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Dieu, la sainteté est ton chemin ! « N’y aurait-il plus rien à attendre du christianisme ? La réponse à la question nous appartient… Revenir au Christ est la priorité absolue. » Informations de l’ Assomption A A R e li g ie u x e t l a ï c s u n e m ê m e m i s s i o n EDITORIAL AVRIL 2019 n N O 08

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Dieu, la sainteté est ton chemin !« N’y aurait-il plus rien à attendre du christianisme ? La réponse à la question nous appartient… Revenir au Christ est la priorité absolue. »

Informationsde l’AssomptionAA Religieux et laïcs

une même mission

EDITORIAL

AVRIL 2019 n no 08

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n AVRIL 2019 n no 082

>> Officiel

AgendaConseil général plénier• n° 4 : du 8 au 18 juin 2019, au Vietnam.

Conseils généraux ordinaires• n° 12 : du 8 au 12 avril 2019• n° 13 : les 30 et 31 mai 2019• n° 14 : le 19 juin 2019• n° 15 : du 9 au 24 septembre 2019.

Benoît• 21 – 28 avril : Kinshasa.• 9 – 16 mai : Togo.

Marcelo• 29 avril – 9 mai : Angola.

Didier• 15 avril – 1er mai : Province Andine.• 9 – 21 mai : Afrique de l’Ouest.• 21 – 28 juin : Manille (CEC).

Thierry• 26 février – 4 avril : États-Unis.

Miguel• 1er – 3 mai : Paris (Coordination

Assomption).• 10 – 28 mai : Tanzanie (retraite, puis Chapitre

vice-provincial d’Afrique de l’Est).

En couverture

Un groupe d’élèves du collège assomption-niste Sainte-Thérèse de Kapelle-op-den-Bos, en Belgique. Lire le reportage du P. Marcelo Marciel dans l’ensemble de nos établisse-ments scolaires de ce pays, pages 6 à 9.

La réponse du Saint-Siège à la « Lettre de la famille de l’Assomption »

Le 1er décembre dernier, le P. Benoît Grière, Supérieur général, et les Supérieures générales des quatre congrégations fémini-nes de l’Assomption, avaient envoyé une lettre commune au pape François pour lui exprimer le soutien de toute notre fa-mille religieuse, en l’assurant de notre fidélité et de notre prière dans les « temps troublés » que l’Eglise traverse actuellement.Cette lettre a été publiée dans le dernier numéro de AA Info (n° 7, janvier 2019, page 2).

La réponse du Saint-Siège à cette lettre est arrivée par un courrier de Mgr Edgar Peña, Substitut de la Secrétairerie d’État, daté du 9 janvier, que nous reproduisons ici :

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Dieu, la sainteté est ton chemin !

L’Eglise, notre Eglise, l’Eglise catholique traverse une crise d’une ampleur exceptionnelle. Depuis

la Réforme protestante et la Révolution française, je pense que nous n’avions plus été confrontés à une telle déferlante de mauvaises nouvelles. Cinquante ans après le Concile Vatican II où soufflait l’Esprit d’une nouvelle Pentecôte, nous sommes devant un effondrement qui rappelle la dispersion calamiteuse des apôtres au Golgotha le Vendredi Saint. L’espérance est blessée et le futur est incertain.Alors, y a-t-il un avenir possible pour l’Eglise ? Quel avenir pour l’Assomption ? Deux questions pertinentes, mais d’importance inégale. L’avenir de l’Assomption, nous le savons, est lié indéfectiblement à celui de l’Eglise. C’est elle qui nous envoie en mission. Sans Eglise, il n’y a plus de congrégation de l’Assomption. Alors, posons-nous la bonne question. Ce qui est en jeu, c’est l’avenir même de la foi en Jésus. « Voulez-vous partir, vous aussi ? » (Jn 6, 67)Je suis né peu avant la convocation du concile par Jean XXIII. Mon enfance a été ponctuée par la mise en route des réformes liturgique et catéchétique. Mais, petit Français, j’ai vu aussi combien la foi se retirait progressivement de l’espace public et de la culture européenne. J’ai vécu une disparition lente de l’univers symbolique chrétien. L’indifférence, l’incroyance et l’inculture ont pris le dessus dans les esprits contemporains. Deux livres ont paru ces dernières années. Le premier vient d’un historien de l’Antiquité gréco-romaine : Paul Veyne, Comment notre monde est devenu chrétien. Un autre plus récent d’un sociologue : Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d’être chrétien. Les deux titres balisent-ils un parcours achevé ? N’y-a-t-il plus qu’à ajouter, comme dans les films au cinéma, la mention « The end », « Fin » ?

N’y aurait-il plus rien à attendre du christianisme ? La réponse à la question nous appartient. Il n’est pas en mon pouvoir de vous donner un pronostic. Je ne suis ni un cartomancien qui décrypte l’avenir en tirant les cartes, ni un mage avec sa boule de cristal. Je suis tout simplement un disciple de Jésus, un homme qui sait que Dieu ne nous abandonnera jamais. Ma dernière lettre vous aura permis de le comprendre, du moins je l’espère.Alors profitons des « Ressources du christianisme »1, elles sont en nos mains ; elles sont disponibles pour poursuivre l’aventure de la suivance du Christ, comme le disent les exégètes. Revenir au Christ est la priorité absolue. L’Assomptionniste s’engage par amour et avec passion. Dieu est un feu dévorant qui nous communique sa force pour étendre le Royaume.Devant les difficultés et face aux diverses menaces, nous devons nous souvenir de la sainteté de Dieu et nous accrocher à elle : « Dieu, la sainteté est ton chemin ! Quel Dieu est grand comme Dieu ? » (Ps 76, 14). Dieu nous propose de partager sa sainteté. Il nous invite, malgré nos failles et notre péché, à ne jamais faiblir sur le chemin. La seule réponse que nous pouvons donner est d’avancer ensemble sur ce chemin.L’Évangile reste notre richesse et, si l’Assomption lui est fidèle, nous n’aurons pas dit notre dernier mot et alors la pertinence de notre congrégation restera entière. Le Royaume nous attend ; ne restons pas inertes. n

P. Benoît GrièreSupérieur Général des Augustins de

l’Assomption

Editorial <<

1) Titre d’un livre de François Jullien, philosophe et sinologue, qui veut montrer que le christianisme dispose de richesses utiles pour l’homme d’aujourd’hui et la pensée moderne.

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n AVRIL 2019 n no 084

>> Officiel

Le Père Benoît Grière, Supérieur Général, avec le consentement de son Conseil, a appelé

■ à la PROFESSION PERPÉTUELLE

1) MATONDO KABWIKU Dieu-Merci(East-Africa) (08/04/2019)

2) TATSIDJODOUNG Jérôme Adams(East-Africa) (08/04/2019)

3) TRỊNH VIỄT Công Savio(Europe) (08/04/2019)

4) CAO MINH Toàn François-Xavier(Europe) (08/04/2019)

5) VŨ TIEN Dat Pierre(Europe) (08/04/2019)

6) PHAN THANH Xuân Pierre(Europe) (08/04/2019)

7) NGUYỄN VĂN Phuc Joseph(Europe) (08/04/2019)

8) NGUYEN VAN Đức Paul(Europe) (08/04/2019)

9) HÀ HÙNG Cường Pierre(Europe) (08/04/2019)

10) MULOPO TONA Barny(Afrique) (09/04/2019)

11) MBOUNGOU Eriel Kermeliss(Afrique) (09/04/2019)

12) NJARANIAINA Raphaël José Mario(Afrique) (09/04/2019)

13) MUMBERE MULYANGASU Michel(Afrique) (09/04/2019)

14) RASOLONIAINA Dieu Donné Frédéric(Afrique) (09/04/2019)

15) MUYISA BORA Mumbere(Afrique) (09/04/2019)

16) AÏSSAH Akoule Ignace(Afrique) (09/04/2019)

17) MPOZEMBIZI SSENTONGO Joachim(Afrique) (09/04/2019)

18) KATEMBO MUHATIKANI Modeste(Afrique) (23/04/2019)

19) KAKULE KALEMBERYA Moïse(Afrique) (23/04/2019)

Appels, nominations, agréments...

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20) BWAMBALE NYENZE Jackson(Afrique) (23/04/2019)

■ AU DIACONAT21) KAKULE KALENGEHYA Jean-Pierre(East-Africa) (10/04/2019)

22) KASEREKA MUSAVULI Moïse(East-Africa) (10/04/2019)

23) KILOKOTA MOLO Musondoli(East-Africa) (10/04/2019)

24) MUGOVOLYA VISSO Luc(East-Africa) (10/04/2019)

25) SILIOLIO MATONGWA Ignatius(East-Africa) (10/04/2019)

26) BONOU YEHOUENOU Blaise(Europe) (11/04/2019)

27) KIM Myong-Ho Vianney(Europe) (11/04/2019)

28) ATIDEPE Kokou Senyo Yves(Afrique) (11/04/2019)

29) SIVAMINYA VANGISIVAVI Bonaventure(Afrique) (11/04/2019)

30) INANDJO AMOUSSOU ESSIKO Nicodème(Afrique) (11/04/2019)

31) MUHINDO KAGHENI Jean Bosco(Afrique) (11/04/2019)

32) TEMBO KATALIKO Philémon(Afrique) (11/04/2019)

33) MBUSA KITAMBALA Kizito(Afrique) (11/04/2019)

34) SAWE MBIONGO Jean-Bosco(Afrique) (11/04/2019)

35) KAMBALE SYALEMBA Evariste(Afrique) (11/04/2019)

36) KATEMBO VULIME Jean Bertrand(Afrique) (12/04/2019)

37) WANYONYI MUKOLWE Alfred(Afrique) (12/04/2019)

■ AU SACERDOCE38) KAKULE MASIKINI Germain(East-Africa) (12/04/2019)

39) KATHEMBO TSONGO Dieudonné(East-Africa) (12/04/2019)

(suite)

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NominationsLe Père Benoît Grière, Supérieur général, avec

le consentement de son conseil ordinaire, a nommé :

- le P. Etienne Ratalata Rafanambinantsoa, Supérieur provincial de Madagascar pour un 3e triennat, à compter du 1er juin 2019 ;

- le P. Juan Carlos Marzolla Laius, Supérieur de la Province Andine, pour un 2e mandat, à compter du 1er juin 2019.

