Bimestriel – 2,5 Le Bruit Qui Court aux Blancs Manteaux ...William Sheller. De quoi amadouer les...

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numéro 102 Bimestriel – 2,5 Juillet - août 2009 L e Petit F ormat La lettre d’information des adhérents du Centre de la chanso n Association subventionnée par la DRAC Ile-de-France, le ministère de la Jeunesse et des Sports, la Mairie de Paris, l’ADAMI et la SACEM Sur le boulevard du temps qui passe, sera bientôt en librairie… Tu nous racontes quoi dans ce nouveau bouquin ? L’histoire d’un petit bordelais issu d’un milieu paysan, puis ouvrier. Entre eux, mes parents ne parlaient que le béarnais. Mais ils étaient de purs produits de l’école de Jules Ferry. Mon père ne faisait pas une faute d’orthographe, accord des participes et tout et tout. C’étaient des paysans venus de leur montagne. A moi, leur fils unique, ils ont voulu donner tout ce qu’ils n’avaient pas eu dans leur jeunesse difficile. J’ai fait des études secondaires. C’était plutôt rare dans mon quartier, les autres petits garçons étaient en apprentissage quand moi j’allais au lycée. Pour récompenser papa et maman, moi, petit salaud, je me suis découvert très tôt une vocation : faire le zouave ! La tête de papa Tu crois qu’on va te payer à faire le con ! »… Le con ne s’est pas trop mal débrouillé… Il est « monté » à Paris en 1950. Il a fait son trou, difficilement. Il est devenu ce qu’il est convenu d’appeler « une vedette », une vedette interna- tionale, même, puisque j’ai enregistré en huit langues. Je ne dis pas que j’ai eu un succès faramineux partout mais j’ai quand même largement dépassé les limites de l’hexagone. Je te la fais très courte pour en arriver du côté de 1975. C’est-à-dire un peu après L’amour ça fait passer le temps qui, je ne crois pas me tromper, a été le dernier tube de ta carrière… Je commençais à me poser des questions sur mon existence… J’avais déjà deux enfants mais j’étais célibataire. Débarque alors la femme de ma vie ! J’ai eu envie de reconstituer une famille telle que j’ai eu la chance d’en avoir une dans mon enfance : un papa, une maman et des enfants assis autour de la même table. J’ai décidé d’arrêter de vivre avec une valise à la main, d’épargner à mes enfants l’ombre d’un papa qui passe en courant dans le couloir… « Tiens : c’était papa ! ». Peu à peu, mon étoile a pâli. J’ai disparu des médias pendant vingt ans, plus de maison de disques, rien du tout. J’avais disparu des écrans comme les avions dans le triangle des Bermudes. Là-dessus, il y a eu le succès de Buena vista social club. Les gens du métier se sont dit qu’il y avait chez nous l’équivalent d’un Compay Secundo ou d’un Ibrahim ferrer. Et c’était Henri Salvador, que je dois remercier indirectement. On lui a remis le pied à l’étrier à ce moment-là, résultat : un million 600 000 disques vendus ! Après ça, des gens sont venus me voir, dont Frédéric Brun, le fils de Jean Dréjac, que j’ai connu bébé et que j’aime beaucoup. Il a parlé de moi à Nicolas Richard, jazzman, compositeur, producteur. J’ai rencontré des gens très jeunes qui me disaient Il paraît que quand vous étiez étudiant, vous jouiez du sax dans une petite formation de jazz ». J’ai dit qu’effectivement, je n’avais pas fait que Le Mexicain et les Bleuets d’azur… Ils m’ont proposé de revisiter certaines chansons de mon répertoire avec une couleur jazzy. Ils m’ont demandé si j’étais d’accord pour écrire quelques textes en collaboration avec de jeunes auteurs. Moi j’ai dit Vous rigolez ! Ça fait vingt ans que j’attends de travailler avec des jeunes qui ne savent même pas que j’existe ! ». Cela nous a valu l’album Décalage horaire, avec quelques participations pour le moins presti- gieuses… Entièrement d’accord… Agnès Jaoui, Gérard Darmon, Didier lockwood, Bireli Lagrène… Alors, bien sûr, le disque n’a pas cartonné. Rien à voir avec le retour d’Henri Salvador ou celui de Polnareff, faut pas raconter d’histoires. Mais, dans la foulée, j’ai quand même refait l’Olympia. Ensuite il y a eu la tournée Age tendre. Personne n’y croyait, moi le premier. On disait que ce serait la tournée Agenda du Centre Fermé du 4 juillet au 31 août : donc… …ouverture au public le 1 er septembre Bancs publics au Centre les 9 sept. et 14 oct. à 20h Spectacles Le Bruit Qui Court toujours aux Blancs Manteaux (75) Avignon off : Serge Utgé-Royo, Mouron, Mavana, Le Cirque des mirages, Nicolas Bacchus, Dan Panama, Coko, Michèle Bernard, Elsa Gelly, Michel Boutet, François Gaillard, Anne Peko… Festivals Chansons de parole (30) DécOUVRIR (19) Festi’Vart (09) Rencontres Marc Robine (63) Festival Grange (51) Festival de Lormes (58) Disques Les 38 chroniques que vous attendiez… Marcel Amont Photo Studio Olivier Rose

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numéro 102Bimestriel – 2,5 €Juillet - août 2009

Le Petit FormatL a l e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n d e s a d h é r e n t s d u C e n t r e d e l a c h a n s o n

Association subventionnée par la DRAC Ile-de-France, le ministère de la Jeunesse et des Sports, la Mairie de Paris, l’ADAMI et la SACEM

Sur le boulevard du temps qui passe, sera

bientôt en librairie… Tu nous racontes quoi

dans ce nouveau bouquin ?

