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KOF Centre de recherches conjoncturelles Bulletin N° 102, décembre 2016 CONJONCTURE ET RECHERCHE La réforme de la RIE III : quels impacts économiques et budgétaires ? Pourquoi le commerce mondial est-il aussi faible ? Les nouvelles technologies énergétiques dans les entreprises suisses Inflation en Suisse : ce à quoi les experts en prévision s’attendent « Trumponomics » en bref : une renaissance du keynésianisme INDICATEURS DU KOF KOF Indicateur de la situation des affaires : assombrissement des affaires Baromètre conjoncturel KOF en baisse AGENDA TABLEAUX PRéVISIONS

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KOF Centre de recherches conjoncturelles

BulletinN° 102, décembre 2016

CONJONCTURE ET RECHERCHE•La réforme de la RIE III : quels impacts économiques et budgétaires ? →•Pourquoi le commerce mondial est-il aussi faible ? →•Les nouvelles technologies énergétiques dans les entreprises suisses →• Inflation en Suisse : ce à quoi les experts en prévision s’attendent →•« Trumponomics » en bref : une renaissance du keynésianisme →

INDICATEURS DU KOF•KOF Indicateur de la situation des affaires : assombrissement des affaires →•Baromètre conjoncturel KOF en baisse →

AGENDA →

TABLEAux PRévISIONS →

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Éditorial

Chèrelectrice,cherlecteur,

Bienquenousportions toujoursennotrenomle termede«conjoncture»,nousnoussommeslibérésaufildesannéesde ce« carcan».Eneffet, au-delàde l’évolutionconjoncturelle,notreattentionseporteégalement,entreautre,surlesquestionsrelativesaubudgetdel’Étatetauxinnovations.Depuisquelquesannées,deschercheursduKOFs’intéressentà laréformedel’impositiondesentre-prises(RIEIII)etàsesrépercussionssurl’économieetlebudgetdel’État.LeschercheursduKOFontainsisimuléen plusieurs scénarios les effets de cette réforme desentreprisessurl’économieetlebudgetnational.Encequiconcernel’économiedel’innovation,danslecadredupro-grammenationalderecherche«Gérerlaconsommationd’énergie»,ungroupedechercheurs(Allemagne,Autricheet Suisse) a examiné l’emploi et le développement destechnologies énergétiques dans les entreprises de leurpays. Les résultats de cette étude figurent dans le troi-sième article du présent numéro. Vous trouverez égale-mentdansnotredernièreéditionde l’annéedesthèmesplusclassiquesdelarechercheconjoncturelle:unarticleporte sur la question depuis longtemps récurrente de lafaiblesseducommercemondialetunautres’interrogesurlaconceptiondelapolitiqueéconomiquedunouveauPré-sidentdesÉtats-Unis:serat’elleeffectivementsourcedecroissance?Afindemesurerlatendancedel’économie,le KOF ne consulte pas uniquement les entreprisessuisses,maiségalementd’autresexpertsenprévisions.Depuisquelquetemps,ceux-cisontainsisollicitésconcer-nantleursattentesàlongterme,àproposparexempledel’évolution de l’inflation. Le quatrième article en fait lecompterenduetexaminesilesexpertsinterrogésavaienteffectivementraison.

Nousvoussouhaitonsunelectureenrichissante,ainsiquedejoyeusesfêtesdefind’annéesetunbondébut2017 !

DavidIselin,SolennLeGoff,AnneStücker

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L’économiesuisse, en tantquepetiteéconomieouverte,dépend fortement des fluxmigratoires et commerciauxainsiquedesfluxinternationauxdecapital.Enraisondelamobilitécroissantedesentreprisesetdes faibles tauxd’impositionproposésparlaSuisseencomparaisoninter-nationale, lenombred’entrepriseschoisissant laSuissecommelieud’implantationaconsidérablementaugmentéaucoursdesdernièresannées.Àcetitre,lesrégimesfis-cauxspéciauxoffertsparlescantonssuissespermettentàdessociétésholding,parexemple,debénéficierdecon-ditionsd’imposition internationalementcompétitives.Lesrégimes spéciaux cantonaux se fondent sur le principed’uneimpositionréduitedesrevenusgénérésàl’étrangerparrapportauxrevenusgénérésenSuisse.

De nouvelles mesures fiscales pour compenser l’abolition des régimes spéciauxCette formed’impositiondiscriminatoire fait l’objetd’unecritiquecroissantedelapartdel’Unioneuropéenne(UE)et

del’OrganisationdeCoopérationetdeDéveloppementÉco-nomiques(OCDE).LapressionmisesurlaSuisseafinquecelle-ci abandonne les régimes spéciaux et que ceux-cisoientremplacésparunsystèmefiscalinternationalementacceptableapoussé lesautoritésà lancerune troisièmevaguederéformedel’impositiondesentreprises(RIEIII).LaRIE IIIaétéadoptéeen juin2016par leParlementetserasoumiseenvotationpopulairele12février2017.

La loiadoptéepar leparlementprévoituneabolitiondesrégimesspéciauxactuellementpratiquésdanslescantons.Afin de partiellement compenser l’augmentation de lacharge fiscalepourcertainesentreprisesmaisaussiafinde stimuler l’innovation, la loi prévoit l’introduction d’unsystèmede licence box permettant d’alléger l’impositiondes revenus issus de droits de propriété intellectuellecomme par exemple les brevets. La nouvelle loi donneégalement la possibilité aux cantons d’introduire unedéductiondesintérêtsnotionnelssurlecapitalproprede

CONJONCTUREETRECHERCHE

La réforme de la RIE III : quels impacts économiques et budgétaires ?

Les citoyennes et citoyens suisses seront invités à se prononcer à la mi-février sur la troisième réforme de la fiscalité des entreprises (RIE III). Des chercheurs du KOF ont examiné l’impact que celle-ci pourrait avoir sur le PIB, l’investissement, l’emploi, la consommation et les recettes fis-cales. Malgré son coût, la réforme engendre des effets positifs pour l’économie.

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sécuritéàlaconditionquelesdividendessoientaumoinsimposésàhauteurde60%.Enfin, laréformeprévoitquelescantonsabaissentletauxordinaired’impositionsurlesbénéfices. Cette dernière mesure ne fait toutefois pasl’objetdelavotationfédéraleetseradécidéesouveraine-mentparchaquecanton.

Quels impacts pour quelle réforme ?Dans une étudemenée récemment, des chercheurs duKOFsesontpenchéssurleseffetséconomiquesetbudgé-tairesdelaRIEIII(Chatagnyetal.,2016).Afind’envisagerleseffetséconomiquesetbudgétairesquelesdifférentesréformes du système pourraient avoir, les auteurs del’étudeontformulétroisscénariosdistincts(cf.T1).Danslepremiercas(premièreetdeuxièmecolonne),l’abolitiondesrégimesspéciauxseraitappliquéesanscompensationaucune.Ilenressortquel’assiettefiscaledesSRS(Socié-tés àRégimesSpéciaux) se réduit de 32%alors que lesrecettesfiscalesaugmententd’environ2,4Mrd.dufaitdel’imposition plus élevée des revenus restants. Pour uneélasticitéde1,11,l’assiettefiscaleseréduitde65%etlesrecettes fiscales diminuent de1,4Mrd à court et longterme.Avec ce scénario, la consommation desménagesestréduitedemanièrepermanented’environ0,4%.

Secondscénario(troisièmeetquatrièmecolonne):unsys-tèmedelicenceboxetladéductionsurlesintérêtsnotion-nels sont combinés à une réduction moyenne des tauxd’imposition cantonaux de 5 points de pourcentage. Les

résultatsmontrent ici que laRIE III permetde limiter letransfert vers l’étranger de l’assiette fiscale des SRS à–6,3%et–16,5%pourunevaleurdel’élasticitéde0,4et1,1respectivement.Sipouruneélasticitéde1,1l’effetàcourttermesurlaconsommationprivéeestlégèrementnégatif,l’effetsurlelongtermeestpositifquellequesoitl’élasti-cité.Deplus,laréformegénèredeseffetspositifssurl’éco-nomieréelleavecuneaugmentationduPIBde0,7%uneaugmentation des investissements de1,8% et une aug-mentationdel’emploide0,2%.Lessimulationsmontrenttoutefoisquelaréformeestcoûteuseentermesderecettesfiscales.Lespertess’élèventà2,4Mrdàcourttermeetà1,1Mrdsurlelongterme,pouruneélasticitéde1,1.