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n AVRIL 2019 n no 086

L'éducation assomptionniste en Belgique : construire des ponts d'unité et de solidarité

Pour nous qui vivons sur le vieux continent, ce n’est pas une nouveauté de nous

voir confrontés à un monde qui a considérablement changé ses repères et où la foi aujourd’hui évoque pour une grande majorité une réalité lointaine et inconnue.

La présence chrétienne dans nos écoles n’a pas été exempte du sécularisme qui a laissé des traces visibles non seulement dans les structures mais aussi dans les per-sonnes.

Aujourd’hui plus que jamais, l’esprit assomptionniste nous met au défi de répondre, non seule-ment à l’ignorance ou à l’indif-férence religieuse, mais plutôt à la recherche de sens, de répondre à cette curiosité qui peut nous conduire à trouver ce que nous recherchons depuis si longtemps.

Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répon-dirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » Jean 1,38

Nos collèges en Belgique ont une équipe humaine et formatrice engagée à favoriser la croissance humaine de nos élèves avec un programme nourri d’actions de solidarité, mais cela ne semble pas suffisant pour répondre à cette dimension interne qui nous interpelle sur la solitude, la souf-france, le sens de la vie... etc.

Par exemple, face à la mort tragique ou absurde d’un membre de notre école, Que dire ? Com-ment trouver consolation ? Com-ment vivre l’expérience de la douleur ? Comment exprimer les

nous, même si nous ne le réali-sons pas, comme le dit saint Jean de la Croix : Mil gracias derra-mando, pasó por estos sotos con presura, y yéndolos mirando, con solo su figura vestidos los dejó de hermosura (Cántico Espiritual) [« C’est en répandant mille grâces qu’il est passé à la hâte par ces bocages. En les regardant et de sa figure seule il les a laissés revêtus de beauté. » (Cantique Spirituel)]

Le congrès Educare à Wor-cester a généré dans les collèges belges une prise de conscience de l’appartenance à un corps interna-tional et de la richesse de la spi-ritualité assomptionniste dont les collèges sont issues. La mémoire historique n’est pas un simple ef-fort intellectuel pour comprendre ce que nous sommes, mais pour

sentiments qui nous envahissent à un moment donné de la vie ? Comment exprimer notre solida-rité ? Où trouver la paix ? Faire un mémorial, placer une photo sou-venir dans un couloir du collège, faire une minute de silence, écrire un nom sur le mur..., ce n’est tout simplement pas suffisant.

C’est pourquoi l’espace dédié au sacré, au spirituel, où le silence peut être vécu, où la Parole de Dieu est au centre de cet espace devient aujourd’hui plus que jamais nécessaire. Un lieu où la fraternité devient possible, où le geste d’embrasser l’autre n’est pas simplement une formalité, où la compréhension mutuelle comme frères fait la différence entre éducation formelle et édu-cation chrétienne. Dieu est avec

>> L'éducation à l'Assomption

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De même qu’il est important de faire des expériences concrètes qui nous aident à valoriser et à comprendre les différentes disci-plines de la connaissance, ainsi on ne peut prétendre comprendre la foi et acquérir une pratique reli-gieuse devant un tableau noir. Il est fondamental de proposer la foi en faisant l’expérience de la rencontre de la personne de Jé-sus. Les modalités peuvent être adaptées à la réalité de chaque établissement, il n’existe aucun modèle unique. Comme le dit saint Augustin : il n’est pas pos-sible d’aimer quelque chose sans la connaître (De Trinitate, X, 1) ; le manque de connaissance et de discernement commun peut mas-quer notre soif d’infini.

Que s’est-il passé dans nos collèges belges après le Congrès de Worcester ?

Les délégués au Congrès ont tenu des réunions de rétrospective sur le Congrès avec des équipes d’éducateurs des quatre écoles, suivies d’un échange sur l’impor-tance du Congrès pour tous.

vivre dans le présent et comment nous nous projetons vers l’avenir.

Le Chapitre général de 2011, en s’adressant aux éducateurs, cite le texte suivant qui peut éclai-rer notre réflexion :

Le Père d’Alzon entendait pro-poser une « nouvelle éducation morale et sociale » capable de transformer et renouveler l’ensei-gnement en France. Il voulait que celui-ci soit de qualité, exigeant pour les élèves et les professeurs. Il souhaitait que la pédagogie forme le « caractère », c'est-à-dire aussi bien l'intelligence que le cœur1. Le Père d’Alzon a pris part à tous les débats relatifs à l’enseignement scolaire de son temps, en créant notamment la Revue de l’Ensei-gnement Chrétien. Sa nomination, en 1850, au Conseil Supérieur de l’Instruction publique, est un signe de reconnaissance de son action publique. Jusqu’au bout, il s’est passionné pour l’éducation, en envisageant même un projet d’université catholique. Et c’est dans son collège qu’il est mort, en 1880.

Nous pouvons maintenant nous poser quelques questions : Comment travaillons-nous au-jourd’hui pour former non seu-lement l’intelligence mais aussi le cœur de nos élèves ?, quelles sont nos priorités dans le projet éducatif ?, quels sont les moyens concrets que nous mettons en pra-tique pour former dans ces deux dimensions, intelligence et cœur ?

Assomptionnistes, nous sommes appelés dans l’Église à être des hommes inventifs, audacieux dans la mission et, avec les laïcs, assurer la forma-tion intégrale de nos étudiants.

Les 4 écoles de l’Assomption en Belgique

 Étudiants de 12 à 18 ans (écoles secondaires)

En Flandres :- École supérieure Sint-Theresia

en Kapelle-op-den-bos - Campus de Sint-Aloysius en

Zepperen (une école du groupe scolaire Onze-Lieve-

Vrouw en Saint-Trond)

En Wallonie :- Collège Saint-Michel à

Gosselies - Collège d' Alzon de Bure

 Les Assomptionnistes responsables des écoles de Belgique sont le Père Fabien Lejeusne et le Père Arnold

Castro.

 Le responsable laïc pour les écoles assomptionnistes

en Belgique est Jef De Lombaerde.

(1) Cf. Enseigner et éduquer selon l’esprit de l’Assomption, Éditions du Signe/Maison Géné-ralice AA, 2008, p. 5.

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n AVRIL 2019 n no 088

Jef De Lombaerde (directeur des écoles catholiques en Bel-gique) a organisé trois réunions avec les directeurs des quatre écoles après le Congrès pour commencer la collaboration avec notre Collège d'Ejeda à Mada-gascar. Les préparatifs pour la collaboration avec Ejeda se sont ensuite poursuivis intensément entre la coordination de Jef De Lombaerde, le Collège d’Alzon de Bure et le Collège de Zeppe-ren. Pendant ces préparatifs, il y a eu aussi des moments de ré-flexion pour les étudiants pendant deux week-ends auxquels ont également participé les Assomp-tionnistes et Jef De Lombaerde.

Après le Congrès, au Collège Saint-Aloysius de Zepperen, un après-midi s’est tenu avec les jeunes professeurs où ils ont com-menté un texte de la Bible et la mission du Père d’Alzon. Ils ont dressé une liste de 10 propositions à vivre durant l’année et avec la directrice ils ont choisi «l’es-prit de famille» comme thème pour l’année scolaire. Lors de la messe de la fête du Père d’Alzon (tradition scolaire annuelle), ce thème central a été incorporé dans les textes de la messe ; et en

novembre 2017, l’échange avec Ejeda à Madagascar était le thème central.

Le Collège Saint-Aloysius de Zepperen a commencé à pré-parer une nouvelle collaboration (échange Erasmus) avec le Col-lège d’Alzon de Nîmes (France).

Réalisation du congrès à Ka-pelle-op-den-bos : Collaboration avec Gosselies pour les langues, Annemie Swerts a traduit en Neerlandais “Une anthologie des textes du P. Emmanuel d’Alzon sur l’éducation, le but et l’utili-sation des textes dans le cadre du congrès”.

Le Collège d’Alzon de Bure a également tenu diverses ren-

contres après le Congrès pour les étudiants ayant besoin d’un soutien académique, et a collecté des fonds pour une organisation contre le cancer en Belgique et pour Ejeda à Madagascar.

Au collège Saint-Michel de Gosselies, l’histoire du collège et le rôle des Assomptionnistes sont abordés dans les cours de la première année d’études. Une célébration d’accueil à l’école est organisée pour les membres du personnel qui le souhaitent et c’est le Père François Lenglez qui préside cette célébration.

Après le congrès, il y a eu aussi une réunion d’information sur les Assomptionnistes pour les nouveaux enseignants et une pré-sentation sur le projet «Chapelle» (construction, conception, amé-nagement) qui s’appellera Orato-rium. Ce projet est réalisé avec un groupe d’élèves et le personnel de l’école. On a réfléchi sur le sens que nous voulons donner à ce lieu : ouvert à tous et donc œcu-ménique (affirmant les racines catholiques), accueillant, propice au calme, à la méditation, à la prière et, en même temps, adap-table aux différentes rencontres. Projet de vitrail (concours entre les élèves) avec les thèmes sui-vants : Souffle, Ouverture, Bien-venue. L’inauguration est prévue pour Pâques 2019.

