avertissement - Darksitenanarland.com ou des Craignos Monsters de Mad Movies; juger du mauvais...

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avertissement:Les différents établissements chroniqués dans ce livre n’ont été,

pour la plupart, visité qu’une seule fois. Il ne faut donc pas y voir une critique objective ou exhaustive des lieux, mais plutôt une

tranche de vie, un moment arrêté qui, sur l’instant, a correspondu à nos critères de sélection.

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Dès mon plus jeune âge j’ai été musicien, touchant à un peu tout. Percus, batterie, piano, guimbarde, casseroles, basse et bien d’autres me seront passés entre les doigts. Tout ça comme beaucoup (trop peu) de jeunes de mon époque dans un seul et unique but, à savoir pousser des beuglantes saturées comme il plaît tant aux bonnes gens. J’ai nommé, faire du rock!

Mais qu’est-ce que le rock sans bars crasseux au sol collant de litres de bière pas chère mélangés à la virile sueur de quelques chevelus tout aussi crasseux? N’est-ce pas! Du coup il me parait presque inévitable pour moi d’avoir fini par chroniquer des Bars de la Fin du Monde vu le nombre de boissons au goût louche que j’aurais bues entouré de gens du même acabit.

Car j’ai toujours su apprécier un rad sans prétentions servant de la piquette qui tache où les habitués font partie des murs depuis le temps qu’ils sont venus y boire leur misérable rente plutôt que de m’attarder et me ruiner dans un établissement plus fréquentable. Et si Bèbère ou Jeannot n’intéressent pas la presse people, ce n’est que leur rendre justice que de dépeindre leur quotidien.

Même si l’édifice peut sembler infini ne serait-ce qu’à Genève, voici les quelques briques que nous avons pu poser pour notre et, je l’espère, votre plaisir.

MACNaissance d’une vocation:

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Né en même temps que Tchernobyl, dans la bourgade de Calvingrad, je me passionne très tôt pour la B.D , le dessin et l’écriture. Arrivant à l’adolescence sans trop d’accrocs j’adopte, pour fêter ça, un côté punk qui m’ouvrira les portes du milieu alternatif genevois.

Les soirs d’étés, avec les copains, nous participons à des barathons nocturnes (sport consistant à boire un verre dans tous les bars d’une même rue) et c’est dans le premier café-restaurant de ma cité que naîtra ma vocation de chroniqueur: une pensionnaire de l’EMS du quartier y fêtait son anniversaire ce soir-là. Elle semblait déjà être morte, immobile devant sa tranche de gâteau, entourée de ses voisins de paliers pas tellement plus vivants. Les habituels alcooliques du quartier buvaient en silence en regardant la télé. Un serveur passait la panosse au milieu de la pièce: quelqu’un y avait vomi.J’y ai vu un tableau, dépeignant la triste situation de ces gens, que je voyais depuis toujours à travers la vitrine de ce même café, comme s’ils vivaient vissés sur leur tabouret.

Mais ce n’est pas toujours aussi triste: les débits de boissons sont des hauts lieux de convivialité et chacun d’entre eux à sa clientèle, sa particularité, ses habitudes...Des bars, à Genève, il y en a à perte de vue. Pour se donner une idée, la Société des Cafetiers représente 1400 établissements dans le canton. Ce serait bête de ne pas faire un tri.

OLIVENaissance d’une vocation:

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PréfaceL’idée de dresser une liste des pires troquets, initialement nommé « Bars du Bout du Monde » par les pionniers du projet avorté, Etienne K. et Adrien S. a été reprise et rebaptisée « Derniers Bars avant la Fin du Monde - tour de Genève des lieux typiques et pittoresques» quelques années plus tard par Mac et Olive, repreneurs du projet. Peut être en hommage à Douglas Adams? Mais ça c’est une autre histoire...

La pièce originelle s’ouvrait en ces termes:

« Il vous est sûrement arrivé que, par le destin ou la menace, vous fûtes rentré dans un de ces établissements caractéristiques: ambiance plate et limbaire, déchirée entre les grognements d’ivrognes et les vieux tubes d’antan, perdurant le jour comme la nuit. »

Vous tenez entre vos mains le premier volume de l’antiguide touristique par excellence. Payants de leurs maigres économies et risquant leur santé mentale et physique à chaque détour de bistrot, les rédacteurs de cet ouvrage ont arpenté les quartiers de Genève en quête du Lieu Ultime.

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Celui où on s’attendrait à voir accoudé au zinc, un hypothétique Gainsbourg aux yeux jaunes et vitreux, un Alfred Jarry du temps passé, vissé à son verre d’absinthe pure (ne disait-il pas que l’eau est un liquide si impur, qu’une seule goutte suffit pour troubler l’absinthe?) ou encore une armée de Bukowski en puissance?

A l’image des films de séries Z mal joués et mal montés, tels que les décrivent avec brio les auteurs de nanarland.com ou des Craignos Monsters de Mad Movies; juger du mauvais n’est pas tâche aisée.

Nous avons donc sélectionné quelques critères biens précis: Personnel, installations, clientèle, architecture, décoration.

« Pour n’avoir plus d’âge, le bar menaçait la ruine.

J’ajoute qu’il empestait l’urine et la mort, si bien

que lorsqu’une pute venait y racoler le client nous

nous en sentions particulièrement flattés. »

[Charles Bukowski]

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Un vieux taulier mal rasé, fumant un bout de mégot et toussant dans les verres, donne par exemple une excellente note; alors qu’un serveur banal et poli fait chuter le nombre de points. Un bar rempli d’alcooliques semblants faire partie des meubles, racontant des blagues grivoises et partants simultanément dans un canon de rires gras, pendant une partie de Jass est pour nous du pain béni. Mais d’autre part, un énorme établissement plongé dans une obscurité inquiétante et complètement vide, fonctionne aussi. C’est pourquoi nous avons du développer les articles sous forme de chroniques, plutôt qu’en leur attribuant simplement un nombre d’étoiles, de points ou de têtes de mort.

La moyenne d’âge joue un rôle primordial: plus elle est élevée, plus la qualité du lieu baisse, plus il devient un Bar de la Fin du Monde.Le jeu, le tabac et la boisson avilissent l’homme, c’est bien connu. De ce fait, un bar embrumé où le bruit des verres s’entrechoquant se mêle aux rots des clients, gagne des points s’il est additionné d’une machine à sous, d’un flipper ou d’un vieux jeu d’arcade. Bien sûr, la musique et surtout, la télévision -apanage du mal-être moderne et antisocialisant par excellence, joue un rôle important dans la désignation des Bars de la Fin du Monde.

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Le décor doit aller de paire avec l’ambiance: un portrait du Général Guisan, une nappe brodée avec un mauvais goût certain, une bonne blague imprimée depuis Internet et scotché au mur des toilettes (par exemple « qui tire la chasse perd sa place » en Comic Sans MS, enluminé d’un clipart) ou encore une affiche annonçant un tournoi de pétanque (passé depuis des années, bien sûr) ou un bal musette en faveur de la gendarmerie du quartier, est toujours du plus bel effet.

Alors que les critères précédents tendent vers l’affreux, nous faisons exception pour le prix et la qualité de la bière. Parce que si boire l’apéritif dans un infâme décors au son d’une musique kitch à souhait est toujours rigolo; il suffit d’une mauvaise bière ou d’une addition salée pour gâcher le plaisir.Nous avons décidé de bannir, sauf exceptions, les restaurants et les kebabs; pour nous consacrer uniquement aux bars et aux cafés sans restauration. En tolérant toutefois une certaine marge, et en acceptant les traditionnelles préparations de croque-monsieur au jus de chaussette ou de sandwiches jambon périmé-beurre rance.

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Nous avons également exclu certains bars que nous aimons et où nous passons beaucoup de temps tels que le Tiki’s Bar ou le Moloko; à qui nous aurions aimé pouvoir faire un peu de pub; mais dont nous sommes trop proches pour la recherche qui nous intéresse dans ce présent ouvrage. Nous tenons néanmoins à les saluer au passage.

Bref: Nous avons vu l’Assomoir d’Emile Zola se dessiner sous nos yeux, nous avons goûté au Tord-Boyeau de Pierre Perret et nous en sommes revenu.

Voici notre témoignage.

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st. Jeanpages 58 à 63

servette / Grottespages 32 à 57

Carougepages 68 à 75

Pâquispages 76 à 83

Plainpalais / accacias / Jonctionpages 8 à 31

eaux-vives / Chênepages 88 à 99

SommaireLes quartiers de G’nève où qu’on a été

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Il était tapi derrière des vitrines teintées noires dans le plus pur style boîte de nuit échangiste; on avait failli le rater. Un habitant du quartier nous ayant confirmé qu’il s’agissait bien d’un bar; nous avons poussé la porte.

Aussitôt, une pièce blanche contenant quelques rangées d’ordinateurs nous est apparue. Apparemment peu enclins à la chaleur humaine, quelques utilisateurs répondirent à notre timide « bonsoir » par le clapotis des claviers de cet étonnant cybercafé. L’ambiance rappelant aux initiés que nous sommes une quantité de références peu rassurantes, du genre THX 11-38 ou 1984 de Georges Orwell. Nous passâmes donc la première pièce silencieusement, en nous attendant à tomber sur un détecteur d’identité biométrique, un portrait de Big Brother ou une patrouille de robocops. La suite allait être toute autre.

L’œil16, Boulevard Carl-Vogt (quartier de La Jonction)

Un panneau sur la porte des aisances.8

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Le décors changea du tout au tout. Restant néanmoins dans le registre de la science-fiction, mais plutôt à la manière « 80’s » type Terminator ou Les Tortunes Ninja. Voir même Gremlins.

Nous traversons l’immense pièces (facilement une trentaine de place assises) remplie jusqu’à la gueule de jeux d’arcades, babyfoot, billard, flippers, écrans géants, etc... pour nous asseoir à la table la plus éloignée de notre première entrée (le bar occupe tout le rez-de-chaussée, il y a donc deux entrées).

La bruyante population (faut couvrir le bruit des machines) fréquentant le troquet est plutôt du genre qui filerait des boutons à Sarkozy: bandes de jeunes rappeurs, coupe G.I, vestes en cuir/cols en fourrure. La Jonction, quoi. Quant à la décoration murale, elle

inspirait un subtil mélange entre le Nautilus (hublots de sous-marins accrochés aux murs) et 2001 l’Odysée de l’Espace (galaxies peintes derrière lesdits hublots). Quand on vous disait que ça sentait la S.F...

Bref, la tenancière ou une serveuse, qui sait, s’approche de nous et nous tint a peu près ce langage:

- Kesske j’vous sert?- Une bière.- Et vous?- Une bière blanche, si vous avez.- Bah toutes les bières sont blanches, non?- Heeu non, en général c’est de la blonde.- Blonde, blanche, quelle différence? Vous voulez une bière ou quoi?!- Heu bon d’accord...

Nous n’étions pas au bout de nos surprises, puisque l’un de nous a été servi dans un verre de 30cl, et l’autre dans un de 25cl. Pour le même prix, donc (3.30.-). Mais au moins c’était de la blonde, et de la bonne, c’est déjà ça de gagné. Précision pour les gourmands: on ne nous a pas servi de cacahuètes mais on s’est permis d’en emprunter sur une table voisine, preuve qu’avec un peu de volonté on arrive à quelque chose. 9

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Essayez un peu de trouver un bar ouvert un dimanche de Pentecôte, qui plus est à 22h un soir de pluie. L’appellation exacte de cette attitude est masochisme, mais on peut aussi la définir par «obstination maladive contre vents et marées.»

Bref, nous étions trois, nous étions trempés et nous ne trouvions d’ouvert que quelques kebabs malodorants. Soudain, une arcade se matérialise devant nous comme un flan aux pruneaux se dresse devant un ventilateur. Vitrine vide et insipide; le citoyen lambda aurait pu passer dix fois devant sans le remarquer; mais nous sommes des spécialistes.

La souricière! Voilà un nom findumondesque comme on en fait plus. Le trou à rat ou le nid de cafards n’aurait pas été plus chic.

Une fois à l’intérieur, c’est comme si nous avions franchis un portail interdimentionel: nous nous attendions à un bistrot de quartier moisi peuplé de vieux suisses rougeaud. Il n’en fut rien. L’ambiance était typiquement africaine: masques aux murs, tables basses en rondins de bois, fauteuils multicolores, chants et tam-tam. Clientèle noire ébène, serveuse lookée « grosse mama ».

Nous regardions autour de nous. Un carton fluo indiquait «coca:35!» au dessus de la cheminée. Deux autocollants Genève Servette plus que passés témoignaient probablement d’un ancien propriétaire plus « local ». Un tableau noir annonçait le menu: Ragoût de queue de bœuf. Ça se mange? Faut croire.

Comble du bon goût, un poster au dessus du bar représentait un dessin des plus cocasse: une fille-souris coincée dans un piège, avec un mec-souris en train de la prendre par derrière. Eeeek.

La Souricière63, Boulevard de St-Georges (quartier de la Jonction)

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La patronne arrive vers nous et prend la commande. Ce fut trois bières. Elle revint pour savoir si on voulait des petites ou des grandes. On prit des petites. Elle revint pour savoir si on les voulait dans un verre ou à même la bouteille. On économisera une vaisselle, nous choisîmes le goulot. Elle nous apporta les bières et la quittance. Nous en eûmes aussitôt le souffle coupé: 5.- la bouteille d’Heineken! Les tables voisines en buvait également, mais au format litron.

Nous essayâmes de savourer au mieux nos amères breuvages. Derrière nous, une bibliothèque semblait avoir été plongée dans une piscine, tant les livres étaient abîmés. Quelques pages volantes et jaunies, quelques reliures isolées de tout contenu, des vieux magazines cornés et des romans qui avaient probablement été achetés en lot de liquidation au marché aux puces. Nous retînmes « Le Sang Impur » et quelques Metal Hurlants, qui n’étaient plus en état d’hurler quoi que ce soit.

Une cliente, depuis les toilettes: «Mama! Il y a plus de lumière!» et ladite Mama de rabaisser le disjoncteur sciemment encastré dans le bar pour relancer la machine.

On s’est cassé après la douloureuse, en emportant ce joli f lyer publicitaire. Vous noterez l’année d’ouverture. 11

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C’est en s’engageant en direction de l’ancien dépôt TPG de la Jonction que nous sommes tombés sur ce débit de boissons comme on les aime. Avec une devanture classique des bâtiments de fin XIXe, de grandes vitres donnant sur un intérieur aéré vêtu d’un crépi récemment repeint, l’établissement peut se gauger d’avoir pas une ni deux mais bien trois portes. La première placardée d’un panneau « PORTE HORS SERVICE »… qu’à cela ne tienne ! La deuxième barricadée par une borne à fléchettes ! Hum… arrivés devant la troisième, même topo !

