BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE JUIN 2020 · 2020. 6. 11. · BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE...

16
Institut pasteur d’Algérie Route petit staoueli, Dely Brahim Tel :213(0)23367504 Fax : 213(0)23367549 Site web:www.pasteur.dz Centre National de Pharmacovigilance et de Matériovigilance Route petit staoueli, Dely Brahim Tel : 213 (0) 23 36 75 02 Fax : 213 (0) 23 36 75 29 Site web: www.cnpm.org.dz Email: [email protected] Cas de pharmacovigilance Lu pour vous Alertes Rapport bénéfices - Risques des médicaments Actualités Centre National de Toxicologie Route petit staoueli, Dely Brahim Tel : 213(0)23 36 75 17 213(0)23 36 75 30 Fax : 213(0)23 36 75 26 Site web :www.cnt.dz Laboratoire National de Contrôle des Produits Pharmaceutiques Route petit staoueli, Dely Brahim Tel : 023 36 75 13 Fax : 023 36 75 23 Site web:www.lncpp.dz BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE JUIN 2020

Transcript of BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE JUIN 2020 · 2020. 6. 11. · BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE...

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    Institut pasteur d’Algérie

    Route petit staoueli, Dely Brahim

    Tel :213(0)23367504

    Fax : 213(0)23367549

    Site web:www.pasteur.dz

    Centre National de Pharmacovigilance

    et de Matériovigilance

    Route petit staoueli, Dely Brahim

    Tel : 213 (0) 23 36 75 02

    Fax : 213 (0) 23 36 75 29

    Site web: www.cnpm.org.dz

    Email: [email protected]

    Cas de pharmacovigilance

    Lu pour vous

    Alertes

    Rapport bénéfices - Risques

    des médicaments

    Actualités

    Centre National de Toxicologie

    Route petit staoueli, Dely Brahim

    Tel : 213(0)23 36 75 17

    213(0)23 36 75 30

    Fax : 213(0)23 36 75 26

    Site web :www.cnt.dz

    Laboratoire National de Contrôle des Produits

    Pharmaceutiques

    Route petit staoueli, Dely Brahim

    Tel : 023 36 75 13

    Fax : 023 36 75 23

    Site web:www.lncpp.dz

    BULLETIN DE

    PHARMACOVIGILANCE

    JUIN 2020

    http://www.cnpm.org.dz/

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    SOMMAIRE

    PHARMACOVIGILANCE

    Eruption maculopapuleuse et leflunomide.

    Syndrome de Stevens Johnson et association médicamenteuse.

    Suivi cardiologique sous trastuzumab.

    Maculopathie bilatérale sous tocilizumab.

    Anaphylaxie aux curares.

    Œdèmes périphériques sous irbesartan-amlodipine.

    Interactions entre médicaments (anticancéreux) et aliments: mise au point.

    Suivi thérapeutique pharmacologique (stp) de la carbamazépine.

    1

    MATERIOVIGILANCE

    Diffuseurs portables ambulatoires à ballonnet de 250 ml.

    VACCINOVIGILANCE

    L'usage des masques à usage médical ou en tissus protègent ils contre la COVID-19 ?

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    CENTRE NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE ET DE MATERIOVIGILANCE

    PHARMACOVIGILANCE

    Une patiente présentant une polyarthrite

    rhumatoïde traitée par léflunomide (20

    mg /j) associé au célebrex (200 mg/j) et

    oméprazol (20 mg/j), a présenté une

    éruption cutanée généralisée

    maculopapuleuse, après 10 jours de

    traitement, nécessitant l’arrêt de tous les

    médicaments. L’évolution est inconnue.

    La durée de la prise en charge complète est

    habituellement de 11 jours. Cette durée peut

    être modifiée en fonction des éléments

    cliniques ou des paramètres biologiques.

    1- Arrêt du léflunomide et tout autre

    traitement associé ;

    2- Un traitement doit être instauré

    immédiatement soit par administration

    d’acide biliaire (tels que la

    colestyramine à 8 gr, 3 fois par jour) ou

    de 50 gr de charbon activé en poudre, 4

    fois par jour.

    En pratique, la réintroduction de

    médicaments pouvant induire un effet de

    type allergique est contre indiquée,

    envisager un autre protocole

    thérapeutique, serait plus prudent.

