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Bulletin Phaethon 1998 ___________________________________________________________________________ Volume 7 2 ème trimestre Le Butor Butorides striatus rutenbergi Un oiseau d’eau indigène survivant de l’île de La Réunion (espèce protégée par arrêté ministériel) Publié par Nature & Patrimoine

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Bulletin Phaethon1998

___________________________________________________________________________

Volume 7

2ème trimestre

Le Butor Butorides striatus rutenbergi Un oiseau d’eau indigène survivant de l’île de La Réunion

(espèce protégée par arrêté ministériel)

Publié par Nature & Patrimoine

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Bulletin Phaethon1998

___________________________________________________________________________

Volume 7

1er trimestre

Le Râle d’Auguste Dryolimnas augusti nov. sp. Un oiseau d’eau endémique nouveau, disparu de l’île de La Réunion

Publié par Nature & Patrimoine

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Bulletin PhaethonNouvelles sur la faune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien.

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Le bulletin Phaethon présente, soit en français soit en anglais, des comptes-rendus, rapports, notes et observations sur lafaune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien. Phaethon accepte plus particulièrement des articles sur lesoiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens, poissons, mollusques, crustacés, insectes, etc. Le bulletin ouvreprincipalement ses colonnes aux naturalistes passionnés par la faune insulaire de La Réunion, l’île Maurice et l’îleRodrigues.

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1998. Nature & Patrimoine

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Bulletin Phaethon Volume 7 - 1998

ArticlesProbst, J-M. - Les Scincidae disparus de La Réunion : le Grand ScinqueLeiolopisma sp., le Scinque de Bojer

Gongylomorphus bojeri et le Scinque de Bouton Cryptoblepharus boutonii. ........................................... 1-4.

Louisin, J-M. & Probst, J-M. - La Roussette des Mascareignes, une espèce disparue de La Réunion encore présente àl’île Maurice..................................................................................................................................................5-6

Probst, J-M. - Les râles éteints dans les îles de la zone afro-malgache..........................................................................7-9

Brial, P. & Probst, J-M. – Note sur une nouvelle espèce de râle endémique disparue de l’île de La Réunion.............10

Probst, J-M. – Liste des amphibiens et des reptiles endémiques, indigènes et introduits des Comores et desMascareignes...............................................................................................................................................11-15

Probst, J-M. - Observation sur les reptiles, les oiseaux et les mammifères d’Europa (Canal du Mozambique)..........16-23

Probst, J-M. - Les 55 espèces animales autochtones de l’île de La Réunion installées bien avant l’arrivée de l’homme......................................................................................................................................................................24-25

Le Maréchal, P. - Compte rendu des observations ornithologiques sur l’île de La Réunion (France) du 14 août au 29août 1997.....................................................................................................................................................26-29

Probst, J-M. - Fiche patrimoine naturel à protéger : Le Butor ou Héron vert Butorides striatus rutenbergi .............30-31

Probst, J-M. & Louisin – Quelles sont les espèces d’oiseaux rares menacés et en danger d’extinction de l’île de LaRéunion ?.....................................................................................................................................................32-33

Probst, J-M. & Thiollay, J-M. – Écologie et conservation de l’Échenilleur de La Réunion (Tuit-tuit),Coracina newtoni- Présentation du projet d’étude...................................................................................................................34-36

Louisin, J-M. & Probst, J-M. – L’identité plausible de la Bécasse de Dubois.............................................................37-39

Collectif – Liste des espèces végétales protégées de l’île de La Réunion....................................................................40-41

Probst, J-M. & Turpin, A. – La reproduction en captivité du Gecko vert de VinsonPhelsuma ornata - un programme deconservation pour les taxons des îles de l’Océan Indien.............................................................................42-45

Abhaya & Louisin – Première observation du Crabier blancArdeola idae dans la région de l’Étang du Gol (île de LaRéunion)......................................................................................................................................................46-47

Nouvelles brèves

Courbet, G. – Capture d’un Furet Mustela furo à Saint André (île de La Réunion).......................................................48

Probst, J-M. - Liste commentée des requins observés autour de l’île Europa................................................................49

Colinnet, B. & Probst, J-M. - La reproduction du Canard colvert Anas platyrhynchos à La Réunion...........................50

Probst, J-M. & Coujou, N – Un Paille-en-queue à brins rouge adulte Phaethon rubricauda observé au large du CapLahoussaye (La Réunion)...............................................................................................................................51

Boulay, S. & Probst, J-M. – Note sur la capture d’une tortue alligator introduiteMacroclemys temminckii pêchée dansla Rivière de l’Est (île de La Réunion)...........................................................................................................52

Putelat, D. & Probst, J-M. – Observation d’un Pélican gris Pelecanus rufescens erratique à La Réunion....................53

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Probst, J-M. - Note sur une nouvelle mention d’un mollusque d’eau douce Planorbis sp.à l’île de La Réunion..........54

Louisin, J-M. – Au sujet de l’identité des Corbigeaux et des Bécasses, termes utilisés entre 1650 et 1710 à Bourbon55-56

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Bulletin Phaethon Volume 7 – n°1(1ème trimestre 1998)

Sommaire

Articles

Probst, J-M. - Les Scincidae disparus de La Réunion : le Grand ScinqueLeiolopisma sp., le Scinque de BojerGongylomorphus bojeri et le Scinque de Bouton Cryptoblepharus boutonii. ........................................... 1-4.

Louisin, J-M. & Probst, J-M. - La Roussette des Mascareignes, une espèce disparue de La Réunion encore présente àl’île Maurice..................................................................................................................................................5-6

Probst, J-M. - Les râles éteints dans les îles de la zone afro-malgache..........................................................................7-9

Brial, P. & Probst, J-M. – Note sur une nouvelle espèce de râle endémique disparue de l’île de La Réunion.............10

Turpin, A. & Probst, J-M. – Liste des amphibiens et des reptiles endémiques, indigènes et introduits des Comores et desMascareignes...............................................................................................................................................11-15

Probst, J-M. - Observation sur les reptiles, les oiseaux et les mammifères d’Europa (Canal du Mozambique)..........16-23

Probst, J-M. - Les 55 espèces animales autochtones de l’île de La Réunion installées bien avant l’arrivée de l’homme......................................................................................................................................................................24-25

Le Maréchal, P. - Compte rendu des observations ornithologiques sur l’île de La Réunion (France) du 14 août au 29août 1997.....................................................................................................................................................26-29

Prix : 20,00 F

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Bulletin Phaethon Volume 7 – n°2(2ème trimestre 1998)

Sommaire

Articles

Probst, J-M. - Fiche patrimoine naturel à protéger : Le Butor ou Héron vert Butorides striatus rutenbergi .............30-31

Probst, J-M. & Louisin – Quelles sont les espèces d’oiseaux rares menacés et en danger d’extinction de l’île de LaRéunion ?.....................................................................................................................................................32-33

Probst, J-M. & Thiollay, J-M. – Écologie et conservation de l’Échenilleur de La Réunion (Tuit-tuit),Coracina newtoni- Présentation du projet d’étude...................................................................................................................34-36

Louisin, J-M. & Probst, J-M. – L’identité plausible de la Bécasse de Dubois.............................................................37-39

Collectif – Liste des espèces végétales protégées de l’île de La Réunion....................................................................40-41

Probst, J-M. & Turpin, A. – La reproduction en captivité du Gecko vert de VinsonPhelsuma ornata - un programme deconservation pour les taxons des îles de l’Océan Indien.............................................................................42-45

Abhaya & Louisin – Première observation du Crabier blancArdeola idae dans la région de l’Étang du Gol (île de LaRéunion)......................................................................................................................................................46-47

Nouvelles brèves

Courbet, G. – Capture d’un Furet Mustela furo à Saint André (île de La Réunion).......................................................48

Probst, J-M. - Liste commentée des requins observés autour de l’île Europa................................................................49

Colinnet, B. & Probst, J-M. - La reproduction du Canard colvert Anas platyrhynchos à La Réunion...........................50

Probst, J-M. & Coujou, N – Un Paille-en-queue à brins rouge adulte Phaethon rubricauda observé au large du CapLahoussaye (La Réunion)...............................................................................................................................51

Boulay, S. & Probst, J-M. – Note sur la capture d’une tortue alligator introduiteMacroclemys temminckii pêchée dansla Rivière de l’Est (île de La Réunion)...........................................................................................................52

Putelat, D. & Probst, J-M. – Observation d’un Pélican gris Pelecanus rufescens erratique à La Réunion....................53

Probst, J-M. - Note sur une nouvelle mention d’un mollusque d’eau douce Planorbis sp.à l’île de La Réunion..........54

Louisin, J-M. – Au sujet de l’identité des Corbigeaux et des Bécasses, termes utilisés entre 1650 et 1710 à Bourbon55-56

Prix : 20,00 F

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Nouvelles brèves

page 52

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 52.

Note sur la capture d’une Tortue

alligator introduite

Macroclemys temminckii

pêchée dans la

Rivière de l’Est

(île de La Réunion)

Stéphane Boulay* &

Jean-Michel Probst**

*Parc zoologique du Chaudron

21 avenue Georges Pompidou,

97 490 Sainte Clotilde **Nature & Patrimoine, B.P. 279,

97 827 LE PORT cedex

Introduction

La Tortue alligator Macroclemys temmincki a été

capturée en octobre 1997 dans la rivière de l’Est. Elle

n’avait jamais été répertoriée dans les synthèses

anciennes ou récentes (Bour, 1984, ; Bour & Moutou,

1982 ; Champagne, Turpin & Probst, 1997). Notons

qu’il s’agit probablement d’un individu isolé.

Description de l’individu

La couleur générale de l’individu pêché est brun

foncé. Sa carapace possède des écailles marginales très

dentelées et présente aussi trois carènes proéminentes.

Des protubérances sont réparties un peu partout sur le

corps. Enfin elle possède un « bec » caractéristique très

effilé. Par ces caractères, elle se distingue aisément des

sept autres espèces aquatiques ou des milieux humides,

maintenues captives à La Réunion (Champagne & Al.,

1997) :

-Tortue feuille Chelus fimbriata

-Réré Erymnochelys madagascariensis, -Trionyx à tubercules Palea steindachneri

-Trionyx de Chine Pelodiscus sinensis

-Tortue épineuse Heosemys spinosa,

-Tortue peinte Chrysemys picta -Tortue de Floride Trachemys scripta

Biologie succincte

Cette espèce est originaire des plaines côtières des

État Unis. Dans son habitat sauvage, on la rencontre du

sud de la Géorgie jusqu’au nord de la Floride, dans la

vallée du Mississipi, au Kansas, dans l’Iowa et dans

l’Illinois (Bonin, Devaux & Dupré, 1996). De la

Famille des Chelydridae, cette tortue aquatique d’eau

douce a comme caractéristique principale de détenir le

plus gros poids jamais enregistré pour une tortue des

milieux humides : 227 kilogrammes ! C’est le poids

d’un individu capturé en 1948.

À La Réunion, cette espèce peut présenter un risque

réel pour la faune aquatique locale. Très adaptative,

elle pourrait perturber la biodiversité des rivières

pérennes et des étangs littoraux. La rivière de l’Est où

elle a été capturée est une rivière à débit constant, avec

des zones profondes très appréciées par la Tortue

alligator adulte. Son régime alimentaire opportuniste

devait être constitué de poissons, de mollusque

fluviatiles et de Camarons.

Bibliographie

BONIN, F. ; DEVAUX, B. et DUPRÉ, A. 1996.

Toutes les Tortues du monde. Delachaux et

Niestlé, 1-254.

BOUR, R. 1984. Données sur la répartition

géographique des tortues terrestres et d'eaux

douces aux îles Maurice et Rodrigues. Mission

à l'île Maurice et aux Seychelles Info nature N°

21 : 7-44.

BOUR, R. et MOUTOU, F. 1982. Reptiles et

amphibiens de l'île de La Réunion. Info Nature

19 : 121-156.

CHAMPAGNE, A. ; TURPIN, A. et PROBST, J-M.

1997. Inventaire préliminaire des tortues

marines, d’eau douce et de terre des îles de

l’Océan Indien. Bull. Phaethon, 6 : 65-67.

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Les Scincidae disparu de La Réunion : le Grand scinque Leiolopisma sp., le Scinque de Bojer Gongylomorphus bojeri et le Sinquede Bouton Cryptoblepharus boutonii

Probst, J-M. ___________________________________________________________________________

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 1-4.

Les Scincidae disparus de La Réunion : le Grand Scinque Leiolopisma sp.,

le Scinque de Bojer Gongylomorphus bojeri et le Scinque de Bouton Cryptoblepharus boutonii

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cédex

GRAND SCINQUE Leiolopisma borbonica (nov. sp.) Nom ancien : (aucun) Anglais: Reunion Geant Skink.

TÉMOIGNAGES. Aucun.

ILLUSTRATIONS. Aucune de l'époque. Une interprétation récente, illustrée d’après une photographie du Scinquede Telfair, est représentée ci-dessous (Probst, 1995).

MATÉRIEL SCIENTIFIQUE. Quelques ossements trouvés à la Grotte des premiers français, à Saint-Paul (1 tibladroit, 1 humérus droit partiel, 1 fragment de mandibule droite avec 29 dents).

DATE DE DISPARITION. Inconnue.

DESCRIPTION. Longueur présumée : environ 35 cm.Adulte : Dimorphisme sexuel non perceptible. Probablement très proche du Scinque de Telfair de Maurice.

COMPORTEMENT. Espèce territoriale vivant probablement enpetits groupes épars en conservant une distanceentre chaque congénère ; se déplaçant généralement à terre,on le rencontrait peut-être parfois à faible hauteur sur lestroncs de palmiers ou dans les Vacoas penchés.

MILIEU. Ce grand scinque fréquentait probablement la plupart des zones littorales et la forêt sèche de l'ouest del'île.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

ALIMENTATION. Il se nourrissait à la fois de fruits et d'insectes. Le régime alimentaire de cette espèce devait êtresensiblement le même que l'espèce mauricienne : fruits de palmiers (Hyophorbe sp. Latania sp.) de Vacoas (Pandanussp.), insectes (Chéleutoptères, Homoptères, Diptères, Hyménoptères, Coléoptères), araignées. Il est possible que lesadultes capturaient également de jeunes geckos diurnes :Phelsuma sp., de jeunes scinquesGongylomorphus bojeriycompris les jeunes de sa propre espèce. Enfin il se nourrissait occasionnellement de nectar de fleurs ou de cadavresd'oiseaux.

STATUT ET REMARQUES. Le grand scinque endémique de La Réunion appartenait à la famille des Scincidae.Une espèce proche, le Scinque de TelfairL. telLairii (Desjardins, 1831), que l'on rencontre sur l'île Ronde, a unepopulation estimée entre 4000 5000 individus. Le tibia droit d'un individu de la Réunion, comparé à celui d'un individuactuel de l'île Ronde, montre des tubercules plus développés (Arnold, 1980). La disparition de cette grande espèce estprobablement due aux rats et aux chats.

SCINQUE DE BOJER Gongylomorphus bojeri (Desjardins, 1831) Nom ancien: Lézard de terre. Anglais: Bojer's Skink.

TÉMOIGNAGES.

BORY DE ST VINCENT, 1801 : « Elle habite les chemins et les galets ».

MAILLARD, 1863 : « Lézard de terre (Gongylus bojerii) rare. »

ILLUSTRATIONS. Aucune de l'époque. Une interprétation récente réalisé d’après une sous-espèce mauricienneproche, est représentée ci-dessous (Probst, 1994).

MATÉRIEL SCIENTIFIQUE. Aucun ossement n'a semble t'il été collecté mais des individus en alcool ont étécollectés et gardés au Muséum.

DATE DE DISPARITION. Présumée peu après 1870.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée: 12-15 cm.Adulte: Dimorphisme sexuel non perceptible. Coloration des parties supérieures très variable suivant les individus,

de gris-bleu sale à brun ; 3 bandes longitudinales foncées parcourant le corps de la tête à l'extrémité de la queue, lamédiane au niveau de la colonne étant parfois plus ou moins discontinue, tachetée ou marbrée ; bande bleu-pâle auniveau des flancs (entre les lignes foncées) ; parties ventrales blanchâtres ; membres plus brunâtres.

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Les Scincidae disparu de La Réunion : le Grand scinque Leiolopisma sp., le Scinque de Bojer Gongylomorphus bojeri et le Sinquede Bouton Cryptoblepharus boutonii

Probst, J-M. ___________________________________________________________________________

COMPORTEMENT. Espèce territoriale, très vive, la sous-espèce mauricienne proche alterne brusquement lesavancées rapides avec des stations immobiles. Essentiellement terrestre on la rencontre parfois dans les falaisesverticales et occasionnellement sur les branches des Vacoas.

MILIEU. Fréquentait probablement le littoral de l'île en s'enfonçant ça et là dans la forêt sèche de l'ouest.

ALIMENTATION. D’après la sous-espèce mauricienne proche ce scinque devait être principalement insectivore(Homoptères, Diptères, Hyménoptères), quelques individus ont été observés en train de manger des oeufs brisésd'oiseaux (Probst, 1996).

STATUT ET REMARQUES. De la famille des Scincidae, ce scinquede taille moyenne est représenté par lasous-espèceG. b. borbonicus(Vinson & Vinson, 1969) endémique de La Réunion. Les 12 spécimens connus ont étécollectés au siècle dernier par plusieurs collecteurs : Eydoux, Leschenault, Mathieu et Rousseau (le dernier spécimenayant été capturé en 1839). Ils sont conservés au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Une autre sous-espèceG. b.bojeri (Desjardins, 1831), légèrement plus petite, est endémiquede Maurice. Le taxon réunionnais se distinguait de lasous-espèce mauricienne par sa taille plus grande, quelques petits détails anatomiques au niveau des doigts, par lesdessins et la coloration des bandes foncées au niveau du dos.Vers 1830, les populations des deux îles avaient été notéescomme abondantes par Desjardins.

NOTE. D'autres espèces ont été décrites plus récemment :G. fontenayi(Vinson, 1973) découverte en 1969 dans lesforêts de Maccabé, Brise Fer, Bel Ombre, Mare Longue. Signalons que cette espèce est parfois décrite sous son anciennom de genre Scelotes.

SCINQUE DE BOUTON Cryptoblepharus boutonii (Desjardins, 1831) Nom ancien: Petit lézard de terre. Anglais: Boutonts Skink.

TÉMOIGNAGES.

MAILLARD, 1863 : « Petit lézard de terre (Ablepharus peronii) très rare. »

ILLUSTRATIONS. Aucune de l'époque. Une interprétation récente a été représentée d’après l’espèce mauricienne(Probst, 1995).

MATÉRIEL SCIENTIFIQUE. Aucun.

DATE DE DISPARITION. Inconnue, peut être peu après 1870.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée: 10-12 cm.Adulte : Dimorphisme sexuel non perceptible. Tête fine, brun foncé et d'aspect brillant sur le dessus, gris clair aux

reflets bronzes dessous ; parties supérieures parcourues de lignes longitudinales brun noir ; parties ventrales blancgrisâtre à jaune pâle ; doigts fins gris foncé.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

COMPORTEMENT. Lézard très vif, se cachant furtivement entre les fissures des rochers au moindre danger. ÀMaurice, contrairement à l’espèce précédente, il est assezdifficile à observer. Moins craintif sur les îlots satellites, etsous réserve de rester un moment immobile, il est possible, en restant à distance, d’observer ses déplacements auxjumelles.

MILIEU. Le Scinque de Bouton fréquentait probablement le même milieu qu’il occupe actuellement à Maurice(Vinson & Vinson, 1969 ; Tonge, 1990) : la savane sèche arborée de l'ouest, les rochers du littoral. Pour se nourrir ilchasse parfois et même la zone intertidale des marées.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore (Homoptères, Diptères), également des araignées.

STATUT ET REMARQUES. Petit scinque de la famille des Scincidae. Représenté par une sous-espèceC. b.boutonii endémique des Mascareignes. Disparu à La Réunion mais encore présent à Maurice et sur quelques îlotssatellites. D'après la répartition des individus mauriciens, cette espèce était probablement distribuée dans la plupart desrégions littorales de l'île de La Réunion. D'après Carl Jones, il aurait diminué et disparu à la suite de l'introduction desrats, des chats et des agamesCalotes versicolor. Des formes proches existent dans de nombreuses régions tropicales :Afrique, Madagascar, Europa, Australie, Nouvelle Guinée, Polynésie.

Références bibliographiques

ARNOLD, E.N. 1980. Recently extinct reptile populations from Mauritius and Réunion, Indian Ocean. J. Zool. Lond.191 : 33-47.

BULLOCK, D.J. 1986. The ecology and conservation of reptiles on Round Island and Gunner's Quoin, Mauritius.Biological Conservation 37 : 135-156.

CHEKE, A. S. 1987. An ecological history of the Mascarene Islands, with particular reference to extinctions andintroductions of land vertebrates. In Diamond A.W. éd.Studies of Mascarene Island Birds. CambridgeUniversity Press, U.K : 6-100.

JONES, C.G. 1993. The ecology and conservation of MauritianSkinks. Proceedings of the Royal Soc. of Arts andScience of Mauritius V (3) : 71-95.

VINSON, J. et VINSON, J.M. 1969. The saurian fauna of the Mascarene Islands. Bull. Maurt. Inst. 6 (4) : 203-320.

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La Roussette des Mascareignes, une espèce de chauve-souris disparue à La Réunion encore présente à l’île Maurice. Louisin, J-M. & Probst, J-M.

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Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 5-6.

La Roussette des Mascareignes,une espèce de chauve-souris disparue à La Réunion

encore présente à l’île Maurice

Jean-Marie Louisin* & Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

ROUSSETTE NOIREPteropus niger (Ker, 1792)Nom ancien : Roussette noire. Anglais : Greater Mascarene Fruit Bats.

TÉMOIGNAGES.

BUFFONT, 1826 : « La roussette, dont le poil est d’un roux brun, a neuf poucesde longueur depuis le bout du museau jusqu’à

l’extrémité du corps, et trois pieds d’envergure lorsque les membranes qui lui servent d’ailes sont étendues. [...] Autrehyperbole. Le bruit que ces animaux font pendant la nuit en dévorant en grande troupe les fruits mûrs, qu’ils saventdiscerner dans l’épaisseur des bois... En lisant cela , qui n’atribura ce prétendu bruit à l’acte de mastication ? Le bruitque l’on entend de fort loin, et de jour comme de nuit, est celui naturel à ces animaux quand ils sont en colère, etquand ils se disputent la pâture ; et il ne faut pas croire que les roussettes ne mangent que la nuit. Elles ont l’oeil bonainsi que l’odorat ; elles voient très bien le jour : il n’est point merveilleux qu’elles discernent dans l’épaisseur desbois les fruits, les graines mûres, ainsi que les fleurs. D’ailleurs les bananes de toutes espèces, dont elles sont trèsfriandes, les pêches et les autres fruits que les indiens cultivent, ne sont poin dans l’épaoisseur des bois... La roussetteest un bon gibier... Oui, pour qui peut vaincre la répugnancequ’inspire sa figure. La jeune surtout de quatre à cinqmois, déjà grasse, est en son genre aussi bonne que le pintadeau, que le marcassin dans le leur. Les vieilles sont dures,bien que très grasses dans la saison des fruits qui leur conviennent, c’est à dire pendant tout l’été et une bonne partiede l’automne. Les mâles surtout acquièrent en vieillissantun fumet déplaisant et fort... Il n’est pas autrement exact dedire en général, les indiens en mangent. On sait que l’indienne mange d’aucun animal, qu’il n’en tue aucun. Peut êtrebien les maures, les malayes, en mangent-ils ; certainementbien des européens en mangent ainsi, dans le vrai, onmange des roussettes dans l’Inde, quoique l’indien, proprement dit n’en mange pas.

ILLUSTRATIONS. Vers 1800, une très belle planche de Commerson est conservéeau Muséum d’Histoire Naturelles de Paris (Comm.

pers. François Moutou). Une interpretation récente réalisée d’après une photographie d’un individu mauricien élevédans la volière gouvernementale de Rivière Noire (Probst, 1997).

MATÉRIEL SCIENTIFIQUE. Depuis 1990, de nombreux ossements ont été prélevés dans lesmarais de l’Ermitage, à Saint Gilles, à Saint Paul

(Comm. pers. Roger Bour) ainsi que dans les grottes de la Grande Chaloupe et de la falaise du littoral.

DATE DE DISPARITION. Présumée vers 1850.

DESCRIPTION. Longueur : 216-245 mm. Envergure 950-990 mm.

Adulte. Dimorphisme sexuel non perceptible. Tête brun foncé avec un masque facial brun clair teinté de jaune et de roux; pelage des parties supérieures et ventrales brun foncé, flancs mêlés de roux ; ailes et uropatagium noirs ; tarses noirs ; pouce libre bien développé et autres doigts, noirs.

Juvénile. Semblable à l’adulte mais l’individu mesuré en main a une taille d’avant-bras inférieure avec les articulations légèrement plus grosses et plus claires.

STATUT ET REMARQUES. La Roussette noire est une espèce de roussette monotypique de la famille desPteropidae. Endémique des Mascareignes, elle est éteinte àLa Réunion mais on la trouve encore dans quelques forêts

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

mauriciennes. À La Réunion, cette espèce sera bientôt visible dans une volière du Zoo de Sainte Clotilde. En effet, desindividus seront importés prochainemment de l’île sœur. Une autre espèce,Pteropus subniger,plus petite, a égalementdisparue de notre île mais aussi de l’île Maurice.

Références bibliographiques

CARROL J.B. & FEISTNER, A.T.C. 1996. Conservation of western Indian Ocean fruit bats. Biogéographie deMadagascar, 1996: 329-335.

CHEKE, A. S. 1975. Tableau des chauves-souris de la Réunion. Info Nature n° 12 : 37-38.

CHEKE, A. S. 1977. Recommandations pour la conservation desvertébrés des Mascareignes. Info Nature. Ile de laRéunion, 16 : 69-83.

CHEKE, A. S. 1987. An ecological history of the Mascarene Islands, with particular reference to extinctions andintroductions of land vertebrates. In Diamond A.W. éd.Studies of Mascarene Island Birds. CambridgeUniversity Press, U.K : 6-100.

CHEKE, A. S. et DAHL, J.F. 1981. The status of Bats on western Indian Ocean Islands, with special reference toPteropus. Mammalia, 45 (2) : 205-238.

MOUTOU, F. 1981. Les mammifères sauvages de l'île de la Réunion. Info Nature n° 18 : 29-42.

MOUTOU, F. 1982. Note sur les chiroptères de l'île de la Réunion (Océan Indien). Mammalia, 46 (1) : 35-

MOUTOU, F. 1983. Les peuplements de vertébrés terrestres des îles Mascareignes. Rev. Ecol. Terre et Vie, 37 (1) : 21-35.

MOUTOU, F. 1983. Proposition pour la réintroduction à la Réunion d'espèces aujourd'hui disparues. Info Nature 20 :49-50.

MOUTOU, F. 1986. Les chauves-souris de la Réunion. Océan Indien. Info Nature N° 22 : 9-16.

MOUTOU, F. 1989. Biogéographie des chauves-souris de l'Océan Indien Occidental. Info Nature n°23 : 73-88.

PROBST, J-M. 1991. Sur le retour possible d’un mammifère endémique des Mascareignes disparu de l’île de LaRéunion : La Roussette noire des Mascareignes Pteropus niger. Rapport interne Région Réunion, 1-4.

PROBST, J-M. 1992. Projet de réintroduction de la Roussettenoire des MascareignesPteropus niger. Rapport interneConseil Général.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens.édt. azalées, 1-168.

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Les râles éteints dans les îles de la zone afro-malgache J-M. Probst

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Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 7-9.

Les râles éteints dans les îlesde la zone afro-malgache

Jean-Michel Probst

* Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Introduction

Les râles sont des oiseaux d’eau qui restent généralement tapis dans la végétation aquatique. De la famille des Rallidae,ces oiseaux d’eau contiennent dans le monde 33 genres dont 133 espèces et environ 310 taxons. Dans l’Océan indien onrencontre actuellement 21 espèces. Huit espèces, dont une nouvelle décrite ici, se sont éteintes dans les îles de la zoneafro-malgache. De mœurs discrètes ils passent leur vie cachée et ne s’envolent qu’en cas de danger. Certaines espèces et laplupart des juvéniles effectuent des déplacements pendantla nuit et se réinstallent dans une vie à l’abri des regardsindiscrets.

Nom français nom latin extinction localité

Râle de Cuvier Dryolimnas cuvieri cuvieri 1850 ? MauriceRâle d’Assomption Dryolimnas cuvieri abbotti 1937 Assomption Râle d’Auguste Dryolimnas augusti inconnue La RéunionRâle de Maurice Aphanapteryx bonasia 1675-1700 MauriceRâle de Leguat Aphanapteryx leguati 1730 Rodrigues Poule sultane Porphyrio porphyrio inconnue La RéunionPoule d’Allen Porphyrio alleni inconnue MauriceFoulque de Newton Fulica newtoni 1863 La Réunion/Maurice

Tableau : Taxons des Rallidés éteints dans la zone Afro-malgache

Liste commentée

Râle de Cuvier Dryolimnas cuvieri (Pucheran, 1845) Nom ancien : Râle. Anglais : White-throated Rail.