L’histoire d’un petit bordelais issu d’un milieu

paysan, puis ouvrier. Entre eux, mes parents ne

parlaient que le béarnais. Mais ils étaient de purs

produits de l’école de Jules Ferry. Mon père ne

faisait pas une faute d’orthographe, accord des

participes et tout et tout. C’étaient des paysans

venus de leur montagne. A moi, leur fils unique, ils

ont voulu donner tout ce qu’ils n’avaient pas eu

dans leur jeunesse difficile. J’ai fait des études

secondaires. C’était plutôt rare dans mon quartier,

les autres petits garçons étaient en apprentissage

quand moi j’allais au lycée. Pour récompenser papa

et maman, moi, petit salaud, je me suis découvert

très tôt une vocation : faire le zouave ! La tête de

papa : « Tu crois qu’on va te payer à faire le

con ! »… Le con ne s’est pas trop mal débrouillé…

Il est « monté » à Paris en 1950. Il a fait son trou,

difficilement. Il est devenu ce qu’il est convenu

d’appeler « une vedette », une vedette interna-

tionale, même, puisque j’ai enregistré en huit

langues. Je ne dis pas que j’ai eu un succès

faramineux partout mais j’ai quand même

largement dépassé les limites de l’hexagone. Je te

la fais très courte pour en arriver du côté de 1975.

C’est-à-dire un peu après L’amour ça fait passer

le temps qui, je ne crois pas me tromper, a été

le dernier tube de ta carrière…

Je commençais à me poser des questions sur mon

existence… J’avais déjà deux enfants mais j’étais

célibataire. Débarque alors la femme de ma vie !

J’ai eu envie de reconstituer une famille telle que

j’ai eu la chance d’en avoir une dans mon enfance :

un papa, une maman et des enfants assis autour

de la même table. J’ai décidé d’arrêter de vivre

avec une valise à la main, d’épargner à mes

enfants l’ombre d’un papa qui passe en courant

dans le couloir… « Tiens : c’était papa ! ». Peu à

peu, mon étoile a pâli. J’ai disparu des médias

pendant vingt ans, plus de maison de disques, rien

du tout. J’avais disparu des écrans comme les

avions dans le triangle des Bermudes. Là-dessus, il

y a eu le succès de Buena vista social club. Les

gens du métier se sont dit qu’il y avait chez nous

l’équivalent d’un Compay Secundo ou d’un Ibrahim

ferrer. Et c’était Henri Salvador, que je dois

remercier indirectement. On lui a remis le pied à

l’étrier à ce moment-là, résultat : un million 600 000

disques vendus ! Après ça, des gens sont venus

me voir, dont Frédéric Brun, le fils de Jean Dréjac,

que j’ai connu bébé et que j’aime beaucoup. Il a

parlé de moi à Nicolas Richard, jazzman,

compositeur, producteur. J’ai rencontré des gens

très jeunes qui me disaient : « Il paraît que quand

vous étiez étudiant, vous jouiez du sax dans une

petite formation de jazz ». J’ai dit qu’effectivement,

je n’avais pas fait que Le Mexicain et les Bleuets

d’azur… Ils m’ont proposé de revisiter certaines

chansons de mon répertoire avec une couleur

jazzy. Ils m’ont demandé si j’étais d’accord pour

écrire quelques textes en collaboration avec de

jeunes auteurs. Moi j’ai dit : « Vous rigolez ! Ça fait

vingt ans que j’attends de travailler avec des jeunes

qui ne savent même pas que j’existe ! ».

Cela nous a valu l’album Décalage horaire, avec

quelques participations pour le moins presti-

gieuses…

Entièrement d’accord… Agnès Jaoui, Gérard

Darmon, Didier lockwood, Bireli Lagrène… Alors,

bien sûr, le disque n’a pas cartonné. Rien à voir

avec le retour d’Henri Salvador ou celui de

Polnareff, faut pas raconter d’histoires. Mais, dans

la foulée, j’ai quand même refait l’Olympia. Ensuite

il y a eu la tournéeAge tendre. Personne n’y croyait,

moi le premier. On disait que ce serait la tournée

Agenda du CentreFermé du 4 juillet au 31 août : donc…

…ouverture au public le 1er septembre

Bancs publics au Centre les 9 sept. et 14 oct. à 20h

SpectaclesLe Bruit Qui Court toujours aux Blancs Manteaux (75)Avignon off : Serge Utgé-Royo, Mouron, Mavana,Le Cirque des mirages, Nicolas Bacchus, Dan Panama,Coko, Michèle Bernard, Elsa Gelly, Michel Boutet,François Gaillard, Anne Peko…

FestivalsChansons de parole (30)DécOUVRIR (19)Festi’Vart (09)Rencontres Marc Robine (63)Festival Grange (51)Festival de Lormes (58)

