Anatole Swadock - Trucs De Bouse

8/14/2019 Anatole Swadock - Trucs De Bouse

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ANATOLE SWADOCK

TRUCS DE BOUSE

Posie / OR EDITIONS


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OR EDITIONS, oreditions.com, 2007, OR01.


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DU MEME AUTEUR

Petits pomes gologiques, OR EDITIONS,Collection Posie, 2007, OR02.


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PRFACE LDITION DE 1993

La tche qui ma t confie estrelativement difficile comme vous pouvez le

deviner. En effet, prsenter les oeuvres duninconnu est une gageure que dans ce cas, jemenorgueillis de remplir. Ma qualit dhomme delettres, ainsi que ma rputation, pourront, jelespre, donner un nouvel lan la notoritdj naissante dAnatole Swadock.

La premire fois que jai rencontr

Swadock, dans un bar perdu du cinquimearrondissement, nous tions devant un verre deGuinness. Lditeur avait voulu organiser cetterencontre afin que je prpare lcriture duneprface aux premires posies de Swadockintitules Trucs de bouse .

Malgr son jeune ge et son manque dequalifications ou de titres littraires, nous

pensons que Swadock sest tourn prcocementvers la posie. En effet, tout laisse penser quilenvisage la Posie - avec un grand P - comme lemoyen dexpression ncessaire pour rnover lecadre de lart crit de la fin du XXme sicle. Savision futuriste de la langue o se mlentarchasmes, nologismes et mots de tousregistres, fait de son oeuvre un ensemble fort,

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vrai, dsespr par moments, emprunt la foisdune proccupation relle de se situer dans la

continuit des grands potes du XXme sicle (oncitera Zyklus coordonn o lon sent queSwadock est gn par labsence de mots servant exprimer la vrit). Sa tmrit potique vaparfois, au dtour dune phrase abrupte, jusquverser dans un rotisme discret quoique intense.

Lors de nos entretiens, Swadock a russi me convaincre des ncessits presque supra

humaines de sortir lArt de sa fosse septique (sic), de dynamiser une posie lancinante etcrasante dont le message a disparu au profit dequestions dont les rsultats ont la strilit delauto interrogation sur les problmes de fond .

Il nen reste pas moins que Swadock neveut quon le prenne pour un inventeur, maisplutt pour un tre suivant les ruines des repasde ses contemporains , et cest en cela querside, selon moi, la substance de sa modernit.Si lon ajoute cela, lomniprsence de ladrision dans sa posie (on pourra se rfrer lafameuse Journe de pche rate) et de lautodrision autour du concept doeuvre dart autoproduite (comme dans Dsillusions par exemple).

Lobsession dun type de justice finale qui serait a posteriori une manire de remplacerDieu et son jugement dernier, ou de le concurrencer selon ses propres termes,montre les facettes kalidoscopiques des motsagencs soit de manire remarquablementbanale, soit fantasmagoriquement tonnante. Lespropos sur la double volution du sens

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universel de progression pour se rfrer Condorcet, au niveau individuel - ncessitant une

flamme catalysant la raction artistique - etau niveau global, au travers des nouveaux modesde couranter les mouvements artistiquesdaudience mondiale (au sens tymologique etviolent du terme), montrent pourquoi Swadockpeut devenir le phare sauveur des courantscratifs la drive.

Pourtant, cest derrire ce nom quil se

rfugie, aimant plaisanter sur son aspectpseudonymique, et cest depuis cette positiondattente et de dfensive - trs prise enstratgie - quil parat pouvoir rallier, concilier,(nous oserons mme) faire la synthse desdiffrents courants potiques modernes, tout celaau travers des composantes phontiques de cenom, et non comme un tre cratif ou crateurqui lui-mme sincarnerait sous cette bannirervolutionnaire.

Il est dire que lvocation des professeursde lettres de toute sorte le rend morose enraison, nous lavons devin, dexpriencessinueuses voire sans issue dans les mandrestentaculaires de lenseignement classique. A detels insinuations, il rpond en gentleman que lescrateurs de lhistoire, ceux que nous voyonsdsormais comme les poursuiveurs de butsthologiques, ont apport par leur seul exempledes leons plus riches en enseignements que les paroles dsertiques et mphitiques des beauxparleurs de bouse .