Après une longue minute à considérer les différentes options qui s’offraient à nous et vu ce premier contact avec l’endroit qui s’avérait plus que prometteur, il nous fallait entrer. Nous choisîmes donc la première, qui s’avéra en parfait état d’usage.

Quelle bonne blague que celle dont nous venions d’être victime. Haha.

Alors que nous voici entrés dans le lieu, pouvant respectablement accueillir ses 70 clients assis, on ne put empêcher de se faire assaillir d’une pub NRJ assurément plus forte que l’homme de loi suisse ne l’a prévu, le tout sur un décor de récup’, de miroirs XVIIIe, de vieux fauteuils tendus de rouge, d’un bar ultramoderne et d’arcades. Quelques vieux beaux dans le fond, apparemment surpris quelques secondes de nos dégaines de gens du peuple.

La Passerelle13, Avenue de la Jonction

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Commande passée, sous bock Heineken posés sur la table, surmontés de verres Cardinal de 25cl, eux-mêmes emplis de Carlsberg… De quoi tuer tous les fournisseurs et brasseurs hollando-dano-suisses des dites marques. Mais la marque danoise nous délivrât là une bière aussi bonne qu’elle les fait en Suisse pour la somme correcte de 3.30.-

Malheureusement notre empressement à chroniquer un prochain bar nous empêchât de tenter une petite partie de fléchettes….

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Trouver un bar ouvert un dimanche soir n’est pas chose aisée, sauf quand il s’agit d’un Bar de la Fin du Monde en bonne et dûe forme.

La communauté portugaise genevoise, très nombreuse et de bonne compagnie, est assez présente dans le milieu de la restauration. On le ressent surtout lors des matches de foot, où drapeaux et cris sortent des cafés pour illuminer la monotone Cité de Calvin.

Dimanche soir, donc. Plein hiver. Nous traversions le pont Sous-Terre où les lampadaires oranges se reflètaient dans les flaques d’eau. Quelques rares voitures sillonnaient les alentours, fantomatiques bolides de lumières disparaissant au loin. La bonne ambiance quoi.

Bref, on rentre dans le troquet portugais du coin: le « Olé » bar. L’un de nous s’y étais déjà aventuré quelques fois, notamment un jour d’envie de grosse commission irréfrénable. Les toilettes du Café lui avait pour ainsi dire sauvé la vie, ou du moins la face.Une autre fois, un client éméché au physique de catcheur en fin de carrière nous avait mis en garde sur le fait que les punks n’étaient pas les bienvenus ici; avant de se faire rasseoir par son voisin de tabouret.

Un établissement prometteur, donc, qu’il nous tardait de chroniquer.Composé exclusivement d’hommes jouant au Poker à la lumière de la TV « du pays » - et malgré le poster géant de Mona Lisa fumant un joint - la population du soir ne semblait pas très encline à la rigolade avec les nouveaux venus.

Le «Olé»4, Quai du Rhône (quartier de la Jonction)

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Le barman ne parlant français que de façon imagée, nous désignâmes la tireuse de bière avec l’international couple de doigts signifiant « patron: servez nous donc de votre meilleur tonneau de cervoise fraîche; le chemin nous a grandement assoiffé. Et des cacahuètes, si c’est possible. »

En fait de cervoise fraîche, nous dûmes nous contenter de deux pauvres bouteilles de Super Bock 25cl à 3 Francs; et en fait de cacahuètes...d’un plat de cassoulet format « de bonne facture » avec des cures-dents pour piquer les saucisses!

Détail intéressant: la structure du bar, en bois, style rustique est très bien faite. De mauvaises langues aurait rebondis sur le sujet en disant « bien sûr, quand on a des relations dans le métier du bâtiment c’est facile ». Mais nous, on est pas comme ça...

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Nous avions reçu un commentaire d’une certaine Julie, qui nous conseillait un bar qu’elle surnommait « Le Bar du Pirate ». Nous nous mîmes donc en quête de cet établissement, curieux de découvrir si le patron allait avoir un perroquet sur l’épaule, une jambe de bois ou autre accessoire burlesque du même genre…

Ce n’était pas si piratesque que nous l’imaginions, mais le potentiel de fin du monde fut tout de même respecté. Nous commandâmes donc nos deux désormais traditionnelles bières: des Feld’ à 3 Francs. Un prix tout à fait acceptable, et même carrément bon marché pour des verres de 3dl.

L’ambiance du lieu n’était pas à la rigolade, mais un côté libidineux ressortait du coin-télé, puisqu’elle diffusait un match de tennis féminin qui faisait rebondir sur les murs silencieux des cris du genre « han! » « ah! » « ho! ».

Un jour, dans un autre bistrot chroniqué plus loin, nous avions vu un vieux accentuer ces cris par des « prend ça! » et des « mhh, t’aime ça, hein, salope? ».

On a les fantasmes qu’on mérite.

Café du Palais des Expositions51, Bd. du Pont d’Arve (Plainpalais)

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En bon cancres, nous nous trouvions contre le radiateur, qui avait été élégamment peint en orange, probablement avec un balais, ou alors avec un gros pinceau mal adapté; puisqu’on pouvait y voir des trous et des coulures.

Au dessus de nous, une grosse maquette de bateau nous narguait. Un peu plus loin, une gigantesque peinture représentant des danseurs de flamenco côtoyait un gouvernail monté en lampe, une guitare et un carrosse doré en bas-relief. Le tout était éclairé par un lustre, et répercuté par quelques miroirs.

Comme nous craignîmes qu’une vilaine bourrasque fasse chavirer le navire, nous mîmes le cap à bâbord, en quête d’une autre taverne.

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Un aigle géant et autocollant du H.C Servette plongeant sur une proie invisible décorait la vitrine de ce petit troquet coincé entre un escalier et une laverie automatique de la rue Prévost-Martin.A deux mètres de l’entrée, un sympathique pèlerin, visiblement pas dans son assiette nous hèle:

- Je peux vous demander un service?- Dis toujours.- Vous pouvez m’aider a finir mon joint?Et joignant le joint à la parole, il tend le geste. Enfin, l’inverse quoi.- Maintenant je peux vous demander un deuxième service?

Haha petit malin.

- …ce serait de me filer cinq francs cinquante: deux francs cinquante pour un café, et trois francs pour payer un verre de vin au patron.

Mac, qui n’avait pas fait de B.A du jour, lâche six francs au bonhomme.

Nous entrons, précédé du gus, qui s’avérai s’appeler Toto alias Greg. Nous nous asseyons et observons la décoration des lieux.Képis de gendarmes, télé éteinte, écharpe et photo du Servette H.C, assiettes peintes, frigo à glace. La base, quoi. Au dessus des bouteilles, ce fameux tableau qui fait la joie des shops indiens et des kebabs: la cascade lumineuse qui donne l’impression de couler - je sais que vous voyez laquelle. Ainsi qu’un panneau « faut pas emmerder les petits ».

A Coruna21, Rue Prevost-Martin (Plainpalais)

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Au milieu de la pièce trônait une sorte d’étrange demi-bar; comme si on avait coupé un bout de zinc et qu’on l’avait mis là en attendant mieux.Greg-Toto qui venait de s’envoyer le blanc «pour le patron» et qui ne semblait pas avoir bu de café tentait de faire ami-ami avec un client affalé au comptoir. « J’suis pas pédé hein, t’inquiètes! Arf arf arf» mais le client restait de bronze.

Entre-temps, nous avions descendu nos deux Feld’ à 3.20 les trois décis. De bonne facture, de quoi souffler cinq minutes.

Toto-Greg se dirige vers nous de son pas mal assuré, aggravé par des sandales trois tailles trop grandes et nous confie que nous, au moins, on est sympa et par hasard on aurait pas encore un peu de fric? Nous répondons que non, et il se lance dans ce monologue:

« La prochaine fois, dès que je touche l’hospice, on s’appelle et je vous paie des coups! Promis. Vous avez pas un numéro? Non? Bah on se recroise alors. Mais faut me le rappeller parce que… (il montre sa tête et la tapotte de son doigt) …vous me direz le nom du bar et paf je m’en souviendrai. C’est quoi le nom ici? (il sort et regarde la vitrine) « Bière Pression » c’est ça le nom. Vous me direz et je vous paie un coup. Dès que je touche l’hospice. Allez, j’vous laisse j’vais à la Sportive. Je me suis embrouillé avec une serveuse mais je pense qu’elle m’a pardonné. Salut. »

Ils ont du se marrer à la Sportive. D’un autre côté, ils ont l’habitude. 19

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Le soleil tapait dur sur Plainpalais et la terrasse en profitait pleinement. Nous entrâmes donc pour prendre un peu d’air frais avant la suite des événements.

On nous amena deux Feldschlossen à trois francs accompagnées, chose rare, de cacahuètes. Ça se fait de moins en moins de nos jours, surtout quand si on est pas des habitués. Avec les cacahuètes il y avait un pot de petites boules blanches à l’apparence de pois mais sans goût ni odeur. Étrange.

Trois télés dominaient la pièce: une grande qui diffusaient la soupe habituelle, une éteinte et une toute petite qui passait en continu les résultats du loto.Pour enjoliver la grande télé, on avait pris soin de poser un petit sapin de Noël richement décoré (l’histoire se déroule en Juillet) ainsi qu’un bouquet de fleurs en plastique.

Restaurant des Licenciés9, Rue Pictet-de-Bock (Plainpalais)

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Les meubles sentaient l’héritage familial: grand buffet et armoire en bois brun foncé. On imagine l’argenterie et les assiettes d’époque planquées au fond. Des lustres dorés genre western nous accompagnaient de leur lumière maussade, qui se reflétait sur les tableaux moches. L’un d’eux représentait une cascade, mais on nous avait épargné, cette fois, l’animation de celui-ci. Derrière nous, un groupe d’habitués jouaient au dominos avec entrain.

On avala nos bières avec quelques cacahuètes pour faire passer le non-goût des pois blancs et nous repartîmes dans la chaleur étouffante et les gaz d’échappements de la rue parallèle.

Un détail à noter, néanmoins, pour les fêtards et les insomniaques du quartier: les portes vous seront ouvertes de 6h à 2h! Ce qui n’est pas rien.

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C’est en retournant vers Plainpalais, déçus d’avoir trouvé fermé l’une de nos cibles, que nous sommes tombés sur ce petit troquet caché dans un coin de la rue Cingria. Une première salle toute petite nous tend les bras, avec une grande table en vitrine qui, même si pas encore débarrassée des consommations de nos prédécesseurs, fera très bien notre affaire !

Peu après avoir passé notre commande, zieuté autour, m’être fait réclamer ma casquette par la jeune fille du patron parce que, mordicus c’était la sienne et eu notre table desservie à l’exception d’un cendrier plein… notre voisine engageât la conversation, du pain béni!

Cette brave dame, sûrement habitante du quartier, nous parlât longuement de sa carrière, qu’elle a entièrement fait dans une fameuse banque nationale (surtout fameuse ces temps pour ses récents déboires outre-Atlantique) et le passage en revue des noms de tous les supérieurs qu’elle a eu.Pfiou! Une gorgée de Feld à 3.10 (qui a un étrange arrière goût de vin, bizarre!) pour faire passer tout ça et on reprend.

Elle nous dît aussi qu’elle n’a rien du tout contre les tatouages et les piercings (en références aux nôtres) mais qu’alors son père, lui, il était pas du genre tolérant et qu’il avait la main lourde (on vous passe la foule de détails). D’ailleurs cette chère dame n’a rien non plus contre les jeunes. (à la bonne heure!) Mais par contre, tout ce qu’elle demande, c’est qu’ils ne la tabassent pas…« C’est la moindre des choses » ai-je répliqué à cela!

Après beaucoup plus de temps que l’on ne passe d’habitude pour une chronique, nous sommes sorti, un peu déboussolés il est vrai, de cette surréaliste discussion.

Le Orsene7, Rue Cingria (Plainpalais)

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Le quartier des Accacias, comme celui des Pâquis ou de Carouge, est un véritable repaire à Bars de La Fin du Monde. Aussi, lorsque nous entamâmes notre tournée du soir; c’est sûrs de nous que nous poussâmes la porte de La Soupière, sous-titré « Chez Michel et OSCAR ». Avec le deuxième nom en majuscule, nous demandez pas pourquoi…peut être que ledit OSCAR a mis plus d’argent dans l’achat de l’arcade que Michel? L’histoire ne le dit pas.

On aurait pu d’abord croire à un café en travaux, puisque les trois tables et les quelques chaises de la pièce étaient disposées en vrac dans un coin. Mais non, puisque le patron (était-ce Michel? était-ce OSCAR?) nous lança un « on ferme dans vingt minutes! ». Effectivement, la vitrine annonçait « ouvert de 10h à ? » …calcul qui permettrait aisément de remplacer le « ? » par heure h+20 minutes. Bref. Nous nous sommes assis, en nous tortillant pour nous caser.

Entamant nos deux Calenda à 3.30.-, nous commençâmes à analyser le décors: une importante collection de casquettes décorait le haut des murs et une partie du bar, des billets de banque étrangers côtoyaient des vases divers et des cache-pots en terre cuite décorés de poussins nous dévisageaient. On pouvait aussi voir un certain nombre de marsupilamis en peluche, suspendus à côté de la porte, qui se déclinaient jusque sur le motif du pull du tenancier.

La clientèle, massée autour du petit zinc, racontait les derniers potins, galéjades et anecdotes burlesques du quartier.

La SoupièreRue Caroline 4 (quartier des Accacias)

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Une des clientes, faisant fi de notre présence racontait bruyamment « …alors il commence a parler, après s’être mis à torse poil, la main dans la poche, genre en se grattant les couilles… » et le public d’éclater d’un rire gras général. On vous épargne la suite, mais on pourrait y caser sans hésiter les mots bites, langue, sueur, baise et trou du cul.

N’étant pas trop motivés à sortir un gros appareil photo qui risquait de casser l’ambiance, nous essayâmes de prendre un cliché avec un de nos natels. Manque de pot, la bête buggait. Nous torchâmes donc nos verres, et poursuivîmes notre route.

Oscar est un chien. Le chien de Michel,

justement.[ Favre ] Merci, M. Favre, pour ce commentaire. Nous avons

donc un début de réponse quant à l’identité d’Oscar, mais nous ne savons toujours pas s’il a investi dans

l’affaire ou pas.

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Vu que nous avons récemment décidé d’élargir notre périmètre d’investigation, on ne pouvait passer à côté du Tacot Bar. Dans ce haut lieu sportif où sont diffusés les matchs de hockey (si si ! c’est marqué sur la télé ! « Ici bluewin TV ») la situation proche de la patinoire oblige, on vous propose dans une atmosphère plus que sombre une décoration de dizaines de voitures échelle 1 :12 (des ptites voitures quoi, plus grandes que les majorettes de quand fallait pas les mettre à la bouche et plus petites que celle de papa). Même si la grande terrasse vide paraissait nous tendre les bras, on préféra tout de même pouvoir profiter du fabuleux album de Céline (celui de Titanic) qui passait à l’intérieur.

