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Journées de l’Inventaire 2014, Dinan, 3 et 4 octobre 2014, CR_AG_Apig_def.doc, version du 4 février 2015, page 1 Association des personnels de l’Inventaire général Journées de l’Inventaire 2014 Assemblée générale annuelle statutaire 2014, Dinan, 3 et 4 octobre 2014 Compte rendu Dinan, hôpital Saint-Jean-de-Dieu, 4 octobre 2014, cliché Marc Kérignard Séance du 3 octobre 2014, matin Introduction Le président ouvre la séance en remerciant l’équipe de l’Inventaire de Bretagne pour son implication dans l’organisation de ces journées, notamment sa responsable Élisabeth Loir-Mongazon ainsi que tout particulièrement Véronique Orain, et souligne l’intérêt supplémentaire pour notre assemblée d’avoir pu se réunir au coeur d’un terrain d’étude et non dans la métropole régionale, comme nous le faisons le plus souvent. Constatant le quorum, il remercie de leur présence les adhérents (voir liste en annexe 4), en particulier les régions qui n’avaient pas participé aux AG depuis plusieurs années (Languedoc-Roussillon). Comme chaque année, certaines régions ne sont pas représentées aujourd’hui (le président précise qu’Élisabeth Paillard, qui devait représenter le service d’Alsace, lequel fête également ses 50 ans, a dû renoncer à cause d’un problème de santé), ce qui est contrebalancé par la présence de nouveaux agents de l’Inventaire, en particulier parmi les plus jeunes recrues. Le programme des journées est enfin rapidement évoqué : Journée du vendredi 3 octobre : - à suivre pour cette matinée du 3 octobre, un exposé d’accueil d’Élisabeth Loir-Mongazon chef du service de l’Inventaire du patrimoine culturel de Bretagne ; puis l’assemblée générale statutaire

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Association des personnels de l’Inventaire général Journées de l’Inventaire 2014 Assemblée générale annuelle statutaire 2014, Dinan, 3 et 4 octobre 2014 Compte rendu

Dinan, hôpital Saint-Jean-de-Dieu, 4 octobre 2014, cliché Marc Kérignard

Séance du 3 octobre 2014, matin Introduction Le président ouvre la séance en remerciant l’équipe de l’Inventaire de Bretagne pour son implication dans l’organisation de ces journées, notamment sa responsable Élisabeth Loir-Mongazon ainsi que tout particulièrement Véronique Orain, et souligne l’intérêt supplémentaire pour notre assemblée d’avoir pu se réunir au cœur d’un terrain d’étude et non dans la métropole régionale, comme nous le faisons le plus souvent.

Constatant le quorum, il remercie de leur présence les adhérents (voir liste en annexe 4), en particulier les régions qui n’avaient pas participé aux AG depuis plusieurs années (Languedoc-Roussillon). Comme chaque année, certaines régions ne sont pas représentées aujourd’hui (le président précise qu’Élisabeth Paillard, qui devait représenter le service d’Alsace, lequel fête également ses 50 ans, a dû renoncer à cause d’un problème de santé), ce qui est contrebalancé par la présence de nouveaux agents de l’Inventaire, en particulier parmi les plus jeunes recrues.

Le programme des journées est enfin rapidement évoqué : Journée du vendredi 3 octobre : - à suivre pour cette matinée du 3 octobre, un exposé d’accueil d’Élisabeth Loir-Mongazon chef du service de l’Inventaire du patrimoine culturel de Bretagne ; puis l’assemblée générale statutaire

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- possibilité de déjeuner en commun dans un restaurant réservé par Véronique Orain - après-midi du 3 octobre, débat sur le thème de la transmission des connaissances et des savoir-faire au sein des équipes d’Inventaire, en lien avec le 50e anniversaire de l’Inventaire général, mais aussi du service de Bretagne - après le débat, traversée commentée de Dinan par la rue du Jerzual, pour assister à la conférence donnée par Véronique Orain et Judith Tanguy sur le décor dans l’architecture rurale bretonne, en lien avec la publication Architecture rurale en Bretagne, 50 ans d’Inventaire du patrimoine, à l’hôtel de ville de Dinan, salle du Clos Pinot. - possibilité de dîner en commun dans un restaurant réservé par Véronique Orain Journée du samedi 4 octobre : - visite de la Maison de la Rance à Dinan - visite de l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu à Léhon - en cas de météo favorable, rapide aperçu de Dinard - déjeuner en commun au restaurant de l’hôtel Printania à Dinard - visite du barrage et de la centrale hydroélectrique marémotrice de la Rance - retour à Dinan avec arrêt à la gare de Saint-Malo La parole est donnée à Élisabeth Loir-Mongazon, chef du service de l’Inventaire de Bretagne, pour un exposé d’accueil sur le thème de la transmission (voir annexe 1).

Elle rappelle que c’est la première fois que la Bretagne accueille les journées de l’Inventaire et l’assemblée générale de l’Apig et remercie Véronique Orain pour l’organisation de ces deux journées qui marquent le terme de deux semaines d’événements célébrant les 50 ans du service, avec un programme très riche qui a beaucoup sollicité l’ensemble de l’équipe d’Inventaire de Bretagne.

Le thème retenu pour le débat, la transmission, l’intéresse tout particulièrement car elle est issue de la filière Musées, spécialité « patrimoine scientifique, technique et naturel », et a exercé ses missions dans un département avant de faire le choix de l’Inventaire, pour retrouver une pratique autre qu’essentiellement administrative, et de prendre la tête du service de Bretagne : l’accueil par l’équipe peut être considéré comme une première forme de transmission.

La Bretagne est une région pionnière de l’Inventaire, puisque c’est là qu’est créé le premier service, en 1964. Les enquêtes se concentrent d’abord sur la Bretagne centrale, en cours de désertification, et aboutissent à la première publication, en 1969 : le canton de Carhaix-Plouguer (Finistère). La méthodologie a été sans cesse réinterrogée en 50 ans : inventaire fondamental, topographique... La Bretagne est la région où a été mis au point, par Pierrick Brihaye, le premier logiciel de saisie et de diffusion de dossier électronique, qui porte ainsi le nom breton de Renabl (« inventaire » en breton) ; elle est ainsi la première région à avoir diffusé ses dossiers en ligne, sur la plateforme SDX associée à Renabl, puis sur le portail régional Glad, portail des patrimoines de Bretagne (http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp) et maintenant sur le site de diffusion de Gertrude, L’Inventaire du patrimoine en Bretagne (Renabliñ ar glad sevenadurel e Breizh ; http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/ ou http://patrimoine.bzh/). Enfin le portail géographique Kartenn (http://kartenn.region-bretagne.fr/mviewer/) permet de suivre l’avancement du recensement.

Les terrains en cours d’enquête montrent la diversité des actions du service et sa vitalité, avec entre autres le recensement du patrimoine architectural du parc naturel régional d’Armorique (autour de la ville de Châteaulin), l’étude du futur PNR Rance-Côte-d’Émeraude, du Pays de Fougères, du canal de Nantes à Brest, une publication en cours sur Vannes, une opération thématique régionale sur le patrimoine du sport, etc.

L’arrivée d’Élisabeth Loir-Mongazon en Bretagne correspond à la période de transition suivant le transfert des personnels en 2008. Une nouvelle méthode de travail a été mise en place avec la Région, dans une perspective d’aménagement du territoire, de dialogue renforcé avec le territoire et ses élus, et de formation des acteurs territoriaux. La restitution des travaux du service est une priorité mais il est rappelé qu’elle l’a été dès l’origine (avec par exemple l’exposition au Faouët, en 1971, canton publié en 1975).

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L’implication auprès des populations prend aujourd’hui de nouvelles formes. En 2013, le service a lancé des appels à projets d’Inventaire : onze dossiers ont été retenus, pour six lauréats : cinq associations (opérations topographiques ou thématiques) et un étudiant en master 2 puis en thèse (qui travaille sur la charpente armoricaine à Rennes). La Région finance les études à hauteur de 60 à 70 %, et les opérateurs sont formés à Gertrude et suivis par les agents du Service. Mais le partage d’information est à double sens, car les chercheurs locaux ont une connaissance fine de leur territoire et de son patrimoine. En 2014, treize dossiers ont été retenus pour six lauréats.

