BULLETIN D’INFORMATION TECHNOLOGIQUE

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BULLETIN D’INFORMATION TECHNOLOGIQUE AGROALIMENTAIRE NUMERO 1 – AVRIL 2005 Institut marocain de l’information scientifique et technique – IMIST page 1 CONSOMMATION ET NUTRITION PROGRAMMES DE RECHERCHE SOURCES UTILES PRODUCTION AGRICOLE TECHNOLOGIE ET PROCEDES PRODUITS / MARCHES QUALITE ET SECURITE ALIMENTAIRE VALORISATION NON ALIMENTAIRE Production agricole Les organismes génétiquement modifiés : un nouveau menu… Arrivés discrètement mais rapidement sur le marché, les organismes génétiquement modifiés (OGM) constituent un sujet de débat entre leurs partisans, qui voient dans cette technologie nouvelle l’annonce d’un monde plus développé et sans famine, et les opposants qui accusent les chercheurs de jouer aux apprentis sorciers et de mettre la planète en péril. L’apparition des organismes génétiquement modifiés, ou OGM, est le résultat des développements scientifiques et technologiques réalisés dans les domaines de la biologie moléculaire et du génie génétique. Les OGM s’appuient sur les techniques de transgénèse, qui consistent à transférer un gène isolé, dans le patrimoine héréditaire –le génome- d’un organisme végétal ou animal supérieur. L’objectif est de transférer dans les organismes hôtes des gènes codant pour des fonctions utiles, afin d’exprimer un nouveau caractère ou une propriété spécifique, stable et transmissible. La mise en œuvre de la transgénèse passe par trois étapes qui consistent successivement à isoler le gène d’intérêt, puis de l’insérer en laboratoire dans une construction génétique qui est alors clonée, avant de transférer celle-ci dans des cellules de l’organisme tiers où le gène sera exprimé. L’intérêt de la transgénèse est double : elle permet d’éviter de transférer des gènes inutiles ou indésirables, et elle offre la possibilité de transférer des gènes entre espèces différentes. La transgénèse à l’origine des OGM L’agriculture représente évidemment l’un des principaux secteurs concerné par les organismes génétiquement modifiés. Dans ce domaine, l’homme a depuis toujours cherché à sélectionner, parmi les espèces qu’il cultive et élève, celles qui sont les plus productives et qui représentent les meilleures qualités alimentaires, afin de les conserver et de les reproduire. La transgénèse, animale ou végétale, présente ainsi des atouts indéniables pour améliorer la qualité des produits, les coûts de production et les rendements. La modification génétique d’espèces végétales permet par exemple de conférer aux plantes concernées une résistance aux herbicides - caractéristique agronomique première recherchée, ou encore à des ravageurs ou à des organismes pathogènes (virus, etc.). Il peut s’agir également de mettre au point des espèces mieux adaptées aux stress climatiques ou à différents types de sols, permettant de limiter l’utilisation de produits phytosanitaires, offrant une meilleure productivité ou encore une meilleure qualité nutritionnelle. La culture d’une plante résistant à certains herbicides a pour objectif de recourir à des traitements plus sélectifs, moins coûteux et potentiellement moins polluants pour les sols : il va sans dire qu’une diminution de l’utilisation d’herbicides joue en faveur d’une meilleure protection de l’environnement. De larges perspectives en agriculture À titre d’exemple, le désherbage d’un colza résistant, après sa levée, supprimera l’application de produits traditionnels avant le semis et la levée. Cet avantage doit par conséquent être mis en balance avec l’obligation d’effectuer deux passages de désherbage à l’automne. Parmi les organismes végétaux génétiquement modifiés, on peut citer, entre autres, les pommes de terre transgéniques dont les feuilles produisent un poison qui tue les doryphores, ou encore le maïs Bt fabriqué par la société Norvartis résistant à la chenille de la pyrale (Bt signifiant Bacillus thuringiensis, une bactérie présente dans la nature, qui sécrète une protéine toxique pour la pyrale). Ce maïs devient ainsi une plante auto- insecticide qui tue les insectes qui s’aventurent à manger leurs feuilles. Cependant, un organisme exposé de façon continue à un agent toxique pourrait devenir résistant à ce dernier, et les chercheurs redoutent ainsi que les populations de pyrales deviennent résistantes à la protéine Bt.

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Production agricole

Les organismes génétiquement modifiés : un nouveau menu… Arrivés discrètement mais rapidement sur le marché, les organismes génétiquement modifiés (OGM) constituent un sujet de débat entre leurs partisans, qui voient dans cette technologie nouvelle l’annonce d’un monde plus développé et sans famine, et les opposants qui accusent les chercheurs de jouer aux apprentis sorciers et de mettre la planète en péril.

L’apparition des organismes génétiquement modifiés, ou OGM, est le résultat des développements scientifiques et technologiques réalisés dans les domaines de la biologie moléculaire et du génie génétique. Les OGM s’appuient sur les techniques de transgénèse, qui consistent à transférer un gène isolé, dans le patrimoine héréditaire –le génome- d’un organisme végétal ou animal supérieur. L’objectif est de transférer dans les organismes hôtes des gènes codant pour des fonctions utiles, afin d’exprimer un nouveau caractère ou une propriété spécifique, stable et transmissible. La mise en œuvre de la transgénèse passe par trois étapes qui consistent successivement à isoler le gène d’intérêt, puis de l’insérer en laboratoire dans une construction génétique qui est alors clonée, avant de transférer celle-ci dans des cellules de l’organisme tiers où le gène sera exprimé. L’intérêt de la transgénèse est double : elle permet d’éviter de transférer des gènes inutiles ou indésirables, et elle offre la possibilité de transférer des gènes entre espèces différentes. La transgénèse à l’origine des OGM L’agriculture représente évidemment l’un des principaux secteurs concerné par les organismes génétiquement modifiés. Dans ce domaine, l’homme a depuis toujours cherché à sélectionner, parmi les espèces qu’il cultive et élève, celles qui sont les plus productives et qui représentent les meilleures qualités alimentaires, afin de les conserver et de les reproduire. La transgénèse, animale ou végétale, présente ainsi des atouts indéniables pour améliorer la qualité des produits, les coûts de production et les rendements. La modification génétique d’espèces végétales permet par exemple de conférer aux plantes concernées une résistance aux herbicides -

caractéristique agronomique première recherchée, ou encore à des ravageurs ou à des organismes pathogènes (virus, etc.). Il peut s’agir également de mettre au point des espèces mieux adaptées aux stress climatiques ou à différents types de sols, permettant de limiter l’utilisation de produits phytosanitaires, offrant une meilleure productivité ou encore une meilleure qualité nutritionnelle. La culture d’une plante résistant à certains herbicides a pour objectif de recourir à des traitements plus sélectifs, moins coûteux et potentiellement moins polluants pour les sols : il va sans dire qu’une diminution de l’utilisation d’herbicides joue en faveur d’une meilleure protection de l’environnement. De larges perspectives en agriculture À titre d’exemple, le désherbage d’un colza résistant, après sa levée, supprimera l’application de produits traditionnels avant le semis et la levée. Cet avantage doit par conséquent être mis en balance avec l’obligation d’effectuer deux passages de désherbage à l’automne. Parmi les organismes végétaux génétiquement modifiés, on peut citer, entre autres, les pommes de terre transgéniques dont les feuilles produisent un poison qui tue les doryphores, ou encore le maïs Bt fabriqué par la société Norvartis résistant à la chenille de la pyrale (Bt signifiant Bacillus thuringiensis, une bactérie présente dans la nature, qui sécrète une protéine toxique pour la pyrale). Ce maïs devient ainsi une plante auto-insecticide qui tue les insectes qui s’aventurent à manger leurs feuilles. Cependant, un organisme exposé de façon continue à un agent toxique pourrait devenir résistant à ce dernier, et les chercheurs redoutent ainsi que les populations de pyrales deviennent résistantes à la protéine Bt.

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Autre exemple : le semencier américain Monsanto, leader dans le domaine des biotechnologies agricoles, produit des variétés transgéniques de soja, de coton ou encore de canola, dénommées « Round Up Ready », qui résistent à l’herbicide total « Round Up » fabriqué… par la même entreprise Monsanto. Il est ainsi proposé aux agriculteurs américains d’acheter à la fois l’herbicide Round Up, dont le principe actif, le glyphosate, est jugé dangereux par la Commission européenne, et les semences résistant à ce même herbicide ! Les animaux ont également, pour leur part, fait l’objet de modifications génétiques. Certains programmes de recherche ont notamment pour objectif « créer » des animaux transgéniques « usines de médicaments » (ce que les anglo-saxons nomment le « pharming »). L’entreprise PPL Therapeutics, qui est déjà à l’origine de la brebis clonée Dolly, mène par exemple des études pour créer des brebis transgéniques produisant du lait contenant un facteur sanguin humain. Les animaux également concernés Les poissons n’échappent pas à la règle. Différents pays comme le Canada, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine ou encore Cuba, des études sont menées sur des poissons comme le saumon, la truite ou la carpe pour accélérer leur croissance en leur introduisant un gène de croissance animal ou humain. D’autres travaux sont également réalisés pour créer des animaux dont on pourra se servir pour effectuer des greffes sur l’homme (xénogreffes). Que ce soit dans le monde végétal ou animal, bien d’autres applications sont actuellement à l’étude dans le monde pour poursuivre le chemin du génie génétique. Ainsi, certains chercheurs travaillent-ils sur des fruits ayant par exemple une forte teneur en vitamines ou permettant d’administrer un vaccin en les consommant, sur des légumes ayant des vertus médicinales spécifiques, sur des tomates carrées pour faciliter leur entreposage, etc. On s’intéresse ainsi à l’utilisation des OGM dans le monde de l’industrie, de la médecine, de la cosmétique, etc., qui pourraient engendrer des gains considérables. Le génie génétique représente ainsi des enjeux économiques et financiers très importants et une compétition acharnée entre les entreprises spécialisées impliquées dans la production d’organismes génétiquement modifiés. Dans le domaine agroalimentaire, cette compétition engage toute la chaîne de production allant de l’agriculture à l’industrie.

Toutefois, le génie génétique est une arme à double tranchant. Les risques qu’il présente font l’objet de nombreux débats scientifiques et de polémiques. Les chercheurs évoquent notamment les risques environnementaux liés à la dissémination des transgènes des espèces cultivées vers les espèces sauvages apparentées. Par exemple, le colza résistant à certains herbicides pourrait, par croisement, transférer cette résistance à des plantes sauvages non désirées (pollution génétique).

