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Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ACI-COP-2-026 14 rue Pierre et Marie Curie, 94701 Maisons-Alfort Cedex Téléphone : + 33 (0)1 49 77 13 50 - Télécopie : + 33 (0)1 49 77 26 26 - www.anses.fr ANSES/PR1/9/01-06 [version c Page 1 / 56 Avis de l’Anses Saisine n°2015-SA-0226 Saisine liée n°2010-SA-0243 Le Directeur Général Maisons-Alfort, le 22 décembre 2015 AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à « l’évaluation du risque lié à la réapparition du sérotype 8 de la FCO en France continentale» L’Anses met en œuvre une expertise scientifique indépendante et pluraliste. L’Anses contribue principalement à assurer la sécurité sanitaire dans les domaines de l’environnement, du travail et de l’alimentation et à évaluer les risques sanitaires qu’ils peuvent comporter. Elle contribue également à assurer d’une part la protection de la santé et du bien-être des animaux et de la santé des végétaux et d’autre part l’évaluation des propriétés nutritionnelles des aliments. Elle fournit aux autorités compétentes toutes les informations sur ces risques ainsi que l’expertise et l’appui scientifique technique nécessaires à l’élaboration des dispositions législatives et réglementaires et à la mise en œuvre des mesures de gestion du risque (article L.1313-1 du code de la santé publique). Ses avis sont rendus publics. L’Anses a été saisie le 13 novembre 2015 par la Direction générale de l’Agriculture pour la réalisation de l’expertise suivante : « Evaluation du risque lié à la réapparition du sérotype 8 de la FCO en France continentale », saisine 2015-SA-0226. CONTEXTE ET OBJET DE LA SAISINE Un cas de FCO sérotype 8 a été confirmé chez un ovin par le laboratoire national de référence de l’Anses de Maisons Alfort, le 11 septembre 2015 dans un élevage mixte bovin-ovin de l'Allier. Des mesures réglementaires ont été mises en place et des investigations pour déterminer la répartition spatiale de la circulation du virus ont été réalisées. Au 10 décembre 2015, ce sont au total 128 élevages qui ont été trouvés infectés par le virus FCO à sérotype 8. Hormis le foyer trouvé dans le Loiret, les foyers sont situés dans une zone de 300- 350 km de diamètre englobant le Puy-de-Dôme, l’Allier, la Creuse, le Cantal, le Cher, l’Indre, la Loire, la Haute-Loire, la Nièvre, la Saône-et-Loire, la Corrèze, l’Aveyron et la Lozère. Parmi ces foyers, 27 ont été détectés par la surveillance programmée, 11 par la surveillance évènementielle sur des suspicions cliniques, 78 lors de tests réalisés à l’exportation ou lors de rassemblements d’animaux, 11 lors de la première enquête dans les 2 km autour du premier foyer de l’Allier. La DGAL a décidé de fusionner les zones de protection et les zones de surveillance afin de n’avoir qu’une « zone réglementée » et d’y permettre ainsi tous les mouvements d’animaux. Ainsi, les départements situés à moins de 150 kilomètres d’un foyer sont en zone réglementée.

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Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail ACI-COP-2-026 14 rue Pierre et Marie Curie 94701 Maisons-Alfort Cedex Teacuteleacutephone + 33 (0)1 49 77 13 50 - Teacuteleacutecopie + 33 (0)1 49 77 26 26 - wwwansesfr ANSESPR1901-06 [version c

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Avis de lrsquoAnses Saisine ndeg2015-SA-0226 Saisine lieacutee ndeg2010-SA-0243

Le Directeur Geacuteneacuteral Maisons-Alfort le 22 deacutecembre 2015

AVIS de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation

de lrsquoenvironnement et du travail

relatif agrave laquo lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentaleraquo

LrsquoAnses met en œuvre une expertise scientifique indeacutependante et pluraliste LrsquoAnses contribue principalement agrave assurer la seacutecuriteacute sanitaire dans les domaines de lrsquoenvironnement du travail et de lrsquoalimentation et agrave eacutevaluer les risques sanitaires qursquoils peuvent comporter Elle contribue eacutegalement agrave assurer drsquoune part la protection de la santeacute et du bien-ecirctre des animaux et de la santeacute des veacutegeacutetaux et drsquoautre part lrsquoeacutevaluation des proprieacuteteacutes nutritionnelles des aliments Elle fournit aux autoriteacutes compeacutetentes toutes les informations sur ces risques ainsi que lrsquoexpertise et lrsquoappui scientifique technique neacutecessaires agrave lrsquoeacutelaboration des dispositions leacutegislatives et reacuteglementaires et agrave la mise en œuvre des mesures de gestion du risque (article L1313-1 du code de la santeacute publique) Ses avis sont rendus publics LrsquoAnses a eacuteteacute saisie le 13 novembre 2015 par la Direction geacuteneacuterale de lrsquoAgriculture pour la reacutealisation de lrsquoexpertise suivante laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo saisine 2015-SA-0226

CONTEXTE ET OBJET DE LA SAISINE

Un cas de FCO seacuterotype 8 a eacuteteacute confirmeacute chez un ovin par le laboratoire national de reacutefeacuterence de lrsquoAnses de Maisons Alfort le 11 septembre 2015 dans un eacutelevage mixte bovin-ovin de lAllier Des mesures reacuteglementaires ont eacuteteacute mises en place et des investigations pour deacuteterminer la reacutepartition spatiale de la circulation du virus ont eacuteteacute reacutealiseacutees Au 10 deacutecembre 2015 ce sont au total 128 eacutelevages qui ont eacuteteacute trouveacutes infecteacutes par le virus FCO agrave seacuterotype 8 Hormis le foyer trouveacute dans le Loiret les foyers sont situeacutes dans une zone de 300- 350 km de diamegravetre englobant le Puy-de-Docircme lrsquoAllier la Creuse le Cantal le Cher lrsquoIndre la Loire la Haute-Loire la Niegravevre la Saocircne-et-Loire la Corregraveze lrsquoAveyron et la Lozegravere Parmi ces foyers 27 ont eacuteteacute deacutetecteacutes par la surveillance programmeacutee 11 par la surveillance eacutevegravenementielle sur des suspicions cliniques 78 lors de tests reacutealiseacutes agrave lrsquoexportation ou lors de rassemblements drsquoanimaux 11 lors de la premiegravere enquecircte dans les 2 km autour du premier foyer de lrsquoAllier La DGAL a deacutecideacute de fusionner les zones de protection et les zones de surveillance afin de nrsquoavoir qursquoune laquo zone reacuteglementeacutee raquo et drsquoy permettre ainsi tous les mouvements drsquoanimaux Ainsi les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer sont en zone reacuteglementeacutee

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Dans ce contexte lrsquoAnses a eacuteteacute saisie en urgence sur la reacuteeacutemergence de FCO agrave BTV-8 en France Un GECU (groupe drsquoexpertise collective en urgence) a eacuteteacute creacuteeacute pour traiter cette saisine dont les questions sont preacutesenteacutees ci-dessous

1 laquo Compte tenu des reacutesultats drsquoanalyses des diffeacuterents dispositifs de surveillance (reacutesultats des campagnes de deacutepistages seacuterologiques ou virologiques de ces derniegraveres anneacutees chez les ruminants domestiques et sauvages) des reacutesultats reacutecents de surveillance et de typage moleacuteculaire et des travaux de modeacutelisation eacutepideacutemiologique qui seraient disponibles quel est votre avis sur lrsquoorigine probable de cette laquo reacutesurgence raquo

2 Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres

3 Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP

4 Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours

5 Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination

6 Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales

7 Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars

8 Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie

9 Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee

10 Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

ORGANISATION DE LrsquoEXPERTISE

Lrsquoexpertise a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le respect de la norme NF X 50-110 laquo Qualiteacute en expertise ndash Prescriptions geacuteneacuterales de compeacutetence pour une expertise (Mai 2003) raquo LrsquoAnses analyse les liens drsquointeacuterecircts deacuteclareacutes par les experts avant leur nomination et tout au long des travaux afin drsquoeacuteviter les risques de conflits drsquointeacuterecircts au regard des points traiteacutes dans le cadre de lrsquoexpertise Les deacuteclarations drsquointeacuterecircts des experts sont rendues publiques via le site internet de lrsquoAnses (wwwansesfr) Lrsquoeacutevaluation de risque a eacuteteacute conduite selon les modaliteacutes du rapport AFSSA (2008) intituleacute laquo Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale raquo Les intervalles de probabiliteacute exprimeacutes par le Gecu traduisent lrsquoincertitude lieacutee agrave cette eacutevaluation

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Lrsquoexpertise collective a eacuteteacute reacutealiseacutee par le groupe drsquoexpertise collective drsquourgence laquo Gecu FCO 8 reacutesurgence raquo qui srsquoest reacuteuni les 2810 0911 19112015 0112 et 11122015 Les questions de la saisine numeacuteroteacutees de 3 agrave 9 portant principalement sur le risque de disseacutemination de la FCO lieacute aux mouvements drsquoanimaux sur lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et sur la vaccination ont eacuteteacute traiteacutees dans une note intermeacutediaire transmise au demandeur le 30 novembre 2015 Les questions numeacuteroteacutees 1 2 et 10 relatives agrave lrsquoorigine probable de cette laquo reacutesurgence raquo aux risques de diffusion de la maladie et au nombre de campagnes de vaccination ont eacuteteacute traiteacutees deacutebut deacutecembre Le preacutesent avis reprend lrsquoensemble des reacuteponses apporteacutees agrave la saisine Lrsquoexpertise srsquoest appuyeacutee sur les eacuteleacutements suivants

- Lrsquoinstruction technique DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 et eacutechanges avec la DGAL sur les termes des conditions de deacuterogation

- Les eacutechanges avec la DGAL confirmant agrave la date du 1911 que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee est de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

- Les donneacutees de la plateforme ESA (consultation le 23112015) - Lrsquoappui scientifique et reacuteglementaire de lrsquoANMV - La sollicitation des Etats membres voisins de la France sur les mesures de vaccination

appliqueacutees dans leur pays - La bibliographie figurant agrave la fin de la preacutesente note intermeacutediaire

ANALYSE ET CONCLUSIONS DU GECU Question ndeg1 laquo Compte tenu des reacutesultats drsquoanalyse des diffeacuterents dispositifs de surveillance (reacutesultats des campagnes de deacutepistages seacuterologiques ou virologiques de ces derniegraveres anneacutees chez les ruminants domestiques et sauvages) des reacutesultats reacutecents de surveillance et de typage moleacuteculaire et des travaux de modeacutelisation eacutepideacutemiologique qui seraient disponibles quel est votre avis sur lrsquoorigine probable de cette laquo reacutesurgence raquo raquo Diffeacuterentes hypothegraveses drsquointroduction ou de reacutesurgence du virus de la FCO sont envisageables Les experts les ont examineacutees agrave la lumiegravere des donneacutees disponibles et des connaissances actuelles

1 Reacuteintroduction du virus en France Le virus de la fiegravevre catarrhale ovine est un arbovirus transmis essentiellement par des insectes du genre Culicoides (Wilson and Mellor 2008) Quelques rares cas de transmission par voie orale du BTV-8 ont eacuteteacute deacutecrits (Backx et al 2009 Menzies et al 2008) ainsi que quelques cas de transmission transplacentaire (De Clercq et al 2008 van der Sluijs et al 2013 Zanella et al 2012) La transmission horizontale est donc extrecircmement reacuteduite et la transmission verticale tout agrave fait minoritaire par rapport agrave la voie vectorielle Il est important de rappeler quaucun foyer de BTV-8 nest aujourdhui notifieacute dans le monde ce qui rend tregraves peu probable une introduction de virus sur le territoire franccedilais les experts ont

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cependant envisageacute les diffeacuterents modes drsquointroduction du virus qui pourraient ensuite permettre agrave lrsquoinfection de se deacutevelopper

a Transmission via la semence Cette voie de transmission eacutetant tregraves limiteacutee (Gard et al 1989 Kirkland et al 2004 Napp et al 2011a Vanbinst et al 2010) cette hypothegravese est consideacutereacutee par les experts comme tregraves peu probable Par ailleurs aucune information nrsquoa eacuteteacute fournie aux experts quant agrave la nature et la quantiteacute des semences utiliseacutees dans la reacutegion du centre de la France

b Introduction de Culicoides infecteacutes Dans la mesure ougrave aucun foyer de BTV-8 nrsquoest aujourdrsquohui notifieacute dans le monde et en particulier en Europe une introduction du virus via des Culicoides infecteacutes transporteacutes par les vents paraicirct hautement improbable Une eacuteventuelle introduction accidentelle de Culicoides infecteacutes par le biais de produits importeacutes (plantes etc hellip) qui pouvait ecirctre consideacutereacutee comme une hypothegravese creacutedible lors de lrsquointroduction du BTV-8 au Benelux -principale zone drsquoimportation internationale maritime et aeacuterienne de lrsquoEurope- paraicirct tregraves peu probable dans le cas preacutesent

c Introduction via la faune sauvage libre ou captive Les introductions drsquoanimaux de la faune sauvage libre en provenance principalement de pays europeacuteens peuvent avoir lieu dans des objectifs de repeuplement Neacuteanmoins il nrsquoa pas eacuteteacute identifieacute de cas de FCO agrave BTV-8 dans la faune sauvage libre dans des pays europeacuteens agrave travers les reacuteseaux de surveillance de la faune sauvage libre Les introductions de faune sauvage captives sont quant agrave elles quasiment inexistantes1 en lien avec la reacuteglementation de lrsquoUICN2 sur la conservation des espegraveces Des eacutechanges sont possibles entre zoos europeacuteens mais ils sont eacutegalement tregraves encadreacutes par la directive europeacuteenne 9265CEE (deacutefinissant les conditions de police sanitaire reacutegissant les eacutechanges et les importations dans la Communauteacute drsquoanimaux) qui couvre la majeure partie des espegraveces non domestiques Ainsi une introduction drsquoanimal sauvage infecteacute par ce virus en France (et plus preacuteciseacutement dans le centre de la France) paraicirct tregraves peu probable

d Introduction via la faune domestique Les experts ont envisageacute les sceacutenarios drsquointroduction drsquoun animal domestique infecteacute sur le territoire qui pourraient ecirctre agrave lrsquoorigine des foyers

- Introduction directe en France drsquoun animal domestique en provenance drsquoun pays tiers cette eacuteventualiteacute semble peu probable compte tenu du faible nombre drsquoanimaux concerneacutes et des mesures de police sanitaire existantes Par ailleurs aucun cas de BTV-8 nrsquoa eacuteteacute deacuteclareacute dans les pays tiers

- Introduction drsquoun animal en provenance drsquoun pays membre (ou indirectement drsquoun pays tiers via un pays membre) ce sceacutenario semble peu probable en lrsquoabsence de notification de foyers agrave BTV-8 en Europe En effet les pays europeacuteens qui ont eacuteteacute le plus toucheacutes par la preacuteceacutedente eacutepizootie (Allemagne Pays-Bas Belgique) ont depuis la preacuteceacutedente eacutepizootie mis en place une surveillance de la FCO dans les eacutelevages dont le taux de preacutevalence limite au niveau de leur deacutecoupage reacutegional est de lrsquoordre de 2 agrave 5 (Piet van Rijn communication personnelle) Si la FCO seacutevissait dans ces pays elle aurait tregraves probablement eacuteteacute deacutetecteacutee

1 Avis Anses sur la hieacuterarchisation des dangers sanitaires des animaux de zoos en cours de finalisation 2 UICN Union internationale pour la conservation de la nature

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Enfin la proximiteacute geacuteneacutetique du virus deacutetecteacute dans les foyers de 2015 avec la souche ayant circuleacute en France lors des eacutepisodes infectieux de 2006 (source Laboratoire National de Reacutefeacuterence) plaide en faveur drsquoune reacutesurgence du BTV-8 de la derniegravere eacutepizootie ou drsquoune introduction en provenance drsquoun des pays europeacuteens ayant connu cette eacutepizootie agrave BTV-8 Par ailleurs Nomikou et al (2015) ont deacutemontreacute que lrsquointroduction drsquoune souche de BTV dans une nouvelle reacutegion pouvait ecirctre identifieacutee par la variation geacuteneacutetique avec les souches locales ce qui nrsquoest pas le cas ici En conclusion compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes et notamment de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus deacutetecteacute dans les foyers de 2015 avec la souche ayant circuleacute en France lors des eacutepisodes infectieux de 2006 les experts estiment qursquoil est tregraves peu probable que les foyers franccedilais actuels proviennent de lrsquointroduction en France drsquoun animal domestique infecteacute par le virus de la FCO

2 Reacutesurgence lieacutee agrave la persistance du virus

a) Persistance chez les Culicoides en France avec transmission verticale Il est geacuteneacuteralement admis qursquoil nrsquoy a pas de transmission verticale du virus chez les Culicoides aucune publication ne lrsquoayant deacutemontreacutee Par exemple Osborne et al (2015) nrsquoont pas mis en eacutevidence de transmission verticale chez lrsquoespegravece Nord-ameacutericaine C sonorensis (expeacuterimentalement ou sur le terrain) drsquoun virus de FCO Si ce mode de transmission pouvait se produire il serait vraisemblablement tregraves rare et il serait peu probable que cette eacuteventualiteacute se reproduise plusieurs saisons de suite voire pendant les 4 anneacutees qui seacuteparent la preacutesente laquo reacutesurgence raquo de la fin de la preacuteceacutedente eacutepizootie Crsquoest pourquoi les experts estiment cette hypothegravese improbable

b) Persistance agrave long terme chez lrsquoanimal Il nrsquoa jamais eacuteteacute deacutemontreacute ou deacutecrit de persistance drsquoune infection agrave FCO agrave long terme chez un animal (domestique ou sauvage) que cet animal soit seacuteroneacutegatif ou non Cette hypothegravese est donc consideacutereacutee par les experts comme improbable

3 Introduction via lrsquoutilisation drsquoun vaccin Deux hypothegraveses drsquointroduction via un vaccin sont envisageables

- par un vaccin inactiveacute (quel qursquoil soit) contamineacute par le virus BTV-8 agrave lrsquooccasion de sa fabrication (agrave partir de seacuterum de veau fœtal par exemple) Cette hypothegravese est en pratique peu probable compte tenu de la reacuteglementation lieacutee aux bonnes pratiques de fabrication des vaccins dans les laboratoires pharmaceutiques

- par un vaccin vivant contre BTV-8 Il existe agrave la connaissance des experts un seul vaccin vivant pour la souche BTV-8 sans AMM en France Ce vaccin vivant proteacutegeant contre le BTV-8 est produit en Afrique du Sud (Onderstepoort Biological Products (OBP) vaccin pentavalent B contre les seacuterotypes 3 8 9 10 et 11) et compte tenu de lrsquointerdiction de toute vaccination contre la FCO depuis 2013 en France son importation est interdite Son utilisation aurait neacutecessiteacute une introduction illeacutegale et de par lrsquoabsence de foyers deacutetecteacutes depuis 2012 en France meacutetropolitaine son utilisation nrsquoaurait preacutesenteacute aucun inteacuterecirct Enfin il est souligneacute que ce vaccin est produit agrave partir drsquoune seule et mecircme souche virale datant de 1937 qui est geacuteneacutetiquement diffeacuterente de celle identifieacutee dans les foyers franccedilais

Crsquoest pourquoi les experts estiment improbable lrsquointroduction de BTV-8 via lrsquoutilisation drsquoun vaccin

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4 Maladie entretenue agrave bas bruit en France

Compte tenu

- de lrsquoabsence de cas drsquoinfection agrave BTV-8 rapporteacute en Europe et dans le monde - de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus avec la souche ayant circuleacute en France lors des

eacutepisodes infectieux de 2006 et des anneacutees suivantes - des manifestations cliniques de faible intensiteacute et de faible ampleur de la FCO seacutevissant

actuellement sur le territoire (un seul animal ayant preacutesenteacute des symptocircmes cliniques parmi les 322 animaux du 1er eacutelevage deacuteclareacute en France et seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 128 foyers identifieacutes sur le territoire national au 10122015) rendant la deacutetection par surveillance eacuteveacutenementielle aleacuteatoire

- des derniegraveres informations eacutepideacutemiologiques transmises par la DGAL indiquant que au 13112015 la DGAL a eacuteteacute informeacutee par les autoriteacutes espagnoles dun bovin drsquoorigine franccedilaise positif en PCR arriveacute chez eux le 230715 Lrsquoenquecircte a montreacute que ce bovin neacute le 280714 dans le deacutepartement des Vosges est sorti de cette 1egravere exploitation le 24112014 qursquoil a ensuite seacutejourneacute du 04122014 au 15072015 dans une 2egraveme exploitation du deacutepartement du Puy de Docircme puis a eacuteteacute livreacute le 23072015 en Espagne par un opeacuterateur commercial Compte tenu des travaux de Zanella et al (2013) montrant que le temps meacutedian de deacutetection du geacutenome par PCR est de 6 mois et demi chez les bovins (et 7 mois au maximum) les investigations ont donc eacuteteacute concentreacutees sur lrsquoexploitation du deacutepartement du Puy de Docircme Cet eacutelevage est situeacute dans le mecircme peacuterimegravetre que les premiers cas repeacutereacutes agrave fin aoucirct-deacutebut septembre 2015 apportant un eacuteleacutement de plus sur la circulation du virus dans la zone du Massif Central

les experts envisagent comme probable une reacutesurgence de FCO agrave BTV-8 lieacutee agrave une possible circulation agrave bas bruit de lrsquoinfection en France meacutetropolitaine et en particulier dans la reacutegion du Massif Central Deux types de populations pourraient avoir entretenu lrsquoinfection agrave bas bruit la faune sauvage ou les ruminants domestiques Ces deux hypothegraveses sont analyseacutees ci-dessous

a Dans la faune sauvage Rossi et al (2014b) ont eacutetudieacute la preacutevalence de la FCO dans la faune sauvage de 2008 agrave 2009 Comme dans drsquoautres pays europeacuteens une forte seacuteropreacutevalence de la FCO au niveau national a eacuteteacute observeacutee chez le cerf (471 en 2008 et 243 en 2009) durant le pic drsquoincidence domestique alors que les autres espegraveces de ruminants sauvages nrsquoont eacuteteacute que marginalement infecteacutees (seacuteropreacutevalence de moins de 3 ) Dans les Pyreacuteneacutees Corbiegravere et al (2012) sont arriveacutes aux mecircmes conclusions avec une forte preacutevalence de lrsquoinfection agrave BTV-1 chez les cerfs (50 en 2008 et 10 en 2010) tandis que les autres espegraveces sauvages eacutetaient tregraves peu impacteacutees Cependant le rocircle du cerf dans la diffusion et le maintien de lrsquoinfection restait encore agrave preacuteciser Quelques anneacutees plus tard Rossi et al (2014a) ont observeacute dans une eacutetude meneacutee de 2011 agrave 2013 que la proportion de cerfs seacuteropositifs diminuait de 43 agrave 97 sur 1 088 cerfs issus de 13 deacutepartements et que plus aucun geacutenome viral nrsquoeacutetait deacutetecteacute (lt03 au risque de 5) ce qui montre que le virus a circuleacute dans cette population mais ne circulait plus sur la peacuteriode eacutetudieacutee3 Ces reacutesultats indiquent une diminution de la seacuteropreacutevalence chez les cerfs parallegravelement agrave celle observeacutee chez les ruminants domestiques ce qui suggeacutererait un rocircle limiteacute des cerfs dans la persistance de la circulation de lrsquoinfection virale de la FCO Cependant une circulation agrave bas bruit dans la population de cerfs ne peut pas ecirctre totalement exclue Des seacuterologies positives ont

3 drsquoapregraves Lόpez-Olvera et al (2010) le test PCR permet de deacutetecter la preacutesence du virus de la FCO chez le cerf au maximum 150 jours apregraves son passage une dureacutee suffisamment longue pour deacutetecter a posteriori drsquoeacuteventuelles infections

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drsquoailleurs eacuteteacute observeacutees chez des jeunes cerfs en 2012 qui pourraient srsquoexpliquer par la persistance drsquoanticorps maternels ou bien de maniegravere beaucoup moins probable par une circulation virale agrave bas bruit Compte tenu des eacuteleacutements ci-dessus les experts estiment que la place des ruminants sauvages autres que le cerf eacutelaphe dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie est probablement neacutegligeable Une enquecircte est envisageacutee prochainement pour connaicirctre la seacuteropreacutevalence actuelle de linfection dans la faune sauvage au regard de la preacutesente reacutesurgence Neacuteanmoins il faut souligner que les premiers deacutepartements dans lesquels des foyers de FCO ont eacuteteacute deacuteclareacutes ne correspondent pas aux zones de fortes densiteacutes de populations de cerfs En conclusion parmi les espegraveces de ruminants sauvages seul le cerf aurait pu ecirctre envisageacute comme reacuteservoir de lrsquoinfection Cependant compte tenu de la baisse conseacutequente de la seacuteropreacutevalence dans les populations de cerfs entre 2009 et 2013 des eacutetudes meneacutees sur la vireacutemie dans cette espegravece et de la densiteacute peu eacuteleveacutee de ces populations dans le Massif Central qui ne facilite pas la diffusion drsquoune infection les experts estiment que lrsquohypothegravese drsquoune reacutesurgence de lrsquoinfection agrave partir de la population de cerfs est peu probable

b Dans la population drsquoanimaux domestiques

bull Chez les caprins Dans cette espegravece lrsquoinfection est tregraves fugace (Belbis 2015 Belbis et al 2013) Le rocircle eacutepideacutemiologique des caprins vis-agrave-vis de la persistance de la FCO est donc consideacutereacute comme neacutegligeable

bull Chez les ovins Chez les ovins la vireacutemie moyenne est de 3 semaines avec un maximum de 4 semaines (Bonneau et al 2002) ce qui ne permettrait pas au virus de survivre agrave la peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle et en theacuteorie ne permettrait pas drsquoentretenir une circulation sur le long terme Le rocircle eacutepideacutemiologique des ovins est donc moins important que celui des bovins (cf infra) Toutefois en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il ne peut ecirctre consideacutereacute comme neacutegligeable cette espegravece pouvant servir de relai de transmission La peacuteriode drsquoinfectiviteacute intra troupeau est en effet plus longue que la simple dureacutee de vireacutemie chez un animal Par ailleurs le taux de renouvellement assez eacuteleveacute de certaines populations ovines (productions laitiegraveres) a pu contribuer eacutegalement agrave augmenter la population naiumlve apte agrave favoriser la circulation virale

bull Chez les bovins Caracteacuteristiques de lrsquoinfection Dans cette espegravece la vireacutemie dure selon les auteurs de 1 mois (Di Gialleonardo et al 2011) agrave 100 jours maximum (Sperlova and Zendulkova 2011) permettant drsquoentretenir une circulation sur un plus long terme que celle observeacutee chez les ovins Limmuniteacute des animaux est potentiellement longue mais varie en fonction du type drsquoimmuniteacute deacuteveloppeacutee (naturelle ou vaccinale et notamment du nombre de vaccins reccedilus) Une grande majoriteacute des animaux neacutes avant 2010 pourraient ecirctre seacuteropositifs actuellement Cependant le niveau dimmunisation est probablement caracteacuteriseacute par une importante heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale lieacutee agrave lhistorique infectieux etou vaccinal de ces populations animales et nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacute au niveau national4

4 La proportion actuelle danimaux neacutes avant 2010 a eacuteteacute estimeacutee entre 15 et 30 par deacutepartements

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Une immuniteacute protectrice drsquoau moins un an a eacuteteacute deacutemontreacutee chez des bovins vaccineacutes avec des vaccins BTV-8 inactiveacutes (Bluevac-8 Zulvac-8 Alsap-8) (Waumlckerlin et al 2010 Zanella et al 2014) et une seacuteropositiviteacute a eacuteteacute mise en eacutevidence jusqursquoagrave 3 ans apregraves la vaccination chez les bovins (Oura et al 2012) sans que le degreacute de protection virologique nrsquoait eacuteteacute eacutevalueacute dans cette eacutetude Il est cependant envisageable que des animaux proteacutegeacutes une anneacutee puissent subir une nouvelle infection agrave bas bruit peu repeacuterable dans les anneacutees suivantes Par ailleurs la surveillance eacutevegravenementielle ne reacutevegravele que peu de cas cliniques laissant penser que lrsquoinfection actuelle peut ecirctre souvent inapparente et donc circuler agrave bas bruit en eacutechappant ainsi agrave la surveillance Enfin le taux de renouvellement des troupeaux bovins peut ecirctre eacuteleveacute (notamment en eacutelevage laitier ougrave il est couramment de 25 ) conduisant agrave la creacuteation assez rapide dune population naiumlve et donc apte agrave favoriser la circulation virale En conclusion le virus aurait pu circuler agrave bas bruit sans ecirctre deacutetecteacute la proportion danimaux naiumlfs eacutetant devenue suffisamment eacuteleveacutee en 2015 pour favoriser une reacutesurgence Analyse des donneacutees de surveillance programmeacutee de 2013 agrave deacutebut 2015

Pour rappel de nouvelles modaliteacutes de la surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale ont eacuteteacute mises en place agrave lrsquoissue de la preacuteceacutedente eacutepizootie en 20132014 et 20142015 une fois le statut indemne recouvreacute Elles ont eacuteteacute deacutefinies de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 15 preacutelegravevements par deacutepartement et par an Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait donc proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses La neacutecessiteacute de diriger les preacutelegravevements sur les jeunes bovins de moins de 2 ans eacutetait motiveacutee par la volonteacute drsquoeacuteviter une difficulteacute drsquointerpreacutetation drsquoun reacutesultat positif sur des animaux plus acircgeacutes susceptibles drsquoavoir eacuteteacute vaccineacutes au cours de la preacuteceacutedente eacutepizootie ou drsquoavoir eacuteteacute infecteacutes auparavant Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient agrave nouveau preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR Une analyse a eacuteteacute reacutealiseacutee (cf Annexe 1) agrave partir drsquoune extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD- ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Cette analyse a mis en eacutevidence plusieurs eacutecarts par rapport aux preacuteconisations dans la reacutealisation des enquecirctes seacuterologiques erreurs dans la saisie des identifiants des animaux non- respect des consignes de reacutealisation de la surveillance programmeacutee (qui devait ecirctre uniquement reacutealiseacutee sur des animaux de moins de 2 ans drsquoacircge) Beaucoup drsquoanimaux se sont aveacutereacutes ecirctre acircgeacutes de plus de 2 ans comme lrsquoindique le tableau 1 ci-dessous

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Tableau 1 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

A la lumiegravere des cas de FCO deacutetecteacutes en 2015 une analyse fine des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le cadre de ce Gecu en seacutelectionnant les donneacutees relatives aux seuls animaux de moins de 2 ans drsquoacircge et neacutes apregraves lrsquointerdiction de la vaccination (agrave partir de 2013) Il srsquoest aveacutereacute que sur les 472 animaux testeacutes en 2014 correspondant agrave ces critegraveres 18 (en griseacute dans le tableau 1) soit 4 eacutetaient positifs au test Elisa Mecircme srsquoil faut rester prudent dans lrsquointerpreacutetation des donneacutees la proportion observeacutee attribueacutee agrave des faux positifs dans cet eacutechantillon srsquoavegravere apregraves cette analyse supeacuterieure agrave la proportion attendue compte tenu des valeurs de speacutecificiteacute des tests ELISA (gt99 ) pouvant suggeacuterer une circulation virale en 2014 Enfin la localisation geacuteographique de neuf de ces cas seacuteropositifs au sein drsquoun mecircme deacutepartement conforte cette hypothegravese Enquecirctes meneacutees agrave partir de septembre 2015 (Source plateforme ESA)

bull Reacutesultats de lrsquoenquecircte reacutealiseacutee dans un rayon de 2 km autour du 1er foyer deacutetecteacute Suite agrave la deacutecouverte du 1er foyer une enquecircte a eacuteteacute reacutealiseacutee du 8 au 14 septembre 2015 dans les eacutelevages situeacutes dans un rayon de 2 km autour de lrsquoeacutelevage concerneacute Des analyses PCR ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur 649 bovins et 261 ovins Parmi les 12 eacutelevages analyseacutes 11 eacutetaient positifs avec 62 bovins et 8 ovins PCR positifs La preacutevalence animale estimeacutee chez les bovins est de 95 [74 ndash 121] si on ne considegravere pas drsquoeffet troupeau

bull Donneacutees de lrsquoenquecircte programmeacutee nationale suite agrave la confirmation des cas en septembre

2015 Une enquecircte programmeacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur la base de preacutelegravevements pour recherche virale par PCR dans soixante eacutelevages bovins par reacutegion administrative et trente bovins par eacutelevage dans lrsquoobjectif de deacutetecter une preacutevalence troupeaux minimale de 5 par reacutegion et une preacutevalence intra-troupeau de 10 Les eacutelevages et les bovins ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par tirage

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au sort Sur 1 334 eacutelevages et 39 403 bovins analyseacutes entre le 8 septembre et le 20 octobre 56 reacutesultats PCR positifs ont eacuteteacute trouveacutes dans 27 eacutelevages localiseacutes dans 9 deacutepartements du centre de la France (cf figure 1) La preacutevalence troupeau et animale est la plus eacuteleveacutee dans les 50 premier kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers (respectivement 50 [30 ndash 70] et 4 [3 - 6]) et diminue rapidement avec la distance Cette enquecircte a mis en eacutevidence une circulation virale intense localiseacutee au centre de la France (L Bournez communication personnelle) Le choix drsquoun eacutechantillonnage par reacutegion a eacuteteacute effectueacute afin drsquoobtenir une image rapide de la distribution virale Cependant cet eacutechantillonnage ne permet pas de tenir compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale de la distribution virale et il est possible que le virus ait eacuteteacute sous deacutetecteacute dans certaines zones ougrave il circule agrave faible intensiteacute Neacuteanmoins les reacutesultats de cette enquecircte ont permis de montrer que la circulation du virus est plus eacuteleveacutee dans la zone centrale situeacutee autour de la frontiegravere deacutepartementale entre lrsquoAllier et le Puy-de-Docircme (image drsquoun eacutepicentre) avec cependant une preacutevalence animale assez faible

En conclusion compte tenu des caracteacuteristiques actuelles de lrsquoinfection apparemment peu virulente de la dureacutee de la vireacutemie chez les bovins pouvant ecirctre longue et dans une moindre mesure de celle des ovins (pouvant servir eacuteventuellement de relais pour la transmission) des reacutesultats de lrsquoanalyse de la surveillance programmeacutee et du reacutesultat des investigations reacutealiseacutees sur les animaux seacuteropositifs les experts estiment que lrsquoorigine probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais mecircme si les donneacutees scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas drsquoexpliquer le meacutecanisme de passage de lrsquohiver par le virus Question ndeg2 laquo Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres raquo Compte tenu du tableau actuel de lrsquoinfection en France (tregraves peu de cas cliniques) les experts ont consideacutereacute que la question portait sur les risques de diffusion de lrsquoinfection (y compris inapparente) et non sur les risques de diffusion de la maladie sensu stricto Suite agrave lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 en Europe plusieurs eacutequipes de recherche ont proposeacute des modegraveles pour simuler la propagation de la FCO en fonction de diffeacuterents paramegravetres ainsi que pour eacutevaluer lrsquoimpact de mesures de gestion (y compris la vaccination) Pour reacutepondre agrave la preacutesente question le GECU srsquoest fondeacute sur une revue bibliographique reacutealiseacutee dans le cadre de lrsquoexpertise sur les modegraveles matheacutematiques et statistiques publieacutes pour la FCO (annexe 2) ainsi que sur les expeacuteriences veacutecues au travers des reacutecentes eacutepizooties lieacutees agrave des maladies virales agrave transmission vectorielle de mecircme type (BTV-8 BTV-1 Schmallenberg)

1 Revue bibliographique des modegraveles sur la propagation Il ressort de ces publications que bull les trois critegraveres agrave prendre en compte dans la propagation de la FCO sont

o les mouvements actifs des Culicoides o les mouvements des Culicoides porteacutes par les vents (avec des facteurs de variation

tels que la tempeacuterature la pluie et la topographie) o les mouvements des animaux infecteacutes

bull en matiegravere drsquoimportance relative dans la propagation il nrsquoest pas possible aujourdrsquohui sur la base des modegraveles eacutelaboreacutes agrave partir de lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 de faire la part

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 2: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Avis de lrsquoAnses Saisine ndeg2015-SA-0226 Saisine lieacutee ndeg2010-SA-0243

Dans ce contexte lrsquoAnses a eacuteteacute saisie en urgence sur la reacuteeacutemergence de FCO agrave BTV-8 en France Un GECU (groupe drsquoexpertise collective en urgence) a eacuteteacute creacuteeacute pour traiter cette saisine dont les questions sont preacutesenteacutees ci-dessous

1 laquo Compte tenu des reacutesultats drsquoanalyses des diffeacuterents dispositifs de surveillance (reacutesultats des campagnes de deacutepistages seacuterologiques ou virologiques de ces derniegraveres anneacutees chez les ruminants domestiques et sauvages) des reacutesultats reacutecents de surveillance et de typage moleacuteculaire et des travaux de modeacutelisation eacutepideacutemiologique qui seraient disponibles quel est votre avis sur lrsquoorigine probable de cette laquo reacutesurgence raquo

2 Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres

3 Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP

4 Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours

5 Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination

6 Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales

7 Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars

8 Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie

9 Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee

10 Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

ORGANISATION DE LrsquoEXPERTISE

Lrsquoexpertise a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le respect de la norme NF X 50-110 laquo Qualiteacute en expertise ndash Prescriptions geacuteneacuterales de compeacutetence pour une expertise (Mai 2003) raquo LrsquoAnses analyse les liens drsquointeacuterecircts deacuteclareacutes par les experts avant leur nomination et tout au long des travaux afin drsquoeacuteviter les risques de conflits drsquointeacuterecircts au regard des points traiteacutes dans le cadre de lrsquoexpertise Les deacuteclarations drsquointeacuterecircts des experts sont rendues publiques via le site internet de lrsquoAnses (wwwansesfr) Lrsquoeacutevaluation de risque a eacuteteacute conduite selon les modaliteacutes du rapport AFSSA (2008) intituleacute laquo Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale raquo Les intervalles de probabiliteacute exprimeacutes par le Gecu traduisent lrsquoincertitude lieacutee agrave cette eacutevaluation

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Lrsquoexpertise collective a eacuteteacute reacutealiseacutee par le groupe drsquoexpertise collective drsquourgence laquo Gecu FCO 8 reacutesurgence raquo qui srsquoest reacuteuni les 2810 0911 19112015 0112 et 11122015 Les questions de la saisine numeacuteroteacutees de 3 agrave 9 portant principalement sur le risque de disseacutemination de la FCO lieacute aux mouvements drsquoanimaux sur lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et sur la vaccination ont eacuteteacute traiteacutees dans une note intermeacutediaire transmise au demandeur le 30 novembre 2015 Les questions numeacuteroteacutees 1 2 et 10 relatives agrave lrsquoorigine probable de cette laquo reacutesurgence raquo aux risques de diffusion de la maladie et au nombre de campagnes de vaccination ont eacuteteacute traiteacutees deacutebut deacutecembre Le preacutesent avis reprend lrsquoensemble des reacuteponses apporteacutees agrave la saisine Lrsquoexpertise srsquoest appuyeacutee sur les eacuteleacutements suivants

