Aux détours des paroisses - Pays de Fouesnant jr1qz

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Claude RENAULT La FORET FOUESNANT Trêve, succursale, paroisse Le Pays Fouesnantais a la réputation d’être un pays où il fait bon vivre. Peut-être est- ce dû au fait que ses habitants ont du caractère ? Notre histoire locale, est riche d’évènements importants qui ont marqué son passé. La "scission" de la Forêt Fouesnant au XIX ème siècle fut décidée à la suite de divergences d’oppositions entre : les élus, les recteurs et les habitants de ces deux succursales et sections qu’étaient Fouesnant et La Forêt réunies dans une même commune. Aujourd’hui l’analyse de quelques arguments avancés à cette époque, pourrait ressembler aux modifications de structures que nous connaissons. AUTREFOIS Les chercheurs indiquent que l’habitat des hommes est très ancien sur le canton, les résultats de diverses fouilles l’attestent. Les archives nous permettent aussi de comprendre l’évolution de l’occupation de l’espace et de l’organisation humaine qui en découlait. Le cartulaire de Landévennec indique la naissance de la paroisse de Fuesnant issue du démembrement de la paroisse de Pleuven au X ème siècle. Celle-ci englobait les paroisses de Locamand et Perguet, ainsi que la trève de La Foret. En 1231 le comte Eude de Foesnant fait don à l’Abbaye de Daoulas de la paroisse de Perguet. La famille de Foesnant disparaîtra rapidement. En 1107, le Duc Alain et plusieurs de sa cour, font don à Locamand de terres appelées Rosamond à la limite de Fouesnant En 1519, la paroisse de Locamand avait pour recteur Guillaume GUILLERMOU, c’est le premier nom de recteur connu pour l’instant. Jusqu’en 1571, le Prieur de Locamand fut un religieux de Sainte Croix, puis viennent deux séculiers, enfin le 31 mai 1623 Grégoire XV unit le Prieuré au collège des Jésuites récemment fondé à Quimper. En 1622 Denys SIMON de MARGUEMENT fut prieur de Locamand. Il y eu 38 prieurs dont Claude LE COZ 1778-1791 devenu archevêque de Besançon. 1/10

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Claude RENAULT

La FORET FOUESNANT

Trêve, succursale,paroisse

Le Pays Fouesnantais a la réputation d’être un pays où il fait bon vivre. Peut-être est-ce dû au fait que ses habitants ont du caractère ?

Notre histoire locale, est riche d’évènements importants qui ont marqué son passé.La "scission" de la Forêt Fouesnant au XIX ème siècle fut décidée à la suite de

divergences d’oppositions entre : les élus, les recteurs et les habitants de ces deux succursaleset sections qu’étaient Fouesnant et La Forêt réunies dans une même commune. Aujourd’huil’analyse de quelques arguments avancés à cette époque, pourrait ressembler auxmodifications de structures que nous connaissons.

AUTREFOIS

• Les chercheurs indiquent que l’habitat des hommes esttrès ancien sur le canton, les résultats de diversesfouilles l’attestent. Les archives nous permettent ausside comprendre l’évolution de l’occupation de l’espace etde l’organisation humaine qui en découlait.

• Le cartulaire de Landévennec indique la naissance de laparoisse de Fuesnant issue du démembrement de la paroissede Pleuven au X ème siècle. Celle-ci englobait lesparoisses de Locamand et Perguet, ainsi que la trève deLa Foret.

• En 1231 le comte Eude de Foesnant fait don à l’Abbaye deDaoulas de la paroisse de Perguet. La famille de Foesnantdisparaîtra rapidement.

• En 1107, le Duc Alain et plusieurs de sa cour, font don àLocamand de terres appelées Rosamond à la limite deFouesnant

• En 1519, la paroisse de Locamand avait pour recteurGuillaume GUILLERMOU, c’est le premier nom de recteurconnu pour l’instant. Jusqu’en 1571, le Prieur deLocamand fut un religieux de Sainte Croix, puis viennentdeux séculiers, enfin le 31 mai 1623 Grégoire XV unit lePrieuré au collège des Jésuites récemment fondé àQuimper.

• En 1622 Denys SIMON de MARGUEMENT fut prieur de Locamand.Il y eu 38 prieurs dont Claude LE COZ 1778-1791 devenuarchevêque de Besançon.

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• La justice : Une enquête faite en 1601, révèle que lespatibulaires de la juridiction se trouvaient sur la routede Quimper à Concarneau, près de la chapelle SaintLaurent en Beuzec Conq. La justice était rendue tantôt aubourg de la Forêt et tantôt au pied d’une grande croixélevée dans le cimetière de Locamand. Cette juridictions’étendait jusqu’à Fouesnant.

