ASSEMBLEE GENERALE - unalci-france-inondations.org · CHEVALIER, ancien cadre de la Mai-rie de...
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Le journal des inondés est édité par l’asso-ciation Hors d’Eau, 13 quai Petite Rou-beyrolle, 48000 Mende.
Directeur de la publication : A. Delrieu Comité de rédaction : A. Delrieu, C. Four-nier, J.P. Peytavin, J. Privat.
Dépôt légal janvier 2015
Impression : Imprimerie des 4 à Marvejols
Vous pouvez rejoindre l’association :
HORS D’EAU 13 quai Petite Roubeyrolle 48000 Mende
Cotisation 30 Euros
N°13 : Sommaire
Page 1 : Le mot du Président
Page 2 : le Lot
Page 3 : PAPI
Page 4 : PCS, Rieucros d’Alteyrac
Page 5 : Elections 2014
Page 6 : Dévégétalisation
Page 7 : Entente lot, Vendée
Page 8 : Protections anti crues
Page 9 : Triste bilan
Page 10 & 11: L’après Xynthia
Page 12 : Les Communications
Page 13 : Cat Nat, du nouveau
Page 14 : Ruisseau de Fontpoure
Le mot du Président
Notre association a vingt ans, que le
temps passe vite
Mes amis, hier encore elle était si peti-
te
On la trouvait inutile et voici qu'elle
est courtisée
Par des responsables locaux, elle est
écoutée.
20 ans, depuis qu'en septem-
bre et novembre 1994, les pires inon-
dations que Mende ait connues en un
siècle et demi, nous ont obligé à nous
organiser entre riverains, entre voi-
sins, entre amis.
20 ans, depuis que Roger
BONHOMME, dynamique, passionné
et révolté par l'injustice se consacrait
à Hors d'Eau et devenait l'un de nos
premiers présidents.
20 ans, depuis qu'Antoine
CHEVALIER, ancien cadre de la Mai-
rie de Mende, décidait de nous aider
en devenant membre de notre CA,
bien que parfois désabusé et dubitatif,
non de la nécessité et de la sincérité
de nos efforts mais de leurs difficultés
à aboutir car il connaissait trop bien
les rouages et les roueries administra-
tives.
20 ans, depuis que Pierre VA-
LARIER, ancien comptable au Lycée
Chaptal, homme calme et effacé, a
mis son efficacité au service de notre
association dont il a longtemps été le
trésorier. C'était un passionné de pê-
che connaissant le Lot jusqu'à ses
moindres galets mais dont il a finale-
ment quitté les rives pour poursuivre
sa retraite à Nébian dans l'Hérault.
Et si ces amis nous ont quittés à pré-
sent, nous ne les oublions pas et nous
poursuivons notre lutte en gardant en
mémoire leur conviction, leur détermi-
nation à faire changer les choses. Ils ne
s'étaient pas résignés à l'impuissance
face aux crues. Nous non plus.
20 ans et il est toujours utile de
rappeler que les inondations sont une
réalité et non une fatalité. Il faut LUT-
TER pour la reconnaissance de nos
droits. Nous avons droit à la solidarité
nationale comme toutes les victimes de
catastrophes naturelles. Nous avons
droit, à égalité avec les autres citoyens
français, à une protection. Nous en
avons le droit car nous sommes les vic-
times et non les responsables des fu-
reurs de la nature. Nous en avons le
droit car nous sommes les victimes et
non les responsables de décisions
d'aménagement du territoire aberran-
tes.
Chacun de ces vingt ans pour nous a
compté double.
Cela a été un long travail de démar-
ches, de sollicitations et de réflexions
qui nous ont fait prendre conscience de
l’intérêt à se regrouper, à rester unis
non seulement ici en Lozère dans l'as-
sociation Hors d'Eau mais aussi en
France grâce à l'UNALCI France Inon-
dations.
Car nous sommes 17 millions. Dix-sept
millions à subir ces aléas climatiques
qui se multiplient et s’intensifient.
Mais cela concerne aussi 9 millions
d'emplois. Et de cela nos dirigeants, à
tous les niveaux du pouvoir, du local au
national, commencent à en mesurer
les conséquences sur l’économie.
C'est pourquoi nous devons être plus
que jamais unis. Nous devons rester
vigilants dans la recherche de solutions
et ne pas nous contenter de petits dis-
cours attristés au lendemain de catas-
trophes ni de promesses jamais tenues.
ASSEMBLEE GENERALE
Samedi
31 janvier à 14 h 30
Salle associations
Place du Foirail
LE JOURNAL DES INODES - PAGE 2 NUMERO 13 - décembre 2014
La presse a rapporté les travaux de scarifica-
tion et de régalage des atterrissements dans
la traversée de Mende, menés sous l’impul-
sion de la Mairie.
Nous avions dit notre approbation. Ces tra-
vaux, qui sont le minimum de l’entretien ac-
tif d’un cours d’eau, nous semblent bien me-
nés.
La « petite crue » du 28 novembre en a dé-
montré l’utilité. Certes les atterrissements
sont toujours présents mais ils ont pris un
aspect naturel et seront plus facilement mo-
bilisables.
Des relevés altimétriques avaient été faits
avant travaux, ils diront objectivement dans
quelles proportions les atterrissements ont
évolué mais quels que soient les résultats, le
Lot a retrouvé l’aspect d’une rivière vivante
et propre.