- Lrsquoinstruction technique DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 et eacutechanges avec la DGAL sur les termes des conditions de deacuterogation

- Les eacutechanges avec la DGAL confirmant agrave la date du 1911 que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee est de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

- Les donneacutees de la plateforme ESA (consultation le 23112015) - Lrsquoappui scientifique et reacuteglementaire de lrsquoANMV - La sollicitation des Etats membres voisins de la France sur les mesures de vaccination

appliqueacutees dans leur pays - La bibliographie figurant agrave la fin de la preacutesente note intermeacutediaire

ANALYSE ET CONCLUSIONS DU GECU Question ndeg1 laquo Compte tenu des reacutesultats drsquoanalyse des diffeacuterents dispositifs de surveillance (reacutesultats des campagnes de deacutepistages seacuterologiques ou virologiques de ces derniegraveres anneacutees chez les ruminants domestiques et sauvages) des reacutesultats reacutecents de surveillance et de typage moleacuteculaire et des travaux de modeacutelisation eacutepideacutemiologique qui seraient disponibles quel est votre avis sur lrsquoorigine probable de cette laquo reacutesurgence raquo raquo Diffeacuterentes hypothegraveses drsquointroduction ou de reacutesurgence du virus de la FCO sont envisageables Les experts les ont examineacutees agrave la lumiegravere des donneacutees disponibles et des connaissances actuelles

1 Reacuteintroduction du virus en France Le virus de la fiegravevre catarrhale ovine est un arbovirus transmis essentiellement par des insectes du genre Culicoides (Wilson and Mellor 2008) Quelques rares cas de transmission par voie orale du BTV-8 ont eacuteteacute deacutecrits (Backx et al 2009 Menzies et al 2008) ainsi que quelques cas de transmission transplacentaire (De Clercq et al 2008 van der Sluijs et al 2013 Zanella et al 2012) La transmission horizontale est donc extrecircmement reacuteduite et la transmission verticale tout agrave fait minoritaire par rapport agrave la voie vectorielle Il est important de rappeler quaucun foyer de BTV-8 nest aujourdhui notifieacute dans le monde ce qui rend tregraves peu probable une introduction de virus sur le territoire franccedilais les experts ont

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cependant envisageacute les diffeacuterents modes drsquointroduction du virus qui pourraient ensuite permettre agrave lrsquoinfection de se deacutevelopper

a Transmission via la semence Cette voie de transmission eacutetant tregraves limiteacutee (Gard et al 1989 Kirkland et al 2004 Napp et al 2011a Vanbinst et al 2010) cette hypothegravese est consideacutereacutee par les experts comme tregraves peu probable Par ailleurs aucune information nrsquoa eacuteteacute fournie aux experts quant agrave la nature et la quantiteacute des semences utiliseacutees dans la reacutegion du centre de la France

b Introduction de Culicoides infecteacutes Dans la mesure ougrave aucun foyer de BTV-8 nrsquoest aujourdrsquohui notifieacute dans le monde et en particulier en Europe une introduction du virus via des Culicoides infecteacutes transporteacutes par les vents paraicirct hautement improbable Une eacuteventuelle introduction accidentelle de Culicoides infecteacutes par le biais de produits importeacutes (plantes etc hellip) qui pouvait ecirctre consideacutereacutee comme une hypothegravese creacutedible lors de lrsquointroduction du BTV-8 au Benelux -principale zone drsquoimportation internationale maritime et aeacuterienne de lrsquoEurope- paraicirct tregraves peu probable dans le cas preacutesent

c Introduction via la faune sauvage libre ou captive Les introductions drsquoanimaux de la faune sauvage libre en provenance principalement de pays europeacuteens peuvent avoir lieu dans des objectifs de repeuplement Neacuteanmoins il nrsquoa pas eacuteteacute identifieacute de cas de FCO agrave BTV-8 dans la faune sauvage libre dans des pays europeacuteens agrave travers les reacuteseaux de surveillance de la faune sauvage libre Les introductions de faune sauvage captives sont quant agrave elles quasiment inexistantes1 en lien avec la reacuteglementation de lrsquoUICN2 sur la conservation des espegraveces Des eacutechanges sont possibles entre zoos europeacuteens mais ils sont eacutegalement tregraves encadreacutes par la directive europeacuteenne 9265CEE (deacutefinissant les conditions de police sanitaire reacutegissant les eacutechanges et les importations dans la Communauteacute drsquoanimaux) qui couvre la majeure partie des espegraveces non domestiques Ainsi une introduction drsquoanimal sauvage infecteacute par ce virus en France (et plus preacuteciseacutement dans le centre de la France) paraicirct tregraves peu probable

d Introduction via la faune domestique Les experts ont envisageacute les sceacutenarios drsquointroduction drsquoun animal domestique infecteacute sur le territoire qui pourraient ecirctre agrave lrsquoorigine des foyers

- Introduction directe en France drsquoun animal domestique en provenance drsquoun pays tiers cette eacuteventualiteacute semble peu probable compte tenu du faible nombre drsquoanimaux concerneacutes et des mesures de police sanitaire existantes Par ailleurs aucun cas de BTV-8 nrsquoa eacuteteacute deacuteclareacute dans les pays tiers

- Introduction drsquoun animal en provenance drsquoun pays membre (ou indirectement drsquoun pays tiers via un pays membre) ce sceacutenario semble peu probable en lrsquoabsence de notification de foyers agrave BTV-8 en Europe En effet les pays europeacuteens qui ont eacuteteacute le plus toucheacutes par la preacuteceacutedente eacutepizootie (Allemagne Pays-Bas Belgique) ont depuis la preacuteceacutedente eacutepizootie mis en place une surveillance de la FCO dans les eacutelevages dont le taux de preacutevalence limite au niveau de leur deacutecoupage reacutegional est de lrsquoordre de 2 agrave 5 (Piet van Rijn communication personnelle) Si la FCO seacutevissait dans ces pays elle aurait tregraves probablement eacuteteacute deacutetecteacutee

1 Avis Anses sur la hieacuterarchisation des dangers sanitaires des animaux de zoos en cours de finalisation 2 UICN Union internationale pour la conservation de la nature

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Enfin la proximiteacute geacuteneacutetique du virus deacutetecteacute dans les foyers de 2015 avec la souche ayant circuleacute en France lors des eacutepisodes infectieux de 2006 (source Laboratoire National de Reacutefeacuterence) plaide en faveur drsquoune reacutesurgence du BTV-8 de la derniegravere eacutepizootie ou drsquoune introduction en provenance drsquoun des pays europeacuteens ayant connu cette eacutepizootie agrave BTV-8 Par ailleurs Nomikou et al (2015) ont deacutemontreacute que lrsquointroduction drsquoune souche de BTV dans une nouvelle reacutegion pouvait ecirctre identifieacutee par la variation geacuteneacutetique avec les souches locales ce qui nrsquoest pas le cas ici En conclusion compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes et notamment de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus deacutetecteacute dans les foyers de 2015 avec la souche ayant circuleacute en France lors des eacutepisodes infectieux de 2006 les experts estiment qursquoil est tregraves peu probable que les foyers franccedilais actuels proviennent de lrsquointroduction en France drsquoun animal domestique infecteacute par le virus de la FCO

2 Reacutesurgence lieacutee agrave la persistance du virus

a) Persistance chez les Culicoides en France avec transmission verticale Il est geacuteneacuteralement admis qursquoil nrsquoy a pas de transmission verticale du virus chez les Culicoides aucune publication ne lrsquoayant deacutemontreacutee Par exemple Osborne et al (2015) nrsquoont pas mis en eacutevidence de transmission verticale chez lrsquoespegravece Nord-ameacutericaine C sonorensis (expeacuterimentalement ou sur le terrain) drsquoun virus de FCO Si ce mode de transmission pouvait se produire il serait vraisemblablement tregraves rare et il serait peu probable que cette eacuteventualiteacute se reproduise plusieurs saisons de suite voire pendant les 4 anneacutees qui seacuteparent la preacutesente laquo reacutesurgence raquo de la fin de la preacuteceacutedente eacutepizootie Crsquoest pourquoi les experts estiment cette hypothegravese improbable

b) Persistance agrave long terme chez lrsquoanimal Il nrsquoa jamais eacuteteacute deacutemontreacute ou deacutecrit de persistance drsquoune infection agrave FCO agrave long terme chez un animal (domestique ou sauvage) que cet animal soit seacuteroneacutegatif ou non Cette hypothegravese est donc consideacutereacutee par les experts comme improbable

3 Introduction via lrsquoutilisation drsquoun vaccin Deux hypothegraveses drsquointroduction via un vaccin sont envisageables

- par un vaccin inactiveacute (quel qursquoil soit) contamineacute par le virus BTV-8 agrave lrsquooccasion de sa fabrication (agrave partir de seacuterum de veau fœtal par exemple) Cette hypothegravese est en pratique peu probable compte tenu de la reacuteglementation lieacutee aux bonnes pratiques de fabrication des vaccins dans les laboratoires pharmaceutiques

- par un vaccin vivant contre BTV-8 Il existe agrave la connaissance des experts un seul vaccin vivant pour la souche BTV-8 sans AMM en France Ce vaccin vivant proteacutegeant contre le BTV-8 est produit en Afrique du Sud (Onderstepoort Biological Products (OBP) vaccin pentavalent B contre les seacuterotypes 3 8 9 10 et 11) et compte tenu de lrsquointerdiction de toute vaccination contre la FCO depuis 2013 en France son importation est interdite Son utilisation aurait neacutecessiteacute une introduction illeacutegale et de par lrsquoabsence de foyers deacutetecteacutes depuis 2012 en France meacutetropolitaine son utilisation nrsquoaurait preacutesenteacute aucun inteacuterecirct Enfin il est souligneacute que ce vaccin est produit agrave partir drsquoune seule et mecircme souche virale datant de 1937 qui est geacuteneacutetiquement diffeacuterente de celle identifieacutee dans les foyers franccedilais

Crsquoest pourquoi les experts estiment improbable lrsquointroduction de BTV-8 via lrsquoutilisation drsquoun vaccin

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4 Maladie entretenue agrave bas bruit en France

Compte tenu

- de lrsquoabsence de cas drsquoinfection agrave BTV-8 rapporteacute en Europe et dans le monde - de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus avec la souche ayant circuleacute en France lors des

eacutepisodes infectieux de 2006 et des anneacutees suivantes - des manifestations cliniques de faible intensiteacute et de faible ampleur de la FCO seacutevissant

actuellement sur le territoire (un seul animal ayant preacutesenteacute des symptocircmes cliniques parmi les 322 animaux du 1er eacutelevage deacuteclareacute en France et seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 128 foyers identifieacutes sur le territoire national au 10122015) rendant la deacutetection par surveillance eacuteveacutenementielle aleacuteatoire

- des derniegraveres informations eacutepideacutemiologiques transmises par la DGAL indiquant que au 13112015 la DGAL a eacuteteacute informeacutee par les autoriteacutes espagnoles dun bovin drsquoorigine franccedilaise positif en PCR arriveacute chez eux le 230715 Lrsquoenquecircte a montreacute que ce bovin neacute le 280714 dans le deacutepartement des Vosges est sorti de cette 1egravere exploitation le 24112014 qursquoil a ensuite seacutejourneacute du 04122014 au 15072015 dans une 2egraveme exploitation du deacutepartement du Puy de Docircme puis a eacuteteacute livreacute le 23072015 en Espagne par un opeacuterateur commercial Compte tenu des travaux de Zanella et al (2013) montrant que le temps meacutedian de deacutetection du geacutenome par PCR est de 6 mois et demi chez les bovins (et 7 mois au maximum) les investigations ont donc eacuteteacute concentreacutees sur lrsquoexploitation du deacutepartement du Puy de Docircme Cet eacutelevage est situeacute dans le mecircme peacuterimegravetre que les premiers cas repeacutereacutes agrave fin aoucirct-deacutebut septembre 2015 apportant un eacuteleacutement de plus sur la circulation du virus dans la zone du Massif Central

les experts envisagent comme probable une reacutesurgence de FCO agrave BTV-8 lieacutee agrave une possible circulation agrave bas bruit de lrsquoinfection en France meacutetropolitaine et en particulier dans la reacutegion du Massif Central Deux types de populations pourraient avoir entretenu lrsquoinfection agrave bas bruit la faune sauvage ou les ruminants domestiques Ces deux hypothegraveses sont analyseacutees ci-dessous

a Dans la faune sauvage Rossi et al (2014b) ont eacutetudieacute la preacutevalence de la FCO dans la faune sauvage de 2008 agrave 2009 Comme dans drsquoautres pays europeacuteens une forte seacuteropreacutevalence de la FCO au niveau national a eacuteteacute observeacutee chez le cerf (471 en 2008 et 243 en 2009) durant le pic drsquoincidence domestique alors que les autres espegraveces de ruminants sauvages nrsquoont eacuteteacute que marginalement infecteacutees (seacuteropreacutevalence de moins de 3 ) Dans les Pyreacuteneacutees Corbiegravere et al (2012) sont arriveacutes aux mecircmes conclusions avec une forte preacutevalence de lrsquoinfection agrave BTV-1 chez les cerfs (50 en 2008 et 10 en 2010) tandis que les autres espegraveces sauvages eacutetaient tregraves peu impacteacutees Cependant le rocircle du cerf dans la diffusion et le maintien de lrsquoinfection restait encore agrave preacuteciser Quelques anneacutees plus tard Rossi et al (2014a) ont observeacute dans une eacutetude meneacutee de 2011 agrave 2013 que la proportion de cerfs seacuteropositifs diminuait de 43 agrave 97 sur 1 088 cerfs issus de 13 deacutepartements et que plus aucun geacutenome viral nrsquoeacutetait deacutetecteacute (lt03 au risque de 5) ce qui montre que le virus a circuleacute dans cette population mais ne circulait plus sur la peacuteriode eacutetudieacutee3 Ces reacutesultats indiquent une diminution de la seacuteropreacutevalence chez les cerfs parallegravelement agrave celle observeacutee chez les ruminants domestiques ce qui suggeacutererait un rocircle limiteacute des cerfs dans la persistance de la circulation de lrsquoinfection virale de la FCO Cependant une circulation agrave bas bruit dans la population de cerfs ne peut pas ecirctre totalement exclue Des seacuterologies positives ont

3 drsquoapregraves Lόpez-Olvera et al (2010) le test PCR permet de deacutetecter la preacutesence du virus de la FCO chez le cerf au maximum 150 jours apregraves son passage une dureacutee suffisamment longue pour deacutetecter a posteriori drsquoeacuteventuelles infections

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drsquoailleurs eacuteteacute observeacutees chez des jeunes cerfs en 2012 qui pourraient srsquoexpliquer par la persistance drsquoanticorps maternels ou bien de maniegravere beaucoup moins probable par une circulation virale agrave bas bruit Compte tenu des eacuteleacutements ci-dessus les experts estiment que la place des ruminants sauvages autres que le cerf eacutelaphe dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie est probablement neacutegligeable Une enquecircte est envisageacutee prochainement pour connaicirctre la seacuteropreacutevalence actuelle de linfection dans la faune sauvage au regard de la preacutesente reacutesurgence Neacuteanmoins il faut souligner que les premiers deacutepartements dans lesquels des foyers de FCO ont eacuteteacute deacuteclareacutes ne correspondent pas aux zones de fortes densiteacutes de populations de cerfs En conclusion parmi les espegraveces de ruminants sauvages seul le cerf aurait pu ecirctre envisageacute comme reacuteservoir de lrsquoinfection Cependant compte tenu de la baisse conseacutequente de la seacuteropreacutevalence dans les populations de cerfs entre 2009 et 2013 des eacutetudes meneacutees sur la vireacutemie dans cette espegravece et de la densiteacute peu eacuteleveacutee de ces populations dans le Massif Central qui ne facilite pas la diffusion drsquoune infection les experts estiment que lrsquohypothegravese drsquoune reacutesurgence de lrsquoinfection agrave partir de la population de cerfs est peu probable

b Dans la population drsquoanimaux domestiques

bull Chez les caprins Dans cette espegravece lrsquoinfection est tregraves fugace (Belbis 2015 Belbis et al 2013) Le rocircle eacutepideacutemiologique des caprins vis-agrave-vis de la persistance de la FCO est donc consideacutereacute comme neacutegligeable

bull Chez les ovins Chez les ovins la vireacutemie moyenne est de 3 semaines avec un maximum de 4 semaines (Bonneau et al 2002) ce qui ne permettrait pas au virus de survivre agrave la peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle et en theacuteorie ne permettrait pas drsquoentretenir une circulation sur le long terme Le rocircle eacutepideacutemiologique des ovins est donc moins important que celui des bovins (cf infra) Toutefois en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il ne peut ecirctre consideacutereacute comme neacutegligeable cette espegravece pouvant servir de relai de transmission La peacuteriode drsquoinfectiviteacute intra troupeau est en effet plus longue que la simple dureacutee de vireacutemie chez un animal Par ailleurs le taux de renouvellement assez eacuteleveacute de certaines populations ovines (productions laitiegraveres) a pu contribuer eacutegalement agrave augmenter la population naiumlve apte agrave favoriser la circulation virale

bull Chez les bovins Caracteacuteristiques de lrsquoinfection Dans cette espegravece la vireacutemie dure selon les auteurs de 1 mois (Di Gialleonardo et al 2011) agrave 100 jours maximum (Sperlova and Zendulkova 2011) permettant drsquoentretenir une circulation sur un plus long terme que celle observeacutee chez les ovins Limmuniteacute des animaux est potentiellement longue mais varie en fonction du type drsquoimmuniteacute deacuteveloppeacutee (naturelle ou vaccinale et notamment du nombre de vaccins reccedilus) Une grande majoriteacute des animaux neacutes avant 2010 pourraient ecirctre seacuteropositifs actuellement Cependant le niveau dimmunisation est probablement caracteacuteriseacute par une importante heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale lieacutee agrave lhistorique infectieux etou vaccinal de ces populations animales et nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacute au niveau national4

4 La proportion actuelle danimaux neacutes avant 2010 a eacuteteacute estimeacutee entre 15 et 30 par deacutepartements

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Une immuniteacute protectrice drsquoau moins un an a eacuteteacute deacutemontreacutee chez des bovins vaccineacutes avec des vaccins BTV-8 inactiveacutes (Bluevac-8 Zulvac-8 Alsap-8) (Waumlckerlin et al 2010 Zanella et al 2014) et une seacuteropositiviteacute a eacuteteacute mise en eacutevidence jusqursquoagrave 3 ans apregraves la vaccination chez les bovins (Oura et al 2012) sans que le degreacute de protection virologique nrsquoait eacuteteacute eacutevalueacute dans cette eacutetude Il est cependant envisageable que des animaux proteacutegeacutes une anneacutee puissent subir une nouvelle infection agrave bas bruit peu repeacuterable dans les anneacutees suivantes Par ailleurs la surveillance eacutevegravenementielle ne reacutevegravele que peu de cas cliniques laissant penser que lrsquoinfection actuelle peut ecirctre souvent inapparente et donc circuler agrave bas bruit en eacutechappant ainsi agrave la surveillance Enfin le taux de renouvellement des troupeaux bovins peut ecirctre eacuteleveacute (notamment en eacutelevage laitier ougrave il est couramment de 25 ) conduisant agrave la creacuteation assez rapide dune population naiumlve et donc apte agrave favoriser la circulation virale En conclusion le virus aurait pu circuler agrave bas bruit sans ecirctre deacutetecteacute la proportion danimaux naiumlfs eacutetant devenue suffisamment eacuteleveacutee en 2015 pour favoriser une reacutesurgence Analyse des donneacutees de surveillance programmeacutee de 2013 agrave deacutebut 2015

Pour rappel de nouvelles modaliteacutes de la surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale ont eacuteteacute mises en place agrave lrsquoissue de la preacuteceacutedente eacutepizootie en 20132014 et 20142015 une fois le statut indemne recouvreacute Elles ont eacuteteacute deacutefinies de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 15 preacutelegravevements par deacutepartement et par an Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait donc proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses La neacutecessiteacute de diriger les preacutelegravevements sur les jeunes bovins de moins de 2 ans eacutetait motiveacutee par la volonteacute drsquoeacuteviter une difficulteacute drsquointerpreacutetation drsquoun reacutesultat positif sur des animaux plus acircgeacutes susceptibles drsquoavoir eacuteteacute vaccineacutes au cours de la preacuteceacutedente eacutepizootie ou drsquoavoir eacuteteacute infecteacutes auparavant Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient agrave nouveau preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR Une analyse a eacuteteacute reacutealiseacutee (cf Annexe 1) agrave partir drsquoune extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD- ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Cette analyse a mis en eacutevidence plusieurs eacutecarts par rapport aux preacuteconisations dans la reacutealisation des enquecirctes seacuterologiques erreurs dans la saisie des identifiants des animaux non- respect des consignes de reacutealisation de la surveillance programmeacutee (qui devait ecirctre uniquement reacutealiseacutee sur des animaux de moins de 2 ans drsquoacircge) Beaucoup drsquoanimaux se sont aveacutereacutes ecirctre acircgeacutes de plus de 2 ans comme lrsquoindique le tableau 1 ci-dessous

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Tableau 1 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

A la lumiegravere des cas de FCO deacutetecteacutes en 2015 une analyse fine des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le cadre de ce Gecu en seacutelectionnant les donneacutees relatives aux seuls animaux de moins de 2 ans drsquoacircge et neacutes apregraves lrsquointerdiction de la vaccination (agrave partir de 2013) Il srsquoest aveacutereacute que sur les 472 animaux testeacutes en 2014 correspondant agrave ces critegraveres 18 (en griseacute dans le tableau 1) soit 4 eacutetaient positifs au test Elisa Mecircme srsquoil faut rester prudent dans lrsquointerpreacutetation des donneacutees la proportion observeacutee attribueacutee agrave des faux positifs dans cet eacutechantillon srsquoavegravere apregraves cette analyse supeacuterieure agrave la proportion attendue compte tenu des valeurs de speacutecificiteacute des tests ELISA (gt99 ) pouvant suggeacuterer une circulation virale en 2014 Enfin la localisation geacuteographique de neuf de ces cas seacuteropositifs au sein drsquoun mecircme deacutepartement conforte cette hypothegravese Enquecirctes meneacutees agrave partir de septembre 2015 (Source plateforme ESA)

bull Reacutesultats de lrsquoenquecircte reacutealiseacutee dans un rayon de 2 km autour du 1er foyer deacutetecteacute Suite agrave la deacutecouverte du 1er foyer une enquecircte a eacuteteacute reacutealiseacutee du 8 au 14 septembre 2015 dans les eacutelevages situeacutes dans un rayon de 2 km autour de lrsquoeacutelevage concerneacute Des analyses PCR ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur 649 bovins et 261 ovins Parmi les 12 eacutelevages analyseacutes 11 eacutetaient positifs avec 62 bovins et 8 ovins PCR positifs La preacutevalence animale estimeacutee chez les bovins est de 95 [74 ndash 121] si on ne considegravere pas drsquoeffet troupeau

bull Donneacutees de lrsquoenquecircte programmeacutee nationale suite agrave la confirmation des cas en septembre

2015 Une enquecircte programmeacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur la base de preacutelegravevements pour recherche virale par PCR dans soixante eacutelevages bovins par reacutegion administrative et trente bovins par eacutelevage dans lrsquoobjectif de deacutetecter une preacutevalence troupeaux minimale de 5 par reacutegion et une preacutevalence intra-troupeau de 10 Les eacutelevages et les bovins ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par tirage

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au sort Sur 1 334 eacutelevages et 39 403 bovins analyseacutes entre le 8 septembre et le 20 octobre 56 reacutesultats PCR positifs ont eacuteteacute trouveacutes dans 27 eacutelevages localiseacutes dans 9 deacutepartements du centre de la France (cf figure 1) La preacutevalence troupeau et animale est la plus eacuteleveacutee dans les 50 premier kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers (respectivement 50 [30 ndash 70] et 4 [3 - 6]) et diminue rapidement avec la distance Cette enquecircte a mis en eacutevidence une circulation virale intense localiseacutee au centre de la France (L Bournez communication personnelle) Le choix drsquoun eacutechantillonnage par reacutegion a eacuteteacute effectueacute afin drsquoobtenir une image rapide de la distribution virale Cependant cet eacutechantillonnage ne permet pas de tenir compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale de la distribution virale et il est possible que le virus ait eacuteteacute sous deacutetecteacute dans certaines zones ougrave il circule agrave faible intensiteacute Neacuteanmoins les reacutesultats de cette enquecircte ont permis de montrer que la circulation du virus est plus eacuteleveacutee dans la zone centrale situeacutee autour de la frontiegravere deacutepartementale entre lrsquoAllier et le Puy-de-Docircme (image drsquoun eacutepicentre) avec cependant une preacutevalence animale assez faible

En conclusion compte tenu des caracteacuteristiques actuelles de lrsquoinfection apparemment peu virulente de la dureacutee de la vireacutemie chez les bovins pouvant ecirctre longue et dans une moindre mesure de celle des ovins (pouvant servir eacuteventuellement de relais pour la transmission) des reacutesultats de lrsquoanalyse de la surveillance programmeacutee et du reacutesultat des investigations reacutealiseacutees sur les animaux seacuteropositifs les experts estiment que lrsquoorigine probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais mecircme si les donneacutees scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas drsquoexpliquer le meacutecanisme de passage de lrsquohiver par le virus Question ndeg2 laquo Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres raquo Compte tenu du tableau actuel de lrsquoinfection en France (tregraves peu de cas cliniques) les experts ont consideacutereacute que la question portait sur les risques de diffusion de lrsquoinfection (y compris inapparente) et non sur les risques de diffusion de la maladie sensu stricto Suite agrave lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 en Europe plusieurs eacutequipes de recherche ont proposeacute des modegraveles pour simuler la propagation de la FCO en fonction de diffeacuterents paramegravetres ainsi que pour eacutevaluer lrsquoimpact de mesures de gestion (y compris la vaccination) Pour reacutepondre agrave la preacutesente question le GECU srsquoest fondeacute sur une revue bibliographique reacutealiseacutee dans le cadre de lrsquoexpertise sur les modegraveles matheacutematiques et statistiques publieacutes pour la FCO (annexe 2) ainsi que sur les expeacuteriences veacutecues au travers des reacutecentes eacutepizooties lieacutees agrave des maladies virales agrave transmission vectorielle de mecircme type (BTV-8 BTV-1 Schmallenberg)

1 Revue bibliographique des modegraveles sur la propagation Il ressort de ces publications que bull les trois critegraveres agrave prendre en compte dans la propagation de la FCO sont

o les mouvements actifs des Culicoides o les mouvements des Culicoides porteacutes par les vents (avec des facteurs de variation

tels que la tempeacuterature la pluie et la topographie) o les mouvements des animaux infecteacutes

bull en matiegravere drsquoimportance relative dans la propagation il nrsquoest pas possible aujourdrsquohui sur la base des modegraveles eacutelaboreacutes agrave partir de lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 de faire la part

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 3: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Lrsquoexpertise collective a eacuteteacute reacutealiseacutee par le groupe drsquoexpertise collective drsquourgence laquo Gecu FCO 8 reacutesurgence raquo qui srsquoest reacuteuni les 2810 0911 19112015 0112 et 11122015 Les questions de la saisine numeacuteroteacutees de 3 agrave 9 portant principalement sur le risque de disseacutemination de la FCO lieacute aux mouvements drsquoanimaux sur lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et sur la vaccination ont eacuteteacute traiteacutees dans une note intermeacutediaire transmise au demandeur le 30 novembre 2015 Les questions numeacuteroteacutees 1 2 et 10 relatives agrave lrsquoorigine probable de cette laquo reacutesurgence raquo aux risques de diffusion de la maladie et au nombre de campagnes de vaccination ont eacuteteacute traiteacutees deacutebut deacutecembre Le preacutesent avis reprend lrsquoensemble des reacuteponses apporteacutees agrave la saisine Lrsquoexpertise srsquoest appuyeacutee sur les eacuteleacutements suivants

- Lrsquoinstruction technique DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 et eacutechanges avec la DGAL sur les termes des conditions de deacuterogation

- Les eacutechanges avec la DGAL confirmant agrave la date du 1911 que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee est de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

- Les donneacutees de la plateforme ESA (consultation le 23112015) - Lrsquoappui scientifique et reacuteglementaire de lrsquoANMV - La sollicitation des Etats membres voisins de la France sur les mesures de vaccination

appliqueacutees dans leur pays - La bibliographie figurant agrave la fin de la preacutesente note intermeacutediaire

ANALYSE ET CONCLUSIONS DU GECU Question ndeg1 laquo Compte tenu des reacutesultats drsquoanalyse des diffeacuterents dispositifs de surveillance (reacutesultats des campagnes de deacutepistages seacuterologiques ou virologiques de ces derniegraveres anneacutees chez les ruminants domestiques et sauvages) des reacutesultats reacutecents de surveillance et de typage moleacuteculaire et des travaux de modeacutelisation eacutepideacutemiologique qui seraient disponibles quel est votre avis sur lrsquoorigine probable de cette laquo reacutesurgence raquo raquo Diffeacuterentes hypothegraveses drsquointroduction ou de reacutesurgence du virus de la FCO sont envisageables Les experts les ont examineacutees agrave la lumiegravere des donneacutees disponibles et des connaissances actuelles

1 Reacuteintroduction du virus en France Le virus de la fiegravevre catarrhale ovine est un arbovirus transmis essentiellement par des insectes du genre Culicoides (Wilson and Mellor 2008) Quelques rares cas de transmission par voie orale du BTV-8 ont eacuteteacute deacutecrits (Backx et al 2009 Menzies et al 2008) ainsi que quelques cas de transmission transplacentaire (De Clercq et al 2008 van der Sluijs et al 2013 Zanella et al 2012) La transmission horizontale est donc extrecircmement reacuteduite et la transmission verticale tout agrave fait minoritaire par rapport agrave la voie vectorielle Il est important de rappeler quaucun foyer de BTV-8 nest aujourdhui notifieacute dans le monde ce qui rend tregraves peu probable une introduction de virus sur le territoire franccedilais les experts ont

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cependant envisageacute les diffeacuterents modes drsquointroduction du virus qui pourraient ensuite permettre agrave lrsquoinfection de se deacutevelopper

a Transmission via la semence Cette voie de transmission eacutetant tregraves limiteacutee (Gard et al 1989 Kirkland et al 2004 Napp et al 2011a Vanbinst et al 2010) cette hypothegravese est consideacutereacutee par les experts comme tregraves peu probable Par ailleurs aucune information nrsquoa eacuteteacute fournie aux experts quant agrave la nature et la quantiteacute des semences utiliseacutees dans la reacutegion du centre de la France

b Introduction de Culicoides infecteacutes Dans la mesure ougrave aucun foyer de BTV-8 nrsquoest aujourdrsquohui notifieacute dans le monde et en particulier en Europe une introduction du virus via des Culicoides infecteacutes transporteacutes par les vents paraicirct hautement improbable Une eacuteventuelle introduction accidentelle de Culicoides infecteacutes par le biais de produits importeacutes (plantes etc hellip) qui pouvait ecirctre consideacutereacutee comme une hypothegravese creacutedible lors de lrsquointroduction du BTV-8 au Benelux -principale zone drsquoimportation internationale maritime et aeacuterienne de lrsquoEurope- paraicirct tregraves peu probable dans le cas preacutesent

c Introduction via la faune sauvage libre ou captive Les introductions drsquoanimaux de la faune sauvage libre en provenance principalement de pays europeacuteens peuvent avoir lieu dans des objectifs de repeuplement Neacuteanmoins il nrsquoa pas eacuteteacute identifieacute de cas de FCO agrave BTV-8 dans la faune sauvage libre dans des pays europeacuteens agrave travers les reacuteseaux de surveillance de la faune sauvage libre Les introductions de faune sauvage captives sont quant agrave elles quasiment inexistantes1 en lien avec la reacuteglementation de lrsquoUICN2 sur la conservation des espegraveces Des eacutechanges sont possibles entre zoos europeacuteens mais ils sont eacutegalement tregraves encadreacutes par la directive europeacuteenne 9265CEE (deacutefinissant les conditions de police sanitaire reacutegissant les eacutechanges et les importations dans la Communauteacute drsquoanimaux) qui couvre la majeure partie des espegraveces non domestiques Ainsi une introduction drsquoanimal sauvage infecteacute par ce virus en France (et plus preacuteciseacutement dans le centre de la France) paraicirct tregraves peu probable

d Introduction via la faune domestique Les experts ont envisageacute les sceacutenarios drsquointroduction drsquoun animal domestique infecteacute sur le territoire qui pourraient ecirctre agrave lrsquoorigine des foyers

- Introduction directe en France drsquoun animal domestique en provenance drsquoun pays tiers cette eacuteventualiteacute semble peu probable compte tenu du faible nombre drsquoanimaux concerneacutes et des mesures de police sanitaire existantes Par ailleurs aucun cas de BTV-8 nrsquoa eacuteteacute deacuteclareacute dans les pays tiers

- Introduction drsquoun animal en provenance drsquoun pays membre (ou indirectement drsquoun pays tiers via un pays membre) ce sceacutenario semble peu probable en lrsquoabsence de notification de foyers agrave BTV-8 en Europe En effet les pays europeacuteens qui ont eacuteteacute le plus toucheacutes par la preacuteceacutedente eacutepizootie (Allemagne Pays-Bas Belgique) ont depuis la preacuteceacutedente eacutepizootie mis en place une surveillance de la FCO dans les eacutelevages dont le taux de preacutevalence limite au niveau de leur deacutecoupage reacutegional est de lrsquoordre de 2 agrave 5 (Piet van Rijn communication personnelle) Si la FCO seacutevissait dans ces pays elle aurait tregraves probablement eacuteteacute deacutetecteacutee

1 Avis Anses sur la hieacuterarchisation des dangers sanitaires des animaux de zoos en cours de finalisation 2 UICN Union internationale pour la conservation de la nature

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Enfin la proximiteacute geacuteneacutetique du virus deacutetecteacute dans les foyers de 2015 avec la souche ayant circuleacute en France lors des eacutepisodes infectieux de 2006 (source Laboratoire National de Reacutefeacuterence) plaide en faveur drsquoune reacutesurgence du BTV-8 de la derniegravere eacutepizootie ou drsquoune introduction en provenance drsquoun des pays europeacuteens ayant connu cette eacutepizootie agrave BTV-8 Par ailleurs Nomikou et al (2015) ont deacutemontreacute que lrsquointroduction drsquoune souche de BTV dans une nouvelle reacutegion pouvait ecirctre identifieacutee par la variation geacuteneacutetique avec les souches locales ce qui nrsquoest pas le cas ici En conclusion compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes et notamment de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus deacutetecteacute dans les foyers de 2015 avec la souche ayant circuleacute en France lors des eacutepisodes infectieux de 2006 les experts estiment qursquoil est tregraves peu probable que les foyers franccedilais actuels proviennent de lrsquointroduction en France drsquoun animal domestique infecteacute par le virus de la FCO

2 Reacutesurgence lieacutee agrave la persistance du virus

a) Persistance chez les Culicoides en France avec transmission verticale Il est geacuteneacuteralement admis qursquoil nrsquoy a pas de transmission verticale du virus chez les Culicoides aucune publication ne lrsquoayant deacutemontreacutee Par exemple Osborne et al (2015) nrsquoont pas mis en eacutevidence de transmission verticale chez lrsquoespegravece Nord-ameacutericaine C sonorensis (expeacuterimentalement ou sur le terrain) drsquoun virus de FCO Si ce mode de transmission pouvait se produire il serait vraisemblablement tregraves rare et il serait peu probable que cette eacuteventualiteacute se reproduise plusieurs saisons de suite voire pendant les 4 anneacutees qui seacuteparent la preacutesente laquo reacutesurgence raquo de la fin de la preacuteceacutedente eacutepizootie Crsquoest pourquoi les experts estiment cette hypothegravese improbable

b) Persistance agrave long terme chez lrsquoanimal Il nrsquoa jamais eacuteteacute deacutemontreacute ou deacutecrit de persistance drsquoune infection agrave FCO agrave long terme chez un animal (domestique ou sauvage) que cet animal soit seacuteroneacutegatif ou non Cette hypothegravese est donc consideacutereacutee par les experts comme improbable

3 Introduction via lrsquoutilisation drsquoun vaccin Deux hypothegraveses drsquointroduction via un vaccin sont envisageables

- par un vaccin inactiveacute (quel qursquoil soit) contamineacute par le virus BTV-8 agrave lrsquooccasion de sa fabrication (agrave partir de seacuterum de veau fœtal par exemple) Cette hypothegravese est en pratique peu probable compte tenu de la reacuteglementation lieacutee aux bonnes pratiques de fabrication des vaccins dans les laboratoires pharmaceutiques

- par un vaccin vivant contre BTV-8 Il existe agrave la connaissance des experts un seul vaccin vivant pour la souche BTV-8 sans AMM en France Ce vaccin vivant proteacutegeant contre le BTV-8 est produit en Afrique du Sud (Onderstepoort Biological Products (OBP) vaccin pentavalent B contre les seacuterotypes 3 8 9 10 et 11) et compte tenu de lrsquointerdiction de toute vaccination contre la FCO depuis 2013 en France son importation est interdite Son utilisation aurait neacutecessiteacute une introduction illeacutegale et de par lrsquoabsence de foyers deacutetecteacutes depuis 2012 en France meacutetropolitaine son utilisation nrsquoaurait preacutesenteacute aucun inteacuterecirct Enfin il est souligneacute que ce vaccin est produit agrave partir drsquoune seule et mecircme souche virale datant de 1937 qui est geacuteneacutetiquement diffeacuterente de celle identifieacutee dans les foyers franccedilais

Crsquoest pourquoi les experts estiment improbable lrsquointroduction de BTV-8 via lrsquoutilisation drsquoun vaccin

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4 Maladie entretenue agrave bas bruit en France

Compte tenu

- de lrsquoabsence de cas drsquoinfection agrave BTV-8 rapporteacute en Europe et dans le monde - de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus avec la souche ayant circuleacute en France lors des

eacutepisodes infectieux de 2006 et des anneacutees suivantes - des manifestations cliniques de faible intensiteacute et de faible ampleur de la FCO seacutevissant

actuellement sur le territoire (un seul animal ayant preacutesenteacute des symptocircmes cliniques parmi les 322 animaux du 1er eacutelevage deacuteclareacute en France et seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 128 foyers identifieacutes sur le territoire national au 10122015) rendant la deacutetection par surveillance eacuteveacutenementielle aleacuteatoire

