BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour...

34
BANC NATIONAL D’ÉPREUVE SAINT-ÉTIENNE BANC NATIONAL D’ÉPREUVE SAINT-ÉTIENNE Un laboratoire d’essais unique en France, une référence depuis 1782 Hier Banc Officiel d’Épreuve, aujourd’hui Banc National d’Épreuve, cet établissement unique en France présente plus de 200 ans d’expérience dans le domaine de l’arme. Cette institution essentielle pour la sécurité des utilisateurs d’armes à feu est gérée depuis 1856 par la CCI Saint- Étienne Montbrison. Si cette activité autour de l’arme reste majeure, le Banc National d’Epreuve a su se diversifier en orientant ses activités vers un créneau porteur, celui des essais de résistance des matériaux. Son savoir- faire appliqué à une activité nouvelle lui permet aujourd’hui de travailler avec de grands donneurs d’ordre. Labora- toire indépendant accrédité ISO 17025, employant des techniciens assermentés, le Banc National d’Epreuve compte des clients dans le monde entier. depuis 1782 une référence Un laboratoire d’essais unique en France, 9 782357 403703 Prix : 10,00 €

Transcript of BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour...

Page 1: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

BANC NATIONAL d’éPREUVE SAINT-éTIENNE

BAN

C N

ATIO

NAL

d’éP

REUV

E SA

INT-

éTIEN

NE

Un

labo

rato

ire d

’ess

ais u

nique

en

Fran

ce, u

ne ré

fére

nce

depu

is 17

82

LOGO BANC NATIONAL D’EPREUVE ET ENDOSSEMENT CCI

LOGO BANC NATIONAL D’EPREUVE ET ENDOSSEMENT CCI

Hier Banc Offi c ie l d ’épreuve , aujourd’hui Banc National d’épreuve, cet établissement unique en France présente plus de 200 ans d’expérience dans le domaine de l’arme.Cette institution essentielle pour la sécurité des utilisateurs d’armes à feu est gérée depuis 1856 par la CCI Saint-étienne Montbrison.Si cette activité autour de l’arme reste majeure, le Banc National d’Epreuve a su se diversifier en orientant ses activités vers un créneau porteur, celui des essais de résistance des matériaux. Son savoir-faire appliqué à une activité nouvelle lui permet aujourd’hui de travailler avec de grands donneurs d’ordre. Labora-toire indépendant accrédité ISO 17025, employant des techniciens assermentés, le Banc National d’Epreuve compte des clients dans le monde entier.

depuis 1782

une référence

Un laboratoire d’essais

unique en France,

978

2357

4037

03

Prix

: 10

,00

Page 2: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord
Page 3: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

2 3

BANC NATIONAL d’éPREUVE SAINT-éTIENNE

depuis 1782

une référence

Un laboratoire d’essais

unique en France,

Page 4: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

4 5

directeur de collection denis Tardy

RédactionSylvain Perret

IconographieAngel Sanheza - Banc d’épreuve de Saint-étienne

Composition graphique Jérôme dufêtre

avec la collaboration de Mélaine Brunel

Préface

nationales et internationales les plus sévères

en termes d’épreuve, de neutralisation, d’ho-

mologation et de résistance. L’investissement

constitue le deuxième volet de cette stratégie. Il

a notamment pour but de conforter le position-

nement du Banc sur la résistance balistique des

matériaux et, spécialité de niche à fort potentiel,

les tests aux armes blanches. Certification et

innovation, épreuve et résistance font le Banc

d’aujourd’hui et de demain. Il est tel que le sou-

haitent les élus de la Chambre de Commerce

et d’Industrie de Saint-étienne Montbrison : une

entreprise pleinement consciente que son ave-

nir passe par une maîtrise toujours renforcée de

ses savoir-faire de base ainsi que sur une straté-

gie de diversification.

André Mounier, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie

Saint-étienne Montbrison

Le Banc National d’épreuve fait partie des établisse-

ments gérés par la Chambre de Commerce et d’Industrie

de Saint-étienne Montbrison. Plus de 150 années de vie

consulaire ne doivent pas masquer une origine plus loin-

taine encore, qui remonte à 1782.

Avec ses 232 années d’expérience industrielle dans la

très haute précision, le Banc National d’épreuve occupe

toute sa place au sein du tissu économique stéphanois :

celle d’un établissement high-tech, unique en France et

reconnu en Europe pour l’épreuve des armes, son sec-

teur d’activité traditionnel. Celle aussi d’une entreprise

qui, à partir de savoir-faire de pointe, se positionne

comme un grand de la résistance balistique des maté-

riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National

d’épreuve s’appuie d’abord sur un personnel hautement

qualifié, dépositaire de deux siècles de maîtrise tech-

nique qu’il perpétue en améliorant sans cesse l’image de

qualité attachée au Banc National d’épreuve. Celui-ci

s’appuie également sur deux outils : les certifications/

accréditations et l’innovation, c’est-à-dire la veille techno-

logique, la politique commerciale et l’investissement.

Les certifications et accréditations permettent de valider

des compétences de haut niveau et de fédérer dans

l’excellence l’équipe des salariés. Elles indiquent le haut

degré de technicité du Banc, qui satisfait aux normes

Le Banc National d’épreuve : plus de 150 ans d’innovation

Page 5: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

6 7

SommaireRemerciements

À Patrice Renaudot, directeur, et à l’ensemble

du personnel du Banc National d’épreuve de

Saint-étienne.

À la ville de Saint-étienne et au Musée d’art

et d’industrie, en particulier à Nadine Besse,

conservateur en chef, et éric Perrin, attaché de

conservation, pour l’aide à la documentation.

À Maurice Forissier, historien de l’arme.

Préface André Mounier 5

Remerciements 6

Avant- Propos 8-9

L’HISTOIRE dU BANC d’éPREUVE 10-27

À l’épreuve du pouvoir... 12-15

… et des évolutions technologiques 16-21

Une démarche qualité avant l’heure 22-27

AUJOURd’HUI ET dEMAIN 28-51

L’épreuve : certifier la conformité de l’arme 30-31

Neutraliser en préservant l’esthétique de l’arme 32-35

Une diversification réussie 36-51

ANNExES 52-61

Page 6: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

8 9

Avant-propos

est gérée depuis 1856 par la Chambre de Commerce

et d’Industrie de Saint-étienne Montbrison. Mais l’origine

de l’épreuve remonte bien au-delà. On peut même dire

que dès qu’il y a eu fabrication d’armes, celles-ci ont été

éprouvées, au besoin devant le client, pour attester de

leur solidité.

Si la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-

étienne Montbrison a reçu la charge d’administrer le

Banc d’épreuve et d’apposer sur les armes le poinçon

permettant de les commercialiser, c’est afin d’améliorer

les garanties offertes aux utilisateurs d’armes à feu. À la

mort de Merley-duon, troisième éprouveur des armes

de commerce, fonction instituée en 1782 par une ordon-

nance royale, les instances professionnelles et certains

fabricants manifestent leur souhait de voir l’épreuve

gérée par la ville. Mais le maire d’alors sollicite l’assem-

Une institution unique en FranceAucune arme civile produite en France ne peut

être commercialisée sans avoir subi avec succès

« l’épreuve », c’est-à-dire un tir d’essai destiné

à vérifier la solidité de l’arme, et en particulier

celle du canon, de la bascule et du bloc de

culasse. Ainsi, chaque année, le Banc National

d’épreuve de Saint-étienne teste-t-il quelque

60 000 armes. Une partie, importante, sont des

armes d’importation dont l’épreuve du pays

d’origine n’est pas reconnue en France ; comme

par exemple les états-Unis ou la Chine.