Total OKAN réfugiés

Sint-Theresia collegeKapelle-op-den-Bos 1227

Campus Sint-AloysiusZepperen 479

une classe avec 10 élèves d’origine étrangère: Palestine, La Syrie, L’Afghanistan, L’Irak, L’Erythrée, L’Albanie

Collège Saint-MichelGosselies 980

Collège d'AizonBure 363

Nombre d’étudiants

>> L'éducation

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respecter les autres cultures. Une rencontre mutuelle est nécessaire.

- Développer : stages d’étu-diants de Worcester dans des col-lèges belges. Coopération avec les écoles d’Amérique latine.

- Coopérer avec les écoles de Butembo : offrir des livres scien-tifiques comme extension de leur bibliothèque.

4) Faire connaître d’Alzon : Propositions de titres de livres pour approfondir l’enseignement dans le contexte de l’Assomption.

Le Père d’Alzon peut-il être connu dans l’école en rendant certaines citations visibles aux vi-siteurs de l’école ? Peut-il y avoir un lien sur le site web de l’école vers celui de la Congrégation ?

Le livret de présentation sur les Assomptionnistes et leur mis-sion dans le monde, qui paraî-tra en septembre, est sans aucun doute une valeur ajoutée qui de-vrait être utilisée annuellement pour les nouveaux élèves.

P. Marcelo Marciel

Depuis le Congrès, les direc-teurs ont commencé à utiliser des citations du Père d’Alzon dans leurs allocutions.

La responsabilité des laïcs dans l’animation spirituelle de nos écoles (Quels moyens avons-nous in situ ?)

Dans les écoles belges, les professeurs de religion ne connaissent pas tous le Père d’Alzon. Pour le moment, cepen-dant, il y a quelques religieux de l’Assomption qui se consacrent à la préparation de l’animation spirituelle et à la transmission du charisme. Mais jusqu’à quand ? Pour le moment, nous pouvons aussi compter sur M. Jef De Lom-barde et nous espérons préparer d’autres laïcs.

Quelques questions des écoles belges après le Congrès :

1) Est-il possible de réunir les participants au Congrès dans leurs pays respectifs pour exami-ner ensemble la mise en œuvre du document ? A travers cette rencontre, on pourrait découvrir comment continuer à travailler.

2) Il est important d’apprendre aux jeunes maîtres à connaître l’Assomption et à découvrir la figure du Père d’Alzon (ils ont commencé à Zepperen et Gosse-lies, mais nous devons continuer). Au moins une réunion est prévue chaque année. Il est nécessaire de donner la possibilité à d’autres enseignants de s’intégrer dans ce processus d’appropriation des Actes du Congrès

Serait-il possible d’intégrer dans les cours de religion un cours sur le P. d’Alzon ? Il fau-drait d’abord former les ensei-gnants.

3) l’internationalisation: l’As-somption doit être connue. Le contact et la coopération avec les autres écoles de l’Assomption augmentent le sens de la famille et créent l’unité ; ce qui a été réa-lisé dans ce domaine doit se pour-suivre et se développer.

- Expérience du voyage à Ma-dagascar : Les étudiants ont parta-gé avec les religieux assomption-nistes, ils ont vécu l’expérience de leur travail difficile avec les plus nécessiteux et ont appris à

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n AVRIL 2019 n no 0810

>> Asie

l’Assomption est présente en Asie depuis la dernière Coordi-nation, celle-ci a décidé des pas suivants pour préparer la mise en place du Vicariat.

Des priorités à mettre en œuvre

La communication entre les frères du futur Vicariat est une des priorités. Le Vicaire devra se donner les moyens de bien communiquer à l’intérieur et à l’extérieur du Vicariat.

Pour connaître la situation dans chaque pays et suivre la mise en place du Vicariat, a ainsi été décidée l’édition prochaine d’une Newsletter, « Vers le Vi-cariat d’Asie-Océanie ». Elle pourra alimenter l’onglet « Asie-Océanie » du site de la Province.

La Coordination interasia-tique s’est réunie du 14 au 16 janvier à Gwangju

(Corée). C’était la dernière ren-contre de cette instance créée suite au Chapitre général de 2011.

À l’ordre du jour : le point sur les travaux des quatre Groupes de travail crées par le Provincial (Communication, Formation, Finances et Statuts) et la mise en place du Vicariat d’Asie-Océa-nie au 1er janvier 2020. Après avoir partagé les nouveautés dans chacun des trois pays où

Le Fr. Jeros Amparo (Manille) s’est vu confier la responsabilité de cette publication en lien avec des correspondants des divers pays, ainsi que de la mise à jour du Trombinoscope.

L’autre priorité du futur Vica-riat est la formation, et notam-ment la formation de formateurs.

Pour commencer, le Groupe de travail Formation organisera en novembre 2019, en lien avec le Secrétaire général à la for-mation et le Responsable de la formation de la Province, une rencontre pour les diacres et les jeunes prêtres d’Asie.

Durant l’été, des sessions de langue d’au moins un mois seront organisées au Vietnam et aux Philippines.

Les délégués du Provincial dresseront une liste de per-sonnes-ressources pouvant don-ner des sessions, des retraites ou des modules sur la spiritua-lité et le charisme assomption-nistes.

L’ultime rencontre de la Coordination interasiatique, tenue en janvier en Corée, a permis de mettre en place des moyens de communication et de formation pour réussir ce passage

Derniers pas vers le Vicariat

La Coordination interasiatique

Membres ex officio :– P. Benoît Grière, Supérieur

général– P. Benoît Bigard, Provincial

d’Europe– P. Bernard Holzer, Délégué

du Supérieur général pour l’Asie-Océanie et Délégué du Provincial d’Europe pour les Philippines et la Corée

– P. François-Xavier Nguyen Tien Dung, Délégué du Provincial d’Europe pour le Vietnam.

Représentants de chaque pays :– P. Joseph Hô Baik (Corée du

Sud)– P. Jay Lituañas (Philippines)– P. Pierre Khuê Tran Van (Viet-

nam)– P. Paul O’Connor (Nouvelle-Zé-

lande) - excusé

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À plus long terme, est envisagée la création d’une CIFA (Communauté Internationale de Formation Assomptionniste) à Manille. Elle ne fera que reconnaître ce qui existe déjà de fait. Il reviendra au Supérieur général en son Conseil général plénier (CGP) de créer cette CIFA et d’y nommer des formateurs.

La formation des économes est urgente. Le Groupe de tra-vail Finances (Milad Yacoub, John Shin, Cris Quinal, Pierre Khue et Savio Cong) se réu-nira à Saigon du 14 au 16 juin. L’ordre du jour sera chargé : partage d’expériences et de pratiques, consolidation des comptes de 2018 et des budgets 2019, établissement d’un plan à moyen terme, recommanda-tions pour la gestion financière du futur Vicariat.

Les statuts du Vicariat, approuvés par le Conseil géné-ral plénier de décembre 2018, répondent à des questions sur l’organisation du Vicariat. Ils seront disponibles en français (texte original), en anglais, en coréen et en vietnamien. Les supérieurs de chaque commu-nauté sont chargés de les pré-senter dans leur communauté.

D’autres chantiers en cours

La dernière partie de la ren-contre de la Coordination a été l’occasion de faire le point, sous forme de fiches de travail, sur d’autres réalités que le Vicaire trouvera sur sa table en pre-nant ses fonctions : « Bayard en Asie », « Liens Afrique-Asie », « Volontariat », « Nouvelles fondations », « Apprentissage des langues », « Pèlerinages » et « Coutumier ».

Pour chaque fiche de travail, une instance de travail a été dé-

signée pour en assurer le suivi.« En attendant la consulta-

tion pour le Vicaire en octobre, continuons à créer des liens et à dépasser les frontières », concluait Benoît Bigard, Provin-cial d’Europe, alors que Benoît Grière, Supérieur général, nous envoyait en mission : « Une nouvelle étape du développe-ment de l’Assomption en Asie

commence. […] Le modèle n’est pas définitif. Nous sommes à une étape. Tous, nous avons à nous mobiliser pour faire réussir cette étape. […] Le chemin sera rude, mais avec une belle espérance. À condition de revenir aux fon-damentaux de notre vie : la suite du Christ. »

P. Bernard Holzer

Délégué du Supérieur général

Le P. Frans Desmet quitte la Corée après 27 ans de mission

Au terme de près de trois décennies où il s’est pleinement in-vesti dans la culture et l’Eglise de Corée, le P. Frans Desmet, ori-ginaire de Belgique et l’un des trois fondateurs de l’Assomption coréenne, a quitté ce pays pour une autre mission. Une fête a été célébrée pour marquer ce nouvel « envoi en mission ». Voici le témoignage qu’en donne la communauté de Gwanju, repris du site www.assumptio.org :« Le samedi 23 février, mémoire liturgique de saint Polycarpe, était aussi le 4e samedi du mois, jour habituel pour la messe des bienfaiteurs. Nous avions décidé que ce serait aussi la messe d’envoi et d’élargir l’invitation.Il y avait 120 personnes à la messe avec religieuses, prêtres, frères de congrégations religieuses, etc. Nous avions prévu de ne pas trop solenniser l’événement et donc n’avons pas de-mandé à un évêque de présider cette célébration... Mgr Choi Andréa, qui était archevêque lors de la bénédiction de la mai-son en 2005 et puis lors du Conseil de congrégation de 2008 à Gwangju, est venu pour concélébrer.Le moment le plus émouvant fut l’intervention de Joseph Baik Ho à la fin de la messe, moment marqué de sincérité et de très grande émotion. »

Merci, Père Frans, pour ton travail au pays du Matin Calme, et tous nos vœux pour la nouvelle mission !