Quelques repères historiques 1973 : premières manipulations transgéniques : des chercheurs américains parviennent à greffer des gènes étrangers dans une bactérie. 1983 : la première plante génétiquement modifiée voit le jour. 1986 : premier essai de culture d'une plante transgénique en champ, en Belgique. 1992 : autorisation de commercialisation d'OGM aux États-Unis et en Europe. 1994 : la Food & Drug Administration aux États-Unis accorde son autorisation de mise sur le marché de la tomate Flavr Savr, première plante transgénique, fruit de la firme américaine Calgene (qui appartient à présent à Monsanto). Cette tomate n'est cependant pas un véritable OGM, puisqu'elle n'a pas de gène étranger : les chercheurs se sont contentés d'empêcher l'expression d'un de ses gènes. 1995 : les cultures transgéniques sont autorisées au Canada. 1996 : le soja de la compagnie Monsanto, premier OGM constitué d'un gène de résistance à un herbicide, arrive en Europe. 1996 : le maïs Bt de la compagnie Novartis est commercialisé. 1996 : début des pourparlers sur le protocole sur la biosécurité sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies. 1999 : publication d'une étude du Rowett Research Institute, en Écosse, qui conclut aux effets nocifs des OGM sur des rats ; l'étude provoque la panique au Royaume-Uni, puis en Europe. Été 1999 : le Parlement européen opte pour l'étiquetage obligatoire des OGM et adopte un moratoire sur les semences d'OGM et sur toute nouvelle autorisation d'organismes génétiquement modifiés. Octobre 1999 : la revue scientifique The Lancet publie la recherche contestée du Dr Arpad Pusztai, même si son comité de sélection juge la méthodologie peu fiable. Janvier 2000 : adoption, à Montréal, du protocole sur la biosécurité par 139 pays. Avril 2000 : l'étiquetage obligatoire entre en vigueur en Europe pour tous les produits composés d'OGM dans une proportion supérieure à 1 %.

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De nombreux experts retentissent également l’alarme des risques pour la santé humaine liés à la consommation de ces produits génétiquement modifiés, puisqu’on ignore encore l’impact exact de la transgénèse. Des chercheurs soulèvent notamment les risques d’allergie que pourrait poser une plante contenant un gène d’un aliment allergène.

Si rien ne prouve ainsi que les OGM constituent un réel danger, rien ne prouve non plus leur innocuité. Pour en savoir plus sur les organismes génétiquement modifiés : http://www.ogm.org

Brèves Du natto pour fertiliser les déserts Le Pr Toshio Hara, de l'Université japonaise de Kyushu, a mis au point une substance qui pourrait jouer un rôle très important dans la fertilisation des sols désertiques. Cette substance, dénommée « broth polymer », est dérivée du natto, un aliment composé de graines de soja fermentées et très collantes. Un gramme de natto peut absorber jusqu’à 4 litres d’eau : l’idée du Pr Hara est ainsi d'utiliser le fort pouvoir de rétention en eau de cette substance pour transformer le sol aride des déserts en un terrain recouvert par la végétation. Plusieurs expérimentations sont menées à Kyushu et Hokkaido, pour tester l'efficacité du produit sous différents climats. Une ferme produit notamment des tomates grâce à un compost de haute qualité produit à partir d'un mélange de natto et de fumier de bovin. L'utilisation du natto a permis de réduire la teneur en eau du fumier, activant ainsi les microorganismes, et réduisant le temps de production du compost de 6 à 2 mois. Plus en savoir plus sur le natto : http://res2.agr.ca/ecorc/infotec/natto_f.htm La crevette pour lutter contre la pourriture de pomme de terre Nathalie Frigon, étudiante de l’Université de Sherbrook, au Canada, a développé un fongicide biologique à base d’extraits de carapace de crustacés, permettant de lutter contre le mildiou, une maladie des pommes de terre causée par un champignon appelé Phytophthora infestans, qui s’attaque aux plants mais aussi aux pommes de terre stockées en entrepôt. Les moyens de lutte actuels contre cette maladie sont lents et coûteux. Ils reposent sur un contrôle de la ventilation et de la température des entrepôts, et une utilisation de fongicides chimiques qui laissent toutefois des résidus sur les légumes et favorisent la résistance du champignon. Le nouveau fongicide biologique est composé de chitosane, une substance extraite de la carapace de crevette, et d’une bactérie de type actinomycète, le tout mélangé avec du talc pour un enrobage plus facile des pommes de terre. « Les vertus du chitosane sont bien connues », souligne Nathalie Frigon. « Les Chinois épandent des carapaces de crevettes dans leurs champs depuis longtemps, et depuis une dizaine d’années, les études démontrant l’activité antifongique du chitosane s’accumulent ». Toutefois, il n’existe pas un produit aussi efficace que les fongicides chimiques. Nathalie Frigon a ainsi essayé d’augmenter l’efficacité du chitosane en l’associant à un actinomycète, bactérie connue pour ses propriétés antimicrobiennes. Elle a utilisé en réalité deux souches d’actinomycètes capables de survivre en présence de chitosane. « Séparément, le chitosane et les actinomycètes luttent bien contre la pourriture, mais ensemble, ils présentent un effet synergique encore plus intéressant. Cette synergie est effective à basse température et encore plus marquée à température ambiante ».

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Le recyclage du papier pour lutter contre les mauvaises herbes Younes Machrafi, chercheur au département de phytologie de l’Université Laval (Canada), a découvert que les résidus issus du recyclage du papier (résidus d’encre et fibres ressemblant à un papier mâché grisâtre) peuvent être utilisés contre les mauvaises herbes tels que le chénopode, l’amarante et la moutarde sauvage. En les utilisant en début de saison, il est possible de réduire de 50 à 80 % la présence de mauvaises herbes, selon les doses utilisées. Ces résidus du papier privent les mauvaises herbes de l’azote nécessaire à leur croissance : en effet les bactéries du sol utilisent ces résidus pour se nourrir en carbone et, ainsi, métabolisent frénétiquement le carbone et l’azote minéral disponibles dans la terre. Les plantes n’ont alors plus d’azote pour croître. Mais « le soja ne souffre pas de cette situation, car comme toutes les légumineuses, il est en mesure d’utiliser l’azote de l’air », explique Younes Machrafi. Toutefois, les résidus n’ont pas le même effet sur les mauvaises herbes vivaces, comme le chiendent, car ces plantes possèdent des rhizomes où elles stockent des nutriments. C’est ainsi qu’elles arrivent à pousser même en l’absence d’azote. Il est à noter que le chercheur a vérifié l’existence de produits toxiques ou de métaux lourds susceptibles de nuire aux plantes. Les traces trouvées étaient largement sous les seuils de toxicité acceptables. Ainsi, les résidus du papier nourrissent le sol et sa capacité de rétention de l’eau et permettent une meilleure croissance du soya. Contact :Younes Machrafi, Université Laval, E-mail : [email protected] Un hôtel qui recycle ses déchets L’hôtel New Otani Co, l’un des plus somptueux de Tokyo, a mis en place un système de recyclage de ses déchets constitués des eaux fétides générées par ses douches, des déchets alimentaires issus de ses restaurants, etc. Il a notamment mis en place un bassin de stockage de ses eaux usées, permettant de régénérer l’eau sur place et de la renvoyer dans les étages. L’eau est filtrée sur des grilles, puis débarrassée de ses éléments huileux. Elle passe ensuite dans une centrifugeuse pour isoler les boues avant qu’elles ne soient décantées. Le passage de l’eau dans un bioréacteur permet aux bactéries d’isoler l’essentiel des saletés. Des membranes interviennent à l’issue de ce circuit pour enlever la saleté restante. L’hôtel a également développé une méthode pour recycler les déchets alimentaires provenant de ses restaurants. Le mélange de ces déchets avec du fumier de volaille doit permettre de produire des engrais pour les agriculteurs. Des essais, qui dureront jusqu’en 2006, sont menés sur des champs de laitues, d’épinards, de carottes, de pommes de terre et d’autres légumes. Des analyses sont faites pour évaluer la qualité du compost et des récoltes (goût, texture et teneur en eau des légumes récoltés).

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Technologie et procédés

Les multiples fonctionnalités des emballages actifs Une nouvelle génération d'emballages intelligents apporte aujourd'hui, au-delà d'un effet barrière, de multiples fonctionnalités utiles à la maîtrise de la qualité et de la sécurité des produits agroalimentaires. Ces emballages piègent l'oxygène, éliminent l'eau de condensation, permettent de suivre les conditions de conservation et adaptent même le produit à la cuisson par micro-ondes. Si leurs qualités techniques militent en faveur de leur emploi, une réglementation adaptée reste cependant à mettre en place. Confrontée à l'évolution des modes de vie (voir encadré) et à la saturation des marchés alimentaires des pays industrialisés, l'industrie agroalimentaire doit s'adapter, innover et se différencier afin de gagner des parts de marché. Mais elle paraît soumise à certaines contradictions. Il s'agit en effet de proposer des produits innovants, intégrant davantage de services, tout en maintenant l'authenticité des aliments, face à un consommateur dont les habitudes évoluent très lentement, et qui reste méfiant vis-à-vis des nouveaux produits et procédés. Sans oublier bien entendu les contraintes de qualité sanitaire qui sont un dû pour le consommateur. Mais les produits nouveaux, dans le secteur agroalimentaire, correspondent en réalité à des innovations en termes de couples produit-emballage. L'emballage est en effet partie intégrante du produit. Son rôle est essentiel, à en juger par la diversité des fonctions qu'il remplit. L'emballage intervient très largement au niveau du marketing des produits. Entre autres, il permet de promouvoir ces produits et de les positionner sur des segments de marché et des niveaux de gammes bien définis, offre des services à l'utilisateur-consommateur et véhicule de l'information de nature variée. Le produit indissociable de l'emballage Mais l'emballage remplit également, avant tout, des fonctions techniques très importantes. Il représente en effet une barrière entre la denrée alimentaire et le milieu environnant et, à ce titre, joue un rôle fondamental dans les processus de conservation et de distribution du produit. L'emballage protège le produit alimentaire non seulement des contaminations microbiologiques en provenance du milieu extérieur, mais également contre l'action d'autres agents externes tel que l'oxygène ou la

vapeur d'eau. Inversement, il doit aussi préserver le produit contre les pertes d'arômes. Cependant il n'est guère facile d'apporter des réponses techniques à ces différents impératifs. En ce qui concerne les films plastiques -la moitié environ des conditionnements de produits alimentaires-, les industriels se sont ainsi orientés vers des films de plus forte épaisseur ou encore vers des films composites, qui vont souvent à l'encontre des préoccupations environnementales (élimination des déchets, recyclabilité). Aujourd'hui, de nouvelles solutions voient le jour : les emballages actifs. Au-delà de leurs fonctionnalités intéressantes, il s'agit en réalité d'un concept très différent. Alors que les emballages traditionnels jouent un rôle de barrière inerte et assurent de ce fait une simple protection passive vis-à-vis des produits alimentaires, les emballages actifs vont plus loin. Egalement appelés emballages intelligents ou emballages fonctionnels, ils interagissent avec les aliments, et apportent de nouvelles réponses aux problèmes de qualité et de sécurité alimentaire. Emballages actifs : au-delà de l'effet barrière Si les emballages actifs représentent sans conteste une innovation dans la fabrication et le conditionnement de produits agroalimentaires, ce concept s'inscrit cependant dans des traditions très anciennes de certaines régions du globe. En effet, sous les tropiques notamment, des feuilles végétales telles que les feuilles de bananiers sont utilisées de longue date afin d'emballer des produits frais. Avantage de ce système : au-delà de l'effet barrière de la feuille, celle-