Cette institution, unique en France et essentielle

pour la sécurité des utilisateurs d’armes à feu,

blée consulaire, estimant qu’elle était la mieux placée

pour gérer cette institution. Cette solution est entérinée

par l’état au moyen d’un décret en date du 30 août

1856. Un siècle et demi plus tard, il s’avère que ce choix

a été le bon. A côté du poinçon de l’épreuve standard,

s’est imposé, y compris à l’étranger, celui réservé aux

armes produites à Saint-étienne comme signe de qua-

lité. La Chambre de Commerce et d’Industrie a égale-

ment su maintenir cette institution malgré les tergiversa-

tions législatives sur le caractère obligatoire ou non de

l’épreuve des armes de commerce, et en faisant face

aux soubresauts de l’histoire. Les périodes de guerre

ont effectivement suspendu provisoirement l’activité du

Banc d’épreuve, centrée sur les armes civiles, à l’excep-

tion notable de la guerre de 1870 où, au contraire, le

savoir-faire du Banc d’épreuve a été largement exploité

puisque des millions de fusils destinés aux

troupes sont passées par Saint-étienne pour y

être éprouvés.

La Chambre de Commerce et d’Industrie est

surtout parvenue à maintenir une dynamique

à cette institution qui, si elle avait dû se conten-

ter de la seule épreuve des armes à feu de

petit calibre aurait du voir son activité réduite

à peau de chagrin. Bien au contraire, le Banc

d’épreuve, qui emploie aujourd’hui 25 per-

sonnes, a su développer de nouvelles activités,

que ce soit dans le domaine de l’armement ou

de la résistance balistique des matériaux.

Page 7: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

1110

L’HISTOIRE dU BANC d’éPREUVE

Alors que certaines vénérables institutions n’ont que peu souffert des vicissitudes de l’histoire d’autres, comme le Banc National d’épreuve de Saint-étienne, ont connu une trajectoire beaucoup moins linéaire, ayant à faire face aux tumultes de l’Histoire, petite ou grande.

L’activité concernée explique cette situation : domaine jugé stratégique par l’état, la fabrication des armes, son contrôle, et le suivi de sa qualité ont fait l’objet d’innombrables textes de loi, allant du régime de sur-veillance le plus strict à une grande liberté offerte aux fabricants et artisans. Le Banc National d’épreuve a du s’adapter à ces multiples changements législatifs et règlementaires, en même temps qu’il a su intégrer et ac-compagner les évolutions techniques dans le domaine de l’armurerie.

À l’épreuve du pouvoir…

… Et des évolutions technologiques

Une démarche qualité avant l’heure

Page 8: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

12 13

ser dans la durée. Ainsi, après que le comte de Verdun,

commandant du Lyonnais, ait imposé cette obligation

en 1700, l’épreuve retrouve son caractère facultatif un

quart de siècle plus tard. Pourtant, en 1741, le comman-

dant du Lyonnais produit une ordonnance rétablissant

l’obligation de l’épreuve qui perdurera plus d’un demi-

siècle. La Révolution française vient y mettre un terme.

durant quelques temps, seule la fabrication des armes

de guerre est autorisée…

Si l’épreuve des armes de commerce n’est pas remise

en cause avant 1789, un événement majeur intervient

en 1782 : par ordonnance du roi, l’épreuve des armes

de guerre sera désormais différente de celle des armes

bourgeoises. Cette décision vise notamment à pacifier

les relations entre les fabricants d’armes et l’état. Ceux-ci,

depuis que le pouvoir a rendu obligatoire l’épreuve des

armes du commerce, n’ont eu de cesse d’obtenir le réta-

À l’épreuve du pouvoir…L’histoire du Banc d’épreuve, et de l’épreuve

en général est largement marquée de l’em-

preinte du pouvoir étatique, et pour cause. Le

pouvoir, royal à l’époque, porte une attention

toute particulière à la fabrication des armes,

qu’il contrôle en fait totalement, y compris celles

destinées à la chasse. Ainsi dans la seconde

moitié du xVIIe siècle, le contrôle de la solidité

des canons est-il assuré par « l’éprouveur de la

ville de Saint-étienne », dépendant directement

du commissaire du roi. Celui-ci assure indifférem-

ment l’épreuve des armes de guerre comme

celle des armes dites bourgeoises.

Pour autant, l’obligation de l’épreuve pour les

armes du commerce aura grand mal à s’impo-

blissement de son caractère facultatif, expliquant notam-

ment que la charge utilisée pour éprouver les armes

civiles était trop forte puisque identique à celle fixée pour

l’épreuve des armes de guerre, plus résistantes. Il en résul-

tait pour eux un taux important de canons abîmés lors de

l’épreuve et donc une augmentation très sensible des

coûts de production.

Augustin Merley, canonnier de son état, sera le premier

éprouveur des armes du commerce. Nommé à cette

fonction le 30 août 1782, il l’assumera, malgré une inter-

ruption durant la période révolutionnaire (il doit livrer en

1789 la poudre et le plomb en sa possession), jusqu’en

1811.

Rétablie en 1797 après une période de liberté quant à

la manière de tester la résistance des canons, l’obligation

de l’épreuve s’interrompra à nouveau en 1870, lorsqu’un

décret libéralisera la fabrication, le commerce et la vente

des armes. L’état entre alors de nouveau dans

une période d’hésitation puisque quelques mois

plus tard, en 1871, ces dispositions sont abro-

gées. Finalement, en 1885, sous la pression des

armuriers, le Parlement libéralise la fabrication

et le commerce des armes civiles. Et l’administra-

tion considère, en 1889, que ce texte supprime

également l’obligation de l’épreuve. Au grand

damne des fabricants qui, même s’ils protestent

souvent jusqu’à cette date contre le caractère

excessif de la charge utilisée pour l’épreuve,

n’auront de cesse de réclamer le rétablissement

de celle-ci. Ils obtiennent partiellement gain de

cause en 1895, lorsqu’un décret vient rendre

l’épreuve non pas obligatoire mais officielle.

Il s’agissait alors de redorer le blason du

poinçon stéphanois à l’étranger. En même L’H

ISTO

IRE

dU

BA

NC

d’é

PREU

VE

Arm

oirie

s du

Banc

d’ép

reuv

e, e

lles

repr

enne

nt ce

lles d

e la

Ville

de

Saint

-étie

nne

et p

laqu

e ap

posé

e au

Ban

c d’

épre

uve

lors

de

l’ina

ugur

atio

n de

s nou

veau

x loc

aux,

5, ru

e de

Méo

ns, le

27

juin

1989

.

Anc

iens

certi

ficat

s d’é

preu

ve. Ils

var

iaie

nt

suiv

ant l

e ty

pe d

’arm

e et

de

poud

re u

tilisé

es

(colle

ctio

n du

Mus

ée d

’art

et d

’indu

strie

-M

a.i.).

À l’

épre

uve

du p

ouvo

ir…

Page 9: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

14 15

Statut du Banc d’épreuve…Le Banc d’épreuve est un établissement public géré par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-étienne Montbrison qui en assure la gestion depuis 1856. Mais compte tenu de la mission régalienne assurée par la structure –épreuve des armes, contrôle de la fabrication des cartouches et neutralisation- celle-ci est placée sous la tutelle de l’état, et plus particulièrement du ministère de l’économie, des Finances et de l’Industrie. d’ailleurs, l’en-semble des textes régissant le fonctionnement du Banc

temps que l’état renouvelle à la Chambre de

Commerce et d’Industrie de Saint-étienne

Montbrison son autorisation de gérer le Banc

d’épreuve (ce qu’elle fait déjà depuis 40 ans), il

autorise la Chambre de Commerce de Paris à

créer une structure identique.

