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lesafriques.com DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : ABDERRAZZAK SITAIL ÉDITION INTERNATIONALE : Afrique Zone CFA 1900 F CFA • France 3,80 • France DOM 4,5 • Maroc 25 DH • Algérie 220 DA • Tunisie 3,50 DT Mauritanie 1200 MRO • Belgique 3,80 • Italie 4,5 Canada 6,5 $ CAN • Luxembourg 4 • Suisse 6,5 FS Parce que l’information a de la valeur Hebdomadaire international N° 356 - 16 au 29 juin 2016 INTERVIEW EVE BAZAIBA MASSUDI «LA RDC, À LA CROISÉE DES CHEMINS» BANQUES 2016 DOSSIER SPÉCIAL 36 PAGES OFFENSIVES CROISÉES AU SUD DU SAHARA

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Parce que l’information a de la valeurHebdomadaire international

N° 356 - 16 au 29 juin 2016

INTERVIEW EVE BAZAIBA MASSUDI «LA RDC, À LA CROISÉE DES CHEMINS»

BANQUES 2016

DOSSIER SPÉCIAL 36 PAGES

OFFENSIVESCROISÉES AU

SUD DU SAHARA

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EDITORIALBanque, un secteur très porteur 04

BANQUES & ASSURANCESBANQUE ISLAMIQUE DE DÉVELOPPEMENTLe Saoudien Bandar Hajjar aux commandes 6BOURSES & FONDSQuel avenir pour la PME en Bourse 7

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE INTERVIEW EVE BAZAIBA MASUDI La RDC, à la croisée des chemins 8NIGER Attaques tragiques de Boko Haram à Bosso 13

DOSSIERBanques 2016Offensives Croisées au sud du Sahara 14

TOGO Ecobank vante son modèle aux investisseurs 16GIM-UEMOA Un réseau prometteur au servicede l’inclusion financière africaine 18NIGERBagri, une banque au service du développement agricole 22BANQUE POPULAIRE Lancement de la 3ème

édition B to B in Africa avec Maroc Export 24SECTEUR BANCAIRE EN AFRIQUE AUSTRALELe leadership sud-africain 25MOSTAFA MELSA«Une naturelle stratégie de coopération Sud-Sud» 28Les tendances bancaires en Afrique occidentaleet centrale 30BOA et les entreprises marocaines lorgnentl’Est-Africain 32Attijariwafa bank 4ème Forum international AfriqueDéveloppement, le temps de la concrétisation 34CORIS BANK INTERNATIONAL BURKINAIntroduction prochaine en Bourse 36WARI BANK INTERNATIONALLe niet de la Commission bancaire 37Côte d'Ivoire Orange Money empocheson agrément bancaire 38BANQUE DE L'HABITAT DU SÉNÉGALChangement dans le tour de table 39Colombe Groupe conclut des contratsd'arrangeur pour deux États de l'Uemoa 40BURKINACoris Bank distribue 7 milliards de f CFA de dividendes 41GABON Du bon cru pour BGFI 42BMCE BANK OF AFRICAUne progression en phase avec la maturité 44Rockefeller Bridging Leadership Award à FondationBMCE Bank 46BANQUE CENTRALE POPULAIRE MAROCUn RNPG en hausse de 14,4% 47ATTIJARIWAFA BANK Un RNPG en hausse de 3,4% 48

PIED DE LETTRELes incontournables 50

Les banques sont attirées par lepotentiel de croissance du marchéafricain, au Sud du Sahara, où ellessont de plus en plus nombreuses.Les banques étrangères doiventfaire face à la concurrence degrands groupes locaux et nordafricains. Elles rivalisentd’ingéniosité pour se positionnersur ce marché assez étroit. 14-49

Banques 2016 OffensivesCroisées au sud du Sahara

A la tête du Mouvement de libération duCongo (MLC), parti créé par Jean-PierreBemba, une des figures de l’oppositioncongolaise, Eve Bazaiba milite pour lerespect de la Constitution. Celle que sespartisans surnomment la Jeanne d’Arccongolaise affirme qu’il n’y aura «pasun seul jour de plus pour Kabila à la finde son mandat». Entretien. 8-12

Interview Eve Bazaiba MasudiLa RDC, à la croisée des chemins

La Bourse n’est pas réservéeuniquement aux grandesentreprises, mais aussi aux PME. Deschefs d’entreprise se sont réunis, le 2juin à Casablanca, pour discuter desopportunités offertes aux PME enBourse. Ils se sont aussi penchés surle classement des 1 000 PMEmarocaines. 7

Quel avenir pour la PMEen Bourse

Les attaques de Boko Haram ont fait unbilan très lourd dans les rangs del’armée mixte régionale, dont 30soldats nigériens et 2 soldats nigérianstués. Une soixante de militairesnigériens et nigérians bléssés sont auxurgences hospitalières. 13

Niger Attaques tragiquesde Boko Haram à Bosso

SOMMAIRE

LES AFRIQUESParce que l’information a de la valeur

N° 356 - 16 au 29 juin 2016

16 juin 2016 Les Afriques . 3

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4 Les Afriques . 16 juin 2016

ÉDITORIAL

ellement de travail à faire encorepour que l’Afrique se dote d’unsecteur financier performant.Après plusieurs décennies decontrôle des banques françaises,notamment en Afrique

francophone, la libéralisation du secteurfinancier a permis l’éclosion de banquespanafricaines de premier rang. Il n’est pasbesoin de citer la réussite d’Ecobank et sesperformances ou encore la conquête desbanques marocaines en Afrique de l’Ouest, poursavoir qu’il s’agit là d’une poule aux œufs d’or,que personne ne veut rater.Certes l’Afrique est éparse… Les marchés ontchacun leurs spécificités et la bancarisation restetrès faible par endroits, avec des taux autour de 4à 5%. Le potentiel est tellement importantqu’aujourd’hui une véritable guerre de positionsest en train de se mettre en place pour drainer lescapitaux de manière beaucoup plus fluide. Sachant que la bancarisation des Africains, au-delà de l’enjeu majeur pour les banques, est ungrand défi pour les Etats. A eux d’en tirer profit

au maximum. C’est aussi synonyme dudéveloppement d’une Middle Class qui reflèteracertainement la bonne vigueur des économiesafricaines.Il ne faut pas pour autant crier victoire trop vitepour nos banques. D’une part, les phénomènesde concentration sont déjà visibles, mais aussi leretour des banques occidentales est à prévoir.Dans ce cas, leurs moyens financiers qu’ellesengagent et leur expertise risqueraient deredistribuer les cartes et mettre en situation defaiblesse ces nouvelles banques panafricaines. Ilest urgent, pour elles, de consolider ces acquis etde maintenir des investissements conséquents,afin de réussir le défi de la bancarisation, maisaussi pour être prêtes à subir une compétitionimpitoyable provenant de banques de premierordre dans le monde.

T

Groupe Les Afriques Edition & CommunicationSA au capital de 2’657’600.- CHFSiège Social : Rue du Cendrier 24 - 1201 Genève Suisse

Président Administrateur DéléguéAbderrazzak Sitaïl

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Rédacteur en chef délégué : Ismaïla Aidara, Uemoa. Rédacteur en chef : Achille Mbog Pibasso, CEMAC.Grand reporter : Rodrigue Fenelon Massala.

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RédactionOlivier Tovor, Lomé, Rudy Casbi, Paris, François Bambou,Yaoundé, Mohamed Masmoudi, Casablanca, Carlos Laye,Bordeaux, Abdelmalek El Mekkaoui, Casablanca, Dakar,Mohamedou Ndiaye, Dakar, Daouda MBaye, Casablanca,Ibrahim Souleymane, Casablanca.

Comité ScientifiqueFrançois Konan, New York. Politiques économiques.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

Révision Hassan Radi

Responsable Artistique : Mouhcine El GarehMaquettiste : El Mahfoud Ait Boukroum

Edition Internet – en françaisIsmaïla Aidara, Dakar.Mohamedou Ndiaye, Dakar

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LES AFRIQUESParce que l’information a de la valeur

Abderrazzak Sitaïl,Directeur de Publication

Banque, un secteur très porteur

L’ACTUALITÉ AFRICAINE ET INTERNATIONALE SUR : LESAFRIQUES.COM /LESAFRIQUES @LESAFRIQUES_COM

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6 Les Afriques . 16 juin 2016

BANQUE ISLAMIQUE DE DÉVELOPPEMENTLe Saoudien Bandar Hajjar aux commandesLa BID va élire le nouveau président de l’institution, aucours de sa réunion annuelle à Jakarta, capitale del’Indonésie. La candidature du Saoudien Bandar Hajjar,parrainée par son pays, l’Arabie saoudite, plus grosactionnaire, sera entérinée par le forum des gouverneurs.

D es sources dignes deconfiance révèlent que c'estle Saoudien Bandar Hajjar

qui est en pole position pour succé-der au Soudanais Ahmad MohamedAli, président de la Banque isla-mique de développement, dont lemandat est arrivé à terme. BandarHajjar, qui a le soutien de son pays,l'Arabie saoudite, gros contributeurde l'institution, n'a pas de challen-ger. Jusqu’à récemment, il occupait

le poste de ministre du Hadj dansson pays Il aura la lourde mission deconduire le legs de son prédécesseurAhmad Mohamed Ali.Avec un rating AAA, la BID a tripléson capital autorisé à 150 milliardsde $ en 2013. D'importants chan-tiers sont dans les starting-blocks etl'Afrique pourra compter sur cehaut fonctionnaire saoudien.

Ismael Aidara,Jakarta

Siège de la BID àJeddah

La Banque africaine de dévelop-pement (BAD) a annoncé par lebiais de son président la mise àdisposition d’une aide de 549millions de dollars au profit de14 pays touchés par la sécheresseen Afrique de l’Est et australe.Ces fonds ont pour objectif d’ai-der des pays touchés par le phé-nomène climatique El Nino. Ils’agit notamment de l’Ethiopie,du Malawi, du Mozambique oudu Zimbabwe. Dans le cadred’un plan d’urgence alimentaire,5 millions de dollars serontd’abord versés, 361 millions dedollars en prêts à court et longterme ainsi qu’une enveloppeadditionnelle de 183 millions dedollars qui sera allouée au coursde l’année 2016. L’institutionbancaire panafricaine rappelleque les fortes températures etl’insuffisance des précipitationsont causé une urgence alimen-taire qui touche 36 millions depersonnes en Afrique australe etde l’Est.

BAD : 549 millionsde $ pour 14 paysd’Afrique australeet de l’Est

Brighton Banda, directeur deconsommation chez BarclaysBank Botswana, vient de révélerque le nouveau programme deréductions des offres de consom-mation témoigne de l'engage-ment de la banque envers sesclients. De son avis, le nouveauprogramme leur permettrad'économiser de l'argent chaquefois qu'ils font leurs achats dansles magasins partenaires de labanque. Il a ajouté que la Bar-clays est fière d'être la premièrebanque à avoir proposé le rabaissur les produits et services deconsommation pour la base en-tière de la carte de crédit.

Botswana : BarclaysBank promeut laconsommation

BANQUES & ASSURANCES

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16 juin 2016 Les Afriques . 7

Quel avenir pour la PME en BourseLa Bourse n’est pas réservée uniquement aux grandesentreprises, mais aussi aux PME. Des chefs d’entreprise sesont réunis, le 2 juin à Casablanca, pour discuter desopportunités offertes aux PME en Bourse. Ils se sont aussipenchés sur le classement des 1 000 PME marocaines.

L e financement par la Bourseest de plus en plus adapté auxbesoins des PME. Le monde

de la finance prend progressivementconscience de cette réalité aussi bienau Maroc que dans d’autres pays.D’ailleurs, certaines s’y sont essayéesavec succès. En effet, forte de nom-breux avantages, une OPV est aussiapte à offrir aux PME l’élan néces-saire à une croissance pérenne. Resteà savoir par quels moyens peut-onaccentuer ce rapprochement essen-tiel entre la Bourse et la PME ? Al’occasion de la parution de la 8ème

édition du classement des 1 000PME marocaines, le mensuel Eco-nomie Entreprises a organisé, enpartenariat avec Inforisk, une confé-rence-débat sous le thème : «Quelavenir pour la PME en Bourse !», lejeu 2 juin à Casablanca. Plusieursmanagers et dirigeants de PME et

grandes entreprises marocaines sesont alors penchés sur la question.Tous ont souligné les avantagesqu’offre la Bourse des valeurs auxPME marocaines.La rencontre a aussi été marquéepar la présentation de l’édition 2016du classement Inforiskessor1000 quipermet de dégager les tendances ac-tuelles, basées sur un comparatifd’un échantillon constant sur les 3derniers exercices. Édité par Econo-mie Entreprises en partenariat avecInforisk, acteur de référence dansl’information d’entreprises et baseslégales, Inforiskessor1000 est lehors-série annuel qui analyse l’évo-lution d’un échantillon de 1 000PME marocaines. Le classement des1 000 PME les plus performantes estun ouvrage unique sur la PME depar son contenu et son analyse.

Maimouna DIA, Casablanca

Des introductionsprochaines

Quels moyenspeut-onaccentuer cerapprochementessentiel entrela Bourse et laPME ?

C’est désormais le CamerounaisAlain Ebobissé qui va présider auxdestinées du Fonds Africa50 de laBAD. Le Conseil d’administration duFonds Africa50 a annoncé, mercredidernier, sa nomination au poste de di-recteur général d’Africa50. Pour rap-pel, cette plateforme d’investissementpanafricaine dans les infrastructuresétait jusque-là dirigée par un direc-teur général par intérim, en la per-sonne d’Alassane Ba. AkinwumiAdesina, président de la BAD, qui asalué sa désignation, a ajouté que : «Sagrande expérience et son leadershipmondial reconnu en matière de déve-loppement d’infrastructures serontessentiels, car nous voulons faired’Africa50 une société d’investisse-ment dans les infrastructures efficaceet fructueuse, qui soit reconnuecomme leader dans le développementet l’investissement dans les projetsd’infrastructures en Afrique, et quijouisse d’une réputation d’excellenceet de crédibilité sur le continent et au-delà». Ce spécialiste reconnu du fi-nancement et du développementd’infrastructures et fin connaisseurdu continent africain, deux champsd’expertise qu’il a conjugués tout aulong de sa carrière à l’international età de hautes fonctions, a de forteschances de réussir sa mission.

Fonds Africa50 :Le directeur généralenfin nommé

Afreximbank a annoncé, mercredidernier, avoir nommé Gwen Mwaba,de nationalité zambienne, au poste dedirecteur de Trade Finance. Elleprend le relais de Kanayo Awani, qui arécemment été nommé DG d’Initia-tive commerce intra-africain. Jusque-là directeur régional pour l'Afriqueoccidentale anglophone en charged’Abuja Branch Office d’Afrexim-bank, Gwen Mwaba, nouveau direc-teur, a rejoint Afreximbank,provenant de Standard Bank Plc.

Gwen Mwabanommé directeurà Afreximbank

BOURSES & FONDS

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8 Les Afriques . 16 juin 2016

INTERVIEW EVE BAZAIBA MASUDI La RDC, à la croisée des cheminsA la tête du Mouvement de libération du Congo (MLC), parti créé par Jean-PierreBemba, une des figures de l’opposition congolaise, la députée Eve Bazaiba militepour le respect des délais fixés par la Constitution. Celle que ses partisanssurnomment la Jeanne d’Arc congolaise affirme qu’il n’y aura «pas un seul jourde plus pour Kabila à la fin de son mandat». Entretien.