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ci apporte des qualités organoleptiques à l’aliment, en termes de couleur, de saveur,voire de modification de texture. De plus, les huiles essentielles contenues dans certaines feuilles assurent un effet antimicrobien permettant d'allonger la durée de conservation des aliments ainsi conditionnés. De la même façon, les emballages actifs sont susceptibles d'exercer des actions à la fois sur la conservation des aliments et dans leur utilisation (voir encadré). Ces fonctionnalités se traduisent souvent par une faculté d'éliminer (par absorption, adsorption…) ou de relarguer un gaz ou un composé chimique. A titre d'exemple, pour limiter la présence d'oxygène au sein d'un emballage -afin d'éviter en particulier des phénomènes d'oxydation-, une solution consiste à y insérer un absorbeur d'oxygène. La société française Standa commercialise un tel produit, sous la marque Atco. Mis au point en collaboration avec le CNRS de Rennes, celui-ci est fabriqué à partir de poudre de fer activée enfermé dans un emballage dont une face, en Tyveck, est perméable à l'oxygène et imperméable à l'eau. Cet absorbeur peut être confiné dans des coques à fromage placées sous vide, ou encore dans des emballages de viande sous atmosphère composée de 100 % de CO2. Dans ce dernier cas, l'absorbeur permet de maîtriser un taux d'oxygène résiduel en-deçà de 0,1 %. La viande se conserve ainsi, à 3 °C, pendant 9 semaines, sans altération microbiologique ni de la couleur. Des systèmes et fonctionnalités variées D'une façon analogue, la division des sciences et technologies agroalimentaires du CSIRO (l'équivalent australien du CNRST) a mis au point un traitement chimique des emballages agroalimentaires, qui leur confère la faculté d'aspirer les résidus d'oxygène présents dans les emballages alimentaires traités sous-vide. Ce traitement chimique peut être appliqué sur des films plastiques, sur des emballages semi-rigides ou même dans les capsules de boissons afin d'éviter la contamination des denrées par des résidus d'oxygène. Ce système a l'avantage de ne pas freiner les lignes de production. Autre atout : l'activation du processus d'aspiration d'oxygène peut être retardée. Ainsi un film plastique peut être traité chimiquement et rester stocké avant d'être employé, sans que ses propriétés en soient affectées. Le déclenchement de l'activation se fait alors par exposition à la lumière ou à d'autres radiations.

Enfin, il est à noter que certains emballages actifs sont capables de s'adapter aux changements de conditions extérieures. Dans le conditionnement de produits végétaux, il est par exemple opportun d'employer des emballages dont la perméabilité à l'oxygène ou au CO2 augmente avec la température. Ces emballages permettent ainsi de répondre aux besoins de respiration de ces produits, qui s'accroît également avec la température. Afin de préserver la qualité microbiologique des aliments, l'emballage actif peut également agir directement par une action biocide. Cette fonctionnalité de l'emballage peut être obtenue par une immobilisation d'enzymes antimicrobiennes, susceptible de réduire ou d'éliminer la flore microbienne sans augmentation des quantités d'agent antimicrobien. A titre d'exemple, des lysosomes immobilisés dans un emballage en acétate de cellulose font preuve d'une activité élevée et de longue durée contre certaines bactéries. D'autre part, des sachets émetteurs de vapeurs d'éthanol placés au sein d'emballages permettent de limiter le développement de moisissures sur des produits de boulangerie ou pâtisserie.

L'industrie agroalimentaire contrainte d'innover �� ��� ������ ����� ��� ����� ��� ��� ����� ����� ������ ������ ��� ������������ ��� ����������������� ��� ������� ������� ���� ��� � ��������������� ��� ������� ����������� ���� ��� ������ ��� ����� ������������������ ���������������� � ��� � � ���� ����������� ��� � ��������� ����� ���� ��!������� ��� �� ����� �� "��� �� ������ ���� �� ���� �������� ������������#�� � ������ �� �� !���� ��� ��� "������� ��� ���������� ��� ����� ���� ���� �� ���� �������� ������������ ��� ����� ������ ��� ����� �� ��� ���������� � ���� ���� ������$� ����������� ���������� ��� ������ ���� ����� ������������������������ � �������� ��� � ������ ��� "��������%��� � �� ������&��� ��������� ��� �������� ������� ����� � ����������� ��� ����� ���� ��� ����� ����� ������� ��������������������������������������������� ������������������� ������������'����� ������ ��������������� ���������� ��������������������������������������������(����� �������� ������������� ��� ����� � ��"��������������������������������������������������)��� � �� ������� � ������ ��� �������� ���� ��� ������������ ������������ ���� ��������� ��� ������� ��� ����� ����� ������ ���� ��� ������ ��� ���� ���� ��������������������� ���� ����� ��� �� ��������(��������������� ���� � ������ ��� ����� "�������� ���� ����"�����������������

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Aux Etats-Unis, le Southwest Research Institute (SwRI) de San Antonio (Texas) a mis au point des films et revêtements polymères protecteurs biocides qui protègent les produits conditionnés des contaminations par les moisissures, bactéries et insectes. Ces films libèrent un taux constant d'un produit biocide, le dioxyde de chlore, qui peut être adapté aux besoins de l'utilisateur. Ces films sont commercialisés par la société Bernard Technologies (Chicago, Illinois). Au Japon, la compagnie Gunze commercialise un produit du nom de Silphan PK3. Il s'agit d'un film stratifié à impression thermique incluant un agent antibactérien. Silphan PK3 est composé d'un film OPP qui subit une stratification sans solvants organiques, uniquement par le biais de la pression et de la température avant d'être doté de ses propriétés antibactériennes. Le produit ainsi obtenu peut être également utilisé pour répondre aux préoccupations d'hygiène relatives aux papiers imprimés destinés aux bibliothèques pour enfants et aux hôpitaux. Outre la conservation des produits alimentaires, certains emballages actifs interviennent également au niveau de l'utilisation des produits alimentaires. Certains emballages adaptés au chauffage par micro-ondes permettent par exemple d'éviter que les produits ramollissent ou brûlent en surface, grâce à leur action dans la répartition des flux de chaleur.

Une réglementation à définir Cependant, si les multiples atouts des emballages actifs sont indiscutables, et si leur utilisation s'étend sur les marchés américains, japonais et australien, leur développement s'avère encore très modeste par ailleurs et reste soumis à des freins réglementaires. En Europe, les emballages actifs suivent par exemple la même réglementation européenne que les emballages traditionnels, dont la seule action recherchée est l'effet barrière. Les textes en vigueur pour ces derniers exigent notamment un faible taux de migration de composés de l'emballage vers la denrée alimentaire, à savoir au maximum 60 mg par kg de produit alimentaire. Cette réglementation se place de fait en contradiction flagrante avec le principe-même des emballages actifs, qui consiste justement à interagir avec le produit, cette interaction se traduisant dans différents cas par une migration de composés vers le produit alimentaire. Néanmoins, ces problèmes réglementaires restent mineurs lorsqu'il s'agit d'emballages absorbants. Si la recherche et l'industrie s'intéressent de près à ces nouveaux concepts d'emballages actifs, qui devraient entre autres permettre de limiter l'emploi d'agents conservateurs au niveau de la fabrication des produits agroalimentaires, il s'agit donc de ne pas oublier d'y associer étroitement les pouvoirs publics et les organisations de consommateurs.

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CONSOMMATION ET NUTRITION

PROGRAMMES DE RECHERCHE

SOURCES UTILES

PRODUCTION AGRICOLE

TECHNOLOGIE ET PROCEDES

PRODUITS / MARCHES

QUALITE ET SECURITE ALIMENTAIRE

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Brèves De la vapeur d’eau pour conserver les aliments L’entreprise japonaise Taiyo Seisaksho Co, en collaboration avec le National Food Research Institute, développe une nouvelle technologie de conservation appelée « Aqua Gas » qui a pour objectif de conserver les produits alimentaires grâce à la vapeur d’eau. Le principe de cette technologie consiste à stériliser les aliments à l’aide de fines gouttelettes de vapeur d’eau chauffées à une température de 100°C. Le procédé Aqua Gas ne causerait pas de dommages aux cellules des denrées alimentaires. Les aliments conservent donc toutes leurs qualités organoleptiques et nutritionnelles. Rappelons que la technologie de stérilisation à la chaleur humide (basée sur de la vapeur d’eau saturée et sous pression) est largement utilisée pour stériliser du matériel qui peut résister aux températures et pressions élevées, aux brusques changements de pression et à l’humidité. Ce procédé s’avère être le plus fiable et le plus facile à contrôler pour ce type de matériel mais pour des aliments les dégâts seraient trop importants. Aqua Gas a su exploiter l’efficacité de la vapeur d’eau sans endommager les propriétés gustatives, nutritionnelles et de comestibilité des aliments. Pour en savoir plus sur la conservation des aliments : http://fr.wikipedia.org/wiki/Conservation_alimentaire Une halle de technologie au service de l’agroalimentaire L’Institut agronomique et vétérinaire (IAV) Hassan II de Rabat a mis en place une halle de technologie permettant aux entreprises du secteur agroalimentaire de développer leurs produits et d’accéder aux nouvelles technologies de production. Elle contribue également à la formation des cadres techniques et leur offre la possibilité de confronter leurs acquis théoriques aux contraintes pratiques de production. La halle est constituée de près de 1 300 m2 de surface couverte comprenant notamment des laboratoires (analyse sensorielle, contrôle de fabrication), une bibliothèque technique, un atelier mécanique et une chambre froide. Les laboratoires sont équipés d’installations spécialisées en microbiologie, en biotechnologie, en biochimie et en chimie instrumentale. La halle est également dotée d’équipements pilotes comprenant des modules de découpage, de mélange, de surgélation, de stérilisation, de traitement thermique, de conditionnement et de biotechnologie (bioconversion, production de métabolites). L’un de ses points forts est avant tout son potentiel humain de haut niveau : 35 enseignants chercheurs, balayant tous les domaines de l’agroalimentaire, mettent à la disposition des entreprises leur expertise et une longue expérience dans le domaine. La halle propose également un système de coopération souple et flexible qui s’adapte aux besoins spécifiques des entreprises : de la simple location d’infrastructures à la commande d’études ou de nouveaux produits en passant par une forme de collaboration plus élaborée associant des cadres techniques d’entreprises aux experts de la halle. Pour en savoir plus : Contact : [email protected] Site de l’IAV : http://www.iav.ac.ma