Espèce distribuée dans la zone afro-malgache, divisée en trois sous-espèces dont deux sont encore actuelles : le Râle deCuvier D. c. cuvieri (Pucheran, 1845) à Madagascar et le Râle d’AldabraD. c. aldabranus (Günther, 1879). Les restesosseux trouvés à la Mare aux Songes et à la Plaine St Martin (à Maurice) semblent correspondre à ceux de la sous-espècemalgache. Cette espèce était encore présente à Maurice en 1809 puisqu’un individu y a été tué (Cheke, 1987). Aucune autremention d’oiseau vivant n’est connue après cette date. Une sous-espèce proche, le Râle d’AssomptionD. c. abbottis’estéteint aux alentours de 1937. Signalons qu’un projet de réintroduction de la sous-espèce malgache a été envisagé sur l’îleaux Aigrettes, un îlot réserve de 25 hectares au sud de Maurice.

Râle d’Auguste Dryolimnas augusti (Nov. sp.)Nom ancien : Râle des Bois. Anglais : Reunion Rail.

Le 23 mars 1996, deux ossements sont découverts par Pierre Brial et moi-même dans la caverne Tortue, près de Saint-Gilles les Hauts (voir la note ci-après).

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)

Râle de Maurice Aphanapteryx bonasia (Milne Edwards, 1868) Nom ancien : Poule rouge. Anglais : Mauritius Red Rail.

Espèce endémique disparue de l’île Maurice. Les témoignages anciens sont très confus au sujet de cette espèce (Cheke,1987). Des ossements provenant de la Mare aux Songes ont toutefois été identifiés par Milne-Edwards comme appartenant àcette espèce. Newton et Gadow ont également étudié le matériel ostéologique de ce même site et, plus récemment en 1945,un crâne a été décrit par Piveteau (Cowles, 1987).

Râle de Leguat Aphanapteryx leguati (Milne-Edwards, 1874) Nom ancien : Gélinotte. Anglais : Flightless Blue Rail.

Cette espèce monotypique était endémique de Rodrigue. Le Râle de Leguat a été dentifié grâce aux descriptions réaliséessur l’oiseau vivant, à l’époque de la visite de Leguat, puis en 1671 et de Tafforet en 1726. Quelques ossements provenantd’une caverne de Plaine Corail ont permis à Milne-Edwards denommer l’espèceErythromachus. Avec du matérielostéologique supplémentaire, Gadow et Newton le range dansle genreAphanapteryx. D’après Vinson, le Râle de Leguats’est éteint vers 1750.

Foulque de Newton Fulica newtoni (Milne-Edwards, 1867) Nom ancien : Poule d’eau. Anglais : Newton 's Coot.

Oiseau d’eau de la famille des Rallidae, endémique de La Réunion et Maurice, disparu peu après 1700 dans nos deuxîles. Cette espèce était probablement très proche de la Foulque à crêteF. cristata(Gmelin, 1789) encore présente en Afriquedu sud et à Madagascar. Elle s’en distinguait par la crête rouge (non blanche) au sommet de la tête. À La Réunion quelquesossements ont été trouvés par Kervazo en 1974 à la Grotte des Premiers français près de la ville de St Paul (Cowles, 1987),puis par une équipe du Muséum d’Histoire Naturelle de Saint-Denis en 1990, 1992 et 1993 dans le marais de l’Ermitage(Bour, Mourer-Chauviré & Ribes). À Maurice, des ossements appartenant à plus de 20 individus ont été retrouvés à la Mareaux Songes.

Poule sultane Porphyrio caerulescens ? (Linnaeus, 1758)Nom ancien : Oiseau bleu. Anglais : Purple Swamphen.

Oiseau d’eau indigène de la famille des Rallidae, disparu à La Réunion vers 1750 (Cheke, 1987). Cette espèce estconnue par 8 témoignages anciens. L’Oiseau bleu a une valeurculinaire, une aptitude au vol et des tailles différentes suivantles auteurs : Dubois la considère « égale à celle du Solitaire » et Feuilley comme « un gros chapon » ce qui est nettementplus petit qu’un Solitaire. Y aurait-il eut deux espèces comme à Madagascar : la Poule sultane et la Talève d’Allen. Sans ladécouverte d’ossement, il est encore difficile de nommer formellement cette espèce comme endémique de La Réunion.Plusieurs autres sous-espèces se rencontrent dans les îlesde l’Océan Indien :P. p. madagascariensisà Madagascar,P. p.poliocephalus (Latham, 1801) au Sri Lanka, Andamans et Nicobars.

Poule d’AllenPorphyrio alleni (Thomson, 1842) Nom ancien : inconnu. Anglais : Allen's Gallinule.

La Poule d’Allen est un oiseau bleu au bec et pattes rouges, plus petit que la Poule sultane. La Poule d’Allen ou Petitepoule sultanePorphyrio alleni aurait disparu de Maurice, Rodrigues et la Grande Comore. Enrevanche elle est encoreprésente à Madagascar, Mayotte, Zanzibar et dans de nombreuses autres régions du Globe.

Note sur le Râle des Philippines Gallirallus philippensis

Nous n’avons pas inclus cette espèce qui n’a été trouvée qu’une seule fois. Elle aurait toutefois fréquenté autrefois lesmilieux humides de l’Ile Maurice. Des ossements auraient bien été identifiés, mais il doit sans doute s’agir d’un individuerratique ou un occasionnel. Appelé également Râle tiklin,ce Râle ne semble plus aujourd’hui atteindre les îles

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Les râles éteints dans les îles de la zone afro-malgache J-M. Probst

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afromalgaches. Signalons tout de même l’occurrence de la sous-espèceG. p. andrewsi(Mathews, 1911) à Coco Keeling, aularge de l’Australie. Dans une check-list des oiseaux de l’île Maurice dressée par le Parc National de Rivière Noire, le Râledes Philippines est rangé dans le genreHypotaenidia(d’autres auteurs le rangent dans le genreRallus). Comme son noml’indique, on le trouve dans les îles des Philippines mais aussi en Mélanésie.

Bibliographie

BOUR, R. ; MOURER-CHAUVIRE, C. & RIBES, S. 1993. Fouilles paléontologiques à l’Hermitage – Juillet-août 1993.Rap. Dactyl. 1p.

CHEKE, A. S. 1987. An ecological history of the Mascarene Islands, with particular reference to extinctions andintroductions of land vertebrates. In Diamond A.W. éd.Studies of Mascarene Island Birds. Cambridge UniversityPress, U.K : 6-100.

COWLES, G.S. 1987. The fossil record. In Diamond A. W. (ed.) :Studies of Mascarene Island Birds. Cambridge UniversityPress, Cambridge : 90-100.

GÜNTHER, A. & NEWTON, E. 1879. The extinct birds of Rodriguez. Phil. Trans. Roy. Soc. Lond., 168 : 423-437.

MILNE EDWARDS, A. 1868. Observations sur les affinités zoologiques de l’Aphanapteryx, espèce éteinte qui vivaitencore à l’île Maurice au XVIIème siècle, Ann. Sci. Natur., 5ème ser., Zool. et Paléont., 10 : 325-346.

NEWTON, A. & GADOW, H. 1894. Sur les os du dodo et sur des os d'autres oiseaux éteints de Maurice. Ann. Sci. Nat.Zool. TXVIII, 4 pl.

PROBST, J-M. 1996. Liste des 47 oiseaux indigènes éteints dans les 3 îles des Mascareignes (La Réunion – Maurice –Rodrigue). Bull. Phaethon, 3 : 24-28.

TREWICK, S.A. 1996. Morphology and evolution of two takahe :flightless rails of New Zealand.Journal of ZoologyLondon 238: 221-237.

Bulletin Phaethon, 1998 : 7 : 10.

Note sur une nouvelle espèce de râle endémiquedisparue de l’île de La Réunion

Pierre Brial* & Jean-Michel Probst**

**Outremer Topographie, rue du centre, 97 435 Saint-Gilles les Hauts**BP 307, 97494 Sainte Clotilde Cédex

Râle d’Auguste Dryolimnas augusti (Nov. sp.)Nom ancien : Râle des Bois. Anglais : Reunion Rail.

Cette espèce endémique disparue de La Réunion a été mentionnée autrefois par Dubois«Râles des bois»(Dubois, 1672).Dans une synthèse des espèces disparues, il a donc été mentionné sous le nom de « Wood rail » (Cheke, 1987). Plus tard,étant donné à la fois la mention de Dubois, la découverte d’ossements du Râle de CuvierDryolimnas cuvierià Maurice et ladistribution actuelle de l’espèce à Madagascar (Langrand,1995) et à Aldabra (Penny, 1974), il était plausible que le Râledes bois correspondait à cette espèce. Pour cette raison, leRâle des bois a été nomméDryolimnas cuvieri(Probst, 1996,1997). Toutefois la chance allait nous sourire puisque...

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)

Le 23 mars 1996, deux ossements sont découverts par nous mêmes, dans la caverne Tortue, près de Saint-Gilles lesHauts (Brial, 1998). Examinés par Cécile Mourer-Chauviré,ces ossements appartiennent à une espèce de Rallidae du GenreDryolimnas.Quelques différences biométriques ou morphologiques étant suffisantes pour nommer une espèce nouvelle, cerâle, proche des taxons deD. cuvieri distribué à Madagascar, Maurice (éteint) et Aldabra, est donc une nouvelle espèceendémique disparue de La Réunion.

L’espèce étant nouvelle, il a fallu lui trouver un nom. Nous avons décidé d’un commun accord d’attribuer cette espèce àMonsieur Auguste de Villèle. En effet, c’est lui qui nous a montré la première fois l’entrée de cette grotte. Il était importantde remercier chaleureusement son amabilité et son empressement à nous délivrer ses nombreuses connaissances sur l’histoirede l’île de La Réunion.

Bibliographie

BRIAL, P. 1998. La caverne de la Tortue. Info Nature n°24 : 116-125.

DUBOIS, 1674. Les voyages faits par Sieur D.B. aux îles Dauphines ou Madagascar, Bourbon ou Mascarene. Années 1669;1670; 1671; 1672. Paris.

LANGRAND, O. 1995. Guide des oiseaux de Madagascar. Delachaux et Niestlé, 1-415.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens. édt.azalées, 1-168.

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Note sur une nouvelle espèce de râle endémique disparue de l’île de La Réunion P. Brial & J-M. Probst

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Bulletin Phaethon, 1998 : 7 : 10.

Note sur une nouvelle espèce de râle endémiquedisparue de l’île de La Réunion

Pierre Brial* & Jean-Michel Probst**

**Outremer Topographie, rue du centre, 97 435 Saint-Gilles les Hauts** Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Râle d’Auguste Dryolimnas augusti (Nov. sp.)Nom ancien : Râle des Bois. Anglais : Reunion Rail.

Cette espèce endémique disparue de La Réunion a été mentionnée autrefois par Dubois«Râles des bois»(Dubois, 1672).Dans une synthèse des espèces disparues, il a donc été mentionné sous le nom de « Wood rail » (Cheke, 1987). Plus tard,étant donné à la fois la mention de Dubois, la découverte d’ossements du Râle de CuvierDryolimnas cuvierià Maurice et ladistribution actuelle de l’espèce à Madagascar (Langrand,1995) et à Aldabra (Penny, 1974), il était plausible que le Râledes bois correspondait à cette espèce. Pour cette raison, leRâle des bois a été nomméDryolimnas cuvieri(Probst, 1996,1997). Toutefois la chance allait nous sourire puisque...

Le 23 mars 1996, deux ossements sont découverts par nous mêmes, dans la caverne Tortue, près de Saint-Gilles lesHauts (Brial, 1998). Examinés par Cécile Mourer-Chauviré,ces ossements appartiennent à une espèce de Rallidae du GenreDryolimnas.Quelques différences biométriques ou morphologiques étant suffisantes pour nommer une espèce nouvelle, cerâle, proche des taxons deD. cuvieri distribué à Madagascar, Maurice (éteint) et Aldabra, est donc une nouvelle espèceendémique disparue de La Réunion.

L’espèce étant nouvelle, il a fallu lui trouver un nom. Nous avons décidé d’un commun accord d’attribuer cette espèce àMonsieur Auguste de Villèle. En effet, c’est lui qui nous a montré la première fois l’entrée de cette grotte. Il était importantde remercier chaleureusement son amabilité et son empressement à nous délivrer ses nombreuses connaissances sur l’histoirede l’île de La Réunion.

Bibliographie

BRIAL, P. 1998. La caverne de la Tortue. Info Nature n°24 : 116-125.

DUBOIS, 1674. Les voyages faits par Sieur D.B. aux îles Dauphines ou Madagascar, Bourbon ou Mascarene. Années 1669;1670; 1671; 1672. Paris.

LANGRAND, O. 1995. Guide des oiseaux de Madagascar. Delachaux et Niestlé, 1-415.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens. édt.azalées, 1-168.

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Liste des amphibiens et des reptiles endémiques, indigènes et introduits des Comores et des Mascareignes A. Turpin & J-M. Probst

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 11-15.

Liste des amphibiens et des reptiles endémiques, indigènes et introduitsdes Comores et des Mascareignes

Agnès Turpin* & Jean-Michel Probst*

* Nature & Patrimoine,B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Si les reptiles malgaches sont maintenant bien connus (Glawet Vences, 1994), les îles afro-malgaches aux alentoursmanquent cruellement de données récentes et restent souvent méconnus des populations insulaires. Lors de nosdifférentes visites, nous avons souvent essayé vainement d’obtenir des renseignements sur certaines espèces quiparaissent parfois totalement inconnues localement.

Nous publions ici un inventaire des espèces des quatre îles des Comores, des trois îles des Mascareignes ainsi quedes îles éparses, en donnant la distribution connue pour chacun d’eux. Il est certain que de nombreux travaux sont àréaliser sur toutes ces îles et dans ce cadre, toute information complémentaire sera la bienvenue.

Les reptiles et les amphibiens de la zone considérée sont classés suivant l’ordre taxonomique en vigueur (Glaw etVences, 1994). Nous avons également suivi les différentes publications et synthèses importantes qui ont été réaliséespar des naturalistes réputés (Arnold & Jones, 1994 ; Bour & Moutou, 1982 ; Bour, Probst & Ribes, 1995 ; Bullock,1986 ; Cheke, 1975a, 1975b, 1982, 1984, 1987 ; Loveridge, 1947 ; Meier, 1981 ; Mertens, 1970 ; Moutou, 1983, 1995 ;Probst, 1997 ; Probst & Turpin, 1995 ; Vinson & Vinson, 1969).

Pour chaque espèce inventoriée, nous donnons en tête de chapitre le nom de la famille à laquelle il appartient, puisson nom scientifique.

La deuxième colonne indique son statut : « endémique », « indigène », « introduit ». Les espèces non reproductricescomme certaines tortues marines et serpents marins ne font que passer lors de leur migration ou se rencontrent d’unemanière erratique. Ils sont notés ici comme « visiteur ».

La troisième colonne indique la présence de l’espèce, uniquement dans la zone des quatre îles Comores, des troisîles des Mascareignes et des îlots aux alentours.

Enfin la dernière colonne donne une indication sur l’importance des populations de l’espèce dans la zoneconsidérée. A = Abondant ; C = Commun ; O = Occasionnel ; R = Rare ; TR = Très Rare ; E ? = Éteint ?. Pour lesespèces introduites rares, nous avons préféré utiliser le code « L » qui signifie localisé qui a une connotation moinsimportante dans le degré de « rareté ».

Dans cette liste, nous avons choisi de ne pas retenir les données concernant les espèces anciennes (Crocodylusniloticusà Mayotte) ou douteuses (Rana cutipora, Phelsuma standingi, P. serraticauda,etc. à La Réunion), les espèceséchappées de la captivité (Macroclemys temminckii(Boulay & Probst, in press) à La Réunion) où les espèces erratiquesrépertoriées moins de 5 fois depuis 1900.

Classe des Amphibiens

FAMILLE DES BUFONIDAE

Bufo gutturalis introduit La Réunion A

FAMILLE DES RANIDAE

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Ptychadena mascareniensis introduite La Réunion, Maurice O

FAMILLE DES MANTELLIDAE

Mantidactylus granulatus introduite Mayotte O

FAMILLE DES RHACOPHORIDAE

Boophis tephraeomystax introduite Mayotte O

Classe des Reptiles

FAMILLE DES CHELONIIDAE

Chelonia mydas indigène îles Océan Indien O

Caretta caretta visiteur eaux territoriales R

Eretmochelys imbricata indigène îles Océan Indien R

Lepidochelys olivacea visiteur eaux territoriales TR

FAMILLE DES DERMOCHELYIDAE

Dermochelys coriacea visiteur eaux territoriales TR

FAMILLE DES EMYDIDAE

Trachemys scripta introduite La Réunion L

FAMILLE DES PELOMEDUSIDAE

Pelusios subniger introduite Glorieuse L

FAMILLE DES TRIONYCHIDAE

Trionyx steindachneri introduite Maurice L

FAMILLE DES AGAMIDAE

Agama sp. introduit La Réunion L

Calotes versicolor introduit Mascareignes A

FAMILLE DES CHAMAELEONIDAE

Chamaeleo pardalis introduit La Réunion, Maurice OChamaeleo cephalolepis endémique Grande Comore OChamaeleo polleni endémique Mayotte O

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Liste des amphibiens et des reptiles endémiques, indigènes et introduits des Comores et des Mascareignes A. Turpin & J-M. Probst

FAMILLE DES GEKKONIDAE

Ebenavia inunguis indigène ? Comores, Maurice O

Gehyra mutilata introduit La Réunion, Maurice, Comores C

Hemidactylus frenatus ind. / intr. Comores / Mascareignes C / AHemidactylus mabouia indigène Comores CHemidactylus mercatorius (?) indigène Europa OHemidactylus sp. introduit La Réunion, Maurice C

Hemiphyllodactylus typus introduit La Réunion, Maurice O

Lygodactylus verticillatus indigène Europa O

Lepidodactylus lugubris indigène Rodrigues O

Nactus coindemirensis endémique Maurice TRNactus serpensinsula durelli endémique Maurice TRNactus s. serpensinsula endémique Maurice TR

Paroedura sanctijohannis indigène Comores R

Geckolepis maculata indigène Comores R

Phelsuma madagascariensis introduit La Réunion, Mayotte LPhelsuma laticauda introduit Mayotte, La Réunion C / OPhelsuma lineata introduit La Réunion LPhelsuma nigristriata endémique Mayotte RPhelsuma cepediana end. / intr. Maurice / La Réunion O / LPhelsuma borbonica endémique La Réunion RPhelsuma algalegae endémique Algalega (Maurice) RPhelsuma guentheri endémique Maurice TRPhelsuma guimbeaui endémique Maurice RPhelsuma inexpectata endémique La Réunion TRPhelsuma ornata endémique Maurice CPhelsuma v-nigra v-nigra endémique Comores RPhelsuma pasteuri endémique Mayotte RPhelsuma robertmertensi endémique Mayotte RPhelsuma comorensis endémique Comores OPhelsuma dubia indigène Comores O

FAMILLE DES IGUANIDAE

Oplurus cuvieri comorensis endémique Grande Comore R

FAMILLE DES GERRHOSAURIDAE

Zonosaurus madagascariensis insulanus endémique Glorieuse O

FAMILLE DES SCINCIDAE

Cryptoblepharus b. boutonii endémique Maurice OCryptoblepharus boutonii gloriosus endémique Glorieuse CCryptoblepharus boutonii bitaeniatus endémique Europa CCryptoblepharus boutonii ater endémique Grande Comore OCryptoblepharus boutonii mohelicus endémique Mohéli O

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Cryptoblepharus boutonii mayottensis endémique Mayotte OCryptoblepharus boutonii peroni endémique Anjouan O

Mabuya maculilabris infralineata endémique Europa RMabuya maculilabris comorensis endémique Comores O

Amphiglossus valhallae endémique Glorieuse E ?Amphiglossus johannae endémique Comores TR

Gongylomorphus b. bojeri endémique Maurice RGongylomorphus bojeri fontenayi endémique Maurice TRGongylomorphus bojeri borbonica (?) endémique La Réunion E ?

Leiolopisma telfairii endémique Maurice TR

FAMILLE DES TROPIDOPHIIDAE

Bolyeria multocarinata endémique Ile Ronde (Maurice) E ?

Casarea dussumieri endémique Ile Ronde (Maurice) R

FAMILLE DES COLUBRIDAE

Liophidium mayottensis endémique Mayotte R

Leioheterodon madagascariensis introduit Grande Comore C

Lycodryas sanctijohannis endémique Comores R

Lycodon aulicus introduit La Réunion, Maurice C

FAMILLE DES HYDROPHIDAE

Laticauda laticauda indigène Maurice, Comores (?) R

FAMILLE DES TYPHLOPIDAE

Typhlops comorensis endémique Comores O

Ramphotyphlops braminus introduit Iles de l’Océan Indien C

Bibliographie

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Liste des amphibiens et des reptiles endémiques, indigènes et introduits des Comores et des Mascareignes A. Turpin & J-M. Probst

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

CHELONIIDAE

Chelonia mydas

Espèce migratrice rare et menacée se reproduisant sur les îles éparses (Europa, Tromelin, Juan de Nova, Glorieuses),Mayotte, Mohéli. Deux tentatives de reproduction ont été constatées récemment à La Réunion.

Eretmochelys imbricata Espèce migratrice rare et menacée dans la zone considérée etse reproduisant à Mayotte sur au moins deux plages

(Saziley et Moya).

Caretta caretta

Espèce migratrice rare et menacée qui serait présente autour de l’île de La Réunion, Maurice, Mayotte et les îleséparses. Aucune preuve de reproduction ne semble être connue dans la zone considérée.

DERMOCHELYIDAE

Dermochelys coriacea

Espèce migratrice très rare et menacée, présente dans les eaux réunionnaises et probablement dans les eauxterritoriales des îles éparses et des Comores.

TROPIDOPHIIDAE

Bolyeria multocarinata

Espèce de boa endémique de l’île Ronde et peut-être éteinte.Cette espèce de Boa est sans doute la plus rare dumonde.

Casarea dussumieri

Espèce de boa endémique très rare et menacée de l’île Ronde. Àdes fins conservatoires, cette espèce est désormaisélevée en terrarium dans les établissements de Jersey.

COLUBRIDAE

Typhlops comorensis

Petite espèce de couleuvre de terre endémique des Comores. Peu de donnée existe sur ce serpent terrestre. Il sembleprésent sur les quatre îles.

Liophidium mayottensis

Espèce de couleuvre endémique de Mayotte. Peu de donnée existe sur ce reptile. Il semble très rare et a été observédernièrement dans une forêt sèche située dans le sud de l’île (Probst, 1993).

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Liste des amphibiens et des reptiles endémiques, indigènes et introduits des Comores et des Mascareignes A. Turpin & J-M. Probst

Lycodryas sanctijohannis

Espèce de couleuvre endémique des Comores, présente à Mayotte. Une observation de cette espèce a été récemmentconstatée dans un cocotier de N’Gouja. Comme l’espèce précédente peu de données existe sur cette espèce qui seraitégalement distribuée à Mohéli.

IGUANIDAE

Oplurus cuvieri comorensis

Sous-espèce d’iguane, endémique de la Grande Comore qui semble présente sur une seule falaise maritime.

CHAMAELEONIDAE

Chamaeleo pardalis

Espèce de caméléon endémique de Madagascar bien représentée à La Réunion et Maurice. Appelé Caméléonpanthère, cette espèce est répandue dans la plupart des jardins, des vergers et des zones arbustives de l’île de LaRéunion situé entre le littoral et 1000 mètres d’altitude.

Chamaeleo cephalolepis

Espèce endémique de la Grande Comore. Cette petite espèce semble régulièrement présente dans toutes les zonesbasses de l’île.

Chamaeleo polleni

Espèce endémique présente à Mayotte. Si elle est assez discrète, elle semble assez commune et distribuée dans toutel’île.

SCINCIDAE

Gongylomorphus bojeri bojeri

Espèce endémique des îlots situés de l’île Maurice. Elle peut être localement assez commune sur certains îlots (îleaux Serpents, île Ronde, Rocher aux Pigeons).

Gongylomorphus bojeri fontenayi

Espèce endémique des forêts indigènes de Maurice (Brise Fer, Mare Longue). Sa distribution commence tout juste aêtre connue et semble se concentrer dans les forêts indigènes du Sud Ouest de l’île.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Gongylomorphus bojeri borbonica (éteint ?)

Espèce endémique de La Réunion probablement éteinte. Des trois espèces endémiques de Scinque ayant peuplé l’île,il semble bien que ce soit la dernière espèce observée à La Réunion. La découverte récente d’une sous-espèce proche àLa Réunion, la relative abondance des milieux forestiers favorables dans le sud de l’île permet d’avoir encore quelquesespoirs de retrouver cette espèce dans les environs de Basse Vallée, Saint Philippe ou encore de Bois Blanc.

Leiolopisma telfairii

Espèce endémique de Maurice, le Scinque de Telfair est la plus grande espèce de scinque de la zone considérée. Iln’existe plus aujourd’hui que sur un seul îlot, l’île Ronde,et dans quelques terrarium du centre de propagation desespèces menacées de Rivière noire. Un projet de réintroduction sur d’autres îlots devraient être entrepris dans les annéesà venir. Jadis une espèce proche ou une sous-espèce existait également à La Réunion.

Mabuya comorensis

Espèce endémique des Comores. Elle est localement commune dans certains sites forestiers, particulièrement prèsdes zones humides ou des concentrations ont été maintes fois observées.

Mabuya comorensis infralineata

Espèce endémique d’Europa. Cette espèce est le reptile le plus rare de l’île. Il doit souffrir de la prédation par lesrats noirs.

Amphiglossus johannae

Espèce indigène se rencontrant à Mayotte. Nous en avons observé un spécimen dans l’Ouest de l’île. Très discrètecette espèce doit être plus commune qu’il n’y paraît.

Amphiglossus valhallae

Espèce endémique des Glorieuses (éteinte ?). Aucune données récentes n’est disponible, cette espèce devrait êtrerecherchée sur l’île principale comme sur les îlots satellites.

Cryptoblepharus boutonii boutonii

Espèce endémique de Maurice. Elle se rencontre sur de nombreux îlots et même en petites population dans le Nordet l’Est de l’île principale.

Cryptoblepharus boutonii gloriosus

Espèce endémique des Glorieuses. D’après les météos, cettepetite espèce se rencontre sur les plages de toute l’île etpeut-être à l’île du Lys.

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Liste des amphibiens et des reptiles endémiques, indigènes et introduits des Comores et des Mascareignes A. Turpin & J-M. Probst

Cryptoblepharus boutonii bitaeniatus

Espèce endémique d’Europa. Elle semble relativement commune et régulière sur toute l’étendue de l’île, du littoraljusqu’au centre de l’île. On trouve 3 formes de coloration distinctes ou le bleu, le brun et les lignes longitudinalesvarient d’une petite population à l’autre.

Cryptoblepharus boutonii ater

Espèce endémique de la Grande Comore. Cette espèce semble assez commune dans certaines zones rocheuses etplages de galets de l’île principale.

Cryptoblepharus boutonii mohelicus

Espèce endémique de Mohéli. Quelques sites ont des populations particulièrement florissantes. D’après despêcheurs locaux, des îlots seraient également colonisé par cette espèce (à confirmer).

Cryptoblepharus boutonii mayottensis

Espèce endémique de Mayotte. Cette espèce est parfois commune dans certains sites sauvages de Petite et GrandeTerre.

Cryptoblepharus boutonii peroni

Espèce endémique d’Anjouan. Nous n’avons pas d’observation directe. D’après des locaux, il est possible de larencontrer assez facilement sur les rochers de certaines plages.

GECKONIDAE

Hemidactylus frenatus

Espèce sans doute indigène aux Comores, introduite aux Mascareignes.

Hemidactylus mabouia

Espèce sans doute indigène aux Comores. Cette espèce n’est pas représentée aux Mascareignes.

Ebenavia inunguis

Espèce sans doute indigène aux Comores.

Lepidodactyllus lugubris

Espèce indigène présente à Rodrigues et sur quelques îlots satelites.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Lygodactylus verticillatus

espèce indigène présente à Europa. Cette espèce est communedans toutes les zones arbustives de l’île. On lerencontre plus particulièrement dans la forêt d’Euphorbes.

Nactus coindemirensis

espèce endémique de Maurice. Elle se rencontre sur trois îlots principaux : Le Coin de Mire, le Rocher aux Pigeonset l’îlot Fouquets. Ce sont à chaque fois de petits populations.

Nactus serpensinsula durelli

espèce endémique de l’île Ronde. Cette espèce est assez rareet se rencontre de jour sous les feuilles de lataniers etde nuit sur les rochers ou la végétation.

Nactus s. serpensinsula

espèce endémique de Maurice

Paroedura sanctijohannis

espèce endémique des Comores

Geckolepis maculata

espèce endémique de la Grande Comore

Phelsuma borbonica

espèce endémique de La Réunion, séparé en deux sous-espèces, dont uneP. b. mater n’est connue que de quelquesstations au sud de l’île.

Phelsuma cepediana

espèce endémique de Maurice

Phelsuma guentheri

espèce endémique de Maurice

Phelsuma guimbeaui

espèce endémique de Maurice

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Liste des amphibiens et des reptiles endémiques, indigènes et introduits des Comores et des Mascareignes A. Turpin & J-M. Probst

Phelsuma inexpectata

espèce probablement endémique de La Réunion

Phelsuma ornata

espèce endémique de Maurice

Phelsuma v-nigra v-nigra

espèce endémique de la Grande Comore et de Mohéli

Phelsuma pasteuri

espèce endémique de Mayotte

Phelsuma nigristriata

espèce endémique de Mayotte

Phelsuma robertmertensi

espèce endémique de Mayotte.