• La révolte de Fouesnant : Il ne faut pas oublier les annéestourmentées de la période révolutionnaire. Dans lecanton Alain NÉDELEC élu juge de paix, avait semé uncertain trouble. Natif de Pleuven, marié à uneFouesnantaise, installé au Cosquer, il bloqua lajuridiction. Ses partisans l’abandonnèrent rapidement etses détracteurs ne l’oublièrent certainement pas.

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Il y eut assez souvent des bouleversements dans lacomposition des conseils municipaux. Les Maires résidaientsoit sur la section de Fouesnant, soit sur celle de la Forêt.

Leurs situations ainsi que leurs références étaientdifférentes : propriétaires, notaire, ancien officier…Leursintérêts et leurs biens devaient également être inégaux.

Au cours de plusieurs conseil les délibérations du 14 août1843, du 7 mai 1846, du 26 mars 1856, du 19 mai 1870, fontpart d’un attachement envers le pouvoir central de la France.

Le 29 septembre 1870 le conseil vote une somme pour achatd’armes en vue de la défense du Pays et le 5 octobre Monsieurle délégué spécial du comité central de défense : fait appel aupatriotisme de tous pour voler au secours de notre capitale assiégée

Lors d’un conseil municipal du 17 juillet 1825 à Fouesnant statuant sur l’acquisitiondu presbytère à Pors Clos auprès des héritiers de Mademoiselle PERRAULT, quelques lignesde celui-ci, font encore référence à cette période.

… les habitants de Fouesnant justifient de nouveau par le vote qu’ils viennentd’émettre, leur amour pour la religion et leur attachement inaltérable pour le souverainmonarque…..Ils saisirent cette circonstance pour qu’il soit connu au pied de trône, qu’eux etleurs pères qui cherchant en 1790 à s’opposer au bouleversement des autels et des loismonarchiques, furent les premières victimes du régime de la terreur et des troubles qui endevinrent les suites. ….L’un d’eux, le sieur NEDELEC, juge de paix du canton de Fouesnant,avait été arrêté, condamné et périt sous la hache révolutionnaire au chef lieu duDépartement. Sont portés comme ayant signé : Messieurs LONGCHAMP, PARQUER,NICOU, BUZARE, NEDELLEC, POULPIQUET et ont réellement signé ; NEDELLEC,LONCHAMP, DE POULPIQUET

Parmi ces signataires, nous retrouvons des personnes qui prendront plus tard des fonctionsmunicipales.

DE 1800 à 1873

Les positions des conseils municipaux de Fouesnant

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L’INSTRUCTION

Dès les premières obligations légales de mettre en place des écoles, Fouesnant s’y estintéressé. Il semblait cependant que tous les élus du moment n’étaient pas acquis à ce servicerépublicain. Il y eut un certain nombre d’instituteurs nommés au poste. Ils ne restaient pas trèslongtemps à cause essentiellement des conditions matérielles. Certains furent révoqués oudémissionnaires. En 1838 «l’ instituteur communal » exerce dans des conditions difficiles le local n’étant pasapproprié.

Parallèlement, l’enseignement privé s’installe. Une école chrétienne pour les filles,dirigée par les religieuses du Saint Esprit est ouverte le 18 avril 1850.

Les habitants de la Forêt sont un peu oubliés.

LES RECTEURS et la vie de la PAROISSE

Le recteur résidait au presbytère à Rospiec, ainsi les prêtres avaient-ils des distancespresqu’égales pour assurer les cultes des églises de la Forêt ou de Fouesnant. Plus tard desvicaires résideront à la Forêt.

Une ordonnance du Roi du 22 octobre 1817 autorisait le Maire de la commune deFouesnant d’acquérir au nom de la commune une maison et ses dépendances pour former unpresbytère à la Demoiselle PERRAULT ;

Le conseil municipal avait délibéré le 11 mai 1817 pour régler cette acquisition.Avaient signé : PARQUER, NEDELEC, adjoints et CHAUVEAU de KERNAËRET maire

Il y eu à La Forêt une résidence pour les vicaires.

LES EGLISES

Dans les années 1850 il y avait plusieurs chapelles sur le territoire du canton. Lesmonuments religieux les plus importants et anciens étaient : l’église Saint Pierre deFouesnant, du XI, XII ème siècle, l’église de Perguet en partie de même époque. L’égliseNotre Dame d’IZEL VOOR date du XVI ème siècle. (Le retable de cette église est l’œuvredu sculpteur Ollivier DANIEL de Quimper qui réalisa également celui de Sainte Anne deFouesnant.)