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n AVRIL 2019 n no 0812

P. Benoît Grière : « Le défi pour les communautés d’Asie est l’unité »

En l’espace d’un mandat (six ans), ren-contrer près de 1 000 religieux dans une trentaine de pays : telle est la mission

du Supérieur général des Augustins de l’As-somption, dans le cadre de sa visite canonique. En ce début d’année 2019, le P. Benoît Grière a posé ses valises à Manille, aux Philippines. Un temps privilégié pour mieux connaître et encourager la jeune communauté.

Quels sont les enjeux actuels pour l’Assomption aux Philippines ?La communauté fête son treizième anniver-saire. Elle est encore en période de fondation. Mon rôle est de l’aider à construire sur le roc, pour se renforcer et se développer avec discer-nement. Ma visite s’inscrit aussi dans le cadre de la création du vicariat d’Asie, à l’horizon 2020. Je viens de participer à une réunion de préparation en Corée. Le défi pour les com-munautés d’Asie, dont celle des Philippines, est celui de l’unité. Avec des réalités et des identités très différentes, la Corée, le Vietnam, l’archipel des Philippines et la Nouvelle-Zé-

lande doivent apprendre à construire « l’uni-diversité » chrétienne, pour reprendre le terme de François de Sales. C’est-à-dire l’unité dans la diversité.

Quel est votre message aux frères d’Asie et Océanie ?Les communautés d’Asie ont un rôle à jouer dans l’ouverture de la congrégation sur le troisième millénaire. Le poids économique et géostratégique de la Chine et de l’Inde, la rencontre de multiples courants religieux, le dynamisme des vocations... L’évolution actuelle de cette région en fait un espace clé pour le monde de demain. La chrétienté y a un avenir, à condition de retrousser ses manches. En tant que missionnaires, nous ne devons ja-mais préférer notre tranquillité aux besoins de l’Église. Le message du Christ est le ferment dans la pâte, il appartient aux frères de le faire connaître tant par la vie liturgique que par les apostolats.

Quelles sont vos points d’appui dans votre mission de Supérieur général et, plus largement, dans votre vie spirituelle ?Je suis entré dans la congrégation il y a une trentaine d’années. La spiritualité augusti-nienne est très importante pour moi. Avant d’entrer dans la communauté, j’ai également mené de nombreuses actions de solidarité, en Afrique notamment, en tant que médecin. Un parcours qui m’a fait développer une vision du monde marquée par la souffrance d’autrui. À ce titre, l’évangile du bon Samaritain m’ins-pire particulièrement. J’ai également acquis une capacité d’écoute qui constitue un atout dans ma mission. J’aime citer cette phrase du médecin Ambroise Paré : « Je le soignais et Dieu le guérissait. » Mais l’essentiel dans notre vie spirituelle est notre rencontre person-nelle avec Dieu. Aux frères qui ne l’ont pas encore vécue, je conseille de cultiver l’intério-rité. Apprendre à rejoindre la berge, pour ne pas se laisser emporter par le courant. Voir où aller. Enfin, agir en cohérence profonde avec ce qui nous anime. n

>> Asie

Le P. Benoît Grière, Supérieur général des Augustins de l’Assomption, échange avec de jeunes Philippins dans le bidonville d’Escopa (Grand Manille), le jour de la fête de l’Enfant Jésus, le 20 janvier 2019.

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Vuyisongerya d’encadrer 33 jeunes en coiffure. Toutes sont des filles, parmi lesquelles 27 sont mères célibataires. Un jeune homme, formé par l’ADL-Assomption au Cimede Saint-Laurent de Butembo, assure leur formation. En coupe et couture, ce sont 31 jeunes (dont un gar-çon) qui suivent la formation sous l’œil vigilant d’une forma-trice, elle aussi mère célibataire, formée également au Cimede Saint-Laurent.

Manifestement, le Cimede Vuyisongerya est accueilli très favorablement par la population de Musienene/Katolo. Ce projet

On l’appelle « Cimede Vuyisongerya », c’est-à-dire : le Centre d’Ini-

tiation aux Métiers et de Déve-loppement, que l’ONG ADL-Assomption de notre Province d’Afrique vient d’ouvrir à Mu-sienene/Katolo, à 17 kilomètres au sud de la ville de Butembo (Nord Kivu). Financé en totalité par les fonds de la campagne de solidarité en Assomption pour l’année 2016, ce Centre a ouvert ses portes aux jeunes désœuvrés de la région en septembre 2018.

Cette ouverture est donc l’occasion privilégiée d’expri-mer une fois de plus notre pro-fonde gratitude aux communau-tés religieuses à travers toute la Congrégation des Augustins de l’Assomption qui ont, sans am-bages, permis la réalisation de ce projet. Celui-ci relève en effet d’un véritable témoignage de l’amour de Dieu dans une région où la jeunesse désœuvrée est la proie de beaucoup de maux et défis qui gangrènent notre socié-té aujourd’hui.

Parmi ses premières acti-vités, le Cimede Vuyisonge-rya organise une formation à la coupe et à la couture, ainsi qu’à la coiffure, à raison de six mois par promotion. Un stage de trois mois est prévu dans des ateliers afin d’acquérir une expérience plus professionnelle. Au terme de la formation, une attestation d’aptitude professionnelle est délivrée aux lauréats.

La première promotion est en formation depuis septembre dernier, permettant au Cimede

d’encadrement de la jeunesse est perçu par les gens comme un véritable geste prophétique de l’Assomption, qui s’engage dans la pastorale sociale au nom de son option préférentielle pour les pauvres. Suivant ainsi le P. Emmanuel d’Alzon notre fon-dateur, l’Assomption s’efforce d’être présente « partout où Dieu est menacé dans l’homme et l’homme menacé comme image de Dieu » (RV n. 4), en partageant les joies et les peines des hommes de son temps (cf. RV n. 14).

Fr. TEMBO MUGHONGO Faustin

Jérôme

A Musienene-Katolo (RD Congo), l’Assomption vient d’ouvrir un Centre d’initiation aux métiers et de developpement

Le développement, ça s’apprend !

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n AVRIL 2019 n no 0814

>> Afrique de l'Est

La Vice-Province d'Afrique de l'Est

De quelles «outres nou-velles» avons-nous besoin pour exprimer

plus clairement la nouveauté de l’Evangile ? Un des chemins exa-minés par notre trente-troisième Chapitre général a été celui du renouveau et de la restructura-tion de notre organisation com-munautaire. Le Chapitre général a décrété1 la création de la Vice-Province d’Afrique de l’Est, liée à la Province d’Afrique, en es-sayant de répondre aux besoins d’animation et de gouvernement des communautés assomption-nistes du Kenya, de Tanzanie et d’Ouganda.

Le 1er janvier 2019 a com-mencé formellement la vie de cette nouvelle forme d’orga-nisation communautaire. Le Père Général Benoît Grière, après avoir consulté les reli-gieux de l’ancienne Région de l’Afrique de l’Est, a nommé le 18 décembre 2018 le Père Henri Kizito Vyambwera, alors Maître des novices à Arusha (Tanza-nie), Supérieur Vice-Provincial d’Afrique de l’Est.

1) “ A vin nouveau, outres neuves” Actes du Chapitre général des Augustins de l'Assomption, 2017, n. 1582) Idem, n. 151

Le Père Kizito, après avoir nommé son Conseil, a commen-cé à travailler avec diligence à l’organisation de la nouvelle Vice-Province et à la préparation de son premier Chapitre Vice-Provincial en mai prochain.

La décision du Chapitre voulait que cette nouvelle fa-çon d’organiser la Province d’Afrique contribue à «l’anima-tion de proximité et le dynamisme apostolique» de toutes nos com-munautés. Elle veut promouvoir l’inculturation de notre charisme afin de répondre de manière plus cohérente et évangélique aux appels de l’Église. Nous voulons continuer à répondre à l’appel qui nous a été lancé par le Car-dinal Archevêque de Nairobi de l’époque, le Cardinal Otunga, en 1986 : «Venez implanter votre charisme parmi nous».

S’il est vrai que la vocation de la Vice-Province est la mis-sion apostolique incarnée en Afrique de l’Est, sa vie ne peut pas être considérée comme un chemin qui éloigne ces com-munautés de la vie de leur Pro-vince «mère» ou du reste de la Congrégation. Depuis le Cha-pitre général de 2011, notre animation et notre organisation

ouvrent des chemins de syno-dalité et de coresponsabilité. La Vice-Province est appelée à se construire de manière à ren-forcer l’unité de la Congréga-tion en enrichissant la vie et la mission du «corps-famille» que nous formons tous.

La vie d’un nouveau-né n’est pas facile. En plus du défi que représente la mise en place de la nouvelle organisation, la Vice-province devra sans doute, dans son prochain Chapitre, évaluer et discerner ses engagements apostoliques actuels et les ap-pels que l’Esprit nous lance dans cette région du monde.

La décision de créer cette Vice-Province n’a pas été prise avec la certitude de posséder déjà toutes les ressources et toutes les réponses. Nous croyons humble-ment que, dans notre fragilité et notre pauvreté, la présence du Seigneur nous éclairera et nous guidera pour résoudre nos diffi-cultés. Nous manquons de for-mateurs, nous devons améliorer notre discernement vocationnel et développer des activités qui aident à l’autofinancement de nos œuvres et de nos commu-nautés de formation.

