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V iv r e L o r g u e s JOURNAL COMMUNAL La vido vidanto à Lorgue epuis de nombreuses années maintenant, les inondations se succèdent à un rythme qui nous paraît croissant : le Gard, le Vaucluse, l’Hérault, la Vendée et, le 15 juin dernier, le Var ! Nous sommes d’autant plus touchés et attristés que ces dramatiques événements se déroulent chez nous, autour de nous et que nous connaissons quelquefois des victi- mes. D’autres n’ont été, si j’ose dire, que durement éprouvés, perdant tout ou partie de leurs biens. Tout cela est triste, bien triste ! Mais sommes-nous certains que ces tragédies sont bien des catastrophes naturelles ? Catastrophes, indiscutablement oui, mais « naturelles » est-il le qualificatif approprié ? Pour le dictionnaire, ce qualificatif signifie « relatif à la nature, qui ne doit rien à l’homme ». Est-ce vraiment le cas ? Personne n’osera affirmer sérieusement que ces catastrophes sont toutes, sinon provoquées par l’homme, au moins largement aggravées par ses actions inconsidérées : urbanisation sauvage, constructions anarchiques sur des espaces potentielle- ment inondables, déforestation, etc. L’histoire pourtant nous raconte que le 6 juillet 1827 l’é- vénement climatologique a été bien pire selon les écrits de François d’Audéric le préfet du Var de l’époque. Il est vrai que 13 ans après la chute du 1er Empire il n’y avait ni télévision, ni radio, ni la multitude de médias que nous connaissons aujourd’hui pour porter la catastrophe aussi haut, que l’urbanisation n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui et que la France ne comptait que 30 millions d’habitants. En tout cas une chose est sûre, la nature quand elle le veut reprend toujours ses droits. Nous les hommes nous devons savoir la chérir et surtout ne pas la contrarier pour que ses caprices nous infligent le minimum de dom- mages. n°105 JUILLET 2010 Le mot du maire sommaire Vivre à Lorgues EDITOSOMMAIRE Le mot du Maire Page 1 ENVIRONNEMENT La flore de Lorgues. Page 2, 3, 4, 5 SOUVENIRS Jean Giono - Au sujet de Pierre Lartigue. Page 6, 7 PATRIMOINE La commanderie Templière du Ruou. Page 8, 9 TRADITIONS Le berger - Lu pour vous. Page 10, 11 HISTOIRES VECUES La saga des transports à che- vaux - Du haut de la fontaine de la Noix. Page 12, 13 HUMEUR Si courteline vivait encore... Page 14 DETENTE La recette d’Anne Lopez - La grille d’Antoine Page 15 L’ANNUAIRE DE V.A.L. Page 16 D CLAUDE ALEMAGNA

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A SS O C I AT I O N S

Vivre à Lorgues

J O U R N A L C O M M U N A L L a v i d o v i d a n t o à L o r g u e

epuis de nombreuses années maintenant, les inondations se succèdent à un rythme qui nous

paraît croissant : le Gard, le Vaucluse, l’Hérault,la Vendée et, le 15 juin dernier, le Var !

Nous sommes d’autant plus touchés et attristés que cesdramatiques événements se déroulent chez nous, autourde nous et que nous connaissons quelquefois des victi-mes. D’autres n’ont été, si j’ose dire, que durementéprouvés, perdant tout ou partie de leurs biens.

Tout cela est triste, bien triste !

Mais sommes-nous certains que ces tragédies sont biendes catastrophes naturelles ?Catastrophes, indiscutablement oui, mais « naturelles »est-il le qualificatif approprié ?Pour le dictionnaire, ce qualificatif signifie « relatif à lanature, qui ne doit rien à l’homme ».Est-ce vraiment le cas ? Personne n’osera affirmersérieusement que ces catastrophes sont toutes, sinonprovoquées par l’homme, au moins largement aggravéespar ses actions inconsidérées : urbanisation sauvage,constructions anarchiques sur des espaces potentielle-ment inondables, déforestation, etc.

L’histoire pourtant nous raconte que le 6 juillet 1827 l’é-vénement climatologique a été bien pire selon les écritsde François d’Audéric le préfet du Var de l’époque. Il est vrai que 13 ans après la chute du 1er Empire il n’yavait ni télévision, ni radio, ni la multitude de médias quenous connaissons aujourd’hui pour porter la catastropheaussi haut, que l’urbanisation n’était pas ce qu’elle estaujourd’hui et que la France ne comptait que 30 millionsd’habitants.

En tout cas une chose est sûre, la nature quand elle leveut reprend toujours ses droits. Nous les hommes nousdevons savoir la chérir et surtout ne pas la contrarierpour que ses caprices nous infligent le minimum de dom-mages.

n ° 1 0 5 J U I L L E T 2 0 1 0

Le mot du maire sommaire

VivreàLorguesEDITO–SOMMAIRELe mot du Maire

Page 1

ENVIRONNEMENTLa flore de Lorgues.

Page 2, 3, 4, 5

SOUVENIRSJean Giono - Au sujet de PierreLartigue.

Page 6, 7

PATRIMOINELa commanderie Templière duRuou.

Page 8, 9

TRADITIONSLe berger - Lu pour vous.

Page 10, 11

HISTOIRES VECUESLa saga des transports à che-vaux - Du haut de la fontainede la Noix.

Page 12, 13

HUMEURSi courteline vivait encore...

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DETENTELa recette d’Anne Lopez - Lagrille d’Antoine

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L’ANNUAIRE DE V.A.L.Page 16

D

CLAUDE ALEMAGNA

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E N V I R O N N E M E N T

Vivre à Lorgues

orgues s’inscrit dans un seul dispo-sitif « ZNIEFF1 », qui correspondégalement à une zone « NATURA2000 », où une certaine maîtrise dufoncier et de la protection des

milieux et des espèces s’exerce. C’est « le vald’Argens » choisi en particulier pour la grandediversité des milieux autour du fleuve varois.Lorgues, comme les autres communes circons-crites autour de l’Argens, peut s’enorgueillir deposséder un capital végétal important où qua-tre espèces à fort intérêt patrimonial sontrecensées dans le récent « Le Var et sa flore :plantes rares et protégées du Var ». Il s’agit de :

Alcea biennis la guimauve pâle,Viola jordanensis la violette de Jordan,

Ophrys provincialis l’ophrys de Provence,Phalaris aquatica l’alpiste aquatique,

quatre espèces toutes protégées en régionPACA auxquelles on peut sans doute adjoindreTulipa agenensis, la tulipe « œil-de-soleil » oud’Agen2, qui existe probablement encore dansquelques vignes abandonnées et non traitées etpeut-être aussi Anemone coronaria, l’anémonecouronnée, qui est présente non loin, (àFlayosc), et qui persiste peut être encore dansquelque oliveraie à Lorgues (ces deux espècesétant protégées sur le plan national).