Enfin,avec le troisièmescénario (cinquièmeetsixièmecolonne),uneaugmentationdel’impositiondesdividendespermetderéduirecespertes.Pouruneélasticitéde1,1,lespertesderecettesfiscalesàlongtermeseréduisentà200Mio.L’impositiondesdividendesréduitlégèrementleseffetspositifsdelaréformesurlePIB,l’investissementetl’emploi,maispermetd’éviteruneréductiondelaconsom-mationdesménagesàcourtterme.

En conclusion, les différentes simulationsmontrent quelesélémentsdelaréformepermettentdefortementlimi-ter,voiredetotalementcompenserlespertesderecettesfiscalesàlongterme,toutengénérantdeseffetspositifssurl’économieréelle.

Scénarios de réforme Abolition desrégimes spéciaux

RIE IIISans imposition des dividendes Avec imposition des dividendes

Elasticité εS=0.4 εS=1.1 εS=0.4 εS=1.1 εS=0.4 εS=1.1 PIB 0.002 0.001 0.723 0.723 0.631 0.631

Investissements 0.005 0.004 1.848 1.848 1.605 1.605

Emploi 0.001 0.000 0.180 0.180 0.157 0.157

Consommation des ménages à court terme 0.633 -0.426 0.130 -0.070 0.545 0.344

Consommation des ménages à long terme 0.649 -0.412 0.881 0.679 1.120 0.919

Assiette fiscale des sociétés à régime -32.01 -65.38 -6.338 -16.480 -6.338 -16.480

Recettes fiscales des sociétés 41.95 -27.72 22.180 8.953 22.170 8.951

à régime (2.11 Mrd.CHF) (-1.4 Mrd.CHF) (1.126 Mrd.CHF) (0.452 Mrd.CHF) (1.120 Mrd.CHF) (0.452 Mrd.CHF)

Recettes fiscales tot. 2.35 (Mrd.CHF) -1.51 (Mrd.CHF) -1.6 (Mrd.CHF) -2.357 (Mrd.CHF) -1.286 (Mrd.CHF) -2.018 (Mrd.CHF)

(Ø-3ans / lg terme)1) 2.34 (Mrd.CHF) -1.52 (Mrd.CHF) -0.343 (Mrd.CHF) -1.075 (Mrd.CHF) 0.461 (Mrd.CHF) -0.271 (Mrd.CHF)1) La première valeur indique la modification des recettes fiscales en moyenne sur 3 ans, la seconde indique la variation de long terme. (Source : KOF)

T 1 : Effets économiques et budgétaires des différents scénarios de réforme T 1 : Effets économiques et budgétaires des différents scénarios de réforme

1L’élasticité(εS)mesurelasensibilitédesrevenusdesentreprisesàrégimesspéciauxàunemodificationdudifférentield’impositionentrelaSuisseetl’étranger.Unehautevaleurdel’élasticitéindiqueuneplusgrandesensibilité.End’autrestermes,uneélasticitéélevéeindiquequelaprobabilitéd’unedélocalisationàl’étrangerestplusélevéepourunemêmeaugmentationdelachargefiscaledesSRSenSuisseparrapportàl’étranger.

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Depuisenvironsixans, lecommercemondialconnaîtundéveloppement sensiblement inférieur à celui d’avant laGranderécession(cf.G1).1Entrejanvier2002etdécembre2007,lecommercemondialaconnuuneexpansionde7,0%

en valeur annualisée, selon les chiffres du NetherlandsBureauforEconomicPolicyAnalysis(CPB);de2011àsep-tembre2016,cettevaleurn’étaitquede1,6%.

L’atonie du commercemondial est-elle un phénomènespécifiqueoureflète-t-ellesimplementunaffaiblissementgénéraldel’activitééconomiquemondiale?Pourrépondreà cette question, leKOFa évalué la corrélation entre lecommercemondialetlaproductionindustriellemondialeàl’aided’unmodèleàcoefficientsvariablesdansletemps.2La production industrielle n’explique en tout cas qu’enpartie lavarianceducommerce. Ilapparaîtenoutrequel’élasticité,entrelecommerceetlaproductionindustrielleasensiblementdiminuéàpartirdemi-2009.Ainsi,selonnotremodèle, une progression de1% de l’activité éco-nomique est associée à une progression du commerced’environ1,6%en2009,maisdeseulement1,2%en2016.

Quelles régions de la planète ont le plus contribué à la faiblesse du commerce mondial ?Lespaysémergentsasiatiquesetlazoneeuroontlepluscontribuéà l’extensionde la tendancebaissièreducom-mercemondial(cf.tab.1).Presque60%delaréductiondesimportations et environ deux tiers de la régression des

Amortissement de la variation des recettes fiscales L’étudeneprendenconsidérationqueleschangementsdepolitique,explicitementtraitésdanslepaquetderéformesRIEIII.Lespertesfiscalesliéesàlaréformedevraientdon-nerlieuàdesadaptationsdesinstrumentsderecettesetdedépenses,quivarientparexempled’uncantonàl’autre.L’étudeprendencomptelesdiminutionsderecettesliéesàRIEIIIsousformed’unlégertransfertoudepaiementsd’impôts supérieurs par lesménages. Des adaptationsspécifiquesdesdépenses (éducatives, infrastructurellesouculturelles,p.ex.)nesonttoutefoispasintégréesdanslemodèle.Celas’expliqueentreautrepar le faitque lesajustements requis par les variations identifiées desrecettesfiscalesnesontpasencorespécifiésnidoncdis-poniblespouruneanalysedesimulation.

ContactFlorianChatagny|[email protected]öthenbürger|[email protected]|[email protected]

RetrouvezleKOFWorkingPaperNo.416«Introducingan IP License Box in Switzerland : Quantifying theEffects»deFlorianChatagny,MarkoKöthenbürger,etMichaelStimmelmayrsurlesiteinternet:www.e-collection.library.ethz.ch/eserv/eth:49868/eth-49868-01.pdf →

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G 1 : Le commerce mondial selon CPB

(Volume des échanges mondiaux de marchandises en dollars de 2010,valeurs logarithmiques)

Avant la Granderécession

Grande récession et phase de redressement

Après la Grande récession

(Source : CPB)

G 1 : Le commerce mondial selon CPB (Volume des échanges mondiaux de marchandises en dollars de 2010, valeurs logarithmiques)

1Letermede«commerce(extérieur)»désigneicilamoyenneentrelesexportationsetlesimportations.2EstimationbaséesurlesdonnéesmensuellesdelaCPBàpartirdel’année2000.Laproductionindustriellemondialesertdeproxypourl’activitééconomiquenationaleglobale.

Pourquoi le commerce mondial est-il aussi faible ?

Le commerce mondial affiche depuis quelque temps de faibles taux d’accroissement. Le présent article s’intéresse aux causes du fléchissement de la dynamique.

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exportationssontimputablesàcesdeuxrégions.Lesesti-mations régionales indiquent en outre que le recul del’élasticitéentrecommerceetproductionindustrielleestgénérée par ces deux régions et le Japon. En revanche,aucunediminution(notable)del’élasticitén’aétéconsta-téepourlesÉtats-Unisainsiquelesautresrégions.

Appréciation de la comparaison historique à long termeLesanalysesempiriquesducommercemondialutilisent,pourlaplupart,desdonnéescommençantauplustôten1970.L’Organisationmondialeducommerce(OMC)publieen revanche une série de données annuelles relativesauvolumedesexportationsmondiales,quiremontentàl’année1950(cf.G2).

Uneestimationdel’élasticitéentrelevolumedesexporta-tionsmondiales et la productionmondiale depuis 1950révèle que l’élasticité a été plutôt basse jusquedans lesannées1970(cf.G3).Cependant,laproductionmondialea affiché une hausse relativement forte pendant cettepériode,sibienqu’ilenarésultéunenetteaugmentationduvolumedesexportationsmondialesendépitdelafaibleélasticité. Depuis le début des années1980, l’élasticités’estaccruepourdemeureràunniveaurelativementélevéjusqu’à la findesannées2000.Cesdonnéesstatistiquesreflètentsansdoutel’ouvertureetl’intégrationcroissantedelaChinedansl’économiemondialeainsiquelalibérali-sationducommerceàl’échelleplanétaire.