Les armuriers devront attendre l’arrêté du 2

juillet 1960 pour voir rétablie l’épreuve obli-

gatoire. En 1973, le Banc d’épreuve parisien

revient dans le giron stéphanois. La Chambre

de Commerce et d’Industrie de Saint-étienne

Montbrison, à la demande de celle de Paris,

en assure la gestion. Finalement, la décision

est prise en 1978 de le fermer pour ne conser-

ver que le Banc d’épreuve de Saint-étienne

qui retrouve ainsi son rayonnement national.

d’épreuve, comme ceux précisant les procédures à suivre pour la vérification des armes comme pour leur neutrali-sation sont soit des lois votées par le Parlement, soit des décrets ou arrêtés signés du Gouvernement. Toutefois, une partie de ce travail de normalisation n’est en fait qu’une retranscription, en droit français, des règles éla-borées au niveau international par la CIP, la Commission Internationale Permanente pour l’épreuve des armes à feu portatives.

L’H

ISTO

IRE

dU

BA

NC

d’é

PREU

VE

plaq

ue a

ppos

ée d

ans l

es a

ncie

ns lo

caux

du

Ban

c d’

épre

uve

réal

isée

par L

éon

La

mai

zièr

e en

tre 19

03 e

t 190

8. A

ugus

tin

Mer

ley,

pre

mie

r épr

ouve

ur d

es a

rmes

de

com

mer

ce (c

olle

ctio

n p

artic

ulièr

e).

Fusil

de

chas

se e

t car

te p

osta

le d

u dé

but

du x

xe siè

cle

de la

Man

ufac

ture

fran

çaise

d’

arm

es e

t cyc

les d

e Sa

int-é

tienn

e.

Regi

stre

des t

exte

s rég

lem

enta

nt l’a

ctiv

ité

de la

Cha

mbr

e de

com

mer

ce e

t d’in

dustr

ie

et d

e se

s ser

vice

s jus

qu’e

n 18

98.

À l’

épre

uve

du p

ouvo

ir…

Page 10: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

16 17

charge cinq à six fois supérieure à celle recommandée

aux chasseurs. Ces derniers pouvaient, par manque

d’attention ou de savoir-faire, mettre trop de poudre et

ainsi risquer de voir le canon de leur fusil leur exploser

entre les mains. Ainsi l’épreuve fonctionna-t-elle durant

des siècles.

Mais avec l’apparition des armes se chargeant par la

culasse, comme les fusils de type Lefaucheux, l’épreuve

des armes de commerce a dû évoluer afin de continuer

de garantir aux consommateurs un niveau de sécurité

optimum dans l’utilisation de leur fusil. Il a également été

nécessaire de revoir la puissance de l’épreuve afin de la

mettre en adéquation avec le nouveau mode de char-

gement et l’utilisation de cartouches. Si l’affaire paraît

aujourd’hui évidente, le chemin fut long pour aboutir et il

s’écoula une trentaine d’années avant que ne se mette en

place ce qui deviendra l’épreuve des armes finies.

En effet, dès le début des années 1860 un

certain nombre d’acteurs de l’armurerie sté-

phanoise attirent l’attention de la Chambre

de Commerce et d’Industrie, alors toute jeune

responsable de l’épreuve des armes, de la

nécessité d’adapter cette dernière aux nou-

velles évolutions techniques. S’il est nécessaire

d’éprouver la solidité du canon, il devient aussi

indispensable de tester celle du mécanisme de

fermeture de l’arme qui, jusqu’alors était inexis-

tant.

En outre, de nouvelles interventions ont lieu

postérieurement à l’épreuve des canons en

jambe, comme le fraisage des chambres. Cette

opération consiste à usiner l’espace dans

lequel va se loger la cartouche en enlevant

au canon environ un millimètre de métal. Or il se doc

umen

t dét

ailla

nt l’a

ctiv

ité

du B

anc

d’ép

reuv

e en

1902

et

1903

. Règ

les f

ixées

par

l’éta

t en

1810

et d

estin

ées à

enc

adre

r la

fabr

icatio

n de

s arm

es à

Sai

nt-

Etie

nne

et e

squis

se

de l’a

ncie

n Ba

nc d

’épr

euve

alisé

e pa

r Léo

n La

mai

zièr

e.

L’H

ISTO

IRE

dU

BA

NC

d’é

PREU

VE

Cof

fret d

e ca

libre

s vér

ificat

eurs

pour

ca

nons

lisse

s (M

a.i.)

et le

ttre

à en

-tête

de

s éta

bliss

emen

ts Ja

labe

rt (18

56),

repr

ésen

tant

le B

anc

d’ép

reuv

e.

… Et

des

évo

lutio

ns te

chno

logi

ques

… Et des évolutions technologiquesSi l’état, à travers son pouvoir législatif et régle-

mentaire, a joué un rôle déterminant dans l’his-

toire de l’épreuve des armes bourgeoises, les

évolutions techniques ont également influé de

manière extrêmement forte sur l’épreuve, dont

l’objectif est d’assurer la sécurité de l’utilisateur

de l’arme.

Ainsi, dans le cas des canons à baguette,

c’est-à-dire ceux se chargeant par la bouche,

la préoccupation de l’institution en charge

de l’épreuve était de vérifier s’ils étaient en

mesure de résister à une surcharge de poudre

accidentelle. C’est dans cette perspective que

l’épreuve de ces canons se faisait avec une

Page 11: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

18 19

L’H

ISTO

IRE

dU

BA

NC

d’é

PREU

VE

les canons ont donc du évoluer. Une autre évolution, beaucoup plus récente, est l’utilisation -rendue obliga-toire- de billes d’acier et non plus de plomb pour les tirs effectués en zones humides, afin de préserver l’envi-ronnement. Le Banc d’épreuve de Saint-étienne a une nouvelle fois eu un rôle important à jouer pour tester la résistance d’anciens canons à cette nouvelle contrainte et ainsi garantir la sécurité des chasseurs.

L’unité géographique autour de l’épreuveLongtemps la production de canons s’est dévelop-pée, sur Saint-étienne et sa région, le long des berges du Furan, les artisans utilisant l’eau de ce dernier pour entraîner leurs meules et martinets. Mais cette « orga-nisation » de fabrication s’est vite posée en obstacle à un véritable contrôle de la part de l’état sur la qualité

trouve que c’est justement cet endroit (le ton-

nerre) qui doit résister à l’explosion de poudre

devant permettre l’éjection de la munition.

Par ailleurs, l’usage d’une charge de poudre

extrêmement forte ne se justifie plus dans la

mesure où les chasseurs utilisent, avec les fusils

de type Lefaucheux, des cartouches dont l’une

des qualités est de limiter à leur propre conte-

nance la quantité de poudre pouvant être

utilisée. Il devient dès lors inutile d’employer de

fortes charges, causant par ailleurs un taux de

réformes important de canons lors de l’épreuve.

La Chambre de Commerce et d’Industrie était

en passe de parvenir à imposer auprès des

pouvoirs publics cette réforme de l’épreuve

lorsque le Parlement adopta la loi de 1885 sur

la libéralisation du commerce et de la fabrica-

tion des armes, dont la conséquence fut de supprimer

le caractère obligatoire de l’épreuve… Et malgré un

nouveau rapport en date de 1893, elle ne parvint pas

à obtenir le rétablissement de l’épreuve obligatoire des

armes finies.

Pour autant, l’organisation consulaire organisa à ses frais

(recherche et développement, achat de matériel) une

épreuve des armes finies se chargeant par la culasse,

avec un protocole de charge de poudre spécifique,

l’idée étant d’accompagner l’industrie de l’armurerie

dans ses mutations.

de la même manière, l’évolution des techniques et pro-

duits utilisés dans la confection des cartouches ont-ils

influencé l’épreuve des armes. La première mutation

importante à prendre en compte fut l’utilisation de la

poudre sans fumée, plus puissante que la poudre noire.

