisissez les nuances. Souvent, le non-TPL imite le TPL et adopte son mécanisme de défense, le cli-vage, qui lui fait voir les choses tout en noir ou tout en blanc. Tenez compte des subtilités inhé-rentes à toute situation. Ne vous laissez pas en-traîner dans les réactions extrêmes du TPL. Fiez-vous à votre instinct et jugez par vous-même de la situation.

Distinguez vos sentiments de ceux de la per-sonne atteinte de TPL. Demandez-vous si les senti-ments que vous éprouvez sont bien les vôtres. Si

vous vous sentez impuissant ou en colère, est-ce parce que le TPL projette sur vous sa propre im-puissance ou colère?

Validez vos propres opinions et gardez l’esprit ouvert. Le TPL peut énoncer des «faits» que vous savez faux ou émettre des opinions auxquelles vous ne souscrivez nullement. N’oubliez pas que la personne atteinte peut être perspicace. Éva-luez objectivement ce qu’il dit. Si, après réflexion, vous êtes toujours en désaccord avec ses pro-pos, rappelez-vous que votre version de la réalité est aussi valide que celle de n’importe qui.

Choisissez le moment opportun. Il y a des bons moments et de mauvais moments pour aborder certains sujets. Si, pour une raison ou une autre, le TPL se sent rejeté, abandonné ou renié par d’autres événements dans sa vie, il risque de réa-gir violemment à ce que vous avez à lui dire. Dans ce cas, reportez la conversation à une pé-riode plus sereine.

Soyez conscient de votre propre humeur. Si vous vous sentez vulnérable, seul ou triste, voire simple-ment fatigué ou affamé, attendez de vous sentir plus fort avant d’agir.

Rappelez-vous que vous pouvez vous sentir comme vous le voulez. L’être humain peut influer grandement sur la manière dont il se sent. Si la personne atteinte de TPL vous dit que vous être la «pire mère au monde», vous pouvez décider de le croire et vous sentir coupable, ou bien vous pouvez refuser de vous sentir visée par ces accusations, convaincue qu’elles sont sans fon-dement.

_______________________ 1 Pour alléger le texte le terme TPL désigne aussi l’individu atteint du trouble ou la personne selon les énoncés. Pour plus de plus amples renseignements sur le trouble de personnalité limite: www.carrefourtpl.com

Source: Mason, Paul T., Kreger, Randi (2010). Ces gens qui sont borderline : Apprenez à composer avec les per-sonnalités limites. Les éditions de l’homme. (Ce livre est disponible à L’Accolade)

(Suite de la page 8)

Veuillez prendre note que nos bureaux seront fermés vendredi le 22 avril et lundi le 25 avril

pour célébrer la fête de Pâques.

Pour toute situation d’urgence, veuillez communiquer avec le Centre d’intervention de crise au 450-699-5935.

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10 Le cœur à chœur - Printemps 2011

Devenir membre et participer à l’assemblée générale

annuelle (AGA) c’est un bon geste pour notre vie associative

L’Accolade Santé mentale a vu le jour il y a vingt ans pour répondre aux besoins des proches dans notre communauté qui souhaitaient être entendus, écoutés et outillés pour faire face à la maladie mentale. Le rôle d’un organisme communautaire est de créer un lieu d’appartenance et d’enracinement accessible à tous. Encore faut-il qu’il y ait des membres et non seulement des «clients» qui reçoivent des services comme dans le secteur public! Les membres sont le noyau central de l’organisme et de la démocratie. Sans eux, les organismes communautaires sont voués à dispa-raître. Voilà pourquoi être membre est primordial et participer à l’assemblée géné-rale est un bon geste pour notre vie associative. Nous avons besoin de vous pour poursuivre notre mission, renforcir notre pertinence sociale auprès de nos partenaires et devenir un acteur social incontournable. Vous êtes cordialement invités(es) à notre vingtième assemblée générale annuelle qui aura lieu le mardi, 7 juin prochain, à 18 h30. Le conseil d’administration présen-tera les états financiers et informera l’assemblée des activités de l’organisme pour l’année 2010/2011. C’est aussi l’occasion où nous rendrons hommage à notre per-sonne bénévole de l’année. Vous pourrez, à cette occasion, en profiter pour frater-niser avec les personnes que vous avez côtoyées lors des activités de L’Accolade. Vous pourrez aussi faire la connaissance de nos administrateurs bénévoles membres du Conseil d’administration. Cette année certains postes d’administrateurs seront à pourvoir. Votre implication est essentielle.