P. Miguel Díaz Ayllón

Le Vice-Provincial en son Conseil : Kizito Vyambwera Henri, Yongesa Mbunge Christophe, économe, Martel Luc, secrétaire, Kamau Muturi Dominic, 1er assistant

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C’est surtout à partir des cé-lébrations du bicentenaire de la naissance d’Emmanuel d’Alzon que nous avons pu mieux nous familiariser avec lui, en rédi-geant une chronique régulière à son sujet pour le lien paroissial. Nous y avons présenté sa vie par étapes. Nous avons eu des échos très favorables d’un peu partout. La saison estivale attire une fréquentation internationale qui veut garder un contact avec Le Vigan à travers notre bulletin.

Qui est-il pour nous ? Assu-rément un intercesseur auprès de Dieu. Nous avons commencé à accrocher avec lui à cause de sa personnalité au caractère bien trempé, au tempérament plein d’énergie et de sa spiritualité si bien charpentée et qui colle à la vie. Il a nourri chez nous une foi centrée sur le Christ et sur ce qu’ont été ses affections terrestres : Marie, sa Mère et l’Eglise, son Epouse.

Quelles sont les qualités que vous aimez chez lui ? En quoi est-il un saint pour aujourd’hui ?

La pertinence de sa sainteté vient de la priorité qu’il a don-

Depuis plus de 40 ans Anne et Pierre, un couple chrétien membre

de la communauté de l’Emma-nuel, sont engagés dans la vie pastorale du secteur du Vigan (Gard) qui compte aujourd’hui 19 clochers. La sainteté du Père d’Alzon, ils y croient et attendent le miracle qui l’attestera. Depuis 2010, Anne rédige pour le lien paroissial une chronique régu-lière sur le Père d’Alzon. Nous sommes allés à leur rencontre.

Comment avez-vous découvert le Père d’Alzon ? Quelle place tient-il dans votre vie de prière ?

J’ai découvert tardivement le P. d’Alzon, comme beaucoup de Viganais. Alors que nous allions souvent chez les Sœurs Orantes, nous avons découvert qu’elles vivaient dans sa maison natale. Le départ des sœurs en 2004 fut pour nous un déchirement. Membres de la communauté de l’Emmanuel, nous avions trouvé chez elles la possibilité d’avoir l’adoration au Saint Sacrement, justement dans la chambre na-tale du Père où se trouvait leur oratoire.

née aux pauvres. Il en a fait la priorité dans ses choix de vie. Il a donné tous ses biens et sa fortune pour les évangéliser. Il est de l’école d’un curé d’Ars, d’un Yves de Tréguier, ou d’un Jean Bosco. C’est quelqu’un qui a voué sa vie aux jeunes : aux jeunes filles, à l’enseignement des pauvres, à la formation des prêtres de chez les pauvres avec les alumnats. Il a engagé ces pauvres filles des Cévennes qui travaillaient dans les filatures de la région à sa mission en Orient. On le considère à tort comme un aristocrate raide et inamical en querelle avec les protestants. C’est un point de vue injuste pour quelqu’un qui leur a porté une grande attention non seu-lement dans le Gard mais bien au-delà, précisément à cause des connaissances que lui en avaient données ses racines viganaises. Il ne les a jamais oubliées, c’est précisément ce qui le poussa à préférer Nîmes, diocèse pauvre, à Montpellier pour son ministère sacerdotal. Pourquoi au Vigan les autorités civiles ont-elles entretenu un certain dédain pour lui ? C’est bien pour des préju-gés et des stéréotypes inexacts. Par ailleurs, le P. d’Alzon est un homme complet dans son enga-gement social, politique, dans le domaine de l’éducation ou en-core dans l’action missionnaire à la demande du pape. Il sait manier l’humour, ne s’exprime pas avec une langue de bois. Il n’aimait pas les non-dits et le double langage. Il s’exprimait avec une grande liberté vis-à-vis de l’Eglise et de la vie politique. Il ne se laissait pas museler par

La sainteté du Père d’Alzon :une reconnaissance qui compte

Postulation <<

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n AVRIL 2019 n no 0816

>> Postulation

les flatteries et les honneurs. Ce qui fait sa richesse comme guide spirituel, c’est la radica-lité de son engagement en tout. Lui qui accueillait les Syriens dans son collège, ne serait-il pas aujourd’hui proche des mouve-ments sociaux et des migrants ?

Que pensez-vous de son amour du Christ, de la Vierge et de l’Eglise ?

C’est ce qui est au cœur de sa foi et qui nous donne de trouver chez lui une lumière qui vient éclairer la nôtre. Il nous place au pied de la croix pour nous apprendre et nous aider à aimer comme Jésus. Il nous encourage à vivre en contact avec le Christ comme avec une personne bien vivante. C’était un pur, une qua-lité qu’il avait héritée de sa mère sans doute qui préférait comme Blanche de Castille le voir mou-rir plutôt que de commettre un péché mortel. C’est cette inté-grité qui est au cœur de sa direc-tion spirituelle, notamment celle qu'il assura auprès de sainte Marie-Eugénie de Jésus et des Adoratrices.

Cette manière de vivre la foi parle-t-elle encore aujourd’hui ?

L’expression janséniste avec ses mortifications, ses pénitences

corporelles semble d’un autre âge. Il en a été marqué mais il faut reconnaître que la foi ne peut se vivre sans une certaine disci-pline. Notre société dans bien des domaines est une société sans repères, sans les bases d’une édu-cation civile et religieuse solide tant chez les enfants que chez les parents. Il faut reconnaître que le P. d’Alzon propose une réflexion décomplexée. Il met un point d’honneur à tendre à tou-jours plus de cohérence entre ce qu’il dit et ce qu’il fait. C’est un homme tout d’une pièce, authen-tique et sans hypocrisie.

En quoi peut-il être un guide pour les chrétiens ?

Il ne suffit pas de se lamen-ter sur son sort, mais il s’agit de sortir de nous-mêmes pour nous donner entièrement. Le P. d’Alzon en a donné un exemple vivant et concret. Il suffit d’évo-quer l’exemple de son investis-sement dans l’éducation. Mais en tout c’est quelqu’un qui a su articuler vie active et aposto-lique et prière. En permanence, il a nourri ses engagements, son discernement de sa relation à Dieu. Il n’était pas de ces prêtres bâtisseurs qui oublient la prière. Pour lui, tout se construit dans la prière et l’adoration y tient une

place centrale.Aujourd’hui, bien des jeunes

ont du mal à faire un choix, trou-ver un chemin. Le P. d’Alzon peut les inspirer. Car ce n’est pas enfant qu’il a décidé de devenir prêtre. Son esprit chevaleresque le conduisait tout droit à la car-rière militaire, mais son père s’y est opposé pour l’orienter vers une formation juridique. C’est alors qu’il a voulu conjuguer ses aspirations premières avec ses découvertes spirituelles, en se faisant le défenseur des droits de Dieu et de son Eglise.

Comment voyez-vous son enracinement local ?

A son époque, il faisait partie des personnalités en vue à cause du rayonnement de sa famille dans toute cette région mais aussi à cause de sa fortune. De son côté, il faut reconnaître qu’il a toujours manifesté son atta-chement pour les Cévennes et son amour pour cette terre. Chez lui c’était un lien viscéral qui le liait à sa terre natale, quand il en admirait la lumière et la nature, quand il en arpentait les sen-tiers et gravissait hardiment les montagnes. Combien de fois lui est-il arrivé de quitter Le Vigan de nuit pour pouvoir admirer le lever du soleil sur le mont Ai-

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coup à faire pour, à chaque ins-tant, réveiller son souvenir à la Condamine, à Rochebelle ou à l’Espérou.

Lui reconnaissez-vous aussi une dimension internationale ?

A en juger par ce que nous voyons chaque année ici au Vigan, nous le croyons. Nous accueillons des groupes venant de divers pays d’Asie, des groupes de religieux, religieuses et de laïcs les plus divers liés à la famille de l’As-somption et venant ici en pèleri-nage. Son rayonnement dépasse l’horizon de ces montagnes. Nous n’en voulons pour preuve que le grand nombre de rues, d’institu-tions, d’établissements scolaires qui portent son nom en France et à travers le monde.

Estimez-vous que les laïcs s’intéressent plus au P. d’Alzon que les religieux et les religieuses qu’il a fondés ?

C’est une comparaison qu’il est difficile de faire, mais ce que nous pouvons dire des assomp-

goual. C’est là qu’il recruta ses premières Oblates.

Aujourd’hui, son souvenir a été mis en veilleuse pour des motifs politiques. Au Vigan, les héros sont le sergent Triaire et le chevalier d’Assas du régi-ment d’Auvergne. Ils y ont leurs monuments. Il a fallu attendre le bicentenaire du P. d’Alzon pour que la municipalité redécouvre la personnalité de ce Viganais et que son buste soit placé sur sa maison natale. Les autorités lo-cales, marquées par une tradition radicale et protestante, ont tardé à le reconnaître. Aujourd’hui, Le Vigan compte 4000 habitants, la région se dépeuple, mais nous ne manquons pas à l’occasion de la fête de la Pomme et de l’Oi-gnon en septembre, de profiter d’une animation qui attire 3000 visiteurs pour faire parler du P. d’Alzon comme d’un enfant du pays. Au musée du Vigan un espace lui est désormais réservé.