En dehors de ces quelques rares ou très raresespèces, les contingents d’espèces lorguaisesne manquent ni d’intérêt ni de diversité.Faisons-en un rapide tour d’horizon ensemble

FLORE FORESTIÈRE

Lorgues est cernée de bois et de forêts oùdominent Pinus halepensis, le pin d’Alep,Quercus pubescens, le chêne blanc oupubescent « lou blacas », et Quercus ilex, lechêne vert, ou yeusev « l’éuve ». Les com-pagnes habituelles sont 3 :Phyllirea angustifolia, la filaire à feuillesétroites, « lou pichòt taradèu »,Rubia peregrina, la garance voyageuse,« lou rastelet », aux racines orangéesAsparagus acutifolius, l’asperge à feuillesépineuses, « lou ramo-couniéu », soumise àune traque serrée au printemps, Smilax aspera, la salsepareille, « l’ariege »,ou « gros grame », l’ennemie du jardinier,Genista hispanica, le genêt d’Espagne, « loutiro-buou », tapissant les sous-bois de chê-

naie pubescente,Staehelina dubia, la staehéline douteuse,peu connue mais très commune,Rosmarinus officinalis, le romarin, « lou rou-maniéu » ou « roumanin », dans les partiesboisées les plus sèches,Leuzea conifera, la leuzée conifère, « labousqueto » ou « lèngo-de-cat », dans lessous-bois de pinède,Rhamnus alaternus, l’alaterne, « lou grostaradèu », aux feuilles bordées d’un ourletrigidifié,Viola jordani, la violette de Jordan, déjàcitée (et pas si rare que ça autour de Lorgues …) et ça et là quelques orchidéesintéressantes :Ophrys arachnitiformis, l’ophrys fausse arai-gnée,Limodorum abortivum, le limodore à feuillesavortées, et probablement le rare Ophrys forestieri, Ophrys de Forestieri…

FLORE DES VIGNES OU DES CHAMPS ABANDONNÉS OU NON CULTIVÉS, JACHÈRES

C’est un ensemble d’espèces souvent négli-gées car il s’agit d’une flore transitoire entrel’abandon de la culture et sa reprise, ou larepousse d’une autre végétation plus pérenne.Son examen peut faire l’objet de découvertesintéressantes. On peut citer par exemple :

La floredeLa commune de Lorgues s’étend sur plus de 6000 ha où la nature

est bien présente et très diversifiée tant sur le plan des milieuxnaturels que sur le plan de la pluralité des organismes qui y vivent.C’est dire si la flore y est richement représentée. De forêts en gar-LL

Cupidone bleue

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Vivre à Lorgues

Daucus carota, la carotte sauvage, « la pas-tenargo fero », à la racine comestible à cro-quer après épluchage,Rumex pulcher, l’oseille violon, « lou viou-loun », aux feuilles acidulées et accommodantles salades sauvages,Plumbago europaeum, le dentelaired’Europe, « lou bagoun », aux fleurs viola-cées dont le calice est recouvert de minuscu-les glandes,Tragopogon pratensis, le salsifis deschamps, « lou barbabouc » dont les premiè-res feuilles font d’excellentes salades Chondrilla juncea, Laitue faux jonc, herbe àla bûche, « lou sauto-oulamo » (ainsiappelée parce qu’elle résistait au tranchant dela faucille-oulamo-de la faucille des moisson-neurs), une des meilleures salades sauvages,Foeniculum vulgare, le fenouil sauvage,« lou fenoui », aussi bon en salade qu’enaccompagnement de plat, Conyza canadensis,la vergerette du Canada, très commune enautomne.

GARRIGUES, BROUSSAILLES, COTEAUX EN REVÉGÉTATILISATON

C’est la formation végétale qui succède à unedestruction de la forêt méditerranéenne, suiteà une coupe brutale ou par le passage du feu.C’est le royaume des cistes et du calicotome.Cistus albidus, le ciste blanc, « la messugo

blanco », au feuillage blanchâtre mais auxfleurs lilas,Cistus salviaefolius, le ciste à feuilles desauge, « la messugo trebo », à fleurs blan-ches, Calicotome spinosa, le calicotome épineux,« l’argelas» ou « l’argeras », à la morsureinoubliable,Pistacia lentiscus, le lentisque, «lou lentiscle»,riche en essence,Pistacia terebenthus, le térébinthe, « loupetelin », qui se distingue du précédent par laprésence d’une foliole terminale,Iris chamaeiris, l’iris nain, existant sous deuxformes, l’une à fleurs violettes, l’autre à fleursjaunes,Dittrichia viscosa, l’inule visqueuse, fleuris-sant à l’automne, très mellifère, Helichrysum stoechas, l’immortelle, « lasaureto » au parfum très fort de curry (et quireprésente un ersatz très intéressant de l’é-pice exotique),Ophrys lupercalis, l’ophrys brun, très com-mun au début du printemps,Iris lutescens, l’iris nain, existant sous deuxformes, l’une à fleurs violettes, l’autre à fleursjaunes.Scilla autumnalis, la scille d’automne, à flo-raison automnale et aux jolies petites fleursviolettes.

de Lorguesrigues, de bords de rivières en prairies, de champs de vignes envieux murs colonisés par les plantes, la biodiversité – terme très àla mode, mais ô combien capital – végétale s’exprime à Lorguessous des formes passionnantes sous bien des aspects.

Guimauve pâle

Leuzée pommede pin

Vivre à Lorgues

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Cornus mas, le cornouiller mâle, « l’acur-nié», aux fruits rouges délicieux,Carex pendula, la laîche penchée, grandeherbe aux épis de fleurs mâles et femellesséparés,Iris pseudoaçorus, l’iris d’eau, « lou coutelas », trèsfréquent au bord des eaux,Pulicaria dysenterica, la pulicaire dysenté-rique, au bord des canaux d’irrigation,Scirpoides holoschoenus, le scirpe jonc, auxcurieuses inflorescences en boule,Cirsium monspessulanum, le cirse deMontpellier, un des rares cirses presque nonépineux,Samolus valerandi, le faux mourron d’eau,jolie plante discrète, à petites fleursblanchesEpilobium parviflorum, l’épilobe àpetites fleurs « la douceto-d’aigo », très com-mune au bord des rivières, des canaux.

FLORE DES TROTTOIRS, DES DÉCOMBRES, DES TERRAINS VAGUES

Il s’agit là encore d’un cortège de plantes sou-vent traitées avec dédain, voire méprisées. On ytrouve cependant des taxons d’une très grandediversité.Stellaria media, la stellaire moyenne, « lapaparedo blanco », une des plantes les pluscommunes du centre ville,Lamium purpureum, le lamier pourpre, l’undes trois lamiers communissimes dans les ter-rains vagues,Lamium maculatum, le lamier tacheté,« lou pisso-mèu », aux feuilles rayées deblanc,Erodium ciconium, le bec de cigogne, « l’a-guïo », aux fruits démesurément allongés,Scandix pecten-Veneris, le peigne de Vénus,aux fruits formant effectivement une sorte depeigne,Chenopodium album, le chénopode blanc,entièrement d’un vert tendre,Sonchus asper, le laiteron âpre, « la car-

FLORE DES BORDS DES CHEMINS, DES SENTIERS, DES ROUTES

C’est une flore à part entière et très particu-lière, peu sensible à la pollution et tolérée parl’homme. Comme un certain nombre d’entreelles sont comestibles, on se gardera bien deles récolter en bord de route, mais plutôt sur lebords des chemins pédestres. On y trouvenotamment :Diplotaxis erucoides, la fausse roquetteblanche, « la rouqueto blanco », aux fleursau bon goût de moutarde,Reichardia picroides, le faux picris, « la cou-stelino », la salade sauvage la plus célèbre detoutes !Calendula arvensis, l’iris de Florence, cul-tivé, sauvage ou subspontané,Centranthus ruber, le lilas d’Espagne, « loupan-couguou », lui aussi cultivé, sauvage, ouéchappé de jardins,Scolymus hispanicus, le scolyme d’Espagne,« lou pèis de nouvè», autrefois cultivé pour saracine épaisse qui se mange comme un radis,Catananche caerulea, la cupidone, aux bellesfleurs bleues,Diplotaxis tenuifolia, la fausse roquettejaune, « la rouqueto jauno», très bonnesalade sauvage au goût de moutarde pro-noncé,Himantoglossum robertianum, l’orchis deRobert, orchidée magnifique, en forte pro-gression dans toute la France méridionale.