Cetteélasticitéenhausseaeupoureffetquelecommercemondialestrestédynamique,bienquelaproductionmon-dialen’aitplusprogresséautantentre1980et2010qu’avant1980.Àpartirde la findesannées2000, l’élasticitéadenouveaufléchi.Danslamesureoùlaproductionmondialen’aenregistréqu’uneexpansionrelativementfaibledepuis2012, il en a résulté des taux de croissance historique-mentbasducommercemondialpourlesquatredernièresannées,etl’annéeencoursn’yéchapperacertainementpas(cf.G2).

Qu’en est-il du commerce extérieur Suisse ?EnSuisse,laprogressionducommerceextérieurdurantlapériodequiasuivilaGranderécessions’estavéréenette-mentinférieureàcelledesannéesprécédentes.Letauxdeprogression trimestrielannualiséde l’ensembleducom-mercesuissesesituaitenmoyenneà5,5%entre2002et2007 ; il n’atteignait plus enmoyenne que 3% durant lapériode2011–2016,soitenviron2,5pointsdepourcentagedemoins.

T 2 : Contribution des régions du monde au commerce mondial

Accroissement mensuel annualisée des volumes d’importation et d’exportation mondiale de marchandises en %, en moyenne, sur les périodes considérées. Contribution des régions du globe à l’expansion en points de pourcentage. Source : CPB

Importations Exportations2002–2007 2011–2016 Différence 2002–2007 2011–2016 Différence

Monde 7.1 1.4 -5.7 7.0 1.8 -5.1

Pays industrialisés

États-Unis 0.9 0.3 -0.6 0.7 0.2 -0.4

Japon 0.2 0.1 -0.1 0.5 0.0 -0.5

Zone euro 1.7 0.2 -1.5 1.8 0.4 -1.4

Autres 0.8 0.3 -0.6 0.3 0.1 -0.2

Pays émergents

Asie 2.3 0.4 -1.8 2.6 0.7 -1.9

Europe centrale et orientale 0.3 -0.1 -0.4 0.4 0.1 -0.3

Amérique latine 0.4 0.1 -0.3 0.4 0.2 -0.1

Moyen-Orient et Afrique 0.5 0.1 -0.4 0.3 0.1 -0.2

1960 1970 1980 1990 2000 2010-4

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G 2 : Volume des exportations mondiales selon OMC

(Accroissement annuel du volume des exportations mondiales de marchandises, en %)

(Source : OMC)

G 2 : Volume des exportations mondiales selon OMC (Accroissement annuel du volume des exportations mondiales de marchandises, en %)

T 2 : Contribution des régions du monde au commerce mondial

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Lereculdestauxdecroissancefutparticulièrementmar-quéauniveaudesexportations.Ilconvientdenoteràcetégardquelapériode2002–2007acorresponduàunephased’affaiblissementdufrancsuisse,alorsquelefrancs’estfortementappréciédurantlesannées2011à2016,enpar-ticulierparrapportàl’euro.IlestintéressantderemarquerquelefléchissementducommerceextérieurenSuisseestexclusivementimputableaucommercedemarchandises,alorsquelecommercedesservicesaconnuuneaccéléra-tion.3

UneestimationdumodèlepourlaSuisseutiliséci-dessusrévèlequel’élasticitéentrelecommerceextérieurSuisseetlaproductionanettementchutédepuislafindesannées2000.Entoutlescassurleplanqualitatif,l’évolutiondelaSuisseressembleàcelledelazoneeuro.

Comment le commerce mondial évoluera-t-il à l’avenir ? Seloncetteanalyse,ilestprobablequelecommercemon-dialresteplutôtfaibleàlongterme.L’intégrationcommer-cialeenEuropeetdanslemondedevraitenregistreruneprogression sensiblementmoindre à l’avenir que durantles décenniesprécédentes. Il se pourraitmêmequedesdésintégrationsaientlieu.Encequiconcernelecommerce

européen important pour la Suisse, les pays de l’Europeméridionaledevraientgénéreràlongtermeunedemanded’importationsinférieureàcelled’avantlaGranderéces-sion.Certainssignessuggèrententoutcasquel’Allemagnedeviendradeplusenpluslalocomotivedelademande.

L’accroissementdeséchangescommerciauxaveclaChine,qui représente environ40%de l’agrégat des pays émer-gentsasiatiquesmentionnéplushaut,seraralentipar lamutationstructurelledepuisunecroissancestimuléeparles investissements et l’industrie vers une croissancebaséesurlaconsommationetlesservices.Celas’expliqueparlefaitquelesbiensdeconsommationchinoisontunepartd’importationnettement inférieureàcelledesbiensd’investissement. Cette évolution structurelle offre aussitoutefois de bonnes perspectives à certains secteursd’exportationsuisses.

ContactFlorianEckert|[email protected]älg|[email protected]|[email protected]|[email protected]

Modèles de prévision pour le commerce mondialD’unpointdevueméthodologique,lesprévisionsrelati-vesaucommercemondialsontexigeantes:uneprévi-sionagrégéedirectedisposed’unnombrerelativementlimitéd’indicateursmondiaux–entoutcasparrapportauxstatistiquesnationales.Parcontre,l’établissementd’uneprévisionmondialesur labasedeprévisionsdésagrégéesdesimportationsetdesexportationsdetouslespayss’avèrefastidieux.LeKOFarésolucepro-blèmeàl’aided’unmodèlehybride.Ilétablitd’aborddesprévisionsd’exportationsetd’importationspourlespaysimportantsdel’économiemondialeetdel’Unioneuropéennesurlabasedemodèlesmultiples.Ilcalculeensuiteunagrégatàpartirducommercedesdifférentspaysetmodéliselacorrélationdecettesérieaveclecommercemondialàl’aided’unmodèled’estimationbayésien.Lesprévisionspourlecommercemondialsontensuiteétabliessurcettebase.

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Coefficient d’élasticitéIntervalle de confiance 90% : supérieurIntervalle de confiance 90% : inférieure

G 3 : Élasticité variable dans le temps entre le volume des exportations mondiales et le vol. de la production mondiale(Estimation à l’aide d’un modèle paramétrique variable dans le temps)

(Source : OMC)

G 3 : Élasticité variable dans le temps entre le volume des exportations mondiales et le vol. de la production mondiale (Estimation à l’aide d’un modèle paramétrique variable dans le temps)

3Lesanalysesci-dessusrelativesaucommercemondialneconcernentquelecommercedesmarchandises.Uneintégrationducommercedesservicespourraitmodifierlebilan.Lesdonnéesmondialesconcernantlecommerceréeldesservicessonttoutefoislacunaires.

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Les nouvelles technologies énergétiques dans les entreprises suisses

Pourquoi les entreprises développent-elles et introduisent-elles, ou non, de nouvelles technolo-gies énergétiques ? Une équipe internationale de chercheurs s’est penchée sur cette question dans le cadre du programme national de recherche « Gérer la consommation d’énergie ».

L’undesprincipauxobjectifsdela«Stratégieénergétique2050» du Conseil fédéral est l’utilisation des potentielsexistantsenmatièred’efficienceénergétique,l’ampleurdecespotentielsdépendantdudéveloppementdenouvellestechnologiesetdeleurdiffusionàl’intérieurd’uneécono-mie nationale. L’incitation économique à développer cestechnologiespourd’autresentreprisesouà lesutilisereninternen’estpastoujoursacquise.Lerisqued’échecetle coût du développement sont souvent trop élevés, oubien lavolontéde financementnécessaire faitdéfaut,ouencore la durée d’amortissement de la technologie esttrop longue. C’est surtout pour cette raison que desmesures de politique énergétique sont nécessaires afind’accroîtrel’utilisationdetechnologiesénergétiquessou-cieusesdel’environnement.

GrâceausoutienfinancierduFondsNationalSuissedanslecadreduprogrammenationalderecherche«Gérer laconsommationd’énergie»(PNR71),leKOFapuanalyseretcomparerlesschémasd’introduction,lesactivitéstech-nologiques et les politiques effectives menées en Alle-magne, en Autriche et en Suisse, en coopération avecl’institut autrichien de recherche économique WIFO deVienneetlecentrederechercheéconomiqueeuropéenneZEWdeMannheim.