Certes, cette animation donne un certain résultat auprès des Viganais mais il reste beau-

tionnistes et des oblates que nous connaissons, c’est que ce qui les caractérise, c’est leur simpli-cité qui se présente comme une touche vraiment alzonnienne. Ils n’ont pas ce désir constant de regarder en arrière, de se tour-ner vers le passé, mais bien vers l’avenir. Leur souci c’est d’être dans le présent et d’y ouvrir des chemins d’avenir. Les nouvelles générations se préoccuperont-elles davantage de scruter le pas-sé ? Nous ne le savons pas. Les Orantes qui étaient au Vigan, étaient bien le reflet de cet esprit pratique, engagé dans le monde et enraciné dans la prière.

N’y a-t-il pas une certaine convergence entre l’exhortation du pape François sur l’appel à la sainteté1) et les idées du Père d’Alzon ?

Assurément. En relisant l’exhortation apostolique, on les découvre. Chez le P. d’Alzon, l’aspiration à la sainteté est innée et elle n’a fait que grandir chez lui avec toujours plus d’ardeur. C’est le même appel du pape François qui lui fait écho. Le pape parle de l’austérité de vie, de l’attachement à l’Eglise et de sa défense, de l’au-dace et de la franchise, de cette ou-verture au « génie féminin ». Le P. d’Alzon y était particulièrement sensible dans ses directions spirituelles et notamment avec sainte Marie-Eugénie.

L’autre convergence qui frappe, c’est sa manière de concevoir la sainteté comme quelque chose qui est à la portée de tous, dans la ligne de ce qu’il dit de l’incarnation du Christ dans notre vie. Une manière pour nous de revenir sans cesse à ce qui est essentiel : le Christ.Recueilli par Bernard Le Léannec

(1) Lire AA-Info n. 4 et 5 (juillet et octobre 2018)

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n AVRIL 2019 n no 0818

L’histoire d’une famille : les DaudéOn trouve, sous le titre « Recherches généalogiques pour le Vigan, Ganges, Saint Hippolyte et ses environs » et la plume d’Isidore Boifils de Massanes, des notices généalogiques des paroisses de l’ancienne Viguerie du Vigan (1). Même incomplète et approximative, celle consacrée à la famille Daudé nous intéresse. Elle a été rédigée en 1879.

Le nom de baptême Deo-datus, traduit en français par Dieudonné, fut ren-

du en languedocien par Dooudé (écrit Daudé) et devint un nom de famille.

Jean Daudé, notaire à Saint André de Majencoules, est la tige d’une famille qui a joué dans nos contrées le principal rôle dans les circonstances graves et troublées de la suppression en France du culte réformé entre 1680 et 1780. Cette famille est encore en 1879 très nombreuse mais dépaysée et dispersée.

Jean Daudé épousa vers 1640 Françoise de EdBoyer et en eut

1° Fulerand Daudé, marchand au Vigan, en 1696, qui paraît n’avoir pas eu de postérité, et Jacques Daudé, seigneur de la Coste et de Lasalle, né à Saint André de Ma-jencoules en 1645 ; en 1672, Ca-therine Eménard alias Ménard de Vumène. En 1682, il fut nommé juge de la Viguerie du Vigan. Il était ancien catholique et fut choi-si pour diriger le pays à l’époque difficile de la révocation de l’Edit de Nantes, de même que l’inten-dant de Languedoc, hiérarchique-ment inférieur au gouvernement de la province, exerçait en réalité tout le pouvoir et même le juge du Vigan inférieur au Viguier d’épée (qui était M. de Ginestous) fut investi d’une autorité supérieure au moyen du titre de Subdélégué.

En 1700, Seigneur Daudé était qualifié : Seigneur Daudé, Sei-gneur de la Coste, conseiller du roi, maire perpétuel de la ville du Vigan, juge de la ville et Viguerie du Vigan même et leurs ressorts et de Saint André de Majencoules, subdélégué de Mgr l’Intendant de Languedoc. En cette dernière qualité il était, avec bien plus de pouvoir, le sous-préfet de presque tout le diocèse d’Alais et d’une partie du diocèse de Montpellier. Ce ne fut pas une sinécure dans les temps troublés de son exer-cice. Il finit par y perdre la vie de façon tragique.

Au mois de juin 1704, les chefs camisards ayant parlé de

soumission, il s’ensuivit une sorte de trêve jurée par les chefs mais mal exécutée par les bandes qui couraient le pays. Quatre cami-sards armés ayant su que M. Daudé était à sa maison de cam-pagne appelée La Valette, à un demi quart de lieue de la ville du Vigan, se cachèrent dans un blé, et s’étant jeté sur lui tout à coup lorsqu’il s’en retournait, ils lui dirent qu’il fallait aller devant leur commandant assez près de là. Il leur répondit que puisqu’il y avait trêve il n’était pas néces-saire… Mais un de ces assassins lui donna par derrière un coup de pistolet qui lui enleva la cervelle. M. Daudé était accompagné de M. de Montdardier (D’Assas) qui l’était allé voir pour lui demander sa fille en mariage… Les meur-triers laissèrent celui-ci, sans ne lui faire aucun mal et se conten-tèrent de lui prendre son chapeau et sa perruque. » (Louvreleuil, tome III, p. 85)

Ce meurtre n’empêcha pas la postérité de Jacques Daudé de continuer son œuvre : la conver-sion ou la compression des pro-testants.

J’ignore quels pouvaient être les profits et émoluments des fonctions remplies par Jacques Daudé ; je pense qu’il dut recevoir du roi des gratifications considé-rables avec lesquelles il constitua une belle fortune en propriétés.

Il se qualifiait d’abord Sei-gneur de la Coste qui est un quar-

>> Pages d'histoire

DAUDÉSceau de gueule au lion d’argent couronné d’or soutenant dans sa patte dextre une fleur de lis de même.

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démission. Dans tous les cas, le rôle séculaire des Daudé prit fin après avoir duré 105 ans de 1682 à 1787.

L’apogée de cette maison fut 1751. La décadence suivit. Sans avoir de détails précis, ni sur leur fortune, ni sur leurs alliances, je vois en gros ce qu’il leur arriva ; ils allèrent vers la ruine et furent heureux de trouver des acqué-reurs et même des alliés par ma-riage chez une famille puissam-ment riche : les Faventine.

Leur famille fit plusieurs branches dont l’une se fixa au moment de la Révolution.

Je vais donner sans ordre ni méthode les renseignements que j’ai :

1731 noble Jean-Pierre Daudé d’Alzon est mentionné.

1769, 1772-1775 Le chevalier d’Alzon est aide major au régi-ment royal étranger. Le même est en 1780 capitaine de chevau-lé-ger.

1789 et 1792 Le vicomte d’Alzon est lieutenant au régi-ment royal étranger.

1789 M. Daudé vicomte d’Alzon, du Vigan, probablement prit part à l’élection des députés de la noblesse à la sénéchaussée de Nîmes.

1789 Jean-François Daudé vi-comte d’Alzon, Garon du Pouget prit part à l’élection des députés de la noblesse de la sénéchaussée de Montpellier.

Dans le bulletin des Lois de 1797, on trouve dans le départe-ment de l’Hérault :

1° Jean-Louis Daudé d’Alzon, ancien officier, porté sur la liste des émigrés en 1792

2° Louise-Elisabeth Daudé d’Alzon, épouse Lalande, portée le 22 floréal an 2 réclamant leur radiation de la liste des émigrés.

Dans l’annuaire militaire de

tier et un hameau de la paroisse de Saint André de Majencoules.

Entre 1695 et 1700 il acquit de Mr. de Montcalm Saint Véran les 2/6 du fief de Caladon situé dans les paroisses de Bréau, Au-las, Avèze, Le Vigan, Roquedur. Enfin il acquit la belle terre aux portes du Vigan appelé le château de Lavalette, terre que l’un de ses descendants, M. l’abbé d’Alzon a vendue en 1876 à M. Annat.

Jacques Daudé paraît avoir un grand nombre d’enfants entre autres :

1. Catherine Daudé mariée en 1696 avec Jean Boisserolle de Sumène

2. François Daudé qui est peut-être de la tige de la Valette.

3. Jeanne Daudé4. Jean Daudé qui suit.Je ne puis rigoureusement

suivre cette famille qui s’enrichit et s’éleva en très peu d’années de manière à posséder de belles terres, de belles seigneuries, et à s’allier avec les premières familles du pays. Je cite parmi les filles ou les petites filles de Jacques Daudé :

Catherine mariée à Jean Bois-serolle de Sumène en 1696

Jeanne Daudé mariée en 1705 avec M. de Montdardier

Marie Daudé mariée en 1714 avec Jean de La Cour de Mont-camp

Françoise Daudé mariée en 1716 à Pierre de Ginestous, vi-guier du Vigan

Elisabeth Daudé en 1725 avec André de Guidal Combescure

Jean Daudé, Seigneur de La Valette et d’Alzon, succéda aux charges de son père et fut compris dans la promotion de chevaliers de Saint Michel du 7 mai 1732, ce qui lui permit de s’appeler Cheva-lier de l’Ordre du Roi et entourer son écusson du cordon de Saint Michel.

En 1715, il acheta du roi la haute Seigneurie d’Alzon, la-quelle faisait partie de la Baro-nie royale de Meyrueis sous le mandement d’Alzonenque. Cette haute Seigneurie était alors affir-mée, pour les droits utiles, au prix de 90 livres par an, mais les Dau-dé y ajoutèrent des directs et des fonds. En 1737 membre pour le tiers état de la députation envoyée au roi par les Etats du Languedoc.