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Conservation alimentaire par irradiation La conservation par irradiation -ou ionisation- consiste à exposer des aliments à des radiations tel que les rayons gamma, les rayons X ou des faisceaux d’électrons pour détruire les microorganismes présents dans les denrées alimentaires. L’irradiation permet en particulier de ralentir la germination de produits agricoles et la dégradation des aliments, prolongeant ainsi leur durée de conservation. Pour des aliments comme le café, les herbes et les épices, l’irradiation est une alternative propre à la fumigation chimique. L’oxyde de méthylène, largement utilisé dans la fumigation, est en effet considéré comme un agent cancérogène. Pour des aliments fragiles comme les fruits de mer et les viandes, l’irradiation retarde le processus de dégradation sans altérer leur texture. De plus, la perte de nutriments, suite à l’irradiation, est très faible et celle des vitamines est comparable à la perte causée par le procédé thermique ou celui de la déshydratation. En somme, l’irradiation permet d’obtenir des produits alimentaires sûrs et aide à réduire les pertes postérieures à la récolte. Toutefois, la mise en œuvre de ce procédé requiert des précautions spécifiques afin de protéger les travailleurs d’une exposition aux radiations. La rigueur du procédé et les mesures de sécurité sont à prendre avec le plus grand sérieux. Pour en savoir plus, voir le site d’Aerial, centre de ressources technologiques français spécialisé dans l’ionisation : www.aerial-crt.com

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Produits / Marchés

Les produits bio, une opportunité pour le Maroc Le marché biologique connaît une progression considérable à travers le monde. Conscients de l’importance écologique et socio-économique de l’agriculture biologique, plusieurs pays industrialisés ont mis en place, pendant les dernières années, des programmes ayant pour objectif de promouvoir et de développer ce secteur via des subventions, des actions d’assistance technique et de formation. Le Maroc essaie lui aussi de suivre la tendance internationale, surtout qu’il dispose de potentialités importantes dans ce domaine.

Il y a quelques années, le marché des produits biologiques était considéré comme un marché alternatif à la consommation de masse. Il avait son propre réseau de production, de distribution et de consommation, mais restait très confidentiel. De nos jours, les consommateurs de produits biologiques deviennent une cible de marché à part entière pour les grands groupes alimentaires et pour les entreprises spécialisées dans ces produits. L’objectif étant de rendre le « bio » accessible au plus grand nombre de consommateurs et à moindre coût. L’alimentation bio, une question de santé Qualifier un produit de biologique doit garantir que sa production a été réalisée dans des conditions saines, sans utilisation de produits chimiques ou pharmaceutiques. La réglementation en matière de produits biologiques interdit notamment l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM), de pesticides ou de radiations ionisantes. La demande soutenue en produits biologiques s’explique d’une part par une prise de conscience des méfaits de l’agriculture intensive, qui emploie souvent des produits pouvant représenter des dangers pour la santé, et d’autre part par le souci de son impact sur l’environnement : problèmes de régénération du sol, de pollution des eaux, etc. Les consommateurs refusent ainsi toute production incontrôlée, et exigent des produits de qualité, sur les plans sanitaire, nutritionnel et gustatif, ainsi qu’une transparence en termes de traçabilité de ces produits. La gamme de produits bio devient également de plus en plus large pour accompagner l’évolution du comportement des consommateurs. La plupart des grands

distributeurs proposent aussi bien des produits de base (légumes et fruits frais, œufs, beurre, fromage, viande et volaille, pain, céréales, tisanes, etc.) que des produits plus élaborés (plats cuisinés, desserts tout prêts, biscuits, aliments pour enfants, etc.). On trouve même des gammes d’aliments pour animaux certifiés bio ! Avec les crises alimentaires récentes, certains produits connaissent par ailleurs plus de succès que d’autres. Les scandales de la dioxine et de la vache folle ont ainsi renforcé la confiance du consommateur vis-à-vis des viandes biologiques. S’approvisionner en bio est aujourd’hui devenu facile. Les distributeurs cherchent en effet à s’approcher au maximum du consommateur. Les produits bio se trouvent ainsi partout, dans les grandes surfaces, les magasins et supermarchés spécialisés, les magasins d’aliments diététiques, les coopératives de consommateurs, etc. En parallèle, les ventes en ligne se développent également de façon rapide. Un marché en fort développement Estimé en Europe à environ 11 milliards d’euro (environ 125 milliards de dh), le marché des produits bio a connu une croissance vertigineuse durant les cinq dernières années. Il a atteint aujourd’hui un taux de pénétration total de 3 à 4 % sur le marché global des produits alimentaires. En 2005, il est prévu que ce taux de pénétration atteigne les 7 %. Cette prise de conscience, dans les pays industrialisés, de l’importance du marché biologique n’est cependant pas encore perçue au niveau des pays en voie de développement. Au Maroc, les premières

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productions biologiques remontent à 1986. Aujourd’hui, avec le développement de ce secteur, à l’échelle mondiale, les opérateurs marocains se posent la question sur les potentialités du pays dans ce domaine. En plus des producteurs et des distributeurs, d’autres composantes de la société civile marocaine se sont également attelées à promouvoir les valeurs écologiques, sanitaires et commerciales de la production biologique. Deux associations regroupant respectivement les professionnels et des consommateurs du secteur ont notamment vu le jour depuis 1998. Il s’agit de l’association des professionnels de la filière biologique (APFB), dont le siège est à Casablanca, et l’association Maghrebio, située à Marrakech. Ces deux associations ont fait preuve d’un dynamisme exemplaire. Elles jouent le rôle de porte-parole des producteurs et contribuent à la promotion du secteur sur le plan technique, agronomique et commercial. Les instances officielles se sont également mises à l’œuvre. Une cellule au ministère de l’Agriculture récemment créée travaille sur la réglementation nationale en matière d’agriculture biologique. La recherche dans ce domaine reste quant à elle peu développée, mais des programmes de recherche et des activités de formation ont été initiés depuis 1997 dans les deux campus de l’institut agronomique et vétérinaire de Rabat et d’Agadir. Deux types de produits bio sont actuellement disponibles au Maroc, issus de plantes sauvages et de cultures. Les produits concernés sont des fruits, des plantes maraîchères et des herbes aromatiques, médicinales et condimentaires (voir encadré). La croissance que connaît le marché biologique à travers le monde et les niveaux de prix pratiqués par rapport aux produits conventionnels offrent de grandes opportunités d’export pour le Maroc. Une grande partie de la demande européenne est satisfaite par des pays d’Amérique latine qui restent défavorisés par leur éloignement géographique. En comparaison avec des pays comme la Grèce, la Tunisie ou le Chili qui n’ont pas le même potentiel agricole que le Maroc et qui ont fait des progrès considérables en agriculture biologique, il faut reconnaître que les potentialités agricoles de plusieurs régions marocaines ne sont pas encore bien exploitées.

Des cartes à jouer pour le Maroc Les régions côtières et celles du sud sont bien connues pour leur climat favorable à la production de fruits et légumes hors saison, créneau encore très porteur en termes d’exportations vers l’Europe. Le Maroc est bien placé pour fournir des fruits et des produits exotiques comme l’huile d’olive, les dattes, les fruits secs et la banane. La production de pêches et de raisin est un autre créneau prometteur pour le pays. Même les autres régions du Maroc, où le climat n’est pas aussi clément que dans les régions côtières, disposent d’un atout agro-écologique important. D’après la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), la conversion des petites exploitations traditionnelles en systèmes de production biologique donnerait d’excellents résultats sur le plan socio-économique. Parallèlement aux mesures à prendre pour la conquête des marchés étrangers, une bonne partie de la production nationale pourrait être absorbée par le marché local. Le citoyen marocain a depuis des années développé le réflexe de se tourner vers le « beldi » qui n’est autre qu’une sorte de production bio, peut-être plus mal faite et non certifiée, mais qui n’est pas très loin du véritable produit bio. Il n’hésitera pas à faire évoluer cette culture vers le concept de bio tel qu’il est universellement reconnu et adopté. Il ne serait donc pas difficile de penser à instaurer un label bio sur la base du concept « beldi » moyennant les mécanismes réglementaires actuellement en vigueur. L’importance du marché bio est donc incontestable. Néanmoins son développement est confronté à plusieurs contraintes. Du côté des consommateurs, il faut reconnaître qu’il y a une crainte par rapport au niveau de la qualité réelle des produits bio offerts sur le marché. La notion du 100 % bio est ainsi remise en cause. D’autant plus que les prix pratiqués ne sont pas abordables pour toutes les couches sociales. Sur le plan environnemental, les aliments biologiques génèrent de grandes quantités de déchets surtout que ces produits sont souvent emballés individuellement et que la plupart des emballages sont jetables. De nombreux efforts restent donc à déployer pour faire progresser le marché biologique. S’il est important de s’attacher à ce secteur c’est tout simplement parce qu’il en est encore à ses débuts, et pourrait très bien servir de modèle de référence pour de nouvelles niches de marché.

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Pour en savoir plus sur le marché bio au Maroc : Drs Lahcen Kenny et Abdelhak Hanafi, Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV), complexe horticole d’Agadir Tél. / fax : (048) 24 70 02, Email : [email protected]

Brèves Fruits et légumes miniatures Une nouvelle ligne de fruits et légumes miniatures a été présentée lors de l’exposition agricole annuelle Agro-Mashov 2004 de Tel Aviv. Des mini-courgettes et mini–artichauts, des poivrons « clochettes » ou encore des pastèques « individuelles » sans pépins ont été mis au point en Israël pour répondre à l’évolution des habitudes de consommation. Deux nouveaux fruits ont été les vedettes du salon : « l’orange des singes » et le « pamplemousse doux ». L’orange des singes est un mélange des goûts d’orange, de banane et d’abricot avec un parfum de girofle. Cette orange, originaire du désert du Kalahari au Bostwana (sud de l’Afrique), a été adaptée aux conditions climatiques israéliennes et pousse dans des plantations situées dans le Néguev et dans la vallée du Jourdain. Le pamplemousse doux est un mélange de pomélo et de mandarine. C’est le résultat d’un travail de recherche et développement effectué par une équipe de chercheurs de l’institut Volcani. Outre les jeunes, considérés comme cible du marché potentiel pour les nouveaux produits et les produits miniaturisés, la cible visée est également le consommateur célibataire qui n’a pas forcément besoin d’une pastèque de 2,5 kg ou encore la personne âgée qui ne peut plus porter de lourdes quantités en faisant ses courses. Des boissons contre les allergies La société japonaise Calpis Co a développé une bactérie lactique qui a un effet inhibiteur sur le rhume des foins et les allergies. Une étude menée durant deux ans a montré que cette bactérie, dénommée L-92, permettait de réduire les symptômes allergiques comme le larmoiement et les inflammations nasales. La société a lancé ainsi en janvier 2004 trois nouvelles boissons qui contiennent cette bactérie à un prix de 150 yen (environ 12 dh) et prévoit ainsi un chiffre d’affaires de 3 milliards de yen (environ 240 millions de dh) pour la première année. Site web de la société Calpis : http://www.calpis.co.jp/english/index.html

Les productions biologiques au Maroc

Types de production

Espèces fruitières

Espèces maraîchères

Espèces aromatiques, médicinales et condimentaires

Cultivée

oranger, olivier, clémentinier, noyer pommier, prunier, vigne

tomate, poivron, melon, aubergine, carotte, courgette, haricot

câprier, safran, verveine, henné, lavande, jasmin, citronnelle, menthe, poivrée, géranium rosa

Non cultivée

arganier -

romarin, thym, sauge, cumin, origan, coriandre, laurier rose, eucalyptus, fenouil, lavande, marjolaine, basilic, pin, camomille, citronnelle, violet, absinthe, armoise, matricaire, sarriette, angélique, hysope, bigaradier, aneth, sarriette

Les productions céréalières (mais, blé…), industrielles (betterave sucrière, oléagineux…) et légumières (pois chiche, petit pois…), tout comme les productions animales ne sont pas encore touchées par le mouvement bio. Or, il existe des opportunités extraordinaires dans ces domaines. Source : transfert de technologie en Agriculture. N°82 / Juillet 2001.