Phelsuma comorensis

espèce endémique des Comores.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 16-23.

Observations sur les reptiles, les oiseaux et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa

(Canal du Mozambique)

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

L’île d’Europa (22°21 S ; 40°21 E), baptisée par le nom du bateau anglais qui l’a découvert en 1774, est située aumilieu du Canal du Mozambique. Elle est localisée à environ 200km des côtes de Madagascar et à 500km des côtesafricaines. Europa fait partie, avec Tromelin, Juan de Nova, Bassas de India et les Glorieuses, des « Iles Éparses »dépendances de la France, confiées à l’autorité préfectorale de La Réunion. D’origine corallienne, l’île Europa est à peuprès ronde et présente un diamètre de 6 km de long. Les dunes desable du Sud représentent le point culminant qui varieau gré des dépressions et des tempêtes tropicales autour de 6à 7 mètres d’altitude. De l’intérieur vers l’extérieur,l’analyse géomorphologique de l’île permet de dégager 8 types de zonation dans la structure du paysage :

- le Grand Lagon- la mangroves (constituée essentiellement par les palétuviers)- la plaine centrale (recouverte par des graminées)- une ceinture rocheuse d’origine karstique- une frange dunaire (plus développée à l’ouest)- la partie supérieure de l’estran (en lapiès littoraux)- une plate forme de basse mer (découverte à marée basse)- une pente externe sous-marine très marquée.

La faune et la flore terrestre ainsi que le milieu marin a faitl’objet de plusieurs missions scientifiques (Legendre,1966 ; ORSTOM, 1973). Parmi toutes les espèces présentes, laTortue verteChelonia mydas a été la plus étudiée(Vergonzanne & Al., 1973). Jusqu’à ces dernières années, les études concernant la faune de l’île étaient peu nombreuses(Voeltzkow, 1903 ; Milon, 1948 ; Malzy, 1966). Le présent rapport donne quelques détails sur la présence des oiseauxet de quelques autres vertébrés d’Europa dans les deux périodes du 28 novembre 1994 au 12 janvier 1995 et du 8 marsau 27 avril 1995. Les observations ont été notées dans le cadre de la troisième mission ornithologique sur l’étude desoiseaux de mer d’Europa (Lecorre, 1993, 1994, en prép.). Contrairement au travail nécessairement précis de la thèse, lesinformations présentées ici concernent principalement des observations de terrain sur les espèces d’oiseaux nicheurs etde passage, les reptiles et quelques autres petits animaux de l’île d’Europa. Les espèces notées ci-dessous ont étéobservées au cours de deux missions de plus de 45 jours (du 28 novembre 1994 au 12 janvier 1995 et du 8 mars au 27avril 1995) effectuées dans le cadre de missions ornithologiques organisées par le Muséum d’Histoire Naturelles deSaint-Denis de La Réunion. Quelques espèces ont déjà fait l’objet de publications (Probst, 1996, 1997).

Liste commentée

Nous décrirons déjà la classe des reptiles, puis celle des oiseaux, des mammifères et, pour finir, des gastéropodesterrestres. Cette liste des espèces est présentée suivant la classification taxonomique en vigueur. Enfin, nous tenons àrectifier quelques erreurs colportées au sujet de la présence de certaines espèces d’oiseaux sur l’île d’Europa.

Fou de Bassan: malgré la citation de cette espèce par de nombreuses personnes, sur des cartes et publications, cetoiseau localisé dans l’Océan atlantique et la Méditerranée n’a jamais été observé ni à Europa ni dans l’Océan Indien.

Fou brun: cette espèce nicheuse dans le Nord de l’Océan Indien et dansle Nord de Madagascar a sans doute étéassimilé à la forme brune du Fou à pied rouge Sula sula rubripes.

Sterne bridée: les effectifs nicheurs de cette espèce ont semble t’il été confondu avec ceux de la Sterne fuligineuseSterna fuscata. La nidification de cette sterne ne doit donc pas être prise en compte. La présence de cette espèce est enrevanche tout à fait possible puisque de nombreuses colonies de nidification sont établies le long de la côte Ouest deMadagascar.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

Classe des REPTILESClasse des REPTILES

ORDRE DES CHELONIENS

FAMILLE DES TORTUES MARINES - CHELONIDAE

Tortue verte Chelonia mydas C’est l’espèce de tortue marine la plus étudiée dont de nombreux rapports peuvent être consultés à l’université de La

Réunion. Très commune, cette espèce est l’emblème de l’île.D’après nos connaissances, l’île Europa serait le sitemondial le plus important par le nombre d’individus femelles venant pondre sur les plages (environs 4.000 individus).La plage située en face de la station météo offre parfois un spectacle étonnant avec un record de 52 montées de tortuesen janvier 1995. Un « cimetière de tortues » existe dans l’Est de l’île, entre les deux épaves échouées sur le littoral.

Tortue imbriquée Eretmochelys imbricata En observation sous marine, quatre individus ont été observés posés sur le corail (entrée du Grand lagon, en face de

la station météo et plage Sud). Jusqu’à preuve du contraire, aucune ponte de cette espèce n’a été enregistrée sur Europa.

Tortue Caret Caretta caretta Dans le Grand lagon, un individu de cette espèce a été capturéà marée basse. Sa carapace était beaucoup plus large,

très arrondie et la couleur de son corps ainsi que sa dossièreétaient ocre jaune. Elle a ensuite été filmée puis de suiterelâchée par les militaires.

ORDRE DES SQUAMATES

FAMILLE DES GECKOS - GECKONIDAE

Hemidactylus gardineriCet Hémidactyle est une espèce introduite présente sur les habitations et beaucoup plus rare voir parfois absente

dans le milieu naturel. Il serait toutefois nécessaire de revoir avec plus de précision la détermination du complexeH.mabouia / H. gardinieri / H. mercatorius / H. sp., pour les espèces de La Réunion, de Mayotte et d’Europa.

Lygodactylus verticillatus Cette espèce de Lygodactyle indigène se rencontre principalement sur les troncs d’arbres crevassés comme les

Euphorbes et les Bois matelot. Il est également présent dansles zones crevassée de calcarénite (corail fossile). C’estlegecko est le plus commun de l’île.

FAMILLE DES SCINQUES - SCINCIDAE

Cryptoblepharus boutonii bitaeniatus Le scinque de Bouton d’Europa présente plusieurs formes de coloration. Deux ont été décrites par (Malzy, 1966).

Une autre est présente uniquement sur un îlot du Grand Lagon.Elle a fait l’objet d’une note (Probst, 1997). C’estl’espèce de scinque la plus commune, qui se rencontre dans les forêts, les zones ouvertes et jusque dans la zoneintertidale des marées.

Mabuya comorensis infralineata Ce grand scinque brun est rare dans le Nord de l’île. Dans le reste de l’île, il est nettement moins commun que le

Scinque de Bouton. Sa zone de prédilection semble être l’Est de l’île, dans les zones crevassées.

FAMILLE DES TYPHLOPS - TYPHLOPIDAE

(Typhlops commun Ramphotyphlops braminus) ?Nous n’avons pas retrouvé cette espèce, toutefois étant donné sa grande discrétion, il est tout à fait possible qu’elle

existe encore.

Classe des OISEAUXClasse des OISEAUX

ORDRE DES PROCELLARIFORMES

FAMILLE DES PUFFINS - PROCELLARIIDAE

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Observations sur les oiseaux, les reptiles et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa (Canal du Mozambique) Probst, J-M.

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Puffin de Baillon Puffinus lherminieri bailloni Espèce indigène rare qui niche dans des terriers dans la plaine du sud-ouest de l’île dans les fourrés dePemphis acidula.La colonie nicheuse d’Europa est insuffisamment connue, mais elle doit être certainement petite. On peut l’estimer à 10-20 couples.

ORDRE DES PELECANIFORMES

FAMILLE DES FRÉGATES - FREGATIDAE

Frégate du Pacifique Fregata minor Espèce indigène nicheuse qui se rencontre communément en vol sur presque toute la région arbustive et les plages del’île. Espèce coloniale, les couples établissent leurs nids sur des arbustes d’Euphorbes piquantesEuphorbia stenocladaet d’AffouchesFicus marmorata. On rencontre ça et là, des petits groupes d’une dizaine de couples isolés qui se mêlentparfois aux colonies de Fou à pieds rouges. L’estimation total du nombre de couples nicheurs est supérieur à 500couples.

Fregate ariel Fregata arielEspèce indigène nicheuse pouvant être observée en vol sur toute l’île mais plus rare que laFregata minor. L’uniquecolonie nidificatrice a été observée en un seul endroit. Elle est restreinte qu’à quelques arbustes d’Euphorbiastenoclada. Une autre est suspectée à 2km plus à l’Est, mais n’a jamais été prospectée en raison de son éloignement etde l’aridité du terrain. Les nids sont installés presque côte à côte et le site est particulièrement turbulant et vulnérable àtoute perturbation. Le site de nidification semble changerde place tous les ans. La colonie d’oiseaux reproducteur estestimée à plus de 1.000 couples.

FAMILLE DES PHAÉTHONS - PHAETHONTIDAE

Paille en queue à brins rouges Phaethon rubricauda Espèce indigène nicheuse rencontrée dans la plupart des milieux de l’île. Une partie importante des individus rencontrésprésentent une forme rosée plus ou moins prononcée. De nombreux individus ont été mesurés et bagués. Populationestimée à plus de 3.000 couples.

Paille en queue à brins blancs Phaethon lepturusEspèce indigène nicheuse moins fréquente quePhaethon rubricauda. Deux aspects la distinguent des individus desMascareignes :

- la taille, légèrement inférieure- la couleur parfois jaunâtre sur le dos et sur les rémiges médianes

Moins répandu que l’espèce précédente, cette forme dorée est probablement une nouvelle sous-espèce. La population del’île abriterait plus de 500 couples.

FAMILLE DES FOUS - SULIDAE

Fou à pieds rouges Sula sula Espèce indigène nicheuse commune sur la majeure partie de lazone arbustive de l’île. C’est l’oiseau marin le plusrépandu et ses nids sont établis sur les arbustes d’Euphorbia stenoclada et d’AffouchesFicus marmorata. Il existetrois formes de plumage (blanc, brun et intermédiaire). De nombreux individus ont été mesurés et bagués. La populationnicheuses a été estimée à plus de 2.500 couples.

ORDRE DES CICONIIFORMES

FAMILLE DES AIGRETTES ET DES HÉRONS - ARDEIDAE

Aigrette dimorphe Egretta dimorphaEspèce indigène assez commune, nicheuse. Des individus à lores et pattes rouge foncé à violet rose ont été observésdans la mangrove et la forêt arbustive du centre de l’île. Lesobservations de plusieurs individus sont communes sur leplatier à marée basse et dans le Grand Lagon. L’estimation de la population est certainement supérieure à 50 couples. 28/11/94 : 2 ind. de phase blanche et 1 ind. de phase sombre à la Baie des Congres. 29/11/94 : 25 ind. à marée basse dans le Grand Lagon.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

1/12/94 : 2 ind. de phase blanche en vol devant la station.5/12/94 : 2 ind. dans le Petit Lagon. 4/1/95 : 1 ind. capture un scinque bleu6/1/95 : une dizaine d’ind. (phases blanches, noires et grises) au fond du Grand Lagon. 7/1/95 : 2 ind. en vol devant la station météo. 7/1/95 : 1 ind. à terre à marrée basse devant la station météo.

Héron crabier blanc* Ardeola idae Espèce indigène rare, probablement nicheuse. Des individus adultes en plumage nuptial ainsi que des juvéniles volantsont été observés dans presque toute l’île. L’île d’Europa abrite une population de plus de 10 couples. 30/11/94 : 1 ad. en plumage nuptial posé sur un rocher à 300 m de la station météo. 31/11/94 : 1 jeune ind. (dos brun foncé) en vol dans le quadrat de Fou à pieds rouges au centre de l’île. 4/1/95 : 1 jeune ind. en vol le long de la mangrove est du Grand Lagon. 6/1/95 : 1 ind. en vol au-dessus du Grand Lagon. 3/12/94 : 3 ind. en bordure de la piste d’avion. 7/12/94 : 1 ind. dans l’Euphorbaie du centre de l’île. 10/12/94 : 1 ind. dans la brousse (chasse des reptiles) sur les troncs d’Euphorbes. 10/12/94 : 1 ind. dans le Petit Lagon. 19/12/94 : 1 ind. dans la brousse capture un scinque bleu. 20/12/94 : 1 ind. en vol sur le littoral nord à l’Est de la station météo.

ORDRE DES PHOENICOPTERIFORMES

FAMILLE DES FLAMANTS - PHOENICOPTERIDAE

Flamant rose Phoenicopterus ruberEspèce migratrice occasionnelle, le Flamant rose se rencontre de temps à autre le long des côtes ou à l’intérieur de l’îleà proximité des plans d’eau saumâtres.

ORDRE DES FALCONIFORMES

FAMILLE DES FAUCONS - FALCONIDAE

Faucon concolore Falco concolor ?Espèce migratrice occasionnelle, le Faucon se rencontre detemps à autre et ne reste que quelques jours sur l’île. Onl’observe en vol le long des côtes ou perché sur un arbre à l’intérieur de l’île.

ORDRE DES CHARADRIIFORMES

FAMILLE DES BARGES, COURLIS, CHEVALIERS & BÉCASSEAU X - SCOLOPACIDAE

Barge rousse Limosa lapponica Espèce de limicole assez commun dans le grand lagon intérieur.

Courlis corlieu Numenius phaeopusEspèce de limicole très commune, qui se rencontre à marée basse sur tout le pourtour de l’île, principalement dans leGrand Lagon. A marée haute, on le rencontre en petit groupe autour des zones humides temporaires et principalementdans la mangroves.

Chevalier aboyeur Tringa nebulariaLimicole régulier, toujours en petit nombre autour de l’ile, en groupe plus important dans le Grand Lagon.

Chevalier guignette Actitis (Tringa) hypoleucosLimicole souvent isolé le long du littoral ou des zones humides temporaires.

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Observations sur les oiseaux, les reptiles et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa (Canal du Mozambique) Probst, J-M.

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Tournepierre à collier Arenaria interpres Limicole le plus commun de l’île. Des bandes importantes sillonnent les zones ouvertes de toute l’île (piste d’aviation,rivage, zone humide, lagon).

Bécasseau cocorli Calidris ferrugineaLimicole régulier, en petit groupe sur le rivage et surtout dans le Grand Lagon.

FAMILLE DES PLUVIERS & GRAVELOTS - CHARADRIIDAE

Pluvier argenté Pluvialis squatarolaLimicole isolé ou en petit groupe, présent à marée basse, à la fois sur le rivage mais surtout dans le Grand Lagon.

Grand Gravelot Charadrius hiaticulaLimicole assez rare, observé une fois dans la zone humide derrière la station météo et un groupe de 10 individus dans leGrand Lagon.

Gravelot de Leschenault Charadrius leschenaultii Limicole assez commun, présent sur le littoral de l’île et surtout, dans le Grand Lagon.

FAMILLE DES DROMES - DROMADIDAE

Drome Dromas ardeolaLimicole asiatique assez rare, présent dans le Grand Lagon.

FAMILLE DES LABBES - STERCORARIIDAE

Skua, Labbe subantarctique Catharacta skuaOiseau marin subantarctique, présent sur le pourtour de l’île, principalement sur le rivage Ouest où il poursuit les fouspour les faire régurgiter en vol.

FAMILLE DES STERNES, GUIFFETTES & NODDIS - LARIDAE

Sterne caspienne Sterna caspia Sterne très littorale dont les nids sont disséminés sur les plages sableuses autour de l’île. La population est estimée àplus de 10 couples.

Sterne fuligineuse Sterna fuscataTrès abondante, cette sterne forme de véritable nuage d’oiseaux. La population totale est très difficile à estimer. Au totalelle peut être supérieure à 3.000.000 d’individus et les nicheurs doivent atteindre 1.000.000 de couples.

ORDRE DES STRIGIFORMES

FAMILLE DES EFFRAIES - TYTONIDAE

Effraie Tyto alba Seul rapace nicheur de l’île, cette espèce s’observe souvent en plein jour. D’après l’examen de quelques pelotes deréjection, elle capture des rats, des insectes sans doute des zostérops et des poussins d’oiseaux marins.

ORDRE DES CORACIIFORMES

FAMILLE DES ROLLIERS - CORACIIDAE

Rolle malgache Eurystomus glaucurus Oiseau malgache migrateur dans les zones arborées ou arbustives.

ORDRE DES PASSERIFORMES

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

FAMILLE DES HIRONDELLES - HIRUNDINIDAE

Hirondelle de cheminée Hirundo rustica gutturalis (?)Il semble que les oiseaux observés à Europa appartiennent a l’espèce européenne migratrice commune, observéejusqu’en Afrique du Sud. Ces oiseaux étaient présents sur lapiste d’avion, près du rivage devant la station météo etparfois dans les zones ouvertes au centre de l’île. Toutefois, aucun individu n’a pu être observé de suffisamment prèsafin de déterminer précisément l’espèce. Deux autres espèces similaires se rencontrent en Afrique : l’Hirondelle deGuinéeH. lucida et l’Hirondelle d’AngolaH. angolensis. Les mouvements de ces deux espèces sont peu connus, maisH. angolensis a été répertoriée dans le Sud et l’Est de l’Afrique. Jusqu’alors, plusieurs sous-espèces d’Hirondelle decheminée ont été observées dans les îles de l’Océan Indien :H. r. gutturalis (Scopoli, 1786) qui est une migratriceoccasionnelle à Madagascar, Comores, Aldabra, Zanzibar, Socotra, Laquedives, Maldives, Andamans, Nicobar,Christmas et Coco Keeling et H. r. tytleri (Jerdon, 1864) au Sri-Lanka.Hirondelle à gorge striée Hirundo abyssinicaOiseau africain migrateur erratique, cette hirondelle estla première mention pour Europa et l’ensemble des îles éparses.Son aire de répartition couvre principalement l’Afrique centrale. Dans les îles de l’Océan Indien, ces migrations étaientconnues jusqu’à cette observation, à Pemba, Zanzibar et Mafia (Turner & Rose, 1997).

FAMILLE DES ZOSTÉROPS - ZOSTEROPIDAE

Zostérops d’Europa Zosterops maderaspatana Petit oiseau forestier représenté par la sous-espèceZ. m. voeltzkowi endémique d’Europa, ce petit passereau est présentpartout où l’on rencontre la forêt arbustive d’Euphorbes ainsi que dans les zones ouvertes où il subsiste quelquesarbustes (Psiadia). Il a été observé en train de se nourrir d’insectes : moustiques (sur les moustiquaires de la station),petits coléoptères, termites ailées, etc. Il apprécie beaucoup le nectar des fleurs (Agave sisalina, Barringtonia sp., Coconucifera, Delonix regia, Furcraea foetida, Pemphis acidula, Psiadia altissima), de fruits (Ficus marmorata).

FAMILLE DES CORBEAUX - CORVIDAE

Corbeau pie Corvus albus Oiseau terrestre nicheur, très opportuniste, qui semble maintenu par le nourrissage journalier de la base météo etprobablement militaire. Il pose de sérieux problème de prédation sur les petites tortues, les poussins d’oiseaux marins(parfois même les adultes) et les reptiles.

Classe des MAMMIFERESClasse des MAMMIFERES

ORDRE DES CETACES

FAMILLE DES DAUPHINS - DELPHINIDAE

Dauphin à long bec Stenella longirostris Espèce de dauphin très commun observé en groupe lors d’une sortie en bateau en face de la baie aux congres.

Dauphin indéterminéUne troupe de petits dauphins très rapides a été observé deux fois de suite sans pouvoir être déterminée.

Orque Orcinus orca Mammifère marin des terres australes, 2 migrations ont été observées au télescope de la base météo.

ORDRE DES ARTIODACTYLES

FAMILLE DES CHEVRES - BOVIDAE

Cabri Capra hircus Présent dans toute l’île depuis 1860, ces animaux constitués en petits groupes, modifient la strate herbacée et arbustive(Hoarau, 1993).

ORDRE DES RONGEURS

FAMILLE DES RATS - MURIDAE

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Observations sur les oiseaux, les reptiles et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa (Canal du Mozambique) Probst, J-M.

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Rat noir Rattus rattus Présent dans presque toute l’île. Un îlot, au centre du GrandLagon, a été dératisé suivant l’expérience menée en 1989-1990 à l’île aux Aigrettes (Maurice). Cet îlot semble le seulendroit indemne de rat. Cette espèce a été trouvée dans tousles milieux qu’offre l’île (forêt d’Euphorbes, piste d’aviation, bâtiments, milieux humides, creux de rochers, plaineherbeuse et milieux littoraux rocheux et sableux).

Bibliographie

LEBEAU, A. ; GOBERT, B. & DURAND, J.L. 1978. Rapport sur l’étude de la tortue de merChelonia mydas.Peuplement, reproduction et biologie des populations des îles Tromelin et Europa. Note ronéo. ISTPM, LaRéunion, 1-23.

LE CORRE, M. 1993. Rapport de Missions dans les îles Tromelinet Europa. Ecologie terrestre. Rap. Dactyl. Muséumd'Histoire Naturelle. Réunion. 1-21.

LE CORRE, M. 1994. Interaction kleptoparasitiques fous - frégates : vulnérabilité et réponses adaptatives de deuxespèces hôtes. DEA. Université Pierre & Marie Curie.

LE CORRE, M. (en prép.). Thèse sur la conservation des oiseaux d’Europa.

LE GALL, J.Y. & HUGUES, G.R. 1987. Migration de la Tortue verte Chelonia mydas dans l’Océan Indien Sud Ouestobservées à partir de marquages sur les sites de ponte Europaet Tromelin (1970-1985). E . J. Brill, Leiden.Amphibia-Reptilia 8 : 277-282.

MALZY, P. 1966. Oiseaux et mammifères de l'île Europa. In Mission Scientifique à Europa. Mém. Mus. Nat. Hist.Nat., XLI : 23-27.

PROBST, J.M. 1996. Note au sujet de l’observation nouvelle du Crabier blancArdeola idae sur l’île Europa (OcéanIndien). Bull. Phaethon, 4 : 106.

PROBST, J.M. 1997. Note sur une population isolée de Scinquede Bouton bleu et brunCryptoblepharus boutoniinettement distincte des deux formes précédemment décritessur l’île d’Europa (îles éparses du Canal duMozambique. Bulletin Phaethon, 5 : 63.

SERVAN, J. 1976. Écologie de la Tortue verte à l’île Europa, Canal du Mozambique. La Terre et la Vie, 30 (3) : 421-464.

TURNER, A. et ROSE, C. 1997. Hirondelles et arondes du monde entier. Vigot, 1-261.

VERGONZANNE, G. ; SERVAN , J. & BATORI, G. 1976. Biologie dela tortue verte sur les îles : Glorieuses, Europaet Tromelin. In Biologie marine et exploitation des ressources de l’Océan Indien occidental. Trav. Et doc. Del’ORSTOM, 47 : 193-208.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

Espèces introduites disparues de l’île Europa

ReptilesTortue malgache rayonnée Geochelone radiata

OiseauxCoq domestique Gallus sp. Pintade Numida meleagris

MammifèresChat domestique Felis catus Cochon Sus scrofa Mulet Equus asinus Lapin Oryctogalus cuniculus

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Observations sur les oiseaux, les reptiles et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa (Canal du Mozambique) Probst, J-M.

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Espèces disparues de l’île Europa

(Tortue malgache rayonnée Geochelone radiata ) disparueSeul, un reste d’une carapace a été trouvé dans la forêt sèche. Elle a peut être été introduite mais elle semble disparue aujourd’hui. Cette tortue et ses juvéniles sont très sensibles au rats.

Coq domestique Gallus sp. (disparu)Abandonné sur l’île depuis 1860 (Hoarau, 1993).

Pintade Numida meleagris (disparue)Introduite dans l’île, aujourd’hui disparue.

Dugong Dugong dugon (disparu)Un spécimen mort a été découvert dans un bras du Grand Lagon par Hoarau en novembre 1950 (Hoarau, 1993). Bienque la mangrove soit immense et en grande partie inexplorée,il semble bien que cette espèce ne soit pas sédentaire caraucune observation récente n’est connue. Toutefois, un spécimen erratique pourrait éventuellement être observé detemps à autre, principalement dans les bras situés à l’Est de la mangrove du Grand Lagon.

Chat domestique Felis catus (disparu)2 chats domestiques ont été introduits sur l’île par les météos lors de la deuxième missions sur l’île en 1950 (Hoarau,1993). Il s’agissait d’un couple dont la femelle accouchantde 2 chattons. Heureusement, cette espèce qui cause de grosproblèmes de prédation d’oiseaux insulaire est aujourd’hui disparue.

Cochon Sus scrofa (disparu)Introduit sur l’île en 1950, un cochon en provenance de Tuléar devait protéger les membres de l’expédition météocontre le scorbut. Cet unique individu n’a pu survivre (Hoarau, 1993).

Mulet Equus asinus (disparu)Cet individu introduit servait au déchargement du matérielet des vivres acheminée de l’ancienne piste d’aviation duSud à la station météo (Hoarau, 1993).

Lapin Oryctogalus cuniculus (disparu)Abandonné sur l’île depuis 1860 (Hoarau, 1993), cette espèce ne s’est pas maintenue.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

Classe des MollusquesClasse des Mollusques

ORDRE DES STYLOMMATOPHORA

FAMILLE DES NESOPUPAS - VERTIGINIDAE

Nesopupa petiti Petite espèce terrestre déterminée par Fischer-Piette.

FAMILLE DES GASTROCOPTAS - CHONDRINIDAE

Gastrocopta seignaciana Espèce trouvée sur les rochers nus en calcarénite, dans la forêt d’Euphorbes du centre de l’île et le long de la piste d’aviation sur les affleurements rocheux.

FAMILLE DES ENAS - ENIDAE

Ena gaillardi Petite espèce (11-13 mm) terrestre déterminée par Fischer-Piette.

FAMILLE DES ACHATINES - ACHATINIDAE

Achatina fulica Trouvée près de la station météo, sans doute introduite avec des plantes de La Réunion.

FAMILLE DES HARMOGENANINAS - HELICARIONIDAE

Harmogenanina cyclicus petiti Petite espèce (diamètre : 13-17 mm) récoltée au centre de l’île.

FAMILLE DES PUPOIDES -

Pupoides calaharicus Petite espèce (4-5 mm) terrestre déterminée par Fischer-Piette.

FAMILLE DES PUNCTUM -

Punctum petiti

Enfin on peut signaler dans les mangroves la présence d’un grand mollusque conique, Terebralia pallustris qui se rencontre essentiellement sur les racines des trois espèces de palétuviers.

FISCHER-PIETTE, E. & BEDOUCHA, J. 1964. Mollusques terrestres de l’île Europa. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 36(4) : 502-505.

FISCHER-PIETTE, E. & VUKADINOVIC, D. 1970. Suite aux mollusques terrestres de l’île Europa. Bull. Mus. Nat.Hist. Nat., 42 (6) : 1277-1281.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Bulletin Phaethon 1998, 7 : 24-25.

Les 55 espèces animales autochtonesde l’île de La Réunion installées bien avant

l’arrivée de l’homme

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Introduction

Les recherches récentes sur les animaux disparus (Cowles, 1994 ; Mourer-Chauviré & Al., 1995), la nouvelle espècede râle découverte (Brial & Probst, 1998), nous a conduit tout naturellement à dresser une nouvelle liste des espècesprésentes sur l’île de La Réunion bien avant l’installationde l’homme. Notons bien que quelques espèces de reptiles nesont pas encore nommées (le Gecko nocturne :Nactus borbonicus ? Le Scinque géant :Leiolopisma borbonica ?), lestatut de quelques oiseaux est encore discuté (Caille pays : indigène ? ; Oiseau bleu : indigène ? ; Bécasse des Bois :indigène ou migrateur ? ; Tourterelle malgache : indigène ? ; Inséparable : indigène ? ; Cardinal de Bourbon :endémique ?). Il est certain que des témoignages anciens plus descriptifs et mieux des découvertes ostéologiquesapporteraient des précisions sur la faune ancienne de l’îlede La Réunion. Les espèces plus hypothétiques ont étévolontairement enlevées, mais seront publiées dans un prochain ouvrage.

