Bibliographie sur les Antilles

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Bibliographie sur les Antilles du Réseau des médiathèques de la CALPE

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Ecris

entre rêves et réveils

les questions qui espèrent le courage

les vérités qu’attendent les silences

l’écoute de la lumière dans la parole des yeux

les blessures vives qui reculent la mort

les mots bien retenus

Ecris

loin des pages blanches

qui empêchent de respirer les mots

pour dépasser à temps l’éternité

pour oublier le doute et l’oubli redoutés

pour appeler la part de oui la part de non

l’avancée du possible vers l’impossible

Ecris et relie l’être suit.

Daniel Maximin

« Outre-mer, autres terres, un projet né d’un désir de faire porter sur la culture antillaise, un regard. Un regard apaisé,

curieux et actuel. Un regard tolérant dans lequel le métissage sera vécu comme une richesse ». Merci à Frédéric

Firmin, d’avoir emmené les structures culturelles du territoire dans cette aventure pleine de découvertes, de richesses

et de rencontres.

Cette brochure se veut le reflet de ce long voyage et vous propose de donner à voir, à entendre, à lire des mots,

des images, des sons porteurs de sens : il est question de musique, de danse, d’arts visuels, de littérature. Mais aussi

à travers les textes proposés, nous vous invitons à ce « rendez-vous des mondes, où l’addition de racines des cinq

continents a contribué à un monde nouveau, où ce tissage d’identités a donné les îles d’aujourd’hui ».

Je voudrais remercier très chaleureusement Daniel Maximin pour ses conseils, ses mots, ses textes, sa présence et

d’avoir su nous faire partager ses « connivences antillaises ».

Laissons-nous maintenant porter par les mots de Daniel Maximin, l’une des plus grandes voix de la poésie antillaise

contemporaine.

Bénédicte LorenzoDirectrice des médiathèques de la Communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne

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Bénédicte Lorenzo : Les Antilles, des îles, comme disait Aimé Césaire, « elles sont toujours en aller, en aller vers quelque chose »,

sont-elles aussi un point de départ ?

Daniel Maximin : Les Antilles sont d’abord un point d’arrivée, point d’arrivée des quatre continents qui les constituent.

C’est donc un rendez-vous, un peu infernal au début, un rendez-vous des mondes, et c’est à partir de cette addition de

racines des quatre continents qu’un point de départ est né, une genèse, après tous les exodes, la création d’un monde

nouveau, ce tissage d’identités qui ont donné les îles d’aujourd’hui.

BL : A propos d’identité, cette phrase de René Ménil : « nous ramassons des injures pour en faire des diamants »…

DM : En réalité, à partir de l’enfer originel, de ces aliénations, de ces déportations, sont nés des mondes ; par quels moyens,

eh bien, en assumant toutes les racines, à la condition qu’à travers la sève, à travers la lutte, à travers l’édification du tronc,

les hommes des Antilles ont fabriqué des fruits. Et c’est en ce sens-là que l’on peut parler d’une identité « fruit » qui donne

les Antilles au monde, à partir non seulement des douleurs originelles, mais aussi du dépassement de ces douleurs avec ce

que Aimé Césaire appelle « les armes miraculeuses » : prendre les armes des ennemis, prendre la violence et la retourner en

résistance, en une violence créatrice, une violence qui est faite au nom de l’homme et non pas contre l’homme.

BL : Vous vous êtes beaucoup engagé dans vos textes et vos interventions pour parler de la question de l’identité, dans un

discours inscrit dans la continuité de Frantz Fanon qui écrit : « ne pas être esclave de l’esclavage qui déshumanisa les pères ».

DM : Ca n’est pas l’histoire de l’esclavage, c’est l’histoire de la résistance à l’esclavage.

Fanon dit « je ne suis pas esclave de l’esclavage qui déshumanisa mes pères ».

Tout ce que nous sommes provient d’un refus de la condition faite aux esclaves africains, d’un refus de considérer par

exemple que le fait d’être parti fait que l’on perd ses origines. Non, on va essayer de garder de l’essentiel, du fondamental,

secrètement, solitairement.

De même tout ce qui est de l’oppression de l’Europe doit être retourné comme une « arme miraculeuse » pour émanciper

non pas seulement l’esclave, mais aussi le maître puisque à l’intérieur de cette prison de l’île minuscule, il faut générer la

liberté pour tous, l’abolition de l’esclavage pour tous. C’est en ça que l’abolition de l’esclavage est un combat immédiate-

ment universaliste, et non pas l’abolition de l’esclavage de certains, qui pourrait aboutir à mettre en esclavage ceux qui ont

été vaincus, par exemple. Et c’est en ce sens que cette phrase de Frantz Fanon décrit profondément le projet de création

des Antilles, non pas sur le ressassement du passé, mais sur l’édification d’un avenir, la construction d’un monde nouveau, là

où l’histoire a porté les hommes, là où la géographie antillaise les a accueillis.

BL : Dans la continuité de cette culture identitaire, quelques mots sur le commencement avec la musique et la danse.

DM : Au commencement, était le corps enchaîné, le corps esclave. C’est par le commencement que la résistance a com-

mencé, c’est-à-dire par la libération du corps, à travers la bouche muette, la bouche interdite de langue qui a commencé

à proférer le conte, le poème, le chant pour même dans la prison, pouvoir exprimer le désespoir ou l’espérance. C’est le

passage immédiat du cri au silence et du silence au chant, et de la même manière, le passage de la chaîne à la danse.

L’identité culturelle des Antilles est profondément enracinée dans la musique et dans la danse, dans le geste que le corps

peut faire, même enchaîné.

Paroles antillaisesavec Daniel Maximin

SUITE >>>

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Paroles antillaisesavec Daniel Maximin

BL : Continuons avec les arts visuels, là on est plutôt dans la modernité.