Jean Daudé épousa …Et paraît avoir eu plusieurs

enfants dont l’ainé s’appela Mon-sieur d’Alzon entre autres :

François Xavier Daudé, écuyer, Seigneur de La Valette, Beaufort, Mars, Arre, Arrigas et autres lieux, vicomte d’Alzon par lettres patentes de 1751, sub-délégué de l’Intendant, juge du Vigan, chevalier de Saint Michel en 1761, épousa …

Dont il paraît avoir eu plu-sieurs enfants

1° Jean François Xavier Daudé vicomte d’Alzon, juge du Vigan, subdélégué de l’Intendant (c’est peut-être celui-ci qui a été Chevalier de Saint Michel en 1761) vendit en 1766 la vicomté d’Alzon à M. de Faventine mais continua à en porter le titre

Peut-être pèreDaudé d’Alzon, dit chevalier

de l’Etan (?), mousquetaire en 1777 (les mousquetaires ayant été supprimés en 1776, il aurait dû se qualifier ex-mousquetaire)

2° François Xavier Daudé, vicomte d’Alzon, peut-être le même que le N° V qui fut juge et subdélégué de l’Intendant au Vigan jusqu’à la fin de 1786 ; en 1787 il fut remplacé dans ses fonctions par M. Aguze de La Valette ; et cette même année parut l’édit du roi accordant la tolérance et un état civil particu-lier aux non-catholiques. J’ignore totalement si M. d’Alzon fut rele-vé de sa charge par décès ou par

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n AVRIL 2019 n no 0820

1819 on trouve que JCJN Daudé d’Alzon a été nommé lieutenant dans la légion de l’Hérault le 9 mai 1816.

- En 1860 M. Daudé d’Alzon était directeur des contributions directes du département de l’Hé-rault. Je crois qu’il n’a pas laissé de postérité masculine.

- En 1860, d’après M. de Tour-toulon, la Famille Daudé d’Alzon est représentée par trois branches dites d’Alzon, de La Valette et Du Poussey

- Une branche établie à Lyon réclamait en 1860 une part dans la succession du comte Louis d’Assas de Montdardier Daudé de la Valette

En 1844, cette branche dont la principale habitation était à Saint Jean du Bruel se composait de :

1° M. Daudé de la Valette, juge de paix, non marié, frère de

2° M. Daudé de la Valette, avo-cat à Montpellier, époux de Mlle Capblat, a eu deux filles succes-sivement mariées avec M. Numa Baragnon, avocat de Nîmes, an-cien député, ancien sous-secré-taire d’Etat, aujourd’hui sénateur inamovible, et

3° M. Daudé de la Vallette, avocat.

En 1766 le Vicomte d’Alzon rendit à M. de Faventine la vi-comté d’Alzon et peu à peu tout le reste de ses biens au Vigan. Il est possible qu’une première alliance eut déjà réuni les deux familles. Un peu plus tard, M de Faven-tine de la Condamine épousa une Demoiselle Daudé d’Alzon, très jolie femme dont il n’eut pas de postérité (voir l’article Faventine, p. 147).

Vers le commencement du siècle présent, le chef de la branche Daudé d’Alzon (du Vi-gan) avait quitté le pays avec sa sœur et se trouvait avec elle dans

une situation de fortune excessi-vement précaire. En bonne tante, Madame de Faventine songeait à assurer à ce neveu, un peu au détriment de M. De Faventine de Montredon, neveu de son mari, la grande fortune des Faventine, et réunissant ainsi de nouveau les deux familles, parvint à son but ; ce neveu, qui me paraît devoir porter dans la filiation le N° VII était

Daudé Vicomte d’Alzon né…Mort, épousa vers 18… Melle

de Faventine de Montredon, re-cueillit la succession de Mr de Faventine de la Condamine dans laquelle il trouva les anciennes terres des d’Alzon jointes à bien d’autres. Les biens venant des Daudé d’Alzon ou des Faventine étaient : la maison du Vigan à la Condamine ; le jardin potager et la prairie de la Condamine, les moulins du Souquet, le domaine dit Château de La Valette, le domaine et moulin de l’Elze. La belle terre de Lavagnac dans le département de l’Hérault, 60 ou 80 000 livres de rente. Ce do-maine avait appartenu au prince de Conti qui l’échangea avec M. de Faventine, le domaine d’An-glas dans la commune d’Agonès ou Brisiau. Il laissa trois enfants : (député sous la restauration)

1° une fille religieuse2° une fille mariée en 18…

avec le Comte Anatole de Puysé-gur. Elle eut pour dot le domaine de Lavagnac.

3° Emmanuel Daudé Vi-comte d’Alzon, né en 1810, unique rejeton mâle de sa branche, destiné à une grande fortune et à une position distin-guée, bien fait de son corps, bien doué d’esprit, voulut absolument quitter le monde pour entrer dans l’état ecclésiastique. Il n’a pas été un contemplatif mais un mili-

tant poussé par l’ardeur du sang des Daudé qu’un siècle et demi de luttes pour le catholicisme n’a pas suffi à éteindre. « Mon neveu, disait de lui Mr de Faven-tine, a la manie de l’instruction publique. » En effet Mr l’abbé vi-comte d’Alzon a porté ses efforts du côté de l’enseignement. Fon-dateur de l’ordre des Assomp-tionnistes, il l’a destiné à l’éduca-tion ; sa maison de l’Assomption à Nîmes a formé depuis 30 ans qu’elle existe, une grande quan-tité d’élèves unis par des liens de camaraderie. Il a une succursale à Paris, un noviciat au Vigan ; un ordre de filles assomptionnistes a des couvents à Paris, à Nîmes, à Montpellier et ailleurs qui contre-balancent les maisons du Sacré Cœur ; il a envoyé des mission-naires et des religieuses en Bul-garie ramener des schismatiques grecs. Depuis longtemps vicaire général du diocèse de Nîmes, son influence est grande sur une par-tie du clergé séculier.

De pareilles entreprises ne s’exécutent pas gratuitement et le patrimoine de l’abbé vicomte y a passé. Oui, toute cette fortune gagnée au service des catholiques est retournée aux catholiques : le Domaine d’Anglas près de Bris-sac, Hérault, a été vendu vers 18… à M. Valmale. Mr Annat a acquis entre 1872 et 1876 le domaine de l’Elze, le château de La Valette où fut tué par les camisards le subdélégué Jacques Daudé. Le pré de la Condamine, le meilleur du Vigan, couvert de pierrailles et de gravier, contient la gare du Chemin de Fer. Il ne reste qu’un jardin potager et la demeure des d’Alzon - encore est-elle occupée par le noviciat des Assomptionnistes.

Cette demeure est une antique et vaste habitation qui fut soit di-sant restaurée au commencement

>> Pages d'histoire

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tricolores, on entend des sar-casmes, des ironies, des menaces. Ces avocats, ces banquiers, ces ministres protestants, leur aris-tocratie et leur plèbe, leur grand monde et leur canaille sentent que Mr l’abbé Vicomte d’Alzon est plus grand qu’eux.

Retranscrit

par le P. Bernard Le Léannec,

Supérieur de la communauté de

Nîmes.

(1) Ce volume de 285 pages manuscrites est accessible dans le fonds d’archives Y. Chassin du Guerny.

du siècle par l’architecte de Cha-pot. Mr de Faventine-La-Conda-mine, qui la possédait alors, paya les comptes de l’architecte en fai-sant cette réflexion : « Il n’y a de bien dans ma maison que ce qui est vieux. » Un jardin ou espace carré attenant à cette maison est entouré d’une allée de marron-niers. Vers la rue, cette allée est plantée au 1er étage sur des voutes couvertes de terre. Lorsque j’étais enfant, je me représentais ainsi les jardins suspendus de Baby-lone. Une aile de la maison a été transformée en chapelle pendant ces dernières années.

Mr l’Abbé Vicomte d’Alzon, tempérament un peu excessif, aventureux, imprudent, a soulevé des haines bien naturelles – chez les protestants ; des aigreurs, des jalousies, des rancunes sourdes chez certains ecclésiastiques qu’il mène un peu tambour battant ; je suis très loin d’appuyer toutes ses idées et la façon dont il entend les servir. Les protestants, ses enne-mis avoués qui ne ménagent pas les termes, disent de lui : c’est un inquisiteur, un cerveau brulé, c’est un fou ! Oui, c’est un fou et vous les protestants vous êtes les sages !

L’abbé Vicomte d’Alzon dit ce qu’il pense le plus haut qu’il peut, par la parole, par la plume, par l’action, par l’exemple, il est fou ! Vous les protestants, vous louvoyez, vous cheminez dans l’ombre, prudents circonspects ayant à la bouche les mots de to-lérance et de libéralisme agissant pour les Orléans, parlant pour la République, vous êtes sages !

Il a jeté les millions par la fe-nêtre, ayant, comme il le dit gaie-ment lui-même, un lit d’hôpital pour suprême refuge, il est fou !

Vous les protestants, mieux avisés, vous flagornez le million, vous le respectez et cherchez avant tout à lui donner l’hospi-talité dans vos coffres. Car votre plus austère prophète Mr Guizot a résumé d’un mot la doctrine que vous suivez - Enrichissez-vous -, vous le faites, vous êtes sages.

Pourtant, lorsqu’au déclin d’une torride journée de juillet tous les beaux fils de la Réforme et de l’Orléanisme se pavanent devant les cafés des grands bou-levards de Nîmes, s’il vient à passer un ecclésiastique de haute taille portant le camail noir et le chapeau clabaud, un frémisse-ment se produit dans les groupes

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Note du transcripteur : Je trouve dans une lettre de l’abbé d’Alzon, lettre imprimée et publiée, la mention de ce passage « Omnis dives aut iniquus aut iniqui hoeres », « Tout riche est un voleur ou l’héritier d’un voleur » (saint Jérôme). Son héritier n’aura pas à redouter la malédiction qu’il prononce contre les riches.