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Cest par cette transition, certes facile maisagrable, que nous passons ce mot de

bouse utilis frquemment par Swadock laplace dinterjections plus violentes. Il nous apromis lexplication de cet tat de fait dans lespremires pages du roman quil prpare. Car,dans loptique dun veil dune langue en rouelibre, parasite par les assauts extrieurs desmots saxons et autres, qui remplacent des motsexistant dans notre langue, lintrusion ou mme

la rhabilitation de mots anciens issus dupatrimoine est une des manires la foisindispensable et complmentaire au travail desarts picturaux, au sens marge, et musicaux defaire avancer la socit pour sortir le public durle dobservateur imbcile et mallable que luiont attribu les moyens de communicationsmodernes.

Dailleurs, llvation de lhomme lArt -un peu comme le surhomme de Nietzsche estlvation de lhomme lui-mme - semble undes points capitaux des centres dinquitude deSwadock. Accaparer lapparence, incorporer lescritiques font de lhomme une salade au chvrechaud qui trahit du potentiel et de lexprim.Autrement dit, la latence fait penser unehibernation continuelle des expressionscontingentes. Cest dans ce domaine que lacteurdoit merger du lac bouillonnant et Freudien -bien que Swadock conteste beaucoup lesrsultats ou thormes psychanalytiques.

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PRFACE LDITION WEB DE 2001

Il y a huit ans, Anatole Swadock me faisaitlhonneur daccepter la prface que javais crite

pour son premier recueil de posies Trucs debouse. Cependant, tant donn la confidentialitvidente dans laquelle cet ouvrage fut publi (unseul exemplaire ma connaissance !) etlextrmisme dont fit preuve Swadock pourlimiter le nombre de copies et ne pas devenir mainstream , une autre prface simposeaujourdhui que le recueil est enfin disponible sur

le web.

Les conditions ont chang pour Swadocken huit ans. Son pseudonyme, dj trsmoyennement apprci par le public, a disparu etsest transform en un alias qui sert le dsignersur le web (1001nuits), un alias quepersonnellement je trouve encore plus

impersonnel, mais cela nest quune impressiontout fait subjective.

Il y a quelques annes, sans que personnene puisse faire le lien entre les deuxpseudonymes, Swadock ouvrait un site web en yajoutant quelques unes de ces dernires posies.Bien entendu, ces dernires, plus rcentes, ontperdu cette fracheur juvnile que nous

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son existence, commence sintresser lafiction.

Swadock montre, dans ce recueil, que lesavatars construits de cette pseudo posie de jeunesse tmoignaient dune veine potique enveil et en perptuelle bullition. Comme unphnix qui dploierait de nouveau ses ailes aprsdes annes de sommeil et de dur labeurmartyrisant, Swadock prend dans ces pagesviolentes son envol de pote et, sil est gauche

dans ces premires tentatives lyriques en terrespotiques, cest pour mieux nous saisir dimagesfulgurantes, de jeux ineptes avec les mots et desa volont de faire de la posie librement, quitte ce quelle apparaisse ridicule ou mal venue, ouquitte mme refuser dans lcrit potique lui-mme la pure notion de posie.

Elever le pote vers des cieux deconscience absolue, raliser que les dsirs dupote ne sont pas compatibles avec lesproccupations du monde, voil le destin deSwadock, voil la substance de son combatmtaphysique et ltendue de sa maldiction depote post-romantique.

Gaston-Norbert Ubrab, Nice, 2001.

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TRUCS DE BOUSE

1991-1993


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Parce que. Pourquoi ?

Parce que. Pourquoi ? Parce que. Pourquoi ? Parce que. Pourquoi pourquoi ? Parce que.

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OBSESSION

Avachis sur les moellonsdes choses nous brinquebalons

Pour aller jusquau vallonVers le pain que nous milons

Dans le noir dambulonsVers le noir purulonCest en coeur que nous rlonsSur ce pauvre bel talon

Que cest drle, nous rigolonsEmports par notre lonNous shootons dans le ballonA la mode Franois Villon

Dans le noir nous roulonsAu moteur manque un boulonAn voiture nous pilons

A pieds nous rentrons - cest long !