Veuillez annoncer votre présence en téléphonant

au 450 699-7059. L’assemblée aura lieu à La Maison LePailleur,

54, boulevard Salaberry Sud Châteauguay.

Un souper-buffet sera servi à compter de 17 h30.

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Le cœur à chœur - Printemps 2011 11

Cette année a été très mouvementée dans le réseau de la santé et des services sociaux du Québec. Des changements majeurs sont en route. Le gouvernement souhaite avoir plus de pouvoir, à travers l’Agence, pour nous dicter ce qui est bon ou pas pour nous. Le sec-teur public déborde, nous n’avons qu’à penser au nombre de gens dans les corridors d’hôpitaux ou au temps pour être vu par un psychiatre pour s’en convaincre, et il aimerait bien pouvoir nous persuader que ses priorités sont aussi les nôtres en terme de services à offrir. Sous cet air de gentilles personnes qui veulent répondre aux besoins des gens ma-lades se cachent une réalité tout autre pour nos organismes et notre démocratie. Après avoir déclaré haut et fort l’importance de travailler en concertation avec nous voilà qu’il veut nous imposer une convention de soutien financier qui irait à l’encontre des bases de la démocratie et du rôle primordial des membres de décider de la mission et des ser-vices prioritaires de l’organisme. De plus, la nouvelle convention propose des budgets trien-naux révisés au lieu de nos budgets consolidés actuels. Cela veut dire que si nous ne ré-pondons pas à leur vision de la maladie, du traitement et des services rendus il pourrait di-minuer notre subvention actuelle sans droit d’appel. Le gouvernement essaie de se posi-tionner au-dessus de l’assemblée générale, c’est inacceptable. L’assemblée est souve-raine selon nos lois et règlements au Québec. Actuellement, nous (les organismes communautaires du Québec, donc nos membres) sommes en campagne au niveau provincial pour défendre nos droits, notre autonomie et notre intégrité. Plusieurs actions sont prévues ce printemps et certaines ont déjà eu lieu. Merci aux membres qui sont venus dire non à la convention à l’Agence en février, une ac-tion qui a eu du poids. Des centaines de courriels rouges ont été aussi envoyés au bureau de la ministre Vien en février. Pour le moment les différents représentants du milieu commu-nautaire se préparent à intervenir au sein du groupe de travail qui sera mis sur pied suite à nos revendications, un pas en avant. Au fil des ans les organismes ont joué un rôle de plus en plus reconnu dans la réponse aux besoins de la population. Caractérisés par un fonctionnement démocratique, nous avons développé une large gamme d’interventions à caractère préventif et curatif qui visent à agir autant sur les causes du problème qu’à en atténuer les conséquences. Les interven-tions des organismes communautaires tiennent compte de la situation globale des indivi-dus et cherchent à éviter une vision parcellaire des problèmes vécues par ces personnes. Nous devrons donc rester vigilants pour dire non à cette procédure cavalière sans négo-ciation, sans droit d’être entendu et avec un fondement douteux.

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Présentation du vidéo de Luc Vigneault : Chaise berçante à vendre.

Témoignage rempli d’humour d’un ex-psychiatrisé

souffrant de schizophrénie.

Suivi d’une réflexion et d’une discussion avec les proches sur les étapes de la guérison.

Quand: Mardi, le 24 mai 2011, à 19 h. Endroit: 127, boul. St-Jean-Baptiste, 2ième étage, Châteauguay.

