BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

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Journal de Confinement - Lycée Anatole de Monzie Bazas - BAZAS ANATOLE DE MONZIE B…., Nouvelle Aquitaine, 10ème jour de confinement, 8h01 En me levant ce matin l’idée de ce journal m'est apparue, sans que je l’aie cherchée. Évidente, lumineuse. Un journal pour rompre l’isolement, une écriture collaborative pour tisser les liens désunis. Ce n’est pas que les Autres me manquent. Au contraire. Ce sont des ombres qui s’effacent de plus en plus et ne me laissent aucune sensation de manque. Leurs traits s’estompent. Ils essaient de maintenir le contact en m’envoyant des mails, des SMS. Je me force à y répondre, avec du retard, trop de retard… Je prends comme excuse le travail ; trop de travail. Débordée, je suis. Débordée. Bien sûr. En fait j’ai toujours vécu confinée. M’éloignant le plus possible pour pouvoir respirer. L’enfer, c’est les autres écrivait Sartre. Cette vérité première ne s’est jamais effacée. Je suis avec les miens, dans ma maison comme un antique vaisseau échoué sur un airial au bord de la Grande lande. La nature est intacte, inchangée, et si je ne me connecte pas, je peux avoir, j’ai le plus souvent l’impression qu’il ne s’est rien passé. Que tout ce barnum médiatique n’est qu’une farce, un scénario convenu puisé dans un film dystopique, dans un roman d’anticipation… Rien de plus. Rien de tangible. Mais il y a le ravitaillement. Il faut bien que l’on se nourrisse. Aller au supermarché fait partie des sorties autorisées avec une attestation de déplacement. D’habitude je n’y vais que rarement, je préfère le Drive. Mais il est pris d’assaut, plus de créneau disponible. Je réapprends donc la joie ineffable de pousser mon caddie dans les rayons au milieu d’Ombres fuyantes, qui dans une chorégraphie savante, tentent de se croiser à bonne distance avec tours et détours…Le visage masqué, les mains gantées, le regard fuyant. J’en ai les larmes aux yeux. Silence religieux. Visages figés. Hostilité palpable. Méfiance. J’ai envie de crier que le sourire n’est pas contagieux. Mais ce serait une contre-vérité. Heureusement hier j’ai pu voir les Vivants par Skype et je me rends compte qu’eux seuls me manquent vraiment. J’ai aperçu Lizae tout en noir, endeuillée, fragile. Mimi avec un bonnet de ski et des lunettes de soleil, Maki très en colère, Vinc taciturne, comme à l’accoutumée, Chlo taquine et radieuse… et tant d’autres. Mes Vivants, si vivants. Mes bushmens qui ne savent vivre que dans l’instant et pour qui le confinement est un emprisonnement qui vaut arrêt de mort. Leurs rires m’ont fait du bien. Le rire aussi est contagieux. .......................................................................... ÉCRIS 1 CE QUE 2 TU 3 VEUX 4

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Journal de Confinement - Lycée Anatole de Monzie Bazas -

BAZAS ANATOLE DE MONZIE

B…., Nouvelle Aquitaine, 10ème jour de confinement, 8h01

En me levant ce matin l’idée de ce journal m'est apparue, sans que je l’aie cherchée. Évidente, lumineuse. Un journal pour rompre l’isolement, une écriture collaborative pour tisser les liens désunis.

Ce n’est pas que les Autres me manquent. Au contraire. Ce sont des ombres qui s’effacent de plus en plus et ne me laissent aucune sensation de manque. Leurs traits s’estompent. Ils essaient de maintenir le contact en m’envoyant des mails, des SMS. Je me force à y répondre, avec du retard, trop de retard… Je prends comme excuse le travail ; trop de travail. Débordée, je suis. Débordée. Bien sûr.

En fait j’ai toujours vécu confinée. M’éloignant le plus possible pour pouvoir respirer. L’enfer, c’est les autres écrivait Sartre. Cette vérité première ne s’est jamais effacée.

Je suis avec les miens, dans ma maison comme un antique vaisseau échoué sur un airial au bord de la Grande lande. La nature est intacte, inchangée, et si je ne me connecte pas, je peux avoir, j’ai le plus souvent l’impression qu’il ne s’est rien passé. Que tout ce barnum médiatique n’est qu’une farce, un scénario convenu puisé dans un film dystopique, dans un roman d’anticipation… Rien de plus. Rien de tangible.

Mais il y a le ravitaillement. Il faut bien que l’on se nourrisse. Aller au supermarché fait partie des sorties autorisées avec une attestation de déplacement. D’habitude je n’y vais que rarement, je préfère le Drive. Mais il est pris d’assaut, plus de créneau disponible. Je réapprends donc la joie ineffable de pousser mon caddie dans les rayons au milieu d’Ombres fuyantes, qui dans une chorégraphie savante, tentent de se croiser à bonne distance avec tours et détours…Le visage masqué, les mains gantées, le regard fuyant. J’en ai les larmes aux yeux. Silence religieux. Visages figés. Hostilité palpable. Méfiance.

J’ai envie de crier que le sourire n’est pas contagieux.

Mais ce serait une contre-vérité.

Heureusement hier j’ai pu voir les Vivants par Skype et je me rends compte qu’eux seuls me manquent vraiment. J’ai aperçu Lizae tout en noir, endeuillée, fragile. Mimi avec un bonnet de ski et des lunettes de soleil, Maki très en colère, Vinc taciturne, comme à l’accoutumée, Chlo taquine et radieuse… et tant d’autres. Mes Vivants, si vivants. Mes bushmens qui ne savent vivre que dans l’instant et pour qui le confinement est un emprisonnement qui vaut arrêt de mort. Leurs rires m’ont fait du bien.

Le rire aussi est contagieux.

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ÉCRIS

1CE QUE

2TU

3VEUX

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B…., Nouvelle Aquitaine, 11ème jour de confinement, 9h40

Je me réveillai avec la fraîche lumière du jour qui emplit ma chambre. Le soleil s'était levé et j’avais dormi pendant presque 10h, ce qui est assez inhabituel. Après avoir pris le temps de m’étirer, je me levai et allai re jo indre maman dans la cuisine. elle était en train de préparer le petit déjeuner. Mes frères sont arrivés au bout de quelques minutes et la maison s’est réveillée avec les cris et le stress du matin, mais pourquoi ? Nous n’avions ni bus à prendre ni horaires fixes de travail. Nous vivions enfermés jour après jour avec le droit de sortir seulement pour le strict nécessaire. Les élèves ont pour devoir de suivre le programme scolaire à l’aide de leurs professeurs et les parents eux doivent aussi travailler à la maison. Mais comment ? Les sites sont en “maintenance” et l’organisation est si compliquée… Je restais là immobile contemplant mon bol de céréales et me posant des tas de questions. Tout cela était si étrange, si nouveau, je me retrouvais du jour au lendemain chez moi, avec ma famille, comme tout le monde d’ailleurs et sans pouvoir voir qui que ce soit d’autre à part les insectes et les plantes du jardin. Il y avait de quoi déprimer ! Loin de tout, sans nouvelles de mes amis, avec pour seul objectif de faire

les devoir qui tombent sur les sites, quand ils veulent bien fonctionner. Je m’ennuie le contact avec les autres me m a n q u e . J e t o u r n a i s m a i n t e n a n t e n r o n d , stupéfaite et plus rien ne m’apparaissait sous le même a s p e c t q u ’a u p a r a v a n t . Confinée ! Voilà 11 jours que cette pensée me suit, qu’elle m’étouffe. Chaque jour, c h a q u e h e u r e , c h a q u e minute, elle refait surface me ramenant à la réalité lorsque que je rêve. Les cris, les rires des adolescents dans la cour d e r é c r é a t i o n s e s o n t envolés… Ah ! La cour de récréation ! … Elle doit être vide à l’heure qu’il est de même pour les salles de classe…! Depuis la fenêtre de ma chambre, pr ivée de liberté, j’observe les arbres, les oiseaux, et aucune voiture n e c i r c u l e s u r l a départementale qui borde mon terrain. Personnellement, je trouve ça triste et ennuyant. Tout en m’habillant, j’allumai la musique à fond pour essayer de penser à autre chose. Je n'étais pas dans mon état habituel, je me s e n t a i s c a l m e , v i d e , dépourvue de sentiments…. Je me sentais différente. Peut être que ce confinement n’est pas une mauvaise chose, me surpris-je à penser, et cette idée se renforçait de plus en plus. Les jours précédents, je

me suis découvert une nouvelle passion. Je sors dès que j’en ai l’occasion, et je photographie les fleurs et les arbres du jardin qui v iennent de fleur i r en ces premiers jours de printemps. Je m’occupe également de mes frères et leur fait faire des ateliers créatifs pour combler notre temps libre. Quand parfois je sors et me perds dans la forêt, je m’arrête pour écouter le chant des oiseaux. J’aide aussi maman et je joue avec mon chien. Je prends aussi le temps de dessiner e t d e m e r e m e t t r e à l a musique.Ce confinement me p e r m e t d e m e r e t r o u v e r . Néanmoins, la vie n’est plus pareille, il suffit d’aller au magasin muni de son autorisation de sortie pour le remarquer. Les gens te jugent du regard et t’évite par peur de ce qu’il se passe, n o u s v i v o n s c o m m e d e s fantômes. Tout est calme… Trop calme et c’est angoissant.A la maison, l'atmosphère est tendue et les conflits persistent, c’est la seule chose qui n’a pas vraiment changé. Les souvenirs me hantent et me rendent triste….seuls le soleil et la nature me redonnent le sourire dans ces moments que nous sommes tous en train de v ivre…. J ’avoue que l ’ idée d'écrire me réconforte aussi ,mais je me dis que ce n’est qu’une pause et que nous serons bientôt de retour dans notre routine habituelle, en espérant que cet éloignement provisoire ne dure pas trop longtemps...