L es Afriques : À 7 mois, jourpour jour, de la fin du man-dat constitutionnel du pré-

sident Kabila, peut-on dire que laRDC est à la croisée des chemins ?Eve Bazaiba Masudi : Oui, c’est auxCongolais de choisir la meilleurevoie à suivre. Pour le Mouvement delibération du Congo, l’unique voie,celle de la raison, c’est le strict res-pect de la Constitution, spéciale-ment ses articles 70 et 73. La tenuede l’élection présidentielle dans ledélai constitutionnel constitue unatout majeur pour donner à la RDCune véritable place dans le concertdes nations civilisées. Pour votre information, et confor-mément à la Constitution de notrepays, les préoccupations majeures

qui président à l’organisation et aufonctionnement des institutionssont les suivantes : assurer le fonc-tionnement harmonieux des insti-tutions de l’État, éviter les conflits,instaurer un État de droit, contrertoute tentative de dérive dictato-riale, garantir la bonne gouver-nance, lutter contre l’impunité,assurer l’alternance démocratique.C’est pourquoi non seulement lemandat du président de la Répu-blique n’est renouvelable qu’uneseule fois, mais aussi il exerce sesprérogatives de garant de la Consti-tution, de l’indépendance nationale,de l’intégrité territoriale, de la sou-veraineté nationale, du respect desaccords et traités internationauxainsi que celles de régulateur et d’ar-

bitre du fonctionnement normaldes institutions de la Républiqueavec l’implication du gouvernementsous le contrôle du Parlement. Latenue des élections, dans les délaisreste la seule voie qui nous éviteraità sombrer dans le chaos, revenir surla problématique de l’illégitimité etles contestations des institutions etde leurs animateurs.

LA : Le président Kabila envisagela tenue d’un dialogue national, ilavait d’ailleurs soumis en sontemps 4 noms de personnalitésaux Nations unies pour mener lafacilitation, c’est le Togolais EdemKodjo qui a été désigné. L’aviez-vous déjà rencontré ?E.B.M. : Ce n’est pas normal dansun pays qui n’a aucune crise, si cen’est celle artificiellement créée parle président Joseph Kabila, qui neveut pas intérioriser qu’il est à sondeuxième et dernier mandat. Lejour où il prendra conscience queson mandat expire le 19 de décem-bre 2016 et qu’il doit mettre à la dis-position de la Ceni des moyens pourqu’elle convoque les scrutins pourl’élection présidentielle au plus tardle 20 septembre prochain, la majo-rité n’aura plus besoin du fameuxdialogue. Il convoque le dialogueparce qu’il veut s’éterniser au pou-voir. Le MLC ne peut pas caution-ner ce genre de manœuvresdilatoires et inconstitutionnelles. Lejour où nous avons rencontré dansl’informel Eden Kodjo, c’est cetteposition que le MLC lui avait pré-sentée. Nous nous imaginons trèsmal que le président américain Ba-rack Obama ou le président françaisFrançois Hollande demandent à

Eve BazaibaMasudi, SG duMLC

La tenue desélections, dansles délais restela seule voiequi nouséviterait àsombrer dansle chaos.

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

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16 juin 2016 Les Afriques . 9

leurs populations respectives de seretrouver autour d’un quelconquedialogue avant les élections de leurssuccesseurs, alors qu’il y a un cadrejuridique déjà tracé pour ce faire.

LA : À la suite de l’arrêt de la Courconstitutionnelle qui consacre leglissement, les plateformes del’opposition ont organisé unemarche de protestation. Pouvez-vous nous en dire un peu plus surle déroulement de cette marche?Est-ce une réussite ?E.B.M. : Cette marche a été uneréussite même si tous les objectifsn’ont pas été atteints. Il était ques-tion pour nous au final de déposerun mémorandum auprès du Pre-mier ministre, étant donné que,conformément à l’article 76 de laConstitution, c’est au gouvernementqu’incombe la responsabilité de sai-sir la Cour constitutionnelle pourque celle-ci constate la vacance dupouvoir au sommet de l’État. Cecidans l’hypothèse de la non-organi-sation de l’élection présidentielle. Ilne sera pas question d’accorder uneprime de prolongation de mandatdu président Kabila après avoir faillià sa mission d’observer et de faireobserver la Constitution.Rappelons que cette marche a réuniplus de cent mille personnes, mili-tants et sympathisants de plusieurs

partis politiques, notamment ceuxqui promeuvent le respect de laConstitution et dénoncent les mas-sacres à l’est du pays.

LA : Quel est le but final que vousvouliez atteindre, à travers lamarche ?E.B.M. : Ladite marche avait pourobjectifs le respect de la Constitu-tion en exigeant au gouvernementde doter la Commission électoraledes moyens conséquents, en vue dela tenue de l’élection présidentielledans le délai prévu par la Constitu-tion, et aussi la sécurisation de lapopulation congolaise, spéciale-ment celle de Beni, à l’Est du pays,victimes des tueries d’une gravitésans précédent. Le silence de notregouvernement inquiète beaucoup etest même coupable.

LA : Au regard de plusieursimages qui circulent, on a fait étatd’échauffourées entre les mani-festants et la police. Vous-mêmed’ailleurs avez reçu un projectilequi vous a blessé. Qu’est-ce quis’est réellement passé ?E.B.M. : Je traverse présentementune situation dramatique, car j’ai étépersonnellement victime de répres-sion policière, le jeudi 26 mai 2016,lors de cette marche. La police a tirésur moi à bout portant et à balles

J’ai étépersonnelle-ment victimede répressionpolicière.

La grogne...

José Pedro de Morais, gouverneur dela Banque nationale d’Angola (BNA),a récemment déclaré à Luanda quemalgré la crise économique, le pays al-lait avoir, cette année, un niveau d’im-portations semblable à celui de 2012.Il a tenu ces propos, répondant auxpréoccupations des députés de laVème Commission spécialisée du Par-lement, à la rencontre avec la Com-mission économique du Conseil desministres et les gestionnaires desbanques commerciales. Il a alorsajouté qu’il n’y a pas probabilité demanque de devises pour importer desmédicaments. De son côté, AbraãoGourgel, ministre angolais de l’Éco-nomie, a affirmé que les programmesvisant l’accélération de la diversifica-tion de l’économie pour appuyer l’en-trepreneuriat et la relance de l’activitéprivée allaient se poursuivre.

Maintien du niveaudes importationsangolaises

À l’issue d’une rencontre historiquequi s’est déroulée dernièrement àCharm El Cheikh en Égypte, les mi-nistres de la Défense de 27 pays de lacommunauté des États sahélo-saha-riens (CEN-SAAD) ont convenu derenforcer davantage la coopérationen matière de lutte antiterroriste. Larésolution sera d’ailleurs présentéeaux chefs d’État de la CEN-SAAD.Elle met l’accent sur un partage derenseignements et l’établissement depatrouilles conjointes aux frontières.Il a été aussi retenu l’idée de laconstruction d’un centre antiterro-riste basé au Caire selon le ministreégyptien de la Défense, Sedki Sobhi.Les pays de la CEN-SAAD sont dure-ment touchés par les menaces terro-ristes. Les violences des jihadistesont tué des milliers de personnesdans cette région et ont même pris lecontrôle de secteurs dans certainspays comme en Libye.

CEN-SAD : 27 paysdécident de renfor-cer leur coopérationantiterroriste

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10 Les Afriques . 16 juin 2016

réelles, sous une pluie de gaz lacry-mogènes, et pourtant la marche a étédûment autorisée, bien que noussoyons constitutionnellement sousle régime d’information. Lorsquel’un des policiers m’a braqué l’arme,j’ai eu la vie sauve grâce à Dieu etavec l’aide des militants qui ont eu leréflexe de me projeter à terre, maismalheureusement une balle m’a at-teinte au niveau du mollet de lajambe gauche. Heureusement, l’osn’a pas été touché. La cicatrisationévolue tout doucement et j’espèreabandonner la béquille bientôt.

LA : Le porte-parole de la policesoutient de son côté que lesheurts ont été l’œuvre de vosmilitants qui n’ont pas voulurespecter l’itinéraire tracé parle gouvernement provincial…E.B.M. : Comme chef du parti, moiet les militants étions sur l’itinéraireimposé par le gouverneur, bien quenon convenu lors de la séance detravail. Lorsque les policiers ont tirésur moi, j’étais à quelques mètres dupoint de chute fixé par le gouver-neur, le terrain de football situé àcôté de l’Hôpital général, ex-MamaYemo, et le gouverneur avait promisdes bus pour prendre une déléga-

tion des cadres et leaders des partispolitiques, en vue de les amener à laprimature pour déposer le mémo-randum. Cette convenance a eu lieuen présence de l’inspecteur provin-cial de la police, y compris les par-tenaires de la Monusco. C’est unmensonge de dire que moi et les mi-litants n’avions pas respecté l’itiné-raire. J’ai reçu la balle sur l’avenuedes Huileries et nous avons essuyéles coups des gaz lacrymogènes etles policiers ont réprimé sévèrementles manifestants.Ce qui reste vrai c'est que plus nousapprochons vers la fin du deuxièmeet dernier mandat du président Ka-bila, plus la tension politiquemonte. Dieu Seul en connait l’issue.

LA : Prendrez-vous part à unequelconque concertation avec lepouvoir ?E.B.M. : Il y a aujourd’hui un cadrede concertation dite tripartite Ceni-majorité -opposition, mis en placepar la Commission électorale natio-nale indépendante (Ceni), pournous permettre d’harmoniser nosdivergences de vues. Nous sommesprêts à échanger avec le pouvoirdans ce cadre, car exclusivement liéau bon déroulement du processus

Eve BazaibaMasudi

Il y a au-jourd’hui uncadre deconcertationdite tripartitepour nouspermettred’harmonisernosdivergences.

L’économie des pays ouest-africainsrepose en très grande partie sur lesecteur agricole. Selon le représen-tant régional d’Usaid/Trade Hub,Jeff Povolny, l’agriculture contribuepour plus de 36% dans la formationdu PIB des pays de l’espace Uemoaet participe à hauteur de 15% auxrecettes d’exportations. Mais lecommerce régional des produitsagricoles reste confronté àd’énormes défis qui concernent no-tamment la persistance des entravesaux échanges régionaux, le non-res-pect de certaines dispositions régle-mentaires et surtout le peu deprofessionnalisme noté dans lestransactions des produits céréaliers.Le président du Réseau ouest-afri-cain des céréaliers, Sanou Soumaila,a pour sa part rappelé l’urgence departager les expériences et lesbonnes pratiques qui permettrontde développer des relations d’af-faires gagnant-gagnant en vue d’unvéritable essor du commerce inter-régional en Afrique de l’Ouest.

Afrique de l’Ouest :Le secteur primairefournit 15% des re-cettes d’exportations

Dans la lutte contre le terrorisme,le Conseil de sécurité des Nationsunies veut aider de façon significa-tive les autorités ivoiriennes. Jean-Paul Laborde, directeur du Conseilde sécurité de l’ONU, vient de lepréciser suite à une rencontre avecDaniel Kablan Duncan, chef dugouvernement ivoirien. Ce seraitune réaction «appropriée» desforces de défense et de sécuritéivoiriennes, lors de l’attentat deGrand-Bassam survenu le 13 mars2016. Ce responsable a salué les ef-forts des autorités qui ont décidéde consacrer 80 milliards de f CFApour prévenir les attaques terro-ristes dans le pays.

Lutte contre le terro-risme en Côte d’Ivoire :Soutien du Conseil desécurité de l’ONU

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

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Martial Ahipeaud, président de laCoalition nationale pour le change-ment (CNC), trouve inappropriée laprocédure utilisée par AlassaneOuattara, chef d’Etat ivoirien, dansle cadre de la révision de Constitu-tion. De son avis, les règles exigentque le gouvernement saisisse un co-mité d’experts, fasse un projet puisle dépose au Parlement.

L’Égypte, avec un total de 14,5 mil-liards de $ captés en 2015, figure entête dans la zone Moyen-Orient &Afrique en termes d’IDE. Pourtant,ce chiffre a baissé par rapport à lasituation de l’Égypte en 2014. Arri-vent ensuite le Nigéria et le Marocqui ont capté, respectivement, 8,8milliards et 4,6 milliards de $. AuMaroc, ce sont 71 nouveaux projetsqui ont été dénombrés.À noter qu’en Afrique franco-phone, la Côte d’Ivoire vient en3ème place du classement, avec 3,5milliards de $ d’IDE.

Côte d’Ivoire :Le CNC contreune révision de laConstitution

IDE 2015 :L’Égypte tire sonépingle du jeu

Pranab Mukherjee, président de laRépublique de l’Inde, en visite offi-cielle de 48 heures en Côte d’Ivoire àcompter du mardi 14 juin, suite àl’invitation de son homologue ivoi-rien Alassane Ouattara, a insisté surla dynamisation des échanges. Cechef de l’Etat qui a d’abord été suc-cessivement ministre des Finances,puis chef de la diplomatie indienneavant d’occuper le poste de minis-tre de la Défense, était accompagnéd’une importante délégation dontdes opérateurs économiques

Visite officielle duprésident indien enCôte d’Ivoire

électoral. Nous ne participerons pasà un dialogue à la congolaise dontl’objectif a toujours été le partage dugâteau. C’est un système antidémo-cratique et nous devons privilégierles élections, car elles permettent aupeuple de choisir librement ses diri-geants. Fini des arrangements pouraccéder au pouvoir.

LA : Un nouveau bureau de laCeni a été mis en place récem-ment. N’est-ce pas la voie tracéepour l’organisation des futureséchéances électorales ?E.B.M. : Ce nouveau bureau est in-féodé par le pouvoir. Comment peut-il organiser les élections futures si legouvernement ne met pas à sa dispo-sition des moyens? Aujourd’hui, laCommission économique et finan-cière de l’Assemblée nationale a faitun rapport selon lequel la primatureà elle seule a connu un dépassementbudgétaire de plus de 350%. D’oùvient cet argent que le Premier minis-tre dépense jusqu’à dépasser son bud-get? En même temps, il prétexten’avoir pas assez d’argent pour orga-niser les élections…

LA : Quelle lecture faites-vous dela situation économique et socialede la RDC à 7 mois de la fin dumandat de Joseph Kabila ?

E.B.M. : La situation économiqueet sociale de la RDC est chaotique.Elle est caractérisée par la mauvaisegestion, la corruption et les dé-tournements de deniers publics.Aujourd’hui, il y a des militaires etdes policiers qui sont sous-payés etaccusent plusieurs mois de retardde leurs soldes, comment peuvent-ils sécuriser les populations de Beniet d’ailleurs ? Ces fonctionnairesimpayés notamment les médecins,les enseignants et autres, alors quela primature pèche par des dépas-sements budgétaires, peuvent-ilsrésister à la corruption? La stabili-sation du cadre macro-écono-mique est devenue ces jours unslogan pour le Premier ministrependant que le panier de la ména-gère est en souffrance. Les parentsne savent pas payer les frais sco-laires de leurs enfants, d’où unnombre important d'enfants de larue. La dépravation des mœurs batson plein. La criminalité est gran-dissante dans tous les centres ur-bains suite au manque d’emploi etl’oisiveté. C’est ça la vraie situationéconomique et sociale de la RDC.

LA : Quel est le véritable enjeu ence moment en RDC ?E.B.M. : Le véritable enjeu au-jourd’hui en RDC c’est les élections.

Manifestationsde l’opposition

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C’est l’alternance qui est l’oxygènede la démocratie. La fin du mandatdu président Joseph Kabila devrapermettre aux Congolais de choisirun nouveau leader.

LA : Vous êtes à la tête du MLC,parti fondé par Jean-Pierre Bemba.L’espoir de le voir revenir libre enRDC semble s’éloigner eu égard audernier réquisitoire de la procu-reure de la CPI à son encontre ?E.B.M. : Dans ce procès, la CPI areconnu que la guerre en Centra-frique avait opposé deux belligé-rants, dont Patasse et Bozize, etque chaque partie avait ses alliés.Ce qui inquiète beaucoup d’ob-servateurs, c'est que personne deces principaux protagonistes n’aété interpellé par la CPI, mêmepas à titre d’information. La poli-tisation de la CPI lui fait perdretoute crédibilité auprès de plu-sieurs États africains et mêmedans le monde. L’espoir de revoirle sénateur Jean-Pierre Bembalibre n’est pas encore perdu. Pen-dant huit ans, il est victime d’unejustice sélective et discriminatoire.Nous disons, ça suffit, car sa fa-mille biologique et politique a be-soin de sa présence.

