Bulletin de la Faculté des Sciences de l’Université de Moncton Septembre 2004 No 4...

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Bulletin de la Faculté des Sciences de l’Université de Moncton Septembre 2004 N o 4 Que vous vient-il à l’idée lorsque vous entendez parler de lipides, d’huiles, ou de graisses? C’est tout à fait normal de penser aux huiles végétales, au saindoux, au beurre ou à la margarine, de même qu’aux patates frites. Les plus âgés d’entre vous penseront peut-être aux mauvais souvenirs de cuillerées d’huile de foie de morue. Vous pourriez tout aussi bien penser à l’obésité qui fait beaucoup jaser ces temps-ci, ou aux niveaux circulants de bon et de mauvais cholestérol et à leurs rôles dans la progression de maladies cardiovasculaires. Marc Surette (Ph.D.), un nouveau professeur au Département de chimie et biochimie, vous parle- rait plutôt du système immunitaire, de l’asthme, de cellules cancéreuses et de maladies auto-immunes comme l’arthrite rhumatoïde et le lupus érythé- mateux où notre système immunitaire s’attaque à nos propres tissus. Il discuterait peut-être aussi de la croissance cellulaire et la communication en- tre cellules permettant le bon fonctionnement de notre système de défenses contres les bactéries et les virus. Originaire de Moncton, le professeur Surette est de retour dans la région après avoir étudié aux universités Laval, Cornell et Wake Forest, et di- rigé les activités de recherche et de développement pour une jeune entreprise biopharmaceutique aux États-Unis. En tant que titulaire de la Chaire de Recherche du Canada en Métabolisme Cellulaire de Lipides, il étudie le métabolisme des acides gras polyinsaturés, composés lipidiques jouant un rôle important dans la structure de toute membrane cellulaire et dans le contrôle de plusieurs fonctions physiologiques. Ces acides gras sont considérés comme des éléments nutritifs essentiels, étant donné qu’ils ne peuvent être synthétisés par les humains. Par conséquent, nous en avons besoin dans notre alimentation, sinon nous développons, entre autres, des syndromes menant à des prob- lèmes au niveau de la peau et de la reproduction. Aujourd’hui, ces carences sont essentiellement inexistantes, mais le rôle essentiel de ces acides gras fut trouvé lorsqu’on a découvert que certains acides gras polyinsaturés sont les précurseurs d’un grand groupe de composés lipidiques auxquels on doit de puissantes activités biologiques. Leur importance dans le contrôle de diverses fonctions cellulaires a été reconnue lorsque les scientifiques qui les ont découverts ont reçu un prix Nobel. Un des objectifs des travaux du professeur Surette est de mieux comprendre la régulation de la trans- formation des acides gras comme l’acide arachido- nique en composés bioactifs qui sont d’importantes molécules servant à la communication entre cel- lules. Ces dérivés de l’acide arachidonique sont importants dans le bon fonctionnement du sys- tème immunitaire et donc nos défenses contre Les lipides et le système immunitaire [suite page 3] Chimie-biochimie De l’aboiteau aux découvertes scientifiques avant-gardistes............................................................. page 2 et 3 L’ADN qui nous mène…Essor des biotechnologies environnementales à l’Université de Moncton.................................... page 4 La statistique appliquée aide à la réhabilitation de notre environnement ................................................. page 5 La valise à lumière ...................................................................................... page 6 L’informatique et les arts médiatiques .................................................. page 7 L’A.É.F.S.U.M : une machine à voyager dans le temps? ....................... page 8 La gestion des écosystèmes au Burkina Faso : au-delà des frontières de l’Université de Moncton ............................ page 9 Saviez-vous que ? ..................................................................................... page 11 Un exemple de carrière en science .................................................... page 12

Transcript of Bulletin de la Faculté des Sciences de l’Université de Moncton Septembre 2004 No 4...

Bulletin de la Faculté des Sciences de l’Université de Moncton Septembre 2004 No 4

Que vous vient-il à l’idée lorsque vous entendez parler de lipides, d’huiles, ou de graisses? C’est tout à fait normal de penser aux huiles végétales, au saindoux, au beurre ou à la margarine, de même qu’aux patates frites. Les plus âgés d’entre vous penseront peut-être aux mauvais souvenirs de cuillerées d’huile de foie de morue. Vous pourriez tout aussi bien penser à l’obésité qui fait beaucoup jaser ces temps-ci, ou aux niveaux circulants de bon et de mauvais cholestérol et à leurs rôles dans la progression de maladies cardiovasculaires.

Marc Surette (Ph.D.), un nouveau professeur au Département de chimie et biochimie, vous parle-rait plutôt du système immunitaire, de l’asthme, de cellules cancéreuses et de maladies auto-immunes comme l’arthrite rhumatoïde et le lupus érythé-mateux où notre système immunitaire s’attaque à nos propres tissus. Il discuterait peut-être aussi de la croissance cellulaire et la communication en-tre cellules permettant le bon fonctionnement de notre système de défenses contres les bactéries et les virus.

Originaire de Moncton, le professeur Surette est de retour dans la région après avoir étudié aux universités Laval, Cornell et Wake Forest, et di-rigé les activités de recherche et de développement pour une jeune entreprise biopharmaceutique aux États-Unis. En tant que titulaire de la Chaire de Recherche du Canada en Métabolisme Cellulaire de Lipides, il étudie le métabolisme des acides gras polyinsaturés, composés lipidiques jouant un rôle important dans la structure de toute membrane cellulaire et dans le contrôle de plusieurs fonctions physiologiques. Ces acides gras sont considérés comme des éléments nutritifs essentiels, étant donné qu’ils ne peuvent être synthétisés par les humains. Par conséquent, nous en avons besoin

dans notre alimentation, sinon nous développons, entre autres, des syndromes menant à des prob-lèmes au niveau de la peau et de la reproduction. Aujourd’hui, ces carences sont essentiellement inexistantes, mais le rôle essentiel de ces acides gras fut trouvé lorsqu’on a découvert que certains acides gras polyinsaturés sont les précurseurs d’un grand groupe de composés lipidiques auxquels on doit de puissantes activités biologiques. Leur importance dans le contrôle de diverses fonctions cellulaires a été reconnue lorsque les scientifi ques qui les ont découverts ont reçu un prix Nobel.