Et bien nous en a pris ! Car même si on en a vu lors de nos aventures findumondesques (hooo oui on en a vu ! croyez moi !), là c’était carrément apocalyptique ! Tout était réuni pour ce qui allait s’avérer être une heure du plus pur de ces bonheurs que l’on recherche quand on se lance dans un projet tel que celui-ci. En rentrant, je file aux gogues pendant que mon comparse s’empresse de commander ce qui s’avéreront être de fort bonnes Cardinal de 25 cl. à 3.60 tout de même (le prix a sûrement dû grimper pour amortir l’achat de la Renaud Fuego qui est venu compléter dernièrement la collec’).

Les commodités, c’est du lourd ! De ces énormes cuvettes autonettoyantes futuristes des 80’s qui tournent après votre humble aumône. Seulement celles-ci on croirait que ça fait un sacré bout de temps qu’elles ne tournent plus, le voyant de panne n’émet plus qu’une faible lueur d’agonie…

Le Tacot Bar25, Rte des Accacias (quartier des Accacias)

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En revenant dans la salle, le compère s’était manifestement déjà lié d’un autochtone (le seul client du bar) et semblait avoir une passionnante discussion sur ce thème si cher aux bars de la fin du monde, j’ai nommé le sport ! Ca tombe on ne peut mieux, nous sommes tout deux de grands fans d’évènement sportifs grand public ! … Nan en fait nous c’est plus les troisièmes mi-temps notre credo. Mais les oracles sont unanimes, les bourrés parlant de sport à des gens qu’ils ne connaissent pas (et un poil chauvin, ça c’est bonus) sont de très bons auspices !Marcel était son nom, 44 c’était le nombre de printemps qu’il a vu (l’indicatif de l’Angleterre aussi si jamais) et Fribourg c’est l’estampillage. Comme tout bon Freiburger, Marcel lui son truc c’est le hockey ! Et, Ô surprise, il supporte Gotteron ! Vu que vous avez tous maté les play-off (oui oui nous aussi ! hum…), vous avez vu, comme Marcel d’ailleurs, les fribourgeois se faire laminer 1 à 6 par Genève ! C’est là que ça devient intéressant (j’vais tenter de le transcrire en ses propres mots) :

- Alors bon ok la charge de Sprunger était limite, mais ils se les faisaient déjà 4 à 1 donc la cassette que Mc Sorley il a envoyé c’était pas la peine. Parce que tu sais où il est la Mc Sorley? Au Canada! Ouais! Nan parce que Julien moi je le voyais à la patinoire de Basse-Ville il tournait. Moi Julien je le connais on le connaît tous Julien! Même que hier à Fribourg c’était la fête! Nous on sait fêter le sport! Parce qu’à Genève, hein! Bah t’as vu! Rien! Premier goal de Sprunger! Paf! Et deuxième! Nan mais t’as vu le deuxième de Sprunger! Parce que tu sais que moi Julien je le connais! Tout petit, déjà, à Basse-Ville…

Je m’arrête là. Vous reprenez les mêmes mots, vous les mixez et vous répéter le mélange pendant une heure. En nous apportant la gouleyante deuxième tournée gracieusement offerte par ce cher Marcel, la patronne s’est enquise de la façon la plus désolée et compatissante de si « Tout va bien messieurs… ? ». La pauvre ! Si elle avait pu connaître la délectation qui s’était emparée de nous !26

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Le tôlier, le boss, le caïd, le monstre errant du donjon, appelle

le comme tu veux.Mais le tacot, c’est Alain !!!En gros, c’est le patron du lieu, Ze serving machine, l’homme

à la casquette, à la programmation musicale la plus hasardeuse

dans un rayon des 15’000 kil’, la nonchalance faite homme !

Juste pour lui on est nombreux à aller dans ce lieu

findumondesque!!![ Teleute ]

Si vous deviez passer vous aussi la portière du Tacot, ne vous attendez pas à avoir autant de chance que nous. Parce qu’une quinte flush pareille, c’est 1/10’000 ! Enfin… vous pouvez toujours demander Marcel !

Bande d’hérétique, parler du Tacot sans avoir un seul mot pour Alain !!! Une damnation éternelle vous guette !!! Misérables impies !!! Alain est grand ![ Teleute ]

Je confirme, y’a encore mieux à vivre au Tacot, surtout après minuit. Alain quand il met de la musique il te regarde dans les yeux avec un air solennel parce que la musique d’Alain c’est sacré. Et si Alain t’aime bien, il se met lui-même au clavier et il te joue des trucs vraiment improbables. Et si vraiment c’est ton jour de chance, tu verras comme moi une cliente complètement hypnotisée par l’ambiance de ce lieu effectuer un strip-tease torride debout sur une table avant que son mec pète les plombs pour de vrai (véridique). Ça, c’est de la fin du monde.[ Rafabaf ]

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Certaines fois, on passe devant un bar et on hésite. On est des professionnels et il ne manquerait plus qu’on perde du temps dans un bar tout ce qu’il y a de plus normal.Par exemple, hmm…ça a l’air propre, mais d’un autre côté la déco est ultra moche…la serveuse est mignonne mais elle a un furoncle sur la joue…des choses comme ça.

Ce jour là, on passait devant Le Cyrano, un bar-restau, où on hésitait justement. Deux filles plutôt fortes en train de parler de leurs aventures sexuelles sur la terrasse nous on fait nous décider. Nous entrâmes.Deux Cardinal à 3.80.- plus tard, on se regardait bêtement en nous disant qu’on était peut être pas tombés sur un vrai Bar de la Fin du Monde. Nous observâmes.

On peut pas dire que l’ambiance cassait tout: les tenanciers, probablement un couple, semblaient être nés dans les meubles. La serveuse rappelait un peu la patronne des bains dans Le Voyage de Chihiro. Yubaba. Oui, voilà. Dix sept tables vides nous entouraient et la télévision ne donnait plus signe de vie.

Quelques gravures, peut-être sur cuivre, semblait nous supplier de les détacher et les emmener loin de ce triste mur; nous fîmes comme si de rien n’était. Deux moustachus étaient accrochés au bar et ne disaient rien. L’ambiance des meetings politiques sous Staline n’a pas été perdue pour tout le monde.

Soudain, un événement majeur hissa cet établissement simili-catacombes au niveau permettant de le chroniquer: une cliente commença à parler! Toute seule? Ou aux deux piliers de bar?

Le Cyrano9, Rue du Grand Bureau (quartier des Accacias)

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Effectivement, ils hochaient la tête sans sembler prendre part à la discussion. Comme si les deux côtés de la pièce ne se trouvaient pas dans le même espace-temps, mais était tout de même relié par un mince fil de réalité. Extrait recomposé avec le plus de fidélité possible:

- Giacco m’a invitée au restau…deux-cent cinquante balles le repas…c’est raisonnable. D’accord, je suis en fin de droits au chômage, mais passer de cinquante mètres carrés à deux mètres, pour un bureau…pfff…Ah pis j’ai remis le couvert avec mon ex…enfin, mon ex…le père de mes enfants…et pas qu’une fois hein! Et il a une copine! Wais.Un bref silence. Puis, s’adressant avec un peu plus de ton aux deux moustachus:- Wais. J’ai remis le couvert avec mon ex. Et pas qu’une fois. Hé. Kess t’en pense?- Tant mieux.- On l’a fait plusieurs fois depuis, mais hého, on va pas revivre ensemble hein!- Ha bin tant mieux. Tant mieux...pour toi.

Sur cette émouvante histoire, mêlant crime et trahison, tendresse et libertinage et nous faisant réfléchir sur la condition de l’humain en ce bas monde, piquant l’auditeur de quelques anecdotes croustillantes, mais sans jamais tomber dans le vulgaire, nous entamâmes la suite de notre tournée.

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Qui aurait pu penser qu’un Bar de la Fin du Monde aurait choisi comme lieu de naufrage le quai de l’île, habituellement peuplé de banques et d’assurances, de restaurants branchés et de touristes perdus? Personne, sauf vos deux chroniqueurs de l’impossible préférés. Ne mentez pas, on le sait.

Poussés par la curiosité, et conseillés par un certain Odji, nous nous approchâmes donc du bar. La vitrine bariolée nous faisait de l’œil et affichait fièrement en une mise en page (ou plutôt en vitre) plutôt chargée quelques slogans typiques: « Dernier vendredi du mois: soirée à thème » « De 17h00 à 22h00 : Tapas accompagnées de vin de garde ». Une pancarte sur la porte annonçait, en grosses lettres grasses, « The toilets are only for clients ».

À l’intérieur de la petite échoppe, la patronne nous hélà: «Messieurs! Côté mer ou côté montagne?».

Une fois assis et après avoir trinqué avec deux Feld’ Hopfenperle à trois francs soixante, nous eûmes le loisir d’admirer la décoration surchargée. Quelques incontournables peintures moches, un filet de pêche côtoyant des ballons de foot au plafond, des gravures représentant des voitures de collections, des cartes postales, du fourbi.

Une vieille réclame pour un apéritif nous surplombait: la peinture était si mauvaise que la fille représentée en train de boire ressemblait plus à un vieux travesti qu’à une pin-up publicitaire. Un panneau annonçait avec malice «Pas de Sousous, pas de Glouglou» côtoyait une statue en bois représentant (peut être) Coluche.

Le Jockey13, Quai de l’Île (Centre-ville)

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Sur la table, une promotion ventait le champagne à 23 francs les 20 cl « pour une soirée en tête à tête ». On imaginait pas vraiment le rencard romantique dans ce décors, entouré de la clientèle agrée avec costards usés et moustaches de concours. Mais bon, tous les goûts sont dans la nature, fût elle ingrate

Une vieille femme aux airs, hum, volages draguait quelques gros au bar. Un tableau souhaitait le bon anniverssaire à un certain Marcelin.

Lorsque nous partîmes, le personnel nous gratifia d’un «bonne soirée!».

Il était 16h.

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Le Tilt Saloon, c’est le bistrot qui nous a donné envie d’écrire. Le lieu unique tant recherché, regroupant tous les critères, qui lui a valu d’être élu « coup de cœur de la rédaction ». Rien que le prétendu Centre Commercial dans lequel il se trouve est une véritable pierre angulaire du concept findumondesque. Mais reprenons depuis le début...

Quand on était gamins, déjà, ce bar évoquait pour nous le mercredi après-midi ou le samedi pluvieux où l’on allait faire chauffer le magnétoscope. On partait alors le sourire aux lèvres avec deux ou trois copains visiter les rayons infinis du Tilt Saloon qui, à l’époque proposait un nombre incroyable de cassettes vidéos. Et que du bon: de la grosse comédie américaine jusqu’au film de guerre en passant par la science-fiction nanarde. Et surtout, les films d’horreur.

La plupart du temps on repartait les mains vides pour cause de manque de thunes, mais de temps en temps, on trouvait un copain dont les parents étaient pas trop regardants sur les limites d’âges et qui fournissaient l’argent pour que l’on se projette un film bien gore. Je n’ai jamais retenu les titres mais ils montraient systématiquement du sang et des trucs verts gluants en couverture. A tous les coups, le film commençait par l’écran « interdit à la location » et l’image ainsi que le son étaient toujours un peu passés, même quand le film venait de sortir.

En grandissant, les après-midi vidéos passèrent de mode en même temps que la VHS et les larges sacs à dos jaune fluo.

Tilt Saloon13, Avenue De Luserna (quartier de La Servette)

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Dans le quartier, tout le monde s’est scindé en petits groupes et la plupart d’entre nous ont commencé à picoler, vu le taux de chômage des uns et l’échec scolaire des autres. C’est comme ça qu’un beau jour, de bars en bars, on a fini par échouer dans les canapés du Tilt où les murs comme les patrons n’avaient pas bougés. Il y avait même une caricature jaunie et scotchée au mur d’un quelconque politicien italien dont l’impression (notée automatiquement en bas du document) datait de 1997. La serveuse était une ancienne copine de classe, l’arcade fermait tard et la bière ne coûtait que trois francs (depuis, elle est passée à 3.50).Avec quelques amis, nous adoptâmes ce bar béni comme point de chute et finîmes par y retourner au moins un soir par semaine. On donna même un nom à ce rendez-vous hebdomadaire: le Débriefing!

L’ambiance du bar a peu changé depuis l’époque des cassettes vidéos, à part quelques déplacements de meubles. L’entrée se fait par le Centre Commercial de Luserna: petit complexe commercial de quartier d’un seul étage où près de la moitié des arcades permettent de consommer de l’alcool. Le Tilt Saloon se trouve pile au milieu de l’unique allée et propose quelques tables en plastique sur la « terrasse ».

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Sur les éternelles arcades clignotantes, les démos des jeux vidéos tournent en boucle: un taxi dégringolant une pente à pleine vitesse, un joueur de foot taclant son adversaire, la danse des petits dragons/dinosaures de Puzzle Bubble, la voix monocorde d’Arnold sur le flipper Terminator, le président pris en otage par des terroristes extra-terrestres, etc. Il n’y a pas si longtemps, avant l’arrivée du projecteur et des écrans plats qui trônent désormais sur les murs du bar, il n’y avait qu’une grande télé. Et quelle télé: l’image était si mauvaise et décalée que l’on pourrait sans exagérer la comparer aux films en 3D que l’on regarde avec les petites lunettes vertes et rouges.

La clientèle semble avoir été triée sur le volet: indiens gominés et parfumés jouant aux cartes, personnes âgées courbées sur leurs verres, familles avec leurs enfants en bas âge même après 23h, amateurs de poker à casquettes, supporters de foot, alcooliques de tout poils... Il y en a même qui viennent nous parler, à force de nous croiser tout le temps: on nous parle de vieux tatouages de bikers ou de l’époque où le Servette était une grande équipe, on nous fait part de grandes histoires du temps jadis, où le protagoniste traversait le pays des esquimaux en leur échangeant des vivres contre des paquets de cigarettes. Les jeunes serveuses changent très souvent, avec la maladresse qui sied aux nouveaux. Parfois, elles ne sont plus si jeunes et semblent avoir été engagées pour éponger leur ardoise.

Le dimanche soir il arrive que l’on craque sur un Panini bien coulant au contenu indéfinissable où que l’on finisse à balancer des pièce dans une arcade, sans jamais arriver bien loin dans les niveaux. Parfois, la patronne passe derrière les platines et envoie des vieux tubes ritals indéfinissables.

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Nous pourrions parler du Tilt pendant des heures, tant les situations que nous y avons vécus sont aussi diverses qu’improbables: hystérie collective pendant les matchs de foot en italien, parties de baby-foot enflammées, danses brésiliennes autour des tables, bagarres, récits rocambolesques, etc.