LA : Il y a une dispute de leadershippour la direction du MLC entre vouset votre ancien camarade le vice-Pre-mier ministre Thomas Louaka. Quidirige réellement le MLC ?E.B.M. : Il n’y a pas de dispute de lea-dership au sein du MLC. La seulepersonne qui dirige le MLC en l’ab-sence du sénateur Jean-Pierre Bembaest Eve Bazaiba Masudi, secrétairegénérale, présidente de la Commis-sion socioculturelle de l’Assemblée,membre du Conseil d’administra-tion du Réseau parlementaire pourla Banque mondiale et le Fonds mo-nétaire international, et présidentede la Ligue des femmes congolaisespour les élections.

LA : À l’initiative de l’UDPS, lesplateformes de l’opposition sesont réunies en conclave àBruxelles autour de Tshisekedi.Qu’est-ce qui explique l’absencede votre parti, le MLC ?E.B.M. : Notre parti avait émis desréserves par rapport à certainesconsidérations. Par principe, noussommes pour l’unité d’action del’opposition. Une telle réunion au-rait pu se tenir en RDC pour per-mettre une large participation. Lesponsor demeure un mythe, la fina-

Pour des électionstransparentes

Le peuplecongolais arendez-vousavec l’Histoireen cette année2016.

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

lité d’un accord politique pour dé-roger à la Constitution n’est pas ac-ceptable. Nous tenons à l’électionprésidentielle dans le délai constitu-tionnel et l’application de la Réso-lution 2277.

LA : Enfin, quel message avez-vous à lancer à l’endroit du peuplecongolais et du reste du monde ? E.B.M. : Le peuple congolais a ren-dez-vous avec l’Histoire en cetteannée 2016. Nous devons en profi-ter, car un jour, on nous demanderaquel héritage avons-nous laissé ànos enfants. Cet appel est fait à l’en-droit de tous les compatriotes éprisde l’amour de la patrie. J’en appelleau président de la République, s’ils’aime, et aime la RDC et sa popu-lation, il doit intérioriser qu’il est àson deuxième et dernier mandat. Ily a une vie après de la présidence dela République. La Constitution ferade lui sénateur à vie. Il ne s’agit pasd’une retraite, la présidence de laRépublique est une fonction sou-mise à un mandat. Au peuplecongolais, ne jamais trahir son pays.Avec Dieu, nous vaincrons.

Propos recueillis parRodrigue Fénelon Massala,

Kinshassa

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16 juin 2016 Les Afriques . 13

NIGERAttaques tragiques de Boko Haram à Bosso Les attaques de Boko Haram ont fait un bilan trèslourd dans les rangs de l’armée mixte régionale,dont 30 soldats nigériens et 2 soldats nigérianstués. Une soixante de militaires nigériens etnigérians bléssés sont aux urgences hospitalières.

L es groupuscules de BokoHaram ont attaqué samedidernier des positions de l'ar-

mée nigériane et nigérienne postéesdans la localité de Bosso. La puis-sance de feu de l'artillerie djihadistea engendré un lourd bilan avec plusd'une trentaine de soldats tués.Après avoir repoussé les forces nigé-rienne et nigériane qui campaientsur les berges de la bourgade deBosso, aux encablures du Lac Tchad,les éléments de Boko Haram ont misà sac la localité pendant plusieursheures avant l'arrivée des renforts dela force mixte régionale. Selon leporte parole du Haut commissariatpour les Réfugies (HCR), les mili-ciens de Boko Haram étaient à la re-cherche de vivres et de munitions

pour planifier d'autres attaques.Depuis ce dimanche, les forces mili-taires nigériennes ont repris lecontrôle de la localité de Bosso auNiger dans la région du lac Tchad. Des milliers de déplacés et de réfu-giés se sont installés à Yébi depuismi 2015 pour fuir les attaques deBoko Haram dans la région. Ces at-taques interviennent au moment oùle président nigérien, Issoufou Ma-hamadou effectue depuis samedi undéplacement au Sénégal pour parti-ciper au sommet de la Cedeao.Aux dernières nouvelles, toute uneunité de l’armée tchadienne a faitmouvement en direction de cette ré-gion du Niger, en réponse à l’appeldu président Issoufou

Ismael Aidara, Niamey

Des soldatsnigériens après lareprise de Bosso

Les élémentsde Boko Haramont mis à sacla localitépendantplusieursheures avantl'arrivée desrenforts de laforce mixterégionale.

C’est la fin d’une longue traverséedu désert pour le continent.L’Afrique vient de se doter d’unCentre de veille et d’intelligenceéconomique (Cavie) dirigé parl’économiste de renom GuyGweth. Le centre est ainsi le fruitd’une coopération entre Came-rounais, Algériens, Burundais,Djiboutiens et Congolais. LeCavie a pour principale vocationde rassembler, former, labéliser etreprésenter les experts en écono-mie et en stratégies issus ducontinent. Il s’agit d’une ONG àbut non lucratif dont le siège so-cial est basé à Yaoundé. Ce pre-mier centre africain de veille etd’intelligence économique vapromouvoir les bonnes pratiquesen la matière pour davantage an-crer leurs préoccupations dans lacompétitivité de la région. Le cen-tre va aussi sensibiliser les pou-voirs publics, les entreprises et lemonde éducatif africains aux en-jeux de la veille et de l’intelligenceéconomique.

L’Afrique disposeenfin d’un centre deveille et d’intelli-gence économique

La réduction des effectifs de l’Opé-ration des Nations unies en Côted’Ivoire (Onuci), en application dela Résolution 2284, adoptée à l’una-nimité par le Conseil de sécurité desNations unies, le 28 avril dernier, estpour bientôt. En effet, l’Onuci an-nonce le début de la réduction deson effectif à partir du 31 août 2016.

Réduction deseffectifs de l’Onuci

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D ans un contexte de forte demande, lesEtats d’Afrique subsaharienne font fide l’indépendance financière (à tortou à raison) et octroient des licenceset autres agréments à tour de bras,

sous prétexte de relever le faible taux de bancarisa-tion qui atteint rarement les 10% sur le continent.Aux côtés des banques occidentales, les maghré-bines, les anglophones d’Afriques ont une présenceremarquable et ancienne dans la sous-région. La Banque populaire comptait déjà une filiale en Gui-née et en RCA, depuis le début des années 60. Plu-sieurs banques anglophones, notamment la GTB, laMauritius Commercial Bank, Sanchart, la Commer-cial International Bank, la CRDB Bank sont présentdepuis belles lurettes. A côté, des banques locales sub-sahariennes, telles que BGFI Bank, Coris Bank, BHS,on trouve des banques maghrébines dont Attijari wafabanque ou BMCE Banque of Africa. Tous sont entrain de massifier leurs réseaux respectifs in situ oudans la sous-région. Un mouvement, un dynamismeà l’origine de nombreuses acquisitions et fusions oudes implantations en opérations Greenfield, pour in-vestir tous les segments bancaires. L’expansionconcerne aussi les mutuelles et les sociétés de finance-ment. Le dynamisme est là, mais a-t-il enrayé pour au-tant le coût du crédit ou relevé le taux debancarisation ? Aussi, la multiplicité des banques, pro-fitant des importants gisements de croissance, va demême nous amener à nous interroger sur l’atomicitédu secteur. Aujourd’hui, les banques rivalisent d’in-

clusion financière, à côté les fusions-acquisitions réa-lisées ou à venir pour atteindre une certaine taille cri-tique, nous avons relevé des cas de faillites.Le secteur est véritablement en effervescence, plu-sieurs rencontres sont organisées régulièrement sur lecontinent, permettant aux différents acteurs d’échan-ger, d’harmoniser leur position et de nouer des par-tenariats. Parmi ces manifestations, l’Africa BankingForum, qui s’est déroulé du 31 mai au 1er juin 2016 àDakar, et qui a porté sur le «Dynamique bancaire afri-caine, catalyseur de l’émergence économique».Par ailleurs, nous avons largement abordé le phéno-mène du MBanking qui a le vent en poupe au Nigé-ria, au Kenya, en Ouganda, au Ghana, au Sénégal, auMali, en Guinée… Le volet de la banque au bout dutéléphone portable qui pose, relativement à la dis-tribution, une sérieuse problématique face aux ré-seaux d’agences classiques, plus onéreux mais mieuxsécurisés, a aussi été ausculté. Autre phénomène dé-celé dans le secteur bancaire est la dynamique pous-sée des banques islamiques qui commencent à avoirpignon sur rue. Elles proposent parfois une alterna-tive attendue par des populations aux services etproduits de la banque conventionnelle. Sur cette lan-cée, les banques de développement et d’investisse-ment (BAD, BNDE, Fieldstone, Rand MerchantBank, SFI, Standard Bank, Barclays, BMCE Bank ofAfrica, Attijariwafa bank, Citigroup…) qui propo-sent de plus en plus des financements pour les in-frastructures ont été scrutées.

Maimouna DIA

Le secteur estvéritablement eneffervescence,plusieursrencontres sontorganiséesrégulièrement surle continent,permettant auxdifférents acteursd’échanger,d’harmoniser leurposition et denouer despartenariats.

DOSSIER

Banques 2016Offensives Croisées au sud du SaharaLes banques sont attirées par le potentiel de croissance du marchéafricain, au Sud du Sahara, où elles sont de plus en plus nombreuses.Les banques étrangères doivent faire face à la concurrence de grandsgroupes locaux et nord africains. Elles rivalisent d’ingéniosité pour sepositionner sur ce marché assez étroit.

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Ecobank ne cesse de tirer vers le haut lesystème financier africain. Deux hautsresponsables de l'institution vont pré-senter au cours d'une plateforme, dé-diée aux entreprises spécialisées dans

le trading et l'investissement et mise en place parles Bourses sous-régionales, afin de leur permet-tre de décliner les chiffres phares de l'institution.Pour rappel, Ecobank Transnational Incorpora-ted (ETI) est la maison-mère du groupe Ecobank,

principal groupe bancaire régional indépendantpanafricain. Il s’agit d’un groupe qui est présentdans 36 pays africains. De même, il est représentéen France, par le biais de sa filiale EBI S.A. à Paris.En outre, ETI a des bureaux de représentation àDubaï aux Émirats arabes unis, à Londres auRoyaume-Uni et à Pékin en Chine. Il emploie plusde 20 000 personnes, ressortissants de 40 pays,dans plus de 1 200 agences et bureaux.

Ismael Aidara, Lomé

Une plateforme,dédiée auxentreprisesspécialisées dansle trading etl'investissement.

Ade Ayeyemi, DG Ecobank

DOSSIER

Togo Ecobank vante son modèleaux investisseursAde Ayeyemi, directeur général du groupe Ecobank, et Laurence doRego, directrice exécutive du groupe pour la banque commerciale,vont présenter aux investisseurs les instruments financiers del'institution sur les 3 Bourses respectives d'Abidjan, du Ghana et duNigéria, où celle-ci est cotée.

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L es Afriques : Quelle est aujourd’hui la densitédu réseau GIM-UEMOA ?

Blaise Ahouantchédé : Le réseau GIM-UEMOA est au-jourd’hui fort de 112 banques qui sont dans l’écosys-tème de GIM. Ce sont des banques qui sont dans la zoneUemoa. Nous sommes un chantier initié par la Bceao.Nous gérons l’interopérabilité et la compensation desopérations financières électroniques. Nous avons com-mencé par les opérations de cartes bancaires. Maistoutes les opérations qui transitent par notre plateformesont compensées par le GIM et réglées sur les comptesdes banques au niveau de la Bceao. C’est un réseau quia interconnecté plus de 5 000 points de services. Ce sont3 500 guichets et 2 500 terminaux de paiement inter-connectés. Nous avons des infrastructures commer-çantes, comme tout ce qui est plate-forme e-Commerce.Une vingtaine de sites marchands sont connectés auGIM. Notre mission première est de s’adresser d’abordaux acteurs de la zone Uemoa. Mais ce qu’il faut savoir,c’est que nous avons plus de 4 000 000 de cartes qui cir-culent sur notre réseau. Plus de 80% sont des cartes ban-caires domestiques, permettant aux clients de faire destransactions dans la zone. 20% des cartes sont interna-tionales. Elles sont co-marquées GIM-UEMOA et GIM-MasterCard et utilisables partout dans le monde.

LA : Le réseau GIM est surtout implanté dans la zoneUemoa. Avez-vous des projets d’extension de votrechamp d’intervention à d’autres régions du conti-nent, notamment en Afrique centrale et du Nord ?B.A. : C’est vrai que le GIM est implanté dans les 8 paysde l’Afrique de l’Ouest parce que nous sommes une éma-nation de la Bceao, mais l’objectif de notre création a étéd’interconnecter les systèmes des banques, pour permet-tre aux clients détenteurs des cartes de ces banques defaire des transactions en payant moins, au niveau de leurbanque et des réseaux de banques grâce au réseau GIM-UEMOA. C’est un objectif atteint, car aujourd’hui toutesles banques sont interconnectées au réseau GIM dans lazone Uemoa. Comme nous avons atteint ce premier ob-jectif et étant conscients que nous sommes dans unmonde de plus en plus globalisé, mondialisé, nous avonscompris que les banques qui sont dans notre zone sontégalement en Afrique du Nord en Afrique centrale. Au-jourd’hui, vous trouvez Ecobank au niveau de l’Uemoa,également en Afrique centrale, au Cameroun et dansd’autres régions. C’est pourquoi nous avons tout de suiteréfléchi sur la nécessité pour le GIM de revoir sa stratégieafin que nous ayons une offre de services plus ouverte.Tout en restant sur le périmètre de l’Uemoa, permettreque notre système soit plus ouvert et je pense qu’il y a desréflexions en cours pour voir dans quelles mesures nous

Nous avons plusde 4 000 000 decartes quicirculent surnotre réseau.

DOSSIER

GIM-UEMOA Un réseau prometteur auservice de l’inclusion financière africaineBlaise Ahouantchédé, DG de GIM-UEMOA, relate la densité du réseauavec 112 banques. Il a aussi évoqué les nombreuses réalisations del’organisme en 13 ans d’existence et les défis qu’il doit relever dans lesprochaines années. Ahouantchédé a aussi exhorté la Cedeao à prendrele lead pour permettre au réseau GIM-UEMOA d’élargir sa couverture.

Bio-expressBlaise Ahouantchédé est directeur général du GIM-UEMOA. Il est ingénieur polytechnicien, titulaired’un MBA Paris Dauphine et d’un 3ème cycle en Ges-tion obtenu à Paris XII, France. Il dirige le GIM-UE-MOA depuis 13 ans et compte plus de 20 annéesd’expériences dans les métiers de la finance, de labanque et du management de projets. Avant d’êtreporté à la direction générale du GIM-UEMOA, il fûtsuccessivement pendant plus de huit ans, respon-sable Projets bancaires et financiers au Crédit

Agricole et directeur de Projets à la Caisse de Dé-pôts et Consignations en France. A la tête du GIM-UEMOA, il a eu à conduire plusieurs chantiersstratégiques dont la mise en place de la plate-forme interbancaire et la réforme institutionnellede la monétique régionale qui a vu la participationd’une centaine de banques de la zone Uemoa ainsique la Banque centrale des Etats de l’Afrique del’Ouest. Ahouantchédé est également membre duconseil d'administration de plusieurs institutions.

