Bilan Île-de -France 201 7 · Anne FONTIGNY, Benjamin FOUGERE, Nicolas GALAND, Benoît GALLOT,...
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Bilan Île-de-France 2017
Rapport des activités odonatologiques et
état des connaissances de l’observatoire dynamique
Avec le soutien de Rédacteur : Thomas BITSCH
Synthèse établie à l’aide des données saisies sur http://cettia-idf.fr
© T
. BIT
SC
H
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
2
Photographie de couverture : mâle d’Anax imperator au petit matin
Référencement proposé :
BITSCH T. (2018) – Rapport des activités odonatologiques au cours de la saison 2017 et état des
connaissances de l’observatoire dynamique. Société française d’Odonatologie. 38 pp.
Compte-rendu des activités et des observations de Libellules à partir des données qui ont été rentrées dans Cettia – base en ligne co-gérée par l’ARB-IdF (ex Natureparif) et SEME et conçue par Thierry ROY :
soit directement par les observateurs eux-mêmes ; soit après importation de leurs données extraites d’une autre base.
Relecture :
Laurent CHEVALLIER et Xavier HOUARD (SfO/Opie)
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Préambule
Partie 1 : Synthèse globale de l’activité odonatologique
Liste des observateurs 2017
Evolution des connaissances
Résumé météorologique en Île de France pour l’année 2017
Répartition temporelle des observations
Répartition géographique des observations
Encart : Qu’est-ce qu’une bonne donnée odonatologique ?
Qualité des données et habitats prospectés
Quelques événements marquants au cours de l’année
Partie 2 : Etat des connaissances de l’observatoire dynamique
Avertissement
Tableau récapitulatif du statut d’indigénat tel que présent dans Cettia fin 2017
Phénologies extrêmes des espèces franciliennes et récapitulatif 2017
Partie 3 : Analyses par espèce
Nombre de données par espèce
Répartition temporelle des espèces
Les données d’absence – une information capitale à renseigner !
Observations marquantes au cours de l’année
Bilan annuel des espèces à suivi prioritaire
Anax imperator et Anax parthenope
Ceriagrion tenellum
Espèces non contactées en 2017
Aeshna isoceles
Somatochlora flavomaculata
Sympetrum fonscolombii
Bibliographie citée
Sommaire
4
5
6
7
8
10
11
13
14
15
16
17
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20
22
23
24
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37
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Préambule
Depuis 6 ans, le rythme d’acquisition annuel des observations de Libellules n’a cessé de s’accélérer. L’année 2017 marque cependant le pas, malgré un nombre d’observateurs encore jamais atteint. Avec un peu plus de 8100 données pour l’année 2017, le volume de données reste cependant conséquent. Parmi les données rentrées en 2017, il y en a 1424 de plus qui concernent les années antérieures mais qui n’avaient pas pu être prises en compte dans le dernier rapport annuel. L’effort de rattrapage des années antérieures est précieux d’enseignements et permet d’affiner les tendances sur des périodes longues. Nous avons d’ailleurs essayé de discuter de l’évolution de quelques espèces dans ce rapport : celles d’Anax imperator comparée à Anax parthenope d’une part puis celle de Ceriagrion tenellum d’autre part. Les séries temporelles longues sont une des conditions pour en faire des analyses statistiques solides. Les essais proposés dans cette synthèse n’ont pas beaucoup de prétention, ils ne visent qu’à débuter les réflexions et rendre compte de quelques traits visibles par un défrichement rapide du jeu de données. Il faut espérer que des études plus approfondies seront entamées prochainement à partir de ce jeu de données toujours plus conséquent.
La synthèse arrive un peu tard en saison cette année par manque de temps bénévole … Nous
espérons néanmoins qu’elle vous redonnera un peu d’énergie pour aller sur le terrain durant les
la dernière période steli de 2018 – c’est-à-dire à partir du 1er août (celle pour laquelle on manque
cruellement de données) !
En espérant que cette synthèse puisse répondre à vos attentes, n’hésitez pas à nous faire
remonter vos remarques pour améliorer les éventuelles suivantes.
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
5
Partie 1 :
Synthèse globale de l’activité odonatologique
© R
. MU
GU
ET
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
6
Liste des observateurs 2017
Nous tenons à remercier les 174 observateur(trice)s suivant(e)s sans lesquel(le)s cette synthèse n’aurait été possible (en gras celles/ceux qui ont fourni plus de 100 données au cours de l’année) - extraction du 08/06/2018 :
Louis AMATO, Pamela AMIARD, Christopher ANGE, Jack ANJUERER, Jean-François ANTOINE, Frédéric ASARA, Thierry AURISSERGUES, Arnaud BAK, Thierry BARA, Kévin BARRE, Franz BARTH, Chloé BARTHE, Waël BAZZI, Melvin BEATRIX, Luc BERGER, Marie-Thérèse BETTENS, Thomas BITSCH, Paula BOSSARD, Julien BOTTINELLI, Arnaud BOULANGER, Fabien BRANGER, Christophe BRILLAUD, Joël BRUN, Lorenza BUONO, Christine CAILLIERE, Timothée CANTARD, Nathalie CAZES, Philippe CEANE, Chloé CHABERT, Alain CHAMPAGNE, Daniel CHANTREL, Laurent CHARRIER, Olivia CHERRIER, Laurent CHEVALLIER, Stéphane CLAVE, Gérard CONSTANTIN, Vincent CORDEAU, Richard COUSIN, Benoît DANTEN, Charlie DARENNE, Julien DAUBIGNARD, Matthieu DAUDE, Gaëlle DEFLESSELLE, Axel DEHALLEUX, Jérôme DELABARRE, Jean-Pierre DELAPRE, Marion DELAS, Olivier DELZONS, Marcel D’HINZELIN, Vincent DOURLENS, Marie-Christine DUBERNARD, Estelle DUCHEMANN, Philippe DUCOURNEAU, Pierre DUHEM, Corinne DUMONT, Bruno DURAND, Marion ERIKSSON, Valentin FABRE, Thierry FERNEZ, Lucile FERRIOT, Benoît FONTAINE, Nancy FONTENY, Anne FONTIGNY, Benjamin FOUGERE, Nicolas GALAND, Benoît GALLOT, Audrey GARCIA, Nicolas GAUTHIER, Christophe GIROD, Christian GLORIA, Akaren GOUDIABY, Matthieu GOUIRAND, Philippe GOURDAIN, Anthony GUERARD, Melvyn GUILLOT-JONARD, Pascal GUY, Sami HASROUNI, Bruno HAYON, Johan HEMMINKI, Rebecca HERVAULT, Julien HERVE, Bruno HONORE, Xavier HOUARD, Sylvain HOUPERT, Romain HUCHAIN, Camille HUGUET, Daniel INGRATTA, Xavier JAPIOT, Frédéric JARRY, Benjamin JAVAUX, Gregory JECHOUX, Lucas JEHANNO, Samuel JOLIVET, Didier JULIEN-LAFERRIERE, Eddie KINDT, Olivier LABBAYE, Audrey LABONDE, Julien LAIGNEL, André LANTZ, Annick LARBOUILLAT, Guillaume LARREGLE, Vincent LE CALVEZ, Pascal LE GUEN, Delphine LEMOINE, Emma LEPRI, Jonathan LEREAU, Kévin LEVEQUE, Vincent LIMAGNE, Arnaud LORET, Jean-Marc LUSTRAT, Stéphane MALIGNAT, Loriane MAMELI, Gérard MANN, Julie MARATRAT, Olivier MARCHAL, Isabelle MARTIN, Yves MASSIN, Marie MELIN, Antoine MERCIER, Fabien MICHEL, Pierre MIGUET, Hadriane MORISSE, Richard MUGUET, Olivier MULLER, Thierry MUNIER, Margaux MUNOZ, Fréderic NOEL, Julie OZENNE, Quentin PAILLOL, Philippe PARIS, Christophe PARISOT, Marion PARISOT-LAPRUN, Carole PEREZ, Eric PERRET, Bertrand PINEY, Julien PIOLAIN, Sarah POTIER-GIQUEL, Sylvestre PLANCKE, Didier PLUQUET, Christelle PLUVINET, Christine PRAT, Olivier PRATTE, Cyril PRESSOIR, Romain PROVOST, Loïc PUYRAIMOND, Maxime RAMBAUD, Pierre RIVALLIN, Emmanuelle ROLLAND, Olivier ROSE, Pierre ROUSSET, Thierry ROY, Sylvie RUFFIN, Julie
SANNIER, Benoît SEGERER, Sébastien SIBLET, Françoise STIEFATER, Catherine SU, Noëmie THEBAUD, Laurent THIBEDORE, Olivier THORET, Pierre TILLIER, Gilles TOURATIER, Sylvie VAN DEN
BRINK, Mathilde VASSENET, Axel VILETTE, Maria VILLALTA, Angélique VILLEGER, Laurent VINDRAS, Catherine WALBECQUE, Marc et Marie-Ange YPRES, Florent YVERT, Kévin ZEITOUNI, Maxime ZUCCA.