On aime bien tout le monde là-bas et ils ne nous le rendent bien. On a même droit à l’invitation privée pour la soirée jambon-fromage à gogo du Nouvel An et notre photo trône fièrement sur la machine à thé froid. C’est vraiment l’endroit qui nous a donné l’impulsion du départ de ce livre, pour que toutes ces émotions soient gravées à jamais.

La photo de la «Drink Team 2007» , collée sur la machine à thé froid

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CHRONOLOGIE:1996 - Découverte de ce qui allait devenir le J-Mo par Mac:Lorsque Mac était petit, sa cousine canadienne était venue en visite. Ils avaient tout les deux été envoyés pour acheter quelques pièces de viandes chez le boucher. Lorsqu’ils sont arrivés devant devant l’arcade, un petit panneau était accroché sur la porte: Fermé pour cause de décès. Mac resta un instant sans savoir quoi dire et, se tournant vers sa cousine, déclara « The butcher is dead! ». Cette phrase resta marquée dans son esprit: il repense toujours aux carcasses de viandes accrochées dans l’arrière-boutique, lorsqu’il boit une bière dans l’arcade qui a été aménagée à la place de la chambre froide.

2006 - Découverte du J-Mo par Olive:C’était lors d’un barathon déjà bien entamé, avec l’ami Jérémy, qui devait couvrir les rues reliant le Café de La Fontaine à Cité Vieusseux au Café de la Limite en bas de la rue des Charmilles. On arrivait à la moitié du parcours, quand deux cafés inconnus surgirent sous nos yeux: le J-Mo et le Marie-Ciel. Comme dans tout bon barathon, nous bûmes nos bières en vitesse sur la terrasse des deux bistrots et nous continuâmes notre route vers la descente finale.

Ce n’est que quelques semaines voir quelques mois plus tard, que nous y retournâmes en comité étendu. A cette époque, nous n’avions pas de bar de prédilection où échouer en soirée, à part à l’Usine, et nous tournions au petit bonheur la chance dans les divers troquets du quartier. Nous entrâmes donc pour la première fois chez J-Mo et nous fûmes directement accueillis comme si nous étions des habitués de longue date. Au delà des chaises disposées dans le bar, une sorte de carré VIP est aménagé: fauteuils, lustre et miroir. Nous nous y assîmes.

J-Mo Bar9, Avenue Wendt (Quartier de La Servette)

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En face de nous, un poster géant d’un sarcophage côtoyait l’affiche de Pulp Fiction. Quelques statues rigolotes genre fille rasta fumant un gros joint et vache habillée à la Matrix ornaient le frigo.

La radio diffusait le mix NRJ du soir, mais fut bientôt remplacé par une compilation de chansons paillardes. Dès les premières notes de « La digue du cul », les bières apparurent sur la table basse. Après avoir englouti nos verres, on nous offrit directement la tournée du patron au joyeux son de « Branle, Charlotte » et de « Ah la Salope ».En partant, le patron nous mit dans les mains un large carton remplis de pains au chocolat et à la vanille, de sandwiches et de croissants « pour le p’tit déj’ de demain ». Comme on est facilement corruptible, on s’est promis d’y retourner souvent.

Depuis, il n’y a pas une semaine où nous n’y sommes pas retournés.

Raclette-Party et concert de Rock. Au centre, en chemise blanche: Jimo.37

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C’est à côté d’une charmante épicerie de quartier, derrière une haie aussi fournie que le décolleté de Milla Jovovich, que se dissimule la devanture de L’Anchois D’Argent. Que de souvenirs retrouvés sur ce qui était le chemin de la cordonnerie où allaient mes parents durant ma petite enfance...mouais en fait non, pas vraiment de souvenirs.En plus, nous, on chausse des baskettes.

Mais alors quel plaisir d’entrer dans un troquet dont la salle fait un tiers de la taille de mon salon (ce dernier étant, certes, spacieusement aménagé, mais n’en est pas moins d’une taille tout à fait commune) et, comme à l’accoutumé dans les lieux que l’on a visité, se faire agresser par un volume sonore qui ferait défaillir la bibliothécaire de votre ancienne école secondaire (oui ! celle là même qui ‘criait’ chhhhhhttttt) le tout produit par les quatre clients et le parton hurlant pour couvrir le volume excessif de la télé diffusant un passionnant documentaire animalier en anglais sous-titré portugais.

La commande passée, nous eûmes tout le temps d’apprécier l’admirable décoration typée ibérique agrémentée d’un ballon de foot accroché à une lampe, une ravissante horloge-ballon de basket et de plus qu’improbables morgensterns. L’endroit est bien sur équipé d’un beamer pour les matchs de football et, probablement par flemme du patron lors de ces mêmes matchs, d’un distributeur de boisson ! (huhum, dans un bar de 10m² ! et arrêtez de penser qu’ils auraient pu baisser le son de la télé plutôt que de brailler ! Vous êtes beaucoup trop rationnel !)

El Boqueron De Plata22, Rue Lamartine (quartier de la Servette)

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Nos eaux maltées arrivées, nous ne pûmes nous empêcher de remarquer les nappes traditionnelles, coupées en deux, et recousues avec une moitié d’un autre coloris.

Même si jusqu’ici, ce n’est pas spécialement dans nos inspirations de décorateurs d’intérieur, il nous fallait reconnaître que leur coup de la vitre couvrant les dites nappes et leur évitant de finir cartonnées par la bière tombée était des meilleures !

Vu qu’on parle bière… hé bah parlons-en ! Quelles ne furent pas nos craintes voyant arriver nos verres de 25cl ornés du fameux logo vert de la ‘fameuse’ marque hollandaise, mais elles (les craintes) firent vite place à l’étonnement, celui d’apprécier une Heineken qui nous paru quasi-fruitée pour la modique somme de 3.20.-

Comme quoi même avant la Fin du Monde on peut avoir des surprises.

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L’odeur de friture et de graisse saturée nous avait aimablement proposé de nous installer en terrasse.La terrasse, donc, est en fait composée de deux tables et de quatre chaises posées sur le trottoir, d’où l’on peut admirer la circulation du tram et des colonnes de voitures, en emplissant nos poumons, déjà bien affectés, de gaz d’échappement.

Nous dégustions nos Heineken à 3.30.- servies dans des verres Wittekop en admirant le t-shirt « Ecuador » élégamment accroché à la vitrine quand ce dialogue d’anthologie nous atterrit en pleine face.Un homme style alcoolique mal rasé croise la route de deux grands costauds en costards noirs et ray-ban des familles. L’archétype des maffiosi de films.

Le premier, aux deux autres:- Alors? Ta sœur? Elle t’a filé le paquet?Un des costauds, continuant à marcher:- Non.- Non? Elle t’a rien filé?- Mais si. Pfff.- Regarde ça: ça fais 60 kilos tout…tout…tout mesuré…tu fais rien. Maintenant t’as ta danseuse, tu va pouvoir la taper!Les costauds lui font un doigt d’honneur et continuent leur route, agacés. Le mec s’assied alors, compose un numéro sur son natel et engueule son interlocuteur/tice:- Je viens de croiser tes copines, là…ouais tu sait bien de qui je parle…exactement…alors tu vas leur dire…wais…tu vas leur dire…wais…bon j’me fâche pas maintenant, je veux pas déranger les collègues…les voisins de…de terrasse.

Vous ne nous dérangez pas du tout, rétorque Mac qui voulait connaître la suite de l’histoire.

El Español47, Rue de la Servette (quartier de la Servette)

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- Ne vous inquiétez pas, répond l’homme soudain dégrisé. Je ne parlais pas de vous mais de ses voisins. Ses voisins de terrasse. Et je vous rassure, ce n’est ni une histoire de dope ni une histoire de pédés, quoi qu’on puisse en penser.

Un sosie de Bukowski arrive en scène, pardessus vert militaire, vieux mégot, braguette fermant avec une épingle à nourrice, journal et vieux chiffons débordants des poches, et sors une phrase comme seul les copains de bistrots savent les faire; du genre «T’es pas encore dans les bras d’ta gonzesse?» ou quelque chose du même tonneau.«Voilà d’ailleurs la preuve du contraire», souligne notre interlocuteur, satisfait, en commandant une deuxième bière et un café.

Nous n’avons pas eu le fin mot de l’histoire, notre tram n’allait pas tarder et une faim qu’aucun café-cantine comme celui dans lequel nous nous trouvions ne pouvait épancher ce faisait sentir.

J’ai bien connu l’espagnol (le mec. pas le bistrot !) vidéo club dans les années 80 (que du naze dans l’arrière salle de son tabac, mais seul ouvert le dimanche alors qu’on découvrait la vhs) Le mec avait déjà l’air d’être en phase terminale. ça prouve que la clope et le pinard peuvent conserver dans de rares cas très spécifiques.[ Jeanmi ] 41

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C’est derrière ses vitres complètement teintées lui donnant sérieusement l’air d’avoir été parachuté directement des Pâquis que se dissimule l’oasis du Dunes Café, havre de paix à deux pas de l’école d’ingénieurs (où il m’a été « donné » d’étudier près de trois ans et ½, donc du coup, c’est pas la complète inconnue.)

Ce qui est beau avec le Dunes (oui LE Dunes ! même si ‘Dunes’ est féminin pluriel), c’est que depuis il y a environ dix ans où j’y mettais la première fois les pieds et ce jour-ci, la seule chose qui avait changé devait être le tactilo qui avait probablement été modernisé.Donc cette chronique, ça fait bien des lunes que je la mastique inconsciemment. Et autant dire que d’entraîner Olive là-dedans pourrait se comparer aisément à la présentation d’une fiancée à des parents inquisiteurs (même si, soit dit en passant, je ne connais pas du tout le staff).

Si l’histoire raconte que plus d’une fois mes pieds foulèrent le lieu, c’est parce qu’on y trouve arcades, babyfoot, billard, flippers (qui un temps prenaient les jetons de la tête dans les nuages (1.-) pour des thunes ! héhéhé), écran géant (dont l’image le jour de notre visite était fort mal réglée), fléchettes et machines de jeu tactiles en tous genres. Donc avec tout ça, de quoi occuper un homme de 7 à 77 ans ! D’ailleurs tous les âges semblaient représentés. Le Dunes maintenant, on y va en famille ! Du coup, ça remplit !

Dunes Café3, Rue Liotard (quartier de la Servette)

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Mais c’est pas tout, les souvenirs vieux comme la moquette des murs. Nous, on est là pour s’abreuver avant tout !

Assis au bar, nos Amstel de 25 cl. À 4.- en main (on va mettre ce coût sur le compte de la facture S.I pour toutes les arcades…) nous pûmes laisser vaquer notre regard à droite à gauche. Moquette au mur sur laquelle il suffirait de passer la main pour avoir une dose équivalant à 6 paquets de clopes dans les pores, boule à facettes, croissants sous plastique et colle forte estampillée des logos toxiques que l’on connaît, trônant à côté des verres de service… du lourd en somme !

Cela faisait bien longtemps que je n’étais revenu et quoi de plus opportun comme prétexte que la Fin du Monde. Je conclurais par : Silvano ! Ca fait 10 ans tout juste que tu m’dois une partie de billard !

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La vitrine rappelait un salon de coiffure, une agence de voyage ou un bureau de recrutement de raëliens; mais sûrement pas un bistrot. Pourtant, un petit air de faux-coiffeur nous mît la puce à l’oreille: nous entrâmes.

Soudain, l’ambiance chuta de 50 points sur l’échelle de Bozo (échelle de mesure de l’ambiance festive): sur les 14 tables de l’établissement, sans compter le bar, il n’y avait pas un seul client. Pourtant nous étions dans un axe du quartier très fréquenté et exactement à l’heure où les pères indignes abandonnent leur foyer pour aller boire; comme le font les gazelles et les éléphants à proximité des points d’eau.

Seul le tenancier stagnait derrière le comptoir, la tête tournée vers la petite télé murale qui diffusait un starship troopers ou un film du genre, sur RTL9.

-Bonjour. Vous êtes ouverts?-Quoi?-Le bar est ouvert?-Hein?-C’est ouvert? On peut prendre une bière?Pas de réponse. On nous amena néanmoins nos bières.

Il faut dire que le volume de la télévision répandait à merveille le doux son des mitraillettes du futur; agrémenté par un étrange ronronnement provenant de la salle arrière.

Le Galaxie47, Rue de la Servette (quartier de la Servette)

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Pour couronner le tout, une forte odeur de pet ou d’œuf pourri flottait dans l’air…ou de la table fraîchement poutzée…ou des bières…ou d’autre chose. On a pas réussi à le définir.

Après avoir avalé avec peine (pas facile de goûter pleinement une bonne bière dans une odeur de pet) nos Feldschlossen Hopfenperle à 3.20.- il nous fallut tester les toilettes. Un bon Bar de la Fin du Monde a toujours des toilettes immondes ou, tout au moins, rigolotes.

En entrant dans les commodités, on découvrit d’où venait le ronronnement du début: une énorme climatisation tournait à fond les manettes au dessus du trône; rappelant étrangement le film de S.F du soir.Nous n’avons pas attendu l’attaque des arachnides de l’espace pour nous envoler vers d’autres aventures.

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Devanture ? Standard ! Rideaux blancs, enseigne 1664, lumière jaune. Bref ! Le troquet quoi ! On entre et là tiens, ça sort un peu du commun ! Le bar est sur deux niveaux et, chose qu’était bien foutue quand même, le bar dessert les deux. On remarque aussi une banque réfrigérée qui doit servir pour un service de sandwicherie/charcuterie/paninis la journée (et si ça avait été juste pour les paninis, un simple frigo aurait suffit nan ?)

Ce qui est marrant avec ces visites, c’est qu’on est toujours accueilli par le personnel comme s’ils étaient au courant du «machiavélique» projet de les chroniquer. Ou ils sont tous inscrits à la guilde des cafetiers paranoïaques ou nos têtes n’ont rien d’engageantes. Allez savoir ! On faisait p’têtre tache sur le décor surchargé de fausses fleurs, faux vitraux et fausse cheminée ou avec les joueurs accrocs de défaites répétées au Tactilo© (ces machines qui permettent de perdre sans avoir à gratter, c’est beau le progrès)

Bon on va essayer de s’intégrer, bières commandées et tite partie de grattage pour nous aussi ! Il faut dire qu’on a dû vite trouver à s’occuper vu la politique de sauvegarde des tubes cathodiques et de préservation des membranes d’haut-parleurs menée dans l’établissement. Est-t-il besoin de vous dire que nos deux tentatives de ruiner la loterie romande et de voir une photo de nous affichée pendant au moins deux ans contre le mur du bar ont été des échecs (bah oui, vu le nombre d’échecs qu’il y a eu pendant les 25 min passées là, si un jour quelqu’un gagne, c’est la consécration dans le bistro !)

Heureusement nos deux quarts de litre aussi standard qu’ils eussent été, eurent tout de même l’effet salvateur que l’on connaît tous à une bière pression ! Et ce même à 3.50 ! Aller ! Sans baratiner ! Ca donne envie d’y aller hein !