FLORE DU BORD DES EAUX, DES RIVIÈRES

La Florieye et l’Argens proposent un cortèged’espèces particulièrement fourni et remar-quable. Le site de Sauveclare présente à luiseul un grand nombre d’espèces présentant un vif attrait botanique :

Plumbago europea

Scille d’automne

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Vivre à Lorguesdello », aux jeunes feuilles très comestibles, Geranium molle, le géranium mou, l’un destrès nombreux géraniums communs,Medicago arabica, la luzerne d’Arabie, auxfeuilles tachetées de noir,Malva sylvaticum, la mauve sylvestre, « lamauvo negro », aux fleurs comestibles sidécoratives dans les salades,Euphorbia helioscopa, l’euphorbe réveil-matin, très jolie plante –cependant toxique-,Borago officinalis, la bourrache, « lou bour-rage », aux fleurs comestibles et aux vertusofficinales bien connues,Capsella bursa-pastoris, la bourse à pasteur,« lou nestoun fèr » (cresson sauvage),remarquable salade sauvage trop souventdélaissée,Solanum nigrum, la morelle noire, « l’erbo-bouimenco » (l’herbe bohémienne), aux fruitsattractifs mais éminemment toxiques !

LA FLORE DES VIEUX MURS

Derniers refuges dans la ville des plantes defalaises ou d’escarpements verticaux, les vieuxmurs recèlent souvent des trésors de biodiver-sité.Ceterach officinarum, le cétérach, « l’erbodaurado », fougère très commune dont laface inférieure des frondes est recouverte depailetttes brunes,Veronica cymbalaria, la véronique cymba-laire, fleurissant très précocement en févrieret mars, Umbilicus rupestris, le nombril de Vénus,« la coucoumaro » ou « coucoumello »,plante grasse très comestible et rafraîchis-sante en salade,Parietaria judaica, la pariétaire de Judée,« l’espargo », « l’erba-rossa » de nos amisitaliens, plante très allergène, qui colonise lacollégiale de Lorgues (levez les yeux !),Asplenium trichomanes, le capillaire noir,autre fougère commune dans les vieux murs,

Hedera helix, le lierre, « l’èure », aux fruitsservant de base alimentaire à quantités depassereaux, Cymbalaria muralis, la ruine de Rome,autrefois rare dans le département, se rencon-tre désormais assez fréquemment dansLorgues,Sedum dasyphyllum, l’orpin à feuillesépaisses, « lou rasin de terro », plantegrasse, aux feuilles gonflées d’eau,Clematis vitalba, la clématite, « vigne blan-che », « l’aubavis » ou « vidaubo » (d’où lenom de Vidauban), aux fruits plumeux.Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter, debonnes recherches floristiques et botaniques.

Thierry Ménard

BIBLIOGRAPHIE, LIENS UTILES" Catalogue des plantes vasculaires du Var ", 1908,ALBERT A. & JAHANDIEZ E.*, Muséum d'Histoirenaturelle de Toulon." Flore descriptive et illustrée de la France, de laCorse et des contrées limitrophes ", 1906, COSTEH., Librairie scientifique et technique AlbertBlanchard." Le Var et sa flore ; plantes rares et protégées ",2008, CRUON R. et coll., Naturalia publications." Guide de la fore méditerranéenne, de Collioure àMenton ", 2005, MÉNARD T., Éditions Sud-Ouest.… et quelques sites de référence pour les botanistesamateurs :*Avec l'accord de l'auteur de cet article, AndréLAGIER a transcrit les noms provençaux dans unegraphie plus accessible aux provençalistes et faitquelques ajouts.http://www.tela-botanica.org/, http://photoflora.free.fr/RechTax.phphttp://sophy.u-3mrs.fr/photohtm/LIENPLTS.HTM

1) Zone Naturelle à Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique2) tulipe rare que j'ai pu encore observer il y a 5 ou 6 ans à la sortie de

Lorgues, dans une ancienne vigne3) On notera successivement le nom latin, le nom vernaculaire français leplus commun et le nom provençal pris dans le catalogue d'Albert etJahandiez (1908)

Scirpe jonc Veronique

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S O U V E N I R SVivre à Lorgues

e nombreuxécrivains ontpuisé leuri nsp i ra t i o n

dans la ruralité proven-çale.Jean GIONO en a étémaître en la matière etses œuvres figurent enbonne place dans tou-tes les bibliothèques,de même que leursadaptations cinémato-graphiques ont été lar-gement présentéesavec succès.C’est à Manosque qu’ilnaît le 30 mars 1895 oùson père, cordonnierd’origine piémontaise,est venu s’installer.En 1911, la mauvaisesanté de son père et lesfaibles ressources de lafamille – sa mère estrepasseuse – le met-tent dans l’obligationd’interrompre ses étu-des. Obstiné, c’est enautodidacte qu’il conti-nue à s’instruire.En 1915, soldat, il estenvoyé au front àVerdun au cœur d’unedes plus terriblesbatailles. Ses meilleurscamarades sont tués àses côtés. Légèrementgazé, il reste choquépar l’horreur de laguerre, les massacresdont il est l’acteur et le témoinde cet enfer, ce qui fait de luiun pacifiste convaincu.En 1929, il arrête toute acti-vité professionnelle pour seconsacrer à l’écriture. Le suc-cès est avec lui. Il reçoit unprix pour « Colline » suivid’un prix pour « Regain ».

JeanGionoJeanGiono

Il est nommé chevalier de lalégion d’honneur en 1932.Les événements de 1930 lepoussent à s’engager politi-quement à l’association desécrivains et artistes révolu-tionnaires de mouvance com-muniste, mais il s’en dégagerapidement.

En avril 1935, il publie« Que ma joiedemeure » qui connaîtun grand succès auprèsde la jeunesse.Lors d’une randonnéesur la montagne deLure avec quelquesamis, ils restent blo-qués au hameau deContadour. Subjuguéspar la beauté du site, ilsdécident de s’y retro-uver régulièrement. Desa plume féconde sort «Les vraies richesses»dédié aux habitants deContadour.Les prémices de laguerre le conduisent àrédiger ses suppliques :refus d’obéissance, let-tre aux paysans sur lapauvreté et la paix,précision et recherchede la pureté – il écrit :marchez seul, quevotre clarté vous suf-fise.Il est mobilisé à Dignemais son pacifisme lemène en prison le 14septembre 1939.Relâché après un non-lieu, il est libéré de sesobligations militaires.A la fin de la secondeguerre mondiale, il estaccusé d’avoir étépétainiste et empri-sonné en septembre

1944. Il est libéré en 1945sans avoir été inculpé. Cettemise à l’index prend fin en1947. Pourtant, tout au longde la guerre, il a protégé desfugitifs.Dans les années qui suivent, ilpublie « Mort d’un person-nage » (1948), « Les âmes

De nombreux écrivains ont puisé leur inspiration dans la ruralité provençale.Jean Giono en a été maître en la matière et ses œuvres figurent

en bonne place dans toutes les bibliothèques, de même que leurs adaptations cinématographiques ont été largement présentées avec succès.

