Brochure Saint Petersbourg

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S AINT -P ÉTERSBOURG E MMANUEL D UCAMP

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SAINT-PÉTERSBOURGEMMANUEL DUCAMP

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La ville de Saint-Pétersbourg est auréolée d’un grand nombrede légendes et d’images d’Epinal.

Vue comme la création – ex abrupto et ex nihilo – d’unseul individu, le tsar Pierre le Grand, elle est d’abord réputéeavoir causé la mort de dizaines de milliers d’hommes ense-velis sous ses fondations…

Au long du XVIIIe siècle, on lui prête un aspect plus euro-péen que russe, nombre de ses architectes étant d’origineétrangère.

Au XIXe siècle, alors que la Russie s’installe enfin ausommet des puissances européennes, la ville devient unevraie capitale. Pourtant, elle abrite un régime politiquementrégressif, inapte à évoluer avec la modernité.

Au XXe siècle enfin, après la chute de l’empire des tsars,tandis que le régime soviétique s’est réinstallé dans l’an-cienne capitale moscovite, la ville de Léningrad semble secomplaire dans une douce torpeur qui ne lui réserverait plusqu’un seul sort : être une destination touristique où seul lepassé aurait droit de cité…

La réalité est moins schématique ou caricaturale.

Cet ouvrage se propose de retracer l’histoire de ladeuxième capitale russe en examinant les apports dechacune de ses époques. Elle fut toujours le siège du pouvoirimpérial, les règnes successifs des Romanov servant alors àen redessiner l’évolution de façon chronologique.

Après un établissement difficile, le destin de Saint-Pétersbourg ne paraît assuré qu’à partir du milieu du XVIIIe sièclegrâce à Catherine II, la souveraine des Lumières par excellence.Si nombre de ses architectes furent étrangers, la somme deleurs travaux s’inscrit dans une échelle véritablement russe,sans égale dans tout le reste de l’Europe.

Au XIXe siècle, la nature autocratique du régime – et sesmoyens financiers illimités – sont en fait un extraordinairemoteur de création architecturale contribuant à un urbanismeunique, et véritablement impérial. Au tournant du XXe siècle, sile régime n’évolue pas, la création artistique en revanche, etl’architecture, restent bien vives et à l’écoute de tous les

courants modernes. Après la Première Guerre mondiale, para-doxalement, la période soviétique est favorable à Léningrad.Elle contribue autant à préserver les vestiges de son passé qu’àenrichir son architecture avec des bâtiments peut-être grandi-loquents mais une nouvelle fois uniques et loin des préoccu-pations du reste du monde. Depuis la disparition du régimesoviétique, l’architecture de Saint-Pétersbourg, qui a repris sonnom ancien, se cherche… Elle n’est pas à l’abri des attaques dela modernité, du développement désordonné à la publicité àoutrance, mais elle continue de s’inspirer du passé et gardeune spécificité bien pétersbourgeoise.

Elle reste la ville la plus extraordinaire de Russie etméritait alors de figurer dans la collection consacrée aux plusbelles cites artistiques des Éditions Citadelles & Mazenod.

L’illustration est en majorité constituée des photogra-phies spécialement réalisées pour cet ouvrage ; le lecteur ytrouvera également quelques photos anciennes, clichéssoviétiques, gravures et aquarelles qui complèteront les infor-mations sur l’histoire de cette ville magnifique.

Saint-Pétersbourg

EN COUVERTURE : La cathédrale

du Sauveur-sur-le-Sang-versé, érigée

sur l’emplacement où le tsar Alexandre II

fut assassiné en 1881, au bord du canal

Catherine

PAGE DE GAUCHE : L’embarcadère

de l’Académie des Arts, avec l’un des sphinx

donnés par le vice-roi d’Égypte.

A l’arrière plan le quai de la Neva et la coupole

de la cathédrale Saint-Isaac

CI-DESSUS : Le canal Catherine,

à l’emplacement des « Sept Ponts », non loin

de la cathédrale Saint-Nicolas-des-Marins.

PAGES SUIVANTES : La Place du palais d’Hiver,

avec la colonne Alexandre.