Dans le même temps, le syndicat mixte Lot
Dourdou, dans le cadre du plan pluriannuel
de gestion des cours d’eau, réalisait un entre-
tien préventif de la végétation des berges du
Rieucros d’Abaïsse en amont de Mende sur
1,8 Km. Ces travaux sont co-financés par l’a-
gence de l’eau, la Région, le CG et EDF à
hauteur de 82 %. L'autofinancement reste à
la charge de la communauté de communes
Cœur de Lozère.
Ces travaux qui, n’ont heureusement pas eu
à démontrer leur efficacité, sont un bon dé-
but
Malgré tout nous ne ferons pas dans la satis-
faction béate et au risque de paraître rabat-
joie, nous devons apporter quelques apprécia-
tions :
Concernant les atterrissements, il convient
de réfléchir plus avant à leur traitement. Ils
sont favorisés par des zones « d’eaux calmes »
et sont susceptibles de se reconstituer sans
fin. Dans un souci d’économie, une approche
hydro morphologique du cours d’eau – lors-
qu’elle est possible – devra être privilégiée.
Pour ce qui est du traitement de la ripisylve,
un entretien à minima de la végétation n’est
pas suffisant. Il faut être conscient qu’une
crue torrentielle arracherait des milliers de
mètres cubes de bois en bordure de cours
d’eau aussi insignifiants que nos Rieucros.
Nous invitons les septiques à parcourir les
berges (ou ce qu’il en reste) du Bitoulet à LA-
MALOU ou de la Crenze et du Naduel à St
LAURENT DU MINIER.
Pour ce qui est des berges du Lot, nous sa-
vons qu’une réflexion est menée. Il est évi-
dent qu’elles doivent subir un toilettage
conséquent. L’implantation d’une ripisylve
anarchique a favorisé et favorise toujours la
réduction du lit mineur comme l’illustrent les
photographies ci-dessous. De plus ces arbres
instables constituent les matériaux des pro-
chaines embâcles.
En amont du pont de Berlière, même les légumes s’y ins-
tallent…
En rive droite à hauteur des terrains de rugby
LE JOURNAL DES INODES - PAGE 3 NUMERO 13 - décembre 2014
PAPI BASSIN DU LOT
En 2012, L’Entente Bassin du Lot (EPTB Lot) s’est ins-
crite dans une démarche PAPI d’Intention (voir Journal
des Inondés n°12) et a déposé sa candidature au label
national. La Commission Mixte Inondation (CMI) du 10
Avril 2014 a donné un avis favorable au dossier sans ré-
serve.
Cette étape, particulièrement importante, va permettre
d’initier les 40 actions retenues, de manière à élaborer un
dossier PAPI complet. Ce dernier correspond à une phase
opérationnelle en intégrant notamment, à la différence
du PAPI d’intention, un programme de travaux.
L’objectif de l’année 2015 pour l’Entente Lot consiste à
élaborer un dossier PAPI complet qui permettra de décli-
ner un programme d’actions sur cinq ans, entre autre
financé par des crédits d’état issus du Fond Barnier.
Pour ce faire, compte tenu de l’hétérogénéité du territoire
mais également de son importante surface (11 504 km2),
l’Entente s’appui directement sur les communes, EPCI et
Syndicats Mixtes compétents sur leurs périmètres.
Ceci permet :
· Une implication forte de l’ensemble de tous les maîtres
d’ouvrages et acteurs pour une meilleure prise en compte
des besoins à l’échelle locale ;
· Une cohérence des actions à l’échelle de l’ensemble du
bassin versant assurée par l’Entente Lot.
A ce jour, un important travail est réalisé à l’échelle des
différents compartiments hydrauliques du Lot. Il s’agit
d’évaluer les mesures envisageables pour réduire l’im-
pact des inondations en réalisant des aménagements spé-
cifiques sur les zones d’expansion de crues.
Par ailleurs, de nombreuses études sont menées à l’échel-
le des communes ou communautés de communes pour
améliorer la traversée des centres urbains par les crues.
En d’autres termes, il s’agit actuellement d’identifier l’en-
semble des besoins pour la protection contre les crues à
l’échelle du bassin du Lot, et de réaliser des études pré
opérationnelles pour établir un programme d’actions se-
lon les sept axes du PAPI :
· Axe 1 : Amélioration de la connaissance et de la cons-
cience du risque ;
· Axe 2 : Surveillance et prévision des crues ;
· Axe 3 : Alerte et gestion de crise ;
· Axe 4 : Prise en compte du risque d’inondation dans les
documents d’urbanisme ;
· Axe 5 : Réduction de la vulnérabilité du bâti ;
· Axe 6 : Gestion des écoulements (travaux) ;
· Axe 7 : Gestion des ouvrages de protection hydraulique
(travaux).
La carte ci-dessus récapitule les principales actions rete-
nues dans le cadre du PAPI d’intention.
En termes de calendrier, le PAPI complet sera déposé
pour labellisation à la fin de l’année 2015. On pourra es-
pérer un lancement des études techniques (maîtrise
d’oeuvre) et réglementaires (dossier Loi sur l’eau, DIG …)
éalables aux travaux courant 2016.
LE JOURNAL DES INONDES - PAGE 4 NUMERO 13 - décembre 2014
C’est toujours le même cheval de bataille que l’association HORS d’EAU enfourche année après année : l’activation en mode exercice du Plan Communal de Sauvegarde de la ville de Mende.