DM : Les arts, qui exigent une représentation à distance, avec un outil ou de la matière, n’étaient donc pas les arts premiers

puisque l’opprimé n’avait que son corps et sa main nus.

L’arrivée de ces arts visuels représente finalement, ayant moins de tradition originelle, notre ancrage dans la modernité. Ce

qui définit aussi l’identité antillaise, c’est le refus de figer ce qui a été réalisé comme si c‘était ça qui allait enfermer l’identité

de manière définitive. Puisqu’il s’agit avant tout de libérer ; chaque génération doit libérer.

Quand on parle des arts visuels dans la Caraïbe, on est dans quelque chose qui est toujours un appel à la modernité du

monde.

BL : Pour terminer, parlons littérature et poésie et l’importance de la langue.

DM : Dans ces arts du corps, la bouche, disait Césaire, sera « la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche ». Le poète,

celui qui dit les malheurs et les espérances, est là dès l’origine. La poésie est la liberté ultime, comme la danse est la liberté

ultime de la marche, le chant est la liberté ultime de la bouche.

Toutes les langues ont été imposées. L’opprimé n’a pas de langue, donc il doit voler les langues, et surtout libérer les langues

qui lui sont imposées, or la libération de la langue, c’est la poésie, c’est le chant : aller jusqu’à l’ultime de la libération de la

grammaire, de la libération de la syntaxe. Quand on les libère, elles deviennent des possessions de soi-même, elles devien-

nent des éléments de sa propre identité.

C’est pour ça que la poésie est obligatoire pour la libération, sinon on serait dans le ressassement de la parole méprisée, de

la parole des maîtres. Toutes ces langues sont des langues de l’identité de la Caraïbe. Elles ont été transformées en outils de

libération par l’acte de création esthétique et poétique.

BL : Enfin, vous, Daniel, qui vous a donné le goût des mots, l’amour de la langue et de l’écriture ?

DM : Premièrement, j’ai voulu avant tout faire parler les éléments prétendument muets.

Mon premier poème c’est la Soufrière qui parlait, qui nous disait tellement de choses à travers sa chaleur, sa grandeur, son

côté ventre maternel, sa puissance, que depuis tout jeune, j’avais envie de la faire écouter. C’était la parole des éléments,

la parole de la mer, des sources, des rivières, la parole des fruits qui nourrit toute l’esthétique de ma création.

La deuxième raison, elle vient de mon père : je le voyais, le samedi, composer des poèmes, loin du désordre des enfants de

la famille nombreuse, et j’avais remarqué qu’il prenait beaucoup de temps pour faire une seule phrase. Je me suis rendu

compte à quel point la poésie est une parole essentielle et qu’elle est là pour condenser l’essentiel de la vie.

SUITE >>>

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Daniel Maximin est né aux pieds de la Soufrière, en Guadeloupe. Il arrive en France avec sa famille en 1960. Après des

études à la Sorbonne, il enseigne les lettres et l’anthropologie. Il est par la suite directeur littéraire aux éditions Présence

Africaine, producteur de l’émission ‘Antipodes’ sur France-Culture, puis Directeur des Affaires Culturelles de la Guadeloupe

entre 1989 et 1997. Cette même année, il revient à Paris pour organiser le 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

Après avoir été conseiller à la mission pour les Arts et la Culture au ministère de l’Education Nationale, il est aujourd’hui

chargé de mission au ministère de la Culture et de la Communication.

Proche d’Aimé Césaire et chargé des dernières éditions des œuvres du poète, il a également été le maître de cérémonie

des obsèques nationales de Césaire en avril 2008.

Une Trilogie caribéenne publiée au Seuil : L’isolé soleil (1981), Soufrières (1987), L’île et une nuit (1995)

L’isolé soleil ouvre l’œuvre du poète : par l’écriture de son roman familial, Marie-Gabriel, son héroïne, est en quête de son

identité. Vaste épopée qui retrace l’histoire de son île, de l’esclavage à la construction de la société contemporaine, trois

siècles d’histoire, cinq générations dans un livre qui a marqué le renouveau du roman antillais.

Soufrières se déroule sur cinq journées marquées par l’attente de l’explosion de la Soufrière, le volcan qui domine la Guadeloupe.

L’île et une nuit : Sept heures de la vie de Marie-Gabriel, jeune antillaise d’aujourd’hui, qui s’organise pour résister, seule

dans sa maison-mère, à un cyclone particulièrement violent. Fin de la trilogie caribéenne de Daniel Maximin dans laquelle

Marie-Gabriel incarne l’histoire des Antilles.

Tu, c’est l’enfance, Gallimard, Collection Haute enfance, 2004

Voyage initiatique de l’enfance, ce récit autobiographique est construit autour des quatre éléments de la nature : le Feu

(volcan, soleil, incendie), la Terre (l’île, case de ses grands-parents, séisme), l’Eau (raz de marée, la mer, noyade refusée),

l’Air (cyclones, musique, poésie). A travers le souvenir de son enfance rythmée par la musique, bercée par sa famille et

bousculée par des cataclysmes de sa Guadeloupe natale, l’auteur parcourt l’histoire de son île en utilisant le style vocatif : si

« Tu, c’est l’enfance », Je, serais maintenant…

L’invention des Désirades, recueil publié en 2000 chez Présence Africaine, réunit une cinquantaine de poèmes, une œuvre

capitale.

Les fruits du cyclone, Seuil, 2006

A partir d’illustrations empruntées à l’histoire, la géographie, la littérature, la musique, aux arts visuels, comme aux motifs et

figures du quotidien, Daniel Maximin propose une géopoétique personnelle de sa Caraïbe natale.

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J’habite une blessure sacrée / j’habite des ancêtres imaginaires / j’habite un vouloir obscur / j’habite un long silence / j’habite une

soif irrémédiable...