Un des objectifs des travaux du professeur Surette est de mieux comprendre la régulation de la trans-formation des acides gras comme l’acide arachido-nique en composés bioactifs qui sont d’importantes molécules servant à la communication entre cel-lules. Ces dérivés de l’acide arachidonique sont importants dans le bon fonctionnement du sys-tème immunitaire et donc nos défenses contre

Les lipides et le système immunitaire

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Chimie-biochimie

De l’aboiteau aux découvertes scientifi ques avant-gardistes ............................................................. page 2 et 3

L’ADN qui nous mène…Essor des biotechnologies environnementales à l’Université de Moncton .................................... page 4

La statistique appliquée aide à la réhabilitation de notre environnement ................................................. page 5

La valise à lumière ...................................................................................... page 6

L’informatique et les arts médiatiques .................................................. page 7

L’A.É.F.S.U.M : une machine à voyager dans le temps? ....................... page 8

La gestion des écosystèmes au Burkina Faso : au-delà des frontières de l’Université de Moncton ............................ page 9

Saviez-vous que ? ..................................................................................... page 11

Un exemple de carrière en science .................................................... page 12

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Le 26 juin 2004, a été célébré le 400e an-niversaire du premier établissement français en Amérique du Nord, sur l’île Sainte-Croix par Pierre Du Gua, Sieur de Monts, et son cartogra-phe, Samuel de Champ-lain. Nous connaissons bien le déroulement de l’odyssée acadienne : établissements à Port

Royal puis à Grand Pré et ailleurs en Acadie; Grand Dérange-ment de 1755 à 1763; retour des familles déportées, surtout en zones côtières de l’est du Nouveau-Brunswick et dans le nord-ouest de la province.

Les premières générations ont dû faire face à des hivers pénibles et à des friches qui laissaient beaucoup à désirer. Il est diffi cile pour nous d’imaginer les défi s que ces hommes et ces femmes ont dû surmonter. Tôt dans ce périple, ils ont pu recourir à la science et à la technologie pour faciliter la vie quotidienne.

Nous n’avons qu’à penser aux aboiteaux, ces écluses de bois qui, munies d’un clapet mobile qui se fermait sous la pression de la marée montante, laissaient passer l’eau dans une seule direction. L’eau douce pouvait s’écouler librement, asséchant ainsi les marais et riches plaines d’alluvions, tout en empêchant la marée montante d’envahir les parcelles ainsi protégées. La science et la technologie à l’oeuvre en Acadie, dès le XVIIe siècle.

D’autres exemples font partie de l’histoire acadienne. Appar-emment, pour mieux fi xer les teintures naturelles dans les tissus tels le lin, on avait recours à l’urine d’une jeune prépubescen-te, usage de la chimie avant même la formulation du concept d’un acide par Arrhenius à la fi n du XIXe siècle. Faut-il ajouter

d’autres exemples tels la pratique de fertiliser les terres agricoles avec des rebuts de la pêche et la fabrication de savons à partir de graisses animales?

Nous constatons, depuis une trentaine d’années, une évolution de cette science folklorique et artisanale vers une science avant-gardiste. Témoin de cette transformation, le dossier spécial de la revue Québec Science, paru en avril 2004, qui décrivait plu-sieurs exemples de recherches scientifi ques acadiennes, en par-ticulier celles émanant de la Faculté des sciences : la tritare des professeurs Claude Gauthier et Samuel Gaudet; l’astrophysique et la recherche stellaire du professeur Francis LeBlanc; la photo-nique du professeur Alain Haché et les nutraceutiques de la pro-fesseure Chantal Matar. On aurait pu doubler ou même tripler l’ampleur de ce dossier sans épuiser les exemples d’innovations scientifi ques eff ectuées à notre Faculté.

L’auteur de ce reportage décrit bien, à mon avis, l’état de la re-cherche scientifi que acadienne : « Dans les laboratoires et les centres de recherche, les Acadiens d’aujourd’hui s’affi chent en élite avant-gardiste et savante ».

Le gouvernement provincial du Nouveau-Brunswick, par l’entremise de son ministère des Finances, a récemment publié les résultats d’une étude décrivant des projections de besoins en ressources humaines selon les grandes catégories d’emploi. L’étude s’appuyait sur des données provinciales ainsi que sur celles de Statistiques Canada. Elle démontrait clairement un virage d’une économie fondée sur les ressources naturelles vers une économie du savoir et de la valeur ajoutée.

Quelques chiff res à l’appui. Dans le secteur des ressources na-turelles (foresterie, pêche, exploitation minière), il y a eu dimi-nution de 12,5 % du nombre d’emplois entre 1998 (12 800) et 2002 (11 200). Pendant cette même période, le secteur profes-sionnel/scientifi que/technologique a augmenté de 31,2 % (10 900 à 14 300 emplois).

Mot du doyen De l’aboiteau aux découvertes scientifi ques avant-gardistes

Pour mieux encadrer notre clientèle étudiante et mieux la pré-parer au marché du travail, la Faculté des sciences, avec un appui financier de l’Université, a vu en 2003-2004 à la création de cinq nouveaux laboratoires d’enseignement et de recherche : en bi-ologie et développement durable; en biotechnologie médicale; en physique des matériaux; et en informatique (un en culture/mul-timédia/cognition et un en analyse du trafic électronique). Un sixième laboratoire est prévu en 2004-2005 en mathématiques/statistiques.

Les gouvernements fédéral et provincial ont reconnu, depuis une dizaine d’années, l’importance grandissante de l’innovation dans l’économie et la création d’emplois. La Faculté des sciences, quant à elle, doit continuer à innover pour assurer une formation de qualité. Il est impératif que les Acadiennes et les Acadiens, et les jeunes de la francophonie, puissent participer pleinement à ce virage technologique et scientifique. – « Chances égales pour toutes et tous », selon la vision de Louis J. Robichaud. 1

1 Premier ministre du Nouveau-Brunswick, de 1960 à 1970. Avec son programme, « Chances égales pour tous », il a favorisé la deuxième renaissance de la communauté acadienne.

Charles BourqueDoyen de la Faculté des sciences

les micro-organismes et les cancers. Par contre, ces molécules lipidiques jouent aussi un rôle dans plusieurs maladies dites in-flammatoires comme l’asthme et l’arthrite rhumatoïde où notre système immunitaire est surexcité. Une meilleure compréhen-sion du contrôle de la synthèse cellulaire de ces composés de nature lipidique pourrait mener à des nouvelles stratégies pour combattre ou contrôler ces maladies chroniques qui affectent une grande proportion de la population.

Le métabolisme cellulaire de molécules lipidiques est beaucoup plus complexe et régule un nombre beaucoup plus élevé de fonc-tions cellulaires qu’on le croyait vingt ans passés. Nous savons que les acides gras polyinsaturés sont continuellement recyclés parmi les membranes cellulaires, un processus qu’on appelle le remodelage. Un autre objectif des travaux de Marc Surette est de comprendre le contrôle de cette distribution des acides gras polyinsaturés dans les membranes cellulaires. « Nous avons dé-couvert que ce remodelage est beaucoup plus rapide dans les cellules qui se divisent activement que dans les cellules au repos. Lorsque nous bloquons ce remodelage avec des composés phar-macologiques, nous induisons une mort cellulaire programmée dans les cellules en prolifération (qui se divisent) mais beaucoup moins dans les cellules au repos ».