Certes, ce vendredi 28 novembre, nous avons eu droit à une alerte grandeur nature. Heureu-sement la clémence des cieux nous a épargné le pire et le PCS n’a pas été mené jusqu’au bout. Ce qui malgré tout a permis de noter quelques dysfonctionnements comme par exemple le barriérage de la Petite Roubeyrolle alors qu’il avait été ordonné de fermer la Gran-de Roubeyrolle…
C’est pour corriger ce genre de problème et beaucoup d’autres qui peuvent surgir à tout moment et être lourds de conséquences que nous demandons avec insistance un exercice que nous souhaiterions voir le plus vite possi-ble.
Notre deuxième préoccupation est la création d’une Réserve Communale. Nous en avons expliqué longuement l’intérêt : c’est avant la catastrophe qu’il faut disposer de moyens hu-mains pour prévenir ceux qui n’ont pu être contactés automatiquement, porter secours aux plus fragiles, personnes âgées par exem-ple, aider les futures victimes à prendre les me-sures de sauvegarde d’eux même et de leurs biens, les aider encore et les soutenir après la catastrophe afin de retrouver une situation nor-male aussi vite que possible. Le travail ne man-
que pas.
Encore une fois une bon-ne organisa-tion de la ré-serve com-munale évite ces affiches que nous avons vu sur tous les pan-neaux et lieux publics de LAMA-LOU LES BAINS
LE RIEUCROS D’ALTEYRAC
Depuis 1997 notre association alerte régulièrement les
pouvoirs publics, en particulier les Préfets successifs,
sur les dangers que représente le Rieucros d’Alteyrac
depuis que ce site a été transformé en plate-forme in-
dustrielle de scierie
Les réponses toutes remplies de bonnes intentions ne
manquent pas et je cite le Préfet Dominique LACROIX
qui disait en janvier 2011 :
« … j’ai demandé par courrier à la société de procé-
der, au droit des zones remblayées, d’une part à l’enlè-
vement des embâcles, débris, déchets et atterrisse-
ments, situés dans le lit du ruisseau, sur les berges et
sur les talus des remblais susceptibles d’être emportés
lors d’une montée des eaux, et d’autre part à l’élagage
ou recépage de la végétation des rives.
Enfin, a été rappelé la nécessité impérieuse d’arrêter
tout remblaiement en zone rouge du PPRI. »
Trois ans ont passé et nous devons constater que les
choses n’ont pas changé, les déchets et débris sont tou-
jours présents et la végétation n’a été ni élaguée ni re-
cépée ; pas plus sur l’espace de l’entreprise ENGEL-
VIN BOIS que sur la rive gauche gérée par l’ONF. De
plus le remblaiement se poursuit ; ainsi depuis 2008, et
selon nos relevés, l’espace remblayé a progressé de
plusieurs dizaines de mètres. Cette évolution est visible
sur les photos de cartographie du Conseil Général de
Lozère en 2008 et 2012.
Début octobre nous avons, à nouveau, saisi le Préfet de
la Lozère et nous sommes en attente d’une réponse qui
commence à tarder.
Rappelons les caractéristiques du Rieucros d’Alteyrac :
il mesure 6,8 Kms de longueur et draine un peu plus de
10 km2 avec une pente moyenne de 8,2 %. Le débit
centennal est estimé à 75 m3 / seconde et le temps de
concentration est de l’ordre de 1 H 30 donc très rapide
(selon le CETE de CLERMONT FERRAND. Ce ta-
bleau, déjà inquiétant, est à compléter par la présence
d’une ripisylve anarchique et des centaines de mètres
cubes de billes de bois susceptibles d’être emportées
dès que la buse d’une capacité de 13 m3/seconde, si-
tuée sous la plate forme, sera saturée : c’est-à-dire si un
événement de retour 10 ans selon la même étude de
diagnostic du CETE de 1995 se produisait.
Enfin, et même si comparaison n’est pas raison, le bas-
sin versant du Rieucros d’Alteyrac présente de fortes
similitudes avec celui LAMALOU les BAINS et nous
connaissons tous les conséquences dramatiques de la
crue du 17 septembre 2014.
Les belles promesses qui nous sont faites régulièrement
ne nous satisfont pas. Une telle situation relève de l’in-
conscience mais l’inconscience n’est pas une excuse au
sens de la loi.
LE JOURNAL DES INONDES - PAGE 5 NUMERO 13 - décembre 2014
A MENDE
Ce qui a été fait :
- nomination d’un adjoint chargé des problèmes
liés aux inondations en la personne de M. Lau-
rent SUAU avec qui nous avons les meilleurs
contacts et qui prend son rôle à cœur.
- gestion des atterrissements sur les sites sui-
vants : pont Paulin Daudé, pont de Berlière
(rive gauche), pont Notre Dame, secteur des
Bessons, complexe Jean Jacques Delmas rive
droite.
Si les matériaux n’ont pas été à proprement
parler enlevés, ils ont été dévégétalisés et bien
régalés.
Ce qui n’a pas été fait :
- Engagement de créer un nouveau chenal d’é-
coulement du Lot en aval du pont St Laurent
(rive gauche). Rien n’a évolué et l’on nous ré-
pondra qu’il faut faire des études… Combien de
temps devrons-nous attendre pour voir aboutir
ces études ? Sont-elles seulement commencées,
faudra-t’il attendre qu’une catastrophe survien-
ne ?