La formation prend également la forme de l’accueil d’étudiants, stagiaires et apprentis : ils sont très nombreux, avec cinq étudiants de Master 2 (6 mois) et deux apprentis (une apprentie photographe en contrat pour trois ans ; un étudiant en alternance d’un Master 2 « gouvernance territoriale » de Tours, pour un an ; pour la prochaine année universitaire, un apprenti géographe). L’accueil d’apprentis est favorisé car l’apprentissage fait partie des compétences de la Région. La présence de jeunes gens, outre le renfort apporté au service (qui comprend dix-neuf agents permanents, dont 10 chercheurs), permet d’élargir le regard, interroger, diversifier et dynamiser les pratiques, transmettre l’exigence scientifique et la réinterroger.

Une autre forme de restitution et de transmission a été la dernière publication du Service : Architecture rurale en Bretagne, 50 ans d’Inventaire du patrimoine. Elle est issue d’un projet collectif né il y a deux ans et venu de l’ensemble du service : l’idée était de fédérer le service et d’exploiter les premiers dossiers en profitant de la mémoire des plus anciens chercheurs de l’équipe, avant leur départ à la retraite. Le projet a été conduit par Catherine Toscer et Jean-Jacques Rioult. La Région s’est approprié cette publication dont elle est très fière. L’ouvrage a connu un succès immédiat : sur un tirage de 2 000 exemplaires, 1 000 étaient déjà vendus en août...

Le 50e anniversaire du service de l’Inventaire de Bretagne a fait l’objet d’un programme touchant l’ensemble du territoire, diffusé en ligne (avec carte interactive des lieux de visite, cycle de conférences...) et grâce à un supplément de Ouest France édité la semaine précédant les Journées européennes du patrimoine et rédigé avec le service. Ces actions ont duré quinze jours, depuis les Journées du patrimoine jusqu’à aujourd’hui. Pour le service, l’enjeu était de répondre aux attentes de la Région : visibilité forte de l’Inventaire sur le territoire, faire connaître le service et son utilité opérationnelle. La communication sur place était importante, avec l’installation de fanions, bannières... de la couleur de la direction Patrimoine et Tourisme de Bretagne (rose « bruyère »). La participation à ces manifestations faisait partie du cahier des charges de l’appel à projet. 27 000 personnes ont bénéficié de ces événements pendant les Journées européennes du patrimoine.

Pour conclure, Élisabeth Loir-Mongazon estime que la capacité du service à investir les nouveaux terrains de communication, et pas seulement à rédiger des dossiers, est l’enjeu actuel des équipes. Rapport moral Le président reprend la parole pour faire l’énoncé du rapport moral de l’association pour l’année 2013-2014. Il s’excuse de ce que les actions de l’association restent peu nombreuses, par manque de temps de ses membres : elles se limitent essentiellement cette année aux Journées de l’Inventaire organisées à Lyon, les 27 et 28 septembre. Le débat avait pour thème le travail graphique à l’Inventaire et s’est construit à partir d’un état des lieux préparé par Myriam Guérid, topographe-cartographe en Région Centre. Il a fait ressortir que le travail graphique est concerné par l’une des questions centrales de nos métiers : la part d’étude et d’analyse par rapport à la valorisation. La balance entre ces deux champs d’action est un enjeu qui se retrouve dans le travail graphique. Le relevé est souvent négligé alors qu’il est un élément d’analyse des édifices ; à l’opposé, les publications et outils de valorisation réclament de plus en plus de cartes ou restitutions d’édifices. Le non renouvellement de certains postes de dessinateur soulève également la question de la transmission, qui fera l’objet du débat de cette année. Enfin, la journée de visite sur thème de l’architecture hospitalière a permis de découvrir des lieux rarement visitables

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Le président rend ensuite hommage aux personnalités de l’Inventaire disparues en 2014 : Marie-France Jacobs, décédée le 20 février (Région Lorraine) : arrivée en 1968, elle avait accompagné les débuts du service et participé à de nombreuses publications ; Michel Andry, directeur de l’atelier de photogrammétrie depuis 1981, disparu en mai 2014.

Un appel à projet est lancé : organiser une action autour d’une exposition, sortie d’ouvrage... qui pourrait donner lieu à l’organisation d’une journée interrégionale en 2015. Rapport financier (Bernard Ducouret, trésorier) État des comptes de l’assemblée générale 2013 (Lyon, 27 septembre 2013) au 3 octobre 2014 Avoir au 27 septembre 2013 : 1 405, 85 euros Rentrées - Cotisations 2013 : 874, 00 euros Total rentrées : 2 279, 85 euros Sorties -Frais de l’AG de Lyon (restaurant) 340, 00 euros - Frais d’assurance pour 2014 (Maif) 75, 17 euros - Frais de tenue et de relevés de compte 25, 50 euros Total sorties : 440, 67 euros

Solde au 3 octobre 2014 : 1839, 18 euros Le trésorier constate la baisse régulière des cotisations :

2011, 62 cotisations 2012, 57 cotisations 2013, 50 cotisations

Et rappelle que l’Apig ne bénéficie plus d’aucune subvention depuis la décentralisation : les cotisations sont donc pratiquement son seul revenu. Le président note toutefois qu’une politique de relance systématique d’appel à cotisation et de prospection en direction des régions peu représentées (voir ci-dessous) est probablement en train de porter ses fruits et que l’on devrait le constater lors du prochain exercice. Approbation des comptes et rapports À l’invitation de son président, l’assemblée procède aux votes règlementaires : Approbation du compte rendu de la précédente assemblée générale : unanime des présents et représentés Approbation du rapport moral 2013-2014 : unanime des présents et représentés Approbation du rapport financier : unanime des présents et représentés

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Élections au conseil d’administration Comme le stipulent les statuts, deux sièges du conseil d’administration sont à renouveler. Les membres sortants sont Myriam Guérid, assesseur (Région Centre) et Caroline Guibaud, secrétaire (Région Rhône-Alpes). Elles sont toutes deux candidates à leur succession ; aucune candidature n’est recueillie dans l’assemblée.

Il est procédé au vote, par voie orale. Il y a 24 votants présents, auxquels s’ajoutent les 23 pouvoirs enregistrés.

Les candidates recueillent l’unanimité des voix moins une abstention chacune et sont donc réélues.

Conformément à l’article 7 des statuts, l’assemblée générale doit élire le président au sein du nouveau conseil d’administration. Claude Laroche accepte de continuer à assumer cette fonction, pour la plus grande joie de l’assemblée.

Une brève réunion du conseil d’administration, toujours en exécution du même article 7 des statuts, permet de constituer le bureau, ainsi composé (les corps et grades mentionnés sont ceux constatés en 2014 ; les dates de fin de mandat s’appliquent à la qualité de membre du conseil d’administration) :

Président : Claude Laroche, ingénieur territorial principal au service de l’Inventaire (Aquitaine), né le 16 novembre 1956 à Taillebourg (Charente-Maritime), demeurant 7 rue Leyteire, 33000 Bordeaux, nationalité française ; mandat jusqu’en 2015. Trésorier : Bernard Ducouret, conservateur en chef du patrimoine au service de l’Inventaire (Champagne-Ardenne), demeurant 26 rue des Berceaux, 51200 Épernay, né le 28 mars 1955 à Angoulême (Charente), nationalité française ; mandat jusqu’en 2016. Secrétaire : Caroline Guibaud, conservateur en chef du patrimoine au service de l’Inventaire (Rhône-Alpes), demeurant 15 rue du Garet, 69001 Lyon, née le 9 octobre 1973 à Toulouse (Haute-Garonne), nationalité française ; mandat jusqu’en 2017. Les assesseurs composant le reste du conseil d’administration sont : Thierry Monnet , attaché du patrimoine (Rhône-Alpes), né le 1er mai 1963 à Lyon, demeurant Résidence Les Recollets, allée 2, 108 avenue Clemenceau, 69230 Saint-Genis-Laval, nationalité française, mandat jusqu’en 2016 ; Gilles André, technicien supérieur au service de l’Inventaire (Lorraine), né le 21 novembre 1968 à Nancy, demeurant 60, rue du Chanoine-Lœvenbruck, 54500 Vandœuvre-Lès-Nancy, nationalité française, mandat jusqu’en 2015 ; Myriam Guérid , ingénieur principal à la direction de l’Inventaire du Patrimoine (Région Centre), née le 22 mars 1957 à Mauléon (79), demeurant 11 rue du Gros-Raisin, 45100 Orléans, nationalité française, mandat jusqu’en 2017.