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n AVRIL 2019 n no 0822

>> Togo

Au Togo, une nouvelle église va sortir de terre

Le 26 janvier 2019 a eu lieu la pose de la première pierre de la future église Notre-Dame de l’Assomption de

Komah, une paroisse au sud-est de la ville de Sokodé (Togo), confiée aux assomption-nistes et où vit la communauté du postulat. La paroisse est située dans l’ensemble du « Complexe Assomption », composé d’une école primaire, d’un collège et d’un lycée technique (dont les Religieuses de l’Assomp-tion étaient responsables) et un lycée d’en-seignement général.

C’est un quartier très chrétien. L’église dans laquelle les messes étaient célébrées depuis l’érection de la paroisse est une petite chapelle du complexe scolaire. Mais elle est devenue bien trop petite face aux besoins, au point que certains fidèles vont ailleurs ou abandonnent simplement la pratique. La construction de l’église devrait donc redyna-miser la foi dans un quartier qui s’agrandit de jour en jour.

Présidant la pose de la première pierre, l’évêque de Sokodé, Mgr Célestin-Marie Gaoua, a souligné l’importance de l’événe-ment :

« Voilà une Église qui est tant attendue ! Oui, elle est attendue par tant et tant de fi-dèles chrétiens de la paroisse Notre-Dame de l’Assomption. Attendue par tous ces jeunes si nombreux dans la communauté paroissiale, jeunes collégiens et lycéens.

Les Pères Augustins de l’Assomption ont vu juste. Cet édifice qui devra être spacieux et beau par son architecture, rassemblera enfants, jeunes de toutes conditions, adultes et personnes âgées. Rassembler pour ser-vir d’espace religieux où on parle de cœur à cœur avec Dieu, où on prie et célèbre en-semble, où on serre la main à l’autre.

Nous encourageons la famille des As-somptionnistes. Ce projet, une fois réalisé, contribuera à rendre visible et autrement aussi, leur présence dans le centre du pays et au centre de l’Église du Togo. Visibilité qui fortifiera la communion et ouvrira les cœurs à plus d’engagement œcuménique et au dialogue interreligieux dans le diocèse de Sokodé. »

(d’après le bulletin ATLPE n° 21, février 2019, pages 20-21)

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Dans la nuit du 25 au 26 février 1992, un com-mando des forces pa-

triotiques du Rwanda, en guerre contre le gouvernement de Ki-gali, s’infiltre dans la Région de Rushaki. Les rebelles attaquent le village et tuent plusieurs per-sonnes. Puis ils attaquent le dis-pensaire et le couvent des Oblates de l’Assomption. Là, ils enlèvent Sr Renée Guido Poppa, qui priait à la chapelle, et une aspirante, Françoise Nyirangendo, les em-mènent à l’extérieur de la maison et les tuent.

Renée est née le 2 Avril 1907 à Paris où son père, médecin rou-main marié à une Française, était en stage. La famille retourne en Roumanie où Renée obtient les diplômes de docteur en médecine et en chirurgie. Elle travaille aux côtés de son père à l’hôpital de Bucarest puis comme gynéco-logue à l’hôpital de Beiuṣ. Res-tée seule médecin et chirurgien durant les années de guerre, elle fait face avec calme et compé-tence à l’afflux incessant des blessés civils et militaires, avec l’aide de quelques Oblates infir-mières. Elle entre au noviciat des OA le 23 avril 1946 à Beius et y fait ses vœux le 4 mai 1948. Mais quelques mois plus tard la mai-son est confisquée par le régime communiste et les sœurs disper-sées. Sœur Renée – Guido Poppa et les professes vont travailler à l’hôpital des Oblates de Bucarest, menant leur vie de prière et de communauté en cachette.

En 1950, l’ambassadeur de France à Bucarest conseille à

sœur Renée Guido, de nationalité française, de partir. A Paris, elle obtient le diplôme français en médecine puis à Anvers celui de médecine tropicale. En 1951, elle est en-voyée au Zaïre diriger le grand hôpital de Musienene (300 lits).

La population l’apprivoise en l’appelant « maman Poppa » ! Souvent seule médecin, elle assure la direction, les consultations, les opérations. De sa simplicité et son humilité, on ne pouvait deviner les res-ponsabilités qui lui incombent tant elle était discrète et effacée. On admire la sûreté de son dia-gnostic, son adresse chirurgicale, son dévouement souriant et son zèle infatigable. En 1960, c’est l’indépendance du Congo. Les Européens quittent le pays mais les missionnaires restent. Pour assurer la marche de l’hôpital, la sécurité et les soins des malades, la formation des infirmières et des aides-soignantes, Sr Renée Guido, toujours courageuse, fait face avec sang-froid et fermeté aux difficultés et au danger. Cela pendant près de 30 ans.

En 1988, en raison de son âge (81 ans) et de la fatigue accumu-lée, elle est rappelée en France. Mais en 1989, s’estimant « assez reposée », sœur Renée Guido demande à partir en Haïti à Port au Prince pour aider une Oblate à tenir un dispensaire. Elle s’y

dépense sans compter, tout en-tière au service du Seigneur dans une fervente prière et au service de ses frères souffrants. Rayon-nant de paix et de joie, elle avait noté sur son carnet : « Seigneur, donne-moi à toute heure du jour d’offrir un visage joyeux et un sourire d’ami à chaque homme, ton fils et mon frère ! »

En 1991, sa mission en Haïti achevée, Sr Renée Guido rentre en France. Mais en avril, ses su-périeures lui demandent d’aller pour un an partager les labeurs et craintes de la petite communauté de Rushaki, au Rwanda, pour aider à la formation humaine et religieuse des jeunes aspirantes. L’année écoulée, elle prolonge de quelques mois son séjour. Elle écrit alors : « Aimer c’est donner, tout donner, s’abandonner… »

Pour plus de détails, voir le site: https://soeursoblatesassomption.wordpress.com

Il y a 25 ans, un génocide a fait 800 000 morts au Rwanda. Les violentes tensions ethniques qui déchiraient ce pays avaient déjà provoqué la mort d’une Oblate de l’Assomption

En mémoire de Sr Renée Guido Poppa

Visages d’Assomption <<

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au secrétariat général

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avant la fin de chaqueConseil Général.

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des illustrations.

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Traducteurs : José Antonio Echániz,

espagnolGilles Blouin et Patricia

Haggerty, anglais

et l'aide de DeepLMaquette et mise en page : Loredana Giannetti

Composé le 30.03.19ce n. 08 d'AA-Infoest tiré à 220 exemplaires  :160 en français30 en anglais30 en espagnolet 350 envois électroniques.

Responsable de rédaction :

Michel Kubler, Secrétaire général

Agostiniani dell’Assunzione - Via San Pio V, 55 - I - 00165 Roma Tel. : 06 66013727 - Fax : 06 6630814 - E-mail : [email protected]

Nos Frères défunts

3 Éditorial

 Dieu, la sainteté est ton chemin !

2 officiel

 Agenda  La réponse du Saint-Siège à la Lettre de la famille

de l'Assomption

4 Appels, Nominations, Agréments

6 l'Éducation à l'assomption

 À la rencontre des Collèges de Belgique

10 asie

 Dernier pas vers le Vicariat  Fr. Frans Desmet leaves Korea after a mission of

27 years 12  P. Benoît Grière: "Le défi pour les communautés

d'Asie est l'unité".

13 solidaritÉ

   Le développement, ça s'apprend!

14 afrique de l'est

 La Vice-Province d'Afrique de l'Est

15 postulation

 La sainteté du Père d'Alzon : une reconnaissance qui compte

18 pages d'Histoire

 L'histoire d'une famille : les Daudé

22 togo

   Au Togo, une nouvelle église va sortir de terre

23 Visages d’assomption

   En mémoire de Sr Renée Guido Poppa

24 nos frères dÉfunts

† Le Père Olivier d’ARGOUGES, de la communauté « N.S. de Lourdes » de Santiago (Province Andine), est décédé le 19 janvier 2019 à Santiago (Chili). Ses funérailles ont été célébrées le 21 janvier à Santiago. Il était âgé de 94 ans.

† Le Père Filip DEPLOIGE, de la communauté de Leuven (Province d’Europe), est décédé le 26 janvier 2019 à Louvain (Belgique). Ses funérailles ont été célébrées le 2 février à la paroisse Sint-Geertrui de Louvain. Il était âgé de 72 ans.

† Le Père Michel CHARLES, de la communauté de Layrac (Province d’Europe), est décédé le 16 février 2019 à Layrac (France). Ses funérailles ont été célébrées le 18 février en la chapelle du Prieuré, avant inhumation au cimetière de Layrac. Il était âgé de 95 ans.

† Le Père Sjef HEIDENDAEL, de la communauté des Pays-Bas (Province d’Europe), est décédé le 22 février 2019 à Herkenbosch (Pays-Bas). Ses funérailles ont été célébrées le 27 février à Herkenbosch. Il était âgé de 95 ans.

† Le Père Leo BRASSARD, de la communauté « Old English Road » de Worcester (Province d’Amérique du Nord), est décédé le 18 mars 2019 à Worcester (Etats-Unis). Ses funérailles ont été célébrées le 23 mars en l’église Sainte-Anne de Fiskdale. Il était âgé de 78 ans.

† Le Frère Jules Philippe KASAO MAHESHE, de la communauté de Bulengera (Province d’Afrique), est décédé le 1er avril 2019 à Goma (RD Congo). Ses funérailles ont été célébrées le 3 avril en l'église de Kitatumba (Diocèse de Butembo Beni). Il était âgé de 28 ans.