À hauteur du camping Tivoli, en rive droite, les
remblais (car il ne s’agit pas d’atterrissements
naturels) ont été traités mais ce n’est pas suffi-
sant. Ils ont été apportés là en juillet 2006, ils
doivent être impérativement enlevés.
- Promesse de créer une commission plénière
avec des élus, des représentants des services
techniques de la ville et de l’état et l’association
Hors d’Eau. A notre connaissance cette commis-
sion n’a été ni crée ni mise en place.
Enfin nous avons la promesse de la réalisation
de vrais grands travaux sur les points noirs de
la traversée de Mende. Malheureusement cette
promesse est à considérer dans la perspective
du PAPI (programme d’action de prévention
des inondations) et de la reconnaissance en TRI
(Territoire à risque important d’inondation) de
Mende et Marvejols. Tant le PAPI que le TRI
sont en bonne voie mais ces dossiers mettront
des années à porter leurs fruits.
Nous devons donc rester vigilants et travailler
pour que les promesses deviennent des réalités.
Nous répétons que les zones du pont St Laurent
et du Tivoli sont des points sensibles auxquels
nous attachons beaucoup d’importance, nous les
signalons depuis des années. Nous affirmons
que les négliger constitue une mise en danger de
la vie d’autrui.
A MARVEJOLS
Le Coulagnet est il comme un volcan en sommeil
avant une prochaine éruption ?
Le 02 Juillet 2013 le bureau d'étude CEREG a
présenté l'ensemble des aménagements des sec-
teurs du Coulagnet (Berlières, Bouldoire et le
secteur de l'Empéry).
Les aménagements proposés sont d'après cette
étude de nature à assurer la meilleure protec-
tion de tous les sinistrés.
Pour la Commune de Marvejols le scénario n°
25. a été validé sur le secteur de L'Empéry.
Sur cette zone les emprises des digues sur les
berges ou les techniques employées ne sont ce-
pendant pas acceptées à l'unanimité par les
plus proches riverains du Coulagnet.
Que faut -il donc faire à présent ? : attendre une
prochaine crue avec des victimes et en recher-
cher les responsabilités ? Déposer le dossier sous
forme de DIG ou passer en DUP, ou rechercher
une autre solution assurant un meilleur consen-
sus ?
Pour le secteur de l'Empéry, les visites de quar-
tier et les nouvelles propositions étudiées par la
Mairie de Marvejols avec le Pôle Territorial
Ouest de la DDT nous paraissent être une bonne
solution pour ces riverains.
Pour le secteur de Berlières et Bouldoire , les
visites de quartier proposées à la réunion du
04.07.2014 n'ont pas été réalisées Faut t'il en
conclure que les riverains n'ont pas d'observa-
tions à faire et des suggestions à apporter sur
l'étude ? dans ce cas il est à souhaiter que le pro-
jet soit mené à son terme.
L'association HORS D'EAU attend avec impa-
tience la prochaine réunion de travail pour faire
avancer le dossier de tous les sinistrés du Coula-
gnet.
Elles ont été pour nous l’occasion d’interroger les candidats et de recueillir nombre de belles
promesses. C’est maintenant l’heure de faire un premier bilan.
LE JOURNAL DES INONDES - PAGE 6 NUMERO 13 - décembre 2014
Après plusieurs années d’élaboration, le Plan Pluri-
annuel de Gestion des Cours d’eau porté par le Syn-
dicat Mixte Lot Dourdou présidé par Jacques
BLANC, est fort opportunément entré en vigueur au
cours de l’année 2014.
Les premiers travaux de la tranche n°1 réalisés sur
les communes de Balsièges, Banassac, Chanac,
Marvejols, Mende , les Salelles et Saint Pierre du
Nogaret ont d’ores et déjà permis de traiter en ac-
cord avec les propriétaires riverains :
13640 mètres linéaires de berges
207 arbres présentant un risque de basculement
dans le cours d’eau,
118 m3 d’embâcles
8600 m² d’atterrissements
Nous sommes convaincus que les travaux effectués
cette année ont permis de limiter l’impact du coup
d’eau survenu le 29 novembre dernier sur le Lot et
la Colagne. Au total, ces travaux qui s’étaleront jus-
qu’en 2019 doivent permettre de traiter 93 kilomè-
tres de cours d’eau.
Les évènements tragiques survenus à St Laurent-le-
minier et Lamalou-Les-Bains en septembre dernier
ont rappelé avec force et émotion combien la ges-
tion préventive de la végétation des berges est indis-
pensable pour, n’allons pas jusqu’à affirmer « se
prémunir », mais du moins, limiter le risque inonda-
tion. Dans ces deux cas, des ruptures d’embâcles ont
été à l’origine de la catastrophe.
Ces travaux reconnus d’intérêt général sont financés
par l’Agence de l’Eau Adour Garonne (55%), le
Conseil général de la Lozère (7%), le Conseil régio-
nal Languedoc Roussillon (10%), EDF (10%) et les
collectivités concernées (18%).
A l’origine de ces travaux, il y a la volonté de 79
communes de Lozère et d’Aveyron de se rassembler
pour pouvoir agir efficacement sur la gestion des
cours d’eau et, ainsi, développer des programmes de
travaux permettant de préserver la ressource en eau
et les milieux aquatiques tout en participant active-
ment à la prévention du risque inondation. C’est ain-
si que le Syndicat Mixte Lot Dourdou a été créé et
porte actuellement 3 programmes de gestion des
cours d’eau (1 en Lozère et 2 en Aveyron), un Sché-
ma d’Aménagement et de Gestion de Eaux (SAGE)
sur le Lot Amont et, très prochainement, un contrat
de rivière.