Le Baratin3, Rue de Vermont (quartier de la Servette)

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On croirait qu’on le fait exprès mais, bien (trop) souvent, on arrive à la fermeture du rade… Donc ce coup-ci ça n’a pas manqué ! On entre, demande si on peut vite fait se boire une bière et là, mise dans l’ambiance de la part du patron :

«D’accord mais vous buvez debout. Et sur un pied: on ferme nous !»

D’emblée on sait que ça va être court mais intense ! On s’installe donc à une des 6 tables de l’endroit, on reçoit nos 2 décis et demi de Calanda respectifs et on admire. Le local paraît neuf, fraichement panossé et est décoré de plusieurs de ces magnifiques tableaux à touriste fait à la chaine qui représentent bien souvent la même barque au bord de la même plage et qui par conséquent peuvent être vendu sur à peu prêt n’importe quelle plage océanique.

Même si le bar s’apprêtait à fermer, restaient encore quatre clients (et un chien) d’un gabarit genevois bien fini. Et nous pûmes donc profiter du discours de Dédé, Alain, Juju et Pierre-Alain (sic) qui tinrent (entres autres) ces quelques mots sur fond de quart d’heure Johnny sur Option Musique:

« De bleu de bleu ! j’dis pas « chérie » à n’importe qui moi ! même pas à ma fille ! »

En sortant, nous prîmes tout de même la peine de regarder les horraires de l’établissement. Le panneau indiquait les heures d’ouverture ET celles de fermeture (qui étaient les exactes opposées de celles d’ouverture ! c’est pas beau ça ! Tant de logique ça vous remet un homme en question !)

Au fait, il ferme à 21h…

Le Derby9, Rue de la Canonnière (quartier de la Servette)

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Quand on est chroniqueur de la Fin du Monde on ne se déplace pas sans son appareil photo et sa fiche pour prendre les notes. Et de ce fait, quand on fait exception on regrette toujours son manque de zèle.

Ce fut le cas pour Le Portail, où la vitrine arborait fièrement un « Vendredi et samedi: Soirée dansante et pieds de porcs », qui a malheureusement été enlevé à notre passage suivant.

Quoi qu’il en soit, ce bar mérite le détour; puisqu’il est situé le long de la Rue de la Servette; rue qui permet d’interminables barathons, car recelant de nombreux troquets.La décoration, d’abord est plus intéressante: elle semble avoir été directement importée d’un chalet de montagne du fin fond de la Suisse…du bois partout, des décorations alpestres, une lumière tamisée, etc. Le public déteint un peu, puisque -lors de notre passage en tout cas- le bar était remplis comme il se doit de vieux philosophes alcooliques, mais apparemment tous d’origine sud-africaine. Après tout, si les étrangers fréquentent des Bars de la Fin du Monde décorés en chalet suisses, c’est un bel exemple d’intégration réussie.

Comme dans tout bar qui se respecte, Le Portail possède une télévision. Mais sur le coup, ce n’était ni les informations, ni le match du soir qui passait; mais un reportage animalier. Sans le son, il est vrai, mais ça mérite d’être souligné.

Au beau milieu de notre petite Amstel à 3.20.-, un écriteau corné et enluminé d’un clipart attira notre attention « Vin du Patron : deux francs ».En bon chroniqueurs, nous nous sommes laissés tenter, mais le vitriol « rayeur-de-cerveau, décapant-d’estomac » que l’on nous a servi a suffit à nous faire fuir avant de commander une seconde tournée.

Le Portail40, Rue de la Servette (quartier de la Servette)

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Lors d’un mémorable barathon, les chroniqueurs zélés que nous sommes; accompagnés de notre clique de fidèles « alcoolytes », nous sommes arrêtés dans ce qui semblait être au premier abbord une sorte de melting-pot entre un restaurant lounge et un café portugais tout ce qu’il y a de plus banal.

Nous n’avons pas été déçus, puisque l’accueil qui nous a été fait restera dans nos mémoire et rappellera aux fans de « Easy Rider » la scène du saloon.

Plutôt grand (un peu moins d’une quarantaine de chaises, à vue de nez) et agrémenté de deux écrans géants diffusant le match portugais du jour en V.O non sous-titré; le O Paraiso est même doté d’une pseudo-terrasse. En fait, c’est des petites tables et des chaises astucieusement posées contre la vitrine, orientée vers la Rue de Lyon (la plus longue de la ville et par conséquent très fréquentée. Merci pour les bronches).

Ce jour là, nous nous sommes plutôt décidés pour l’intérieur. Le troquet était désert mais la musique prenait déjà une place considérable, il s’agissait d’une sorte de techno basique comme celle des compiles «tuning party» que l’on achète par paquets de dix dans les boui-bouis spécialisés en articles tombés du camion.

Bref, nous sirotions nos Carlsberg à 3.50.- quand la patronne s’est mise en tête d’augmenter le son de la chaîne hi-fi. Nous continuons à parler entre nous, tandis qu’elle montait encore le volume; tout en nous dévisageant d’un regard de défi, comme dans les concours de décibels. Elle a continué ainsi jusqu’à ce que nous décidions de partir et ce n’est que lorsque le dernier d’entre nous eut franchi le seuil qu’elle remit le volume à un niveau supportable.

O Paraiso42, Rue de Lyon (quartier de la Servette)

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Il y a des bars qui marquent à jamais des vies et des quartiers. On peut par exemple citer la Sportive, qui est une institution findumondesque à elle toute seul. Ces bars sont de tels requiems aux alcooliques qu’il nous faut y retourner plusieurs fois pour parfaire la chronique.Quand vous habitez aux Grottes, qu’il est tard et que la soif se fait ressentir; il y a le choix entre plusieurs lieux de ce genre. On saluera au passage le 10bis, un des derniers bars squats genevois, qui ne ferme pas de toute la nuit. Celui du jour, c’est L’Espadon; excellent bar situé dans un angle de rue, sur la place du quartier.

Que de souvenirs dans ce petit lieu (8 tables serrrrrrées – que de promiscuité), que certains surnomment amicalement «La Morue», et où il est toujours possible de boire une dernière tournée (une dernière pis on y va…ou encore une après?) au son bigarré des vieux poivrots râlant et éructant.Certains soirs, après la tournée de 1664 à 3.60.- le verre, des clients improvisent des «Jam Sessions» dans le plus pur style Free Jazz...mais alors très très free, le jazz.

L’Espadon1, Rue de la Faucille (quartier des Grottes)

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Au cours d’un barathon mémorable, le duo de joyeux drilles que nous sommes est tombé sur la perle rare: Situé dans un quartier populaire aux abords de la Gare Cornavin, la vitrine recouverte de guirlandes faiblement clignotantes et de sapins en plastique blanc (nous étions en période de fêtes) semblait se cacher dans le décors gris et sangloter «pitié, n’entrez pas».

Téméraires, nous entrâmes.

Immédiatement, un père Noël biscornu et suspendu au milieu du bric-à-brac se mit à jouer « Jingle Bells » d’un son aigu et lent (fin de piles?) dans la plus pure tradition des décorations fabriquées par des enfants enchaînés dans des caves thaïlandaises.Presque simultanément, une odeur de fondue mêlée à celle de mobilier rarement lavé et de vieilles personnes fâchées avec leur savon nous montât aux narines.

La taulière, verre de vin blanc à la main, cigarette en bouche; nous demanda, d’une moue rebutée, ce que nous désirions. Après avoir servi une fondue à un des trois autres clients (ils mangeaient chacun une fondue, seuls); et toujours la clope au bec, elle nous amena nos deux bières pression.

En portant les verres à nos lèvres, nous sentîmes soudain nos sens se mettre en alerte. Un peu comme quand, mal réveillé, on se sert un grand verre d’eau de javel à la place du lait, le matin. Nous avalâmes avec peine une première gorgée de ce qui fut la pire bière de notre vie! Sous une apparence de Cardinal à 3.80.- (pas donnée pour le quartier), nous découvrîmes une bière -je sens que certains vont croire que nous exagérons- puante et remplie de grumeaux! Comme si la tireuse avait moisi sur pied depuis belle lurette.

Café des Arts et Métiers33 bis, Rue de Lyon (quartier de la Servette)

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La radio fit résonner dans l’atmosphère « Roxane » de The Police. En nous souvenant d’un vieux jeu à boire, nous essayâmes de boire une gorgée à chaque « Roxane » prononcé. Au milieu du verre, nous fûmes sauvés par un changement brusque qui remplaça la radio par une vieille cassette de Johnny Halliday.

L’estomac au bord des lèvres, nous profitâmes d’une discussion entre la patronne et le cuisinier (sans doute son mari – cheveux longs à l’arrière d’un crâne chauve et visage rougeaud, habillé d’un costard démodé) pour mélanger nos deux restes de bières et pour aller jeter son contenu aux toilettes (qui, étonnamment, étaient propres).

Nous avons continué notre barathon après nous être arrêté deux fois pour tenter de vomir (nous n’y sommes pas parvenu – les grumeaux bouchant notre gorge, probablement). Au prochain troquet, nous avons dû

prendre deux Cocas pour nous désintoxiquer avant de recommencer nos chroniques.

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Je suis au regret de vous contredire sur l’appréciation de cet endroit. Certes, il peut arriver aux meilleurs d’entre nous de tomber sur une vieille fin de fût.

En revanche, l’ambiance au CA&M sait toujours conserver un certain niveau frôlant l’académique! Hormis la collection piquante pour les yeux de miroirs publicitaires, certains vieux piliers de bars, dont un qui se fait appeler le “prof”, on peut y croiser quelques délégations étrangères des nations-unies, les deux dalmatiens de “Babette”, la patronne, avec lesquels elle pratique assidument le “Dog-Dancing”, sans parler de ses états-d’âme sur sa vie sexuelle qu’elle n’hésitera pas à vous faire partager!J’oublie aussi de mentionner ses engueulades (couinements?) avec son mari (le patron), Bernard, son coup de main généreux sur le verre de chartreuse et l’immanquable marathon de raclette à gogo, un must de la maison. (...)[ Ramequin de la Quiche ]

Le meilleur bistrot de Genève!! (...) On y va régulièrement

avec quelques personnes que je ne citerai pas…

Discution entendue entre le patron et la patronne:

“Je sais même pas pourquoi je reste avec toi…”

“C’est parceque tout les autres sont morts!!! Roger, il est

mort, Robert, il est mort….”Pour la bière je sais pas… généralement on prend le vin du

mois, a 12.- la bouteille…[ Tenebras ] 53

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Le grand axe genevois maintenant libéré de ses bulldozers et de nouveau doté d’un train urbain qui, somme toute, est bien pratique, nous nous risquons donc à arpenter ses trottoirs. Quand on chronique des bars de la fin du monde et que l’on tombe sur un établissement nommé « Le Petit Bistro », on se méfie ! C’est un peu trop facile. Ils doivent chercher à faire dans le findumondesque mais sont loin d’avoir la marque de fabrique qu’on penserait…

Et bien non ! Ce Petit Bistro là était bel et bien estampillé Fin du Monde ! Oui Môssieur !Comme d’hab, des têtes dévisageantes à notre entrée. On finirait presque à y prendre goût. On s’assied ? Ouais bin t’as le choix avec l’énorme banc monobloc d’un bon 15m (cherchez pas, il n’y a pas de « et… autre alternative »). C’en est si imposant qu’on en oublierait presque de commander ! Non… tout de même !

Le doux son de rythmes latins et les fredonnements des quelques piliers de bar garantis ibériques nous permirent de passer les brèves minutes précédant l’arrivée de nos deux Feld Hopfenperle, tout à fait respectablement servies en dose de 25cl. au prix traditionnel de trois francs.

C’est le gosier allégé que l’on peut maintenant laisser vaquer notre regard, enfin pas longtemps puisqu’un vendeur de camelote nous assailli de guirlande de noël, de montres, de briquet-couteau à cran d’arrêt, …dont un client s’emparra d’ailleurs discrètement pour le mettre dans sa poche.

Le Petit Bistro37, Rue de la Servette (quartier de la Servette)

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On eu tout de même le temps de remarquer une impressionnante collection de briquets surplombant le bar (le jour où elle fera le tour de la salle ça aura de la gueule) un coucou, une liste de prix en windings (jdour : 4.50.-) et ! Et ! Une horloge murale avec un panneau « Attention, Heure d’été » ce qui était effectivement le cas (nous y étions donc en décembre, d’où également le chinois et ses guirlandes). Tant de composantes qui font du lieu un bon bar de la Fin du Monde !

C’est donc le cœur revigoré que nous sortîmes nous confronter au froid urbain passant le rideau de ce Petit Bistro à qui le terme de pittoresque convient très bien.

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- Dis donc, entre parenthèses, il est pas commode à trouver ton coin, là: ça fait une plombe que j’tourne!

Depuis des années qu’on rentrait d’un pas mal assuré de l’Usine, en empruntant le Sentier du Ravin (c’est le vrai nom de la « Montée du Seujet », comme quoi vous aurez appris un truc aujourd’hui), on se disait, arrivant en soufflant et crachant nos pauvres poumons de fumeurs passifs en haut de la pente, donc, on se disait, je sens que je perd le fil, oui, « marrante cette terrasse de bistrot au premier étage, faudrait que j’aille faire un tour un jour ».

Et c’est ce qu’on a décidé de faire l’autre soir. Sauf que l’affaire n’est pas si simple: une fois qu’on eut fait le tour du pâté de maison nous nous sommes rendus compte qu’il n’y avait pas d’entrée. Enfin, il y avais bien une boutique de kebab et un fast food asiatique aux allures aussi douteuses l’un que l’autre qui donnait sur la rue; mais rien qui ne rappelle un bar. Dans le doute, on entra dans le kebab, d’ailleurs vide de client et de personnel, et nous découvrîmes un escalier qui descendait à la cave, avec une table et des chaises à l’horizon.

On croise un employé du kebab qui nous confirme qu’il s’agit bien d’un bar au sous-sol, et nous prenons donc la route du carnodzet. Et là, surprise, c’est aussi le sous-sol du fast-food asiatique.

Ça alors.

Dhaka58, Rue de Saint-Jean

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Nous nous attendions à trouver un italien fumant le cigare sous une lampe de billard, unique silhouette visible dans le faisceau de lumière, au milieu d’un tas de billets, en face d’une bouteille de Chianti. On voyait déjà deux gangsters en costumes rayés, un chapeau penché sur un œil, un étui à violon sous le bras, s’approchant de nous sur un claquement de doigts et sortant d’incroyables mitraillettes Thompson 1928, puis se jetant derrière le bar pour échanger un duel digne des plus grand films policiers en noir et blanc.

Il n’en fut rien.