    L’éruption maculopapuleuse est un effet

    indésirable fréquent lié à l’utilisation du

    léflunomide et au célebrex et peu fréquent

    avec l’oméprazole. Devant l’apparition d’une

    réaction cutanée ou muqueuse sous

    léflunomide ou autre médicament susceptible

    de l’induire, divers mesures sont nécessaires à

    savoir:

    BIBLIOGRAPHIE :

    1- ANSM "RCP leflunomide" Consulté le 14

    Mars 2019 : 12 pages.

    ERUPTION MACULOPAPULAIRE ET LEFLUNOMIDE

    SYNDROME DE STEVENS JOHNSON ET

    ASSOCIATION MEDICAMENTEUSES

    Un garçon âgé de 07 ans

    2

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    pesant 22 kg, sans antécédents particuliers a

    été traité pour une angine érythémateuse

    avec de l’ibuprofène, l’azithromycine,

    l’amoxicilline et le paracétamol, par voie orale

    pendant 04 jours. 48 heures après le début

    du traitement, une dermatose bulleuse est

    apparue au niveau de la bouche et des

    organes génitaux externes associée à une

    conjonctivite bilatérale imposant une

    hospitalisation dans un service

    d’infectiologie. Un syndrome de Stevens

    Johnson a été évoqué. L’azithromycine et le

    paracétamol n’ont pas été arrêtés. La

    symptomatologie a régressée.

    Le syndrome de Stevens-Johnson (SJS) est

    une réaction inflammatoire cutanéo-

    muqueuse pouvant survenir à tout âge et est

    potentiellement létale, majoritairement

    d’origine médicamenteuse.

    Il est caractérisé par la destruction et le

    détachement de l'épithélium de la peau et des

    muqueuses. Des réactions présumées être

    liées à une hypersensibilité (HS)

    médicamenteuse sont rapportées chez 5 à 12

    % des enfants (1).

    Les médicaments et substances biologiques

    les plus fréquemment en cause sont

    notamment les anti-infectieux,

    bêtalactamines, les antalgiques non opiacés,

    antipyrétiques et AINS, dans une plus faible

    mesure (2,3,4).

    Les médicaments administrés chez le

    patient font partie de cette liste de

    médicaments à « haut risque chez l’enfant».

    Dans notre cas, le syndrome de Stevens

    Johnson est essentiellement lié à

    l’amoxicilline et à l’ibuprofène et faiblement

    lié à l’azithromycine et le paracétamol, car

    malgré la poursuite de ces deux derniers, la

    symptomatologie avait régressé, nous ne

    pouvons éliminer non plus un problème

    d’interaction médicamenteuse.

    En pratique, la réadministration des

    médicaments présumés responsables

    chez ce patient serait dangereuse. Il

    serait préférable de choisir d’autres

    classes thérapeutiques.

    BIBLIOGRAPHIE :

    1-Ponvert C. "Cas clinique : à propos

    d’un syndrome de Stevens-Johnson chez

    un enfant" Rev Française d’Allergol.

    2013 ; 53 (2) : 91–94.

    2- ANSM "RCP-Azithromycine" Consulté

    le 23 Février 2020 : 07 pages.

    3-ANSM "RCP-Ibuprofène" Consulté le

    23 Février 2020 : 09 pages.

    4-ANSM "RCP-Amoxicilline" Consulté le

    23 Février 2020 : 11 pages.

    3

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    Trois patientes ayant un cancer du sein

    métastatique traitées par trastuzumab,

    ont présenté une diminution de la

    fraction d’éjection ventriculaire gauche

    (FEVG) respectivement de 19 % à la 5eme

    cure, de 34 % et une dyspnée d'effort

    aigue à la 7eme cure, nécessitant l’arrêt du

    traitement. L’évolution n’est pas connue.

    Le dysfonctionnement cardiaque est un

    effet indésirable grave et fréquent lié à

    l’utilisation du trastuzumab par un effet

    cardiotoxique. Elle se manifeste le plus

    souvent par une diminution

    asymptomatique de la FEVG.

    Recommandations :

    1- L’évaluation de la fonction cardiaque

    doit être réalisée à l’initiation du

    traitement par le trastuzumab et répétée

    tous les 3 mois pendant la durée du

    traitement. Elle doit être poursuivie

    tous les 6 mois après l’arrêt du

    médicament, jusqu’à 24 mois après la

    dernière administration.