Les pourcentages ci-dessus sont sensiblement identiques à ceux de l’année dernière. Notons que le recrutement est positif (+20 par rapport à l’année dernière) :
perte de 69 observateurs avaient rentré des données en 2016 mais aucune en 2017.
gain de 89 nouveaux observateurs pour 2017.
13%
10%
77%
Nb >100 obs
Nb entre 50 et 100 obs
Nb <50 obs
Fig. 1a : diagramme présentant la répartition du nombre
de données par observateurs
Fig. 1b : sexe-ratio des odonatologues
28%
72%
Observatrices
Observateurs
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Evolution des connaissances Cettia compte à ce jour plus de 60000 données franciliennes d’Odonates. Même si l’on peut penser que les connaissances sont anciennes avec la présence de nombreux naturalistes illustres les siècles précédents, nous n’en avons que peu de traces … Les données ont commencé à être récoltées en nombre suffisant pour en tirer des tendances et des distributions fiables que depuis le début des années 1980 avec le lancement de l’Inventaire cartographique des Odonates de France (INVOD : 1985-2005) (Dommanget, 1985, 2002) puis au Complément à l’inventaire des Libellules de France (Cilif : depuis 2005). Depuis la mise en place d’un réseau centralisé et des bases de données en ligne, il y a eu un véritable essor dans la quantité d’observations qui sont mutualisées et collectées pour la communauté. Et ceci grâce aux naturalistes, aux associations, aux bureaux d’études, aux collectivités qui participent tous à ce formidable outil qu’est Cettia. L’année 2017 a ainsi permis d’engranger plus de 8000 données, sur la troisième marche du podium par rapport à nos connaissances récentes.
Fig. 2 : évolution du nombre de données annuelles depuis 1950.
Ci-dessous le détail du rattrapage que nous évoquions en préambule. Un grand merci aux
personnes qui ont pris la peine de rentrer ces anciennes observations ou aux personnes en
charge des imports d’études publiques.
Année Nombre de données
supplémentaires 2016 +432 2015 +183
2014 +371
2013 +299
2012 +149
2011 +144
2010 +121
2009 +79
2008 +13
2007 +15 2006 +18
2005 +19
2004 +1
2003 0
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
0
10000
20000
30000
40000
50000
60000
1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Nb obs par an (fin 2017)
Nb total cumulé de données
INVOD
CILIF
PRAO
CETTIA
2017 = 8187 données
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Fig. 4 : Comparaison des écarts à la normale saisonnière en température (graphiques du haut – température maximale en rouge, minimale en bleu) et en précipitations (graphiques du bas) en Île-de-France. Données extraites du site infoclimat.fr le 22.06.2018
Résumé météorologique en Île-de-France pour l’année 2017
Il est assez intéressant de noter que globalement dans la moitié nord de la région, la saison coïncide avec des pluviométries relativement plus importantes que les années moyennes. Ceci ne sera visible qu’en fin de saison dans le sud de la région où le début de saison aura été au contraire plutôt plus sec. Les mois de mai et juin ont été globalement assez chauds partout. Le mois de septembre très pluvieux partout a sans doute mit fin à la saison odonatologique assez brutalement (comme le confirment l’observation de la Fig. 3).
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
10
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1000
1 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54
Répartition temporelle des observations Le début de saison a été lancé le 15 février par les hivernants de Sympecma fusca prenant le soleil [A. DEHALLEUX, A. GUERARD et S. VAN DEN BRINK] puis véritablement pour la nouvelle génération les 7 et 8 avril grâce aux observations d’Ischnura elegans et de Pyrrhosoma nymphula [JP. DELAPRE, C. HUGUET et F. STIEFATER]. Le tout début de saison a été ensoleillé et de nombreux records phénologiques sont tombés (voir p. 20-21). Puis il y a eu assez peu d’observations jusqu’à mi-juin, notamment dans la moitié nord de la région. Les conditions climatiques seront détaillées sur la double page suivante et explique en partie ce faible nombre d’observations. En schématisant, on peut dire qu’il y a eu clairement plus de précipitations sur la partie nord à nord-est au cours de la saison. Par contre ce n’est pas le cas dans la moitié sud de la région et donc la météo ne permet pas d’expliquer le « manque » relatif de données au vu du nombre de naturalistes sur le terrain. Y aurait-il un effet retard du printemps 2016 (très froid et très pluvieux) ? La fin d’été et l’automne ont à nouveau été globalement assez pluvieux. On note enfin assez peu d’observations en fin de saison même si un dernier individu de Sympetrum striolatum a été observé à Pontault-Combault (77) le 5 décembre [G. LARREGLE].
Fig. 3 : répartition hebdomadaire des observations au cours de l’année 2017
janvier mars mai juin juillet août octobre décembre
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Répartition géographique des observations On retrouve un pattern d’observation assez classique cette année, avec les zones moins favorables aux odonates globalement délaissées : bande nord régionale, centre Brie, Beauce ainsi que la partie agricole entre le massif de Rambouillet et la Seine. Les vallées alluviales ainsi que le massif de Rambouillet par contre sont bien mieux prospectés.
Fig. 4a : répartition géographique des observations au cours de l’année 2017 Fig. 5a : Localisation des observations d’Odonates en 2017.
Fig. 5b : comparaison du nombre de données par département entre 2016 et 2017
474
33
852
129 490
3643
1516
995
0
1000
2000
3000
4000
5000
75 92 93 94 95 77 78 91
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Pour essayer de se rendre mieux compte de la densité d’observations et de son évolution entre 2016 et 2017, nous avons à nouveau calculé l’indice présenté dans le dernier rapport et qui est rappelé ci-après : dobs = S/N
avec S = Superficie départementale en km2 et N = Nb de données annuelles dans le département
L’indice moyen régional est plus faible en 2017 : 0,7 obs/km2 contre 0,8 obs/km2 en 2016.
