AU RENDEZ-VOUS DES VOYAGEURS

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p 39 p 38 les grands thèmes du festival au rendez-vous des voyageurs S‘il est un « secret » du voyage (et de la litté- rature), si quelque chose se joue dans l’espace fluide de l’errance, c’est peut-être cela : ce point de réversibilité entre le Même et l’Autre, l’intérieur et l’extérieur, si difficile à penser, mais éprouvé si violemment, qui toujours nous appelle, et nous précipite indifféremment par les chemins et dans les livres… Belle moisson de livres voyageurs cette année encore qui nous disent l’inépuisable beauté du monde, le frisson de l’inconnu, et tout à la fois la diversité et l’unité de l’humaine condition. « Rien de plus vaste que le mystère du monde » écrit le poète André Velter : « Rien de plus violent que le goût de l’in- connu. Un cœur vivant est un cœur en partance » Partez en confiance, avec les compagnons qui vous attendent dans ces pages, et à Saint-Malo. au rendeZ-vOus des voyageurs de BruCe ChatWin JaCK KerOuaC sur La rouTe Barry Miles On the road de Walter Salles Tout un après-midi consacré à la littérature voyageuse, à l’occa- sion de la remise du prix Nicolas Bouvier, le dimanche, au théâtre Chateaubriand à 14h. Avec à l’honneur cette année deux immenses figures : Bruce Chatwin et Jack Kerouac... POur saluer BruCe CHaTWIn La parution de En Patagonie, en 1977, le rendit du jour au lendemain célèbre Outre-Manche : la promesse d’une littérature nouvelle, retrou- vant sa vigueur au contact du monde, dans une période o s’effondraient les idéologies supposées nous four- nir des explications sur tout – à la condition de ne plus se poser de questions sur rien. Les livres qui suivirent, tous inclassables, Le vice-roi de Ouidah, Les jumeaux de Black Hill, Le Chant des pistes, Utz, devaient confirmer son statut d’écrivain majeur, se réinventant de livre en livre. Un météore, dans le ciel des lettres britanniques, dont la mort en 1989 devait faire une légende... Nicholas Shakespeare, romancier, auteur d’une monumen- tale biographie de Bruce Chatwin (1999) et Elizabeth Chatwin publient cette année chez Grasset un choix de lettres de l’écri- vain, La sagesse du nomade, et c’est un enchantement : un chef d’œuvre. Également présents pour en parler : Colin Thubron et David Fauquemberg. rePrendre la rOute aveC JaCK KerouaC Sur la route : rarement livre aura incarné une époque avec une pareille force, influencé tant de lecteurs de par le monde, suscité tant de vocations. Mais pourquoi cette fascination, encore aujourd’hui ? L’occasion, avant de courir au Vauban as- sister à la projection du film Sur la route de Walter Salles (voir p. 88), tout juste pré- senté à Cannes de saluer l’écrivain, dont on sait les origines bretonnes. Avec Barry Miles, grande figure de la Beat Generation, auteur d’un superbe Beat Ho- tel, sur la Beat Generation à Paris, et d’Ici Londres sur l’underground londonien. Et avec Paolo Rumiz, grand marcheur devant l’éternel, Éric Sarner, auteur d’un beau documentaire sur l’écrivain, Jean-Fran- çois Duval, qui sillonne depuis 20 ans les USA sur les traces des beatniks et Jean- Baptiste Thoret, co-auteur d’un livre appelé à devenir culte : Road movie. La rencontre sera suivie de la projection de Jack Kerouac, un rêve américain au temps d’Hiroshima réalisé par Michel Viotte et Éric Sarner. remise de Prix BouvIer une matine « BeaT generaTIon » La Beat Generation ne se limite pas à Jack Kerouac. Barry Miles en fut un acteur et dans Beat Hotel, il nous fait revivre avec verve la vie folle, généreuse, tumultueuse et désespérée de ces Américains à Paris, quand tous logaient dans un htel rue Git-le-Cœur, entré dans la légende. Avec Jean-François Duval, Alexis Gloaguen et Éric Sarner évoqueront Allen Ginsberg, avant la projection du film Howl de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, sur la jeunesse du poète, quand il écrivait le long poème qui devait lui valoir un procès pour obscénité : « J’ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés, hystériques, nus, se tranant à l’aube dans les rues nègres à la recherche d’une furieuse piqûre »... Lun., MaIson des assoCIaTIons, 10H L’arT du « TraveL-WrITIng » « J’aPPlique au rel les teChniques de narratiOn du rOman, POur rvler la dimensiOn rOmanesque du rel » C’est ainsi que Chatwin répondait aux critiques troublés de ne pas retrouver dans En Patagonie un compte-rendu soucieux des faits, à la manière d’un reportage. La phrase, à elle seule, ne résume-t-elle pas ce qui fait d’un récit de voyage une œuvre littéraire ? D’autres l’ont théorisé sous l’appellation de «creative non-fiction ». Une rencontre sur l’essence de la littérature de voyage. Avec quelques-uns des meilleurs « travel-writers » actuels : Colin Thubron, Paolo Rumiz, Jim Fergus, John Vaillant et David Vann. JoHn vaILLanT Comparé par certains au Croc-Blanc de Jack Lon- don, le second livre de John Vaillant, Le tigre, réveille l’homme préhistorique qui sommeille en chaque lecteur. Primé à plusieurs reprises, cet ouvrage de « non-fiction » mêlant technique de reportage et nature-writing, suit une équipe d’inspecteurs lancé sur les traces d’un fauve meurtrier aux confins orientaux de la Russie. S’engage alors un duel implacable, au cœur de la taïga. Tout simplement captivant. Nicolas Bouvier fut, dès la première édition et jusqu’à sa mort, de l’aventure d’Étonnants Voyageurs, et ses livres conti- nuent d’illuminer des générations de lec- teurs, d’une écriture si fine, si légère, émerveillée, qu’il leur semble toucher à travers elle au grain même du monde... Le prix, fondé par le festival Étonnants Voyageurs, couronne chaque année le meil- leur livre de voyage paru depuis l’automne. Décerné par un jury composé d’écrivains qui, pour la plupart, furent les amis proches de Nicolas Bouvier ( Alain Borer, Pascal Di- bie, Alain Dugrand, David Fauquemberg, Gilles Lapouge, Bjorn Larsson et Catherine Shan), il en perpétue ainsi la mémoire. Qui sera le lauréat, après Aude Seigne en 2011 pour ses Chroniques nomades ? Réponse dimanche, lors d’une grande après-midi voyageuse. dIM., THÉâTre CHaTeauBrIand, 14H Alexandra David-Néel, j’irai au pays des neiges, à voir Samedi au Cinéma Le Vauban, avant une rencontre avec le réalisateur Joël Farges.