- des derniegraveres informations eacutepideacutemiologiques transmises par la DGAL indiquant que au 13112015 la DGAL a eacuteteacute informeacutee par les autoriteacutes espagnoles dun bovin drsquoorigine franccedilaise positif en PCR arriveacute chez eux le 230715 Lrsquoenquecircte a montreacute que ce bovin neacute le 280714 dans le deacutepartement des Vosges est sorti de cette 1egravere exploitation le 24112014 qursquoil a ensuite seacutejourneacute du 04122014 au 15072015 dans une 2egraveme exploitation du deacutepartement du Puy de Docircme puis a eacuteteacute livreacute le 23072015 en Espagne par un opeacuterateur commercial Compte tenu des travaux de Zanella et al (2013) montrant que le temps meacutedian de deacutetection du geacutenome par PCR est de 6 mois et demi chez les bovins (et 7 mois au maximum) les investigations ont donc eacuteteacute concentreacutees sur lrsquoexploitation du deacutepartement du Puy de Docircme Cet eacutelevage est situeacute dans le mecircme peacuterimegravetre que les premiers cas repeacutereacutes agrave fin aoucirct-deacutebut septembre 2015 apportant un eacuteleacutement de plus sur la circulation du virus dans la zone du Massif Central

les experts envisagent comme probable une reacutesurgence de FCO agrave BTV-8 lieacutee agrave une possible circulation agrave bas bruit de lrsquoinfection en France meacutetropolitaine et en particulier dans la reacutegion du Massif Central Deux types de populations pourraient avoir entretenu lrsquoinfection agrave bas bruit la faune sauvage ou les ruminants domestiques Ces deux hypothegraveses sont analyseacutees ci-dessous

a Dans la faune sauvage Rossi et al (2014b) ont eacutetudieacute la preacutevalence de la FCO dans la faune sauvage de 2008 agrave 2009 Comme dans drsquoautres pays europeacuteens une forte seacuteropreacutevalence de la FCO au niveau national a eacuteteacute observeacutee chez le cerf (471 en 2008 et 243 en 2009) durant le pic drsquoincidence domestique alors que les autres espegraveces de ruminants sauvages nrsquoont eacuteteacute que marginalement infecteacutees (seacuteropreacutevalence de moins de 3 ) Dans les Pyreacuteneacutees Corbiegravere et al (2012) sont arriveacutes aux mecircmes conclusions avec une forte preacutevalence de lrsquoinfection agrave BTV-1 chez les cerfs (50 en 2008 et 10 en 2010) tandis que les autres espegraveces sauvages eacutetaient tregraves peu impacteacutees Cependant le rocircle du cerf dans la diffusion et le maintien de lrsquoinfection restait encore agrave preacuteciser Quelques anneacutees plus tard Rossi et al (2014a) ont observeacute dans une eacutetude meneacutee de 2011 agrave 2013 que la proportion de cerfs seacuteropositifs diminuait de 43 agrave 97 sur 1 088 cerfs issus de 13 deacutepartements et que plus aucun geacutenome viral nrsquoeacutetait deacutetecteacute (lt03 au risque de 5) ce qui montre que le virus a circuleacute dans cette population mais ne circulait plus sur la peacuteriode eacutetudieacutee3 Ces reacutesultats indiquent une diminution de la seacuteropreacutevalence chez les cerfs parallegravelement agrave celle observeacutee chez les ruminants domestiques ce qui suggeacutererait un rocircle limiteacute des cerfs dans la persistance de la circulation de lrsquoinfection virale de la FCO Cependant une circulation agrave bas bruit dans la population de cerfs ne peut pas ecirctre totalement exclue Des seacuterologies positives ont

3 drsquoapregraves Lόpez-Olvera et al (2010) le test PCR permet de deacutetecter la preacutesence du virus de la FCO chez le cerf au maximum 150 jours apregraves son passage une dureacutee suffisamment longue pour deacutetecter a posteriori drsquoeacuteventuelles infections

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drsquoailleurs eacuteteacute observeacutees chez des jeunes cerfs en 2012 qui pourraient srsquoexpliquer par la persistance drsquoanticorps maternels ou bien de maniegravere beaucoup moins probable par une circulation virale agrave bas bruit Compte tenu des eacuteleacutements ci-dessus les experts estiment que la place des ruminants sauvages autres que le cerf eacutelaphe dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie est probablement neacutegligeable Une enquecircte est envisageacutee prochainement pour connaicirctre la seacuteropreacutevalence actuelle de linfection dans la faune sauvage au regard de la preacutesente reacutesurgence Neacuteanmoins il faut souligner que les premiers deacutepartements dans lesquels des foyers de FCO ont eacuteteacute deacuteclareacutes ne correspondent pas aux zones de fortes densiteacutes de populations de cerfs En conclusion parmi les espegraveces de ruminants sauvages seul le cerf aurait pu ecirctre envisageacute comme reacuteservoir de lrsquoinfection Cependant compte tenu de la baisse conseacutequente de la seacuteropreacutevalence dans les populations de cerfs entre 2009 et 2013 des eacutetudes meneacutees sur la vireacutemie dans cette espegravece et de la densiteacute peu eacuteleveacutee de ces populations dans le Massif Central qui ne facilite pas la diffusion drsquoune infection les experts estiment que lrsquohypothegravese drsquoune reacutesurgence de lrsquoinfection agrave partir de la population de cerfs est peu probable

b Dans la population drsquoanimaux domestiques

bull Chez les caprins Dans cette espegravece lrsquoinfection est tregraves fugace (Belbis 2015 Belbis et al 2013) Le rocircle eacutepideacutemiologique des caprins vis-agrave-vis de la persistance de la FCO est donc consideacutereacute comme neacutegligeable

bull Chez les ovins Chez les ovins la vireacutemie moyenne est de 3 semaines avec un maximum de 4 semaines (Bonneau et al 2002) ce qui ne permettrait pas au virus de survivre agrave la peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle et en theacuteorie ne permettrait pas drsquoentretenir une circulation sur le long terme Le rocircle eacutepideacutemiologique des ovins est donc moins important que celui des bovins (cf infra) Toutefois en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il ne peut ecirctre consideacutereacute comme neacutegligeable cette espegravece pouvant servir de relai de transmission La peacuteriode drsquoinfectiviteacute intra troupeau est en effet plus longue que la simple dureacutee de vireacutemie chez un animal Par ailleurs le taux de renouvellement assez eacuteleveacute de certaines populations ovines (productions laitiegraveres) a pu contribuer eacutegalement agrave augmenter la population naiumlve apte agrave favoriser la circulation virale

bull Chez les bovins Caracteacuteristiques de lrsquoinfection Dans cette espegravece la vireacutemie dure selon les auteurs de 1 mois (Di Gialleonardo et al 2011) agrave 100 jours maximum (Sperlova and Zendulkova 2011) permettant drsquoentretenir une circulation sur un plus long terme que celle observeacutee chez les ovins Limmuniteacute des animaux est potentiellement longue mais varie en fonction du type drsquoimmuniteacute deacuteveloppeacutee (naturelle ou vaccinale et notamment du nombre de vaccins reccedilus) Une grande majoriteacute des animaux neacutes avant 2010 pourraient ecirctre seacuteropositifs actuellement Cependant le niveau dimmunisation est probablement caracteacuteriseacute par une importante heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale lieacutee agrave lhistorique infectieux etou vaccinal de ces populations animales et nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacute au niveau national4

4 La proportion actuelle danimaux neacutes avant 2010 a eacuteteacute estimeacutee entre 15 et 30 par deacutepartements

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Une immuniteacute protectrice drsquoau moins un an a eacuteteacute deacutemontreacutee chez des bovins vaccineacutes avec des vaccins BTV-8 inactiveacutes (Bluevac-8 Zulvac-8 Alsap-8) (Waumlckerlin et al 2010 Zanella et al 2014) et une seacuteropositiviteacute a eacuteteacute mise en eacutevidence jusqursquoagrave 3 ans apregraves la vaccination chez les bovins (Oura et al 2012) sans que le degreacute de protection virologique nrsquoait eacuteteacute eacutevalueacute dans cette eacutetude Il est cependant envisageable que des animaux proteacutegeacutes une anneacutee puissent subir une nouvelle infection agrave bas bruit peu repeacuterable dans les anneacutees suivantes Par ailleurs la surveillance eacutevegravenementielle ne reacutevegravele que peu de cas cliniques laissant penser que lrsquoinfection actuelle peut ecirctre souvent inapparente et donc circuler agrave bas bruit en eacutechappant ainsi agrave la surveillance Enfin le taux de renouvellement des troupeaux bovins peut ecirctre eacuteleveacute (notamment en eacutelevage laitier ougrave il est couramment de 25 ) conduisant agrave la creacuteation assez rapide dune population naiumlve et donc apte agrave favoriser la circulation virale En conclusion le virus aurait pu circuler agrave bas bruit sans ecirctre deacutetecteacute la proportion danimaux naiumlfs eacutetant devenue suffisamment eacuteleveacutee en 2015 pour favoriser une reacutesurgence Analyse des donneacutees de surveillance programmeacutee de 2013 agrave deacutebut 2015

Pour rappel de nouvelles modaliteacutes de la surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale ont eacuteteacute mises en place agrave lrsquoissue de la preacuteceacutedente eacutepizootie en 20132014 et 20142015 une fois le statut indemne recouvreacute Elles ont eacuteteacute deacutefinies de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 15 preacutelegravevements par deacutepartement et par an Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait donc proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses La neacutecessiteacute de diriger les preacutelegravevements sur les jeunes bovins de moins de 2 ans eacutetait motiveacutee par la volonteacute drsquoeacuteviter une difficulteacute drsquointerpreacutetation drsquoun reacutesultat positif sur des animaux plus acircgeacutes susceptibles drsquoavoir eacuteteacute vaccineacutes au cours de la preacuteceacutedente eacutepizootie ou drsquoavoir eacuteteacute infecteacutes auparavant Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient agrave nouveau preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR Une analyse a eacuteteacute reacutealiseacutee (cf Annexe 1) agrave partir drsquoune extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD- ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Cette analyse a mis en eacutevidence plusieurs eacutecarts par rapport aux preacuteconisations dans la reacutealisation des enquecirctes seacuterologiques erreurs dans la saisie des identifiants des animaux non- respect des consignes de reacutealisation de la surveillance programmeacutee (qui devait ecirctre uniquement reacutealiseacutee sur des animaux de moins de 2 ans drsquoacircge) Beaucoup drsquoanimaux se sont aveacutereacutes ecirctre acircgeacutes de plus de 2 ans comme lrsquoindique le tableau 1 ci-dessous

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Tableau 1 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

A la lumiegravere des cas de FCO deacutetecteacutes en 2015 une analyse fine des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le cadre de ce Gecu en seacutelectionnant les donneacutees relatives aux seuls animaux de moins de 2 ans drsquoacircge et neacutes apregraves lrsquointerdiction de la vaccination (agrave partir de 2013) Il srsquoest aveacutereacute que sur les 472 animaux testeacutes en 2014 correspondant agrave ces critegraveres 18 (en griseacute dans le tableau 1) soit 4 eacutetaient positifs au test Elisa Mecircme srsquoil faut rester prudent dans lrsquointerpreacutetation des donneacutees la proportion observeacutee attribueacutee agrave des faux positifs dans cet eacutechantillon srsquoavegravere apregraves cette analyse supeacuterieure agrave la proportion attendue compte tenu des valeurs de speacutecificiteacute des tests ELISA (gt99 ) pouvant suggeacuterer une circulation virale en 2014 Enfin la localisation geacuteographique de neuf de ces cas seacuteropositifs au sein drsquoun mecircme deacutepartement conforte cette hypothegravese Enquecirctes meneacutees agrave partir de septembre 2015 (Source plateforme ESA)

bull Reacutesultats de lrsquoenquecircte reacutealiseacutee dans un rayon de 2 km autour du 1er foyer deacutetecteacute Suite agrave la deacutecouverte du 1er foyer une enquecircte a eacuteteacute reacutealiseacutee du 8 au 14 septembre 2015 dans les eacutelevages situeacutes dans un rayon de 2 km autour de lrsquoeacutelevage concerneacute Des analyses PCR ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur 649 bovins et 261 ovins Parmi les 12 eacutelevages analyseacutes 11 eacutetaient positifs avec 62 bovins et 8 ovins PCR positifs La preacutevalence animale estimeacutee chez les bovins est de 95 [74 ndash 121] si on ne considegravere pas drsquoeffet troupeau

bull Donneacutees de lrsquoenquecircte programmeacutee nationale suite agrave la confirmation des cas en septembre

2015 Une enquecircte programmeacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur la base de preacutelegravevements pour recherche virale par PCR dans soixante eacutelevages bovins par reacutegion administrative et trente bovins par eacutelevage dans lrsquoobjectif de deacutetecter une preacutevalence troupeaux minimale de 5 par reacutegion et une preacutevalence intra-troupeau de 10 Les eacutelevages et les bovins ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par tirage

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au sort Sur 1 334 eacutelevages et 39 403 bovins analyseacutes entre le 8 septembre et le 20 octobre 56 reacutesultats PCR positifs ont eacuteteacute trouveacutes dans 27 eacutelevages localiseacutes dans 9 deacutepartements du centre de la France (cf figure 1) La preacutevalence troupeau et animale est la plus eacuteleveacutee dans les 50 premier kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers (respectivement 50 [30 ndash 70] et 4 [3 - 6]) et diminue rapidement avec la distance Cette enquecircte a mis en eacutevidence une circulation virale intense localiseacutee au centre de la France (L Bournez communication personnelle) Le choix drsquoun eacutechantillonnage par reacutegion a eacuteteacute effectueacute afin drsquoobtenir une image rapide de la distribution virale Cependant cet eacutechantillonnage ne permet pas de tenir compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale de la distribution virale et il est possible que le virus ait eacuteteacute sous deacutetecteacute dans certaines zones ougrave il circule agrave faible intensiteacute Neacuteanmoins les reacutesultats de cette enquecircte ont permis de montrer que la circulation du virus est plus eacuteleveacutee dans la zone centrale situeacutee autour de la frontiegravere deacutepartementale entre lrsquoAllier et le Puy-de-Docircme (image drsquoun eacutepicentre) avec cependant une preacutevalence animale assez faible

En conclusion compte tenu des caracteacuteristiques actuelles de lrsquoinfection apparemment peu virulente de la dureacutee de la vireacutemie chez les bovins pouvant ecirctre longue et dans une moindre mesure de celle des ovins (pouvant servir eacuteventuellement de relais pour la transmission) des reacutesultats de lrsquoanalyse de la surveillance programmeacutee et du reacutesultat des investigations reacutealiseacutees sur les animaux seacuteropositifs les experts estiment que lrsquoorigine probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais mecircme si les donneacutees scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas drsquoexpliquer le meacutecanisme de passage de lrsquohiver par le virus Question ndeg2 laquo Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres raquo Compte tenu du tableau actuel de lrsquoinfection en France (tregraves peu de cas cliniques) les experts ont consideacutereacute que la question portait sur les risques de diffusion de lrsquoinfection (y compris inapparente) et non sur les risques de diffusion de la maladie sensu stricto Suite agrave lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 en Europe plusieurs eacutequipes de recherche ont proposeacute des modegraveles pour simuler la propagation de la FCO en fonction de diffeacuterents paramegravetres ainsi que pour eacutevaluer lrsquoimpact de mesures de gestion (y compris la vaccination) Pour reacutepondre agrave la preacutesente question le GECU srsquoest fondeacute sur une revue bibliographique reacutealiseacutee dans le cadre de lrsquoexpertise sur les modegraveles matheacutematiques et statistiques publieacutes pour la FCO (annexe 2) ainsi que sur les expeacuteriences veacutecues au travers des reacutecentes eacutepizooties lieacutees agrave des maladies virales agrave transmission vectorielle de mecircme type (BTV-8 BTV-1 Schmallenberg)

1 Revue bibliographique des modegraveles sur la propagation Il ressort de ces publications que bull les trois critegraveres agrave prendre en compte dans la propagation de la FCO sont

o les mouvements actifs des Culicoides o les mouvements des Culicoides porteacutes par les vents (avec des facteurs de variation

tels que la tempeacuterature la pluie et la topographie) o les mouvements des animaux infecteacutes

bull en matiegravere drsquoimportance relative dans la propagation il nrsquoest pas possible aujourdrsquohui sur la base des modegraveles eacutelaboreacutes agrave partir de lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 de faire la part

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 4: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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cependant envisageacute les diffeacuterents modes drsquointroduction du virus qui pourraient ensuite permettre agrave lrsquoinfection de se deacutevelopper

a Transmission via la semence Cette voie de transmission eacutetant tregraves limiteacutee (Gard et al 1989 Kirkland et al 2004 Napp et al 2011a Vanbinst et al 2010) cette hypothegravese est consideacutereacutee par les experts comme tregraves peu probable Par ailleurs aucune information nrsquoa eacuteteacute fournie aux experts quant agrave la nature et la quantiteacute des semences utiliseacutees dans la reacutegion du centre de la France

b Introduction de Culicoides infecteacutes Dans la mesure ougrave aucun foyer de BTV-8 nrsquoest aujourdrsquohui notifieacute dans le monde et en particulier en Europe une introduction du virus via des Culicoides infecteacutes transporteacutes par les vents paraicirct hautement improbable Une eacuteventuelle introduction accidentelle de Culicoides infecteacutes par le biais de produits importeacutes (plantes etc hellip) qui pouvait ecirctre consideacutereacutee comme une hypothegravese creacutedible lors de lrsquointroduction du BTV-8 au Benelux -principale zone drsquoimportation internationale maritime et aeacuterienne de lrsquoEurope- paraicirct tregraves peu probable dans le cas preacutesent

c Introduction via la faune sauvage libre ou captive Les introductions drsquoanimaux de la faune sauvage libre en provenance principalement de pays europeacuteens peuvent avoir lieu dans des objectifs de repeuplement Neacuteanmoins il nrsquoa pas eacuteteacute identifieacute de cas de FCO agrave BTV-8 dans la faune sauvage libre dans des pays europeacuteens agrave travers les reacuteseaux de surveillance de la faune sauvage libre Les introductions de faune sauvage captives sont quant agrave elles quasiment inexistantes1 en lien avec la reacuteglementation de lrsquoUICN2 sur la conservation des espegraveces Des eacutechanges sont possibles entre zoos europeacuteens mais ils sont eacutegalement tregraves encadreacutes par la directive europeacuteenne 9265CEE (deacutefinissant les conditions de police sanitaire reacutegissant les eacutechanges et les importations dans la Communauteacute drsquoanimaux) qui couvre la majeure partie des espegraveces non domestiques Ainsi une introduction drsquoanimal sauvage infecteacute par ce virus en France (et plus preacuteciseacutement dans le centre de la France) paraicirct tregraves peu probable

d Introduction via la faune domestique Les experts ont envisageacute les sceacutenarios drsquointroduction drsquoun animal domestique infecteacute sur le territoire qui pourraient ecirctre agrave lrsquoorigine des foyers

- Introduction directe en France drsquoun animal domestique en provenance drsquoun pays tiers cette eacuteventualiteacute semble peu probable compte tenu du faible nombre drsquoanimaux concerneacutes et des mesures de police sanitaire existantes Par ailleurs aucun cas de BTV-8 nrsquoa eacuteteacute deacuteclareacute dans les pays tiers

- Introduction drsquoun animal en provenance drsquoun pays membre (ou indirectement drsquoun pays tiers via un pays membre) ce sceacutenario semble peu probable en lrsquoabsence de notification de foyers agrave BTV-8 en Europe En effet les pays europeacuteens qui ont eacuteteacute le plus toucheacutes par la preacuteceacutedente eacutepizootie (Allemagne Pays-Bas Belgique) ont depuis la preacuteceacutedente eacutepizootie mis en place une surveillance de la FCO dans les eacutelevages dont le taux de preacutevalence limite au niveau de leur deacutecoupage reacutegional est de lrsquoordre de 2 agrave 5 (Piet van Rijn communication personnelle) Si la FCO seacutevissait dans ces pays elle aurait tregraves probablement eacuteteacute deacutetecteacutee

1 Avis Anses sur la hieacuterarchisation des dangers sanitaires des animaux de zoos en cours de finalisation 2 UICN Union internationale pour la conservation de la nature

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Enfin la proximiteacute geacuteneacutetique du virus deacutetecteacute dans les foyers de 2015 avec la souche ayant circuleacute en France lors des eacutepisodes infectieux de 2006 (source Laboratoire National de Reacutefeacuterence) plaide en faveur drsquoune reacutesurgence du BTV-8 de la derniegravere eacutepizootie ou drsquoune introduction en provenance drsquoun des pays europeacuteens ayant connu cette eacutepizootie agrave BTV-8 Par ailleurs Nomikou et al (2015) ont deacutemontreacute que lrsquointroduction drsquoune souche de BTV dans une nouvelle reacutegion pouvait ecirctre identifieacutee par la variation geacuteneacutetique avec les souches locales ce qui nrsquoest pas le cas ici En conclusion compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes et notamment de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus deacutetecteacute dans les foyers de 2015 avec la souche ayant circuleacute en France lors des eacutepisodes infectieux de 2006 les experts estiment qursquoil est tregraves peu probable que les foyers franccedilais actuels proviennent de lrsquointroduction en France drsquoun animal domestique infecteacute par le virus de la FCO

2 Reacutesurgence lieacutee agrave la persistance du virus

a) Persistance chez les Culicoides en France avec transmission verticale Il est geacuteneacuteralement admis qursquoil nrsquoy a pas de transmission verticale du virus chez les Culicoides aucune publication ne lrsquoayant deacutemontreacutee Par exemple Osborne et al (2015) nrsquoont pas mis en eacutevidence de transmission verticale chez lrsquoespegravece Nord-ameacutericaine C sonorensis (expeacuterimentalement ou sur le terrain) drsquoun virus de FCO Si ce mode de transmission pouvait se produire il serait vraisemblablement tregraves rare et il serait peu probable que cette eacuteventualiteacute se reproduise plusieurs saisons de suite voire pendant les 4 anneacutees qui seacuteparent la preacutesente laquo reacutesurgence raquo de la fin de la preacuteceacutedente eacutepizootie Crsquoest pourquoi les experts estiment cette hypothegravese improbable

b) Persistance agrave long terme chez lrsquoanimal Il nrsquoa jamais eacuteteacute deacutemontreacute ou deacutecrit de persistance drsquoune infection agrave FCO agrave long terme chez un animal (domestique ou sauvage) que cet animal soit seacuteroneacutegatif ou non Cette hypothegravese est donc consideacutereacutee par les experts comme improbable

3 Introduction via lrsquoutilisation drsquoun vaccin Deux hypothegraveses drsquointroduction via un vaccin sont envisageables

- par un vaccin inactiveacute (quel qursquoil soit) contamineacute par le virus BTV-8 agrave lrsquooccasion de sa fabrication (agrave partir de seacuterum de veau fœtal par exemple) Cette hypothegravese est en pratique peu probable compte tenu de la reacuteglementation lieacutee aux bonnes pratiques de fabrication des vaccins dans les laboratoires pharmaceutiques

- par un vaccin vivant contre BTV-8 Il existe agrave la connaissance des experts un seul vaccin vivant pour la souche BTV-8 sans AMM en France Ce vaccin vivant proteacutegeant contre le BTV-8 est produit en Afrique du Sud (Onderstepoort Biological Products (OBP) vaccin pentavalent B contre les seacuterotypes 3 8 9 10 et 11) et compte tenu de lrsquointerdiction de toute vaccination contre la FCO depuis 2013 en France son importation est interdite Son utilisation aurait neacutecessiteacute une introduction illeacutegale et de par lrsquoabsence de foyers deacutetecteacutes depuis 2012 en France meacutetropolitaine son utilisation nrsquoaurait preacutesenteacute aucun inteacuterecirct Enfin il est souligneacute que ce vaccin est produit agrave partir drsquoune seule et mecircme souche virale datant de 1937 qui est geacuteneacutetiquement diffeacuterente de celle identifieacutee dans les foyers franccedilais

Crsquoest pourquoi les experts estiment improbable lrsquointroduction de BTV-8 via lrsquoutilisation drsquoun vaccin

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4 Maladie entretenue agrave bas bruit en France

Compte tenu

- de lrsquoabsence de cas drsquoinfection agrave BTV-8 rapporteacute en Europe et dans le monde - de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus avec la souche ayant circuleacute en France lors des

eacutepisodes infectieux de 2006 et des anneacutees suivantes - des manifestations cliniques de faible intensiteacute et de faible ampleur de la FCO seacutevissant

actuellement sur le territoire (un seul animal ayant preacutesenteacute des symptocircmes cliniques parmi les 322 animaux du 1er eacutelevage deacuteclareacute en France et seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 128 foyers identifieacutes sur le territoire national au 10122015) rendant la deacutetection par surveillance eacuteveacutenementielle aleacuteatoire

- des derniegraveres informations eacutepideacutemiologiques transmises par la DGAL indiquant que au 13112015 la DGAL a eacuteteacute informeacutee par les autoriteacutes espagnoles dun bovin drsquoorigine franccedilaise positif en PCR arriveacute chez eux le 230715 Lrsquoenquecircte a montreacute que ce bovin neacute le 280714 dans le deacutepartement des Vosges est sorti de cette 1egravere exploitation le 24112014 qursquoil a ensuite seacutejourneacute du 04122014 au 15072015 dans une 2egraveme exploitation du deacutepartement du Puy de Docircme puis a eacuteteacute livreacute le 23072015 en Espagne par un opeacuterateur commercial Compte tenu des travaux de Zanella et al (2013) montrant que le temps meacutedian de deacutetection du geacutenome par PCR est de 6 mois et demi chez les bovins (et 7 mois au maximum) les investigations ont donc eacuteteacute concentreacutees sur lrsquoexploitation du deacutepartement du Puy de Docircme Cet eacutelevage est situeacute dans le mecircme peacuterimegravetre que les premiers cas repeacutereacutes agrave fin aoucirct-deacutebut septembre 2015 apportant un eacuteleacutement de plus sur la circulation du virus dans la zone du Massif Central

les experts envisagent comme probable une reacutesurgence de FCO agrave BTV-8 lieacutee agrave une possible circulation agrave bas bruit de lrsquoinfection en France meacutetropolitaine et en particulier dans la reacutegion du Massif Central Deux types de populations pourraient avoir entretenu lrsquoinfection agrave bas bruit la faune sauvage ou les ruminants domestiques Ces deux hypothegraveses sont analyseacutees ci-dessous

a Dans la faune sauvage Rossi et al (2014b) ont eacutetudieacute la preacutevalence de la FCO dans la faune sauvage de 2008 agrave 2009 Comme dans drsquoautres pays europeacuteens une forte seacuteropreacutevalence de la FCO au niveau national a eacuteteacute observeacutee chez le cerf (471 en 2008 et 243 en 2009) durant le pic drsquoincidence domestique alors que les autres espegraveces de ruminants sauvages nrsquoont eacuteteacute que marginalement infecteacutees (seacuteropreacutevalence de moins de 3 ) Dans les Pyreacuteneacutees Corbiegravere et al (2012) sont arriveacutes aux mecircmes conclusions avec une forte preacutevalence de lrsquoinfection agrave BTV-1 chez les cerfs (50 en 2008 et 10 en 2010) tandis que les autres espegraveces sauvages eacutetaient tregraves peu impacteacutees Cependant le rocircle du cerf dans la diffusion et le maintien de lrsquoinfection restait encore agrave preacuteciser Quelques anneacutees plus tard Rossi et al (2014a) ont observeacute dans une eacutetude meneacutee de 2011 agrave 2013 que la proportion de cerfs seacuteropositifs diminuait de 43 agrave 97 sur 1 088 cerfs issus de 13 deacutepartements et que plus aucun geacutenome viral nrsquoeacutetait deacutetecteacute (lt03 au risque de 5) ce qui montre que le virus a circuleacute dans cette population mais ne circulait plus sur la peacuteriode eacutetudieacutee3 Ces reacutesultats indiquent une diminution de la seacuteropreacutevalence chez les cerfs parallegravelement agrave celle observeacutee chez les ruminants domestiques ce qui suggeacutererait un rocircle limiteacute des cerfs dans la persistance de la circulation de lrsquoinfection virale de la FCO Cependant une circulation agrave bas bruit dans la population de cerfs ne peut pas ecirctre totalement exclue Des seacuterologies positives ont

3 drsquoapregraves Lόpez-Olvera et al (2010) le test PCR permet de deacutetecter la preacutesence du virus de la FCO chez le cerf au maximum 150 jours apregraves son passage une dureacutee suffisamment longue pour deacutetecter a posteriori drsquoeacuteventuelles infections

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drsquoailleurs eacuteteacute observeacutees chez des jeunes cerfs en 2012 qui pourraient srsquoexpliquer par la persistance drsquoanticorps maternels ou bien de maniegravere beaucoup moins probable par une circulation virale agrave bas bruit Compte tenu des eacuteleacutements ci-dessus les experts estiment que la place des ruminants sauvages autres que le cerf eacutelaphe dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie est probablement neacutegligeable Une enquecircte est envisageacutee prochainement pour connaicirctre la seacuteropreacutevalence actuelle de linfection dans la faune sauvage au regard de la preacutesente reacutesurgence Neacuteanmoins il faut souligner que les premiers deacutepartements dans lesquels des foyers de FCO ont eacuteteacute deacuteclareacutes ne correspondent pas aux zones de fortes densiteacutes de populations de cerfs En conclusion parmi les espegraveces de ruminants sauvages seul le cerf aurait pu ecirctre envisageacute comme reacuteservoir de lrsquoinfection Cependant compte tenu de la baisse conseacutequente de la seacuteropreacutevalence dans les populations de cerfs entre 2009 et 2013 des eacutetudes meneacutees sur la vireacutemie dans cette espegravece et de la densiteacute peu eacuteleveacutee de ces populations dans le Massif Central qui ne facilite pas la diffusion drsquoune infection les experts estiment que lrsquohypothegravese drsquoune reacutesurgence de lrsquoinfection agrave partir de la population de cerfs est peu probable

b Dans la population drsquoanimaux domestiques

bull Chez les caprins Dans cette espegravece lrsquoinfection est tregraves fugace (Belbis 2015 Belbis et al 2013) Le rocircle eacutepideacutemiologique des caprins vis-agrave-vis de la persistance de la FCO est donc consideacutereacute comme neacutegligeable

bull Chez les ovins Chez les ovins la vireacutemie moyenne est de 3 semaines avec un maximum de 4 semaines (Bonneau et al 2002) ce qui ne permettrait pas au virus de survivre agrave la peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle et en theacuteorie ne permettrait pas drsquoentretenir une circulation sur le long terme Le rocircle eacutepideacutemiologique des ovins est donc moins important que celui des bovins (cf infra) Toutefois en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il ne peut ecirctre consideacutereacute comme neacutegligeable cette espegravece pouvant servir de relai de transmission La peacuteriode drsquoinfectiviteacute intra troupeau est en effet plus longue que la simple dureacutee de vireacutemie chez un animal Par ailleurs le taux de renouvellement assez eacuteleveacute de certaines populations ovines (productions laitiegraveres) a pu contribuer eacutegalement agrave augmenter la population naiumlve apte agrave favoriser la circulation virale

bull Chez les bovins Caracteacuteristiques de lrsquoinfection Dans cette espegravece la vireacutemie dure selon les auteurs de 1 mois (Di Gialleonardo et al 2011) agrave 100 jours maximum (Sperlova and Zendulkova 2011) permettant drsquoentretenir une circulation sur un plus long terme que celle observeacutee chez les ovins Limmuniteacute des animaux est potentiellement longue mais varie en fonction du type drsquoimmuniteacute deacuteveloppeacutee (naturelle ou vaccinale et notamment du nombre de vaccins reccedilus) Une grande majoriteacute des animaux neacutes avant 2010 pourraient ecirctre seacuteropositifs actuellement Cependant le niveau dimmunisation est probablement caracteacuteriseacute par une importante heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale lieacutee agrave lhistorique infectieux etou vaccinal de ces populations animales et nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacute au niveau national4

4 La proportion actuelle danimaux neacutes avant 2010 a eacuteteacute estimeacutee entre 15 et 30 par deacutepartements

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Une immuniteacute protectrice drsquoau moins un an a eacuteteacute deacutemontreacutee chez des bovins vaccineacutes avec des vaccins BTV-8 inactiveacutes (Bluevac-8 Zulvac-8 Alsap-8) (Waumlckerlin et al 2010 Zanella et al 2014) et une seacuteropositiviteacute a eacuteteacute mise en eacutevidence jusqursquoagrave 3 ans apregraves la vaccination chez les bovins (Oura et al 2012) sans que le degreacute de protection virologique nrsquoait eacuteteacute eacutevalueacute dans cette eacutetude Il est cependant envisageable que des animaux proteacutegeacutes une anneacutee puissent subir une nouvelle infection agrave bas bruit peu repeacuterable dans les anneacutees suivantes Par ailleurs la surveillance eacutevegravenementielle ne reacutevegravele que peu de cas cliniques laissant penser que lrsquoinfection actuelle peut ecirctre souvent inapparente et donc circuler agrave bas bruit en eacutechappant ainsi agrave la surveillance Enfin le taux de renouvellement des troupeaux bovins peut ecirctre eacuteleveacute (notamment en eacutelevage laitier ougrave il est couramment de 25 ) conduisant agrave la creacuteation assez rapide dune population naiumlve et donc apte agrave favoriser la circulation virale En conclusion le virus aurait pu circuler agrave bas bruit sans ecirctre deacutetecteacute la proportion danimaux naiumlfs eacutetant devenue suffisamment eacuteleveacutee en 2015 pour favoriser une reacutesurgence Analyse des donneacutees de surveillance programmeacutee de 2013 agrave deacutebut 2015

Pour rappel de nouvelles modaliteacutes de la surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale ont eacuteteacute mises en place agrave lrsquoissue de la preacuteceacutedente eacutepizootie en 20132014 et 20142015 une fois le statut indemne recouvreacute Elles ont eacuteteacute deacutefinies de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 15 preacutelegravevements par deacutepartement et par an Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait donc proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses La neacutecessiteacute de diriger les preacutelegravevements sur les jeunes bovins de moins de 2 ans eacutetait motiveacutee par la volonteacute drsquoeacuteviter une difficulteacute drsquointerpreacutetation drsquoun reacutesultat positif sur des animaux plus acircgeacutes susceptibles drsquoavoir eacuteteacute vaccineacutes au cours de la preacuteceacutedente eacutepizootie ou drsquoavoir eacuteteacute infecteacutes auparavant Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient agrave nouveau preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR Une analyse a eacuteteacute reacutealiseacutee (cf Annexe 1) agrave partir drsquoune extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD- ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Cette analyse a mis en eacutevidence plusieurs eacutecarts par rapport aux preacuteconisations dans la reacutealisation des enquecirctes seacuterologiques erreurs dans la saisie des identifiants des animaux non- respect des consignes de reacutealisation de la surveillance programmeacutee (qui devait ecirctre uniquement reacutealiseacutee sur des animaux de moins de 2 ans drsquoacircge) Beaucoup drsquoanimaux se sont aveacutereacutes ecirctre acircgeacutes de plus de 2 ans comme lrsquoindique le tableau 1 ci-dessous

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Tableau 1 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

A la lumiegravere des cas de FCO deacutetecteacutes en 2015 une analyse fine des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le cadre de ce Gecu en seacutelectionnant les donneacutees relatives aux seuls animaux de moins de 2 ans drsquoacircge et neacutes apregraves lrsquointerdiction de la vaccination (agrave partir de 2013) Il srsquoest aveacutereacute que sur les 472 animaux testeacutes en 2014 correspondant agrave ces critegraveres 18 (en griseacute dans le tableau 1) soit 4 eacutetaient positifs au test Elisa Mecircme srsquoil faut rester prudent dans lrsquointerpreacutetation des donneacutees la proportion observeacutee attribueacutee agrave des faux positifs dans cet eacutechantillon srsquoavegravere apregraves cette analyse supeacuterieure agrave la proportion attendue compte tenu des valeurs de speacutecificiteacute des tests ELISA (gt99 ) pouvant suggeacuterer une circulation virale en 2014 Enfin la localisation geacuteographique de neuf de ces cas seacuteropositifs au sein drsquoun mecircme deacutepartement conforte cette hypothegravese Enquecirctes meneacutees agrave partir de septembre 2015 (Source plateforme ESA)

bull Reacutesultats de lrsquoenquecircte reacutealiseacutee dans un rayon de 2 km autour du 1er foyer deacutetecteacute Suite agrave la deacutecouverte du 1er foyer une enquecircte a eacuteteacute reacutealiseacutee du 8 au 14 septembre 2015 dans les eacutelevages situeacutes dans un rayon de 2 km autour de lrsquoeacutelevage concerneacute Des analyses PCR ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur 649 bovins et 261 ovins Parmi les 12 eacutelevages analyseacutes 11 eacutetaient positifs avec 62 bovins et 8 ovins PCR positifs La preacutevalence animale estimeacutee chez les bovins est de 95 [74 ndash 121] si on ne considegravere pas drsquoeffet troupeau

bull Donneacutees de lrsquoenquecircte programmeacutee nationale suite agrave la confirmation des cas en septembre

2015 Une enquecircte programmeacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur la base de preacutelegravevements pour recherche virale par PCR dans soixante eacutelevages bovins par reacutegion administrative et trente bovins par eacutelevage dans lrsquoobjectif de deacutetecter une preacutevalence troupeaux minimale de 5 par reacutegion et une preacutevalence intra-troupeau de 10 Les eacutelevages et les bovins ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par tirage

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au sort Sur 1 334 eacutelevages et 39 403 bovins analyseacutes entre le 8 septembre et le 20 octobre 56 reacutesultats PCR positifs ont eacuteteacute trouveacutes dans 27 eacutelevages localiseacutes dans 9 deacutepartements du centre de la France (cf figure 1) La preacutevalence troupeau et animale est la plus eacuteleveacutee dans les 50 premier kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers (respectivement 50 [30 ndash 70] et 4 [3 - 6]) et diminue rapidement avec la distance Cette enquecircte a mis en eacutevidence une circulation virale intense localiseacutee au centre de la France (L Bournez communication personnelle) Le choix drsquoun eacutechantillonnage par reacutegion a eacuteteacute effectueacute afin drsquoobtenir une image rapide de la distribution virale Cependant cet eacutechantillonnage ne permet pas de tenir compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale de la distribution virale et il est possible que le virus ait eacuteteacute sous deacutetecteacute dans certaines zones ougrave il circule agrave faible intensiteacute Neacuteanmoins les reacutesultats de cette enquecircte ont permis de montrer que la circulation du virus est plus eacuteleveacutee dans la zone centrale situeacutee autour de la frontiegravere deacutepartementale entre lrsquoAllier et le Puy-de-Docircme (image drsquoun eacutepicentre) avec cependant une preacutevalence animale assez faible