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Qualité et sécurité alimentaire La traçabilité : un souhait des consommateurs et une priorité pour les entreprises Toute la filière industrielle agroalimentaire est désormais consciente de l’importance de la traçabilité des produits agroalimentaires, qui représente un enjeu à la fois sanitaire et commercial majeur. La traçabilité est populaire auprès des consommateurs qui veulent pouvoir choisir ce qu’ils mangent, en toute connaissance de cause. Les techniques mises en œuvre sont multiples. Reste à réfléchir sur l’avenir de nos entreprises agroalimentaires marocaines ?

« De la ferme à la table » est une expression aujourd’hui très répandue auprès de l’ensemble des acteurs intervenant dans la chaîne alimentaire. Producteurs, transformateurs, distributeurs sont en effet appelés à opérer de concert pour garantir la qualité des produits, jusqu’à leur consommation. Une telle démarche suppose de veiller à la traçabilité de ces denrées alimentaires, et ceci « de la semence à la fourchette ». D’une façon générale, la norme ISO 8402 définit la traçabilité comme l’aptitude à retracer l’historique, l’utilisation ou la localisation d’un article ou d’une activité ou d’un article, au moyen d’identifications enregistrées. Elle permet de suivre un produit ou un service depuis sa production jusqu’à sa consommation. Une démarche au service de la sécurité alimentaire Cette réglementation touche toutes les entreprises de la filière agroalimentaire, qu'il s'agisse d'entreprises de production, de transformation, d'import / export, de grossistes ou distributeurs ou encore de prestataires de services. Traditionnellement, les préoccupations de l’industrie agroalimentaire en matière de sécurité alimentaire étaient essentiellement ciblées sur les étapes intermédiaires de la chaîne alimentaire plutôt que sur les étapes initiales. Mais une série de crises alimentaires (poulets contaminés, listérioses, vache folle…) ont montré que beaucoup de failles dans la sécurité sanitaire des aliments trouvent leurs origines aux différents niveaux de la chaîne alimentaire. L’apparition de la maladie dite de la « vache folle » (encéphalopathie spongiforme bovine, ou ESB) était par exemple liée à une alimentation à base de farines animales contaminées par un prion. Depuis, les consommateurs ont manifesté leur inquiétude.

La sensibilisation accrue à la sécurité sanitaire des aliments a ainsi amené les consommateurs à porter davantage l’attention sur la production alimentaire. Aussi les consommateurs souhaitent-ils savoir ce qu’ils mangent et d’où cela provient. C’est ainsi que la traçabilité doit être envisagée comme un processus permettant de suivre un produit tout le long de sa chaîne de production et de distribution. Dans la filière agroalimentaire, le suivi du produit alimentaire se base sur deux notions : la traçabilité ascendante (des consommateurs vers l’amont de la chaîne) et la traçabilité descendante (des producteurs vers l’aval de la chaîne). La traçabilité ascendante offre par exemple la possibilité de retrouver les pratiques culturales à partir d’un numéro de lot relevé au supermarché, alors que la traçabilité descendante permet de vérifier la destination du produit. …qui concerne les producteurs, livreurs et en magasins. Ces dernières années, les producteurs agroalimentaires ont ainsi vu augmenter le nombre de cahiers des charges en matière de qualité et de traçabilité. Les acheteurs veulent en effet tendre vers un risque zéro et souhaitent par conséquent accéder jusqu’aux fiches de culture ou d’élevage relatives aux produits qu’ils achètent. De ce fait, les producteurs prennent l’initiative de réaliser des contrôles réguliers, qui peuvent être sous-traités auprès de laboratoires externes. Ces contrôles se déroulent à trois niveaux. Chez les fournisseurs, les conditions sanitaires doivent être irréprochables. Ils sont systématiquement audités par certaines centrales d’achats et obtiennent ou non un « visa qualité » validé par des organismes extérieurs. Ce visa est un type de certificat qui intègre le résultat de l’audit du produit, qui porte sur l’hygiène, la chaîne du froid, etc. Afin de formaliser les exigences en

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matière de sécurité et d’hygiène, des « contrats sécurité alimentaire » sont signés avec les fournisseurs pour une durée déterminée (généralement 3 ans). Ces contrats engagent les fournisseurs, entre autres, sur des garanties de traçabilité des produits, sur des garanties d’étiquetage et des moyens d’information permettant de réagir rapidement en temps de crise. Chez les livreurs, les contrôles se font en fonction des exigences propres à chacun des produits : température, degré de maturité des fruits et légumes, temps de maturation de la viande de bœuf, fraîcheur pour le poisson… Dans les magasins , les contrôles concernent la température, le nettoyage et la désinfection des stands, les ateliers et réserves, les analyses microbiologiques effectuées… L’enjeu actuel des professionnels de la chaîne alimentaire est de taille. Des contrôles sanitaires renforcés leurs sont exigés, ce qui augmente les coûts d’investissement. De l’obligation juridique à l’outil marketing Bien qu’elle soit perçue comme une contrainte et un coût supplémentaire, la traçabilité devient également un outil marketing de différenciation en regard des souhaits du consommateur en matière d’informations sur les produits. La traçabilité est mise en évidence à travers l’étiquetage et les systèmes de mesure, pour lesquelles de nombreuses innovations sont développées, en particulier dans le domaine des logiciels et des nouveaux services. La traçabilité permet aussi aux entreprises du secteur agroalimentaire, le plus souvent des PME-PMI, de valoriser des produits de niche (sans OGM, sans allergènes, bio, du terroir…). L’expérience des entreprises en la matière a montré que la pratique de traçabilité et sa réussite sont davantage liées aux

problématiques d’organisation interne des entreprises (et aussi au niveau des filières) qu’aux aspects technologiques. Les possibilités permettant d'identifier un produit sont multiples et diverses. La plus ordinaire consiste à le doter d'une étiquette, sur laquelle sera inscrite une information plus ou moins détaillée. Si cette information alphanumérique, sémantique et/ou graphique peut, en général, être aisément interprétée directement par le consommateur, elle demeure en revanche souvent difficile à insérer dans un processus de capture automatique (Automatic Data Capture, ou ADC). C'est en partie pour simplifier et faciliter cette capture, que le code à barres a été développé depuis une vingtaine d'années. Ce support d'identification relève de l'OCR (reconnaissance optique des caractères) et est particulièrement bien adapté aux normalisations en vigueur aujourd'hui. Le code à barres permet une lecture directe à l'aide d'un faisceau laser et peut aujourd'hui être apposé sur toutes sortes de supports, y compris sur le produit lui-même dans de nombreux cas. Le code à barres est aujourd'hui le support le plus utilisé dans le monde. Toutefois, il comporte quelques inconvénients. La distance de lecture excède rarement une douzaine de mètres et l'information stockée demeure sujette aux aléas des éléments environnants. Par ailleurs, si la surface d'une étiquette code à barres est endommagée, l'information risque d'être illisible et perdue. Les systèmes hyperfréquence sont aujourd’hui plus accessibles Plus récemment, les évolutions technologiques ont permis de développer d’autres systèmes, appelés RFID (Radio Frequency Identification), basés sur l'hyperfréquence, dont les coûts sont devenus plus accessibles.

Les entreprises marocaines doivent assurer la traçabilité de leurs produits L’engagement du Maroc dans un processus d’ouverture de son économie à de vastes zones de libre échange pose avec acuité la problématique de la mise à niveau du tissu industriel national. La progressivité de l’application des accords d’association économique laisse néanmoins espérer une transition « sans heurts », à condition que les mesures d’accompagnement adéquates soient mises en place. À ce titre, le secteur agroalimentaire, eu égard à sa forte dimension exportatrice et à ses potentialités de croissance future, a été identifié parmi les secteurs sur lesquels le Maroc peut développer des avantages comparatifs au niveau de l’échiquier mondial. Toutefois, les entreprises exportatrices, conscientes du changement incessant du marché mondial, ont des difficultés à assurer la traçabilité de leur production ou à maîtriser la qualité de leurs matières premières. Certes, le gouvernement marocain réagit en collaboration avec des partenaires étrangers pour mener des programmes d’accompagnements pour certaines entreprises, cependant, l’incidence prévue sollicite une synergie de la part de toutes institutions nationales. Bref, la société civile et les organisations publique et privée devraient collaborer pour affronter l’agressivité de la concurrence étrangère.

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Les puces électroniques supports de cette technologie sont plus onéreuses qu'une simple étiquette papier, mais confèrent au processus d'identification une souplesse d'utilisation beaucoup plus grande que l'étiquette code à barres, a fortiori sur des animaux vivants. Non seulement elles ne nécessitent pas de contact physique pour permettre la capture de l'information qu'elles renferment et ce jusqu'à une centaine de mètres de distance par radiofréquence, mais elles peuvent subir une modification du contenu de l'information in situ pour les modèles réinscriptibles, alors que l'étiquette code à barres nécessite l'édition et l'apposition d'une nouvelle étiquette. La taille des puces électroniques peut être réduite à celle d'un grain de riz et, compte tenu de l'absence de nécessité d'un contact physique pour la capture des informations résidentes, elles peuvent être protégées afin d'être utilisées dans des milieux hostiles.