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LES GRANDS THÈMES DU FESTIVAL 2012

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Page 1: AU RENDEZ-VOUS DES VOYAGEURS

p 39p 38

les grands thèmes du festival au rendez-vous des voyageurs

S‘il est un « secret » du voyage (et de la litté-

rature), si quelque chose se joue dans l’espace

fluide de l’errance, c’est peut-être cela : ce

point de réversibilité entre le Même et l’Autre,

l’intérieur et l’extérieur, si difficile à penser,

mais éprouvé si violemment, qui toujours nous

appelle, et nous précipite indifféremment par

les chemins et dans les livres… Belle moisson

de livres voyageurs cette année encore qui nous

disent l’inépuisable beauté du monde, le frisson

de l’inconnu, et tout à la fois la diversité et l’unité

de l’humaine condition. « Rien de plus vaste

que le mystère du monde » écrit le poète André

Velter : « Rien de plus violent que le goût de l’in-

connu. Un cœur vivant est un cœur en partance

» Partez en confiance, avec les compagnons qui

vous attendent dans ces pages, et à Saint-Malo.

au rendeZ-vOus des voyageurs

de BruCe ChatWin A JaCK KerOuaC sur La rouTe

Barry Miles

On the road de Walter Salles

Tout un après-midi consacré à la littérature voyageuse, à l’occa-

sion de la remise du prix Nicolas Bouvier, le dimanche, au théâtre

Chateaubriand à 14h. Avec à l’honneur cette année deux immenses

figures : Bruce Chatwin et Jack Kerouac... POur saluer BruCe CHaTWIn

La parution de En Patagonie, en

1977, le rendit du jour au lendemain

célèbre Outre-Manche : la promesse

d’une littérature nouvelle, retrou-

vant sa vigueur au contact du monde,

dans une période ou s’effondraient

les idéologies supposées nous four-

nir des explications sur tout – à la

condition de ne plus se poser de

questions sur rien. Les livres qui suivirent, tous inclassables, Le

vice-roi de Ouidah, Les jumeaux de Black Hill, Le Chant des

pistes, Utz, devaient confirmer son statut d’écrivain majeur, se

réinventant de livre en livre. Un météore, dans le ciel des lettres

britanniques, dont la mort en 1989 devait faire une légende...