DisquesLes 38 chroniques que vous attendiez…

Marcel Amont

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des ringards… Elle a quand même duré un an et

demi. Pour mes camarades et moi-même c’était un

peu comme toucher des dividendes sur de longues

années de bons et loyaux services. C’était extrême-

ment valorisant même si chanter deux fois vingt

minutes par jour peut paraître un peu frustrant

quand on a fait ses preuves dans les récitals de

deux heures. D’un autre côté je sais bien qu’il n’est

plus à ma porté d’avoir 5000 personnes en face de

moi et douze musiciens derrière moi. Et puis ça m’a

donné l’envie de faire d’autres choses encore. Je

me suis laissé convaincre par Christian Pirot et je

publie, donc, ce bouquin de souvenirs. Côté disque,

je récidive avec Nicolas Richard, on a commencé à

y travailler, le choix de nouvelles chansons etc.

Mais le plus gros de tout ça, c’est la rentrée à Paris.

Je ne voulais pas faire deux soirs à l’Olympia et

« Au revoir tout le monde ! ». J’ai voulu m’installer

dans un petit théâtre. Ce sera les jeudis, vendredis

et samedis à la Grande Comédie, rue de Clichy, à

partir du 15 octobre… J’aurai 80 ans et demi…

Après, mon vieux, faut pas rêver ! Je ne veux

apitoyer personne en faisant des rentrées

successives jusqu’à cent ans…

En même temps, tu aurais pu raccrocher

définitivement il y a longtemps… Qu’est-ce qui

fait que tu chantes encore aujourd’hui ?

Qu’est-ce que j’ai fait d’autre depuis 1950 ? Je n’ai

fait que le métier d’artiste. Car, pour ceux qui ne le

sauraient pas, c’est un vrai métier, ça ne

s’improvise pas… Et qu’est ce que je pourrais faire

d’autre, à mon âge, qui me passionnerait autant ?

Certains donnent dans l’humanitaire, d’autres dans

l’enseignement, moi je continue à faire ce que je

sais faire : chanter devant des gens à qui cela fait

plaisir. Quand Maurice Chevalier a fait sa rentrée

au Théâtre des Champs-Elysées à l’âge de 80 ans,

je suis allé le voir et je lui ai posé la même question.

Il m’a répondu : « Que voulez-vous que je fasse…

Que je m’asseye dans un fauteuil et que j’attende

que la mort vienne me prendre ?... Voilà pourquoi je

fais ma rentrée au Théâtre des Champs-Elysées.

C’est très simple ! ».

Rassure-moi : tu n’as pas besoin de ça pour

gagner ta vie ?

Ça n’a, évidemment, rien à voir avec ça. Même si je

ne suis pas riche comme peuvent l’être Aznavour

ou Patrick Bruel. Cela dit, je ne suis absolument

pas jaloux des gens qui gagnent énormément

d’argent, parce que la sentence finale est la même

pour tout le monde.

Tu chantes cet après-midi à la mairie du dix-

huitième. Dans quel état d’esprit entreras-tu en

scène tout à l’heure ?

Je veux faire plaisir à ces gens. C’est mon métier et

en plus on me paie, mais attention : ce n’est jamais

gagné ! Ce métier, c’est un métier où rien n’est

jamais gagné et rien n’est jamais perdu. Je crois

que j’en suis une assez bonne illustration !

Propos recueillis par Jacques Perciothttp://monsite.orange.fr/jacquesperciot

Les disques

Claire Elzière Un original, 13 originaux. 13 titres. Quine connaît pas Pierre Louki doit illico écouter cedisque, il aura en prime l’occasion de découvrir uneinterprète de talent. La voix retenue, douce, presquebienveillante, Claire Elzière affiche un bonheur rassu-rant et respectueux à raconter les histoires à dormirdebout de feu son maître à chanter. Elle sait restituertoute la malice, la poésie et le raffinement de cesinédits dont certains datent de plus de 45 ans.L’orchestre, tout droit sorti des Primitifs du futur,accompagne savamment les œuvres du pince sansrire, mises en musique par Grégory Veux, DominiqueCravic et Colette Mansard. Saravah.

Jean-François Blanc Ancres terrestres. 13 titres. Nevous fiez pas aux apparences, ce landais, instituteur etpoète est un faux naïf. Avec un grand sourire, sapoésie au naturel nous mène par le bout du nez. Seschansons, ajustées à la main, sont d’une humanitéréconfortante d’où surgissent élans amoureux etsouvenirs d’enfance. Autant de fables innocentestraitées avec humour, candeur et bon sens rural. Bienancré dans le réel, ce contemplatif à l’aplomb de nousfaire tutoyer les étoiles. A goûter à l’ombre du figuier.Cont. Arteka Tél. 06 09 03 26 46.