Elles peuvent enfin permettre une reconnaissance simultanée de plusieurs puces (en moyenne 50 par seconde). En revanche, malgré leurs nombreuses qualités techniques, le principal obstacle reste aujourd'hui encore leur coût unitaire élevé. À ce jour, les avancées technologiques semblent se diriger ainsi vers un troisième support qui conserverait les avantages de la puce hyperfréquence tout en réduisant son coût au dixième de son prix actuel. Cette nouvelle technologie repose sur un fil magnétique pour lequel quelques millimètres suffiront pour stocker une information de base. Pour en savoir plus sur la traçabilité alimentaire : http://www.tracabilite.fr

Brèves Techniques de détection de farines animales Depuis l’apparition de la maladie de la vache folle (encéphalopathie spongiforme bovine, ESB), les chercheurs essayent de trouver les techniques les plus performantes qui permettraient de détecter la présence d’ingrédients carnés, aujourd’hui prohibés, dans les aliments pour animaux. Trois techniques ont ainsi été étudiées dans le cadre du projet Stratfeed (Strategies and methods to detect and quantify mammalian tissues in feeding stuffs) lancé par le Centre de recherche agronomique de Gembloux, en Belgique. Il s’agit de la réaction en chaîne de polymérase (PCR), de la microscopie en proche infrarouge (NIRM), et de la spectrographie en proche infrarouge (NIRS). La PCR est une technique permettant de copier en plusieurs millions d’exemplaires un fragment de matériel génétique (ADN ou ARN). Les deux autres approches sont fondées quant à elles sur l’évaluation de la concentration de particules d’un type donné dans un échantillon. Les résultats obtenus montrent que ces techniques permettent une détection très précise de présence de la farine animale (jusqu’à 0,1 %) et l’identification des espèces en cause. Néanmoins, la technique NIRS affiche des limites en termes de précision et s’avère non fiable en dessous de 1 % de constituants prohibés. Les progrès réalisés dans ce créneau de recherche conduiront certainement à une complémentarité plus poussée entre les différentes méthodes d’analyse. Pour en savoir plus : Contact : Pierre Dardenne, chercheur au Centre de recherche agricole (CRA) de Gembloux, E-mail : [email protected] Site web du projet Stratfeed : http:// stratfeed.cra.wallonie.be/

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La spectroscopie pour authentifier l’huile d’olive Des chercheurs italiens (des Instituts de physique appliquée à Florence et pour la valorisation des bois et des espèces arborées à Sesto Fiorentino) et britanniques (de l’université de Loughborough) ont développé un système optique pour identifier l’authenticité de l’huile d’olive. Ce système doit permettre de dresser la carte d’identité de l’huile, comprenant sa pureté et sa provenance. Il a été testé avec succès pour classer un échantillon de plus de cent espèces. La technique se base sur la spectroscopie d’absorption de la lumière blanche. Elle consiste à exposer un échantillon de l’huile d’olive à quatre sources de lumière. Les mesures de diffusion sont réalisées par un spectromètre optique à fibres. L’utilisation de cette technique n’améliore pas les aspects opérationnels de qualité (la culture de l’arbre, le moulin, le stockage, le tri et le transport de l’olive) mais peut donner à la production nationale un label de qualité et épargner aux exportateurs des coûts de non qualité. Signalons que l’huile d’olive devient un produit de grande consommation. Sa qualité se mesure par son taux d’acidité et son prix est très sensible à sa pureté et son fruité. Les grands crus sont mis sur le marché dans des bouteilles de verre tintées pour les protéger de la lumière. Malheureusement, de nombreuses variétés, de qualité médiocre, sont vendues au prix des meilleurs crus. Pour en savoir plus sur l’huile d’olive : http://www.olive-oil.fr/page_carte.cfm Des codes-barres pour la traçabilité des aliments Un groupe d’industriels japonais composé de la société NTT Data Corp. et d’entreprises agroalimentaires ont développé un nouveau système de traçabilité alimentaire. Des étiquettes à codes-barres apposées sur les produits par le producteur fourniront des informations sur les produits chimiques utilisés pendant leur élaboration et leur transport. Le détaillant collera, par la suite, une deuxième étiquette avec une adresse URL et un code à 10 chiffres qui permettra aux consommateurs d'accéder à l'information par Internet. L’intérêt de cette innovation est de faciliter, en particulier, au consommateur final la vérification de la traçabilité du produit. Les premiers essais de ce système qui demandera moins d'investissement que les systèmes à cartes à puces classiques, ont débuté en janvier 2004 et le dispositif devait être opérationnel dans le courant de l’année 2004. Site web de la société NYY Data Corp : http://www.nttdata.co.jp/en/ Des recherches pour éviter les bris des biscuits Dans des travaux réalisés en collaboration avec la « Campden & Chorleywood Food Research Association », des chercheurs de l'université de Loughborough se sont intéressés aux raisons d’apparition des fissures dans les biscuits suite à la cuisson. Cette étude a révélé une très grande corrélation entre l’apparition des fissures et l’homogénéité de l’humidité dans le biscuit. Elle a pu établir une relation entre le coefficient de dilatation hygroscopique et le taux d’humidité. La technique adoptée pour la réalisation de cette étude est dite par interférométrie speckle digitale. Elle consiste à illuminer la surface du biscuit par un faisceau laser et à observer par la suite la diffusion de la lumière. Lors du refroidissement, l’eau contenue dans le biscuit a tendance à se déplacer vers les extrémités. En même temps, la partie centrale du biscuit se dessèche et s’amincit du fait de la perte en eau, ce qui crée des efforts de dilatation et de contraction susceptibles de casser le biscuit. Les bris de biscuit qui se produisent après la mise en paquets peuvent nuire considérablement aux ventes. Le consommateur attribue souvent la casse du biscuit à une manipulation violente des paquets, à un problème de conservation ou encore à une mauvaise qualité des ingrédients. Les travaux de recherche dans ce sens devront permettre aux fabricants de biscuits de mieux cerner les impératifs de la production et d’être plus sensibilisés à l’importance de la régulation de la température dans les fours de cuisson et les lieux de refroidissement. Actuellement, les biscuits représentent un marché important à l’échelle mondiale. Au Royaume-Uni où ces recherches ont été menées, ce marché représente des ventes de l’ordre de 25 milliards de dirhams : la maîtrise des impératifs de la production s’impose. Site web de l’université de Loughborough : http://www.lboro.ac.uk

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Lutte anti-bactérienne Le Pr Colin Hill et le Pr David Beirne des Universités irlandaises respectives de Cork et de Limerick, menent des recherches sur les Listeria monocytogenes de type L, responsables d’empoisonnements qui peuvent être mortels pour l’homme (listériose). Il y a des éléments permettant de croire que toutes les souches de Listeria monocytogenes L. ne sont pas identiquement virulentes. C'est pourquoi une meilleure identification permettrait aux autorités sanitaires de se concentrer sur un problème spécifique plutôt que de préconiser une interdiction générale. Les travaux de ces chercheurs ont plus particulièrement été réalisés sur les souches que l'on peut retrouver dans la nourriture irlandaise. Plus de 200 souches ont ainsi été isolées et cataloguées. Ils ont découvert ainsi que certaines souches ont un fort potentiel épidémique tandis qu'une autre, légèrement différente, plus répandue dans la nourriture crue, causerait des infections sporadiques. Un séquençage ADN complet des Listeria monocytogenes de type L a été réalisé, permettant d'identifier les gènes responsables de leur virulence et ceux permettant à l'élément pathogène de se défendre contre les attaques. La bactérie Listeria monocytogenes est présente dans les intestins des animaux et des humains, dans le lait, les légumes feuillus, les aliments transformés et le sol. Les symptômes de la listériose apparaissent habituellement entre 2 et 30 jours après l'infection. Les personnes à risque sont les jeunes enfants, les personnes âgées ,les femmes enceintes ou dont le système immunitaire est affaiblit. Contact : Pr Colin Hill, e-mail : [email protected] Améliorer la qualité du lait par une détection précoce des maladies du pis Les chercheurs de l’Office fédéral allemand de recherche pour l'agriculture développent un procédé de détection précoce des maladies du pis pendant la traite. Ce procédé détecte avec certitude les modifications du lait engendrées par les infections du pis, qui amoindrissent sa qualité. Le système devrait permettre d'améliorer la production laitière d'un point de vue économique et de la protection des consommateurs. Les maladies des pis chez les vaches représentent un problème majeur pour la production laitière. Ces infections des glandes mammaires, ou mastites, sont provoquées principalement par des bactéries streptocoques et staphylocoques, et sont classées en deux catégories : les mastites cliniques, et les mastites subcliniques, qui ne sont pas détectables. Ces dernières sont les plus dangereuses, car elle impliquent, en plus des pertes financières élevées pour le producteur, un risque pour la santé des consommateurs, et limitent ses possibilités d'exploitation. Le système est développé par l'institut de technologie et de génie des systèmes biologiques, et l'institut de techniques d'exploitation et de recherche en construction, en coopération avec l'entreprise Trace Analytics GmbH. Il s'agit d'un ensemble de capteurs, qui doit être intégré dans les dispositifs de traite automatique et manuelle ou dans les instruments de mesure manuels. Contact : Pr Dr K.-D. Vorlop, e-mail : [email protected]

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Consommation et nutrition

Le soja : une petite graine aux grandes ambitions Le soja est devenu un aliment incontournable pour les diététiciens. Il jouit d’une réputation inégalée d’aliment de santé. Plusieurs recherches ont mis en évidence ses vertus nutritionnelles et ses bienfaits sur la santé : il est riche en protéines et en acides gras essentiels et joue un rôle très important dans la prévention des cancers et des effets de la ménopause. Outre son intérêt pour la santé, il constitue une matière première qui offre d’importantes possibilités à l’industrie agroalimentaire, de l’huile au yaourt en passant par les suppléments protéiques.

Le haricot de soja constitue une source appréciable de protéines et de sels minéraux. Son apport en isoflavones, molécules proches des œstrogènes humains, est extrêmement bénéfique pour l’organisme en raison de son effet antioxydant et de son action de dilatation sur les vaisseaux. Des études ont conclu que le remplacement de tout ou partie des protéines animales par des protéines de soja a pour effet de diminuer, de manière significative, le taux de cholestérol total, en particulier celui du cholestérol-LDL (le « mauvais » cholestérol). Les isoflavones diminuent ainsi les risques cardiovasculaires et les dommages causés par les dépôts de cholestérol-LDL sur les parois artérielles. Des vertus pour la santé reconnues Par ailleurs, ces isoflavones ainsi que les lignans du soja, qui sont des molécules complexes antioxydantes ayant un léger effet œstrogénique, ont d’autres points forts que les chercheurs ont démontrés. Leur structure similaire à celle des œstrogènes joue un rôle important dans la prévention des cancers. En effet, lors des années de fertilité de la femme, la surexposition aux œstrogènes est un facteur de risque de cancers dépendant des hormones, tel que les tumeurs du sein et de l’endomètre. De grandes quantités d’œstrogènes sont susceptibles de s’accrocher aux récepteurs des cellules de ces organes et peuvent conduire à un processus de division et de reproduction cellulaires incontrôlées entraînant le cancer. L’intérêt des isoflavones réside dans le fait que leur mimétisme avec les œstrogènes leur permet de s’adapter aux cellules régulant ainsi l’effet œstrogénique et diminuant le risque de cancer.