9 reptiles (7 disparus + 2 survivants*)(Tortue verte) indigène plages de sable(Tortue imbriquée) indigène plages de sableTortue terrestre endémique Réunion forêts sèchesGecko nocturne endémique Réunion littoralLézard vert de Manapany* endémique Réunion littoralLézard vert des forêts* endémique Réunion forêts sèches et humidesScinque géant endémique Réunion forêts sèches et littoralScinque de Bojer endémique Réunion forêts sèches et littoralScinque de Bouton endémique Mascareignes littoral

41 oiseaux (22 disparus +19 survivants*)Pétrel noir* endémique Réunion remparts des cirquesPétrel de Barau* endémique Réunion remparts des cirquesPuffin du Pacifique* indigène remparts et falaises maritimesPuffin de Baillon* indigène remparts et falaises maritimesPaille-en-queue* indigène remparts et falaises maritimesCormoran africain indigène étangs et rivièresAigrette dimorphe indigène étangs et rivièresButor* indigène étangs et rivièresBihoreau de Dubois endémique Réunion étangs et rivièresSolitaire endémique Réunion étangs et forêtsFlamant rose indigène étangs et rivièresOie de Kervazo endémique Réunion étangs et rivièresCanard de rivière endémique Mascareignes étangs et rivièresPapangue* endémique Réunion forêts sèches et humidesFaucon de Dubois endémique Réunion falaises et forêtsCaille pays * indigène ( ?) forêtsPoule d’eau* indigène étangs et rivièresFoulque de Newton endémique Mascareignes étangs et rivièresOiseau bleu indigène( ?) étangs et rivièresRâle d’Auguste endémique Réunion forêts et étangsBécasse des bois endémique Réunion ( ?) forêtsNoddi brun* indigène falaises maritimesTourterelle malgache* indigène forêtsPigeon bleu ardoisé endémique Réunion forêtsPigeon rose de Dubois endémique Réunion forêtsPerroquet mascarin endémique Réunion forêtsPerroquet gris de Dubois endémique Réunion forêts

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Per. verte à ép. rouges endémique Réunion forêtsPerruche verte endémique Réunion forêtsInséparable ? indigène forêtsHibou de Gruchet endémique Réunion forêtsSalangane* endémique Mascareignes ravines et falaisesTuit-tuit* endémique Réunion forêtsOiseau-la-vierge* endémique Réunion forêtsTec-tec* endémique Réunion forêtsHuppe de Bourbon endémique Réunion forêtsHirondelle de Bourbon* endémique Mascareignes ravines et falaisesMerle pays* endémique Réunion forêtsOiseau gris* endémique Réunion forêtsOiseau lunette* endémique Réunion forêtsCardinal de Bourbon endémique Réunion forêts

5 mammifères (3 disparus + 2 survivants*)Roussette noire endémique Mascareignes forêtsGrande Roussette endémique Mascareignes forêtsChauve-souris des Hauts indigène forêtsTaphien* indigène ravines et forêtsPetit molosse* indigène ravines

Bibliographie

BARRE, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996. Oiseaux de La Réunion. Les éditions du Pacifique, 1-207.

BOUR, R. 1978. Les tortues des Mascareignes. description d'une espèce nouvelle d'après un document (Mémoire del'Académie) de 1737 dans lequel le crâne est figuré. C. R. hebd. Séanc. Acad. Sci., Paris, (D) 287 : 491-3.

BRIAL, P. et PROBST, J-M. 1998. Note sur une nouvelle espèce de râle endémique disparue de l’île de La Réunion.Bull. Phaethon, 7 : 10.

CHEKE, A. S. 1987a. An ecological history of the Mascarene Islands, with particular reference to extinctions andintroductions of land vertebrates. In Diamond A.W. éd.Studies of Mascarene Island Birds. Cambridge UniversityPress, U.K : 6-100.

COWLES, G.S. 1987. The fossil record. In Diamond A. W. (ed.) :Studies of Mascarene Island Birds. CambridgeUniversity Press, Cambridge : 90-100.

COWLES, G.S. 1994. A new genus, three new species and two new records of extinct holocene birds from ReunionIsland, Indian Ocean. Geobios, 27, 1 : 87-93.

MOURER-CHAUVIRE, C.; BOUR, R.; MOUTOU, F. et RIBES, S. 1994.Mascarenotus nov. gen. (Aves,Strigiformes), genre endémique éteint des Mascareignes etM. grucheti n. sp., espèce éteinte de La Réunion. C. R.Acad. Sci. Paris, 318 (2) : 1699-1706.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens.édt. azalées, 1-168.

PROBST, J-M. & BRIAL, P. Témoignages anciens sur les espèces disparues de La Réunion.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 26-29.

Compte-rendu des observations ornithologiques sur l’île de La Réunion (France)

du 14 août au 29 août 1997

Pierre Le Maréchal

Liste des sites visités

14/08 : St Denis15 au 21/08 : base à St Gilles. 18/08 : Maïdo (2200 m). 19/08 : à partir de Dos D'Âne, Cap Noir et GR2 vers Roche

Écrite (1600 m). 2021 et 29/08 : Le Port.21 au 26/08 : base à St Pierre (Grand Bois). 21/08, 23 et 24/08 : Petite Île et Grand Anse. 25, 26 et 29/08 : étang du

Gol. 22/08 : piton de la Fournaise (2600 m). 23/08 : côte Sud et Grand Étang, 24/08 : sentier botanique de St Philippe.

26 au 29/08 : cirque de Cilaos (1200 m).

Météo

Classique pour l'hiver austral (environ 25°c dans la journée). Pluie importante le 17/08 pendant 2h l'après-midi. Vent assez fort de S-SW le 24 et surtout le 25/08 (vagues impressionnantes, l'étang du Gol se remplit dans la nuit).

Carte

IGN 1/100 000ème (les cartes au 25 000ème sont préférables).

Oiseaux

Pterodroma baraui Pétrel de Barau, Taille-ventUne dizaine près de l'entrée de l'étang du Gol le 25/08 vers 18h30 (vent fort de SW).

Puffinus pacificus Puffin fouquet (P. du Pacifique), Fouquet noirCinq le soir du 23/08 autour de Grand Anse. Environ 10 le 24/08 à 18h30 (vent fort venant du Sud Ouest).

Puffinus lherminieri bailloni Puffin d'Audubon, Fouquet blancAu moins 3 autour de Grand Anse le 24/08. Une vingtaine le soiren mer, près de l'étang du Gol, le 25/08. 1 en mer

au large de l'étang du Gol le soir le 25/08.

Phaethon lepturus Phaéthon à bec jaune, Paille-en-queueUn en vol au-dessus du muséum de St Denis le 14/08. Une dizaineen vol, un peu après St Gilles (vers le Sud), le

15/08, 3 en vol au large de St Leu le 16/08. 3 à la cascade Bernica le 18/08. 3 au loin dans le cirque de Mafate le 19/08.4 au large de Grand Anse le 23/08. 2 ind. posés sur les falaisesde Grand Anse le 24/08. Quelques ind. observés en merau loin sur la route longeant l'océan n'ont pas été notés.

Butorides striatus Héron strié, ButorUn immature à la sortie de Ste Suzanne le 14/08 vers la cascadeNiagara. Un adulte à l'étang de St Paul le 17/08. 3

adultes à l'étang du Gol le 25/08. 4 adultes et un immature le 26/08. 4 adultes le 29/08.

Circus maillardi maillardi Busard de Maillard, PapangueUn mâle à la cascade Niagara (Ste Suzanne) le 14/08. Une femelle le long des falaises avant La Possession. Un mâle

en vol au-dessus de la cascade de Bernica le 18/08. Un mâle près de Grand Étang le 23/08. Un mâle, à environ 5 km deGrand Étang (N 3) vers la Plaine des Palmistes le 23/08. Un jeune posé le 24/08 sur le chemin forestier du sentierbotanique de St Philippe. Un jeune chasse sur le pourtour de l'étang du Gol le matin du 26/08. Aucune donnée à Cilaos.

Turnix nigricollis Turnix de Madagascar, Caille paysUn mâle sur le chemin entre les cannes vers Petite Île le 21/08.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

Gallinula chloropus pyrrhorroa Gallinule poule-d'eau, Poule-d'eauDeux à l'étang St Paul le 18/08. 2 sur la pièce d'eau de la cascade de Bernica le 18/08. 2 à l'étang du Gol le 25/08. 6

couples sur la pièce d'eau principale de Cilaos (accouplements).

Numenius phaeopus Courlis corlieuUn à l'étang du Gol le matin du 25/08, idem le soir. 1 le 26/08. 1 le 29/08.

Tringa nebularia Chevalier aboyeurUn à l'étang du Gol le matin du 25/08, idem le soit. 3 le 26/08. 1 le 29/08.

Actitis hypoleucos Chevalier guignetteDeux à l'étang du Gol le soir du 25/08.

Catharacta antarctica Labbe brun subantarctique, SkuaTrois au Port le 20/08. 1 au large pourchasse des Noddis sans conviction, et 1 (très près) au-dessus du Port Ouest

vers 15h30 le 29/08.

Anous stolidus Noddi brun, MacouaPassage vers Nord le matin à 7h (obs de St Gilles L'Hermitage). 50 sur la plate-forme en face de St Paul le 20/08.

Nombreux au large (pêche) de Grand Anse le 23/08 (9h).Plusieurs dizaines d'inD. présents dans l'après-midi du 21/08 sur Petite Île dont un ind. avec un poussin. Plusieurs

centaines sur et autour de Petite Île le 23/08 vers 18h30. Unetrentaine pêchent au large du Port le 29/08, dans l'après-midi.

La présence de Noddi à bec grêle (Anous tenuirostris) a été soupçonnée 2 à 3 fois, mais connaissant mal l'espèce, jepréfère passer ces données sous silence.

Gygis alba Gygis blanche, GoéletteUne à Petite Île le matin (9h) du 23/08.Commentaires : Oiseaux entièrement blanc avec de longues ailes fines et une queue fourchue. Bec noir à la distance

d'observation (environ 500 m au télescope x45) (pas vu les pattes). Assez agressive envers les noddis. Le corps paraîtplus fin que celui de ces derniers, mais avec une envergure des ailes supérieures (impression due peut-être à la façondont les noddis plient leurs ailes). Observée pendant au moins 10 min. Toujours en vol sauf un repos de 30 secondesenviron sur la falaise de Petite Île (côté Nord). Cette espèce avait déjà été notée en 1996. Elle m'a été signalée par J-MProbst (Ste Clotilde) avant ma visite qui l’avait mentionnée pour la première fois en 1995 (Probst & Boulay, 1995).

Geopelia striata Géopélie zébrée, Tourterelle paysCommunes dans les Bas. 1 seul ind. à Cilaos le 28/08, près des thermes.

Streptopelia picturata Tourterelle peinte, Tourterelle malgacheDeux à l'étang St Paul le 18/08. 1 vers la cascade de Bernica le 18/08. 1 à 18 km de Cilaos le 29/08.

Collocalia francica Salangane à croupion gris, Petite hirondelleObservée partout sauf au-dessus de 2500 m.

Terpsiphone b. bourbonnensis Tchitrec des Mascareignes, Chakouat Deux au début de la route forestière des Hauts sous le vent, le18/08. Observé plusieurs fois sur le GR2 vers la

Roche Écrite. Plusieurs sur le sentier botanique de St Philippe le 24/08. Observé plusieurs fois à Cilaos sur les cheminsde montagne.

Saxicola tectes Tarier de la Réunion, Tec-tecCommun dans les milieux ouverts des Hauts (à partir de 800 m environ) et très confiant. Mâles très clairs à Cilaos.

Acridotheres tristis Martin triste, MartinCommun à tous les niveaux, mais plus dans les Bas. À Cilaos, uniquement en ville et dans les jardins. Asent des

milieux boisés des Hauts.

Hypsipetes borbonica Bulbul de Bourbon, Merle paysDeux à trois chanteurs autour de Grand Étang le 23/08 (aucun vu). Plusieurs couples à Cilaos, sur les chemins qui

montent vers le Piton des Neiges, la Roche Merveilleuse, l'Ilet à Cordes (espèce peu commune).

Pycnonotus jocosus Bulbul orphée, Merle de MauriceTrouvé dans tous les milieux boisés des Bas, tout autour de l'île. Cris sur le circuit du Cap Noir, à partir de Dos

D'Âne le 19/08. Plusieurs observations près de St Philippe et sur le sentier botanique le 24/08.

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Compte-rendu des observations ornithologiques sur l’île de La Réunion (France) du 14 août au 29 août 1997 P. Le Maréchal

Zosterops borbonica Zostérops gris des Mascareignes, Oiseau blancUne des espèces les plus communes, observée surtout dans lesfilaos dans les Bas. Observé jusqu'à Maïdo le 18/08.

De même le 19/08 vers la Roche Écrite. Commun sur la falaise du pas de Bellecombe le 22/08. Assez commun à Cilaos.

Zosterops olivaceus Zostérops vert de la Réunion, Oiseau vert à lunettes Observé au pic du Maïdo le 18/08 et vers la Roche Écrite le 19/08. Quelques ind. vus sur le chemin qui remonte vers

le pas de Bellecombe le 22/08. Observé aussi à Cilaos (un ind.transporte du matériel pour construire un nidapparemment).

Ploceus cucullatus Tisserin gendarme, BellierDes colonies en activité un peu partout où il y a des points d'eau à proximité (Ste Suzanne, St André, St Gilles…).

Pas observé sur la côte Sud, ni dans les Hauts.

Foudia madagascariensis Foudi rouge, CardinalObservé régulièrement en ville avec les moineaux. Très confiant. Des bandes mixtes dans les friches (Etang du Gol

par exemple). Observé aussi à Cilaos, en ville uniquement.

Passer domesticus Moineau domestique, MoineauOiseau omniprésent dans les Bas et jusqu'à 1200 m au moins (Cilaos). Période de nidification : observation de

constructions de nids, mais aussi de jeunes quémandant.

Estrilda astrild Astrild ondulé, Bec roseTrois devant l'église de Piton Ste Rose le 23/08. Des bandes de 10 à 20 ind. dans les filaos des jardins et au sol sur

les zones de pique-nique à Cilaos.

Lonchura punctulata Capucin damier, CoutilUne bande en vol d'une quinzaine à Grand Étang (parking) le 23/08. Une bande d'une dizaine vers l'Ilet à Cordes

(Cilaos) le 27/08.

Mammifères

Taphozous mauritianus Chauve-souris à ventre blancCommune le soir au-dessus des bungalows du Récif à St Gilles,plusieurs dizaines visibles dans les éclairages publics, lesoir du 20/08 par exemple.

Mormopterus acetabulosus Petit MolosseUn ind. le 20/08, plus petit que les Chauve-souris à ventre blanc, pourrait appartenir à cette espèce. Observé seulementen vol.

Megaptera novaeangliae Baleine à bosseUn adulte + 1 jeune le 16/08 au large de St Leu et 1 autre adulte (au moins).Un au large, vue du Port, le 20/08 (énorme jet).

Tursiops truncatus Grand DauphinUne dizaine au large du Port le 20/08 (16h). Une vingtaine au large de Stella le 29/08.

Reptiles :

Calotes versicolor Agame arlequinJardin d'Eden, près de St Gilles le 17/08.

Chamaeleo pardalis Camélélon panthère, EndormiJardin d'Eden, près de St Gilles le 17/08.

Hemidactylus frenatus Hémidactyle des jardins, Lézard gris des jardinsDans les maisons, notamment à St Pierre.

Ouvrages & articles divers

ATTIE, C. & BRETAGNOLLE, V. 1996. Oiseaux de la Réunion. L'Oiseau Magazine n°44 : 44-48.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

BARRE, N. ; BARAU, A. & JOUANIN, C. 1996. Oiseaux de la Réunion. Éd. du Pacifique.

GRUCHET, H. 1984. 1) La faune terrestre ; 2) La faune des eaux douces - A la découverte de La Réunion. Vol. 6, ed.Favory.

PROBST, J. M. 1995. The discovery of the first known colony ofBarau's Petrel (Pterodroma baraui) on La Réunion.Working Group on Birds in the Madagascar Region - Newsletter 5 (2) : 10-11.

PROBST, J-M. 1996. Le Tuit-tuit de la Réunion. L'oiseau Magazine n°44 : 33-35.

PROBST, J-M. 1996. Fiche patrimoine naturel à protéger : Le Pétrel de Barau ou TailleventPterodroma baraui. Bull.Phaethon, 3 : 39-40.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de la Réunion. Guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens.Azalées Éd.

PROBST, J-M. & BOULAY, S. 1995. Première mention de la Gygis blanche ou GoéletteGygis alba monteà LaRéunion. Bull. Phaethon, 2 : 108.

WINTER, M. 1993. Le Caméléon (Chamaleo pardalis) Collection "Amis des Iles". Edit. Azalées.

WINTER, M. 1993. Le Paille en queue (Phaethon lepturus). Collection "Amis des Iles". Edit. Azalées.

WINTER, M. et VAXELAIRE, D. 1991. Paysages et animaux de l'île de la Réunion. Collection Maison du Monde.Edit. Azalées. Saint Denis.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 30-31.

Fiche « patrimoine naturel à protéger »

Le Butorou Héron vert strié

Jean-Michel Probst*

* B.P. 307, 97494 Sainte Clotilde Cedex.

L’oiseau décrit ci-après est une espèce d’oiseau d’eau de l’Ordre des Ciconiiformes. Il fait partie de la Famille desArdeidae qui comporte 17 genres, 62 espèces et 149 taxons dans le monde, dont 27 se rencontrent dans l’Océan Indien.Le Butor ou Héron strié est une espèce endémique de la région Afro-malgache (Mascareignes et Madagascar).

BUTORButorides striatus Linnaeus, 1758Français : Héron strié, Héron vert, Héron à dos vert, Blongios vert, “Crabier”, “Poule sultane”. Anglais : Green Heron, Green-backed Heron. Allemand : Mangrovereiher. Espagnol : Garcita oscura.

Distribution dans l’Océan indien. B. s. atricapilus (Afzelius, 1804) - Pemba et Zanzibar. B. s. brevipes (Ehrenberg, 1833) - Abd el Kuri, Socotra. B. s. crawfordi (Nicoll 1906) - Aldabra et Amirantes et Agaléga. B. s. rhizophorae (Salomonsen, 1934) - Archipel des Comores. B. s. dejens (Hartert, 1920) - endémique des Seychelles. B. s. albolimbatus (Reichenow, 1900) - Diego Garcia, Chagos et Maldives. B. s. chloriceps (Bonaparte, 1855) - Laquedives, Sri Lanka, Inde. B. s. javanicus (Horsfield, 1821) - Thaïlande, Malaisie. B. s. spodiogaster (Sharpe, 1894) - Andamans, Nicobars, îlots de Sumatra. B. s. rutenbergi (Hartlaub, 1880) - Madagascar, La Réunion, Maurice, Rodrigues.

DESCRIPTION. Longueur : 35-48 cm ; Envergure : 52-60 cm. Poids : 135-250 g.

Adulte. Dimorphisme sexuel non perceptible. Dessus de la tête, noir, à reflets métalliques vert ; huppe retombante enarrière du cou ; mandibule supérieure du bec noir brillant, mandibule inférieure et lores jaune orangé ; iris jaune(nicheur : orange), dos gris brun avec de longues et fines scapulaires retombantes vert métallique ; ailes gris brun avecles rémiges vertes bordées de brun clair ; tarses et doigts jaunes (nicheur : tarses et doigts oranges).

Immature. Plumage à dominance brune parfois roux, ponctué de blanc ; dessus brun et dessous strié de brun et blanc ;iris jaune, bec brun clair.

IDENTIFICATION. Petit héron gris vert souvent immobile à côté de l'eau. Mesures de l’oiseau en main : Aile : 167-190 mm. Bec : 55-65 mm. Tarse : 44-47 mm. Queue : 57-70 mm.

VOIX. Cris grinçants et sonores « truek » ou « kria » lancé à l’envol ou au passage lorsqu’il est dérangé.

COMPORTEMENT. Le Butor se rencontre souvent isolé. Des petits groupes se constituent dans les zones de pêche.Craintif et discret, il s’envole précipitamment dès qu’un promeneur avance dans sa direction (toutefois, à Maurice ou àRodrigues, il est possible de l’approcher jusqu’à une dizaine de mètres sans qu’il ne s’effraie). Il chasse généralement àl’aube et au crépuscule. Il peut toutefois se nourrir de jourcomme de nuit. Il affectionne particulièrement les berges enpente douce des vasières et y chasse à l’affût, plus rarement, en poursuivant sa proie. Dans les zones d’eau profonde, ilse poste généralement sur une branche ou sur un rocher émergé. Dans une zone aquacole de l’étang du Gol, les Butorsse rencontrent tout au long du jour mais principalement le soir, au moment où le personnel quitte l’enceinte des bassins.La nuit, ils se nourrissent alors tranquillement autour desbassins ou des cuves d’alevinage si elles ne sont pasrecouvertes de filets. La plupart des grands déplacements ont lieu au lever du jour, voire même en pleine nuit (ce qui ainduit plus d’un touriste en erreur qui le prenait alors pour une roussette noire Pteropus niger, aujourd’hui disparue).

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)___________________________________________________________________________

NIDIFICATION. La reproduction a été constatée à La Réunion de juillet à février. La plupart du temps, il nicheisolément, plus rarement, en colonie lâche (maximum de 18 nids ensemble, en 1992 à l’étang du Gol). Le nid, encoupe, est installés dans des arbustes bas (Schinus terebentifolius, Acacia sp.). Il est caché dans la végétation et placésouvent au-dessus ou à proximité de l’eau. Il est constitué d’une frêle plate-forme de fines branchettes. La ponte de 2-6œufs (34-39 x 25-29 mm) de coloration variable : généralement bleu vert profond, mais aussi bleu pâle ou blanc pur (1seule observation). L’incubation assurée par les deux parents dure de 19 à 25 jours. Le premier envol des juvéniles estobservé après une période de 35 à 39 jours.

MILIEU. Le Butor fréquente les étangs littoraux, les rivières, les marais, les estuaires, les ravines humides, les bassinsaquacoles. Plus rarement on le rencontre le long des bassinsde station d’épuration (Ermitage), ou parfois le long dubord de mer et des embouchures de rivières. Plus rarement, ilfréquente également les zones ouvertes comme les prairiesà Paspalidium pour se nourrir d’insectes et d’amphibiens. Pour nicher, onle rencontre dans les formations arbustives etarborées de Schinus et Tamarins et s’il n’est pas dérangé, dans des fourrés épineux des zones de forêt sèche littorale.

ALIMENTATION. Quasiment omnivore, le Butor se nourrit toutefois principalement de petits poissons (Oreochromisniloticus, Poecilia reticulata, Xyphorus hellerii, Kuhlia rupestris, Sicyopterus lagocehalus, Istiblenius sp.). Il captureégalement des insectes aquatiques (Notonectidae, Nepidae, Gerridae), des araignées (non déterminées), des crabes(d’eau douceVaruna litterata et de mer), des crustacés (crevettes, chevrettes, camaronsMacrobrachium sp.) et deslarves et adultes de batraciens (Bufo gutturalis, Ptychadena mascareniensis). Une observation de prédation indique unecapture d’un petit reptile terrestre (Hemidactylus sp.). Dans d’autres régions, le Butor consommerait également desmollusques aquatiques.

STATUT ET REMARQUES. Le Butor est un oiseau d'eau indigène représenté par la sous-espèceB. s. rutenbergi. Il aété signalé pour la première fois à La Réunion vers 1860. Aucun ossement n’ayant été découvert dans les sites defouilles, il est probable que cette espèce a colonisé récemment notre île (depuis environs 150 ans). Aujourd’hui, cetoiseau fréquente principalement les milieux d’eau douce debasse altitude ainsi que le bord de mer. Localementcommun dans les trois étangs littoraux, il reste peu répandusi l’on se réfère à la densité de la population mauricienne. Ilest cependant en augmentation certaine dans toute l’île depuis les observations de 1980. La population de l’étang du Gola fait l’objet de plusieurs comptages. Elle est certainement la plus importante de l’île et a été estimée à environs 60individus. Le Butor est inscrit sur la liste des espèces protégées (Arrêté ministériel du 17 février 1989).

REFERENCES. Ali & Ripley, 1978 ; Barré, 1983 ; Barré & Barau, 1982 ; Barré, Barau & Jouanin, 1996 ; Brown,Urban & Newman, 1992 ; Cheke, 1987 ; Del Hoyo, Elliott & Sargatal, 1992 ; Langrand, 1995 ; Louette, 1988 ; Michel,1986 ; Olivier, 1891 ; Penny, 1982 ; Probst, 1995, 1997 ; Staub, 1973.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 32-33.

Quelles sont les espèces d’oiseaux rares, menacés et en danger d’extinction à l'île de La Réunion ?

Jean-Michel Probst* & J-M. Louisin*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Un oiseau est déclaré menacé si sa population nicheuse est endanger imminent de disparition ou susceptible de ledevenir si des mesures de conservation efficaces ne sont pasprises rapidement. Des critères très précis de taille depopulation, d'évolution des effectifs ont été établis par l’IUCN, BirdLife International et repris par le service d'étude etde recherche de la Ligue française pour la Protection des Oiseaux (IUCN, 1993, 1994 ; Duquet, 1995). On distinguehuit catégories de menaces : espèce éteinte, menacée d’extinction, en danger, vulnérable, rare, à faible risque, espècecommune et à statut indéterminé. Ces mêmes critères sont appliqués ici aux oiseaux de La Réunion.

Espèce éteinte (Ex)

L’espèce est considérée comme éteinte, ou comme telle, car elle n’a pas été observée depuis au moins 100 ans. Aucunepreuve scientifique n’a pu être donnée sur sa présence sur l’île (par exemple : Hibou de GruchetMascarenotusgrucheti).

Espèce menacée d’extinction

1 L’espèce est considérée comme gravement menacée, ou commetelle, car sa population fait l’objet d’une réductionimportante de ses effectifs (au moins 50% au cours des 10 dernières années).

2 Sa zone d’occurrence est estimée à moins de 5 000 km2 ou zone de nidification à moins de 500 km2.

3 Sa population est estimée à moins de 2 500 individus matures.

Pétrel noir de Bourbon Pterodroma aterrima (2 & 3)Tuit-tuit Coracina newtoni (2 & 3)

Espèce en danger

1 La population est inférieure à 1.000 couples nicheurs et ses effectifs ou son aire de répartition à diminué de plus de50% entre 1970 et 1990.

2 La population est inférieure à 250 couples nicheurs et ses effectifs ou son aire de répartition ont diminué de 20 à50% entre 1970 et 1990.

3 La population est inférieure à 50 couples et ses effectifs ou son aire de répartition sont stables ou en diminutiondepuis 1970.

Butor Butorides striatus (3)

Espèce vulnérable

1 La population est comprise entre 1.000 et 10.000 couples nicheurs et ses effectifs ou son aire de répartition adiminué de plus de 50% entre 1970 et 1990.

2 La population est inférieure à 1.000 couples nicheurs et ses effectifs ou son aire de répartition ont diminué de 20 à50% entre 1970 et 1990.

3 La population est inférieure à 250 couples et ses effectifsou son aire de répartition sont stables ou enaugmentation depuis 1970.

4 La population est inférieure à 50 couples et ses effectifs ou son aire de répartition sont en augmentation depuis1970.

5 La population s'est installée récemment et reste vulnérable du fait de sa petite taille (population inférieure à 50couples nicheurs).

Papangue Circus maillardi (3)

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Espèce rare

Espèce dont la population est comprise entre 250 et 1.000 couples nicheurs et dont les effectifs ou l'aire derépartition sont stables ou en augmentation.

Paille en queue à brins blancs Phaethon lepturus Poule d'eau Gallinula chloropusNoddi brun Anous stolidus Hirondelle de Bourbon Phedina borbonica

Espèce à faible risque

L’espèce est considérée comme taxon dit à « faible risque »lorsque son évaluation a montré qu’elle ne remplissaitpas les critères précédents mais qu’il pouvait être classé dans trois sous catégories (cd : Dépendant de mesures deconservation ; nt : quasi menacé ; Ic préoccupation mineure).

Pétrel de Barau Pterodroma baraui (cd)Merle pays Hypsipetes borbonica (nt)Oiseau-la-vierge Terpsiphone bourbonnensis (Ic)

Espèce commune

Espèce indigène commune ne nécessitant pas de mesures conservatoires propres outre la conservation en l’état deson habitat.

Salangane Collocalia francicaTec-tec Saxicola tectes Oiseau blanc Zosterops borbonicus Oiseau vert Zosterops olivaceus

Espèce à statut indéterminé

Espèce mal connue dont les effectifs et les tendances évolutives sont incertaines et sont susceptibles d'être rares,vulnérables ou en danger.

Fouquet gris Puffinus pacificus Petit fouquet Puffinus lherminieriTourterelle malgache Columba picturata

BibliographieDUQUET, M. 1995. Oiseaux menacés - Vont-ils tous disparaître ? L'Ois. mag., 39 : 26-32.

IUCN, 1993. Draft IUCN Red List Categories. Gland, Suisse.

IUCN, 1994. Catégorie de l’IUCN pour les listes rouges – Préparées par la commission de la sauvegarde des espèces del’IUCN. Gland, Suisse, 1-22.

Statut des espèces nicheuse de La Réunion

nom local nom scientifique statut menace

1 Pétrel noir de Bourbon Pterodroma aterrima E Indéterminé2 Pétrel de Barau Pterodroma baraui E Indéterminé3 Fouquet gris Puffinus pacificus N Rare4 Petit fouquet Puffinus lherminieri E Rare5 Paille en queue à brins blancs Phaethon lepturus N Rare6 Butor Butorides striatus N Vulnérable7 Papangue Circus maillardi E Vulnérable14 Caille pays Turnix nigricollis N? -15 Poule d'eau Gallinula chloropus N Rare16 Noddi brun Anous stolidus N Rare18 Tourterelle malgache Columba picturata N? -20 Salangane Collocalia francica E -21 Tuit-tuit Coracina newtoni E Vulnérable22 Oiseau-la-vierge Terpsiphone bourbonnensis E -

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Quelles sont les espèces d’oiseaux rares, menacés et en danger d’extinction à l'île de La Réunion ? J-M. Probst & J-M. Louisin

23 Tec-tec Saxicola tectes E -25 Hirondelle de Bourbon Phedina borbonica E Rare27 Merle pays Hypsipetes borbonica E -28 Oiseau blanc Zosterops borbonicus E -29 Oiseau vert Zosterops olivaceus E -

Les espèces menacées de l'île de La Réunion

D'après les critères décrits ci-dessus, sur les 14 espèces indigènes de La Réunion, 11 espèces sont considéréescomme menacées :

1 est en danger

Pétrel noir moins de 50 couples nicheurs. Tuit-tuit population - de 250 couples et répartition en diminution.