Fig. 5c : évolution de l’indice « densité d’observation » entre 2016 et 2017
Concernant les évolutions négatives, elles sont probablement dues en grande partie à la météo peu encourageante de la saison 2017 dans la moitié nord de la région. Il est également possible qu’une certaine lassitude ait gagné les naturalistes du 75, du 77, du 94 et du 95 … En effet il y a eu dans chacun de ces départements une bonne dynamique de la part d’un petit nombre d’observateurs les 2-3 dernières années. Il faut parfois prendre le temps de se ressourcer pour repartir de plus belle les saisons suivantes. Par contre pour la Seine Saint Denis, cet incroyable bond en avant est essentiellement le fait d’une observatrice [S. RUFFIN] qui sillonne le département de façon intensive. Elle a ainsi permis de combler de grandes lacunes sur les connaissances dans ce secteur ainsi qu’un suivi de grande qualité d’Aeshna isoceles dans les parcs urbains. Un grand bravo ! Concernant les évolutions positives dans le 91 et le 78, on peut estimer qu’il y a plus de participants qui font remonter des observations ces dernières années. Par exemple l’association Naturessonne a mis en place des formations à destination de ses membres pour
utiliser Cettia comme base de travail interne.
-40%
-60%
210%
-30%
-20%
10%
20%
-40%
-70%
-20%
30%
80%
130%
180%
75 92 93 94 77 78 91 95
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Qu’est-ce qu’une bonne donnée odonatologique ?
L’afflux en masse des données est une très bonne chose pour le développement de l’odonatologie. Cependant, il est bon de rappeler qu’une observation solide qui corresponde aux critères nationaux et internationaux doit s’accompagner d’informations spécifiques à ce taxon. Devant la prise en main nécessaire de Cettia, nous vous proposons un petit rappel pour qu’une donnée Libellule puisse être utilisée au mieux :
1. une localisation précise (d’autant plus s’il s’agit soit d’une mare soit d’observations d’exuvie(s) ou d’émergent(s)). Pour ceci, il suffit de faire un clic droit et un rond rouge apparait de précision d’autant plus grande qu’on a zoomé au préalable. Le clic gauche ne permet pas de localiser précisément les observations (un cercle imprécis apparait)
2. l’utilisation d’au moins un mot-clé est indispensable (même s’il s’agit du tag “adulte”). Ce sont grâce à eux que fonctionne l’observatoire dynamique des Libellules et donc quand on associe le mot clé adulte à l’observation, elle va rentrer en compte dans le diagramme phénologique associé à la fiche espèce correspondante sur http://observatoire.cettia-idf.fr/taxon/odonates/atlas
3. l’attribution d’un habitat cilif pour chaque donnée en le sélectionnant dans le menu déroulant et après avoir lu attentivement leur description sur http://observatoire.cettia-idf.fr/taxon/odonates/contribuer/habitats. Là encore c’est un point capital dans la valorisation de vos données puisque dès qu’une exuvie est signalée, cette information est prise en compte pour la construction dynamique du diagramme de l’habitat larvaire sur la fiche espèce correspondante.
4. En remarque, n’hésitez pas à mettre le plus de précisions possibles qui serait intéressant à moyen ou long terme (on ne sait pas à quoi ressemblera l’odonatofaune et l’environnement
local dans 20-30 ans) !
1
2
3
4
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Qualité des données et habitats prospectés Au niveau des données de 2017, on peut constater que le nombre de données renseignées avec un indice de reproduction est sensiblement égal à celui de 2016 (27%). Par contre, le nombre de données renseignées sans aucun mot-clé (même pas « adulte ») est en augmentation : de 12 à 23%. Ceci doit inciter les observateurs réguliers à faire un peu de pédagogie auprès des observateurs occasionnels. En effet, tous ces mots-clés correspondent à un des piliers du fonctionnement des observatoires dynamiques. Le mot-clé « adulte » est par exemple nécessaire pour que l’observation participe à l’élaboration de la phénologie de vol sur les fiches espèces. Les indices de reproduction sont également consignés automatiquement sur les cartes dynamiques de distribution des espèces de l’atlas en ligne. Nous ne pouvons donc que vous encourager à renseigner systématiquement le maximum d’informations pour rendre vos données le plus exploitable possible. Ces notions sont approfondies sur la page suivante : http://observatoire.cettia-idf.fr/taxon/odonates/contribuer/indices-reproduction. Concernant les données pour lesquelles un biotope y a été rattaché, elles permettent de se faire une
idée des milieux visités en plus de participer au diagramme “habitat larvaire” de l’observatoire.
Fig 7 : Les différents milieux lotiques visités Fig 8 : Les différents milieux lentiques visités
Fig. 7 : pourcentage des différents milieux lotiques visités (2017)
19%
8%
23%
50%
Reproduction probable
Reproduction certaine
Données sans mots clés
Données avec mots clés mais sans preuve reproduction
64%
36%
Données avec habitats
Données sans habitats
Fig. 6b : pourcentage de données associées à un habitat CILIF (2017)
Fig. 6a : pourcentage de données associées à des mots-clés (2017)
Canaux navigables
Fossés alimentés
Grands cours d’eau calmes
Grands cours d’eau vifs
Rivières à eaux calmes
Rivières à eaux vives
Ruisselets/ruisseaux fermés
Ruisselets/ruisseaux ouverts
Suintements
Zones des sources
Bassins lagunaires
Etangs « naturels » fermés
Etangs « naturels » ouverts
Lacs et grands réservoirs
Marais de plaine
Mares fermées
Mares ouvertes
Milieux aquatiques cultivés
Milieux aquatiques divers
Milieux artificiels
Milieux de loisirs
Milieux temporaires
Tourbières acides de plaine
Prairies humides
Fig. 8 : pourcentage des différents milieux lentiques visités (2017)
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Quelques événements marquants au cours de l’année :
Par rapport aux années précédentes, peu d’événements concernant les Libellules ont pu être organisés. Citons quand même :
des sorties de découvertes et/ou des formations sur la reconnaissance des Odonates ont été proposées par Seine et Marne Environnement (SEME) et l’Agence des Espaces Verts (AEV).
la rédaction de 5 nouvelles sur le site de l’observatoire pour maintenir un lien avec les naturalistes et signaler des faits marquants.
Les sorties ou les conférences de l’année à venir sont annoncées sur http://observatoire.cettia-idf.fr/taxon/odonates/evénements-prévus-en-2018 et si vous en organisez une, n’hésitez pas à contacter le coordinateur pour apparaître sur le programme ! Pour l’année 2017, nous n’avons pas eu connaissance de stage ou bien de rédaction d’articles concernant les odonates dans la région.
Là encore, n’hésitez pas à contacter le coordinateur s’il y a des manques.
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Partie 2 :
Etat des connaissances de l’observatoire dynamique
© P
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Y
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Avertissement La saison étant déjà plus qu’entamée au moment de la rédaction et la publication de cette synthèse, l’extraction des cartes de distribution prendrait en compte trop de données de 2018... Le choix a donc été fait de reporter à l’année prochaine la réactualisation de ces cartes. Nous avons fait exception de quelques espèces dont les observations en 2017 ont été significativement plus importantes que les années précédentes et dont les cartes de distribution n’ont pas encore été grandement modifiées depuis le début de la saison 2018. Elles feront l’objet d’un focus en troisième partie de ce rapport. Pour résumer l’activité odonatologique présentée par l’observatoire, nous avons fait le choix de fusionner les dates phénologiques records et les dates extrêmes des observations par espèce pour 2017. Nous avons également réactualisé le statut d’indigénat des différentes espèces par département avec les données de la saison précédente.