Taux d’introduction différentsDurantlapériode2012–2014,25%desentreprisessuissesont introduitdestechnologiesénergétiques.Nousenten-dons par là des technologies destinées à économiserl’énergie ou à exploiter des sources d’énergie renouve-lables(solaire,éolienneethydraulique,parex.).Cestech-nologiesontétépourlaplupartd’entreellesachetéesetnondéveloppéesparcesentreprises.Lestauxd’introduc-tioncorrespondantsétaientsupérieursenAutriche(32%)et en Allemagne (40%). Ces différences pourraient êtreimputables aussi bien au contexte politico-économiquequ’aux différences dans les dates d’introduction. Il sepourrait par exemple que des entreprises suisses aientdéjà introduit des technologies énergétiques demanière

substantielleavant2012etque,parconséquent,lebesoinde ces technologies ait été moindre durant la périodeconsidérée.

Technologies peu gourmandes en énergie surtout dans le secteur du bâtimentIl est donc plus intéressant de se demander dans queldomainelestechnologiesénergétiquessontintroduitesetsiellessontenmesurederéduirelesémissionsdeCO2.Sil’onsebasesurlesentreprisesquiontintroduitcestech-nologies,onconstateuneforteconcentrationsurlestech-nologiesliéesaubâtiment(cf.G4):entre56%(Suisse)et69% (Allemagne) des entreprises ont introduit des tech-nologiesénergétiquesdanscesecteur,suiviparlestech-nologiesd’informationetdecommunication(TIC),puislestechnologies liées au transport, à la production et à lagénérationd’énergiesrenouvelables.Lafocalisationsurlebâtimenttraduitlefaitquecesecteuroffreungrospoten-tield’économie.

G 4 : Part des entreprises novatrices par domaine technologique (en % des entreprises novatrices)

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20%

30%

40%

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60%

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Production

TIC

TransportBâtiment

Production d’énergie

Suisse Allemagne Autriche

G 4 : Part des entreprises novatrices par domaine technologique (en % des entreprises novatrices)

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Moins d’émissions dans plus de la moitié des entreprisesLaréalisationd’objectifsenmatièred’émissionsestpriori-tairedansl’agendaécologiquedenombreusesentreprises,y compris enSuisse. L’introduction de technologies peugourmandesenénergiepeutycontribuer;53%desentre-prisesautrichiennes,51%desentreprisessuisseset40%desentreprisesallemandesfontétatd’uneréductiondesémissionsdeCO2parpièceusinée/parprocessus(cf.G5)grâceà l’introductiond’unenouvelle technologieénergé-tique.Bienqu’uneffetditderebond,c’est-à-direuneplusforte émission de CO2 par suite de l’accroissement desquantitésproduites,nepuisseêtreexclu, ildemeurepeuprobable compte tenu des taux de croissance modérésactuellement enregistrés dans les pays observés. À celas’ajouteque42%desentreprises suissesayant introduitdestechnologiesénergétiquesontconstatéuneréduction

significativedesémissions.L’interprétationduG5nedoitpasperdredevueque,parrapportauxentreprisessuisses,un nombre beaucoup plus élevé d’entreprises autri-chiennesetsurtoutallemandesn’étaientpasenmesured’évaluerlesrépercussionsdel’applicationdecestechno-logies.

Les technologies énergétiques sont trop chèresLeprixélevédesnouvellestechnologiesénergétiquesestunobstacleessentielàleurintroductionouàleurutilisa-tionplusintensive.Autresaspectsimportants: lalongueduréed’amortissementetlamargedemanœuvreréduite,dans lamesure,parexemple,oùuneentreprisenepeutguèremodifiersesbâtimentssielleenestlocataire.Ilestintéressantdenoterquelesentreprisessuissesfontplussouventétatd’unmanquedesourcesdefinancementetdepersonnelquelesentreprisesdesdeuxautrespaysparmi

G 5 : Répercussions de l’application de technologies sur les émissions de CO2 (en %)

G 6 : Part des entreprises introduisant des innovations (en % du total des entreprises)G 6 : Part des entreprises introduisant des innovations (en % du total des entreprises)

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35%

Total

Industrie

Services techniqueset informatique

Petite entreprise

Moyenne Enterprise

Grande entreprise

Suisse Allemagne Autriche

G 5 : Répercussions de l’application de technologies sur les émissions de CO2

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Suisse

Autriche

Augmentation/stagnation Légère réduction

Forte réduction Non estimable

Allmagne

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les obstacles majeurs. Les entreprises autrichiennes enparticuliermentionnentcommeobstaclel’absencedecad-repolitique.

Quelques entreprises ont développé de nouvelles technologies énergétiquesAfinquelestechnologiesénergétiquespuissentêtreintro-duites en entreprise, il faut d’abord les développer. Lesrésultatsdel’étudemontrentqu’autotal,entre9%et13%des entreprises ont développé et commercialisé de nou-vellestechnologiesénergétiquesdurantlapérioded’obser-vation(2012–2014)(cf.G6).Cependant,lescaractéristiquesdesentreprisesenquestionvarientd’unpaysàl’autre.Onconstatequ’enSuisse,lapartdesgrandesentreprises(plusde 250 salariés) qui a commercialisé des technologiesénergétiquesestnettementsupérieure(30%)àcelleobser-véedanslesdeuxautrespays.Celapeuts’expliquer,d’unepart,pardesstructuresindustriellesdifférentesouparunsystème de promotion des activités d’innovation relative-ment développé et principalement axé sur les petites etmoyennesentreprisesenAllemagneetenAutriche.

Le coût du développement joue aussi un rôle déterminantL’objectifdesgouvernementsconsistesouventàmaintenirouàaccroîtreladynamiqued’innovationdanscesecteurpardesmesuresdepolitiqueénergétique.Àcetégard,lesentiment de se heurter à des obstacles de la part des

entreprisesfournitdesindicationsessentielles.Parmilesprincipauxobstaclesaudéveloppementdenouvellestech-nologies énergétiques en Suisse figurent les aspectssuivants:leproduitdel’entrepriseenquestionneconvientpasaux innovations technologiques ; lesclientsnesontpasdisposésàpayercesinnovations;lescoûtsdedéve-loppementsontélevés;lescapacitésdegestion,souventaffectéesailleurs,fontdéfaut.Ilapparaîtàcesujetquelesaspects financiers jouent un rôle prépondérant dans ledéveloppementdetechnologiesénergétiques:d’unepart,les résultats descriptifs concernant l’introduction de cestechnologies révèlent qu’elles sont souvent jugées tropcoûteuses ; d’autrepart, les entreprisesqui développentcestechnologiesdéplorentlecoûttropélevédudéveloppe-mentetlaréticencedesclientsàlespayer.

ContactWörterMartin|[email protected]

Remarque :LeprochainnuméroduBulletincontiendraunarticleayanttraitàl’incidencedesmesurespolitiquessurl’utilisationetledéveloppementdenouvellestechnologiesénergétiques.

Vous trouverez de plus amples informations dansl’étudeduKOFn°77«CreationandAdoptionofEnergy-relatedInnovation–theMainFacts »:http://e-collection.library.ethz.ch/eserv/eth:49541/eth-49541-01.pdf →

Lesrésultatsduprojetsefondentsuruneenquêteécritemenéeauprèsd›unéchantillonreprésentatifde5789entreprisessuisses,6374entreprisesallemandeset7091entreprisesautrichiennes.Leséchantillonsdesdifférentspaysontétéventilésparsecteuretpartailled›entreprise.Letauxderéponses›estsituéà31,4%enSuisse,à36,4%enAllemagneetà7,6%enAutriche.Lesenquêtesontétémenéesaumêmemomentdanslestroispaysetsurlabased›unquestionnaireidentique.

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LeKOFconsultechaquetrimestre,danslecadreduKOFConsensusForecast,desexpertsd’institutionspubliqueset privées pour connaître leurs prévisions relatives àdiversesvariableséconomiquesetfinancières.Lesrésul-tatsduKOFConsensusForecastnefournissentpasseule-mentunevued’ensembledesattentesdesexperts,maisilspermettentégalementd’évaluerl’incertitudedespré-visions conjoncturelles. Les économistes consultés éta-blissentnotammentleursprévisionsrelativesàl’inflationpourl’annéeencours,l’annéesuivanteetuneéchéancedecinqans.