En conclusion compte tenu des caracteacuteristiques actuelles de lrsquoinfection apparemment peu virulente de la dureacutee de la vireacutemie chez les bovins pouvant ecirctre longue et dans une moindre mesure de celle des ovins (pouvant servir eacuteventuellement de relais pour la transmission) des reacutesultats de lrsquoanalyse de la surveillance programmeacutee et du reacutesultat des investigations reacutealiseacutees sur les animaux seacuteropositifs les experts estiment que lrsquoorigine probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais mecircme si les donneacutees scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas drsquoexpliquer le meacutecanisme de passage de lrsquohiver par le virus Question ndeg2 laquo Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres raquo Compte tenu du tableau actuel de lrsquoinfection en France (tregraves peu de cas cliniques) les experts ont consideacutereacute que la question portait sur les risques de diffusion de lrsquoinfection (y compris inapparente) et non sur les risques de diffusion de la maladie sensu stricto Suite agrave lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 en Europe plusieurs eacutequipes de recherche ont proposeacute des modegraveles pour simuler la propagation de la FCO en fonction de diffeacuterents paramegravetres ainsi que pour eacutevaluer lrsquoimpact de mesures de gestion (y compris la vaccination) Pour reacutepondre agrave la preacutesente question le GECU srsquoest fondeacute sur une revue bibliographique reacutealiseacutee dans le cadre de lrsquoexpertise sur les modegraveles matheacutematiques et statistiques publieacutes pour la FCO (annexe 2) ainsi que sur les expeacuteriences veacutecues au travers des reacutecentes eacutepizooties lieacutees agrave des maladies virales agrave transmission vectorielle de mecircme type (BTV-8 BTV-1 Schmallenberg)

1 Revue bibliographique des modegraveles sur la propagation Il ressort de ces publications que bull les trois critegraveres agrave prendre en compte dans la propagation de la FCO sont

o les mouvements actifs des Culicoides o les mouvements des Culicoides porteacutes par les vents (avec des facteurs de variation

tels que la tempeacuterature la pluie et la topographie) o les mouvements des animaux infecteacutes

bull en matiegravere drsquoimportance relative dans la propagation il nrsquoest pas possible aujourdrsquohui sur la base des modegraveles eacutelaboreacutes agrave partir de lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 de faire la part

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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Avis de lrsquoAnses Saisine ndeg2015-SA-0226 Saisine lieacutee ndeg2010-SA-0243

bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 5: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Avis de lrsquoAnses Saisine ndeg2015-SA-0226 Saisine lieacutee ndeg2010-SA-0243

Enfin la proximiteacute geacuteneacutetique du virus deacutetecteacute dans les foyers de 2015 avec la souche ayant circuleacute en France lors des eacutepisodes infectieux de 2006 (source Laboratoire National de Reacutefeacuterence) plaide en faveur drsquoune reacutesurgence du BTV-8 de la derniegravere eacutepizootie ou drsquoune introduction en provenance drsquoun des pays europeacuteens ayant connu cette eacutepizootie agrave BTV-8 Par ailleurs Nomikou et al (2015) ont deacutemontreacute que lrsquointroduction drsquoune souche de BTV dans une nouvelle reacutegion pouvait ecirctre identifieacutee par la variation geacuteneacutetique avec les souches locales ce qui nrsquoest pas le cas ici En conclusion compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes et notamment de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus deacutetecteacute dans les foyers de 2015 avec la souche ayant circuleacute en France lors des eacutepisodes infectieux de 2006 les experts estiment qursquoil est tregraves peu probable que les foyers franccedilais actuels proviennent de lrsquointroduction en France drsquoun animal domestique infecteacute par le virus de la FCO

2 Reacutesurgence lieacutee agrave la persistance du virus

a) Persistance chez les Culicoides en France avec transmission verticale Il est geacuteneacuteralement admis qursquoil nrsquoy a pas de transmission verticale du virus chez les Culicoides aucune publication ne lrsquoayant deacutemontreacutee Par exemple Osborne et al (2015) nrsquoont pas mis en eacutevidence de transmission verticale chez lrsquoespegravece Nord-ameacutericaine C sonorensis (expeacuterimentalement ou sur le terrain) drsquoun virus de FCO Si ce mode de transmission pouvait se produire il serait vraisemblablement tregraves rare et il serait peu probable que cette eacuteventualiteacute se reproduise plusieurs saisons de suite voire pendant les 4 anneacutees qui seacuteparent la preacutesente laquo reacutesurgence raquo de la fin de la preacuteceacutedente eacutepizootie Crsquoest pourquoi les experts estiment cette hypothegravese improbable

b) Persistance agrave long terme chez lrsquoanimal Il nrsquoa jamais eacuteteacute deacutemontreacute ou deacutecrit de persistance drsquoune infection agrave FCO agrave long terme chez un animal (domestique ou sauvage) que cet animal soit seacuteroneacutegatif ou non Cette hypothegravese est donc consideacutereacutee par les experts comme improbable

3 Introduction via lrsquoutilisation drsquoun vaccin Deux hypothegraveses drsquointroduction via un vaccin sont envisageables

- par un vaccin inactiveacute (quel qursquoil soit) contamineacute par le virus BTV-8 agrave lrsquooccasion de sa fabrication (agrave partir de seacuterum de veau fœtal par exemple) Cette hypothegravese est en pratique peu probable compte tenu de la reacuteglementation lieacutee aux bonnes pratiques de fabrication des vaccins dans les laboratoires pharmaceutiques

- par un vaccin vivant contre BTV-8 Il existe agrave la connaissance des experts un seul vaccin vivant pour la souche BTV-8 sans AMM en France Ce vaccin vivant proteacutegeant contre le BTV-8 est produit en Afrique du Sud (Onderstepoort Biological Products (OBP) vaccin pentavalent B contre les seacuterotypes 3 8 9 10 et 11) et compte tenu de lrsquointerdiction de toute vaccination contre la FCO depuis 2013 en France son importation est interdite Son utilisation aurait neacutecessiteacute une introduction illeacutegale et de par lrsquoabsence de foyers deacutetecteacutes depuis 2012 en France meacutetropolitaine son utilisation nrsquoaurait preacutesenteacute aucun inteacuterecirct Enfin il est souligneacute que ce vaccin est produit agrave partir drsquoune seule et mecircme souche virale datant de 1937 qui est geacuteneacutetiquement diffeacuterente de celle identifieacutee dans les foyers franccedilais

Crsquoest pourquoi les experts estiment improbable lrsquointroduction de BTV-8 via lrsquoutilisation drsquoun vaccin

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4 Maladie entretenue agrave bas bruit en France

Compte tenu

- de lrsquoabsence de cas drsquoinfection agrave BTV-8 rapporteacute en Europe et dans le monde - de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus avec la souche ayant circuleacute en France lors des

eacutepisodes infectieux de 2006 et des anneacutees suivantes - des manifestations cliniques de faible intensiteacute et de faible ampleur de la FCO seacutevissant

actuellement sur le territoire (un seul animal ayant preacutesenteacute des symptocircmes cliniques parmi les 322 animaux du 1er eacutelevage deacuteclareacute en France et seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 128 foyers identifieacutes sur le territoire national au 10122015) rendant la deacutetection par surveillance eacuteveacutenementielle aleacuteatoire

- des derniegraveres informations eacutepideacutemiologiques transmises par la DGAL indiquant que au 13112015 la DGAL a eacuteteacute informeacutee par les autoriteacutes espagnoles dun bovin drsquoorigine franccedilaise positif en PCR arriveacute chez eux le 230715 Lrsquoenquecircte a montreacute que ce bovin neacute le 280714 dans le deacutepartement des Vosges est sorti de cette 1egravere exploitation le 24112014 qursquoil a ensuite seacutejourneacute du 04122014 au 15072015 dans une 2egraveme exploitation du deacutepartement du Puy de Docircme puis a eacuteteacute livreacute le 23072015 en Espagne par un opeacuterateur commercial Compte tenu des travaux de Zanella et al (2013) montrant que le temps meacutedian de deacutetection du geacutenome par PCR est de 6 mois et demi chez les bovins (et 7 mois au maximum) les investigations ont donc eacuteteacute concentreacutees sur lrsquoexploitation du deacutepartement du Puy de Docircme Cet eacutelevage est situeacute dans le mecircme peacuterimegravetre que les premiers cas repeacutereacutes agrave fin aoucirct-deacutebut septembre 2015 apportant un eacuteleacutement de plus sur la circulation du virus dans la zone du Massif Central

les experts envisagent comme probable une reacutesurgence de FCO agrave BTV-8 lieacutee agrave une possible circulation agrave bas bruit de lrsquoinfection en France meacutetropolitaine et en particulier dans la reacutegion du Massif Central Deux types de populations pourraient avoir entretenu lrsquoinfection agrave bas bruit la faune sauvage ou les ruminants domestiques Ces deux hypothegraveses sont analyseacutees ci-dessous

a Dans la faune sauvage Rossi et al (2014b) ont eacutetudieacute la preacutevalence de la FCO dans la faune sauvage de 2008 agrave 2009 Comme dans drsquoautres pays europeacuteens une forte seacuteropreacutevalence de la FCO au niveau national a eacuteteacute observeacutee chez le cerf (471 en 2008 et 243 en 2009) durant le pic drsquoincidence domestique alors que les autres espegraveces de ruminants sauvages nrsquoont eacuteteacute que marginalement infecteacutees (seacuteropreacutevalence de moins de 3 ) Dans les Pyreacuteneacutees Corbiegravere et al (2012) sont arriveacutes aux mecircmes conclusions avec une forte preacutevalence de lrsquoinfection agrave BTV-1 chez les cerfs (50 en 2008 et 10 en 2010) tandis que les autres espegraveces sauvages eacutetaient tregraves peu impacteacutees Cependant le rocircle du cerf dans la diffusion et le maintien de lrsquoinfection restait encore agrave preacuteciser Quelques anneacutees plus tard Rossi et al (2014a) ont observeacute dans une eacutetude meneacutee de 2011 agrave 2013 que la proportion de cerfs seacuteropositifs diminuait de 43 agrave 97 sur 1 088 cerfs issus de 13 deacutepartements et que plus aucun geacutenome viral nrsquoeacutetait deacutetecteacute (lt03 au risque de 5) ce qui montre que le virus a circuleacute dans cette population mais ne circulait plus sur la peacuteriode eacutetudieacutee3 Ces reacutesultats indiquent une diminution de la seacuteropreacutevalence chez les cerfs parallegravelement agrave celle observeacutee chez les ruminants domestiques ce qui suggeacutererait un rocircle limiteacute des cerfs dans la persistance de la circulation de lrsquoinfection virale de la FCO Cependant une circulation agrave bas bruit dans la population de cerfs ne peut pas ecirctre totalement exclue Des seacuterologies positives ont

3 drsquoapregraves Lόpez-Olvera et al (2010) le test PCR permet de deacutetecter la preacutesence du virus de la FCO chez le cerf au maximum 150 jours apregraves son passage une dureacutee suffisamment longue pour deacutetecter a posteriori drsquoeacuteventuelles infections

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drsquoailleurs eacuteteacute observeacutees chez des jeunes cerfs en 2012 qui pourraient srsquoexpliquer par la persistance drsquoanticorps maternels ou bien de maniegravere beaucoup moins probable par une circulation virale agrave bas bruit Compte tenu des eacuteleacutements ci-dessus les experts estiment que la place des ruminants sauvages autres que le cerf eacutelaphe dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie est probablement neacutegligeable Une enquecircte est envisageacutee prochainement pour connaicirctre la seacuteropreacutevalence actuelle de linfection dans la faune sauvage au regard de la preacutesente reacutesurgence Neacuteanmoins il faut souligner que les premiers deacutepartements dans lesquels des foyers de FCO ont eacuteteacute deacuteclareacutes ne correspondent pas aux zones de fortes densiteacutes de populations de cerfs En conclusion parmi les espegraveces de ruminants sauvages seul le cerf aurait pu ecirctre envisageacute comme reacuteservoir de lrsquoinfection Cependant compte tenu de la baisse conseacutequente de la seacuteropreacutevalence dans les populations de cerfs entre 2009 et 2013 des eacutetudes meneacutees sur la vireacutemie dans cette espegravece et de la densiteacute peu eacuteleveacutee de ces populations dans le Massif Central qui ne facilite pas la diffusion drsquoune infection les experts estiment que lrsquohypothegravese drsquoune reacutesurgence de lrsquoinfection agrave partir de la population de cerfs est peu probable

b Dans la population drsquoanimaux domestiques

bull Chez les caprins Dans cette espegravece lrsquoinfection est tregraves fugace (Belbis 2015 Belbis et al 2013) Le rocircle eacutepideacutemiologique des caprins vis-agrave-vis de la persistance de la FCO est donc consideacutereacute comme neacutegligeable

bull Chez les ovins Chez les ovins la vireacutemie moyenne est de 3 semaines avec un maximum de 4 semaines (Bonneau et al 2002) ce qui ne permettrait pas au virus de survivre agrave la peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle et en theacuteorie ne permettrait pas drsquoentretenir une circulation sur le long terme Le rocircle eacutepideacutemiologique des ovins est donc moins important que celui des bovins (cf infra) Toutefois en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il ne peut ecirctre consideacutereacute comme neacutegligeable cette espegravece pouvant servir de relai de transmission La peacuteriode drsquoinfectiviteacute intra troupeau est en effet plus longue que la simple dureacutee de vireacutemie chez un animal Par ailleurs le taux de renouvellement assez eacuteleveacute de certaines populations ovines (productions laitiegraveres) a pu contribuer eacutegalement agrave augmenter la population naiumlve apte agrave favoriser la circulation virale

bull Chez les bovins Caracteacuteristiques de lrsquoinfection Dans cette espegravece la vireacutemie dure selon les auteurs de 1 mois (Di Gialleonardo et al 2011) agrave 100 jours maximum (Sperlova and Zendulkova 2011) permettant drsquoentretenir une circulation sur un plus long terme que celle observeacutee chez les ovins Limmuniteacute des animaux est potentiellement longue mais varie en fonction du type drsquoimmuniteacute deacuteveloppeacutee (naturelle ou vaccinale et notamment du nombre de vaccins reccedilus) Une grande majoriteacute des animaux neacutes avant 2010 pourraient ecirctre seacuteropositifs actuellement Cependant le niveau dimmunisation est probablement caracteacuteriseacute par une importante heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale lieacutee agrave lhistorique infectieux etou vaccinal de ces populations animales et nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacute au niveau national4

4 La proportion actuelle danimaux neacutes avant 2010 a eacuteteacute estimeacutee entre 15 et 30 par deacutepartements

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Une immuniteacute protectrice drsquoau moins un an a eacuteteacute deacutemontreacutee chez des bovins vaccineacutes avec des vaccins BTV-8 inactiveacutes (Bluevac-8 Zulvac-8 Alsap-8) (Waumlckerlin et al 2010 Zanella et al 2014) et une seacuteropositiviteacute a eacuteteacute mise en eacutevidence jusqursquoagrave 3 ans apregraves la vaccination chez les bovins (Oura et al 2012) sans que le degreacute de protection virologique nrsquoait eacuteteacute eacutevalueacute dans cette eacutetude Il est cependant envisageable que des animaux proteacutegeacutes une anneacutee puissent subir une nouvelle infection agrave bas bruit peu repeacuterable dans les anneacutees suivantes Par ailleurs la surveillance eacutevegravenementielle ne reacutevegravele que peu de cas cliniques laissant penser que lrsquoinfection actuelle peut ecirctre souvent inapparente et donc circuler agrave bas bruit en eacutechappant ainsi agrave la surveillance Enfin le taux de renouvellement des troupeaux bovins peut ecirctre eacuteleveacute (notamment en eacutelevage laitier ougrave il est couramment de 25 ) conduisant agrave la creacuteation assez rapide dune population naiumlve et donc apte agrave favoriser la circulation virale En conclusion le virus aurait pu circuler agrave bas bruit sans ecirctre deacutetecteacute la proportion danimaux naiumlfs eacutetant devenue suffisamment eacuteleveacutee en 2015 pour favoriser une reacutesurgence Analyse des donneacutees de surveillance programmeacutee de 2013 agrave deacutebut 2015

Pour rappel de nouvelles modaliteacutes de la surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale ont eacuteteacute mises en place agrave lrsquoissue de la preacuteceacutedente eacutepizootie en 20132014 et 20142015 une fois le statut indemne recouvreacute Elles ont eacuteteacute deacutefinies de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 15 preacutelegravevements par deacutepartement et par an Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait donc proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses La neacutecessiteacute de diriger les preacutelegravevements sur les jeunes bovins de moins de 2 ans eacutetait motiveacutee par la volonteacute drsquoeacuteviter une difficulteacute drsquointerpreacutetation drsquoun reacutesultat positif sur des animaux plus acircgeacutes susceptibles drsquoavoir eacuteteacute vaccineacutes au cours de la preacuteceacutedente eacutepizootie ou drsquoavoir eacuteteacute infecteacutes auparavant Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient agrave nouveau preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR Une analyse a eacuteteacute reacutealiseacutee (cf Annexe 1) agrave partir drsquoune extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD- ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Cette analyse a mis en eacutevidence plusieurs eacutecarts par rapport aux preacuteconisations dans la reacutealisation des enquecirctes seacuterologiques erreurs dans la saisie des identifiants des animaux non- respect des consignes de reacutealisation de la surveillance programmeacutee (qui devait ecirctre uniquement reacutealiseacutee sur des animaux de moins de 2 ans drsquoacircge) Beaucoup drsquoanimaux se sont aveacutereacutes ecirctre acircgeacutes de plus de 2 ans comme lrsquoindique le tableau 1 ci-dessous

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Tableau 1 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

A la lumiegravere des cas de FCO deacutetecteacutes en 2015 une analyse fine des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le cadre de ce Gecu en seacutelectionnant les donneacutees relatives aux seuls animaux de moins de 2 ans drsquoacircge et neacutes apregraves lrsquointerdiction de la vaccination (agrave partir de 2013) Il srsquoest aveacutereacute que sur les 472 animaux testeacutes en 2014 correspondant agrave ces critegraveres 18 (en griseacute dans le tableau 1) soit 4 eacutetaient positifs au test Elisa Mecircme srsquoil faut rester prudent dans lrsquointerpreacutetation des donneacutees la proportion observeacutee attribueacutee agrave des faux positifs dans cet eacutechantillon srsquoavegravere apregraves cette analyse supeacuterieure agrave la proportion attendue compte tenu des valeurs de speacutecificiteacute des tests ELISA (gt99 ) pouvant suggeacuterer une circulation virale en 2014 Enfin la localisation geacuteographique de neuf de ces cas seacuteropositifs au sein drsquoun mecircme deacutepartement conforte cette hypothegravese Enquecirctes meneacutees agrave partir de septembre 2015 (Source plateforme ESA)

bull Reacutesultats de lrsquoenquecircte reacutealiseacutee dans un rayon de 2 km autour du 1er foyer deacutetecteacute Suite agrave la deacutecouverte du 1er foyer une enquecircte a eacuteteacute reacutealiseacutee du 8 au 14 septembre 2015 dans les eacutelevages situeacutes dans un rayon de 2 km autour de lrsquoeacutelevage concerneacute Des analyses PCR ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur 649 bovins et 261 ovins Parmi les 12 eacutelevages analyseacutes 11 eacutetaient positifs avec 62 bovins et 8 ovins PCR positifs La preacutevalence animale estimeacutee chez les bovins est de 95 [74 ndash 121] si on ne considegravere pas drsquoeffet troupeau

bull Donneacutees de lrsquoenquecircte programmeacutee nationale suite agrave la confirmation des cas en septembre

2015 Une enquecircte programmeacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur la base de preacutelegravevements pour recherche virale par PCR dans soixante eacutelevages bovins par reacutegion administrative et trente bovins par eacutelevage dans lrsquoobjectif de deacutetecter une preacutevalence troupeaux minimale de 5 par reacutegion et une preacutevalence intra-troupeau de 10 Les eacutelevages et les bovins ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par tirage

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au sort Sur 1 334 eacutelevages et 39 403 bovins analyseacutes entre le 8 septembre et le 20 octobre 56 reacutesultats PCR positifs ont eacuteteacute trouveacutes dans 27 eacutelevages localiseacutes dans 9 deacutepartements du centre de la France (cf figure 1) La preacutevalence troupeau et animale est la plus eacuteleveacutee dans les 50 premier kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers (respectivement 50 [30 ndash 70] et 4 [3 - 6]) et diminue rapidement avec la distance Cette enquecircte a mis en eacutevidence une circulation virale intense localiseacutee au centre de la France (L Bournez communication personnelle) Le choix drsquoun eacutechantillonnage par reacutegion a eacuteteacute effectueacute afin drsquoobtenir une image rapide de la distribution virale Cependant cet eacutechantillonnage ne permet pas de tenir compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale de la distribution virale et il est possible que le virus ait eacuteteacute sous deacutetecteacute dans certaines zones ougrave il circule agrave faible intensiteacute Neacuteanmoins les reacutesultats de cette enquecircte ont permis de montrer que la circulation du virus est plus eacuteleveacutee dans la zone centrale situeacutee autour de la frontiegravere deacutepartementale entre lrsquoAllier et le Puy-de-Docircme (image drsquoun eacutepicentre) avec cependant une preacutevalence animale assez faible

En conclusion compte tenu des caracteacuteristiques actuelles de lrsquoinfection apparemment peu virulente de la dureacutee de la vireacutemie chez les bovins pouvant ecirctre longue et dans une moindre mesure de celle des ovins (pouvant servir eacuteventuellement de relais pour la transmission) des reacutesultats de lrsquoanalyse de la surveillance programmeacutee et du reacutesultat des investigations reacutealiseacutees sur les animaux seacuteropositifs les experts estiment que lrsquoorigine probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais mecircme si les donneacutees scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas drsquoexpliquer le meacutecanisme de passage de lrsquohiver par le virus Question ndeg2 laquo Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres raquo Compte tenu du tableau actuel de lrsquoinfection en France (tregraves peu de cas cliniques) les experts ont consideacutereacute que la question portait sur les risques de diffusion de lrsquoinfection (y compris inapparente) et non sur les risques de diffusion de la maladie sensu stricto Suite agrave lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 en Europe plusieurs eacutequipes de recherche ont proposeacute des modegraveles pour simuler la propagation de la FCO en fonction de diffeacuterents paramegravetres ainsi que pour eacutevaluer lrsquoimpact de mesures de gestion (y compris la vaccination) Pour reacutepondre agrave la preacutesente question le GECU srsquoest fondeacute sur une revue bibliographique reacutealiseacutee dans le cadre de lrsquoexpertise sur les modegraveles matheacutematiques et statistiques publieacutes pour la FCO (annexe 2) ainsi que sur les expeacuteriences veacutecues au travers des reacutecentes eacutepizooties lieacutees agrave des maladies virales agrave transmission vectorielle de mecircme type (BTV-8 BTV-1 Schmallenberg)

1 Revue bibliographique des modegraveles sur la propagation Il ressort de ces publications que bull les trois critegraveres agrave prendre en compte dans la propagation de la FCO sont

o les mouvements actifs des Culicoides o les mouvements des Culicoides porteacutes par les vents (avec des facteurs de variation

tels que la tempeacuterature la pluie et la topographie) o les mouvements des animaux infecteacutes

bull en matiegravere drsquoimportance relative dans la propagation il nrsquoest pas possible aujourdrsquohui sur la base des modegraveles eacutelaboreacutes agrave partir de lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 de faire la part

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 6: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Avis de lrsquoAnses Saisine ndeg2015-SA-0226 Saisine lieacutee ndeg2010-SA-0243

4 Maladie entretenue agrave bas bruit en France

Compte tenu

- de lrsquoabsence de cas drsquoinfection agrave BTV-8 rapporteacute en Europe et dans le monde - de la proximiteacute geacuteneacutetique du virus avec la souche ayant circuleacute en France lors des

eacutepisodes infectieux de 2006 et des anneacutees suivantes - des manifestations cliniques de faible intensiteacute et de faible ampleur de la FCO seacutevissant

actuellement sur le territoire (un seul animal ayant preacutesenteacute des symptocircmes cliniques parmi les 322 animaux du 1er eacutelevage deacuteclareacute en France et seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 128 foyers identifieacutes sur le territoire national au 10122015) rendant la deacutetection par surveillance eacuteveacutenementielle aleacuteatoire

- des derniegraveres informations eacutepideacutemiologiques transmises par la DGAL indiquant que au 13112015 la DGAL a eacuteteacute informeacutee par les autoriteacutes espagnoles dun bovin drsquoorigine franccedilaise positif en PCR arriveacute chez eux le 230715 Lrsquoenquecircte a montreacute que ce bovin neacute le 280714 dans le deacutepartement des Vosges est sorti de cette 1egravere exploitation le 24112014 qursquoil a ensuite seacutejourneacute du 04122014 au 15072015 dans une 2egraveme exploitation du deacutepartement du Puy de Docircme puis a eacuteteacute livreacute le 23072015 en Espagne par un opeacuterateur commercial Compte tenu des travaux de Zanella et al (2013) montrant que le temps meacutedian de deacutetection du geacutenome par PCR est de 6 mois et demi chez les bovins (et 7 mois au maximum) les investigations ont donc eacuteteacute concentreacutees sur lrsquoexploitation du deacutepartement du Puy de Docircme Cet eacutelevage est situeacute dans le mecircme peacuterimegravetre que les premiers cas repeacutereacutes agrave fin aoucirct-deacutebut septembre 2015 apportant un eacuteleacutement de plus sur la circulation du virus dans la zone du Massif Central

les experts envisagent comme probable une reacutesurgence de FCO agrave BTV-8 lieacutee agrave une possible circulation agrave bas bruit de lrsquoinfection en France meacutetropolitaine et en particulier dans la reacutegion du Massif Central Deux types de populations pourraient avoir entretenu lrsquoinfection agrave bas bruit la faune sauvage ou les ruminants domestiques Ces deux hypothegraveses sont analyseacutees ci-dessous

a Dans la faune sauvage Rossi et al (2014b) ont eacutetudieacute la preacutevalence de la FCO dans la faune sauvage de 2008 agrave 2009 Comme dans drsquoautres pays europeacuteens une forte seacuteropreacutevalence de la FCO au niveau national a eacuteteacute observeacutee chez le cerf (471 en 2008 et 243 en 2009) durant le pic drsquoincidence domestique alors que les autres espegraveces de ruminants sauvages nrsquoont eacuteteacute que marginalement infecteacutees (seacuteropreacutevalence de moins de 3 ) Dans les Pyreacuteneacutees Corbiegravere et al (2012) sont arriveacutes aux mecircmes conclusions avec une forte preacutevalence de lrsquoinfection agrave BTV-1 chez les cerfs (50 en 2008 et 10 en 2010) tandis que les autres espegraveces sauvages eacutetaient tregraves peu impacteacutees Cependant le rocircle du cerf dans la diffusion et le maintien de lrsquoinfection restait encore agrave preacuteciser Quelques anneacutees plus tard Rossi et al (2014a) ont observeacute dans une eacutetude meneacutee de 2011 agrave 2013 que la proportion de cerfs seacuteropositifs diminuait de 43 agrave 97 sur 1 088 cerfs issus de 13 deacutepartements et que plus aucun geacutenome viral nrsquoeacutetait deacutetecteacute (lt03 au risque de 5) ce qui montre que le virus a circuleacute dans cette population mais ne circulait plus sur la peacuteriode eacutetudieacutee3 Ces reacutesultats indiquent une diminution de la seacuteropreacutevalence chez les cerfs parallegravelement agrave celle observeacutee chez les ruminants domestiques ce qui suggeacutererait un rocircle limiteacute des cerfs dans la persistance de la circulation de lrsquoinfection virale de la FCO Cependant une circulation agrave bas bruit dans la population de cerfs ne peut pas ecirctre totalement exclue Des seacuterologies positives ont

3 drsquoapregraves Lόpez-Olvera et al (2010) le test PCR permet de deacutetecter la preacutesence du virus de la FCO chez le cerf au maximum 150 jours apregraves son passage une dureacutee suffisamment longue pour deacutetecter a posteriori drsquoeacuteventuelles infections

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drsquoailleurs eacuteteacute observeacutees chez des jeunes cerfs en 2012 qui pourraient srsquoexpliquer par la persistance drsquoanticorps maternels ou bien de maniegravere beaucoup moins probable par une circulation virale agrave bas bruit Compte tenu des eacuteleacutements ci-dessus les experts estiment que la place des ruminants sauvages autres que le cerf eacutelaphe dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie est probablement neacutegligeable Une enquecircte est envisageacutee prochainement pour connaicirctre la seacuteropreacutevalence actuelle de linfection dans la faune sauvage au regard de la preacutesente reacutesurgence Neacuteanmoins il faut souligner que les premiers deacutepartements dans lesquels des foyers de FCO ont eacuteteacute deacuteclareacutes ne correspondent pas aux zones de fortes densiteacutes de populations de cerfs En conclusion parmi les espegraveces de ruminants sauvages seul le cerf aurait pu ecirctre envisageacute comme reacuteservoir de lrsquoinfection Cependant compte tenu de la baisse conseacutequente de la seacuteropreacutevalence dans les populations de cerfs entre 2009 et 2013 des eacutetudes meneacutees sur la vireacutemie dans cette espegravece et de la densiteacute peu eacuteleveacutee de ces populations dans le Massif Central qui ne facilite pas la diffusion drsquoune infection les experts estiment que lrsquohypothegravese drsquoune reacutesurgence de lrsquoinfection agrave partir de la population de cerfs est peu probable

b Dans la population drsquoanimaux domestiques

bull Chez les caprins Dans cette espegravece lrsquoinfection est tregraves fugace (Belbis 2015 Belbis et al 2013) Le rocircle eacutepideacutemiologique des caprins vis-agrave-vis de la persistance de la FCO est donc consideacutereacute comme neacutegligeable

bull Chez les ovins Chez les ovins la vireacutemie moyenne est de 3 semaines avec un maximum de 4 semaines (Bonneau et al 2002) ce qui ne permettrait pas au virus de survivre agrave la peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle et en theacuteorie ne permettrait pas drsquoentretenir une circulation sur le long terme Le rocircle eacutepideacutemiologique des ovins est donc moins important que celui des bovins (cf infra) Toutefois en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il ne peut ecirctre consideacutereacute comme neacutegligeable cette espegravece pouvant servir de relai de transmission La peacuteriode drsquoinfectiviteacute intra troupeau est en effet plus longue que la simple dureacutee de vireacutemie chez un animal Par ailleurs le taux de renouvellement assez eacuteleveacute de certaines populations ovines (productions laitiegraveres) a pu contribuer eacutegalement agrave augmenter la population naiumlve apte agrave favoriser la circulation virale

bull Chez les bovins Caracteacuteristiques de lrsquoinfection Dans cette espegravece la vireacutemie dure selon les auteurs de 1 mois (Di Gialleonardo et al 2011) agrave 100 jours maximum (Sperlova and Zendulkova 2011) permettant drsquoentretenir une circulation sur un plus long terme que celle observeacutee chez les ovins Limmuniteacute des animaux est potentiellement longue mais varie en fonction du type drsquoimmuniteacute deacuteveloppeacutee (naturelle ou vaccinale et notamment du nombre de vaccins reccedilus) Une grande majoriteacute des animaux neacutes avant 2010 pourraient ecirctre seacuteropositifs actuellement Cependant le niveau dimmunisation est probablement caracteacuteriseacute par une importante heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale lieacutee agrave lhistorique infectieux etou vaccinal de ces populations animales et nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacute au niveau national4

4 La proportion actuelle danimaux neacutes avant 2010 a eacuteteacute estimeacutee entre 15 et 30 par deacutepartements

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Une immuniteacute protectrice drsquoau moins un an a eacuteteacute deacutemontreacutee chez des bovins vaccineacutes avec des vaccins BTV-8 inactiveacutes (Bluevac-8 Zulvac-8 Alsap-8) (Waumlckerlin et al 2010 Zanella et al 2014) et une seacuteropositiviteacute a eacuteteacute mise en eacutevidence jusqursquoagrave 3 ans apregraves la vaccination chez les bovins (Oura et al 2012) sans que le degreacute de protection virologique nrsquoait eacuteteacute eacutevalueacute dans cette eacutetude Il est cependant envisageable que des animaux proteacutegeacutes une anneacutee puissent subir une nouvelle infection agrave bas bruit peu repeacuterable dans les anneacutees suivantes Par ailleurs la surveillance eacutevegravenementielle ne reacutevegravele que peu de cas cliniques laissant penser que lrsquoinfection actuelle peut ecirctre souvent inapparente et donc circuler agrave bas bruit en eacutechappant ainsi agrave la surveillance Enfin le taux de renouvellement des troupeaux bovins peut ecirctre eacuteleveacute (notamment en eacutelevage laitier ougrave il est couramment de 25 ) conduisant agrave la creacuteation assez rapide dune population naiumlve et donc apte agrave favoriser la circulation virale En conclusion le virus aurait pu circuler agrave bas bruit sans ecirctre deacutetecteacute la proportion danimaux naiumlfs eacutetant devenue suffisamment eacuteleveacutee en 2015 pour favoriser une reacutesurgence Analyse des donneacutees de surveillance programmeacutee de 2013 agrave deacutebut 2015

Pour rappel de nouvelles modaliteacutes de la surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale ont eacuteteacute mises en place agrave lrsquoissue de la preacuteceacutedente eacutepizootie en 20132014 et 20142015 une fois le statut indemne recouvreacute Elles ont eacuteteacute deacutefinies de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 15 preacutelegravevements par deacutepartement et par an Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait donc proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses La neacutecessiteacute de diriger les preacutelegravevements sur les jeunes bovins de moins de 2 ans eacutetait motiveacutee par la volonteacute drsquoeacuteviter une difficulteacute drsquointerpreacutetation drsquoun reacutesultat positif sur des animaux plus acircgeacutes susceptibles drsquoavoir eacuteteacute vaccineacutes au cours de la preacuteceacutedente eacutepizootie ou drsquoavoir eacuteteacute infecteacutes auparavant Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient agrave nouveau preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR Une analyse a eacuteteacute reacutealiseacutee (cf Annexe 1) agrave partir drsquoune extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD- ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Cette analyse a mis en eacutevidence plusieurs eacutecarts par rapport aux preacuteconisations dans la reacutealisation des enquecirctes seacuterologiques erreurs dans la saisie des identifiants des animaux non- respect des consignes de reacutealisation de la surveillance programmeacutee (qui devait ecirctre uniquement reacutealiseacutee sur des animaux de moins de 2 ans drsquoacircge) Beaucoup drsquoanimaux se sont aveacutereacutes ecirctre acircgeacutes de plus de 2 ans comme lrsquoindique le tableau 1 ci-dessous

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Tableau 1 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

A la lumiegravere des cas de FCO deacutetecteacutes en 2015 une analyse fine des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le cadre de ce Gecu en seacutelectionnant les donneacutees relatives aux seuls animaux de moins de 2 ans drsquoacircge et neacutes apregraves lrsquointerdiction de la vaccination (agrave partir de 2013) Il srsquoest aveacutereacute que sur les 472 animaux testeacutes en 2014 correspondant agrave ces critegraveres 18 (en griseacute dans le tableau 1) soit 4 eacutetaient positifs au test Elisa Mecircme srsquoil faut rester prudent dans lrsquointerpreacutetation des donneacutees la proportion observeacutee attribueacutee agrave des faux positifs dans cet eacutechantillon srsquoavegravere apregraves cette analyse supeacuterieure agrave la proportion attendue compte tenu des valeurs de speacutecificiteacute des tests ELISA (gt99 ) pouvant suggeacuterer une circulation virale en 2014 Enfin la localisation geacuteographique de neuf de ces cas seacuteropositifs au sein drsquoun mecircme deacutepartement conforte cette hypothegravese Enquecirctes meneacutees agrave partir de septembre 2015 (Source plateforme ESA)

bull Reacutesultats de lrsquoenquecircte reacutealiseacutee dans un rayon de 2 km autour du 1er foyer deacutetecteacute Suite agrave la deacutecouverte du 1er foyer une enquecircte a eacuteteacute reacutealiseacutee du 8 au 14 septembre 2015 dans les eacutelevages situeacutes dans un rayon de 2 km autour de lrsquoeacutelevage concerneacute Des analyses PCR ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur 649 bovins et 261 ovins Parmi les 12 eacutelevages analyseacutes 11 eacutetaient positifs avec 62 bovins et 8 ovins PCR positifs La preacutevalence animale estimeacutee chez les bovins est de 95 [74 ndash 121] si on ne considegravere pas drsquoeffet troupeau

bull Donneacutees de lrsquoenquecircte programmeacutee nationale suite agrave la confirmation des cas en septembre

2015 Une enquecircte programmeacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur la base de preacutelegravevements pour recherche virale par PCR dans soixante eacutelevages bovins par reacutegion administrative et trente bovins par eacutelevage dans lrsquoobjectif de deacutetecter une preacutevalence troupeaux minimale de 5 par reacutegion et une preacutevalence intra-troupeau de 10 Les eacutelevages et les bovins ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par tirage

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au sort Sur 1 334 eacutelevages et 39 403 bovins analyseacutes entre le 8 septembre et le 20 octobre 56 reacutesultats PCR positifs ont eacuteteacute trouveacutes dans 27 eacutelevages localiseacutes dans 9 deacutepartements du centre de la France (cf figure 1) La preacutevalence troupeau et animale est la plus eacuteleveacutee dans les 50 premier kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers (respectivement 50 [30 ndash 70] et 4 [3 - 6]) et diminue rapidement avec la distance Cette enquecircte a mis en eacutevidence une circulation virale intense localiseacutee au centre de la France (L Bournez communication personnelle) Le choix drsquoun eacutechantillonnage par reacutegion a eacuteteacute effectueacute afin drsquoobtenir une image rapide de la distribution virale Cependant cet eacutechantillonnage ne permet pas de tenir compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale de la distribution virale et il est possible que le virus ait eacuteteacute sous deacutetecteacute dans certaines zones ougrave il circule agrave faible intensiteacute Neacuteanmoins les reacutesultats de cette enquecircte ont permis de montrer que la circulation du virus est plus eacuteleveacutee dans la zone centrale situeacutee autour de la frontiegravere deacutepartementale entre lrsquoAllier et le Puy-de-Docircme (image drsquoun eacutepicentre) avec cependant une preacutevalence animale assez faible