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pourrions nous connecter à l’Afrique centrale, à l’Afriquedu Nord… afin que celui qui a sa carte en Afrique duNord puissent faire sa transaction dans la zone et quecelui qui a une carte de la zone Uemoa soit en mesure defaire pareil, au Maroc, en Tunisie... La réflexion est encours et va au-delà des aspects techniques. Il y a une di-mension réglementaire juridique et légale que noussommes en train de regarder. Une fois que tout est missur table avec les banques centrales, on pourra passer àcette étape. Aujourd’hui avec une carte GIM, et en tantque client de la BAO, il est possible de faire des transac-tions chez Coris Bank, sans être son client. Cette dernièreprend des risques en délivrant de l’argent. C’est parce quele GIM a mis en place un dispositif juridique et régle-mentaire qui permet de garantir les transactions effec-tuées par les clients sur les infrastructures d’une autrebanque qui n’est pas la leur. Dans la zone Uemoa, cen’était pas un projet simple, bien que nous soyons dansune zone unique avec les mêmes réglementations. Ima-ginez que nous élargissons le projet au niveau de la Ce-deao, de l’Afrique centrale…. Il faudra que les autoritésmonétaires puissent s’accorder sur un certain nombre derègles et de normes afin que nous puissions mettre enplace ce projet. Mais techniquement nous sommes prêts. Je voudrais ajouter que le GIM a deux offres : Celle quenous appelons d’interopérabilité, d’interbancarité et unechambre de compensation pour les banques de la zoneUemoa. A côté, nous avions développé une offre de pro-cessing. C’est du traitement pour le compte de tiers.Grâce à cette offre de processing, des banques peuventbénéficier d’une offre mutualisée. A l’état actuel, le GIMpeut, grâce à cette offre, accompagner des banques par-tout, que ce soit en Afrique centrale ou ailleurs. Dans cesens, je peux donner le cas du groupe BSIC, la banquesahélo-sahélienne qui a fait appel à nous et aujourd’hui

nous traitons des transactions de BSIC Guinée Cona-kry sur notre plate-forme. Le groupe BSIC est dans plusde 14 pays et ils ont choisi le réseau GIM pour les ac-compagner sur ce type d’offre. Ainsi, nous pouvonsavoir un projet plus intégré avec une dimension régio-nale, africaine et permettre aux citoyens africains depouvoir faire des transactions avec leurs cartes partoutoù ils se trouvent.

LA : Quels peuvent être les principaux obstacles àl’extension du réseau GIM-UEMOA ?B.A. : Si la volonté politique est là, a priori, il n’y a pasd’obstacles à l’extension du réseau. Techniquement, il n’ya pas d’obstacle. Nous avons pu le démontrer, il y a troisans. Sur la demande de la Banque mondiale, nous avionspu connecter les systèmes bancaires du Nigéria et duGhana au réseau GIM-UEMOA. Quand vous prenez lesystème de ces deux pays, en plus de celui de GIM quiest aujourd’hui le seul en Afrique qui regroupe 8 pays etqui compte un marché de 100 millions d’habitants, c’estun potentiel énorme.La prochaine étape consiste à instaurer un dialogueentre les banques centrales pour définir la règlemen-tation, la gestion des litiges. Une fois que c’est fait, celava être un véritable projet fédérateur, intégrateur pourla Cedeao déjà, et demain, si nous nous connectonsavec l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Est et du Nord,nous allons avoir un projet à l’échelle africaine. C’estune vision macroscopique que nous avons et noussommes en train de travailler avec les autorités pourque cette extension puisse être effective sur le plan ju-ridique et réglementaire, étant donné que la faisabilitétechnique est déjà prouvée.

LA : L’idée est bonne. Alors qu’est-ce qui retarde samise en œuvre ?B.A. : Vous savez, nous avons même proposé des comi-tés, il y a trois ans. Mais il faut que quelqu’un prenne lelead sur ce projet. Nous avions voulu le faire, mais jesais qu’il faut surtout que ce soit la Cedeao qui prenneles devants sur ce type de question. Nous sommes àquelques années de la monnaie unique dans la zone Ce-deao et il est important que ces questions soient régléesrapidement. Le chantier est annoncé, mais il faut unevolonté et un leadership fort pour porter ces chantiers-là. Aujourd’hui, la Cedeao et les banques centrales doi-vent se dire que nous avons envie de nous intégrer parle systèmes des moyens de paiement. C’est de cette ma-nière que nous allons faciliter les échanges entre pays.

LA : Avec l’évolution du secteur bancaire, de nou-velles perspectives de partenariats s’ouvrententre les membres de GIM-UEMOA et plusieurssecteurs d’activités (les télécoms, les profession-nels des TIC, les établissements de paiement…).Quels sont les avantages et les inconvénients decette effervescence et transformation ?

Blaise Ahouantchédé,DG de GIM-UEMOA

Instaurer undialogue entre lesbanquescentrales pourdéfinir larèglementation,la gestion deslitiges.

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B.A. : Aujourd’hui, la frontière entre le monde bancaireet le monde du paiement se rétrécit d’année en annéegrâce aux TIC. Avec les technologies, il n’y a plus defrontières. C’est un monde ouvert. Cela amène à réflé-chir sur l’évolution du secteur bancaire, des offres deservice et comment les nouveaux acteurs pourront in-tégrer l’écosystème du GIM-UEMOA. Aujourd’hui,nous travaillons sur la manière de s’ouvrir à ces acteurs.On parle actuellement de mobile banking et surtoutmobile money. Ce dernier permet au client d’envoyer etde recevoir de l’argent, de payer ses factures. La Bceao amis en place des agréments d’établissements de mon-naie électronique, qui permettent à des opérateurs télé-com d’effectuer des transactions. C’est le cas d’Orangequi a eu trois agréments au Sénégal, en Côte d’Ivoire etau Mali, qui vont rentrer dans l’écosystème du GIM,parce qu’ils sont sous l’autorité de la banque centrale.Cette complémentarité peut apporter un nouveau dy-namisme dans le système de paiement. Le GIM entendjouer un rôle important dans cette mutation. Mais, ilfaut un véritable travail d’éducation, de sensibilisation,sinon pour éviter une dualité entre le monde des télé-communications et celui des banques, alors ils doiventcoopérer au bénéfice des consommateurs. Ensuite, ilfaut que les deux autorités de régulation puissent com-muniquer, échanger et travailler ensemble, pour pro-poser une co-régulation. Grâce au réseau GIM, lesnouveaux acteurs pourrons bénéficier d’une meilleuregestion de la liquidité. C’est pourquoi il est essentiel quetous les acteurs qui tournent autour du paiement puis-sent se mettre autour d’une table, pour réussir le défi del’inclusion financière.

LA : Quelles sont les dispositions prises par GIMpour étendre sa zone de couverture, faire face auxmutations du secteur bancaire et améliorer la sé-curité des transactions ?B.A. : Nous avions essayé de proposer une méthodo-logie qui consistait à faire une démarche prospective.En 2013, nous avions réuni tous les acteurs desbanques dans une rencontre à Marrakech, pour déci-der du futur du GIM-UEMOA. Pour ce faire, nousavions fait un état des lieux sur toutes les dimensions.Cela nous a permis de montrer les mutations, leschangements, les ruptures, pour essayer de proposerun futur possible pour GIM-UEMOA. Cela a permisde déboucher sur une vision probable du GIM-UEMOA. Nous avions voulu confirmer tout cela àtravers une étude stratégique approfondie que nouspréparons actuellement. Ces éléments nous permet-tront de tracer un chemin pour le GIM. Et je penseque si les entreprises de nos pays procédaient de cettemanière, on aura moins d’échecs pour nos structures.Plusieurs chantiers sont en cours, dont la mise enplace d’une brigade anti-fraude, même si celle-ci esttrès rare dans la zone. Nous avons formé plus de 2 000gendarmes, policiers et douaniers à la lutte anti-fraude dans les transactions. Nous avons aussi fait desrecommandions pour que l’ensemble des acteurs dusecteur puissent se conformer aux normes de sécu-rité pour éviter les fraudes. Ce qui fait que depuis 13ans, le réseau GIM-UEMOA, n’a pas connu defraudes. Ces dernières y sont extrêmement rares,contrairement à d’autres pays.

Propos recueillis par Maimouna DIA, Dakar

Abidjan,capitale économique

de la Côte d’Ivoire

Pour éviter unedualité entre lemonde destélécommuni-cations et celuides banques,alors ils doiventcoopérer aubénéfice desconsommateurs.

DOSSIER

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Niger Bagri, une banque au servicedu développement agricoleEn 2011, le gouvernement nigérien a décidé de créer une banqueagricole, dénommée la Banque agricole du Niger (Bagri). Après cinqans d’activité, la banque monte en puissance et se positionne commele premier partenaire efficace et volontariste dans le financement dela lutte contre l’insécurité alimentaire au Niger.

L e financement de l’agriculturedans ce pays à majorité déser-tique est une véritable problé-matique pour les autorités. .En dépit d’un environnement

difficile du marché bancaire nigérien (10banques commerciales) avec une popu-lation active estimée à 6 millions en2015 pour un taux de bancarisation de3%, la Bagri a su développer des straté-gies appropriées qui lui ont permis deconquérir une part assez importante dumarché (marché classique des banques)et se positionner comme le leader dansle financement du secteur agricole auNiger à travers son réseau d’agences (22au total), le plus vaste du paysage. Au-delà d’être le premier pourvoyeur de res-sources financières dans le financementde l’agriculture, la Bagri entretient éga-lement des relations étroites de partena-riat avec tous les intervenants du secteuragrosylvopastoral, à savoir l’État à tra-vers le ministère de l’Agriculture et celuide l’Élevage, les organisations pay-sannes, les H3N, les bailleurs de fonds,etc.

Confiance des partenaires etacteurs du marché Deux ans après la mise sous administra-tion provisoire de la banque, en juillet2013 – qui s’est achevée le 31 mars 2014–, la Bagri mérite de plus en plus laconfiance des clients et des bailleurs defonds bi et multilatéraux. En 2014, elle asigné une convention de partenariatavec la coopération luxembourgeoise auNiger (Lux Dev) pour la mise en œuvred’une phase pilote de financement de lapetite irrigation et de la transformation

DOSSIER

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La Bagri mérite de plus en plusla confiance des clients et desbailleurs de fonds bi etmultilatéraux.

des produits agricoles dans la région deDosso1 à travers le projet Fonds d’appuirégional de Dosso (FAR Dosso). Laphase pilote étalée sur une année a étéune grande réussite et une premièredans cette région avec une enveloppeglobale de 2 006 000 000 f CFA qui a per-mis l’accompagnement de 81 projets àtravers la région. Le financement dans lecadre de ce partenariat passe par l’octroid’une subvention de 85% du coût duprojet, accordée par le partenaire à la-quelle s’ajoute l’apport personnel dupromoteur à hauteur de 15%, un apportfinancé pour la majorité par la Bagri

sous forme de crédit. La banque en-grange des succès, suite à plusieursconventions signées avec des fonds dedéveloppement de grande facture,comme la Coopération luxembour-geoise, le Fonds danois et la Coopéra-tion suisse.

Partenariat gagnant-gagnant La Bagri a aussi signé une convention, le16 octobre 2015, avec l’institution de mi-crofinance Asusu, qui prend le relais dansles localités où la Bagri n’est pas présente.Celle-ci est en cours d’exécution. Leschéma de financement dans le cadre duPecea consiste en l’octroi d’une subventionde 40% du coût du projet, avec 10% d’ap-port personnel et un crédit de 50%.

Projet Papi, fer de lance del’économie inclusive de la régionde MaradiLa région de Maradi a pour sa part bénéfi-cié du Programme d’appui à la petite irri-gation (Papi), en collaboration avec laCoopération suisse qui vise le développe-ment de la petite irrigation et de la pisci-culture dans cette région. Le Papi dont lefinancement passe par l’octroi d’une sub-vention de 40% du coût du projet pour uncrédit de 50% et un apport personnel de10%. Cette première phase d’une enve-loppe globale de 9 850 000 000 CHF (envi-ron 6 Mrd de f CFA) est lancée pour 4 ans(2015–2018).Le quatrième programme de cofinance-ment lancé par la Bagri en 2016 pour lesrégions de Tahoua, Maradi et Zinder, encollaboration avec le projet du Fonds dedéveloppement de l’agriculture (Fida) estle Programme de développement de l’agri-culture familiale (Prodaf). Il est financé àhauteur de 103,6 milliards de f CFA.Le schéma de financement prévoit 30 à35% de subvention, un apport personnelde 10 % et un crédit accordé par la Bagri àhauteur de 60%. Les actions de renforce-ment des capacités opérationnelles de laBagri ont été poursuivies. Elles ont parti-culièrement porté sur la formation du per-sonnel et la dynamisation des activités desagences avec la prise en charge progressivedu suivi et du recouvrement par celles-ci.De même, l’effort de stabilisation du sys-tème d’information a été poursuivi aucours de l’exercice.

Ismael Aidara, à Niamey

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A près le succès de ses 2 premières éditionsavec plus de 3000 rendez-vous B2B etdes bons de commandes se chiffrant àplusieurs centaines de millions de di-rhams, B to B in Africa s’apprête à enta-

mer sa 3ème tournée d’affaires en Afriquesubsaharienne. Cette fois-ci, la série de rencontres seraplacée sous le thème «Les écosystèmes industriels : versune nouvelle génération de partenariat». A la diffé-rence des deux précédentes éditions qui ont porté surl’accompagnement des entreprises primo-exporta-trices et exportatrices, cette mission économique estessentiellement axée sur les écosystèmes industriels, àsavoir l’automobile, le textile, les matériaux deconstruction, les IMME, le cuir, les TIC et offshoring,les services, la chimie et la parachimie, électricité, éner-gie renouvelable et transport logistique. Une initiativequi rentre dans le cadre du plan d’accélération indus-trielle et suite au lancement de nombreux écosystèmesdans ces divers secteurs. Au menu du périple, Maroc

Export et la Banque Populaire, initiateurs de la mis-sion d’affaires, annoncent une première étape, les 29,30 et 31 mai à Abidjan, capitale économique de la Côted’Ivoire. Elle sera ensuite suivie d’une autre à Libre-ville au Gabon, les 31 mai et 1er juin. Une dernièreétape et non moins importante est prévue dans la ca-pitale sénégalaise Dakar, les 2 et 3 juin. A ce concept, jugé innovant par les organisateurs, unecentaine d’entreprises opérant dans l’ensemble des ré-gions du Maroc y prennent part. Ces dernières, toutparticulièrement des PME régionales, comptent ytrouver assez de relais pour développer leur interna-tionalisation. Elles profiteraient des carnets de rendez-vous pré-qualifiés préparés conjointement par MarocExport et les filiales Banque Atlantique, prendraientconnaissance du climat des affaires et des mesures in-citatives en vigueur au Gabon, au Sénégal ainsi qu’enCôte d’ivoire, et enfin bénéficieraient des offres de fi-nancement de la Banque Populaire et de ses filiales.

Mohamed NDiaye, Dakar

Missionéconomique,essentiellementaxée sur lesécosystèmesindustriels.

Des contacts, tout azimuth

DOSSIER

Banque Populaire Lancement de la 3ème

édition B to B in Africa avec Maroc ExportBanque Populaire et Maroc Export organisent, du 29 mai au 3 juin2016, la 3ème édition B to B in Africa. La mission d’affaires se dérouleraen 3 étapes, à Abidjan en Côte d’Ivoire, à Libreville au Gabon et à Dakarau Sénégal, pour une nouvelle génération de partenariat.