Nicholas Shakespeare, romancier, auteur d’une monumen-

tale biographie de Bruce Chatwin (1999) et Elizabeth Chatwin

publient cette année chez Grasset un choix de lettres de l’écri-

vain, La sagesse du nomade, et c’est un enchantement : un chef

d’œuvre. Également présents pour en parler : Colin Thubron

et David Fauquemberg.

rePrendre la rOute aveC JaCK KerouaCSur la route : rarement livre aura incarné

une époque avec une pareille force,

influencé tant de lecteurs de par le monde,

suscité tant de vocations. Mais pourquoi

cette fascination, encore aujourd’hui ?

L’occasion, avant de courir au Vauban as-

sister à la projection du film Sur la route de Walter Salles (voir p. 88), tout juste pré-

senté à Cannes de saluer l’écrivain, dont

on sait les origines bretonnes.

Avec Barry Miles, grande figure de la Beat

Generation, auteur d’un superbe Beat Ho-

tel, sur la Beat Generation à Paris, et d’Ici

Londres sur l’underground londonien. Et

avec Paolo Rumiz, grand marcheur devant

l’éternel, Éric Sarner, auteur d’un beau

documentaire sur l’écrivain, Jean-Fran-çois Duval, qui sillonne depuis 20 ans les

USA sur les traces des beatniks et Jean-Baptiste Thoret, co-auteur d’un livre

appelé à devenir culte : Road movie. La

rencontre sera suivie de la projection de

Jack Kerouac, un rêve américain au temps d’Hiroshima réalisé par Michel Viotte et Éric Sarner.

remise de Prix BouvIer

une matinee « BeaT generaTIon »La Beat Generation ne se limite pas à Jack Kerouac. Barry Miles en fut un acteur et dans Beat Hotel, il nous fait revivre

avec verve la vie folle, généreuse, tumultueuse et désespérée

de ces Américains à Paris, quand tous logaient dans un hotel

rue Git-le-Cœur, entré dans la légende. Avec Jean-François Duval, Alexis Gloaguen et Éric Sarner évoqueront Allen

Ginsberg, avant la projection du film Howl de Rob Epstein et

Jeffrey Friedman, sur la jeunesse du poète, quand il écrivait

le long poème qui devait lui valoir un procès pour obscénité :

« J’ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par

la folie, affamés, hystériques, nus, se trainant à l’aube dans les

rues nègres à la recherche d’une furieuse piqûre »...

Lun., MaIson des assoCIaTIons, 10H

L’arT du « TraveL-WrITIng »« J’aPPlique au reel les teChniques de narratiOn du rOman, POur reveler la dimensiOn rOmanesque du reel » C’est ainsi que Chatwin répondait aux critiques troublés de ne pas retrouver dans En

Patagonie un compte-rendu soucieux des faits, à la manière d’un reportage. La phrase,

à elle seule, ne résume-t-elle pas ce qui fait d’un récit de voyage une œuvre littéraire ?

D’autres l’ont théorisé sous l’appellation de «creative non-fiction ». Une rencontre sur

l’essence de la littérature de voyage. Avec quelques-uns des meilleurs « travel-writers »

actuels : Colin Thubron, Paolo Rumiz, Jim Fergus, John Vaillant et David Vann.

JoHn vaILLanTComparé par certains au Croc-Blanc de Jack Lon-

don, le second livre de John Vaillant, Le tigre,

réveille l’homme préhistorique qui sommeille

en chaque lecteur. Primé à plusieurs reprises,

cet ouvrage de « non-fiction » mêlant technique

de reportage et nature-writing, suit une équipe

d’inspecteurs lancé sur les traces d’un fauve

meurtrier aux confins orientaux de la Russie.

S’engage alors un duel implacable, au cœur de

la taïga. Tout simplement captivant.

Nicolas Bouvier fut, dès la première

édition et jusqu’à sa mort, de l’aventure

d’Étonnants Voyageurs, et ses livres conti-

nuent d’illuminer des générations de lec-

teurs, d’une écriture si fine, si légère,

émerveillée, qu’il leur semble toucher à

travers elle au grain même du monde...

Le prix, fondé par le festival Étonnants

Voyageurs, couronne chaque année le meil-

leur livre de voyage paru depuis l’automne.

Décerné par un jury composé d’écrivains

qui, pour la plupart, furent les amis proches

de Nicolas Bouvier ( Alain Borer, Pascal Di-

bie, Alain Dugrand, David Fauquemberg,

Gilles Lapouge, Bjorn Larsson et Catherine

Shan), il en perpétue ainsi la mémoire. Qui

sera le lauréat, après Aude Seigne en 2011

pour ses Chroniques nomades ? Réponse

dimanche, lors d’une grande après-midi

voyageuse.

dIM., THÉâTre CHaTeauBrIand, 14H

Alexandra David-Néel, j’irai au pays des neiges, à voir Samedi au Cinéma Le Vauban, avant une rencontre avec le réalisateur Joël Farges.