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B…., Nouvelle Aquitaine, 11ème jour de confinement, 10h44

Ce matin je me suis levée à l’heure où d’habitude je suis en plein cours d’histoire, mais rien ne se passe comme d’habitude en ce moment. Je me suis mise à travailler tranquillement dans ma chambre jusqu’à ce que mon petit frère ayant fini ses devoirs décide de mettre la musique à fond dans sa chambre qui se trouve juste en face de la mienne. J’ai ensuite eu d’importants soucis avec ma wifi, c’est d’ailleurs un miracle que je parvienne à écrire. J'espère que ça ne durera pas trop longtemps ...

B…., Nouvelle Aquitaine, 11ème jour de confinement, 11h07

Je me suis réveillée ce matin, ni trop tôt, ni trop tard. Arrivée dans la cuisine je me retrouve face à un mot de ma grande sœur me disant : “je suis partie te chercher un croissant”. J’ai attendu son retour, impatiente.Après une dizaine de minutes la voilà revenue, mon croissant en main. Je l’ai mangé, puis ma mère est partie travailler, pas de télétravail pour elle ce matin, mon père était parti chez ma grand-mère et ma soeur partie courir. Alors je me retrouvai seule. Depuis le début du confinement, j’étais enfermée avec eux et maintenant toute seule. Je retrouvai enfin ce plaisir simple et éphémère de la solitude. J’ai alors mis ma musique à fond et me suis glissée sous la douche pour profiter de cet instant court. Plus court que prévu car mon père rentra quelques minutes plus tard suivi de ma sœur puis de ma mère à midi…

B…., Nouvelle Aquitaine, 11ème jour de confinement, 11h39

Aujourd’hui est une journée comme les autres : réveil tardif, petit déjeuner copieux et devoirs pesants… Ce n’est que le début d’une période longue et maussade. Ma mère prépare le repas du midi, l’odeur d’épices, d e c h a l e u r d e s légumes à la vapeur et de la peau grillée du poulet appellent ma faim. Mais il faut tout d’abord que je finisse

m o n t r a v a i l . L a fenêtre ouverte avec l e s o i s e a u x q u i chantent me rappelle que nous sommes au p r i n t e m p s . L e confinement nous p e r d , i l n o u s désoriente. Quel jour n o u s s o m m e s ? Quelle date ? Quelle heure ? Quelle saison ? La chaleur dans m o n d o s m e réconforte à l’idée que le soleil n’est pas contraint de rester chez lui.

Cette période longue prouve encore une f o i s q u e n o u s

croyant plus forts et plus puissants que tout, nous ne pouvons pas tout contrôler… La nature prend le dessus et le monde ne cesse p a s d e t o u r n e r . L’herbe pousse, les fleurs éclosent, les abeilles butinent, les arbres bourgeonnent, e t l e s b o u r d o n s bourdonnent. Tous continuent de vivre. Et nous, pris à notre p r o p r e p i è g e d e détruire la verdure, sommes confinés dans notre maison, bien sagement en

attendant que ce virus cesse d'exterminer la p o p u l a t i o n e t d e détruire des familles.

La vie continue. Je reçois des mails, je continue d’avoir des désaccords avec mon frère, ma soeur, mes parents… et des fous-rires, des pleurs.

Nous sommes vivants !

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B…., Nouvelle Aquitaine, 11ème jour de confinement, 13h15

B…., Nouvelle Aquitaine, 11ème jour de confinement, 16h30

Quel jour sommes nous? Mardi, jeudi, vendredi? Vendredi je crois.. Ce matin je me suis réveillée la tête dans le cul, excusez moi du langage mais c’est la vérité. J’ai pris mon petit déjeuner comme chaque matin, mais après l’avoir fini j’avais un manque. Un manque de quoi? Peut être le manque de ne plus voir ma prof de français préférée, ou mes camarades assez drôles : ), je suis donc descendue dans la chambre et avec beaucoup de motivation j’ai commencé a faire mon explication linéaire du texte de Balzac. J’ai remarqué que dans ce texte Lucien est très sûr de lui et qu’il souhaite au plus profond de son coeur retrouver sa famille. A vrai dire aujourd’hui j’ai le même sentiment.. Les souvenirs me reviennent, les sorties entre amis, les soirées bien arrosées, tout ça n’est plus possible aujourd’hui à cause du confinement. Nous avons arrêté de vivre, la vie s’est figée dans le temps comme nous, chaque journée se répète, ce sont les mêmes paysages que nous voyons, notre chambre, notre jardin.. Va t'on devenir fous? Je n’espère pas.. J’arrive à me raisonner grâce à Minecraft, si vous ne connaissez pas c’est un jeu cubique ou on peut créer une multitude de choses, c’est grâce à ça que je ne m'ennuie pas, car j'arrive à réaliser une vie idéale, peut être virtuelle mais idéale. Car malheureusement notre vraie vie n’est plus si belle que ça, nous avons perdu la seule chose qui rend l’Homme heureux, la liberté.

Aujourd’hui, comme tous les autres jours, je me suis levée, j’ai déjeuné, j’ai traversé la maison sur la pointe des pieds, j’ai enfilé une tenue de sport et je suis partie avec ma mère et ma sœur faire notre sport quotidien.

Nous sommes ensuite rentrées, ma mère c’est alors transformé en maîtresse de CE2. Et moi je me suis mise sur mon ordi et comme d’habitude un nouveau problème. Cette fois-ci ce n’est pas un problème de page Word qui ne veut plus s’ouvrir ou de sons, de vidéo pour la classe virtuelle ou d'encre vide dans l’imprimante mais la « Vie scolaire » qui est en maintenance…Quelle sera ma prochaine surprise ? Un ordinateur qui ne s’allume plus ?...

Je faisais mes devoirs quant à 13h00 ma mère a dit : « A table ! ». Et comme tous les midis, nous étions toutes les 3 dehors, à profiter d’un bon repas sous le soleil tandis que mon père dormait encore…Il avait travaillé toute la nuit jusqu’à tôt ce matin. Après avoir mangé, on a appelé ma grand-mère pour prendre de ses nouvelles. Et en regardant ma sœur, ma mère et grand-mère discuter toutes les 3, c’est là que je me suis dit que j’avais de la chance ! Peut-être que j’étais confinée chez moi et que ne pouvais plus voir les personnes auxquelles je tiens mais toute ma famille allait bien et c’est le plus important…

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B…., Nouvelle Aquitaine, 11ème jour de confinement, 19h23

E n c e 1 1 è m e j o u r d e confinement, j’aimerais faire part d’une histoire qui vient de m’arriver il y a à peine plus de 24h.Le soir, dans ma chambre j ’e n t e n d i s u n b r u i t , p a s exactement un bruit ,mais plutôt une mélodie .

Au début je pensais que c’était un moustique, mais est ce qu’un moustique arriverait à jouer Nocturne de Frédéric Chopin ? Peut-être bien ? Avec ses nombreuses pattes, il pourrait le faire mais elles sont beaucoup trop petites et frêles pour appuyer sur les touches d’un piano…Intriguée par cette musique cantabile, je me décidai enfin à me lever et à me rapprocher de la source du son afin de mieux profiter de ce s p e c t a c l e s o n o r e … J e n e m’inquiétai pas, après tout, quelqu’un sachant jouer une symphonie est une personne ayant bon goût, les personnes ayant bon goût sont toujours aimables, n’est ce pas ? A moins q u e c e n e s o i t p a s u n e personne….Le son devait venir de la buanderie. J’entendais tellement bien la succession d ’a c c o r d s j o u é e s , c ’é t a i t tellement proche de moi que je p o u v a i s e n e n t e n d re l e s n u a n c e s . C ’ e s t t o u t n at u re l l e m e n t q u e j e m e dirigeai vers la source sonore. Avant de m’engager dans la pièce j’entrouvris tout d’abord la porte afin d’apercevoir le mystérieux musicien. Je ne suis pas complètement insensée .

Dans la vie, l’on doit rester sur ses gardes si l’on ne veut pas finir avec un couteau planté dans le dos. Au sens littéral comme métaphorique du terme. Je reviens donc sur mon action : J’entrouvris donc la porte afin de voir ce mystérieux virtuose de la musique. Je ne vous mentirais pas si je vous disais

que l’être que je vis en face de moi relevait d’un sorte de challenge que mère nature s’était imposée. Tout d’abord, je vis ses mains, de longs doigts fins et mécaniques, constitués principalement de fer et de rouille qui appuyaient sur les touches avec une dextérité impressionnante. Son exécution était d’une propreté inouïe. En cela, il se rapprochait plus du chirurgien que du boucher. Mon regard remonta sur son corps, il portait une tenue de Mr Loyal dont les manches étaient complètement laminées ainsi qu’une broche à sa poitrine qui symbolisait une rose pleine d ’ é p i n e s . M e s y e u x s’écarquillèrent à la vue de son visage.

Comment une chose aussi laide pouvait exister. Ce n’était pas un humain. C’était juste un sorte de tête de cerf déformée avec un long bouc blanc et à qui il manquait une partie de la tête, remplacée par un morceau de crâne d’un pangolin. Je ne pus finir l’examen de son corps car il me remarqua. « Je t ’avais remarquée depuis le début » dit-il d’un ton nonchalant .Je ne pourrais décrire sa voix car elle est et le restera surement toujours indescriptible. En tout c a s p o u r d e s H u m a i n s . Stupéfaite, je restais plantée comme un plot devant lui, à quoi ça servirait de courir, il doit connaître la maison par cœur. Puis avec ses sabots de cervidé, il me rattraperait en un millième de secondes. Il ouvrit ce qui lui servait de bouche pour la seconde fois. « Les humains me trouvent si laid malgré mes qualités ?