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Tableau récapitulatif du statut d’indigénat tel qu’il est présent dans Cettia fin 2017
Ce tableau ne correspond pas au reflet exact des connaissances odonatologiques régionales puisque
la base complète de référence est gérée par l’Opie et contient des données non diffusables
publiquement (dont les auteurs refusent qu’elles soient accessibles sur Cettia – par exemple certains
carriers). Pour autant, il paraît important d’avoir à disposition un outil récapitulatif de toutes les
données en libre accès afin de motiver les naturalistes qui travaillent de façon collaborative. Le tableau
ci-dessous est donc un récapitulatif tiré des cartes de répartition au 31/12/2017.
Nombre d’espèces dans la base : 60
nombre d’espèces de Zygoptère : 22
nombre d’espèces d’Anisoptère : 38
Légende :
Espèce observée dans le département mais autochtonie non prouvée.
Espèce dont l’autochtonie est probable dans le département (immature, larve, ponte, tandem,
accouplement).
Espèce dont l’autochtonie est rigoureusement prouvée dans le département (émergence,
exuvie).
Paris Petite couronne Grande couronne
Espèces 75 92 93 94 91 95 77 78
ZY
GO
PT
ER
ES
Calopteryx splendens Calopteryx virgo Lestes barbarus
Lestes dryas Lestes sponsa Lestes virens
Chalcolestes viridis Sympecma fusca Ischnura elegans Ischnura pumilio
Enallagma cyathigerum Coenagrion mercuriale
Coenagrion puella Coenagrion pulchellum Coenagrion scitulum Erythromma lindenii Erythromma najas
Erythromma viridulum Pyrrosoma nymphula Ceriagrion tenellum
Platycnemis acutipennis
Platycnemis pennipes
Statut modifié au cours de l’année
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Paris Petite couronne Grande couronne
Espèces 75 92 93 94 91 95 77 78
AN
ISO
PT
ER
ES
Aeshna affinis Aeshna cyanea Aeshna grandis Aeshna isoceles
Aeshna mixta Anax imperator
Anax parthenope Hemianax ephippiger Brachytron pratense
Boyeria irene
Gomphus pulchellus Gomphus simillimus
Gomphus vulgatissimus Onychogomphus
forcipatus
Ophiogomphus cecilia
Cordulegaster boltonii Cordulia aenea
Epitheca bimaculata Somatochlora flavomaculata
Somatochlora metallica Oxygastra curtisii
Libellula depressa Libellula fulva
Libellula quadrimaculata Orthetrum albistylum Orthetrum brunneum
Orthetrum cancellatum Orthetrum coerulescens
Leucorrhinia caudalis Leucorrhinia pectoralis
Sympetrum danae Sympetrum flaveolum
Sympetrum fonscolombii Sympetrum meridionale Sympetrum sanguineum
Sympetrum striolatum Sympetrum vulgatum
Crocothemis erythraea Nb espèces recensées 41 32 40 37 52 44 60 55
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Phénologies extrêmes des espèces franciliennes et récapitulatif 2017 Le tableau ci-dessous présente une synthèse des dates extrêmes de l’année mises en rapport avec les records phénologiques régionaux (larves exclues). Les données prises en compte sont celles qui sont accompagnées d’un mot-clé ou d’une photo de validation, en écartant les observations non étayées :
En rouge : nouveaux records établis cette année 2017
Nom latin Nom vernaculaire Date la plus
précoce Première obs
2017 Dernière obs
2017 Date la plus
tardive
Nombre données
2017
Calopteryx splendens Caloptéryx éclatant 19/04 (2011) 21/04 29/09 01/10 (2012) 404
Calopteryx virgo Caloptéryx vierge 19/04 (2015) 21/04 29/08 22/09 (2010) 196
Lestes barbarus Leste sauvage 11/05 (2011) 12/06 21/09 26/09 (2008) 25
Lestes dryas Leste des bois 07/05 (2011) 16/05 27/08 28/09 (2014) 35
Lestes sponsa Leste fiancé 25/05 (2011) - - 13/10 (1986) 0
Lestes virens Leste verdoyant 02/06 (2011) 23/06 14/10 01/11 (2015) 20
Chalcolestes viridis Leste vert 19/05 (2014) 31/05 22/11 18/11 (2016) 233
Sympecma fusca Leste brun 15/02 (2017) 15/02 18/10 27/12 (2015) 179
Ischnura elegans Agrion élégant 01/04 (2016) 08/04 17/10 07/10 (2013) 772
Ischnura pumilio Agrion nain 28/04 (2010) 21/05 01/09 17/09 (2015) 10
Enallagma cyathigerum Agrion porte-coupe 09/04 (2017) 09/04 07/10 08/11 (2015) 447
Coenagrion mercuriale Agrion de Mercure 05/05 (2014) 09/05 29/07 27/08 (2012) 18
Coenagrion puella Agrion jouvencelle 12/04 (2014) 19/04 15/08 20/09 (2014) 358
Coenagrion pulchellum Agrion joli 02/05 (2017) 02/05 16/05 30/08 (2005) 3
Coenagrion scitulum Agrion mignon 01/05 (1998) 17/05 28/07 18/09 (2010) 49
Erythromma lindenii Agrion de Vander Linden 02/05 (2013) 21/05 30/09 09/10 (2016) 100
Erythromma najas Naïade aux yeux rouges 24/04 (2014) 04/05 28/07 17/09 (1996) 78
Erythromma viridulum Naïade au corps vert 15/05 (1997) 25/05 23/09 27/09 (2016) 136
Pyrrosoma nymphula Petite nymphe au corps
de feu 05/04 (2014) 07/04 06/07 17/08 (2011) 186
Ceriagrion tenellum Agrion délicat 23/05 (2007) 25/05 27/08 30/09 (2015) 55
Platycnemis acutipennis Agrion orangé 13/06 (1986) - - 22/09 (1985) 0
Platycnemis pennipes Agrion à larges pattes 20/04 (2017) 20/04 06/09 28/09 (2011) 469
Aeshna affinis Aeschne affine 01/06 (2011) 17/06 16/09 30/09 (1995) 40
Aeshna cyanea Aeschne bleue 23/04 (2014) 31/05 14/11 23/11 (2014) 262
Aeshna grandis Grande Aeschne 05/06 (2015) 11/06 22/09 26/10 (2014) 69
Aeshna isoceles Aeschne isocèle 15/05 (2016) 23/05 19/07 24/07 (2012) 56
Aeshna mixta Aeschne mixte 12/06 (2014) 21/06 01/11 18/11 (2015) 196
Anax imperator Anax empereur 03/05 (2017) 03/05 27/09 19/10 (2015) 390
Anax parthenope Anax napolitain 12/05 (2015) 15/05 03/09 28/09 (2014) 213
Hemianax ephippiger Anax porte-selle 21/04 (2011) 29/09 29/09 29/09 (2017) 2
Brachytron pratense Aeschne printanière 12/04 (2014) 21/04 15/06 05/08 (1999) 53
Boyeria irene Aeschne paisible 05/06 (2017) 05/06 14/08 02/09 (2016) 13
Gomphus pulchellus Gomphe joli 01/05 (2009) 13/05 03/08 13/08 (2013) 29
Gomphus simillimus Gomphe semblable 25/05 (2011) 24/06 24/06 30/08 (2013) 2
Gomphus vulgatissimus
Gomphe vulgaire 13/04 (2017) 13/04 25/06 19/07 (2014) 24
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
21
Nom latin Nom vernaculaire Date la plus
précoce Première obs 2017
Dernière obs 2017
Date la plus tardive
Nombre données
2017
Onychogomphus forcipatus
Gomphe à forceps 26/05 (2013) 31/05 29/08 12/09 (2016) 55
Ophiogomphus cecilia Gomphe serpentin 02/07 (2015) - - 28/07 (2016) 0
Cordulegaster boltonii Cordulégastre annelé 23/05 (2007) 03/06 19/09 19/09 (2017) 25
Cordulia aenea Cordulie bronzée 12/04 (2014) 12/04 21/07 10/08 (1996) 172
Somatochlora flavomaculata
Cordulie à taches jaunes 10/06 (1997) 17/06 15/08 04/09 (2012) 13