    2- La mesure de la fraction d’éjection

    ventriculaire gauche (FEVG) par une

    échocardiographie ou une scintigraphie

    cardiaque est la méthode requise pour

    surveiller la fonction cardiaque.

    3- Le traitement doit être arrêté dans

    le cas où le pourcentage de la FEVG

    diminue de ≥ 10 points par rapport à

    sa valeur initiale et qu’il est inférieur

    à 50 %, et une nouvelle évaluation de

    la FEVG doit être réalisée dans un

    délai d’environ 3 semaines.

    4- Le prescripteur doit poursuivre la

    surveillance cardiaque régulièrement

    pour réduire la fréquence et la

    sévérité des dysfonctionnements

    ventriculaires gauches et des

    insuffisances cardiaques congestives

    conformément au résumé des

    caractéristiques du trastuzumab.

    SUIVI CARDIOLOGIQUE SOUS TRASTUZUMAB

    4

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    BIBLIOGRAPHIE :

    1- ʺRappel de l’importance des mesures

    de surveillance cardiaque pendant le

    traitement pour réduire la fréquence et

    la sévérité des dysfonctionnements

    ventriculaires gauches et des

    insuffisances cardiaques congestivesʺ.

    www.ansm.santé.fr. Consulté le 22

    Janvier 2019 : 02 pages

    2- ʺSuivi cardiologique d’un patient

    oncologiqueʺ Rev Med Suisse 2010 ; 6

    (251):1133-1139.

    La patiente ayant des antécédents de

    polyarthrite rhumatoïde sévère et

    active, a été mise sous Tocilizumab en

    perfusion intraveineuse à une posologie

    de 8 mg/kg/4semaines.

    -Après 13 cures, elle a présenté une

    maculopathie bilatérale (scotome au

    niveau des 02 yeux avec baisse de

    l’acuité visuel).

    En pratique, chez les patients souffrant

    de polyarthrite rhumatoïde et en cas

    d’échec thérapeutique: il n’est pas

    démontré que le Tocilizumab ait une

    meilleure balance bénéfices/risques que

    le Rituximab utilisé depuis longtemps.

    Autant rester sur le Rituximab, pour

    lequel on bénéficie d’un recul plus

    important, voire à l’Abatacept (1).

    En pratique, le suivi cardiologique

    régulier des patients sous trastuzumab

    est capital afin d’améliorer la prise en

    charge des patients en oncologie.

    - La recherche d’un lien de causalité entre

    la prise de Tocilizumab et la survenue de

    l’évènement indésirable est douteux (C1

    S1): I1.

    - Les données de la littérature relèvent que

    les neuropathies optiques ont été décrites

    avec les autres anti- TNF alpha mais pas

    avec le Tocilizumab. Il serait possible que ce

    soit le premier cas (1,2, 3, 4).

    MACULOPATHIE BILATÉRALE SOUS

    TOCILIZUMAB

    Le CNPM a reçu pour avis, un cas de

    neuropathie optique survenu suite à

    l’utilisation du Tocilizumab chez une

    patiente présentant une polyarthrite

    rhumatoïde sévère et active.

    5

    http://www.ansm.santé.fr/

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    BIBLIOGRAPHIE :

    1- “Polyarthrite rhumatoideʺ Idées-

    forces Prescrire. Mise à jour Mars

    2008.

    2- Savage C et Coll. "New therapeutics

    in rheumatoid arthritis” Rheum Dis Clin

    North Am 2006; 32 : 57-74.

    3- U.S. Food and Drug Administration-

    Center for Drug Evaluation and

    Research “Memorandum tocilizumab

    BLA 125276” 26 June 2008: 43 pages.

    4-ANSM "RCP-Rituximab" Consulté le

    23 Février 2020: 07 pages.

    5-EMA "RCP-Abatacept" Consulté le 23

    Février 2020: 172 pages.

    Depuis la mise en place de

    l’observatoire du Groupe d’études des

    réactions allergiques peranesthésiques

    (GERAP), il a été constaté que les

    curares étaient des médicaments qui

    induisaient plus de la moitié des

    réactions allergiques en période

    périopératoire depuis plus de 30 ans.

    Ces réactions sont des réactions

    d’hypersensibilité immédiate pour

    plus de 60 % d’entre elles (1).