Chez moi, je suis un véritable tombeur…L’évaluation de la beauté ne semble pas être très juste ici. Mon opinion pense que c’est un peu triste.

-Votre opinion le pense un peu, d’autres le croient beaucoup

-« Y a-t-il tant de différences que ça entre nous ? »

-« Je ne sais pas … »

-« …. »

-« Le piano ….vous aimez en jouer ?

-«…Seulement après avoir mangé un flan a la vanille, juste avant d’en jouer, je me sens triste, et juste après, je me sens triste et abandonné… »

Sur ces mots il se tut. Ayant arrêté de jouer pour me parler, il contemplait à présent son piano n’appuyant que sur la touche du do6, un air grave sur son visage accompagnant la note. Puis ses sourcils se décidèrent à se lever et une expression de sérénité et de joie vint éblouir son visage comme s’il avait finalement trouvé ce pour quoi il était venu, comme si ce quelque chose était…quelqu’un ? Peut être un moustique, ils sont particulièrement présents en cette saison. Leur capacité à voler et pomper le sang des a u t r e s a n i m a u x p o u r r a i t sûrement intéresser cette vieille créature. Avec une attitude enjouée et complètement contrastée par rapport à son humeur morose du début il prit la parole.

« Eh Bien je crois que c’est finalement ma nuit de chance !J’ai enfin trouvé quelqu’un qui ne me demande pas pourquoi j’aime le flan à la vanille ! »

J’écarquillai non seulement les yeux, mais aussi les narines.

Il enchaîna :

« Permets-moi de t’annoncer que tu es engagée pour le poste d’aventurière runique dans des mondes parallèles ! C’est fantastique non ? »

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Mes narines s’écartèrent encore plus. Je m’empressai de lui répondre logiquement par

« Ce sont ça vos critères de recrutement !? »

« Exactement ! C’est un critère très efficace pour trier les élus des moldus….Non mais…Pourquoi j’aime le flan a la vanille ? Ce n’est pas un choix mais une obligation dont je suis affligé depuis ma naissance ! Evidemment je ne leur donne jamais la bonne réponse »

« Mais pourquoi ?! »

« Sur ce, je vais invoquer un portail qui va te transporter dans ton premier monde, la mission, me rapporter un mouton... »

Je renchéris avec une autre question logique « De quoi ? Excusez-moi ??? Maintenant ???» Il me coupa.

« Désolé, je ne comprends pas les questions que tu me poses, elles ne m’intéressent pas. Tout ce que je veux c’est des réponses et des résultats, le mouton en est un, donc va me le chercher maintenant »

« Mais il existe plein de moutons ici, pourquoi aller en chercher un aussi loin ? »

« Je ne fais pas confiance aux moutons d’ici, en revanche je fais beaucoup plus confiance aux moutons de là-bas donc va m’en chercher un. »

J’essayai de m’en sortir avec cette fois ci, une affirmation logique, peut être qu’il l’écouterait

« Attendez, je ne suis pas équipée pour entreprendre ce genre de péripéties absurdes! »

« Tu trouveras l’équipement dont tu as besoin là-bas. L’on est parfois mieux servi chez les inconnus que chez soi »

« Mais j… »

« Je veux mon mouton ! »

« Dernière question qui j’espère, vous intéressera, comment dois-je vous appeler ? »

« Les noms n’ont pas de règles ils sont libres, alors appelle moi par le nom que tu veux. Cependant, je vais t’en donner une moi, de règle. Ce nom, ne le dis pas à voix haute, mais seulement dans ta tête, je ne veux pas l’entendre.

Car si je t’entends le prononcer je ne serai plus libre de penser comme moi, mais comme une personne à qui l’on a imposé un nom et par conséquent, une autre personnalité.

Le fait que je n’ai pas de nom fait partie de ma personnalité. Si tu me donnes un nom, une partie d’elle sera brisée. »

« hum…Très bien »

Sur ces pensées étranges, Mr Loyal ouvrit la porte du cagibi. On pouvait apercevoir un long couloir sombre et étroit qui menait vers une sortie baignée de brume violette….

Le réveil sonne, jour 12 du confinement ……….

B…., Nouvelle Aquitaine, 12ème jour de confinement, 10h44

nerfs. Je recommencerai en boucle, sans jamais parvenir à sortir de ce cercle vicieux. La motivation et l'envie me manquent tout autant que mon meilleur ami. Il est bien loin de moi, mais comment vivre sans lui ? Il est le seul à me comprendre, le seul pour qui je me lèverais le matin, le seul pour qui je pourra is sort i r de ma pass iv i té perpétuelle. Mais il est loin, et je ne sais pas gérer ce manque soudain. Ce manque mêlé de peur : "Combien de temps devrons-nous nous contenter des a p p e l s e t d e s m e s s a g e s ? " Il est le seul à m'apporter ce dont j'ai besoin, le seul à calmer mes crises d'angoisse, le seul à pouvoir

m'assurer une stabilité. Alors me voilà sans lui, balançant dangereusement entre addiction aux jeux vidéos et culpabilité de ne rien pouvoir faire d'autre. Tous les soirs, en ouvrant mes fenêtres, j'espère que les étoiles seront p l u s v i s i b l e s q u e l a v e i l l e . Et tous les soirs, en fermant mes volets, le sentiment de vide et d'abandon grandit en moi. Les astres restent cachés. Je ne peux même plus compter s u r l e u r p r é s e n c e r a s s u r a n t e . Les étoiles elles-mêmes m'auraient-elles abandonnée ?Mais tous les jours je me raccroche à l'espoir de les apercevoir avant de me coucher.

Dormir. Je devrais dormir. Il est tôt, ou tard, et si je veux enfin respecter mes ré s o l u t i o n s , j e d e v ra i s d o r m i r. Mais voilà, je ne peux pas. Il est trop tard, mon rythme est retourné à sa normale. Je me couche quand le soleil se lève et me lève quand il ne filtre plus par mes volets. La situation me. donne envie d'être défaitiste. À quoi bon prendre des résolutions, puisque je suis incapable d'en tenir une seule ? À quoi bon essayer, puisque chaque tentative est soldée par un échec ? À quoi bon, à quoi bon ? Tout tourne en rond. Je me lèverai trop tard demain, reproches de mes proches. Je ne réussirai toujours pas à travailler, cris et crises de

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B…., Nouvelle Aquitaine, 12ème jour de confinement, 10h48

B…., Nouvelle Aquitaine, 12ème jour de confinement, 15h16

A-t-il fallu qu’un quelconque pékin d’un coin obscur de la Chine bouffât un pangolin pour que Je me confinasse Tu te confinasses Nous nous confinassions et pour que l’on confie la nation aux scientifiques... - Ce con va-t-il arrêter de finasser… il nous les brise menu avec ses finasseries pensez-vous…Et vous avez bien raison… Que vous vous confinassiez Qu’ils se confinassent - Assez, assez… vous allez nous r e n d r e f o u s a v e c v o s conjugaisons, vos élucubrations ! D’accord, c’est promis j’arrête, mais je veux d’abord vous parler

de Louis II de Bavière. Vous connaissez le teuton dingo, cousin de Sissi ? Vous ne connaissez pas ? - Si, si ! Alors imaginez le, confiné avec sa cousine en son château de Schönbrunn. Il regarde par la fenêtre, tristement et s’exclame en voyant une silhouette passer sur le chemin au loin : - Quelle schön brune ! Sissi lui rétorque : - Je croyais que tu n’aimais que les blonds ! - C’est vrai, mais j’ai tellement faim que je me taperais bien n’importe q u e l b o u d i n … e t m ê m e u n pangolin!

Écrire... pourquoi pas !Après tout d’autres le font. 2ème week-end de confinement, les jours se sont égrainés à une telle vitesse que j’en ai perdu le compte.

Finalement cet enferment, je dirai plutôt ce repli chez soi n’est pas si terr ible. Du moins pour l’instant. Même pour moi qui suis en général un être sociable, de contact, aimant être entourée, baignée des autres. Je ne me sens pas en manque, est-ce parce que finalement ça ne change pas grand chose. Nous vivons à de tels rythmes que finalement en dehors de nos contacts au boulot, notre relation aux autres est faite de SMS et de réseaux sociaux. . . .La seule di fférence étant que cette a b s t i n e n c e n ’ e s t p a s choisie....C’est déjà le week-end, le deuxième ... Garder le rythme. Le réveil, toujours, mais un peu p l u s t a rd . . . . d e p u i s n o t re cloîtrement à domicile mon corps s’éveil le avant la sonnerie. Reposé. Il n’anticipe plus le stress du matin, se lever, être à l’heure, prêt à en découdre ....Le travail est là mais différent et ça ne me dérange pas, au contraire...

N…., Nouvelle Aquitaine, 12ème jour de confinement, 14h05

Ce matin je me suis réveillée toute étourdie. La fatigue de mes insomnies des nuits précédentes commence à se faire ressentir malgré le fait que ce soit habituel. Enfin bon, je me suis réveillée et je suis partie petit déjeuner. En voulant saluer mes parents aucun son ne sortit...je n’étais pas encore assez éveillée. Comme à mon habitude je me suis prélassée dans mon lit durant je dirai une heure tout en regardant à nouveau une de mes séries préférées. Après avoir mangé un très bon gratin de pommes de terre je décidai que, contrairement à hier, il fallait que je sois productive alors je me suis empressée de me préparer pour partir courir. Je n’ai pas couru bien longtemps, mais juste assez pour me sentir pleine d’énergie et en rentrant je suis partie me doucher. En sortant je me suis mise à ce travail de géographie que je dois rendre prochainement en espérant que ma productivité m’aiderait enfin à comprendre ce sujet… Je vais d’ailleurs m’y remettre même si j’ai peu d’espoir. ................................................................................................................................