Serge Utgé-Royo Traces publiques. 16 titres.Toujours la voix nous transporte. 12 titres ciselés deSerge dont 5 inédits pour dire les combats etl’espérance, et puis, 4 chansons de Brassens, Haillant,Ferré et Beaucarne ponctuent cet album enregistré enpublic. Sans faillir à sa poésie fraternelle et humaniste,la tendresse est présente à chaque instant. « Le poinget le miel » nous rappelle à la vigilance des temps,comme une lettre écrite à tous ceux qui croient qu’unjour viendra… Edito Musiques/Noir Coquelicots - RueStendhal. www.utgeroyo.com

Jean Andreu Transports en commun. 12 titres. Tour àtour passionné ou confident mais toujours généreux,ce chef de chœur taquine la chanson depuis quelquestemps déjà. Chansons funky bien ficelées, une variétéde bon aloi avec des intonations à la Michel Berger ouWilliam Sheller. De quoi amadouer les plus réfractairesau genre. C’est sûr, Andreu sait y faire. Cont. 06 84 7819 64 - www.jeanandreu.com

Simone Tassimot Gainsblues 15 titres. Il s’agit ici dechansons peu connues, créées ou chantées pard’autres (Mireille Darc, Catherine Sauvage, FranceGall, Catherine Deneuve, Jane Birkin) et écrites entre1958 et 1983. Des « Goémons » à « La saison despluies », Simone Tassimot interprète de façon retenueet raffinée, sans ostentation. On est pris par cetterespiration, cet intimisme qui colle au blues de lasituation. Le piano délicat de Jérôme Destours sert àmerveille le disque qui est aussi un spectacle. Après le« beau Serge » il y a, c’est sûr, la « grande Simone ».Cont. 06 22 23 24 19. Le mot et la note -www.myspace.com/simonetassimot

Alcaz On se dit tout… 13 titres. Alcaz, c’est VyvianCayrol et Jean-Yves Liévaux, amoureux et boulimi-ques de la vie. Rôdé à toutes les scènes de France etd’outre-Atlantique, ce duo, à la ville comme à la scène,est allé enregistrer son 4e CD à Philadelphie (Pennsy-lvanie), d’où la couleur country-folk dominante. Alcaz,c’est l’assurance d’une générosité flamboyante, d’unechaleur communicative qui vous fait retrouver la pêcheun jour de moral en berne. Si Jean-Yves ne ménagepas son expressivité, Vyvian interprète superbement« La lune » de Ferré. On ne résiste pas bien long-temps à ce tempérament ensoleillé car « La vie va viteet l’on s’en va ». Cont. 06 60 55 76 92 - www.alcaz.net

Véronique Pestel La Vie Va, Rag. 12 titres. La grâce,l’aisance et le raffinement sont toujours au programmed’un disque de Véronique Pestel. Ici, plus que jamais,l’élégance de l’écriture donne aux chansons une forceétonnante. C’est aussi la parole d’une femme libre etengagée qui se heurte aux désordres du monde. Sousla baguette de Michel Precastelli (piano et musiques),la formule du trio jazz avec Jean Bardy (contrebasse)et Jean-François Roger (batterie) convient parfai-tement à l’intimisme et au mordant de ce nouvel opus.De bout en bout, cette « Vie Va Rag’ » lui va commeun gant. Prod. JC Barens. Distr. Mosaic Music.

Le Beau Claude Changement de propriétaire. 13titres. Il aime les mots et ne s’en prive pas. Tour à tourléger et grave, sophistiqué ou cru, ce Claude s’enf-lamme pour « Les beaux yeux des garçons », entrefantasmes torrides et cynisme grinçant. Un troublantérotisme embrase ce CD où l’humour et l’amour rimentet se taquinent à l’endroit et à l’envers. Un disque roseet noir, pour des amours grises et bleues. Cont. 06 8477 60 69 - www.myspace/lebeauclaude

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Patrick Paré Chaussures rouges. 12 titres. Guitaristebiberonné à JJ Cale et Mark Knofler, Patrick Paré a lavoix qui feule et charme tout en douceur. Le blues, lespleen, les petits matins, les bars, les filles, lesbagnoles, la poisse… Le noir et rouge ne s’épousent-ils pas ? Cont. 06 23 38 07 45 -www.myspace.com/patpar - www.patrick-pare.com

Gildas Thomas Parce qu’un singe s’est mis debout.17 titres. Gildas a le don du rif musical, de la mélodie(une rareté de nos jours), de la phrase qui fait mouche,de l’idée qui fait la chanson. Il y a un style GildasThomas. Pour ce 3e opus, si « Le premier texto » faitécho à « Une peluche dans le sac à dos » d’unprécédent CD, il est l’observateur ingénu qui croqueles tics et manies de la société, traque les farces duquotidien, alpague les lieux communs ; en somme,regarde avec curiosité et tendresse la vie des gens.Gildas Thomas s’étonne de tout et balade sa caméraau coin de la rue, dans les familles recomposées, lescours de récré, assassine les touristes et le beaujolais,toutes ces choses qui font pourtant tourner la terre…D’après lui, tout cela est arrivé « Parce qu’un singes’est mit debout ». 17 petits bijoux qu’on fredonneimmanquablement à la sortie de l’album. Tél. 06 07 0597 54 - http://gildas.thomas.free.fr

Joël Favreau et Jean-Jacques Franchin Brassensautour du monde. Quand Brassens rencontre lescultures du monde. Voilà un disque original quipourrait bien secouer le cocotier de la planète deTonton Georges. Enregistré à Beyrouth, Cotonou,Kaboul et Nouméa, ce disque prouve que lesmusiques de Brassens sont universelles et ouvertesaux métissages. Cont. Le Sourire du chat Tél. 02 5489 79 53 - www.joelfavreau.com