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JOURNE DE PCHE RATE

La pluie qui mouilleA sm lembrouille

Dans nos espritsDe malappris.On a ouvertLa porte qui rouillePleine de versEt de bidouilles.Quest-ce quon bouffe ?Quoi ? Des grenouilles ?

Aprs ces ploufsVaut mieux des nouilles.Mais qui prpareCette tambouilleCommenant parDe leau qui bouille ?H ben vingt dieuxQuest-ce que tu touilles !

Y vaut bien mieuxLaisser ces nouilles. Dabord connardTu nes quune crouille ! H salopardtas vu ta bouille ?Si tu fais chierJtcrase les couilles.

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Tes vraiment niaisComme une andouille !

Dabord cest moiQui sans moiMe mettrait dans les fouillesCette plate de nouilles !

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FUTUR ENTREVU DANS UN LAVABO QUI SE VIDE

Accabls par le mal de la toute puissanceCompromettant la vie et installant labsence

Seuls parmi les restes nous allons sans remordFiers et abattus comme des cadavres morts

Oh imbciles moyens pour faire notre vieQue dautres exploitent et par ncessitAffectent le commun dune trange ccitPour que bientt passif il se voue la nuit

Les puissants projettent ce que nous devons faireBtes ou animaux incapables de penses Leurs pas et leurs esprits doivent tre

cadencs Les puissants ordonnent les pleutres obtemprent

Nous reste-t-il un brin de cette dcisionUne noble distance un refrain passager

Un air qui gaiement pour nous encouragerNous ferait oublier que nous abusions

Jadis librs de ces vaines contraintesDes choses planifies par dautres inventesLes mmes qui instaurrent cette insolente

treinteAfin qu travers eux servitude soit loue

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Marchant alors sereins sur le long sentier

Qui guide doucement du nant au nantChacun notre manire nous avanons un piedVers la mort compagne du tout dernier instant

Certains dcouvriront un passage bien amerDautres limage de leur vnr dieuClameront le jugement misricordieuxPour tous ceux qui punis rtissent en enfer

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LE SECRET

Dans une antique fort oublie du monde,Plement claire par une lune ronde,

Marchait tranquillement un vieil homme lassQue dinnombrables endroits avaient vu passer.

Dans le calme mystique de cette trange nuit,Il voulait de ce monde oublier tous les bruitsEt oublier surtout lhorrible vritQue des anciens un jour il avait hrit.

Toute sa vie navait t quun long voyageO il avait en vain cherch le rconfort,Mais la peur seule avait dcid de son sort.Maintenant quil allait atteindre le rivage

Qui le dlivrerait enfin de ses tourmentsIl tait calme, serein, apprciant encoreCe vent glacial qui violemment fouettait son

corps.Il tait bris. Il oubliait maintenant.

Dans le silence immense des arbres centenaires,Il voyait le monde cacher la ralit ;Il se voyait lui-mme avoir peur et se taire.Il vit le temps alli la calamit.

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Dans une antique fort oublie du monde,Plement claire par une lune ronde

Marchait tranquillement un vieil homme lassQui, avant le jour, aurait trpass.

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ET PART A, QUOI DE NEUF ?

Il est des jours de bonheur suprmeIl est des jours de malheur furtif

Des jours de haineO les nerfs sont vif

Il est des temps de grisailleDe dsespoirs ou dappels lancinantsDes jours indiffrentsDes noeuds dans nos entrailles

Il est une inconnueO joie ineffableQue je vie courir nueUne princesse de fable

Il est des jours sans joie de ne pas la voirDes jours despoir pourtantDes jours qui passent effaant les dboires

Dun corps qui laime tant

Oh la belle inconnue dans sa parure dEveQue je chrie de jour et jusque dans mes rvesQui mimprgne si fort et si gaiementQue du nous jai appris lusage