DD

Il a toujours mêlé un

humanisme naturel à un révolté

contre la société

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Vivre à Lorgues

l me semble que dans les années 60-70, Pierre LARTIGUE enseignait lesLettres au lycée de Lorgues. J’écris «

il me semble » car de cette époque, mes sou-venirs sont flous : Pierre a été un professeurde mon frère, il se disait déjà de bonnes cho-ses à son sujet : son attention soignée enversses classes, l’individualisation de sa pédago-gie, le niveau de son ensei-gnement, son attitude à l’é-gard des parents étaientdes qualités et talents qu’onlui reconnaissait.Il s’est trouvé que nousavions des amis communs.Pas à Lorgues mais àMarseille, vers le Parc Royal.Là encore, mêmes échos.Pierre était un enseignantapprécié et respecté.Pendant sa carrière, entreMarseille et Lorgues, il fitquelques navettes. Je nesais vraiment pas si leurmaison, les oliviers et « le » chien eurentpour Mireille et lui autant d’importance que lesrumeurs de la ville, Marseille, et ses supportsculturels.Puis il prit sa retraite.Bonne affaire, s’est-on dit dans le groupe derédaction de Vivre A Lorgues : érudition etsavoir écrire, Pierre fut une recrue pointue.Nous savions cependant qu’il goûtait la Haute-Savoie, territoire que j’aime aussi, et où il fai-sait bien plus qu’accompagner son épouseMireille. Il y situa le récit d’un de ses romans.Nous en parlions souvent car s’il flânait enplaine, dans le Chablais au sud du lac Léman,j’arpentais la montagne, Aravis ou Mont Blanc.Homme libre, il le fut, puisqu’il partit autant

Au sujet de Pierre LARTIGUE,coéquipier de Vivre A Lorgues

qu’il le désirait, nous-mêmes étant seulementdésireux de ses textes et de ses retours !Il a offert à Vivre A Lorgues plusieurs récitsaux tournures délicates, marquées au coind’un scepticisme souriant, au ton un peu nar-quois. La nature y était présente : les olivierset quelques fleurs, toujours, la colline en fondd’écran, mais aussi « le » chien en veilleur

laxiste, et « la » femmeen énigme. Pierre écrivaitpoétiquement, subtilement,précisément et simple-ment.Professeur agrégé, il avaittout pour faire autoritédans le groupe, même sidans ce domaine, personnen’a jamais baissé la garde! Non : ce ne fut pas dutout son style. Quand ilétait là, Pierre intervenaitrarement, sinon par uneévocation littéraire, unquestionnement plutôt phi-

losophique –souvent très riches car il étaitréellement érudit-, une métaphore tranquille…Pierre n’a jamais joué au maître, dont sonauditoire aurait été captif. Je crois même quec’était là le fond de sa démarche : ne pasjouer au maître, mais aider son interlocuteur àdevenir roseau pensant : souplesse et réflexi-vité, telle semble avoir été sa méthode decommunication. Ainsi chacun trouvait auprèsde lui sa place, comme nous avons été pleine-ment heureux qu’il prenne auprès de nous,librement, la sienne, ce qui fut aussi, bien sou-vent, très joyeux !Pierre LARTIGUE nous a quittés le 19 avril2010.

Gilles HARDOUIN

Il a offert à Vivre A Lorgues

plusieurs récits aux tournures

délicates,

II

fortes » (1950), « Le hus-sard sur le toit » (1951). Cedernier roman adapté en longmétrage pour le cinémaconnaît un succès internatio-nal et le consacre un des plusgrands écrivains du 20ème siè-cle. En 1953 le prix littéraire duPrince Pierre de Monaco luiest décerné pour l’ensemblede son œuvre. En 1954 ilrejoint l’Académie Goncourt.Intéressé par le cinéma, sonfilm « Crésus » sort en1960. Il préside le jury du fes-tival de Cannes en 1961.Son dernier roman « l’Iris de

Suse », paraît l’année de samort, emporté par une crisecardiaque le 8 octobre 1970.Il est enterré dans sa ville

natale : Manosque.Il a toujours mêlé un huma-nisme naturel à un révoltécontre la société du 20èmesiècle, qu’il disait traverséepar le totalitarisme et lamédiocrité.Son souvenir se poursuit àtravers le Grand Prix JeanGiono créé en 1990 à l’occa-sion du 20ème anniversaire desa mort, il est décerné dans la2ème quinzaine de novembre àl’ensemble d’une œuvreromantique de langue fran-çaise dans l’esprit de JeanGiono.

Antoine PAYET

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P A T R I M O I N E

Vivre à Lorgues

e versant orienté au sud-ouest offrantune très large vue jusqu’aux horizonsboisés de VILLECROZE, TOURTOUR etCANJUERS, s’étend sur 19 hectares

de pins, de chênes et de friches, au reversduquel, en contrebas de 30 mètres, coule leruisseau du RUOU et présente une pente natu-relle de 20% au sommet de laquelle sontimplantés sur trois niveaux les bâtiments de laCommanderie du Ruou.Autour d’une cour intérieure, magnifiquementexposés, les vestiges importants des bâti-ments de l’ancienne Commanderie attestentpar leur disposition, la vie interne de ce patri-moine exceptionnel. A noter, en particulier, latrès belle chapelle romane qui est inscrite àl’inventaire des monumentshistoriques.

OriginesL’ordre des Chevaliers duTemple fut fondé en 1119 àJérusalem à l’instigation d’unChevalier champenoisHUGUES DE PAYNS afin d’as-surer l’appui logistique et opé-rationnel des actions chrétiennes en Orient. Ilreçut la confirmation de son existence cano-nique au cours du concile de Troyes en 1128.L’ordre essaima alors dans toutes les direc-tions, mais étant donnée l’intense activité quirégnait en Méditerranée, c’est surtout dans lesud de la France et notamment en Provenceque les frères du Temple s’installèrent.La première Commanderie provençale, qui futimplantée en 1136 à RICHERENCHES(Vaucluse), donna naissance aux autresCommanderies du nord de la Provence etnotamment à celle du RUOU sur la communede VILLECROZE.Cette Commanderie qui rayonnait de la valléedu Verdon à la Méditerranée allait devenir laplus importante de Provence et probablementl’une des trois principales de France.Elle fut fondée vers 1150-1155. Le plus anciendocument qui la mentionne date de 1156 : iltraite de la donation faite aux frères du Ruoupar les Seigneurs de Flayosc de biens sis auRUOU, SALGUES et SALGUETTES. Le domaines’agrandit rapidement et les Commandeurssuccessifs créèrent des fermes, des granges etdes maisons indépendantes. Au total, lesexploitations couvrirent un millier d’hectaresrépartis sur 28 communes dont DRAGUIGNAN,TOURTOUR, CALLAS, ENTRECASTEAUX,ROQUEBRUNE, FIGANIERES et surtout LOR-GUES où les Commandeurs résidèrent jus-

qu’en 1193.Le premier Commandeur futen 1170 HUGUES RAYMONDde VILLACROS. Trente deuxCommandeurs se succédèrentet le nombre des frèresChevaliers atteignit un effectifquatre fois supérieur à lamoyenne des autres comman-deries. En 1223, on notait

ainsi à côté du Commandeur, la présence de16 frères, du Chapelain et d’un nombreux per-sonnel de service.L’année 1307 vit l’arrestation des Templierspar Philippe le Bel. L’ordre fut dissous en 1312par Clément V (premier pape d’Avignon). Lesbiens furent transférés aux Hospitaliers qui enpoursuivirent l’exploitation jusqu’au début duXVème siècle.A partir de 1460 aucun texte ne fait plus men-tion du RUOU.Au siècle dernier, une fabrique de tomettesvint occuper les lieux.Depuis 1981, le site était totalement aban-donné.