Est-ce parce que j’ai une capacité d’adaptation hors norme ou simplement la situation me révèle que je suis à bout de course, qu’il me faut un nécessaire changement .....Le printemps dehors s’installe, il n’en a que faire de ce virus, de notre peur, de nos inquiétudes, de nos vies . La terre, elle, continue de tourner sans s’émouvoir, à son rythme. Cette terre vers laquelle je me tourne tous les jours, dans mon modeste jardin. Cette terre qui me permet l’effort physique et l’esprit vagabond. Dans ma bulle je suis au diapason de moi-même. Dans ma bulle j’écoute le monde qui gronde et égraine son drame. Dans ma bulle je pense, a-t-on vraiment besoin d’un retour à la normale ? Dans ma bulle je me dis que nous sommes tous un peu responsables….

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Bazas, NouvelleAquitaine, 12ème jour de confinement, 17h33

N…., Nouvelle Aquitaine, 13ème jour de confinement, 17h20

Il m’est venu à l’esprit ces quelques vers. Profitez mes hirondelles…

La seconde résonne et l'heure nous rappelle

Que notre Nature semblait une aquarelle.

Et ce silence qui siffle sa solitude, Avec le temps, ça deviendra une

habitude.

Nous, impuissants oiseaux, exilés sanitaires,

Comprenons le goût sucré de la Liberté.

Apercevoir nos compagnons de vol sur Terre

Et enfin quitter le verrou de nos nichées.

Le paradoxe Humain réapparaît alors : Eux qui ont depuis toujours cru en

l'Invisible, Ont désormais peur d'un minuscule

bacille.

La volonté de voler nous cause du tort :

Ces bourdons qui nous traquent sont imprévisibles.

Restez perché sur vos nichoirs, dans vos coquilles.

Taciturne : Qui parle peu, reste habituellement silencieux.

Ce confinement m’enferme chez moi mais enferme aussi mon esprit. Il cogite sans arrêt, jour et nuit je ne cesse de réfléchir, mes pensées grondent et je dors de moins en moins bien. Certes le stress de la routine quotidienne ne s’abat plus sur moi mais c’est alors que mes pensées m’oppressent elles m’occupent tout le long de ma journée. J’ai l’impression de sombrer dans la folie quelquefois, même si cela paraît abstrait. Je passe d’une émotion à une autre sans transition, sans raison je me mets à avoir envie d’hurler comme ils le feraient dans les films, ces films qui occupent mes journées longues et fades.

Je me dis que mes amis me manquent, que ce quotidien me manque, ces sorties me manquent et quelque fois lorsque l’on appelle nos professeurs je me rends compte que nos rires en classe me manquent aussi.

Je me mets parfois à réfléchir à tout et à n’importe quoi, même lorsque je suis censée travailler sur cette tonne de devoirs que j’ai à rendre. Je pense alors à cette folie et cette insouciance de la jeunesse celle dont je compte profiter pleinement dés mes prochaines sorties, je sortirai et courrai dans les rues comme un enfant innocent découvrant le monde.

Je réfléchis parfois aussi sur mon avenir qui me paraît fade, en effet lorsque l’on est petits on rêve d’être un adulte et de faire ses propres choix, mais je réalise peu à peu que les décisions ne sont pas si simples, je réalise que je n’aurai peut-être jamais ce dont j’ai toujours rêvé et je me rendors, je dors le temps de quelques heures et le lendemain tout recommence.

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JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

Grignols, Nouvelle Aquitaine, 14ème jour de confinement, 15h37

Je me suis réveillé ce matin avec aucune motivation, j’avais juste envie de me recoucher et de rester dans le noir toute la journée. Sauf qu’en ouvrant les volets, il neigeait...De la neige ? Me suis-je dis, de la neige au mois de mars ? Je me suis dépêché de prendre mon petit déjeuner avec ma mère et mes frères, je me suis habillé et là, tout comme le font les enfants, je suis sorti dans le jardin sous la neige. Il faisait froid dehors et je fut vite trempé de la tête aux pieds, grelottant sous les flocons. Cependant, je n’oublierai pas ce moment magique. Où, l'espace d’une seconde, j’ai fermé les yeux et j’ai tout oublié. Le confinement était un lointain souvenir et je profitais de cet instant, regarder les cerisiers en fleurs sous les flocons de neige. Je suis rentré à la maison un long moment plus tard, calme, vide, comme si la neige avait emporté avec elle mes angoisses et mes chagrins du

moment. J’ai allumé la cheminée et je me suis mis à lire près du feu pour me réchauffer. J’ai commencé à réfléchir sur le bon et le mauvais de ce confinement. Mes amis me manquaient et je voulais prendre l’air. J’ai fait en sorte de repousser chacune de mes émotions depuis maintenant 14 jours, parce que je sais que mes nerfs lâchent si je laisse mon coeur et ma tête parler. Tout s’est décalé. Mon sommeil, ma routine. Je me sens juste vide ! Je me pose tout un tas de questions et je reste là immobile pendant de longues minutes. Tout ce que je fais, je le fais de manière robotique, comme si plus rien n’avait de sens. Et mes pensées prennent souvent le dessus, alors je les repousse encore et encore pour rester la plus calme possible en me disant que c’est en accordant de l’importance à ce qui nous fait mal qu’on finit par déraper.

B…., Nouvelle Aquitaine, 15ème jour de confinement, 16h20

Bonjour à ceux qui vont me lire. Pourquoi j'écris maintenant ? Je n e s a i s p a s . J ’ a i simplement vu ce lien e t t o u t c o m m e d’autres, me suis mis à écrire sans forcément réfléchir.À vrai dire je n e s a i s p a r q u o i commencer, j’ai mal au crâne depuis ce matin et j’ai eu du mal a d o r m i r c e t t e n u i t . D e p u i s q u ’o n e s t en fermés te l s des oiseaux dans une cage, s a n s p o u v o i r v o i r personne, je me sens t r i s t e , d é p r i m é e , coléreuse, je finis par

me parler toute seule et je me demande si je ne deviens pas folle. Néanmoins je retrouve quelques instants de bonheur avec ma famille ce qui n ’arr iva i t p lus depuis longtemps puisque je ne vis que chez mon père, et que je me suis retrouvé confiné chez ma mère avec mes trois soeurs, ma grand-mère et mon beau-père. Autant vous dire que la maison c’est transformée en joyeux bordel. Et que je n’ai très peu de temps pour me retrouver dans le calme et la solitude. J’aime regarder les feuilles tomber à la fenêtre et le vent dans les arbres, ça m’apaise quand je ressens tout un tas de sentiments à la fois. J'espère que mes amis vont bien, que mes professeurs aussi, parce que je n’ai pas tellement de contact avec eux. J'espère que nous tiendrons jusqu'à la fin du confinement. en attendant j’ai un tas de devoirs à faire…

B…., Nouvelle Aquitaine, 15ème jour de confinement, 16h38

Ma vie me manque, je passe mes journées à ressasser le passé de ma vie d’avant. Je compte les jours qui passent en buvant mon thé et en pensant à mon amour passé. La vie n’a jamais été facile avec moi, sans trop savoir pourquoi. Mes nuits sont fades sans toi. Je ne pense à rien à part à toi. Si un jour ce calvaire se termine, j'espère ne pas revoir toutes les personnes qui m’ont déçu dans ma vie. Je ne leur souhaite pas la maladie, ce serait mesquin de ma part de penser ainsi. Je suis assise depuis des heures devant mes exercices comme un corps sans âme ni pensées, cherchant comment résoudre ces problèmes d’incompréhension qui me font face. J’ai toujours pensé que la vie se déroulait de façon très précise: naissance, vie, mort, mais depuis que je t’ai rencontré ma vie à changé du tout au tout , mais il a fallu que je fasse cette énorme bêtise que de te laisser partir.

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JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

Depuis je ne pense plus qu’à toi et à nos moments passés ensemble. Je te croise sans cesse dans les couloirs déserts de notre école, mon coeur palpite et menace d’exploser . Ces images de nous me hantent depuis le début de ce maudit confinement. J’espère que tu vas bien. Je dois retourner à mes exercices à présent…

B…., Nouvelle Aquitaine, 15ème jour de confinement,

Autrefois mon corps construisait mon chemin vers l’avenir, Autrefois mon corps sculptait le héros de mes devenirs,

Autrefois mon corps peignait sur le tableau mes souvenirs,

Autrefois mon corps chantait la mélodie qui enivre, Autrefois mon corps poétisait le sourire sur le visage des

gens, Autrefois mon corps réalisait les exploits d’un jeune Don

Juan, Autrefois mon corps dansait mais arriva le corona

Bon en vrai ça va hein faut pas s’en faire, il faut plus qu’un virus et d’un poème réunissant les 7 arts (je suis pas peu

fier d’avoir tout calé) pour venir à bout de moi, je continue de danser chez moi en profitant du temps qu’il reste.

Parce que oui je l’aime tant, le temps qui reste… Je veux danser, chanter, crier,

Et rire, sourire, bondir, Lire, écrire, peindre,

craquer, pleurer, regretter, J’ai pas fini, j’ai pas fini, Fêter, vomir, repartir,

Haïr, déplaire et craindre Je veux les amis qui restent,

Et les autres qui partent. Je l’aime tant, le temps qui reste…

Bazas, Nouvelle Aquitaine, 17ème jour de confinement, 11h28

Jour :

Aujourd’hui il fait beau, mais ce confinement me coupe du monde et m’a fait perdre le compte des jours, alors en attendant de pouvoir sortir librement je regarde ma fenêtre en ayant comme seul point de repère le soleil qui va et vient dans le ciel.