Une discussion s’engage parallèlement au vote. La création d’un réseau de « relais » de l’association dans chaque région, pour diffuser les informations, en particulier aux non-adhérents, est toujours d’actualité. Une liste de candidats est ébauchée grâce aux bonnes volontés présentes : Sabrina Dalibard pour la Région Bretagne ; Véronique Dujardin pour Poitou-Charentes, etc.

La communication de l’association doit être renforcée. Cette année les informations concernant les Journées de l’Inventaire ont été diffusées par le président aux chefs de services et aux secrétariats des régions sans adhérents.

La question de la présence de l’Apig sur les réseaux sociaux est réévoquée. Claude Quillivic (Centre) propose la création d’une page Facebook. Mais ces réseaux comptent peu d’adeptes parmi les adhérents. La création d’un blog, de gestion peut-être plus facile qu’un site, est évoquée : Marc Kérignard (Languedoc-Roussillon), Véronique Dujardin (Poitou-Charentes), Myriam Guérid (Centre) et Gilles André (Lorraine) proposent de s’en charger, à partir de janvier 2015, avec le projet d’en présenter la maquette à la prochaine AG. Myriam Guérid rappelle cependant l’échec du blog des dessinateurs, créé à l’issue de la dernière AG : il faut un volontaire pour mettre à jour les contenus.

Le projet de refonte de la plaquette de présentation de l’Apig est également repris. Claude Laroche, Myriam Guérid et Gilles André s’en chargent et appellent aux bonnes volontés pour la relire.

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En attendant, Isabelle Duhau (MIGPC) propose d’ajouter une page sur l’Apig sur le site du ministère avec les informations principales, les coordonnées des membres du bureau et des relais en régions (à formaliser) et dans le futur un lien vers ce blog. Elle en profite pour rappeler qu’elle tient à jour sur ce site l’annuaire de l’inventaire : il faut lui faire remonter les informations nécessaires à sa mise à jour. Débat d’actualité Il commence par un tour de table des régions représentées. Parmi les points marquants : en Pays-de-la-Loire, cinq départs à la retraite sur sept chercheurs sont prévus dans les deux ans ; en Picardie, l’accent a été mis sur les nouveaux métiers, avec deux postes de valorisation et de chargée des réseaux.

Le choix du thème de la prochaine AG est à définir. Véronique Orain propose les partenariats, car on présente souvent l’Inventaire comme travaillant en vase clos, alors que c’est faux ; ce thème a été traité il y a deux ans, mais on pourrait y repenser avec de nouveaux éclairages.

Enfin, le choix du lieu de la prochaine AG doit également être fixé. Deux régions n’ont encore jamais accueilli nos Journées, Midi-Pyrénées, mais nous n’avons plus de contact avec ce service depuis longtemps, et Picardie, qui sera donc sollicitée par le président. Les années suivantes sont alors évoquées : 2016, en Lorraine pour les 50 ans du Service, avec comme thème les études urbaines ? 2017, Bordeaux ? Séance du 3 octobre 2014, après-midi L’après-midi commence par une intervention de Philippe Vergain chef de la Mission Inventaire général du patrimoine culturel, qui dresse un état des lieux de la Mission.

Lors de la dernière AG où il était présent, à Chaumont-sur-Loire, l’importance des relations entre la Mission, l’inspection et l’Apig avait été soulignée, dans le cadre du dialogue post décentralisation. À cette époque, l’inspection de l’Inventaire comptait trois inspecteurs et la Mission avait réussi à négocier huit postes (contre 3,5 auparavant, avec le risque que la Mission soit considérée comme le secrétariat du Conseil national). La situation a malheureusement évolué de façon négative après le départ de Philippe Bélaval.

Pour les inspecteurs, les départs à la retraite successifs (Renaud Benoît-Cattin, Christian Trézin et bientôt Bruno Malinverno) n’ont pas été remplacés, et seul un poste subsiste (Xavier de Massary) : il s’agissait d’une priorité pour Ph. Vergain, qu’Isabelle Balsamo n’a pas suffisamment soutenu, et il tentera d’obtenir un second poste.

La Mission réalise essentiellement un travail sur pièces (synthèse des rapports annuels, travail sur les CCST) et répond aux questions des Régions dans une approche strictement scientifique (pas de rapport avec la hiérarchie) ; mais la Mission est tenue de s’adresser d’abord à la voie hiérarchique, donc aux présidents de Régions, ce qui engendre de vrais problèmes de communication. Le dialogue avec l’Acri et son bureau, l’organisation de formations, séminaires et groupes de travail, le comité de lecture des publications permet cependant le maintien du lien avec les Régions.

Une réussite depuis trois ans : être parvenu à faire vivre le Conseil national avec les élus. En effet, il y a trois ans, il se réunissait sans les élus ; maintenant, il est le lieu d’un vrai débat : par exemple le dossier sur le périurbain est issu d’une réflexion du Conseil national.

La Mission ne rassemble plus, comme l’ancienne sous-direction, des correspondants par thème de recherche, mais des agents capables d’organiser des groupes de travail transversaux. Cela a été accompli en particulier pour l’ouverture de l’Inventaire à l’étude des territoires. Ce fonctionnement marque cependant un point d’arrêt, suite aux départs non remplacés d’Odile Schwerer et Georges Coste. Un recrutement a été projeté, pour travailler sur Gertrude avec les Régions et sur le site Inventaire, mais le poste a été gelé (intervention syndicale auprès du directeur pour le débloquer).

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La Mission a un problème de positionnement, entre les directions des Monuments historiques et de l’Archéologie : des tensions existent, en particulier dans le contexte de repli des services de Drac et de nouvelles décentralisations à prévoir.

Les syndicats ont demandé un bilan de la décentralisation de l’Inventaire avant de penser à une suite. D’autres regards que celui du Conseil national sont nécessaires : cela fera l’objet d’une mission conjointe de l’inspection de la Culture (Catherine Meyer-Lereculeur) et de deux inspectrices du ministère de l’Intérieur : le rapport, qui doit établir un bilan sur une période de dix ans, prendra en compte des entretiens effectués (en Drac et en Région) avec un échantillon représentatif de dix régions, et devra être rendu avant le prochain Conseil national, début 2015. Le ministère de l’Intérieur, ainsi que l’ARF, voient dans la décentralisation de l’Inventaire une réussite, tant d’un point de vue de comptabilité que de ressources humaines : en effet la compensation de l’évaluation des charges a pris en compte les personnels associatifs : un accord forfaitaire a été conclu avec l’ARF, au terme d’une bataille menée par Isabelle Maréchal et Bruno Malinverno : le ministère de la Culture a accepté de payer cette compensation. Cela a permis à certaines Régions de rouvrir des postes, par exemple en patrimoine industriel. M. Kérignard fait remarquer qu’en région Languedoc-Roussillon, des postes ont été supprimés et pose la question des effets attendus à la suite de ce rapport d’inspection. Ph. Vergain indique que l’Inventaire devra être intégré dans le code des compétences des collectivités territoriales pour que cela devienne une compétence obligatoire : sur le principe, on ne peut rien imposer aux collectivités ; par contre on peut leur reprocher d’avoir supprimé des postes qui ont fait l’objet d’une compensation. La commande aux inspecteurs était d’examiner les postes existants, les partenariats (certaines régions arrivent à la limite de leur capacité d’encadrement), la formation et les liens avec l’Université, les écoles d’architecture, le CNFPT.

Autre victoire de la Mission : le maintien d’un site internet Inventaire autonome, dont s’occupe Isabelle Duhau.

La synthèse nationale sur l’hôpital en France, menée à terme en partie grâce à l’action des inspecteurs, a prouvé que l’Inventaire pouvait encore faire des « opérations nationales », qu’il vaut mieux appeler « interrégionales ».