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MA PETITE INS

Ma petite InsMa jolie princesse

Qui va la messeTu viens ce matin

Tu dfais tes tressesEntends-toi viens res-Te car tes caressesSont un vrai festin

Une douce ivresseTa crinire paisseEt tes jolies fessesDans leur bel crin

Montrent ta finesse(Pas un poil de graisse !)Toi jeune matresse

Mon bijou de lin

Assise petits ges-Tes vas-y confesse-Toi coquine tratresseEn lautel de nos reins

Comment donc qutait-ce

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LES VRILLES DE MON CUR

Cest par un ciel dhiverQue je me levai, fier

Daller bosser chez LivredisAu lieu de jouer Tetris

Des Mineurs pourtant jeNe partage pas lespritLcole est un outrageA lautel du travail on prie

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POME INEPTE

Les platanes aux doigts effilstentent datteindre le ciel noir

Ou brille comme le quotidien qui foireUne lune ronde et file.

Non mon ami, jamais tu nauras la chanceDcouter cette voix merveilleuse de beaut, de

beautQui rside ailleurs et dans les courbes.

Sans doute viendra le jour des oraclesMais alors que le blanc se dissout au cielEt le fiel

du jour sabat, les mcles veulent mourir.

Le vent se dchane alors et tu resterasSeul face au bruit

A la multitude, au nant de non-dits

Et l mme, tu ne crieras pas

Au sein du groupe des spectres transparentsTu prendras placeEs-tu partie ou diffrentDans quelle classe ?Le choix est faire mais il sargumenteEt tu y laisseras sang sueur et prtention

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Peut-tre faut-il croire la rptition

Avilissante et sans mouvementLier contacts voire passionsA ton propre dtriment

Oublie tout, Jack-Bill, mon frreCes propos sombres et mornesVautre-toi par terreEt savoure les cornes

Qui aiguises entreront en ton meAfin den dtruire tout espoirEt quenfin tu te pmesDans les habitudes des couards

Oublie ces paroles ineptesprovoques par lenvieDes htes de ce monde - et mpris -Ne visant qu te rendre immondeToi qui ctoie le compromis

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LE REVERS DE LA MDAILLE

Olivier5-6-71

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IDE SUBTILE

Ren Char travaillait chez Dassault

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HORREUR ES-TU SANS FAUTE

Horreur es-tu sans faute laptre du dangerLe sans sommeil se meurt ta rencontre

puissante et terrible affaire ne reste plusLa demeure du vaillant le glas rsonne dans testempes molles et dcomposes tu me feraishonte

Si je tavais rencontre

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Alors que nous allionsTendant la vengeance

Sur des flots tatillons.Tu tais si belleDresse sur un vautourAu milieu des ruellesDe nos charognes amoursDu vent tu es lchoCest ainsi que je chercheDepuis beaucoup trop tt

Laventure est trop rcheDes formes voluptueusesVrillent mon esprit lacrCest toi horrible tueuseQui vole mes envies !mais je te retrouveraiTt ou tard et puis lorsA tort et traversLes monts sortiront de terreLes mots pleuvront comme un orage durDu mtal au bton, fracass du tourment.Tes jours sont compts ma belleAvec une punaise,Mon papillon feutrTu seras pingleEt garde jamaisDans tes diverses muesAu souvenir du fou,Tes fines courbes nues.

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IL EST L

La plus grande vilenieRutile la facilit

Qui apparat honnieSent le placard mit.

Pourtant on la convoiteLa courre, la pratiqueSans pour autant tre hrtiqueOu laid comme con qui boite.

Tout cela fait malMais que direA qui rle quand on expire ?

La voie trace est celleQui vise ne pas rflchirAccepter des ides bellesBriser jusqu dtruire.

Quimporte puisque le fielGnreusement renversEst mis sans pense ?

Ou alors le pire est fait,Insondable, profondAu lourd voile pais

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Doucement on rpond

Dune leon de tnbresOn ny trouve plus son compte

Toujours poursuivieLhonneur de sa tombeEt paratre vivreJusquau fond de la combe

La solitude, mon garsDisait un des anciensTe tordra les foiesPour imposer son tre,

Pourtant tu resteras seulUnique ou deuxEt tes amis hargneuxCoudront ton linceul

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LE VOL DES CORBEAUX AU DESSUS DE MA TTE

Le vol des corbeaux au dessus de ma tteEt les champs ravags de la fin de lautomne

Me donnent la vision dune macabre fteJoyeusement baigne par le glas qui sonne.