Les pressions d’épreuve auxquelles devaient être soumis

des armes fournies au Roi. C’est ainsi que les

différents corps de métiers intervenant dans

le processus de fabrication des canons vont

être regroupés, en l’occurrence à proximité de

l’Heurton, lieu où étaient éprouvées les armes.

Et toute la vie artisanale va s’articuler autour de

ce qui devient le Banc d’épreuve. Les allers et

retours entre les artisans eux-mêmes, mais éga-

lement avec le Banc d’épreuve, sont nombreux

et il convient, pour des questions de délais et

de coût de fabrication que cette production

soit organisée avec une certaine unité géogra-

phique.

La création, dans les années 1880 -1885 des

grandes sociétés d’armurerie va changer la

donne et avec l’arrivée d’entreprises comme

Manufrance, darne, ou plus tard Verney-

dos

eur à

gre

naille

et m

ise e

n pl

ace

de

s can

ons

sur l

e ba

nc d

’épr

euve

(Ma.

i.).L’a

ppre

nti p

ar P

. Rog

er-B

loch

e, b

ronz

e,

1903

(Ma.

i.).

Cat

alog

ue d

e la

socié

té V

erne

y-C

arro

n.

Cat

alog

ue d

arne

de

1922

. Il m

ontre

le

s dim

ensio

ns p

rises

par

les m

anuf

actu

res

d’ar

mes

et l

e be

soin

d’es

pace

qui

en

déco

ule.

… Et

des

évo

lutio

ns te

chno

logi

ques

Page 12: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

20 21

L’H

ISTO

IRE

dU

BA

NC

d’é

PREU

VE

autour d’un mandrin une bande de métal, pour ensuite la souder à la forge. Cette seconde technique permet de gagner en solidité grâce d’une part à l’utilisation d’une bande de métal beaucoup moins large que la précé-dente – donc qualitativement plus homogène - et d’autre part à la forme de la soudure. Une variante réside dans la technique du damas, consistant à mélanger des fers de nature différente, mêlant souplesse et rigidité.A la fin de la première moitié du xIxe siècle, alors que la révolution industrielle bat son plein dans le bassin sté-phanois, de grosses acieries développent un nouveau procédé de fabrication, d’abord pour les canons d’artil-lerie : on fond une barre d’acier que l’on fore ensuite en son centre. dès 1856, ce procédé est adapté aux canons destinés aux armes à feu portatives, avec une pleine fiabilité technique grâce aux travaux de Frédéric-Guil-laume Kreutzberger, ingénieur mécanicien au service de l’Artillerie et des maîtres de forge Hyppolite Pétin et

Carron, on passe de la production purement artisanale à une production mécanisée, regrou-pant par ailleurs au sein d’une même entité, les différents corps de métiers. Entre les quartiers de Chavanelle et Saint-Roch, où s’est organisé le quartier des armuriers, la place manque. Ces grande sociétés s’éloignent donc un peu, pour bénéficier de davantage d’espace, et vont s’installer cours Fauriel. En même temps qu’elles quittent le quartier des armuriers, elles s’éloignent du Banc d’épreuve. Toutefois, l’aug-mentation des volumes leur permet de s’affran-chir de la nécessaire proximité avec celui-ci dans le cas d’une production artisanale.Cette évolution a trouvé son terme avec la localisation actuelle de l’épreuve des armes. Après s’être installé en 1782 place Chavanelle, puis en 1797 rue de l’Heurton, où il sera recons-

truit en 1903 pour accompagner son développement, le Banc Officiel d’épreuve des armes à feu a été démé-nagé en 1988 dans la zone industrielle de Molina-La Chazotte, en périphérie de la ville. Les artisans armuriers stéphanois sont désormais peu nombreux et le Banc d’épreuve ayant un rayonnement national, il lui fallait gagner en accessibilité.

Les trois âges du canonL’évolution des méthodes de fabrication des canons a eu une influence sur l’épreuve.Les premiers canons étaient forgés à chaud suivant deux techniques différentes. La première, dite « à la tuile », consistait à refermer, dans le sens de la longueur, une bande de métal autour d’un mandrin, pour la sou-der ensuite à la forge. Vers 1760, apparaît la seconde technique de forgeage à chaud avec les canons dits « à ruban », pour lesquels on enroule de manière hélicoïdale

Jean-Marie Gaudet. Cette nouvelle méthode sera mise en application à grande échelle avec le fusil Chassepot, modèle réglementaire 1866. Elle permet de gagner à nouveau en solidité grâce à l’absence de soudure.Enfin arrive le procédé de l’étirage à froid. Le fabri-cant part d’une petite barre de métal qu’il fore en son centre, pour ensuite la passer dans une marteleuse permettant d’arriver, à froid et sans opération complémentaire, à un canon fini. C’est la technique utilisée aujourd’hui pour la fabrication des canons.

Esqu

isse

géné

rale

du

Banc

d’é

preu

ve si

tué

rue

de l’é

preu

ve, r

ue Je

an-C

laud

e Tis

sot.

Sculp

ture

situ

ée a

u-de

ssus

de

la p

orte

d’e

ntré

e

des a

ncie

ns é

tabl

issem

ents

Zava

ttero

, au

21, r

ue

Hen

ri-Ba

rbus

se. P

ierre

did

ier-d

reve

t, maî

tre

cano

nnie

r, ca

talo

gue

de l’e

xpos

ition

indu

strie

lle

de S

aint

-étie

nne

en 18

91 (M

a.i.).

… Et

des

évo

lutio

ns te

chno

logi

ques

Page 13: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

22 23

Les armuriers prennent l’initiativeL’épreuve des armes à feu est aussi ancienne que leur fabrication, les armuriers ayant, dès l’origine, perçu la nécessité de vérifier la résistance des canons. Exerçant ainsi un contrôle qualité de leurs produits, ils offraient en outre aux acheteurs des garanties sur l’arme acquise. Si canonniers et marchands ont souvent été en désaccord avec les autorités en charge de l’épreuve, principale-ment pour des questions de coût et de force de charge, ils se sont rapidement rendus compte de l’intérêt que représentait l’apposition sur les canons de leurs armes du poinçon de l’épreuve de Saint-étienne.Un premier exemple est fourni par la demande des canonniers et marchands stéphanois faite en l’An V (1797), après que le conseil municipal ait interdit toute forme d’épreuve en ville compte tenu des pratiques anarchiques s’étant développées. des témoignages relatent ainsi que les armuriers allaient jusqu’à tirer par la fenêtre de leurs ateliers ou appartements pour éprou-ver leurs armes. Les acheteurs réclamaient que figure

Une démarche qualité avant l’heure d’abord imposée par l’état afin de contrôler la qualité de la fabrication des armes à feu et d’asseoir plus fermement sa mainmise sur cette production, l’épreuve a ensuite été uti-lisée par les fabricants comme un label de qualité, devant faciliter le rayonnement de la production stéphanoise à l’étranger. Les Bancs d’épreuve de divers pays européens - il en existait en France mais également en Bel-gique, en Angleterre ou en Italie - ont en outre été à l’origine d’un des tous premiers systèmes normatifs internationaux avec la CIP (Commis-sion Internationale Permanente pour l’épreuve des armes à feu portatives), préfigurant ainsi ce que sera ultérieurement la coo-pération européenne dans bien d’autres domaines.