Pour plus de renseignements :
Pierre-Etienne VIGUIRER
Technicien rivière du Syndicat Mixte Lot Dourdou
04 66 31 96 69 / 06 30 88 74 53
Travaux sous le vieux pont de Chanac
Travaux exemplaires
LE JOURNAL DES INONDES - PAGE 7 NUMERO 13 - décembre 2014
MOUVEMENTS à l’ENTENTE LOT
Fin août, Florent DROUET, Chargé de mis-
sion auprès de l’Entente Lot et particulière-
ment de la réalisation du PAPI du bassin du
Lot nous apprenait son départ de cette struc-
ture pour des horizons lointains : la Nouvelle
Zélande.
Fin novembre c’est Christophe ORTH, Direc-
teur Adjoint et Responsable de la gestion
quantitative de l’eau à l’Entente qui quittait
CAHORS pour un poste à l’agglomération de
MONTPELLIER.
Nous regrettons que ces deux techniciens
nous aient abandonnés en pleine rédaction
du programme d’actions de préventions
contre les inondations. Fort heureusement
M. Maxime MANCHIA a pris le relais avec
courage et détermination et le dossier conti-
nue son petit bonhomme de chemin vers des
travaux tant attendus.
Rappelons que Maxime MANCHIA occupe le
poste de Chargé de Mission PAPI à l’Enten-
te. Il a travaillé ces deux dernières années
sur un poste similaire en Vendée. Il a parti-
cipé à l’élaboration du PAPI complet de la
Baie de l’Aiguillon, mis en place suite à la
tempête Xynthia de 2010 ce qui constitue de
sérieuses références.
Voici ses coordonnées :
Maxime MANCHIA Chargé de Mission PAPI
Tél : 05 65 53 99 27 - Mob : 06 79 59 39 25
Entente Interdépartementale du bassin du
Lot (EPTB LOT)
297, rue Saint-Géry - 46000 CAHORS
Fax : 05.65.53.99.04
www.bassindulot.fr
Nous livrons ici une remarque sans concession faite par M. Bruno RETAILLEAU, Sénateur de Vendée lors du procès de la catastrophe Xyn-thia qui s’est tenu aux Sables d’Olonne
Alors que Ségolène Royal déclare qu’« il faut avoir le courage de dire que 17 millions d’habitants vivent en zone potentiellement inondable », aujourd’hui, un nouveau La-
Faute-sur-Mer est-il possible ?
On a fait beaucoup de progrès depuis Xynthia. On a désormais un système d’alerte de sub-mersion marine avec Météo France qui permet de mieux prévoir. On peut avoir un message beaucoup plus clair vis-à-vis des maires. Les systèmes d’alerte, les plans communaux de sauvegarde et plans de prévention des risques tendent à se généraliser. Mais on peut avoir des défaillances encore. On a énormément de mal sur le terrain pour renforcer les digues. Le système administratif est d’une telle complexi-té, tout est fait pour retarder les travaux. Cer-tains en France préfèrent protéger quelques grenouilles que la population. Sur le plan digue, il faut être en mesure de simplifier les procédu-res. Moins de la moitié des digues seront refai-tes en 2016 à la fin du plan digue décidé en 2012.
LE JOURNAL DES INODES - PAGE 8 NUMERO 11 - JUIN 2012 LE JOURNAL DES INODES - PAGE 8 NUMERO 13 - décembre 2014
De nombreux spécialistes de la prévention des
inondations proposent aux collectivités et
aux entreprises des protections périphéri-
ques facilement montables et démontables.
Il s’agit en général de système de barrières
amovibles destiné à canaliser le flot amené
par une crue, afin de protéger les populations
et les sites à enjeux économiques.
Ces équipements sont donc temporaires et
doivent être installés en prévision d’inonda-
tion. Ils assurent : sécurité, fiabilité, adapta-
bilité, simplicité et rapidité d’installation.
Ce dessus une digue montable et démontable
s e l o n l e s a l e r t e s d e s c r u e s
Ce dispositif de protection en aluminium filé
est composé de poteaux et poutres démonta-
bles extrêmement robustes prenant appui
sur des platines coulées dans des fondations,
type massif ou longrine béton.
Lorsque l’alerte ou la saison « à risque » est
finie, les barrières peuvent être démontées et
stockées pour une future intervention. Seules
les platines d’ancrage restent au sol, elles
sont peu visibles et ne gênent pas l’activité
du site.
Hauteur de protection maximum : 5 m.
A la différence de la barrière tradition-
nelle qui repose sur le sol et forme un
angle à 90° avec le sol, ce système lui,
forme un angle à 45°: l’eau de la crue
exerce une charge sur la surface incli-
née et le poids de l’eau stabilise la bar-
rière et l ’ immobilise au sol .
L’inclinaison de ce dispositif innovant en
aluminium filé évite le coulage de fonda-
tions. Le système est ainsi totalement mobi-
le et peut être mis en place dans l’urgence.
Hauteur de protection maximum : 1,35 m.
L’AVIS DE HORS D’EAU
Il s’agit là de systèmes parmi beau-
coup d’autres modèles de protection
collective et individuelle. Nous n’en
préconisons aucun en particulier et
nous tenons à disposition différentes
documentations sur le sujet.