« En cinq vers tout est dit : Aimé Césaire se veut un homme de conviction, de création, de témoignage. Bouche des malheurs

qui n’ont point de bouche, dans la Caraïbe en plein raccommodage des débris de synthèses de quatre continents.

Dès son premier texte, le Cahier d’un retour au pays natal, et tout au long de son œuvre, s’affirme la volonté de peindre la

métamorphose de cette foule inerte, brisée par l’histoire, en un peuple d’insolites bâtisseurs, debout et libres, au milieu d’un

Paradis raté.

Tout cela bien entendu ne va pas sans les blessures et sans les silences qui l’habitent selon son propre aveu. Et c’est sans

doute la puissante créativité de sa poésie et de son théâtre qui l’a aidé à préserver sa « soif irrémédiable » malgré toutes les

sécheresses et tous les cyclones subis dans son histoire. Parole essentielle qui donne : la force de regarder demain ».

Cadastre, suivi de Moi, laminaire, Seuil, 2006

Ferrements et autres poèmes, Seuil, 2008

Deux recueils regroupant l’essentiel de la lumineuse poésie

de Césaire.

La tragédie du Roi Christophe, Présence africaine, 1970

Le texte de cette pièce de théâtre décrit la lutte du peu-

ple haïtien pour la liberté, et le combat d’un homme pour

renouveler la grandeur de son pays stigmatisé par son passé

colonial.

Cahier d’un retour au pays natal, Présence Africaine, 1971

Un long texte poétique qui raconte le retour du poète à la

Martinique, sa redécouverte du pays, de ses habitants mais

aussi une prise de conscience de leur condition d’hommes

noirs. Regard ému mais sans concession sur les Antilles, cette

première œuvre du poète ouvre de façon grandiose le

mouvement de la Négritude.

Discours sur le colonialisme, Présence Africaine, 2004

Dans ce pamphlet contre l’Europe et son passé

colonial, Aimé Césaire analyse les thématiques de la

Négritude sous l’angle de la réflexion. Volet politique de son

engagement, ce texte dénonce les crimes des colonisa-

teurs et leur héritage : haine, violence, racisme et systèmes

capitalistes. Il oppose colonisation et civilisation.

DVD Aimé Césaire, une parole pour le XXIème siècle,

par Euzhan Palcy, 2006

Trois films documentaires qui retracent la vie, le parcours,

l’œuvre, les convictions et l’engagement politique d’Aimé

Césaire.

Page 7: Bibliographie sur les Antilles

Ecrivain, plasticien, musicien, homme de théâtre, Roland Brival est l’artiste polymorphe par excellence. Il naît en Martinique,

mais débarque à Paris avec sa famille au début de son adolescence.

En 1970, il expose au Musée d’Art Moderne de Paris. En 1976, il fonde en Martinique, le groupe Boua Boua, sorte de

laboratoire de recherches théâtrales et musicales. Parallèlement à ses activités scéniques, il commence une carrière de

romancier, et poursuit la production et la composition d’albums de jazz créole. Il a écrit à ce jour une quinzaine de romans

et cinq albums musicaux.

L’ensauvagé, Ramsay, 2007

Au Garlic, petit port breton, Langdon, marin solitaire, fait

escale pour réparer une avarie sur son voilier. Les blessures

d’un passé entre Cuba, Miami et Haïti, l’impossible apparte-

nance à une terre, les croyances mystiques, la passion et la

violence font de ce personnage un « Ensauvagé ».

Un amour à Saanbad, Le Serpent à plumes, 2005

Alors que sa compagne, reporter de guerre, est partie à

Saanbad, un écrivain à l’inspiration en berne, s’interroge

sur sa relation amoureuse et sa vocation d’écrivain. Roland

Brival interpelle sur les guerres modernes et leur médiati-

sation, qu’il fait résonner avec les petites guerres intimes et

sournoises du couple.

Cœur d’ébène, Phébus, 2004

Deux frères que tout sépare: Toby, qu’on prend pour un

Blanc, brillant à l’école, éduqué en métropole, défenseur

public des opprimés, et Jaran, le plouc noir, resté au village

cultiver sa terre. A la mort de Toby, Jaran s’en va errer toute

une nuit à la poursuite du souvenir de ce frère trop haï, trop

aimé.

Créole gipsy, 2002, CD

La pochette rappelle étrangement celle de l’album culte

de Marvin Gaye : « What’s going on ». Le ton est donné : il

s’agit de soul mais de la soul pervertie, frottée aux rythmes

antillais et à l’imaginaire créole.

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L’histoire de la littérature écrite aux Antilles est récente, inscrite dans le XXème siècle. Les trois mouvements littéraires,

la « négritude », l’ « antillanisme » et la « créolité » allient posture littéraire et revendication sociale ou politique.

- Eloge de la Créolité, Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Gallimard, 1989

Publié en 1989, ce livre est un éloquent plaidoyer pour l’identité créole.

- Lettres créoles : tracées antillaises et continentales de la littérature : Haïti, Guadeloupe, Martinique, Guyane (1635-1975),

Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Hatier, 1991

Une étude globale de la littérature créole et antillaise entre 1635 et 1975.

Raphaël Confiant

La Vierge du Grand Retour, Grasset, 1996

En 1948, la Martinique est bouleversée par un évènement

extraordinaire : une statue de la Vierge accoste sur ses riva-

ges après avoir traversé l’Atlantique. Ce sera le début d’un

pèlerinage par des personnages hauts en couleur dans tou-

tes les paroisses de l’île.

C’est le prétexte pour Raphaël Confiant à décrire la confron-

tation des cultures, des religions et des langues, dans une

langue mâtinée de mots créoles et français.

Militant de la cause créole dès les années 1970, il participe

avec Jean Bernabé et Patrick Chamoiseau à la création du

mouvement du créolisme.