Parrapportauxtauxd’inflationeffectifs,lesprévisionnistessurestimentenmoyennelesvariationsdeprixdepuis2001.LegraphiqueG7présentelavariationannuellemoyennedel’indicesuissedesprixàlaconsommation(IPC)etduKOFConsensusForecastconcernantl’inflationpourl’annéeencours(établichaqueannéeaupremiertrimestre).Enparti-culierdepuis2009,leKOFConsensusForecastestsupé-rieur au taux d’inflation effectif. Par ailleurs, diversesmesuresdelaprécisiondesprévisions(T3)soulignentquetantlesprévisionsinflationnistesdel’annéeencoursquecellesdel’annéesuivantesonttropélevéesdepuis2001.

Des chocs négatifs ont influencé les prix à la consommationAucoursdesdernièresannées,lesprixàlaconsommationont été soumis en Suisse à plusieurs chocs négatifs.D’abord,leprixdupétroleabaissédepuis2014de110dol-larslebarilàenviron45dollarsen2016.Ensuite,laforte

appréciation du franc suisse depuis 2008 a généré unebaissedesprixàl’importation,quiserépercutesurlesprixàlaconsommation.Deplus,l’appréciationnotabledufrancsuisseaproduituneffetmodérateursurlesprixdumar-chéintérieur.Bonnombred’entreprisesontréagiàcetteappréciationen réduisant leursmarges,pourdemeurercompétitives.Ainsil’IPCaenregistrédepuis2012destauxdevariationnégatifsde–0,5%enmoyenne,cequipourraitaussiexpliquerenpartie l’évaluation tropoptimistedesexpertsenconjoncture.

Inflation en Suisse : ce à quoi les experts en prévision s’attendent

Chaque trimestre, le KOF consulte des experts conjoncturels d’une vingtaine d’institutions afin de connaître leur appréciation de l’évolution économique. L’institut établit à partir de ces données le KOF Consensus Forecast. L’intérêt de celui-ci réside en particulier dans les estimations à long terme, notamment en ce qui concerne l’évolution de l’inflation.

2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014-2

-1

0

1

2

3

IPC variation annuelle moyenneKOF Consensus Forecast (1er trimestre)

G 7 : Comparaison des prévisions inflationnistes pour l’année en cours(en %)

G 7 : Comparaison des prévisions inflationnistes pour l’année en cours (en %)

Inflation

Horizon Année en cours* Année suivante**

Erreur moyenne (en points de pourcentage) 0.14 0.47

Erreur absolue moyenne en points de pourcentage) 0.35 0.63

Racine de l’écart quadratique moyen (en pts de pourcentage) 0.41 0.78

T 3 : Qualité des prévisions du KOF Consensus Forecast

* Prévisions KOF Consensus au 1er trimestre d’une année

** Prévisions KOF Consensus au 4ème trimestre de l’année précédente

T 3 : Qualité des prévisions du KOF Consensus Forecast

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LaBanquenationale suisse (BNS) considère la stabilitédesprixcommeunobjectifprioritaire.Àcetégard,elleassimile la stabilité des prix à une hausse des prix à laconsommationdemoinsde2%paran,unedéflationper-sistanteconstituantégalementuneatteinteàl’objectifdestabilité desprix.Depuis l’introductionde cet objectif fin1999,letauxd’inflationaaffichéunerelativestabilitéauxalentoursde1%jusqu’àlacrisefinancière.Plusieursélé-mentssuggèrentquelesprotagonistesdumarchéontcon-sidérécetauxd’inflationcommeunobjectifimplicitedelaBNS.Cependant,depuis2000jusqu’àaujourd’hui,letaux

d’inflationeffectifmoyenn’aguèreexcédé0,5%.Enpar-ticulier suiteà la récentebaissepersistantedesprix, laBNSaccordeuneimportanceprimordialeaumaintiendesattentes inflationnistes à long terme à l’intérieur de lafourchettesouhaitée.Silesprotagonistesdumarchéetlesconsommateursrévisentàlabaisseleursattentesàlongtermeenmatièred’inflationouprévoientmêmeunebaissedesprix,lerisqued’unespiraledéflationnistesubsistera.

Selon leKOFConsensusForecast, les attentes inflation-nistesmoyennesàlongtermedeséconomistesconsultéssesituent,depuisdébut2015,à1–1,1%.Pourtantlespré-visionsvarientsensiblementets’étendentactuellementde0,1 à 1,8% (cf.G8). Au 3ème trimestre 2016, sept desdix-sept économistes prévoyaient un taux d’inflation de0,8à1,2%d’icicinqans.Maisseptautresexpertsconsul-téssituaientl’inflationàlongtermeentre1,4et1,8%.

Évaluation des probabilitésLeKOFconsulteégalementleséconomistespourconnaîtreledegrédeprobabilitédesdifférentstauxd’inflationprévusdanscinqans.Ilenrésulteunedistributiondeprobabilitéagrégée,quireproduitl’incertitudedesattentesinflation-nistesà long terme (cf.G9).Au3ème trimestre 2016, ladistributiondeprobabilitédelavariationdesprixen2020s’est déplacée vers la gauche par rapport à l’enquête du2ème trimestre 2016. Le taux d’inflation se situe pour52%sousles1%.Au2èmetrimestre2016,cettevaleursesituaitencoreà38%.Enoutre,lavaleurmoyennedecettedistributiondeprobabilitéagrégées’élèveà1%au3èmetrimestre2016,alorsquelamédianeetlemodesontsupé-rieurs. Par ailleurs, la prévision ponctuellemoyenne sesitueà1,1%.Ilestpossibled’interprétercettemesureendisantquelesrisquesdebaisseprédominentlégèrementàl’heureactuelle.

G 8 : Ventilation des prévisions inflationnistes à long terme entre les participants au KOF Consensus Forecast (Nombre de prévisions ponctuelles individuelles, 3ème trim. 2016)

105

015

2025

30

< −0.5% −0.5% −

−0.1%

0.0% −

0.4%

0.5% −

0.9%

1.0% −

1.4%

1.5% −

1.9%

2.0% −

2.4%

2.5% −

2.9%

> 3.0%

Q3 2016 Q2 2016

G 9 : Distribution de probabilité de la variation des prix en 2020(Distribution de probabilité agrégée, en %)

G 9 : Distribution de probabilité de la variation des prix en 2020 (Distribution de probabilité agrégée, en %)

01

23

4

0.1% 0.2% 0.3% 0.4% 0.5% 0.6% 0.7% 0.8% 0.9% 1% 1.1% 1.2% 1.3% 1.4% 1.5% 1.6% 1.7% 1.8%

G 8 : Ventilation des prévisions inflationnistes à long terme entre les participantsau KOF Consensus Forecast(Nombre de prévisions ponctuelles individuelles, 3ème trim. 2016)

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Incitations fiscales keynésiennesL’électiondeDonaldTrumpsurvient àunmomentoù larelancedepuislafindelacriseéconomiques’avèremodé-rée selon des critères historiques. Depuis la secondeguerre mondiale, les États-Unis ont traversé plusieurscycleséconomiques.LacroissancemoyenneduPIBdanslesannéesprécédant1990s’élevaità4%.Souslesgouver-nements Clinton, Bush et Obama, cette croissance s’estréduiteàrespectivement3,5%,2,7%etenviron2%(source:BureauofEconomicAnalysis,BEA).

LapromessefaiteparDonaldTrumpd’atteindreunecrois-sanceduPIBde3,5%grâceàunprogrammeinfrastructu-rel d’unmilliard de dollars et des allégements fiscauxpourunmontantde4,4milliardsdedollarsparaîtambi-tieuse,d’autantqueledéficitdel’Étatnepeuts’accroitre.L’évolution régressive du rendement des US-Treasuries(baromètredesattentesinflationnistesàlongterme),qui

aétédéclenchéeparlesrécentesventesobligataires,sug-gèreque,enraisond’unepolitiqueéconomiqueagressiveaxée sur la croissance, lesmarchés financiersprévoientqu’il faudra envisager à l’avenir un plus grand endette-mentetuneémissiondebonsduTrésoraméricains.