La pédagogie de l’Inventaire est encore nécessaire : il faut encore expliquer ce que permet l’Inventaire général, en particulier en matière de capitalisation des connaissances ; Ph. Vergain continue ainsi à porter la parole de l’Inventaire auprès d’institutions qui sont nos partenaires potentiels : parcs naturels, réseau des Villes et Pays d’Art et d’Histoire, Observatoire du littoral, Observatoire des politiques culturelles... La force et l’originalité de l’Inventaire général, en terme de démarche et rigueur scientifique, sont encore méconnues, et il ne faut pas sous-estimer cette méconnaissance.

Le Vocabulaire de l’ornement est sorti ; un Vocabulaire du littoral est en projet (commande du ministère de l’Écologie).

Le colloque anniversaire de l’Inventaire général se tiendra du 5 au 7 novembre 2014 à l’INP. La commande était de travailler sur la prospective, l’avenir de l’Inventaire : que devient ce qui a été inventé en 1964 ? que faire de cet héritage dans un nouveau contexte ? L’organisation s’est voulue collégiale. La Bretagne a ainsi participé à l’organisation et quatre ateliers, sur chacun des thèmes centraux du colloque, ont été organisés en région (de l’objet patrimonial aux territoires, à Rouen ; la mise en œuvre de politiques régionales de valorisation du patrimoine, à Bordeaux ; l’inventaire général et la recherche scientifique, à Rennes ; la valorisation des résultats de l’Inventaire et les questions de propriété intellectuelle, à Lille). Un numéro de la revue de l’Observatoire des politiques culturelles sera consacré à ce colloque : l’Apig pourrait fournir un texte pour cette publication [c’est chose faite, voir annexe 3].

Des groupes de travail sont ou vont être mis en place : - sur la question des diagnostics patrimoniaux (Georges Coste) : résultats dans la rubrique « réflexions en cours » du site de l’Inventaire. - sur la refonte du rapport annuel, constitué de quelques chefs de service - sur la refonte de ce qu’il est convenu d’appeler « PMC » (Principes, méthode et conduite de l’Inventaire général, collection Documents & Méthodes), qui sera constitué de nombreux participants de tous les métiers.

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La formation est un enjeu important pour la Mission : nos besoins en stages techniques spécifiques, comme celui organisé les 7 et 8 octobre 2014 (« Le système documentaire de l’Inventaire général et ses dossiers ») auront de plus en plus de mal à trouver leur place dans le cadres des formations de la DGP et du CNFPT, lesquelles demandent de la transversalité ; il faut donc trouver le moyen d’élargir le public potentiel de ces stages.

Isabelle Duhau pose la question de l’évolution du Conseil national. Celui-ci doit être renouvelé, or cela intervient en parallèle de la refonte de la loi sur le patrimoine. Par volonté de simplification de l’action de l’État et d’économies (RGPP), l’idée a été émise de fusionner le Conseil national et la Commission du patrimoine immatériel (afin de réduire le nombre de commissions). Mais ces deux organes n’ont pas les mêmes fonctions ; il a été demandé qu’il y ait au moins deux sections dans cette instance fusionnée, qui ne soit pas une division « patrimoine culturel matériel » d’un côté et « patrimoine culturel immatériel » de l’autre.

La convention avec la Fédération des PNR va être remontée au ministère de la Culture, ce qui permettra de voir de façon plus globale le travail effectué avec les Parcs : par exemple, mettre en place une proposition de charte qui inclue l’inventaire du bâti (voir l’exemple de la Région PACA).

À la suite de cette intervention, Philippe Bardel (Pays-de-la-Loire) demande si l’Acri est le bon interlocuteur de la Mission, en particulier pour la circulation des informations. Ph. Vergain explique que l’interlocuteur de la Mission en région est le président du conseil régional, ainsi que l’ARF ; elle s’adresse également aux chefs de service, mais aussi aux agents, par la liste de diffusion « inventaire ». Si un problème dans la circulation des informations est constaté, c’est le rôle de l’inspection d’intervenir. Ph. Bardel souligne que l’Acri ne doit pas se substituer à la Mission ni aux inspecteurs. Avec la décentralisation, elle est passée de conférence institutionnelle à association, sans que ce changement de statut ne soit débattu ni que le positionnement de cette association soit clairement indiqué. Il faut renforcer l’utilisation de la liste de diffusion pour faire circuler l’information. Le débat de l’après-midi sur la transmission à l’Inventaire, comme enjeu au moment du jubilé du service est ensuite ouvert par une introduction du président, face à une assemblée où toutes les générations de personnels de l’Inventaire, des élèves de l’INP aux retraités, sont représentées.

Claude Laroche rappelle ce qui a amené à choisir ce thème-ci à ce moment-ci, ce moment particulier des 50 ans de la création de l’Inventaire et de la mise en place du service de Bretagne. Il rappelle notamment que nous avions en effet tous le sentiment qu’il fallait « marquer le coup » d’une certaine manière, que le choix symbolique de notre lieu de réunion contribuerait à cela, mais qu’il faudrait aller au-delà. Lors de notre dernière assemblée générale, à Lyon, l’an passé, il était déjà question du grand colloque organisé à Paris début novembre sur l’Inventaire. Certaines personnes nous ont fait part de leur regret de ne pas y voir figurer la sorte de bilan que ce type d’anniversaire appelait assez naturellement : un passage en revue des objectifs successifs et des résultats ; un examen impartial des apports du service à la connaissance, etc. On nous a demandé si l’association ne voulait pas d’une façon ou d’une autre assumer cette part de la célébration. L’idée pouvait nous séduire, mais il importait pour nous que si bilan il y avait, il s’accompagne d’une réflexion largement prospective. Nous nous sommes alors mis en quête d’un thème de réflexion qui appelle ce retour sur cinquante ans d’histoire tout en mettant en perspective l’avenir. Nous avons ainsi eu l’idée, dès notre rencontre lyonnaise, de ce thème de la transmission, thème qui vient très naturellement à partir du constat que l’on fait tous les jours dès lors que l’on est amenés à former de nouveaux agents, des stagiaires, des partenaires de collectivités, etc. : toutes personnes qui n’ont pas participé à la lente mise au point de notre méthodologie. Et bien sûr à partir du constat du départ en masse de la plupart de ceux qui ont vécu l’aventure de cette patiente mise au point.

Le thème, de surcroît, touche tous les domaines, tous les métiers : travail graphique (voir le débat de l’an dernier), photographie, recherche, documentation et aussi secrétariat (pour des questions de mémoire, comme on le redira). Le domaine de la recherche est peut-être celui où cette question se pose avec le plus d’acuité. La lente et inexorable évolution des buts et des méthodes s’est accompagnée de remises en question permanentes. L’Inventaire tel qu’il est se pratique aujourd’hui n’a que peu à voir avec ce qui était pensé initialement et pourtant tout cela est le fruit d’une évolution qui ne se comprend

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Journées de l’Inventaire 2014, Dinan, 3 et 4 octobre 2014, CR_AG_Apig_def.doc, version du 4 février 2015, page 9

bien que si l’on en a suivi toutes les étapes. Chaque phase de la mise au point d’un dossier peut, au-delà de sa propre logique, s’expliquer par l’histoire de la méthode, ce qui fait de tout cela un fort enjeu de transmission. Par leur convivialité même (et même si celle-ci peut sembler perfectible…), les nouveaux outils à la disposition du chercheur peuvent faire oublier à celui-ci la démarche toute de rigueur qui sous-tend les systèmes descriptifs et peuvent lui faire négliger des étapes essentielles de sa réflexion. Poser une question à l’aide des anciens logiciels documentaires supposait que l’on ait auparavant structuré sa pensé, étape qui pouvait avoir ses vertus… Les systèmes descriptifs peuvent paraître aux nouveaux venus comme des « usines à gaz » : pourtant, ils ont leurs mérites, notamment en permettant la prise en compte de tous les cas de figure ; quand on veut s’en affranchir, on bute sur des difficultés insurmontables. L’explication de leur mise au point est probablement l’un de ces enjeux de transmission concernant la recherche.

S’agissant de la photographie, Claude Laroche rappelle le strict encadrement, les cahiers des charges précis qui accompagnaient l’illustration des premières campagnes d’Inventaire et la très forte éthique qui en résultait. Les nouveaux outils sont là aussi venus bouleverser la donne ; leurs facilités peuvent ainsi bousculer cette éthique alors que, par ailleurs, les besoins en illustration se diversifient, faisant une grande part à la valorisation.