Les batiments de la commanderieEn préliminaire à cet exposé, il semble néces-saire de préciser que les bâtiments sontcontemporains de l’ABBAYE du THORONET et,ainsi, de l’époque cistercienne (ST BERNARD)d’où une similitude dans leur disposition.D’autre part, il est rappelé que si les templiersen ont été les constructeurs, les occupationssuivantes ont été très diverses et en particu-lier par L’ORDRE DES HOSPITALIERS DE STJEAN (ordre de Malte actuel) et plus près denous par une fabrique de Tomettes.Ces multiples occupations ont sensiblement

La commanderie templière du Le domaine des Templiers est situé à l ’extrême l imite sud de la Commune de VILLECROZE.

CC

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Vivre à Lorgues

modifié certaines constructions mais il nousest possible de reconstituer les usages desdivers édifices.Autour de la cour centrale, l’ensemble monu-mental se répartit comme suit :LA CHAPELLEAu sud, édifié en pierres calcaires soigneuse-ment appareillées, ce monument comporteune nef unique couverte par une voûte en arcbrisé, divisée en 3 travées sur doubleaux. Lanef est prolongée par une abside en cul defour, avec 3 nervures rayonnantes.Sur cette demi-coupole, il est possible de dis-tinguer un reste de fresques très effacées.Trois portes y donnaient accès, dont une enpignon avec un arc outrepassé et deux porteslatérales, l’une ouvrant sur les bâtiments inté-rieurs desservis par une galerie en bois (dis-parue) et l’autre vers le cimetière situé contrel’abside. Trois oculus à double ébrasement

éclairent l’intérieur.LE LOGISLe bâtiment accolé à la chapelle et perpendi-culaire à celle-ci, est ruiné, il n’en reste que lesoubassement que la proximité d’une sourceabondante a transformé en bassin. Il subsisteégalement une partie de l’élévation du murlatéral Est. Ce bâtiment pouvait recevoir lelogis des frères et la salle capitulaire.LE REFECTOIRECe bâtiment, parallèle à la chapelle, est unédifice rectangulaire, couvert par une voûte enplein cintre. Une seule porte (sur la façadepostérieure), en permet l’accès. La voûte enplein cintre a probablement nécessité l’épais-seur des murs de 1m90.

LE FOURFace à l’entrée de la chapelle, un ensemble demaçonnerie suggère l’existence d’un four oud’une forge.LA TOUR :Détachée de cet ensemble, une construction,de plan carré, pourrait constituer une tour deguet.BÂTIMENTS DIVERSAu niveau inférieur, à moins de 7m de la cour,une imposante construction de briques, abrite2 fours à tomettes, dont l’édification pourraitdater de 1865.

N.B. :L’association « Empreintes et Traditionsdu Ruou » qui, pendant neuf années, a main-tenu l’état de ce patrimoine, a édité un petitouvrage développant son histoire, qui setrouve actuellement disponible.

Marcel PRIEUR

e templière du Ruou ême limite sud de la Commune de VILLECROZE.

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T R A D I T I O N SVivre à Lorgues

ous avons rencontréClaude BALBO qui aexercé le métier deberger pendant plus de

30 ans. Il l’exerce d’ailleursencore un peu auprès du derniertroupeau qui existe de nos joursà Lorgues.Les réponses qu’il a apportées ànos questions vous permettront,nous l’espérons, de voir ou derevoir (par la pensée) cette belleactivité.Pourquoi et comment êtes-vous devenu berger ?- Mon grand père possédait unebergerie, au Moutas, et dès monplus jeune âge les moutons ontconstitué une véritable passionpour moi.J’ai l’habitude de dire que j’aiappris à marcher en me tenant àla queue des moutons. Dès lasortie de l’école à 14ans1/2, jeme suis occupé tout naturelle-ment des moutons de mongrand père, je suis donc devenuberger.En quoi consistait le métierde berger ?- Pour répondre à cette ques-tion, il faut distinguer deux

périodes de l’année : l’hiver etl’été.En hiver, je ne sortais mes mou-tons dans la campagne environ-nante (à 2 ou 3km de la berge-rie) qu’une partie de la journée,fin de matinée et après-midi afind’éviter l’absorption d’herbesgelées, néfastes à l’estomac desmoutons. Cette sortie avait pourbut, bien sûr, de les faire man-ger, mais pas trop. Une fois ren-trés à la bergerie, chaque soir, jeleur donnais un complément denourriture, paille ou foin. Unautre complément était attribué,le matin, seulement auxagneaux. Il y avait des maladiesà surveiller : la gale et le piétin.Bien entendu, il fallait aussi net-toyer la bergerie : les mangeoi-res, le sol (récupérer le fumier).En été, c’était la transhumance.Vers le 15 juin, accompagnéd’un âne pour porter le ravi-taillement et d’un chien poursurveiller les moutons, je partaisà pied et au son des sonnaillesavec mon troupeau (150 à 200moutons) vers la montagne. Araison de 25 à 30 km par jour,j’arrivais à destination 3 ou 4

jours après, soit à ANNOT dansles Alpes-de-Haute-Provence,près du Col d’ALLOS soit àGUILLAUMES, dans les Alpes-Maritimes. Parfois, d’autres trou-peaux se joignaient au mien ; ilfallait alors identifier les mou-tons de chaque troupeau aumoyen d’un fer gravé à l’initialedu propriétaire. Nous étionsdeux ou trois bergers. Le séjouren montagne durait 3 mois etdemi à 4 mois.Comment se passait la vie àla montagne ?- La vie, là-haut, était très rus-tique, très « écologique »,comme on dirait maintenant :mon abri était une cabane,éclairée la nuit par un «calèn»(ce n’était qu’une lampe à huile)et mon lit était constitué deplanches et d’une paillasse. Unefois par semaine, accompagnéde mon âne équipé d’ « ensar-ris », sorte de sacoches accro-chées au bât, je descendais auvillage pour me ravitailler.L’essentiel de mon activitéconsistait à surveiller les mou-tons et parfois à les soigner avecles moyens du bord. Par exem-

Autrefois, au moins durant la première moitié du 20ème siècle, l’élevage des moutons était une activité économique importante à Lorgues.