Les réductions fiscales prévues et l’augmentation desdépenses de l’Étatmontrent que les incitations fiscaleskeynésiennes sont de nouveau en vogue. L’efficacité desincitations keynésiennes, qui reposent sur un équilibreentre inflation et performance économique réelle, a étécritiquéeparleslauréatsduprixNobelLucasetSargent(1979)1.Ceux-ciavancentque,siunepolitiquen’aobtenuqu’un succès modeste dans le passé, les acteurs éco-nomiques anticiperont ce résultat et adapteront leursréactions en conséquence. Cela réduirait l’impact desmesuressurlaperformanceéconomiqueréelle.

Ainsi, les experts en conjoncture semontrent trop opti-mistes dans l’appréciation des taux d’inflation à courtterme.Malgrél’évolutiondesprixrégressiveaucoursdescinqdernièresannées, lesattentes inflationnistesà longtermesemaintiennenttoujoursauxalentoursde1%.Afindegarantirlastabilitédesprix,unredressementdesprixà laconsommations’avèretoutefoisessentiel.Lapersis-tanced’uneévolutionmodéréedesprixpourraitavoirdesrépercussionssurlesattentesinflationnistesàlongterme.

ContactAnneKathrinFunk|[email protected]

1RobertE.LucasJr.etThomasJ.Sargent(1979)«AfterKeynesianMacroeconomics»,FederalReserveBankofMinneapolis,QuarterlyReview,Vol.3,n°2,pp.1–16.

« Trumponomics » en bref : une renaissance du keynésianisme

Depuis l’issue surprenante des élections présidentielles américaines, l’incertitude est de mise en ce qui concerne la prochaine initiative du président élu, Donald Trump. Sa politique englobe une attitude plus protectionniste concernant les négociations d’accords commerciaux, la limitation de l’immigration, des réductions d’impôt, la déréglementation des marchés financiers, un engage-ment moindre de l’État dans l’assurance maladie, de plus grandes dépenses en infrastructures et une politique énergétique misant davantage sur les énergies fossiles. Nul ne sait quelles mesures concrètes de politique économique le nouveau Président entend mettre en œuvre. Les lignes qui suivent résument les principaux aspects de son agenda de politique économique.

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Les baissesd’impôts substantielles (le tauxd’impositionmaximum des revenus individuels doit être abaissé de39,6%à25%etletauxdel’impôtdessociétés,de35%à15%),combinéesàdesdépensespubliquesconsidérables,soutiendront à court terme les dépenses de consomma-tion.Enl’absencedesrecettesfiscalespotentiellesrésul-tantde lacroissanceéconomique,parsuitede labaissedestauxd’imposition,ledéficitdel’Étatpourraits’accroîtrede10milliardsdedollarsaucoursdesdixannéesàvenir.Lerecoursaucréditgénéreraàl’avenirinévitablementunehaussedes tauxd’intérêt, freinera lesdépensesde con-sommation et l’activité d’investissement et neutraliseraainsileseffetspositifsinitiaux.Parailleurs,lesentreprisespourrontutiliserunepartiede l’argentrapatriéparsuitedes allègements fiscaux (TaxHoliday) prévusparDonaldTrump pour les revenus étrangers pour racheter leurspropresactionsouverserdesdividendesau lieud’effec-tuer des investissements. La part des investissementsdanslePIBadiminuéde17,4%(valeurmoyenned’après-guerre jusqu’à la crise économique) à 15,5% depuis lacrise économique. Dans l’esprit des critiques formuléesparLucasetSargent,l’efficacitédesmesuresaxéessurlacroissanceprévuesparDonaldTrumppourrait dépendrede lapropensiondesentreprisesà investirdansdenou-veauxprojets,parexemple.

CommerceIlestencoretroptôtpourjugerlapolitiquecommercialedeDonaldTrump.Maisilad’oresetdéjàannoncélasortiedupartenariattranspacifique(TPP)etsonremplacementpardes«accordscommerciauxbilatérauxéquitables».

Il resteà savoir si la renégociationannoncéede l’accordNAFTAentrelesÉtats-Unis,leMexiqueetleCanadadon-nera lieu à un relèvement des taxes douanières sur lesimportations en provenance de Chine et du Mexique.DonaldTrumpadéclarédanslepasséqu’ilvoulaitimposerdestaxesdouanièresde45%surlesimportationsdeChineet de 35% sur celles du Mexique. Cela renchérirait lesimportations d’aumoins 14% au total et générerait unehaussedel’inflation.CommelesimmigrantssanspapiersreprésententauxÉtats-Unis5,1%delamain-d’œuvre,lesmesuresd’éloignementannoncéespourraientégalementdonner lieu à une augmentation de l’inflation par suited’unehaussedessalaires.

Àl’heureactuelle,laplupartdesimportationsaméricainesviennentdeChine(20,8%)etduMexique(13,5%)(source:USCensusForeignTradeStatistics).Environ80%detouteslesexportationsmexicainessontdestinéesauxÉtats-Unis,cequirendl’économiemexicainesensibleàunepolitique

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protectionniste. Le relèvement des taxes douanières etd’éventuellesmesuresdereprésaillesparlaChinepour-raientdéclencherdesguerrescommercialesetmettreenmarcheunprocessusdedémondialisation.Cetteévolutionauraitdesconséquencesnégativesimportantes,tellesunediminutiondel’efficacitémondialeetunepertederichesse.

Bien que les États-Unis soient pour la Suisse un paysd’importationetd’exportation(14%dutotaldesexporta-tions),lapolitiquecommercialemenéeparDonaldTrumpn’auraprobablementaucuneincidencesignificativedirectesurlesexportationssuissesenraisondeleurfaiblesubs-tituabilitépardesproduitsaméricains.Lafaiblessedeséchangescommerciauxliéeaurefroidissementgénéraldel’économie mondiale présente toutefois certains risquespourl’économied’exportationsuisse.

Depuis les élections américaines, le prix de l’acier et ducuivresesontsensiblementaccruesenraisondesprojetsinfrastructurelsdeDonaldTrump.Enraisondesoninten-tiondéclaréede relancerune industrie charbonnièreendéclin, lesprixducharbonontégalementaugmenté.Lenégociant en charbon à vocation internationale Glencore

devraittirerprofitdecerevirementdelapolitiqueénergé-tique.TantlahausseduprixdesmétauxquelarelanceducommerceducharbonpourraientavoirdesrépercussionspositivessurlescomposantescommercialesduPIBsuisse.

SantéParmilesprincipauxthèmesdelacampagneélectoraledeDonald Trump figure l’abolition du Affordable Care Act(égalementappelé«Obamacare»).Commedenouvelleslois régissant le contrôle du prix des médicamentsdeviennentdésormaispeuprobables,celapourraitbénéfi-cier aupouvoir que lesgroupespharmaceutiquesSuisseexercentauniveaudesprix.L’effetnetsurlesbénéficesdu secteurpharmaceutiqueest toutefoisencore flou, carl’abolition du Obamacare aura pour effet que de nom-breuses personnes perdront leur assurance-maladie et,partant,unepartiedeleurpouvoird’achatdemédicaments.

Réglementation des marchés financiersAutreaspectimportant:l’impactdelapolitiquederégle-mentationdeDonaldTrumpsur lesmarchés financiers.DonaldTrumpaannoncélasuppressiondequelquesélé-ments centraux duDodd-Frank Act (loi adoptée en 2010pourrendreWallStreetplussûr),commeparexemplelarègleVolcker,quiinterditauxbanquesdedépôtletradingpour compte propre. Ces mesures de déréglementationauxÉtats-Unisaurontsansdoutedesincidencesconsidé-rablespourlesbanquesdel’UEetdeSuisse.LeComitédeBâleestdéjàsollicitépar laclassepolitiqueeuropéennepourqu’ilatténuelesnouvellesrèglesdesupervisionban-caire.LesbanqueseuropéennesattendentavecimpatienceBâleIV.MaisilestencoretroptôtpoursavoirsilapolitiquededéréglementationdeDonaldTrumpincitera leComitédeBâleoul’Autoritéfédéraledesurveillancedesmarchésfinanciers(FINMA)àenvisagerdesexigencesmoindresenmatièredecapitalpropre.