Ces observations indiquent que cette voie du remodelage des lipides cellulaires pourrait être une cible thérapeutique pour les maladies prolifératives comme les cancers. En caractérisant ce métabolisme lipidique cellulaire, le professeur Surette vise à mieux comprendre le rôle des acides gras pendant la division cellulaire afin d’identifier ces cibles pouvant mener à des nou-velles thérapies.

Puisque ce sont des éléments nutritifs essentiels, les molécules lipidiques issues d’acides gras polyinsaturés sont ultimement dérivées de notre alimentation. La recherche pourrait donc mener, non seulement à l’élaboration de nouvelles stratégies pharmacologiques pour le traitement ou la prise en charge des maladies chroniques, mais aussi à la conception de nouvelles interventions en matière de nutrition pour la gestion thérapeu-tique et la santé publique. Dans le cas des lipides, le vieux dicton qui veut que « nous sommes ce que nous mangeons » prend souvent un air de vérité.

Les lipides et le système immunitaire (suite)

Lorsque l’on mentionne les mots biologie moléculaire et biotechnologie, la plupart des gens établissent tout de suite un lien avec le domaine biomédical et pharmaceutique. Saviez-vous que 48 %1 des entreprises ca-nadiennes qui oeuvrent dans le secteur des biotechnologies ne sont pas du tout reliées au domaine biomédical? Que la grande ma-jorité des ces dernières se spécialisent à dével-opper des produits technologiques pour les secteurs de l’agriculture, de l’alimentaire et de l’environnement2; et enfin, que la raison principale qui freine l’essor de cette indust-rie est principalement le manque de person-nel qualifié1. Bref, de quoi revoir les idées préconçues! Voyons un peu ce qui se passe dans le domaine des biotechnologies envi-ronnementales.Débutons par quelques définitions, propose le professeur Martin Filion (Ph.D. en biolo-gie et responsable des laboratoires de recher-che en biotechnologie environnementale). La biotechnologie environnementale est l’utilisation d’organismes vivants dans la mise au point de produits utiles afin de mi-nimiser l’impact de la pollution et favoriser le développement de technologies « vertes ». La biotechnologie classique comprend la sé-lection de plantes et d’animaux, la fermen-tation et l’utilisation d’enzymes et de levures dans la fabrication de nombreux produits al-imentaires. C’est même souvent par hasard que les humains ont commencé à mettre à profit des propriétés naturelles pour créer des produits utiles. La biotechnologie moderne, incluant le sous-domaine des biotechnolo-gies environnementales, est basée sur notre compréhension de la biologie à l’échelle des gènes - le support matériel de l’hérédité. Dans le domaine environnemental, on se concentre principalement à 1) améliorer le bagage génétique des plantes et animaux, 2) à développer des alternatives biologiques à l’utilisation de substances chimiques parfois nocives, comme certains pesticides et autres produits de consommation courante, et fi-nalement 3) à développer des technologies « vertes » afin d’éliminer la présence de con-taminants accumulés dans l’environnement. Ceci s’effectue habituellement grâce, entre autres, à l’utilisation de la bioremédiation, soit l’utilisation de micro-organismes qui dégradent des composés toxiques en sub-stances moins nocives. Ainsi, différents

outils issus de la biologie moléculaire sont utilisés par les scientifiques contemporains afin d’effectuer des percées dans le domaine environnemental. Ces outils comprennent, en particulier, les technologies de l’ADN recombinant, le génie génétique et d’autres technologies de pointe. Tout cela peut parfois sembler bien compli-qué! Est-ce que ces techniques sont difficiles à maîtriser? Est-ce possible d’obtenir une formation de pointe dans une institution comme l’Université de Moncton? Est-ce que plusieurs années d’études dans ce domaine sont prometteuses en termes d’emploi? Voici à nouveau quelques statistiques qui parlent par elles-mêmes. En 2001, 11 897 personnes travaillaient dans le domaine des biotechnologies au Canada, environ 30 % de ce nombre dans le domaine des biotech-nologies environnementales1. On prévoit une forte croissance dans ce domaine. En effet, le Canada a clairement indiqué qu’il veut poursuivre sur cette lancée afin de maintenir une position de « leader » dans le domaine des biotechnologies à l’échelle mondiale2. Beaucoup d’argent est présente-ment investi dans la recherche scientifique en biotechnologie, ce qui se traduit par plu-sieurs retombées importantes, notamment ici à l’Université de Moncton. Le Département de biologie de l’Université de Moncton vient en effet de se doter de deux laboratoires de biotechnologie envi-ronnementale équipés à la fine pointe de la technologie. La plupart des technologies moléculaires (technologies de l’ADN et de l’ARN, réaction de polymérase en chaîne (PCR, RT-PCR, real-time PCR), électro-phorèse, transformation génétique et clon-age, restriction enzymatique, hybridation et caractérisation moléculaires, etc.) sont maintenant accessibles. De plus, le Départe-ment vient de recevoir d’importantes sub-ventions du CRSNG et de la Fondation de l’innovation du Nouveau-Brunswick, ce qui ouvre des perspectives en termes d’études supérieures, de stages d’été et de forma-tion technique. Le défi vous intéresse? Vous voulez vous laisser emporter par l’ADN qui nous mène…et travailler sur des problé-matiques tant locales, qu’internationales. N’hésitez surtout pas à prendre contact avec le Département de biologie pour en discuter davantage.

L’ADN qui nous mène…Essor des biotechnologies environnementales à l’Université de Moncton.

Biologie

1 Source: Statistics Canada, Biotechnology Use and Development Survey, 2001.2 Source: www.biotech.ca & www.bhrc.ca.

La statistique joue un rôle de plus en plus important dans presque tous les domaines de l’activité humaine. Le processus de réhabilitation des friches industrielles il-lustre bien cette évolution.

Le développement industriel que nous avons connu au 20e siècle nous a laissé des centaines de propriétés industrielles et commerciales abandonnées ou sous-ex-ploitées et où les actions du passé ont cau-sé une contamination de l’environnement ; des propriétés connues sous le nom de « friches industrielles », allant de stations à essence abandonnées aux centres de re-cherche qui ont conçu les armes nuclé-aires. On trouve au Canada des friches industrielles importantes dans toutes les provinces, incluant les provinces mari-times. Les terrains des anciens ateliers du Canadien National (CN) à Moncton et les terrains d’autres installations fer-roviaires au Nouveau-Brunswick sont des exemples typiques. Les terrains des aciéries et des fours à coke à Sydney, en Nouvelle-Écosse, forment la friche indus-trielle la plus importante des provinces atlantiques.