Gratuit pour les membres et pour les non-membres. Pour information et inscription : 450 699-7059.

Mardi, le 12 avril 2011 : Où sont mes limites, suis-je capable de les respecter?

Mardi, le 10 mai 2011 : Qu’est-ce qui m’empêche de rire? Les dessous du bon-heur.

Mardi, le 14 juin 2011 : Qui suis-je? Qu’est-ce que j’aime et qui me fait vibrer?

Les rencontres ont toujours lieu le 2ième mardi du mois, de 19h30 à 21h30. Un dépliant informatif sur le contenu de la rencontre est remis aux participants.

Elles sont animées par Carole, membre de notre organisme. Rencontres ultérieures: 13 juillet, 10 août et14 septembre 2010

Endroit : L’Accolade Santé mentale Entrée libre. Il n’est pas nécessaire de s’inscrire.

Mardi, le 12 juillet 2011 : Sujet surprise!

Mardi, le 9 août 2011 : Sujet surprise!

Groupe d’entraide thématique toutes problématiques de santé mentale

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La FFAPAMM fête ses 25 ans le 2, 3 et 4 juin ! Réservé exclusivement aux membres des différentes associations comme les nôtres le congrès vous proposera une formule renouvelée qui, espérons-le, saura répondre à vos attentes. Il s’agit du plus gros rassemblement de familles au Québec. Un congrès où partager avec les autres dans le respect et la bonne humeur.

Vous êtes un proche d’une personne ayant un problème de santé mentale et vous êtes membres chez nous ? Vous aimeriez parfaire vos connaissances tout en vous familiarisant avec le dynamique mouvement des familles au Québec ? Téléphonez à L’Accolade Santé mentale au 450 699-7059 afin de connaître les modalités d’inscription. Il y a possibilité que L’Accolade assume en partie ou en totalité les frais d’inscription au congrès et au souper-spectacle. Inscrivez-vous rapidement afin de bénéficier du paiement de l’inscription par L’Accolade et afin que vos pre-miers choix d’ateliers soient respectés.

Pour connaître le programme, veuillez visiter le site Web : www.ffapamm.com ou encore vous adresser à L’Accolade et nous vous remettrons la copie papier du programme.

Congrès provincial de notre Fédération les 2, 3 et 4 juin 2011

I l était une fois une course de grenouilles. L’objectif était d’arriver en haut d’une grande tour. Beaucoup de gens se rassemblèrent pour les voir et les soutenir. La course commença.

En fait, les gens pensaient que les grenouilles n’atteindraient jamais la cime… et toutes les phrases que l’on entendit furent de ce genre: « Quelle peine!!! Elles n’y arriveront jamais! » Les grenouilles commencèrent à se résigner, sauf une qui continua de grimper et… les gens continuaient : « Quelle peine!!! Elles n’y arriveront jamais!... » Et les grenouilles s’avouèrent vaincues, sauf toujours la même grenouille qui continuait à insister. À la fin, toutes se désistèrent, sauf cette grenouille qui, seule et avec un énorme effort, rejoignit le haut de la cime. Les autres voulurent savoir comment elle avait fait. L’une d’entre elles s’approcha pour lui demander comment elle avait fait pour terminer l’épreuve… et dé-couvrit qu’elle était sourde!

Moralité: N’écoutez pas les personnes qui ont la mauvaise habitude d’être négatives… car elles volent les meilleurs espoirs de votre cœur! Rappelez-vous pour toujours du pouvoir qu’ont les mots que vous entendez ou que vous lisez… C’est pourquoi, soyez toujours… positif ! En résumé, soyez toujours sourd quand quelqu’un vous dit que vous ne pouvez réaliser vos rêves.