L’église N.Dame d’IZEL VOOR se trouvait près des débarcadères de bateaux venant àcette époque dans la baie. Cet endroit fut certainement longtemps une zone de commerce ycompris pour Fouesnant qui n’avait que le Cap Coz pour décharger. Elle pouvait avoir uneactivité due au passage des marins et commerçants.

L’église de Fouesnant avait eu un autre intérêt plutôt stratégique. La tour lanterne,effondrée au XVIII ème siècle, permettait une observation de la baie ainsi que des cheminsvenant au bourg.

LES BOURGS

Le bourg de Fouesnant n’était constitué que de quelques maisons particulières etd’artisans. Les commerces se sont installés plus tard.

Celui de la Forêt était un peu plus important, la proximité du bras de mer et desactivités maritimes entraînant plus de maisons et petits commerces.

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Reproduction d’un plan antérieur aux cartes de Cassini, vers le 18 ème siècle

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Le bourg de Fouesnant d’après le cadastre de 1840

LE COMMERCE

Fouesnant avait ses foires. L’agriculture était l’activité principale. La commune avaitété sollicitée lors des conflits internationaux pour fournir les chevaux nécessaires aux troupes.

Mais la Forêt demandait à avoir ses foires.

LES VOIES DE COMMUNICATION

Les paroissiens se plaignaient de l’état des chemins. Certains cours d’eau étaientfranchissables par des ponts mais leur entretien laissait à désirer.

Pour aller à Fouesnant il y avait deux passages plus difficiles à cause de la remontéede la mer.

A plusieurs reprises, il est fait état dans les comptes rendus des conseils municipaux,de la vétusté des chemins et du manque d’entretien. Cet entretien était assuré à cette époquepar des habitants désignés.

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Recollement de copies du cadastre de 1840

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Les habitants de la Forêtement appuyés par des élus

nt sur cette même section seplus pressants pour trouver lan à leurs difficultésiennes.

Les grands évènements de laaptêmes, obsèques) étaient

és par des déplacements. Unence nécessitait d’abord laation en Mairie pouription sur les registres decivil. Ces registres n’ont étés à la Forêt qu’en 1873.e baptême, souvent quelquesaprès la naissance, entraînaitlacement des familles avec lauste remise des couches car il allaiter l’enfant.

Mais ces considérations neaient pas être les argumentss par les autorités deue.

« Les habitants de La Forêt,nt depuis longtemps, que lalle de Notre Dame de Basseevint le centre d'une paroisse.ent des pétitions, invoquèrentraisons plus ou moinsbles et recoururent auxtés compétentes, à l'Evêque etréfet. Ils avaient mêmeiné les limites d’une nouvellese, et, tant qu’à faire unese, il fallait la faire grande,nt-ils. Ce sera un moyenr des revenus. Sans lestations de Monsieur le curéuesnant et du Conseil de

ue, on se serait pour ainsicontenté de renverser lesLa Forêt serait devenue

se, et Fouesnant eut été unee La Forêt. »

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Délibération du Conseil de fabrique de Fouesnant.

« Le Conseil, après avoir pris connaissance de la lettre adressée à Monsieur le Curé,par Monseigneur l'Evêque, en date du vingt octobre dernier, dans laquelle Sa Grandeurordonne la réunion du Conseil, pour délibérer sur la question de savoir, s'il a un avantageréel à l'érection de la trêve de La Forêt en succursale. »

Après avoir examiné cette question, à l'honneur de lui transmettre des avis à cetégard.

Il ne voit pas qu'il y ait avantage réel à l'érection de La Forêt en succursale. Il luisemble même, que cette érection rendrait plus difficile à ses habitants, l'accomplissementd'une partie de ses devoirs religieux, sans faciliter beaucoup l'accomplissement des autres.Car, dans l'état actuel, ils ont à La Forêt, une messe matinale tout les dimanches et toutes lesfêtes de l'année, sans aucune exception, la facilité de s'y confesser ces dits jours avant lamesse, d'y faire enterrer leurs morts, d'y faire baptiser souvent leurs enfants.