3 sont vulnérables

PapangueButor

6 sont rares

Puffin de BaillonPaille en queueNoddi brunPoule d'eauHirondelle de Bourbon

2 ont un statut indéterminés

Pétrel de BarauPuffin du Pacifique

Il est important de souligner le statut particulier de ces 11espèces menacées de l'île de La Réunion (annexe). Eneffet tous ces critères ne s'appliquent qu'au statut réunionnais de l'espèce. Si une espèce indigène comme le Noddi brunvenait à disparaitre accidentellement de Petite Ile, son seul lieu de nidification connu sur l'île de La Réunion, on laretrouverait sûrement à Maurice, Rodrigues, aux Seychelles, ... Il en est tout à fait autrement pour les espècesstrictement endémiques de notre île. Si le Tuit-tuit venait à disparaître, il disparaîtrait de la surface de la terre.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Il y aurait actuellement dans le monde 9672 oiseaux dont 1100sont menacés et 170 proches de l'extinction (Duquet,1995). Sur toute la surface du globe, plus de 100 espèces d’oiseaux ont disparu depuis 1600, dont 12 étaientendémiques de La Réunion. Aujourd'hui, nous pensons trop souvent que ces extinctions sont dans le domaine del'histoire, pourtant, aujourd’hui encore, certaines espèces ont des populations restreintes à de petites zones ou ontdespopulations localisées insuffisamment connues. Une catastrophe écologique comme un feu de forêt, un cyclone, unenouvelle maladie aviaire, aurait des effets désastreux surces petites populations. Comme partout dans le monde, l'îledeLa Réunion n'échappe pas à cette tendance d'appauvrissement de la faune. De multiples causes de régressionamenuisent, morcellent et repoussent les populations indigènes dans des zones de plus en plus marginales. Ladestruction ou la modification des habitats, les prédateurs introduits, les pollutions diverses, le dérangement dus auxactivités touristiques, le braconnage, la compétition alimentaire avec des espèces introduites sont autant de nuisancesauxquelles les oiseaux doivent faire face sous peine de disparaître.

Un oiseau est déclaré menacé si sa population nicheuse est endanger imminent de disparition ou susceptible de ledevenir si des mesures de conservation efficaces ne sont pasprises rapidement. Des critères très précis de taille depopulation, d'évolution des effectifs ont été établis par BirdLife International et repris par le service d'étude et derecherche de la Ligue française pour la Protection des Oiseaux. On distingue huit catégories de menaces : espèceéteinte, menacée d’extinction, en danger, vulnérable, rare, à faible risque, espèce commune et à statut indéterminé.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 34-36.

Écologie et conservation de l’Échenilleur de La Réunion (Tuit-tuit)Coracina newtoni

Jean-Michel Probst* & Jean-Marc Thiollay **

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex** CNRS/URA, Laboratoire d’écologie, 46 rue d’Ulm, 75 230 Paris Cedex 05

Présentation du projet

L’Échenilleur de La RéunionCoracina newtoniest actuellement l'oiseau terrestre le plus menacé de la Réunion. Unepopulation estimée de 120-150 couples seulement semble strictement localisée dans une surface de 16 km2 couvrant laPlaine des Chicots et la Plaine d'Affouches dans les Hauts deSaint-Denis. Bien qu'apparemment stable depuis au moinsvingt ans d'après les recensements de Cheke (1976), cette population n'a cependant montré aucun signe certaind'expansion depuis au moins cinquante ans. Elle fut un moment considérée comme plus rare qu'aujourd'hui (Berlioz,1946), mais sans doute faute de prospection suffisante.

Le Tuit-tuit était autrefois bien plus largement répandu à la Réunion (Cheke, 1987) et des massifs forestiers assezsemblables à ceux qu'il occupe actuellement existent encore dans plusieurs régions de l'île, y compris aux abordsimmédiats de son aire de répartition.

En termes de recherche et de conservation, les principales questions qui se posent sont donc :

1/ Quelle est la situation actuelle de cette population, et notamment quelle est sa dynamique et quelles sont seschances de survie ?

2/ Quelle est l'écologie de cette population et quels sont les facteurs environnementaux qui en limitentl'accroissement ou l'extension géographique ?

3/ Quelles sont les chances de réintroduction de cette espèce hors de son aire actuelle de distribution, quelle est lafaisabilité d'une telle opération et quelle serait la zone la plus propice ?

4/ Quels sont les modes de gestion ou de restauration du milieu (sylviculture, régénération, contrôle des espècesintroduites, limitation de la chasse, du tourisme, etc.) les plus favorables au maintien de la population existante, à sondéveloppement éventuel ou au succès d'une réintroduction ?

Jusqu'à présent, seule la biologie de l'espèce a été étudiée(habitat, distribution, nombre de couples, vocalisations,régime alimentaire, nidification). Mis à part la synthèse de Cheke (1987), ces données sont disponibles sous formes derapports internes et quelques articles paru dans des bulletins régionaux. Elles sont encore partielles et méritent unapprofondissement. Elles n'ont pas suffi à expliquer la localisation de cette espèce ni à proposer des méthodes efficacespour sa conservation.

Il convient, par conséquent, d'orienter les recherches dans le cadre des questions posées ci-dessus afin de débouchersur une stratégie de restauration de la population et de son habitat forestier.

Problématique

Le GenreCoracinade la Famille desCampephagidaeest répandu dans une grande partie de l'Afrique et de l'Asietropicale. Il est homogène dans sa morphologie, son écologie et particulièrement son habitat. Ce dernier est presquetoujours composé soit d'une forêt assez haute à sous-bois dense, soit d'une végétation arborée ouverte de type parc ousavane boisée. D'autre part, la plupart desCoracina montent peu en altitude, même quand la forêt de montagne estencore haute, que ce soit en Afrique Orientale, à Madagascar, en Inde, à Sumatra, à Ceylan, en Malaisie, en Birmanieou à Bornéo.

Il est donc logique de penser qu'à la Réunion, cet oiseau était autrefois répandu dans les forêts de basse altitudeprincipalement où il avait peut-être son optimum écologique. Récemment encore, il était donné de 600 à 1400 m(Pollen, 1865). Il a été collecté vers 1920 à 900 m (Cheke, 1976) et observé à 300 m en 1948 (Milon, 1951). À ces

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

époques déjà, la forêt de basse altitude avait pourtant quasiment disparu. Enfin, l'espèce proche de l'Ile MauriceCoracina typicasubsiste entièrement à moins de 600 m, où elle atteint d'ailleurs une densité trois à quatre foissupérieure à celle deC. newtonidans les forêts d'altitude de la Réunion. Ces dernières y sont pourtant beaucoup moinsdégradées qu'à Maurice où l'espèce est même en augmentation (C. Jones, comm. orale).

Deux grandes caractéristiques conjuguées du milieu - une structure de futaie relativement haute et claire et unealtitude peu élevée - pourraient donc être des descripteursefficaces d'un boisement favorable à Coracina. L'altitudeestsusceptible d'agir à la fois sur la structure de la forêt, sa charge en épiphytes, la température, la pluviométrie ou lafréquence des brouillards et enfin la diversité ou la quantité de proies. Ces paramètres sont tous de plus en plusdéfavorables quand l'altitude croît. Si cette hypothèse qu'il conviendra de vérifier s'avérait exacte, I'habitat actuel duTuit-tuit pourrait être considéré comme sub-optimal voirelimite et comme l'une des dernières zones de forêt destructure favorable et d'étendue suffisante pour abriter une population de taille viable. Ailleurs I'espèce aurait disparuavec la forêt ou se serait retrouvée isolée dans des lambeauxtrop petits ou trop peu favorables pour se maintenir sansl'apport d'immigrants provenant d'autres populations plus saines. Ceci expliquerait aussi qu'elle n'augmente pas malgréune relative protection et l'existence d'autres forêts également toutes situées en altitude. La valeur écologique de chaqueforêt ou étage peut être évaluée de plusieurs façons :

1/ Composition floristique de la forêt notamment la proportion d'espèces exotiques et le blocage de régénération quipeut en résulter.

2/ Climatologie (température, nébulosité, pluviométrie) susceptible de conditionner tous les autres facteurs.

3/ Physionomie ou structure verticale et horizontale de la forêt et spécialement écart entre la structure observée etcelle de type primaire.

4/ Quantité et qualité des ressources alimentaires et surtout leur accessibilité si beaucoup de proies sont trèscryptiques ou très cachées ou encore à cycles saisonniers marqués. Le petit nombre apparent d'invertébrés dans la forêtd'altitude rend cette mesure cruciale.

5/ Mesure du succès de chasse des oiseaux dans différents habitats strates, saisons et conditions météorologiques.Mesure de la dépense énergétique représentée par différentes techniques de chasse utilisées selon le milieu le type deproie ou la saison. Cette approche peut à elle seule résumer les conséquences des paramètres ci-dessus.

6/ Structure de la population, taux de reproduction, mesuredes paramètres démographiques et dynamique de lapopulation. Ces données sont indispensables pour juger de la « santé », donc du risque d'extinction ou des possibilitésde croissance de l'espèce.

Sélection de références personnelles citant le Tuit-tuit

ABHAYA, K ; & PROBST, J-M. 1991. Observation sur le nourrissageau nid et émancipation des jeunes Tuit-tuit ou Merle blancCoracina newtoni à la Plaine des Chicots. MWAF, 1-3.

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Plaine des Chicots. MWAF, 1-4.PROBST, J-M. 1991. Contribution à l’étude sur la répartition duTuit-tuit Coracina newtoni- Oiseau endémique menacé de l’Ile de

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Écologie et conservation de l’Échenilleur de La Réunion (Tuit-tuit) Coracina newtoni J-M. Probst & J-M. Thiollay

– Hemipus et présentation succincte des taxons endémiques insulaires de l’Océan Indien. Bulletin Phaethon, 8 : 91-101.PROBST, J-M. et ABHAYA, K. 1996. Carte de répartition actuelle dela saison de nidification 1995/1996 du Tuit-tuit ou

Échenilleur de La Réunion. Bull. Phaethon, 4 : 110-111. PROBST, J-M. et LOUISIN, J-M. 1998. Quelles sont les espèces d’oiseaux menacés à l’île de La Réunion ? Phaethon, 7 : 32-33. PROBST, J-M. ; COLAS, P. ; LIMIER, F. ; CHERON, J-L. & PRUDHOMME, J-E. 1995. Compte-rendu ornithologique de

l'ouverture en canyoning de la Rivière de l'Est (La Réunion). Bull. Phaethon, 1 : 18-21.LOUISIN, J-M. ; PROBST, J-M. & LONGIN, R. 1997. Liste commentéedes oiseaux de la Plaine des Chicots (La Réunion). Bull.

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En préparation

PROBST, J-M. (en prép.). Catalogue des vertébrés de La Réunion, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères se reproduisant surl’île. Rap. DIREN.

THIOLLAY, J.M. (en prép.). Programme d’étude et de conservation des oiseaux terrestres de La Réunion. Le Taille-vent. THIOLLAY, J.M. & PROBST, J.M. (en prép.). Ecology and conservation of a small insular bird population, the Reunion Cuckoo-

shrike Coracina newtoni. Biological Conservation.

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Liste des espèces végétales protégées de l’île de La RéunionMinistère de l’Équipement, du logement, de l’aménagement du territoire et des transports

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 40-41.

Liste des espèces végétales protégées de l’île de La Réunion

MINISTERE DE L'EQUIPEMENT, DU LOGEMENT,DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DES TRANSPORTS

—————ENVIRONNEMENT

—————

Arrêté du 6 février 1987 fixant la liste des espèces végétales protégées dans le Département de la Réunion.

Le ministre des affaires sociales et de l'emploi,Le ministre de l'agriculture et le ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports,chargé de l'environnement,

Vu la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, notamment ses articles 3 et 4 ;

Vu le décret n° 77-1295 du 25 novembre 1977 pris pour son application et concernant la protection de la flore et de lafaune sauvage du patrimoine naturel français ;

Vu l'avis du Conseil national de la protection de la nature,

Arrêtent :

Art. 1er - Sont interdits sur le territoire du Département dela Réunion et de ses dépendances, en tout temps, ladestruction, la coupe, la mutilation, l'arrachage, la cueillette ou l'enlèvement, le transport, le colportage, l'utilisation, lamise en vente, la vente ou l'achat des spécimens sauvages des espèces ci-après énumérées.

Toutefois, l'interdiction n'est pas applicable aux opérations d'exploitation des fonds ruraux sur les parcelleshabituellement cultivées.

PTERIDOPHYTES

Angiopteris madagascariensis (pas de nom local)Asplenium nidus L. Fougère langue de boeuf

PHANEROGAMES ANGIOSPERMES

1 - Monocotylédones

Angraecum palmiforme (pas de nom local)Angraecum eburneum Bory. Petite ComèteBeclardia macrostachya (Tchou) A. Rich. MuguetCalanthe sylvatica (Tchou) Lindl. (pas de nom local)Cryptopus elatus (Tchou) Lindl. Gros FahamGraphorkis concolor (Tchou) Lindl. Corne de boucLomatophyllum macrum (Haw) Salm-Dyck. Mazambron marronPhaius aff. pulchellus Kraenzl.

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Liste des espèces végétales protégées de l’île de La RéunionMinistère de l’Équipement, du logement, de l’aménagement du territoire et des transports

2 - Dicotylédones

Badula borbonica A. DC. var. macrophylla (Cordea Coode). Bois de savonBadula fragilis Bosser & Coode. Bois de savonBerenice arguta Tul. (pas de nom local)Indigofera ammoxylon DC. Bois de sableCarissa xylopicron Thouars. Bois amerClaxylon racemiflorum A. Juss. ex Baillon. Bois d'oiseauxClerodendron heterophyllum R. Br. Bois de chenillesCroton mauritanus Lam. Petit bois de senteurDelosperma napiforme (N.E. Br). Schwantes. LavangèreDombeya populnea (Cac.) Baker. Bois de senteurDrypetes caustica (Frappier ex-Cordem) Airy Shaw. Corce blanc bâtardEmbelia micrantha A. DC (pas de nom local)Eriothrix lycopodioides DC. (pas de nom local)Erythroxylon hypericifolium Lam. Bois d'huileEuodia segregis Cordem. Catafaille de MafateEuphorbia viridula Cordem, ex A. Radeliffe-Smith. (pas de nom local)Faujasia fontinalis Cordem. (pas de nom local)Faujasia squamosa DC. (pas de nom local)Foetidia mauritiana Lam. Bois puantGastonia cutispongia Lam. Bois d'épongeGouania mauritiana Lam. subsp. mauritiana. Liane MontbrunHernandia mascarenensis (Meisn) Kubitzbi. Bois blancHeterochaenia borbonica Bad. et Cad. (pas de nom local)Heterochaenia ensifolia (Lam.) DC. (pas de nom local)Heterochaenia rivalsii Bad. et Cad. (pas de nom local)Hibiscus boryanus DC. Mahot bâtardHibiscus columnaris Cav. Mahot rempartHugonia serrata Lam. Liane de clé, Liane papangueLobelia parva Bad. et Cad. (pas de nom local)Medinilla loranthoides Naud. (pas de nom local)Mucuna spp. (pas de nom local)Obetia ficifolia (Poiret) Gaudich. Bois d'ortie, Bois de source blancOchrosia borbonica Gmel. Bois jaunePolyscias aemiliguineae Bernardi. Bois de plat, Bois de papayePolyscias rivalsii Bernardi. Bois de papayePourpartia borbonica Lam. Bois de poupart, Bois d'évi marronPsathura borbonica J. Gmelin. var. borbonica Bois cassantPsiadia retusa DC. Saliette, SalièrePsiadia sericea (Bory) Cordem. (pas de nom local)Ruizia cordata Cav. Bois de senteur blancScolopia heterophylla (Lam) Sleumer. Bois de tisane rouge, Bois de balaiSideroxylon majus (Gaerth. f.) Baechni. Bois de ferStillingia lineata (Lam.) Muell. Bois de lait, Tanguin du paysStrongylodon siderospermum Cordem. CadoqueTabernaemontana persicariaefolia Jacq. Bois de laitTournefortia arborescens A. DC. (pas de nom local)Trochetia granulata Cordem. (pas de nom local)Xylopia richardii Boiv. Bois de banane, Bois de bobreZanthoxylum heterophyllum Smith. Bois de poivrier, Catafaille noir, Bois blanc-rouge

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La reproduction en captivité du Gecko vert de Vinson Phelsuma ornata un programme de conservation pour les îles de l’Océan Indien

J-M. Probst & A. Turpin

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 42-45.

La reproduction en captivitédu Gecko vert de Vinson Phelsuma ornata

Pour un programme de conservation des taxons menacés des îles de l’Océan Indien

Jean-Michel Probst* & Agnès Turpin*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Le Gecko vert de VinsonPhelsuma ornataest une espèce endémique de l’île Maurice. Elle est distribuée sur tout lelittoral de l’île principale, ainsi que sur quelques îlots adjacents. Cette espèce est commune sur l’île aux Aigrettes,uneréserve naturelle de 25 hectares sur laquelle nous avons mené un double programme de conservation :

-Restauration de la flore indigène et endémique (Strahm, 1987 ; Probst, 1996)-Sauvetage d’oiseaux endémiques menacés (Jones, 1980, 1982, 1990).

Sur cette île, le Gecko vert de Vinson est une des proies les plus appréciées de la Crécerelle de MauriceFalcopunctatusqui fait l’objet de relâchage suivi en radio-tracking (Probst, 1996). Pour les faucons juvéniles, ce petit reptileest une proie aisée à attraper. Nous avons vite remarqué qu’elle faisait le lien idéal entre la nourriture morte (sourisblanche et poussin de laboratoire) et une véritable proie sauvage. Le Gecko vert de Vinson a donc fait l’objet d’uneétude sur sa dynamique de population puis d’un programme de reproduction en captivité.

Présentation succincte de l’espèceLe Gecko de Vinson fait partie de la Famille des Gekkonidae. Cette petite espèce, endémique de l’île Maurice,

mesure au maximum 63 mm du museau à l'anus1. Les mâles sont plus grands que les femelles. Les parties supérieures ducorps sont de couleur bleu vert phosphorescent parsemé de fines bandes et tâches rouge vif. Il possède deux lignesblanches sur le côté de la tête et des motifs souvent différent sur le haut du museau. Le dessous est uniformément blanc.Sous ses doigts, il possède des lamelles adhésives qui agissent comme de véritables ventouses sur toutes les surfaceslisses (et sèche). Comme la plupart des animaux endémiques,il est peu craintif et ne semble pas craindre une présencetrop proche. En revanche il craint par dessus tout le vol des gros oiseaux. Même une tourterelle qui ne s’intéressenullement à lui le fera bondir à terre s’il est surpris. Il faut dire que les Faucon crécerelle en consomment beaucoup.Nous avons également observer une capture par un Bulbul orphéePycnonotus jocosuset un intérêt certain (mais sanscapture victorieuse) du MartinAcridotheres tristis. S’il passe à proximité d’un promeneur, il passe difficilementinaperçu !

Taxonomie1825 Phelsuma ornatum Gray. Ann. Philos. London, (2), 10 : 1991963 Phelsuma vinsoni Mertens. Senckenb. biol., Frankfurt/M., 44 (5) : 353. Fig 21966 Phelsuma vinsoni Mertens. Senckenb. biol., Frankfurt/M., 47(2):871970 Phelsuma ornata ornata Mertens Senckenb. biol., Frankfurt/M., 51:11

Méthodologie

Élevage en captivitéL’objectif premier de cet élevage de geckos est d’évaluer les possibilités de fournir des proies vivantes aux oiseaux

captifs. Il importait en premier lieu que le stock sauvage del’île aux Aigrettes ne diminue pas sous la pression d’unecollecte trop importante. La population captive de la volière centrale comptait parfois jusqu’à 9 faucons juvénilesensemble. Le deuxième objectif était de tester la possibilité de favoriser, voire réintroduire le gecko endémique dansdesmilieux littoraux où il aurait disparu.

1 Mesure effectuée sur 47 individus capturés sur l'île aux Aigrettes. page 42

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La reproduction en captivité du Gecko vert de Vinson Phelsuma ornata un programme de conservation pour les îles de l’Océan Indien

J-M. Probst & A. Turpin

Aménagement du terrariumPour les geckos de Vinson comme pour les autres taxon du GenrePhelsuma, il est très important de les exposer au

soleil. Les cages ont donc été aménagées sur l’île aux Aigrettes, dans d’anciennes bâtisses abandonnées de 4 mètres x 4mètres de côté et de 2,50 mètres de hauteur. Les ouvertures (porte et fenêtre) ont été grillagées de 2 ventaux amovibleslaissant aux animaux la possibilité de recevoir la lumière directe du soleil (importance des U.V. dans la croissance et lebien être des geckos captifs).

Nous y avons placés des plantes en pot, provenant directement de la pépinière de l’île :Dracaena concinna, D.reflexa, Dyospiros egrettarum, Ehretia petiolaris, Erythroxyllum sideroxiloides, Eugenia lucida, Gastonia custiponga,Ipomoea pes caprae, Lomatophyllum tormentorii, Maytenus pyria, Oeniela aphrodites, Pandanus vandermeerschii,Psiadia trinerva, Scaevola taccada. Nous avons également placé quelques nichoirs (bambous creux)dans l’espoir d’yvoir déposer des œufs.

Mise en place du suivi de l’incubationAfin d’obtenir des données sur l’incubation naturelle des œufs (sans incubateur artificiel), nous avons placés un

terrarium dans chaque cage. Ceux-ci devant permettre un suivi plus commode des œufs pondus en captivité. Afin dedémarrer au plus vite cette observation, nous avons testé laméthode en collectant des œufs sur des substrat végétaux(plus aisé à déplacer). Pour cela, 27 œufs de Gecko de Vinson ont été récoltés dans la nature et placés aussitôt dans unterrarium dans la même position (importance de la régulation de la consommation du dioxygène et du rejet de dioxydede carbone et de la vapeur d’eau). Nous avons également confectionné 2 cages / volières équipées de plantes indigènes(Bois de chandelle, Vacoas, Bois de bœuf, etc. provenant de la pépinière de l’île). Ces enceintes contenaient 4 mâles et8 femelles chacune soit un total de 24 adultes. Dans ces conditions, les individus reproducteurs ont été gardés pendantun peu plus de 8 mois. Toutes les données nouvelles sont consignées dans un carnet de terrain contenant au minimum, ladate, l’espèce concernée et le comportement observé.

Résultats

Sur l’île aux Aigrettes, les Geckos de Vinson sont commodes àcapturer et à maintenir en captivité. Aucune perte n’aété constatée et la reproduction (une copulation) a débuté le jour suivant l’installation des premiers adultes. Notonsquesi l’élevage est réalisé à ciel ouvert dans les Mascareignes(avec au moins une face de la cage orientée au soleil), lesproblèmes d’éclairage disparaissent.

PonteNous avons observé des pontes tout au long des 8 mois de captivité. Les premiers œufs ont été pondus, par une

femelle déjà fécondée, sous une feuille dePandanusdès le 12ème jour. Les pontes donnent un ou deux œufs blancs quisont généralement collés sur le substrat (plante, écorce ouciment). Suivant le taux d’hygrométrie et la chaleur,l’incubation dure entre 42 et 63 jours.

Sur les 27 œufs récoltés, 25 ont éclos et ont donné des juvéniles autonomes. La croissance est rapide. Au moins 4femelles, nées en captivité, se sont reproduites le derniermois (aucune donnée sur les mâles nés en captivité qui ont étédonnés à manger aux crécerelles).

Sur les 8 mois de captivité, nous avons constaté la ponte de 91œufs soit une moyenne de 0,71 œufs par femelle etpar mois soit 5,68 œufs par femelle en 8 mois. Il est évident que certaines femelles pondent plus que d’autres. Certainesn’ont peut-être pas pondu ? Afin de connaître véritablement la « production » d’une femelle à l’année, il est nécessaired’élever les animaux par couple.

NourritureNous avons favorisé le plus possible la nourriture naturelle provenant de l’île aux Aigrettes (pulpe de fruits, nectar

de fleurs et divers petits insectes). Les espèces végétalesindigènes sont très appréciées :Dracaena concinna, Eugenialucida, Pandanus vandermeerschii, Dyospiros egrettarum,Scaevola taccada, Oeniela aphrodites. Une nourritured’appoint, essentiellement des fruits exotiques a été apporté avec succès (Papaye, Mangues, Letchis, Banane, Pastèques,Melons, Avocats) et du miel. Les Geckos de Vinson consommentégalement quelques rares insectes. Ils sontgénéralement capturés près des fleurs, la pulpe des fruits ou hasard des rencontres. Certains semble bien appréciés :Acheta sp., Drosophila sp.,des petits Isoptères ailés, des petits Orthoptères, des petits Diptères, Lépidoptères et

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)

Hyménoptères. Enfin, nous avons remarqué qu’ils appréciaient aussi les petites araignées et … d’autres geckosnocturnes s’il sont plus à peine plus petits et même sa propre descendance !

Remarques sur le comportement en captivitéAfin d’éviter le stress, il est important de placer beaucoupde plantes appréciée par l’espèce concernée (vacoas, Bois

de chandelle, Latanier).

D’après plusieurs éleveurs contactés, les geckos du GenrePhelsumane doivent pas être mis ensemble dans le mêmeterrarium. Il semble préférable de tenir un couple captif plutôt qu’un petit groupe.

Enfin, comme nous l’avons observé dans la nature, si une petite différence de taille existe entre les individus, ilsrisquent de se manger entre eux.

Perspectives de conservation

Sous réserve d’un encadrement rigoureux, la reproduction desPhelsumales plus menacés des îles de l’Océan Indienpourrait faire l’objet d’un programme de conservation. Lesespèces ayant une faible distribution comme le Lézard vertde ManapanyPhelsuma inexpectata(Bour & Al., 1995), le Gecko vert des forêtsP. borbonica mater(Meier, 1995), leGecko vert d’AgalegaP. agalegae(Cheke, 1975), le Gecko de GuntherP. guentheri(Bloxam & Vokins, 1978), leGecko de Robert MertensP. robermertensi(Meier,1981) et bien d’autres encore mériteraient d’être reproduit encaptivité et réintroduit dans des espaces protégés où ils habitaient avant l’arrivée de l’homme (Mc Keown, 1996).

Une ferme de maintenance et de reproduction de ces espèces permettrait la sauvegarde de ces animaux. Une partiede l’enceinte, indemne de tout prédateur, permettrait de présenter ces espèces au public, sans danger pour les reptiles.Des passages obligés (en tunnel grillagé ou en plexiglas) ainsi que des zones d’observation privilégiées permettrait unesensibilisation à la beauté de ce monde inconnu de la grande majorité des réunionnais.

Des actions de conservation en relation avec des propriétaires de grands jardins ou de propriétés plus importantespermettrait d’étendre les populations sauvages. Il s’agitessentiellement de planter des espèces végétales particulières,de poser des nichoirs adaptés ainsi que des cages de propagation où seul les juvéniles peuvent s’échapper et coloniserles massifs de plantes des alentours.

Bibliographie

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BOUR, R.; PROBST, J.M. et S. RIBES 1995.Phelsuma inexpectataMertens 1966, le lézard vert de Manapany-les-Bains (La Réunion) : données chorologiques et écologiques (Reptilia, Gekkonidae). Dumerilia, 2 : 99-124.

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La reproduction en captivité du Gecko vert de Vinson Phelsuma ornata un programme de conservation pour les îles de l’Océan Indien

J-M. Probst & A. Turpin

VINSON, J.M. 1976. The saurian fauna of the Mascarene Islands. II The distribution ofPhelsumaspecies in Mauritius.Mauritius Inst. Bull. 8 : 177-195.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)

Le Genre Phelsuma dans les Mascareignes

Il existe plus de trente espèces dePhelsumadans le monde, tous sont répartis dans la zone tropicale de l’OcéanIndien. 24 sont endémiques d’une île. Dans les îles des Mascareignes, il existait 7 espèces, toutes endémiques d'uneseule île.

À Maurice, on rencontre 4 espèces (dont 1 à l’île Ronde)À l'Ile Rodrigues, 2 espèces, de grande taille, ont disparu. À La Réunion, 2 espèces sont très localisées.

Il subsiste encore 2 espèces : lePhelsuma borbonicaréparti dans toute la zone littorale dite "sous le vent" de StDenis à St Philippe.

et le Phelsuma inexpectata qui ne se rencontre que dans une petite aire de répartition à Manapany-les-Bains.

TOMEY, W.A. 1976. La reproduction de Phelsuma lineata chloroscelis. Aquarama, 9 (31) : 36-38.

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Première observation du Crabier blanc Ardeola idae dans la région de l’Étang du Gol (île de La Réunion) K. Abhaya & J-M. Louisin

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 46-47.