En conclusion compte tenu des caracteacuteristiques actuelles de lrsquoinfection apparemment peu virulente de la dureacutee de la vireacutemie chez les bovins pouvant ecirctre longue et dans une moindre mesure de celle des ovins (pouvant servir eacuteventuellement de relais pour la transmission) des reacutesultats de lrsquoanalyse de la surveillance programmeacutee et du reacutesultat des investigations reacutealiseacutees sur les animaux seacuteropositifs les experts estiment que lrsquoorigine probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais mecircme si les donneacutees scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas drsquoexpliquer le meacutecanisme de passage de lrsquohiver par le virus Question ndeg2 laquo Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres raquo Compte tenu du tableau actuel de lrsquoinfection en France (tregraves peu de cas cliniques) les experts ont consideacutereacute que la question portait sur les risques de diffusion de lrsquoinfection (y compris inapparente) et non sur les risques de diffusion de la maladie sensu stricto Suite agrave lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 en Europe plusieurs eacutequipes de recherche ont proposeacute des modegraveles pour simuler la propagation de la FCO en fonction de diffeacuterents paramegravetres ainsi que pour eacutevaluer lrsquoimpact de mesures de gestion (y compris la vaccination) Pour reacutepondre agrave la preacutesente question le GECU srsquoest fondeacute sur une revue bibliographique reacutealiseacutee dans le cadre de lrsquoexpertise sur les modegraveles matheacutematiques et statistiques publieacutes pour la FCO (annexe 2) ainsi que sur les expeacuteriences veacutecues au travers des reacutecentes eacutepizooties lieacutees agrave des maladies virales agrave transmission vectorielle de mecircme type (BTV-8 BTV-1 Schmallenberg)

1 Revue bibliographique des modegraveles sur la propagation Il ressort de ces publications que bull les trois critegraveres agrave prendre en compte dans la propagation de la FCO sont

o les mouvements actifs des Culicoides o les mouvements des Culicoides porteacutes par les vents (avec des facteurs de variation

tels que la tempeacuterature la pluie et la topographie) o les mouvements des animaux infecteacutes

bull en matiegravere drsquoimportance relative dans la propagation il nrsquoest pas possible aujourdrsquohui sur la base des modegraveles eacutelaboreacutes agrave partir de lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 de faire la part

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 7: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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drsquoailleurs eacuteteacute observeacutees chez des jeunes cerfs en 2012 qui pourraient srsquoexpliquer par la persistance drsquoanticorps maternels ou bien de maniegravere beaucoup moins probable par une circulation virale agrave bas bruit Compte tenu des eacuteleacutements ci-dessus les experts estiment que la place des ruminants sauvages autres que le cerf eacutelaphe dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie est probablement neacutegligeable Une enquecircte est envisageacutee prochainement pour connaicirctre la seacuteropreacutevalence actuelle de linfection dans la faune sauvage au regard de la preacutesente reacutesurgence Neacuteanmoins il faut souligner que les premiers deacutepartements dans lesquels des foyers de FCO ont eacuteteacute deacuteclareacutes ne correspondent pas aux zones de fortes densiteacutes de populations de cerfs En conclusion parmi les espegraveces de ruminants sauvages seul le cerf aurait pu ecirctre envisageacute comme reacuteservoir de lrsquoinfection Cependant compte tenu de la baisse conseacutequente de la seacuteropreacutevalence dans les populations de cerfs entre 2009 et 2013 des eacutetudes meneacutees sur la vireacutemie dans cette espegravece et de la densiteacute peu eacuteleveacutee de ces populations dans le Massif Central qui ne facilite pas la diffusion drsquoune infection les experts estiment que lrsquohypothegravese drsquoune reacutesurgence de lrsquoinfection agrave partir de la population de cerfs est peu probable

b Dans la population drsquoanimaux domestiques

bull Chez les caprins Dans cette espegravece lrsquoinfection est tregraves fugace (Belbis 2015 Belbis et al 2013) Le rocircle eacutepideacutemiologique des caprins vis-agrave-vis de la persistance de la FCO est donc consideacutereacute comme neacutegligeable

bull Chez les ovins Chez les ovins la vireacutemie moyenne est de 3 semaines avec un maximum de 4 semaines (Bonneau et al 2002) ce qui ne permettrait pas au virus de survivre agrave la peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle et en theacuteorie ne permettrait pas drsquoentretenir une circulation sur le long terme Le rocircle eacutepideacutemiologique des ovins est donc moins important que celui des bovins (cf infra) Toutefois en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il ne peut ecirctre consideacutereacute comme neacutegligeable cette espegravece pouvant servir de relai de transmission La peacuteriode drsquoinfectiviteacute intra troupeau est en effet plus longue que la simple dureacutee de vireacutemie chez un animal Par ailleurs le taux de renouvellement assez eacuteleveacute de certaines populations ovines (productions laitiegraveres) a pu contribuer eacutegalement agrave augmenter la population naiumlve apte agrave favoriser la circulation virale

bull Chez les bovins Caracteacuteristiques de lrsquoinfection Dans cette espegravece la vireacutemie dure selon les auteurs de 1 mois (Di Gialleonardo et al 2011) agrave 100 jours maximum (Sperlova and Zendulkova 2011) permettant drsquoentretenir une circulation sur un plus long terme que celle observeacutee chez les ovins Limmuniteacute des animaux est potentiellement longue mais varie en fonction du type drsquoimmuniteacute deacuteveloppeacutee (naturelle ou vaccinale et notamment du nombre de vaccins reccedilus) Une grande majoriteacute des animaux neacutes avant 2010 pourraient ecirctre seacuteropositifs actuellement Cependant le niveau dimmunisation est probablement caracteacuteriseacute par une importante heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale lieacutee agrave lhistorique infectieux etou vaccinal de ces populations animales et nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacute au niveau national4

4 La proportion actuelle danimaux neacutes avant 2010 a eacuteteacute estimeacutee entre 15 et 30 par deacutepartements

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Une immuniteacute protectrice drsquoau moins un an a eacuteteacute deacutemontreacutee chez des bovins vaccineacutes avec des vaccins BTV-8 inactiveacutes (Bluevac-8 Zulvac-8 Alsap-8) (Waumlckerlin et al 2010 Zanella et al 2014) et une seacuteropositiviteacute a eacuteteacute mise en eacutevidence jusqursquoagrave 3 ans apregraves la vaccination chez les bovins (Oura et al 2012) sans que le degreacute de protection virologique nrsquoait eacuteteacute eacutevalueacute dans cette eacutetude Il est cependant envisageable que des animaux proteacutegeacutes une anneacutee puissent subir une nouvelle infection agrave bas bruit peu repeacuterable dans les anneacutees suivantes Par ailleurs la surveillance eacutevegravenementielle ne reacutevegravele que peu de cas cliniques laissant penser que lrsquoinfection actuelle peut ecirctre souvent inapparente et donc circuler agrave bas bruit en eacutechappant ainsi agrave la surveillance Enfin le taux de renouvellement des troupeaux bovins peut ecirctre eacuteleveacute (notamment en eacutelevage laitier ougrave il est couramment de 25 ) conduisant agrave la creacuteation assez rapide dune population naiumlve et donc apte agrave favoriser la circulation virale En conclusion le virus aurait pu circuler agrave bas bruit sans ecirctre deacutetecteacute la proportion danimaux naiumlfs eacutetant devenue suffisamment eacuteleveacutee en 2015 pour favoriser une reacutesurgence Analyse des donneacutees de surveillance programmeacutee de 2013 agrave deacutebut 2015

Pour rappel de nouvelles modaliteacutes de la surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale ont eacuteteacute mises en place agrave lrsquoissue de la preacuteceacutedente eacutepizootie en 20132014 et 20142015 une fois le statut indemne recouvreacute Elles ont eacuteteacute deacutefinies de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 15 preacutelegravevements par deacutepartement et par an Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait donc proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses La neacutecessiteacute de diriger les preacutelegravevements sur les jeunes bovins de moins de 2 ans eacutetait motiveacutee par la volonteacute drsquoeacuteviter une difficulteacute drsquointerpreacutetation drsquoun reacutesultat positif sur des animaux plus acircgeacutes susceptibles drsquoavoir eacuteteacute vaccineacutes au cours de la preacuteceacutedente eacutepizootie ou drsquoavoir eacuteteacute infecteacutes auparavant Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient agrave nouveau preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR Une analyse a eacuteteacute reacutealiseacutee (cf Annexe 1) agrave partir drsquoune extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD- ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Cette analyse a mis en eacutevidence plusieurs eacutecarts par rapport aux preacuteconisations dans la reacutealisation des enquecirctes seacuterologiques erreurs dans la saisie des identifiants des animaux non- respect des consignes de reacutealisation de la surveillance programmeacutee (qui devait ecirctre uniquement reacutealiseacutee sur des animaux de moins de 2 ans drsquoacircge) Beaucoup drsquoanimaux se sont aveacutereacutes ecirctre acircgeacutes de plus de 2 ans comme lrsquoindique le tableau 1 ci-dessous

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Tableau 1 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

A la lumiegravere des cas de FCO deacutetecteacutes en 2015 une analyse fine des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le cadre de ce Gecu en seacutelectionnant les donneacutees relatives aux seuls animaux de moins de 2 ans drsquoacircge et neacutes apregraves lrsquointerdiction de la vaccination (agrave partir de 2013) Il srsquoest aveacutereacute que sur les 472 animaux testeacutes en 2014 correspondant agrave ces critegraveres 18 (en griseacute dans le tableau 1) soit 4 eacutetaient positifs au test Elisa Mecircme srsquoil faut rester prudent dans lrsquointerpreacutetation des donneacutees la proportion observeacutee attribueacutee agrave des faux positifs dans cet eacutechantillon srsquoavegravere apregraves cette analyse supeacuterieure agrave la proportion attendue compte tenu des valeurs de speacutecificiteacute des tests ELISA (gt99 ) pouvant suggeacuterer une circulation virale en 2014 Enfin la localisation geacuteographique de neuf de ces cas seacuteropositifs au sein drsquoun mecircme deacutepartement conforte cette hypothegravese Enquecirctes meneacutees agrave partir de septembre 2015 (Source plateforme ESA)

bull Reacutesultats de lrsquoenquecircte reacutealiseacutee dans un rayon de 2 km autour du 1er foyer deacutetecteacute Suite agrave la deacutecouverte du 1er foyer une enquecircte a eacuteteacute reacutealiseacutee du 8 au 14 septembre 2015 dans les eacutelevages situeacutes dans un rayon de 2 km autour de lrsquoeacutelevage concerneacute Des analyses PCR ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur 649 bovins et 261 ovins Parmi les 12 eacutelevages analyseacutes 11 eacutetaient positifs avec 62 bovins et 8 ovins PCR positifs La preacutevalence animale estimeacutee chez les bovins est de 95 [74 ndash 121] si on ne considegravere pas drsquoeffet troupeau

bull Donneacutees de lrsquoenquecircte programmeacutee nationale suite agrave la confirmation des cas en septembre

2015 Une enquecircte programmeacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur la base de preacutelegravevements pour recherche virale par PCR dans soixante eacutelevages bovins par reacutegion administrative et trente bovins par eacutelevage dans lrsquoobjectif de deacutetecter une preacutevalence troupeaux minimale de 5 par reacutegion et une preacutevalence intra-troupeau de 10 Les eacutelevages et les bovins ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par tirage

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au sort Sur 1 334 eacutelevages et 39 403 bovins analyseacutes entre le 8 septembre et le 20 octobre 56 reacutesultats PCR positifs ont eacuteteacute trouveacutes dans 27 eacutelevages localiseacutes dans 9 deacutepartements du centre de la France (cf figure 1) La preacutevalence troupeau et animale est la plus eacuteleveacutee dans les 50 premier kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers (respectivement 50 [30 ndash 70] et 4 [3 - 6]) et diminue rapidement avec la distance Cette enquecircte a mis en eacutevidence une circulation virale intense localiseacutee au centre de la France (L Bournez communication personnelle) Le choix drsquoun eacutechantillonnage par reacutegion a eacuteteacute effectueacute afin drsquoobtenir une image rapide de la distribution virale Cependant cet eacutechantillonnage ne permet pas de tenir compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale de la distribution virale et il est possible que le virus ait eacuteteacute sous deacutetecteacute dans certaines zones ougrave il circule agrave faible intensiteacute Neacuteanmoins les reacutesultats de cette enquecircte ont permis de montrer que la circulation du virus est plus eacuteleveacutee dans la zone centrale situeacutee autour de la frontiegravere deacutepartementale entre lrsquoAllier et le Puy-de-Docircme (image drsquoun eacutepicentre) avec cependant une preacutevalence animale assez faible

En conclusion compte tenu des caracteacuteristiques actuelles de lrsquoinfection apparemment peu virulente de la dureacutee de la vireacutemie chez les bovins pouvant ecirctre longue et dans une moindre mesure de celle des ovins (pouvant servir eacuteventuellement de relais pour la transmission) des reacutesultats de lrsquoanalyse de la surveillance programmeacutee et du reacutesultat des investigations reacutealiseacutees sur les animaux seacuteropositifs les experts estiment que lrsquoorigine probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais mecircme si les donneacutees scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas drsquoexpliquer le meacutecanisme de passage de lrsquohiver par le virus Question ndeg2 laquo Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres raquo Compte tenu du tableau actuel de lrsquoinfection en France (tregraves peu de cas cliniques) les experts ont consideacutereacute que la question portait sur les risques de diffusion de lrsquoinfection (y compris inapparente) et non sur les risques de diffusion de la maladie sensu stricto Suite agrave lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 en Europe plusieurs eacutequipes de recherche ont proposeacute des modegraveles pour simuler la propagation de la FCO en fonction de diffeacuterents paramegravetres ainsi que pour eacutevaluer lrsquoimpact de mesures de gestion (y compris la vaccination) Pour reacutepondre agrave la preacutesente question le GECU srsquoest fondeacute sur une revue bibliographique reacutealiseacutee dans le cadre de lrsquoexpertise sur les modegraveles matheacutematiques et statistiques publieacutes pour la FCO (annexe 2) ainsi que sur les expeacuteriences veacutecues au travers des reacutecentes eacutepizooties lieacutees agrave des maladies virales agrave transmission vectorielle de mecircme type (BTV-8 BTV-1 Schmallenberg)

1 Revue bibliographique des modegraveles sur la propagation Il ressort de ces publications que bull les trois critegraveres agrave prendre en compte dans la propagation de la FCO sont

o les mouvements actifs des Culicoides o les mouvements des Culicoides porteacutes par les vents (avec des facteurs de variation

tels que la tempeacuterature la pluie et la topographie) o les mouvements des animaux infecteacutes

bull en matiegravere drsquoimportance relative dans la propagation il nrsquoest pas possible aujourdrsquohui sur la base des modegraveles eacutelaboreacutes agrave partir de lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 de faire la part

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 8: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Une immuniteacute protectrice drsquoau moins un an a eacuteteacute deacutemontreacutee chez des bovins vaccineacutes avec des vaccins BTV-8 inactiveacutes (Bluevac-8 Zulvac-8 Alsap-8) (Waumlckerlin et al 2010 Zanella et al 2014) et une seacuteropositiviteacute a eacuteteacute mise en eacutevidence jusqursquoagrave 3 ans apregraves la vaccination chez les bovins (Oura et al 2012) sans que le degreacute de protection virologique nrsquoait eacuteteacute eacutevalueacute dans cette eacutetude Il est cependant envisageable que des animaux proteacutegeacutes une anneacutee puissent subir une nouvelle infection agrave bas bruit peu repeacuterable dans les anneacutees suivantes Par ailleurs la surveillance eacutevegravenementielle ne reacutevegravele que peu de cas cliniques laissant penser que lrsquoinfection actuelle peut ecirctre souvent inapparente et donc circuler agrave bas bruit en eacutechappant ainsi agrave la surveillance Enfin le taux de renouvellement des troupeaux bovins peut ecirctre eacuteleveacute (notamment en eacutelevage laitier ougrave il est couramment de 25 ) conduisant agrave la creacuteation assez rapide dune population naiumlve et donc apte agrave favoriser la circulation virale En conclusion le virus aurait pu circuler agrave bas bruit sans ecirctre deacutetecteacute la proportion danimaux naiumlfs eacutetant devenue suffisamment eacuteleveacutee en 2015 pour favoriser une reacutesurgence Analyse des donneacutees de surveillance programmeacutee de 2013 agrave deacutebut 2015

Pour rappel de nouvelles modaliteacutes de la surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale ont eacuteteacute mises en place agrave lrsquoissue de la preacuteceacutedente eacutepizootie en 20132014 et 20142015 une fois le statut indemne recouvreacute Elles ont eacuteteacute deacutefinies de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 15 preacutelegravevements par deacutepartement et par an Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait donc proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses La neacutecessiteacute de diriger les preacutelegravevements sur les jeunes bovins de moins de 2 ans eacutetait motiveacutee par la volonteacute drsquoeacuteviter une difficulteacute drsquointerpreacutetation drsquoun reacutesultat positif sur des animaux plus acircgeacutes susceptibles drsquoavoir eacuteteacute vaccineacutes au cours de la preacuteceacutedente eacutepizootie ou drsquoavoir eacuteteacute infecteacutes auparavant Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient agrave nouveau preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR Une analyse a eacuteteacute reacutealiseacutee (cf Annexe 1) agrave partir drsquoune extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD- ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Cette analyse a mis en eacutevidence plusieurs eacutecarts par rapport aux preacuteconisations dans la reacutealisation des enquecirctes seacuterologiques erreurs dans la saisie des identifiants des animaux non- respect des consignes de reacutealisation de la surveillance programmeacutee (qui devait ecirctre uniquement reacutealiseacutee sur des animaux de moins de 2 ans drsquoacircge) Beaucoup drsquoanimaux se sont aveacutereacutes ecirctre acircgeacutes de plus de 2 ans comme lrsquoindique le tableau 1 ci-dessous

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Tableau 1 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

A la lumiegravere des cas de FCO deacutetecteacutes en 2015 une analyse fine des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le cadre de ce Gecu en seacutelectionnant les donneacutees relatives aux seuls animaux de moins de 2 ans drsquoacircge et neacutes apregraves lrsquointerdiction de la vaccination (agrave partir de 2013) Il srsquoest aveacutereacute que sur les 472 animaux testeacutes en 2014 correspondant agrave ces critegraveres 18 (en griseacute dans le tableau 1) soit 4 eacutetaient positifs au test Elisa Mecircme srsquoil faut rester prudent dans lrsquointerpreacutetation des donneacutees la proportion observeacutee attribueacutee agrave des faux positifs dans cet eacutechantillon srsquoavegravere apregraves cette analyse supeacuterieure agrave la proportion attendue compte tenu des valeurs de speacutecificiteacute des tests ELISA (gt99 ) pouvant suggeacuterer une circulation virale en 2014 Enfin la localisation geacuteographique de neuf de ces cas seacuteropositifs au sein drsquoun mecircme deacutepartement conforte cette hypothegravese Enquecirctes meneacutees agrave partir de septembre 2015 (Source plateforme ESA)

bull Reacutesultats de lrsquoenquecircte reacutealiseacutee dans un rayon de 2 km autour du 1er foyer deacutetecteacute Suite agrave la deacutecouverte du 1er foyer une enquecircte a eacuteteacute reacutealiseacutee du 8 au 14 septembre 2015 dans les eacutelevages situeacutes dans un rayon de 2 km autour de lrsquoeacutelevage concerneacute Des analyses PCR ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur 649 bovins et 261 ovins Parmi les 12 eacutelevages analyseacutes 11 eacutetaient positifs avec 62 bovins et 8 ovins PCR positifs La preacutevalence animale estimeacutee chez les bovins est de 95 [74 ndash 121] si on ne considegravere pas drsquoeffet troupeau

bull Donneacutees de lrsquoenquecircte programmeacutee nationale suite agrave la confirmation des cas en septembre

2015 Une enquecircte programmeacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur la base de preacutelegravevements pour recherche virale par PCR dans soixante eacutelevages bovins par reacutegion administrative et trente bovins par eacutelevage dans lrsquoobjectif de deacutetecter une preacutevalence troupeaux minimale de 5 par reacutegion et une preacutevalence intra-troupeau de 10 Les eacutelevages et les bovins ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par tirage

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au sort Sur 1 334 eacutelevages et 39 403 bovins analyseacutes entre le 8 septembre et le 20 octobre 56 reacutesultats PCR positifs ont eacuteteacute trouveacutes dans 27 eacutelevages localiseacutes dans 9 deacutepartements du centre de la France (cf figure 1) La preacutevalence troupeau et animale est la plus eacuteleveacutee dans les 50 premier kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers (respectivement 50 [30 ndash 70] et 4 [3 - 6]) et diminue rapidement avec la distance Cette enquecircte a mis en eacutevidence une circulation virale intense localiseacutee au centre de la France (L Bournez communication personnelle) Le choix drsquoun eacutechantillonnage par reacutegion a eacuteteacute effectueacute afin drsquoobtenir une image rapide de la distribution virale Cependant cet eacutechantillonnage ne permet pas de tenir compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale de la distribution virale et il est possible que le virus ait eacuteteacute sous deacutetecteacute dans certaines zones ougrave il circule agrave faible intensiteacute Neacuteanmoins les reacutesultats de cette enquecircte ont permis de montrer que la circulation du virus est plus eacuteleveacutee dans la zone centrale situeacutee autour de la frontiegravere deacutepartementale entre lrsquoAllier et le Puy-de-Docircme (image drsquoun eacutepicentre) avec cependant une preacutevalence animale assez faible

En conclusion compte tenu des caracteacuteristiques actuelles de lrsquoinfection apparemment peu virulente de la dureacutee de la vireacutemie chez les bovins pouvant ecirctre longue et dans une moindre mesure de celle des ovins (pouvant servir eacuteventuellement de relais pour la transmission) des reacutesultats de lrsquoanalyse de la surveillance programmeacutee et du reacutesultat des investigations reacutealiseacutees sur les animaux seacuteropositifs les experts estiment que lrsquoorigine probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais mecircme si les donneacutees scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas drsquoexpliquer le meacutecanisme de passage de lrsquohiver par le virus Question ndeg2 laquo Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres raquo Compte tenu du tableau actuel de lrsquoinfection en France (tregraves peu de cas cliniques) les experts ont consideacutereacute que la question portait sur les risques de diffusion de lrsquoinfection (y compris inapparente) et non sur les risques de diffusion de la maladie sensu stricto Suite agrave lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 en Europe plusieurs eacutequipes de recherche ont proposeacute des modegraveles pour simuler la propagation de la FCO en fonction de diffeacuterents paramegravetres ainsi que pour eacutevaluer lrsquoimpact de mesures de gestion (y compris la vaccination) Pour reacutepondre agrave la preacutesente question le GECU srsquoest fondeacute sur une revue bibliographique reacutealiseacutee dans le cadre de lrsquoexpertise sur les modegraveles matheacutematiques et statistiques publieacutes pour la FCO (annexe 2) ainsi que sur les expeacuteriences veacutecues au travers des reacutecentes eacutepizooties lieacutees agrave des maladies virales agrave transmission vectorielle de mecircme type (BTV-8 BTV-1 Schmallenberg)

1 Revue bibliographique des modegraveles sur la propagation Il ressort de ces publications que bull les trois critegraveres agrave prendre en compte dans la propagation de la FCO sont

o les mouvements actifs des Culicoides o les mouvements des Culicoides porteacutes par les vents (avec des facteurs de variation

tels que la tempeacuterature la pluie et la topographie) o les mouvements des animaux infecteacutes

bull en matiegravere drsquoimportance relative dans la propagation il nrsquoest pas possible aujourdrsquohui sur la base des modegraveles eacutelaboreacutes agrave partir de lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 de faire la part

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 9: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Tableau 1 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

A la lumiegravere des cas de FCO deacutetecteacutes en 2015 une analyse fine des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le cadre de ce Gecu en seacutelectionnant les donneacutees relatives aux seuls animaux de moins de 2 ans drsquoacircge et neacutes apregraves lrsquointerdiction de la vaccination (agrave partir de 2013) Il srsquoest aveacutereacute que sur les 472 animaux testeacutes en 2014 correspondant agrave ces critegraveres 18 (en griseacute dans le tableau 1) soit 4 eacutetaient positifs au test Elisa Mecircme srsquoil faut rester prudent dans lrsquointerpreacutetation des donneacutees la proportion observeacutee attribueacutee agrave des faux positifs dans cet eacutechantillon srsquoavegravere apregraves cette analyse supeacuterieure agrave la proportion attendue compte tenu des valeurs de speacutecificiteacute des tests ELISA (gt99 ) pouvant suggeacuterer une circulation virale en 2014 Enfin la localisation geacuteographique de neuf de ces cas seacuteropositifs au sein drsquoun mecircme deacutepartement conforte cette hypothegravese Enquecirctes meneacutees agrave partir de septembre 2015 (Source plateforme ESA)

bull Reacutesultats de lrsquoenquecircte reacutealiseacutee dans un rayon de 2 km autour du 1er foyer deacutetecteacute Suite agrave la deacutecouverte du 1er foyer une enquecircte a eacuteteacute reacutealiseacutee du 8 au 14 septembre 2015 dans les eacutelevages situeacutes dans un rayon de 2 km autour de lrsquoeacutelevage concerneacute Des analyses PCR ont eacuteteacute reacutealiseacutees sur 649 bovins et 261 ovins Parmi les 12 eacutelevages analyseacutes 11 eacutetaient positifs avec 62 bovins et 8 ovins PCR positifs La preacutevalence animale estimeacutee chez les bovins est de 95 [74 ndash 121] si on ne considegravere pas drsquoeffet troupeau

bull Donneacutees de lrsquoenquecircte programmeacutee nationale suite agrave la confirmation des cas en septembre

2015 Une enquecircte programmeacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur la base de preacutelegravevements pour recherche virale par PCR dans soixante eacutelevages bovins par reacutegion administrative et trente bovins par eacutelevage dans lrsquoobjectif de deacutetecter une preacutevalence troupeaux minimale de 5 par reacutegion et une preacutevalence intra-troupeau de 10 Les eacutelevages et les bovins ont eacuteteacute seacutelectionneacutes par tirage

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au sort Sur 1 334 eacutelevages et 39 403 bovins analyseacutes entre le 8 septembre et le 20 octobre 56 reacutesultats PCR positifs ont eacuteteacute trouveacutes dans 27 eacutelevages localiseacutes dans 9 deacutepartements du centre de la France (cf figure 1) La preacutevalence troupeau et animale est la plus eacuteleveacutee dans les 50 premier kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers (respectivement 50 [30 ndash 70] et 4 [3 - 6]) et diminue rapidement avec la distance Cette enquecircte a mis en eacutevidence une circulation virale intense localiseacutee au centre de la France (L Bournez communication personnelle) Le choix drsquoun eacutechantillonnage par reacutegion a eacuteteacute effectueacute afin drsquoobtenir une image rapide de la distribution virale Cependant cet eacutechantillonnage ne permet pas de tenir compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale de la distribution virale et il est possible que le virus ait eacuteteacute sous deacutetecteacute dans certaines zones ougrave il circule agrave faible intensiteacute Neacuteanmoins les reacutesultats de cette enquecircte ont permis de montrer que la circulation du virus est plus eacuteleveacutee dans la zone centrale situeacutee autour de la frontiegravere deacutepartementale entre lrsquoAllier et le Puy-de-Docircme (image drsquoun eacutepicentre) avec cependant une preacutevalence animale assez faible

En conclusion compte tenu des caracteacuteristiques actuelles de lrsquoinfection apparemment peu virulente de la dureacutee de la vireacutemie chez les bovins pouvant ecirctre longue et dans une moindre mesure de celle des ovins (pouvant servir eacuteventuellement de relais pour la transmission) des reacutesultats de lrsquoanalyse de la surveillance programmeacutee et du reacutesultat des investigations reacutealiseacutees sur les animaux seacuteropositifs les experts estiment que lrsquoorigine probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais mecircme si les donneacutees scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas drsquoexpliquer le meacutecanisme de passage de lrsquohiver par le virus Question ndeg2 laquo Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres raquo Compte tenu du tableau actuel de lrsquoinfection en France (tregraves peu de cas cliniques) les experts ont consideacutereacute que la question portait sur les risques de diffusion de lrsquoinfection (y compris inapparente) et non sur les risques de diffusion de la maladie sensu stricto Suite agrave lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 en Europe plusieurs eacutequipes de recherche ont proposeacute des modegraveles pour simuler la propagation de la FCO en fonction de diffeacuterents paramegravetres ainsi que pour eacutevaluer lrsquoimpact de mesures de gestion (y compris la vaccination) Pour reacutepondre agrave la preacutesente question le GECU srsquoest fondeacute sur une revue bibliographique reacutealiseacutee dans le cadre de lrsquoexpertise sur les modegraveles matheacutematiques et statistiques publieacutes pour la FCO (annexe 2) ainsi que sur les expeacuteriences veacutecues au travers des reacutecentes eacutepizooties lieacutees agrave des maladies virales agrave transmission vectorielle de mecircme type (BTV-8 BTV-1 Schmallenberg)

1 Revue bibliographique des modegraveles sur la propagation Il ressort de ces publications que bull les trois critegraveres agrave prendre en compte dans la propagation de la FCO sont

o les mouvements actifs des Culicoides o les mouvements des Culicoides porteacutes par les vents (avec des facteurs de variation

tels que la tempeacuterature la pluie et la topographie) o les mouvements des animaux infecteacutes

bull en matiegravere drsquoimportance relative dans la propagation il nrsquoest pas possible aujourdrsquohui sur la base des modegraveles eacutelaboreacutes agrave partir de lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 de faire la part

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 10: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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au sort Sur 1 334 eacutelevages et 39 403 bovins analyseacutes entre le 8 septembre et le 20 octobre 56 reacutesultats PCR positifs ont eacuteteacute trouveacutes dans 27 eacutelevages localiseacutes dans 9 deacutepartements du centre de la France (cf figure 1) La preacutevalence troupeau et animale est la plus eacuteleveacutee dans les 50 premier kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers (respectivement 50 [30 ndash 70] et 4 [3 - 6]) et diminue rapidement avec la distance Cette enquecircte a mis en eacutevidence une circulation virale intense localiseacutee au centre de la France (L Bournez communication personnelle) Le choix drsquoun eacutechantillonnage par reacutegion a eacuteteacute effectueacute afin drsquoobtenir une image rapide de la distribution virale Cependant cet eacutechantillonnage ne permet pas de tenir compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatiale de la distribution virale et il est possible que le virus ait eacuteteacute sous deacutetecteacute dans certaines zones ougrave il circule agrave faible intensiteacute Neacuteanmoins les reacutesultats de cette enquecircte ont permis de montrer que la circulation du virus est plus eacuteleveacutee dans la zone centrale situeacutee autour de la frontiegravere deacutepartementale entre lrsquoAllier et le Puy-de-Docircme (image drsquoun eacutepicentre) avec cependant une preacutevalence animale assez faible

En conclusion compte tenu des caracteacuteristiques actuelles de lrsquoinfection apparemment peu virulente de la dureacutee de la vireacutemie chez les bovins pouvant ecirctre longue et dans une moindre mesure de celle des ovins (pouvant servir eacuteventuellement de relais pour la transmission) des reacutesultats de lrsquoanalyse de la surveillance programmeacutee et du reacutesultat des investigations reacutealiseacutees sur les animaux seacuteropositifs les experts estiment que lrsquoorigine probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais mecircme si les donneacutees scientifiques actuellement disponibles ne permettent pas drsquoexpliquer le meacutecanisme de passage de lrsquohiver par le virus Question ndeg2 laquo Quel est votre avis sur les risques de diffusion de la maladie indeacutependamment des conditions de mouvements de ruminants domestiques contamineacutes en France et au-delagrave de nos frontiegraveres raquo Compte tenu du tableau actuel de lrsquoinfection en France (tregraves peu de cas cliniques) les experts ont consideacutereacute que la question portait sur les risques de diffusion de lrsquoinfection (y compris inapparente) et non sur les risques de diffusion de la maladie sensu stricto Suite agrave lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 en Europe plusieurs eacutequipes de recherche ont proposeacute des modegraveles pour simuler la propagation de la FCO en fonction de diffeacuterents paramegravetres ainsi que pour eacutevaluer lrsquoimpact de mesures de gestion (y compris la vaccination) Pour reacutepondre agrave la preacutesente question le GECU srsquoest fondeacute sur une revue bibliographique reacutealiseacutee dans le cadre de lrsquoexpertise sur les modegraveles matheacutematiques et statistiques publieacutes pour la FCO (annexe 2) ainsi que sur les expeacuteriences veacutecues au travers des reacutecentes eacutepizooties lieacutees agrave des maladies virales agrave transmission vectorielle de mecircme type (BTV-8 BTV-1 Schmallenberg)

1 Revue bibliographique des modegraveles sur la propagation Il ressort de ces publications que bull les trois critegraveres agrave prendre en compte dans la propagation de la FCO sont

o les mouvements actifs des Culicoides o les mouvements des Culicoides porteacutes par les vents (avec des facteurs de variation

tels que la tempeacuterature la pluie et la topographie) o les mouvements des animaux infecteacutes

bull en matiegravere drsquoimportance relative dans la propagation il nrsquoest pas possible aujourdrsquohui sur la base des modegraveles eacutelaboreacutes agrave partir de lrsquoeacutepizootie de 2006-2008 de faire la part

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 11: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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entre la diffusion aeacuterienne (active par le mouvement des Culicoides et passive par les vents) et la diffusion terrestre (par mouvements drsquoanimaux)

bull une publication indique que les mouvements passifs des Culicoides porteacutes par les vents sur de longues distances au-dessus des terres resteraient marginaux contrairement agrave ce qui est classiquement supposeacute En effet Sedda et al (2012) expliquent gracircce agrave un modegravele de dispersion de Culicoides 94 des 2 025 foyers de BTV-8 observeacutes en 2006 en Europe Ils concluent que 54 de ces foyers ont eacuteteacute provoqueacutes par une infection lieacutee agrave des mouvements de Culicoides sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 5 km 92 sur des distances infeacuterieures ou eacutegales agrave 31 km et seulement 2 sur des distances supeacuterieures Sedda et al (2012) suggegraverent mecircme que beaucoup drsquoinfections apparemment lieacutees au portage de Culicoides sur de longues distances reacutesulteraient en reacutealiteacute de la succession de plusieurs mouvements de plus faible amplitude de proche en proche En revanche ces conclusions ne srsquoappliquent pas au transport de Culicoides au-dessus des masses drsquoeau puisque les modegraveles actuels comme celui de dispersion atmospheacuterique de Burgin et al (2013) tendraient agrave confirmer les observations entomologiques en faveur drsquoun transport de Culicoides sur de longues distances au- dessus des mers crsquoest drsquoailleurs lrsquohypothegravese retenue pour expliquer lrsquointroduction du BTV-8 en Angleterre agrave partir de lrsquoEurope continentale

bull les mouvements actifs des Culicoides (y compris contre le sens du vent) ne sont pas agrave neacutegliger Cependant les distances ainsi parcourues resteraient au maximum de lrsquoordre drsquoun ou deux kilomegravetres par jour (Kluiters et al 2015) et donc le plus souvent agrave lrsquointeacuterieur de la zone reacuteglementeacutee

bull la progression de lrsquoinfection par les Culicoides semble inexorable en labsence de la vaccination geacuteneacuteraliseacutee (des taux de 90 de couverture vaccinale sont avanceacutes par (Szmaragd et al 2010b) pour maitriser la progression de linfection)

2 Reacutecentes eacutepizooties lieacutees aux virus BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg De ces expeacuteriences reacutecentes les experts concluent que bull La propagation des infections a globalement pris lrsquoallure drsquoune diffusion en laquo tache

drsquohuile raquo plus en faveur drsquoune propagation majoritairement aeacuterienne que drsquoune diffusion domineacutee par les mouvements drsquoanimaux (expeacuterience de la diffusion du virus Schmallenberg) mecircme si ce mode de propagation ne peut ecirctre geacuteneacuteraliseacute5

bull En outre il y a une similitude entre la diffusion laquo en tache drsquohuile raquo de la maladie de Schmallenberg pour laquelle les mouvements des animaux nrsquoeacutetaient pas reacuteglementeacutes et celle des infections agrave BTV-8 et BTV-1 pour lesquelles les mouvements eacutetaient reacuteglementeacutes Ceci peut plaider en faveur drsquoun rocircle minoritaire des mouvements drsquoanimaux dans la diffusion de ces maladies agrave transmission vectorielle

bull il nrsquoa pas eacuteteacute possible drsquoempecirccher la propagation inexorable de lrsquoinfection par les

Culicoides hors des zones reacuteglementeacutees au cours des eacutepizooties agrave BTV-8 et BTV-1

bull mecircme si lrsquoon nrsquoen connaicirct pas avec preacutecision les meacutecanismes il est aveacutereacute que le virus persiste pendant lrsquohiver et qursquoil y a reprise de la circulation virale par les Culicoides au printemps

5 Exemple lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie de lrsquointroduction du BTV-1 en Bretagne alors que le front BTV-1 agrave lrsquoeacutepoque eacutetait en Charentes Maritimes

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 12: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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3 Situation actuelle bull La surveillance programmeacutee par PCR mise en œuvre au deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf

figure 1) met en eacutevidence un regroupement drsquoune majoriteacute de foyers dans le secteur du Massif Central (preacutevalence troupeau de 50 [IC 30 ndash 70 ] dans une zone nord Puy de Docircme-sud Allier diminuant fortement dans un rayon de 50km

Fig 1 Reacutesultat de la surveillance programmeacutee au 30 octobre 2015 En rouge eacutelevages confirmeacutes infecteacutes en FCO BTV-8

En bleu eacutelevages dans lesquels le virus FCO nrsquoa pas eacuteteacute deacutetecteacute chez les bovins preacuteleveacutes (Bournez 2015a)

Cependant le taux de preacutevalence limite (TPL) de cette surveillance drsquoune valeur drsquoenviron 5 au niveau reacutegional variait de 8 agrave 30 selon les deacutepartements Comme indiqueacute preacuteceacutedemment il convient donc drsquoecirctre prudent quant aux conclusions agrave tirer de ces reacutesultats srsquoil apparaicirct possible de consideacuterer que la situation particuliegravere du Massif Central puisse (pour des raisons encore inconnues) constituer le point de deacutepart drsquoune eacutepizootie il nrsquoest en revanche pas possible drsquoaffirmer qursquoil nrsquoy avait pas au moment de cette enquecircte nationale de cas inapparents dans drsquoautres reacutegions de France

bull Les reacutesultats de la surveillance eacutevegravenementielle font eacutetat de seulement 11 foyers deacuteclareacutes avec des symptocircmes cliniques sur un total de 120 foyers (au 27112015) Le nombre de cas cliniques observeacutes actuellement est tregraves infeacuterieur au nombre observeacute entre juillet