Edouard Glissant

Poète, romancier, essayiste martiniquais né en 1928,

Édouard Glissant est un intellectuel et un militant pour

l’indépendance. C’est à partir de son œuvre et de sa

pensée que l’antillanité se construit d’un point de vue

littéraire et théorique : réappropriation de l’espace, de

l’histoire et de la culture caribéens par ses propres habitants.

Avec son roman La Lézarde qui est une oeuvre de

référence de la littérature antillaise, c’est l’émergence

d’une langue, d’une expression antillaise.

Ernest Pépin

Boucan de mots libres, éd. Aspect, 2005

L’évocation de la femme et de ses mille et une facettes,

source d’inspiration du poète, se trouve au centre du re-

cueil. Remarquable portraitiste, Ernest Pépin exprime la dif-

ficulté de l’amour et du désamour. Il reprendra ce thème

dans différents romans comme Le tango de la haine ou

L’envers du décor.

Patrick Chamoiseau

Son roman Texaco, Prix Goncourt en 1992, est une vaste

épopée qui raconte les souffrances de trois générations

du peuple antillais, depuis l’esclavage jusqu’à l’époque

contemporaine.

Romancier, essayiste, scénariste, Patrick Chamoiseau est

une personnalité emblématique du mouvement créoliste.

Entre 1999 et 2005, il publie chez Gallimard Une enfance

créole composée d’Antan d’enfance, Chemin d’école, et

A bout d’enfance.

Page 9: Bibliographie sur les Antilles

Simone Schwarz-Bart

Pluie et vent sur Télumée Miracle, Seuil, 1980

Paysanne née en Guadeloupe au début du siècle, Télumée

doit partir vivre chez sa grand-mère. Elle y grandit, éclairée

par ce personnage hors du commun. Adulte, elle doit trou-

ver en elle la force pour survivre, surmonter la violence de

son compagnon, la dureté de l’exploitation de canne à su-

cre, la difficulté d’être une femme noire et exploitée.

Très remarqué à sa parution, considéré comme un incon-

tournable de la littérature caribéenne, ce livre a positionné

Simone Schwarz-Bart comme l’un des écrivains phares de la

littérature antillaise du XXème siècle.

Fabienne Kanor

Humus, Continents noirs, Gallimard, 2007

Fabienne Kanor est une ‘négropolitaine’, elle passe sa

jeunesse en métropole. Elle est journaliste pour RFI, Nova,

France 3. Puis elle se consacre à ses deux passions : la

réalisation de documentaires et l’écriture.

Humus est son deuxième roman, qui a reçu le Prix RFO en

2007.

En 1774, pour se rebeller, 14 femmes sautent du bateau-né-

grier venu les arracher à leur terre africaine et à leur famille.

S’appuyant sur ce fait-divers, Fabienne Kanor invente leur

histoire, leur corps, leur visage, leurs peurs et leurs humeurs,

en donnant la parole à chacune. Elle tire de ce fait-divers

un roman choral et intime, brutal et subtile.

Maryse Condé

Moi, Tituba, sorcière : noire de Salem, Mercure de France, 1986

Maryse Condé est une figure essentielle de la littérature

antillaise. Née dans les années 30 en Guadeloupe, elle

vécut et enseigna longtemps en Afrique. En marge des

courants de la Négritude ou d’Antillanité, Maryse Condé est

une personnalité à part mais centrale du paysage culturel

antillais. Elle peint dans ses romans des femmes noires en

quête de liberté, aux prises avec leur destin. Ce sont Ségou,

Célanire Cou-coupé, Désirada, La belle créole, Histoire de

la femme cannibale…

Dans Moi, Tituba, sorcière, elle raconte Tituba, fruit d’un

viol entre une esclave et un marin anglais, initiée aux

pouvoirs surnaturels par Man Yaya. Vendue avec son mari à un

pasteur, ils partent à Boston puis Salem. C’est là que la

société puritaine et l’hystérie collective engendrèrent la

chasse aux sorcières et les sinistres procès de 1692.

Suzanne Rinne et Joëlle Vitiello : Elles écrivent des Antilles... :

Haïti, Guadeloupe, Martinique, L’Harmattan, 1997

Premier ouvrage exhaustif consacré aux écrivaines antillai-

ses francophones, ce recueil, polyphonie de textes dont

l’écho ne fait qu’un, permet de découvrir la richesse et la

diversité de cette littérature féminine.

Et aussi : L’autre qui danse de Suzanne Dracius,

Le Serpent à plumes, 2007

Page 10: Bibliographie sur les Antilles

Gisèle Pineau naît à Paris en 1956, de parents guadeloupéens. La France est pour elle le pays de l’exil ; elle le vit par

procuration auprès de sa grand-mère Man Ya qui lui raconte la Guadeloupe. En 1979, elle devient infirmière en psychiatrie,

et repart vivre en Guadeloupe.

Depuis son retour à Paris en 2000, elle mène toujours parallèlement à sa carrière d’écrivain, cette autre profession qui, dit-

elle, équilibre sa vie.

Mes quatre femmes, éd. Philippe Rey, 2007

Quatre destinées, quatre périodes de l’histoire antillaise, qua-

tre récits de femmes qui ont voulu vivre et exister. Gisèle Pi-

neau raconte les trames de leur vie, les joies, les peurs, les souf-

frances pour se relier à elles et tisser cette mémoire familiale

partagée.

L’exil selon Julia, Stock, 1996

Difficile de vivre dans cette Ile de France inhospitalière, dans

les années 60, lorsqu’on est une petite Guadeloupéenne ex-

posée à l’intransigeance du regard des autres. Dans cette

épreuve, Gisèle a une alliée : Julia, sa grand-mère, refuge

d’amour et de sagesse pour les siens. Man Ya lui donne la

plus belle des patries, celle de ses mots et de sa mémoire

chantante.

