BLACK CLOUDS - theatrenational.be · explique son projet de numériser toutes ses données...

14
BLACK CLOUDS fabrice murgia / cie artara DOSSIER Pédagogique réalisé par Cécile Michel pour le service éducatif du Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Transcript of BLACK CLOUDS - theatrenational.be · explique son projet de numériser toutes ses données...

BLACK CLOUDSfabrice murgia / cie artara

DOSSIER Pédagogiqueréalisé par Cécile Michel pour le service éducatif du Théâtre National Wallonie-Bruxelles

INTENTIONMon envie de créer ce spectacle remonte à mes premières expériences théâtrales en Afrique de l’Ouest, au Sénégal. J’y ai mené des ateliers et rencontré des acteurs. L’un d’eux, « Kabila » El Hadji Abdou Rahmane Ndiaye a ensuite joué dans mon spectacle Exils (2012).

L’équipe de Black Clouds s’est constituée autour d’une distribution mélan-gée, un échantillon de nos différences qui peut remettre en question les clichés établis sur les relations Nord-Sud. Dans cette optique, je voulais créer un spectacle dont la production intègre la possibilité d’être monté en Europe mais aussi sur le continent africain. Black Clouds, ce sont quatre personnages, quatre destins singuliers qui vont s’entrecroiser et se répondre, dans une forme frontale qui nous renvoie à un dispositif de conférence.

Comme point de départ il y a eu la découverte de Saly, une sorte de Côte d’Azur africaine où les occidentaux font fonctionner le business du tou-risme et s’offrent une illusion de luxe voire de séduction en ayant des relations amoureuses avec de jeunes locaux.

En contrepoint, l’existence des « brouteurs », ces jeunes hackeurs afri-cains qui arnaquent et manipulent des occidentaux par le biais d’internet, en usurpant des identités et développent de fausses relations d’amour ou envoyant des pseudo-messages de détresse. Se considérant comme des « robins des bois » du Net, ils disent vouloir ainsi rendre à leur continent l’argent de la colonisation.

Sur le fil d’une relation virtuelle à deux voix, entre Valérie et Kabila, deux personnes qui ne se connaissent pas au début du spectacle, vient aussi se greffer l’histoire d’Aaron Swartz, un jeune génie de la programmation qui conçoit une sorte de Wikipédia à 12 ans. Très vite il se transforme en activiste, car il est convaincu de l’importance de l’accès à la connaissance pour tous. Une fois entré à l’université, il pirate une base de données scientifique dont l’accès est payant en dehors du campus afin de per-mettre à chacun d’y accéder gratuitement. A la suite de ça, le FBI com-mence à le persécuter et le poursuivra jusqu’à provoquer son suicide. L’histoire d’Aaron résonne dans mon esprit comme la démonstration d’une opportunité que nous, trentenaires, avons vu naître et s’éteindre : la libre circulation des données et un internet libre.Aujourd’hui nous savons que le libre accès à la connaissance est resté une utopie et que la circulation de l’information est dominée par le leadership des grandes institutions du net. L’accès à l’information représente un en-jeu de taille pour le Nord mais également pour les pays du Sud dont tout le continent africain. Et la profonde fracture numérique entre le Nord et le Sud accentue encore les inégalités. Cette question sera abordée par les discours de Steve Jobs et de Thomas Sankara datant tous deux de 1984,

qui s’entrecroisent de part et d’autres du plateau en préambule du spectacle.La fracture numérique sera aussi représentée par la coexistence de deux autres personnages sur le plateau : celle de François, un jeune homme persuadé qu’il peut atteindre l’immor-talité en « robotisant » son corps et en enregistrant toutes ses données physiques sur ordi-nateur, et celle de Fatou l’africaine qui règne sur les décharges où arrivent les composants d’ordinateurs devenus obsolètes en Occident. Avec l’aide des enfants, elle brûle les câbles électriques pour en récupérer le cuivre. Dans la fumée des rebus, le fantôme de François, persuadé de son immortalité numérique, a laissé comme une dernière empreinte… Entre ici et là-bas, rêve et réalité, une connexion peut-être rêvée peut s’établir entre ses êtres….Fabrice Murgia

ETHIQUE DES HACKERS / ARTICLE 1 :TOUTE INFORMATION DOIT ÊTRE LIBRE.

SE MÉFIER DE L’AUTORITÉ.

LE SPECTACLE Tout commence par une longue in-troduction prise en charge par une comédienne qui joue la maman d’Aaron Swartz. Elle nous raconte l’épopée de son fils qui s’est battu toute sa vie pour la libre circulation de l’information pour tous, jusqu’à son suicide à 28 ans, harcelé par le FBI.