LE JOURNAL DES INODES - PAGE 9 NUMERO 13 - décembre 2014
C’est un bien triste bilan que nous devons
faire cette année dans notre région :
LAMALOU LES BAINS (34) quatre
morts
ST LAURENT LE MINIER (30), un
mort,
CRUVIERS LASCOURS (30), trois
morts
PEYREMALE (30), un mort
PIED DE BORNE (48), un mort
Les intempéries ont frappé durement le
massif cévenol et la plaine languedocienne
en cet automne 2014. Tout le monde a sui-
vi, presque en direct, ces terribles évène-
ments qui présentent entre eux de fortes
similitudes :
Toutes ces catastrophes se sont déroulées
au pied des contreforts cévenols, elles ont
été provoquées par des pluies diluviennes
absolument hors normes – jusqu’à 400 mm
soit 400 litres au mètre carré en quelques
heures, (parfois trois ou quatre heures).
Ces fortes précipitations sont liées à une
importante évaporation sur la Méditérra-
née anormalement chaude pour la saison,
le tout poussé par un régime de vents per-
sistants et forts de Sud, Sud Est.
Pour chacun des accidents les victimes
étaient hors de chez elles, à pied ou en voi-
ture : à Cruviers Lascours, Peyremale et
Pied de Borne les véhicules ont été empor-
tés par les eaux, soit en franchissant un
pont, soit bousculé par un éboulement ou
une coulée de boue.
A Lamalou les Bains tout le monde se sou-
vient que ce sont les caravanes et les cam-
pings car qui ont été emportés. Enfin à St
Laurent le Minier c’est en traversant un
pont à pied que la victime a trouvé la mort.
Ces multiples accidents nous confirment, si
besoin était, qu’une personne à pied comme
un véhicule ne peuvent résister dès que la
hauteur d’eau dépasse 40 à 50 cm et la vi-
tesse un mètre à la seconde.
Deux consignes simples sont à respecter
impérativement :
se tenir régulièrement au courant de
l’évolution de la situation en écoutant
les stations radio dédiées et lorsque
l’on en a la possibilité suivre l’évolu-
tion de la crue par Internet grâce à
« Vigicrue ».
éviter tout déplacement comme le pré-
cise Météo France dans ses bulletins
d’alerte : « Eviter tout déplacement,
rester chez soi ou se mettre préventive-
ment à l'abri en cas d'habitation en
zone très sensible. En aucun cas ne
s'engager sur une voie immergée »
Ces évènements présentent des similitu-
des, en particulier la catastrophe de LA-
MALOU LES BAINS comme celle de ST
LAURENT DU MINIER ont des points
communs :
cours d’eau très courts rendant sur-
veillance et alerte impossibles ,
bassin versant très escarpé d’où un
temps de concentration très court :
inférieur à 2 h,
aucun entretien de la ripisylve en
amont des villes d’où la profusion des
embâcles,
nombreux petits ponts ou passerelles
sous dimensionnées dans la traversée
des deux bourgs.
Enfin ces événements se sont produits sur
de très petits bassins versants de quelques
dizaines de kilomètres carrés drainés par
des cours d’eau dépassant rarement les 10
Kms en particulier à Lamalou Les Bains,
St Laurent Le Minier et parfois de simples
petits ravins comme à Pied de Borne.
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procès Erika ) s’est déroulé dans l’enceinte du palais des congrès des Sables d’Olonne.La majorité des victimes (120) regroupée au sein de l’AVIF (Association des Victimes des Inon-dations de la Faute ), étaient défendues par Me Corinne LEPAGE.
L’UNALCI a tenu à être présente à leurs côtés
L’instruction, a pu montrer des fautes imputa-bles au maire, à 2 adjoints à l’urbanisme, au président de l’association propriétaire de la di-gue Est et au directeur adjoint de la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer)
M. MARRATIER , maire de l’époque : la justice lui reproche de n’avoir jamais informé la population des risques d’inondation, d’avoir fait obstacle à l’établissement d’un PPRI (en le freinant au maximum en multipliant les récla-mations à la préfecture) et de ne pas avoir éta-bli de PCS. Il plaidera l’ignorance (pourtant réélu 4 fois !), l’absence de moyens, et la res-ponsabilité de l’Etat.
Mme BABIN : propriétaire d’une grande partie des anciennes terres agricoles de la Faute… et 1ère adjointe à l’urbanisme. On lui reproche la délivrance de permis de construire en zone inondable et la location (en tant que propriétaire de maisons en zone inondable), elle a plaidé la faute de l’Etat.
Ils seront sanctionnés : 4 ans ferme pour le maire et 2 ans ferme à son ex-adjointe, pour ne pas avoir respecté leurs obligations en terme de prévention des ris-ques naturels. Le tribunal a estimé que les anciens élus avaient «intentionnellement occultés» les risques d’inondation pour « ne pas entraver la manne» financière que représentait l’urbanisation. Xynthia n’é-tant ni l’effet du hasard, ni un drame envi-
ronnemental.
La tempête Xynthia s’est abattue sur la Côte atlantique en France dans la nuit du 27 au 28 février 2010. Pas d’un caractère excep-tionnel avec une vitesse de vent de 160 km/h, mais couplée à une marée de 102 et une forte dépression atmosphérique, elle a provoqué une surcote de 1,50m des niveaux marins. Cet-te montée des eaux hors normes a fait 59 vic-times (dont 29 à la Faute sur Mer ) 47 blessés légers, 767 personnes évacuées, et provoqué 2 milliards € de dégâts principalement en Cha-rente maritime, en Vendée et sur les côtes d’Armor.