Mathieu Rosaz La tête haute quitte à me la fairecouper. 14 titres. Changement de style. Si Mathieu afait ses classes en interprétant (et chante toujours)Barbara, ici son talent d’auteur et de compositeurapparaît au grand jour. Promeneur solitaire, Mathieu,par touches discrètes, sait rendre le raffinement destroubles de l’âme. Les sentiments, les rêveries, cares-ses ou griffures nous laissent en suspension « Commedans un film de Rohmer » mais la vie n’est pastoujours ainsi… Ce « Fils de famille » a bien la tête surles épaules. Un très beau disque auquel on associeElvire Aucher pour la réalisation musicale. Cont. 06 1176 73 38 - www.myspace.com/mathieurosaz

Françoise Hautfenne Palimpseste 14 titres. Une bellesérénité se dégage de ce 3e album interprété tout ennuances. Venue du Nord, cette « littéraire » sait écrireet goûte pleinement la saveur des mots. Saisissant lesmoments les plus ténus, les chansons s’attardent au fildes instants sur les impressions fugitives, les tenanten suspension le temps qu’il faut pour en savourerpleinement son bonheur. Harpe, guitares et accordéontissent un écrin soyeux à ce disque délicat et apaisant.Tél. 03 21 73 04 81 - www.francoise-hautfenne.fr

Yvart chante Moalic. 15 titres. Quand Joseph Moalicconfie des textes à Jacques Yvart pour les mettre enmusique, c’est une histoire de fraternité qui estracontée. Défilent dans ce disque moult références àl’Afrique, à la Bretagne, aux rencontres, aux fantômes,aux peines et aux bonheurs de la vie. Porté avec fiertépar la voix chaude et rassurante d’Yvart, cette galettede mémoire reflète l’amitié qui réuni les deux hommes.Cont. Joseph Moalic, 28 rue de la Fontaine - 60700Bazicourt [email protected]

Jean-Louis Bourdier Tardif. 13 titres. Classique,sincère, droit dans ses bottes, Bourdier est au piano etchante ses impressions d’enfance restée au fond dusac à dos. Le vent de la mémoire soulève le couverclede sa « Boite à souvenirs » et la chaleur de sa voix faitle reste. Ce rêveur qui « veut de l’amour un petit peutous les jours » reprend aussi avec talent « J’suis d’unpetit pays » de l’ami Jean Dubois. Cont. 06 84 32 0862 - [email protected]

Xavier Merlet Clacfric Land 12 titres. Humour grinçantet dérision sont au programme de ce 3e album.L’écriture est franche, nette et incisive.Xavier Merlet manie une languesimple, efficace et taille des costards à tout ce quidéconne dans la vie et chez les gens : la tyrannie de laminceur, la violence conjugale, l'ado indécis, la télé, lefric, les tubes… Une chanson affûtée aux dérapagesde la société passée finement à la moulinette.L’humour ne fait pas défaut à l’homme au col roulévert olive car ce CD a un ton de chansons popu-laires des années 70 qui auraient le goût de l’imper-tinence. Voix précise, présence indéniable, textesancrés dans la réalité, l’ironie du verbe au coin de laglotte, Xavier Merlet est un mordant qui nous tient ladragée haute. Mosaic Music. www.xaviermerlet.com

Michel Lascault Chansons d’amour du 15e siècle. 14titres. Une relecture pour le moins originale et décaléede l’amour courtois. Point de luth, de rebec ni dechalémie pour accompagner ces textes de Charlesd’Orléans (et anonymes) adaptés en français contem-porain par Michel Lascault ; sax et guitares électriquesnonchalantes ont fait évoluer le genre vers uneétrange modernité. Il s’agit donc bien d’un essai surune esthétique de la mélancolique car les textesexplorent différentes situations sentimentales :solitude, désir, anticipation de la rencontre, rupture,trahison, maladie et mort de l’aimée (...), tout est lié àla problématique de la femme sublime dont l’amourseul peut sauver le poète. La réalisation volontai-rement artisanale, les accidents musicaux, la dolencede la voix, l’impression d’instabilité donnent un charmefou à cette chanson-expérience. Cont. 01 43 55 19 87- www.michel-lascault.com

Marienko Le grand voyage 14 titres. Soutenue par unfolk agile et entraînant, la voix légère et gracieuse deMarienko nous conte des histoires toutes simplesqu’on a plaisir à écouter. Cont. Traficom Music. Tél. 0143 33 99 61 - www.marienko.com

Germinalle Le ciel s’en fout ! 15 titres. Dans la veinede la chanson réaliste, cette enfant de la balle avanceavec une belle assurance des couplets de révoltes etd’espérances. De scènes de comptoirs en chroniquesprovinciales, Germinalle parle de sa vie, de sesproches et décrit ses solitudes, ses décalages avec lemonde qui l’entoure. Une femme de convictions enquête de liberté et de tendresse. Tél. 06 03 96 12 [email protected] - www.myspace.com/germinalle