sur leur arme le poinçon de l’épreuve stéphanoise… Un autre exemple est donné avec le vote de la loi de 1885 sur la libéralisation de la fabrication et de la vente des armes à feu. L’interprétation qui en fut faite en 1889 par l’administration suscita un vaste mouvement de protesta-tion chez les armuriers. Celle-ci jugea effectivement que ce texte, en même temps qu’il enlevait toute contrainte en matière de fabrication et de vente des armes à feu, supprimait l’obligation de l’épreuve. Les professionnels jugèrent qu’une telle position portait préjudice à leur acti-vité et tentèrent, vainement, de faire rétablir l’obligation de l’épreuve.A l’époque déjà, les armes circulaient en Europe et des pays tels que l’Angleterre ou la Belgique imposaient la double épreuve des canons, sans pour autant fixer plus de contraintes qu’en France en matière de fabrication et de vente. dans un rapport remis en 1893 aux membres du Comité consultatif des arts et manufactures, les diri-geants de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-étienne Montbrison expliquent que « si nous n’avons pas d’épreuve officielle en France, toute exporta-

tion nous devient impossible […] Les armes fran-çaises seront tenues de subir partout l’épreuve officielle imposée aux produits indigènes. Il n’est pas besoin de vous démontrer que cette épreuve faite sans soin et par des concurrents intéressés à démontrer que les produits français sont de qualité inférieure donnerait des résul-tats tels que nos fabricants seraient désormais obligés de renoncer à toute exportation et de se contenter du marché national ».Convaincue de la nécessité de l’épreuve, la Chambre de Commerce et d’Industrie a donc maintenu le Banc placé sous sa responsabilité en 1856. Son activité est d’ailleurs restée soute-nue puisqu’à cette époque, la structure vérifiait annuellement 6 000 à 7 000 armes finies. des chiffres prouvant l’attachement des armuriers stéphanois au poinçon du Banc d’épreuve de leur ville. Cette obstination leur a d’ailleurs permis d’obtenir, en 1895, une demi victoire puisqu’à cette date est publié un décret rendant L’

HIS

TOIR

E d

U B

AN

C d

’éPR

EUVE Ta

blea

u de

s poi

nçon

s d’é

preu

ve d

atan

t de

s ann

ées 1

934

ou 19

74 (M

a.i.).

Plaq

ue d

e la

iton

porta

nt le

s poi

nçon

s des

cano

niers

et

arm

urie

rs ag

réés

par

le B

anc

d’ép

reuv

e.Ty

pes d

u po

inçon

de

l’épr

euve

de

Saint

-ét

ienn

e (M

a.i.).

Mod

èle

des p

oinç

ons e

t tab

leau

act

uel

des p

oinç

ons d

u Ba

nc d

’épr

euve

de

Sai

nt-é

tienn

e.

Une

dém

arch

e qu

alité

ava

nt l’

heur

e

Page 14: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

24 25

T), une marque symbolisait également l’épreuve supé-rieure, une autre celle des armes finies, et ainsi de suite. Aujourd’hui, le tableau des poinçons du Banc d’épreuve de Saint- étienne compte pas moins de dix-huit poinçons différents, allant de l’épreuve ordinaire à l’épreuve billes d’acier, et de l’arme à canon rayé au canon lisse. Mais la fonction du poinçon a également évolué vers une sorte de garantie d’appellation d’origine, témoignant que l’arme a bien été fabriquée à Saint-étienne. Si en 1782, lorsqu’est institué le poinçon de l’épreuve stéphanoise, il n’existait qu’une seule marque d’épreuve portant les armes de Saint-étienne ainsi que les initiales de l’éprou-veur, les fabricants d’armes foréziens finissent un siècle plus tard, par demander que ce poinçon aux armes de la ville soit réservé à la production locale. Les importa-tions d’armes étrangères se multipliaient et les armuriers stéphanois ne voulaient plus que cette production venue d’ailleurs porte le même label.Ainsi en 1879, un poinçon spécifique est-il créé pour les armes étrangères (palmes accompagnées des lettres

l’épreuve non pas obligatoire mais officielle. Vingt ans plus tard, en 1914, la Convention internationale de Bruxelles viendra mettre un terme, au moins partiellement à cette situation ambiguë. La signature de ce traité –dont la mise en œuvre sera interrompue par la Première Guerre mondiale– prévoit la reconnaissance réciproque des poinçons de l’épreuve dans chaque pays signataire.

Le poinçon Initialement conçu comme preuve du passage de l’arme à l’épreuve, le poinçon a vu son rôle s’enrichir considérablement au fil des années. Ainsi les marques d’épreuve se sont-elles mul-tipliées en même temps que se diversifiaient les types d’épreuve : un poinçon indiquait l’épreuve des canons en jambe à l’état brut, d’autres faisaient apparaître le type de poudre utilisée (poudre noire, poudre pyroxilée, poudre

AE), comme pour les armes françaises autres que celles fabriquées à Saint-étienne (palmes accompagnées de lettres AF). A compter de cette date, seule la production locale pouvait bénéficier du poinçon aux armoiries de la ville suivi de la mention Saint-étienne.M. Gras, ancien secrétaire général de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Etienne Montbrison témoigne ainsi que « cette empreinte était connue des peuples les plus étrangers à notre langue et aux carac-tères de notre écriture. Elle pouvait à elle seule rappeler à un grand nombre de consommateurs l’ancienne répu-tation de nos fabriques »,

Un effort de normalisation internationaleL’instauration de normes internationales pour l’épreuve des armes à feu civiles préfigure d’une certaine manière les efforts déployés par la suite par les pays européens pour apporter davantage de fluidité dans les échanges commerciaux et offrir davantage de garanties aux

consommateurs dans le cadre de la CEE puis de l’Union européenne. C’est dans un pre-mier temps de manière informelle, au cours du xIxe siècle, qu’un certain nombre d’états euro-péens ont reconnu, sur leur territoire, la validité de l’épreuve appliquée aux armes importées de pays voisins. Mais compte tenu de l’évolu-tion des échanges, des techniques et surtout des exigences croissantes en matière de sécu-rité, il devenait nécessaire de donner un cadre formel à ces accords.C’est ainsi que quelques états, à travers leurs bancs d’épreuve respectifs, ont voulu créer une norme qualité internationale. Cette volonté a débouché en 1910 sur la réunion, à Bruxelles, du premier Congrès international des Bancs d’épreuve des armes à feu. Sept pays se retrouvent ainsi réunis et formulent, à l’issue de leurs travaux, les trois objectifs suivants : com-parer les appareils de mesure des pressions L’

HIS

TOIR

E d

U B

AN

C d

’éPR

EUVE C

atal

ogue

Ver

ney-

Car

ron.

Exe

mpl

aire

s du

poinç

on d

u Ba

nc d

’épr

euve

de

Sai

nt-é

tienn

e. e

t pla

que

de ré

fére

nce

des p

oinç

ons d

’épr

euve

.

Com

pte-

rend

u de

la d

euxiè

me

réun

ion,

en

1911

, de

la co

mm

issio

n int

erna

tiona

le a

ujour

d’hu

i bap

-tis

ée : C

omm

issio

n Pe

rman

ente

pou

r l’é

preu

ve

des a

rmes

à fe

u po

rtativ

es. T

able

au co

mpa

ratif

de

s app

arei

ls de

mes

ure

de la

pre

ssio

n

auxq

uelle

s son

t sou

mise

s les

arm

es.