    D’autres signes cliniques tels que

    douleurs abdominales, diarrhée,

    vomissement peuvent être aussi

    associés (6).

    Les signes cliniques ne permettent pas

    à eux seuls de déterminer le

    mécanisme de la réaction. Il est

    nécessaire devant toute réaction

    allergique de réaliser un bilan sanguin

    immédiat pour doser les médiateurs

    de la réaction notamment histamine,

    tryptase, IgE et faire des tests

    allergologiques à distance, afin de

    poser le diagnostic précis d’allergie

    après synthèse de l’anamnèse per

    opératoire, des explorations

    biologiques et des explorations

    cutanées (1).

    Les mécanismes responsables de

    l’anaphylaxie avec les curares sont le

    plus souvent :

    Des réactions d’hypersensibilité

    immédiate immunologique :

    L’ANAPHYLAXIE AUX CURARES

    Le choc anaphylactique lié aux agents

    anesthésiques est une complication

    grave pouvant conduire au décès du

    patient malgré une réanimation bien

    conduite.

    6

    https://www.google.fr/url?sa=i&url=https://www.espacesoignant.com/soignant/urgences-reanimation/curares&psig=AOvVaw1tPrmIF0ElAX7rcB7zXFrw&ust=1581628811149000&source=images&cd=vfe&ved=0CAIQjRxqFwoTCMje5s34zOcCFQAAAAAdAAAAABAI

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    Elles sont médiées par des IgE. Les curares

    contiennent l’épitope "Ion ammonium

    quaternaire partagé", le rôle déterminant

    des ammoniums quaternaires, et des amines

    tertiaires, dans la liaison des IgE spécifiques

    aux curares a été démontré (2).

    Une réaction d’hypersensibilité

    immédiate non immunologique : les

    curares peuvent induire une réaction

    allergique par l’activation d’un récepteur

    membranaire des mastocytes (le Mas-

    related G-protein coupled receptor member

    X2 (MRGPRX2)). Ceci pourrait expliquer la

    libération des contenus cellulaires des

    mastocytes par une voie différente de celle

    du pontage des IgE (3).

    La symptomatologie clinique d’une

    anaphylaxie aux curares, correspond à un

    syndrome clinique associant de manière

    variable des signes respiratoires et/ou

    circulatoires et le plus souvent des signes

    cutanéo-muqueux.

    Il existe des cas de réactions

    d’hypersensibilité immédiate IgE médiée

    lors d’une première exposition à un curare

    (4). Il s’agit d’une sensibilisation à un

    déterminant allergénique commun avec le

    curare, c’est le cas des substances

    contenant des ammoniums quaternaires ou

    des amines tertiaires.

    Ces substances sont contenues dans de

    nombreux produits en particulier les

    cosmétiques, les désinfectants et la

    pholcodine (molécule opioïde

    antitussive) (3, 5).

    BIBLIOGRAPHIE :

    1-Malinovsky M et Coll. ʺActualité

    sur les curaresʺ Rev française

    d’allergol 2017 ; 57: 547–550.

    2- Baldo BA et Coll. ʺSubstituted

    ammonium ions as allergenic

    determinants in drug allergyʺ Nature

    1983; 306:262–264.

    3- Neil BD et Coll. ʺIdentification of a

    mast-cell-specific receptor crucial

    for pseudo-allergic drug reactionsʺ

    Nature 2015; 519:237–241.

    4- Reddy J et Coll. ʺAnaphylaxis is

    more common with rocuronium and

    succinylcholine than with

    atracuriumʺ Anesthesiology 2015;

    122 (1): 39‑45.

    5- Hennino A et Coll. ʺ

    Pathophysiology of urticariaʺ Clin

    Rev Allergy Immun 2006 ; 30: 3–11.

    6- ʺConduite à tenir après le

    traitement d’urgence d’une suspicion

    d’anaphylaxieʺ http://www.has-

    santé.fr. Consulter le 02 Janvier

    2019 : 30 pages.

    En pratique, la prise en charge

    rapide et optimale de la réaction

    allergique doit être encouragée par

    la formation et la sensibilisation

    des équipes anesthésiques.

    La consultation d’allergo-

    anesthésie permet d’établir un

    diagnostic précis et de gérer les

    recommandations qui en découlent

    pour les anesthésies ultérieures.