Bénédicte Laurent lesdrôlesdep’ititeschosessimplesde-laviedefamillequifâchent 19 titres. Bénédicte règle sescomptes avec la famille, c’est même la thématiqueprincipale du disque. Portraits de mères possessives,femmes pressées, chroniques de magazine ou devoisines cancanières… toutes ces choses agaçantesqui agitent le beau sexe peuvent, je vous rassure, trèsbien s’appliquer au hommes… Ces travers de la viequi « la fâchent, l’énervent, la fatiguent, la tracassentet la stressent » alternent avec des thèmes plusgraves, la maladie, la vieillesse… Une voix de sopranoà la clé, cette râleuse jusqu’au bout des ongles,déploie une énergie tout à son avantage. Un disquequi a du peps. Cont. 06 07 95 47 91 -www.myspace.com/benedictelaurent

desmas
Texte de remplacement
desmas
Barré
desmas
Barré
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Vocalcordes (Aurèle et Ludovic Hellet). 13 titres. Unpari original tenu par Aurèle Salmon qui, pourl’essentiel des titres, chante accompagnée d’un seulmusicien, Ludovic Hellet son compère contrebassiste.Loufoque ou rêveuse, un brin surréaliste, l’intrépideenfant des Pays de Loire nous pique d’une chansonsans artifice. La plume franche et légère, l’imaginationfertile, Aurèle raconte des tranches de vie, descomptines à dormir debout, mais aussi des chansonsvolées à P. Chasseloup, S. Gainsbourg ou T. Corbièreet quelques reprises bien senties. Si Ludovic Helletexploite habilement son instrument, harpe et guitarecomplètent le voyage musical. Un jeu poétique hardi etsans fioriture qui nous réveille et nous plait immanqua-blement. Cont. 06 77 19 99 78 www.aurelechante.com

Thom Wei Viens. 11 titres. Chanteur, guitariste et…danseur, Thom Wei a plus d’un tour dans son sac. Cepremier disque donne un aperçu des facilités vocaleset instrumentales du show man en question. Croonersitué quelque part entre Spike Jones et HenriSalvador, Thom Wei pratique l’humour chaud-froid etmanie la parodie grinçante dans une succession decalmes et d’emballements fougueux qui cachent malses débordements de tendresse. Cette expressivitéhors norme vient taquiner nos idées bien arrêtées surla chanson. Cont. 06 22 99 67 52 – www.thomwei.com

Jacques Palliès Chansons primales 2. 14 titres.Après Autoportrait et Chansons primales, l’animateuren chef de l’Acte chanson de Montpellier nous gâted’un nouvel opus. Une poésie intime et douce,fraternelle et musicale qui nous va droit au cœur.L’amitié, l’espace et le temps, les impressions devoyages, mais aussi révoltes et combats sont ausommaire de ce disque. Les arrangements duguitariste de blues Pascal Corriu participent à cetteréussite. www.actechanson.fr

Xavier Renard 7053. 11 titres. Une chanson dédiée àRosa Parks (qui refusa de céder sa place de bus à unblanc dans une Amérique alors ségrégationniste) estle prétexte à nous faire partager ses inquiétudes quantau monde malade de ses excès, les solitudes moder-nes et l’état de la planète. Car l’environnement est aucœur du sujet dans la plupart des titres. Xavier Renardn’en perd pas la boussole pour autant car ce disqueest agréable à écouter. La magie des guitares doitagir. Cont. 01 42 87 24 74 - www.xavier-renard.com

Louis Coumian Drôle d’époque. 12 titres. Coumian,homme moderne et direct est à l’aise dans son registredu chanteur de charme. A cent à l’heure, il swingueses refrains avec aisance, la désinvolture à laboutonnière du complet veston. Croqueur incisif,Coumian traque l’absurde, la solitude, les fauxsemblants et les ersatz de bonheur en témoin de notreépoque trépidante. Cont. 06 78 79 40 50 –www.louiscoumian.com

Christiane Courvoisier Mémoires en rouge et noir.Espagne 1936/1939. 24 titres. Si l’engagement et laforce de conviction sont de mise pour retracer l’époquetroublé qui a secoué l’Espagne de 36 à 39, nous avonsapprécié la sobriété de l’interprétation pour exprimerce chant de mémoire. Alternant textes et chansons,Christiane Courvoisier a puisé dans différentsrépertoires : chants patriotiques traditionnels, Neruda,Alberti, Hernandez, Ferré, Utgé-Royo, ou ses proprescompositions, pour illustrer les drames de cettehistoire. L’accompagnement est assuré de bout enbout par l’accordéon solo de Michel Glasko. Un livretbilingue avec notes très documentées complète cedisque qui est déjà une référence. Edito Musiques/RueStendhal. www.christianecourvoisier.com

Mathieu Pirro La réussite. 5 titres. Ce grain dans lavoix lui donne une présence indéniable, comme uneautorité naturelle. Mais à l’écoute des textes, larigueur, l’exigence et aussi l’élégance de l’écritureconfirme que Mathieu Pirro a le talent qu’il faut jusqu’à« La réussite ». Cinq chansons qui donnent l’eau à labouche afin de patienter jusqu’à l’album complet. Cont.06 17 09 74 31 - www.myspace.com/mathieupirro

Mr William J’ai même aimé des cons… 12 titres. Avecun aplomb sans pareil et sous la plume de MichelMilenkovic, ce Mr William fait défiler toute une galeriede caricatures pas toujours plaisantes. L’insupportableet envahissant garnement adresse donc ses compli-ments de malpoli à l’endroit des provinciaux, descocus, des beaufs, des gros et des gras, desboutonneux et, cela va de soi, de tous les cons de laterre. S’il sait se faire caressant, c’est bien entendu àrebrousse poil. Pourtant, ce galopin du couplet peutprétendre avoir une sensibilité : « L’absence » lerappelle à une tendresse qu’on lui croyait… absente.Cont. 06 78 22 64 93 - www.monsieurwilliam.org