Contrairement à ce que nous imaginions, nous ne trouvâmes qu’un bar quasiment vide; tout ce qu’il y avait de plus banal: une vingtaine de place, un écran plat branché sur Eurosport et une compilation de hits des 80’s en musique de fond. Bière Cardinal dans les prix normaux (3.50.-) sans mauvaises surprises.Nous l’élisons néanmoins Bar de La Fin du Monde et

« coup d’bol de la Rédaction » pour sa situation, et aussi pour son ambiance, on va pas vous mentir, plutôt glaciale.

- La police tourne autour depuis dix ans...elle a jamais trouvé, héhé.[Les Tontons Flingeurs]

- Dis donc, entre parenthèses, il est pas commode à trouver ton coin, là: ça fait une plombe que j’tourne!

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On nous avait dit « le quartier de St. Jean grouille de bars! ». C’est faux: les seules arcades que l’on peut y trouver sont des tea-rooms et des restaus. D’ailleurs, ils étaient tous fermés, ce dimanche-là, alors que nous titubions sous la pluie avec la Tribune des Sports en guise de parapluie.On finit tout de même par trouver une porte ouverte: celle du café-restaurant « Chez Tomy ». On s’est donc assis en attendant nos Feld Hopfenperle à 3.50.- La déco, tout de suite, nous frappa: un Elvis sur le bar, entouré de bric-à-brac, et encadré dans une guirlande clignottante semblait se dire « Mais qu’est-ce que je fous ici? » ou encore « Ne soit pas cruel, bébé.»

Alors que le service du restaurant allait commencer, un groupe de gens -probablement des amis des gérants- s’étaient mis en tête d’accrocher un support mural pour télévision, juste là, maintenant, au dessus des tables.

Chez Tomy4, Rue du Contrat Social (quartier de St. Jean)

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Ça aurait du être envoyé en 10 minutes, mais un point du mode d’emploi ne devait pas être clair; puisqu’ils n’avaient pas fait la moitié lorsque nous partîmes. « On la met comment? Comme ça? » proposait l’un, en tenant un bout du support à 45°, debout sur une table. « Mais non, y a la lampe là. » rétorquait l’autre. C’est vrai que poser côte à côte un écran plat et une lampe n’est peut être pas une très bonne idée. Toujours est-il que le premier conclut par un « De toute façon cette lampe n’a jamais vraiment marché » (alors qu’elle était allumée).

Derrière eux, le mur du restaurant faisait dans le rustique: une fourche en bois côtoyait des lampes old school et de délicieuses faïences. Ça ne jurait quasiment pas avec le coin bistrot qui était décoré de plaques émaillées représentants des petits chiens et des pubs coca-cola, au dessus d’un long rideau richement cousu et d’un petit auvent en bois.

Comme c’était plus ou moins le seul débit de boisson ouvert dans le coin, la salle se peuplait peu à peu d’une étrange faune que nous décririons par «des sortes de cailleras, mais vieux.» Casquettes, trainings, language «ouaiche-ouaiche», pose décontracté dite «du mollusque» et attitude sans-gène. Mais dans les trente, trente-cinq ans quand même…ça devrait pas grandir.

Nous partîmes alors qu’ils commençaient à draguer la serveuse qui devait bien avoir dix ans de plus qu’eux, en achevant un paquet de chips grand format devant deux verres de bières et de sirop de menthe.

Alors que nous passions la porte, la pluie battait le pavé de plus belle. 59

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Continuons nos péripéties à travers le quartier de St. Jean, sous la pluie. Avant d’arriver au café-restaurant Chez Tomy, chroniqué plus tôt, une arcade avait miraculeusement eu la folle idée de rester ouverte. Nous pûmes donc y entrer pour nous réchauffer autour d’un bon café.

Non, bien sûr on a pris des bières mais je dis ça de façon allégorique.

C’était d’ailleurs une chance qu’il y ait eut de l’alcool dans cet endroit, puisque l’enseigne promettait un tea-room, et que ce genre d’établissements ne sont pas toujours friands de fumée, alcool, rires gras et matches de foot comme on les aime.

Celui là faisait exception à la règle.

Le logo du tea room « La Fontaine » aurait pu être, chez des gens manquants d’imaginations, une fontaine ou un jet d’eau quelconque; mais la vitrine préférait ici le charme inattendu et élégant d’un sympathique canard (non visible ci-dessous, malheureusement).

Tea Room «La Fontaine»21, Rue des Confessions (quartier de St. Jean)

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Immédiatement à côté de notre table, entre la machine à cigarettes surmontée d’un fer à cheval rouillé et la porte des aisances, trônait une sorte de vestiaire où pendent quelques habits et un grand nombre de cintres de divers tailles et couleurs, agrémenté d’une pile considérable de caisses en plastiques. Au dessus de nous, une télé éteinte semblait défier une de ses consœurs allumée et qui diffusait une série américaine, probablement humoristique à la base, que nous n’avons pu identifier.

On semblait être amateur d’art pictural dans le coin; puisque plus au fond, du côté du zinc, un grand tableau représentant une femme nue faisait face à une série de plus petits tableaux bleus décorés de coupures de journaux et de divers paysages moches. Contre la vitre, et près des deux tactilos, quelques plantes, fausses ou transgéniques mais qui ne disaient rien qui vaille, tenaient compagnie à deux grands drapeaux du Portugal et de la Suisse.

Sur notre table, un vieux cendrier « Veuve Cliquot » qui aurait préférer finir sa vie sur le chevet d’un hôtel de luxe semblait conter sa triste existence où, après avoir été abandonné par ses propriétaires au bord d’un trottoir, il avait été réduit à sucer des mégots pour survire avant d’être récupéré par un alcoolique qui lui fit subir les derniers outrages fumants avant de l’échanger contre une bouteille de mauvais vin rouge à un pucier malhonnête.Comme nos deux verres de 1664 à 3 francs se vidaient sans broncher et que nous étions sur le point de partir, nous n’avons eu le temps que d’entendre cette merveilleuse bribe de conversation entre quelques clients qui, après avoir passé rapidement les sujets des maths, de l’orthographe et de l’analyse étymologique latine, tinrent les propos suivants:

«J’ai vu à la télé qu’en Espagne ya un endroit où ils ont installés tellement de paraboles que c’est devenu une succursale de la NASA. Mais bien sûr ils font que bosser des émigrés, alors c’est un bordel pas possible. (…)»

Merci, maîtres, pour ces informations primordiales. 61

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Chez Annie ( Route Nevers, 58210 Courcelles – Nièvres)

Ça se passait en 2004, lors d’un fameux festival Punk à Clamecy. J’accompagnais les Vaches Laitières et les Bouse Branlers pendant ce week-end de folie lourdement alcoolisé et le samedi matin, nous décidâmes d’aller rallumer le sapin dans le café le plus proche. Le seul troquet à des kilomètres à la ronde se trouvait le long d’une longue route, aux abords d’un hypothétique marais boueux dans lequel quelques punks bourrés avaient dûs malencontreusement finir le soir d’avant.

Nous entrâmes dans le café-restaurant « Chez Annie ». La patronne, maigre comme un clou et décorée d’un élégant coquard nous accueilli d’une voix qui laissait supposer une future trachéotomie. Un collègue demanda sans se douter de rien où était le magasin de tabac le plus proche. On lui répondit « ...à 30 kilomètres vers là bas, ou alors à 30 kilomètres dans l’autre sens. »

Une fois installé, l’un de nous demande une chope de bière au patron. « On a que de la pression. » répondit sèchement celui-ci. « Alors une chope de pression, normale. » relança mon ami. Le patron, un mètre soixante de haut sur un mètre vingt de large, habillé d’un training et doté de mains énormes couvertes de plaies cicatrisantes (une des vitrines avait récemment volé en éclats), fit alors craquer ses doigts et rétorqua en fronçant les sourcils « Est-ce que vous vous foutriez pas un peu d’ma gueule, des fois? ». Nous commençâmes à compter nos dents, quand la patronne nous apporta finalement la commande: café infect et bière plus que douteuse.Un piège à mouches couvert de cadavres d’insectes se balançait au dessus de nous, le soleil se reflétait dans les coupes sportives posées sur les meubles. Nous avons tout de même réussi à prendre quelques photos à la sauvette, avant de dégager sans demander nos restes.

Ailleurs...Souvenirs de la fin du monde française.

Un joyau incontournable de la région, à ne manquer sous aucun prétexte. Un cadre convivial et chaleureux qui donnait l’impression de se retrouver dans Fargo ou le lac des morts-vivants (oui nous vous rappelons que l’attraction touristique du coin est un lac) Promizoulin !![ Le Dokteur ]62

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La Boule (305, Rue de la République, 73000 Chambery – Savoie)

Nous quittions le festival B.D de Chambéry et nous devions trouver un endroit où épancher notre soif de vie et de bière. Ivan et moi-même décidions d’entamer un petit barathon dans cette ville tristement savoyarde. Comme les punks sont rares dans ces régions, nous passons souvent pour des skinheads nazis et gagnons de ce fait la sympathie des recrues du Front National qui travaillent dans les différentes arcades commerciales de la ville. Mais ça, c’est une autre histoire.

Nous avons donc fait le tour des kebabs du quartier beur où le match de rugby du jour faisait craindre aux clients un peu trop typés une ratonnade en cas de résultat décevant pour le clan français. Dans certains cafés, des groupes de jeunes avaient déjà commencé a s’échauffer à coup de poings dans le nez.

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Nous trouvâmes finalement un bar tranquille dans un coin de rue où un unique client accoudé au comptoir descendait un alcool clair et douteux. Nous nous assîmes à côté du flipper South Park (saison 1) et bûmes nos bières. L’unique client finit par tourner les talons en grommelant quelques mots au patron. Ce dernier, sans un mot, sorti la bouteille sans étiquette de sous le zinc et la déboucha dans un beau « plop » sonore. Le client fit demi-tour et, sans sourcilier, revint s’asseoir en soupirant; comme si toute la misère du monde reposait sur ses épaules courbées.

L’Homme d’Armes (Au bord de la N7. À environ 8 Km de Cruas – Drôme)

Nous revenions de vacances. La voiture filait droit sur la N7, nos ventres criaient famine et le restau routier dans lequel j’avais mangé étant gamin avait vraisemblablement été abandonné depuis des lustres.Nous entrâmes dans une petite localité aux allures de ville fantôme: déchets en tous genres le long des rues, profondes flaques d’eau dans les trottoirs défoncés et stores baissés à tous les étages. Une alarme retentissait au loin et personne ne semblait décidé à la faire taire. Par delà les maisons, à quelques kilomètres de là, la centrale nucléaire de Cruas dominait le fleuve. Nous finîmes par trouver un restaurant ouvert et nous y entrâmes. Avant que nous pûmes faire un pas de plus, on se pressa pour nous barrer le chemin: « On a plus de place et on sert plus. » Une gigantesque paëla grésillait dans sa poële et une vingtaine de chaises étaient libres.

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Gainsbourg, Renaud, «Rhinocéros» de Ionesco, «Chez Francisque» de Larcenet, le «Sli-Bar» de Coyote, la Joe Bar Team,

Cosmik Roger, les bandes de Raiser, de Cabu, de Wolinski ou de Vuillemin, Gourio, Bukowski, Cavanna... Combien de grandes œuvres ont été puisées dans les bistrots de quartier et leurs usagers?

T’as raison, mon vieux: les vrais artistes, c’est nous!

Si on est pas au bistrot pour dire des conneries, on va les dire où?[J.-M Gourio - Brèves de Comptoir (1988)]

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Le bar carougeois que l’on nous avait conseillé étant fermé, nous nous sommes dirigés au hasard en direction du tram; quand Le Saloon à pointé le bout de son nez, dans une rue avoisinante.

Beaucoup de place, des tables de billards français et américains, des jeux d’arcades en tous genres et un long zinc nous entouraient. Dans un coin, des baby-foot au dessous de flyers pour les tournois internationaux aux murs, tremblaient sous les habiles coups d’un couple de « pros », jouant en tenue adéquate (fringues de sports et gants).

Plus près, deux gros balèzes (pas loin des deux mètres, une bonne centaine de kilos chacun, à vue de pif) jouaient au Tactilo, séparés du jeu de fléchettes par un rideau. Un tableau permettait de noter les scores, dans deux colonnes estampillé « Home » et « Away » (excellente erreur de traduction) surmontées d’un blason genevois où un graphiste de génie avait remplacé la clé côtoyant le demi-poulet par une fléchette.

Un grand panneau « consommation obligatoire pendant les matches de foot » édulcorait légèrement une fresque « western », nom du lieu oblige.

Le Saloon10, Place de l’Octroi (quartier de Carouge)

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Alors que « Sex Bomb » de Tom Jones entamait son deuxième couplet, nous finassâmes nos deux Heineken à 3.70.-Tandis que Mac se levait pour descendre aux toilettes, je méditais sur les détails que nous avions relevés: en bref, un bar rigolo mais pas exceptionnellement findumondesque. C’est alors que Mac remonte le sourire aux lèvres et me souffle en se rasseyant « nous avons un gagnant! ».

L’autorisation pour les photos? Non? Comme c’est

dommage. Vu le niveau de certains, j’espère que la

fin du monde c’est pour bientôt. Si vous y arrivez

avant, n’attendez pas les autres, profitez! Où il y

a de la connerie, il y a sûrement du plaisir.

[ K. - Le Saloon ]

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Curieux, je descends à mon tour et le spectacle rêvé de tout chroniqueur se dévoile à mes yeux: une pièce aussi grande que le bar, à l’allure de garage miteux faisait stagner en son sein un nombre incroyable de détritus: chaises et tables renversées l’une sur l’autre, cadres de vélos, pneus, meubles disloqués, sacs de sables éventrés, sceaux vides, bâches en plastique roulées en boules, tréteaux, tas de sables, bris de ciment, briques, poubelles pleines, planches de toutes tailles, etc.

Aux vécés, comme pour clore la chronique, un petit mot disait «demander la clef au bar» sur la porte des filles; et sur la porte des garçons «CATRINE 20 FR LA PIPE - DEMANDER LA CLEF AU BAR». On a pas essayé de demander pour vérifier l’information.

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Nous recevons régulièrement des messages, mails et SMS pour nous conseiller d’aller visiter l’un ou l’autre bistrot. Celui du jour nous a été décrit par un de nos fidèles lecteurs, Jean-Claude Bourré, comme étant « super glauque ».

Ni une, ni deux; et puisque nous étions justement dans le quartier; nous empruntâmes la route de ladite taverne.Arrivés à quelques mètres de l’arcade nous fûmes fort déçus: l’enseigne était éteinte. Nous passons devant, regardons par la vitrine. Effectivement c’était fermé. En bons chroniqueurs, nous nous penchons sur la porte pour regarder les horaires. Quelle ne fut pas notre surprise quand nous découvrîmes un panneau « ouvert ». Nous nous regardons mutuellement dans les yeux, l’air inquiet. Je pousse la porte. Elle s’ouvre.

La carrure du tenancier rappelait à peu de chose prêt Boris Karloff dans Frankenstein. Tout habillé en vert pâle, rappel typique des chirurgiens de mauvais films d’horreurs.