    7

    http://www.has-santé.fr/http://www.has-santé.fr/

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    Les associations fixes d’antihypertenseurs de

    différentes classes thérapeutiques se

    développent de plus en plus. Parmi ces

    associations, les formules à bases de sartan et

    d’inhibiteur calcique sont utilisées,

    notamment l’association irbésartan-

    amlodipine. Si une telle association est

    prescrite chez un patient, ces deux molécules

    peuvent exposer à des effets indésirables

    majeurs, en plus du risque d’interactions que

    le prescripteur ne doit pas négliger (2). En Pratique, en cas d’hypertension

    artérielle, l’association irbésartan-

    amlodipine n’a pas démontré une meilleure

    balance bénéfices/risques par rapport aux

    deux molécules prises séparément. Cette

    association est à éviter d’autant qu’il

    pourrait y avoir une majoration d’effets

    indésirables.

    La recherche d’un lien de causalité entre la

    prise de l’association irbésartan-amlodipine

    (Aprovasc®) et la survenue des œdèmes

    périphériques, chez les trois patients, est

    revenue avec un haut grade d’imputabilité I6

    (C3S3) et un score d’informativité NI2.

    Les œdèmes et les angio-œdèmes sont décrits

    comme réactions indésirables sur le RCP de

    l’Amlodipine (1).

    BIBLIOGRAPHIE :

    1- ANSM" RCP-irbésartan-amlodipineʺ.

    Consulté le 12 Février 2020 : 12 pages

    2-ʺirbésartan-amlodipineʺ Suppl

    Interactions Médicamenteuses; Rev

    Prescrire; Mars 2017.

    03 cas d’œdèmes périphériques ont été

    déclarés au CNPM chez des patients traités par

    l’association irbésartan-amlodipine pour traiter

    une hypertension artérielle. Une patiente a

    présenté des d’œdèmes périphériques associés

    à des rougeurs satellites et une éruption

    cutanée au niveau du visage. Deux autres

    patients ont présenté des œdèmes associés à

    des douleurs au niveau des hanches, des

    genoux et des jambes.

    Les manifestations ont disparu à l’arrêt du

    traitement.

    ŒDEMES PERIPHERIQUES SOUS IRBESARTAN-AMLODIPINE

    8

    https://www.google.com/url?sa=i&url=https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=symptomes-revelateurs-allergie-l-oedeme-de-quincke&psig=AOvVaw3HSfh5U12m8p4RIiri6HH6&ust=1590170761319000&source=images&cd=vfe&ved=0CAIQjRxqFwoTCPD5sO3FxekCFQAAAAAdAAAAABAe

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    L’administration simultanée de

    médicaments (anticancéreux) et

    d’aliments peut être à l’origine

    d’interaction entrainant des variations

    des concentrations plasmatiques

    (pharmacocinétique), d’efficacité ou

    de toxicité (Pharmacodynamie) de

    médicament (2).

    Depuis plus de 15 ans, il a été

    démontré que certains aliments

    pouvaient affecter la

    pharmacocinétique des médicaments

    pris par voie orale. En 20 ans, le

    nombre de médicaments

    anticancéreux disponibles par voie

    orale a augmenté avec l’apparition

    notamment des inhibiteurs de

    Tyrosine Kinase (ITK), exposant aux

    interactions avec les aliments. Parmi

    ces interactions on retrouve (1):

    - Les repas gras et lactés retardent,

    voire diminuent l’absorption

    intestinales et les concentrations

    plasmatiques de certains antinéoplasiques :

    des agents alkylants, melphalan,

    chlorambucil, busulfant ; des

    antimétabolites, méthotrexate, 5-

    fluorouracile, 6-mercaptopurine ; un

    cytotoxique antinéoplasique, vinorelbine ;

    des inhibiteurs de la topoisomérase I,

    topotécan , rubitécan et de certains

    inhibiteurs de tyrosine kinase , génitnib,

    ionafamib..

    - Le rôle des flavonoïdes (Kaempférol,

    quecétine, galangine) contenues dans les

    fruits (Pamplemousse), légumes (oignons,

    etc) et boissons (thé, vin) a été évoqué en

    raison de leurs caractères modulateurs de la

    P-gp intestinale. Ces flavonoïdes peuvent

    être inductrices ou inhibitrices du CYP3A4

    et de la P-gp intestinale, modifiant

    l’absorption de cytotoxiques tels que

    l’étoposide et la vimblastine.