Jacques Allard (Ph.D.), professeur de statistique au Département de mathé-matiques et de statistique de l’Université de Moncton, a été responsable des statis-tiques pour le projet d’assainissement du CN et a contribué à d’autres projets de réhabilitation, incluant ceux qui en-tourent les étangs bitumeux de Sydney, en Nouvelle-Écosse. Plusieurs étudi-ants du Département de mathématiques et de statistique ont assisté le profes-seur Allard qui considère d’ailleurs que l’assainissement des friches industrielles

illustre bien les exigences d’une carrière en statistiques appliquées.

L’assainissement d’une grande friche in-dustrielle est un projet multidisciplinaire complexe qui implique des spécialistes de plusieurs disciplines allant de l’ingénierie, de la chimie, de la biologie au droit et aux valeurs immobilières ainsi que des groupes d’intérêt comprenant aussi bien des ré-sidents du voisinage que des politiciens de tous les niveaux. Le statisticien doit pouvoir communiquer avec tous les in-tervenants, que ce soit avec les chimistes pour choisir les méthodes statistiques ap-propriées ou avec les résidents pour leur expliquer la signification des résultats et le niveau de confiance que l’on peut leur attribuer. Un statisticien doit donc pos-séder, en plus de ses connaissances en statistique, une bonne formation générale, une grande curiosité et une capacité de

vulgarisation.

L’analyse chimique des sols est au centre d’un projet d’assainissement. Avant de débuter une opération d’assainissement, on doit connaître la concentration typ-ique des contaminants potentiels dans des milieux semblables qui n’ont pas été af-fectés par les activités industrielles qui ont crée la friche. Ces concentrations et des concentrations de référence établies par les agences gouvernementales serviront de guides.

On ne dispose souvent que de peu d’information précise sur l’historique des activités qui ont eu lieu dans une vieille friche industrielle. Des programmes d’échantillonnage des sols de la friche doi-vent être créés pour déterminer la source et le type de contamination présente. Les résultats de cet échantillonnage serviront à

La statistique appliquée aide à la réhabilitation de notre environnement

Les anciens ateliers du CN ont été le moteur de l’économie de Moncton durant plus de 50 ans. À leur apogée, ils employaient 8 000 personnes

Le site, d’une superficie de 113 hectares et d’une longueur de 2 kilomètres d’est en ouest est, comprend un parc sportif de 44 hectares, qui inclut le Sportsplex, le Parc d’affaires Emerson, 44 hectares - dont le

premier occupant a été un centre d’appels de AOL - et une future zone résidentielle de 25 hectares.

Mathématiques et statistique

[suite page 10]

La valise À LUMIÈRE

Vers la fin de mon adolescence, j’ai lu quelque part qu’Albert Einstein se demandait à quoi ressemblerait l’Univers s’il pouvait se déplacer à la vitesse de la lumière. Il rêvait d’être transporté par la lumière. Malgré tout le respect dû à mon illustre confrère, je voyais difficilement (et considérais même comme « stupide ») comment on peut voyager sur un rayon lumineux.

Subitement, j’ai eu une idée toute aussi stupide. Adolescent rebelle que j’étais, je me suis dit que si Albert Einstein pouvait se permettre des idées saugrenues, alors pourquoi pas moi? En fait, je me demandais s’il ne serait pas plus facile de faire voyager la lumière à ma vitesse plutôt que l’inverse. Bref, je voulais savoir si on peut transporter de la lumière.

En supposant que nous acceptions cette idée, dans quel con-tenant pourrait-on transporter de la lumière (sans en renverser bien sûr!)? Me croyant plus fin que les autres, j’ai trouvé une solution; LA solution! Le principe est simple. Il s’agit de plac-er un miroir suffisamment loin et d’y envoyer un faisceau de lumière afin de le réfléchir vers nous. Avant que la lumière nous soit revenue, nous utilisons un second miroir pour la renvoyer à nouveau vers le miroir éloigné. Il ne reste qu’à rapprocher les deux miroirs jusqu’à ce qu’ils se touchent, afin d’emprisonner la lumière. J’avais conçu la « valise à lumière »! J’imaginais ainsi pouvoir transporter de la lumière jusque dans des endroits som-bres. En séparant les miroirs, on ouvrirait la valise et la lumière jaillirait pour éclairer l’endroit.

Bien sûr, et soyez rassuré, je savais dès le début que cette valise à lumière ne peut pas être réalisée. Aujourd’hui, je suis profes-seur d’université et chercheur. Je suis « grand ». Je suis «sérieux ». Je ne suis plus rebelle et je n’ai presque plus d’idées stupides. Mon domaine de recherche est la physique. Mon sujet de re-cherche préféré est le confinement optique. Qu’est-ce donc que le confinent optique? Essentiellement, il s’agit de « comprimer » de la lumière entre deux miroirs!!! Étrange retour aux sources non? Depuis une quinzaine d’années, ce sujet de recherche est en plein essor. Aujourd’hui, il y a de nombreux chercheurs, et je suis un de ceux-là, qui croient qu’on peut faire beaucoup de choses intéressantes avec des miroirs très rapprochés. Il y a une abondance d’effets très bizarres qui peuvent se produire. C’est

un peu comme si on était avec Alice, au Pays des merveilles. Voici un exemple. Une ampoule, suffisamment miniature pour être mise entre deux miroirs face-à-face, va cesser d’émettre de la lumière, sans même qu’on la touche, lorsque la séparation entre les miroirs est ajustée à une valeur bien déterminée. Au contraire, cette même ampoule va émettre plus de lumière que normalement lorsque la séparation de ces miroirs est ajustée à une autre valeur bien exacte. Bien sûr, de tels effets ne se produ-isent pas dans la vie courante. Pouvez-vous éteindre une am-poule sans rien toucher? Ça semble magique.

En termes savants, tout paraît simple. En effet, via les parois électromagnétiques de la cavité, le commutateur des opérateurs de création et d’annihilation de particules est anomal. Il en résulte une intense modulation des fluctuations du vide. C’est pourquoi le confinement génère des états quantiques largement plus perturbés que ceux du vide non confiné. « What? There’s nothing and it’s fluctuating? » ....

À ce jour, mes travaux de recherche ont permis d’obtenir une intensification de la lumière émise par génération de second harmonique par plus de 650 fois. Je crois que d’ici peu, les recherches que je conduis à la Faculté des sciences de l’Université de Moncton peuvent conduire à la réalisation de dispositifs technologiques modernes, à faible consommation d’énergie. Je pense, par exemple, aux lasers miniatures qu’on trouve dans les lecteurs de CD et qui affaiblissent les piles très rapidement.