En attendant des jours meilleurs.

Combien de temps encore Combien ?

Je veux apprendre à aimer, Et leur apprendre à m’aimer,

Je veux baiser, jouir et recommencer encore,

Je l’aime tant, le temps qui reste… J’ai tant de personnes à revoir,

Ce beau passant à qui tu donnes ton sourire,

Les vieux et les moins vieux, Le parfum de cette femme qui enivre,

Les amis et les autres, Ce crush qui ne voit pas plus loin que le

bout de son nez, Peu importe le temps qu’il reste,

une seconde, une minute, une heure,

un jour, Je l’aime tant, le temps qu’il reste…

une semaine, un mois,

un an, Je m’en fou, je m’envolerai même les ailes

arrachées Et je continuerai de danser…

Inspiration par Serge Reggiani, Le temps qui reste

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Le corona m’a pris mes moments de bonheur, en voici quelques-uns

J’y étais et je n’y suis plus.

J’étais là sur la terrasse, avec ce café. Sentant sur ma nuque le vent me chatouiller, Nous étions là avec mes amis, on riait, Puis l’heure venait, et on s’en est allé,

J’y étais et je n’y suis plus.

J’étais là sur cette chaise, avec mon stylo, Me torturant l’esprit sur pourquoi le bleu et pas le noir, Nous étions là avec le prof, on riait, Puis l’heure venait, et on s’en est allé,

J’y étais mais je n’y suis plus.

J’étais là sur la piste de danse, avec mon verre, Me dandinant sur cette chanson d’anniversaire, Nous étions là avec la famille, on riait, Puis l’heure venait, et on s’en est allé,

J’y étais mais je n’y suis plus.

J’étais là sur ce lit, avec ce bel amant, Frissonnant de plaisir sur le divan, Nous étions là avec ce bel étalon, on s’aimait.

Puis l’heure venait, et il s’en est allé,

J’y étais mais je n’y suis plus.

J’étais là sur ce parquet, avec Elle, S’envoyant en l’air sur cet autel, Nous étions là avec la danseuse, on volait. Puis l’heure venait, et on s’en est allé,

J’y étais mais je n’y suis plus.

J’étais là sur cette plage, avec ce chapeau, Sentant le scintillement de Phébus* réchauffer ma peau. Nous étions là, avec le Soleil, on bronzait, Puis l’heure venait, et on s’en est allé,

J’y étais mais je n’y suis plus.

J’étais là sur mon canapé, avec mon ordi, Me lamentant sous mon plaid à écrire des conneries, J’étais là avec, moi même, je chialais, Puis l’heure venait, et je suis resté,

J’y étais et j’y suis encore…

*Phébus ou Phœbus (du grec ancien Φοῖβος / Phoíbos) est le nom d'Apollon en latin « le brillant » est considéré comme le Soleil, c'est le dieu du soleil personnifié.

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Hostens, Nouvelle Aquitaine, 18ème jour de confinement, 1h48

Grignols, Nouvelle Aquitaine, 18ème jour de confinement, 15h18

J’ai perdu à cause du confinement le seul grain de bonheur qu’il me restait. J’ai arrêté de parler à mes amis qui pourtant me manquent énormément, j’ai arrêté de vivre et de faire ce que j’aimais. Je vagabonde chez moi, je tourne en rond. Un moment je suis là, je travaille, je ris et d’un coup je suis parti. Enfermé dans la salle de bain à double clé, pleurant les mots que je n’arrive pas à exprimer. Un jour il pleut, l’autre il fait beau mais je ne vois rien du jour car je vis la nuit. Je ne trouve plus le sommeil, me demandant si je vous reverrai un jour, vous mes amis, mes professeurs. Je repense à toi aussi ma meilleure amie ma soeur, sans qui tout est si triste autour de moi. Je nous revois rire et pleurer ensemble et j’ai mal. Pourtant je reste là devant nos photos, nos souvenirs alors que je pourrais t'appeler mais je ne sais si j’en aurais la force. Je pense à mes professeurs. Leur énergie, leur passion, leurs cours me manquent…

Et je pense à vous qui peut être ressentez la même chose que moi. je dois me sauver à présent car j’ai des exercices à terminer…

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B..., Nouvelle Aquitaine, 19ème jour de confinement, 9h56

Ce n’est pas demain que vous boufferez les pissenlits

par la racine

Le jour approche où danserez la Capucine Le cœur au bord des doigts Dessinant l'orme sanguine

Tremblant de désir et d’émoi Ou gémissant de colère et d'effroi

A l'aube sauvagine

Quand piétinant les herbes folles Vous aurez arraché longe et licol

Qui depuis trop longtemps vous confinent.

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B..., Nouvelle Aquitaine, 19ème jour de confinement, 15h40

Ce confinement m’a fait comprendre une chose que je n’acceptais pas, quelque chose que je cachais au plus profond de moi même..

Que mon envie de solitude face à certaines situations me forçait à m’isoler par moment, à cacher mes émotions, et qui j’étais vraiment aux yeux du monde, laissant cette vision à la seule personne qui m’a comprise depuis toujours.

Cette même envie de solitude qui se retrouve aujourd’hui prise au dépourvu, car ce n’est plus une décision mais une obligation.

Cette même envie qui aujourd’hui se transforme en un besoin insatiable de sortir, de s’exprimer, de vivre, de profiter de chaque moment que la vie peut offrir et de montrer la face cachée de moi-même.Cette même envie, qui s’avérait être aussi ma plus grande peur, n’est plus.

Saint Symphorien, Nouvelle Aquitaine, 22ème jour de confinement, 23h20

Parce que nous on vit, et on s’envie, mais certains sont souffrants et mourants …

Petit poème :

Le printemps Une saison différente Ou les fleurs éclosent

Et les oiseaux chantent devant un paysage ensoleillé

Une saison apaisante Ou les maisons closes

Ouvrent leurs volets écaillés

Une saison animée Où les naissances se font à la volée

Tel un bourgeon de fleur élancé

Des pétales poussent Des nids se fabriquent

Des sons aigus se font entendre sur les branches Des abeilles butinent à la chaîne

Cette saison si douce T'a emmené dans un univers magique

Tu as vu une lumière blanche Et à fui le pollen

J'ai eu l'honneur de rencontrer une femme comme elle Des cheveux soyeux

Entourant des yeux bleu pastel Et un sourire d'une compassion sans nom

Elle était la raison du chant des hirondelles Cette femme rayonnait afin de nous rendre heureux

Elle nous a donné la chance d'une coccinelle Et nous la remercions

De son charisme De son autorité maladroite

De son rire mélodieux Et de son irrésistible charme

Parce qu'au printemps Les cochenilles nous offrent leur teinture écarlate Telle est la couleur des roses déposées en signe

d'adieu Mamie je te verse avec ce poème ma dernière larme

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B..., Nouvelle Aquitaine, 23ème jour de

confinement, 09h04

Aujourd’hui, le Journal d’un con fini.

Bon, j’interviens parce que là, y’en a marre.

Ça fait longtemps que je suis ce journal, et croyez moi, j’ai bien envie de m’en arracher de suite, eh ! Bande de serpillères ! Croyez-moi la solitude n’a jamais tué personne et e n c o r e m o i n s u n adolescent muni d’un téléphone portable et avec un accès internet. Quoi ! Il se passe des trucs bien pires, que je sache, et p e r s o n n e e s t m o r t encore ? Il me semble q u ’ u n p e u d’emmerdement peu faire de mal à personne, l’ennui c ’ e s t l e p r o p r e d e l’homme. Vous savez ce qu’on dit: la flemme est l’avenir de l’homme. Et croyez moi, si ça vous les brise menu de rester chez vous, vous avez qu'à agir, si vous avez perdu votre liberté, écrivez au ministre, tenez, c’est pas moi qui vais me dégonfler, non mais, oh, pas fou non ?! Eh ben qu’est ce que vous attendez pour agir, merde, c’est pas la prison il me semble.

D’ailleurs je suis sûr que tous autant que vous êtes, vous n’avez même pas songé à l’avenir !

-“ Ahhh, que je souffre…. Je vais écrire un poème p a r c e q u e j e s u i s désespéré…. Ahhh, décidément c’était mieux a v a n t … . A h h h j e n e compte plus les jours….” Toi tu peux les compter les jours si je t’attrape à la sortie, et de la quarantaine tu vas t’en taper à l’hosto, et pour un bon moment, au moins tu verras ce que ça fait d’être VRAIMENT confiné.