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sommaire

Pierre Le Grand

Naissance d’une capitale

La succession de Pierre Ier

Catherine Ière et Anna Iannovna

Élisabeth Ire

La genèse d’une capitale baroque

Catherine II

Une ville d’un nouveau style

Paul Ier et Alexandre Ier

Débuts d’un urbanisme cohérent

Nicolas Ier

Une capitale impériale

Alexandre II

Débuts de l’éclectisme

Alexandre III et Nicolas II

Entre nationalisme et modernité

Les résidences impériales d’Été

Peterhof

Tsarskoie Selo

Oranienbaum

Pavlovsk

Gatchina

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CI-DESSUS : Vues de l’extrémité de

la Forteresse Pierre-et-Paul, l’une des Arches

de l’Amirauté, la coupole de la cathédrale

Saint-Isaac et l’une des Colonnes rostrales

PAGES SUIVANTES : L’escalier de parade du

palais d’Hiver dit aussi « Escalier du Jourdain »

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l est intéressant de constater combien l’accession au trônede Catherine II représente un nouveau point de départ pour

Saint-Pétersbourg. Dès novembre 1763, un concours estannoncé pour le dessin d’un plan général du centre de la ville« afin de la porter à un statut et un degré de splendeur appro-priés à la capitale de la plus grande des nations ». Remportéepar Alexei Kvasov, la compétition insiste sur le caractère essen-tiel de la « façade » et la construction ininterrompue le longdes perspectives. Le plan de Saint-Hilaire est lumineux à cesujet, car on y reconnaît certes des bâtiments de maçonneriemais uniquement le long des avenues ou des canaux, tandisqu’une multitude de maisonnettes ou cabanes en bois peuplel’arrière des palais et les terrains intermédiaires. Il ne faut pasoublier qu’à cette époque encore près du tiers de la popula-tion est constitué de serfs.L’architecte suggère donc la création d’une succession degrandes places, qui constitueront comme les étapes d’unparcours majestueux, donnant à la capitale une ampleur

inusitée. A la place du palais d’Hiver répondra plus loin la placede l’Amirauté, puis la place Petrovskaia. En architecte prag-matique, Kvasov insiste aussi sur la nécessité d’améliorer lacirculation dans la ville et entre les quartiers par le biais de trot-toirs, de ponts et de quais.L’un des plus grands embarras de Saint-Pétersbourg au XVIIIe

semble en effet avoir été les inconvénients causés par l’eau,sous toutes ses formes. Ainsi que le plan de Saint-Hilaire enapporte la preuve, presque tous les canaux et rivières sontalors bordés de piles de bois enfoncées côte à côte le long deleurs rives. Mais elles sont rien moins que durables, pourris-sant très rapidement ou étant emportées par les vagues ou lafonte de la glace. En 1762, un premier oukase impose laconstruction de berges maçonnées devant chaque palais,jardin ou bâtiment public, à la charge de leurs propriétaires.C’est donc en 1763 que débute le gigantesque travail, dirigépar la Chancellerie des bâtiments, consistant à habiller lesberges de granit, en commençant par les bords de la Neva et

PAGE DE GAUCHE : La salle russe du musée

Stieglitz, dans le style du XVIIe siècle

CI-DESSUS : L’escalier de parade du palais

Michel, qui abrite aujourd’hui le Musée russe

PAGES SUIVANTES : L’intérieur de l’église haute

de la cathédrale Saint-Nicolas des Marins, érigée

par Savva Chevakinsky entre 1753 et 1761,

sous le règne d’Élisabeth Ire

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le quai du palais. En 1795, Madame Vigée-Lebrun s’en fera letémoin : « Les quais de la Néva sont en granit, ainsi que ceuxde plusieurs grands canaux que Catherine a fait creuser dansl’intérieur de la ville ». Pour les canaux, on installe encore desgarde-corps de métal et également des trottoirs en pierrepermettant de marcher à l’abri des intempéries.C’est un autre des embarras de Saint-Pétersbourg que la boue,notamment au printemps et à l’automne où, au dire des voya-geurs, bien des avenues sont souvent impraticables, trop peud’entre elles étant pavées, ou plus exactement empierrées. Apartir des années 1760, les habitants d’une rue sont tenus depaver trottoir et chaussée en face de leur maison, et pour cefaire, ils louent les services de paysans, que la tradition ditvenus de Yaroslavl, de Tver, ou d’autres provinces. Ceux-ciempierrent les rues, souvent de gros galets, parfois de pavés,et plus rarement de dalles de pierre, mais seulement dans lecentre de la ville. Un détail instructif est encore fourni à cetégard par le plan de Saint-Hilaire : on y identifie des passerellesde planches qui permettent aux piétons de passer d’un côté à