Pour le travail graphique, le président renvoie au compte rendu de l’an passé en rappelant que le débat sur la question avait tourné largement autour de ces questions de transmission.

Le travail du documentaliste y est également sans cesse confronté, notamment, comme les d’ailleurs les personnes en charge du secrétariat, sous l’aspect de la mémoire du service : quelles sont les conditions de mise en œuvre de telle ou telle opération, conditions qui vont en expliquer certaines lacunes : que peut-on attendre de la documentation de telle opération et que ne peut-on pas en attendre ? Ou même, tout simplement, quel est l’emplacement physique de rangement de telle opération quelque peu oubliée ?

En résumé et pour lancer le débat, le président pose la question des outils : leur facilité, leur convivialité peut faire oublier la rigueur de la construction de la documentation, rigueur qui est probablement le principal apport du service et dont la transmission lui paraît essentielle. La décentralisation, l’affaiblissement de l’échelon central, la multiplication des plateformes de diffusion, l’éloignement des premières générations d’agents : l’uniformisation des données n’est plus de mise. On peut d’une certaine façon s’en réjouir, mais on peut aussi regretter que l’une des composantes essentielles de l’apport de l’Inventaire à l’histoire de l’art puisse être quelque peu oubliée, d’où la nécessité de sa transmission.

Les enjeux de transmission vont donc, souligne le président, des plus nobles (« Quelle est la philosophie première de ce système descriptif ? ») aux plus triviaux (« Mais bon sang, où est passé ce dossier ? »).

Comme le président ne peut que constater que, quelque effort qu’il fasse, il est irrémédiablement du côté des transmetteurs, il laisse la parole à la salle, et tout d’abord à ceux à qui le flambeau doit être transmis. Claude Laroche lance donc le débat, en invitant les plus anciens à se déterminer sur ce qui leur paraît le plus essentiel à transmettre et les plus jeunes à s’exprimer sur ce qui leur paraît obsolète et décidément plus en rapport avec les réalités d’aujourd’hui. Il fait état, toujours pour entamer la discussion, d’une contribution écrite envoyée par Cécile Devos, chargée d’études à la mission Ville d’art et d’histoire de Pau et en charge de l’Inventaire de la ville de Pau en collaboration avec le service régional d’Aquitaine de l’Inventaire général du patrimoine culturel (voir annexe 2).

Le débat s’amorce à partir des questions suivantes : comment se fait l’accueil des nouveaux arrivants dans les services, et comment se préparent les départs (recueil de mémoire, tuilage...). Le renouvellement est en effet particulièrement important ces dernières années, la pyramide des âges des personnels de l’Inventaire occasionnant une vague de retraites et la décentralisation ayant provoqué des départs et des arrivées.

L’accueil des nouveaux arrivants et l’évolution des métiers

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Journées de l’Inventaire 2014, Dinan, 3 et 4 octobre 2014, CR_AG_Apig_def.doc, version du 4 février 2015, page 10

Martine Tronquart (Lorraine) donne l’exemple de la Lorraine : la plupart des nouveaux arrivants font une période de stage en duo avec un membre du service qui leur transmet la méthode et les pratiques. Mais les chercheurs en partenariat, qui n’ont pas leurs bureaux dans le service, ne bénéficient pas de cet accompagnement, ce qui pose un problème. M. Tronquart cite enfin deux évolutions du métier de chercheur qui peuvent s’opposer à la continuité des pratiques : les nouveaux outils de travail, qui favorisent la prise de liberté avec la méthode et le vocabulaire ; et la multiplication des tâches désormais demandées aux chercheurs : photographie, cartes, médiation, contact avec les élus.

La situation des services induit des cas de figure divers : Vanessa Lamorlette (Centre) a bénéficié du même type d’accueil qu’en Lorraine, plusieurs mois en binôme avec un chercheur ; mais Christel Palant-Frapier (Centre), en contrat pour 18 mois, n’a toujours pas reçu (à mi-contrat) de vraie formation, pourtant d’autant plus utile que la transition logicielle provoque des changements et brouille les cartes. Enfin Caroline Kandel (Champagne-Ardenne) cite le cas du service de Champagne-Ardenne, où les agents sont très peu nombreux et où les départs ont été fréquents : la transmission y est très difficile.

Claude Laroche souligne que la formation des nouveaux chercheurs procède d’une inoculation lente : il faut du temps pour former un généraliste, et le binôme est nécessaire, en particulier pour l’expérience du terrain. Mais ce type de transmission a ses limites : une même personne ne peut pas encadrer de nombreux débutants, ni mener cela de front avec des objectifs de terrain.

De plus la transmission en milieu fermé favorise la perpétuation d’erreurs, des mauvaises pratiques... L’échange plus large, comme au sein d’un stage sur la méthodologie et le système documentaire des dossiers, est nécessaire : encore faut-il que les chercheur s’y inscrivent (ou puissent le faire).

Marc Kerignard souligne les spécificités du métier de photographe à l’Inventaire : la mise en œuvre technique et le regard différencient les « photographies de photographes » de celles des chercheurs, mais aussi de celles des photographes de services de communication qui peuvent exister dans les Régions : il faut expliquer à nos tutelles que ce n’est pas le même métier ni le même regard. Il faut assurer le maintien d’une « culture Inventaire » à côté de la « culture Région ».

En parallèle, la demande a évolué en termes d’images : à côté des photos normalisées, on demande aux photographes d’Inventaire d’introduire de l’émotion dans les images pour les couvertures de publications, les expositions... Enfin, la question de la transmission se pose lorsqu’il n’y a qu’un poste de photographe dans la Région : la transmission au sein d’un binôme n’est alors pas possible. Pour remédier à cela, les échanges entre les régions sont indispensables.

Gilles André rappelle qu’il existait une tradition du « tour de France », pour former les photographes qui se rendaient dans plusieurs services pour rencontrer leurs collègues, expérimenter les matériels, échanger sur la technique... C’est toujours possible, mais certaines régions n’y sont pas d’emblée très favorables, et l’idée même s’est dissoute dans certaines régions, lorsque le renouvellement des équipes a été trop rapide.

Myriam Guérid donne l’exemple de la formation au relevé organisée par Virginie Desvigne en Région Pays-de-la-Loire, qui aura lieu la semaine prochaine : cette formation est directement liée à une demande remontée des dessinateurs, à la suite de la dernière Apig ; le CNFPT n’a pas souhaité l’organiser car elle était trop ciblée et ne rassemblait pas assez de candidats : elle a donc été passée sous l’intitulé de « réunion de réseau ». Elle a rassemblé cinq dessinateurs, qui sont venus avec leur matériel, et qui ont travaillé sur un édifice désigné par un chercheur de l’équipe (dont le dossier a donc été enrichi). Pour la formation au dessin, le service de Midi-Pyrénées a quant à lui pris le parti d’organiser une « opération coup de poing » : l’ensemble de ses (très nombreux) chercheurs partenaires ont été initiés au relevé sur un quartier de Saint-Affrique promis à requalification.

De façon globale, la transmission de la méthodologie dans sa diversité et son épaisseur historique est une question complexe : qui sait encore ce qu’est un inventaire fondamental, un pré-inventaire normalisé ? d’autant plus que les intitulés ont été « harmonisés » dans les rapports annuels.

Philippe Bardel pointe la distinction à faire entre d’une part la méthodologie entendue comme l’utilisation du système descriptif et l’apprentissage de techniques documentaires, qui pourrait être

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délégué au CNFPT, et d’autre part son application à un terrain, liée à l’intégration de contenu, qui est plus complexe.

Le problème du CNFPT est que les formations spécifiques « inventaire » n’entrent pas dans ses missions : les stages organisés doivent être transversaux et atteindre une masse critique en nombre de participants. La gestion des départs

Avec ce point, le débat s’oriente vers la gestion des départs. Isabelle Duhau indique que l’on ne peut pas « transmettre trente ans de bouteille », mais seulement des contacts, des raccourcis, des tuyaux... et une méthode de travail, pour organiser ses enquêtes et sa documentation préliminaire.