L’espérance-macadam, Stock, 1998

A Savane, quartier pauvre de Guadeloupe, l’espérance n’a

guère sa place. Pourtant, comme Eliette, Rosette et sa fille

Angéla, chacun tente de résister aux violences de la nature

et des hommes, à la misère et aux vicissitudes de la condi-

tion féminine.

Pour les jeunes lecteurs : Caraïbes sur Seine, Dapper, 1999

Un papillon dans la cité, Sépia, 1997

Page 11: Bibliographie sur les Antilles

« Je suis né sur l’île de Marie-Galante. Enfant, j’ai passé beaucoup de temps au fond de la mangrove à jouer à cache-cache

avec les crabes. Les livres, il n’y en avait pas. Les histoires, c’est ma grand-mère qui les racontait le soir. Lorsque j’ai décou-

vert la bande dessinée, dans une petite librairie à côté de mon collège, cela m’a immédiatement plu. Je restais des heures

à la maison pour dessiner des super-héros masqués comme l’homme araignée...

C’est tout naturellement que je me suis dirigé, durant ma scolarité, vers les arts plastiques et l’illustration. »

La Case aux hibiscus rouges, Albin Michel Jeunesse

Le père de José décide d’aller habiter en ville, mais

comment quitter la haie d’hibiscus rouges plantée autour

de sa case.

Maé et le lamantin, Albin Michel jeunesse

Maé ne se sent pas bien avec sa nouvelle maman. Elle a

trouvé un ami, Yaya le lamantin. Ce secret est découvert

par la marâtre qui incite le papa, lequel est marin, à tuer le

mammifère.

Maman-dlo, Albin Michel jeunesse

Cécette attend le retour de sa maman qui est allée travailler

dans un autre pays. On découvre sa vie avec sa grand-mère

et son grand père.

Toute la nostalgie de l’enfant à travers la chaleur des

couleurs des planches pleine page de l’illustration.

Le jour où la mer a disparu, Fabienne Kanor et Alex Godard

La nature donne beaucoup, mais elle peut reprendre.

Cette fable contemporaine prend toute sa force à travers le

personnage décapant de Nina.

D’autres paroles pour accompagner ce voyage insulaire

de la Guadeloupe à la Martinique, d’Haïti, sans oublier par

résonnance l’océan indien et la Réunion.

A l’ombre du flamboyant : 30 comptines créoles, Haïti,

Guadeloupe, Martinique et la Réunion.

Chantale Grosléziat, Laurent Corvaisier

trad. du créole par Hector Poullet et Janick Tamachia

Le Commandeur d’une pluie,

Patrick Chamoiseau ; William Wilson.

Gallimard jeunesse. Giboulées.

Page 12: Bibliographie sur les Antilles

GuadeloupeSuperficie : 1 703 km2

Statut : département d’outre-mer depuis le 19 mars 1946

Préfecture : Basse-Terre (14 000 hab.)

Population : 422 496 habitants (INSEE 1999) estimée

à 450 000 aujourd’hui

Témoignage :Aux vents caraïbes, Lafcadio Hearn, collection ‘Etonnants voyageurs’, Hoëbeke, 2004

Le carnet de voyages de Lafcadio Hearn propose une immersion dans la vie quotidienne martiniquaise, une génération

après l’abolition de l’esclavage.

Reliefs : Trésors cachés et patrimoine naturel de la Martinique vue du ciel, de Patrick Chamoiseau et Anne Chopin, HC Editions, 2007

Trésors cachés et patrimoine naturel de la Guadeloupe vue du ciel, textes choisis et présentés par Daniel Maximin

photographies Anne Chopin, HC Editions, 2008

Découverte de paysages extraordinaires vus d’en haut, à travers une centaine de photos témoignant de la beauté, de la

richesse, des contrastes mais aussi de la fragilité de ces îles.

Antilles d’Antan : La Martinique et la Guadeloupe au début du siècle, Anne et Hervé Chopin, Hervé Chopin éditions, 2003

350 cartes postales anciennes pour une évocation de la vie quotidienne au début du siècle aux Antilles.

L’art de vivre aux Antilles, Gilles de Chabaneix et Susanne Slesin, Flammarion, 2002

Voyage au cœur des cases populaires, des maisons coloniales, des plantations, des modernes habitations où se mêlent

douceur de vivre, parfums enivrants et couleurs tropicales.

MartiniqueSuperficie : 1 080 km2

Statut : département d’outre-mer depuis le 19 mars 1946.

Préfecture : Fort-de-France (90 300 hab.)

Population : 381 427 habitants (INSEE 1999) estimée

à 393 000 en 2004.

Page 13: Bibliographie sur les Antilles

Saveurs : La diversité et la richesse culinaire antillaise résultent des différents peuples qui ont dans l’histoire habité l’archipel.

La fabuleuse aventure du rhum, Pierre Alibert, éd. Orphie, 2005

Panorama très complet de l’histoire du rhum, profondément liée à l’histoire des Antilles : culture de la canne à sucre,

esclavage dans les plantations, commerce, fabrication, modes de dégustation…

Festins Créoles, Babette de Rozières, Marabout, 2007

Plus qu’un simple livre de cuisine, Babette de Rozières, chef renommée d’origine guadeloupéenne, met en scène les pro-

duits antillais et les épices dans ce bel ouvrage très coloré.

Les Arts Visuels :« Les arts visuels, dans la Caraïbe sont toujours un appel à la modernité du monde. » Daniel Maximin

La peinture en Martinique, Sous la direction de Gerry L’Etang, HC Editions, 2007

Avec près de 300 œuvres de 70 artistes présentés, ce volume propose une étude globale de la peinture en Martinique, de

son apparition à nos jours, décryptée par des critiques d’art et accompagnée de textes littéraires.