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Guide de survie Par l’estime de soi

Aline Lévesque Apprendre à être bon pour soi

Vous êtes fatigué physiquement, psycholo-giquement? Vous n’avez pas obtenu cette promotion que vous convoitiez tant? Une fois de plus, vous perdez votre emploi pour des raisons « budgétaires »? Encore une fois, un partenaire amoureux vous quitte, vous déçoit? Il semble que votre vie soit une suite de circonstances incontour-nables, et ce, malgré tous les efforts que vous faites. Ne vous découragez pas, il y a une piste que vous n’avez peut-être pas encore explorée: l’estime de vous-même. Inspirée de différents guides de survie en nature, l’auteure nous propose un parallèle entre une excursion en nature et vivre sa vie. Détentrice d’une maîtrise en administration des affaires, Aline Lévesque a toujours été fascinée par les relations humaines. Con-férencière et spécialiste en développement du potentiel humain, elle est aussi cofondatrice de l’Association des intervenantes et intervenants pour le développement de l’estime de soi au Qué-bec.

Le secret du coffre bleu Lise Dion

« C’est incroyable de pouvoir lever le voile sur une partie secrète de la vie de ma mère. Je vous invite à me suivre dans cet univers surprenant. »

À la mort de sa mère adoptive, l’HU-MORISTE Lise Dion découvre, dans le coffre bleu qui a bercé son imagi-naire d’enfant, des documents éton-nants concernant la vie de cette femme qu’elle a tant aimée. Lise alors voulu comprendre ce que sa mère avait vécu. Elle a pu, en s’ap-puyant sur des témoignages et sur des faits historiques, tisser l’histoire de sa mère en entremêlant la vérité découverte dans le coffre et une fiction très proche de la réalité.

Selon elle, Lise Dion n’est pas auteure. Elle a pourtant écrit des centaines de lignes à titre de scripteure depuis plus de vingt ans. Elle a en outre signé la mise en scène de plu-sieurs spectacles.

La renaissance Retrouver l’équilibre intérieur

Marc gervais Il y a tant de gens qui se cherchent, qui souffrent intérieu-rement et qui vivent des relations amoureuses toxiques les

rendant malheureux. Alors que les églises sont vides, les thérapies, elles, sont pleines à craquer. La dépendance affective s’avère le pire malaise de notre génération. Elle est à la source de nombreux pro-blèmes majeurs tels les dépressions, les abus de médicaments, la consomma-tion de drogues ou d’alcool, les rela-tions malsaines, la violence allant par-fois jusqu’aux crimes. Vous seul êtes

responsable de votre vie et de votre bonheur, nous vous donnons les règles du jeu de la vie, à vous de jouer. Ex-policier, Marc Gervais est conférencier professionnel depuis 1995 et fondateur de La Renaissance, une entre-prise nationale qui a pour mission de faire renaître les gens à leur équilibre intérieur. Il compte à son crédit près de 2 000 conférences touchant les thèmes de la croissance personnelle.

Ces gens qui sont borderline Apprenez à composer avec les personnalités limites

Paul T. Mason et Randi Kreger Avez-vous l’impression d’être manipulé ou dominé? Êtes-vous la cible de co-lères violentes et irrationnelles? Mar-chez-vous sur des œufs pour éviter une querelle? Si vous avez répondu affir-mativement à ces questions, il se peut que vous ayez un proche atteint du trouble de la personnalité limite (TPL). Dans ce livre, vous apprendrez com-ment donner un sens au chaos quoti-dien. Vous y trouverez des techniques de communication adaptées aux dif-

férentes situations et des moyens concrets pour fixer des limites à la personne touchée par le TPL.

Paul. T. Mason, docteur en psychologie clinique, travaille au centre hospitalier Wheaton Franciscan Healthcare (Wisconsin) à titre de directeur des programmes d’aide psychologique aux enfants et aux adolecents.

Randi Kreger est l’auteur de différents livres et manuels portant sur le TPL. Elle a fondé le site Web www.bpdcentral.com sur les difficultés qui touchent les proches d’une personne atteinte de TPL.

Livres, vidéocassettes, audiocassettes, dépliants à votre disposition. Voici quelques unes de nos nouvelles acquisitions.