Et le soja ne protègerait pas que du cancer : les isoflavones auraient également un rôle à jouer pour limiter les symptômes de la ménopause (bouffées de chaleur, ostéoporose, problèmes de mémoire…) et aideraient à contrôler le taux de glycémie chez les diabétiques. Les bienfaits du soja lui ont ainsi valu une place de choix parmi les aliments de santé. Il est largement utilisé pour la préparation des suppléments alimentaires et des recettes diététiques. Des produits pour tous les goûts Mais d’autres préparations traditionnelles, venues d’Asie, se trouvent également sur le marché. Il s’agit notamment du « tonyu », une boisson qui s’obtient par broyage des graines de soja décortiquées dans de l’eau. La graine passe ensuite par plusieurs traitements pour éliminer les sucres et les fibres indigestes. Au niveau nutritionnel, cette boisson présente la même concentration en protéines que le lait et une qualité presque identique. Mieux encore, le lait de vache contient du lactose, sucre auquel quelques personnes sont intolérantes, et qui n’est pas présent dans les boissons au soja. À partir de ce « lait » de soja on peut également fabriquer des variétés de desserts fermentés qui rappellent le yaourt. Le seul inconvénient est que le tonyu contient très peu de calcium. Le « tofu » est quant à lui une sorte de jus de soja coagulé qui s’apparente au fromage blanc maigre. Il est riche en protéines et en acide linoléique (acide gras polyinsaturé essentiel) et contient très peu de matières grasses. Il existe par ailleurs une huile de soja, qui compte parmi les rares huiles avec celles

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du germe de blé qui contiennent des acides gras essentiels (matière grasses que le corps ne peut synthétiser seul) et dont une à deux cuillères à soupe,

consommées en assaisonnement, couvrent la totalité de nos besoins quotidiens. Pour en savoir plus sur le soja sur le site de PROLEA : http://www.prolea.com/

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Brèves La consommation de poisson diminuerait les maladies cardio-vasculaires Les résultats d’une étude réalisée par des chercheurs canadiens de l’Université de Guelf montrent que plus la consommation de poisson est importante, plus le risque de développer une maladie cardio-vasculaire est faible. L’étude a été menée auprès de trois groupes ethniques du Québec : les Québécois du sud de la province, les Cris de la baie James et les Inuits du Nunavik. Il s’agit d’établir clairement le lien entre la consommation d’acides gras oméga-3 provenant du poisson et les facteurs de risques de maladies cardiovasculaires dans les trois populations cibles. Alors que la consommation quotidienne de poisson s'établit respectivement à 13, 60 et 131 g pour les Québécois, les Cris et les Inuits, l’étude montre que les derniers sont deux fois moins frappés par les maladies cardiovasculaires que les autres Québécois, en dépit de leur plus haut taux de tabagisme et de l'obésité galopante qui touche près de la moitié de leur population. Les chercheurs ont procédé aussi à la comparaison de la concentration sanguine de deux acides gras oméga-3 dans un échantillon représentatif des trois populations. Ces deux composés, l'EPA (acide eicosapentanoique) et le DHA (acide docosahexanoique) abondent dans les poissons et les mammifères marins. La concentration de ces oméga-3 dans les phospholipides sanguins atteignait 8 % chez les Inuits, 4 % chez les Cris et à peine 2 % chez les Québécois. Cette étude démontre donc clairement l’effet cardio-protecteur des oméga-3. Sauf que leurs effets restent éphémères. Il est donc nécessaire de renouveler la dose régulièrement en essayant de prendre deux repas de poisson par semaine pour produire l’effet protecteur qu’on leur attribue. Contact : Eric Dewailly, chercheur à l’Université Laval, e-mail : Eric [email protected] Les excès de sel doublent le risque de cancer Des chercheurs du ministère japonais de la Santé ont montré que la consommation excessive de sel double le risque de cancer chez l'homme. Depuis que les habitudes alimentaires se sont occidentalisées au Japon, le taux de cancer de l'estomac a en effet augmenté de manière considérable. Selon ces chercheurs, le risque de cancer de l'estomac pour les hommes ayant une alimentation riche en sel est de 1 pour 500, soit le double de ceux qui ont une faible consommation de sel. Pour les femmes, ce risque, qui est de 1 sur 2000, passe à 1 sur 1300 avec une alimentation riche en sel. Notons que le cancer de l’estomac se situe au deuxième rang mondial des cancers, après celui du poumon. Pour en savoir plus sur les risques engendrés par l’excès de sel dans l’alimentation : www.frm.org www.unop-dz.org Fertilité : attention aux protéines Lors du dernier congrès de la « European Society of Human Reproduction and Embryology », qui se tient régulièrement à Berlin en Allemagne, David Gardner, du « Colorado Center for Reproductive Medicine » a présenté des résultats de recherche qui démontrent qu’une alimentation trop riche en protéines peut affecter la fertilité des femmes. L’expérience n’a porté que sur des animaux mais les résultats sont significatifs. Les scientifiques croient qu’un fort taux en protéines provoque des troubles génétiques chez l’embryon, ce qui pourrait affecter le H19, gène relié à la croissance de l’embryon. Ils ont aussi relevé un taux d’ammonium 3 fois plus élevé chez des souris soumises à un régime riche en protéines (25 % au lieu de 14 %). Les chercheurs proposent aux femmes qui décident d’avoir un enfant d’éviter les régimes trop riches en protéines. Ces informations sur la relation entre la fertilité et les protéines peuvent constituer un argument commercial et un avantage concurrentiel pour les fabricants de produits alimentaires à destination des femmes enceintes et des nourrissons qui sauront en faire bon usage. Pour trouver plus d’informations dans le domaine de la nutrition, sur le site du Centre de recherche et d’informations nutritionnelles : http://www.cerin.org/

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La patate douce, un remède naturel contre le diabète ? Des chercheurs italiens de l'Institut d'ingénierie biomédicale du Centre National de Recherche (CNR) de Padoue (Italie) ont constaté que le « caiapo », substance extraite de la peau de pomme de terre, peut réduire la glycémie basale et le cholestérol. Les chercheurs ont remarqué que la patate douce blanche, cultivée dans la région japonaise de Kagawa, est mangée crue par les populations locales qui ne souffrent pas de certaines maladies comme l'hypertension ou le diabète. Aussi ont-ils souhaité tester l'efficacité du caiapo sur le contrôle métabolique du diabète de type II dans une population européenne. Ils ont donné une fois par jour pendant 12 semaines 4 g de caiapo ou 4 g d’un placebo à 61 diabétiques de type II séparés en deux groupes comparables (même moyenne d'âge, même indice moyen de masse corporelle). Ils ont ensuite mesuré la tolérance au glucose, la glycémie à jeun, le taux d'hémoglobine glyquée (HbA1c), le taux de cholestérol total et de triglycérides dans les deux groupes. Dans le groupe traité avec du caiapo, le taux d'hémoglobine glyquée a diminué, comme la glycémie à jeun alors que ces valeurs n'ont pas changé dans le groupe témoin ayant reçu le placebo ; le taux de cholestérol a diminué davantage que dans le groupe placebo et la tolérance au glucose s'est améliorée. En revanche aucun changement n'a été observé pour les triglycérides. Le caiapo a par ailleurs été bien toléré et dénué d'effets indésirables. Ces résultats démontrent que l'extrait de la peau de pomme de terre peut être une substance naturelle utile dans le traitement du diabète. Site web du CNR : http://www.cnr.it/ Un logiciel pour planifier son alimentation L’Institut Fraunhofer de mathématiques appliquées à la technologie et à l'économie (ITWM), de Kaiserslautern (Allemagne) a développé un logiciel de nutrition, CENA, pour fournir une aide personnalisée à l'alimentation. La modification des habitudes alimentaires est la condition de base pour une réduction durable du poids. L'objectif de CENA est d'atteindre un minimum de modifications dans le comportement alimentaire. Cet outil informatique n'est pas un système de contrôle rigide de l'alimentation, mais donne des conseils personnalisés pour une modification efficace des habitudes alimentaires. Adapté à chaque individu, le programme présente sous forme de tableaux et graphiques une comparaison entre les situations alimentaires actuelles et idéales, et apprend progressivement les habitudes à adopter. De manière pratique, CENA analyse les tableaux de bord alimentaires rentrés tous les jours par l'utilisateur. L'apport nutritif quotidien est divisé en 15 groupes d'aliments puis protocolisé. En tenant compte des données élémentaires comme la taille, le poids, le sexe, l'activité corporelle et les préférences gustatives de la personne, CENA fait après analyse une série de propositions pour l'amélioration des habitudes alimentaires : réduction de l'apport, prise d'aliments plus sains ou diversification de l'alimentation. Site web de l’ITWM : http://www.itwm.fraunhofer.de/en/ L'enrichissement de la farine en acide folique fait chuter le taux de malformations congénitales Une étude dirigée par le Pr Philippe De Wals, de la Faculté de médecine de l'université Laval, au Canada, révèle que l'ajout d'acide folique dans la farine fait chuter de 32 % l'incidence de certaines malformations congénitales au Québec depuis l'instauration de cette pratique par le gouvernement fédéral en 1998. Il s'agit de la première démonstration convaincante à grande échelle de l'efficacité de cette mesure pour la prévention des maladies congénitales. Les chercheurs sont arrivés à ce constat après avoir comparé l'incidence de certains types de malformations congénitales tel que le spina bifida et l'anencéphalie (environ 200.000 cas / an à travers le monde pour une maladie qui provoque des handicaps physiques et intellectuels importants et même la mort de l'enfant), avant et après l'entrée en vigueur de la mesure d'enrichissement de la farine en acide folique. Pour l'instant, seuls le Canada, les Etats-Unis et le Chili procèdent à l'ajout d'acide folique dans la farine. L'efficacité de cette pratique démontrée, d'autres pays pourraient cependant être incités à utiliser cette farine enrichie. Contacts : Jean-François Huppé, Relations avec les médias, Université Laval Tél. : +1 418 656 2131

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Valorisation non alimentaire