Le bergerLe bergerNN

1111

Vivre à Lorgues

olumbia est une triple épo-pée : celle d’un fleuve qui,né dans les montagnesbleues de l’Oregon, va se

jeter dans le Pacifique ; celle del’immense contrée qu’il traverse,le Nord-Ouest des Etats-Unis ;celle enfin, du 18ème siècle ànos jours, des pionniers, indienset européens, qui ont bâti leursrêves sur ce territoire.Cinq générations de femmes etd’hommes, bonheurs et dramesmêlés, héroïsme et passionconfondus ont marqué l’histoire de cepays, cinq générations où l’on croise lesfigures les plus attachantes et les pluscourageuses, les plus obstinées et les pluscharismatiques.Parmi elles, il y a d’abord Ilchee, la « fon-datrice » fille d’un chef de la tribuindienne des Chinook, elle épouse le com-mandant du fort. Abandonnée par sonépoux, elle retourne dans sa tribu dontelle devient le guide spirituel.Son fils Caleb, par la volonté de sa mère,est élevé chez les Blancs. Il épouseraSuzanne, une orpheline qui a traversé les

épreuves les plus tragiques.Après avoir servi dans l’armée,Caleb crée une entreprise de sau-mons, puis, lorsqu’elle a brûlé,une scierie ; dans tous les cas, lefleuve joue bien sûr, un trèsgrand rôle.Bientôt apparaîtra Isaac, le petit-fils, qui semble avoir oublié sesracines indiennes. Son idylle avesNing ho une jeune chinoise, s’a-chèvera tragiquement. Plus tard ilépousera Margaret, suédoise d’o-rigine, dont la tendresse et labonté deviendront presque

légendaires. Viendra enfin Will, fils d’Isaacet de Margaret, et dont la vie, comme cellede tous ses ancêtres, sera tournée vers lefleuve : ingénieur, son obsession sera laconstruction d’un barrage. Marié à Léona, ilapprendra qu’elle est de mère indienne.Tout comme le fleuve, dont chacun s’estnourri, a coulé au fil des ans, le sangd’Ilchee n’a cessé de couler, lui aussi, enchacun des fils et des filles de cette lignée,pour mieux nourrir les rêves et les espéran-ces qui, au bout de tant de vies, font unpays.

CCColumbia

ple, en cas d’hématome ou derefroidissement, il suffisait deleur piquer la queue avec uneépingle après y avoir fait un gar-rot pendant 24 heures : unliquide sortait (sang en cas d’hé-matome, eau en cas de refroidis-sement) et c’était la guérison ! « Le coup de sang » se soignaitpar une petite saignée soit à l’o-reille soit à une petite veine del’œil.Les moutons étaient parqués lanuit.A propos de surveillance, matâche était facilitée, à l’époque,par l’absence de loups dans lamontagne, ce qui n’est plus lecas aujourd’hui. Mais il y avaitparfois l’orage. Je peux vousraconter à ce propos une anec-dote : une nuit, versGuillaumes, un orage extrême-ment violent a éclaté et 1000 à1200 moutons se sont mis àtourner autour de la cabane en

bêlant très fort. C’était tellementimpressionnant, que j’avais la «chair de poule ».Je ne pouvaisles arrêter,.J’eus alors l’idée dehurler et cette réaction lesstoppa net. Cela fut l’une despeurs de ma vie.Parlez-nous de la tonte desmoutons et de l’agnelage.- La tonte des moutons avait lieugénéralement en avril mai, afinde permettre à la laine derepousser avant la transhu-mance. C’était un travail difficile,un métier saisonnier (2 moisenviron) effectué avec desciseaux spéciaux appelés « for-ces ». La laine était vendue àdes négociants qui la reven-daient, bien sûr, à des filatures.J’allais tondre les moutons chezd’autres bergers.L’agnelage après cinq mois degestation, se produisait soitavant, soit après la transhu-mance lorsque les moutons

étaient encore à la bergerie ou yétaient rentrés. Il s’agissait làd’un événement important dansla vie d’un berger, qu’il fallait sui-vre avec beaucoup d’attention, àplus forte raison lorsque desjumeaux, « des bessons » nais-saient. La mère refusait parfoisl’un des deux agneaux ; il fallaitalors la contraindre à l’accepter.A propos d’agneau, je peux vousraconter une autre anecdote quivous permettra de comprendrel’attachement que je portais auxmoutons : j’avais réussi àapprivoiser un agneau qui m’ac-compagnait un peu comme unchien ; je l’emmenais mêmelors de la Messe de Minuit pourqu’il figure dans la crèche.Comme je vous le disais audébut de notre entretien, lesmoutons, c’était vraiment mapassion.

Propos recueillis par Micheline etPierre MAILLARD

Columbia Auteur Pamela Jekel Editions Belfond

Christiane TurnerLu pour vous Christiane Turner

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HISTOIRES VECUES

T r a n c h e d e v i e L o r g u a i s eT r a n c h e d e v i e L o r g u a i s e

Vivre à Lorgues

ransport de mar-chandises et devoyageurs avec

pour principal acteur laMaison Rebuffel et fils.Se distinguait en parti-culier Marcel Rebuffelqui fut cocher, conduc-teur de voitures àpétrole et pilote d’aéro-planes.

Transports à chevaux de moindreimportance.D’autres, dans le mêmetemps, mais à uneéchelle moindre assuraient ces transports. Ilsexerçaient en fait plus dans le transport desmarchandises que dans celui des voyageurs.C’est ainsi qu’une figure lorguaise apparaît àcôté de la grande entreprise Rébuffel, celle deLouis Allary. Elle ne fait qu’une petite concur-rence à Rebuffel. Elle se contente d’un charroide marchandises entre Lorgues Ville et la garedu Central Var (dit Train des Pignes) qui relieNice à Meyrargues. Mais pour l’essentiel, elletransporte divers matériaux à la demande.

Génération montante.C’est son fils Alfred qui fait prendre une cer-taine extension à la petite entreprise familiale.Allary Alfred est né à Lorgues en 1880 (Il estle grand-père de Michel Durbec et de YolandeFerrero, nos concitoyens). A partir de 14 ans,il travaille avec son père, conduisant les che-vaux avec une certaine dextérité et acquiertun savoir-faire précieux qui le conduiraquelques années plus tard à prendre la direc-

tion de l’entreprisefamiliale et s’établir àl’angle de l’avenueAllongue et de la rue dela Bourgade avec écurieet remises à charrettes.Travaillant tout seul, iln’a qu’un cheval detraits. Rapidement, il enachète un second. Cequi lui permet de sediversifier; il transportele bois, le foin et toutesles marchandises queveulent bien lui confierles lorguais. C’est ainsiqu’il assure le transportde pierres pour lesmaçons; le transport dela vendange enautomne vers les cavesde Léandre Régis -Avenue de Toulon- (iln’y a pas encore de cavecoopérative vinicole,elle sera fondée en1926 ). Avec un tombe-reau, c’est le transportde fumier de mouton etde cheval à répandredans les vignes et lesjardins potagers au

début de l’hiver qui l’occupe. Les transports dela moisson, en été et les olives en hiver, versles divers moulins de la commune font demême. Il fait aussi les labours aux quatrecoins de Lorgues selon la demande, au fil dessaisons.Il va sans dire que ce charroi exige de la partdu charretier de travailler en osmose avec seschevaux pour former une bonne équipe.

Nouveaux moyens de transports.En 1912, subissant la concurrence et l’essordes nouveaux moyens de transport, il achèteun camion pour ses livraisons, un Berliet àbandages et à chaines (1). C’est une grossedépense mais cela lui permet d’agrandir sonrayon d’action. Il va jusqu’à Marseille faire sestransports de marchandises.

La guerre de 14-18et la ruine.L’extension de l’entreprise familiale prend son

La saga des Transports à chevaux

Dans le N°76 de Vivre à Lorgues du 7 Juillet 2005,j’avais dit combien,à la fin du XIXe siècle et au tout début du XXe siècle à Lorgues, était important le transport à chevaux.