Vient ensuite une deuxième intro-duction qui met en perspective la première : les discours croisés de Steve Jobs sur internet et la libre circulation de l’information et celui de Thomas Sankara (ancien pré-sident du Burkina Faso, assassiné en 1987) sur l’abolition de la dette en Afrique et le droit des peuples à vivre dignement. Ces deux discours se rejoignent et se superposent. Des extraits de la publicité pour le premier Macintosh qui s’inspire du film 1984 vient souligner ou démen-tir leurs propos.Après ces deux discours arrive Fatou, à l’avant du plateau, habillée d’une robe faite de câbles électriques. Elle nous raconte sa vie et celle des en-fants qu’elle dirige dans la décharge informatique où ils récupèrent le cuivre des fils électriques. Suit le premier échange indirect, par le biais d’internet, entre une fleuriste européenne, Valérie, et Ka-bila l’africain qui lui envoie des mots d’amour depuis un cybercafé.

Nous faisons ensuite connaissance avec François, un jeune européen, passionné de technologie qui nous explique son projet de numériser toutes ses données physiques pour atteindre une forme d’immortalité.

Valérie est arrivée en Afrique. Elle

rencontre Kabila et c’est difficile, chacun arrivant avec son lot de préjugés. Ils vont manger, danser, faire l’amour mais se rencontrent-t-ils ? …A partir de là, il y a une alternance entre l’histoire de Valérie et Kabi-la et celle de François, matériali-sées par les cases dans lesquels ils évoluent séparément. François explique qu’il va mettre fin à son existence biologique pour espérer continuer en tant qu’être programmé.

Kabila montre son vrai visage et dit tout haut pourquoi il fait ces arnaques avec de vieilles euro-péennes. Valérie est rentrée chez elle et retourne à sa vie quoti-dienne…

Fatou retrouve le corps de Fran-çois dans la décharge informa-tique, qu’elle compare à un vieux déchet. Elle annonce qu’ils vont tout collecter, tout étudier et tout partager, pour surtout ne pas devenir comme cet homme-ma-chine…

« La justice ne consiste pas à se soumettre à des lois injustes. Il est temps de sortir de l’ombre et, dans la grande tradition de la désobéissance civile, d’affirmer notre opposition à la confiscation criminelle

de la culture publique.»

Aaron Swartz, Manifeste pour le libre accès, 2008.

« ETHIQUE DES HAKERS/ ARTICLE 4 :

ON PEUT CRÉER L’ART ET LE BEAU À L’AIDE D’UN ORDINATEUR»

SCÉNOGRAPHIEComme dans tous ses autres spec-tacles, Fabrice Murgia appuie son propos dramaturgique sur une gram-maire scénique qui lui est propre.

Celle-ci est souvent composée comme un travail cinématographique.

Le spectacle est écrit à la façon d’un storyboard et travaillé comme un film sur base de montages et de rushes.

Les moyens technologiques (projec-tions vidéo, cadres Led, écrans mo-torisés…) utilisés dans le spectacle illustrent aussi son propos, qui est aussi une réflexion sur l’évolution des nouvelles technologies depuis l’appa-rition du premier Macintosh. A la base il y a une matière très abon-dante, plusieurs sujets reliés entre eux par des fils conducteurs qui vont s’entrecroiser. Ces parties sont traitées de façon dis-tincte sur le plateau et comme sépa-rées entre elles par des cadres lumi-neux qui s’allument les uns à la suite des autres, comme autant de fenêtres indépendantes. Tout le plateau est plongé dans le noir et seule la partie dans laquelle se joue l’action est éclairée, vraiment comme un écran qui s’allumerait dans l’obs-curité, une fenêtre de solitude dans la nuit.

La scénographie se déploie aussi sur plusieurs plans successifs:le premier plan (espace de Fatou, décharge in-formatique en Afrique), le milieu du plateau (espace de la rencontre entre Valérie et Kabila, entre l’Occident et l’Afrique. C’est le seul espace qui se transforme durant le spectacle (fleu-riste, cybercafé africain, aéroport, restaurant, plage, chambre…) et l’arrière-plan (espace de François, la chambre d’un geek). Chaque récit se

situe sur un plan particulier. A part Kabila et Valérie qui vont se ren-contrer et mélanger leurs histoires, personne n’interfère vraiment dans le récit de l’autre. Il n’y a pas de dia-logue, et les scènes se succèdent dans un espace-temps différent.

La vidéo et l’image sont aussi très présentes, avec leur langage parti-culier. L’image des acteurs filmés vient se superposer à leur présence sur le plateau et brouille notre perception du réel.

La projection d’extraits de films nous raconte enfin une autre his-toire encore comme un discours critique qui vient souligner l’action qui se joue sur le plateau.