Exposition Retour aux sources

Lucien Coutil est photographe. Il est né en Guadeloupe en 1960, il quitte son île à 16 ans. Sa curiosité et sa passion pour la

musique le conduisent à ses premières expériences photographiques dans le monde musical. Il développe un travail person-

nel et autodidacte en photographie, particulièrement en noir et blanc.

L’exposition ‘Retour aux Sources’ est née de son désir de rendre intemporels les décors de son enfance. Il immortalise au travers

du silence de l’image tout le mystère de la vie, il saisit l’exceptionnel dans l’anodin, de graver l’essentiel dans l’instant.

Son regard évolue vers la photographie contemporaine, qu’il conçoit comme une mixité entre la tradition et la modernité.

Paris Caraïbe, le voyage des sens, David Demoison, Atlantica, 2002

Album de photographies d David Damoison, accompagné en poésie par Monchoachi.

Né à Malakoff en 1963, David Damoison prend conscience tardivement de ses origines paternelles martiniquaises ; il

entreprend alors une recherche personnelle sur l’identité, au sein de la communauté antillaise de Paris.

Page 14: Bibliographie sur les Antilles

Histoire des Antilles françaises, Paul Butel, Ed. Perrin, 2007

Seule histoire complète des Antilles disponible en poche, l’ouvrage retrace la quête des Antillais vers la citoyenneté et

permet de saisir le poids de l’Histoire dans la construction des îles et de leur avenir. Paul Butel est spécialiste de l’histoire

coloniale.

Des nègres et des juges : la scandaleuse affaire Spoutourne (1831-1834), Caroline Oudin-Bastide, Ed. Complexe, 2008

Reconstitution d’une affaire, qui dura trois ans, dans laquelle des esclaves portent plainte contre leur maître pour mauvais

traitements. La restitution, par une spécialiste de l’histoire de l’esclavage, de ce fait-divers met en lumière les violences dans

la société coloniale, la mainmise des colons sur la justice, mais aussi la capacité d’organisation des esclaves.

Mémoires de Békées, Elodie Dujon-Jourdain, Renée Dormoy-Léger, l’Harmattan 2006

Deux récits autobiographiques rédigés par les descendantes (dont l’une était la mère du poète Saint-John Perse) d’impor-

tants planteurs de canne à sucre dans les Antilles françaises.

Ces Mémoires constituent un témoignage rare sur la société des planteurs et l’aristocratie blanche à la charnière des XIXe

et XXe siècles.

La colonisation aussi est un crime : De la destruction du système esclavagiste à la reconstruction coloniale, Oruno Lara,

L’Harmattan, 2007

Cette brève étude s’applique à évoquer le processus d’émancipation des esclaves dans les colonies françaises. Il analyse

aussi toute la portée de la colonisation. La fin de l’esclavage n’a pas représenté la liberté pour ceux qui en ont souffert. Une

autre évolution, plus pernicieuse, a continué à maintenir ces peuples sous une absolue dépendance.

Contacts de civilisations en Martinique et en Guadeloupe, Michel Leiris, Gallimard, 2001

En 1952, à la demande de l’UNESCO, Michel Leiris, ethnologue et écrivain, livre une enquête sociologique sur les institutions

et sur les relations interethniques et interculturelles en Martinique et en Guadeloupe.

Le Discours antillais, Edouard Glissant, Seuil, 1981

Texte fondateur sur l’identité culturelle antillaise, Le Discours antillais examine le rapport entre la poétique (au sens d’inven-

tion, de création de la langue) et la politique aux Antilles à partir de la situation en Martinique dans les années 1970. Edouard

Glissant y analyse, à travers la littérature, la politique, les sciences humaines, les forces constitutives des cultures antillaises.

Page 15: Bibliographie sur les Antilles

Peau noire, masques blancs, Frantz Fanon, Seuil, 1971

Franz Fanon est né à Fort-de-France le 20 juillet 1925. Médecin psychiatre et écrivain, il a marqué le XXe siècle par sa pensée

et son combat contre le colonialisme.

Peau noire, masques blancs est une analyse incisive du rapport Noir-Blanc, des rapports de pouvoir, d’oppression et de

domination qui la sous-tendent. Un ouvrage fondateur pour déconstruire – et comprendre – les mécanismes qui servent de

fondements au racisme.

« Nous sommes là pour dire et réclamer : donnez la parole aux peuples.Laissez entrer les peuples noirs sur la grande scène de l’histoire. » Aimé Césaire

Être une femme aux AntillesFemmes des Antilles : traces et voix, Gisèle Pineau et Marie Abraham, Stock, 1998

150 ans après l’abolition de l’esclavage, des femmes ancrées dans le passé, propulsées vers la modernité, prennent la

parole pour témoigner et se souvenir. Au-delà de chaque histoire, de ses maux, de ses doutes, de ses victoires, résonne la

cause féminine antillaise toute entière. Un recueil singulier et poignant récompensé par le Prix Séverine en 1999.

Lang a fanm ou ce que le Créole dit des femmes, Marie-Rose Lafleur, éd. Ibis Rouge, 2005

En observant la langue, les devinettes, les proverbes, les contes, la sociolinguiste Marie-Rose Lafleur analyse la représentation

de la femme antillaise dans la littérature orale et la culture populaire créole.

Filmographie L’avenir est ailleurs, de Michel Reinette et Antoine-Léonard Maestrati, 2007

1962 : Création en France du BUMIDOM : Bureau des Migrations des DOM.

Pour pallier le manque de main d’œuvre en métropole, ce « Bureau » incite et organise la migration massive des

Antillais à Paris et en banlieue parisienne pour des emplois de postiers, agents de transports publics, femmes de ménage,

aides-soignantes… Ce documentaire retrace le parcours et les désillusions des Antillais.