Somatochlora metallica Cordulie métallique 15/05 (2015) 17/05 15/08 05/09 (2013) 40
Oxygastra curtisii Cordulie à corps fin 09/05 (2015) 17/05 29/07 01/09 (2013) 25
Epitheca bimaculata Cordulie à deux tâches 10/05 (2012) 10/05 10/05 01/07 (2014) 1
Libellula depressa Libellule déprimée 12/04 (2017) 12/04 31/08 03/09 (2016) 190
Libellula fulva Libellule fauve 20/04 (2014) 26/04 16/08 14/09 (2016) 246
Libellula quadrimaculata Libellule à quatre tâches 13/04 (2017) 13/04 15/08 28/09 (2014) 200
Orthetrum albistylum Orthétrum à stylets blancs 12/05 (2015) 16/05 14/08 02/09 (2012) 24
Orthetrum brunneum Orthétrum brun 20/05 (2014) 25/05 22/08 12/09 (2016) 51
Orthetrum cancellatum Orthétrum réticulé 24/04 (2011) 24/04 10/09 04/10 (2016) 673
Orthetrum coerulescens Orthétrum bleuissant 19/05 (2015) 28/05 02/09 13/09 (2016) 46
Leucorrhinia caudalis Leucorrhine à large queue 27/04 (2015) 10/05 10/06 01/07 (2013) 15
Leucorrhinia pectoralis Leucorrhine à gros thorax 04/05 (2014) - - 19/07 (2016) 0
Sympetrum danae Sympétrum noir 05/06 (2012) 05/07 29/09 27/10 (2014) 5
Sympetrum flaveolum Sympétrum jaune d'or 10/06 (1996) - - 23/09 (1997) 0
Sympetrum fonscolombii Sympétrum de Fonscolombe
09/05 (2015) 13/05 17/09 23/10 (2014) 152
Sympetrum meridionale Sympétrum méridional 15/06 (2011) 28/07 23/09 10/10 (2015) 3
Sympetrum sanguineum Sympétrum sanguin 23/05 (2011) 23/05 17/10 01/11 (2015) 382
Sympetrum striolatum Sympétrum fascié 23/05 (2011) 24/05 05/12 26/12 (2016) 439
Sympetrum vulgatum Sympétrum vulgaire 26/06 (2013) - - 26/09 (1997) 0
Crocothemis erythraea Crocothémis écarlate 12/05 (1998) 18/05 06/09 04/10 (2016) 235
En rouge : nouveaux records établis cette année 2017
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
22
Partie 3 :
Analyses par espèce
© J
P. D
ELA
PR
E
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
23
Nombre de données par espèce :
Fig. 9 : analyse quantitative du nombre de données par espèce en 2017 en Île-de-France
0
0
0
0
1
2
2
3
3
5
10
13
13
15
18
20
24
24
25
25
25
29
35
40
40
46
49
51
53
55
55
56
69
78
100
136
152
172
179
186
190
196
196
200
213
233
235
246
262
358
382
390
404
439
447
469
673
772
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
Sympetrum vulgatum
Ophiogomphus cecilia
Leucorrhinia pectoralis
Lestes sponsa
Epitheca bimaculata
Hemianax ephippiger
Gomphus simillimus
Coenagrion pulchellum
Sympetrum meridionale
Sympetrum danae
Ischnura pumilio
Somatochlora flavomaculata
Boyeria irene
Leucorrhinia caudalis
Coenagrion mercuriale
Lestes virens
Orthetrum albistylum
Gomphus vulgatissimus
Oxygastra curtisii
Lestes barbarus
Cordulegaster boltonii
Gomphus pulchellus
Lestes dryas
Somatochlora metallica
Aeshna affinis
Orthetrum coerulescens
Coenagrion scitulum
Orthetrum brunneum
Brachytron pratense
Onychogomphus forcipatus
Ceriagrion tenellum
Aeshna isoceles
Aeshna grandis
Erythromma najas
Erythromma lindenii
Erythromma viridulum
Sympetrum fonscolombii
Cordulia aenea
Sympecma fusca
Pyrrhosoma nymphula
Libellula depressa
Calopteryx virgo
Aeshna mixta
Libellula quadrimaculata
Anax parthenope
Chalcolestes viridis
Crocothemis erythraea
Libellula fulva
Aeshna cyanea
Coenagrion puella
Sympetrum sanguineum
Anax imperator
Calopteryx splendens
Sympetrum striolatum
Enallagma cyathigerum
Platycnemis pennipes
Orthetrum cancellatum
Ischnura elegans
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
24
Répartition temporelle des espèces Sur nos 60 espèces régionales aujourd’hui connues, ce ne sont « que » 55 qui ont été observées au cours de cette année 2017. Le meilleur mois a été celui de juin où 85 % de l’odonatofaune régionale a été contactée.
Fig. 10 : répartition mensuelle du nombre d’espèces observées en Île-de-France en 2017
Le tableau ci-dessous présente la différence du nombre d’espèces contactées mensuellement
avec l’année précédente (2016) :
Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
+1 - 1 +8 +5 +1 - 5 - 5 - 5 - 9 - 1 0
0 1
2
17
45
51
48
41
28
9
4
1
0
10
20
30
40
50
60
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
25
En 2017 il y a ainsi 17 données de 3 observateurs différents concernant des données d’absence
remarquée alors qu’en 2016 il y en avait eu 22 de 4 observateurs différents !
N’hésitez pas à y penser pour la saison à venir …
Les données d’absence – une information capitale à renseigner !
La recherche d’Odonates peut être parfois infructueuse. Remarquer qu’il n’y a aucun adulte de Libellules sur une mare ou un ruisseau est en soit une information intéressante, surtout si les conditions météorologiques se prêtaient parfaitement à leur observation. Si en plus on a recherché des exuvies après quelques jours de beau temps à la bonne période et que là aussi les recherches ont été vaines, il serait extrêmement dommageable de perdre cette information. C’est d’autant plus vrai dans les zones où peu de naturalistes circulent (sur les mares de ferme dans les zones d’exploitation intensive … alors que justement il faut le savoir et le prouver pour essayer de changer les choses ! Voici ci-dessous quelques conseils pour homogénéiser les informations lors de leur saisie dans Cettia
1. Taper « ! Odonata » dans la case choix taxon (le point d’interrogation est indispensable). Il vaut mieux ne choisir que ce taxon sans chercher à être plus précis (on évitera donc les taxons comme « Zygoptera » ou « Gomphidae », ces informations plus précises pourront aller plutôt dans le champ commentaire). 2. Indiquer « 0 » dans le champs quantité pour signaler l’absence remarquée. 3. L’attribution d’un habitat cilif pour chaque milieu exploré en le sélectionnant dans le menu déroulant et après avoir lu attentivement leur description sur http://observatoire.cettia-idf.fr/taxon/odonates/contribuer/habitats. C’est un point capital dans la valorisation de vos données puisque ces informations sont prises en compte lors de l’élaboration des cartes de qualité de prospection (notamment pour faire passer une commune dans la catégorie « très bien prospectée ». 4. En mots-clés, deux possibilités sont à prévoir :
ou bien vous avez cherché à observer des Libellules sans en voir dans ce cas ne sélectionnez que le mot-clé « adulte »
ou bien vous avez passé un peu de temps (> 5 minutes) à la recherche d’exuvies sans en trouver et dans ce cas vous devez sélectionner le mot clé « exuvie » et éventuellement
« adulte » si vous n’avez pas observé d’imagos.