Brèves Des biopolymères pour des plastiques écologiques Dans le cadre d’un programme du ministère autrichien des transports, de l'innovation et de la technologie, le laboratoire des techniques plastiques de Vienne (LKT) a achevé des travaux théoriques de conception d’un biopolymère performant et prévoit leur transposition sur le plan pratique. Les chercheurs du LKT coopèrent avec 5 entreprises de recherche et de production pour développer ce polymère biologique. L’expérience devra aboutir à un biopolymère à des coûts de production suffisamment bas pour pouvoir concurrencer les polymères traditionnels. Pour fabriquer ce biopolymère, le LKT utilise essentiellement un amidon basique comparable à l’amidon utilisé dans l’industrie agroalimentaire. Il utilise aussi d’autres matières abondantes comme le blé, la pomme de terre et le maïs. La matière plastique résultante est obtenue par extrusion et se présente sous forme de granulats pouvant servir pour la fabrication de plusieurs variétés de plastiques. Le processus détaillé de fabrication des biopolymères reste néanmoins un secret bien gardé des chercheurs. Les biopolymères ont l’avantage d’être constitués de matières renouvelables et entièrement biodégradables. Mais actuellement leur marché n’est pas très développé et leur prix est plus élevé que celui des plastiques classiques. C’est dans cette logique que les centres de recherche s’intéressent au rendement et aux coûts de production des biopolymères. Contact : Dr Harald Wilhelm, e-mail : [email protected] De l’huile végétale pour le coffrage du béton Dans le cadre d’un projet financé par le ministère allemand de la Protection des consommateurs, la société Fuchs Lubritech GmbH a développé une huile de coffrage écologique présentant une plus meilleure efficacité de démoulage que les produits habituels. La clé du succès de cette huile repose dans son application sous forme d'émulsion aqueuse. Alors que l'huile végétale pure présente des problèmes de viscosité aux températures hivernales, la nouvelle génération d'agent de démoulage biologique peut être utilisée sous toutes les conditions extérieures. Les résultats de l'étude montrent que ces huiles sont non seulement pratiques à utiliser, mais qu'elles permettent aussi de réaliser des économies en temps et en matériaux au cours de la production des pièces préfabriquées. Par ailleurs, les produits à base d'huile végétale améliorent la qualité de l'air dans les halls de fabrication. Les personnes concernées ont apprécié l'amélioration des conditions de travail, tant au point de vue de la santé du travail qu'au niveau de la perception subjective. En Allemagne 25.000 tonnes d'huile minérale sont utilisées chaque année dans le domaine du BTP comme huile de coffrage. Une raison suffisante pour chercher une alternative plus écologique. La mise sur le marché de ce nouveau produit est en cours. Pour en savoir plus sur les bétons de haute qualité environnementale : http://www.archi.fr/DOCOMOMO-FR/hqe-beton.htm

C-Fuel : un bio-diesel à base d'huiles alimentaires RCS (Resource-Circulating Society) est une organisation à but non lucratif de Kyoto qui collecte les huiles de cuisson usagées dans les restaurants et chez les particuliers pour les recycler en bio-diesel. Revo International, une entreprise membre de RCS, transforme l'huile collectée en un bio-diesel, appelé C-Fuel, qui émet environ 10 % de CO2 et 60 à 85 % de fumées noires en moins par rapport à un carburant diesel classique. Le C-Fuel alimente déjà la totalité des 220 bennes à ordures et des 80 bus publics de Kyoto, ainsi que des véhicules de municipalités voisines et de transporteurs privés. A l'heure actuelle, le Japon produit environ 400 000 tonnes d'huiles alimentaires usagées par an. L'huile

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utilisée par les restaurants est souvent recyclée, par exemple en nourriture pour les animaux ou en savon, mais l'huile des particuliers n'est que très rarement collectée et recyclée. Source : ADIT – www.adit.fr

Des produits cosmétiques à partir de déchets de poisson Des chercheurs portugais de l’Université d’Algarve ont développé une algue capable de transformer les déchets de poisson d’élevage en composés antiviraux et antibactériens utilisés en cosmétique pour la fabrication de produits contre l’acné ou anti-pelliculaires. L’algue rouge utilise les déchets des poissons comme engrais. Ceci l’aide à se propager et à produire l’ammonium qui possède une activité antivirale et anti-bactérienne et peut être cueillie, puis transformée dans l'industrie cosmétique. Le produit est déjà utilisé aussi bien en lotion anti-pelliculaire et anti-acnéique que dans la prévention du développement de bactéries et virus pour les poissons d’élevage. Notons que ces recherches s’inscrivent dans le cadre du projet européen Seapura qui intègre des intervenants portugais, espagnols, irlandais, allemands et français. Contact : Rui Santos, e-mail : [email protected] Pour en savoir plus sur le projet Seapura : http://www.seapura.com/ Les plantes, sources d’une multitude de produits Les plantes fournissent de la nourriture, des médicaments, des fibres, du carburant, des matériaux de construction et peuvent fournir bien plus encore. La société irlandaise Beltra Forestry dans le comté de Mayo est l'un des acteurs d'un projet financé par l'Union européenne auquel participent également l'Allemagne et l'Islande et qui vise à développer des bio-raffineries à grande échelle. Selon George O'Malley, de Beltra Forestry, il serait possible d'isoler des alcaloïdes de haute valeur, de mettre au point des nourritures protéinées et de produire de l'éthanol. Les matières résiduelles pourraient être compactées pour être utilisées comme combustibles. G. O'Malley a expliqué que les stocks de biomasse peuvent être utilisés pour produire un vaste panel de matériaux chimiques. L'éthanol par exemple pourrait être combiné avec de l'acide lactique pour produire de l'éthyl lactate, des protéines végétales quant à elles pourraient remplacer la nourriture animale. Le marché pour les produits proposés est très important. La première étape est l'établissement d'une étude de faisabilité pour la construction d'une unité de démonstration. Une telle usine, ayant une capacité de 45 000 tonnes par an, peut servir de prototype avant de passer à l'échelle de 100 000 tonnes par an. Contact : George O'Malley, e-mail : [email protected]

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Programmes de recherche

Brèves Etude des interactions bactéries - bactériophages Le Dr Van Sinderen, de l’Université de Cork, en Irlande, effectue des recherches sur les interactions bactéries-bactériophages afin d’améliorer la production alimentaire. L’étude consiste à démêler les étapes biochimiques complexes qui interviennent lorsqu’un bactériophage infecte et détruit les bactéries saines utilisées dans la fabrication du fromage ou de tout autre produit issu de fermentation. Les bactériophages sont des micro-organismes des milliers de fois plus petits que n’importe quelle bactérie, qui ne s’attaquent qu’à une espèce de bactéries à la fois. Leur capacité de nuisance envers les bactéries a été découverte en 1917 par un médecin et biologiste canadien, Felix Hubert d’Herelle. Les bactéries pathogènes résistantes sont elles aussi susceptibles d'être les proies des bactériophages et ces découvertes pourraient ouvrir de nouvelles voies de destructions de ces micro-organismes. Selon le Dr Van Sinderen, cette recherche devrait se poursuivre par des investigations au niveau moléculaire, pour comprendre réellement la nature des interactions. Contact : Douwe Van Sinderen, e-mail : [email protected] Transport et régionalisation : un équilibre recherché Dans le cadre du projet intitulé « Durabilité par la création de réseaux régionaux » financé par le ministère fédéral allemand de la Recherche (BMBF), l'université technique de Munich s’intéresse à la problématique des circuits régionaux de production alimentaire. En effet, les producteurs agroalimentaires européens n’hésitent pas à transporter des produits alimentaires ou du bétail sur de longues distances pour diminuer les coûts de transformation. Néanmoins, l’augmentation de l’activité de transport cause des dommages considérables à l’environnement et à la santé humaine. La surexploitation de l’infrastructure routière est également pénalisante en raison du bruit et des contraintes mécaniques appliquées aux voies. En Allemagne, ces effets coûtent l’équivalent de 50 milliards de dirhams chaque année. L’étude a comparé les impacts écologiques causés par le transport des produits agroalimentaires de deux paniers de ménagère, l’un constitué d’aliments de production régionale et l’autre de produits venus d’autres régions. Pour le premier panier, la dépense énergétique en transport est deux fois moindre et les dommages causés par le bruit et les contraintes mécaniques sont respectivement réduits de moitié et des deux tiers. Cet exemple montre bien que la « régionalité » ne s’oppose pas à la globalisation ; elle tend au contraire à l’équilibrer en favorisant le développement régional dans un cadre de complémentarité. Contact : Dr Alois Heissenhuber, Université technique de Munich, e-mail : [email protected]

La mayonnaise « magique » Une équipe d’ingénieurs chimistes de l’Université Rice, au Texas, a découvert une propriété intéressante de la mayonnaise : la sauce contient des forces d’attraction appelées « forces de réaction normale négatives » que seuls les matériaux synthétiques ultrasophistiqués contiennent, tel le kevlar ou le zylon (matériaux utilisés spécialement dans l’industrie aéronautique et les équipements de protection balistique). La découverte de cette propriété de la mayonnaise pourrait être exploitée dans divers domaines notamment dans l’industrie mécanique, les industries pétrolières et l’industrie alimentaire. Pour mieux expliquer cette nouvelle propriété de la mayonnaise, prenons un fluide simple, l’eau par exemple, placée en une mince couche entre deux plaques de verre. Le glissement d’une plaque sur l’autre fera naître dans le liquide des forces complémentaires qui aideront l’une des plaques à se déplacer. Dans le cas de fluides plus complexes tels les polymères, des forces de répulsion se créent poussant ainsi les plaques à s’éloigner l’une de l’autre. Pour les polymères cristallins liquides (tel le kevlar et le zylon), les forces attirent les plaques l’une vers l’autre : la mayonnaise a cette propriété étonnante.

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Sources utiles

La Fédération Nationale de l’Agroalimentaire (FENAGRI) La (FENAGRI) a été créée en 1996, sous l’égide de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). Parallèlement aux missions traditionnelles de concertation, de représentation et de défense des intérêts collectifs de ses membres, la FENAGRI a pour mission de servir de structure d’appui pour la promotion et le développement du secteur agroalimentaire. Outre les adhésions à titre individuel (entreprises du secteur), la FENAGRI regroupe actuellement 22 associations et fédérations sectorielles. Les principaux produits et services de la FENAGRI sont « l’annuaire alimentaire », la revue « Alimentarius », la formation et la fourniture de statistiques sur le secteur. Le site web de la FENAGRI est en cours de construction. Il constituera une interface de communication entre l’association et les entreprises du secteur. Coordonnées FENAGRI Complexe des centres techniques, bâtiment E, Route BO 50 Sidi Mâarouf, Oulad Haddou BP 54. Casablanca Tel. 022 97 53 76 – 32 13 79 Fax : 022 97 23 54 E-mail : [email protected]

Evènement Du 19 au 22 Mai 2005, se tient à Casablanca International Fairgrounds, le Salon International de l'Alimentation, et de la Technologie Alimentaire (ALITEC). Pour plus d’information, Visiter le site de l’Office des Foires et des Expositions de Casablanca (OFEC) : www.ofec.co.ma.

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