Une

dém

arch

e qu

alité

ava

nt l’

heur

e

Page 15: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

26 27

portatives (CIP). La première session de cette organisation ne se tiendra qu’en 1929, avec sept pays autour de la table. Mais là encore, les vicissitudes de l’histoire viennent perturber son fonctionnement. La quatrième session, qui devait se dérouler en Italie en 1933 n’a finalement pas lieu. Elle se tiendra vingt-trois ans plus tard à Bruxelles et sera l’occasion d’initier un toilettage du texte de 1914, dont la nouvelle mouture sort en 1969.Les deux guerres mondiales n’auront donc pas eu raison de la CIP, dont le siège est en Belgique, à Bruxelles très exactement, et qui compte aujourd’hui quatorze membres : la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Fédé-ration de Russie, la Slovaquie, la République Tchèque, l’Autriche, la Finlande, le Chili et les émirats Arabes Unis.Non seulement ces pays, en signant la convention de Bruxelles, reconnaissent mutuellement la validité, sur leur territoire, des poinçons d’épreuve des autres états signataires, mais en plus ils ont choisi de déléguer à la CIP le soin de fixer les règles de l’épreuve des armes à

auxquelles sont soumises les armes lors de l’épreuve ; fixer quelles doivent être ces pres-sions minimales ; et déterminer le nombre, le genre et la nature des épreuves à pratiquer.L’année suivante, lors de la première réunion de la Commission technique internationale des Bancs d’épreuve des armes à feu, les représen-tants des états engagés dans cette démarche se livrent, durant plus d’un mois, à de multiples essais et mesures, avec l’idée d’aboutir rapide-ment à une série de conclusions devant servir à la rédaction d’une convention internatio-nale. Les bases de cette dernière sont jetées l’année suivante et débouchent sur la signature d’un traité par quatre pays le 15 juillet 1914 : la France, la Belgique, l’Allemagne et l’Italie.La Première Guerre mondiale vient jeter le trouble et empêche toute nouvelle réunion de ce qui a été baptisé Commission Internationale Permanente pour l’épreuve des armes à feu

feu portatives civiles. Les états ne font donc désormais qu’intégrer dans leur législation nationale les nouvelles normes produites par la CIP. C’est ainsi que les bancs d’épreuve, dont celui de Saint-étienne, se retrouvent à l’origine d’une initiative avant-gardiste de création d’un système de normes qualité à l’échelle internationale, dont la finalité est de protéger les utilisateurs d’armes à feu civiles que sont notamment les chasseurs.

Les modèles français, belges et anglaisLa France fut l’un des tous premiers pays à se doter d’un Banc d’épreuve avec la Belgique et l’Angleterre. Si l’acte de naissance du Banc d’épreuve de Saint-étienne est fixé à 1782 avec la nomination d’Augustin Merley, celui du Banc d’épreuve de Liège, en Belgique, remonte à 1672, année où le prince-évêque Maximilien rend obligatoire l’épreuve des canons équipant les armes bourgeoises. Ces trois pays ont très tôt servi de référence en matière de contrôle des canons et des armes, influençant au fil des siècles de nombreux autres pays, principalement

européens. Aujourd’hui, les institutions de ce type se sont multipliées et quatorze pays adhèrent à la CIP. Mais certains possèdent plusieurs bancs d’épreuve, contrairement à la France ou à la Belgique qui ont fait le choix d’une structure unique. Ainsi la Grande-Bretagne en compte-t-elle deux (Birmingham, le plus ancien, et Londres), tout comme l’Autriche, La Fédération de Russie compte quatre bancs d’épreuve alors qu’en Allemagne on en dénombre pas moins de sept ! Mais d’autres pays, bien que gros pro-ducteurs d’armes, ne possèdent pas de banc d’épreuve. On peut citer, dans cette catégo-rie, les états-Unis, acteur majeur de ce secteur d’activité, la Chine ainsi que la Turquie. Leur pro-duction, afin d’être distribuée dans l’Hexagone, doit donc passer avec succès l’épreuve à Saint-étienne.

L’H

ISTO

IRE

dU

BA

NC

d’é

PREU

VE

Méd

aillo

n en

bro

nze

repr

ésen

tant

le

mon

ogra

mm

e de

la C

IP

Le B

anc

d’ép

reuv

e de

s arm

es à

feu

de

Lièg

e (B

elgi

que)

.

Une

dém

arch

e qu

alité

ava

nt l’

heur

e

Page 16: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

28 292928

AUJOURd’HUI ET dEMAIN

depuis 1856 et le rattachement du Banc National d’épreuve à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Etienne, l’activité de l’institution a notablement évolué afin de s’adapter aux nouvelles normes légis-latives et règlementaires, mais aussi pour compenser la forte baisse de volume en matière d’épreuve des armes à feu. Ainsi, en un siècle, le nombre d’armes éprouvées dans la capitale forézienne est-il passé d’en moyenne 70 000 en 1905 à 400 000 en 1978. Une évolution due à la baisse importante du nombre d’ar-muriers dans la région stéphanoise qui ne compte plus aujourd’hui qu’une dizaine d’artisans, quelques répara-teurs et moins de dix industriels ou importateurs, quand en 1950, 110 à 120 fabricants étaient inscrits sur les registres de la Chambre syndicale de l’arme et qu’une centaine d’autres travailleurs indépendants produi-saient eux aussi quelques armes. Les compétences ac-quises en 150 ans au sein du Banc National d’épreuve lui ont permis, moyennant une réflexion prospective sur les nouveaux marchés à conquérir, d’élargir son offre, que ce soit dans le domaine de l’armement ou bien en dehors, pour tout ce qui touche à la résistance balis-tique des matériaux.

L’épreuve : certifier la conformité de l’arme

Neutraliser en préservant l’esthétique de l’arme

Une diversification réussie

Page 17: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

30 31

L’épreuve : certifier la conformité de l’armeRégie par un cadre réglementaire strict,

l’épreuve des armes du commerce n’a, finale-

ment, que peu varié au fil des siècles. Les prin-

cipaux changements ont principalement visé à

utiliser les avancées technologiques, mais les

contrôleurs, tous assermentés, ont dû intégrer

un savoir-faire traditionnel encore très présent.

Enregistrées à leur arrivée au Banc Natio-

nal d’épreuve, les armes subissent un premier

contrôle avant tir : il s’agit de vérifier le calibre

des canons et de rechercher, visuellement,

d’éventuels défauts à l’intérieur de ceux-ci et

qui ne peuvent être repérés qu’ainsi, en faisant

appel à un jeu d’ombre et de lumière. Pour les

contrôleurs, il s’agit d’un apprentissage long,

fruit de plusieurs années de pratique.

L’arme passe ensuite au stand de tir, où deux

cartouches sont tirées pour chaque canon.

Celles-ci contiennent une charge supérieure

à celles disponibles dans le commerce. Cette

étape réalisée, l’arme retourne auprès du

contrôleur pour une nouvelle vérification de

visu des canons, afin de détecter par exemple

une éventuelle déformation.

L’utilisation de calibres vérificateurs permet

d’observer si les cotes de sécurité sont res-

pectées. Par ailleurs, le tir permet de tester

la percussion, le chambrage et de détecter

d’éventuelles fuites de gaz à l’arrière de l’arme.

Autrefois, les contrôleurs « sonnaient » aussi les

canons. Il s’agissait d’un contrôle à l’oreille per-

mettant de détecter, suivant la sonorité émise,

une éventuelle faiblesse. Là encore, une longue

expérience était requise…

L’épreuve subie, l’arme passe ensuite au

marquage où elle reçoit le poinçon du Banc

National d’épreuve. Le contrôleur utilise une

machine effectuant de la micro-percussion

pour toutes les séries, moyennes ou grandes. Le

marquage manuel n’est maintenu que pour les

petites séries ou les pièces unitaires. Un certificat

d’épreuve est enfin délivré.