En conclusion, l’étude au niveau fondamental d’effets bizarres peut permettre la « manipulation » de la lumière autrement que par l’usage de fibres optiques. Aujourd’hui, je me questionne sur ce qu’est vraiment la « stupidité ». Du même coup, qu’est-ce que l’intelligence? Pour le savoir, il faut explorer. Il faut oser. Je crois que le plus beau reste à venir. De la même façon qu’Alice a séjourné aux Pays des merveilles pour en ressortir « grandie » et capable d’affronter le monde des grands, à mon tour, je suis au Pays des miroirs. Il y a une petite différence, moi, je ne suis toujours pas sorti de ce merveilleux pays.

Vive les idées saugrenues!

Serge ...Au Pays des miroirs

Physique

Les ordinateurs font partie de notre vie de tous les jours. À la banque, lors des voyages, lors des achats, on ne peut plus concevoir nos activités sans la rapidité et la facilité of-fertes par l’informatique. Mais savez-vous que l’informatique est maintenant au service de l’art? La création cinématographique, la musique, le design graphique et bien d’autres arts peuvent tous maintenant profiter de ce nouveau médi-um. Les arts médiatiques sont toutes ces formes d’art qui utilisent l’informatique ou les télécom-munications pour créer, stocker ou communi-quer les œuvres artistiques et culturelles.

Le Réseau atlantique de recherche sur la cul-ture, le multimédia, la technologie et la cog-nition (Arts-Netlantic) rassemble plus de 80 artistes, informaticiens, psychologues et human-istes provenant des secteurs public et privé du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Éd-ouard. Les membres de ce réseau s’intéressent à la compréhension du rôle de la culture dans l’appréciation et la création des nouveaux mé-dias. « Est-ce que les francophones apprécient l’art médiatique différemment des anglophones? Ont-ils des habiletés et des méthodes de travail différentes ou similaires quand il s’agit de cette forme d’art? Peut-on utiliser les résultats de la recherche socio-comportementale pour amé-liorer la qualité des logiciels? Peut-on utiliser les logiciels pour faciliter la formation des ar-tistes? Toutes ces questions nous intéressent » précise Mme Chadia Moghrabi, directrice tech-nique du réseau Arts-Netlantic et professeure d’informatique à la Faculté des sciences.

Dans ce cadre général, et avec une emphase particulière sur les cultures anglophones et francophones du Canada atlantique, le réseau Arts-Netlantic tente de dresser un inventaire détaillé des activités artistiques à l’Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick. Cet inven-taire fournira un contexte pour comprendre aussi les nouveaux médias à la lumière des mé-dias traditionnels. Depuis la création du réseau il y a plus d’un an, des groupes de travail et des conférences atlantiques multidisciplinaires et in-terculturelles portant sur les objectifs du projet sont organisés régulièrement par les membres. Une Conférence internationale sur les recherch-es en nouveaux médias a eu lieu en mars 2004 à Charlottetown, afin de mettre en valeur les pro-cessus, les services, les produits et le savoir socio-comportemental résultant des recherches. De plus, pour favoriser la collaboration artistique et technologique, deux concours d’arts média-tiques ont été organisés par le réseau conjointe-ment avec deux organismes de grande renom-mée, le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick et le Conseil des arts de l’Île-du-Prince-Édouard. Près d’une vingtaine de lauréats ont profité de ces prix allant jusqu’à 2 000 $ chaque.

Afin de continuer la collaboration artistique et technologique, et de façon à garantir une présence canadienne dans la recherche et le développement des nouveaux médias, le réseau Arts-Netlantic fournit des services techniques sur l’utilisation des équipements. Le personnel du réseau offre de

L’informatique et les arts médiatiques

[suite page 8]

Ci-dessus l’oeuvre de Johanne Hachey, la statue

«Triauno» et à droite Chadia Moghrabi et

Tang-Ho Lê

Informatique

L’informatique et les arts médiatiques (suite)

l’assistance technique

et de la for-mation sur la

création néo-médiatique à des

dizaines d’artistes et de chercheurs. Une

partie de la formation est disponible à l’aide du

logiciel DKNS conçu par le professeur Tang-Ho Lê, coordi-

nateur technique du site de Moncton. Des œuvres artistiques et culturelles sont aussi en cours de numérisation pour être intégrées dans les archives culturelles, ceci pour faciliter leur consultation et donc pour la préservation des originaux qui sont souvent très fragiles. La numérisa-tion et la conservation des œuvres est une collaboration spéciale entre le Centre d’études acadiennes et les informaticiens qui gèrent la bibliothèque virtuelle située

au Département d’informatique. Les activités du réseau se déroulent dans les laboratoires de production multimédia et dans la salle d’expérimentation en vidéo-enseignement de chacune des trois uni-versités partenaires du projet, soit à Char-lottetown, à Moncton et à Fredericton.

Ce projet tri-universitaire, fi nancé par Pat-rimoine canadien au coût de 1,3 million de dollars, est associé à une proposition de 1,47 million de dollars à la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) pour la création de l’Institut de recherche inter-disciplinaire sur la culture, le multimédia, la technologie et la cognition (CMTC) qui vise à comprendre comment opti-miser l’utilisation du multimédia dans l’enseignement dans un contexte culturel spécifi que. Le réseau Arts-Netlantic ai-nsi que l’institut CMTC (à UPEI, Ude Moncton et UNB) concentrent leurs ef-forts sur l’importance de la compréhen-sion et de la représentation de l’art et de la culture au Canada atlantique.

Le projet global d’Arts-Netlantic CMTC est une expérience dans le développe-ment d’un réseau d’artistes, d’humanistes et d’informaticiens sur plusieurs zones géographiques et culturelles au Canada atlantique. Il est attendu que le dével-oppement d’un tel environnement in-formatique remarquable pour la créa-tion d’art médiatique, de technologies d’apprentissage et de contenu culturel ca-nadien ainsi que l’analyse des facteurs qui ont conduit à un tel succès fourniront un précédent pour des développements simi-laires à travers le monde. Il est à noter qu’il n’y a pas d’autres centres de recherche en nouveaux médias qui existent au Canada atlantique, ceci contrairement à ceux de l’ouest canadien (Vancouver, Banff ) et du centre (Toronto, Montréal). Le réseau Arts-Netlantic et l’institut CMTC aident à rectifi er ce manque d’équilibre. Égale-ment, ils visent à augmenter le savoir sci-entifi que et le contenu culturel informa-tisé aux niveaux national et international.