Première observation du Crabier blanc Ardeola idae

dans la région de l’Étang du Gol (île de La Réunion)

Késava Abhaya * & Jean-Marie Louisin *

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Introduction

À 6h15 du matin, le 6 juin 1998, l’un de nous (KA) observe un Ardeidae blanc derrière les bassins de décantation del’Usine sucrière du Gol. Il prospecte méthodiquement les tas de « bagasse » décomposition des déchets organiques de lacanne à sucre. Observé de loin, son déplacement et ses postures immobiles diffèrent du Héron garde bœufs qui estparfois observé dans la région du Gol (Abhaya & Al., en prép.). Il est également distinct de tous les autres oiseaux d’eaudéjà répertoriés (Barré, Barau & Jouanin, 1996 ; Probst, 1997). L’aspect massif du corps de l’oiseau, la couleur blancheimmaculée et le bec sombre confirme que l’oiseau n’est pas unHéron garde bœufs. Le souvenir de l’observation d’unButor Butorides striatus en phase sombre, presque mélanique (obs. pers. avec Jean-Michel Probst), me font douter uninstant qu’il s’agisse d’un individu albinos. L’approche àenviron 40 mètres révèle la couleur bleue du bec de l’oiseau :un Crabier blanc ! L’observation exceptionnelle doit être confirmée.

Après avoir contacté l’association1, nous retournons (avec JML) sur le site avec nos compagnes. Nous réalisons 36clichés de l’individu isolé qui se laisse approcher jusqu’àenviron 30 mètres. L’oiseau est à peine plus grand qu’unButor, il est de couleur entièrement blanche. Une houppe de plumes blanches sur le sommet de la tête ainsi que lesparties nues roses des pattes indiquent qu’il s’agit bien d’un adulte, qui plus est visiblement en plumage nuptial !Existerait-il donc un autre individu ? Aucune observation ultérieure n’est malheureusement venu le confirmer.

Par 9 fois, nous observerons assez régulièrement ce même oiseau, toujours isolé, dans la même région (6/06, 7/06,1/07, 22/07 : Bassin de l’usine sucrière du Gol, 14/06 : Bassins de décantation de la station dépuration du Gol, 13 &14/06 : Bassins de la pisciculture de l’ARDA, 13/06, 29/07,5/08 : arrière de l’étang du Gol et 8/07 : embouchure de larivière Saint Étienne). À partir du 6 août où il est observé à terre en compagnie d’un Héron garde bœufs à l’Anse auxlimicoles de l’Étang du Gol, nous n’aurons plus aucun contact.

Tous les week-ends, nous compléterons peu à peu nos observations. À l’envol, ses ailes blanches paraissent courteset très larges ; les pattes dépassent légèrement de la queue. Sa distance de fuite paraît moins importante que notre Butor(une approche à environ 20 mètres). Les lores et le cercle orbital sont du même bleu que la couleur du bec dont lapointe est terminée de noir (1/3 de la longueur). Les plumes ornementales paraissent aussi longues que le crabierchevelu (elles retombent dans le haut du dos).

Intérêt de l’observation

À notre connaissance, c’est la première fois que cette espèce est notée à La Réunion. En dehors de sa distributionconnue : Madagascar, Comores, Seychelles, Afrique de l’Est (Penny, 1982 ; Louette, 1988 ; Langrand, 1995 ;Zimmerman & al., 1996), il a été répertorié récemment à Europa (Probst, 1996 ; Le Corre & Jouventin, 1997). Il estplausible qu’elle existait elle autrefois du temps de Dubois et Feuilley mais elle n’a jamais été mentionnée ? Il s’agitprobablement ici d’un individu erratique. Par quelles circonstances a-t-il pu atteindre les côtes de La Réunion ?Mystère !

Son origine malgache est probable. Ce qui est plus intéressant, c’est que ce spécimen était un adulte et donc capablede se reproduire. Peut-on espérer une installation prochaine d’une petite population ? Les observations isolées de Héron

1 Jean-Michel Probst qui n’a pu se libérer d’une expédition dans le Piton des Neiges, l’observera finalement en notre compagniele 25/07/1998.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)

garde bœufs, de Héron cendré, voire d’Aigrette dimorphe, deNoddi à bec grêle et de Gygis blanche sont toujours unejoie pour les « birwatcheurs » mais ne sont pas très bien vuedes pêcheurs locaux. Nous publierons prochainement unarticle sur le Héron garde bœufs qui semble de plus en plus répertorié dans notre île.

Bibliographie

ABHAYA, K. LOUISIN, J-M., ZITTE, A. & PROBST, J-M. (en prép).Quelques observations du Héron Garde bœufsréalisées en 1998 à l’Ile de La Réunion. Bull. Phaethon, 8.

BARRÉ, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996. Oiseaux de La Réunion. Les éditions du Pacifique, 1-207.

LANGRAND, O. 1995. Guide des oiseaux de Madagascar. Delachaux et Niestlé, 1-415.

LE CORRE, M. et JOUVENTIN, P. 1997. Ecological significanceand conservation priorities of Europa Island(western Indian Ocean), with special reference to seabirds. Terre et Vie 52 : 205-220.

LOUETTE, M. 1988. Les oiseaux des Comores. Tervuren, Belgium : Musée Royal de l'Afrique centrale. Annales Sér.in -8, Sci. Zool. M.R.A.C. n°255 : 1-192.

PENNY, M.J. 1982. The birds of Seychelles and the outlying islands. Collins Son, Glasgow. 1-160.

PROBST, J-M. 1996. Note au sujet de l’observation nouvelle du Crabier blancArdeola idae sur l’île Europa (OcéanIndien). Bull. Phaethon, 4 : 106.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens.édt. azalées, 1-168.

PROBST, J-M. 1997. Observation de la prédation d’un Crabierblanc Ardeola idae sur un Scinque bleuCryptoblepharus boutonii. Bull. Phaethon, 6 : 106.

ZIMMERMAN, D.A. ; TURNER, D.A. et PEARSON, D.J. 1996. Birds of Kenya and Northern Tanzania. Russel Friedman Books, USA, 1-740.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 48.

Capture d’un Furet Mustela furo

à Saint-André !(île de La Réunion)

Gérard Courbet*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Introduction

Le 12/08/93, au bord de l’embouchure de la Rivièredu Mât, alors que je désirais capturer des grenouillesmalgaches Ptychadena mascareniensis pour lesobserver en terrarium, je fais une rencontre inattendueavec un petit mammifère que je n’avais jamais observéauparavant. Il était coincé sous une pierre et tentait dese dégager par tous les moyens.

Description

À sa capture, ce spécimen mâle mesurait 42centimètres et pesait 530 grammes. La couleur grisclair de l’animal, son corps allongé, sa petite têtemunie de petites oreilles arrondies et ses yeux rougesm’ont tout de suite renseigné sur son identité : un furetdomestique !

Note biologique

La présence de cet animal dans la nature peutconstituer un danger non négligeable sur la faunelocale. Il s’agit, à n’en pas douter, d’un animal échappéde captivité. Heureusement, c’est un mâle isolé, qui nepeut par conséquent pas se reproduire. Si cela était unefemelle pleine, les dégâts seraient sans douteconsidérables.

À Maurice, c’est sans doute l’introduction d’uncarnivore1 introduit qui a entraîné ou au moins accéléréla disparition des colonies du Puffin de BaillonPuffinus lherminieri bailloni. On la tient pourresponsable de la limitation des naissances des oiseauxforestiers endémiques : Pigeon rose, Perruche verte,Faucon crécerelle, Foudi de Maurice, Coq des bois,etc. (Comm. pers. Jean-Michel Probst).

En captivité, mon animal mange de tout. J’ai tenté,toujours avec succès de lui donner de la nourriturevivante : grenouilles, petites souris, gros insectes, œufs,1 couleuvre loup, etc. Il semble appréciermoyennement les crapauds.

1 La Mangouste indienne grise Herpestes edwardsii

Autre mention

Si auparavant cette espèce n’avait pas étérencontrée dans le milieu naturel (Probst, 1997), ilexiste au moins deux captures à La Réunion. Cellementionnée ici et un autre individu qui a été capturépar des membres de la SREPEN. Un ami m’a confirméque cet animal est actuellement élevé en terrarium àSaint Joseph.

Bibliographie

BOUCHARDY C. et MOUTOU, F. 1989. Observer lesmammifères sauvages- les indices de présenceet l’observation directe. Bordas, 1-239.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guided’identification des oiseaux, mammifères,reptiles et amphibiens. édt. azalées, 1-168.

MOUTOU, F. et BOUCHARDY C. 1992. Lesmammifères dans leur milieu. Bordas, 1-255.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 49.

Liste commentée des requins observés autour

de l’île Europa

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Cinq espèces de requins ont été observées autour del’îlot Europa. Les observations ont été réalisées aucours de deux missions de plus de 45 jours (du 28novembre 1994 au 12 janvier 1995 et du 8 mars au 27avril 1995) dans le cadre de missions ornithologiquesorganisées par le Muséum d’Histoire Naturelles deSaint-Denis de La Réunion. Celles-ci sont présentéessous la forme d’une liste commentée.

Liste commentée

Requin de récif à pointe noire Carcharhinus melanopterusAbondant. C’est l’espèce la plus commune,

régulièrement observée lors des plongées en masquetuba au sud de l’île et aux abords du Grand Lagon et laplus régulièrement pêchée du bord dans le nord del’île ; des petits individus (40 à 70 cm) sontrégulièrement observés dans le Grand lagon. Ils sontgénéralement répartis le long de la côte (environ unindividu tous les 50 à 100 mètres). Toutefois, ils seregroupent parfois en bandes de plus de 10 individus(une observation record de 18 petits requins dans 25m2).

-3 petits ind. dans le Grand Lagon. -2 ind. moyens en face de la station météo. -1 ind. à l’entrée du Grand Lagon.-5 ind. dans le 1er bras. -2 ind. devant la station.-9 ind. en face de l’îlot paille-en-queue et chasse de

2 ind. de 1,50 m. -2 ind. moyens dans le Grand Lagon.-1 ind. dans la passe du Grand Lagon. -18 ind. dans le Grand Lagon.-12 ind. à l’embouchure du 1er bras. -2 ind. en plongée devant la passe. -5 ind. d’1 m. en chasse dans le lagon. -3 ind. en mer sur la plage Sud-Ouest. -1 ind. devant la base météo.

Requin à pointe blancheCarcharhinus albimarginatusCommun ? Seulement Trois contacts dont une

apparition furtive sous l’eau et une pêche nocturne parles militaires.

-3 ind. lors d’une pêche à la traîne en limite de laBaie aux Congres.

-1 ind. devant la plage de la base météo. -2 ind. à l’entrée du Grand Lagon.

Requin à aileron du largeCarcharhinus longimanusRare ? Une seule observation de deux individus à

fleur d’eau lors d’une pêche à la traîne. Alors qu’unpêcheur ramenait une Carangue, cette espèce de requina tourné deux fois autour du bateau et nous a laissé letemps d’observer son aileron arrondi et largement tachéde blanc.

-pêche à la traîne au large de la plage de la basemétéo

Requin tigreGaleocerdo cuvierRare ? Deux observations dont une sous l’eau, et

une autre, d’un individu pêché la nuit par les militaires(restes entiers des 4 membres et d’une tête d’unegrande tortue verte adulte).

-1 ind. devant le débarcadère.

Requin citronNegaprion acutidensRare ? Une observation d’un individu pêché la nuit

par les militaires. -1 ind. de 1,82 m. à la plage de la Baie aux Congres

(12 petites tortues dans l’estomac).

Bibliographie

COUPE, S. et COUPE R. 1990. La petite encyclopédiedes requins. Bordas, 1-68.

MAUGÉ, L.A. 1966. Poissons sélaciens et Téléostéensrécoltés à l’île Europa du 6 au 24 avril 1964.Mission scientifique à l’île Europa. Muséum deParis, 91 : 33-100.

JOHNSON, R.H. 1995. Requins des mers tropicales ettempérées. Éditions du Pacifique, 1-170.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 50.

La reproduction du canard colvert Anas platyrhynchos

à La Réunion

Bernard Colinnet* & Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Introduction

À La Réunion, l’observation du canard colvert n’estpas une rareté puisque le 27/4/1993, l’un de nous(JMP), en a comptabilisé 236 individus dans l’étang deSaint-Paul1. À l’étang du Gol, les observations sontplus rares (8 observations depuis 1990). Mais enrevanche, la reproduction du canard colvert n’a,semble-t-il, jamais été mentionnée dans la nature à LaRéunion.

Détail des observations

Le 8/2/1997, un couple de canards colverts a éludomicile dans la région de l’étang du Gol. La plupartdu temps, le couple se promène le long du canal oudans les plus grands bassins de la ferme aquacole.

Par deux fois, le mâle est observé dans le bassin dedécantation de l’Usine de Canne à sucre de l’Étang duGol. Curieusement, aucune observation n’a pu êtreenregistrée dans l’étang principal.

La provenance de ce couple reste inconnue maissemble due à une introduction volontaire. En effet,quelques mois après, le 3/8/97, deux autres espèces - leCanard carolin Aix sponsa et le Canard mandarin Aixgalericula. - ont été répertoriées dans l’étang du Gol etdans les bassins aquacoles. Ils semblent depuis s’être« acclimatés » dans le plus grand bassin inférieur àl’Ouest de l’étang.

À l’étang du Gol, d’autres canards ont égalementété observés : le Canard de Meller A. melleri endécembre 1986, la Sarcelle d’été A. querquedula (plusde 10 observations depuis 1980).

Détails sur la nidification

En Europe, la reproduction du canard colvert estbien documentée. Son nid (non observé ici) est souventinstallé à terre, caché dans les broussailles, parfois dans

1 Ces individus domestiques appartenaient à un restaurant quia fermé ses portes. Toute cette population divaguait dansl’étang au niveau du pont de la 4 voies.

la cavité d’un arbre. Il est généralement garni de débrisvégétaux, de feuilles, de duvet. La ponte estgénéralement constituée de 9 à 18 œufs et l’incubationdure entre 22 et 28 jours. Nous n’avons aucune donnéesur le couple de l’étang du Gol. En revanche, le31/8/97, 2 canetons ont été observés ensemble près dela femelle, dans le plus long canal d’évacuation situéen arrière des bassins de la ferme aquacole. L’un denous (BC) les a revu les deux week-ends suivant maisseul restait le couple après le 27/9.

Que sont devenu ses deux juvéniles ainsi que lesautres membres de la portée, sans doute dévorés par unprédateur ? Autres que les rats, il existe plusieurschiens de garde dans l’enceinte de la ferme. On peutaussi supposer qu’il s’agisse d’un braconnier. Denombreux trous dans le grillage permettent un accèsfacile à l’arrière des bassins.

Bibliographie

DEL HOYO, J. ; ELLIOTT, A. and SARGATAL, J.1992. Handbook of the birds of the world. Vol.1. Ostrich to Ducks. ICPB/Lynx Prod., 1-696.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion. édt.azalées, 1-168.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 51.

Un Paille-en-queue à brins rougeadulte

Phaethon rubricaudaobservé au large du CapLahousaye (La Réunion)

Jean-Michel Probst*& Noël Coujou*

Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Introduction

Autour de La Réunion, le Paille-en-queue à brinsrouges est une espèce indigène présente à Maurice,Rodrigues, (Michel, 1992) Tromelin et Madagascar(Langrand, 1995) et les Seychelles (Penny, 1982).

Son occurrence à La Réunion serait attestée par un(Probst, 1997), peut être deux spécimens conservés auMuséum de Saint-Denis. Un pêcheur professionnel deSaint-Paul et un plaisancier de Saint-Pierre en aurait vuau niveau des DCP. Une autre observation, plausible,mais classée comme « douteuse » car observée autélescope très au large de Petite île n’a pu faire l’objetd’une détermination précise.

Le 13/08/1998, nous effectuons, en fin d’aprèsmidi, une séance de sea-watching au Cap Lahoussaye àl’intention des Labbes subantarctiques fréquentant labaie de Saint-Paul mais aussi afin de noter l’arrivée despremiers pétrels de Barau reproducteurs. À 16H50, letemps est calme, dégagé, et il est possible de distinguer29 Noddis bruns sur la tonne de St Paul (bouéecaractéristique ancrée à 40 mètres de fond). Alors quenous balayons la surface à la recherche d’éventuelsgrands dauphins Tursiops truncatus commun dans labaie, nous nous arrêtons sur un gros paille en queueblanc, à environ un kilomètre du Cap de la Marianne.

La couleur du bec n’est pas visible, seul le sourcilnoir tranche sur son plumage blanc pur. Le corpslégèrement oblique, il se laisse dériver pendant environ10 minutes, puis s’ébroue et étire ses ailes, totalementblanches. Il s’élance alors vers le ciel et se dirige versle Nord, le long de la baie de Saint-Paul, puis obliquevers le large en oblique de la Pointe des Galets. Lesjours suivant, nous rechercherons tous deux saprésence autour du Port, de la Possession et Saint-Paulmais sans succès.

Alors que cette note était écrite nous avonsdécouvert qu’une autre observation ancienne de cetteespèce avait été constatée sur notre île. Nous finironscette note par la mention de Maillard, 1863 : « Nous

n’avons pas compris dans cette note les oiseaux queles ouragans ou d’autres causes chassentaccidentellement sur les rivages de Bourbon, entreautres des Flamants, sarcelles, frégates, paille enqueue à brins roses, rolliers, etc. »

Bibliographie

LANGRAND, O. 1995. Guide des oiseaux deMadagascar. Delachaux et Niestlé, 1-415.

MAILLARD, L. 1863. Note sur l'île de la Réunion(Bourbon). Vol. 1 Paris. 1-343, annexes A-R,pl. 1-27.

MICHEL, C. 1992. Birds of Mauritius. Edit. OcéanIndien. Stanley, Mauritius, 56p.

PENNY, M.J. 1982. The birds of Seychelles and theoutlying islands. Collins Son, Glasgow. 1-160.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion. Guided’identification des oiseaux, mammifères,reptiles et amphibiens. édt. azalées, 1-168.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 52.

Note sur la capture d’une Tortuealligator introduite

Macroclemys temminckiipêchée dans la

Rivière de l’Est (île de La Réunion)

Stéphane Boulay* & Jean-Michel Probst**

*Parc zoologique du Chaudron21 avenue Georges Pompidou,

97 490 Sainte Clotilde**Nature & Patrimoine, B.P. 279,

97 827 LE PORT cedex

Introduction

La Tortue alligator Macroclemys temmincki a étécapturée en octobre 1997 dans la rivière de l’Est. Ellen’avait jamais été répertoriée dans les synthèsesanciennes ou récentes (Bour, 1984, ; Bour & Moutou,1982 ; Champagne, Turpin & Probst, 1997). Notonsqu’il s’agit probablement d’un individu isolé.

Description de l’individu

La couleur générale de l’individu pêché est brunfoncé. Sa carapace possède des écailles marginales trèsdentelées et présente aussi trois carènes proéminentes.Des protubérances sont réparties un peu partout sur lecorps. Enfin elle possède un « bec » caractéristique trèseffilé. Par ces caractères, elle se distingue aisément dessept autres espèces aquatiques ou des milieux humides,maintenues captives à La Réunion (Champagne & Al.,1997) :

-Tortue feuille Chelus fimbriata -Réré Erymnochelys madagascariensis, -Trionyx à tubercules Palea steindachneri -Trionyx de Chine Pelodiscus sinensis -Tortue épineuse Heosemys spinosa, -Tortue peinte Chrysemys picta -Tortue de Floride Trachemys scripta

Biologie succincte

Cette espèce est originaire des plaines côtières desÉtat Unis. Dans son habitat sauvage, on la rencontre dusud de la Géorgie jusqu’au nord de la Floride, dans lavallée du Mississipi, au Kansas, dans l’Iowa et dansl’Illinois (Bonin, Devaux & Dupré, 1996). De laFamille des Chelydridae, cette tortue aquatique d’eaudouce a comme caractéristique principale de détenir leplus gros poids jamais enregistré pour une tortue des

milieux humides : 227 kilogrammes ! C’est le poidsd’un individu capturé en 1948.

À La Réunion, cette espèce peut présenter un risqueréel pour la faune aquatique locale. Très adaptative,elle pourrait perturber la biodiversité des rivièrespérennes et des étangs littoraux. La rivière de l’Est oùelle a été capturée est une rivière à débit constant, avecdes zones profondes très appréciées par la Tortuealligator adulte. Son régime alimentaire opportunistedevait être constitué de poissons, de mollusquefluviatiles et de Camarons.

Bibliographie

BONIN, F. ; DEVAUX, B. et DUPRÉ, A. 1996.Toutes les Tortues du monde. Delachaux etNiestlé, 1-254.

BOUR, R. 1984. Données sur la répartitiongéographique des tortues terrestres et d'eauxdouces aux îles Maurice et Rodrigues. Missionà l'île Maurice et aux Seychelles Info nature N°21 : 7-44.

BOUR, R. et MOUTOU, F. 1982. Reptiles etamphibiens de l'île de La Réunion. Info Nature19 : 121-156.

CHAMPAGNE, A. ; TURPIN, A. et PROBST, J-M.1997. Inventaire préliminaire des tortuesmarines, d’eau douce et de terre des îles del’Océan Indien. Bull. Phaethon, 6 : 65-67.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 53.

Observation étonnante d’unPélican gris Pelecanus rufescens

erratique à La Réunion

Dominique Putelat*Jean-Michel Probst*& Benoit Lépissier**

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

***JIR, rue du Maréchal Leclerc,97 400 Saint-Denis

Introduction

Juste avant l’impression du livre sur les Animauxde La Réunion (Probst, 1997), nous avons inclusl’observation d’un Pélican gris. Nous retraçons ici, lesdétails de l’observation.

Le matin du 17 février 1997, l’un d’entre nous (DP)observe un pélican à l’entrée du Cirque de Mafate, enbordure de la Rivière des Galets. L’oiseau est perchésur une feuille de Cocotier. Contacté par téléphone,nous nous dépêchons d’arriver sur-place (JMP & BL).Trop tard ! Le pélican s’est envolé et la descriptionimprécise ne permet pas son identification certaine.

Le 19 février, après une recherche incessante, nousobservons enfin l’oiseau qui se repose sur un cocotier àLa Saline. La tête blanche avec des flamèches brunessur la calotte et la nuque, le plumage blanc chiné desparties supérieures et ventrales indiquent qu’il s’agitd’un Pélican gris adulte Pelecanus rufescens (DelHoyo, Elliot & Sargatal, 1992).

Taxonomie et distribution

De la Famille des Pelecanidae, ce représentant estl’un des 12 taxons du Genre Pelecanus dont cinqespèces nichent dans la région africaine et autour del’Océan Indien :

-le Pélican gris, observé ici, -le Pélican blanc P. onocrotalus. -le Pélican frisé P. crispus -le Pélican à bec tacheté P. philippensis-le Pélican à lunettes P. conspicillatus

Observation dans l ’Océan Indien

Dans les îles afro-malgache, le Pélican gris estdistribué à Pemba et à Madagascar. Dans la Grande île,une colonie se reproduisait encore en 1960.Aujourd’hui, elle semble avoir disparu, probablementvictime des populations riveraines (Langrand, 1995).

Dans le Nord de l’Océan Indien, on rencontre lePélican à bec tacheté qui fréquente principalement lesestuaires et les côtes marines du Sri Lanka.

Note historique

Il est important de signaler ici, que cetteobservation serait la deuxième réalisée à La Réunion.Un habitant de Grande Fontaine avait déjà observé unindividu en décembre 1992 à l’étang de Saint-Paul. Àl’époque, l’observation n’ayant pu être confirmée, elleavait été classée ‘douteuse’.

Bibliographie

DEL HOYO, J. ; ELLIOT, A. and SARGATAL, J.1992. Handbook of the the birds of the world.Vol. 1. Ostrich to Ducks. ICPB/LynxProduction, Barcelona, 1-696.

LANGRAND, O. 1995. Guide des oiseaux deMadagascar. Delachaux et Niestlé, 1-415.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guided’identification des oiseaux, mammifères,reptiles et amphibiens. édt. azalées, 1-168.

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 54.

Note sur une nouvelle mentiond’un mollusque d’eau douce

Planorbis sp.à l’île de La Réunion

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Les mollusques fluviatiles n’ont fait l’objet que derares publications généralement anciennes (Germain,1921 ; Brygoo, 1970). Dans la synthèse la plus récente(Barré & Isautier, 1981) 15 espèces sont mentionnéeset illustrées. Suite à ce travail, d’autres malacologistesont effectué des travaux, mais ceux-ci concernaientsurtout les espèces terrestres (Griffiths, 1992, 1996 ;Stévanovitch, 1994 ; Probst, 1997). Plusieurs espècesont été découvertes récemment, à savoir 2 Auriculidae,3 Ellobidae, 1 Lymnidae endémique, 1 Pteridae(Probst, en prép.).

De la famille des Planorbidae, ce petit mollusqueaplati est généralement trouvé dans les amas devégétaux flottant, soit dans les eaux stagnantes, soitencore sur les bords des parties calmes des rivières.

Il se distingue par sa petite taille (1,5 à 3,5 mm),par sa coquille en forme de disque et sa coloration brunfoncé. Les deux faces de la coquille sont symétriques,légèrement bombées et striées. Il s’agit donc ici d’une3ème espèce pour la famille des planorbes :

-Helisoma duryi -Planorbarius cornea -Planorbis sp. ?

Au sujet de cette nouvelle espèce, il appartiendradans les années à venir de déterminer plus précisémentsa répartition qui a été observée pour l’instant danstrois ravines situées au Nord et Est de l’île de LaRéunion.

Bibliographie

BARRE, N. et ISAUTIER, H. 1981. Faunemalacologique dulçaquicole de La Réunion etrisque sanitaire ; Info Nature 18 : 57-64.

BROWN, 1994. Freshwater Snails of Africa and theirMedical Importance. 2nd edition. Department ofZoology, The Natural History Museum,London.

BRYGOO, E. 1970. Mollusques terrestres et d’eaudouce de La Réunion identifiés par G. Mandahl-

Barth. Arch. Inst. Pasteur Madagascar, 39 (1) :215-219.

GERMAIN, L. 1921. Faune malacologique terrestre etfluviatile des Iles Mascareignes. Gaultier &Thelbert. Paris. 1-495.

GRIFFITHS, O.L. 1992. Checklist of the Land snailsof Reunion Island. Papustyla 1992, 77-79.

GRIFFITHS, O. 1996. Summary of the land snails ofthe Mascarene islands with notes on their status.Proc. Royal Society Arts et Sciences ofMauritius, 6 : 37-48.

MOURONVAL, P. 1997. La faune remarquable desravines de La Réunion : les mollusquesterrestres et fluviatiles. Bull. Phaethon, 5 : 62.

PROBST, J.M. (en prép.) Inventaire des mollusquesfluviatiles des zones littorales et de bassealtitude de l’île de La Réunion. Bull. Phaethon.

STÉVANOVITCH, C. 1994. Protection desmollusques terrestres endémiques de LaRéunion. MNHN Paris. 1-72.

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L’identité plausible de la Bécasse de Dubois J-M. Louisin & J-M. Probst

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 37-39.

L’identité plausible de la Bécasse de Dubois

Jean-Marie Louisin* & Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Résumé : La Bécasse de Dubois est considérée comme une espèce énigmatique. Ceci lui vaut d’être généralementoccultée lorsque l’on tente de dresser une liste des espècesdisparue de La Réunion. Nous émettons ici plusieurshypothèses sur l’identité plausible de cet oiseau en laissant le lecteur réagir aux différentes possibilités offertes.

Témoignages anciens

Plusieurs témoignages anciens des premiers naturalistes citent une bécasse sans en donner plus de détail. Quelle estdonc cette espèce ? Le témoignage du Sieur Dubois (1672) estle plus explicite :«Bécasses faites comme en Europe.».Un autre récit, mais écrit en Hollande avec le témoignage de Dubois cite une nouvelle fois la bécasse. Le Marquis HenriDu Quesne (1689) : « Les bécasses, les râles de bois, les merles et les grives sont comme en Europe. ».

Le terme de bécasse est également utilisé pour décrire un oiseau. Ainsi, toujours d’après Dubois, les Solitaires « …ont le cou long et le bec fait comme celui des bécasses, mais plus gros, les jambes et les pieds comme les poulets d'Inde». Malheureusement aucun autre témoignage, aucune illustration de l’époque et aucun matériel scientifique (ossement,spécimen de musée, etc.) ne vient éclaircir l’identité de cet oiseau.

Au premier abord, il est possible qu’une confusion de noms d’oiseaux ait entraîné un malentendu sur son identitévéritable.

Une Bécasse du Genre Scolopax ? ou Gallinago ?

Si Dubois a jugé bon d’ajouter la mention « faite comme en Europe », il est possible qu’il s’agisse effectivementd’une bécasse aujourd’hui disparue. Sans nier les autres possibilités, nous développerons ici cette hypothèse en faisantconfiance à Dubois. On peut se souvenir qu’un autre « oiseaude Dubois », réputé lui aussi énigmatique vient d’êtrerécemment découvert par l’un de nous (JMP) associé à Pierre Brial (Brial & Probst, 1998).