Au 17ème
siècle il n’existait à la Faute qu’une bande de terre (une presqu’île), lon-geant le littoral, entre l’océan et l’embouchure du Lay, ce n’était que des terres agricoles, sub-mersibles avec un habitat très diffus. Progres-sivement l’urbanisation s’est faite à partir des points les plus hauts, favorisée par la présence de digues qui protégeaient ces terres agricoles. Cette urbanisation s’est développée à partir des an-
nées 70, pour s’emballer depuis 2000 en allant vers des zones de plus en plus basses, favorisée par la pression du tourisme balnéaire, des élus locaux peu scrupuleux et le manque de régu-lation de l’Etat. La Faute compte aujourd’hui, environ 1000 habitants pour atteindre 20 000 habitants l’été.
Lors de Xynthia, une dune a cédé côté Océan en laissant entrer l’eau par le nord tan-dis qu’à l’embouchure du Lay, la mer est pas-sée par surverse au-dessus de la digue Est, en regard d’une zone urbanisée particulièrement basse et dénommée depuis « la cuvette morti-fère ».
Cette zone, bien connue des anciens comme marais où les vaches venaient paître, a dû être asséchée pour être urbanisée, et l’habi-tat construit était de style traditionnel local : rez de chaussée sans étage.
Un procès hors normes par le nombre de victimes, la durée des débats : 5 semaines, 130 parties civiles, 3 ans d’instruction et 22 tonnes de documents (2 fois plus que pour le
Juridique
LE JOURNAL DES INONDES - PAGE 11 NUMERO 13 - décembre 2014
de PCS efficaces avec des déclenchements et des chaînes d’alerte opérationnels, des exercices de sécurité
Les habitants doivent recevoir la pleine in-formation sur des risques qu’ils encourent pour mieux s’en prémunir. En rappelant également qu’aucune digue n’est infaillible et lutter contre ce faux sentiment de sécuri-té qu’elles induisent.
Dans ce procès sont apparus également les dysfonctionnements des services de l’Etat. Le cloisonnement des services et la rotation des personnels ont entraîné une dérespon-sabilisation et absence totale de continuité dans les dossiers.
En conclusion, nous pensons que la présence d’associations représentant les populations concernées est nécessaire dans toutes les ins-tances qui gèrent le risque inondation : elles sont sources de propositions pragmatiques. Or, pour que les associations puissent apporter une contribution effective, il faut qu’elles soient incluses dès le départ dans les processus de vraie concertation et non pas dans une simple présentation des dossiers déjà aboutis
Elles peuvent être des « garde-fou » et servir de contre-pouvoir, ce qui a manqué cruelle-ment à la Faute, et que les Fautais ont payé très cher.
M. MASLIN : gérant de 2 sociétés de constructions immobilières, conseiller munici-pal et membre de la commission urbanisme : ses entreprises ont construit certaines maisons inondées. Très malade il est décédé pendant ces semaines d’audience, mais ses 2 sociétés restent mises en cause, une seule sera condamnée.
M. BABIN : président de l’association chargée de l’entretien de la digue, et par ail-leurs agent immobilier et fils de Mme BABIN, est poursuivi pour défaut de surveillance et d’entretien de la digue : .Pour lui, la tempête était un événement extrême et imprévisible. Il sera condamné à 18 mois de prison ferme.
Tous étaient poursuivis pour homicides involontaires par violation délibérée d’une obli-gation de sécurité ou de prudence, et mise en danger de la vie d’autrui : faute caractérisée exposant autrui à un risque qu’ils ne pouvaient ignorer. Le tribunal a retenu qu’ils ont commis des
fautes d’extrême gravité, délibérées et personnelles.
Quant au directeur adjoint de la DDTM : la justice lui reproche de ne pas avoir transmis au maire, les consignes de vigilance du préfet, il plaidera la mauvaise interprétation de ces instruc-
tions et sera relaxé..
De ces 5 semaines, on retiendra les té-moignages dignes, et poignants de ceux qui s’en sont sortis mais ont vu un proche périr noyé, dans près de 3 à 4 m d’eau, de nuit, en attendant les secours. Un traumatisme énor-me, qui se traduit à distance par l’apparition de pathologies de stress (infarctus, cancer, trou-bles du sommeil, et psychologiques), Une se-maine de récits qui ont ravivé les plaies, mais nécessaire pour les victimes, afin d’être enten-dues, et reconnues.
Xynthia a déjà servi d’électrochoc dans la responsabi-
lisation des maires et des services de l’état : un PPRI
a été instauré en urgence sur cette zone, l’alerte
submersion au niveau national a été créée un an plus
tard.
L’UNALCI retiendra de cette catastrophe :
La sécurité des personnes est non négocia-ble : pas de permis de construire en zone inondable !
Les communes à risques doivent se doter
LE JOURNAL DES INONDES - PAGE 12 NUMERO 13 - décembre 2014
LES PROBLÈMES DE COMMU-
NICATION PENDANT LA CRISE
Nous avons tous pris l’habitude d’utiliser
nos téléphones portables n’importe ou,
n’importe quand. Le fait qu’ils ne soient
pas reliés à un vulgaire fil nous fait penser
qu’ils sont invincibles malheureusement
c’est dans les pires moments qu’ils peuvent
faire défaut.