    L’interaction entre des agents anticancéreux

    et les repas doit être prise en compte par

    les prescripteurs. En dehors des agents dont

    l’absorption est réduite par des repas gras

    ou lactés, la majorité des agents

    INTERACTIONS ENTRE MEDICAMENTS (ANTICANCEREUX) ET ALIMENTS: MISE AU POINT

    9

    https://www.google.com/imgres?imgurl=https://blog.pharma-gdd.com/wp-content/uploads/2016/10/alimentation-m%C3%A9dicaments-300x200.jpg&imgrefurl=https://blog.pharma-gdd.com/interactions-entre-alimentation-et-medicaments/&tbnid=Shx6WqUV3NxIjM&vet=10CBUQxiAoBmoXChMI-KTFm4DN5wIVAAAAAB0AAAAAEBk..i&docid=y8S0D2MnsOitBM&w=300&h=200&itg=1&q=interaction%20aliment-anticancereux%20image&ved=0CBUQxiAoBmoXChMI-KTFm4DN5wIVAAAAAB0AAAAAEBk

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    cytotoxiques doivent être pris au

    cours ou immédiatement après le

    repas pour optimiser leur absorption

    intestinale et d’en réduire la

    variabilité.

    En pratique, les interactions

    médicaments (anticancéreux) et

    aliments restent méconnues par les

    praticiens malgré qu’ils aient été

    démontrés dans de nombreuses

    situations. Cependant, le respect des

    règles de prescription, la meilleure

    diffusion de l’information auprès des

    cliniciens et des patients sont les clés

    pour assurer une prise en charge

    optimale des patients.

    BIBLIOGRAPHIE :

    1- Mouly S et Coll. ʺInteractions

    médicaments-aliments en médecine

    interne: quels messages pour le

    clinicienʺ Rev méd int 2015 ; 36 : 530-

    539.

    2- Sylvie S et Coll. ʺNutrition et

    médicaments : mise au point sur les

    aspects pharmacocinétiquesʺ Rev

    française des laboratoires 2001 ; 334 :

    65-70.

    La carbamazépine est un anticonvulsivant

    non barbiturique, elle possède aussi des

    propriétés sédatives et agit comme

    régulateur de l’humeur. Elle est utilisée

    dans le traitement de certaines formes

    d’épilepsies et de douleurs, ainsi qu’en

    psychiatrie pour ses propriétés

    thymorégulatrices (1).

    Un patient âgé de 25 ans de sexe masculin

    souffrant de troubles psychotiques depuis

    une année, traité par de la carbamazépine

    à la posologie de 400mg/j depuis plus de

    2 mois (64 jours), de la quétiapine à raison

    de 400mg/j, la fluoxétine à raison de

    200mg/j et du clorazépate dipotassique. Il

    était cliniquement stable.

    Le patient a été adressé au laboratoire de

    Suivi Thérapeutique Pharmacologique

    (STP) du CNPM pour un dosage

    plasmatique de la carbamazépine. Le taux

    plasmatique de carbamazépine retrouvé

    était de 8,9 μg/ml.

    Discussion

    Le dosage plasmatique de la

    carbamazépine a révélé un taux compris

    dans l’intervalle thérapeutique préconisé :

    4 - 12 µg/ml (2,3) et le patient est

    cliniquement stable, cependant un risque

    d’interaction

    SUIVI THERAPEUTIQUE PHARMACOLOGIQUE

    (STP) DE LA CARBAMAZEPINE

    10

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    médicamenteuse est important

    notamment avec les médicaments pris par

    ce patient.

    Une recherche bibliographique réalisée, a

    révélé l’existence d’importantes

    interactions médicamenteuses :

    ‐ L’association avec la fluoxétine

    augmente la concentration plasmatique

    de la carbamazépine.

    En effet, la fluoxétine est un inhibiteur

    de l’isoenzyme CYP 3A4 intervenant

    dans le métabolisme de la

    carbamazépine. Cette association

    expose aussi à une addition d’effets

    indésirables hyponatrémiants (4).

    - L’utilisation concomitante de la

    quétiapine et de la carbamazépine

    diminue significativement les

    concentrations plasmatiques de la

    quétiapine sous l’effet inducteur de la

    carbamazépine, ce qui peut affecter

    l’efficacité du traitement par la

    quétiapine (5,6).