Allary Alfred, charretier

TT

1313

Vivre à Lorguesessor, mais l’année 1914 arrive et la guerreavec. L’armée réquisitionne ses chevaux etson camion. Lui-même est mobilisé dans l’in-fanterie. Pendant deux ans, il combat sur lefront de l’Est. C’est dans la Marne en 1916qu’il tombe au Champ d’Honneur. On ne retro-uvera jamais son corps. Son nom est inscritsur le Monument aux morts, placed’Antrechaus. Il laisse deux filles: Elise Allary,mère de Michel Durbec et Yolande Ferrero etLucienne Allary, agent de la petite enfance à

l’école maternelle.L’entreprise du charretier Allary ne survit pasà la mort de celui-ci. Elle ferme fin 1916 aprèsde très nombreuses années au service des lor-guais.

Jean-Louis CASCETTA

(1)On peut voir le même type de camion, page 125,dulivre d’Alain Marcel: « LORGUES », paru en octobre 2009dans nos librairies. Souvenirs de: Michel DURBEC et de Yolande DURBEC -FERRERO.

ans la longue lignée des mises en garde contre les chiens de garde dits " méchants ", moi, Jean-Louis, facteur des Postes, j'en ai trouvées d'explicites, d'originales, de claires, d'étonnantes et enfin de surpre-

nantes. Un petit tour au hasard des chemins dans la campagne lorguaise pourune visite originale… Suivez le guide.Voici la première. Sur un portail, il y a de nombreuses années. Elle n'y estplus. Ne la cherchez donc pas (la même se trouve actuellement à Salernes).

Du haut de la fontaine de la NoixEn 1955

DDMoi, Youki, chien de Garde !

Moi, Jean-Louis, facteur des Postes !

1414

H U M E U RVivre à Lorgues

Lorgues, ce dimanche,9h45 Sorti de la cliniquela veille dans l'après-midi, je m'étais aperçu lesoir qu'il me manquaitquelques uns des médi-caments prescrits, aussiavais-je décidé de lesacheter ce matin là.J'ignorais encore ce quim'attendait !

aïvement, je pensais, enconsultant les servicesde garde, trouver

laquelle des trois officinesassurait ce service de week-end. Il n'en était rien. Je suisdonc descendu en ville pen-sant trouver une affiche surl'une des pharmacies et quime préciserait celle quiétait de garde.Une telle signalétiquen'existait pas; parcontre une affichetteprécisait : "Pour la phar-macie de garde, faitesle 3237". J'avais heu-reusement mon porta-ble avec moi ! Unechance car j'aurais dû,dans le cas contraire,revenir à la maison pour télé-phoner puisqu'il n'y a prati-quement plus de cabinespubliques et que la poste estfermée le dimanche.Et là débute le vrai parcoursdu combattant !Une voix de synthèse - parailleurs fort aimable - com-mence alors son interroga-toire :" Bonjour, après le bip, cetappel vous sera facturé 34 cen-times, plus le coût de la com-munication sur un portable(Bien, nous voilà prévenus !)" Vous demandez la pharmaciede garde (comme si je deman-dais l'horloge parlante !)" Si le code postal de votrecommune est bien 83510,tapez 1, sinon tapez 2.Exécution." Si vous êtes à Lorgues, tapez1, si vous êtes au Thoronet,tapez 2. (Je ne comprends pasl'intérêt de cette question

puisque, de toute façon, il n'ya pas d'autres officines plusproches que celles de Lorgues.Mais, bête et discipliné, j'ob-tempère)." Nous allons vous indiquer lapharmacie de garde à Lorgues(une chance qu'on ne medonne pas celle de CASTEL-NAUDARY !), mais nous vousinformons qu'un rendez-voussera nécessaire." Nous allons vous mettre enrelation avec un de nos opéra-teurs (et moi qui croyaisencore qu'on allait simplementme donner le numéro

de téléphone de

la fameuse pharmacie, maisnon, ce serait trop facile !)Un blanc de quelques dizainesde secondes, puis une voixbien réelle cette fois (enfin,on va pouvoir parler entregens civilisés !)" Bonjour, vous avez demandéla pharmacie de garde àLorgues (enfin, il a compris !),quel est votre nom ?(N'ayant rien à cacher, je ledonne, bien sûr). Quel est lenom du médecin qui vous aétabli cette ordonnance (jedonne le renseignement).Quand cette ordonnance a-t-elle été établie ? (Je réalisetout à coup qu'on va peut-êtreme refuser le renseignement

puisque l'ordonnance date dela veille ! Mais non, il poursuit)Il est 9 heures 50, l'heure durendez-vous à 10h30 vousconvient-elle (ouf ! bien sûrquelle me convient, d'ailleursai-je vraiment le choix ?)." Pouvez-vous me donner unnuméro de téléphone, de pré-férence un portable ? (Unechance : je téléphone de monportable et…j'en connaismême le numéro ! Je ledonne, espérant voir rapide-ment la fin de ce qui com-mence à tourner au cauche-mar)." Restez en ligne, je prendscontact avec la pharmacie degarde pour un rendez-vous à10h30.Nouveau blanc, un plus longencore que le précédent, puis :

" Présentez-vous donc à10h30 à la pharmacie X…

dont voici l'adresse(merci Monsieur) etn'oubliez pas de vousmunir de votre carteVitale (peut-être ausside l'ordonnance ?)" Au revoir !Ce long échange télé-phonique a duré unpeu plus de 4 minutes

et j'ai du patienter encoreune petite demi-heure alorsque j'aurais pu avoir le mêmerenseignement en quelquesinstants si, comme par lepassé, les pharmaciens affi-chaient le nom de leurconfrère qui assure cettegarde.Mais il est probable que cettemanière de procéder seraitconsidérée comme ridicule en2010 dans une petite ville dedix mille habitants !Pourquoi faire simple, quandon peut faire compliqué ?Rectification. Je dois à lavérité de souligner que certai-nes pharmacies lorguaisesassurent bien un service d'ur-gence gratuit, 24h/24 et 7j/7.Mais, précision de taille (c'estle mot qui convient), ce ser-vice s'adresse sur-tout auxbien-portants sous la formede distributeurs…de préserva-tifs. Michel CHARROT

Si Courteline vivait encore...

NN

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D E T E N T E

La grille d’Antoine N° 105

La recette d’Anne LopezLa recette d’Anne Lopez

BA C D E F G H I J

La grille d’Antoine PAR ANTOINE PAYET

Solution du n° 104A B C D E F G H I JG O U V E R N A I LO

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N I G TE R A V E S A IU A G I E E R OR E S O L U T I O N

Vivre à Lorgues

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Ingrédients : (6 personnes)

3 tomates, 2 aubergines, 2 oignons, 1 poi-vron rouge, 2 courgettes.3 cuillerées à soupe de miel, 3 cuillerées àsoupe d’huile d’olive.1 bûche de chèvre; du sel et du poivre.

Préparation :

Couper les légumesen lamelles.Couper le poivron enlanières.Dans un plat à gratinfaire des lignes sechevauchant de moi-tié de chaquelégume.