Passage du milieu, de Guy Deslauriers, 2000

1810. Un bateau négrier européen, avec à son bord des centaines de captifs, quitte le Sénégal. Des hommes, des femmes,

des enfants, arrachés à leur village, sont enferrés dans des soutes obscures. Durant les 18 semaines de la traversée en plein

océan, les futurs esclaves vont vivre catastrophes, désespoirs et héroïsmes. Guy Deslauriers raconte l’horreur de la traite des

nègres à laquelle ont participé les grandes nations européennes entre le XVIème et le XIXème siècle.

Page 16: Bibliographie sur les Antilles

La musique aux Antilles a été et est toujours l’expression d’une révolte. Les esclaves, originaires d’Afrique noire, ont été

disséminés sur les îles de la Caraïbe. On leur a interdit de parler leur langue, de jouer leur propre musique et de pratiquer leur

religion. Les esclaves vont cependant créer de nouvelles expressions musicales telles que le bélé, le gwoka, etc...

A lire La danse aux Antilles : Des rythmes sacrés au zouk de Jacqueline Rosemain

Cinquante ans de musique et de culture en Guadeloupe de Marcel S. Mavounzy

La musique dans la société antillaise : 1635-1902 de Jacqueline Rosemain

A écouter

La musique traditionnelle Au commencement, étaient les tambours africains arrivés avec les esclaves du Golfe de Guinée. De la rencontre entre les

cultures noires et les influences européennes naît une altération des traditions musicales africaines qui donne naissance à

de nouvelles expressions musicales.

Vibrations : le son des Antilles / Anthologie, 2004

Le quadrilleLe quadrille se danse en carré sous les ordres d’un commandeur qui annonce les pas : pas de la poule, de la pastourelle, du

pantalon, etc… Des percussions traditionnelles et des instruments venus d’Europe sont utilisés dans le quadrille.

Kadri Gwadeloup / Négoce et Signature, 2003

La tradition du quadrille / Négoce et Signature, 2007

Le BèlèLe bèlè est une culture qui associe le chant, la danse et la musique. Au-delà des instruments, les similitudes dans la danse et

les rythmes sont frappantes avec la rumba populaire de la Havane et la capoeira du Brésil.

Les Maîtres du bèlè de Sainte Marie / Benoit Rastocle ; Pierre Chonquet, etc... 2006

Le Gwo-ka Le gro- ka ou gwo-ka est né dans la chaleur des champs de canne à sucre au temps de l’esclavage. Tambour des esclaves,

le ka est devenu le symbole d’un appel à la révolte.

Patriwman, vol. 1 / Guy Conquette Groupe

Le gwoka. Soirée lewoz à Jabrun, 1992

Eugène Mona, vol. II : 1981-1984 / Eugène Mona, 2001

Surnommé « l’homme aux pieds nus », « le nègre debout », Mona est compositeur, flûtiste et chanteur. Sa voix rauque,

mélange de force et de révolte, pleurait, faisait parler les montagnes et l’océan. Sa voix, puissante et chaude, tonne sur un

tapis de percussions.

Page 17: Bibliographie sur les Antilles

Le Chouval bwaEn Martinique, à l’époque où les hommes faisaient tourner les manèges traditionnels en poussant les chevaux de bois, un

orchestre placé au milieu du manège jouait une musique rythmée à laquelle fut donné le nom de chouval-bwa. C’est un

genre musical martiniquais traditionnel, issu de la campagne, à base de percussions, flûte de bambou, accordéon et kazoo

(accessoire qui modifie la voix).

Mélanj / Dédé St Prix, 2007

Percussionniste, chanteur et flûtiste, le martiniquais surnommé le « griot des îles » aime à partager sa vision ironique de la

Martinique. Grand artisan du Chouval Bwa, Dédé Saint Prix est un partisan des mélanges : avec toutes les musiques créoles,

d’abord, mais plus largement avec le jazz et les musiques afro-américaines, sans oublier les musiques latines.

La musique de carnaval A l‘origine, le carnaval est une fête que les catholiques célébraient avant l’austérité du carême ; aux Antilles, elle est

rapidement devenue une institution permettant aux esclaves de tourner en dérision leurs maîtres. Pendant que des foules

masquées et dansantes les suivent, des groupes de carnaval de chaque quartier paradent avec des chars et jouent de

la musique à l’aide de percussions construites à partir de containers de toutes sortes : plastique plumbing, cloche, tanbou

débonda, chacha, tibwa et gwoka.

Le Best of / Akiyo, 2000

C’est le groupe carnavalesque le plus populaire de la Guadeloupe et des Antilles. Akiyo fondé en 1988, s’est positionné

d’emblée sur un terrain militant. Le groupe n’a pas cessé de dénoncer la répression, le malaise social, le colonialisme, les

guerres et les essais nucléaires.

La biguineCousine lointaine du jazz, elle voit le jour aux Antilles après l’abolition de l’esclavage (en 1848). La biguine, ancêtre du zouk,

est à la fois une danse et une musique. Tonique et lascive, elle se joue sur des rythmes rapides, chaloupés, à base notam-

ment de clarinette et de tambour. Ce sont de grands artistes comme Alexandre Stellio, Ernest Léardée, Félix Valvert, Sam

Castendet qui font connaître la biguine en Métropole dans les années 30. Plus récemment, le groupe Malavoi l’a remise au

goût du jour avec ses violons.