Martine Lainé (Centre) rappelle que si pour nous la nécessité de la transmission est une évidence, elle ne l’est pas dans certaines régions, où les chercheurs confirmés peuvent être perçus comme des « dinosaures » et où on attend les nouveaux arrivants pour faire table rase.

De plus, comme la transmission est le plus souvent orale, ou par l’accompagnement, elle ne peut se faire en l’absence de tuilage.

Le volet de transmission écrite doit aussi être abordé : comment sont gérées nos archives autres que les « dossiers verts » (documentation préliminaire, minutes de terrain). Classer ses archives est considéré comme improductif, donc mal valorisé. Pour obtenir des investissements en matière de conservation, il faut mettre en relief la plus-value de l’opération (par exemple le récolement de la négatothèque et sa numérisation), si possible trans-régionale : les projets de photothèque en cours dans plusieurs régions feront-ils l’objet de mutualisation ? (le groupement d’achat informatique Epsilon est ici évoqué).

Enfin la transmission des résultats de nos travaux peut poser problème dans le contexte actuel, avec l’arrêt (temporaire ?) des versements sur les bases nationales : or elles sont le lieu de fédération des résultats des enquêtes, pour autant qu’elles soient menées sur des systèmes interopérables. La question de la formation initiale

La question de la formation initiale des chercheurs est posée. Les représentants des promotions récentes de l’INP (Florence Cornilleau, Sabrina Dalibard, Guillaume Gaillard, Mathieu Rousset-Perrier) font part de leur expérience et de leur ressenti. Pour les conservateurs, la formation initiale repose sur le « module MH-Inventaire » à l’INP : le regroupement des deux spécialités a l’avantage de leur permettre de connaître leurs pratiques, mais les cours dédiés à l’Inventaire sont réduits à une misère (10 h) et les élèves des autres spécialités en sont exclus alors qu’ils souhaiteraient y participer. De fait, c’est surtout le stage de spécialité qui assure la formation. Le passage de l’Inventaire à la fonction publique territoriale, où plusieurs promotions n’ont pas réussi à trouver de poste en Inventaire et se sont réorientées vers d’autres spécialités, vient compliquer le problème.

Quelle formation initiale pour ceux qui ne passent pas par l’INP ? Il n’existe pas de formation à l’université pour l’Inventaire (comme c’est le cas pour l’Archéologie), mises à part des expériences ponctuelles (à l’université de Tours en 1998, en option sur un semestre entier, avec un dossier à rendre). Une telle formation serait à organiser avec les universités et les écoles d’architecture (à l’Ensa de Grenoble, le master dirigé par Jean-François Lyon-Caen permet déjà aux élèves de travailler avec le service d’Inventaire, par exemple sur les stations de sport d’hiver et l’architecture rurale de montage : regarder les édifices avec la grille Inventaire est très formateur ; il ne s’agit pas ici de former des chercheurs à l’Inventaire mais plutôt des architectes sensibles à l’Inventaire et au patrimoine). L’apprentissage, pratiqué dans certaines régions, en encore très limité.

En parallèle, Philippe Bardel compare la formation initiale des conservateurs, qui a lieu avant la prise de poste, indépendamment de celui-ci et donc n’est parfois pas du tout adaptée à la fonction exercée, et celle des attachés, qui a lieu après la prise de fonction et donc en adéquation avec le poste. Selon les régions, les jeunes conservateurs sont accueillis comme des agents à former ou des agents qui prennent

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Journées de l’Inventaire 2014, Dinan, 3 et 4 octobre 2014, CR_AG_Apig_def.doc, version du 4 février 2015, page 12

leur poste avec les missions qui lui sont associées, dont de l’encadrement pour lequel l’INP ne forme absolument pas.

Isabelle Duhau indique enfin que la formation (ou auto-formation) n’est plus de la compétence des chercheurs, comme c’était le cas avant la décentralisation : s’ils souhaitent intervenir dans des stages, ils doivent souvent le faire sur leur congés, avec accord du chef de service. À qui transmettre ? La transmission peut viser aussi un public le plus large que les équipes d’Inventaire au sens strict. Philippe Vergain voit deux points à rappeler à nos tutelles ou éventuels partenaires : le schéma de pensée de l’Inventaire, c’est-à-dire rappeler ce qui structure un inventaire « général » ; et la question des inventaires participatifs : c’est un aspect à ne pas négliger car il est dans l’air du temps et est important pour l’appropriation du patrimoine par le public ; mais c’est aussi un piège, car les enquêtes réalisées dans ce cadre ne sont pas de l’Inventaire « général », il faut construire le lien entre les deux. L’accompagnement de ces partenaires relève plus de l’encadrement que de la transmission.

Stéphanie Bardel (Bretagne) apporte son retour d’expérience sur les appels à projets lancés en Région Bretagne. L’initiative en revient à Elisabeth Loir-Mongazon, qui souhaitait collaborer avec les associations, ce que la direction Tourisme et patrimoine a requalifié en appel à projet. Il y a encore peu de recul sur les résultats, car les premiers lauréats ont commencé leur travail en 2013. L’appel à projet prévoit le subventionnement des actions à 70 % en contrepartie du respect de la méthodologie et de la saisie des données dans Gertrude (et de l’organsiation d’événements pour les Journées du patrimoine). Les lauréats sont des associations de niveau professionnel. La durée est de deux ans, un bilan doit être tiré en 2016.

L’encadrement des projets prévoit : une journée de présentation des opérations devant les élus ; une journée de rencontre des associations avec les membres de l’équipe ; plusieurs journées de terrain, avec l’encadrement de deux chercheurs (Stéphanie Bardel et Jean-Jacques Rioult) ; la formation à Gertrude, qui s’est bien passée : ces associations ont un niveau de professionnalisation important, les lauréats maîtrisent déjà les outils de base (thesaurus, etc.) ; Gertrude permet de plus de suivre la saisie en direct et de réagir vite. Les dossiers sont relus avant diffusion.

Un deuxième appel à projet est en cours : il a reçu beaucoup de réponse de collectivités, qui ont d’autres objectifs que l’Inventaire (faire leur site internet).

Claude Quillivic souligne qu’entre les apprentis, les étudiants, les appels à projets, etc., les agents sont en situation d’encadrement permanent ; comme cela a déjà été évoqué, on atteint parfois les limites du système : ce temps d’encadrement est très lourd ; dans le cas du dépouillement des appels à projet, rédiger les lettres de rejet, assurer la gestion des contacts, etc. représente un très gros travail. S’il n’y a pas de terrain fait en commun, il s’agit plus d’échange que de transmission. Lorsque les partenaires sont des chercheurs d’une discipline autre que l’histoire de l’art ou de l’architecture, comme par exemple l’ethnologie, les termes de cet échange doivent être inventés, et la question de l’adaptation des dossiers, de l’indexation ces données se pose : en l’absence de vocabulaire, comment décrire ces phénomènes pour les comparer au niveau national ?

Pour conclure cet après-midi de débat, quelques points peuvent être repris sous forme de constat et de questions.

Pour assurer la transmission de notre méthode, de nos pratiques et de nos principes fondamentaux au sein des services renouvelés, le système du binôme (pour les membres de l’équipe) ou du parrainage (pour les chercheurs associés) des nouveaux arrivants est plébiscité : il pourrait être structuré de façon plus systématique, et remplacé par un stage dans un autre service pour les postes isolés (dessinateur, chercheurs dans une spécialité particulière...). Rien de remplace le contact du terrain et la confrontation des expériences. Les services pourraient en plus mettre en place « un kit de transmission » et rédiger un document à destination de leurs nouveaux arrivants, comme certaines l’ont fait pour l’utilisation de Gertrude.

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Journées de l’Inventaire 2014, Dinan, 3 et 4 octobre 2014, CR_AG_Apig_def.doc, version du 4 février 2015, page 13

La transmission revêt forcément des aspects multiples, liés aux statuts divers des nouveaux arrivants : conservateurs issus du concours, chercheurs venus d’une autre institution et déjà confirmés, thésards formés à la recherche mais pas du tout à l’Inventaire ; mais aussi prestataires, contractuels de plus ou moins courte durée ou titulaires : leurs besoins ne sont pas les mêmes, et les agents s’investissent différemment pour un titulaire sur le long terme que pour un contractuel de courte durée, même si de fait la transmission vers les chercheurs associés, ou l’encadrement de travail collaboratif, prend souvent la majeure partie du temps et de l’énergie qui peuvent être dévolus à ce travail, au détriment des collègues du bureau d’à côté. Il y a de plus un manque de reconnaissance de ce temps passé et de la compétence des personnes qui assurent cette formation.