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 13: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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et deacutecembre 2006 en Europe en deacutebut drsquoeacutepizootie qui eacutetait de 759 cas cliniques chez les bovins (rapport EU-BTNET) Ceci renforce lrsquohypothegravese drsquoune eacutepizootie diffeacuterente de la preacuteceacutedente majoritairement silencieuse avec peu de signes cliniques chez les animaux Ceci peut srsquoexpliquer soit par la persistance drsquoun laquo fond drsquoimmuniteacute raquo dans la population des ruminants (lieacute agrave la vaccination et agrave lrsquoinfection naturelle preacuteceacutedente) soit par une eacutevolution agrave la baisse de la pathogeacuteniciteacute du virus

bull Les donneacutees de preacutevalence animale (entre 3 et 6 dans les 50 premiers kilomegravetres de lrsquoeacutepicentre des foyers) ainsi que le rapport des animaux PCR positifs sur le nombre drsquoanimaux testeacutes (56 positifs pour 5 628 PCR reacutealiseacutees dans les 9 deacutepartements trouveacutes infecteacutes au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee) ajouteacutes au peu de cas cliniques enregistreacutes dessinent un modegravele de circulation drsquoinfection enzootique comparable agrave drsquoautres maladies connues pour leur caractegravere enzootique

bull La deacuteclaration des foyers depuis le deacutebut de lrsquoeacutepizootie (cf figure 2) ainsi que lrsquoextension de la zone reacuteglementeacutee (zone deacutesormais unique) donne une impression de propagation de lrsquoinfection dans le sens Nord agrave Sud-Est les reacutegions Ouest et Nord restant pour le moment eacutepargneacutees Il faut neacuteanmoins noter qursquoen dehors des foyers mis en eacutevidence par lrsquoenquecircte programmeacutee les cas positifs sont deacutetecteacutes lors de deacutecisions de mouvements drsquoanimaux et ne sont donc pas forceacutement lrsquoexpression de la propagation de lrsquoinfection ces animaux PCR positifs pouvaient lrsquoecirctre deacutejagrave depuis plusieurs semaines

Figure 2 Zones reacuteglementeacutees et foyers de FCO agrave seacuterotype du 8 au 10 deacutecembre 2015

(Bournez 2015b)

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 14: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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bull La fusion des zones de protection et des zones de surveillance en une seule laquo zone

reacuteglementeacutee raquo (ZR) incluant les deacutepartements situeacutes agrave moins de 150 kilomegravetres drsquoun foyer a pour conseacutequence de ne pas imposer de restriction aux mouvements drsquoanimaux dans lrsquoensemble de cette zone Il convient donc de prendre en compte dans lrsquoeacutevaluation de la propagation de lrsquoinfection la possibiliteacute pour un animal contamineacute drsquoecirctre deacuteplaceacute vers la peacuteripheacuterie de la ZR et drsquoecirctre eacuteventuellement le point de deacutepart drsquoun relai drsquoinfection par des Culicoides Ce pheacutenomegravene acceacutelegravererait la propagation de lrsquoinfection hors de la ZR

4 Reacuteponse agrave la question 2 Consideacuterant lrsquoensemble des eacuteleacutements fournis par la revue bibliographique des modegraveles de propagation de la FCO les expeacuteriences des reacutecentes eacutepizooties vectorielles agrave BTV-8 BTV-1 et Schmallenberg ainsi que les donneacutees de la preacutesente eacutepizootie les experts concluent que

- Le niveau de surveillance actuel de lrsquoinfection (TPL eacuteleveacutes) coupleacute agrave la faible proportion de cas cliniques (contrairement agrave lrsquoeacutepizootie 2006-2008) ne permettent pas drsquoexclure une circulation agrave bas bruit de BTV-8 dans drsquoautres reacutegions de France mecircme si la surveillance programmeacutee a mis plus particuliegraverement en eacutevidence des cas regroupeacutes dans le Massif Central

- En lrsquoabsence de moyens de lutte suffisants (tels que la vaccination geacuteneacuteraliseacutee) la progression de lrsquoinfection par le biais des Culicoides est inexorable y compris hors de la zone reacuteglementeacutee drsquoautant que lrsquoexistence drsquoune ZR unique sans restriction de mouvements drsquoanimaux facilite la propagation agrave partir drsquoun animal contamineacute pouvant ecirctre en bordure de zone

- Ces preacuteceacutedents eacuteleacutements coupleacutes agrave la possibiliteacute du passage hivernal du virus BTV-8 rendent tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins

o Lrsquoimpression actuelle drsquoune diffusion dans le sens Nord agrave Sud-Est laisse agrave penser que les pays situeacutes au voisinage de la ZR (Sud et Sud-Est de la France) seront tregraves probablement toucheacutes Mecircme si des barriegraveres naturelles (altitude) et la plus faible densiteacute drsquoeacutelevages de ruminants peuvent ralentir la propagation elles ne peuvent pas neacutecessairement lrsquoarrecircter (existence de valleacutees activiteacutes de transhumance etc hellip)

o Il nrsquoest cependant pas possible drsquoexclure lrsquohypothegravese que des pays voisins situeacutes au nord et agrave lrsquoest de la France soient eacutegalement concerneacutes par la progression de lrsquoinfection compte tenu des expeacuteriences preacuteceacutedentes

- Enfin le Gecu souligne que compte tenu des caracteacuteristiques enzootiques de lrsquoinfection et en cas drsquoabsence de vaccination geacuteneacuteraliseacutee il faudrait srsquoattendre agrave devoir vivre avec cette maladie pendant plusieurs anneacutees

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 15: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Question ndeg3 laquo Drsquoapregraves les connaissances disponibles sur le vaccin Calier une immuniteacute assez fiable pour permettre la sortie des ovins de zone reacuteglementeacutee agrave un risque faible agrave neacutegligeable apparaicirct-elle avant le deacutelai de 42 j indiqueacute par le RCP raquo Les experts rappellent que les donneacutees relatives agrave lrsquoobtention des Autorisations de Mise sur le Marcheacute (AMM) des vaccins sont confidentielles et ne peuvent ecirctre diffuseacutees au travers de cette expertise Suite agrave une demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit (RCP) a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence Questions ndeg4 et 5 laquo Quel est votre avis sur le risque de disseacutemination de la maladie via des mouvements drsquoanimaux non vaccineacutes issus de zones reacuteglementeacutees agrave destination de zones indemnes qui se reacutealisent dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 en particulier la deacuterogation geacuteneacuterale baseacutee sur une deacutesinsectisation puis deacutepistage PCR avant le deacutepart puis une deacutesinsectisation et confinement des animaux agrave larriveacutee en zone indemne suivi dun deacutepistage PCR au bout de 14 jours Dans quelle mesure ce risque est-il influenceacute par lrsquoactiviteacute vectorielle au deacutepart agrave destination raquo Ces questions ont trait aux deacuterogations de sortie de zone reacuteglementeacutee et posent essentiellement le problegraveme de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation de lrsquointeacuterecirct drsquoun eacuteventuel confinement et de lrsquoinfluence de lrsquoactiviteacute vectorielle

1 Efficaciteacute de la deacutesinsectisation La deacutesinsectisation reste aujourdrsquohui reacutealiseacutee au moyen de pyreacutethrinoiumldes La plupart de ces pyreacutethrinoiumldes ont une indication chez les ovins et bovins contre les mouches poux tiques ainsi que contre les meacutelophages chez les ovins Les pyreacutethrinoiumldes nrsquoont pas drsquoindication drsquoutilisation chez les caprins Cependant il faut rappeler qursquoaucune de ces speacutecialiteacutes nrsquoindique une preacutevention etou traitement contre des Culicoides Plusieurs travaux drsquoexpertise se sont attacheacutes agrave syntheacutetiser les connaissances disponibles concernant le controcircle des Culicoides (AFSSA 2009 CNEV 2012 EFSA 2008 Venail 2014) Depuis 2014 peu de nouvelles eacutetudes ont eacuteteacute publieacutees Une synthegravese des connaissances est preacutesenteacutee ci-dessous

bull Mode drsquoapplication de lrsquoinsecticide Deux types drsquoadministration des traitements insecticides sur les animaux sont envisageables

- les applications en laquo pour-on raquo mode drsquoadministration le plus utiliseacute en France par lequel le produit est assez variablement diffuseacute entrainant des dispariteacutes de reacutepartition et de concentration selon les diffeacuterentes parties du corps

o Ainsi Stendel et al (1992) deacutemontrent que la concentration de flumeacutethrine appliqueacutee en laquo pour-on raquo varie de 670 agrave 1 μg par gramme de poils un jour apregraves application en fonction de la distance au site drsquoapplication Dix jours apregraves application les concentrations varient de 440 agrave 09 μg par gramme de poils Ces auteurs

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 16: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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(appartenant au groupe Bayer qui commercialise le produit testeacute) considegraverent que les quantiteacutes retrouveacutees sont suffisantes pour lutter contre les tiques

o Les poils de chegravevre traiteacutees avec de la permeacutethrine reacuteduisent le taux de gorgement (systegraveme artificiel) de Culicoides de 99 agrave 100 pendant 40 jours (66 agrave 70 jours) si les poils proviennent du dos de lrsquoanimal (ougrave lrsquoinsecticide est appliqueacute) (Mullens 1993) La reacuteduction est de 98 agrave 20 jours si les poils proviennent de la tecircte de lrsquoanimal puis de 60 agrave 40 jours et de 30 agrave 70 jours (diffeacuterence non significative) En revanche la reacuteduction est de 50 agrave 6 jours apregraves traitement si les poils proviennent du ventre de lrsquoanimal puis 20 agrave 40 jours et 0 agrave 70 jours (diffeacuterences non significatives) (Mullens 1993) Par ailleurs les gorgements incomplets sont plus importants dans les dispositifs contenant des poils drsquoanimaux traiteacutes

o Dans un autre essai avec une solution laquo pour-on raquo de permeacutethrine (3 ml45 kg drsquoune solution de 5 par veau soit environ 20 mgmsup2) lrsquoeffet anti-gorgement est eacutevalueacute entre 3 et 56 jours post-application avec des poils preacuteleveacutes agrave diffeacuterents endroits du dos flanc et ventre Aucune diffeacuterence significative nrsquoest mise en eacutevidence pour aucune date quelle que soit la reacutegion drsquoougrave proviennent les poils (Mullens et al 2000) Cette absence de diminution du niveau de gorgement est confirmeacutee lorsque les animaux sont naturellement exposeacutes aux piqucircres de Culicoides sur le terrain Neacuteanmoins le pourcentage de gorgement est neacutegativement correacuteleacute avec la concentration drsquoinsecticide dans les poils Cette quantiteacute est toujours plus importante sur le dos que sur les flancs ou que sur le ventre Cette diffeacuterence entre les 3 zones est drsquoautant plus importante que le temps apregraves traitement srsquoallonge (Mullens et al 2000)

- Les applications par aspersion permettent une reacutepartition homogegravene du produit sur le corps

de lrsquoanimal traiteacute et pourraient donc fournir une efficaciteacute homogegravene sur lrsquoensemble du corps Toutefois ce mode drsquoadministration semble difficilement applicable sur le terrain compte tenu des quantiteacutes de produits neacutecessaires et de contraintes drsquoapplication plus lourdes (neacutecessiteacute de tunnels drsquoaspersion inexistants en France)

bull Efficaciteacute de la protection des animaux suite agrave traitement insecticide

Beaucoup drsquoeacutetudes consacreacutees au sujet sont australiennes En effet en Australie les zones drsquoeacutelevage sont situeacutees au sud du continent en zone indemne alors que les ports drsquoexportation drsquoanimaux sont situeacutes au nord en zone infecteacutee La probleacutematique de ces eacutetudes est de trouver un moyen de proteacuteger les animaux pendant le transport Le protocole expeacuterimental est relativement constant (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2005 Melville et al 2001) des collectes de Culicoides sont reacutealiseacutees par aspirateur agrave bouche directement sur les animaux (plus rarement par piegraveges lumineux agrave lrsquointeacuterieur drsquoun enclos) sur lesquels sont appliqueacutes des insecticides Lrsquoefficaciteacute des insecticides est estimeacutee en pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides (gorgeacutes ou non) par rapport agrave un groupe teacutemoin Lrsquoexpeacuterimentation est reacutealiseacutee pendant quelques jours post-application un effet de protection de courte dureacutee eacutetant suffisant dans le contexte australien (cf tableau 2)

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 17: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Tableau 2 Pourcentage de reacuteduction du nombre de Culicoides gorgeacutes ou non en fonction du nombre drsquoheures apregraves application (les doses appliqueacutees ne sont pas connues elles suivent en principe les recommandations des fabricants) Espegravece Principe actif

Deltameacutethrine Fenvalerate Permeacutethrine Cypermeacutethrine Ref

C brevitarsis laquo Pour-on raquo 2933 (25 h) 73-9175-86 (10-52 h)

Aspersion 4339 (25 h) 6628 (10 h) 77-8584-93 (27-52 h)

[1]

C actoni Non preacuteciseacute 5682 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5672 (10-58 h)

Non preacuteciseacute 5367 (10-58 h)

[2]

C brevitarsis 98 (10-58 h) 93 (10-58 h) 94 (10-58 h)

C fulvus 59 (10-58 h) 51 (10-58 h) 49 (10-58 h)

C peregrinus 71 (10-58 h) 63 (10-58 h) 58 (10-58 h)

C brevitarsis Spray 9096 (1-52 h)

Spray 8290 (1-52 h)

[3]

C wadai 8996 (1-52 h) 82-90 (1-52 h)

C oxystoma Non preacuteciseacute 99 (8 h)

[4]

C peregrinus 98 (8 h)

Leacutegende 73-8575-86 (10-52 h) signifie une reacuteduction de 73 agrave 85 des Culicoides non-gorgeacutes et de 75 agrave 86 des Culicoides gorgeacutes (si un seul chiffre est donneacute il concerne les non-gorgeacutes) entre 10 et 58 heures post-application Lrsquoasteacuterisque signifie que les p-values des tests effectueacutes sont lt 005 Dans lrsquoeacutetude [3] la permeacutethrine est appliqueacutee en association avec drsquoautres reacutepulsifs [1] Doherty et al (2001) [2] Melville et al (2001) [3] Doherty et al (2004) [4] Melville et al (2005) Il est ainsi montreacute que lrsquoapplication sur les animaux de solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux pendant un laps de temps srsquoeacutetalant au moins de 8 agrave 58 heures Cette diminution semble varier plus entre espegraveces de Culicoides (de 51 agrave 93 avec le fenvalerate suivant les espegraveces dans le mecircme protocole) qursquoentre produits mecircme si la non-indication des doses appliqueacutees est un facteur limitant lrsquointerpreacutetation Le nombre de Culicoides gorgeacutes est souvent mais pas toujours plus fortement reacuteduit que celui des Culicoides non-gorgeacutes laissant supposer un effet anti-gorgement sur les Culicoides srsquoeacutetant poseacutes sur lrsquoanimal (Doherty et al 2004 Doherty et al 2001 Melville et al 2001) De plus Mullens et al (2000) utilisent le mecircme scheacutema expeacuterimental pour mesurer lrsquoeffet drsquoune solution de permeacutethrine pulveacuteriseacutee (250 ml agrave 02 ) sur le ventre de veaux sur le taux drsquoattaque de C sonorensis (vecteur ameacutericain du virus de la FCO) Ce traitement reacuteduit fortement (autour de 87 ) le nombre de femelles gorgeacutees collecteacutees aux 3e et 7e jours apregraves application mais nrsquoa plus drsquoeffet deacuteceleacute agrave 10 jours (Mullens et al 2000)

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 18: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Plus reacutecemment drsquoautres eacutetudes plus proches du contexte europeacuteen ont eacuteteacute reacutealiseacutees en collectant des Culicoides directement ou agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes agrave lrsquoaide de produits commerciaux et en les comparant agrave des collectes autour drsquoanimaux non traiteacutes (cf tableau 3) Les donneacutees deacutemontrent que les insecticides appliqueacutes en laquopour-onraquo ont une certaine efficaciteacute pour proteacuteger les animaux contre les piqucircres des Culicoides mais que cette protection nrsquoest pas de 100 Par ailleurs il est important de souligner que lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire agrave la diffusion du produit Tableau 3 Efficaciteacute reacutepulsive de diffeacuterentes formulations contre les Culicoides eacutevalueacutee en les collectant agrave proximiteacute drsquoanimaux traiteacutes (donneacutees compleacuteteacutees agrave partir de Venail (2014) Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Conclusions Reacutefeacuterence

Deltamethrine Butoxreg 75

C obsoletus C parroti

Ovin 10 ml eacutetaleacutes sur tout le corps 75 g sal

Traiteacutes pas de gorgement 0-4 jat Mais tregraves peu drsquoindividus collecteacutes au cours de lrsquoeacutetude

Mullens et al (2010)

Culicoides sp Ovin 10 ml sur lrsquoeacutechine 75 g sal

Diminution (sauf agrave J14) du nombre de Culicoides captureacutes sur le groupe traiteacute Efficaciteacute de 0 (2 sat) agrave 71 (3 sat) Diminution du taux de gorgement sur les 5 semaines de lrsquoeacutetude Efficaciteacute moyenne de 864 sur les 5 semaines

Weiher et al (2014)

Permethrine + DEET

Flymaxreg (6 mgml permeacutethrin et 20 mgml DEET + PBO)

C obsoletus C pulicaris

Chevaux 3 pulveacuterisations de 0 2 ml sur chaque cocircteacute du cou abdomen flanc et dos et 2 pulveacuterisations sur la croupe

Pas drsquoeffet reacutepulsif Lincoln et al (2015)

Leacutegende jat jours apregraves traitement sat semaines apregraves traitement

bull Effet des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides Lrsquoeacutevaluation des formulations insecticides sur la mortaliteacute des Culicoides est geacuteneacuteralement

reacutealiseacutee en laboratoire et en conditions semi-controcircleacutees en exposant des Culicoides avec des poils drsquoanimaux traiteacutes La mortaliteacute est ensuite suivie dans le temps

Les diffeacuterentes formulations eacutevalueacutees montrent des efficaciteacutes variables comprises entre 60 et 100 jusqursquoagrave 4 agrave 5 semaines apregraves traitement (tableau 4) lorsque les Culicoides sont mis en contact direct avec les poils traiteacutes

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 19: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Tableau 4 (drsquoapregraves Venail (2014)) Efficaciteacute leacutetale de diffeacuterentes formulations insecticides (appliqueacutees sur les animaux) contre les Culicoides eacutevalueacutee en les exposant aux poils coupeacutes drsquoanimaux traiteacutes Substance active

Produit Espegravece Animal traiteacute et dosage

Reacutesultats Reacutefeacuterence

Alpha-cypermeacutethrine

Dysect Cattlereg laquoPour-onraquo

C nub Bovin 10 ml (dos) (15 g sal)

Mort 80-100 agrave 21 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Dysect Sheepreg laquoPour-onraquo

C nub Ovin 20 ml (dos) + 20 ml (queue-cocircteacutes) (125 g sal)

Mort 60-80 agrave 28 jat (poils de dos ventre et pattes)

Papadopoulos et al (2009)

Cyfluthrine Bayoflyreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml Ovin 1 2 et 5 ml (10 g sal)

Mort 100 agrave 21 jat Mort 100 agrave 21 jat (1 2 ml) et 35 jat (5 ml)

(Mehlhorn et al 2008b)

Cypermeacutethrine Deosectreg Pulveacuterisation

C nub Cheval 10 ml500 ml drsquoeau (50 gl)

Mort 60 agrave 35 jat (dos et ventre) 60 agrave 21 jat (pattes)

Papadopoulos et al (2010)

Deltameacutethrine Butoxreg 75 laquoPour-onraquo

C obs Bovin 30 ml (dos) Ovin 10 ml (dos)

(75 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

C sp Bovin 30 ml (dos) Ovin 2 ml (tecircte) + 2 x 4 ml cocircteacutes et pattes

Bovins et ovins Mort 100 agrave 28 jat

Mehlhorn et al (2008a)

Versatrinereg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 10 ml and 20 ml (dos) Ovin 5 ml and 10 ml (dos) (1 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009a)

Fenvaleacuterate Acadrexreg 60 Pulveacuterisation

C sp Bovin 20 mll tout le corps Ovin 20 mll tout le corps (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Arkoflyreg Spray (aeacuterosol)

C sp Bovin et Ovin 5 s dos cocircteacutes et ventre (60 g sal)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Permeacutethrine Flyporreg laquoPour-onraquo

C sp Bovin 40 ml (dos) Ovins 10 ml (dos et cocircteacutes) (40gl)

Mort 100 agrave 35 jat

Schmahl et al (2009b)

Leacutegende C nub C nubeculosus C sp toutes les espegraveces C obs C obsoletus sa substance active mort mortaliteacute jat jours apregraves traitement Pour toutes ces eacutetudes les reacutesultats sont agrave interpreacuteter avec prudence compte-tenu de lrsquoabsence de teacutemoin ou de lrsquoabsence de mortaliteacute chez les Culicoides captureacutes sur le terrain et utiliseacutes comme teacutemoin

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 20: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Ainsi il apparaicirct que les Culicoides mis en contact avec des poils drsquoanimaux traiteacutes par des pyreacutethrinoiumldes peuvent subir des mortaliteacutes importantes Cette mortaliteacute induite nrsquoentraicircne pas agrave proprement parler drsquoeffet protecteur sur lrsquoanimal traiteacute (qui pourrait toujours se faire piquer par un Culicoides infecteacute mecircme si ce dernier mourait par la suite) mais doit induire une protection collective en diminuant la probabiliteacute qursquoun Culicoides se gorgeant sur un animal vireacutemique mais traiteacute puisse transmettre de nouveau le virus Par ailleurs les eacutetudes meneacutees par Venail et al (2011) laissent penser que cette mortaliteacute induite serait beaucoup moins importante et moins durable si le Culicoides rentre en contact avec les parties glabres de lrsquoanimal traiteacute

bull Protection des animaux contre la transmission de la FCO par traitement insecticide Peu drsquoeacutetudes ont essayeacute de mesurer le niveau de seacuteroconversion au sein de troupeaux

teacutemoins ou traiteacutes avec des pyreacutethrinoiumldes Une eacutetude australienne compare 5 groupes drsquoanimaux 1 teacutemoin 1 recevant des boucles

insecticides au diazinon les 4 autres eacutetant traiteacutes chaque semaine avec des solutions de deltameacutethrine fenvalerate ou flumeacutethrine (Melville et al 2004) Dans cette eacutetude le risque de transmission du virus drsquoAkabane diminue significativement avec la deltameacutethrine (RR = 18 p = 0002) et avec le fenvalerate (RR = 8 p = 002)

Une autre eacutetude (Mullens et al 2001) a compareacute des bovins traiteacutes par des pulveacuterisations de 250 ml dune solution agrave 02 de permeacutethrine (Atrobanreg 11 EC) toutes les deux semaines et un groupe drsquoanimaux teacutemoins (la dose appliqueacutee eacutetait faible) Aucune diffeacuterence significative nrsquoa eacuteteacute mise en eacutevidence En effet agrave la fin de lrsquoeacutetude 59 animaux avaient seacuteroconverti sur les 106 traiteacutes (56 ) contre 56 sur les 117 non traiteacutes (48 ) En conclusion Les donneacutees disponibles relatives agrave la deacutesinsectisation des animaux montrent que le traitement permet

- de diminuer le taux drsquoattaque et le taux de gorgement (un animal traiteacute est moins piqueacute) et

- drsquoinfliger une surmortaliteacute aux Culicoides venus au contact de lrsquoanimal traiteacute Neacuteanmoins on constate que lrsquoefficaciteacute (protection ou mortaliteacute induite) peut ecirctre variable en fonction de la zone de lrsquoanimal (distance par rapport agrave la zone drsquoapplication du produit ou zone glabrepelage) ce qui est agrave rapprocher des limites de diffusion du produit plutocirct qursquoagrave un manque drsquoefficaciteacute intrinsegraveque des substances actives En cas drsquoutilisation drsquoun produit laquopour-onraquo un deacutelai de 24 heures correspondant au temps de diffusion sur tout le corps est neacutecessaire avant drsquoobtenir une protection optimale (lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide au cours des 14 jours suivant application est deacutetailleacutee en reacuteponse agrave la question 6) La deacutesinsectisation pourrait ecirctre plus efficace en cas drsquoadministration par aspersion (qui permet une reacutepartition homogegravene de lrsquoinsecticide sur lrsquoanimal) que lors drsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo bien qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude pour le deacutemontrer Cependant lrsquoadministration sous forme de laquo pour-on raquo est actuellement le mode drsquoadministration le plus appliqueacute en France et probablement le seul applicable dans la plupart des cas La dureacutee de lrsquoeffet des insecticides nrsquoest pas toujours eacutevalueacutee preacuteciseacutement dans les eacutetudes Lrsquoeffet protecteur contre les piqucircres semble de plus courte dureacutee que la surmortaliteacute induite et connaicirct la mecircme variabiliteacute que pour le degreacute drsquoefficaciteacute Ainsi les traitements insecticides des animaux nrsquooffrent pas une protection agrave 100 efficace contre la piqucircre des Culicoides mais ils diminuent certainement la pression drsquoinfection sur les animaux traiteacutes et limitent ainsi le risque de la transmission sans que lrsquoon ne sache preacuteciseacutement agrave quel degreacute Par ailleurs une protection optimale contre les Culicoides ne peut ecirctre assureacutee qursquoen respectant le protocole de traitement prescrit

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 21: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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2 Protection des animaux et confinement Les Culicoides sont consideacutereacutes comme des insectes preacutefeacuterentiellement exophages mecircme si certaines espegraveces sont tout agrave fait capables de peacuteneacutetrer dans les bacirctiments pour piquer les animaux Baylis et al (2010) ont chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoeffet protecteur du confinement agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiment de bovins (Pays de Galle) en utilisant un protocole rigoureux (carreacute latin testant preacutesenceabsence drsquoanimaux et inteacuterieurexteacuterieur) Dans les 4 fermes de lrsquoexpeacuterience en mai et juin la preacutesence drsquoanimaux reacuteceptifs augmente les captures de C obsoletus de 23 fois et les piegraveges agrave lexteacuterieur capturent 65 fois plus dinsectes que les piegraveges agrave linteacuterieur Le mecircme scheacutema est retrouveacute en octobre mais la diffeacuterence entre les captures agrave lrsquointeacuterieur et agrave lrsquoexteacuterieur est reacuteduite (il est difficile de savoir si cette reacuteduction est lieacutee agrave une moindre activiteacute des Culicoides agrave lrsquoexteacuterieur agrave cause de tempeacuteratures plus basses ou du vent ou si crsquoest lrsquoefficaciteacute du pieacutegeage qui est elle- mecircme alteacutereacutee par ces facteurs meacuteteacuteorologiques) Les auteurs suggegraverent que la diffeacuterence du rapport inteacuterieurexteacuterieur entre les fermes est lieacutee au degreacute drsquoouverture du bacirctiment Cette relation avait eacuteteacute mise en eacutevidence par Barnard (1997) dans un contexte drsquoAfrique du Sud (C imicola et chevaux) Les travaux de Viennet et al (2012) confirment cette relation entre degreacute drsquoouverture du bacirctiment et capaciteacute des Culicoides agrave peacuteneacutetrer dans les bacirctiments Dans ces eacutetudes il est souligneacute la possibiliteacute de se reacutefeacuterer agrave la notion de bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo (ou laquo vecteur-proof raquo) En France cette notion reste aujourdrsquohui theacuteorique dans la mesure ougrave de tels bacirctiments nrsquoexistent pas sur le territoire Neacuteanmoins il est possible de prendre en compte les critegraveres les plus importants pour assurer un confinement efficace preacutefeacuterer des petites ouvertures respecter un temps drsquoouverture le plus court possible etc Par ailleurs le respect des bonnes pratiques drsquoeacutelevage notamment en ce qui concerne les effluents drsquoeacutelevage doit participer agrave limiter les populations de Culicoides mais dans une proportion difficilement quantifiable (Zimmer et al 2014) Une publication suisse (traitant de la protection des chevaux contre les Culicoides) propose lrsquoutilisation de moustiquaires (Lincoln et al 2015) Cependant le mode de deacutetention des chevaux eacutetant peu comparable au mode drsquoeacutelevage des ruminants et le nombre drsquoanimaux concerneacutes eacutetant nettement plus important dans le cas preacutesent les experts estiment aujourdrsquohui qursquoun tel ameacutenagement est plus difficilement applicable aux animaux concerneacutes par la saisine sauf conformation particuliegravere des bacirctiments drsquoeacutelevage En conclusion Mecircme si des bacirctiments agreacuteeacutes laquo agrave risque maicirctriseacute vis-agrave-vis des vecteurs raquo nrsquoexistent pas en France il est possible de mettre en place des mesures pratiques qui permettront drsquoassurer une certaine efficaciteacute au confinement ouvertures de petite taille temps drsquoouverture reacuteduit et nettoyage approprieacute des bacirctiments Toutefois les experts soulignent que certaines mesures de confinement peuvent ecirctre en opposition avec les bonnes pratiques drsquoeacutelevage habituellement preacuteconiseacutees pour preacutevenir des maladies telles que les infections respiratoires et digestives

3 Influence de lrsquoactiviteacute vectorielle Compte tenu de la voie de transmission majoritaire de la FCO par les Culicoides lrsquoactiviteacute vectorielle influence le risque de disseacutemination du virus Lrsquoactiviteacute vectorielle deacutepend notamment de la tempeacuterature exteacuterieure les Culicoides eacutetant sensibles aux variations de tempeacuteratures Lors de transfert drsquoanimaux de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne si la tempeacuterature est eacuteleveacutee (au deacutepart agrave lrsquoarriveacutee des animaux) lrsquoactiviteacute

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 22: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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vectorielle est plus forte et le risque que lrsquoanimal soit infecteacute au deacutepart etou puisse ecirctre piqueacute par des Culicoides agrave lrsquoarriveacutee augmente pouvant entraicircner alors une disseacutemination du virus au sein du cheptel drsquoaccueil ou dans les cheptels environnants En pratique agrave la date de cette saisine il sera tenu compte de 2 amplitudes de tempeacuterature correspondant agrave des activiteacutes vectorielles distinctes

bull tempeacuterature infeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une absence drsquoactiviteacute de vol des vecteurs et de reacuteplication de virus chez les vecteurs (Carpenter et al 2011 Tsutsui et al 2011)

bull tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC associeacutee agrave une activiteacute vectorielle non nulle En conclusion La peacuteriode hivernale est associeacutee agrave une diminution de lrsquoactiviteacute vectorielle voire agrave un arrecirct de cette activiteacute la tempeacuterature de 10degC eacutetant un seuil agrave prendre en consideacuteration Cela se traduit donc par un risque beaucoup plus faible (voire nul quand la tempeacuterature est tregraves basse) de contamination des animaux au cours de cette peacuteriode les experts consideacuterant comme infime la possibiliteacute qursquoun Culicoides puisse transmettre le virus en hiver agrave lrsquointeacuterieur de bacirctiments drsquoeacutelevage

4 Reacuteponse aux questions ndeg4 et 5 Les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne agrave condition de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo Les experts ont analyseacute la situation au regard des peacuteriodes drsquoactiviteacute ou drsquoinactiviteacute vectorielle

41 En peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle Lrsquoeacutevaluation du risque repose sur le scheacutema des sceacutenarios possibles (cf figure 3) lors du deacuteplacement drsquoun animal non vaccineacute de la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 23: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Figure 3 Scheacutema des sceacutenarios possibles de disseacutemination de la maladie aux conditions preacuteciteacutees

3 sceacutenarios (① ② et ③) envisagent le devenir drsquoun animal infecteacute au cours drsquoun tel deacuteplacement La probabiliteacute de survenue de chaque eacutevegravenement est estimeacutee qualitativement Ces estimations reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche de 100 agrave 14 jours

ZONE REGLEMENTEacuteE ZONE INDEMNE

Deacutecision de mouvement

14 jours 7 jours au maximum

14 jours

I I

Transmetteur PCR +

Non infecteacute PCR - NI Non transmetteur Non infecteacute

PCR +

Animal

Infecteacute PCR - I Transmetteur PCR +

Non transmetteur

Infecteacute Infecteacute

PCR +

Deacutesinsectisation pour une protection de 14 jours

PCR 14 jours apregraves

deacutesinsectisation et au plus tocirct 7

jours avant deacutepart

Deacutepart Arriveacutee Deacutesinsectisation + confinement

PCR 14 jours apregraves deacutesinsectisation

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 24: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement (56 animaux PCR positifs sur 5 628 PCR reacutealiseacutees dans 9 deacutepartements au cours de lrsquoenquecircte programmeacutee ndash donneacutees plateforme ESA -eacutepideacutemiosurveillance en santeacute animale- au 25112015) les experts estiment la probabiliteacute pour un animal non deacutesinsectiseacute situeacute dans la zone reacuteglementeacutee drsquoecirctre contamineacute par un Culicoides entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) Cette probabiliteacute est ensuite moduleacutee en fonction des modaliteacutes de deacutesinsectisation

bull Sceacutenario ① ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et apregraves le controcircle PCR neacutegatif soit au maximum 7 jours avant le deacutepart et qursquoen zone indemne il transmette lrsquoinfection en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR

La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit piqueacute et donc infecteacute par un Culicoides au-delagrave des 14 jours post-deacutesinsectisation Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 3 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo extrecircmement faible raquo agrave laquo tregraves faible raquo) dans la mesure ougrave la protection insecticide peut ecirctre consideacutereacutee comme neacutegligeable au-delagrave de 14 jours apregraves lrsquoapplication du laquo pour-on raquo

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute (zone drsquoapplication du laquopour-onraquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de la probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 25: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute agrave lrsquoarriveacutee (cf tableau 5) Tableau 5 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ①

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoinfection juste avant le deacutepart (post-deacutesinsectisation et post-PCR)

[3-4] Arriveacutee Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-

deacutesinsectisation [2-4]

[1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] [1-2]

bull Sceacutenario ② ce sceacutenario suppose qursquoun animal non infecteacute ait eacuteteacute contamineacute apregraves deacutesinsectisation et qursquoil ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Ce sceacutenario suppose eacutegalement que lrsquoanimal puisse transmettre lrsquoinfection en zone indemne en eacutetant piqueacute par des Culicoides malgreacute la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee avant sa deacutetection par PCR La probabiliteacute de survenue de ce sceacutenario deacutepend

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal soit infecteacute apregraves la deacutesinsectisation o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de

lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas complegravetement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute dans les 24h par un Culicoides infecteacute Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) Compte tenu du fait que lrsquoinfection ne semble pas circuler intenseacutement le niveau drsquoinfection des Culicoides en zone reacuteglementeacutee nrsquoest pas consideacutereacute comme particuliegraverement eacuteleveacute par les experts En outre la peacuteriode concerneacutee par la survenue de lrsquoeacutevegravenement est courte En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de survenue de lrsquoeacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui eacutevolue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours la probabiliteacute est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 26: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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- de la probabiliteacute que lrsquoanimal ne soit pas deacutetecteacute par PCR avant le deacutepart Celle-ci deacutepend du deacutelai entre la piqucircre infectante et la PCR Compte tenu des conditions de deacuterogation la PCR est reacutealiseacutee 14 jours apregraves la deacutesinsectisation Plus le deacutelai entre la piqucircre infectante et le controcircle par PCR est important plus la probabiliteacute de deacutetecter lrsquoinfection est eacuteleveacutee Ainsi si la piqucircre infectante a lieu

o en premiegravere partie de la peacuteriode des 14 jours (entre 0 et 7 jours post-deacutesinsectisation) les experts estiment la valeur de la probabiliteacute de non deacutetection de lrsquoinfection par PCR entre 1 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo tregraves faible raquo) compte tenu des caracteacuteristiques du test (90 de sensibiliteacute agrave 7 jours apregraves lrsquoinfection et quasi-100 de sensibiliteacute agrave 14 jours apregraves lrsquoinfection) Cette probabiliteacute sera plutocirct entre 1 et 2 si la piqucircre infectante a lieu dans les 24h apregraves deacutesinsectisation

o si la piqucircre infectante a lieu en deuxiegraveme partie de peacuteriode des 14 jours (entre 7 jours et 14 jours post-deacutesinsectisation) cette valeur de probabiliteacute de non deacutetection par PCR augmente correacutelativement agrave la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute ne dispose plus du temps neacutecessaire agrave lrsquoapparition de sa PCReacutemie et est donc estimeacutee entre 4 et 6 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo tregraves faible raquo agrave laquo peu eacuteleveacutee raquo)

- de la probabiliteacute que lrsquoanimal infecteacute soit piqueacute par un Culicoides agrave lrsquoarriveacutee malgreacute la deacutesinsectisation et que le Culicoides transmette lrsquoinfection

o Soit la piqucircre intervient dans les 24h qui suivent lrsquoadministration de lrsquoinsecticide il nrsquoest alors pas totalement proteacutegeacute Il srsquoagit donc de prendre en compte la probabiliteacute drsquoecirctre piqueacute par un Culicoides dans les 24h ce dernier devenant compeacutetent pour la transmission vectorielle Si la probabiliteacute qursquoun animal soit piqueacute par un Culicoides est eacuteleveacutee en peacuteriode drsquoactiviteacute vectorielle il convient de noter que lrsquoanimal est partiellement proteacutegeacute par son insecticide (ligne drsquoapplication du laquo pour-on raquo) et que la probabiliteacute que le Culicoides devienne compeacutetent pour la transmission de lrsquoinfection est faible (seule une petite fraction des Culicoides srsquoinfecte) En conseacutequence la valeur de probabiliteacute de cet eacutevegravenement est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

o Soit la piqucircre intervient au-delagrave des 24h La probabiliteacute deacutepend alors de lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation qui diminue au cours du temps Piqucircre entre 24h et 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les

experts entre 1 et 3 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo)

Piqucircre au-delagrave de 7 jours Cette valeur est estimeacutee par les experts entre 2 et 4 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo agrave laquo tregraves faible raquo)

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 27: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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La probabiliteacute de ce sceacutenario est obtenue par le croisement des preacuteceacutedentes tout en tenant compte du moment ougrave lrsquoanimal est piqueacute (cf tableau 6) Tableau 6 Probabiliteacute de survenue du sceacutenario ②

Deacutepart

Probabiliteacute drsquoune piqucircre dans les 24h post deacutesinsectisation [2-4]

X Probabiliteacute de non deacutetection PCR

estimeacutee [1-2]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave 1

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 24h et 7 jours post-

deacutesinsectisation [1-3] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [1-4]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee agrave [1-2]

Probabiliteacute drsquoune piqucircre entre 7 et 14 jours post-

deacutesinsectisation [2-4] X

Probabiliteacute de non deacutetection PCR estimeacutee [4-6]

rarr Probabiliteacute (deacutepart) estimeacutee [1-3]

Arriveacutee

Probabiliteacute de piqucircre dans les 24h post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

Probabiliteacute de piqucircre entre 24h et 7 jours post-deacutesinsectisation

[1-3] 1 1 1

Probabiliteacute de piqucircre entre 7 et 14 jours post-deacutesinsectisation

[2-4] 1 1 [1-2]

bull Sceacutenario ③ ce sceacutenario suppose qursquoun animal soit infecteacute avant la mise en œuvre des opeacuterations de protection en vue du transport Compte tenu du controcircle PCR preacutevu 14 jours apregraves deacutesinsectisation cet animal infecteacute avant deacutesinsectisation sera deacutetecteacute positif avec une probabiliteacute proche de 100 compte tenu des caracteacuteristiques du test PCR et ne sera donc pas autoriseacute au deacutepart