Alors les Lavabos vidés ? Ça vous emmerde bien que des types viennent vous secouer les miches pour vous sortir de votre fange, hein ? Mais qu’est ce que vous connaissez de la souffrance ? Y’a pas la guerre il me semble, est ce quelqu’un s’est pris une bombe sur la tête ? Ç a y e s t , c ’ e s t l a mélancol ie des v ieux jeunes, l’apothéose du petit enfermement, le règne de la tristesse sur 50 m ² , l a b r a n l e t t e intellectuelle de l’auto-satisfaction… Mais ayez des projets que Diable ! Et arrêtez de vous morfondre ! Ah ça vous manque les petites révolutions dans le cours de français, les séchages de cours…

Mieux vaut être bien portant chez soi que malade ailleurs, il me semble, alors vous avez de quoi vous estimez heureux…. Et si Hugo a dit: “ L’Eglise chez elle, l'État chez lui”, je vous dis: “Les gens chez eux et les jeunes pour faire vivre le monde”; l’homme n’a pas attendu 3 millions d’années pour voir sa dernière génération s’apitoyer sur un microbe. Vous vous croyez forts ? Vous vous croyez être unis ? Vous vous croyez des exemples ? Oui, vous êtes des exemples. Oui, vous êtes forts, alors, non de Dieu, on lève la tête et on se dégonfle pas avec quelques lignes à trois francs cinquante. On a au moins la dignité d’être heureux. C’est dur d’écrire sur la joie, hein ? C’est pas une raison pour nous inonder avec des lamentations dignes d’un Christ sans croix ! Alors retenez bien ça : Où il y a moins de courage, là il y a plus de langue. Sauf si elle est bien pendue. Vous savez ce qui me fait vraiment chier dans cette histoire ? C’est que les gens se prennent pour des poètes. Ils deviennent moitié fous et racontent n’importe quoi. En fait, ce qui m’emmerde le plus, c’est ce journal à la con. Je préfère encore lire celui de la classe de ma soeur. Vivement que ça s’arrête ce confinement, pas forcément pour vous revoir, non, mais pour que ce maudit journal s’arrête !!

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Saint Symphorien, Nouvelle Aquitaine, 23ème jour de confinement, 20h03

Pendant ce confinement des ondes positives ne sont pas nécessaires mais vitales ! Voici un petit poème sur le printemps :

Au printemps brillant, les feuilles accueillantes Nous réjouissent jaillissant de belles fleurs pétillantes

Les abeilles conseillent les cerisiers déployés Les tulipes arrachées et kidnappées sont ensuite relâchées

La pierre rognée par le végétal naturel en forme d’ombrelle Permet à la terre d’être si belle

L’hiver envieux du printemps pour ses belles feuilles Et les cerisiers adorés poussent de mille feuilles.

Bazas, Nouvelle Aquitaine, 25ème jour de confinement, 10h40

Bon au jourd ’hu i c ’es t l a première journée depuis le début du confinement où je n’ai pas de devoir à faire, une grande possibilité de choses à faire s’offrent à moi, je suis indécis. Étant donné que je n’ai pas un grand talent d’écrivain ou de poète je vais commencer cette j o u r n é e e n l a ra c o n t a n t simplement dans ce journal.

Qui sait peut-être que ça a des vertus thérapeutiques d’écrire. Tout à commencé à 8h15 comme chaque matin, j’ai entendu mon réveil, je suis donc sortie de mon lit direction

la fenêtre afin d’ouvrir le volet et d’aérer ma chambre, je me trouva nez à nez avec un grand soleil qui m’annonça que cette journée allait être une bonne journée (pour une journée de confinement mais bon on fait avec les moyens du bord).

Puis tout en prenant mon petit déjeuner devant Disney + (abandonnez-vous si c’est pas déjà fait ça occupe vraiment bien) je commença à réfléchir à mon programme de la journée, l ’ i d é e m ’ e s t v e n u t o u t naturellement j’allais faire quelques chose que je n’avais pas fait depuis cet été de la

peinture ! Le soleil étant au rendez-vous je peindrai dans le jardin pour profiter de celui-ci. Mais peindre ne pourra pas m’occuper toute la journée.. que puis-je faire d’autres après ? Du sport ? Non mon corps ne s’est même pas remis de la séance d’hier j’ai mal partout j’ai l’impression d’avoir fa i t la guerre à que j ’a i seulement fait une séance de 20min.

B o n j e l a i s s e r a i m o n imagination et ma spontanéité choisir comment cette journée ce finira. Sur ce je vous laisse je doit retrouver mes pinceaux !

la fenêtre afin d’ouvrir le volet et d’aérer ma chambre, je me trouvai nez à nez avec un grand soleil qui m’annonça que cette journée allait être une bonne journée (pour une journée de confinement mais bon on fait avec les moyens du bord).

Puis tout en prenant mon petit déjeuner devant Disney + (abandonnez-vous si c’est pas déjà fait ça occupe vraiment bien) je commençai à réfléchir à mon programme de la journée, l ’ i d é e m ’ e s t v e n u t o u t naturellement j ’al lais faire quelques chose que je n’avais pas fait depuis cet été: de la

peinture ! Le soleil étant au rendez-vous je peindrai dans le jardin pour profiter de celui-ci.

Mais peindre ne pourra pas m’occuper toute la journée.. que puis-je faire d’autres après ? Du sport ? Non mon corps ne s’est même pas remis de la séance d ’h ier j ’a i mal partout j ’a i l’impression d’avoir fait la guerre à que j’ai seulement fait une séance de 20min.

Bon je laisserai mon imagination e t ma spontané i té cho is i r comment cette journée se finira. Sur ce je vous laisse je dois retrouver mes pinceaux !

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B..., Nouvelle Aquitaine, 30ème jour de confinement, 11h14

Bon 1 mois que je suis confiné, petit bilan, en vrai ça va (et je doit avouer en fait c’est plutôt agréable d’écrire dans ce journal) j’ai fait de la peinture, bon c’était très moche, je m’y attendais parce que j’avais pas d’idées précises de ce que j’allais peindre avant de commencer et à chaque fois que j’ai pas d’idées, ça finit mal du coup mon « chef d’œuvre » attend désespérément dans un coin de ma chambre que je le termine (ce qui n’arrivera probablement jamais, paix à son âme, il aura tout de même eu l’honneur de m’occuper pendant 1h30 et c’est déjà pas mal); j’ai aussi regardé Disney + (un peu, beaucoup, beaucoup trop, faudrait que je dorme sinon la reprise va être compliquée).

J’ai accessoirement planifié mon été et sans vouloir trop m’avancer je pense que ça va être un bête d’été vous êtes pas prêts. Ah ouais truc de fou, aujourd’hui si je suis encore motivé au moment de le faire, mais normalement c’est bon, je vais nettoyer l’aquarium de mon poisson, coucou Étienne si tu passes par là t’inquiète, je t’oublie pas, je pense que ta nouvelle déco va te plaire. Bon bah voilà j’ai plus grand chose à dire alors sur ce ciao, peut-être à bientôt !

B..., Nouvelle Aquitaine, 35ème jour de confinement, 22h56

Garder le sourire, toujours être gentille et savoir être attentive… C’est peut-être ces quelques mots qui me définissaient avant le confinement, mais aujourd’hui après les semaines passées avec moi-même, je me rends compte qu’ils ne signifient plus rien. Aujourd’hui, je sors dans mon jardin pour le plaisir de regarder la nature qui m’entoure, de voir les rayons du soleil à travers mes fenêtres ou encore m’allonger dans l’herbe verte et regarder les nuages… toutes ces petites choses qui paraissaient insignifiantes et qui sont maintenant si importantes.

C’est bien dommage, elles sont juste sous nos yeux et ce n’est qu’aujourd’hui que je les remarque. Je suis loin d’être le genre de personne à être pessimiste, mais ces quelques semaines ont été difficiles.

Elles m’ont remise en question plusieurs fois, sur la personne que j’étais, sur celle que je veux devenir, sur qui est-ce que je peux compter ? Mes amis ? Ma famille ? Moi-même ?

Oui, j’ai eu beaucoup de m o m e n t s d e d o u t e s , d e manque de confiance en moi et j’en ai eu peur. Tellement peur que parfois j’en ai pleuré.

P l e u r e r , m a i s t o u j o u r s discrètement, car je ne veux pas la i sser para î t re mes sentiments. Pourquoi ? Parce qu’eux aussi sont en confinement. Les larmes, les éclats de rires, les câlins, les bisous, les caresses, les « Je t’aime » … tout ça bien loin de nous !

On ne les voit plus, on ne les entend plus. Ils sont cachés. Chut … La dernière fois qu’on les a utilisés ? C’était en Mars dernier.

L o r s q u e l e c o n fi n e m e n t s e r a terminé i ls seront p e u t - ê t re u n p e u chamboulés. Nous ne nous regarderons plus comme avant, n o u s n e n o u s t o u c h e r o n s p l u s comme avant, nous ne nous parlerons plus comme avant. Tout cela à cause de Corona qui a décidé pour certains qu’ils devront pleurer, crier, prier, s’en aller …

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JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

J’ai perdu quelqu’un ce soir. Je ne pleurerais pas. Non pas que je ne suis pas attristé, au contraire. Je ne pleurerais pas, car je sais que mes larmes feront de la peine à d’autre. C’est pour cette raison que je ne veux pas laisser transparaître mes sentiments, pour ne pas blesser les autres de la peine qu’ils ont sans doute déjà. Mais ne vous en faites pas, après le confinement je vais essayer de retrouver mon sourire, et de revenir plus gentille, plus attentive… C’est une promesse !

B..., Nouvelle Aquitaine, 36ème

jour de confinement, 10h53

Aujourd’hui j’ai regardé un film et puis j’ai dû aller manger, avant cela je suis allé me laver les main, me suis regardé et pour la première fois j’ai réalisé : je n’ai vu qu’une coquille…vide. Et le pire dans tout ça c’est que j’ai même pas réussi à pleurer.

Il n’y a qu’un moment où on ne me voit pas pleurer, quand je ferme les yeux. Quand je ferme les yeux, et que j’oublie. J’oublie qui je suis. Qui je suis, ou qui je dois être. Qui je dois être, cet enfant si parfait aux yeux de ses parents. Cet enfant si parfait aux yeux de ses parents, ou ce frère si fort aux yeux de sa sœur. Ce frère si fort aux yeux de sa sœur, ou cet ami si souriant aux yeux de ses potes. Cet ami si souriant aux yeux de ses potes, ou cet élève si soucieux de bien faire aux yeux de ses profs.