L’année universitaire 2003-2004 s’est déroulée très rapidement…peut-être même trop rapidement! L’un des facteurs qui a sans aucun doute contribué à ce saut énorme dans le temps est : l’Association des Étudiantes et Étudiants de la Faculté des sciences (A.É.F.S.U.M.). Les nombreuses activités organisées au cours de l’année, non seulement par le conseil exécutif, mais aussi par les conseils départementaux, ont certainement permis aux étudiants de la Faculté de se divertir copieusement..

L’année universitaire a commencé offi ciel-lement le 3 septembre dernier. Ce jour-là, les nouvelles étudiantes et les nouveaux étudiants, quelques-uns perdus, certains émerveillés, d’autres quelque peu stressés déjà, se sont regroupés au R221 pour ren-contrer les divers membres de la Faculté : le personnel ainsi que les représentants du conseil exécutif. Les autres étudiantes

et étudiants de la Faculté, déjà familiers avec le milieu universitaire, ont eu droit à l’activité sans contredit la plus attendue de l’été : le PubCrawl! C’est ainsi qu’a débuté une année intense.

L’A.É.F.S.U.M. est, non seulement une association au profi t des étudiantes et des étudiants, mais aussi au profi t de la communauté pour de bonnes causes. Le conseil exécutif a organisé cette année encore le karaoké : une activité qui a su plaire tant au corps étudiant qu’aux mem-bres du personnel. C’est en chantant, en dansant et même en faisant des sketchs que les professeures et les professeurs ont donné un spectacle hilarant au reste de la Faculté afi n d’amasser des fonds pour la collecte annuelle de l’Arbre de l’espoir. Cette année, la Faculté a reçu des dons qui ont dépassé l’objectif initial, où la barre, avouons-le, était assez haute.

Il a été constaté, au fi l des années, que presque tous les étudiants du Campus ai-ment beaucoup les « Partys » organisés par l’A.É.F.S.U.M.. L’une des raisons prin-cipales est probablement le fait que les deux « Partys examen fi nal » et le « Party retrouvailles » sont concoctés ici-même! Quelle meilleure façon de célébrer la fi n d’une session d’examens qu’en allant à l’Osmose?

Une semaine entièrement dédiée aux sci-ences : pourquoi pas? Le mois de février a connu une semaine particulièrement chargée : la Semaine des sciences. Plu-sieurs conférences ont été données et plusieurs activités ont été organisées. La vente de pâtisseries, les journées aca-dienne et brayonne, la soirée Trivia ne sont que quelques-unes de ces activités tant appréciées par toute la Faculté. Mais

MOT DU CONSEIL ÉTUDIANTL’A.É.F.S.U.M : une machine à voyager dans le temps?

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La gestion des écosystèmes au Burkina Faso : au-delà des frontières de

l’Université de Moncton

Dans les pays africains, au Burkina Faso en particulier, la majorité des activités so-cio-économiques de subsistance et desti-nées aux marchés internationaux reposent sur la production agricole, c’est-à-dire sur l’exploitation de ressources naturel-les locales. Un des défis majeurs de ces pays est d’acquérir et de renforcer les con-naissances pratiques qui mèneront à une utilisation durable de ces ressources, tout en protégeant toutes les composantes des écosystèmes pour en assurer leur péren-nité.

Cinq ans après la tenue du VIIIe Sommet de la Francophonie qui a eu lieu à Monc-ton en 1999, l’Université de Moncton in-tensifie ses liens avec le Burkina Faso, qui se prépare à accueillir à son tour à l’automne 2004 les pays ayant le français en partage. Le gouvernement canadien, par le biais de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), a accordé une sub-vention de près de 2,5 millions de dollars à l’Université de Moncton pour la réalisa-tion d’un projet d’éducation et de forma-tion en sciences de l’environnement dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Échelonné sur une période de six ans, le projet vise à développer la capacité de formation et de recherche-action de l’Université de Ouagadougou en gestion de la conserva-tion des écosystèmes basée sur les activités communautaires au Burkina Faso. Ce qui encourage la professeure Liette Vasseur, à l’origine de ce projet, c’est qu’il permettra vraiment de démontrer à quel point il est important de sortir des murs universitaires et de travailler dans les écosystèmes locaux afin de développer de façon durable.

Ces connaissances en gestion des écosys-tèmes doivent être intégrées aux savoirs

traditionnels et être transmises - en ten-ant compte des réalités culturelles - non seulement aux professionnels et aux dé-cideurs dirigeants, mais aussi, et surtout, aux jeunes, hommes et femmes sur le terrain qui sont les intervenants-clés de l’utilisation des ressources. Elles peuvent être transmises via l’éducation de base dans des communautés ciblées, grâce à des projets pilotes qui permettent aux intervenants de tous âges, sexes et origi-nes d’apprendre et de se perfectionner en faisant. L’agriculture étant au cœur de l’économie et de la société burkinabées, le maintien d’écosystèmes en santé incluant les fonctions de l’habitat doit faire partie intégrale de la gestion durable des res-sources (agro-écosystèmes). Ces systèmes vulnérables sont menacés de disparition dans les prochaines générations sous les pressions qu’exercent la croissance dé-mographique et économique actuelle et la surexploitation de certaines ressources. La fragilité des écosystèmes du Burkina Faso et leur appauvrissement progressif pous-sent les communautés vers une pauvreté croissante et, dans certains cas, la famine et d’autres problèmes de santé intimement liés à la dégradation de l’environnement (exploitation intensive des sols, déforesta-tion, érosion et pollution des eaux et des sols). Ces facteurs et d’autres, comme le changement climatique, contribuent à leur tour à accentuer la vulnérabilité des écosystèmes, menant ainsi à un cycle de destruction irréversible.

Le projet se base sur une approche inter-disciplinaire et la gestion de la conserva-tion des écosystèmes basée sur les activités communautaires au Burkina Faso. Cette approche dans laquelle les communau-tés locales prennent part aux activités de

formation et de recherche a déjà fait ses preuves dans quelques autres pays comme la Chine et le Vietnam. Cette approche participative part du principe que pour atteindre un niveau élevé de développe-ment durable, les stratégies de gestion doivent être basées sur les capacités des communautés et sur les limites de leur en-vironnement. Pour bénéficier de ces stra-tégies, le Burkina Faso cherche à renforcer ses capacités d’intervention sur le terrain et à améliorer ses capacités de formation en gestion de la conservation des écosys-tèmes basée sur les communautés. La for-mation de professionnels dans ce domaine stratégique contribuera à placer les princi-paux utilisateurs des ressources naturel-les au centre des processus de recherche et de développement, à décloisonner les disciplines et les approches, et à adopter des méthodes de gestion plus souples et interactives axées sur la conservation des écosystèmes et le développement durable.