Donc, si toutefois cette espèce était effectivement une bécasse, elle aurait pu être endémique de l’île de La Réunion.De part le monde, et mis à part la Bécasse des bois européenneScolopax rusticolaet la Bécasse américaineS. minor,toutes les autres espèces sont des oiseaux endémiques insulaires : la Bécasse d’AmamiS. mira (au sud du Japon), laBécasse de Java et sumatraS. satura, la Bécasse de Nouvelle GuinéeS. rosenbergi, la Bécasse des CélèbesS.celebensiset la Bécasse des MolluquesS. rochussenii(proche de l’extinction). Comme semble le confirmer lesdifférentes illustrations des espèces insulaires du Sud Est asiatique, elles sont toutes très proches du point de vue delataille et du plumage de l’espèce européenne. Une espèce endémique d’origine asiatique aurait donc pu voir le jour à LaRéunion.

Dans ce chapitre, on peut également signaler que plus récemment, une bécassine non identifiée a été observée àl’étang du Gol, dans le Sud de l’île (Barré, Barau & Jouanin, 1996). Est-ce que l’oiseau observé par Dubois était uneespèce migratrice ? Et dans ce cas, serait-il possible qu’il s’agisse de l’espèce malgache ? Étant donné l’origine afro-malgache de notre faune avienne, il n’est pas impossible quel’espèce endémique de MadagascarGallinagomacrodactyla ait pu atteindre nos côtes.

Un Courlis du Genre Numenius ou un autre limicole ?

À La Réunion, des créoles de Saint-Louis (région de l’étang du Gol) le terme bécasse désigne toutes les espèces delimicole migrateur, du Courlis corlieuNumenius phaeopusau minuscule Bécasseau cocorliCalidris ferruginea. Dans cecas, ces « bécasses » là sont effectivement faites comme en Europe.

Un Ibis du Genre Plegadis ?

Une observation d’Ibis falcinelle a été rapportée à La Réunion (Louisin, 1996 ; Probst, 1997). Est ce que cetteespèce était un migrateur régulier à l’époque de Dubois. Unepetite population relictuelle existe à Algaléga (Staub,1983). Il faut se rappeler que cet auteur a décrit plus particulièrement les espèces gibiers. Longtemps après, d’éminents

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

taxonomistes ont décrit initialement plusieurs espèces d’Ibis comme des bécasses du GenreScolopax(3 espèces d’ibis).D’autres comme Boddaert ou Linné ont décrit des Ibis comme des Huppes du GenreUpupaou comme des courlis duGenre Numenius.

Au sujet de cette confusion, un taxonomiste réputé comme Vieillot donnera en 1817, le nom de GenreNumenius(nom des Courlis) à un Ibis falcinelle.

Un Héron vert du Genre Butorides ?

À Maurice comme à Rodrigues, qui à cette époque était rattachée à la France, le terme Bécasse serait l’origineancienne de « Bé gasse » qui a donné finalement « Gasse » (Comm. pers. France Staub). Ce nom local désigneaujourd’hui notre Butor ou Héron vert Butorides striatus (Cheke, 1981).

Conclusion

Cet oiseau non déterminé ne doit pas être oublié. Dans l’étatactuel de nos connaissances, il reste énigmatique. Il estplausible que cet oiseau fréquentait les Bas de l’île (seulezone connue à l’époque de Dubois). Il se rencontraitprobablement dans la plupart des zones humides du littoral.

Sous ce nom de « bécasse » Dubois aurait pu donc décrire soit une bécasse, soit un ibis, soit un courlis ou encore unhéron. Les confusions de noms de ces oiseaux d’eau au long becpourraient nous faire sourire aujourd’hui mais àl’époque, il n’y avait pas de guide d’identification et encore moins de matériel d’observation.

Bibliographie

BARRE, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996. Oiseaux de La Réunion. Les éditions du Pacifique, 1-207.

BRIAL, P. & PROBST, J-M. 1998. Note sur une nouvelle espèce derâle endémique disparue de l’île de La Réunion.Bull. Phaethon, 7 : 10.

CHEKE, A.S. 1987. An ecological history of the Mascarene Islands, with particular reference to extinctions andintroductions of land vertebrates. In Diamond A.W. éd.Studies of Mascarene Island Birds. CambridgeUniversity Press, U.K : 5-89.

COWLES, G.S. 1987. The fossil record. In Diamond A. W. (ed.) :Studies of Mascarene Island Birds. CambridgeUniversity Press, Cambridge : 90-100.

DEL HOYO, J. ; ELLIOTT, A. and SARGATAL, J. 1992. Handbook of the the birds of the world. Vol. 1. Ostrich toDucks. ICPB/Lynx Production, Barcelona, 1-696.

DEL HOYO, J. ; ELLIOTT, A. and SARGATAL, J. 1996. Handbook of the the birds of the world. Vol. 3. Hoatzin toAuks. ICPB/Lynx Production, Barcelona, 1-821.

DUBOIS, S. 1674. Les voyages faits par Sieur D.B. aux îles Dauphines ou Madagascar, Bourbon ou Mascarene.Années 1669, 1670, 1671, 1672. Paris.

LANGRAND, O. 1995. Guide des oiseaux de Madagascar. Delachaux et Niestlé, 1-415.

LOUISIN, J-M. 1996. L’ibis falcinellePlegadis falcinellusest-il l’ibis décrit par Mellet en 1671 ? Bull. Phaethon, 3 :55-56.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens.édt. azalées, 1-168.

PROBST, J-M. 1997. Une revue des Ibis de l’Océan Indien, proches cousins de notre Solitaire de BourbonThreskiornis solitarius (Sélys-Longchamps, 1848). Bull. Phaethon, 5 : 35-36.

PROBST, J-M. 1998. Les râles éteints dans les îles de la zone afro-malgache. Bull. Phaethon, 7 : 7-9.

PROBST, J-M. et LOUISIN, J-M. 1998. Quelles sont les espècesd’oiseaux menacés à l’île de La Réunion ? Phaethon,7 : 32-33.

PROBST, J-M. (en prép.). Récits anciens sur la faune disparue de l’île de La Réunion.

page 38

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L’identité plausible de la Bécasse de Dubois J-M. Louisin & J-M. Probst

STAUB, F. 1983. Oiseaux des îles Agalega (II Ornithologie) Proc. Roy. Soc. Arts. Sci. Mauritius, IV (IV) : 87-110.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 55-56.

Au sujet de l’identité des Corbigeaux et des Bécasses, termes utilisés

entre 1650 et 1710à Bourbon

Jean-Marie Louisin*

*Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

Comme base de départ de notre réflexion, nousreproduisons ici le texte de Feuilley, publié en 1704 :

« Les corbigeaux sont des oiseaux qui ont la formed’une bécasse et sont un peu plus gros. Très bon à manger,ils se nourrissent le long de la mer et des étangs. Ils ne sontpas en grands nombres. Les temps qu’ils sont meilleurs estdans les mois de janvier, février et mars, qui est la saisondes pluies. Et dans ces temps la terre étant fraîche, nourritquantité de vers et de chenilles dont ces oiseauxs’engraissent ».

À première vue, les « corbigeaux » sont des CourliscorlieuNumenius phaeopus.Aujourd’hui, ces limicolessont toujours connus sous ce même nom par certainschasseurs français. Comme dans le texte « Très bon »,leur chair gustative est également appréciée. Ils nefigurent d’ailleurs pas sur la liste des espèces protégéeset sont considérés comme gibier. Enfin, ils senourrissent effectivement le long de la mer et desétangs. Cette espèce est donc sûrement le Courliscorlieu qui est une espèce migratrice régulière à LaRéunion et « ne sont pas en grand nombre ».

On peut toutefois ajouter qu’autrefois, les ibis del’Océan Indien étaient aussi appelés « Corbigeaux »(comm. pers. Jean-Michel Probst). L’Ibis sacréd’Aldabra Threskiornis aethiopicaest ainsi nommé« Corbigeau blanc » (Rivers, 1878) et Abbot (Cheke,1982). Étant donné cette appellation et le fait que leterme de « corbigeau » a également été noté à LaRéunion (Feuilley, 1704) il serait intéressant derechercher le plus grand nombre d’hypothèses afin depermettre de préciser l’origine exacte des noms anciensdes oiseaux de La Réunion.

Mais qu’elle est la bécasse de Feuilley ? Il écrit queces Corbigeaux ont la « forme d’une bécasse ».Contrairement à Dubois, il ne signifie pasd’observation de bécasse à La Réunion, mais plutôt quele Courlis corlieu ressemble à la bécasse qu’il connaîtprobablement de l’Europe.

Cette espèce européenne appelée aujourd’huiBécasse des boisScolopax rusticolaa effectivement unplumage bigarré et strié de brun roux qui se rapprochedu Courlis corlieu et non d’un ibis. En 1700, les guidesd’identification des oiseaux n’existaient pas, du moinssous la forme que nous connaissons aujourd’hui. Ils’agissait essentiellement de textes qui vantaient lesqualités gustatives de l’oiseau et dans certain cas sapréparation culinaire. Dans ce cas, la remarque deFeuilley est tout à fait pertinente. Au sujet du« corbigeaux », il est plausible qu’il s’agisse du Courliscorlieu.

Cette précision apportée, on peut alors s’interrogersur l’identité de la bécasse que signale Dubois quelquesannées plus tôt « Bécasses faites comme en Europe » ?

Dubois, comme Feuilley, était un naturaliste quidevait probablement connaître la Bécasse d’Europe.

S’il s’agit effectivement de la même bécasse quenous connaissons de nos jours et qui possède, sansregarder de trop près, le « même » plumage que leCourlis corlieu, il est plausible que Dubois a observéune bécasse inconnue, probablement endémique de LaRéunion et qui a aujourd’hui totalement disparu.

En revanche, Dubois s’est peut-être trompé ou bienil désigne un autre oiseau qu’il appelle « bécasse » maisqui en réalité est une autre espèce.

Lorsqu’on regarde la répartition mondiale des sixespèces de bécasses du GenreScolopax, on remarqueaussitôt qu’elles sont distribuées dans l’hémisphèreNord et, au niveau de l’Indonésie, tout juste à chevalsur l’équateur. Une bécasse à La Réunion sans origineafro-malgache paraît donc, au premier regard, assezsuspecte.

Une autre chose curieuse avec Dubois et cetteespèce d’oiseau insolite est la mention du Solitaire avecun « bec fait comme celui des bécasses mais plus gros ». Sile Solitaire est effectivement un Ibis, l’identité de laBécasse de Dubois devient encore plus mystérieuse ! ! !

« Sa » bécasse, pouvait-elle posséder un bec courbecomme l’Ibis, mais plus fin ?

S’il en est ainsi, il est plausible de voir ici, soit unCourlis corlieu, soit un Râle ou soit encore un Ibisfalcinelle. Toutes ces espèces sont présentes dans lazone afro-malgache.

Si le bec « fait comme celui des bécasses mais plusgros ». n’indique pas une forme mais plutôt unelongueur de bec, il peut s’être trompé en voulantdésigner, non une bécasse, mais plutôt une bécassine ?La Bécassine malgacheGallinago macrodactylaseraitalors une autre possibilité. Cette dernière hypothèse est

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)Nouvelles brèves

celle qui a été retenue dans le guide des oiseaux de LaRéunion (Barré, Barrau & Jouanin, 1996).

L’observation d’une bécassine par Nicolas Barré àl’étang du Gol indiquerait que l’espèce malgacheeffectue toujours de brèves incursions sur notre île. Àl’époque de Dubois, les étangs et les zones humidesétaient bien plus nombreux de même que lescontingents de migrateurs. Sans l’affirmer, la Bécassede Dubois est donc sans doute la Bécassine malgache.

D’après Olivier Langrand, cette espèce serait trèssensible à la modification des zones humides et à lachasse, elle aurait pu donc disparaître rapidement suiteà l’installation des premiers colons de l’île Bourbon.

Bibliographie

BARRÉ, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996.Oiseaux de La Réunion. Les éditions duPacifique, 1-207.

CHEKE, A.S. 1982. Les noms créoles des oiseaux dansles îles francophones de l'océan indien. Inst. int.Ethnosciences, 1-64.

DUBOIS, S. 1674. Les voyages faits par Sieur D.B.aux îles Dauphines ou Madagascar, Bourbon ouMascarene. Années 1669, 1670, 1671, 1672.Paris.

FEUILLEY, 1704. Mission à l'île Bourbon du SieurFeuilley en 1704. Rec. trim. de documents ettravaus inédit pour servir à l'histoire desMascareignes Française. 8ème année, 1939,n°4.

LOUISIN, J-M. 1996. L’ibis falcinelle Plegadisfalcinellus Est-il l’ibis décrit par Mellet en1671 ? Bull. Phaethon, 3 : 56.

PROBST, J-M. 1995. Découverte d’un bec appartenantau Solitaire de Bourbon ? Bull. Phaethon, 1 :44-45.

RIVERS, F. 1878. Report on a visit to the islands ofCosmoledo group. Manuscrit.

page 56

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 57.

Remarques au sujet de l’identitédu Solitaire de Bourbon

Jean-Marie Louisin*

*Nature & Patrimoine, BP 279,97 827 Le Port Cedex

Nous savons depuis 1987 qu’un ibis endémiqueexistait à La Réunion (Mourer-Chauviré & Moutou,1987). Cette espèce, nouvellement décrite, a éténommée Borbonibis latipes. En 1994, suite à lafabuleuse découverte du bec de cette espèce par Jean-Michel Probst (1995), elle fût décrite comme leSolitaire et renomméeThreskiornis solitarius(Mourer-Chauviré, Ribes & Bour, 1995a, 1995b). Dans cesarticles, on rapporte le texte d’un certain Mellet qui setrouvait en mai 1671 à Bourbon :

« D’autres espèces d’oiseaux que l’on appelle solitairequi sont fort bons et la beauté de leur plumage est fortcurieuse par la diversité de couleurs éclatantes qui brillentsur les ailes et autour de leur col ».

Contrairement à tous les autres textes connus, quidécrivent un oiseau banc avec le bout des ailes noir,Mellet décrit un plumage changeant qui s’applique àdeux ibis que j’ai pu observer dans la zone afro-malgache : l’Ibis falcinellePlegadis falcinelluset l’Ibisdu Cap Geronticus calvus.

Ajoutons que l’Ibis falcinelle est régulièrementdistribué à Madagascar et qu’une petite populationexistait encore récemment à Agaléga. Enfin, en 1869,elle a également été capturée au moins une fois, à LaRéunion.

Le bec de l’Ibis falcinelle est plus court et moinscourbé que l’Ibis sacré. Est ce que le bec trouvé parJean-Michel Probst a été comparé à cet oiseau ?. Il esttrès curieux qu’aucune mention de cette espèce d’Ibisdécouvert au moins une fois sur l’île (Louisin, 1996)n’ait été faite dans l’article de l’équipe du Muséum.

Pour conclure, la plupart des témoignages duSolitaire s’appliquent parfaitement à l’Ibis sacréT.aethiopica.Dans la zone afro-malgache, cette espèced’ibis présente trois sous-espèces :

-T. a. aethiopicus (Latham, 1790) présent dans la plupart de l’Afrique ;-T. a. bernieri (Bonaparte, 1855) endémique deMadagascar ; -T. a. abbotti (Ridgway, 1893) endémique d’Aldabra.

Pourquoi créer encore une espèce nouvelle ? Nedevrait-on pas nommer notre solitaireThreskiornisaethiopicus solitarius comme une sous-espèce de l’Ibissacré ?

Bibliographie

LOUISIN, J-M. 1996. L’ibis falcinelle Plegadisfalcinellus Est-il l’ibis décrit par Mellet en1671 ? Bull. Phaethon, 3 : 56.

MOURER-CHAUVIRE, C. et MOUTOU, F. 1987.Découverte d'une forme récemment éteinted'Ibis endémique insulaire de l'île de LaRéunion :Borbonibis latipesnov. gen., nov. sp.C. R. Acad. Sci. Paris, 2 (305) : 419-423.

MOURER-CHAUVIRÉ, C. ; BOUR, R. et RIBES, S.1995. Position systématique du Solitaire de LaRéunion : nouvelle interprétation basée sur lesrestes fossiles et les récits des anciensvoyageurs. C. R. Acad. Sci. Paris, 320 (2a) :1125-1131.

PROBST, J-M. 1995. Découverte d’un bec appartenantau Solitaire de Bourbon ? Bull. Phaethon, 1 :44-45.

page 57

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Bulletin Phaethon – Volume 7 (1998)

Nouvelles brèves

page 48

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 48.

Capture d’un Furet

Mustela furo

à Saint-André !

(île de La Réunion)

Gérard Courbet*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279,

97 827 LE PORT cedex

Introduction

Le 12/08/93, au bord de l’embouchure de la Rivière

du Mât, alors que je désirais capturer des grenouilles

malgaches Ptychadena mascareniensis pour les

observer en terrarium, je fais une rencontre inattendue

avec un petit mammifère que je n’avais jamais observé

auparavant. Il était coincé sous une pierre et tentait de

se dégager par tous les moyens.

Description

À sa capture, ce spécimen mâle mesurait 42

centimètres et pesait 530 grammes. La couleur gris

clair de l’animal, son corps allongé, sa petite tête

munie de petites oreilles arrondies et ses yeux rouges

m’ont tout de suite renseigné sur son identité : un furet

domestique !

Note biologique

La présence de cet animal dans la nature peut

constituer un danger non négligeable sur la faune

locale. Il s’agit, à n’en pas douter, d’un animal échappé

de captivité. Heureusement, c’est un mâle isolé, qui ne

peut par conséquent pas se reproduire. Si cela était une

femelle pleine, les dégâts seraient sans doute

considérables.

À Maurice, c’est sans doute l’introduction d’un

carnivore1 introduit qui a entraîné ou au moins accéléré

la disparition des colonies du Puffin de Baillon

Puffinus lherminieri bailloni. On la tient pour

responsable de la limitation des naissances des oiseaux

forestiers endémiques : Pigeon rose, Perruche verte,

Faucon crécerelle, Foudi de Maurice, Coq des bois,

etc. (Comm. pers. Jean-Michel Probst).

En captivité, mon animal mange de tout. J’ai tenté,

toujours avec succès de lui donner de la nourriture

vivante : grenouilles, petites souris, gros insectes, œufs,

1 couleuvre loup, etc. Il semble apprécier

moyennement les crapauds.

1 La Mangouste indienne grise Herpestes edwardsii

Autre mention

Si auparavant cette espèce n’avait pas été

rencontrée dans le milieu naturel (Probst, 1997), il

existe au moins deux captures à La Réunion. Celle

mentionnée ici et un autre individu qui a été capturé

par des membres de la SREPEN. Un ami m’a confirmé

que cet animal est actuellement élevé en terrarium à

Saint Joseph.

Bibliographie

BOUCHARDY C. et MOUTOU, F. 1989. Observer les

mammifères sauvages- les indices de présence

et l’observation directe. Bordas, 1-239.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide

d’identification des oiseaux, mammifères,

reptiles et amphibiens. édt. azalées, 1-168.

MOUTOU, F. et BOUCHARDY C. 1992. Les

mammifères dans leur milieu. Bordas, 1-255.

Page 80: Bulletin Phaethon - SEOR · 2015. 12. 17. · Bulletin Phaethon Nouvelles sur la faune des Mascareignes et des îles de l Océan Indien. Recommandations aux auteurs Le bulletin Phaethon

Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998) ___________________________________________________________________________

page 16

Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 16-23.

Observations sur les reptiles, les oiseaux et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa

(Canal du Mozambique)

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex L’île d’Europa (22°21 S ; 40°21 E), baptisée par le nom du bateau anglais qui l’a découvert en 1774, est située au

milieu du Canal du Mozambique. Elle est localisée à environ 200km des côtes de Madagascar et à 500km des côtes africaines. Europa fait partie, avec Tromelin, Juan de Nova, Bassas de India et les Glorieuses, des « Iles Éparses » dépendances de la France, confiées à l’autorité préfectorale de La Réunion. D’origine corallienne, l’île Europa est à peu près ronde et présente un diamètre de 6 km de long. Les dunes de sable du Sud représentent le point culminant qui varie au gré des dépressions et des tempêtes tropicales autour de 6 à 7 mètres d’altitude. De l’intérieur vers l’extérieur, l’analyse géomorphologique de l’île permet de dégager 8 types de zonation dans la structure du paysage :

- le Grand Lagon - la mangroves (constituée essentiellement par les palétuviers) - la plaine centrale (recouverte par des graminées) - une ceinture rocheuse d’origine karstique - une frange dunaire (plus développée à l’ouest) - la partie supérieure de l’estran (en lapiès littoraux) - une plate forme de basse mer (découverte à marée basse) - une pente externe sous-marine très marquée. La faune et la flore terrestre ainsi que le milieu marin a fait l’objet de plusieurs missions scientifiques (Legendre,

1966 ; ORSTOM, 1973). Parmi toutes les espèces présentes, la Tortue verte Chelonia mydas a été la plus étudiée (Vergonzanne & Al., 1973). Jusqu’à ces dernières années, les études concernant la faune de l’île étaient peu nombreuses (Voeltzkow, 1903 ; Milon, 1948 ; Malzy, 1966). Le présent rapport donne quelques détails sur la présence des oiseaux et de quelques autres vertébrés d’Europa dans les deux périodes du 28 novembre 1994 au 12 janvier 1995 et du 8 mars au 27 avril 1995. Les observations ont été notées dans le cadre de la troisième mission ornithologique sur l’étude des oiseaux de mer d’Europa (Lecorre, 1993, 1994, en prép.). Contrairement au travail nécessairement précis de la thèse, les informations présentées ici concernent principalement des observations de terrain sur les espèces d’oiseaux nicheurs et de passage, les reptiles et quelques autres petits animaux de l’île d’Europa. Les espèces notées ci-dessous ont été observées au cours de deux missions de plus de 45 jours (du 28 novembre 1994 au 12 janvier 1995 et du 8 mars au 27 avril 1995) effectuées dans le cadre de missions ornithologiques organisées par le Muséum d’Histoire Naturelles de Saint-Denis de La Réunion. Quelques espèces ont déjà fait l’objet de publications (Probst, 1996, 1997).

Liste commentée

Nous décrirons déjà la classe des reptiles, puis celle des oiseaux, des mammifères et, pour finir, des gastéropodes terrestres. Cette liste des espèces est présentée suivant la classification taxonomique en vigueur. Enfin, nous tenons à rectifier quelques erreurs colportées au sujet de la présence de certaines espèces d’oiseaux sur l’île d’Europa.

Fou de Bassan : malgré la citation de cette espèce par de nombreuses personnes, sur des cartes et publications, cet oiseau localisé dans l’Océan atlantique et la Méditerranée n’a jamais été observé ni à Europa ni dans l’Océan Indien.

Fou brun : cette espèce nicheuse dans le Nord de l’Océan Indien et dans le Nord de Madagascar a sans doute été

assimilé à la forme brune du Fou à pied rouge Sula sula rubripes. Sterne bridée : les effectifs nicheurs de cette espèce ont semble t’il été confondu avec ceux de la Sterne fuligineuse

Sterna fuscata. La nidification de cette sterne ne doit donc pas être prise en compte. La présence de cette espèce est en revanche tout à fait possible puisque de nombreuses colonies de nidification sont établies le long de la côte Ouest de Madagascar.

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Observations sur les oiseaux, les reptiles et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa (Canal du Mozambique) Probst, J-M.

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CCllaassssee ddeess RREEPPTTII LL EESS

ORDRE DES CHELONIENS FAMILLE DES TORTUES MARINES - CHELONIDAE Tortue verte Chelonia mydas

C’est l’espèce de tortue marine la plus étudiée dont de nombreux rapports peuvent être consultés à l’université de La Réunion. Très commune, cette espèce est l’emblème de l’île. D’après nos connaissances, l’île Europa serait le site mondial le plus important par le nombre d’individus femelles venant pondre sur les plages (environs 4.000 individus). La plage située en face de la station météo offre parfois un spectacle étonnant avec un record de 52 montées de tortues en janvier 1995. Un « cimetière de tortues » existe dans l’Est de l’île, entre les deux épaves échouées sur le littoral.

Tortue imbriquée Eretmochelys imbricata

En observation sous marine, quatre individus ont été observés posés sur le corail (entrée du Grand lagon, en face de la station météo et plage Sud). Jusqu’à preuve du contraire, aucune ponte de cette espèce n’a été enregistrée sur Europa.

Tortue Caret Caretta caretta

Dans le Grand lagon, un individu de cette espèce a été capturé à marée basse. Sa carapace était beaucoup plus large, très arrondie et la couleur de son corps ainsi que sa dossière étaient ocre jaune. Elle a ensuite été filmée puis de suite relâchée par les militaires.

ORDRE DES SQUAMATES

FAMILLE DES GECKOS - GECKONIDAE Hemidactylus gardineri

Cet Hémidactyle est une espèce introduite présente sur les habitations et beaucoup plus rare voir parfois absente dans le milieu naturel. Il serait toutefois nécessaire de revoir avec plus de précision la détermination du complexe H. mabouia / H. gardinieri / H. mercatorius / H. sp., pour les espèces de La Réunion, de Mayotte et d’Europa.

Lygodactylus verticillatus

Cette espèce de Lygodactyle indigène se rencontre principalement sur les troncs d’arbres crevassés comme les Euphorbes et les Bois matelot. Il est également présent dans les zones crevassée de calcarénite (corail fossile). C’est le gecko est le plus commun de l’île. FAMILLE DES SCINQUES - SCINCIDAE Cryptoblepharus boutonii bitaeniatus

Le scinque de Bouton d’Europa présente plusieurs formes de coloration. Deux ont été décrites par (Malzy, 1966). Une autre est présente uniquement sur un îlot du Grand Lagon. Elle a fait l’objet d’une note (Probst, 1997). C’est l’espèce de scinque la plus commune, qui se rencontre dans les forêts, les zones ouvertes et jusque dans la zone intertidale des marées.

Mabuya comorensis infralineata

Ce grand scinque brun est rare dans le Nord de l’île. Dans le reste de l’île, il est nettement moins commun que le Scinque de Bouton. Sa zone de prédilection semble être l’Est de l’île, dans les zones crevassées.

FAMILLE DES TYPHLOPS - TYPHLOPIDAE (Typhlops commun Ramphotyphlops braminus) ?

Nous n’avons pas retrouvé cette espèce, toutefois étant donné sa grande discrétion, il est tout à fait possible qu’elle existe encore. CCllaassssee ddeess OOII SSEEAAUUXX

ORDRE DES PROCELLARIFORMES

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FAMILLE DES PUFFINS - PROCELLARIIDAE Puffin de Baillon Puffinus lherminieri bailloni Espèce indigène rare qui niche dans des terriers dans la plaine du sud-ouest de l’île dans les fourrés de Pemphis acidula. La colonie nicheuse d’Europa est insuffisamment connue, mais elle doit être certainement petite. On peut l’estimer à 10-20 couples.

ORDRE DES PELECANIFORMES FAMILLE DES FRÉGATES - FREGATIDAE Frégate du Pacifique Fregata minor Espèce indigène nicheuse qui se rencontre communément en vol sur presque toute la région arbustive et les plages de l’île. Espèce coloniale, les couples établissent leurs nids sur des arbustes d’Euphorbes piquantes Euphorbia stenoclada et d’Affouches Ficus marmorata. On rencontre ça et là, des petits groupes d’une dizaine de couples isolés qui se mêlent parfois aux colonies de Fou à pieds rouges. L’estimation total du nombre de couples nicheurs est supérieur à 500 couples. Fregate ariel Fregata ariel Espèce indigène nicheuse pouvant être observée en vol sur toute l’île mais plus rare que la Fregata minor. L’unique colonie nidificatrice a été observée en un seul endroit. Elle est restreinte qu’à quelques arbustes d’Euphorbia stenoclada. Une autre est suspectée à 2km plus à l’Est, mais n’a jamais été prospectée en raison de son éloignement et de l’aridité du terrain. Les nids sont installés presque côte à côte et le site est particulièrement turbulant et vulnérable à toute perturbation. Le site de nidification semble changer de place tous les ans. La colonie d’oiseaux reproducteur est estimée à plus de 1.000 couples. FAMILLE DES PHAÉTHONS - PHAETHONTIDAE Paille en queue à brins rouges Phaethon rubricauda Espèce indigène nicheuse rencontrée dans la plupart des milieux de l’île. Une partie importante des individus rencontrés présentent une forme rosée plus ou moins prononcée. De nombreux individus ont été mesurés et bagués. Population estimée à plus de 3.000 couples. Paille en queue à brins blancs Phaethon lepturus Espèce indigène nicheuse moins fréquente que Phaethon rubricauda. Deux aspects la distinguent des individus des Mascareignes : - la taille, légèrement inférieure - la couleur parfois jaunâtre sur le dos et sur les rémiges médianes Moins répandu que l’espèce précédente, cette forme dorée est probablement une nouvelle sous-espèce. La population de l’île abriterait plus de 500 couples. FAMILLE DES FOUS - SULIDAE Fou à pieds rouges Sula sula Espèce indigène nicheuse commune sur la majeure partie de la zone arbustive de l’île. C’est l’oiseau marin le plus répandu et ses nids sont établis sur les arbustes d’Euphorbia stenoclada et d’Affouches Ficus marmorata. Il existe trois formes de plumage (blanc, brun et intermédiaire). De nombreux individus ont été mesurés et bagués. La population nicheuses a été estimée à plus de 2.500 couples.