1
2
3
4
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
26
Observations marquantes au cours de l’année Quelques observations notables ont marquée cette année :
un nombre très important d’observations d’Aeshna isoceles, notamment grâce à un suivi très pointilleux au parc de la Courneuve (93) [S. RUFFIN].
découvertes de nouvelles stations de Somatochlora flavomaculata (voir p. 35) aucune observation de Lestes sponsa, Leucorrhinia pectoralis ou Sympetrum vulgatum ! Très peu d’observations d’Ischnura pumilio, de Gomphus simillimus ou de Sympetrum
meridionale par rapport aux autres années. Quelques premières mentions départementales :
Aeshna isoceles dans le 95 le 10.06 à Garges-les-Gonesse [S. RUFFIN] Onychogomphus forcipatus dans le 94 le 25.07 à Créteil [C. GLORIA] (information remontée dans Cettia qu’en 2017) Onychogomphus forcipatus dans le 78 le 31.07.2016 à Moisson [V. DOURLENS]
(information remontée dans Cettia qu’en 2017) Orthetrum brunneum dans le 93 le 10.06 à Stains puis le 21.06 à Villetaneuse
[S. RUFFIN] et le 28.06 à Rosny-sous-Bois [A. DEHALLEUX] Orthetrum brunneum dans le 94 le 23.07 à Santeny [R. PROVOST]
Au niveau des records phénologiques, on peut citer :
les observations les plus précoces jamais enregistrées dans la base pour dix espèces : 1 adulte de Sympecma fusca le 15/02 à Rosny-sous-Bois (93) [A. DEHALLEUX]
ainsi qu’à Guitrancourt (78) et Gargenville (78) [A. GUERARD] Enallagma cyathigerum le 09/04 à la Stains (93) [S. RUFFIN] Coenagrion pulchellum le 02/05 à Fontenay-le-Vicomte (91) [G. TOURATIER] Platycnemis pennipes le 20/04 à Trilbardou (77) [P. DUCOURNEAU] Anax imperator le 03/05 à Bonnelles (78) [V. CORDEAU] Boyeria irene le 05/06 à Montigny-sur-Loing (77) [A. DEHALLEUX] Gomphus vulgatissimus le 13/04 à Lisses (91) [C. HUGUET] Libellula depressa le 12/04 à Carnetin (77) [T. BITSCH] Libellula quadrimaculata le 13/04 à Montigny-sur-Loing (77) [K. ZEITOUNI] Orthetrum cancellatum le 13/09 à Écharcon (91) [G. TOURATIER]
les observations les plus tardives jamais enregistrées dans la base pour deux espèces : 2 individus d’Hemianax ephippiger le 29/09 sur la platière de Coquibus à Milly-
la-Forêt (91) [Y. MASSIN] 1 adulte de Cordulegaster boltonii le 19/09 à Dampierre-en-Yvelines (78) [T.
FERNEZ]
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Bilan annuel des espèces à « suivi prioritaire » Dans le cadre du Plan régional d’actions pour les Odonates (PRAO), un certain nombre d’espèces ont été pointées comme étant « à surveiller ». Pour plus d’informations à ce sujet, vous pouvez vous reporter au document de synthèse de la déclinaison régionale. Ci-dessous la synthèse des observations, avec en gras les espèces du Plan national d’actions et en italique simple les espèces complémentaires du Plan régional d’actions.
Espèces Communes Données
Aeshna grandis 32 69
Somatochlora metallica 25 40
Ceriagrion tenellum 21 55
Cordulegaster boltonii 16 25
Coenagrion mercuriale 11 18
Lestes dryas 16 35
Orthetrum coerulescens 13 46
Oxygastra curtisii 13 25
Lestes virens 12 20
Aeshna isoceles 8 56
Leucorrhinia caudalis 7 15
Boyeria irene 7 13
Somatochlora flavomaculata 5 13
Sympetrum danae 4 5
Coenagrion pulchellum 2 3
Epitheca bimaculata 1 1
Lestes sponsa 0 0
Leucorrhinia pectoralis 0 0
Sympetrum vulgatum 0 0
Fig. 11 : tableau récapitulatif PRAO 2017
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Anax imperator et Anax parthenope
Nous sommes plusieurs naturalistes à avoir eu l’impression qu’il y avait de plus en plus d’Anax parthenope et qu’ils avaient tendance à exclure l’autre espèce Anax imperator. J’ai voulu vérifier si les données dont on disposait sur le long terme pouvaient confirmer ce ressenti de terrain ou pas. Je me suis alors dit qu’il fallait prendre en compte le nombre fluctuant d’observations et d’observateurs d’une année sur l’autre, d’où l’idée d’étudier la fréquence d’une espèce par rapport à l’ensemble des observations d’Odonates dans l’année. J’en suis donc rapidement arrivé au graphique suivant :
Fig. 12 : Évolution de la fréquence d’observation des deux espèces d’Anax. Les nuages de points pour chacune des deux espèces montrent des tendances opposées si l’on se réfère à la droite de régression automatique calculée par le tableur. Ainsi A. imperator semble de moins en moins fréquemment observé alors qu’au contraire A. parthenope semble l’être de plus en plus. La seconde espèce étant d’affinité plus méridionale que la première, on pourrait émettre l’hypothèse d’une illustration de déplacement des populations en lien avec le réchauffement climatique. Par ailleurs si l’on cherche à savoir quels sont les biotopes fréquentés préférentiellement pour la reproduction, on obtient les diagrammes circulaires ci-dessous : Fig. 13 : Reproduction au sein des habitats CILIF pour chacune des deux espèces d’Anax
R² = 0,626
R² = 0,1717
0,00
2,00
4,00
6,00
8,00
10,00
12,00
1992 1997 2002 2007 2012 2017
Po
urc
enta
ge
des
ob
serv
atio
ns
tota
les
d'O
do
nat
es
Anax imperator
Anax parthenope
43%
19%
16%
6% 16%
Anax parthenope
Etangs naturels ouverts
Mares ouvertes
Etangs naturels fermés
Milieux artificiels
Autres milieux (< 5% chacun)
42%
32%
9%
6% 11%
Anax imperator
Mares ouvertes
Etangs naturels ouverts
Etangs naturels fermés
Mares fermées
Autres milieux (< 5% chacun)
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
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Anax imperator et Anax parthenope
A. imperator semble se reproduire préférentiellement dans les « Mares ouvertes » puis ensuite dans les « Etangs naturels ouverts » alors que c’est l’inverse pour A. parthenope. Les « Etangs naturels fermés » constituent le troisième milieu de reproduction pour les deux espèces mais A. imperator seul utilise significativement les « Mares fermées » alors qu’A. parthenope seul utilise les « Milieux artificiels ». Les résultats semblent assez cohérents avec l’idée qu’A. imperator sera bien présent dans les pièces d’eau de taille petite à moyenne, particulièrement en milieu forestier. A. parthenope lui semble apprécier les grandes étendues d’eau des gravières de vallées alluviales. Cette grille de lecture explique également la répartition des deux espèces en Île-de-France sur la figure ci-dessous.