Jean-Jacques Boitard En avant Mars. 12 titres.Personnage extravagant, loufoque, perpétuel étonné,la malice au coin des lèvres, Jean-Jacques Boitardvient de sortir son 3e CD et ce, sous la houlette d’IlyèsYangui, arrangeur. L’entrain naturel de ce marseillaisnous emporte dans un tourbillon de fables etcomptines qui sont loin d’être anodines ; un mondeingénu et quelquefois surréaliste traité sur le mode desmusiques traditionnelles. Cette irrésistible vitalitélaisse à penser que la jeunesse est éternelle. Cont. 0491 37 66 75 - www.boitarderie.com

Emmanuel Della Torre. Ballades éoliennes 10 titres.Emmanuel aime la musique américaine, les balladeset les guitares, et ça s’entend. Soucieux de fraternitéet de développement durable, ce disque attachant faitcôtoyer les grands espaces, les peuples du monde etune étonnante version de « Demain dès l’aube » (V.Hugo). « Rimeur de fond », Emmanuel Della Torrecourt après ses légendes. Peut-être que le vent… ?www.emmanueldellatorre.net

David Sire Bidule et l’Horizon 18 titres. Adepte de laroue libre et du guidon pas guindé, ce pèlerin chanteura traversé la France à vélo du Nord au Sud puis d’Esten Ouest. Un 5e album enregistré à la pause et le voilàavec dix-huit titres dans ses sacoches pour raviver lescouleurs de l’enfance. Un peu décalées, les chansonsde l’homme au chapeau melon oscillent entresimplicité touchante et fables philosophiques. Ce naïf,émerveillé par la vie qui défile, balade son insouciancea coup de pirouettes et de pieds de nez à notre viebien rangée. Avec une proximité chaleureuse, il parleà l’oreille des doux et de ceux qui marchent en dehorsdes clous : une sorte de Jacques Tati qui aurait croiséBoby Lapointe en somme. Et hop, en route pour rattra-per l’horizon. L’Autre Distribution. www.davidsire.com

Pierre-Jean Zantman Le poisson plume. 10 titres.Une nouvelle aventure musicale se déroule dans ce 3e

opus jeune public et ça déménage. Mêlant lesambiances acoustiques et les propositions électriques,Pierre-Jean Zantman offre aux enfants du beau et del’intelligent, attentif à l’exercice de leur libre arbitre etde leurs choix esthétiques. Beaucoup de sérieux etd’exigence et une réelle musicalité. Ajoutez desuperbes illustrations au livret et vous aurez un disquede très haute tenue pour toutes les oreilles dès 5 ans.Cont. 06 23 08 36 29 www.myspace.com/pjzantman

Page 5: Bimestriel – 2,5 Le Bruit Qui Court aux Blancs Manteaux ...William Sheller. De quoi amadouer les plus réfractaires au genre. C’est sûr, Andreu sait y faire. Cont. 06 84 78 19

Philox L’écluse. 12 titres. Philox réveille ici un mondede fantasmagories dans un style cabaret expression-niste original. La présence de l’eau est le fil conducteurde ce CD sorti en 2008 dont le titre est aussi unspectacle. Ancré dans la culture picarde, cet allumeurde réverbères évoque les bateliers, les écluses, l’eaudormante, les nénuphars, la pluie… Autant de visionsfantomatiques qui nous embarquent dans ses vrilles,ses métaphores, ses spectres… D’imprévisiblesmoments de douceur et d’emballement soudainparticipent au pouvoir évocateur des images. Habituédes aventures musicales collectives et soutenu pardes musiciens chevronnés, Philox a réussi un exercicepoétique de belle volée. Cont. 03 44 48 48 79 [email protected] – www.philox.fr

Frasiak Live. 14 titres et L’air bleu. 6 titres. Deux joliesgalettes pour nous faire patienter avant le prochainalbum qui devrait paraître à la rentrée 2009.www.frasiak.com

Noof Commerce écoutable 11 titres. Membre actif dugroupe les Wriggles, Noof n’est pas seulement unacrobate de la performance vocale et du sampler, nice robot glaçant et bruiteur facétieux que l’on veut bienentendre. C’est aussi un véritable auteur de chansons.Après « Que d’la gueule » en 2006, il donne unenouvelle fois la mesure de son talent. Si les thèmes(solitude, injustices, religions…) sont traités sur un tonle plus souvent grinçant et caustique, l’homme est enfait un hypersensible à la tendresse douce-amère, unclown triste dont la plume est en constant équilibre surle fil du rasoir. Frissons garantis. L’Autre Distribution.