Cet élève si soucieux de bien faire aux yeux de ses profs, ou ce petit fils si aimant aux yeux de ses grands parents. Ce petit fils si aimant aux yeux de ses grands parents, ou ce bout de viande aux yeux de ses amants.

Ce bout de viande aux yeux de ses amants, ou ce reflet aux yeux de ceux qui daignent le regarder. Ce reflet aux yeux de ceux qui daignent le regarder, ou juste quelqu’un de bien à ses yeux. Juste quelqu’un de bien à ses yeux, ou à vrai dire quelqu’un d’autre encore, encore et encore...

B..., Nouvelle Aquitaine, 37ème jour de confinement, 15h05

La pluie

Dehors il y a de la pluie Je vois la pluie

Je suis dans mon jardin Je suis sorti en maillot de bain

L’eau ruisselle sur mon corps Je ne devrais être dehors

Je préfère le soleil Mais ce n’est pas demain la veille

Que tout cela va se finir Je continue de me divertir

Mais pourtant je ne sais pas quoi faire Je continue de me taire.

Page 17: BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

Voici une petit conte, comme un rêve de déconfinement….

Kévin, explorateur et fils de chef

Il était une fois dans un village perdu des montagnes, une tribu, un peuple unique qui s’était reculé dans les montagnes lors d’une invasion afin de protéger ses secrets et de préserver sa culture.Kévin était un enfant de la tribu et son père en était le chef. Comme le voulait la tradition, Kévin devait succéder à son père et le garçon fêterait son anniversaire dans trois jours. Tout le village se préparait pour cet évènement. Les adul tes s ’occupèrent du banquet et des festivités et les plus jeunes préparèrent un spectacle en l’honneur de leur nouveau chef, que tout le monde appréciait dans le village. Tout le peuple riait, chantait en l’honneur du jeune homme. Lui, pourtant, semblait bien triste à l’approche du grand évènement. Sa mère lui disait que c’était normal d’être un peu stressé, mais ce n’était pas ce qui dérangeait l’enfant. En effet Kevin, lui, n’avait aucune envie de prendre la place de son père et de diriger le peuple que, pourtant, il adorait.

B..., Nouvelle Aquitaine, 34ème jour de

confinement, 13h30

Il avait envie de partir loin, de franchir les barrières du village à la découverte du vaste monde. Sa mère lui avait pourtant expliqué maintes et maintes fois qu’il ne devait franchir les portes du v i l lage sous aucun prétexte, que, comme il d e v a i t r e p r e n d r e l e flambeau, son devoir était de rester auprès des siens. De plus, elle disait que le m o n d e é t a i t p l e i n d e dangers qu’il ne pourrait pas affronter, mais Kévin n’avait pas changé d’avis.Un jour, un explorateur était resté quelque temps au village et il avait donné l’envie du voyage au petit Kévin. Ce dernier cependant ne savait pas comment s’y prendre, et craignait de décevoir ses parents. Il s’était encore une fois perdu dans ses pensées, a lors que sa mère lu i expliquait son rôle au sein du peuple, et c’est Hermès, son fidèle perroquet, qui le fit sortir de sa rêverie. Deux jours avant la cérémonie, Kévin prit sa décision, il allait partir accomplir ses projets et rendre ses rêves réalités. Sous son lit il avait une boîte avec une boussole et une carte.Il irait chercher des vêtements dans la remise, ou personne n’allait jamais. Il trouverait un sac chez l’un des habitants et il partirait à la nuit tombée avec Hermès.

Son plan était tout juste terminé quand son père arriva :

-Tu as l’air plus joyeux mon garçon aurait-tu enfin compris ton importance pour notre peuple ? demanda-t-il. Kévin balbutia.

- Oui, oui, bien sûr père il est de mon devoir de rester auprès des miens.

Pourtant il avait une toute autre idée en tête. La journée se déroula sans encombre et Kévin jubilait déjà au simple fait de penser à sa liberté hors du lieu où il avait toujours vécu. Il espérait simplement que l’ambiance ne serait pas trop tendue à son retour. A la nuit tombée, comme prévu, il passa chez Albert pour récupérer ses affaires. Le vieillard l’attendait :

-Tu sais mon enfant, c’est très courageux de ta part de vouloir partir et je te soutiens. Fais seulement attention à toi.

-Merci beaucoup…à bientôt. »

Les adieux, ce n’était pas son truc. Il faut dire que c’était la première fois qu’il allait s’éloigner autant de ses racines, mais il était très heureux. Quand il arriva devant les portes du village, après avoir vérifié qu’il ne s’était pas fait repérer, il les ouvrit et sentit une montée d’adrénaline. Hermès lui aussi volait tout joyeux au-dessus de sa tête. Kévin ne savait pas trop où il allait, il savait seulement, d’après les dires de son père, qu’il y avait plusieurs villages en contrebas dans la montagne.

Page 18: BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

Mais pour le moment il faisait nuit et sa lampe torche avait un trop faible rayonnement pour continuer à avancer. « Je vais monter en haut d’un arbre pour la nuit » se dit-il, mais il était trop excité par la découverte de nouveaux paysages, alors il se contenta de regarder les étoiles jusqu’à que ,sans s’en rendre compte, il tombe dans les bras de Morphée. Au matin, le chant des oiseaux le réveilla en douceur et il reprit sa marche. Tel un explorateur avec sa carte, sa boussole et son perroquet, Kévin avait pensé à prendre une gourde et un carnet qui lui servirait de journal de bord. Il marcha toute la journée et arriva au coucher de soleil dans un village situé en bas de la montagne. Là-bas, il trouva l’hospitalité puis il repartit pour une journée de marche. Entre temps dans son village, ses parents venaient de trouver la lettre qu’il avait laissée sur son lit avant de partir :

JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

« Maman, papa,

Lorsque vous trouverez cette lettre, je serais déjà parti pour réaliser mes rêves . Je su is d é s o l é d e v o u s décevoir, mais je ne suis pas celui que vous croyez. Depuis petit, je rêve de voyage et je pense que je ne suis pas fait pour devenir chef d’un peuple. Je vais à présent où mon cœur me mène, et ce n’est pas au village j’en ai bien peur. Ne vous inquiétez pas je serai prudent et je reviendrai, je vous le promets, en attendant, prenez soin de vous. Votre petit explorateur Kévin. »

Il n’avait que 15 ans et il était parti, ses parents lui en voulaient, mais au fond ils comprenaient ce désir de découverte. Ils ne le cherchèrent pas, se disant qu’i l devait faire ses propres expériences.

Quelques années plus tard Kévin avait appris beaucoup de choses. Il avait découvert que son village se situait dans les montagnes du Pérou, il avait appris les langues, l’histoire, la géographie et les sciences. Il avait fait le tour du monde en passant par chaque continent, il avait pris les mers et les océans, bravé des tempêtes. Il avait découvert de nouvelles plantes, de nouveaux animaux et des tas de personnes différentes. Partout où il allait Hermès le suivait, les enfants qu’ils rencontraient l’adoraient.

À l’âge de 35 ans, il décida de se poser. Il passa un concours et devint professeur d’Histoire géographie dans une grande école française. Il avait trouvé une compagne au cours de son voyage au Japon. Ensemble ils venaient d’avoir une petite fille qu’ils avaient appelée Margaux. Ça faisait 20 ans qu’il avait quitté son pays pour accomplir son rêve et il venait de fonder sa propre famille. Il n’avait pas pour autant perdu contact avec ses parents avec qui il parlait par courrier, depuis les quatre coins du monde. Il avait visité plein de lieux exceptionnels et magnifiques comme la pyramide de Kukulcan au Mexique, et le site de Tulum, le Machu Pichu près de chez lui, le Colisée à Rome, la cathédrale Saint-Basile en Russie, le Vésuve et les différents volcans en Italie, les temples grecs, et autres bâtiments majestueux. Il avait aussi vu la Baie d’Ha long au Vietnam et tant d’autres lieux. Au cours de son voyage, il avait rencontré des gens extraordinaires.

Son dernier voyage fut à destination du Pérou. En effet, Kévin voulait présenter sa femme et sa fille à son peuple, qui malgré tout était toujours dans son cœur durant son absence.Ses parents étaient très fiers de leur petit Kévin qui avait désormais bien grandi. Kévin raconta toutes ses aventures aux enfants du village et devint également leur professeur. Laura et lui se marièrent et les parents du jeune explorateur furent ravis de retrouver leur fils. Kévin quant à lui accepta de succéder à son père dans la tradition. Une fois qu’il fut chef, il organisa des expéditions et des voyages pour tout le peuple, et ce dernier était maintenant libre et en paix. Ainsi, Kévin avait réalisé son rêve et celui de ses parents et il répandait l’espoir et le bonheur autour de lui.

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JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

- Le Mini Album de Confinement -

B..., Nouvelle Aquitaine, 50ème jour de confinement,

10h39

- Le mot de la fin -

“This is the end, beautiful friend

This is the end, my only friend

The end of our elaborate plan

The end”

Cette chanson des Doors me revient en mémoire au moment de clore ce journal.

Difficile de tourner la page.

D’y mettre un point final.

Quarante jours se sont écoulés depuis le premier texte. Quarante journées de confinement où nous nous sommes aperçus par écrans interposés, et quelquefois perdus de vue…

Quarante jours, vingt-sept pages, trente-deux textes qui se sont succédés pour évoquer:

La peur

L’ennui

Le quotidien

L’odeur du poulet grillé

La neige sur les pétales des fleurs de cerisiers

Les disputes

La solitude

Le manque

Minecraft

La mort

La promiscuité

Les croissants du petit-déjeuner

Les éclats de rire

La pluie en bikini

Les larmes cachées

Le découragement

La danse qui nous fait vivants

L’amour perdu

Les devoirs qui submergent

La colère qui gronde

Kevin l’explorateur

Etienne le poisson rouge

Le monstre aux doigts de rouille qui joue Chopin

Et le confinement qui s’éternise, qui rend fou, qui rend hargneux, qui empoisonne ou qui repose, qui libère et qui révèle.