L’articulation de la méthode, de la matière étudiée, des techniques, et de la déontologie (effacer les panneaux, les fils électriques, etc. : est-ce acceptable à l’Inventaire ?) doit être en permanence débattue sans perdre de vue les aspects fondamentaux de notre « culture Inventaire ».

Enfin, l’Apig, créée comme lieu d’échange entre régions et métiers, a son rôle à jouer, comme elle l’a montré par le passé et encore tout récemment en étant à l’origine du stage sur le relevé d’architecture qui aura lieu la semaine prochaine. Pour le bureau de l’Apig, Caroline Guibaud, secrétaire

Dinan-Lanvallay, Maison de la Rance, 4 octobre 2014, cliché Yves-Jean Riou

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Journées de l’Inventaire 2014, Dinan, 3 et 4 octobre 2014, CR_AG_Apig_def.doc, version du 4 février 2015, page 14

Annexe 1 : contribution d’Élisabeth Loir-Mongazon, cheffe du service de l’Inventaire du patrimoine en Bretagne :

"La transmission" : une question posée dès mon arrivée dans le service... À la fois pour anticiper les départs en retraite de quelques agents détenteurs d’une connaissance pluridécennale de l’Inventaire Bretagne, mais aussi en écho à mon « extériorité » à l’Inventaire : m’intégrer imposait de me transmettre vocabulaire, méthodologie et pratiques, de me faire ingérer 1/2 siècle d’histoire(s) et... partager l’inquiétude de voir disparaître les missions de l’Inventaire...

La réalisation collective de l’ouvrage de synthèse Architecture rurale, 50 ans d’Inventaire du patrimoine en Bretagne s’est imposée en regard de la double envie exprimée de « faire quelque chose tous ensemble » et de revisiter la masse des anciens dossiers en profitant du regard des « plus anciens ». Le choix d’approches par fonction ont imposé de nombreux échanges. Cette belle aventure a permis de vérifier que ce n’est finalement pas tant la transmission de la méthodologie qui pose question (sans cesse revisitée depuis 50 ans) que celle des connaissances.

Dans cette même période, la commande formulée par la Région d’élargir les acteurs de l’Inventaire du patrimoine par le biais d’un appel à projets a amorcé un autre virage. Outre l’intérêt d’investir de nouveaux territoires et thématiques, les rencontres échanges entre l’équipe et les lauréats de la 1ère édition ont contribué à faire bouger certains a priori, et à s’assurer que la richesse d’analyse et de connaissances est partagée avec nos nouveaux partenaires.

Malgré l’affirmation initiale de Malraux et Chastel sur l’enjeu du « faire connaître » pourtant renouvelée lors de l’intégration dans les services de la Région (renforcement des liens avec les acteurs locaux), la demande de mettre en place une programmation sur tout le territoire à l’occasion des 50 ans de l’Inventaire en Bretagne n’a pas été sans poser débat : l’implication dans cet événement ne se fait-il pas au détriment des enquêtes elles-mêmes ?

Donner une visibilité à l’action de la collectivité régionale par une opération appuyée d’un plan de communication « béton », c’est aussi aider la collectivité à s’approprier réellement les compétences de l’Inventaire, son exigence de qualité et à les revendiquer (la Bretagne « pionnière » de l’Inventaire, la richesse du capital connaissances accumulées, la capacité d’expertise au service des territoires et des politiques régionales...). Et par là même, s’assurer de l’engagement de la poursuite de notre action [l’exigence scientifique gage de la qualité d’expertise de la collectivité].

Une idée sous-jacente est aussi de faire passer que la transmission doit se penser dans une relation de réflexivité, et donc s’envisager aussi comme le moyen de renouveler nos regards et de les diversifier - parfois même en acceptant d’expérimenter. Transmettre, c’est regarder vers l’avant. Malgré le plaisir de vérifier régulièrement depuis mon arrivée l’extraordinaire capacité de l’équipe à accueillir nos multiples nouvelles recrues temporaires, il me semble encore possible de faire plus largement partager la conviction que le « nouveau » (ou le public, ou l’associatif...) a souvent autant à apporter que celui qui est a priori en situation de « sachant ». Parce qu’il n’y a pas de différence fondamentale entre transmettre à l’intérieur de nos équipes et en direction de l’extérieur, les interrogations riches d’enseignements de nos jeunes collègues autant que celles d’amateurs passionnés ou de simples publics sont souvent le moyen de revisiter nos approches. Bien davantage que les publications ou la diffusion en ligne, les situations directes d’échange sont en cela d’une extraordinaire richesse pour continuer à avancer. C’est bien le même métier que l’on fait aujourd’hui en organisant de multiples propositions de restitution et celui que faisaient nos collègues en

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1971 en présentant à la chapelle Sainte-Barbe du Faouët une des premières expositions de l’Inventaire (la première?).

La transmission s’inscrit donc d’emblée dans la dimension étymologiquement positive et de réjouissance d’un jubilé : bravo à l’Apig d’avoir eu la bonne idée d’utiliser ce terme et merci d’être venu en Bretagne pour en parler.

Elisabeth Loir-Mongazon

cheffe du service de l’Inventaire du patrimoine

Région Bretagne

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Annexe 2 : contribution de Cécile Devos, chargée d’études à la mission Ville d’art et d’histoire de Pau et en charge de l’Inventaire de la ville de Pau en collaboration avec le service régional d’Aquitaine de l’Inventaire général du patrimoine culturel Rencontre autour du thème : L’Inventaire : jubilé et transmission Au secours, j’ai attrapé l’Inventaire, maladie scientifiquement transmissible. Depuis 50 ans, aucun antidote n’a été élaboré et la transmission était inévitable. De nombreux partenaires, tous infectés, infestés de connaissances et avides de partage : je vous laisse imaginer les dégâts...

Trêve de plaisanterie, le réseau Inventaire existe et il est précieux. La transmission des connaissances passe par un maillage serré de collègues dont les spécialités sont aussi variées que nécessaires : chercheurs, photographes, documentalistes... Un coup de fil, quelques semaines de formation et les connaissances circulent. Allez zou, des problèmes sont résolus, des comparaisons construites, des erreurs évitées, les sujets avancent. À ce titre, décentralisée de la décentralisation, je pense faire partie de la famille de ces infectés, bien que n’appartenant pas à un service régional. J’ai toujours eu des réponses à mes questions existentielles : « c’est qui ce saint ? t’as déjà vu des pavés de bois ? tu l’as ce bouquin ? » L’Inventaire avance au gré de ces questions et je suis loin d’être un chercheur isolé ou frustré car je suis entourée, bien, beaucoup, par mes collègues de la région, voire même par ceux d’autres régions. Faire jubilé, c’est bien montrer ce qui fonctionne et la transmission des connaissances, ça marche bien !

Mais, de ma position de fin de chaîne, je me sens plus exposée. Malgré une présence du service régional appréciable et appréciée, je suis seule, sur le terrain, à défendre mes axes de recherche et le temps que j’y consacre, toujours aux dépens d’une valorisation immédiate que l’on me réclame souvent (il faut alors apprendre à dire non). Transmettre les connaissances, l’une de nos vocations, devient alors un problème et une source de dilemme. L’inventaire marche bien ? on le met donc à toutes les sauces. À la base de données, à la publication, aux ateliers, aux animations de toute sorte, il faudrait rajouter une exposition, un cycle de conférences et de visites, des supports de communication, que sais-je encore... Bref : c’est un appel à l’indulgence envers vos partenaires ; considérez-les comme faisant partie des vôtres, d’autant que s’ils ont les inconvénients de la proximité du terrain, ils en ont aussi les avantages, qui bénéficient à tous et en premier lieu à l’étude. Les journées de l’Inventaire seraient le lieu idéal où les gens comme moi pourraient se faire représenter, mais ce n’est malheureusement que peu le cas, ai-je l’impression.