ContactBanuSimmons-Süer|[email protected]

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INDICATEURSDUKOF

KOF Indicateur de la situation des affaires : assombrissement des affaires

L’indicateur KOF de la situation des affaires dans le secteur privé Suisse a chuté en novembre, après avoir progressé pendant de nombreux mois consécutifs (cf. G 10). La tendance au redresse-ment des derniers mois ne s’est donc pas poursuivie en novembre. Les entreprises suisses ont certes bénéficié d’un vent favorable au cours des derniers mois, mais le contexte reste difficile.

En novembre, la situation des affaires s’est assombriedanspratiquement tous lessecteursd’activitéconsultés(cf.T4).L’indicateuraparticulièrementchutédanslecom-mercededétail, qui présentait déjàprécédemmentunesituation insatisfaisante. Dans l’industrie de transforma-tion,lesrécriminationsrelativesàunemauvaisesituationdesaffairesontaussidenouveauétéàlahausse.Lespres-tatairesdeservicesfinanciersetlesbureauxd’étudesneportentplusun jugementaussipositifqu’auparavantsurleursituation.Seullebâtimentafaitfaceàlatendanceàlabaisseetafaitétatd’uneaméliorationdelasituation.Lecommercedegros,l’hôtellerieetlesautresprestatairesdeservicesontétéconsultéspourladernièrefoisenoctobre.À l’époque, la situation des affaires s’était quelque peuredressée dans le commerce de gros et l’hôtellerie. Enrevanche,lesautresprestatairesdeservicesavaientsubiunlégerrevers.

2012 2013 2014 2015 20160

5

10

15

20

25

30

35

40

Situation des affaires du KOF

G 10 : KOF Indicateur de la situation des affaires

(Solde, valeur désaisonnalisée)

G 10 : KOF Indicateur de la situation des affaires (Solde, valeur désaisonnalisée)

T 4 : Indicateur KOF de la situation des affaires en Suisse (soldes, valeurs désaisonnalisées)

Nov. 15 Déc. 15 Jan. 16 Fév. 16 Mar. 16 Avr. 16 Mai 16 Juin 16 Juil. 16 Août 16 Sep. 16 Oct. 16 Nov. 16

Secteur privé (total) 9.6 8.2 3.5 3.7 6.0 7.6 9.8 8.1 10.0 11.0 11.4 12.1 10.5

Industrie de transformation -13.5 -12.4 -13.2 -13.6 -10.1 -7.3 -5.9 -3.4 -8.4 -7.8 -7.7 -6.2 -9.6

Bâtiment 31.4 26.0 24.4 27.6 26.0 24.9 22.2 22.8 23.5 27.3 22.9 25.0 26.5

Bureaux d’études 47.5 45.5 47.0 46.4 45.6 45.4 46.7 44.0 45.5 46.2 45.7 45.0 42.7

Commerce de détail -8.9 -12.2 -11.5 -11.3 -5.8 -8.8 -10.8 -8.8 -11.7 -10.7 -8.5 -7.6 -12.6

Commerce de gros - - -17.0 - - -8.0 - - 3.6 - - 6.4 -

Services financiers 28.3 19.0 10.2 17.0 21.5 18.1 26.6 14.3 18.2 23.2 23.9 25.6 23.6

Hôtellerie - - -20.9 - - -16.6 - - -21.2 - - -16.5 -

Autres services - - 20.8 - - 20.4 - - 24.0 - - 21.9 -

Réponses à la question : Nous jugeons notre situation bonne /satisfaisante /mauvaise. Le solde correspond au pourcentage de réponses « bonne » moins le pourcentage de réponses « mauvaise ». Source : Enquêtes conjoncturelles du KOF

T 4 : Indicateur KOF de la situation des affaires en Suisse (soldes, valeurs désaisonnalisées)

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Surleplangéographique,lamarchedesaffairesaconnuuneévolutionhétérogène(cf.G11).Lasituation,déjàbonne,enSuissecentraleetenSuisseorientales’yestencoreaméliorée.LePlateausuisseaenregistréunlégermieux.Lasituationn’apratiquementpaschangédanslarégiondeZurichetauTessin.Parcontre,elles’estassombriedanslenord-ouestainsiquedansleBassinlémanique.

Explication des graphiquesLegraphiqueG10présentel’indicateurKOFdelasituationdesaffairesdansl’ensembledessecteursconcernésparl’enquête.Encequiconcernelessecteursd’activitésollici-téstrimestriellement,lasituationdesaffairesestconsidé-réecommeconstantedanslesmoisintermédiaires.

LegraphiqueG11indiquelasituationdesaffairesdanslesgrandes régionsdéfiniespar l’Office fédéralde la statis-tique.Lesrégionsprésententdescouleursdifférentesenfonction de la situation des affaires. À l’intérieur desrégions, les flèches indiquent la variation de la situationparrapportaumoisprécédent.Uneflèchedirigéeverslehaut,parexemple,indiquequelasituations’estamélioréeenvariationmensuelle.

L’indicateurKOFde lasituationdesaffairesse fondesurplusde4500réponsesd’entreprisessuisses.Chaquemois,lesentreprisesde l’industrie,ducommercededétail,dubâtiment, du secteur des bureaux d’études ainsi que lesprestataires de services financiers et assuranciel sontinterrogés. Les entreprises de l’hôtellerie, du commercedegrosainsiquelesautresprestatairesdeservicesfontl’objetd’uneenquêtetrimestrielle,menéelepremiermoisdechaquetrimestre.Lesentreprisessontnotammentinvi-téesàporterunjugementsurlasituationactuelledeleursaffaires.Ellespeuventqualifierlasituationde«bonne»,« satisfaisante»ou«mauvaise».Lavaleursoldede lasituationactuelleestladifférenceentrelespourcentagesderéponses«bonne»et«mauvaise».

ContactKlausAbberger|[email protected]

Pour de plus amples informations sur les enquêtesconjoncturellesduKOFvisiteznotresiteweb:www.kof.ethz.ch/fr/ →

L’inclinaison des flèches indique la variation de la situation des affaires par rapport au mois précédent. Source : KOF

Soldes55 à 100 entre 30 et 55 entre 16,5 et 30entre 9 et 16,5 entre 5 et 9 entre -5 et 5entre -9 et -5 entre -16,5 et -9 entre -30 et -16,5entre -55 et -30 entre -100 et -55

G 11 : Situation des affaires dans les entreprises du secteur privé

Lac Léman

Plateau suisse

Nord-Ouest de la Suisse

Zurich

Suisse orientaleSuisse centrale

Tessin

G 11 : Situation des affaires dans les entreprises du secteur privé

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KOF Bulletin – N° 102, décembre 2016

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Baromètre conjoncturel KOF en baisse

Le baromètre conjoncturel du KOF a cédé 1,7 point en novembre 2016 (par rapport aux 103,9 points révisés d’octobre) pour s’établir à 102,2 points (cf. G 12). La tendance à la hausse observée depuis mi-2015 ne s’est donc pas poursuivie. Cependant, le niveau légèrement supérieur à la moyenne pluriannuelle suggère encore des taux de croissance pour le court terme, proches de la moyenne à long terme.

Lebaromètreconjoncturels’estsitué,avec102,2points,légèrement au-dessus de sa moyenne à long terme ennovembre2016.Lescontributionslesplusnégativesàcerésultatontété fourniespar l’hôtellerie, les indicateursde laconsommationprivéeet l’industrie.Des impulsionspositives notables à la dynamique du baromètre sontvenuescettefoisdusecteurfinancieretinternational.

Auseinde l’industriedetransformation, le légerassom-brissement des perspectives a surtout été observé danslessecteursdupapier,desalimentsetdelaconstructionmécanique.Ces tendancesnégativesontété toutefoisenpartie compensées par l’amélioration des perspectivesdansl’industrieduboisenparticulier.

Lalégèredétériorationduclimatdansl’industriedetrans-formation se reflète en premier lieu dans l’appréciationplus sceptique de la compétitivité, des perspectives enmatière d’exportation et des produits intermédiaires. Lecontextedemeuredoncdifficilepourl’industriesuisse.