Si La Forêt devenait succursale, une partie de ses habitants serait, il est vrai, plus àportée à recevoir les sacrements, mais cet avantage serait contre balancé par un graveinconvénient. La messe matinale devant être remplacée par une grand-messe, les habitantsseraient dans l'impossibilité de se procurer une messe matinale ou dans la nécessité de l'allerchercher plus loin, dans des paroisses étrangères, au milieu des ténèbres de la nuit et àtravers de très mauvaises routes, et les habitants qui environnent ou avoisinent le bourg de LaForêt, seraient obligés de venir la chercher au bourg de Fouesnant; il serait fort à craindrequ'ils s'en dispensassent, ayant toujours en habitude de la trouver près d'eux.

En outre, il est convaincu, qu'une grande partie des habitants de La Forêt, désire lemaintien de l'état actuel, parce que l'établissement d'une succursale, les entraînerait dans detrop fortes dépenses, qu'ils devraient faire, tant pour l'achat que pour l'entretien de la maisonproposée pour le presbytère (Monseigneur sait sans doute, que cette maison n'est pas encore,ni achetée, ni louée) et le Conseil croit devoir l'informer que son état de vétusté etd'insalubrité ne la rend pas propice à l'usage qu'on en voudrait faire.

Si ces motifs ne pouvaient engager sa Grandeur à maintenir le "Statu quo " et quel'érection dut se faire, il pense qu'il serait indispensable de laisser attachés à la cure deFouesnant, les villages de Park Thomas, de Rospiec, de Kerc'hantel, du Petit Poirier, duGrand Poirier, Mene bris, Pradellou, Coatalio, Toul Luyet, le Vergez al Laé, le Verger anTraon, Kerlagadec, Trégoné, Mene Rohou, Kerambris, Saint Volien, Run ar C'had,Kéranéostic, Kereem, Rhun ar C'had vian, Pont véo, Kervransel, Meil Kervransel, Rosnabat,Kéranguel, Pen al len, Kéramidy,

1°- parce que ces villages sont à égale distance entre La Forêt et Fouesnant, ou pourla plupart, plus près de Fouesnant que de La Forêt, et sont naturellement séparés de La Forêtpar un cours d'eau qui prend sa source au nord et va se jeter au sud, dans les étangs dePenfoulic.

2°- parce que la distraction de ces villages de l'église principale, morcelleraithorriblement la cure de Fouesnant, en plaçant sur les limites de la paroisse, le bourg, qui enest actuellement au centre.

3°- parce qu'en détachant ces villages de la cure, on ferait de la trève de La Forêt, uneparoisse presque aussi étendue que celle de Fouesnant, en lui donnant une population de1.500 habitants et n'en laissant que 1.800 à Fouesnant, ce qui nécessiterait l'établissementd'un vicariat, et le Conseil est persuadé que Monseigneur, ne songe pas à accorder à LaForêt, ce privilège extraordinaire. "

7 novembre 1847 Curé : Guillou De Poulpiquet

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Le 25 novembre 1849, le Conseil de fabrique était de nouveau réuniextraordinairement: avec l'autorisation du Préfet du Finistère, par une lettre du 12 novembre1849.

Monsieur le Curé, sur la prière du président du Conseil, donna lecture " 1°- de la lettre de M. le Préfet, qui demande l'avis du Conseil, sur une demande

formée par les habitants de la section de La Forêt Fouesnant, tendant à obtenir l'érection decette trève en succursale.

2°- de la pétition de ses habitants et des pièces à l'appui.Le Conseil, après avoir pris connaissance du contenu de la pétition, y voit une grande

exagération des difficultés que présente l'état actuel de La Forêt, sous le rapport du bienspirituel de ses habitants. Cette trève lui parait pourvue de tous les secours que réclame lebien des âmes. Tous les dimanches et fêtes de l'année, sans nulle exception, on y dit unemesse: on y confère les sacrements de pénitence et d'eucharistie, à toutes les personnes qui ledemandent. Tous les morts de la section, y reçoivent la sépulture ecclésiastique. Lespétitionnaires ont soin de ne pas mentionner ces secours religieux, dont la citation pourraitapporter quelque résultat défavorable à leur cause. Ils allèguent quelques motifs peuplausibles.

Leur principale raison, c'est l'imminence du danger qui résulte, dans l'état actuel deschoses, pour le salut des enfants nouveau-nés et des malades.

Les uns et les autres, sont à leur avis, exposés au danger prochain de mourir sansrecevoir les sacrements qu'exigent leurs besoins respectifs.