Syrano Le goût du sans. 16 titres. Rap, slam, trip hopélectro ? Ce 2e album est une palpitante alchimie desgenres dans la lignée des Ogres de Barback, Mell,Imbert Imbert… dont certains membres sont d’ailleursinvités au festin des mots de Syrano. L’univers à vif decet artiste complet (chanteur, graphiste et vidéaste) estjalonné d’improbables futurs et de solitudes urbaines.Cœur battant, Syrano ausculte la noirceur du mondeau stéthoscope. Un désir viscéral d’amour, une irrésis-tible quête d’humanité pour échapper au désespoir etfaire la peau aux exclusions ordinaires, ne passombrer dans l’œil du cyclone. L’Autre Distribution.www.syrano.net

Véronique Soufflet Le tango de Platon et Al-Farabititres. Entre l’orient et l’occident, entre Le Caire, Pariset Beyrouth, entre rêve et réalité, l’exil, le voyagemétissé d’une artiste de talent qui embrasse lesmythes de fraternité et d’humanisme d’Oum Kalsoumet de Khalil Gibran. La joie et les larmes se mêlent aufil des plages. La voix confidente, Véronique Soufflets’entoure d’un mystère que l’on tarde pas à percer.Cont. Melocat Prod. Tél. 01 45 46 04 22 -www.veroniquesoufflet.com

Fabrice Carré Les choses simples 12 titres. Graver seschansons est un rêve caressé par la plupart deschanteur ; voilà enfin un cadeau à partager avec lui. Unspleen plein de douceur, une mélancolie vagabonde, unbrin d’humour et des élans de tendresse se dégagent dece joli bouquet de chansons aux couleurs jazzy, bossaou blues. De quoi laisser cette trace que l’on attendait.Cont. 01 48 76 28 92 - [email protected]

Chronique des chansons

du pays petit

Wendy Nazaré

La touchante et légère ville de Spa, perle située

dans les Ardennes belges va retrouver ses

marques estivales en accueillant ses fidèles

Francofolies du 17 au 21 juillet prochain. Le grand

cirque habituel dans tous ses parcs, ses rues et

ses bars. Pour les amateurs de chansons qui

veulent faire des découvertes, le festival propose

un lieu à l’abri du bruit : le fameux « Salon bleu »

qui se trouve à l’intérieur du Casino. Au menu : le

spectacle de chanteurs francophones « Du haut

des airs », Luciole, Géraldine Cozier, un plateau

dit « Trois Baudets » avec JJ Nyssen, Gaëtan

Vassart et les Sea girls, Miam Monster Miam,

Jacques Duvall… Et des tas d’autres. Le mieux à

faire est de scruter le site (1) qui est très complet.

A Spa passera la très déterminée Wendy Nazaré

qui, depuis la parution de son premier album chez

Universal, crée de belles sensations auprès des

professionnels et du public. Pas de pareil propose

treize compositions personnelles qui évoquent le

soleil de l’Afrique, les questions sur le monde, les

bouts de tendresse pour les enfants en danger,

l’exil… L’environnement posé sur guitares sèches,

mandolines et des percussions est superbe.

Quelques maladresses ici et là dans l’écriture

n’empêchent jamais de savourer le travail de cette

fraîche voix qu’on va beaucoup entendre durant les

prochains mois.Guy Delhasse

(1) www .francofolies.be

(2) Pas de pareil, Wendy Nazaré Universal Belgium

www.myspace.com/wendynazare

Deux siècles de boutique

En coup de Vian

Très amusant, Michel Drucker prenant au moins

deux épaisseurs de gants pour évoquer Le

déserteur dans une émission qu’il consacre à Boris

Vian… Quel courage ! Risquer de perdre sa place,

à son âge, en agitant publiquement ce brûlot

subversif devant un auditoire mal préparé à une

soudaine incartade libertaire dans cette « étrange

lucarne », ovine, fliquée, désormais financée à la

mord-moi-le-nœud, génératrice d’obèses et

passablement décervelante. Qu’il me soit permis de

signifier à l’onctueux Michel Drucker qu’il est,

depuis petite lurette, révolu le temps de la

conscription et de l’insigne honneur de mourir pour

sa patrie dans le cadre des joyeusetés coloniales

dont la France (chiche !) s’honore encore. C’était le

bon temps… Aujourd’hui, les p’tits gars qui se font

pulvériser en Afghanistan ne sont plus des

apprentis confiseurs ou des aspirants instituteurs

autoritairement délocalisés aux frais d’une

princesse généreusement, impunément,

machinalement mortifère. Les p’tits gars

d’aujourd’hui ne désertent plus, parce qu’ils sont

des professionnels de la chose guerrière. Plus riant,

certainement, que l’intérim ou le chomedu.

Cela peut sembler très exagéré, ces

effarouchements de pucelles à l’heure de

commémorer Vian. Et, en même temps, c’est le

plus bel hommage qu’on puisse lui rendre : ses

petites chansons foutent encore la trouille en cette

époque où il convient plus que jamais de serrer les

rangs. Vian nous a laissé une grosse poignée de

chansons « violemment pro-civiles » telle ce

Déserteur, dont une première mouture se terminait

par : « Si vous me poursuivez, prévenez vos

gendarmes que j’emporte des armes et que je sais

tirer ». Que voulez-vous… Pour que les auteurs de

chansons se bornent à chanter les petites fleurs

des champs, les oiseaux, les amoureux et les rires

d’enfants, il faudra que ce monde aille bougrement

mieux qu’il ne va. Ce jour-là, Vian sera

définitivement démodé. Il n’en prend pas le chemin.

Jacques Perciot