Page 2: AU RENDEZ-VOUS DES VOYAGEURS

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PrOgrammatiOnau rendez-vous des voyageurs

Les grands dÉBaTs / deMI-JournÉes

THÉMaTIques

saMedI 26 MaI > Matinée Dans les mers du Sud

et débat « Ils rêvaient d’un autre monde » Théâtre Chateaubriand 10h15

dIManCHe 27 MaI> Après-midi Nicolas Bouvier

et hommages à Bruce Chatwin et Jack Kerouac Théâtre Chateaubriand, 14h

LundI 28 MaI> Matinée Beat Generation

Maison des associations, 10h

soIrÉe> Sur la Route

Cinéma Le Vauban, dim. 20h15 (p. 89)

Les fILMsAlexandra David-Néel, j’irai au pays des neiges (p. 69) / Boy (p. 72) / Duch, le maitre des forges de l’enfer (p. 83) / Himalaya, face aux abeilles géantes (p. 69) / Howl (p. 81) / J’irai dormir chez vous : Bollywood (p. 82) / Jack Kerouac, un rêve américain au temps d’Hiroshima (p. 78) / L’envol (p. 78) / L’utopie de la Bounty (p. 68) / Les Himbas font leur cinéma (p. 70) / Les plongeurs du Yucatan (p. 71) / Makay, les aventuriers du monde perdu (p. 72) / Murundak, songs of freedom (p. 73) / On the road (p. 89) / Ouaga Paradiso (p. 78) / Sur les traces d’Alain Gerbault (p. 83) / Sur les traces de Tintin: Le Lotus Bleu (p. 75) / Thibault : Sénégal, la débrouille en musique (p. 77) / Yarsagumbu, l’or de l’Himalaya (p. 69)

Les InvITÉs

François ANGELIER / Solenn BARDET / Elisabeth BARILLE / Jean-Michel BARRAULT / Patrick BERNARD / Laurent BIGNOLAS / Alain BORER / Eric BORG / Eliane BOUVIER / Olivier BRAMANTI / Elisabeth CHATWIN / Jean-Luc COATALEM / Johanni CURTET / Gérard DE CORTANZE / Antoine DE MAXIMY / Frédéric DEBOMY / Patrick DEVILLE / Alain DUGRAND / Jean-François DUVAL / Joël FARGES / Jim FERGUS / François GARDE / Alexis GLOAGUEN / IGORT / Nicholas JUBBER / Gilles LAPOUGE / Reif LARSEN / Thomas LAVACHERY / Tim LEBBON / Bruce MACHART / Jean-Luc MARTY / Véra MICHALSKI / Daniel MORDZINSKI / Erik ORSENNA / Jean ROLIN / Eric SARNER / Jérome SEGUR / Luis SEPULVEDA / Nicholas SHAKESPEARE / Jil SILBERSTEIN / Nathalie SKOWRONEK / Jean-Baptiste THORET / Colin THUBRON / TIAN / John VAILLANT / David VANN

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eCrivains voyageurs

Belle moisson, cette année encore : François Angelier,

déjà responsable d’un formidable Dictionnaire Jules

Verne récidive avec un indispensable Dictionnaire des

voyageurs et explorateurs occidentaux, Jean-Luc Coatalem

nous enchante avec Le gouverneur d’Antipodia, Jean-Louis Etienne nous propose ses Nouvelles histoires naturelles,

Gilbert Grellet nous emporte aux Frontières du monde,

Nicholas Jubber tire La barbe de l’ayatollah, Gilles Lapouge

signe une petite merveille avec Le flâneur de l’autre rive

tandis que sont réédités deux de ses chefs-d’œuvre, Equi-

noxiales, récit de voyage au Brésil, et La bataille de Wagram,

Jean-Luc Marty laisse la barre de Géo pour nous livrer son

Cœur portuaire, intime et intensément poétique, Barry Miles

nous plonge dans le Londres underground, Olivier Rey relit

Melville, la réédition de Vue sur la mer de Jean Rolin ravira

tous ses fans : tout simplement une merveille, Paolo Rumiz fait

revivre le rêve d’une Méditerranée des deux rives en traquant

L’Ombre d’Hannibal, Éric Sarner nous propose un Voyage

en Algéries plein d’émotion contenue, Colin Thubron signe

un chef d’oeuvre avec Destination Kailash, Jil Silberstein se

met à l’écoute de la forêt dans La terre est l’oreille de l’ours,

Sanjay Subrahmanyan met le feu aux études historiques

avec sa splendide et décapante biographie de Vasco de Gama, Jean-Baptiste Thoret nous livre le livre de référence sur les