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16 juin 2016 Les Afriques . 25

D ans la Communauté de développe-ment de l'Afrique australe (CDAA),deux pays se distinguent dans le sec-teur bancaire : l’Afrique du Sud etl'Angola. Leurs systèmes bancaires

ont traversé des phases difficiles ces dernières an-nées. Ce qui les a poussés à améliorer leurs ins-tances dirigeantes et leurs organes deréglementation, à consolider les mécanismes juri-diques de gestion des établissements touchés par lacrise, d’après l’analyse de la Banque européenned’investissement (BEI) dans son étude publiée en

mars 2016 et intitulée «Les Tendances récentes dansle secteur bancaire en Afrique subsaharienne : du fi-nancement à l'investissement». Les perspectives dif-fèrent largement d'un marché bancaire à l'autre ausein de la CDAA, reflétant la grande hétérogénéitéen matière de développement économique général,d'orientation politique et de positionnement stra-tégique. La plupart des pays enregistrent une crois-sance rapide, excepté l'Afrique du Sud, la Zambieet le Zimbabwe, quoique pour des motifs différents.La forte baisse des cours pétroliers a assombri lesperspectives, en particulier pour l'Angola, mais

Johannesburg

Secteur bancaire en Afrique australeLe leadership sud-africainEn Afrique australe, le secteur bancaire a connu un important essorces dix dernières années. L'Afrique du Sud possède 78 % des actifsbancaires régionaux, bien loin devant l'Angola, en deuxième position,avec ses 8 %. Les perspectives diffèrent largement d'un marchébancaire à l'autre au sein de la CDAA.

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également pour le Mozambique et la Tanzanie,même si d'autres secteurs ont pris le relais. Le ren-forcement de l'intégration financière multilatéraleau sein de la CDAA a pris du retard. Toutefois, lesbanques privées poursuivent la consolidation deleurs capacités transfrontalières dans la région, mo-tivées par la possibilité de financer des projets degrande envergure et l'expansion rapide des marchésde consommation, souligne l’étude. La Commu-nauté de développement de l'Afrique australe com-prend 15 Etats qui divergent fortement les uns desautres sur le plan du développement économiqueet du degré d'avancement de leur secteur financier.

Une région très disparateDans la région, les revenus varient considérable-ment d'un pays à l'autre : le PIB moyen par habi-

tant des Seychelles est de 25 607 USD, soit 36 foiscelui de la RDC, qui se situe à 704 USD, révèlel’étude la BEI. L'inclusion financière varie égale-ment. À Maurice, près de 85 % des adultes possè-dent un compte bancaire, alors qu'à Madagascar,ils ne sont qu’environ 9 %, ces pourcentages étanttous deux inférieurs à la moyenne de 94 % del'OCDE. Ces disparités signifient qu'il n'est pas aiséde reproduire des stratégies bancaires dans des paysdifférents, ce qui limite le degré d'intégration pou-vant être escompté grâce au fait que les banques dela région empiètent réciproquement sur leurs mar-chés respectifs. Tel est le constat malgré les effortsconcertés qui sont déployés à l'échelle de la CDAApour intensifier l'intégration régionale, notammenten matière de commerce transfrontalier.

Maïmouna DIA

Dans la région,les revenusvarientconsidérablementd'un pays àl'autre,l'inclusionfinancière varieégalement.

DOSSIER

Les 15 pays de la CDAALes Etats membres de la Communauté de dévelop-pement de l'Afrique australe (CDAA) sont l'Angola,le Botswana, la République démocratique duCongo (RDC), le Lesotho, Madagascar, le Malawi,Maurice, le Mozambique, la Namibie, les Sey-chelles, l'Afrique du Sud, le Swaziland, la Tanza-nie, la Zambie et le Zimbabwe. L'union monétaire

est une ambition poursuivie de longue date par laCDAA, l'objectif d'une monnaie unique d'ici à 2018étant toujours à l'ordre du jour, une échéancedont tous s'accordent à dire qu'elle ne sera pas te-nue. Dans cette optique, il est prévu d'instituerune banque centrale unique pour la région, quijouera un rôle de précurseur.

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L es Afriques : Une tendance lourde se dessinedepuis un certain nombre d'années pour uneexpansion au sud du Sahara. Quelle lecture

en faites-vous ?Mostafa Melsa : Par «offensives croisées sur l’Afrique ausud du Sahara», vous voulez certainement décrire cetteruée de tous les pays en mal de ressources premièreset/ou de marchés sur l’Afrique subsaharienne. Ce n’estpas nouveau depuis que l’impérialisme existe. Ce qui estnouveau, c’est que cela ne s’accompagne pas de ce quel’on a appelé à l’époque «la politique de la canonnière».

LA : S'agit-il d'un marché qui atteint une certainematurité, permettant le développement de la plu-part des segments de la banque et des sociétés definancement, pour en recevoir le maximum ?

M.M. : Je reviens sur votre première question pourajouter que ce qui est aussi nouveau, c’est le fait quel’intérêt de l’Afrique subsaharienne pour le Maroc,puisque je suppose que vous vous intéressez à l’ex-pansion du Maroc, entre dans le cadre d’une stra-tégie Sud-Sud.N’oublions pas que le Maroc plonge ses racinesjusqu’au fleuve Sénégal et qu’il a toujours com-mercé avec l’Afrique subsaharienne. Qu’il renoueavec ses anciennes traditions est tout à fait naturel.Je ne vais pas faire ici tout un cours de géostratégieet il suffit d’être un tant soit peu lucide pour dire quel’Afrique ne doit pas rester cette proie facile que sedisputent tous les prédateurs, sans scrupule aucun.L’avenir de l’Afrique appartient à l’Afrique et il esttemps que les Africains se prennent en main propre.

N’oublions pasque le Marocplonge sesracines jusqu’aufleuve Sénégal etqu’il a toujourscommercé avecl’Afriquesubsaharienne.

Mostafa Melsa, directeurdélégué de l’Association

professionnelle des sociétésde financement du Maroc

(APSF)

DOSSIER

Mostafa Melsa «Une naturellestratégie de coopération Sud-Sud»Mostafa Melsa, directeur délégué de l’APSF-Maroc, relate, entre autres, lanécessaire et naturelle coopération entre les pays du Sud, défend quel’avenir de l’Afrique appartient à l’Afrique, trouve qu’on est loin de lamaturité à part quelques pays, le bénéfice à tirer de l’expériencemarocaine, la stimulante politique volontariste de gouvernements...

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16 juin 2016 Les Afriques . 29

Ceci étant, l’intérêt de l’Afrique subsahariennepour les opérateurs marocains ne doit pas être àcourt terme de «simili blancs» qui relaient les an-ciens «blancs de blanc».Déjà, au niveau du langage, ce serait de bon augurede les entendre dire «les subsahariens» au lieu de«les Africains »!A sa modeste échelle, l’APSF s’emploie, chaque foisqu’elle est sollicitée, à partager l’expertise de sesmembres dans les métiers de financement. C’est lecas notamment, au niveau du leasing, dans le cadredes séminaires et missions organisés par la SociétéFinancière Internationale (Ndlr: SFI). Il est mêmequestion, à son initiative, de créer une Fédérationafricaine de leasing, à l’instar de Leaseurope.

LA : Outre combler le gap de la non-bancarisationet réaliser des marges, les banques qui s'implan-tent dans la sous-région d'Afrique au sud du Sa-hara doivent-elles être des véhicules definancement des infrastructures ?M.M. : S’agissant du marché bancaire et financier,on est loin de la maturité à part quelques pays dontl’Afrique du Sud. Et c’est là où l’expérience maro-caine peut être utile. A bien des égards, le Marocn’est pas tout à fait complètement bancarisé et toutce que vous voyez naitre et se développer tous azi-muts procède de cette volonté d’y arriver aussi bienau niveau du gouvernement que des opérateurs.Les banques marocaines ou, d’une manière géné-rale, les établissements de crédit, y compris les so-ciétés de financement (leasing, consommation,immobilier, factoring…), qui s’implantent enAfrique subsaharienne, le font d’abord, certaine-ment, par intérêt commercial. Comme ils le font

au Maroc au demeurant. L’expérience a montré,en tout cas au Maroc, que pour peu que le gou-vernement pratique une politique volontaristed’investissements prometteurs au service du dé-veloppement social et économique, les banquessuivent en général.

LA : Dans des marchés assez étroits, l'atomicité netue-t-elle pas la banque ?M.M. : Vous connaissez certainement le proverbemarocain qui dit : «Ahanât Mtsaffa wal’AlarzakMtkhal’fa» (Les boutiques sont alignées dans lamême rue, avec chacune sa fortune).Les marchés obéissent en général à une sorte de loimalthusienne qui fait que les opérateurs qui ne peu-vent pas suivre s’éliminent d’eux-mêmes. A moinsqu’ils aient des niches où les grands ne viennent pasles concurrencer.

LA : L'accroissement du taux de bancarisation en-traîna concomitamment celui de l'endettement desménages et des entreprises, quelles mesures deprécaution seraient plus judicieuses à prendre,genre mise en place d’un Credit Bureau ?M.M. : Oui, qui dit banque dit crédit et qui dit cré-dit dit endettement et qui dit endettement dit risquede surendettement. A l’APSF (Ndlr : Associationprofessionnelle des sociétés de financement –Maroc), on en sait quelque chose !Aussi bien pour l’entreprise que pour les ménages etc’est là où les pouvoirs publics, et ça rejoint ce qui a étédit à votre 2ème question, doivent veiller au grain pourmettre en place des règles prudentielles appropriées.

Propos recueillis parDaouda MBaye

Annexe du siège de laBCEAO à Dakar

L’avenir del’Afriqueappartient àl’Afrique et il esttemps que lesAfricains seprennent en mainpropre.

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E n Afrique de l’Ouest, les banques se sontregroupées dans le cadre de l’Union éco-nomique et monétaire ouest-africaine(Uemoa). A côté, des pays anglophonescomme le Nigéria ou le Ghana possèdent

leurs propres réseaux et systèmes bancaires. En Afriquecentrale, on distingue notamment les banques congo-laises et camerounaises. Mars 2016, la Banque euro-péenne d’investissement (BEI) a publié une étudeintitulée «Les Tendances récentes dans le secteur bancaire

en Afrique subsaharienne : du financement à l'investis-sement». Cette dernière stipule que la croissance du sec-teur bancaire de l'Uemoa est parmi les plus faibles del'ensemble des zones d'Afrique subsaharienne couvertespar l’étude. Ceci s’explique par la réticence de la plu-part des banques à développer sensiblement leurs acti-vités en raison de risques politiques. Cependant, le totaldes actifs et le total des dépôts du secteur bancaire del'Uemoa ont l'un et l'autre augmenté, et cela grâce àl'arrivée de nouvelles banques africaines dans la région

La réticence de laplupart desbanques àdéveloppersensiblementleurs activités enraison de risquespolitiques.

Lagos, capitaleéconomique du Nigéria

DOSSIER

Les tendances bancaires en Afriqueoccidentale et centraleLe dynamisme bancaire en matière de tarification et de bilans restesimilaire en Afrique centrale et occidentale. Ces marchés sont axés surles crédits, les prêts et avances, pour en moyenne 50 % de leurs bilans.Les secteurs bancaires et télécommunications des deux régions doiventencore parfaire leur intégration afin de parvenir à l'inclusion financière.

Zone UEMOA : Un solide réseau bancaireDans la zone UEMOA, nous avons 127 institu-tions de crédit, dont 114 banques commer-ciales et 13 autres institutions financièresquasi-bancaires, d’après l’étude de la BEI. Au31 décembre 2013, les canaux de distributionétaient solides, avec 2 133 agences, bureaux etpoints de vente, ainsi que 2 272 distributeurs

automatiques dans les huit pays membres.Cela en fait le deuxième réseau de distributiond'Afrique subsaharienne, après celui du Nige-ria. Les huit membres de la sous-région trèsunie de l'UEMOA partagent des autorités régle-mentaires et des outils financiers communsqui facilitent l'expansion des banques.

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en provenance de certains pays comme le Nigéria et leGabon. Bien que le niveau de croissance ne soit pasaussi élevé que dans d'autres régions d'Afrique subsa-harienne, le secteur bancaire de l'Uemoa affiche claire-ment une tendance à la hausse, selon l’étude.

La Côte d’Ivoire, une locomotive dusystème bancaireEn outre, la rentabilité du secteur bancaire de l'Uemoareste inférieure à celle de ses homologues principauxd'Afrique subsaharienne. Toutefois, il est important denoter que la Côte d’Ivoire possède le plus grand secteurbancaire de la région et que de ses performances dé-pendent donc le secteur bancaire régional. Une crois-sance solide est attendue en cas de stabilité politique.Elle contribuera à renforcer la capacité des banques àmobiliser des dépôts à l'appui de la création d'actifsproductifs au cours des prochaines années. Le secteur bancaire régional est resté vulnérable au risquede crédit, en partie à cause de problèmes hérités du passéet de l'absence d'agences d'évaluation des crédits.Pour les prochaines années, il faut s’attendre à ce que lapénétration bancaire soit favorisée par des projets d'in-frastructures en cours et futurs, le financement deséchanges commerciaux et l'expansion des banques dansdes régions minières et de nouveaux centres d'affaires.En outre, au Nigéria, la chute des prix pétroliers pèse surles bilans, générant des difficultés relativement gérables.La chute du prix du pétrole présente des risques mineurs,

avec une réduction des rentrées et liquidités en devisesétrangères. Au Ghana, l'activité de prêt des banques s’estresserrée en 2015. Avec la chute des prix des matières pre-mières, les indicateurs économiques continuent à se dé-grader et les banques risquent de resserrer le crédit. Parailleurs, au Cameroun, les services financiers mobilessont le nouveau marché porteur de croissance.

Emergence des banques congolaiseset camerounaisesLa pénétration bancaire reste faible au Cameroun.On estime que 5 % de la population adulte peut ac-céder à des services financiers formels, contre 25 %sur l'ensemble du territoire de l'Afrique subsaha-rienne. Les banques étrangères dominent le marchédes banques commerciales, 11 des 13 banques com-merciales que compte le pays ayant un actionnariatmajoritairement étranger. En outre, en RDC, ce quicaractérise le secteur bancaire, c’est sa dollarisation.Mais le système financier de la RDC reste modeste etsous-développé. L'accès officiel aux financements estencore très limité et la pénétration bancaire n'est quede 2 %. L'envergure du secteur financier reste limitée: l'activité de prêt représentait 3,6 % du PIB en 2011,un niveau inférieur au seuil de 25 % pour les paysd'Afrique subsaharienne, tandis que les fonds pro-pres et les emprunts obligataires d'entreprises sonttoujours inexistants.

Maimouna DIA

Le secteurbancaire régionalest restévulnérable aurisque de crédit,en partie à causede problèmeshérités du passéet de l'absenced'agencesd'évaluation descrédits.

La suprématie de 5 établissements bancaires dans l’UEMOALes cinq premiers établissements, qui repré-sentent environ 53 % de la totalité des actifsdu secteur bancaire de l'UEMOA, sont tous

des groupes bancaires, à savoir Ecobank,BOA Group, Société Générale, AttijariwafaBank et ABI.