Un silence proche des acouphène d’après-concert s’installe. Pourtant une télévision branchée sur bluewin TV (dont le logo occupait un bon tiers de l’image, il doit bien y avoir une touche qui permet de le supprimer?) diffusait en quasi-sourdine une étrange émission appelée « Falha Nossa » et qui, après une recherche sur google, se révèle être une sorte de show brésilien à la vidéo-gag. Si vous passez par le Brésil cet été, pensez à ne pas allumer la télé.

Le Canoë1, Quai du Cheval Blanc (quartier de Carouge)

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Pour vous décrire le mobilier du bar, je vous propose de vous remémorer ces faux appartements, aménagés de façon la plus éthérée qui soit, dans les magasins de meubles. Tout semble neuf, sent le neuf, brille; mais n’a pas une bonne mine pour autant. Murs bleu ciel, agrémentés de bandes bordeaux clair et plafond vert clair éclairé au néon, enjolivés de ventilateurs dorés et d’installations anti-bruits. Vous voyez ce genre de reliefs à caissons, comme ceux des garages? Aucune idée de comment s’appellent ces trucs alors si un lecteur fabriquant de plafonds nous lit…

La vitrine s’ornait d’un magnifique logo rappelant un peu les test de Rorschach et représentant un magnifique….kayak. Comme quoi le graphiste avait été peu soucieux de se renseigner sur les canoës.

On nous apporte deux 1664 à 3 balles (un bon point, ce qui nous donne un total de un point pour l’instant, mais tout reste possible). Les sous-bocks, par contre, étaient parmi les plus sales qui nous ait été donnés de voir, à tel point que la photo était presque complètement effacée par les taches et l’usure. Nous avons tenté d’en embarquer un pour vous montrer; mais le patron a été plus rapide et s’en est saisi a peine notre bière achevée. Peut être qu’on lui avait déjà fait le coup? Ou alors c’était ses deux seuls sous-bock?

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Tandis que Mac se saisissait d’un magazine pour attaquer un passionnant article sur l’anorexie, photos de mannequins style Aushwitz à l’appui; votre serviteur (Olive, donc) tournait négligemment la tête pour regarder du côté du bar. Surprise: une tête de femme émergait timidement de derrière le bar, et y redisparaîssait aussitôt sans un bruit. Gasp. Après les affaires Fritzl, on peut vite se faire des mauvais films. Nous n’avons pas posés de questions.

En sortant enfin du bar, c’est comme si le temps s’était arrêté. Nous n’aurions pas pu dire si nous avions passés dix minutes, une demi-heure, ou trois heures dans cette ambiance de mort.Nous nous dirigeâmes aussi vite que possible vers notre cible suivante qui s’annonçait du même tonneau, qui -heureusement pour notre moral déjà bien en baisse- était fermé.

Photo: Jean-Claude Bourré 71

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Surnommé « l’asile » ou « l’hospice » par les habitants du quartier, Le Café du Cinéma est une véritable légende findumondesque carougeoise. Il était donc depuis longtemps ancré dans notre ligne de mire.Après avoir tourné du côté des bars de Plainpalais, nous attaquions Carouge le baume au cœur et le foie en vadrouille, quand ledit établissement se dressa devant nous.

L’antre était sombre et vide, décorée dans le plus pur style chalet suisse et enjolivée par quelques éléments que nous ne tardâmes pas à répertorier: tabourets dépareillés, écuelle pour chiens, drapeau suisse, fausses poules miniature entourant des œufs, hotte anti-fumée au plafond, panneau rouge «Alain Rod, Luna Park», juke-box, distributeur de cacahuètes et tactilo à écran plat. En face de nous, une écharpe «Finale Playoffs servette/zurich» nous rappella les bonnes histoires de Marcel, au Tacot Bar dont les lecteurs assidus se souviendront.On nous apporta nos deux Feld’ à 3 francs 30 et la radio entama un vieux morceau de Johnny Halliday. La table du fond à laquelle nous étions accoudés était décorée de noms gravés au couteau: Nadine et Serge étaient ainsi liés pour l’eternité.

Un peu plus loin, au bar, la tireuse arborait deux autocollants: le connu et souvent redouté sticker des Hell’s Angels ainsi que celui du Mercenaries M.C qui avaient l’air plus sympathiques.

Café du Cinéma36, Rue St. Joseph (quariter de Carouge)

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Sur ces entrefaites, trois clients, la cinquantaine, qui zonaient en terrasse, gros bides et chemises à carreaux pour les deux premiers; jupe courte, talons hauts et veste

en cuir pour la dernière, entrent dans le café. Ils s’accoudent au zinc et entament ce dialogue d’anthologie:

Un des gars, sortant un maillot de bain du sac de la fille:- T’as vu ça? Dans ces bureaux, ça fout rien et ça prend un maillot au cas où y aurait encore plusse moyen de rien foutre.L’autre gars, saisissant l’opportunité de faire une bonne blague:- C’est çui de ta fille? T’aurais pu enlever les poils!Le premier, reprenant la balle au bond:- …et ton gros cul y rentre là dedans?Et ainsi de suite. La fille se contentant de tenter de fermer son perf’ et les deux zigotos riants joyeusement.

En partant aux toilettes, l’un de nous ne put s’empêcher de voir le miroir Heineken au nom du bar, côtoyant l’affiche géante du 24eme festival des yodleurs.

Respect les mecs.

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Un petit tour sur Wikipédia vous apprendra que Jeanne-Antoinette Lenormant d’Etiolles née Poisson, Marquise de Pompadour, fut une favorite célèbre du roi de France et de Navarre Louis XV, née le 29 décembre 1721 à Paris et morte le 15 avril 1764 à Versailles.

C’est aussi le nom d’un bar situé aux Pâquis, un peu éloigné des sex shops et des kebabs qui font la gloire et la réputation du quartier.

La déco Ikéa sentant le neuf nous fit immédiatement comprendre que l’arcade venait d’être rachetée. Des morceaux de contreplaqué estampillés Duropal, posés la tête en bas, cachaient de façon incongrue les radiateurs et un nombre remarquable de prises secteur et de prises téléphoniques qui témoignaient probablement d’une utilisation posthume de l’espace comme cybercafé ou comme bureau de trucs-qu’on-fait-avec-des-ordis.

Une petite surélévation qu’on ne pourrait nommer duplex, peu éclairée et peu avenante, nous faisait face. Les clients qui avaient tenté l’expérience d’y monter semblaient voûtés sur leurs verres tant le plafond était bas. Une sorte de demi-étage. Ceux qui ont vu « Dans la peau de John Malkovitch » auront reconnu la référence.

Un écran géant et un projecteur dormaient paisiblement au plafond, mais un certain nombre de coupes, fanions et ballons de foot-lampions témoignaient d’un attrait pour les matches, qui sont probablement projetés durant les longues soirées de championnat.

Le Pompadour22, Rue du Prieuré (quartier des Pâquis)

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Sur le bar, un Ez-Maxx connu comme « le premier jeu de mérite tactile LCD » semblait tenir tête à tout les Tactilo qui fleurissent habituellement dans ce genre d’endroits. Mais comme par vengeance, deux de ces bornes se sont dévoilées à notre regard, dès le tournant menant aux W.C. Dans les aisances elles-mêmes, un poster vantait le dernier album de « Papoune D. Beck » (si quelqu’un à une info sur ce chanteur, on est preneur).

Une musique pop-africaine nous berçait, quand deux policiers (des agents municipaux, en fait) débarquèrent dans le troquet sans même ôter leurs casquettes. Un spasme de stress me fit renverser le verre de Feld’ à 3.50.- sur l’ami Mac sans nulle autre procès.

Finalement, ils ne cherchèrent pas de noises et se contentèrent d’un café. Ils ne bronchèrent même pas lorsque la serveuse remarqua des moustaches daliennes que j’avais malicieusement dessiné sur le billet de banque que je lui tendait.

En sortant, un panneau défaitiste “Swiss Lotto - à gagner: 0 million(s)” apporta le dernier détail qui manquait au potentiel findumondesque de l’endroit.

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Nous étions toute une bande, batifolants en plein barathon à la Rue de Lausanne quand une enseigne attira notre attention.

Le bar était tout en longueur, on se serait difficilement assis autour d’une table, d’autant que la seule grande était occupée. On se posa donc au zinc et commandâmes une tournée de Carlsberg à trois francs cinquante l’unité.

Le patron, d’un sourire partiellement édenté, nous appris qu’il n’avait plus de verres propres. Il lança donc une machine et nous fit patienter en servant à l’un d’entre nous une bière dans le seul verre qui avait échappé à la règle.

Au bout de quelques minutes (lavage, séchage et tirage du nectar) nous trinquions à la santé de la Fin du Monde, tandis que quelques étranges peaux surnageaient dans mon verre. Je ne peux pas parler pour les autres, mais mes efforts pour les enlever se révélèrent inefficaces.L’amménagement était plutôt rustique: baril incrusté dans le mur et décoré de fausse vignes, tables dont les pieds étaient remplacés par un tonneau, drapeaux, écran plat et tout le tintouin habituel.

Le Baril18, Rue Buttini (quartier des Pâquis)

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Devant nous s’étalait un micmac de verres, bouteilles, ustensiles divers, petits bibelots et une collection de sauces maggi et d’aromat. Un peu plus loin, un essaim de moucherons se régalaient des miasmes de l’évier.

De temps en temps, un courant d’air provenant des toilettes pouvaient laisser penser que des problèmes d’égouts sévissaient depuis peu dans les lieux.

Une fois les hiéroglyphes de la quittance déchiffrés et la tournée réglée, nous sortîmes dans le crépuscule naissant et partîmes vers l’horizon biscornu dessinant la silhouette des Pâquis.

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On sortait du Parfum de Beyrouth, un des meilleur kebab de Genève, la bouche pleine de sauce à l’ail, et l’envie de bière et de chronique nous titillait déjà l’esprit.

En tournant un peu, après avoir traversé les rues chaudes, nous tombâmes sur une authentique rue de la Fin du Monde: quasiment un sans faute tout au long du barathon!Le premier bar semblait désert, voir abandoné. Les rideaux jaunes ne nous permettant pas de voir à l’intérieur; nous poussâmes la porte. Aussitôt, un cri d’enfant se fit entendre: lui avait-on coincé le doigt dans la charnière? Apparemment pas. C’était simplement deux enfants qui s’amusaient devant la télé, assis sur le sol du restaurant vide.

L’autre côté de l’établissement, la «vraie» entrée s’ouvrait sur une terrasse accueillante. L’intérieur, par contre était plus froid. Mur en pierre, néons délavés, quelques jeux d’écrans tactiles peu enthousiasmants, tableau en relief portugais. Sur le bar, un décapsuleur en forme de capsule de Super Bock géante illuminais le zinc par son goût si sûr. C’est d’ailleurs deux bouteilles de cette fameuse bière portugaise que l’on nous servit, pour la modique somme de trois francs.

Deux télés mal rêglées diffusaient la daube habituelle -clips de biatch qui se déhanchent sur des voitures de sport d’un côté et match de foot de l’autre- qui dégoulinait, allégoriquement parlant, sur les clients du troquet.

Shoot’s Café5, Rue de Neuchâtel (quartier des Pâquis)

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Autour de nous, deux panneaux indiquaient à six reprises « Non fumeur » en deux langues. Ce qui faisait en tout, bougez pas que je calcule, six fois deux panneaux fois deux langues…vingt-quatre rappels de la nouvelle loi en vigueur.

Nous sommes repartis comme nous étions venus. Dans la salle du restaurant, un ventilateur à la Chuck Norris faisait onduler les nappes.A la télé, un présentateur demandait à deux joueurs quel était le fond d’écran le plus utilisé au bureau.

Avant de partir, nous remarquâmes sur le mur du fond un dernier panneau « Non fumeur » cette fois plus discret et à un seul exemplaire.

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Au bar, la grande dame entame un titre phare, un truc bien classique comme il faut,

une valse. Je n’y suis pour rien si les paroles correctes de la chanson poussent toutes seules dans

ma tête. J’aimerai bien avoir oublié et sourire comme tous ces abrutis, seulement c’est un réflexe qui me vient d’au fond. De là où on ne change rien. De la bas tout au fond du chapiteau planté au bout du stade. Là où ça sent la frite et la transpiration sous un brouhaha à s’en faire fondre les tympans. Là où dans trop peu de temps, comme chaque année, papa, maman et les autres grands entameront une danse des canards à en faire trembler les murs de la mairie.

Nous sommes serrés au bout d’une table de municipalité comme il en existe des milliers. J’explique mes griefs contre l’accordéon à Olive en attendant que la partie officielle de la fête commence. Des cloches. Des cors. Un discours. Je trépigne d’impatience. Pour les autres, c’est la coutume. L’habitude. Et finalement une habitude annuelle bienvenue. On se remet tous de la corvée de la fête nationale, si c’en était une. On finit par être un peu nostalgiques. Même si quelques détails peuvent parfois être un peu désagréables.

Moi ici, je trouve tout agréable. Il y a des gens partout, des vieux des jeunes, de la soupe et du vin, un va et vient infernal et une conseillère d’état qui mange sur une nappe blanche à 4 mètres de nous et de nos saucisses de veau. Sur le podium, une chorale typique qui en fait grincer certains (le truc des paroles qui poussent toute seule dans la tête) et qui me rempli de curiosité et d’intérêt. Et puis des messieurs énormes tous déguisés passent avec des cloches entre les rangs. Une tablée de gens âgés au bobs couleur suisse s’agite de bon coeur et se félicite d’être là.

Maaa< http://partiegratuite.aminus3.com/ >

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Les enfants tapent dans leurs mains. La pluie s’est arrêtée et bientôt, dehors, madame la conseillère fédérale fera partir le feu d’artifice.

Plus tard, pendant les feux justement, disséminés dans le champ boueux, alors que les fumées remplissent l’air humide, que les fusées explosent en teintant l’air, on se croit un peu en pleine fin du monde... Une fin de monde dont le chapiteau abriterait le bar principal, où à cette heure-ci, certains se tienne encore presque debout, loin de la foule, abrités des bombes dans cette odeur d’herbe piétinée. A finir les verres dans des restes de fierté nationale.

il y a un petit goût de ma fête nationale et de toutes les autres dans chaque petit bar évoqué dans cet ouvrage. Un petit goût de vieux, un genre de truc nostalgique qui fait repenser à ces fêtes d’avant où l’on retourne toujours. Comme si ceux que l’on y croisait en entrant au hasard boire un verre au coin d’une table avaient échoué là entre deux 1er août. Celles que l’on a parfois subies et les autres où l’on est allé avec le sourire.

Les enfants tapent dans leurs mains. La pluie s’est arrêtée et bientôt, dehors, madame la Conseillère fédérale fera partir le feu d’artifice.