Le Conseil est autorisé à croire que ce danger n'est pas probable. Aucun fâcheuxaccident n'est venu jusqu'ici, en constater l'existence. S'il arrive que quelques enfants meurentsans avoir reçu le sacrement de baptême ou que quelques grandes personnes sortent de cemonde sans pouvoir obtenir les derniers sacrements, ce malheur n'arrive qu'à ceux qui sontemportés par une mort subite et imprévue; et dans ces cas, heureusement très rares, il estvisible que ce n'est pas la longue distance des lieux, qui met les Ministres de la religion, dansl'impossibilité de leur donner les secours nécessaires, mais une cause insurmontable,indépendante de la volonté humaine, et dont la vigilance la plus active et la diligence la plusprompte ne pourraient en prévenir l'effet déplorable: mais il reste prouvé, par l'expérience dupassé, que les petits enfants et les malades, qui n'ont pas été surpris par une mort subite, ontreçu les sacrements et les secours dont ils avaient besoin. Aussi est-ce blesser les droits de lavérité, que d'avancer que les retards occasionnés par la grande distance, qui sépare certainsvillages du bourg paroissial, ont mis plusieurs fois en défaut le zèle des prêtres de Fouesnant. L'engagement pris par un cultivateur de La Forêt, de fournir aux habitants de lasection, une maison avec des dépendances, pour logement d'un ecclésiastique, ne leur engarantit pas la jouissance, gratuite. Personne n'ignore que si ce cultivateur et sa femme, ontacheté cette vieille maison délabrée et se sont décidés à y faire les plus urgentes réparations,ce n'a été que dans l'espérance de la louer pour servir de presbytère. Mais où puisera t-on lesfonds pour le payement du loyer ? Sera-ce dans la caisse de l'église de La Forêt ? Sesdeniers sont insuffisants, chaque année, pour faire face aux dépenses que nécessitent lebesoin et la décence du culte. Seront-ils prélevés et assurés, par une souscription volontairede tous les habitants de La Forêt ou par l'imposition de deniers additionnels. Ils neconsentiront, ni à la souscription ni à l'imposition. Les signataires de la souscription ypourvoyèrent-ils à leur compte ? Plusieurs d'entre eux, ont à peine de quoi vivre? Quelquesuns sont des étrangers, habitant hors de la section et n'ont donné leur signature que parcomplaisance. La générosité des autres, quelque grande qu'elle soit, ne les poussera pas às'imposer un si lourd fardeau.

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Le Conseil est convaincu, que ce n'est pas dans le but de pourvoir au bien spirituel deshabitants de la section de La Forêt, mais bien dans celui d'assurer le succès des affairescommerciales de quelques particuliers, qu'on demande l'érection de La Forêt, en succursale.

En conséquence, il désapprouve à 1’unanimité les pétitions et pense que les raisonsdont elle s'appuie, ne seront pas assez puissantes auprès de l’autorité supérieure pour ladéterminer à la prendre en considération. "

De Poulpiquet Le Guillou Curé de Fouesnant

Le Conseil de fabrique de Fouesnant, ne fut pas écouté.Malgré les protestations, les habitants de La Forêt eurentgain de cause auprès des autorités supérieures. Cependant, lesprotestations du Conseil eurent un bon effet, car grâce àelles, la section de Sainte Anne est restée attachée àFouesnant.

La section de La Forêt fut érigée en paroisse le 1er avril 1851.

Jusqu'en 1851, il y avait à Fouesnant, deux vicaires. Maisà partir de cette époque, il n'y eut qu'un seul vicaire. En1899, on créa un nouveau poste de vicaire et Mr. Arthur LeBeux, qui était déjà prêtre auxiliaire dans la paroisse,occupa le poste de second vicaire. Il était rétribué par lafabrique, à raison de 450 frs par an. Pour le casuel, il avaitune part égale à celle du premier vicaire.

Relevés sur les registres Relevés sur les registresde l’état civil de La Forêt Fouesnant de l’état civil de FouesnantDébut de l’enregistrement.Le 1 janvier 1873Années Naissances Mariages Décès Naissances Mariages Décès

1868 130 31 1001869 127 35 1271870 148 23 1691871 140 43 2451872 148 40 1001873 18 5 11 137 38 951874 58 10 52 85 18 531875 59 11 37 100 15 651876 65 14 39 101 21 751877 69 10 34 96 21 401878 62 8 43 103 23 571879 65 14 42 98 19 561880 58 20 46 89 17 511881 76 12 52 99 15 961882 64 12 51 93 21 65

Documentation : archives paroissiales, état civil de la Forêt et de Fouesnant, cadastres desdeux communes.Documentation : archives paroissiales, état civil de la Forêt et de Fouesnant, cadastres desdeux communes.Documentation : archives paroissiales, état civil de la Forêt et de Fouesnant, cadastres desdeux communes.

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