La publicité que Ridley Scott a faite pour le premier Macintosh nous rappelle le film 1984, la robotisation du monde et le contrôle de l’information. Il y a aussi des extraits du film E.T. de Spielberg qui mettent en parallèle la mort de François et d’E. T. son héros.

Publicité pour le premier Macintosch, 1984.

QUELQUES MOTS-CLEF... POURAPPRÉHENDER LE SPECTACLE

FRACTURE NUMERIQUELa fracture numérique concerne les inégalités dans l’usage et l’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC) comme les téléphones portables, l’ordi-nateur ou le réseau Internet.

Les progrès technologiques liés à l’informatique et à Internet sont à la base du déve-loppement de la « société de l’Information «, qui succède à la société industrielle. Bien que cette nouvelle forme de société soit à la source d’une forte croissance économique, elle a également mis en place de nouvelles formes d’exclusion que l’on rassemble sous le nom de fracture numérique

Cette disparité de possibilités d’accès aux technologies informatiques, notamment Internet.est fortement marquée d’une part entre les pays riches et les pays pauvres, d’autre part entre les zones urbaines denses et les zones rurales. Elle existe également à l’intérieur des zones moyennement denses.

Cette notion est calquée sur celle de fracture sociale. Ceux qui sont « du bon côté» dis-posent en principe d’un accès à internet pour défendre leurs droits et leurs idées, pour s’informer, pour communiquer et même pour augmenter leur pouvoir d’achat (com-parateurs de prix, sites de ventes privées à tarifs préférentiels, bons plans, etc.). Les autres connaissent un désavantage supplémentaire à ceux qu’ils subissaient déjà : ils se retrouvent exclus d’une nouvelle dimension de la société, qui leur échappe chaque jour un peu plus.

La fracture numérique est une des thématiques-clef du spectacle.

carte des connexions internet mondiales

TRANSHUMANISMELe transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains.

Le terme « transhumanisme » est symbolisé par « H+ » et est souvent employé comme syno-nyme d'« amélioration humaine ». Le transhumanisme fait la promotion de l'amélioration de la condition humaine à travers des technologies d'amélioration de la vie, ayant pour but l'éli-mination du vieillissement et l'augmentation des capacités intellectuelles, physiques ou psy-chologiques. L’idée étant principalement de surmonter nos limites biologiques par les progrès technologiques. Sur ce point, l’apparition des nouvelles technologies soulève des questions de fond importantes tant scientifiques, sociales qu’éthiques, puisqu’il remet en question un dogme fondamental, l’aspect inaltérable de la nature humaine. Par le biais du transhumanisme, nous pourrions donc nous concevoir en tout ou partie comme non-humains » ou « sur-humains ».

Le personnage de François est transhumaniste. Il pense défier la mort en utilisant les technolo-gies numériques et devenir un homme-machine.

1984 : UNE ANNÉE BALISE• Le 4 octobre, après avoir dirigé la révolution Bourkinabé, Thomas Sankara fait son discours devant l’assemblée générale de l’ONU. Des parties de ce discours sont reproduites dans le spectacle (surtout ce qui concerne la dette du tiers monde).

• Le film E.T. de Steven Spielberg (fin 1982) arrive sur tous les écrans européens. Cette figured’extra-terrestre, mythique du cinéma américain des années 80 est très présente dans le spectacle.

• 1984 est la date choisie pour la distopie écrite par Georges Orwell en 1948. Ce roman a donné lieu à un film de Michaël Radford, sorti en 1984, et dont nous pou-vons voir des images dans le spectacle.

• 1984 est aussi la date de sortie du premier ordinateur Macintosch commercialisé par la société Apple de Steve Jobs qui utilisa le film 1984 comme base pour la publi-cité de son Mackintosch….Des femmes et des hommes, crâne rasé, sont observés par une figure ressemblant à Big Brother, le personnage du roman 1984 de George Orwell.

• Et enfin, c’est en 1984 que sort l’important livre de Steven Levy l’Ethique des Hac-kers (titre original : Hackers: Heroes of the Computer Revolution) dont les articles servent de tête de chapitre au spectacle.

ETHIQUE DES HACKERS / ARTICLE 2

L’ACCÈS AUX ORDINATEURS AINSI QUE TOUT CE QUI PERMET DE COMPRENDRE COMMENT LE MONDE FONCTIONNE DOIT ÊTRE UNIVER-

SEL ET SANS LIMITATIONS.

BROUTEURFait référence au mouton qui se nourrit sans effort en broutant de l’herbe de ci de là .

Un brouteur est un arnaqueur abusant de la confiance d’un autre internaute pour lui faire faire des versements d'argent sous diverses formes. Ce type d'arnaqueur est particulièrement présent en Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire, Bénin, Nigeria, Togo). . Les brouteurs deviennent là-bas de véritables stars de quartier, n'hésitant pas à afficher un train de vie clinquant et à se vanter publi-quement de leur activité de “pigeonnage”.