L’ép

reuv

e : c

ertif

ier l

a co

nfor

mité

de

l’arm

e

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

Le tir

d’é

preu

ve e

n to

ute

sécu

rité

Le m

arqu

age

du p

oinç

on

par m

icro-

perc

ussio

n M

arqu

age

par m

icro-

perc

ussio

n po

ur re

cevo

ir le

poi

nçon

du

Banc

N

atio

nal d

’épr

euve

Page 18: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

32 33

Neutraliser en préservant l’esthétique de l’armedepuis près de trente ans, le Banc National

d’épreuve de Saint-étienne assume une autre

mission régalienne à côté de celle du contrôle

des canons : la neutralisation des armes de

première et quatrième catégories (A et B), c’est-

à-dire des armes de tir et de défense. Suivant

une procédure étroitement encadrée par la loi,

il s’agit pour les techniciens du Banc National

d’épreuve affectés à cette tâche de rendre

l’arme inapte au tir sans en changer l’aspect,

ceci afin de préserver l’esthétique de l’arme

qui, bien souvent rejoint une collection. Car en

dehors de quelques cas limités où une auto-

risation de détention a été accordée, peu de

particuliers en France sont aujourd’hui autorisés

à posséder de telles armes en état de fonction-

nement. Or, il n’est pas rare qu’au sein d’une

famille se transmette par voie d’héritage tel fusil

datant de la Première Guerre mondiale ou tel

pistolet que le grand-père avait soigneusement

conservé dans une malle au grenier.

Généralement, les armes sont adressées par

la poste au Banc National d’épreuve, démon-

tées et, comme le précisent les textes, dans deux

colis différents expédiés à 24 heures d’écart.

Pour les armes de poing, de type revolver, les

techniciens du Banc National d’épreuve pro-

cèdent en quatre grandes étapes : le canon

est obstrué à l’aide d’un bouchon à bille, les Neu

tral

iser

en

prés

erva

nt l’

esth

étiq

ue d

e l’a

rme

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

Proc

édé

de n

eutra

lisat

ion

d’

un p

istol

et e

t d’un

fusil

.

Page 19: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

34 35

Neu

tral

iser

en

prés

erva

nt l’

esth

étiq

ue d

e l’a

rme

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

même occasion toute entrée de munition ; une entaille

en « V » est pratiquée sous la chambre accompagnée

d’un point de soudure dans l’âme du canon et enfin, le

système de percussion (percuteur, extracteur et éjecteur)

est neutralisé. Chacune des pièces traitées reçoit un

poinçon.

chambres du barillet sont alésées par fraisage

afin d’élargir leur diamètre, le percuteur est sup-

primé et le canal de percussion bouché.

Pour les armes d’épaule, la première opération

consiste à rendre solidaires canon et carcasse

grâce à une goupille soudée interdisant par la

dém

onta

ge e

t neu

tralis

atio

n d’

un re

volv

er

Opé

ratio

n de

neu

tralis

atio

n

Page 20: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

36 37

Une diversification réussie

Le domaine de l’armementTrès tôt, les techniciens et ingénieurs du Banc National d’épreuve, très spécialisés dans leur domaine d’activité, s’imposent comme des partenaires de choix auprès des armuriers, notamment dans la phase de mise au point de nouveaux produits. Le Banc National d’épreuve des armes doit également répondre, dès la première moitié du xxe siècle, à des sollicitations de fabricants de cartouches afin d’effectuer des tests sur les munitions, accessoires indispen-sables de l’arme. Cette mission, d’abord déve-loppée dans un cadre purement commercial de prestation de service, s’inscrit dès 1981 dans un processus légal et réglementé puisque le Banc National d’épreuve se voit attribuer très officiel-lement le contrôle des munitions.Suivant le volume produit annuellement par le fabricant, il peut soit contrôler un échantil-lon de chaque nouveau lot produit lorsqu’il s’agit de petites quantités, soit homologuer le laboratoire de contrôle que le fabricant aura aménagé au sein même de l’usine, moyennant une visite régulière de ces installations. L’objectif est, comme les annexes qui ont pu être créées chez les plus gros industriels pour l’épreuve des armes, de réduire le va-et-vient des produits et les coûts de fabrication. Pour les munitions importées, le mode de fonctionnement est identique à celui des armes et il n’y a contrôle Un

e di

vers

ifica

tion

réus

sie

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

Boîte

s de

carto

uche

s con

trôlé

es

au B

anc

Nat

iona

l d’é

preu

ve (M

.a.i.).

Bloc

pre

ssio

n de

stiné

au

cont

rôle

de

s mun

ition

s et u

tilisé

au

Banc

Nat

iona

l d’

épre

uve.

Page 21: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

38 39

Une

dive

rsifi

catio

n ré

ussi

e

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

que lorsque celles-ci proviennent de pays non signataires de la convention de Bruxelles.Le Banc National d’épreuve de Saint-étienne qui neutralise depuis 30 ans des armes de pre-mière et de quatrième catégorie rajoute une corde à son arc en mai 2006 avec la neutra-lisation des armes embarquées. Il s’agit pour le Banc National d’épreuve de mettre en œuvre la législation sur les armes de deuxième caté-gorie, à l’instar des chars d’assaut dotés d’un canon. Ces dernières, qui bénéficiaient d’un certain flou réglementaire, ne doivent désor-mais plus être en mesure de tirer de munitions.Enfin, le ministère de la défense s’intéresse de près aux compétences développées par le Banc National d’épreuve puisque celui-ci est chargé d’assurer les tests de compatibilité entre les armes règlementaires équipant les troupes françaises, et les munitions achetées par l’Armée auprès de différents fournisseurs.

Le B

anc

Nat

iona

l d’é

preu

ve

cont

rôle

les m

uniti

ons d

epuis

19

81.

Glo

ck e

t col

t 45

neut

ralis

és

au B

anc

d’ép

reuv

e de

Sai

nt-é

tienn

e.

Page 22: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

40 41

Une

dive

rsifi

catio

n ré

ussi

e

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

Ouverture à de nouveaux champs d’activité La diversification du Banc National d’épreuve dans

le domaine de l’armement était naturelle parce que

connexe à son activité historique. Mais le savoir-faire

accumulé au fil des décennies a été adapté, avec succès,

à d’autres activités, notamment dans le domaine de la

résistance balistique des matériaux. Le virage, d’ailleurs

essentiel à l’équilibre économique de la structure, a été

amorcé au tout début des années 1990 et concerne des

activités purement civiles ou presque.

Essais de résistance de matériauxLes spécialistes du Banc National d’épreuve ont ainsi

pu réaliser des essais de résistance de peinture sur la

carrosserie des TGV pour le compte de la SNCF, mais

également des essais de tenue de vitres de sécurité équi-

pant des véhicules de transport public à l’instar des trains

express régionaux, des tramway ou des métros. Ces com-

pétences ont aussi été déclinées autour des pare-brise

de voitures, ou des capotages de machines-outils.

dans le domaine civil toujours et en liaison très étroite

avec les savoir-faire développés pour l’armement, le

Banc National d’épreuve assure le contrôle de pistolets

un peu particuliers tels que ceux destinés à l’abattage

des animaux ou bien ceux utilisés pour fixer des matériaux.

d’autres applications ont rapidement été trouvées dans

le domaine de la sécurité des personnes avec la réali-

sation d’essais de résistance de textiles techniques à la

pénétration des armes blanches ou encore de blindages de véhicules.Es

sais

de ré

sista

nce

balis

tique

su

r diff

éren

tes v

itres

.

Pisto

let d

e sc

elle

men

t et m

ode

d’em

ploi

du

pist

olet

Le B

élie

r pro

duit p

ar la

SA

SSE

et

épr

ouvé

à S

aint

-étie

nne

(M.a.

i.)

Pisto

let d

’aba

ttage

pou

r anim

aux

épro

uvé

à Sa

int-é

tienn

e (M

.a.i.)

Page 23: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

42 43

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

Mun

ition

s utili

sées

par

le B

anc

Nat

iona

l d’

épre

uve

lors

des e

ssai

s de

résis

tanc

e ba

listiq

ue d

es m

atér

iaux

.