Abidjan, Côte d’Ivoire

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L a BMCE Bank Of Africa, première banquemarocaine présente en Afrique de l’Est à tra-vers ses filiales au Kenya, Ethiopie, Djibouti,Ouganda, Rwanda, Burundi et Tanzanie,s’est associée à l’ASMEX pour accompagner

les entreprises marocaines en Afrique de l’Est. C’estdans cette optique que s’inscrit la conférence du 23 maià Casablanca sur les opportunités de développement enAfrique de l’Est. L’objectif étant d’explorer le potentieléconomique et les moyens de développement dans cetterégion à forte croissance. L’Afrique représente un nou-veau pôle de croissance avec l’arrivée à maturité d’unepopulation jeune et dynamique. A l’horizon 2050,l’Afrique devrait compter une classe moyenne de plusde 500 millions de personnes, selon différentes prévi-sions. Dans la région, où 6 pays se sont regroupés, à tra-vers l’East African Community en un marché commun,certains Etats offrent de réels potentiels pour les entre-prises marocaines. C’est le cas par exemple du Kenyaou de l’Ethiopie, un géant aux 100 millions d’habitantsqui a triplé son PIB en moins de 12 ans.Les intervenants marocains ont convenu au cours de laconférence qu’il n’est pas question de se limiter à uneapproche purement commerciale mais plutôt d’envi-sager une existence et une identité locale par des inves-tissements d’envergure, de véritables ponts pour unrapprochement économique, diplomatique et humain.Les entreprises marocaines comptent privilégierd’abord les secteurs pour lesquels le Maroc présente desavantages comparatifs.C’est le cas de l’agroalimentaire pour valoriser le fortpotentiel agricole. Les énergies renouvelables restentégalement un domaine où le Maroc peut bénéficier

d’un avantage comparatif. Les mines et les infrastruc-tures sont aussi des activités présentant un potentielcertain pour l’implantation et le développement des en-treprises marocaines en Afrique de l’Est. Enfin, l’indus-trie manufacturière, textile, pharmacie et automobile,et les nouvelles technologies de l’information présen-tent d’autres opportunités.Dans son discours d’allocution, le directeur général exé-cutif du groupe BMCE BOA, Brahim Benjelloun-Touimi, s’est longuement attardé sur les potentialitésde l’Afrique de l’Est et sur son histoire. «L’Afrique del’Est est une région avec cette profondeur historique quimérite d’être regardée pour examiner la panoplie d’élé-ments que nous avons en commun.» Les investisseursmarocains estiment que si l’Afrique bouge, c’est en par-tie grâce à cette région. Cette dernière est un bon élèveen termes d’intégration régionale, à travers la «EastAfrican Community».«C’est l’investissement qui peut être générateur, dans lecadre d’une chaîne de valeurs intégrée, et peut égalementêtre à l’origine d’une pérennisation des flux commerciauxentre les régions. L’Afrique est désormais inscrite dans lesgènes ou dans l’ADN de la stratégie économique du pays»,poursuit le DG exécutif de la BOA. Il est égalementconvaincu qu’il y a une légitimité, une crédibilité, pourun pays comme le Maroc de représenter effectivementun «Gateway», un hub, une plateforme, pour le reste del’Afrique. C’est fort de cette idée que le groupe BMCEBank Of Africa a acquis en 2008 un groupe bancaireavec un nom révélateur : Bank Of Africa, littéralementla Banque de l’Afrique. Le groupe se veut rassurant et aréaffirmé son intention de s’installer dans une dé-marche de long terme. Maimouna DIA

C’est l’investisse-ment qui peutêtre générateur,dans le cadred’une chaîne devaleurs intégrée.

DOSSIER

BOA et les entreprises marocaineslorgnent l’Est-AfricainAprès l’Afrique de l’Ouest et centrale, les entreprises marocaines, accom-pagnées par la BMCE Bank Of Africa, s’intéressent aux opportunités enAfrique de l’Est. Pour s’y positionner, elles misent sur différents secteurs,où elles estiment avoir un avantage comparatif.

Groupe Bank of AfricaLe Groupe BANK OF AFRICA est aujourd’hui implanté dans 18pays, dont 8 en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côted’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo et Sénégal), 8 en Afrique del’Est et dans l’Océan Indien (Burundi, Djibouti, Ethiopie, Kenya,Madagascar, Tanzanie, Ouganda et Rwanda), en République Dé-mocratique du Congo, ainsi qu’en France, à travers un réseaude 17 banques commerciales, 1 société financière, 1 banque del’habitat et 2 bureaux de représentation.

Depuis 2010, le Groupe BANK OF AFRICA est majoritairementdétenu par BMCE Bank, 2e banque privée au Maroc. BMCE Bankapporte un puissant soutien stratégique et opérationnel auGroupe BANK OF AFRICA, ainsi qu’un accès direct à des mar-chés internationaux grâce à sa présence en Europe, en Asie eten Amérique du Nord. Le Groupe BOA présente au 31 décembre2015 un total de bilan consolidé de 7 milliards d’€ et enregistreà cette date un bénéfice net consolidé de 95 millions d’€.

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D u concret, du concret, du concret…C’est le leitmotiv dans les discours desdifférents intervenants à la cérémonied’ouverture du Forum internationalAfrique Développement (FIAD), le

jeudi 25 février 2016 à Casablanca. Compte tenu duchoix du thème «Agriculture et électrification: mobi-liser les énergies», pour apporter des solutions auxenjeux cruciaux de développement du continent, ilsse sont mis d’accord pour soutenir que le Forum a étél’endroit où il fallait être «The place, to be !». Moha-med El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa bank, aclairement signifié l’intention de franchir une nou-velle étape. Un grand pas en avant, à la mesure desdéfis auxquels l’Afrique est confrontée. Après son motde bienvenue, il s’est félicité de la participation de 2400 délégués qui ont programmé 4 500 rendez-vousB2B et fait état d’un bilan de 500 rendez-vous écono-miques réels depuis la mise en place de cette rencon-tre internationale. En d’autres termes, la mayonnaiseprend. Pour accélérer un processus, encouragé par leRoi Mohammed VI du Maroc et ses pairs africains, lePDG du groupe bancaire a révélé la création effectivedu Club Afrique Développement pour la facilitationdes partenariats entre les acteurs marocains et ceuxd’Afrique au sud du Sahara. Dans un contexte, mar-qué par une sortie de crise, qualifié d’époque de tran-sition, le FMI allant jusqu’à réviser par 3 fois sesperspectives de croissance mondiale, idem dans lespays de l’OCDE, mais aussi par un ensemble d’op-portunités qu’offre la 4ème révolution industrielle,c’est le moment de créer de nouveaux blocs. Moha-med El Kettani a justement fait allusion au récent Ac-cord de partenariat transpacifique qui pèse 40% del’économie mondiale. Le partenariat stratégique entrele groupe Attijariwafa bank et Maroc Export, mis enplace depuis 2014, milite pour la réalisation des planschiffrés que les pays africains vont présenter. Les in-suffisances, singulièrement avec plus de 60% de la po-pulation africaine sans accès à l’électricité, plus de

50% souffrent de malnutrition, en dépit de 800 mil-lions ha de terres arables non exploitées, sont autantde prétextes pour aller vers l’appui d’une agriculturemoderne et de l’électrification.

Investissements et abnégationAziz Akhannouch, ministre marocain de l’Agricul-ture et de la pêche maritime, a fait remarquer lesavancées notables du continent africain, mais n’a pasocculté que beaucoup reste à faire dans une régionoù un habitant sur 3 ne mange pas à sa faim. Il a, parla suite, ausculté les batailles gagnées sur des investis-sements structurants… Parmi celles-ci, la nouvellerévolution verte en cours au Maroc, avec notammentle Plan Maroc Vert, qui repose sur la modernisationdu secteur et un développement agricole solidaire quiinclut l’arboriculture de petits et moyens exploitants,l’émergence d’agropoles, le renforcement de culturesirriguées avec des rendements jusqu’à 70 t/ha pour labetterave… Les résultats sont tangibles, vu que parl’irrigation, 450 000 ha ont été emblavés en canne etbetterave, avec un objectif de 550 000 ha en 2020, etla production locale de sucre à 510 000 t, soit 41% decouverture, a-t-il indiqué. Le ministre marocain detutelle a soutenu que l’expérience de son pays, qui apermis au PIB agricole de dépasser 100 milliards deDH bon an mal an, est à partager. Aussi, pour les ac-compagnements, il a évoqué le Fonds fiduciaire, ad-ministré par la FAO, pour le soutien auxcommunautés agricoles, dont il assure la présidenceet dont les lignes seront doublées pour réduire la frac-ture agricole. Dans son sillage, Mathieu MbombaNziengui, ministre d’Etat gabonais de l’Agriculture,a plaidé pour une agriculture moderne et rentable àmême de freiner le mirage d’un eldorado qui poussela jeunesse africaine sur les côtes de l’Europe. Pourcela, il sera nécessaire d’activer de nouveaux leviers,mettre en place des soutiens tous azimuts aux exploi-tants : ce à qui s’attèle son pays, le Gabon où c’estl’agriculture moderne qui est une priorité. Plus que

Pour uneagriculturemoderne etrentable à mêmede freiner lemirage d’uneldorado quipousse lajeunesseafricaine sur lescôtes de l’Europe.

DOSSIER

Attijariwafa bank 4ème Forum international AfriqueDéveloppement, le temps de la concrétisationCasablanca a abrité, les 25 et 26 février 2016, la 4ème édition du Foruminternational Afrique Développement, co-organisé par le groupeAttijariwafa bank et Maroc Export. Cette année, la manifestation, qui acoïncidé avec la naissance du Club Afrique Développement, a été axéesur le thème «Agriculture et électrification : mobiliser les énergies».

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d’assistance, il a assuré que son pays a besoin de par-tenariat public-privé.

Futur grenier du mondeQuant à Salaheddine Mezouar, ministre marocain desAffaires étrangères et de la coopération, il a vu en leFIAD un lieu de partages, d’ambitions afin que la bellehistoire, qui est en train de se dessiner, soit encore plusbelle. De son avis, la balle n’est plus dans le camp despolitiques, mais bien dans celui des opérateurs écono-miques. Conscient que le monde sera différent, le chefde la diplomatie marocaine croit que l’Afrique, avec uneélite déterminée et de nombreux experts, peut devenirle grenier du monde, pour peu qu’un certain nombrede défis soient relevés. Il s’agira de gagner la bataille del’électrification, partager les expériences, faire de laCOP22 celle de l’Afrique, du début des réalisations, duconcret et de la clarification du financement des 100milliards de $. Salaheddine Mezouar n’a pas terminéson propos sans lancer un appel pour un partenariatSud-Sud gagnant pour assurer l’équilibre du monde. Adéfaut, nous vivrons des déséquilibres, sources de dés-espoir et de misère.

Plus de synergiePour Moulay Hafid Elalamy, ministre marocain de l’In-dustrie, cet évènement d’envergure sur 2 jours est de-venu incontournable. Revenant sur un contexte,analogue à la tectonique des plaques, avec notammentun mini-crack pétrolier, une demande chinoise qui s’es-soufle, la coopération Sud-Sud devient impérative. Al’instar de certains pays africains, le Maroc, qui est partid’exportateur de matières premières ou de véhiculesCKD (montage), est devenu intégrateur, développantdes secteurs générateurs d’emplois. Une étape franchie

en seulement 14 ans, après l’option judicieuse de MMM(Métiers mondiaux du Maroc), notamment dans l’offs-horing et le nearshoring, l’automobile, l’aéronautique.Tony Elumelu, président d’Heirs Holding, honoréd’être parmi ses frères africains du Nord et de l’Ouest,a milité pour la transformation des opportunités qui seprésentent et dépasser le cadre stricto sensu du busi-ness pour aller vers l’unité. Au-delà des deux secteurssur lesquels les participants ont planché au cours de ceFIAD - pertinents du reste -, il a défendu que nos paysgagneraient à investir tous les autres secteurs et que lesecteur privé s’emploie à multiplier les partenariats. Cephilanthrope qui finance des jeunes entrepreneurs àtravers tout le continent, dont 4 Marocains, lance unappel à ses pairs pour jouer pleinement leur rôle dansle financement de l’investissement des jeunes entrepre-neurs, porteurs de prospérité et de stabilité.

Ne pas réinventer la roueJean-Louis Borloo, président de la Fondation Energiepour l’Afrique, a pour sa part salué l’avènement d’unévénement absolument décisif pour l’Afrique, sur laroute de la COP22 de Marrakech prévue à la fin de l’an-née. L’ex-ministre français de l’Ecologie trouve quel’Afrique est à la croisée des chemins. Un continent à lapoussée démographique très forte se trouve sans accèsà la lumière au moment où 550 millions de jeunes dis-posent de portables… Pour éviter un inéluctable phé-nomène de nomadisme, il faut transformer les essais etdirectives du Nepad dernièrement à Johannesburg, dela Commission africaine en la matière plus récemmentà Addis-Abeba, du plan Power Africa du Congrès amé-ricain… croit-il. Enfin, il a appelé à un nécessaire par-tenariat Europe-Afrique, pour ne pas rater cetteoccasion. Enfin, Jean-Louis Borloo a, sans langue debois, défendu l’expérience marocaine en termes d’éner-gie rurale décentralisée. Une expérience à dupliquer, àdéfaut de l’inclure, sans délais, dans des modèles de dé-veloppement dans des régions où l’énergétique est bienle socle du développement.Zahra Maafiri, DG de Maroc Export, n’a pas dérogé àla règle de ses prédécesseurs à la tribune, pour lancerun appel à plus d’échanges entre le Maroc et les paysd’Afrique au sud du Sahara. Une coopération qui sefera dans les deux sens. L’organisation du FIAD necomporte-t-elle pas de rencontres d’affaires entre déci-deurs et investisseurs économiques, ainsi que des pa-nels animés par des experts et des opérateurs de renoms’agissant des problématiques concrètes de développe-ment en Afrique ? De ces entrevues, débats et contactsautour des panels «Transformation du secteur agricole :d’une activité de subsistance à un moteur de dévelop-pement de l’économie et des entreprises», puis «Entre-preneuriat en Afrique : libérer les énergies», et «Quelmodèle d’électrification pour le continent africain ?»vont dans ce sens.

Daouda MBaye, Casablanca

Tony Elumelu,président d’Heirs Holding

et de UBA Group

Tony Elumelu,président d’HeirsHolding, adéfendu que nospays gagneraientà investir tous lesautres secteurset que le secteurprivé s’emploie àmultiplier lespartenariats.

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C oris Bank International entend pren-dre de la voilure. Avant début 2017, labanque panafricaine s'arrimera à laBRVM, basée à Abidjan. Pour se fairecoter en Bourse, la banque va mettre

les petits plats dans les grands. Le schéma retenupar les dirigeants est que la filiale d’intermédiationCoris Bourse drivée par Yacouba Saré devra céder20 % du capital à des actionnaires institutionnelset à des personnes physiques. Joint par LesAfriques, Yacouba Saré, directeur général de CorisBourse, a confirmé l'option de cotation à la BRVMde CBI avant la fin 2016. «Nous céderons 20% du

capital avant la fin de l'année 2016 et l'Assemblée àcet effet est prévue pour le 28 avril 2016», a préciséaux Afriques Yacouba Saré. Une fois ce dispositif mis en branle, fruit de longuesréflexions internes, Coris Bank Internationalpourra, à coup sûr, avant fin 2016, signer son entréesur la plateforme boursière d’Abidjan, qui vit uneembellie. Pour rappel, Onatel (Maroc Télécom) et Bank ofAfrica (BMCE Bank) sont, en ce moment, les deuxsociétés burkinabè à être enregistrées sur le marchéfinancier régional.

Ismael Aidara, Ouagadougou

Coris Boursedrivée parYacouba Sarédevra céder20% du capital àdes actionnairesinstitutionnels età des personnesphysiques.

Coris Bank InternationalBurkina

DOSSIER

Coris Bank International BurkinaIntroduction prochaine en BourseCoris Bank International (CBI) monte en puissance. Elle compte faireson entrée à la BRVM (Bourse régionale des valeurs mobilières) avantfin 2016. Cette option stratégique d’Idrissa Nassa, PDG de l'institutionbancaire, dont le siège est établi à Ouagadougou au Burkina Faso, estle fruit des performances enregistrées ces 3 dernières années. Détails.