Ainsi, dans les six prochaines années, des membres du corps professoral de l’Université de Moncton auront l’occasion d’aller au Burkina Faso pour faire de la formation et des études de cas. Des pro-fessionnels du Burkina Faso viendront aussi ici au Canada pour des stages de spécialisation et des tours d’études afin d’examiner nos approches à l’université et nos interactions avec les communau-tés, les organisations gouvernementales et communautaires. Il est à prévoir que les interactions positives entre profes-seurs et étudiants des deux pays ne feront qu’augmenter au cours des prochaines années, sous l’égide de la Chaire d’études K.-C.-Irving en développement durable.

établir les options d’assainissement et, éventuellement, de réutilisa-tion de la propriété. En créant ce programme, un statisticien est effectivement placé entre deux dif-ficultés opposées. D’une part, le prélèvement d’échantillons de sol et leurs analyses chimiques est dis-pendieux. D’autre part, une déci-sion incorrecte peut entraîner des pertes importantes : ne pas agir où l’assainissement est nécessaire peut conduire à des risques pour la santé des usagers ou de l’environnement; agir où l’assainissement n’est pas nécessaire crée immédiatement des dépenses inutiles. Le proto-cole d’échantillonnage doit, au meilleur coût possible, assurer que la probabilité de prendre une déci-sion incorrecte est acceptablement petite.

Le succès du projet d’assainissement des terrains du CN a été très re-marqué. Il a obtenu, à ce jour, plusieurs prix importants : un prix « Brownie », décerné par le Ca-nadian Urban Institute , un prix « Globe » pour l’Excellence en réhabilitation d’une friche indus-trielle, attribué par la Globe Foun-dation of Canada et The Globe and Mail , ainsi que le tout pre-mier prix Phoenix International accordé par l’Agence de Protection de l’Environnement des États-Unis.

Le professeur Allard est aussi actif dans le domaine de la gestion des pêcheries. Ses publications les plus récentes, en collaboration avec des équipes du ministère des Pêches et Océans du Canada, présentent des méthodes d’échantillonnage des stocks de poissons et de crustacés qui peuvent être mises en œuvre par les pêcheurs. La Faculté des sciences est heureuse que son corps professoral et ses étudiantes et étu-diants contribuent au développe-ment et au succès économique de la région.

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Les Phoenix ont été créés en 1997 pour souligner annuellement un projet de réhabilitation de friche industrielle d’une qualité exceptionnelle dans cha-cune des 10 régions administratives de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) des États-Unis. En 2003, un Phoenix a été ajouté pour souligner un projet à l’extérieur des Etats-Unis. Ce tout premier prix Phoenix International a été accordé au projet de réhabilitation des anciens ateliers du CN à Moncton.

n’oublions surtout pas le petit déjeuner offert par le doyen. La Semaine des sci-ences s’est donc terminée le vendredi, où presque deux cents personnes se sont regroupées dans la salle de bal du Palais Crystal pour assister au Banquet annuel de la Faculté des sciences. Les profits des nombreuses activités de la semaine ont contribué au financement du banquet qui a connu, cette année, un vif succès.

Tous les événements tenus cette an-née n’ont pas uniquement été organisés, toutefois, par le conseil exécutif; les con-seils départementaux ont aussi contribué à faire passer le temps de façon spectacu-laire. Chaque conseil départemental a préparé des activités liées aux étudiants de son département. Le conseil du Départe-ment de biologie a organisé, entre autres, le « Wet’n Wild Party », ainsi qu’un « Souper spaghetti ». Les Jeux inter-uni-versitaires de Biologie qui se déroulaient à Montréal ont aussi été un franc succès. Le Département de chimie et de biochi-mie, lui, a eu droit à un «Lave-auto », au « 80’s Party » et aux « Jeux de Biochimie » qui se sont également déroulés à Mon-tréal. Quant au conseil du Département d’informatique, il a organisé un « Tourn-oi de Mario Kart », « la distribution de cartes de Saint-Valentin » et a, lui aussi, participé à une conférence à l’extérieur de la province. Les étudiants du Départe-ment de mathématiques et de statistique ont eu droit au « Tournoi de cartes 200 » ainsi qu’à un souper de Noël. Le dernier, mais non le moindre, le Département de physique et d’astronomie a été très occu-pé avec le déroulement de l’A.U.P.A.C., une conférence qui a eu lieu ici-même à Moncton. Il a également remporté les Olympiades de la Semaine des sciences. Il

est alors assez clair que toutes ces activités ont créé des liens forts entre les étudiants, liens qui les uniront certainement pour la durée de leurs études et peut-être même plus.

L’année qui vient de se terminer a été char-gée, mais très agréable. Ce n’est cepen-dant pas une raison pour s’asseoir sur ses lauriers; au contraire, il faut continuer à faire des progrès pour permettre aux étu-diantes et aux étudiants de la Faculté de se divertir lorsque le temps est propice. Mais en suivant la tendance, le nouveau conseil exécutif fera sans aucun doute un excellent travail! Ce nouveau conseil comprend actuellement cinq membres : Jean-Marc Boudreau (président); An-nie Drapeau (vice-présidente exécutive); Mazen Choulakian (vice-président aca-démique); Danica Gautreau (trésorière); et Cathy Doucet (secrétaire). À ces cinq membres, viendra enfin s’ajouter, à la fin septembre, la représentante ou le représentant des étudiants de première année.

Les étudiantes et les étudiants ne pour-raient se passer d’activités de ce genre, que ce soit pour diminuer le niveau de stress associé à leurs cours, ou tout simplement pour se divertir. Il est donc très important de faire un effort pour participer active-ment, tant au sein de la communauté universitaire que facultaire. C’est une façon simple d’avoir une année remplie de nouvelles expériences et de nouvelles réussites. Participez aux activités de l’A.É.F.S.U.M. et vous verrez que le temps passe très vite : vous entendrez même dire que l’A.É.F.S.U.M. devient comme une machine à voyager dans le temps!

MOT DU CONSEIL ÉTUDIANT (suite)

Des prix d’excellence ont été décernés à des étudiantes et étu-diants qui se sont distingués à la fois sur le plan des études et par leur engagement dans le milieu universitaire ou encore commu-nautaire. Le Prix de la Faculté a été remis ex aequo à SOPHIE LÉGER (mathématiques-statis-tique) et à MATHIEU VICK (physique-astronomie); Les prix départementaux ont été at-tribués à ISABELLE THÉRIAULT (biologie), RALPH NELSON (chi-mie-biochimie), LARRY FOISSY (informatique) et JEAN-MARC BOURQUE (secteur des pro-grammes spéciaux).

ALAN FRASER du Département de chimie et biochimie est devenu le 2e récipiendaire du Prix Bernard-Vanbrugghe pour l’excellence en ensei-gnement des sciences.