Sur les pages de ce journal, vous avez rendu lisible l’indicible.

“This is the end my only friend, The end of our elaborate plan” chante la voix de Jim Morrison en ouverture d’”Apocalypse now”. Pas besoin de traduction. 

La guerre du Vietnam, un voyage au bout de l’enfer qui débouche sur l'horreur.

Aujourd’hui nous semblons vivre une catastrophe, la fin d’une époque, la fin de l'insouciance.

Mais la fin ne doit pas vous faire peur.

L’apocalypse permet l'avènement d’un nouveau monde et la fin n’est qu’un début.

"Merci à Noa qui a donné à ce journal sa forme définitive et l'a alimenté quotidiennement avec patience, humour et humilité. »

Page 20: BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

L A L I Z E E Z Y M D Y A N

O L E E L O U F G A J H F O

U L N I F Y I I M E N Q O A

G Y U W T R Z J U L I E N J

E E L I S E A U Y Y G E G A

R N E T S D A L J S A C K N

M Z O L H K O M T Y H S A E

I W G V O B Y U S H W V J L

N J A V T L S A R A H B T L

A R I M O R A S J S G D L E

L E M M A B V I N C E N T J

J M K Y M N M T E H I N A Q

A U D R E Y D A R B G V O U

D X Q I R L E A E M I L I E

JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

- Les mots mêlés - - Prénoms des contributeurs -

Mots à trouvés : Alizée; Audrey; Jimmy; Léa; Émilie; Lola; Luis; Noa ; Janelle; Téhina; Amanda; Éliséa; Julie; Leelou; Lou; Germinal; Maëlys; Sarah; Vincent.

Page 21: BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

O W T V X N M L H Y I G E H

R U D X O K K O K I F U N H

E K Y N T E I A N V J G C K

B O P D A V E G R D H U J L

R O U G E I X Z R Z E K O T

E O N R Z N U L R Q M T U E

Q D I S P U T E J C A M R N

P M S U B M E R G E N T N D

F V B A M O U R I U Q U A L

V S V L S J L Q R F U U L B

D E C O U R A G E M E N T M

G R I L L E H Q U I U J U Z

G Z T F Y I Z R L A R M E S

F P E U R J C A C H E E S B

JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

- Les mots mêlés - - Les thèmes des textes du journal 1 -

Mots à trouvés : amour; dispute; end; journal; larmes; monde; rouge; cachées; découragement; grillé; Kévin; manque; peur; submergent.

Page 22: BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

E G P X T M O N S T R E K J

W V L E D K X N O Q X R C Q

T P U N A Y I D W U P W Z K

E R I N N X R E N O P A V O

E O E U S L G V Z T V Q D M

T M T I E D C O Y I F K H W

I I R E G K N I Q D Y I A E

E S J H M P A R Q I K N C C

N C X F O C E G W E R K Y L

N U D J Y S Z R R N S Y G A

E I E P O Q U E D O G P Z T

N T P V D D B M F U N M L O

D E B U T F M Z M H A D H I

Y X O J A P O I S S O N E I

JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

- Les mots mêlés - - Les thèmes des textes du journal 2 -

Mots à trouvés : danse; devoir; ennuie, Étienne; monstre; pluie; promiscuité; début; éclat; époque; gronde; perdu; poisson; quotidien.

Page 23: BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

V C B H L K H E U S V Z E H

L O H U M C B X N B D S S J

T L B H Y C I P E E J V S Y

U E O A C E K L Z Z I G D R

R R M Z H R I O R O H G Z I

M E Z U O I N R K F S O E R

I P U P P S I A D X O E L E

N A O F I I X T Y K L Z F R

E K P U N E I E M E I P I O

C U E A L R S U O S T P N S

R L G W G E J R R Y U E Q P

A G F M F E T S T E D U H I

F Y F Y N O T X P S E B Y F

T X R V E I U H C T X O G B

JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

- Les mots mêlés - - Les thèmes des textes du journal 3 -

Mots à trouvés : bikini; Chopin; explorateur; fou; mort; page; rire; cerisier; colère; fin; Minecraft; neige; poulet; solitude.

Page 24: BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

D N E A E N I P O H C T E D N O M C G

E I U L P L O E H C A C H E E S M O I

C C L A O N I S V I V A N T S A R A H

O E D N U A O S S O L I T U D E C J G

U T L I L E L Q E I F Y D P G E M A E

R I A H E I Z O U A O P A S R C I N R

A U R E T L E E L O U P N I O L N E R

G C M T E I L U J A T A S D N A E L I

E S E P N M O R T Q K I E M D T C L N

M I S Y L E A M T E E M D I E E R E A

E M J W S B C A N R V C W I N U A E L

N O N O I I Z N P J I M M Y E Q F Z P

T R D D U K U U I E N E G I E N T I B

R P E L L I R G R V U R U O M A U L A

O C V D H N P A I O M R I R E M B A D

U N O C J I A E L I H U D R E P E U N

G O I L E X P L O R A T E U R R D D A

E E R A E G D T N E G R E M B U S R M

M O N S T R E W M S L A N R U O J E A

T A U P A G E P O Q U E R N I F Z Y M

JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

- Les mots mêlés - - L’intégral -

Mots à trouvés : découragement; rouge; monstre; Amanda; fin; époque; page; end; Chopin; monde; Leelou; Lola; Noa; promiscuité; Maëlys; Kévin; début; Minecraft; submergent; journal; vivants; Sarah; cachées; quotidien; solitude; ennuie; grillé; neige; amour; perdu; Jimmy; explorateur; gronde; mort; Téhina; Julie; Luis; Lou; Léa; devoir; devoir; colère; bikini; Vincent; larmes; pluie; Éliséa; poisson; poulet; peur; rire; manque; fou; Audrey; Alizée; éclat; danse; cerisier; Germinal; Janelle; Émilie; dispute.

Page 25: BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

A R G C I N C I P I T I U N L U I F Z B

T X F E R T Â É H T O P W Z J J L A H M

N J I Y A V K C E N D R I L L O N B E E

E O M X I L S K A U X S I B R Ë A L X N

M U A N S O C I A L É E L O X L L E P T

I R G Ê B E R U T A R É T T I L P O L A

T N I N B U B L Œ V B D E R I A É N I L

N A N E U I G U T X A I O H O M M E C E

E L A E P S E M N A L O Z J K I B M A X

S E T L A O U I E R I P O V E N M S T S

Y L I P Q L G È M I I M P M L A O I I E

M A O S E E O R E O R O U G E H N T O R

B R N A L I L E N W G D N L A R T N N I

O G O L C L O S I K H E R B E E A A P A

L É H A È U P È F B X R U Œ C U I M M M

I T S H I C A J N R W N J T R Q G O É M

S N P D S K A P O É S I E U P O N R C A

M I M N Œ A S M C K L T I C É R E E O R

E Z E E R B A F A B L E S L J A W M R G

A A T T T N E C C A Y L B R V B U I P M

L E M S I N A M U H S E C N A C A V U M

K E L A N G A G E M S I L A É R O J S D

JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

Les Grands Jeux : Mots à trouvés : XIX; imagination; journal; sentiment; symbolisme; intégrale; temps; langage; réalisme; corpus; humanisme; vacances; grammaire; mentale; fable; plan; incipit; nuit; théâtre; cendrillon; Beckett; social; littérature; lumières; soleil; alcools; siècle; Stendhal; accent; fables; roman; blé; rouge; noir; modernité; poésie; récit; confinement; apologue; Zola; Jean; linéaire; homme; idées; herbe; cœur; baroque; spleen; Joël; animal; art; Montaigne; romantisme; explication.

Les Grands Jeux : - Les mots mêlés -

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- Les mots croisés -

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Horizontal :

1) Jean de la Fontaine en a écrit plusieurs. 5) Muse d’Eugène Grindel qui deviendra par la suite celle de Dali. 6)  « Le lieu où l’on regarde ». 7) Mouvement culturel, esthétiques et artistiques. 9) Surnom de Vinca dans « Le blé en herbe ». 11) Petite ville de Province dans « Le rouge et le noir ». 12) Personnage principal de « Oh les beaux jours ». 13) Princesse Disney et oeuvre de Joel Pommerat.

Vertical :

1) Mouvement littéraire et artistique né en Allemagne et en Angleterre au début du XIXème siècle. 3) Poète français, surnommé le « poète maudit ». 4) Premier poème d’  «Alcools ». 8) Premier mois du calendrier révolutionnaire (mois des vendanges) et célèbre poème d’Apollinaire. 10) Mot anglais qui signifie « rate » en anglais. 13) Romancière et féministe convaincue du XIXème siècle.  15) On y retournera qu’en Mai.

JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

Merci à Lola pour ce jeu.

- Les mots mêlés - - Les indices -

Page 28: BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

JOURNAL DE CONFINEMENT ANATOLE DE MONZIE

- Le labyrinthe infernal -

La règle est simple vous devez réussir à sortir de ce labyrinthe infernal. Êtes-vous prêt à essayer de le traverser ? Attention vous risquez de vous perdre !

Départ

Arrivée

Page 29: BAZAS ANATOLE DE MONZIE Journal de Confinement

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- Les chemins croisés -

Aidez ces gens à trouver le bon chemin afin qu’ils puissent récupérer leurs affaires.