Fig. 14 : Comparaison des cartes distribution actuelles des deux Anax (imperator à gauche et parthenope à droite). L’exclusion d’A. imperator par A. parthenope ne peut donc pas être vraiment écartée au vue de ces données mais on peut quand même conclure que la niche écologique de chaque espèce semble un peu différente … On est en fait confronté à un manque de précision dans la typologie des habitats renseignés (qu’une déclinaison régionale pourrait améliorer à l’avenir). Notons cependant que les deux espèces cohabitent encore toujours dans le sud de la France et ce depuis le début de l’odonatologie moderne [voir BOUDOT et al, 2017]. Afin de valider les tendances observées sur la Fig.13, j’ai demandé à F. LEON (professeur de mathématiques) ce qu’il pensait de la validité statistique des courbes de tendance. Après discussion et en faisant apparaître les marges d’incertitude, il en arrive à la conclusion … qu’on ne peut pas tirer de conclusion à partir de ce jeu de données ! Voici les conditions qui ont été appliquées pour considérer les données d’une année pour l’une des deux espèces comme valables statistiquement :
Le nouveau graphique obtenu en tenant compte de ces conditions est nettement moins convaincant concernant les tendances présentées au départ. En fait, on peut même dire que statistiquement parlant, il se pourrait que chacune des populations d’Anax soit stable depuis 20 ans … L’impression face au résultat qui semblait visuellement incontestable dans un premier temps s’avère à nuancer… Il faut bien se rendre compte qu’il y a 95% de chances que le point réel se situe n’importe où dans l’intervalle de confiance … et que le point matérialisé n’a pas plus de chance d’être à l’endroit indiqué
que n’importe où ailleurs dans l’intervalle de confiance !
Anax imperator Anax parthenope
Soit f la fréquence d’un caractère dans un échantillon - ici l’observation d’une des deux espèces d’Anax par rapport à toutes les observations d’Odonates. On appelle n le nombre d’observations totales d’Odonates de l’année considérée. Il y a alors 95% de chances que la proportion réelle du caractère étudié soit comprise dans l’intervalle de confiance [f-1/√ (n) ; f+1/√ (n)] si :
l’échantillon est représentatif de la population
le tirage est aléatoire
n ≥ 30 et n*f ≥ 5 et n*(1-f) ≥ 5 (conditions standards pour les marges d’erreurs)
Rapport odonates et observatoire dynamique 2017 Juillet 2018
30
Fig. 15 : Evolution des deux espèces d’Anax en faisant apparaître les marges d’incertitude et en écartant les années non évaluables L’analyse mathématique précédente n’est bien sûr qu’un premier essai d’utilisation des données historiques. Il faut donc discuter des différentes conditions prises en compte. En effet les échantillonnages ne sont pas aléatoires (l’observateur se déplace sur un endroit et essaye au mieux d’estimer l’effectif global de chaque espèce présente). Il est donc compliqué d’essayer d’appliquer des lois mathématiques qui nécessiteraient un “tirage au hasard”. L’analyse sur le nombre global de données n’est en fait probablement pas le plus pertinent dans notre cas. Une des pistes pour avancer vers une exploitation plus rigoureuse serait de passer par un modèle de type « site occupency » qui permet d’estimer la probabilité de présence d’une espèce sur un site en prenant en compte sa détectabilité (X. HOUARD, comm pers.). Ceci est l’objectif du protocole STELI mis en place depuis une dizaine d’années par la SfO en lien avec le MNHN et nous incitons les observateurs assidus à s’en emparer pour pouvoir idéalement améliorer nos connaissances régionales dans les années à venir. Une autre approche a consisté à analyser le nombre de communes où chaque espèce était observée au fil des ans. Cela donne le graphique suivant :
Fig. 16 : Évolution du nombre de communes où les deux espèces d’Anax sont observées
0,0%
5,0%
10,0%
15,0%
20,0%
1992 1997 2002 2007 2012 2017
Po
urc
enta
ge
des
ob
serv
atio
ns
tota
les
Anax imperator
Anax parthenope
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
1969
1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
2013
2015
2017
Anax parthenope
Anax imperator
Anax imperator et Anax parthenope
Ces deux tendances pour A. imperator sont
aussi statistiquement probables l’une que
l’autre puisqu’elles sont contenues dans les
marges d’erreur
Idem pour A. parthenope !
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On distingue sur la Fig. 16, on peut voir que la différence entre le nombre de communes d’observation d’ A. parthenope par rapport à celles d’A. imperator a proportionnellement tendance à diminuer donc cela confirme l’augmentation d’occurrence de l’espèce suite à son implantation dans les années 1990. Et cette tendance a également pu être mise en évidence dans les régions limitrophes. Ceci va bien dans le sens d’une colonisation liée aux effets locaux du changement climatique tout comme les implantations réussies depuis le début des années 1980 d’espèces telles que Crocothemis erythraea, Sympetrum meridionale, Sympetrum fonscolombii, Coenagrion scitulum, Erythromma viridulum et plus récemment d’Orthetrum albistylum.
D’ailleurs X. HOUARD apporte quelques précisions complémentaires à la lecture de ces graphiques. Il
estime qu’il est tout à fait possible de dire qu’en l’état actuel de nos observations la population d’Anax
parthenope semble continuer son expansion, malgré le fait que les adultes d’A. parthenope sont
globalement plus « visibles » car plus « territoriaux » que ceux d’A. imperator (qui resteront plus
discrets ou partiront plus loin des pièces d’eau).
La population d’Anax imperator semble au contraire se contracter, les petites mares (des prairies,
champs ou forêts) propices à l’implantation et au développement de cette espèce font partie des
habitats les plus dégradés et détruits notamment en zone agricole.
Par contre on ne peut absolument pas faire de corrélation entre ces deux tendances. L’hypothèse
qu’Anax parthenope supplanterait ou tendrait à supplanter Anax imperator ne peut être testée en
l’absence d’études ciblées sur les exuvies. Il estime enfin que proposer une concurrence entre les
deux espèces (A. imperator vs A. parthenope) serait une corrélation abusive. Il faudra approfondir la
réflexion en développant des analyses qui intégreraient toutes les dimensions et respecteraient les
différentes échelles d’observation (habitat/site de reproduction/région administrative/population).
Au final, cette ébauche d’analyse permet néanmoins de garder à l’esprit :
que les approches trop rapides peuvent parfois amener à des conclusions hâtives.
qu’on ne peut qu’inciter la communauté naturaliste à augmenter la qualité des données récoltées (voir encart p.14) afin que les études futures puissent aboutir à un résultat plus rigoureux. N’hésitez pas à estimer le nombre d’individus contactés (même à la dizaine) plutôt que de signaler une « présence » qui ne sera que très peu exploitable par la suite.
qu’il faudrait analyser des suivis réguliers et sur le long terme de la reproduction des espèces – c’est-à-dire passant par la collecte d’exuvies (en précisant à chaque fois combien de mètres linéaires ont été prospectés) … ce dont nous ne disposons pas encore en IdF.