l’autre d’une rue qui n’est pas empierrée, et parfois même desalignements parallèles de troncs ou de poutres au milieu d’unerue, de façon à ce que les voitures à chevaux puissent égale-ment circuler sans s’embourber. En 1858, Alexandre Dumass’en plaindra encore : « certaines portions parquetées enlongues planches mouvantes qui font la bascule d’un côtéquand la voiture s’engage dessus, pour la faire de l’autre quandla voiture arrive à l’extrémité ». Il ne faut pas oublier que laboue n’est alors pas le seul avatar de la chaussée : à cetteépoque, les égouts sont encore à ciel ouvert. Ce n’est qu’en1770 que paraissent les premières canalisations souterraines– des tuyaux d’argile de près d’un mètre de diamètre –, desti-nées aux eaux usées qui se jettent ensuite dans les canaux.Pour circuler lorsque le soleil s’est couché, l’éclairage public –apparu dès 1720 – est considérablement amélioré. En 1770,on compte deux mille réverbères équipés de lampes à huileaccrochées en haut d’un poteau de bois (en 1794, il y en aura3 400), l’objet de nombreuses plaintes des habitants, qui encritiquent la lumière blafarde et inopérante (quand l’huile a

PAGE DE GAUCHE : Détail de la façade

du magasin Elisseiev, sur la perspective

Nevsky

CI-DESSUS : Immeuble stalinien des années

1950, sur la perspective Stachek

SAINT-PÉTERSBOURG

PAGES SUIVANTES : Façade sur le parc

du palais Catherine à Tsarskoie Selo, résidence

d’été favorite de l’impératrice Catherine II

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L’AUTEUREmmanuel Ducamp, historien d’art, spécialiste reconnude l'architecture et des arts décoratifs russes,a publié comme auteur ou directeur éditorial plusieursouvrages sur les palais impériaux de Saint-Pétersbourg :Vues des Palais impériaux des environs de Saint-Pétersbourg(Alain de Gourcuff éditeur, Paris, 1992) ; Vues du Kremlinde Moscou (Alain de Gourcuff éditeur, Paris, 1994) ;Vues du palais d’Hiver à Saint-Pétersbourg (Alain deGourcuff éditeur, Paris, 1995) ; Palais d’été des Tsars à Saint-Pétersbourg (Éditions du Chêne, Paris, 2007) ; TsarskoieSelo (Swan Editeur, Paris 2010), ainsi que sur les artsdécoratifs russes et les collectionneurs en Russie avantla révolution de 1917 : Golden Years of Fabergé (Alainde Gourcuff éditeur, Paris, 2000) ; Grandes collectionsde la Russie impériale (Éditions Flammarion, Paris, 2004).Emmanuel Ducamp est président de l’AssociationParis-Saint-Pétersbourg qui œuvre en faveur dela collaboration culturelle entre la France et la Russie engénéral, et entre les musées de Paris et de Saint-Pétersbourgen particulier.

SpécificationsCollection « Lʼart et les grandes cités »500 pagesRelié sous jaquette et étui illustrésFormat : 25,5 x 32 cmISBN : 978 285088 525 9Code H : 4472700Code CM : 21011PL

CI-DESSUS : La salle centrale du pavillon

de l’Ermitage à Tsarskoie Selo, avec l’une de

ses cinq tables « volantes », c’est-à-dire

escamotables

PAGE DE DROITE : Détail de la Grande Cascade

au palais de Peterhof.

4e DE COUVERTURE : Le Salon d’or

de l’impératrice Maria Alexandrovna, au palais

d’Hiver, aujourd’hui salle d’exposition

du musée de l’Ermitage

Cette brochure commerciale n’est pas destinée à la vente.© Marc Walter.

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