Il demeure facile de ne voir que la mortRassurant aussi, pour lternelle victime,Lincompris permanent, le malheureux ultimeQui, face aux os, refuse dtre fort.

Une fe pourrait le tirer desclavageDe pense obscure, annihilatriceFaire sentir spectres et personnages

De son tourment, linstigatriceLes fabuleux principes des ans, des anciensSont trop cheval lorsque lon ne sent rien !

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PIS QUE SAOUL

Ce soir-l dans le barCe soir-l dans le soir

Ce soir-l nous buvionsCe soir-l comme des cons

Ce soir glauque comme le jourCe soir glauque comme le tourCe soir glauque qui nous menaitCe soir glauque au temps qui peinait

Alors enfin on est sortisAlors enfin on a criAlors enfin on sest vautrAlors enfin dans la lie

Et puis alors on a pleurEt puis alors on a gueulEt puis alors on a rien dit

Et puis alors on est maudit

Tout juste on a trbuchTout juste quon est arrivTout juste au bout du sentierQutout juste notvie priveTout juste avait gardTout juste on sest couch

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Ce soir-l on avait rien fait

Ce soir-l on avait rien ditCe soir-l on aurait mieux faitCe soir-l drester au lit

Ce soir glauque ctait notvieCe soir glauque ctait a de prisCe soir glauque notre sale gueuleCe soir glauque on taient seuls

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Pouss par les contingences contingentesAvec autour de soi

La foule de la gente

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VASE CLOS

Elle parcourt les couloirs, les chambres, les mesLes pices biscornues, les halls trop vents,

Les salles inhabites des temps quon a hantsO, pourtant, plus que daucuns se pment.

Les initis, les groupuscules atrocesLes parias, les indpendants fantmesQui smoustillent coup darmes rossesO aucune protection, armure ou heaumeNe peut prvenir les bosses.

A force de voir en ces faces lividesLatmosphre thre dun cauchemar grotesque,Elle ferme la porte cette horrible fresqueEt part dans le froid, la neige, le vide.

La mort peut tre prfrableQui peut le dire, personne nen renvient.

Dans le froid sourd, la ple fableLengourdit ; elle ne sent plus rien.

Juste une intense fatigueQui lenvahit jusqu la peurAlors que pour elle sonne lheureDe ce repos que lme irrigue.

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GNU MA DIT

Le hraut sonne la clochePour que plus bas se lvent les moches

Le jour de limpt est procheO ils videront leurs poches

Le vnrable roi-tyran hocheSa tte de fantocheSon palais tout de rocheJamais ne subit danicroche

Et pendant que son cuisinier pocheLes oeufs du jour, les miochesGueulent et dcochentDes flches la mouche du coche

"Je nai pas la ptocheDe celle qui faucheEt cette vie gauche

Jentends quelle maccroche"

Pourtant lbauchede la damnation approcheEt cest un coup de piocheQui conclut la dbauche

La mort aura tran ses galoches

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Et du roi coup la cabochepuis partira laissant terre bidoche

Et faux brlante en sacoche

("Tiens jmangerais bien une briocheEt jme frais bien un cinoche...")

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SCHOENBERG MA DIT

Schoenberg ma dit aujourdhui"Erwartung jai compos

Alors on ma fui, on a riTous les regards possAttaquaient ma purilitQui seule un jour passeraitA quelques mes garesNon je ne pourrai jamaisA Dieu me comparerMais leffort doit tre fait

Et il sera partag."

En effet demainJe crains de rencontrerUn schoenbergien malinUne schoenbergienne enflammeDans un regard terneUne flamme va alors briller

Pour quapparaisse chtifLespoir dsespr.

Loubli qui sait viendra bientt frapperQuimporte il tait notreSolitude des notes erronesClimat des moins temporiss

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Mais au moins par deux fois jaurais vuUne paire dyeux briller

Au son dune musiqueQuon oublie dcouterLeffort a t faitIl fut partagLespace dun instantPar un courant foirQui ruine les espritsEt ouvre les penses

Interdites comme les prsDes notes faisandes

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LE JOUR A FUI

Alors que, depuis longtemps, le jour a fui,Il se retrouvait seul dans ltrange nuit.