Les brouteurs utilisent de nombreuses techniques pour piéger leurs correspondants : Une de leurs spécialités est d’entretenir des relations amoureuses avec des Occidentaux en usurpant des iden-tités.

Le personnage de Kabila évoque cette figure de « brouteur »

« LE PARTAGE N’EST PAS IMMORAL, C’EST UN IMPERATIF MORAL.

SEULS CEUX QU’AVEUGLE LA CUPIDITE REFUSENT UNE COPIE

à LEURS AMIS.»In : Aaron Swartz, Manifeste de la guerilla pour le libre

acces,– juillet 2008 –

LIVRES

* L’éthique des hackers, Steven Levy, Edi-tions Globe, Paris, 2013

* Hackers : Au coeur de la résistance numérique, Amaelle Guiton, Editions Au Diable Vauvert, 2013

* Pour en finir avec la fracture numérique, Pascal Plantard, Ftp Éditions, 2011

• Anonymous, Hacker, activiste, faus-saire, mouchard, lanceur d’alerte (Hac-ker, Hoaxer, Whistleblower, Spy. The Many Faces of Anonymous), de Gabriella Coleman, traduit de l’anglais (Canada) par Nicolas Calvé, Lux, 520 p., Paris, 2016

* La déconnexion des élites : comment In-ternet dérange l’ordre établi, Laure Belot, Les Arènes, Paris, 2015

DOCUMENTAIRES

Sur la vie d’Aaron Swartz :• The Internet’s own boy h t t p s : / / w w w . y o u t u b e . c o m /watch?v=7ZBe1VFy0gc

Sur l’histoire des hacktivistes et des Ano-nymous :• We are Legion : The story of the hack-tivistsh t t p s : / / w w w . y o u t u b e . c o m /watch?v=K1QIpAXke3w (version anglaise)

• The Pirate Bay https://www.youtube.com/watch?v=e_mZDZ-4S97I

Sur Edward Snowden et les lanceurs d’alerte :• Citizen Fourh t t p s : / / w w w . y o u t u b e . c o m /watch?v=kO8_6UDY8aU

Sur le transhumanisme et les modifica-tions du vivant :• Technocalypse 1&2http://www.dailymotion.com/video/x1bh2bu_technocalyps-le-transhumanisme-vostfr_tech

Sur les « brouteurs » : • Envoyé Spécial : « Les escrocs du Net » https://vimeo.com/60909916

• France 5 : Brouteurs africains pour escroqueries sentimentales sur le net et mariages gris

Sur le Darknet :• Envoyé Spécial : Darknet, le côté obs-cur du Nethttps://www.youtube.com/watch?v=cl-PdCzlZeQ Sur le tourisme sexuel :• Envoyé Spécial : Gambie, charter pour l’amourh t t p s : / / w w w . y o u t u b e . c o m /watch?v=oE8mRLWdDH4 (Part 1)h t t p s : / / w w w . y o u t u b e . c o m /watch?v=gkiShWxE7Aw (Part 2)

• Solange et ses Juleshttp://www.rtbf.be/auvio/deta i l_tout-c a - n e - n o u s - re n d ra - p a s - l e - c o n g o - d i f f -2014?id=1960355

FILMS

Sur Mark Zuckerberg, fondateur de Fa-cebook• The Social Network, de David Fincher, 2010

Sur Steve Jobs• Jobs de Danny Boyle, 2015

Sur le tourisme sexuel• Paradies : Liebe, d’Ulrich Seidl, 2012

« (…) Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de

responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. (...)»

Discours de Thomas Sankara du 4 octobre 1984 devant l’Assemblée générale de l’ONU.

Autres

• E.T, l’extra-terrestre de Steven Spielberg, 1982

• Wall-E, Studios Pixar, 2008

Sur les cimetières informatiques• Prêt à jeter ou l’obsolescence programméehttps://www.youtube.com/watch?v=Y_fHAIfoqcQ

• Ghana, le cimetière informatiquehttps://www.youtube.com/watch?v=DrBdfmRXQ-A&spfreload=10

• Un cimetière numérique au Ghanahttps://www.youtube.com/watch?v=lpVaz6TV5PE

Merci à Vladimir Steyaert pour son aide dans la réalisation de ce dossier.

• Atari : Game over

• Quecoeur et les garçonshttp://www.dailymotion.com/video/xtwuet_second-life-tout-ca-ne-nous-rendra-pas-le-congo_tv

SÉRIES

• Darknet

• Blackmirror

• Mr. Robot

www.theatrenational.be