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N ous l'annoncions en exclusivité dansnotre édition du 5 janvier 2016.Notre article intitulé «L'homme d'af-faires burkinabé Apollinaire Com-paoré, qui a manœuvré pour

l'obtention d'un agrément bancaire», avait fait desvagues. Empêtré dans de rocambolesques procès ju-diciaires non encore vidés, l'entrepreneur et hommed'affaires burkinabé, Apollinaire Compaoré, ma-nœuvrait sans répit auprès de la Banque centrale viala Commission bancaire de l’Umoa (Union moné-taire ouest-africaine), pour décrocher le quitusd'implantation de sa banque baptisée Wari Bank In-ternational Burkina Faso (WBI - BF). La créationde WBI, dotée d'un capital de 12 milliards de f CFA,devrait être constituée avec un tour de table com-posé du groupe Planor Afrique avec 54,08% des

parts, 20,83% à des institutionnels et 25,09% à despersonnes physiques. A l'époque, des sources révé-laient aux Afriques qu'une consultation pour l'ac-quisition de titres s'était tenue, début juillet 2015,en vue de recueillir l'autorisation des administra-teurs pour l'acquisition de 5000 actions de la sociétéWBI. Après six mois d'attente, l'homme d'affairesburkinabé, qui bénéficiait d'appuis d'officines poli-tiques ivoiriennes, se verra refuser l'acquisition del'agrément, lors du dernier passage de la Commis-sion bancaire. Pour rappel, Apollinaire Compaoré,toujours en contentieux avec l'entrepreneur malienCessé Komé dans le dossier d’Alpha Telecom auMali, traîne un endettement excessif auprès de cer-taines banques de l'espace Uemoa, une ardoise deplus de 60 milliards de f CFA.

I.S.

La création deWBI, dotée d'uncapital de 12milliards de f CFA,devrait êtreconstituée avecun tour de tablecomposé dugroupe PlanorAfrique avec54,08% desparts, 20,83% àdes institution-nels et 25,09% àdes personnesphysiques.

Ouagadougou,capitale du Burkina Faso

Wari Bank InternationalLe niet de la Commission bancaireAprès avoir investi pieds et mains pour décrocher le quitus d'implantationau Burkina Faso de sa banque commerciale, baptisée Wari BankInternational (WBI), l'homme d'affaires burkinabé, Apollinaire Compaoré,devra attendre. Selon des informations crédibles, son dossier a été rejetépar la Commission bancaire, établie à Abidjan. Détails.

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D e la téléphonie au système intégrébancaire. La société Orange MoneyCôte d'Ivoire prend de la voilure et selance désormais dans la diversifica-tion de ses produits classiques. Après

sa demande d'obtention d'agrément en date du 24juin 2015, la Banque centrale des Etats de l'Afriquede l'ouest (Bceao) vient de la lui accorder. Dans une

correspondance officielle dont Les Afriques a copieen exclusivité, l'institution communautaire a rendusa décision sous le numéro 035-02 - 2016 portantagrément de la société Orange Money Côte d'Ivoireen qualité d'établissement de monnaie électroniqueen République de Côte d'ivoire.

Ismael Aidara,Abidjan

DOSSIER

Côte d'Ivoire Orange Money empocheson agrément bancaireAprès plusieurs mois de tractations, Orange Money Côte d'Ivoire vientde décrocher auprès de la Banque centrale son ticket d'entrée dans lesystème bancaire. Sa requête datée du 24 juin 2015 a été agréée surdécision de la Bceao. Une offensive en marche.

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L a BHS (Banque de l'habitat du Sénégal)amorce un nouveau tournant. La sortie dela banque centrale de BHS, qui n'est pasun fait nouveau, remonte au début de2015. Nos câbles révèlent que la Bceao était

dans une position délicate de juge et partie, adminis-trateur et régulateur, ce qui a motivé sa décision desortir du capital des banques de l'Uemoa. Et notresource de préciser que la CNCAS (Caisse nationaledu Crédit agricole du Sénégal) a connu le même sort.Avec le départ de la Bceao de la BHS, l'Etat détientdésormais le quart du capital, les banques locales,elles, sont à 15%, les compagnies d'assurances (11%),les privés sénégalais (28%). En s'offrant les parts dela Bceao, l'Etat sénégalais prévoit, dans un échéancierproche, de rétrocéder aux actionnaires actuels s'ilsveulent acheter les actions. «Il est de coutume de ren-dre à l'Etat les actions qu’il s'est engagé à recéder aux

privés, du moins une partie, tout en veillant à l'orien-tation sociale de la Banque», commente une sourcecrédible aux Afriques.Le ministre sénégalais des Finances, Amadou Bâ,avait présenté ce schéma devant le Parlement lorsd'une plénière sur l'adoption du budget. La BHS,qui constitue un enjeu national pour l'Etat, béné-ficie de subventions de ce dernier pour répondreà sa vocation sociale. Les banques concurrentesprésentes au tour de table de la BHS, à l'instar deCbao- Attijari (7,70 %), Bicis (4,55%) et SociétéGénérale (3,6 %) sont sorties du conseil, mais res-tent toujours dans le capital. Autre fait majeur, laBHS s'est délestée, il y a quelques années, d'un deses actionnaires, la SFI (Société financière inter-nationale), filiale de la banque mondiale en chargedu secteur privé.

Ismael Aidara, Dakar

Les banquesconcurrentesprésentes au tourde table de laBHS, à l'instar deCbao-Attijari(7,70%), Bicis(4,55%) etSociété Générale(3,6%) sontsorties duconseil, maisrestent toujoursdans le capital.

Pour combler le gapdu logement économique

Banque de l'habitat du SénégalChangement dans le tour de tableDans le tour de table du champion national bancaire du financement del'habitat au Sénégal, l'Etat monte en puissance et devient l'uniqueactionnaire principal. La cession des parts de la Bceao (9,09 %) à l'Etat,une exigence de la réglementation de l'autorité de régulation, remonteau début de 2015 et les banques concurrentes sont sorties du conseil.

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D rivée par le jeune chef d'entreprise sé-négalais Chimère Gueye, ColombeGroupe poursuit lentement la consoli-dation de son portefeuille après seule-ment deux ans d’activité. Selon bon

nombre de professionnels de la finance, la sociététraîne une bonne réputation sur le marché de l'Ue-moa. En si peu de temps, Colombe Groupe a atteintsa vitesse de croisière en imposant sa signature via lafinalisation de gros contrats de mandats avec desbanques de renom établies au Mali, en Mauritanie, auBurkina Faso, au Niger, au Togo, en Guinée. La so-ciété, qui prend du galon petit à petit et jouit d'uneconfiance des acteurs financiers du marché régional,vient de conclure des opérations au titre d'arrangeur

en faveur de deux États de l'Uemoa pour une levée deressources financières importantes dans le cadre deleurs programmes d'investissements prioritaires.Pour l'instant, les montants mis en jeu n'ont pas étérévélés aux Afriques. 2015 a été une année d'expansion pour la société dansson activité IOB avec des placements à terme au pro-fit des banques, telles que Bsic Sénégal, Bsic Mali, BsicTogo, Banque Atlantique Sénégal, Bpec Togo, CorisBank et tout récemment avec UBA via United Capi-tals Plc. Entre autres, la société s'active dans la re-cherche de financements, les placements,l’outsourcing, le portage d’affaires, les opérations decrédits, l’étude, l’assistance et la planification.

Ismael Aidara, Dakar

Arrangeur enfaveur de deuxÉtats de l'Uemoapour une levée deressourcesfinancièresimportantes dansle cadre de leursprogrammesd'investisse-mentsprioritaires.

Recherche de financements,placements, outsourcing...

DOSSIER

Colombe Groupe conclut des contratsd'arrangeur pour deux États de l'UemoaDepuis l’obtention de son agrément de la Banque centrale, en août2013, Colombe Groupe, première société de droit sénégalais et africaindans l’activité d’intermédiaire en opérations de banque, réussit avec brioson internationalisation régionale. Signe de crédibilité de sa signature.

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En dépit d'un environnement économiquedifficile, les dirigeants et actionnaires dela banque panafricaine Coris Bank Inter-national, dirigée par l'entrepreneur bur-kinabé Idrissa Nassa ont salué les bonnes

performances réalisées par l'ensemble des filiales dugroupe. Une prouesse à mettre à l'actif du dynamismedu personnel et de l'esprit innovant de l'entreprise.Passés au crible, après la certification des comptes, lesétats financiers prouvent que la banque respire laforme. Il en ressort, en effet, que les indicateurs d’ac-tivité pour l'année 2015 sont au vert grâce à unebonne stratégie commerciale et à une maîtrise trans-versale en termes de coûts et de risques. Les concoursaccordés à la clientèle ont crû de 9,2% et les dépôts

de la clientèle de 18,4%. Le résultat net, quant à lui, amaintenu son niveau, en quasi-constance, et s'élève à15 milliards de f CFA. Les actionnaires peuvent se frotter les mains. A la clé, ilsvont se partager un pactole de 7 milliards f CFA au titrede dividendes. Cette embellie, qui souffle sur la tour deCoris, sise Avenue Kwamé Krumé, confirme l'attracti-vité et l'agressivité du groupe bancaire vers des mar-chés de la zone Uemoa, à fort potentiel de croissance.A noter que les actionnaires ont aussi approuvé le pro-jet d’augmentation de capital suivie d’une introduc-tion à la Bourse régionale des valeurs mobilières(BRVM), révélée par Les Afriques et confirmée par ledirecteur général de Coris Bourse, Yacouba Saré.

Ismael Aidara, Ouagadougou

Le résultat net,quasi-stable,s'élève à 15milliards de f CFA.

Idrissa Nassa,PDG Coris Bank

Burkina Coris Bank distribue7 milliards de f CFA de dividendesRéunis à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le 28 avril 2016, lors del’assemblée générale mixte (ordinaire et extraordinaire) au siège social dela holding, les actionnaires de Coris Bank International (CBI) ont prisconnaissance des performances consolidées du groupe au terme del'activité close le 31 décembre dernier.

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L e groupe BGFI que dirige le gabonais,Henri -Claude Oyima montre dessignes de solidité financière et de forterentabilité. On peut dire désormaisqu’après s'être externalisée au Sud du

Sahara, notamment en Côte d'Ivoire et au Séné-gal, la banque reluit ses coffres. Profitant de l'As-semblée générale du groupe, le Président directeurgénéral, Henri-Claude Oyima a présenté aux ac-tionnaires, les résultats de l’activité bancaire, clô-turée le 31 décembre 2015. Il en ressort que cesbons chiffres sont essentiellement dominés par lerécent lancement des activités de BGFIBank Sé-négal et la mise en oeuvre des nouveaux règle-ments en France et en zone COBAC. Le PDG du groupe a aussi présenté en détails labonne santé financière de la holding qui s'est re-flétée sur tous les compartiments de l'institution.Une belle moisson pour le groupe qui a engrangé

un résultat net consolidé de 30 milliards de f CFAen nette progression de 24% par rapport au pré-cédent exercice. Quant au PNB, il s'est établi à 218milliards de f CFA, démontrant la forte croissancedu groupe qui a gagné 17 points. Le ratio de sol-vabilité s'établit à 16%, alors que le coefficientbrut d'exploitation se situe aux alentours de 53%.Une grosse performance, fruit d'une combinaisonde dynamisme de ses filiales internationales etd'une diversification de ses métiers. Cette année,les actionnaires recevront des dividendes de 3 200f CFA par action, soit un montant global de plusde 5 milliards de f CFA. Créée au Gabon par l'entrepreneur Henri- ClaudeOyima, le groupe BGFI Bank a remporté le PrixMeilleur Banque régionale d’Afrique centrale. Elles'illustre de plus en plus dans le financement deséconomies du continent africain.

Ismael Aidara, Libreville

Le ratio desolvabilités'établit à 16%,alors que lecoefficient brutd'exploitation sesitue auxalentours de53%.

DOSSIER

Gabon Du bon cru pour BGFILes actionnaires du groupe BGFIBank se sont réunis en Assembléegénérale, lundi 2 mai 2016 a ̀ Libreville (capitale du Gabon). La holdingbancaire a réalisé de bonnes performances, au terme de l'exerciceclos au 31 décembre 2015, avec un résultat net consolidé de 30milliards de f CFA et un produit net bancaire de 218 Mds. Détails

Siège de la BGFI Bankà Libreville

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L’ exercice de présentation des Résultats2015 de BMCE Bank a revêtu un carac-tère spécial. Othman Benjelloun, prési-dent du groupe, qui avait l'habitude defaire dans la prospective, se projetant

sur 20, 50, voire 100 ans, a cette fois-ci inversé la dé-marche. Le président du groupe a choisi de faire unflash-back, un bilan et évoquer les 20 dernières annéesdu groupe dans l'environnement marocain qui l’a portéet nourri. Un environnement à la fois porteur etconducteur d'une prospérité partagée (PIB à près de 1000 milliards de DH, une attractivité forte avec des IDE+ 3% du PIB, un kilométrage des autoroutes multipliépar 8, un taux de bancarisation à 66% contre 24% en1995, option d’un développement basé sur l'exploita-tion des métiers mondiaux du Maroc...).Reprenant les fondamentaux un à un, le président dugroupe bancaire marocain a démontré qu’en 20 ans,

ceux-ci ont connu un taux de croissance à deux chiffres.Ainsi, le total bilan, à 279,421 milliards de DH, a étémultiplié par 8 ou a affiché un taux de croissance an-nuel de 11%. Dans le même ordre de grandeur, les ca-pitaux propres ont été multipliés par 7, atteignant 22milliards de DH, soit + 10% par an pendant cette pé-riode. Quant aux concours à l’économie et les dépôts,ils ont été multipliés par 12 ou un taux de croissance an-nuel de 13%, tandis que le Produit net bancaire a étémultiplié par 9 (soit 11%). Un taux d'accroissement an-nuel sur 20 ans quasi similaire (10%) à celui du résultatnet part groupe (RNPG) qui s’est établi à 1,9 milliardde DH. Entre autres agrégats financiers, Othman Ben-jelloun s’est félicité d'une création indubitable de la va-leur actionnariale, dans la mesure où plus de 8 milliardsde DH de dividendes ont été distribués en 20 ans et quele cours boursier de la banque s'est apprécié de 6 fois parrapport au début de son introduction. Et dans les caissesde l’Etat marocain, ce sont 5 milliards de DH d’impôtsqui ont été versés. Une contribution, qui cumulée auxautres, a fait dire au président du groupe : «Nous consi-dérons légitimement avoir contribué à porter haut les cou-leurs de notre pays».

Vers encore plus de réalisationsEstimant avoir honorablement assumé sa responsabi-lité, en tant que président du groupe, il n’en a pas omisde soutenir que rien n’aurait pu réussir sans le climat depaix et de stabilité dont jouit le Maroc et son choix dé-mocratique. C'est ce qu'il a défini comme élément ex-plicatif fondamental qui singularise son pays surl'échiquier régional africain et international. En défen-dant le bilan du groupe bancaire sur deux décennies,Othman Benjelloun n’a pas omis de magnifier le travaild’une communauté humaine, cimentée par une forteculture d’entreprise... d’une étroite concertation avec lespouvoirs publics, notamment la banque centrale. Ré-sultat des courses, le Maroc a changé. «Nous sommes fiersd’avoir apporté notre contribution en tant que groupebancaire et financier» s’est réjoui le président de BMCEBank. Loin de s’endormir sur ses lauriers, le groupe en-

Othman Benjelloun,président du groupeBMCE Bank of Africa

DOSSIER

BMCE Bank of Africa Une progressionen phase avec la maturitéLe groupe BMCE Bank of Africa, par son staff au grand complet, aprésenté, lundi 28 mars 2016 à Casablanca, ses résultats 2015,esquissé son évolution depuis la privatisation en 1995 et donné unbref aperçu du renforcement des procédures de gouvernement, avecla nomination de 4 administrateurs indépendants.