Ces probabiliteacutes sont estimeacutees pour un seul animal sortant de la zone Les experts soulignent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est eacutegalement proportionnellement lieacutee agrave lrsquoimportance des flux drsquoanimaux sortant

42 Lors drsquoinactiviteacute vectorielle Lors drsquoinactiviteacute vectorielle la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par les Culicoides est nulle du fait de lrsquoabsence de reproduction chez les insectes femelles En conseacutequence les sceacutenarios 1 et 2 ne sont pas agrave prendre en consideacuteration Seul demeure le sceacutenario 3 qui est interrompu avant le deacutepart du fait du controcircle PCR positif pour lrsquoanimal infecteacute En conseacutequence la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection lors drsquoinactiviteacute vectorielle est nulle

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 28: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Conclusion En situation drsquoactiviteacute vectorielle compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes les experts concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation6 deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee ecirctre drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Cette probabiliteacute serait nulle lors drsquoinactiviteacute vectorielle Ces conclusions reposent sur 2 postulats

- la deacutesinsectisation est reacutealiseacutee dans les regravegles de lrsquoart - la sensibiliteacute de la meacutethode de deacutetection par PCR est de 90 agrave 7 jours et proche

de 100 agrave 14 jours Les experts soulignent que cette approche qualitative a eacuteteacute reacutealiseacutee pour la probabiliteacute de propagation de lrsquoinfection agrave partir drsquoun animal et est donc agrave majorer en fonction du flux drsquoanimaux sortant de la zone Question ndeg6 laquo Pouvez-vous proposer un protocole de deacutesinsectisation des animaux dont la fiabiliteacute et la faisabiliteacute seraient optimales raquo La fiabiliteacute et la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation des animaux posent la question du choix drsquoun traitement adapteacute et de ses modaliteacutes drsquoapplication

1 Fiabiliteacute Rappel les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 indiquent que les animaux drsquoeacutelevage et drsquoengraissement peuvent aller de la zone reacuteglementeacutee vers la zone indemne sous reacuteserve de respecter la condition suivante - laquo Au deacutepart de ZR preacutealablement au mouvement 14 jours de protection contre les vecteurs (deacutesinsectisation) et deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif au plus tocirct 7 jours avant la date du mouvement agrave la charge du deacutetenteur ET - A larriveacutee en ZI deacutesinsectisation immeacutediate agrave larriveacutee + confinement selon les dispositions de lannexe I pendant 14 jours puis deacutepistage PCR avec reacutesultat neacutegatif agrave la charge du deacutetenteurraquo En reacutealiteacute il est donc neacutecessaire que la deacutesinsectisation soit efficace

bull pendant 21 jours afin de proteacuteger lrsquoanimal avant son deacutepart (peacuteriode drsquoune dureacutee de 14 jours correspondant agrave la protection contre les vecteurs suivie drsquoune 1egravere PCR avec reacutesultat neacutegatif dans les 7 jours qui preacutecegravedent le deacutepart)

bull et pendant la peacuteriode de 14 jours correspondant agrave lrsquointervalle entre la deacutesinsectisation agrave lrsquoarriveacutee et la PCR

Lrsquoefficaciteacute reacutesulte de diffeacuterents effets mesureacutes sur les insectes piqueurs reacuteduction du nombre de piqucircres drsquoinsectes gorgeacutes et de taux de mortaliteacute des Culicoides (cf reacuteponse aux questions 4-5 efficaciteacute de la deacutesinsectisation) 6 Au deacutepart de ZR 14 jours de protection contre les vecteurs et deacutepistage PCR au plus tocirct 7 jours avant le deacutepart puis agrave lrsquoarriveacutee en ZI deacutesinsectisation et confinement des animaux pendant 14 jours puis deacutepistage PCR

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 29: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Compte tenu de lrsquoabsence drsquoeacutetude preacutecise sur la dureacutee de protection agrave long terme contre les piqucircres de Culicoides les experts font lrsquohypothegravese drsquoune diminution progressive de la protection contre les piqucircres de Culicoides au cours du temps Dans ces conditions le Gecu estime que

bull la protection est agrave son optimum 24 heures apregraves lrsquoapplication de lrsquoinsecticide (deacutelai lieacute au temps de diffusion sur lrsquoensemble du corps)

bull la protection est maximale dans les jours suivant lrsquoapplication du laquo pour-on raquo bull cette protection diminue progressivement au cours du temps bull cette protection est plus faible (mais non nulle) agrave 14 jours apregraves lrsquoapplication du

laquo pour-on raquo bull la protection est quasi-nulle au-delagrave de 14 jours

Ces eacuteleacutements pourraient conduire agrave recommander dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service DGALSDSPA2015-944 en date du 06112015 deux deacutesinsectisations conseacutecutives agrave 7 jours drsquointervalle notamment en peacuteriode de forte activiteacute vectorielle Cependant lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee en reacuteponse aux questions 4 et 5 montre que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie est tregraves peu impacteacutee par une baisse de lrsquoefficaciteacute de lrsquoinsecticide en fin de peacuteriode des 14 jours et au-delagrave cette probabiliteacute allant drsquoune valeur de quasi nulle agrave minime Aussi il ne parait pas judicieux aux experts de recommander cette double deacutesinsectisation qui preacutesente un coucirct et nrsquoest pas totalement deacutenueacutee de toxiciteacute

2 Faisabiliteacute En termes de faisabiliteacute les experts attirent lrsquoattention du gestionnaire sur les contraintes lieacutees agrave lrsquoutilisation des traitements insecticides en effet les opeacuterateurs devront ecirctre attentifs au respect des temps drsquoattente variables en fonction des speacutecialiteacutes et des formulations Dans le cas preacutesent les types de mouvement envisageacutes concernant des animaux destineacutes agrave lrsquoengraissement et agrave lrsquoabattage les experts se sont inteacuteresseacutes aux temps drsquoattente pour la consommation de viande de ruminants Dans le cas des bovins les valeurs varient de 17 agrave 18 jours -pour les insecticides appliqueacutes en laquo pour-on raquo - et sont de 28 jours -pour les produits utiliseacutes sous forme de sprays et de solutions externes Si les produits sont utiliseacutes chez les ovins les temps drsquoattente sont plus variables allant de 2 agrave 35 jours dans le cas drsquoune preacutesentation sous forme de laquo pour-on raquo Ainsi quel que soit le protocole de deacutesinsectisation choisi les experts invitent agrave rester vigilant quant au choix du produit qui sera appliqueacute en fonction du devenir des animaux traiteacutes En effet les temps drsquoattente ne poseront pas de problegraveme particulier srsquoil srsquoagit drsquoun transport vers un centre drsquoengraissement franccedilais ou eacutetranger centre dans lequel la peacuteriode drsquoengraissement est supeacuterieure agrave 28 jours dans la tregraves grande majoriteacute des cas alors que dans le cas drsquoun envoi drsquoanimaux vers un abattoir les deacutelais pourraient ecirctre plus contraints (sauf agrave ce qursquoil existe une proceacutedure particuliegravere laquo abattage immeacutediat raquo)

Les experts soulignent lrsquoimportance drsquoun respect strict des modaliteacutes drsquoapplication des produits insecticides (sur la ligne du dos en suivant une posologie adapteacutee au poids de lrsquoanimal) Instruction technique DGALSDSPA2015-944 Protocole Espagne Application le produit sera appliqueacute tout au long de la colonne verteacutebrale de faccedilon continue agrave partir de la tecircte ainsi que sur la partie inteacuterieure des extreacutemiteacutes sauf dans le cas ougrave linsecticide utiliseacute aurait eacuteteacute valideacute pour une reacutemanence plus longue (voir les termes de lAMM) Le traitement

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 30: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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sera effectif pendant 2 semaines il faudra eacuteviter que les animaux ne se mouillent au cours des 12 heures posteacuterieures agrave lapplication du traitement La question de la faisabiliteacute du protocole de deacutesinsectisation amegravene eacutegalement agrave srsquointerroger sur les modaliteacutes drsquoapplication et sur les beacuteneacutefices compareacutes des traitements pour-on et par aspersion Comme indiqueacute preacuteceacutedemment les contraintes techniques lieacutees agrave une deacutesinsectisation par aspersion (difficulteacute voire impossibiliteacute drsquoune reacutealisation sous tunnel quantiteacute de produit neacutecessaire etc) peuvent conduire agrave une moins bonne efficaciteacute que le laquo pour-on raquo par deacutefaut drsquoapplication Indeacutependamment des contraintes techniques les experts soulignent qursquoil nrsquoexiste pas drsquoeacutetude comparative entre ces deux types de traitements insecticides Conclusion Les experts ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute Question ndeg7 laquo Quel est votre avis sur le risque de contamination drsquoanimaux deacutesinsectiseacutes issus de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars raquo Cette derniegravere question interroge sur les modaliteacutes de transport des animaux et leurs conseacutequences respectives Les experts ont distingueacute deux modaliteacutes de transport (sans et avec rupture de charge) et eacutevalueacute les risques qui leur eacutetaient associeacutes

bull Pour des trajets sans rupture de charge (crsquoest-agrave-dire sans descente des animaux du camion entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) et sous reacuteserve que ce trajet soit reacutealiseacute par temps froid (tempeacuterature lt10degC) et que le veacutehicule de transport dispose de petites ouvertures limitant lrsquoentreacutee eacuteventuelle de Culicoides les experts ont estimeacute que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant (probabiliteacute de contamination) au cours du transport eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle Si le temps est plus doux (tempeacuteraturegt10degC) les experts estiment que la probabiliteacute qursquoun animal puisse ecirctre piqueacute par un Culicoides infectant au cours du transport serait drsquoune valeur de 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo minime raquo)

bull Pour des trajets avec rupture de charge (crsquoest-agrave-dire avec arrecirct en zone reacuteglementeacutee entre le point de deacutepart et le point drsquoarriveacutee) lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination deacutepend de la tempeacuterature (donc de lrsquoactiviteacute vectorielle) et de la qualiteacute et de la dureacutee de la deacutesinsectisation

1- Tempeacuterature et activiteacute vectorielle Lrsquoactiviteacute vectorielle eacutetant notamment lieacutee agrave la tempeacuterature exteacuterieure lrsquoestimation de la probabiliteacute de contamination a eacuteteacute reacutealiseacutee au regard de ce paramegravetre

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant drsquoune tempeacuterature infeacuterieure agrave 10degC les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 31: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee eacutetait tellement basse qursquoelle pouvait ecirctre consideacutereacutee comme nulle du fait de lrsquoinactiviteacute vectorielle

bull Pour les peacuteriodes beacuteneacuteficiant habituellement drsquoune tempeacuterature douce agrave chaude (supeacuterieure agrave 10degC) et donc associeacutees agrave une activiteacute vectorielle non nulle les experts estiment que la probabiliteacute de contamination drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est drsquoune valeur de 2 agrave 4 sur une eacutechelle de 0 agrave 9 (qualifieacutee laquo drsquoextrecircmement faible raquo agrave laquo faible raquo)

2- Qualiteacute et dureacutee de la deacutesinsectisation

Ce que lrsquoon recherche dans cette situation est un effet protecteur des insecticides crsquoest-agrave-dire drsquoempecirccher la piqucircre de Culicoides Les eacuteleacutements neacutecessaires au traitement de cette partie ont eacuteteacute abordeacutes dans la reacuteponse agrave la question 4 Dans ces eacutetudes meneacutees sur des peacuteriodes drsquoune dureacutee drsquoau moins 8 agrave 58 heures il y est indiqueacute que lrsquoapplication sur les animaux drsquoune solution agrave base de pyreacutethrinoiumldes permet de diminuer le nombre de Culicoides attaquant les animaux Cette diminution semble plus varier entre espegraveces (de Culicoides) qursquoentre produits utiliseacutes La protection nrsquoest pas de 100 et devrait ecirctre assortie drsquoautres mesures afin de proteacuteger efficacement des animaux indemnes de FCO en transit en zone reacuteglementeacutee bacirctiment de transit permettant le confinement des animaux preacutealablement deacutesinsectiseacute et muni de petites ouvertures afin de limiter les eacuteventuelles entreacutees de Culicoides etc Quel que soit lrsquoinsecticide utiliseacute en laquo pour-on raquo lrsquoeffet protecteur neacutecessite un deacutelai drsquoun jour pour se mettre en place et est agrave rapprocher du temps neacutecessaire pour la diffusion du produit Le traitement serait donc agrave reacutealiser 24h avant lrsquoarrecirct en zone de transit des animaux Si ces conditions sont respecteacutees la probabiliteacute de piqucircre drsquoun animal issu de zone indemne et transitant 24h par une zone reacuteglementeacutee est estimeacutee entre 1 et 3 (cf reacuteponse aux questions 4-5) sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo extrecircmement faible raquo pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10 degC

Le croisement des probabiliteacutes preacuteceacutedentes prend en compte agrave la fois lrsquoactiviteacute vectorielle et lrsquoefficaciteacute de la deacutesinsectisation et conduit agrave une probabiliteacute pour lrsquoanimal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) pour une tempeacuterature supeacuterieure agrave 10degC En conclusion sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux ne transitent les experts estiment que la protection des animaux sera optimale et que la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge sera drsquoune valeur comprise entre 1 et 2 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 32: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Question ndeg8 laquo Compte tenu des limites sur les doses vaccinales disponibles drsquoici la mise agrave lrsquoherbe (5 agrave 8 millions au total) quel est votre avis sur le risque qursquoune vaccination agrave viseacutee sanitaire collective ne parvienne pas agrave limiter lrsquoextension de la maladie raquo Les experts ont consideacutereacute que lexpression vaccination sanitaire collective utiliseacutee par la DGAL dans la saisine signifiait une vaccination collective dont lobjectif eacutetait de controcircler lextension de linfection et non de preacutevenir les pertes lieacutees agrave la maladie Les eacutechanges avec la DGAL agrave la date du 1911 ont permis de confirmer que le nombre drsquoanimaux preacutesents dans la zone reacuteglementeacutee eacutetait de

o 78 millions de bovins dont pregraves de 45 millions de moins de 3 ans drsquoacircge o 39 millions drsquoovins

Si la vaccination peut ecirctre reacutealiseacutee en une seule injection pour les ovins il nrsquoest est pas de mecircme pour les bovins pour lesquels la protection vaccinale neacutecessite 2 primo injections Compte tenu de lrsquoeacutetendue actuelle de lrsquoinfection la vaccination de lrsquoensemble des ovins et bovins sur la zone reacuteglementeacutee neacutecessiterait de disposer de pregraves de 20 millions de doses de vaccins Dans une situation ideacuteale pour tenter de limiter lextension de lrsquoinfection cette vaccination devrait eacutegalement concerner la peacuteripheacuterie de la zone reacuteglementeacutee Compte tenu du stock envisageacute (5 agrave 8 millions de doses) il est donc impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie Il srsquoagit donc compte tenu des moyens disponibles de lrsquoexpeacuterience acquise au cours des derniegraveres anneacutees et des donneacutees eacutepideacutemiologiques drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO et dans cet objectif drsquoidentifier les cateacutegories drsquoanimaux qursquoil serait important de vacciner en prioriteacute sur la zone Les experts soulignent lrsquoimportance particuliegravere de deux groupes drsquoanimaux

bull En premier lieu les animaux de 3 ans et moins non proteacutegeacutes par une immuniteacute drsquoorigine vaccinale ou naturelle contre la FCO En effet ces animaux nrsquoont pas beacuteneacuteficieacute des preacuteceacutedentes campagnes de vaccination collective contre le virus interrompues en 2011 (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute drsquoorigine vaccinale) ou nrsquoont pas eacuteteacute infecteacutes lors des preacuteceacutedents eacutepisodes infectieux (drsquoougrave une absence drsquoimmuniteacute naturelle) Ces animaux constituent des points critiques dans le cadre de la lutte contre lrsquoextension de la maladie

bull Il faut eacutegalement prendre en compte les bovins qui jouent un rocircle eacutepideacutemiologique particulier dans la diffusion de la maladie en raison de leur vireacutemie plus longue que celle des ovins Sous cette hypothegravese la vaccination des bovins pourrait ecirctre prioritaire il conviendrait alors de reacuteserver les vaccins pour des animaux pouvant jouer un rocircle de reacuteservoir au moment de la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle et drsquoexclure ainsi les bovins partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver

Lrsquoeacuteventuelle prise en compte de ces 2 prioriteacutes croiseacutees permet drsquoestimer le nombre maximal drsquoanimaux agrave vacciner agrave 45 millions de bovins de 3 ans et moins (si le nombre des animaux partant pour la boucherie au cours de lrsquohiver -non connu- nrsquoest pas exclu) La neacutecessiteacute dlsquoun rappel vaccinal conduirait alors agrave un total de 9 millions de doses En conseacutequence les experts soulignent que la faisabiliteacute de la vaccination de cette population prioritaire est difficile agrave estimer du fait de lrsquoimpreacutecision des chiffres concernant le nombre drsquoanimaux partant pour la boucherie drsquoune part et le nombre de doses de vaccins effectivement disponibles drsquoautre part

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 33: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Question ndeg9 laquo Qursquoen est-il si 2 agrave 4 millions de doses sont deacutedieacutees aux animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee raquo Cette question a eacuteteacute eacutetudieacutee par le Gecu en preacutecisant les risques lieacutes aux mouvements drsquoanimaux quittant la zone reacuteglementeacutee et se rendant en zone indemne en France Dans la reacuteponse aux questions 4 et 5 les experts ont estimeacute que la probabiliteacute de disseacutemination de lrsquoinfection par un animal (non vaccineacute) quittant la zone reacuteglementeacutee eacutetait drsquoune valeur de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) Le fait de vacciner individuellement ces animaux diminue cette probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion naturelle de la maladie (par des Culicoides infecteacutes) ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee En outre le fait de deacutedier des doses de vaccin agrave ces animaux qui preacutesentent individuellement un risque mineur au regard de lrsquoextension de lrsquoinfection reacuteduit drsquoautant le nombre de doses disponibles pour vacciner les animaux prioritaires envisageacutes dans la question 8 Questions ndeg10 laquo Compte tenu des connaissances scientifiques acquises sur la maladie depuis 2007 et de la situation particuliegravere de ce cas quel est votre eacutevaluation du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination des ovins et des bovins raquo

1 Donneacutees issues des preacuteceacutedents avis

Lors de la preacuteceacutedente eacutepizootie deux campagnes de vaccination obligatoire contre les seacuterotypes 1 et 8 ont eacuteteacute conduites en France meacutetropolitaine avec des taux de reacutealisation de la vaccination chez les bovins de 80 en 2008-2009 de 89 en 2009-2010 et de 80 chez les ovins pour la campagne de vaccination 2009-2010 (cf avis 2010-SA-0243) Ces campagnes ont eacuteteacute suivies par 2 anneacutees de vaccination volontaire au terme desquelles lrsquoabsence de mise en eacutevidence de circulation virale a permis drsquoobtenir le statut de territoire indemne de FCO Lrsquoabsence de deacutetection de nouveaux cas jusqursquoen septembre 2015 avait permis de croire que ces mesures avaient eacuteteacute suffisantes permettant de maintenir le statut indemne Cependant les informations collecteacutees et analyseacutees laissent agrave penser qursquoune circulation agrave bas bruit a eu lieu en France ces derniegraveres anneacutees Il apparait donc que 2 anneacutees de vaccination obligatoire se sont aveacutereacutees insuffisantes pour preacutevenir la reacutesurgence de la FCO en France (Les 2 campagnes de vaccination volontaire nrsquoeacutetant pas consideacutereacutees comme permettant drsquoobtenir une couverture vaccinale suffisante sur lrsquoensemble du territoire7) Les experts estiment que la reacutealisation de 3 campagnes de vaccination successives aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle

7 Extrait du Bulletin Epideacutemiologique ndeg54 laquo Selon les donneacutees communiqueacutees par les laboratoires producteurs de vaccin et consideacuterant les ventes en centrales drsquoachat de meacutedicaments veacuteteacuterinaires le taux de vaccination a eacuteteacute estimeacute pour la campagne hivernale 20102011 agrave 25 agrave 30 des animaux raquo

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 34: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Les experts rappellent agrave ce titre que les avis preacuteceacutedents avaient preacuteconiseacute dans un but drsquoeacuteradication 3 campagnes successives de vaccination obligatoire contre la FCO avec un taux de couverture vaccinale le plus proche possible de 100 dans les populations de bovins ovins et caprins afin de garantir lrsquoeacuteradication de la maladie Lrsquoavis 2010-SA-0140 indiquait deacutejagrave en 2010 en reacuteponse agrave la question des moyens agrave mettre en place pour obtenir une eacuteradication de lrsquoinfection en termes de taux de couverture vaccinale et de dureacutee de vaccination qursquoil eacutetait souhaitable qursquoil y ait laquo maintien drsquoun taux de couverture vaccinale le plus eacuteleveacute possible chez

tous les animaux reacuteceptifs quel que soit leur acircge et quel que soit le nombre drsquoinjections vaccinales anteacuterieures et ce pendant au moins 12 mois suppleacutementaires Il est recommandeacute de maintenir durant la campagne 2010-2011 une vaccination geacuteneacuteraliseacutee des bovins des ovins et des caprins (ie correspondant agrave un taux de couverture vaccinale de lrsquoordre de 80 agrave 90 pour chacune des espegraveces) Le taux de vaccination des ovins serait notamment agrave ameacuteliorer par rapport agrave celui de la campagne en cours 2009-2010 Il appartient au gestionnaire de deacutecider des modaliteacutes permettant datteindre cet objectif vaccinal

reacutealisation drsquoun effort particulier afin drsquooptimiser la couverture vaccinale durant la campagne 2010-2011 dans les zones ougrave des foyers de FCO seraient identifieacutes en 2010 (ie dans les eacutelevages atteints et leur voisinage)

maintien de mesures de surveillance et de deacutepistage de lrsquoinfection chez les animaux reacuteceptifs (cf avis 2010-SA-0107 relatif agrave lrsquoeacutepideacutemiosurveillance) raquo

De plus lrsquoAfssa agrave plusieurs reprises a eacuteteacute inviteacutee agrave srsquoexprimer sur les mesures de vaccination Concernant la mise en place drsquoune vaccination obligatoire geacuteneacuteraliseacutee lrsquoavis 2009-SA-0155 indiquait qursquo laquo en lrsquoabsence de deacutefinition de lrsquoobjectif (ou des objectifs) viseacute(s) par cette mesure et sans disposer de la moindre information sur les modaliteacutes de deacuteclinaison locale de cette strateacutegie raquo lrsquoAgence ne pouvait eacutevaluer le principe de vaccination obligatoire Cet avis soulignait que pour atteindre lrsquoobjectif drsquoeacuteradication ambitieux il faudrait que la vaccination obligatoire de masse soit mise en œuvre de faccedilon concerteacutee agrave lrsquoeacutechelle communautaire et qursquoelle soit poursuivie pendant plusieurs anneacutees raquo

2 Etat actuel des connaissances

Le Gecu souligne que la probabiliteacute de preacutevenir tout risque de reacutesurgence sera drsquoautant plus importante que lrsquoeffort de vaccination aura eacuteteacute conseacutequent Les experts indiquent que les espagnols ont preacutevu reacuteglementairement 4 campagnes de vaccination obligatoires pour lrsquoeacuteradication des BTV-1 et BTV-4 de la FCO sur leur territoire Il est souligneacute que certains pays du nord de lrsquoEurope ont eacuteviteacute jusqursquoagrave preacutesent une reacutesurgence de la FCO gracircce agrave la reacutealisation de 2 agrave 3 campagnes de vaccinations successives deacutemarreacutees en 2008 (cf tableau 10 annexe 3) bull Par exemple en Belgique aucun foyer nrsquoest aujourdrsquohui deacuteclareacute apregraves 3 campagnes de

vaccination obligatoire des bovins et ovins de 2008 agrave 2010 ces campagnes ayant eacuteteacute meneacutees avec un objectif de couverture vaccinale minimale de 80 et une vaccination volontaire pour les autres espegraveces reacuteceptives telles que les caprins

bull LrsquoAllemagne a organiseacute 2 campagnes de vaccination obligatoire (avec un taux de couverture vaccinale de plus de 80 ) suivies drsquoune vaccination volontaire

Drsquoautres exemples drsquoeacuteradication reacuteussie peuvent ecirctre citeacutes comme la Corse ougrave les campagnes de vaccination ont eu des effets beacuteneacutefiques indeacuteniables avec une maicirctrise de lrsquoimpact des signes cliniques chez les ovins Il nrsquoexiste plus de foyers dus au BTV-2 4 et 16 de la FCO depuis mars 2005 Egalement dans les icircles Baleacuteares et les icircles Canaries les campagnes de vaccination conduites en 2001 et 2003 ont eacuteteacute consideacutereacutees comme efficaces

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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
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avec une absence de foyer identifieacute depuis deacutecembre 2003 Ces exemples illustrent la possibiliteacute drsquoeacuteradiquer la FCO au moins dans des territoires insulaires

Compte tenu du taux de renouvellement des populations bovines en France lrsquoapplication de 3 campagnes de vaccination correspondrait au taux de renouvellement pratiquement complet du cheptel laitier et au renouvellement des 23 du cheptel allaitant Enfin si lrsquoon prend en compte lrsquoexpeacuterience Corse et les travaux disponibles (Belbis 2015 Belbis et al 2013) il a eacuteteacute montreacute que lrsquoespegravece caprine a un rocircle mineur dans lrsquoeacutepideacutemiologie de la maladie et qursquoelle nrsquoest pas prioritaire pour les campagnes de vaccination Afin drsquooptimiser lrsquoefficaciteacute de la vaccination collective en termes de diminution de la pression infectieuse et dans le but dune eacuteradication les experts estiment neacutecessaire quau moins deux campagnes successives aient lieu APRES la deacutemonstration de lrsquoabsence de mise en eacutevidence dune circulation virale de FCO sur le territoire Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant afin de suivre en termes eacutepideacutemiologiques la situation Conclusion Compte tenu des eacuteleacutements preacuteciteacutes la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant Conclusions et recommandations du Gecu Le Groupe drsquoexpertise collective en urgence a reacutepondu aux 10 questions de la saisine 2015-SA-0226 (laquo Evaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale raquo) En conclusion compte tenu des eacuteleacutements deacuteveloppeacutes dans lrsquoavis les experts

bull estiment que lrsquoorigine la plus probable de cette reacutesurgence est une persistance de la circulation virale de la FCO agrave BTV-8 agrave bas bruit dans le cheptel franccedilais (reacuteponse agrave la question 1)

bull estiment tregraves probables la reprise et la progression de lrsquoinfection au printemps au-delagrave de la zone reacuteglementeacutee agrave la fois en France et dans les pays voisins (reacuteponse agrave la question 2)

bull indiquent qursquoune demande de modification de lrsquoAMM par la firme Calier pour le vaccin PRIMUN BLUETONGUE S1-8 ONE SHOT avec une mise en place de lrsquoimmuniteacute agrave 33 jours a eacuteteacute retenue pour les seacuterotypes 1 et 8 Le Reacutesumeacute des Caracteacuteristiques du Produit a eacuteteacute modifieacute en conseacutequence (reacuteponse agrave la question 3)

bull concluent que la probabiliteacute de disseacutemination de la maladie via le mouvement drsquoun animal non vaccineacute issu de zone reacuteglementeacutee agrave destination de zones indemnes qui se reacutealise dans les conditions de deacuterogation deacutecrites dans la note de service 2015-944 en date du 06112015 est estimeacutee qualitativement de 1 agrave 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle raquo agrave laquo minime raquo) (reacuteponse agrave la question 4)

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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
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Cette probabiliteacute serait nulle en peacuteriode drsquoinactiviteacute vectorielle (reacuteponse agrave la question 5)

bull ne proposent pas de nouveau protocole de deacutesinsectisation qui serait de fiabiliteacute et de faisabiliteacute plus optimale que les protocoles existants sous reacuteserve que ceux-ci soient appliqueacutes dans les regravegles de lrsquoart et que le confinement des animaux soit respecteacute (reacuteponse agrave la question 6)

bull estiment que sous reacuteserve du respect du protocole de deacutesinsectisation et drsquoune application du produit 24 heures avant que les animaux en provenance de zone indemne ne transitent 24h par une zone reacuteglementeacutee entre le mois de novembre et le mois de mars la probabiliteacute pour un animal drsquoecirctre infecteacute au cours du transport lors de rupture de charge est estimeacutee qualitativement entre 1 et 2 sur une eacutechelle de notation de 0 agrave 9 (qualifieacutee de laquo quasi-nulle agrave minime raquo) lors de tempeacuteratures supeacuterieures agrave 10degC et nulle dans les autres cas (reacuteponse agrave la question 7)

bull indiquent que compte tenu du stock envisageacute de doses vaccinales disponible (4 agrave 8 millions de doses) il est impossible de reacutealiser une vaccination agrave viseacutee sanitaire collective permettant de controcircler lrsquoextension de la maladie et proposent drsquoessayer de limiter au mieux lrsquoeacutetendue de la FCO en reacuteservant de maniegravere prioritaire cette vaccination dans la zone regraveglementeacutee agrave des bovins de moins de trois ans non destineacutes agrave la boucherie au cours de cet hiver (reacuteponse agrave la question 8)

bull soulignent que le fait de vacciner individuellement des animaux destineacutes agrave quitter la zone reacuteglementeacutee vers une zone indemne diminue la probabiliteacute (deacutejagrave estimeacutee quasi-nulle agrave minime) de disseacutemination de la maladie via les mouvements danimaux mais ne reacuteduit en aucun cas la diffusion de la maladie par des Culicoides infecteacutes ce qui ne serait envisageable que par une vaccination collective geacuteneacuteraliseacutee (reacuteponse agrave la question 9)

bull estiment que la preacutevention du risque de reacutesurgence de la maladie apregraves 3 campagnes de vaccination successives (dont 2 comptabiliseacutees agrave partir de lrsquoabsence de mise en eacutevidence drsquoune circulation virale de FCO en France) aurait une probabiliteacute de reacuteussite non neacutegligeable dans la mesure ougrave le taux de couverture vaccinale des bovins et des ovins serait le plus proche possible de 100 avant la reprise de lrsquoactiviteacute vectorielle Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces qursquoelles seront accompagneacutees drsquoun systegraveme de surveillance suffisamment performant (reacuteponse agrave la question 10)

Si lobjectif deacuteradication de la FCO eacutetait retenu les experts recommandent de mettre en place une surveillance suffisamment efficace tant en termes de sensibiliteacute (preacutecision des reacutesultats assureacutee par un nombre de preacutelegravevements suffisant choix pertinent des animaux- application drsquoune limite drsquoacircge animaux preacuteleveacutes agrave distance de leur vaccination- etc) qursquoen termes de traitement des donneacutees collecteacutees Pour ce dernier aspect il est en effet fortement souhaitable que lrsquoensemble des reacutesultats de cette surveillance puisse ecirctre centraliseacute et analyseacute en temps reacuteel au plan national Ces mesures seront drsquoautant plus efficaces que les directives donneacutees seront suivies et respecteacutees sur le terrain

Par ailleurs si une politique drsquoeacuteradication eacutetait conduite via la mise en place de campagnes de vaccination obligatoires les experts recommanderaient de suivre preacuteciseacutement lrsquoeacutevolution de la situation eacutepideacutemiologique pendant et apregraves cette peacuteriode

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 37: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LrsquoAGENCE

LrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du groupe drsquoexpertise collective en urgence laquo FCO 8 reacutesurgence raquo relatif agrave lrsquoeacutevaluation du risque lieacute agrave la reacuteapparition du seacuterotype 8 de la FCO en France continentale

Marc Mortureux

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 38: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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MOTS-CLES Fiegravevre catarrhale ovine FCO ruminants seacuterotype 8 disseacutemination deacutesinsectisation vaccination

BIBLIOGRAPHIE

Documents reacuteglementaires et Instructions techniques - Arrecircteacute du 15102015 ndash JORF 240 - Arrecircteacute du 16102015 ndash JORF 242 - Arrecircteacute du 30102015 ndash version consolideacutee du 4 novembre 2015 - Instruction technique DGALSDSPA2015-8944 du 06112015 - Regraveglement CE ndeg1 12662007

Avis Anses 2008-SA-0327 (2008) Avis relatif agrave un projet drsquoarrecircteacute modifiant lrsquoarrecircteacute du 1er avril 2008 fixant les mesures techniques relatives agrave la fiegravevre catarrhale du mouton 2009-SA- 155 (2009) Avis sur diffeacuterentes questions concernant des mesures de gestion de la fiegravevre catarrhale ovine (FCO) 2010-SA-0107 (2010) Avis relatif agrave la surveillance du territoire continental franccedilais au regard de la FCO 2010-SA-0140 (2010) Avis relatif agrave la strateacutegie vaccinale contre la fiegravevre catarrhale ovine en France pour lanneacutee 2010-2011 2010-SA-0243 (2011) Avis relatif aux mesures agrave mettre en œuvre en cas dapparition de nouveau(x) foyer(s) de fiegravevre catarrhale ovine (FCO) et agrave la strateacutegie vaccinale pour la campagne vaccinale 2010-2011 Publications AFSSA (2008) Une meacutethode qualitative drsquoestimation du risque en santeacute animale 68 pages AFSSA (2009) Avis de lrsquoAgence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des aliments sur lrsquointeacuterecirct de la mise en oeuvre des mesures de deacutesinsectisation dans le protocole de lutte contre la fiegravevre catarrhale ovine (saisine 2009-SA-0086) Backx A Heutink R Van Rooij E Van Rijn P (2009) Transplacental and oral transmission of wild-type bluetongue virus serotype 8 in cattle after experimental infection Veterinary microbiology 138(3) 235-243 Barnard B (1997) Some factors governing the entry of Culicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) into stables Onderstepoort Journal of Veterinary Research 64 227-233

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 39: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Baylis M Parkin H Kreppel K Carpenter S Mellor PS McIntyre KM (2010) Evaluation of housing as a means to protect cattle from Culicoides biting midges the vectors of bluetongue virus Medical and Veterinary Entomology 24(1) 38-45 Belbis G (2015) Impact de lrsquoinfection par le seacuterotype 8 du virus de la Fiegravevre catarrhale ovine (BTV-8) chez le caprin (Capra hircus) 2011-2014 Belbis G Breacuteard E et al (2013) Evidence of transplacental transmission of bluetongue virus serotype 8 in goats Veterinary microbiology 166(3) 394-404 Bonneau K DeMaula C Mullens B MacLachlan N (2002) Duration of viraemia infectious to Culicoides sonorensis in bluetongue virus-infected cattle and sheep Veterinary microbiology 88(2) 115-125 Bournez L (2015a) Bilan de situation FCO (point ndeg7) ndash 30 octobre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Bournez L (2015b) Bilan de situation FCO (point ndeg9) ndash 30 novembre 2015 Centre de ressources de la plateforme ESA- Epideacutemiosurveillance en santeacute animale Burgin LE Gloster J Sanders C Mellor PS Gubbins S Carpenter S (2013) Investigating incursions of bluetongue virus using a model of long-distance Culicoides biting midge dispersal Transbound Emerg Dis 60(3) 263-72 Carpenter S Wilson A Barber J Veronesi E Mellor P Venter G Gubbins S (2011) Temperature dependence of the extrinsic incubation period of orbiviruses in Culicoides biting midges PLoS One 6(11) e27987 Charron MV Kluiters G Langlais M Seegers H Baylis M Ezanno P (2013) Seasonal and spatial heterogeneities in host and vector abundances impact the spatiotemporal spread of bluetongue Vet Res 44 44 Charron MV Seegers H Langlais M Ezanno P (2011) Seasonal spread and control of Bluetongue in cattle J Theor Biol 291 1-9 CNEV (2012) Surveillance et controle des Culicoides vecteurs de fiegravevre catarrhale du mouton en France meacutetropolitaine Analyse du cadre actuel de gestion et propositions dameacutelioration 36 pages Corbiegravere F Nussbaum S Alzieu J-P Lemaire M Meyer G Foucras G Schelcher F (2012) Bluetongue virus serotype 1 in wild ruminants France 2008-10 Journal of wildlife diseases 48(4) 1047-1051 De Clercq K De Leeuw I et al (2008) Transplacental Infection and Apparently Immunotolerance Induced by a Wild‐type Bluetongue Virus Serotype 8 Natural Infection Transboundary and emerging diseases 55(8) 352-359 Di Gialleonardo L Migliaccio P Teodori L Savini G (2011) The length of BTV-8 viraemia in cattle according to infection doses and diagnostic techniques Research in veterinary science 91(2) 316-320

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 40: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Doherty W Bishop A Melville L Johnson S Bellis G Hunt N (2004) Protection of cattle from Culicoides spp in Australia by shelter and chemical treatments Veterinaria italiana 40(4) 321 Doherty W Johnson S Reid A (2001) Suppression ofCuucoides brevitarsis(KD3FFER)(Diptera Ceratopogonidae) on cattle in Queensland with Deltamethrin and Cypermethrin General and Applied Entomology 30 45-47 Ducheyne E Lange M Van der Stede Y Meroc E Durand B Hendrickx G (2011) A stochastic predictive model for the natural spread of bluetongue Prev Vet Med 99(1) 48-59 EFSA (2008) Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission (DG SANCO) on Bluetongue The EFSA Journal 735 1-69 Ensoy C Aerts M Welby S Van der Stede Y Faes C (2013) A dynamic spatio-temporal model to investigate the effect of cattle movements on the spread of bluetongue BTV-8 in Belgium PLoS One 8(11) e78591 Gard G Melville L Shorthose J (1989) Investigations of bluetongue and other arboviruses in the blood and semen of naturally infected bulls Veterinary microbiology 20(4) 315-322 Graesboll K Bodker R Enoe C Christiansen LE (2012) Simulating spread of Bluetongue Virus by flying vectors between hosts on pasture Sci Rep 2 863 Gubbins S Carpenter S Baylis M Wood JL Mellor PS (2008) Assessing the risk of bluetongue to UK livestock uncertainty and sensitivity analyses of a temperature-dependent model for the basic reproduction number J R Soc Interface 5(20) 363-71 Gubbins S Szmaragd C Burgin L Wilson A Volkova V Gloster J Gunn GJ (2010) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease I Identifying feasible incursion scenarios for bluetongue in Scotland Epidemics 2(3) 148-54 Guis H Caminade C Calvete C Morse AP Tran A Baylis M (2012) Modelling the effects of past and future climate on the risk of bluetongue emergence in Europe J R Soc Interface 9(67) 339-50 Kirkland P Melville L Hunt N Williams C Davis R (2004) Excretion of bluetongue virus in cattle semen a feature of laboratory adapted virus Vet Ital 40(4) 497-501 Kluiters G Swales H Baylis M (2015) Local dispersal of Palaearctic Culicoides biting midges estimated by mark-release-recapture Parasit Vectors 8 54 Lincoln VJ Page PC Kopp C Mathis A von Niederhaumlusern R Burger D Herholz C (2015) Protection of horses against Culicoides biting midges in different housing systems in Switzerland Veterinary Parasitology 210(3-4) 206-214 Mehlhorn H Schmahl G DHaese J Schumacher B (2008a) Butoxreg 75 pour on A deltamethrin treatment of sheep and cattle Pilot study of killing effects on Culicoides species (Ceratopogonidae) Parasitology Research 102(3) 515-518