Dernière histoire de transmission, plusieurs quiproquos sont nés de couacs dans la chaîne de diffusion non des connaissances mais des informations ou décisions, la double hiérarchie ne facilitant pas les choses. D’un côté comme de l’autre, une information non ou mal transmise a toujours été source de complications et de démoralisation. Et ce constat est fait dans une opération d’inventaire où les rapports humains ne sont pas si compliqués que ça et où l’ambiance de recherche est vraiment stimulante. Je n’ose imaginer les problèmes que la transmission peut engendrer dans des terroirs aux ego plus hormonaux, aux pincettes moins prises, aux atomes moins crochus.

Conseils d’expérience : comme dans toute relation à distance, préférer le téléphone au courriel aide à huiler la transmission. Un rendez-vous un peu… physique de temps en temps ne fait pas de mal, bien au contraire. Enfin, il faut beaucoup d’amitié, de patience, de compromis pour durer et, si la chance est là, faire de beaux enfants. Jubiler, transmettre, durer ?

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Journées de l’Inventaire 2014, Dinan, 3 et 4 octobre 2014, CR_AG_Apig_def.doc, version du 4 février 2015, page 17

Annexe 3 : contribution de l’Apig à la revue L’Observatoire ; la revue des politiques culturelles, numéro spécial (à paraître début 2015) sur le thème : « l’Inventaire général du patrimoine culturel : bilan d’une décentralisation » Jubilé et transmission

Même si l’Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France est né doté d’une « armure méthodologique » déjà solide, affiner la doctrine et l’adapter aux circonstances, à l’extension du champ patrimonial, à l’évolution des outils, a été un chantier constant. Fruit d’une lente maturation et d’incessants allers et retours entre l’expérience des terrains et la doctrine, la méthode a concerné toutes les disciplines et tous les métiers concourant à l’établissement de cette ambitieuse entreprise. Car, dès les débuts du service, le travail de recherche a été envisagé de façon pluridisciplinaire et conjointe : la représentation devait étayer la recherche autant qu’illustrer le propos, l’ensemble concourant à la restitution, dans les dossiers papiers – les fameux « classeurs verts » –, des édifices ou des objets étudiés. Photographies et relevés graphiques se devaient donc de suivre une méthodologie rigoureuse, tout autant que la synthèse historique ou la description architecturale. C’est pour souligner ces aspects fondateurs du travail d’Inventaire qu’ont été choisis les sujets de débat des deux dernières Journées de l’Inventaire organisées par l’Association des personnels de l’Inventaire général : le travail graphique à l’Inventaire en 2013, et la transmission des connaissances et des savoir-faire au sein des équipes d’Inventaire en 2014.

Cette patiente mise au point d’un système nécessairement complexe, car apte à prendre en compte tous les cas de figure, est l’un des principaux acquis de ces cinquante ans. Or, il n’est pas besoin de grandes compétences arithmétiques pour se rendre compte que la carrière des pionniers de l’Inventaire est derrière eux, aussi jeunes fussent-ils au moment des débuts de l’entreprise : les services sont confrontés, au tournant de ce jubilé, à la question cruciale du passage de témoin lorsque partent les « mémoires vivantes » d’une équipe et de ses terrains d’étude. Car c’est la démarche de mise au point de la méthode qui compte au moins autant que le système descriptif qui en est l’aboutissement. C’est elle qui s’est nourrie de l’expérience du terrain, qui s’est confrontée aux difficultés de tous ordres et qui a permis d’élaborer l’outil adéquat. C’est la mémoire de cette mise au point, dont les agents ont été les acteurs, qui mérite d’être préservée.

Au milieu des nécessaires bouleversements, les solides principes des débuts du service, garants de sa contribution à l’histoire de l’art, ne doivent jamais être perdus de vue. La prise en compte des diversités et des logiques régionales doit se conjuguer avec le principe d’une documentation susceptible d’être comparée d’un point à l’autre du territoire national et de nature à susciter des recoupements féconds. La convivialité nécessaire des outils ne doit pas faire oublier l’architecture des systèmes descriptifs sophistiqués qui les sous-tendent, ni lisser la complexité des sujets d’étude, ni s’opposer à la restitution de réalités riches et ambivalentes. L’apport considérable à la recherche du relevé topographique, dont la précision et la justesse sont à la base de bien des avancées historiographiques, doit continuer d’être présent à l’esprit. Face aux possibilités permises par la technique d’aujourd’hui, l’éthique de l’image des premiers photographes de l’Inventaire doit continuer de vivre, au service des spécificités de la photographie d’architecture et de son exigence de vérité. Les particularités d’un service de documentation d’Inventaire relativement à la documentation générale d’une collectivité territoriale doivent inlassablement continuer d’être expliquées.

Pour assurer la transmission dynamique de ce trésor d’expérience, c’est toute une stratégie d’anticipation qui doit être mise en place – elle l’est déjà en maints endroits, par l’accueil attentif des arrivants, le travail en binôme intergénérationnel, la formation interrégionale aux outils et méthodes, le « Tour de France » des régions, l’anticipation des départs. Cette démarche d’enrichissement par l’échange d’expériences ne doit pas se limiter aux nouveaux agents au sein d’une équipe, mais être encouragée entre spécialités ou métiers, entre régions, entre services ou organismes dédiés à l’étude du patrimoine culturel. Bref, c’est un précieux réseau, qui a largement fait ses preuves depuis cinquante ans, qu’il faut continuer de défendre, de cultiver et de développer.

Pas de passéisme, mais une véritable politique de transmission pour que les jeunes générations construisent à leur tour un outil moderne, adapté aux besoins de leur temps, sans avoir à reproduire les tâtonnements des débuts et pour qu’elles le fassent en parfaite maîtrise des grands principes d’une entreprise qui aura tant œuvré pour enrichir la connaissance.

Le bureau de l’Association des personnels de l’Inventaire général, avec la contribution des participants aux Journées de l’Inventaire tenues à Dinan en octobre 2014

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Journées de l’Inventaire 2014, Dinan, 3 et 4 octobre 2014, CR_AG_Apig_def.doc, version du 4 février 2015, page 18

Annexe 4 : liste des présents aux Journées de l’Inventaire, Dinan, 3 et 4 octobre 2014 ANDRÉ Gilles photographe Lorraine

BARDEL Stéphanie chercheur Bretagne

BARDEL Philippe responsable du pôle recherche-Inventaire

Pays-de-la-Loire

BERTHELIER Nadine musée/Inventaire Lorraine/musée des Vosges

BONNARD Anne-Marie graphiste Centre

CANNEVA-TETU Odile conservateur honoraire

CANTALUPO Thierry photographe Centre

CORNILLEAU Florence chercheur ; stagiaire INP Centre

DALIBARD Sabrina chercheur Bretagne

DRAPIER Bertrand photographe Lorraine

DUCOURET Bernard chercheur/chef de service par intérim

Champagne-Ardenne

DUHAU Isabelle chercheur Mission Inventaire

DUJARDIN Véronique chercheur Poitou-Charentes

FOURNIS Frédéric chercheur Picardie

GAILLARD Guillaume chercheur Haute-Normandie

GUERID Myriam topographe cartographe Centre

GUIBAUD Caroline chercheur Rhône-Alpes

KANDEL Caroline secrétaire Champagne-Ardenne

KERIGNARD Marc photographe Languedoc-Roussillon

LAINE Martine chercheur Centre

LAMORLETTE Vanessa photographe Centre

LAROCHE Claude chercheur Aquitaine

LOIR-MONGAZON Elisabeth cheffe de service Bretagne

ORAIN Véronique chercheur Bretagne

PALANT-FRAPIER Christel chercheur Centre

QUILLIVIC Claude chercheur Centre

RENAUD-ROMIEUX Geneviève conservateur honoraire

RIOU Yves-Jean conservateur honoraire

ROUSSET-PERRIER Mathieu chercheur ; promotion INP

TANGUY Judith chercheur Bretagne

TOSCER Catherine chercheur Bretagne

TRONQUART Martine chercheur Lorraine

VERGAIN Philippe Chef de la Mission Inventaire

Mission Inventaire

DELORME Franck Présentation de l’usine marémotrice de la Rance

Cité de l’architecture et du patrimoine

THUAULT Annie CNFPT Inset