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tend hisser à des niveaux plus significatifs une tellecontribution, dans les années à venir. Il n’a pas achevé son propos sans annoncer, dans le cadrede la consolidation des structures du groupe, la mutua-lisation des ressources, moyens et organisations, ainsique le renforcement de la gouvernance. Une démarchequi passera par la nomination, entérinée le vendredi 25mars 2016, de 4 administrateurs indépendants, à savoirFrançois Henrot, vice-président de Rothschild, BrianHenderson, ex de Chase Manhattan Bank et de MerrilLynch, Philippe de Fontaine Vive, ex-vice-président de laBEI, et le Pr Christian de Boissieu, agrégé de Sorbonne.Enfin, pour donner un sens à ce que le Maroc lui adonné, le groupe envisage de doter la capitale Rabat dela plus haute tour d’Afrique (250 m), dont la premièrepierre a été posée le 9 mars par le Roi Mohammed VI, a-t-il conclu, sans inviter la presse à analyser le bilan deBMCE Bank, à l’aune de ces considérations.Brahim Benjelloun Touimi, directeur général de Bankof Africa, a souligné sur le contexte économique sur lapériode 2012-2015, pour mieux appréhender les per-formances du groupe. Il a insisté sur le fait que l'exer-cice 2015 coïncidait avec la fin du plan stratégique dedéveloppement. Relativement à ce plan, le DG de BOAtrouve que les 6 principaux engagements ont été réali-

sés, notamment l’amélioration de la rentabilité (un ROEconsolidé passant de 7,2% en 2011 à 12,8% en 2015, del'efficacité opérationnelle et commerciale (un core busi-ness qui se porte bien, 1 230 agences, 2 millions decomptes sur le continent...), la réorganisation des acti-vités européennes, la consolidation des activités afri-caines (présence plus forte avec de nouvellesimplantations et renforcement dans le capital de filialesafricaines, 31% du RNPG...), l’amélioration du profil durisque (un ratio coût du risque à un niveau quasi-stablede 1%, la dégradation du taux de la sinistralité secto-rielle de 220 PDB...) , et la pérennisation de l’engage-ment sociétal (multiples distinctions et initiatives :certification ISO 14001 pour BMCE Academy of Africa,Top Perfomer RSE Maroc par Vigeo, Programme Afri-can Entrepreneuship Award...). Driss Benjelloun, direc-teur général délégué en charge des finances et risquesBMCE Bank, qui a présenté plus en détail les résultats,faisant un parallèle entre les comptes consolidés dugroupe et les comptes sociaux de BMCE Bank SA, nonsans les comparer à ceux du marché, a évoqué de plusfortes progressions ou de meilleures performances dusecteur à pratiquement tous les niveaux.

Abdelmalek El Mekkaoui,Casablanca

De plus fortesprogressions oude meilleuresperformances dusecteur àpratiquementtous les niveaux.

L’activité de la Banque Islamique du Sénégal s’est ins-crite en 2015 dans la continuité des bonnes perfor-mances réalisées au cours de ces dernières années.Malgré une concurrence soutenue et un contexte éco-nomique relativement difficile, les indicateurs de per-formance de la banque se sont nettement améliorés aucours de l’année 2015.Le total bilan a enregistré une progression de 28.1%, pas-sant de 167 314 millions FCFA à 214 265 millions FCFAentre 2014 et 2015. Cette hausse résulte des actions me-nées en vue de l’amélioration de l’offre commerciale de labanque, à travers le développement de son réseau etl’élargissement de sa gamme de produits et services. Ces opérations ont permis d’enregistrer un accroissementde 34.0% des ressources et une hausse de 52.7% des fi-nancements accordés à la clientèle. L’analyse de la répartition sectorielle de ces financementsmontre une présence affirmée de la BIS sur tous les sec-teurs de l’économie nationale et même sous régionale.Elle s’est matérialisée par un appui constant apporté aux

secteurs minier et industriel, aux BTP et aux prestatairesde services ainsi que par un rôle majeur dans la structu-ration et la commercialisation des sukuks émis par lestrésors publics sénégalais et ivoirien.Au niveau du compte d’exploitation, le bénéfice net estpassé de 3 181 millions FCFA à 3 755 millions FCFA. Il estressorti en accroissement de 18.1% grâce à une hausse de30.5% du produit net bancaire et une évolution bien mai-trisée des frais généraux et du coût du risque.En plus de ces performances commerciales et financières,la BIS a également réalisé au cours de l’année 2015 plu-sieurs actions allant dans le sens de la motivation de sonpersonnel et s’est beaucoup investie en vue de l’amélio-ration de la qualité des services et des conditions d’ac-cueil de sa clientèle.Enfin, elle a continué à accorder une attention parti-culière aux sollicitations des populations et mené desactions de grande portée sociale dans les domainesde l’éducation des jeunes et de la santé des popula-tions démunies.

B O N N E S P E R FO R M A N C E S D E L A B I S2015• TOTAL BILAN :

+ 28.1%

• RESSOURCES :

+ 34.0%

• FINANCEMENTS ACCORDÉSÀ LA CLIENTÈLE :

+ 52.7%

• BENEFICE NET :

+ 18,1%

• PNB : + 30,5%

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46 Les Afriques . 16 juin 2016

L a Fondation BMCE Bank vient d’êtredistinguée à New York. Une récom-pense qui vient sanctionner l’œuvre dela Fondation BMCE Bank, créée en1995 et, plus particulièrement, les réa-

lisations du programme «Medersat.Com» qu’ellemène depuis plus d'une quinzaine d'années, deconstruction et de gestion d'Ecoles Communau-taires dans le monde rural au Maroc et ailleurs enAfrique. Justement, Peggy Dulany-Rockefeller aindiqué que ce Prix représente «l’hommage à desLeaders», tels M et Mme Benjelloun qui ont té-moigné de leur engagement de lutter contre lapauvreté et d'autres fléaux de la société par l'in-novation et le partenariat entre plusieurs secteurset à travers les frontières. La distinction leur a étéremise en présence de plusieurs centaines de per-

sonnalités américaines et internationales, issuesdu monde politique, diplomatique philanthro-pique et des affaires. Quant aux récipiendaires, ilsont salué une distinction qui les motive davan-tage. En effet, Dr Leila Mezian Benjelloun a rap-pelé les principales étapes du bilan de laFondation BMCE Bank, considérant cette illustredistinction comme «une motivation supplémen-taire de poursuivre cette œuvre qui permet une édu-cation de qualité accessible à tous». Elle a ajoutéque : «Elle a la conviction que l'Education pourchacun à travers le monde, est la promesse d'unavenir meilleur». Othman Benjelloun, présidentdu groupe BMCE Bank of Africa, a de son côté,défendu que : «Cette alchimie du sens de l'efficacitéallié à la recherche du bien collectif, la détermina-tion à mettre en œuvre une approche partenarialeet à associer l'ensemble des parties prenantes à ceprogramme éducatif, ont représenté les principauxingrédients du succès de l'œuvre de la Fondation».De son avis, elle représente la réalisation qui leura donné, durant toute leur vie, la plus grande sa-tisfaction professionnelle et humaine». A noterqu’un film d'une dizaine de minutes, qui retracel'essentiel des réalisations du programme éduca-tif Medersat.Com, a été projeté, en présence deDounia Benjelloun, présidente de Dounia Pro-ductions, productrice du film, et de Brahim Ben-jelloun-Touimi, Administrateur de la FondationBMCE Bank.Soulignons que les noms de M et Mme Benjellounviennent s'ajouter aux récipiendaires de ce presti-gieux Prix qui fut, lors de précédentes éditions decet événement annuel, décerné à des Anciens Chefsd'Etat, tels que Bill Clinton et son épouse HillaryClinton, Nelson Mandela- ainsi qu'à des Entrepre-neurs et philanthropes de dimension planétaire,tels que Bill et Melinda Gates, Richard Branson,Ratan Tata (Inde), SA Karim Aga Khan ou encoreMichael Bloomberg.

Daouda MBaye,New York

Les Benjelloun recevantle Prix Rockefeller Bridging

Leadership Award

DOSSIER

Rockefeller Bridging Leadership Awardà Fondation BMCE BankDr Leila Benjelloun, présidente de la Fondation BMCE Bank et OthmanBenjelloun, président du groupe BMCE Bank of Africa, ont reçu, le 4 mai àNew York, au nom de la Fondation BMCE Bank, le Bridging Leadership Award,des mains de David Rockefeller, président de la Fondation Rockefeller etPeggy Dulany-Rockefeller, présidente de la Fondation Synergos.

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16 juin 2016 Les Afriques . 47

En dépit d’une conjoncture peu favorablepour l’activité de crédit, le groupeBanque centrale populaire (BCP) a sutirer son épingle du jeu au cours del’exercice 2015. C’est du moins ce qui est

ressorti de la présentation des résultats, jeudi 24 mars2016 à Casablanca. Des chiffres entérinés par le Co-mité directeur du Crédit populaire du Maroc et duconseil d’administration de la BCP, le 9 mars dernierà Casablanca, sous la présidence de Mohamed Ben-chaaboun. Face à la presse, ce dernier a soutenu quela pertinence des choix stratégiques du groupe s’esttraduite par des performances financières soutenues.Comparativement à l’exercice écoulé, le produit netbancaire s’est apprécié de 4% s’affichant à 15,3 mil-liards de DH. Une bonne tenue qui a permis de réa-liser un RNPG de 2,5 milliards de DH, enprogression de 14,4%. Quant aux fonds propresconsolidés, ils sont ressortis à 39 milliards, grimpantde près de 12%, par rapport à l’exercice précédent.Un excellent matelas de sécurité pour permettre augroupe de poursuivre son développement. Entre au-

tres performances, le total bilan, à 328,8 milliards deDH, s’est accru de 6,2%.Les responsables du groupe BCP ont aussi décliné lapoursuite de sa dynamique commerciale et le ren-forcement de son positionnement, par le biais d’unmodèle économique performant en mobilisant del’épargne reposant sur un large réseau de proximité.Justement, l’encours de dépôts de la clientèle a en-registré une progression soutenue de près de 9% à250,3 milliards de DH. Dans cette bonne tenue, lacontribution de la banque en Afrique au sud du Sa-hara se situe à 10,2% contre 9,5%. Des chiffres quivalident le plan ELAN, axé en partie sur une forteimplantation dans cette partie du continent africain.Au Maroc et sur le marché des Marocains du monde(MDM), le groupe consolide respectivement sonstatut de premier collecteur de dépôts (+9,9 mil-liards de DH), avec une part de marché de 26,7%, etde dominant avec une collecte additionnelle de 4milliards de DH (+5%).

Abderrazzak Sitaïl,Casablanca

Des chiffres quivalident le planELAN, axé enpartie sur uneforte implanta-tion en Afrique auSud du Sahara.

Mohamed Benchaâboun,PDG Banque Populaire

Banque centrale populaire MarocUn RNPG en hausse de 14,4%Au titre de l’exercice 2015, le groupe Banque centrale populaire (BCP) aréalisé un produit net bancaire de 15,3 milliards de DH (+4%) et unrésultat net part du groupe de 2,5 milliards de DH, qui a bondi de 14,4%.

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D ans un marché local, où la demande decrédits a fait du surplace, le groupe At-tijariwafa bank tire son épingle du jeu.Si les fonds propres consolidés ont affi-ché 41,2 milliards de DH, soit +2%

comparativement à 2014, une stratégie de diversifica-tion des métiers et des géographies couplée à une po-litique d’anticipation en matière de gestion des risquesa permis de réaliser un résultat d’exploitation de 8milliards de DH, en progression de 0,8%. Une perfor-mance qui se matérialise davantage avec un RNPG à4,5 milliards de DH (+3,4%).

Poursuite de l’expansion en AfriqueMohamed El Kettani, président-directeur général dugroupe Attijariwafa bank, qui a introduit la présentationdes résultats, a justement mis l’accent sur cette impor-tante contribution de la banque de détail à l’internatio-nal. En effet, c’est une croissance organique élevée,notamment au niveau des filiales de tailles importantesqui s’est traduite par une part de 30,6% du RNPG, a-t-il

indiqué. Pour ce faire, le PDG du groupe Attijariwafabank a fait remarquer la poursuite du déploiement deses programmes d’intégration, de transformation et desynergies, lancés à l’issue de chaque acquisition. A ce titre,il est revenu sur le renforcement de la participation dansle capital des filiales sénégalaise (CBAO-Attijari) et ivoi-rienne (SIB-Attijari) pour respectivement 83% et 75%.L’expansion en Afrique, qui est une tendance lourdepour ce groupe bancaire, est matérialisée par l’ouvertured’une succursale CBAO-Attijari au Bénin, pour enfincouvrir tous les pays de la zone Uemoa (Union écono-mique et monétaire ouest-africaine).Bien entendu, pour un groupe qui ne cesse de croîtrepour renforcer sa taille, la maîtrise des charges reste cru-ciale. Ainsi, ce sont aussi les effets conjugués d’unehausse maîtrisée des charges générales d’exploitation(+3,5%) et d’une baisse significative du coût du risque,notamment de 2,6%, par rapport à 2014, qui ont for-tement influé sur les résultats 2015…

Abdelmalek El Mekkaoui,Casablanca

Mohamed El Kettani, PDGgroupe Attijariwafa bank

DOSSIER

Attijariwafa bankUn RNPG en hausse de 3,4%A l’issue de l’exercice 2015, le groupe Attijariwafa bank, qui a présentéses résultats, récemment à Casablanca, revendique un résultat net partgroupe de 4,5 milliards de DH, s’appréciant de 3,4%, par rapport à 2014.Un exercice marqué par une part de 30,6% de la banque de détail àl’international dans ce résultat.

L’expansion enAfrique, qui estune tendancelourde pour cegroupe bancaire,est matérialiséepar l’ouvertured’une succursaleCBAO-Attijari auBénin, pour enfincouvrir tous lespays de la zoneUemoa (Unionéconomique etmonétaire ouest-africaine).

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PIED DE LETTRE

’Afrique au sud du Sahara a le venten poupe auprès des investisseurs.S’il est vrai que les fonds, injectés ouenvisagés d’être engagés, relèventplus du saupoudrage que de réelsmontants en dizaines de milliards

d’euros tant les besoins sont immenses, lesvéhicules de financements s’y bousculent.Cette embellie va-t-elle pour autant durer ?On peut en douter. Afin que la cote de nospays reste élevée auprès des agences de ratings,que la dette souveraine soit sursouscrite àchaque émission obligataire, les analystes sontà l’affût de projets bancables qui s’insèrentdans une vision bien définie et autour delaquelle se fédèrent toutes les forces vives de lanation. Aucune économie ne doit être faitepour pérenniser des incohérences. Parmicelles-ci, nous nous appesantirons sur despolitiques libérales qui pourtantn’encouragent pas des lois sur la liberté desprix et de la concurrence, ni non plus undéveloppement qui est tout, sauf durable.

Une loi sur la liberté des prix et de laconcurrence a le mérite d’intégrer l’informeldans le circuit économique, d’afficherobligatoirement les prix (toute une culture), dehisser vers le haut la qualité. Cette dernièrefinissant à la longue à pousser hors du circuit,voire du secteur, la non-qualité, selon les loisdu marché. La clientèle, qui est loin d’êtredupe, finit toujours par faire le tri... Quant au développement qui ne tient pascompte du traitement des effluents qu’ilgénère, des polluants qu’il rejette, quin’encourage pas une économie sobre encarbone… comment va-t-il contribuer àl’amélioration du cadre de vie? Comment va-t-il stimuler la créativité des architectes et desingénieurs pour enfin ériger aux populationsdes marinas, créées de toutes pièces dans nosplages de sable blanc qui s’étendent à perte devue, des villes nouvelles et de surcroîtintelligentes… ? Enfin, une sécurité et unesûreté, mutualisées dans de grands ensemblessous-régionaux, pour une stabilité durable.

LDaouda MBaye,rédacteur en chef exécutifLes incontournables

Le Tchad,un des garants de lastabilité au Sahel

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