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Le cœur à chœur - Printemps 2011 15

Livres, vidéocassettes, audiocassettes, dépliants à votre disposition. Voici quelques unes de nos nouvelles acquisitions.

Anorexie et Boulimie

Guide-conseil Pour les proches et les intervenants

Geneviève Pépin, Michèle Boulard et France Bergeron Les troubles des conduites alimentaires, qu’il soit question d’anorexie, de bouli-mie ou d’autres troubles de ce genre, touchent de plus en plus d’adoles-centes et de jeunes femmes. Les con-naissances actuelles au sujet de ces troubles soulignent l’importance d’offrir aux familles et aux proches l’informa-tion, la formation et le soutien néces-saires pour soulager ces personnes d’une partie de leur détresse émotive. Geneviève Pépin est ergothérapeute

et professeure. Elle complète actuellement un doctorat en mé-decine expérimentale à l’Université Laval. Michèle Boulard est diplômée en technique d’assistance sociale depuis 1975. France Bergeron est la mère d’une jeune femme qui a souffert d’anorexie pendant plusieurs années.

Autobiographie Margaret Trudeau

Dans cette autobiographie, Margaret Trudeau parle avec can-deur de la maladie qui a silencieusement façonné sa vie tumul-tueuse. En proie dès l’enfance à de fréquentes sautes d’humeur, Margaret était mal préparée, à vingt-deux ans, au rôle de pre-mière dame du Canada. Séduits par sa jeunesse et sa beauté, les Canadiens en sont tombés amoureux, tout comme ils avaient été charmés par son mari, le très charismatique Pierre Elliott Trudeau. Cependant, à l’écart des apparitions publiques, Margaret était aux prises avec de graves épisodes dépressifs entrecoupés de crises de manie. Ce comportement inexplicable—y compris pour elle-même—a conduit, deux ans après la naissance de Michel, à la sé-paration du couple.

La science ayant progressé dans sa compréhension du trouble bipolaire, Margaret peut enfin accepter ce diagnostic et apprendre à vivre avec sa maladie. Margaret Trudeau habite Montréal et travaille avec EauVive à fournir de l’eau potable à tous. Dans de livre, elle partage non seulement son destin exceptionnel, mais aussi son cheminement vers la guérison, l’acceptation et l’espoir.

Ça tourne dans ma tête

Un film de | a film by Louiselle Noël

Quand la maladie mentale prend l’enfance en otage

Ces enfants ont pensé qu’ils étaient fous. Ils ont voulu mourir, ont connu la peur, la rage, le dé-sespoir. Atteints de troubles men-taux, quatre enfants et leurs pa-rents font le choix courageux de raconter leur histoire. À leurs voix s’ajoute celle de la réalisatrice qui a reçu à l’âge adulte un dia-gnostic de troubles bipolaires et raconte avec une puissance d’évocation les premiers symp-tômes qui remontent à l’enfance.

Ça tourne dans ma tête s’inscrit en marge des débats de spécialistes, adoptant un ton intimiste qui permet de dé-couvrir les enfants derrière les mots angoissants de leur diagnostic.

Guy Lafleur Gloire et persécution

David Santerre, transit

Le journaliste David Santerre, qui a suivi l’intégralité des procès de Mark et de Guy Lafleur, raconte aujourd’hui l’histoire de la descente aux enfers d’un homme qui aura connu la gloire et la persécu-tion. Guy Lafleur est une légende vivante pour toute une génération d’ama-teurs de hockey. Mais après les an-nées de gloire héroïque sur la pati-noire, sa vie de père de famille l’a conduit au cauchemar et à l’humilia-tion. Son fils, Mark, était un enfant

hyperactif qui a sombré dans l’alcool, la drogue et la dé-linquance à l’adolescence. David Santerre est né en Gaspésie. Il a entamé une car-rière de journaliste en 2001 au quotidien La Voix de l’Est à Granby. Depuis près de quatre ans, il est en charge de l’actualité judiciaire pour le Journal de Montréal.

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