Plus tard, pendant les feux justement, disséminés dans le champ boueux, alors que les fumées remplissent l’air humide, que les fusées explosent en teintant l’air, on se croit un peu en pleine Fin du Monde... Une Fin de Monde dont le chapiteau abriterait le bar principal, où à cette heure-ci, certains se tiennent encore presque debout, loin de la foule, abrités des bombes dans cette odeur d’herbe piétinée. A finir les verres dans des restes de fierté nationale.

il y a un petit goût de ma fête nationale et de toutes les autres dans chaque petit bar évoqué dans cet ouvrage. Un petit goût de vieux, un genre de truc nostalgique qui fait repenser à ces fêtes d’avant où l’on retourne toujours aujourd’hui. Comme si ceux que l’on y croisait en entrant au hasard boire un verre au coin d’une table avaient échoué là entre deux 1er août. Celles que l’on a parfois subies et les autres où l’on est allé avec le sourire.

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Ça faisait une bonne heure que nous attendions le grand Elio et ses histoires à la terrasse du Palais des Bières des Accacias. On le vit finalement débarquer a l’horizon, silhouette massive, cigare aux lèvres et déjà bien entamé au whisky. « Je me suis fait offrir un cigare par un vieux porc qui veut ouvrir un club échangiste. C’est mon anniversaire aujourd’hui. »

Après avoir passé commande de la tournée de canettes, nous lui demandâmes, à propos d’anniversaire, s’il pouvait nous raconter celui de ses 22 ans.

Ça se passait au Café des Arts et Métiers, où nous allions souvent à l’époque, en mille-neuf-cent houlala nonante-cinq je crois. Ça n’était pas un vrai anniversaire, en fait. Je ne fêtais rien ce jour là, mais mes amis que je peux dénoncer (Matisse et Dada) l’avaient fait croire aux clients du bar pour se marrer.

Une vieille pochtronne habillée en pull informe Vögele et avec des schlapps aux pieds vient vers moi et me dit: «C’est ton anniv’ mon p’tit? Hé bin faut que j’t’embrasse.» Elle sourit, dévoilant ses deux canines uniques et ajoute «J’te mets la langue, tiens!». Surpris, je réponds «Ahaaah?» et sans m’accorder plus de temps, elle me roule une pelle bien baveuse.

Philippe D. Eliopoulos < http://www.eliopoulos.ch >

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Immédiatement, son mari se lève et vient vers nous. Quatre-vingt ans, tout rouge, énorme, bukowskien. Il gueule en riant à sa femme «Sale pute je suis sûr que tu mouilles quand tu roules des pelles au jeune!».

Joignant le geste à la parole, il lui met la main au sac et enchaîne: «Dedieu, tu mouilles, salope!» et se tournant vers moi d’un air complice il ajoute «Tu devrais aimer la bite avec elle: c’est une chaude.»

J’en ai encore honte.

Après ça, il a enchaîné sur les « petites amphores », surnom donné aux prostituées mexicaines d’un mètre vingt sans cou qui sévissent dans les bars de Madrid; où il avait passé de fort bons moments en compagnie du célèbre Friederich. Mais on vous garde cette histoire pour une prochaine fois.

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Parfois le chroniqueur sort en solo, ou même avec son amoureuse. Mais même dans ces moments-là, son instinct le pousse vers des bars de la Fin du Monde. Ce soir-là ce fut la morosité qui m’accueillit en son sein.

J’attendais donc ma chère et tendre autour d’une Hopfenperle à 3.30. C’était pas loin de 20h30, le ciel s’assombrissait et les voitures se transformaient en traînées lumineuses. Il faisait froid.

Le troquet dans lequel je siégeais était désert, hormis le tenancier et une femme d’âge mûr, que j’imaginais être son épouse, lisant le journal. Un vieil homme, debout sur la terrasse, hésita a rentrer. Puis disparu.

La salle principale se divisait en deux: une partie allumée contenant des tables et une éteinte avec un nécessaire à paninis et petite restauration. Une arrière-salle vide et obscure conduisait à un bureau ouvert et aux toilettes, coincées dans un angle sombre. La lumière n’était apparemment pas amie du décorateur des lieux.

Au mur, au-dessus d’une plante verte, l’écriteau « pas de vente d’alcool aux mineurs » était contenu dans une fourre fripée et jaunie. La radio entama une version live de « J’ai demandé à la lune » qui manqua de m’arracher une larme.

Devesa79, Rue des Eaux-Vives (quariter des Eaux-Vives)

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Dix fois de suite, un moucheron se posa sur le rebord de mon verre. Je le chassais d’un geste de la main, mais il revenait a la chasse. Saleté de bête.

Je terminais un chapitre d’un roman de John Fante qui me tenait compagnie, quand ma copine entra. Elle s’assit, commanda une bière et je ne pus m’empêcher de lui chuchoter « c’est la foire à la déprime ici! ». Apparemment, je chuchotais un peu fort, puisque le taulier me jeta un regard par dessus l’épaule qui me fit l’effet d’un coup de poing dans le dos.

Alors qu’une amie nous rejoignait, le patron nous prévint que le bar fermait. Il était 21h, un samedi soir. Nous avalâmes nos bières et sortîmes. En claquant, derrière nous, la porte semblait gémir une dernière fois avant de sombrer dans l’oubli.

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On terminait un tour de repérage des Bars de la Fin du Monde chênois qui avait été fort constructif et pour finir en beauté, nous entrâmes dans le Café de La Poste, un nom prometteur.

En bons cancres, nous nous rangeâmes contre le poële. Nous préférâmes penser que cette odeur typique de celles qui stagnent dans les EMS provenait du carburant de chauffage.

Une tournée de Super Bock en bouteilles à 3.- plus tard (des Heineken et des Sagres étaient disponibles également), nous nous mîmes à noter quelques détails pour la chronique: trophées sportifs marqués par les âges, têtes à coiffer en plastique contre le bar, cuisine non-stop (spécialités portugaises), écharpes de foot (dont une rose) au mur, contre la télé.

Café de La Poste7, Rue de Chêne Bougeries (Chêne)

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Mais le clou du spectacle résidait dans la fresque humoristique qui occupait une bonne partie du mur. De gauche à droite: un blason genevois avec une bonne femme posée dessus jupe relevée et bouteille à la main, un pépé à casquette et clope accompagné par son chien, pissants tous deux dans un lac de montagne avec l’inscription «ne buvez jamais d’eau», un fromage dégoulinant dans un caquelon formant le mot «fondue», une vigneronne vaudoise contre son drapeau, deux alpinistes bourrés sur un mont enneigé, un couple de montagnards admirant un chalet et dont la fille porte un petit short rouge et un t-shirt moulant, le Cervin avec un soleil rigolo qui guigne derrière et enfin, un pseudo-Bacchus nu sur un tonneau volant sur fond de blason valaisan. Quand on accroche un tel joyau de l’art brut traditionnel au mur de son établissement, on peut définitivement faire une croix sur une futur clientèle branchée. Et c’est bien pour ça que nous aimons les bars populaires.

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Toujours dans la série de nos expéditions qui vous sont maintenant bien connues à Chêne, sortant d’un monument findumondesque, nous ne pûmes en rester là et dûmes aller « s’en boire une tite der’ » comme on dit. Le Cléo, déjà connu d’Olive sembla être l’appanache de la virée.

Même si nous employons surement plus souvent le mot « Club » pour parler des dernières nouvelles de sport en voiturette que pour désigner nos lieux de débauche (probablement à cause du prix de la bière qui s’y pratique), ce club, bar à champagne, bar à fille ou appellez le comme vous voudrez valait son pesant de peanuts (qui n’aurait pas été de refut d’ailleurs).

C’est sur un décors typé « Pub » tamisé à l’extreme avec des touches dédiées au Xamax et pas beaucoup de monde (quelques filles, une serveuse et apparement le patron et son cigare au fond) que l’on tomba la porte du Cléo poussée ce soir là. Mais fit de la foule, nous nous instalâmes pour passer notre commande habituelle. Les deux Warteck que l’on nous a apportées furent une très bonne surprise et cette bâloise (distribuée par Feld) mériterait de l’être plus (distribuée donc!). Surtout à 3.50 dans un établissement de standing comme celui ci. Sur quoi peuvent-ils gratter pour la sortir à ce prix?

Mais qu’est-ce qu’une bonne bière sans bonne compagnie? Elle ne tarda pas à venir d’elle même, formée de deux charmantes africaines qui venaient completer à merveille le tableau. L’une d’elle engeaga imédiatement la conversation sur son nouveau piercing à la lèvre, qui « s’était méchammant infecté mais là ca va mieux ».

Cléo Club35, Rte de Chênes Bougerie(...nous dit la carte de visite. Les glands ne trouvant que difficilement germe dans le quartier, il n’y a qu’un seul Chêne là-bas et donc cederait volontier son ‘S’ aux bougeries)

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Les plus au fait du marketing d’entre vous admettrons que pour (se) vendre, meilleure entrée en matière, y a pas! Une chose en amenant une autre, ces demoiselles commencent à avoir soif (bah oui) et nous le font savoir. En pleine période de fêtes (et pour avoir de quoi alimenter la chronique) et à 3.50 la binche, je me dis que je pourrais faire péter! Malheureusement ces dâmes sont condamnées à ne boire que du champagne (20.- le verre, 45.- la mini-teille).

Du coup c’est seuls que nous terminâmes nos bières. Mais en moins de temps qu’il nous fallu à le faire, le bar retrouva ses habitués (connaissants les noms des filles, attaquant de suite aux tites bulles, etc.) et l’on pu brêvement imaginer la lueur de jeunesse que nous dûmes apporter aux filles…

Le temps d’aller aux toilettes, en bas à côté du “club privé”, de payer et remarquer la pub placardée ventant photos des soirées sur le site internet du lieu que nous voilà déjà au froid repartis pour d’autres aventures.

Photos: http://cleo-club.kazeo.com89

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Catherine, une fidèle lectrice, nous le réclamait dans un des derniers commentaires. On ne comptait pas l’oublier, tant ce bar marque de sa présence la vie Chêne-Bourgeoise. On y est même retournés plusieurs fois, pour ne pas en manquer une miette: ça n’aurait pas été la peine, depuis le temps que plus rien n’y bouge ça n’allait pas changer en deux semaines.On est d’office mis dans l’ambiance lorsque Germaine alias « Gros nénés » nous lance un regard mi-complice mi-suspicieux depuis sa petite chaise en bois d’où elle observe la minuscule télé coincée dans un coin du troquet derrière les plantes vertes et le sapin de Noël grandement décoré, accompagnée de ses chats.

Café de la Fontaine27, Rue de Chêne-Bougeries (Chêne)

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Deux cardinal à 3.80 plus tard (ouch!) nous goûtons aux lents chaos du tram qui se ressent jusque dans les pieds de la table.On est vite submergé par la décoration omniprésente mêlant juke-box et flipper démembré et remplis de pots de fleurs, albums photos de Germaine, miroir du légendaire groupe CC/CC dont certains membres sont bien connus de nos services; et images aussi diverses que variées cachant tant bien que mal le ton jaune pisse des murs.

Ah ben ouais, bien sûr, celui-ci c’est la perle. bon, il était encore mieux quand il y avait encore le poële à charbon.[ Zizi ]

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On peut rejoindre les commodités préhistoriques après s’être cognés deux ou trois fois dans l’obscurité du couloir qui passe par les cuisines.Germaine nous a autorisé à prendre quelques photos de la déco bien que ce soit « plein de ch’ni ».

Lorsqu’elle s’en ira au panthéon des tenancières, la rédaction (qui a adoré) souhaite de tout cœur que cet établissement soit classé monument historique.

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• Les bancs reservés, au Tiki (St. Jean)

• Les clients de La Sportive en général, et plus particulièrement: le vieux en chaise roulante couvert de café qui insulte la serveuse, les analystes politiques «Mais on est plus chez nous!» et les jeteurs de verres d’eau dans le dos.

• Gégé à l’Espadon qui raconte son ablation d’une dégénéréssence à la vessie avec démonstration.

• Un vieux, s’adressant à un jeune déprimé au Café des Forces Motrices: «Mais pourquoi tu fais la gueule?» «Mon meilleur ami s’est suicidé hier.» «Ooh bin ça, ça arrive. Faut plus y penser. Tiens, tu connais la blague du mec qui veut se pendre?»

• Les crusts de l’Escobar s’amusant à soulever un junkie endormi avec une poulie.

• Un pochard défonçant les tables du Café de La Fontaine à coup de hache, quand j’étais gamin.

• L’instructeur de l’Armée Suisse paniqué me demandant comment j’avais fait pour partir boire des bières au nez et à la barbe du surveillant de caserne.

Bonus cachés:Retourner au Menu Principal

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Votre blog est sympa, mais avant de critiquer le gagne-pain des

autres, essayez d’en faire de même et vous verrez que ce n’est

pas évident!

Dans tout commerces il y a des jours où les choses se passent

moins bien que d’autres, mais n’oubliez pas que bien des gens

aiment ces bitrots ou encore restaurants pittoresques pour

l’ambiance chaleureuse que l’on y trouve. (...)

[ Hagen ]

• Un habitué du Café de La Sarine qui déscend boire sa bière en peignoire et pantoufles.

• Le New Puppet’s: premier bar «bi-gout» (moitié vert, moitié rouge)

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Pour leurs interventions graphiques ou lyriques: Maa, Sacha, Alex, Kalonji, Neio, Jean-Claude Bourré, François Boucher et Philippe D. Eliopoulos.

Pour leurs commentaires: Jeanmi, Ramequin de la Quiche, Julie, Tenebras, le Dokteur, K. du Saloon, Favre, Teleute, Rafabaf, Zizi, Hagen et tout les internautes que nous n’avons pas pu publier dans le livre. Merci et gros bizoux à PorCus pour l’hébergement du site.

Spéciale dédicace à J-mo, Mattia et Louisa. A tous les bistrots qui ont participé sans le savoir à l’édification de cet ouvrage: merci à vous d’exister!

Mac remercie:Jesus d’être mort pour ses potes, la grosse dame de la cantine, Tim Berners-Lee pour le wouawouawoua, les mésopotamiens pour cette erreur qui devint bière, Mike le gros, son égo, tous ses potes, copine, amis et camarades de boisson.

Olive remercie:En global: ses amis passés présents et futurs, ses parents et ses compagnons de comptoirs. En détail: Capucine, Stef’, Lord Nethra, Margrit, Gasore, Ivan De La Puce, Malin, Les Fous du Crayon, Red Crow Tattoo, le Moloko, le Café Gervaise, tout Darksite, Dugogh, le Pogo Parti Suisse, les rédactions du Consensus Impossible et du Zombie Libéré, les frites du Luna Park de Plainpal’, Les pastilles Migros au Plantain, les chanteuses de Nouvelle Vague, Georges Brassens, Jacques Brel et le Grand Hank Chinaski.

Générique de fin...du monde?

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