Anax imperator et Anax parthenope
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Ceriagrion tenellum
L’année 2017 s’est illustrée par un nombre record de données pour cette espèce (en valeur absolue). Pourtant aucune tendance significative ne semble émerger sur le graphique de la Fig. 17 (en pourcentage par rapport aux observations totales) …
Fig. 17 : Cartes de distribution de Ceriagrion tenellum telles qu’elles apparaissent sur l’observatoire
Fig. 18 : Évolution de la fréquence d’observation de Ceriagrion tenellum Par contre, la lecture des trois cartes chronologiques sur la page suivante semble indiquer une progression de l’espèce vers le nord sur les 10 dernières années. Cependant, il faut peut-être remettre ces cartes en perspective :
la première semble indiquer une répartition géographique limitée au massif de Rambouillet mais l’effort de prospection s’était historiquement porté sur ce département. Il sera difficile de faire la part des choses entre un manque de prospection dans les autres départements et une réelle distribution limitée à Rambouillet sans approfondir les analyses …
la deuxième carte par contre sera plus exploitable et réaliste dans la mesure où le nombre et la répartition géographique des observations de Libellules sur la période considérée étaient alors nettement mieux distribués. L’arc forestier extérieur de la région semble occupé par l’espèce dans sa partie la plus méridionale.
la dernière carte semble confirmer une impression de terrain récente et communiquée par plusieurs naturalistes qui estiment rencontrer pour la première fois l’espèce sur des sites pourtant déjà bien prospectés par le passé : Villeneuve-le-Comte-77 (2015), Croissy-Beaubourg-77 (2017), Mériel-95 (2016).
Il sera intéressant de suivre ces prochaines années la dynamique de l’espèce et vérifier si cette tendance vers le nord se confirme et se prolonge en région Hauts de France. L’espèce étant plus fréquente et plus ubiquiste dans le sud de la France, l’hypothèse d’une progression liée au réchauffement climatique mérite d’être envisagée.
R² = 0,0008
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
1995 2000 2005 2010 2015
Po
urc
enta
ge
des
ob
serv
atio
ns
tota
les
Mailles
2x2 km Communes
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Fig. 19 : Évolution de la distribution de l’espèce sur trois périodes de temps successives.
Jusqu'en 2008
Entre 2009 et 2013
Entre 2014 et 2017
Ceriagrion tenellum
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A propos de Leucorrhinia pectoralis : L’absence de données concernant Leucorrhinia pectoralis est probablement due à un manque de prospections ciblées dans le massif de Fontainebleau cette année. Pour tester l’idée, nous avons regardé combien de données avaient été réalisées en mai et juin à Fontainebleau depuis 2000.
Fig. 20 : Nombre de données d’Odonates en mai et juin à Fontainebleau uniquement Ce que l’on peut tirer comme conclusion, c’est que globalement on ne connait pas grand-chose de Fontainebleau contrairement à ce que l’on pourrait s’imaginer … D’une part le nombre de données est faible au vue de la superficie de la commune et en plus les quelques observations sont souvent situées sur les mêmes mares … Tout est à découvrir et un suivi protocolé de l’une ou l’autre mare serait tout à fait pertinent !
A propos de Lestes sponsa : C’est une espèce qui mériterait d’être spécifiquement recherchée sur tous ses anciens bastions. Il est assez étonnant que plus aucune observation ne soit remontée du massif de Fontainebleau ces dernières années. L’espèce semble avoir connu un déclin important sur les dix dernières années dans notre région.
A propos de Sympetrum vulgatum et d’Ophiogomphus cecilia : On ne les trouve que si on les cherche … ou presque. Il s’agirait de focaliser l’attention des observateurs sur les quelques sites connus pour qu’un suivi à long terme soit démarré.
Espèces non contactées
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
No
mb
re d
'ob
serv
atio
ns
Années
Leucorrhinia pectoralis à Fontainebleau
Odonates à Fontainebleau
Année « d’invasion » nationale
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Fig. 21a : Distribution et phénologie (de vol) régionales d’Aeshna isoceles issues de l’observatoire.
C’est une espèce pour laquelle le nombre de données a été très important cette année grâce à un
suivi poussé au parc de la Courneuve [S. RUFFIN]. Malheureusement les indices de reproduction
certaine restent très rares.
Il semble y avoir eu une phase d’expansion il y a 4-5 ans mais depuis la distribution de l’espèce reste
globalement stable, les observations sur de nouvelles communes pouvant être le résultat d’erratisme
d’imagos provenant des deux noyaux principaux (93 et ouest-77 d’une part, sud-77 d’autre part).
Fig. 21b : Evolution du nombre de communes où Aeshna isoceles est observée annuellement
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10 Nombre de communes où l'espèce est observée
Aeshna isoceles
Mailles
2x2 km Communes
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Somatochlora flavomaculata
Fig. 22a : Distribution régionale de Somatochlora flavomaculata visible sur l’observatoire mi-juin 2018.
Sur le graphique de la figure 23, nous pouvons voir le nombre inhabituel d’observation cette année
pour Somatochlora flavomaculata. Il y a d’ailleurs 8 nouvelles mailles par rapport à la dernière carte
publiée dans le rapport 2016, ce qui fait une augmentation de 30% … c’est donc une bonne année
pour l’amélioration des connaissances sur cette espèce discrète. On peut signaler de nouvelles
stations découvertes dans le massif de Rambouillet (78) ainsi que le long de l’Essonne (91). Une
observation a également été réalisée aux portes de la Bassée (77).
Fig. 22b : Evolution du nombre d’observations de Somatochlora flavomaculata.
Il s’agit là encore d’une espèce pour laquelle un suivi quantitatif et régulier fait cruellement défaut à
l’échelle de la région.
0
2
4
6
8
10
12
14
Nombre de données
Mailles
2x2 km Communes
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Fig. 24 : Distribution régionale de Sympetrum fonscolombii visible sur l’observatoire mi-juin 2018.
En l’espace de 20 ans, l’espèce est apparue dans la région et s’y reproduit maintenant à la faveur
des étés chauds dans les pièces d’eau relativement peu profondes qui se réchauffent rapidement. Le
cycle biologique de l’espèce peut se réaliser en 2-3 mois ce qui permet à une nouvelle génération
d’émerger en fin d’été.
Il n’y a d’ailleurs encore aucune preuve de reproduction printanière, c'est-à-dire que ce sont toujours
des individus remontant du sud au printemps qui mènent une reproduction à terme. Les larves ou les
œufs de l’espèce ne supportent pas (encore) les températures hivernales chez nous.
Sur la figure suivante, nous voyons que Sympetrum fonscolombii a tendance à se répartir de façon
de plus en plus homogène sur le territoire puisque le nombre de communes où l’espèce est
contactée semble croissant.
Fig. 25 : Evolution du nombre de communes d’observations de Sympetrum fonscolombii
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
2001
2003
2005
2006
2007
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Nombre communes où l'espèce est observée
Indices de repro certaine
Sympetrum fonscolombii
Mailles
2x2 km Communes
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Bibliographie citée BOUDOT J.-P., GRAND D., WILDERMUTH H., MONNERAT C., 2017. Les Libellules de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, Mèze [coll. Parthenope], 2ème éd., 456 pp. DOMMANGET J.-L., 1985. Inventaire des Odonates de France (programme INVOD). Martinia,1/2 : 5-22. DOMMANGET J.-L., 2002. Protocole de l'Inventaire cartographique des Odonates de France (Programme INVOD). Muséum national d'Histoire naturelle (SPN), Société française d'Odonatologie (Sfo), 64 pp. HOUARD X. & MERLET F. (coord.), 2014. Liste rouge régionale des libellules d'Île-de-France. Natureparif, Office pour les insectes et leur environnement, Société française d'Odonatologie, 80 pp. HOUARD X., MERLET F., LYX D. & PORTE É., 2013. Déclinaison régionale Île-de-France du Plan national d’actions en faveur des Odonates (2013-2017). Office pour les insectes et leur environnement – Société française d’Odonatologie / Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie d’Île-de-France. 70 pp. + 14 pp. d’annexes. PAPAZIAN M., VIRICEL G., BLANCHON Y., KABOUCHE B., 2017. Les Libellules de Provence-Alpes-
Côte d’Azur. Biotope, Mèze, 368 pp.