    Recommandations :

    Etant donné du risque d’interactions

    médicamenteuses majeures chez ce

    patient, il est recommandé de :

    ‐ Réaliser un STP régulier de la

    carbamazépine.

    ‐ Informer le patient des effets indésirables

    et des signes de surdose de

    carbamazépine afin de les repérer dès

    leur apparition (4).

    En cas de changement de thérapeutique

    notamment en cas d’arrêt de la fluoxétine,

    assurer une surveillance clinique et une

    surveillance des taux plasmatiques de la

    carbamazépine afin de guider son

    adaptation posologique.

    ‐ Surveillance de la natrémie vu

    l’association de deux médicaments

    hyponatrémiants : la carbamazépine et la

    fluoxétine (4).

    Recommandations

    BIBLIOGRAPHIE

    1. Vidal "Tégrétol" consulté le 23 février2020 : 12

    pages.

    2- Millet B et Coll. "Surveillance des traitements

    thymorégulateurs dans le trouble bipolaire".

    L’Encéphale ; 2006. https://www.encephale.com,

    consulté le 3 juin 2019 : 06 pages.

    3- SIEMENS Syva®. Emit® 2000 Carbamazepine

    Assay. Fiche technique du test carbamazépine.

    Siemens healthcare diagnostics USA ; 2011.

    4- "Carbamazépine" Rev Prescrire. Interactions

    Médicamenteuses 2018.

    5- ANSM "RCP-Quétiapine" Consulté le 23 février

    2020: 23 pages.

    6- Aronson JK "Carbamazepine" Meyler’s side

    effects of drugs: the international encyclopedia of

    adverse drug reactions and interactions. 16th Ed.

    2016.

    11

    https://www.encephale.com/

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    Diffuseurs portables ambulatoires à ballonnet de 250ml

    Un centre hospitalier « unité

    d’Oncologie » avait déclaré au CNPM

    que les diffuseurs portables

    ambulatoires à ballonnet de 250 ml ne

    libéraient pas la quantité totale du

    produit. L’effet a été constaté chez six

    patients.

    Le laboratoire a été contacté afin de

    l’informer du problème pour qu’il

    puisse mener les investigations

    nécessaires. Ce dernier a réalisé une

    formation des préparateurs et

    infirmiers concernant la mise en place

    et la manipulation du dispositif.

    Cependant, le problème persistait,

    malgré le respect de l’utilisation de la

    chambre implantable, et le remplissage

    des flacons. L’enquête diligentée à cet

    effet au niveau des services

    utilisateurs a montré que la plupart

    des utilisateurs ont confirmé le

    problème du blocage de la perfusion

    au bout de quelques heures, ne laissant

    pas passer tout le produit de

    chimiothérapie. Ce problème a été

    observé avec tous les lots.

    Une revue de la littérature a été

    effectuée et a montré que selon une

    étude réalisée sur 4800 diffuseurs

    dans un établissement hospitalier (1),

    il a été constaté que les déclarations de

    matériovigilances étaient rares et que

    le lien de causalité était souvent

    difficile à établir (1). Il a été noté

    également que, ce dispositif médical

    destiné à l’administration de

    chimiothérapie à domicile peut

    présenter des dysfonctionnements,

    pouvant exposer le patient et le

    personnel infirmier aux cytotoxiques.

    Selon les auteurs les principaux

    dysfonctionnements rencontrés

    peuvent être :

    1. Des fuites au niveau du branchement du diffuseur ;

    2. Un non-écoulement ou diffusion trop rapide du produit chimiothérapeutique.

    Concernant le dysfonctionnement de

    diffuseurs portables, plusieurs

    observations ont été relevées, qui sont

    principalement (1):

    12

    MATERIOVIGILANCE

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    ➢ Le lieu de la fuite, il peut être dû à la tubulure telle qu’une mauvaise connexion avec l’aiguille de Huber ;

    ➢ Le non respect de la température du diffuseur : ce qui perturbe le régulateur du débit, le diffuseur doit être en contact avec la peau ;

    ➢ Le diffuseur doit être placé dans sa pochette à distance d’une source de chaleur, à l’abri de la lumière et placé à bonne hauteur c'est-à-dire non posé au sol ou au dessus de la tête du patient.