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 41: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Mehlhorn H Schmahl G Schumacher B DHaese J Walldorf V Klimpel S (2008b) Effects of Bayoflytrade on specimens of Culicoides species when incubated in hair taken from the feet of previously treated cattle and sheep Parasitology Research 102(3) 519-522 Melville L Hunt N Bellis G Hearnden M (2005) Protection of cattle from NT vectors of bluetongue and BEF viruses by covered pens and chemicals Arbovirus Research in Australia 9 224-229 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2001) Evaluation of chemical treatments to preventCulicoides spp(Diptera Ceratopogonidae) feeding on cattle in the Northern Territory General and Applied Entomology 30 41-44 Melville L Hunt N Bellis G Pinch D (2004) An assessment of insecticides to minimize the transmission of arbovirus in cattle Arbovirus Res Aust 8 249-255 Menzies F McCullough S et al (2008) Evidence for transplacental and contact transmission of bluetongue virus in cattle The Veterinary Record 163(7) 203 Mullens BA (1993) In vitro assay for permethrin persistence and interference with bloodfeeding of Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) on animals Journal of the American Mosquito Control Association 9(3) 256-259 Mullens BA Gerry AC Monteys VSI Pinna M Gonzaacutelez A (2010) Field studies on culicoides (Diptera Ceratopogonidae) activity and response to deltamethrin applications to sheep in northeastern Spain Journal of Medical Entomology 47(1) 106-110 Mullens BA Gerry AC Velten RK (2001) Failure of a permethrin treatment regime to protect cattle against bluetongue virus Journal of medical entomology 38(5) 760-762 Mullens BA Velten RK Gerry AC Braverman Y Endris RG (2000) Feeding and survival of Culicoides sonorensis on cattle treated with permethrin or pirimiphos-methyl Medical and Veterinary Entomology 14(3) 313-320 Napp S Allepuz A Garciacutea-Bocanegra I Alba A Vilar M Casal J (2011a) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-932 Napp S Allepuz A Garcia-Bocanegra I Alba A Vilar MJ Casal J (2011b) Quantitative assessment of the probability of bluetongue virus transmission by bovine semen and effectiveness of preventive measures Theriogenology 75(5) 920-32 Nomikou K Hughes J Wash R Kellam P Breard E Zientara S Palmarini M Biek R Mertens P (2015) Widespread Reassortment Shapes the Evolution and Epidemiology of Bluetongue Virus following European Invasion PLoS Pathog 11(8) e1005056 OFarrell H Gourley SA (2014) Modelling the dynamics of bluetongue disease and the effect of seasonality Bull Math Biol 76(8) 1981-2009 Osborne CJ Mayo C Mullens B McDermott E Gerry A Reisen W MacLachlan N (2015) Lack of Evidence for Laboratory and Natural Vertical Transmission of Bluetongue Virus in Culicoides sonorensis (Diptera Ceratopogonidae) Journal of Medical Entomology 52(2) 274-277

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 42: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Oura C Edwards L Batten C (2012) Evaluation of the humoral immune response in adult dairy cattle three years after vaccination with a bluetongue serotype 8 inactivated vaccine Vaccine 30(2) 112-115 Papadopoulos E Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2009) Efficacy of alphacypermethrin applied to cattle and sheep against the biting midge Culicoides nubeculosus Veterinary Parasitology 163(1-2) 110-114 Papadopoulos E Rowlinson M Bartram D Carpenter S Mellor P Wall R (2010) Treatment of horses with cypermethrin against the biting flies Culicoides nubeculosus Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus Veterinary Parasitology 169(1-2) 165-171 Perrin J-B Sailleau C Breacuteard E Viarouge C Dominguez M Zientara S (2014) Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 statut indemne en France continentale - apparition de foyers cliniques dus au seacuterotype 1 en Corse Bulletin eacutepideacutemiologique 64 38 Pioz M Guis H Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2011) Estimating front-wave velocity of infectious diseases a simple efficient method applied to bluetongue Vet Res 42 60 Pioz M Guis H Crespin L Gay E Calavas D Durand B Abrial D Ducrot C (2012) Why did bluetongue spread the way it did Environmental factors influencing the velocity of bluetongue virus serotype 8 epizootic wave in France PLoS One 7(8) e43360 Pioz M Guis H Pleydell D Gay E Calavas D Durand B Ducrot C Lancelot R (2014) Did vaccination slow the spread of bluetongue in France PLoS One 9(1) e85444 Rossi S Breacuteard E et al (2014a) Surveillance active de la fiegravevre catarrhale ovine et de la maladie heacutemorragique des cervideacutes chez le cerf elaphe (Cervus elaphus) Rapport RFSA 20 Rossi S Pioz M et al (2014b) Bluetongue dynamics in French wildlife exploring the driving forces Transboundary and emerging diseases 61(6) e12-e24 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Al-Quraishy S Schumacher B Jatzlau A Mehlhorn H (2009a) Pilot study on deltamethrin treatment (Butoxreg 75 Versatrinereg) of cattle and sheep against midges (Culicoides species Ceratopogonidae) Parasitology research 104(4) 809-813 Schmahl G Klimpel S Walldorf V Schumacher B Jatzlau A Al-Quraishy S Mehlhorn H (2009b) Effects of permethrin (Flyporreg) and fenvalerate (Acadrexreg 60 Arkoflyreg) on Culicoides speciesmdashthe vector of bluetongue virus Parasitology research 104(4) 815-820 Sedda L Brown HE Purse BV Burgin L Gloster J Rogers DJ (2012) A new algorithm quantifies the roles of wind and midge flight activity in the bluetongue epizootic in northwest Europe Proc Biol Sci 279(1737) 2354-62 Sedda L Morley D Brown HE (2015) Characteristics of Wind-Infective Farms of the 2006 Bluetongue Serotype 8 Epidemic in Northern Europe Ecohealth 12(3) 461-7 Sperlova A Zendulkova D (2011) Bluetongue a review Vet Med-Czech 56(9) 430-452

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 43: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Stendel W Hamel HD Sieveking HU Bruumlhne D (1992) Analytical determination of the distribution of flumethrin on the body surface of cattle following topical pour-on application Veterinary Parasitology 42(1-2) 137-143 Szmaragd C Gunn GJ Gubbins S (2010a) Assessing the consequences of an incursion of a vector-borne disease II Spread of bluetongue in Scotland and impact of vaccination Epidemics 2(3) 139-47 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2009) A modeling framework to describe the transmission of bluetongue virus within and between farms in Great Britain PLoS One 4(11) e7741 Szmaragd C Wilson AJ Carpenter S Wood JL Mellor PS Gubbins S (2010b) The spread of bluetongue virus serotype 8 in Great Britain and its control by vaccination PLoS One 5(2) e9353 Tsutsui T Hayama Y Yamakawa M Shirafuji H Yanase T (2011) Flight behavior of adult Culicoides oxystoma and Culicoides maculatus under different temperatures in the laboratory Parasitology research 108(6) 1575-1578 Turner J Bowers RG Baylis M (2012) Modelling bluetongue virus transmission between farms using animal and vector movements Sci Rep 2 319 van der Sluijs MT Schroer-Joosten DP Fid-Fourkour A Vrijenhoek MP Debyser I Moulin V Moormann RJ de Smit AJ (2013) Transplacental transmission of Bluetongue virus serotype 1 and serotype 8 in sheep virological and pathological findings Vanbinst T Vandenbussche F Dernelle E De Clercq K (2010) A duplex real-time RT-PCR for the detection of bluetongue virus in bovine semen Journal of virological methods 169(1) 162-168 Venail (2014) Sensibiliteacute aux insecticides et eacutevaluation preacuteliminaire des meacutethodes de luttea ntivectorielle disponibles contre les Culicoides (Diptera Ceratopogonidae) paleacutearctiques vecteurs de virus eacutemergents drsquointeacuterecirct en santeacute animale Thegravese de doctorat de lrsquoUniversiteacute de Montpellier II 228 pages Venail R Mathieu B et al (2011) Laboratory and field-based tests of deltamethrin insecticides against adult culicoides biting midges Journal of Medical Entomology 48(2) 351-357 Viennet E Garros C et al (2012) Host-seeking activity of Bluetongue virus vectors endoexophagy and circadian rhythm of Culicoides in Western Europe PLoS ONE 7(10) Waumlckerlin R Eschbaumer M Koumlnig P Hoffmann B Beer M (2010) Evaluation of humoral response and protective efficacy of three inactivated vaccines against bluetongue virus serotype 8 one year after vaccination of sheep and cattle Vaccine 28(27) 4348-4355 Weiher W Bauer B Mehlitz D Nijhof AM Clausen PH (2014) Field trials assessing deltamethrin (Butoxreg) treatments of sheep against Culicoides species Parasitology Research 113(7) 2641-2645

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 44: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Wilson A Mellor P (2008) Bluetongue in Europe vectors epidemiology and climate change Parasitology Research 103(1) 69-77 Zanella G Breacuteard E Sailleau C Zientara S Viarouge C Durand B (2014) A One‐year Follow‐up of Antibody Response in Cattle and Sheep after Vaccination with Serotype 8‐and Serotype 1‐inactivated BT Vaccines Transboundary and emerging diseases 61(5) 473-476 Zanella G Durand B Sellal E Breard E Sailleau C Zientara S Batten CA Mathevet P Audeval C (2012) Bluetongue virus serotype 8 abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region France 2008ndash2009 Theriogenology 77(1) 65-72 Zimmer J-Y Brostaux Y Haubruge E Francis F (2014) Larval development sites of the main Culicoides species (Diptera Ceratopogonidae) in northern Europe and distribution of coprophilic species larvae in Belgian pastures Veterinary parasitology 205(3) 676-686

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 45: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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ANNEXES

ANNEXE 1

Compte-rendu sur la surveillance seacuterologique FCO mise en place entre 2013 et

2015 agrave partir de donneacutees du CSD-ESA

Une surveillance programmeacutee de la FCO en France continentale a eacuteteacute mise en place en 2013 2014 et deacutebut 2015 Elle a eacuteteacute deacutefinie de maniegravere agrave respecter les caracteacuteristiques minimales exigeacutees par la regraveglementation europeacuteenne (CE12662007) pour la surveillance de la FCO en zone indemne enquecircte seacuterologique annuelle permettant de deacutetecter une preacutevalence de 20 avec un degreacute de certitude de 95 par uniteacute geacuteographique ce qui correspondait agrave la reacutealisation de 14 preacutelegravevements par deacutepartement et par an (arrondis agrave 15) Les preacutelegravevements devaient ecirctre reacutealiseacutes de preacutefeacuterence sur des bovins de moins de deux ans nrsquoayant pas eacuteteacute vaccineacutes contre la FCO et exposeacutes aux piqucircres de culicoiumldes (cest-agrave-dire mis en pacircture pendant lrsquoeacuteteacute) Chaque deacutepartement sauf ceux agrave tregraves faibles effectifs de ruminants devait proceacuteder agrave des analyses seacuterologiques sur quinze jeunes bovins issus de trois eacutelevages pour un objectif national de 1 335 analyses Les analyses seacuterologiques consistaient en des tests ELISA reacutealiseacutes par les laboratoires deacutepartementaux agreacuteeacutes En cas de reacutesultats non-neacutegatifs obtenus par un LDA les animaux suspects eacutetaient re-preacuteleveacutes pour faire lrsquoobjet drsquoanalyses virologiques (RT-PCR) reacutealiseacutees par le LNR La preacutesente analyse porte sur une extraction de donneacutees de surveillance mises agrave disposition dans le Centre de service de donneacutees en eacutepideacutemiosurveillance animale (CSD-ESA) Lrsquoacircge des animaux a eacuteteacute obtenu agrave partir drsquoune requecircte de la Base de donneacutees nationale drsquoidentification (BDNI) gracircce aux identifiants des animaux testeacutes disponibles dans lrsquoextraction du CSD-ESA Nombre drsquoanimaux analyseacutes et reacutesultats de laboratoire Le nombre drsquoanalyses reacutealiseacutees par deacutepartement et par anneacutee ne correspond pas aux nombres publieacutes par Perrin et al (2014) Cet eacutecart srsquoexplique probablement par des erreurs de transmission des donneacutees de surveillance de la base de donneacutees du ministegravere Sigal dans le CSD-ESA Lrsquooutil CSD-ESA est dans sa premiegravere phase de deacuteploiement et ces potentielles anomalies de transmission des donneacutees sont en cours drsquoanalyse Il est donc agrave noter que lrsquoanalyse effectueacutee a eacuteteacute reacutealiseacutee sur des donneacutees partielles Au total 1 634 analyses (sur 2 183 analyses soit 75 des analyses reacutealiseacutees) sont reporteacutees dans le CSD-ESA pour les anneacutees 2013 et 2014 dont 1 411 avec un identifiant bovin correct Sur un total de 1 634 bovins a eacuteteacute testeacutes entre 2013 et deacutebut 2015 (Tableau 6) 137 reacutesultats positifs ont eacuteteacute obtenus

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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
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Tableau 6 Reacutesultats drsquoanalyses seacuterologiques par anneacutee

Anneacutee Positifs Neacutegatifs Douteux Ininterpreacutetables Total 2013 82 544 35 15 676 2014 51 752 16 0 819 2015 4 135 0 0 139 Total 137 1431 51 14 1634 La reacutepartition des reacutesultats positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement et par anneacutee sont indiqueacutes sur les figures 4 5 et 6 Aucune tendance spatiale sur la distribution des reacutesultats positifs ne semble apparaitre En comparant la carte de 2013 agrave celle publieacutee par Perrin et al (2014) qui porte sur la Fiegravevre catarrhale ovine en 2013 on remarque que les nombres de preacutelegravevements ne correspondent pas Par exemple sur la carte du Bulletin il apparait que dans les Landes il y a eu 80 de taux de reacutealisation des preacutelegravevements alors que drsquoapregraves la figure 4 aucun preacutelegravevement nrsquoa eacuteteacute reacutealiseacute dans ce deacutepartement Cette discordance indique que la source de donneacutees diffegravere En effet la DGAl contactait les DDPP pour compleacuteter les informations mais vraisemblablement les mises agrave jour nrsquoeacutetaient pas rapporteacutees dans le CSD-ESA

Figure 4 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2013

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 47: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Figure 5 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2014

Figure 6 Reacutepartition des reacutesultats seacuterologiques positifs et du nombre de preacutelegravevements par deacutepartement en 2015

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 48: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Analyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Sur les 1 634 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2014 lrsquoidentifiant animal nrsquoavait pas eacuteteacute correctement renseigneacute pour 209 animaux Les douteux et ininterpreacutetables ont eacuteteacute exclus de lrsquoanalyse de lrsquoacircge des animaux preacuteleveacutes Cette analyse ne porte donc que sur 1 411 animaux En 2013 parmi les 75 animaux avec des reacutesultats positifs 21 (28) avaient plus de deux ans (tableau 7) En 2014 36 (64) avaient plus de deux ans tandis qursquoen 2015 tous eacutetaient neacutes avant 2010 Potentiellement 57 (42) parmi les 136 animaux preacuteleveacutes entre 2013 et 2015 et ayant donneacute des reacutesultats positifs auraient pu ecirctre infecteacutes ou vaccineacutes avant 2011 (vaccination obligatoire jusqursquoen automne 2010)

Tableau 7 Anneacutee de naissance des animaux positifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

1999 0 1 0 2000 1 0 0 2003 1 6 3 2004 1 2 0 2005 4 2 0 2006 0 2 0 2007 2 4 0 2008 6 4 0 2009 4 9 2 2010 2 1 0 2011 20 5 0 2012 34 2 0 2013 0 12 0 2014 - 6 0 Total 75 56 5

Si lrsquoon suppose que les animaux neacutes en 2011 et 2012 auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement en 20102011 ou 20112012 (la vaccination nrsquoa eacuteteacute interdite qursquoen juin 2013) on peut ecirctre pratiquement sucircr que seuls les 18 animaux neacutes en 2013 ou 2014 et testeacutes en 2014 (cf tableau 7) nrsquoont pas eacuteteacute vaccineacutes Il faut eacutegalement srsquoassurer qursquoils avaient plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement pour exclure la preacutesence drsquoanticorps colostraux Dans le tableau 9 sont indiqueacutes lrsquoacircge en mois de ces 18 animaux au moment du preacutelegravevement ainsi que le deacutepartement drsquoorigine On remarque que les animaux neacutes en 2013 avaient tous plus de 6 mois au moment du preacutelegravevement et parmi ceux neacutes en 2014 un seul avait 4 mois agrave cette date Neuf des bovins de plus de 6 mois eacutetaient de la Niegravevre

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 49: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Tableau 8 Age et deacutepartement drsquoorigine des 18 animaux neacutes en 20132014 et testeacutes en 2014

Anneacutee de naissance Deacutepartement Age en mois agrave la date du preacutelegravevement

2013

Gironde 21 Haute-Savoie 23

Meurthe-Et-Moselle 13 Niegravevre 10 Niegravevre 17 Niegravevre 18 Niegravevre 18 Niegravevre 19

Val-dOise 13 Val-dOise 13

Yonne 18 Yonne 22

2014

Alpes-de-Haute-Provence 4 Heacuterault 8 Niegravevre 10 Niegravevre 10 Niegravevre 11 Niegravevre 11

Au regard des chiffres du tableau 9 les consignes drsquoacircge semblent avoir eacuteteacute mieux respecteacutees chez les animaux avec des reacutesultats neacutegatifs Seuls 38 (3) sur les 1 275 animaux testeacutes entre 2013 et 2015 avec des reacutesultats neacutegatifs sont neacutes avant 2011

Tableau 9 Anneacutee de naissance des animaux neacutegatifs

Anneacutee de preacutelegravevement Anneacutee naissance 2013 2014 2015

2001 2 0 0 2002 1 0 0 2004 1 0 0 2005 1 0 0 2007 1 0 0 2008 0 1 0 2009 6 4 1 2010 14 5 1 2011 134 27 17 2012 348 167 13 2013 6 436 66 2014 - 18 5 Total 514 658 103

En conclusion les reacutesultats positifs de la surveillance seacuterologique sont difficilement utilisables pour pouvoir se prononcer sur une possible circulation du virus Un

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 50: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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nombre non neacutegligeable de ces animaux ne correspondaient pas aux critegraveres de seacutelection (bovins de moins de deux ans) et mecircme ceux qui avaient moins de deux ans auraient pu ecirctre vaccineacutes facultativement Un regroupement geacuteographique de reacutesultats positifs dans la Niegravevre parmi les animaux testeacutes apregraves 2013 (anneacutee drsquointerdiction de la vaccination) suggegravererait une possible circulation du virus dans ce deacutepartement

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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
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ANNEXE 2

Synthegravese bibliographique des modegraveles matheacutematiques ou statistiques sur la FCO en Europe

Diffeacuterents modegraveles statistiques ou matheacutematiques ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes pour eacutetudier la propagation etou le controcircle de la fiegravevre catarrhale ovine en Europe suite agrave lrsquoapparition du BTV-8 en 2006 La propagation du BTV-1 en France a aussi eacuteteacute eacutetudieacutee gracircce agrave la modeacutelisation Drsquoune maniegravere plus geacuteneacuterale (Guis et al 2012) ont montreacute agrave lrsquoaide drsquoun modegravele meacutecaniste que le climat explique en grande partie lrsquoapparition et la propagation de la FCO en Europe (Guis et al 2012)

1 Modegraveles eacutetudiant principalement la propagation

bull Un modegravele statistique a eacuteteacute utiliseacute pour simuler la vitesse de propagation du front drsquoinfection lors de lrsquoeacutepizootie de la FCO en France en 2002-2008 (Pioz et al 2011) Ce modegravele a servi agrave explorer les caracteacuteristiques environnementales qui pouvaient avoir une influence sur la vitesse de propagation du front (Pioz et al 2012) Ils ont examineacute lrsquoeffet de la tempeacuterature et de la pluie dans une peacuteriode de temps allant jusqursquoagrave deux mois avant le rapport du premier foyer dans une commune Les auteurs ont trouveacute que lrsquoinfection se propage plus lentement dans les zones drsquohaute altitude et lorsque des fortes pluies combineacutees agrave des tempeacuteratures extrecircmes (infeacuterieures agrave 189degC ou supeacuterieures agrave 211degC) se sont produit est un agrave deux mois avant lrsquoapparition du premier foyer La densiteacute de bovins laitiers est correacuteleacutee neacutegativement avec la vitesse de propagation de lrsquoinfection

bull Des modegraveles qui deacutecrivent la propagation spatiale de la FCO dans des zones geacuteographiques speacutecifiques en tenant compte de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute paysagegravere ont aussi eacuteteacute publieacutes (Ducheyne et al 2011 Graesboll et al 2012 Turner et al 2012) Le modegravele de Ducheyne a eacuteteacute calibreacute en utilisant des donneacutees des eacutepizooties de BTV-1 et BTV-8 dans le sud de la France Il deacutecrit la propagation du virus entre fermes en consideacuterant que le nombre de nouveaux cas par semaine est ducirc par moitieacute agrave la dispersion des vecteurs (dispersion active) et par moitieacute agrave la dispersion agrave longue distance par le vent (passive) Ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation du BTV-1 et son risque drsquointroduction en Belgique agrave partir de la France Le modegravele de Graesboll deacutecrit la dispersion du BTV au Danemark en tenant compte des mouvements drsquoanimaux et des vecteurs ainsi que de la saisonnaliteacute du vecteur Le model de Turner est un modegravele de reacuteseaux Il tient compte explicitement de la dispersion spatiale des hocirctes et des vecteurs et drsquoun ratio vecteurhocircte saisonnier Il est utiliseacute pour simuler la propagation du virus entre fermes agrave lrsquoest de lrsquoAngleterre et tester divers sceacutenarii qui tiennent comptent de diffeacuterentes possibiliteacutes de restriction des mouvements Le modegravele montre que les mouvements drsquoanimaux contribuent agrave la transmission mais aussi que lrsquoinfection ne peut pas ecirctre maintenue sans la transmission du vecteur entre troupeaux Il montre aussi que lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements autour de chaque ferme deacutetecteacutee est aussi efficace que lrsquoimposition de zones plus larges Cependant les auteurs preacutecisent que leur modegravele nrsquoincorpore pas la dispersion de vecteur par le vent et que dans ce cas

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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
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lrsquoimposition drsquoune zone de restriction de mouvements plus large pourrait ecirctre plus efficace

bull Charron et al (2013) ont deacuteveloppeacute un modegravele spatiale pour eacutetudier lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute spatio-temporelle de lrsquoabondance et de la distribution des hocirctes et des vecteurs sur lrsquoapparition et lrsquoamplitude des eacutepizooties de FCO au niveau local et reacutegional (Charron et al 2013) Ce modegravele met en eacutevidence les mecircmes deacutecouvertes drsquoeacutetudes drsquoobservation qui montrent que lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du paysage les conditions climatiques la distribution et la densiteacute des populations drsquohocirctes et lrsquoabondance de vecteurs sont lieacutes et qursquoils ont une influence sur la propagation du virus Le modegravele permet de distinguer entre lrsquoimpact de lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute du vecteur versus celui de lrsquohocircte

bull Sedda et al (2012) srsquointeacuteressent de pregraves au rocircle du vent et du vol des culicoiumldes (Sedda et al 2012) Ils ont deacuteveloppeacute un algorithme qui permet de quantifier des analyses de diffusion de la maladie qui jusque-lagrave eacutetaient conduits en utilisant des meacutethodes qualitatives en incluant cinq types de mouvements des Culicoiumldes En utilisant des simulations stochastiques les auteurs ont eacuteteacute capables drsquoexpliquer 94 de lrsquoapparition de la FCO agrave BTV-8 en Europe en 2006 dans 2 025 fermes atteintes reacutepertorieacutees dans la base de donneacutees de lrsquoOIE Ils concluent que 54 des foyers se sont produits par le laquo mouvement drsquoinfection raquo sans doute de culicoiumldes sur des distances de pas plus de 5 km 92 sur des distances de pas plus de 31 km et seul 2 sur des distances plus grandes La valeur modale pour toutes les infections combineacutees est de 1 km Ils trouvent aussi que le mouvement dans le sens de la direction du vent (la seule possibiliteacute consideacutereacutee jusque-lagrave pour expliquer lrsquoeacutepizootie de FCO) est responsable de 39 de toutes les infections et mettent en eacutevidence la contribution agrave la propagation de la maladie des mouvements de vecteurs dans la direction opposeacutee au vent (38 des infections) Dans une autre eacutetude portant sur le mecircme jeu de donneacutees et en utilisant la mecircme meacutethodologie Sedda et al (2015) ont combineacute des donneacutees sur le vent et des proprieacuteteacutes du vol des culicoiumldes pour identifier les fermes qui eacutetaient source drsquoinfection ulteacuterieure drsquoautres fermes Ces fermes laquo source drsquoinfection raquo repreacutesentent 29 des fermes dans la base de donneacutees et sont celles qui infectent une ferme ou plus par le mouvement passif des culicoiumldes (principalement dans la direction du vent) ou activement (direction opposeacutee du vent) ainsi que par des mouvements aleacuteatoires La question se posait de savoir srsquoil y avait des diffeacuterences eacutecologiques entre les fermes laquo source drsquoinfection raquo et celles qui ne lrsquoeacutetaient pas afin drsquoidentifier des mesures de preacutevention et de controcircle Ils ont eacutetabli qursquoil y avait une diffeacuterence de tempeacuterature preacutecipitation et densiteacute drsquoovins entre les deux types de fermes les valeurs les plus eacuteleveacutees eacutetant associeacutees aux fermes laquo source drsquoinfection raquo

bull Une eacutevaluation des risques quantitative a eacuteteacute entreprise pour estimer la probabiliteacute de survie hivernale du virus de la FCO par persistance chez les vecteurs adultes chez les ruminants (vireacutemie prolongeacutee) ou chez les vecteurs et les ruminants en mecircme temps (Napp et al 2011b) Le modegravele deacuteveloppeacute a eacuteteacute appliqueacute agrave un sceacutenario reacuteel la survie hivernale du BTV-8 entre 2006 et 2007 en Allemagne Les reacutesultats

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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
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montrent que le nombre limiteacute de vecteurs actifs pendant lrsquohiver permet la transmission du virus pendant cette peacuteriode Cependant mecircme si la transmission est possible la probabiliteacute de survie du virus par les meacutecanismes eacutetudieacutes semble tregraves faible pour expliquer la reacuteeacutemergence observeacutee de la maladie Les auteurs concluent que drsquoautres meacutecanismes non consideacutereacutes dans le modegravele peuvent avoir joueacute un rocircle significatif dans la survie hivernale du virus Ils preacutecisent qursquoils ont choisi de ne pas tenir compte de la transmission verticale du virus chez les ruminants pour se focaliser exclusivement sur la transmission horizontale

2 Modegraveles eacutetudiant principalement les mesures de gestion

bull Burgin et al (2013) ont parameacutetreacute un modegravele de dispersion atmospheacuterique pour simuler le vol des culicoiumldes en se basant sur des jeux de donneacutees collecteacutees au Royaume Uni (Burgin et al 2013) Cinq foyers de FCO en Europe ont eacuteteacute utiliseacutes pour eacutevaluer le modegravele en tant qursquoun outil drsquoalerte preacutecoce et pour lrsquoanalyse reacutetrospective des incursions de la FCO Les preacutedictions geacuteneacutereacutees sont en accord avec les observations eacutepideacutemiologiques Depuis 2007 un systegraveme drsquoalerte preacutecoce baseacute sur ce modegravele fonctionne au Royaume Uni dans le but drsquoinformer le gouvernement sur la probabiliteacute drsquoune incursion par le vent de culicoiumldes potentiellement infecteacutes Le systegraveme est mis en marche pendant la saison ougrave les culicoiumldes sont actifs en Europe du nord (avril agrave novembre) Pendant cette peacuteriode des eacutevaluations du risque sont conduites et en fonction du niveau de risque les veacuteteacuterinaires sont preacutevenus afin drsquoecirctre plus vigilants sur le terrain Au deacutebut de lrsquoanneacutee 2008 ce modegravele a eacuteteacute utiliseacute pour lrsquoaide agrave la deacutecision sur les zones qui devaient recevoir en premier recours les doses de vaccin disponibles Lrsquoeacuteradication du BTV-8 en 2008 au Royaume Uni a eacuteteacute attribueacutee au scheacutema vaccinal mis en place et non pas aux mauvaises conditions climatiques

bull Gubbins et al (2008) ont deacuteveloppeacute un modegravele dynamique pour deacutecrire la propagation de la FCO chez les bovins et les ovins en tenant compte de lrsquoinfluence de la tempeacuterature sur certains des paramegravetres lieacutes aux vecteurs (Gubbins et al 2008) Szmaragd et al (2009) ont repris ce modegravele pour deacutecrire la transmission en intra et inter-cheptel (Szmaragd et al 2009) Il a eacuteteacute utiliseacute pour preacutedire la propagation de la maladie en Grande Bretagne et examiner lrsquoimpact de diffeacuterentes mesures de controcircle dont la vaccination (Szmaragd et al 2010b) En absence de vaccination ce modegravele preacutedit plusieurs foyers de FCO surtout agrave des tempeacuteratures eacuteleveacutees Lrsquoeacutepideacutemie est reacuteduite de maniegravere importante avec une couverture vaccinale gt 90 Une couverture vaccinale eacuteleveacutee (gt80) dans la zone atteinte est tregraves importante pour controcircler la propagation du virus Cependant si la couverture vaccinale est faible dans les zones agrave lrsquoexteacuterieur de la zone atteinte il y a un risque de laquo fuite raquo du virus Drsquoougrave lrsquoimportance de creacuteer une zone tampon au-delagrave de la zone infecteacutee avec des niveaux eacuteleveacutes de vaccination pour empecirccher la propagation du virus Les auteurs recommandent une vaccination annuelle afin de garder un taux de couverture humorale eacuteleveacutee Ils constatent que lrsquoincursion drsquoun nouveau seacuterotype pourrait ecirctre grave surtout si les tempeacuteratures sont plutocirct douces Par ailleurs ils remarquent que

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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
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pour investiguer la dynamique agrave long terme du virus il est neacutecessaire de mieux comprendre la capaciteacute de survie hivernale du virus et la biologie des espegraveces de culicoiumldes impliqueacutees en tant que vecteurs dans lrsquoEurope du nord pour incorporer ces paramegravetres dans le modegravele Il est inteacuteressant de constater que ces auteurs considegraverent que la vaccination est efficace chez les ovins apregraves 14 jours (une seule dose) et chez les bovins apregraves 60 jours (deux doses)

bull Toujours avec le modegravele preacuteceacutedent lrsquoincursion du virus de la FCO en Ecosse est

estimeacutee en tenant compte de diffeacuterents sceacutenarios drsquointroduction (Gubbins et al 2010) Diffeacuterentes strateacutegies de vaccination sont examineacutees au moyen du modegravele (Szmaragd et al 2010a) Des modegraveles lineacuteaires geacuteneacuteraliseacutes sont utiliseacutes pour identifier les facteurs lieacutes agrave une voie drsquointroduction ou une strateacutegie de controcircle ayant un effet significatif sur le nombre de fermes atteintes suite agrave une introduction du virus La probabiliteacute drsquoune eacutepizootie en Ecosse est plus eacuteleveacutee si lrsquoincursion est en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre pendant le mois de juillet que pendant le mois de septembre Lrsquoincursion du virus via lrsquoimportation drsquoanimaux infecteacutes est plus agrave mecircme drsquoentraicircner une eacutepizootie que celle en direction nord agrave partir de lrsquoAngleterre Pour la plupart des sceacutenarii ougrave une vaccination est mise en place la FCO srsquoeacuteteint dans la peacuteriode de temps consideacutereacutee (deux ans) mais elle est toujours preacutesente si la vaccination nrsquoest pas utiliseacutee La principale diffeacuterence entre les strateacutegies de vaccination reacuteside dans la proportion du beacutetail vaccineacute avec la strateacutegie de controcircle la plus cibleacutee (une zone de protection de 100 km autour du premier foyer) exigeant le nombre plus faible drsquoanimaux vaccineacutes pour maitriser lrsquoeacutepizootie En absence de vaccination le risque cumuleacute spatial drsquoecirctre affecteacute par le virus correspond agrave la densiteacute de beacutetail en Ecosse avec le risque plus eacuteleveacute eacutetant associeacute agrave des densiteacutes de beacutetail plus importantes Le risque cumuleacute est plus eacuteleveacute pour les incursions en juillet et plus bas pour les incursions en avril La vaccination reacuteduit de maniegravere efficace le risque drsquoinfection mais il deacutepend du moment de lrsquoincursion et de la faccedilon dont la vaccination est deacuteployeacutee Si la vaccination est deacuteployeacutee avant lrsquoincursion il y a peu de diffusion agrave partir des premiers foyers tandis qursquoelle est plus importante si elle est mise en place seulement au moment de la deacutecouverte drsquoun foyer

bull Charron et al (2011) incluent explicitement la dynamique des populations des vecteurs dans leur modegravele pour tenir compte de leur saisonnaliteacute ainsi que la transmission verticale et pseudo-verticale chez les bovins (Charron et al 2011) Ils testent eacutegalement lrsquoutilisation de la vaccination comme moyen de controcircle en utilisant deux facteurs le taux de vaccination journalier et lrsquoefficaciteacute vaccinale Avec une mauvaise efficaciteacute du vaccin il est impossible drsquoarrecircter la propagation du virus tandis qursquoavec une efficaciteacute de 100 des taux vaccinaux journaliers de 16 055 ou 7 sont suffisants pour controcircler la propagation du virus Un taux de vaccination journalier de 7 implique que 80 des bovins sont vaccineacutes en 22 jours Un taux vaccinal journalier de 055 implique une vaccination de 60 des animaux en 4 mois

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Avis de lrsquoAnses Saisine ndeg2015-SA-0226 Saisine lieacutee ndeg2010-SA-0243

bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
Page 55: AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...Page 3 / 56 Avis de l’Anses Saisine n 2015-SA-0226 Saisine liée n 2010-SA-0243 L’expertise collective a été réalisée

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Avis de lrsquoAnses Saisine ndeg2015-SA-0226 Saisine lieacutee ndeg2010-SA-0243

bull Pioz et al (2014) ont utiliseacute le mecircme principe de modeacutelisation qursquoen 2011 pour eacutetudier lrsquoeffet de la vaccination sur la vitesse de propagation du front lors de lrsquointroduction du BTV-1 au sud de la France (Pioz et al 2014) En tenant compte des facteurs environnementaux la vaccination divise par un facteur 2 la vitesse moyenne agrave laquelle le BTV-1 se propage

bull Ensoy et al (2014) ont utiliseacute un modegravele dynamique pour eacutetudier lrsquoeffet des mouvements drsquoanimaux dans la propagation de la FCO en Belgique en 2006 en incluant des covariables lieacutees agrave lrsquoenvironnement (Ensoy et al 2013) Ils montrent leur effet significatif dans chaque composante du modegravele en particulier celui des valeurs de tempeacuterature et de preacutecipitation sur le nombre de fermes infecteacutees Le modegravele qui permet de preacutedire la dynamique de propagation pour diffeacuterents sceacutenarii de restriction des mouvements montre eacutegalement lrsquoimpact significatif du mouvement de bovins sur la propagation de la FCO en 2006 A partir de simulations les auteurs montrent qursquoune zone de restriction de mouvements de 10-15 km autour des fermes infecteacutees est aussi effective que lrsquointerdiction totale sur tout le territoire belge pour reacuteduire lrsquoeacutetendue de lrsquoeacutepizootie Ils soulignent ainsi lrsquoimportance de la taille de la zone de restriction des mouvements dans la formulation de lignes directrices des maladies infectieuses animales puisque une zone de restriction plus reacuteduite (15 km dans leur modegravele) entraicircne un impact eacuteconomique moins important qursquoune zone plus grande (70 km) ou que lrsquointerdiction totale de mouvements

bull Un modegravele qui inclut des effets saisonniers ainsi que la peacuteriode drsquoincubation de la maladie chez les vecteurs et les hocirctes a eacuteteacute deacuteveloppeacute par OrsquoFarrell et Gourley (2014) OFarrell and Gourley (2014) En examinant les paramegravetres qui jouent un rocircle important dans le modegravele ils concluent qursquoil serait important de faire un diagnostic preacutecoce des animaux en peacuteriode de latence pour interdire leur mouvement et pour qursquoils soient traiteacutes avec des insecticides Il est eacutegalement important de reacuteduire le taux de morsure des vecteurs en utilisant des reacutepulsifs

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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence
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ANNEXE 3 Tableau 10 Modaliteacutes de vaccination contre le BTV-8 dans les Etats membres proches de la France

PAYSQuantiteacute de

doses vaccinales utiliseacutees

Type de campagne de vaccinationBovins

(taux de couverture vaccinale)Ovins

(taux de couverture vaccinale)

Caprins (taux de couverture

vaccinale)Petits deacutetenteurs

Irlande du nord - Pas de vaccination un seul foyer

identifieacute

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation - - -

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion

- 94 de couverture des eacutelevages -Audit en 2009 de 100 fermes 95 de

seacuteroconversion- -

Angleterre et Pays de Galles

28 millions de doses

Campagne de vaccination volontaire en 2008

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR

- Test des animaux avant exportation

- - -

Pays Bas - Campagnes de vaccination volontaire en 2008 et 2009

2008 (71) 2009 (58)

2008 (73) 2009 (42)

2008 (43) 2009 (19)

2008 (67) 2009 (49)

Belgique -

- Campagnes de vaccination obligatoire pour bovins et ovins

en 2008 2009 et 2010- Vaccination volontaire pour les

caprins

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

Objectif de couverture vaccinale de plus de 80

- -

12 millions de doses

-Campagne de vaccination obligatoire en 2008

- Objectif de taux de couverture vaccinale gt80

Ecosse

- Pas de surveillance systeacutematique baseacutee sur test seacutero ou PCR - Test des animaux avant exportation

-20 millions au

total Allemagne

Campagnes de vaccination obligatoire en 2008 et 2009

Vaccination volontaire agrave partir de janvier 2010

2008 (gt80) 2009 (gt80) 2010 (32)

au total 18 millions de doses

2008 (gt80) 2009 (gt80)

2010 (25)

2008 (gt80) 2009 (gt80)

  • AVIS
  • de lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation
  • de lrsquoenvironnement et du travail
  • Contexte et objet de la saisine
  • Organisation de lrsquoexpertise
  • Analyse et conclusions du GECU
  • Conclusions et recommandations de lrsquoAgence