Baromètre conjoncturel du KOF et série de référence :mise à jour annuelleEnseptembre2016aeu lieu lamiseà jourannuelledubaromètre conjoncturel duKOF.Cette actualisation con-cernelesaspectssuivants:redéfinitiondupooldesindi-cateursentrantdanslaprocéduredesélection,miseàjourde la série temporelle de référence, nouvelle exécutiondumécanismedesélectiondesvariables.Lepoolactuelaffecté à la sélectiondes variables consiste enplusde400 indicateurs.L’actualisationde lasérie temporellederéférenceconcerneletauxdecroissancelisséduproduitintérieurbrut(PIB)conformémentauxnouveauxcomptesnationauxESVG2010,publiésfinaoût2016.Cesderniers

sefondentsurlapublicationduPIBdel’annéeprécédentepar l’Office fédéral de la statistique. Sur la base de lasélectiondesvariables,lebaromètreconjoncturelactuali-sécomportedésormais272 indicateurs(contre238danslaversionprécédente).Ceux-cisontréunisenun indica-teurglobalparlebiaisdepondérationsstatistiques.

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Voustrouverezdavantaged’informationssurlebaromètreconjoncturelduKOF:www.kof.ethz.ch/fr/previsions-indicateurs/indicateurs/kof-barometre-conjoncturel →

2006 2008 2010 2012 2014 201660

70

80

90

100

110

120

-6

-4

-2

0

2

4

6

G 12 : KOF Baromètre conjoncturel et série de référence

KOF Baromètre conjoncturel (Indice ; moyenne de long terme)2006–2015=100; échelle de gaucheVariation mensuelle de la conjoncture suisse(Série de référence ; SECO/KOF ; échelle de droite)

G 12 : KOF Baromètre conjoncturel et série de référence

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AGENDA

Manifestations du KOFKOF Research Seminar:www.kof.ethz.ch/fr/news-et-manifestations/manifestations/kof-research-seminar →

KOF-ETH-UZH International Economic Policy Seminar:www.kof.ethz.ch/fr/news-et-manifestations/manifestations/kof-eth-uzh-seminar →

Conférences/WorkshopsVous trouverez sur notre site des conférences et workshops actuels :www.kof.ethz.ch/fr/news-et-manifestations/manifestations/conferences →

Agenda KOF Retrouvezicinosrendez-vousdestinésauxmédias:www.kof.ethz.ch/fr/news-et-manifestations/medias/agenda-mediatique →

Autres publications du KOFVoustrouverezsurnotresitelalistecomplètedespublica-tionsduKOF(analyses,workingpapersetétudesduKOF).www.kof.ethz.ch/fr/publications →

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TABLEAUxPRÉVISIONSD’AUTOMNE2016DUKOFESTIMATIONS ET PRÉVISIONS SELON LES PRÉVISIONS KOF (6 OCTOBRE 2016)

SUISSE

Dépenses imputées au produit intérieur brut, réelles

2007- 2016 2017 20182015 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4

Consommation privée 1.6 0.8 0.8 1.0 1.4 1.4 1.3 1.2 1.1 1.1 1.0 1.0 1.1 1.0 1.2 1.1

Consommation publique 1.3 2.5 1.6 -0.2 0.3 1.7 1.7 0.8 0.4 0.0 0.4 0.8 0.6 1.5 1.0 0.5

Formation brute de capital fixe 1.6 2.9 2.7 -0.9 -2.3 -0.1 1.8 1.1 3.6 3.8 1.5 2.5 2.5 2.0 0.2 2.7

– Construction 2.0 -0.6 -0.6 0.6 1.1 1.2 1.7 2.0 2.2 2.5 2.3 1.8 1.6 0.0 1.2 2.2

– Machines et équipements 1.4 5.3 4.9 -1.6 -4.5 -1.0 1.9 0.6 4.6 4.7 1.1 3.0 3.1 3.4 -0.4 3.0

Exportations (1) 2.9 5.9 2.5 0.5 1.8 2.1 3.0 4.6 3.7 2.8 3.5 4.3 3.6 4.6 2.3 3.6

– Biens 2.2 10.1 2.2 -1.1 0.7 2.7 3.1 3.8 4.2 4.1 4.2 4.4 4.3 6.0 2.1 4.1

– Services 2.7 0.6 -1.1 1.3 2.7 3.8 3.6 2.3 2.8 3.4 3.3 2.5 2.5 1.9 2.8 3.0

Importations (1) 3.1 4.3 1.7 1.0 1.0 3.4 4.3 2.9 3.0 3.3 2.6 2.9 3.1 3.3 2.6 3.2

– Biens (1) 1.8 6.9 2.1 1.0 -0.2 3.4 5.2 3.1 3.7 4.3 3.6 3.8 3.9 4.2 2.8 4.0

– Services 6.0 0.1 -4.3 0.2 2.9 3.8 4.1 1.2 1.0 1.9 1.8 0.5 1.0 1.5 2.3 1.5

Variation des stocks (2) 0.1 -0.6 0.0 0.9 1.1 1.8 1.5 -0.1 -0.5 0.1 0.0 -0.4 -0.1 -1.3 1.3 0.0

Produit intérieur brut (PIB) 1.6 2.1 2.0 1.6 1.6 1.9 2.0 1.9 1.9 1.9 1.9 1.8 1.9 1.6 1.8 1.9

(1) Sans objets de valeur (commerce de métaux précieux y compris l’or non monétaire, des pierres de gemmes, des objets d'art et des antiquités)(2) Contribution à la variation du PIB en %

Autres principaux indicateurs économiques

2007- 2016 2017 20182015 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4

Valeur extérieure du franc suisse en termes réels (1) 2.5 -2.2 -1.6 2.1 -2.8 -0.2 -3.7 -0.6 -0.4 -1.0 -4.1 -1.1 -0.4 -3.0 -1.2 -1.6

Taux d'intérêt à court terme (Libor à trois mois CHF) (2) 0.6 -0.8 -0.7 -0.7 -0.7 -0.7 -0.7 -0.7 -0.8 -0.8 -0.7 -0.7 -0.7 -0.7 -0.7 -0.7

Rendement des obligations (10 ans) de la Confédération (2) 1.5 -0.4 -0.4 -0.5 -0.5 -0.4 -0.4 -0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0.0 0.1 -0.4 -0.4 0.0

Prix à la consommation (3) 0.2 -1.0 -0.4 -0.2 -0.1 0.3 0.1 0.1 0.2 0.2 0.2 0.3 0.3 -0.4 0.2 0.3

Emploi en équivalence plein temps (4) 1.3 -0.1 0.3 0.6 0.5 0.6 0.6 0.7 0.7 0.7 0.7 0.7 0.8 0.0 0.6 0.7

Taux de chômage (2,5) 2.9 3.3 3.3 3.3 3.3 3.4 3.4 3.4 3.4 3.4 3.4 3.4 3.4 3.3 3.4 3.4

(1) Sur base annuelle(2) Niveau absolu(3) Au trimestre équivalent de l'année précédente(4) Lissé, sur base annuelle(5) Nombre de chômeurs en % de la population active de l'année 2010

ÉCONOMIE MONDIALE

2007- 2016 2017 20182015 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4

Produit intérieur brut, réel

– OCDE total 1.2 1.5 1.2 1.9 1.7 1.7 1.8 1.8 1.8 1.7 1.7 1.7 1.7 1.5 1.7 1.8– Union Européenne (EU-28) 0.7 2.0 1.6 1.7 1.7 1.5 1.6 1.6 1.7 1.7 1.7 1.7 1.7 1.8 1.6 1.6

– Etats-Unis 1.3 0.8 1.1 2.5 2.1 2.3 2.3 2.3 2.3 2.1 2.1 2.0 2.0 1.4 2.2 2.1– Japon 0.4 2.1 0.7 0.4 0.8 0.9 1.1 0.9 0.9 0.7 0.7 0.7 0.8 0.6 0.8 0.8

Prix du pétrole ($/baril) (1) 88.3 34.5 47.0 46.6 46.8 47.1 47.3 47.5 47.8 48.0 48.2 48.5 48.7 43.7 47.4 48.4

(1) Niveau absolu

® KOF, ETH Zürich

Variations en % par rapport

au trimestre précédent (lissé, sur base annuelle) à l'année précédente2016 2017 2018

Variations en % par rapport

au trimestre précédent à l'année précédente2016 2017 2018

Variations en % par rapport

au trimestre précédent (lissé, sur base annuelle)2016 2017 2018

à l'année précédente

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