    Par conséquent, le CNPM avait

    recommandé le retrait des lots

    incriminés et leurs remplacements

    par d’autres de meilleures qualités.

    En pratique, Il est important à

    rappeler les conduites à adopter en cas

    d’incident qui reste primordial, les

    bons réflexes se perdent parfois du fait

    d’une utilisation “banalisée” d’un

    dispositif. La protection du patient

    ainsi que du personnel soignant et la

    déclaration de matériovigilance

    conforme et précise sont essentielles.

    BIBLIOGRAPHIE

    1- Tran L et Coll.

    "Dysfonctionnement de

    diffuseurs portables et

    matériovigilance"Le Pharmacien

    Hospitalier et Clinicien 2013 ;

    48 :256 284 .

    13

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    VACCINOVIGILANCE

    L'usage des masques à usage médical ou en tissus protègent ils contre la COVID-19 ?

    Les sources de transmissions du

    virus SARS-Cov-2 responsable de

    la pandémie COVID-19 sont

    principalement le contact des

    mains contaminés avec le visage,

    projections de gouttelettes ou de

    postillons chargés de virus lors

    de la toux, d'un éternuement ou

    en parlant.

    La reprise des activités après le

    confinement expose à des risques

    de rapprochement entre les

    personnes. Des mesures

    préventives en plus des gestes

    barrières ont été recommandées

    telles que le port des masques

    médicaux ou en tissus

    réutilisables, sont utiles surtout

    pour les personnes infectées et

    contagieuses. mais sont ils

    efficaces pour prévenir la

    transmission dans la

    population générale du corona

    virus covid -19 ?

    Une évaluation de l'efficacité des

    masques en prévention des

    infections respiratoires a été

    réalisée sur la base de synthèse

    de deux études cas /temoins en

    prévention des infections par

    SARS-COV1 apparu en 2003 et

    proche du SARS-COV 2.

    Aucune de ces deux études retenue

    pour cette évaluation n'a été mené

    dans le cadre le la pandémie COVID 19

    actuelle. Néanmoins, les résultats de la

    première étude il y-a eu 188 cas

    d’infections survenues chez 2139

    personnes vivants dans le même foyer

    familial qu’un patient hospitalisé pour

    une infection SARS-1. Cette étude

    montre, qu'en l’absence de masque

    par la personne infectée et par les

    personnes contacts, le risque

    d'infection par le SARS-1 était 3 fois

    plus grand. Pour la seconde étude, où

    il a été comparé 330 cas de personnes

    infectés par le SARS-COV-1, sans

    contact causal identifié, à 660 témoins

    non infectés, il en résulte que

    l'absence de port régulier de masque

    dans les lieux publics a été associée à

    un risque d’infection 3 fois plus élevé .

    Dans les deux études le type de

    masque portés n'ont pas été précisés,

    et il n'est pas exclu que les personnes

    qui portaient un masque aient

    appliqué aussi les autre gestes

    barrières.

    Des essais randomisés et d'autres

    comparatives pour d'autre infections

    respiratoires notamment du virus de

    la grippe ont été recensés par ces

    synthèses, mais n'ont pas montré

    14

  • BULLETIN DE PHARMACOVIGILANCE N°3–JUIN 2020

    CNPM-ALGERIE

    BIBLIOGRAPHIE

    1. "COVID19: Les masques diminuent

    peut être en partie la transmission du

    coronavirus en population générale".

    Rev prescrire 29 avril 2020 : 01 page.

    15

    d'avantage ou une efficacité du port

    d'un masque.

    A l'heure actuelle, il n’ y a pas eu

    assez de preuve quant à l'efficacité

    du port de masque à usage médical

    ou en tissus pour réduire la

    transmission des infections par le

    corona virus dans la population

    générale et surtout dans les

    situations de contact avec une

    personne infectée. L'application des

    principaux gestes barrières et de

    distanciation physique restent de

    mise afin de lutter contre cette

    pandémie.

    Conclusion : si vous portez un masque,

    pour éviter de le contaminer il faudra

    vous lavez les mains avant de le porter

    et après son retrait. Afin de ne pas

    vous contaminer les mains, appliquer

    le correctement en vous couvrant le

    nez et la bouche et évitez de le

    toucher, ou de le glisser sous le nez ou

    sur le front.