Road movies, Maarten Troost nous fait hurler de rire dans

La Vie sexuelle des cannibales, tandis qu’avec Désolations,

David Vann nous entraine en Alaska, dans un voyage au bout

de la solitude. Enfin, grande aventure avec John Vaillant dont

Le tigre a été qualifié par Le Monde, « d’équivalent forestier

de Moby Dick » !

Jim fergusLa découverte de la culture Cheyenne lors d’un

voyage dans le Midwest quand il avait 16 ans de-

vait changer sa vie – et le Colorado est devenu

sa terre d’élection, après 30 années d’errance.

Ami de Jim Harrison et de Robert Redford, il s’est

imposé dès Mille femmes blanches comme un

écrivain majeur. N’hésitez pas à le suivre dans ses

Espaces sauvages !

Jean-luC CoaTaLeMUne enfance polynésienne, une adolescence mal-

gache : il était écrit que ce breton serait marqué

par le goût de l’ailleurs. Depuis, il n’a pas cessé

d’arpenter la planète. Pour la revue Géo, certes,

mais à la poursuite d’abord de ses rêves, dessinant

à travers récits, romans et essais une géographie

intime et rêveuse. Je suis dans les mers du Sud

est une belle biographie de Gauguin. Et Le gou-

verneur d’Antipodia, dans les solitudes glacées

d’un caillou perdu dans le Pacifique sud, tout sim-

plement un grand roman. Peut-être son plus beau.

maarten TroosTPublishers Weekly a salué comme « le livre le plus drole de

ces dix dernières années » La vie sexuelle des cannibales –

récit de la découverte par l’inoffensif Maarten et sa vaillante

compagne, Sylvia, des iles Kirabati, perdues aux fins fonds

du Pacifique Sud. La vraie vie, s’écrient-ils ! Comme quoi tout

le monde peut se tromper… Rien n’est plus ennuyeux que le

récit d’un voyage réussi : autant dire que celui-ci vous tient en

haleine de bout en bout et vous fait pleurer de rire à chaque

page. dIM. Le nouveau Monde 1, 12H

Dernières nouvelles du Sud : un

voyage sans but, sans boussole,

sans souci du temps dans quelques-

uns des derniers endroits ou sont

possibles les légendes, à travers la

Patagonie, de San Carlos de Bari-

loche, jusqu’au Cap Horn avant un

retour par l’ile de Chiloé. Dont nos

deux amis rapportent un formidable

livre d’aventures, de rencontres, de

témoignages sur la transformation

d’un territoire mythique, ou passe

tout au long la musique douce-amère

des choses inexorablement perdues.

dIM. CafÉ LITTÉraIre, 12H

Elle fut exploratrice, journaliste, écrivain, tibéto-

logue, orientaliste, féministe. Chanteuse d’opéra,

aussi, et anarchiste, collaboratrice à l’âge de 20

ans de La Fronde, sous l’influence d’Elisée Reclus,

le géographe libertaire… Et devint mondialement

célèbre après que le 28 février 1924, déguisée en

mendiante, elle ait pénétré à Lhassa, capitale du

Tibet, jusqu’alors interdite aux étrangers. L’abou-

tissement d’une longue quête spirituelle : partie

treize ans plus tot du sud de l’Inde, et après des

années de pérégrinations qui l’ont conduite des

contrées méconnues de l’Himalaya aux plaines

tibétaines jusqu’alors inexplorées, elle a traver-

sé le continent asiatique pour découvrir le toit du

monde, accompagnée d’un jeune Lama devenu

son fils adoptif.

Un film superbe lui rend hommage, illuminé par la

performance étonnante de Dominique Blanc, litté-

ralement habitée par son personnage : Alexan-dra David-Neel, j’irai au pays des neiges.

saM., Le vauBan - saLLe 5, 14H. suIvI d’une renConTre aveC Le rÉaLIsaTeur, JoëL farge.

Yarsagumbu, l’or de l’Himalaya, suivi de Himalaya, face aux abeilles géantes, deux films

exceptionnels pour une matinée dans l’ivresse des sommets

(Samedi, Auditorium, dès 10h)

luis sepùLveda, daniel MordzInsKI

hommage

alexandra davId-nÉeL

les grands thèmes du festival au rendez-vous des voyageurs