Biguines, valses et mazurkas créoles : 1930 -1943, vol. 2 / Anthologie

Biguine à la canne à sucre :1946-1949 / Sam Castendet, Moune de Rivel, …etc

Intégrale chronologique 1929-1931 / Stellio

1954 : rythmes des Antilles / Ernest Léardée

Page 18: Bibliographie sur les Antilles

L’Inoubliable / La PerfectaBien avant la déferlante Zouk, le groupe mythique La Perfecta adoucissait déjà le compas haïtien pour en faire une musique qui aujourd’hui encore vous emmène, sans chichis, directement sur la piste de danse. Rétrospective : 1972-1992 / Henri Guédon

Le zoukLe zouk est popularisé en Europe par Kassav et par les Zouk Machine. Il se danse en couple, collé-serré. A la fin des années 80, le Zouk est à son apogée. Dans les années 90, apparaissent l’Afro-Zouk, le Ragga-Zouk, le Rap-Zouk, la Soul-Zouk. Le Zouk subira également l’influence de la Mazurka Créole ou Mazouk avec notamment Tanya Saint Val et Edith Lefel. Les années 2000 voient l’apparition du Zouk R’n’B : des artistes tels que Thierry Cham, Slaï, Médhy Custos, Les Déesses et Perle Lama parviennent à se classer en bonne position dans les Hits nationaux.

Best of / Edith LefelCelle qui doit son prénom au passage d’un cyclone en 1963, laissera une toute autre empreinte dans le patrimoine antillais. De rencontres en collaborations, Edith Lefel va chanter avec de nombreux artistes comme Malavoi, Philippe Lavil ou encore Ralph Tamar, avant de réaliser cinq albums entre 1990 et 2002.

Parallèlement au zouk, d’autres artistes tentent une approche différente de la musique antillaise. David Walters propose un

univers aux influences multiples mêlant musique électronique, soul et folklore antillais.

Awa / David Walters

Un peu d’électro, une voix très soul, des rythmes dub et hip hop, une ambiance tropicale, des textes en créole, en français

et en anglais, une vielle à roue, une beat-box, des guitares énervées, des percussions, etc… De ce patchwork qui pourrait

sembler artificiel, naît un groove original, une nouvelle poétique de la créolité mêlant l’intime et l’ouverture au monde.

Nouvelles vagues Kreyol : l’autre son des Antilles

L’espri kaskod / Dominik Coco

Dès les années 1960, la musique antillaise s’ouvre à d’autres styles musicaux : boogaloo, salsa, funk, son (Cuba), compas (Haïti), etc... Des groupes tels que les Aiglons, les Vikings, la Perfecta mélange toutes ces influences dans de bouillantes séances d’enregistrements. C’est avec les meilleurs musiciens latins et antillais qu’Henri Guédon sort son album « Cosmo-Zouk » en 1972 et lance ainsi le mot « Zouk ».

Page 19: Bibliographie sur les Antilles

Le jazz antillaisLa proximité géographique des Etats-Unis est un facteur

essentiel de la rencontre entre le jazz et les Antilles. Dès 1930,

ce rapprochement s’illustre par l’intégration d’influences

jazzy dans les biguines par des musiciens tels que Al Lirvat,

Pierre Louiss ou encore Léona Gabriel. Ainsi, les collabora-

tions fleurissent entre Dizzy Gillespie, Stan Getz ou Chet Baker

et Eddy Louiss ou Alain Jean-Marie.

Paris est également un endroit incontournable où se

retrouvent tous ces musiciens, et où d’autres grands noms du

jazz (Stéphane Grapelli, Bernard Lubat, Richard Galliano…)

se joignent à la fête.

Biguine Reflections / Alain Jean-Marie, 2000

Il est une des grandes figures qui illustrent le talent et

l’apport antillais dans l’univers du jazz. Alain Jean-Marie est un

globe-trotter aux références aussi prestigieuses que diverses

(Chet Baker, Dee Dee Bridgewater ou encore Bill Coleman).

Mais il a aussi composé des albums plus personnels, dont le

Biguine Reflections, où il marie sa culture be-bop et ses origines

antillaises.

Batteriste / Frédéric Firmin, 1996

Batteur, Frédéric Firmin a multiplié les projets alternant les

expériences de solo, de rencontres et de groupes.

Notamment avec l’accordéoniste Raul Barbozza, des

expériences avec le monde du théâtre ou de la danse.

Arôme Caraïbes / Mario Canonge, 1995

Pianiste curieux et super-actif, il est plus largement l’héritier

de cette libération du langage musical. Il joue dans toutes

les disciplines cousines que sont le jazz, le zouk et la salsa.

Partout étranger / Soft, 2007

Soft est un groupe qui bénéficie d’un ancrage populaire

exceptionnel aux Antilles et en métropole. Ce succès

s’explique par la réussite des fusions entre jazz, biguine et

zouk, mais au-delà même des mélodies, par la force des

textes en créoles qui décrivent la société guadeloupéenne

et son contexte.

Kadans a peyi la / Soft, 2006

Creole Swing / Pierre Louiss, 1995

Swing Caraïbes : premiers jazzmen antillais à Paris

(1929-1946) / Félix Valvert ; SamCastendet, etc...

Page 20: Bibliographie sur les Antilles

Médiathèque Simone-de-Beauvoir45 rue Geneviève-Anthonioz-de Gaulle

91200 Athis-Mons

01 60 48 20 56

Bibliothèque René-GoscinnyPlace Mendès-France

91200 Athis-Mons

01 60 48 33 04

Bibliothèque du ValRue Marc-Sangnier

91200 Athis-Mons

01 69 38 22 38

Médiathèque Raymond-Queneau3 rue Piver

91260 Juvisy-sur-Orge

01 69 21 22 20

Bibliothèque Saint-Exupéry43 avenue Aristide-Briand

91550 Paray-Vieille-Poste

01 69 38 45 09

Brochure réalisée par le réseau des médiathèques dans le cadre des manifestations

« Outre-mer autres terres », organisées par les structures culturelles de la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne.

Un remerciement particulier à Daniel Maximin pour sa contribution.

www.mediatheques.portesessonne.frwww.cc-portesessonne.fr