LOUIS LAPIERRE, biologiste et envi-ronnementaliste, retraité depuis 2001, a été élevé au rang de professeur émérite de biologie de l’Université de Moncton, en octobre 2003.

L’Université a rendu hommage au regretté RAYMOND LEBLANC en donnant son nom à l’aile du Pavillon Rémi-Rossignol qui abrite le Départe-ment de physique et d’astronomie.

Deux nouvelles Chaires de recherche du Canada (CRC) ont été octroyées en 2004 : une en photonique, à ALAIN HACHÉ, et une en métabolisme cellu-laire des lipides, à MARC SURETTE.

LE GROUPE DE RECHERCHE SUR LES COUCHES MINCES ET LA PHO-TONIQUE a obtenu une 2e subvention du Fonds d’innovation de l’Atlantique. Cette subvention se chiffre à 2,7 mil-

lions de dollars et s’ajoute à une pre-mière subvention de 6,3 millions de dollars obtenue en 2002.

Deux pionniers de l’enseignement de la physique ont pris leur retraite en 2003 : THOMAS RICHARD et FRAN-CIS WEIL.

Un nouvel instrument de musique, la tritare, conçu et développé par les mathématiciens, CLAUDE GAUTHIERet SAMUEL GAUDET, a suscité un in-térêt remarquable partout au Canada et même en Europe et aux États-Unis.

Le professeur THU PHAM-GIA a été reconnu par le CRSNG pour avoir été le bénéfi ciaire de subventions succes-sives depuis la création de cet organ-isme en 1979. Il est le seul professeur de l’Université de Moncton à avoir ob-tenu cette distinction.

Deux professeurs du Département de biologie occupent des postes adminis-tratifs : ANDREW BOGHEN est devenu doyen de la Faculté des études supéri-eures et de la recherche et vice-recteur adjoint à la recherche; PATRICK MAL-TAIS est devenu directeur général de l’Éducation permanente.

MARC-ANDRÉ VILLARD, titulaire d’une CRC en conservation des pay-sages, a obtenu en partenariat avec des chercheurs de Guelph, Alberta, Lakehead et Toronto une subvention de 746 800 $ pour un projet de ges-tion durable des forêts.

Un exemple de carrière en science

Aussi loin qu’il se souvienne, Richard Arseneault a toujours été intéressé par la science. Tout petit, la nature le fascinait. Peu à peu, il prit conscience des problèmes environnementaux qui affligent notre planète. En particulier, il s’alarmait de la pollu-tion qui prenait de l’ampleur. À l’école, ses matières préférées étaient la biologie, la chimie, les mathématiques et la phy-sique. Lorsque vint le temps de faire un choix de carrière, après quelques hésitations, Richard opta finalement pour la chimie, se disant que la société aurait besoin de chimistes pour étudier, comprendre et aider à résoudre les problèmes de détérioration de l’environnement. Il voulait s’attaquer à ce défi.Depuis 1981, il travaille pour le gouvernement fédéral. Il fait ses débuts à Environnement Canada à Montréal, comme étudiant d’été puis comme technicien de laboratoire. Il analyse des con-taminants dans des échantillons d’eau, de sédiments et de tissus biologiques. Deux ans plus tard, ses tâches consistent à recueillir des échantillons dans l’environnement, à la grandeur du Canada atlantique, et à les ramener au laboratoire de Moncton où, sur la base de l’interprétation des résultats obtenus, des rapports sont préparés. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre de programmes de surveillance de la qualité de l’environnement. Richard garde un souvenir impérissable de ses six années pas-sées au bureau d’Environnement Canada à Moncton. En effet,

durant cette période, il en profite pour faire une maîtrise en chimie à l’Université de Moncton. Il s’implique également dans la radio communautaire universitaire. Puis, pour sensibiliser da-vantage la population aux problèmes environnementaux, il fait des chroniques à la radio de Radio-Canada Atlantique. Avec l’expérience acquise et son nouveau diplôme en main, il obtient le poste de coordonnateur scientifique à l’Institut Maurice-Lamontagne du ministère des Pêches et des Océans du Canada, à Mont-Joli au Québec. Ses tâches consistent alors à appuyer l’équipe de direction de l’Institut dans des dossiers comme le Plan d’action pour la préservation du Fleuve Saint-Laurent. Par la suite, Richard se joint à la Direction générale du Transport des marchandises dangereuses de Transport Canada à Ottawa. Il agit comme chimiste-aviseur aux urgences reliées aux matières dangereuses. De retour à Environnement Canada à Ottawa, un an plus tard, comme spécialiste des eaux, il participe à des projets conjoints avec les États-Unis concernant la dépol-lution des Grands Lacs.En 1992, intéressé par un poste dans la gestion, Richard entre au ministère des Ressources naturelles du Canada à Ottawa. Il occupe le poste de chef de la Protection de l’environnement, puis, en 1995, devient directeur du Bureau des affaires envi-ronnementales. À la tête d’une équipe de 15 personnes, il est responsable de la gestion environnementale du Ministère et du programme ministériel de santé et sécurité au travail. L’année 2002 marque un changement de cap dans sa carri-ère. En effet, entré au service du Bureau du vérificateur gé-néral du Canada à Ottawa, dans le groupe du Commissaire à l’environnement et au développement durable, Richard fait maintenant des vérifications de la gestion dans les ministères et agences du gouvernement fédéral. Les diverses expériences acquises au fil des ans dans plusieurs ministères lui sont fort utiles dans ce travail. Chaque vérification fait l’objet d’un chap-itre dans le rapport annuel du commissaire. Et ledit rapport est déposé à la Chambre des communes et peut servir à apporter des mesures correctives dans la gestion gouvernementale.Richard est très heureux de son cheminement de carrière au gouvernement fédéral, le plus gros employeur au Canada. Pour se garder en forme, il fait de la randonnée pédestre et de la danse sociale. Étant donné son penchant pour la communication, il anime, en outre, chaque semaine, des soirées de danse dans un studio d’Ottawa.

Biographie

La Faculté des sciences décernera pour la première fois en 2005 le « Prix ancienne/ancien de l’année de la Faculté des sciences ». La Faculté veut ainsi reconnaître les succès remarquables de l’une ou l’un de ses diplômés dans sa carrière. Pour être admissible, cette personne devra détenir un diplôme de l’Université de Moncton, campus de Moncton, et ce pour un des programmes de la Faculté des sciences. Normalement, la personne détiendrait le diplôme depuis au moins 10 ans. On vous invite à soumettre une candidature selon les modalités décrites à l’adresse : www.umoncton.ca/sciences.

Prix ancienne/ancien de l’année de la Faculté des sciences