Faire les lignes bien serrées.Couper la bûche de chèvre en rondelles etles disposer sur les légumes.Verser en filet les 3 cuillerées à soupe demiel et d’huile d’olive sur la préparation.Ajouter le sel et le poivre.Recouvrir d’un papier d’aluminium et met-

tre au four th 6/7soit 200° pendant45 mn.Retirer le papier d’a-luminium. Laissercuire 15 mn encore.Servir (accompagnéd’une salade, selonle goût) chaud,tiède ou froid.

Régalez-vous

Légumes au chèvre et au miel

HORIZONTALEMENT1 – Protocole.2 – Terminer (phonét). Parla nez bouché.3 – Fleuve. Avalée en se renversant.4 – Jeune saumon.5 – Site lorguais. Il ferme la porte.6 – Annonce la suite. Elle peut être sympa

thique.7 – Iles de Guinée. Dans l’urgence. Presque

cinq.8 – Peut devenir capitaine.9 – Fixateur de teinture. Il a de la chance.10 – Se pratique sur le Web.

VERTICALEMENTA – Il s’occupe de la chambre du roi.B – Prénom féminin. Fêla un carreau.C – Dans le ton. Se regardent de bas en haut.D – Mis sous la maison. Sans ornement.E – Entre en matière. Tisseur lyonnais.F – Ancienne Christiania. Fit éclater.G – Conjonction. Début de nervosité. Sans

bavure.H – Ré. Cochon sauvage d’Amérique.I – Métal blanc. Dans l’innocence.J – Il travaille dans la recherche.

E

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A G E N D A

Office de Tourisme-Syndicat d’Initiative Tél. : 04 94 73 92 37 [email protected] Fax : 04 94 84 34 09Secours Catholique 7, rue du Collège (répondeur) 04 94 84 04 87Sécurité Sociale mairie annexe, Place Neuve 04 94 85 92 77(Voir calendrier du mois)Centre Départemental pour l’Insertion Locale(C.E.D.I.S.) : mairie annexe, Place Neuve Sur rendez-vous 04 94 85 92 64Centre de Solidarité SocialeSur rendez-vous 04 94 99 79 10Consultation de nourrissons, P.M.I.Sur rendez-vous : 04 94 50 90 55Conciliateur de Justice mairie annexe, Place Neuve Sur rendez-vous 04 94 85 92 77Mission d’Animation, C.L.S.H.Rue de la Trinité 04 94 73 99 18Mission Locale Relais Jeunes, Place d’Entrechausmardi matin de 9h à 12h. 04 94 76 96 89DéchetsQuai de transfert de MappeRoute de Carcès, à 4,5 km de Lorgues.Horaires d’ouverture :Lundi, mercredi et vendredi : 9h-12h ; 14h-17h.Mardi, jeudi : 8h30-12h.Samedi : 8h30-12h ; 14h-17 hDimanche : 9h-12h.Décharge privée Ste-AnneInformation, Tarification :V.Henry : 04 94 50 50 50 et 06 89 72 77 31Ramassage des «encombrants»Sur rendez-vous 04 94 85 92 64

Remerciements àJean-Louis Cascetta,

Michel Charrot, Gilles Hardouin,

André Lagier,Anne Lopez,

Pierre Maillard,Thierry Ménard,Antoine Payet,Marcel Prieur,

Christiane Turner.

Directeur de publication

Claude Alemagna.

CoordinationMichel Chapelain.

SecrétariatMicheline Maillard.

MaquetteAlain Bonardi.

ImprimerieZimmermann

Mairie de LorguesTél : 04 94 85 92 92Fax : 04 94 85 92 90www.lorgues.frC.C Action Socialelorgues.ccas@wanadoo .fr

Médicaux Para MédicauxMédecins

Bernard J.-P. Carrera S.Decroocq D. Foucault P.Grouiller G.Kreps S.Kreps D.Laure Ch.Richez FThirion F.

RhumatologueJoïta M.

Chirurgiens-dentistesClément-Ricard M.Domart F.Rebibo M.Lion J.-F.Risso X.Roguet J.-F.

Laboratoire d’analysesmédicalesPharmacies

Barthélemy F.-X.De L’Arsenal

Saint-FérréolMatériel médical

Matériel Douglas MédicalInfirmiers (es) à domicile

Amand D.Boulleret L.Brunet P.Cretegny I.Delattre M.-F.Frere D;Habary C.Hamelin G.Lakhal R.D.Marivoët C.Roux C.Siard A.Tesson C.Urquiza M.-J.Wispelaere J.- P.

S.S.I A.D. (service desoins infirmiers à domicile)Service de soins à domicilepour personnes âgées et handicapéesPsychanalystes

Crouzillat J.-P.De Witte K.

PsychothérapeutesAmand-Jules C.Ancesci M.Bruyant M.Massei C.Sabben M.Vaglio C.

OrthophonistesGaly I.Ludier-Mrani A.

KinésithérapeutesAppert J.-J.Bédier K.Bernard F.Eglof A.Gauriat H.Dardenne L.Losson P.Méhois Y.Pinson M.

Ravey D.Stoffaneller M –J.

Kinésithérapeute(à domicile uniquement)

Pelletier B.Etiopathe

Boitard J.-M.Ostéopathes

Bernard F.Chastanier M.Dardenne L.Guillet- Lhermitte JF.Soodts G.

Pédicure PodologueErnoux F.Toulliou C.AudioprothésisteAlbano F.DiététicienneAllègre M.NutrithérapeuteNaturodiététicienneBuwaj K.

VétérinairesGuirard L., Jean É., Postec R.

Gendarmerie

Police Municipale

PompiersCentre de secoursCentre anti-poisonLa PosteMulti-accueilLou PitchounetTrésor PublicMédecins de gardeUrgences nocturnes

et jours fériésTransports

Ambulances C.A.V.Ambullances LorguaisesTaxi Christophe P.TaxicoTaxi SergeS.N.C.F. (Renseignements)TED petit Bus :

04 94 85 92 7778 ou 79

04 94 73 70 2704 94 73 70 3004 94 73 95 7404 94 73 99 2204 94 73 70 2704 94 60 85 1304 94 60 85 1304 94 73 70 2704 94 73 70 2704 94 73 95 95

04 94 47 41 38

04 94 73 99 8304 94 73 71 6404 94 73 71 6404 94 73 26 0004 94 73 26 0004 94 73 27 32

04 94 60 47 70

04 94 73 70 3104 94 73 58 0504 94 73 62 9404 94 73 72 97

04 94 85 24 28

04 94 67 64 2204 94 67 64 2204 94 73 90 9004 94 73 90 9004 94 73 90 9004 94 73 90 9004 94 73 90 9004 94 73 90 9006 82 31 87 3104 94 67 64 2204 94 73 90 9004 94 73 90 9004 94 73 90 9004 94 73 90 9004 94 73 90 9006 08 80 12 1004 94 73 90 39

06 08 80 12 1004 94 73 90 39

06 87 70 12 4806 89 60 71 83

06 63 89 03 1006 29 66 70 0106 75 05 16 1306 86 34 69 7706 60 94 23 46 04 94 73 72 98

04 94 73 96 7204 94 73 20 84

04 94 73 95 3604 94 84 36 8504 94 67 66 2704 94 85 22 5304 94 85 22 5304 94 85 10 1704 94 70 84 5704 94 84 37 9904 94 73 97 31

04 94 73 94 7704 94 73 72 32

06 80 35 81 71

06 20 47 12 73

04 94 67 66 2704 94 73 94 7804 94 85 10 1704 94 73 94 7804 94 73 94 78

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ou 18

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