Les longs couloirs dserts, les murs plus quevides,Les intersections foireuses des sons et des brides,Les lits dchiquets sur le plancher qui craque,Les armes mises en joue pour prvenir lattaque.

Dans ce monde lointain quil jouxtait dsormais,Il te rencontra frle et endormie

Et il couvrit tout ton tre hormisTon visage, tes cheveux et les vents quidormaient

Quand la torpeur se fut dissipe des brumesTu souris rpondant son invitationA accueillir le jour au son des libationsQui des noires ides fait oublier les rhumes.

Ds lors, autour de toi un royaume sest btiEt un sens semblait donn vos pauvres vies.pourtant le sommeil revint, vil et destructeurEt fit se vider la scne de tous ses acteurs.Les fourbes qui au loin couraient seuls sous la

pluieOn repeupl soudain la maison o lon cuit !

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LA PLUIE FRAPPAIT LES ESPACES VITREUX

La pluie frappait les espaces vitreuxTandis quau loin grondait le tonnerre

Seul sans abri sous le flot nitreuxJe courrais comme le fou qui erreAu loin lcho dune vague musiqueEnrla mes pas englus de glaiseComme des chiens dresss dans la fournaiseAssaillis dignobles as de piqueQui doucement retrouvent le cheminOuvrant la voie aux lendemains

La poigne tait froide et deau ruisselanteJe frappai incongru lore de ta zoneIgnorant lorage fou qui pliait les pylnesEt faisant du dcor une femme chancelante

Tu ouvris laissant tes yeux de braise percer cetteNuit de dcombres de raz et de temptes

La fte des lmentsQui vomissent le firmament

Tu claquas la lourde porteEt me regarda de sorteQue je comprenne le pourquoi de laffaireDu hasard de la chance qui voulait bienDrouiller les gonds de cette chaumire

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Pour quaprs le feu je cde la place au rien

Javais tout entendu seulementJai pris le rle de lamantDont tu navais que faireQui ne pouvait te satisfaire

Jusqu la fin des cieux noirs qui changentbrutaux

Je sortis en fuyant les tables trteaux

Les murs incandescents o je vois ton visageRegrettant jamais cette nuit de naufrageJe te laissai seule dans ton pre demeureEt schai lchement mes larmes au son des

clochesAu point den entendre les vagues dans ma

cabocheLes rivages de tes flots jusqu ce que je meure

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CEST GLAUQUE CETTE NUIT

Larthrite pauvre et tnueQui trotte dans la tte

La chaleur dune peau nueQui nest que pour la fte

Cest glauque cette nuitMais cest si tranquilleTotale absence absence de bruitpas un pas mille

Le manque de ver soieLa peur davoir froidLenvie qui prend de faireQuelque chose mais quoi ?

Cest glauque cette nuitMais si tranquille pourtantDes pas qui parlent sans bruit

Claqus dabsents passants

La musique est une choseLes rves en sont une autreUne chasse deau qui tonneLabsence pour qui ltonne

Ment-elle cette nuit glauque ?

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TABLE


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Prface ldition de 1993 ..............................5Prface ldition web de 2001 ...................... 10

TRUCS DE BOUSE ........................................13

Cest une bonne question ..............................15

Lavocat du diable ........................................17Obsession ...................................................18Journe de pche rate .................................19Futur entrevu dans un lavabo qui se vide ......... 21Philosophie de la mort ...................................23Le secret .....................................................24Les lementaires ..........................................26Et part a, quoi de neuf? ............................27

Ma petite ins ..............................................28Les vrilles de mon cur ................................30Pome inepte ...............................................31Le revers de la mdaille ................................33Ide subtile .................................................34Horreur es-tu sans faute ...............................35Je tai rve un jour ......................................36Il est l .......................................................39Le vol des corbeaux au dessus de ma tte ....... 41Pis que saoul...............................................42Rve dun devenir moins que probable ............ 44Vase clos ....................................................46Gnu ma dit .................................................47Schoenberg ma dit ......................................49Le jour a fui.................................................51

La pluie frappait les espaces vitreux ................ 52

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