ORDRE DES CICONIIFORMES FAMILLE DES AIGRETTES ET DES HERONS - ARDEIDAE Aigrette dimorphe Egretta dimorpha Espèce indigène assez commune, nicheuse. Des individus à lores et pattes rouge foncé à violet rose ont été observés dans la mangrove et la forêt arbustive du centre de l’île. Les observations de plusieurs individus sont communes sur le platier à marée basse et dans le Grand Lagon. L’estimation de la population est certainement supérieure à 50 couples. 28/11/94 : 2 ind. de phase blanche et 1 ind. de phase sombre à la Baie des Congres. 29/11/94 : 25 ind. à marée basse dans le Grand Lagon.

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Observations sur les oiseaux, les reptiles et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa (Canal du Mozambique) Probst, J-M.

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1/12/94 : 2 ind. de phase blanche en vol devant la station. 5/12/94 : 2 ind. dans le Petit Lagon. 4/1/95 : 1 ind. capture un scinque bleu 6/1/95 : une dizaine d’ind. (phases blanches, noires et grises) au fond du Grand Lagon. 7/1/95 : 2 ind. en vol devant la station météo. 7/1/95 : 1 ind. à terre à marrée basse devant la station météo. Héron crabier blanc* Ardeola idae Espèce indigène rare, probablement nicheuse. Des individus adultes en plumage nuptial ainsi que des juvéniles volants ont été observés dans presque toute l’île. L’île d’Europa abrite une population de plus de 10 couples. 30/11/94 : 1 ad. en plumage nuptial posé sur un rocher à 300 m de la station météo. 31/11/94 : 1 jeune ind. (dos brun foncé) en vol dans le quadrat de Fou à pieds rouges au centre de l’île. 4/1/95 : 1 jeune ind. en vol le long de la mangrove est du Grand Lagon. 6/1/95 : 1 ind. en vol au-dessus du Grand Lagon. 3/12/94 : 3 ind. en bordure de la piste d’avion. 7/12/94 : 1 ind. dans l’Euphorbaie du centre de l’île. 10/12/94 : 1 ind. dans la brousse (chasse des reptiles) sur les troncs d’Euphorbes. 10/12/94 : 1 ind. dans le Petit Lagon. 19/12/94 : 1 ind. dans la brousse capture un scinque bleu. 20/12/94 : 1 ind. en vol sur le littoral nord à l’Est de la station météo.

ORDRE DES PHOENICOPTERIFORMES FAMILLE DES FLAMANTS - PHOENICOPTERIDAE Flamant rose Phoenicopterus ruber Espèce migratrice occasionnelle, le Flamant rose se rencontre de temps à autre le long des côtes ou à l’intérieur de l’île à proximité des plans d’eau saumâtres.

ORDRE DES FALCONIFORMES FAMILLE DES FAUCONS - FALCONIDAE Faucon concolore Falco concolor ? Espèce migratrice occasionnelle, le Faucon se rencontre de temps à autre et ne reste que quelques jours sur l’île. On l’observe en vol le long des côtes ou perché sur un arbre à l’intérieur de l’île.

ORDRE DES CHARADRIIFORMES FAMILLE DES BARGES, COURLIS, CHEVALIERS & BÉCASSEAU X - SCOLOPACIDAE Barge rousse Limosa lapponica Espèce de limicole assez commun dans le grand lagon intérieur. Courlis corlieu Numenius phaeopus Espèce de limicole très commune, qui se rencontre à marée basse sur tout le pourtour de l’île, principalement dans le Grand Lagon. A marée haute, on le rencontre en petit groupe autour des zones humides temporaires et principalement dans la mangroves. Chevalier aboyeur Tringa nebularia Limicole régulier, toujours en petit nombre autour de l’ile, en groupe plus important dans le Grand Lagon. Chevalier guignette Actitis (Tringa) hypoleucos Limicole souvent isolé le long du littoral ou des zones humides temporaires.

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Tournepierre à collier Arenaria interpres Limicole le plus commun de l’île. Des bandes importantes sillonnent les zones ouvertes de toute l’île (piste d’aviation, rivage, zone humide, lagon). Bécasseau cocorli Calidris ferruginea Limicole régulier, en petit groupe sur le rivage et surtout dans le Grand Lagon. FAMILLE DES PLUVIERS & GRAVELOTS - CHARADRIIDAE Pluvier argenté Pluvialis squatarola Limicole isolé ou en petit groupe, présent à marée basse, à la fois sur le rivage mais surtout dans le Grand Lagon. Grand Gravelot Charadrius hiaticula Limicole assez rare, observé une fois dans la zone humide derrière la station météo et un groupe de 10 individus dans le Grand Lagon. Gravelot de Leschenault Charadrius leschenaultii Limicole assez commun, présent sur le littoral de l’île et surtout, dans le Grand Lagon. FAMILLE DES DROMES - DROMADIDAE Drome Dromas ardeola Limicole asiatique assez rare, présent dans le Grand Lagon. FAMILLE DES LABBES - STERCORARIIDAE Skua, Labbe subantarctique Catharacta skua Oiseau marin subantarctique, présent sur le pourtour de l’île, principalement sur le rivage Ouest où il poursuit les fous pour les faire régurgiter en vol. FAMILLE DES STERNES, GUIFFETTES & NODDIS - LARIDAE Sterne caspienne Sterna caspia Sterne très littorale dont les nids sont disséminés sur les plages sableuses autour de l’île. La population est estimée à plus de 10 couples. Sterne fuligineuse Sterna fuscata Très abondante, cette sterne forme de véritable nuage d’oiseaux. La population totale est très difficile à estimer. Au total elle peut être supérieure à 3.000.000 d’individus et les nicheurs doivent atteindre 1.000.000 de couples.

ORDRE DES STRIGIFORMES FAMILLE DES EFFRAIES - TYTONIDAE Effraie Tyto alba Seul rapace nicheur de l’île, cette espèce s’observe souvent en plein jour. D’après l’examen de quelques pelotes de réjection, elle capture des rats, des insectes sans doute des zostérops et des poussins d’oiseaux marins.

ORDRE DES CORACIIFORMES FAMILLE DES ROLLIERS - CORACIIDAE Rolle malgache Eurystomus glaucurus Oiseau malgache migrateur dans les zones arborées ou arbustives.

ORDRE DES PASSERIFORMES

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Observations sur les oiseaux, les reptiles et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa (Canal du Mozambique) Probst, J-M.

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FAMILLE DES HIRONDELLES - HIRUNDINIDAE Hirondelle de cheminée Hirundo rustica gutturalis (?) Il semble que les oiseaux observés à Europa appartiennent a l’espèce européenne migratrice commune, observée jusqu’en Afrique du Sud. Ces oiseaux étaient présents sur la piste d’avion, près du rivage devant la station météo et parfois dans les zones ouvertes au centre de l’île. Toutefois, aucun individu n’a pu être observé de suffisamment près afin de déterminer précisément l’espèce. Deux autres espèces similaires se rencontrent en Afrique : l’Hirondelle de Guinée H. lucida et l’Hirondelle d’Angola H. angolensis. Les mouvements de ces deux espèces sont peu connus, mais H. angolensis a été répertoriée dans le Sud et l’Est de l’Afrique. Jusqu’alors, plusieurs sous-espèces d’Hirondelle de cheminée ont été observées dans les îles de l’Océan Indien : H. r. gutturalis (Scopoli, 1786) qui est une migratrice occasionnelle à Madagascar, Comores, Aldabra, Zanzibar, Socotra, Laquedives, Maldives, Andamans, Nicobar, Christmas et Coco Keeling et H. r. tytleri (Jerdon, 1864) au Sri-Lanka. Hirondelle à gorge striée Hirundo abyssinica Oiseau africain migrateur erratique, cette hirondelle est la première mention pour Europa et l’ensemble des îles éparses. Son aire de répartition couvre principalement l’Afrique centrale. Dans les îles de l’Océan Indien, ces migrations étaient connues jusqu’à cette observation, à Pemba, Zanzibar et Mafia (Turner & Rose, 1997). FAMILLE DES ZOSTÉROPS - ZOSTEROPIDAE Zostérops d’Europa Zosterops maderaspatana Petit oiseau forestier représenté par la sous-espèce Z. m. voeltzkowi endémique d’Europa, ce petit passereau est présent partout où l’on rencontre la forêt arbustive d’Euphorbes ainsi que dans les zones ouvertes où il subsiste quelques arbustes (Psiadia). Il a été observé en train de se nourrir d’insectes : moustiques (sur les moustiquaires de la station), petits coléoptères, termites ailées, etc. Il apprécie beaucoup le nectar des fleurs (Agave sisalina, Barringtonia sp., Coco nucifera, Delonix regia, Furcraea foetida, Pemphis acidula, Psiadia altissima), de fruits (Ficus marmorata). FAMILLE DES CORBEAUX - CORVIDAE Corbeau pie Corvus albus Oiseau terrestre nicheur, très opportuniste, qui semble maintenu par le nourrissage journalier de la base météo et probablement militaire. Il pose de sérieux problème de prédation sur les petites tortues, les poussins d’oiseaux marins (parfois même les adultes) et les reptiles. CCllaassssee ddeess MM AAMM MM II FFEERREESS

ORDRE DES CETACES FAMILLE DES DAUPHINS - DELPHINIDAE Dauphin à long bec Stenella longirostris Espèce de dauphin très commun observé en groupe lors d’une sortie en bateau en face de la baie aux congres. Dauphin indéterminé Une troupe de petits dauphins très rapides a été observé deux fois de suite sans pouvoir être déterminée. Orque Orcinus orca Mammifère marin des terres australes, 2 migrations ont été observées au télescope de la base météo.

ORDRE DES ARTIODACTYLES FAMILLE DES CHEVRES - BOVIDAE Cabri Capra hircus Présent dans toute l’île depuis 1860, ces animaux constitués en petits groupes, modifient la strate herbacée et arbustive (Hoarau, 1993).

ORDRE DES RONGEURS FAMILLE DES RATS - MURIDAE

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Rat noir Rattus rattus Présent dans presque toute l’île. Un îlot, au centre du Grand Lagon, a été dératisé suivant l’expérience menée en 1989-1990 à l’île aux Aigrettes (Maurice). Cet îlot semble le seul endroit indemne de rat. Cette espèce a été trouvée dans tous les milieux qu’offre l’île (forêt d’Euphorbes, piste d’aviation, bâtiments, milieux humides, creux de rochers, plaine herbeuse et milieux littoraux rocheux et sableux).

Bibliographie

LEBEAU, A. ; GOBERT, B. & DURAND, J.L. 1978. Rapport sur l’étude de la tortue de mer Chelonia mydas. Peuplement, reproduction et biologie des populations des îles Tromelin et Europa. Note ronéo. ISTPM, La Réunion, 1-23.

LE CORRE, M. 1993. Rapport de Missions dans les îles Tromelin et Europa. Ecologie terrestre. Rap. Dactyl. Muséum

d'Histoire Naturelle. Réunion. 1-21. LE CORRE, M. 1994. Interaction kleptoparasitiques fous - frégates : vulnérabilité et réponses adaptatives de deux

espèces hôtes. DEA. Université Pierre & Marie Curie. LE CORRE, M. (en prép.). Thèse sur la conservation des oiseaux d’Europa. LE GALL, J.Y. & HUGUES, G.R. 1987. Migration de la Tortue verte Chelonia mydas dans l’Océan Indien Sud Ouest

observées à partir de marquages sur les sites de ponte Europa et Tromelin (1970-1985). E . J. Brill, Leiden. Amphibia-Reptilia 8 : 277-282.

MALZY, P. 1966. Oiseaux et mammifères de l'île Europa. In Mission Scientifique à Europa. Mém. Mus. Nat. Hist.

Nat., XLI : 23-27. PROBST, J.M. 1996. Note au sujet de l’observation nouvelle du Crabier blanc Ardeola idae sur l’île Europa (Océan

Indien). Bull. Phaethon, 4 : 106. PROBST, J.M. 1997. Note sur une population isolée de Scinque de Bouton bleu et brun Cryptoblepharus boutonii

nettement distincte des deux formes précédemment décrites sur l’île d’Europa (îles éparses du Canal du Mozambique. Bulletin Phaethon, 5 : 63.

SERVAN, J. 1976. Écologie de la Tortue verte à l’île Europa, Canal du Mozambique. La Terre et la Vie, 30 (3) : 421-

464. TURNER, A. et ROSE, C. 1997. Hirondelles et arondes du monde entier. Vigot, 1-261. VERGONZANNE, G. ; SERVAN , J. & BATORI, G. 1976. Biologie de la tortue verte sur les îles : Glorieuses, Europa

et Tromelin. In Biologie marine et exploitation des ressources de l’Océan Indien occidental. Trav. Et doc. De l’ORSTOM, 47 : 193-208.

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Observations sur les oiseaux, les reptiles et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa (Canal du Mozambique) Probst, J-M.

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Espèces introduites disparues de l’île Europa

Reptiles Tortue malgache rayonnée Geochelone radiata Oiseaux Coq domestique Gallus sp. Pintade Numida meleagris Mammifères Chat domestique Felis catus Cochon Sus scrofa Mulet Equus asinus Lapin Oryctogalus cuniculus

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Espèces disparues de l’île Europa

(Tortue malgache rayonnée Geochelone radiata ) disparue Seul, un reste d’une carapace a été trouvé dans la forêt sèche. Elle a peut être été introduite mais elle semble disparue aujourd’hui. Cette tortue et ses juvéniles sont très sensibles au rats. Coq domestique Gallus sp. (disparu) Abandonné sur l’île depuis 1860 (Hoarau, 1993). Pintade Numida meleagris (disparue) Introduite dans l’île, aujourd’hui disparue. Dugong Dugong dugon (disparu) Un spécimen mort a été découvert dans un bras du Grand Lagon par Hoarau en novembre 1950 (Hoarau, 1993). Bien que la mangrove soit immense et en grande partie inexplorée, il semble bien que cette espèce ne soit pas sédentaire car aucune observation récente n’est connue. Toutefois, un spécimen erratique pourrait éventuellement être observé de temps à autre, principalement dans les bras situés à l’Est de la mangrove du Grand Lagon. Chat domestique Felis catus (disparu) 2 chats domestiques ont été introduits sur l’île par les météos lors de la deuxième missions sur l’île en 1950 (Hoarau, 1993). Il s’agissait d’un couple dont la femelle accouchant de 2 chattons. Heureusement, cette espèce qui cause de gros problèmes de prédation d’oiseaux insulaire est aujourd’hui disparue. Cochon Sus scrofa (disparu) Introduit sur l’île en 1950, un cochon en provenance de Tuléar devait protéger les membres de l’expédition météo contre le scorbut. Cet unique individu n’a pu survivre (Hoarau, 1993). Mulet Equus asinus (disparu) Cet individu introduit servait au déchargement du matériel et des vivres acheminée de l’ancienne piste d’aviation du Sud à la station météo (Hoarau, 1993). Lapin Oryctogalus cuniculus (disparu) Abandonné sur l’île depuis 1860 (Hoarau, 1993), cette espèce ne s’est pas maintenue.

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Observations sur les oiseaux, les reptiles et les mammifères de la réserve naturelle d’Europa (Canal du Mozambique) Probst, J-M.

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CCllaassssee ddeess MM ooll lluussqquueess

ORDRE DES STYLOMMATOPHORA FAMILLE DES NESOPUPAS - VERTIGINIDAE Nesopupa petiti Petite espèce terrestre déterminée par Fischer-Piette. FAMILLE DES GASTROCOPTAS - CHONDRINIDAE Gastrocopta seignaciana Espèce trouvée sur les rochers nus en calcarénite, dans la forêt d’Euphorbes du centre de l’île et le long de la piste d’aviation sur les affleurements rocheux. FAMILLE DES ENAS - ENIDAE Ena gaillardi Petite espèce (11-13 mm) terrestre déterminée par Fischer-Piette. FAMILLE DES ACHATINES - ACHATINIDAE Achatina fulica Trouvée près de la station météo, sans doute introduite avec des plantes de La Réunion. FAMILLE DES HARMOGENANINAS - HELICARIONIDAE Harmogenanina cyclicus petiti Petite espèce (diamètre : 13-17 mm) récoltée au centre de l’île. FAMILLE DES PUPOIDES - Pupoides calaharicus Petite espèce (4-5 mm) terrestre déterminée par Fischer-Piette. FAMILLE DES PUNCTUM - Punctum petiti Enfin on peut signaler dans les mangroves la présence d’un grand mollusque conique, Terebralia pallustris qui se rencontre essentiellement sur les racines des trois espèces de palétuviers. FISCHER-PIETTE, E. & BEDOUCHA, J. 1964. Mollusques terrestres de l’île Europa. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 36

(4) : 502-505. FISCHER-PIETTE, E. & VUKADINOVIC, D. 1970. Suite aux mollusques terrestres de l’île Europa. Bull. Mus. Nat.

Hist. Nat., 42 (6) : 1277-1281.

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La reproduction en captivité du Gecko vert de Vinson Phelsuma ornata

un programme de conservation pour les îles de l’Océan Indien

J-M. Probst & A. Turpin

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Bulletin Phaethon, 1998, 7 : 42-45.

La reproduction en captivité du Gecko vert de Vinson Phelsuma ornata

Pour un programme de conservation

des taxons menacés des îles de l’Océan Indien

Jean-Michel Probst* & Agnès Turpin*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279,

97 827 LE PORT cedex

Le Gecko vert de Vinson Phelsuma ornata est une espèce endémique de l’île Maurice. Elle est distribuée sur tout le

littoral de l’île principale, ainsi que sur quelques îlots adjacents. Cette espèce est commune sur l’île aux Aigrettes, une

réserve naturelle de 25 hectares sur laquelle nous avons mené un double programme de conservation :

-Restauration de la flore indigène et endémique (Strahm, 1987 ; Probst, 1996)

-Sauvetage d’oiseaux endémiques menacés (Jones, 1980, 1982, 1990).

Sur cette île, le Gecko vert de Vinson est une des proies les plus appréciées de la Crécerelle de Maurice Falco

punctatus qui fait l’objet de relâchage suivi en radio-tracking (Probst, 1996). Pour les faucons juvéniles, ce petit reptile

est une proie aisée à attraper. Nous avons vite remarqué qu’elle faisait le lien idéal entre la nourriture morte (souris

blanche et poussin de laboratoire) et une véritable proie sauvage. Le Gecko vert de Vinson a donc fait l’objet d’une

étude sur sa dynamique de population puis d’un programme de reproduction en captivité.

Présentation succincte de l’espèce

Le Gecko de Vinson fait partie de la Famille des Gekkonidae. Cette petite espèce, endémique de l’île Maurice,

mesure au maximum 63 mm du museau à l'anus1. Les mâles sont plus grands que les femelles. Les parties supérieures du

corps sont de couleur bleu vert phosphorescent parsemé de fines bandes et tâches rouge vif. Il possède deux lignes

blanches sur le côté de la tête et des motifs souvent différent sur le haut du museau. Le dessous est uniformément blanc.

Sous ses doigts, il possède des lamelles adhésives qui agissent comme de véritables ventouses sur toutes les surfaces

lisses (et sèche). Comme la plupart des animaux endémiques, il est peu craintif et ne semble pas craindre une présence

trop proche. En revanche il craint par dessus tout le vol des gros oiseaux. Même une tourterelle qui ne s’intéresse

nullement à lui le fera bondir à terre s’il est surpris. Il faut dire que les Faucon crécerelle en consomment beaucoup. Nous

avons également observer une capture par un Bulbul orphée Pycnonotus jocosus et un intérêt certain (mais sans capture

victorieuse) du Martin Acridotheres tristis. S’il passe à proximité d’un promeneur, il passe difficilement inaperçu !

Taxonomie 1825 Phelsuma ornatum Gray. Ann. Philos. London, (2), 10 : 199

1963 Phelsuma vinsoni Mertens. Senckenb. biol., Frankfurt/M., 44 (5) : 353. Fig 2

1966 Phelsuma vinsoni Mertens. Senckenb. biol., Frankfurt/M., 47(2):87

1970 Phelsuma ornata ornata Mertens Senckenb. biol., Frankfurt/M., 51:11

Méthodologie

Élevage en captivité

L’objectif premier de cet élevage de geckos est d’évaluer les possibilités de fournir des proies vivantes aux oiseaux

captifs. Il importait en premier lieu que le stock sauvage de l’île aux Aigrettes ne diminue pas sous la pression d’une

collecte trop importante. La population captive de la volière centrale comptait parfois jusqu’à 9 faucons juvéniles

ensemble. Le deuxième objectif était de tester la possibilité de favoriser, voire réintroduire le gecko endémique dans des

milieux littoraux où il aurait disparu.

1 Mesure effectuée sur 47 individus capturés sur l'île aux Aigrettes.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)

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Aménagement du terrarium

Pour les geckos de Vinson comme pour les autres taxon du Genre Phelsuma, il est très important de les exposer au

soleil. Les cages ont donc été aménagées sur l’île aux Aigrettes, dans d’anciennes bâtisses abandonnées de 4 mètres x 4

mètres de côté et de 2,50 mètres de hauteur. Les ouvertures (porte et fenêtre) ont été grillagées de 2 ventaux amovibles

laissant aux animaux la possibilité de recevoir la lumière directe du soleil (importance des U.V. dans la croissance et le

bien être des geckos captifs).

Nous y avons placés des plantes en pot, provenant directement de la pépinière de l’île : Dracaena concinna, D.

reflexa, Dyospiros egrettarum, Ehretia petiolaris, Erythroxyllum sideroxiloides, Eugenia lucida, Gastonia custiponga,

Ipomoea pes caprae, Lomatophyllum tormentorii, Maytenus pyria, Oeniela aphrodites, Pandanus vandermeerschii,

Psiadia trinerva, Scaevola taccada. Nous avons également placé quelques nichoirs (bambous creux)dans l’espoir d’y

voir déposer des œufs.

Mise en place du suivi de l’incubation

Afin d’obtenir des données sur l’incubation naturelle des œufs (sans incubateur artificiel), nous avons placés un

terrarium dans chaque cage. Ceux-ci devant permettre un suivi plus commode des œufs pondus en captivité. Afin de

démarrer au plus vite cette observation, nous avons testé la méthode en collectant des œufs sur des substrat végétaux

(plus aisé à déplacer). Pour cela, 27 œufs de Gecko de Vinson ont été récoltés dans la nature et placés aussitôt dans un

terrarium dans la même position (importance de la régulation de la consommation du dioxygène et du rejet de dioxyde de

carbone et de la vapeur d’eau). Nous avons également confectionné 2 cages / volières équipées de plantes indigènes

(Bois de chandelle, Vacoas, Bois de bœuf, etc. provenant de la pépinière de l’île). Ces enceintes contenaient 4 mâles et 8

femelles chacune soit un total de 24 adultes. Dans ces conditions, les individus reproducteurs ont été gardés pendant un

peu plus de 8 mois. Toutes les données nouvelles sont consignées dans un carnet de terrain contenant au minimum, la

date, l’espèce concernée et le comportement observé.

Résultats

Sur l’île aux Aigrettes, les Geckos de Vinson sont commodes à capturer et à maintenir en captivité. Aucune perte n’a

été constatée et la reproduction (une copulation) a débuté le jour suivant l’installation des premiers adultes. Notons que

si l’élevage est réalisé à ciel ouvert dans les Mascareignes (avec au moins une face de la cage orientée au soleil), les

problèmes d’éclairage disparaissent.

Ponte

Nous avons observé des pontes tout au long des 8 mois de captivité. Les premiers œufs ont été pondus, par une

femelle déjà fécondée, sous une feuille de Pandanus dès le 12ème

jour. Les pontes donnent un ou deux œufs blancs qui

sont généralement collés sur le substrat (plante, écorce ou ciment). Suivant le taux d’hygrométrie et la chaleur,

l’incubation dure entre 42 et 63 jours.

Sur les 27 œufs récoltés, 25 ont éclos et ont donné des juvéniles autonomes. La croissance est rapide. Au moins 4

femelles, nées en captivité, se sont reproduites le dernier mois (aucune donnée sur les mâles nés en captivité qui ont été

donnés à manger aux crécerelles).

Sur les 8 mois de captivité, nous avons constaté la ponte de 91 œufs soit une moyenne de 0,71 œufs par femelle et

par mois soit 5,68 œufs par femelle en 8 mois. Il est évident que certaines femelles pondent plus que d’autres. Certaines

n’ont peut-être pas pondu ? Afin de connaître véritablement la « production » d’une femelle à l’année, il est nécessaire

d’élever les animaux par couple.

Nourriture

Nous avons favorisé le plus possible la nourriture naturelle provenant de l’île aux Aigrettes (pulpe de fruits, nectar de

fleurs et divers petits insectes). Les espèces végétales indigènes sont très appréciées : Dracaena concinna, Eugenia

lucida, Pandanus vandermeerschii, Dyospiros egrettarum, Scaevola taccada, Oeniela aphrodites. Une nourriture

d’appoint, essentiellement des fruits exotiques a été apporté avec succès (Papaye, Mangues, Letchis, Banane, Pastèques,

Melons, Avocats) et du miel. Les Geckos de Vinson consomment également quelques rares insectes. Ils sont

généralement capturés près des fleurs, la pulpe des fruits ou hasard des rencontres. Certains semble bien appréciés :

Acheta sp., Drosophila sp., des petits Isoptères ailés, des petits Orthoptères, des petits Diptères, Lépidoptères et

Hyménoptères. Enfin, nous avons remarqué qu’ils appréciaient aussi les petites araignées et … d’autres geckos

nocturnes s’il sont plus à peine plus petits et même sa propre descendance !

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La reproduction en captivité du Gecko vert de Vinson Phelsuma ornata

un programme de conservation pour les îles de l’Océan Indien

J-M. Probst & A. Turpin

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Remarques sur le comportement en captivité

Afin d’éviter le stress, il est important de placer beaucoup de plantes appréciée par l’espèce concernée (vacoas, Bois

de chandelle, Latanier).

D’après plusieurs éleveurs contactés, les geckos du Genre Phelsuma ne doivent pas être mis ensemble dans le même

terrarium. Il semble préférable de tenir un couple captif plutôt qu’un petit groupe.

Enfin, comme nous l’avons observé dans la nature, si une petite différence de taille existe entre les individus, ils

risquent de se manger entre eux.

Perspectives de conservation

Sous réserve d’un encadrement rigoureux, la reproduction des Phelsuma les plus menacés des îles de l’Océan Indien

pourrait faire l’objet d’un programme de conservation. Les espèces ayant une faible distribution comme le Lézard vert de

Manapany Phelsuma inexpectata (Bour & Al., 1995), le Gecko vert des forêts P. borbonica mater (Meier, 1995), le

Gecko vert d’Agalega P. agalegae (Cheke, 1975), le Gecko de Gunther P. guentheri (Bloxam & Vokins, 1978), le

Gecko de Robert Mertens P. robermertensi (Meier,1981) et bien d’autres encore mériteraient d’être reproduit en

captivité et réintroduit dans des espaces protégés où ils habitaient avant l’arrivée de l’homme (Mc Keown, 1996).

Une ferme de maintenance et de reproduction de ces espèces permettrait la sauvegarde de ces animaux. Une partie de

l’enceinte, indemne de tout prédateur, permettrait de présenter ces espèces au public, sans danger pour les reptiles. Des

passages obligés (en tunnel grillagé ou en plexiglas) ainsi que des zones d’observation privilégiées permettrait une

sensibilisation à la beauté de ce monde inconnu de la grande majorité des réunionnais.

Des actions de conservation en relation avec des propriétaires de grands jardins ou de propriétés plus importantes

permettrait d’étendre les populations sauvages. Il s’agit essentiellement de planter des espèces végétales particulières, de

poser des nichoirs adaptés ainsi que des cages de propagation où seul les juvéniles peuvent s’échapper et coloniser les

massifs de plantes des alentours.

Bibliographie

BLOXAM, Q.M.C. and VOKINS, A.M.A. 1978. Breeding and maintenance of Phelsuma guentheri (Boulenger 1885) at

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Bains (La Réunion) : données chorologiques et écologiques (Reptilia, Gekkonidae). Dumerilia, 2 : 99-124.

CHEKE, A.S. 1975. An undescribed gecko from Agalega : Phelsuma agalegae sp. nov. Bull. Maur. Inst. 8 : 33-48.

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Bulletin Phaethon - Volume 7 (1998)

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Mauritius Inst. Bull. 8 : 177-195.

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La reproduction en captivité du Gecko vert de Vinson Phelsuma ornata

un programme de conservation pour les îles de l’Océan Indien

J-M. Probst & A. Turpin

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Le Genre Phelsuma dans les Mascareignes

Il existe plus de trente espèces de Phelsuma dans le monde, tous sont répartis dans la zone tropicale de l’Océan

Indien. 24 sont endémiques d’une île. Dans les îles des Mascareignes, il existait 7 espèces, toutes endémiques d'une seule

île.

À Maurice, on rencontre 4 espèces (dont 1 à l’île Ronde)

À l'Ile Rodrigues, 2 espèces, de grande taille, ont disparu.

À La Réunion, 2 espèces sont très localisées.

Il subsiste encore 2 espèces : le Phelsuma borbonica réparti dans toute la zone littorale dite "sous le vent" de St

Denis à St Philippe.

et le Phelsuma inexpectata qui ne se rencontre que dans une petite aire de répartition à Manapany-les-Bains.

TOMEY, W.A. 1976. La reproduction de Phelsuma lineata chloroscelis. Aquarama, 9 (31) : 36-38.

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