Proj

ectile

s utili

sés p

ar

le B

anc

Nat

iona

l d’é

preu

ve

lors

des e

ssai

s de

résis

tanc

e b

alist

ique

de

s mat

éria

ux.

Une

dive

rsifi

catio

n ré

ussi

e

Page 24: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

44 45

Avoir développé une offre de services en matière civile a permis au Banc National d’épreuve de Saint-étienne de retenir l’attention des industriels du secteur de la défense. Ainsi l’établissement stéphanois met-il au service des armées ses compétences en matière d’essais de résistance des blindages de véhicules ou d’engins, qu’ils soient terrestres, marins ou aériens, ainsi que des éléments d’équipement des militaires à l’instar des gilets pare-balles, des lunettes et des casques. Les applications sont donc extrêmement larges et le Banc National d’épreuve s’est équipé

d’outils très spécifiques afin de les mettre en œuvre et d’explorer de nouveaux champs de développement. Il possède par exemple trois canons pneumatiques per-mettant d’envoyer de multiples projectiles en maîtrisant leur vitesse et la distance à laquelle ils doivent être pro-jetés.Au final, peu de concurrents peuvent se targuer d’avoir ainsi développé de telles compétences en Europe ; une petite moitié des Bancs d’épreuve existants ainsi que quelques rares laboratoires privés, peuvent se flatter de disposer de telles infrastructures.

Essais pour la protection des personnesCeux-ci se révèlent d’ailleurs aujourd’hui fort utiles pour asseoir le développement du Banc d’épreuve sur ce marché en croissance qu’est la protection des personnes.Que ce soit l’opérateur sur machine-outil qu’il convient de mettre à l’abri d’une projection de pièce, ou le passager de train, mais également l’agent des forces de l’ordre ou le militaire en opération, le Banc d’épreuve essaie de répondre au mieux aux attentes des industriels soucieux de placer leurs produits auprès d’un public exigeant. des industriels qui, d’ailleurs, sont pour un tiers d’entre eux étrangers.

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

Essa

i sur

des

équ

ipem

ents

milit

aire

s

Can

on m

oyen

calib

re p

our t

ests

proj

ectile

s en

maî

trisa

nt v

itess

e et

dist

ance

Une

dive

rsifi

catio

n ré

ussi

e

Page 25: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

46 47

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

Can

on à

hél

ium

utili

sé p

our

les e

ssai

s fer

rovi

aire

s

Essa

i d’a

tténu

atio

n d’

impa

ct

sur c

asqu

e

Une

dive

rsifi

catio

n ré

ussi

e

Page 26: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

48 49

Expertise sur la résistance des gilets pare-ballesL’activité du Banc National d’épreuve liée à la résis-

tance balistique des matériaux s’est développée dans

des domaines extrêmement variés, mais l’institution sté-

phanoise travaille beaucoup pour les fabricants de gilets

pare-balles. Le marché est en pleine expansion, que ce

soit dans le domaine privé, pour fournir, par exemple les

sociétés de transport de fonds ou public pour les policiers

et militaires désormais largement dotés de cet équipe-

ment.

La mission du Banc National d’épreuve est d’attester,

à partir d’un échantillon de la production, d’un niveau

de résistance du gilet pare-balles, que ce soit contre

des munitions projetées par des armes de poing ou

des armes longues. Les essais réalisés à Saint-étienne

prennent en compte soit les exigences fixées par le cahier

des charges du client final, soit une norme américaine

appelée N.I.J.

Pour réaliser ces opérations de test, le Banc National

d’épreuve a travaillé durant près de deux ans à peaufi-

ner une méthodologie permettant de garantir le niveau

de fiabilité maximum. Les opérations d’épreuves sont

effectivement réalisées dans des conditions de mise en

œuvre particulièrement délicates, compte tenu du fait

que les tests sont effectués sur des gilets posés sur un bloc

de pâte. L’existence ou non de déformations permet de

déterminer l’efficacité du gilet pare-balles.

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

Gille

t par

e-ba

lles

Bloc

de

plas

ticine

serv

ant à

teste

r l’e

ffica

cité

du g

ilet p

are-

balle

sEs

sai d

’atté

nuat

ion

d’im

pact

su

r cas

que

Une

dive

rsifi

catio

n ré

ussi

e

Page 27: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

50 51

AUJ

OUR

d’H

UI E

T d

EMA

IN

Essa

i de

résis

tanc

e à

l’arm

e

blan

che

Une

dive

rsifi

catio

n ré

ussi

e

Essais de résistance à l’arme blancheLes menaces d’agression par armes blanches augmen-tant, la protection individuelle des forces de l’ordre et de sécurité ne doit plus seulement présenter de très bonnes performances balistiques mais aussi des propriétés anti-perforation aux couteaux, pointes et objets tranchants.Le Banc National d’épreuve a donc investi dans un équi-pement permettant de réaliser ces essais à différents niveaux d’énergie et de certifier les produits de ses clients selon les normes britannique et nord-américaine faisant référence dans le domaine.

Page 28: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

52 535352

ANNExESLes archives du Banc National d’Epreuve renferment des trésors d’histoire, des déclarations de marchands d’armes à l’arrêt du Conseil d’Etat du roi de 1782 ou encore le décret impérial de 1856

Page 29: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

54 55

AN

NEx

ES

déc

lara

tion

de m

arch

ands

d’a

rmes

de

Sai

nt-é

tienn

e en

janv

ier 1

783.

déc

lara

tion

de m

arch

ands

d’a

rmes

de

Sai

nt-é

tienn

e en

janv

ier 1

785.

Page 30: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

56 57

AN

NEx

ES

déc

lara

tion

de m

arch

ands

d’a

rmes

de

Sai

nt-é

tienn

e en

aoû

t 178

9.

Arrê

t du

cons

eil d

’état

du

roi,

janv

ier 1

782

Page 31: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

58 59

AN

NEx

ES

déc

ret im

péria

l du

30 a

vril 1

856

déc

ret d

u 7

juin

1960

Page 32: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

60 61

- Vérifiez que votre arme soit éprouvée par un Banc d’épreuve de la C.I.P.

- Toute modification ou réparation d’une pièce de sécurité rend la réépreuve obligatoire et, en cas de doute, le Banc National d’épreuve peut à tout moment tester votre arme ; ce der-nier conseille une réépreuve après 30 ans.

- N’utilisez que les cartouches dont l’emballage arbore le sigle « C.I.P. » avec le nom du Banc National d’épreuve qui a réalisé l’homologa-tion du fabricant.

- Si vous rechargez vous-même vos cartouches, suivez scrupuleusement les instructions des manuels de rechargement ; pour plus de sécu-rité, le Banc National d’épreuve est à même de contrôler les pressions sur un échantillon-nage de vos munitions et de les comparer aux spécifications CIP.

- Le Banc National d’épreuve reste à votre dis-position pour toute information complémen-taire.

Plus d’informations sur le site internet du Banc National d’épreuve : www.banc-epreuve.fr

AN

NEx

ES

Conseils aux chasseurs et tireurs sportifs

Page 33: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5. 2e et 3e al., d’une part, que les “copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une

utilisation collective” et, d’autre part, que les analyses et courtes citations dans un but d’exemple et d’illustrations, “toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou

de ses ayants droit ou ayants cause est illicite” ( Art. 1-L.22-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants

du Code de la propriété intellectuelle.

Achevé d’imprimer sur les presses de l’imprimerie Chirat en 2014

© - 1er édition

N° ISBN : 978-2-35740-370-3

Page 34: BANC NATIONAL · 2019-11-15 · comme un grand de la résistance balistique des maté-riaux. Pour répondre à cette stratégie, le Banc National d’épreuve s’appuie d’abord