C’est ce qui s’est passé à St Laurent le Mi-
nier (30) au cours de la nuit du 17au 18
septembre 2014, à Villé (68) le 19 août
2014, dans le Var aussi lors d’une précé-
dente crue ; les exemples sont nombreux.
Il faut savoir qu’après une coupure totale
de courant sur un large secteur la télépho-
nie mobile ne fonctionne plus, les émet-
teurs n’étant plus alimentés.
Un malheur ne venant jamais seul, la plu-
part des téléphones fixes tombent à leur
tour en panne car il s’agit généralement
d’appareils numériques électriques qui né-
cessitent une alimentation permanente.
Les personnes que nous avons pu ren-
contrer nous ont dit « l’horreur » de se trou-
ver coupées du reste du monde, en pleine
nuit alors que l’eau monte…
Ce problème prend encore une autre di-
mension lorsque ce sont les responsables
de la gestion de la crise qui se retrouvent
« sourds et muets » Que faire lorsque le PC
de crise ne peut plus transmettre avec les
services techniques ni recevoir les informa-
tions en temps réel sur l’évolution de la si-
tuation.
La seule parade est l’utilisation de té-
léphones satellitaires dont l’avantage
est d’être directement reliés à des sa-
tellites géostationnaires ou en orbite
basse qui permettent leur utilisation
en tout lieu et en toute circonstance.
Certaines collectivités qui ont connu
des graves difficultés commencent à
s’en équiper.
Inondation : Bilan des domma-ges subis par les 28 Etats mem-
bres de l'UE
Sur la décennie passée, les inondations ont coûté 150 milliards d'euros aux Etats membres de l'UE
La Commission européenne a publié une étude selon laquelle les 363 inondations enregistrées entre 2002 et 2013 dans les 28 Etats membres de l'Union européenne (UE) ont coûté environ 150 milliards d'euros, soit en moyenne 360 mil-lions d'euros par événement, et ont entraîné l'évacuation de plus de 1,7 million d'Européens. Avec une facture estimée à 34 milliards d'eu-ros, l'Allemagne a payé le plus lourd tribut, sui-vie par la Pologne (24 milliards) et le Royaume-Uni (23 milliards). A noter que l'Allemagne et la Pologne ont subi relativement peu d'inonda-tions, respectivement 11 et 10 événements, alors que le Royaume-Uni en a subi 48.
La France a elle aussi subi 48 inondations, mais pour une facture de 8,7 milliards d'euros, un montant 2,6 fois moins élevé qu'outre-Manche. Ces événements ont donné lieu à l'évacuation de quelque 39.000 personnes. Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’année 2014 qui n’aura pas démérité.
Tout laisse à penser que la facture va s’alourdir dans les décennies à venir aussi la Commis-sion Européenne incite t‘elle les pays membres à investir pour se prémunir des risques en par-ticulier par la création de zones d’expansion de crues (ce qui n’est pas facilement réalisable en Lozère) et à laisser la nature reprendre partiel-lement ses droits.
Tout un programme pour nos élus…
CONSEIL : gardez un vieux combiné té-
léphonique analogique (non raccordé au
secteur) car il fonctionnera même si
vous n’avez plus de courant !
LE JOURNAL DES INONDES - PAGE 13 NUMERO 13 - décembre 2014
Le gouvernement a mis en ligne le 22 juillet
une circulaire aux préfets datée du 23 juin
qui détaille la réforme du dispositif d'indem-
nisation des particuliers, des collectivités
territoriales et des acteurs économiques vic-
times de catastrophes naturelles en cas
« d’événement d'ampleur exceptionnelle »
Cette circulaire fait suite à une communica-
tion du ministre de l'Intérieur en Conseil
des ministres le 19 mars dernier. Celui-ci a
pointé la complexité et la lenteur des procé-
dures de déclenchement des indemnisations.
"Un trimestre est nécessaire pour que les
particuliers concernés par un sinistre
« reconnu catastrophe naturelle » perçoivent
l'intégralité du remboursement du dommage
de la part de leur assurance, a-t-il souligné
alors. Pour les collectivités territoriales,
l'épisode des intempéries dans les Pyrénées
a montré que ce délai pouvait atteindre une
année." L'idée du gouvernement est donc de
"mettre en place un dispositif plus rapide,
plus cohérent et mieux coordonné entre les
ministères lorsque survient un événement
de nature exceptionnelle".
Les préfets devront désormais transmettre
"dans les meilleurs délais" un rapport pré-
sentant le périmètre des communes tou-
chées par la catastrophe. "Il décrira le phé-
nomène naturel et caractérisera l'intensité
exceptionnelle de l'événement naturel à par-
tir des éléments disponibles (en particulier,
les rapports transmis par les organismes
scientifiques agréés ou par les services de
l'Etat spécialisés habituellement saisis, s'ils
sont disponibles)", précise la circulaire.
Dès réception du rapport, la commission in-
terministérielle habituellement chargée
d'instruire les demandes de reconnaissance
de l'état de catastrophe naturelle se réunira
et formulera des avis sur la recevabilité des
demandes communales. A partir de ses avis,
le ministre de l'Intérieur présentera un rap-
port proposant l'état de catastrophe naturel-
le et la liste des communes concernées ainsi
qu'un projet de communication en Conseil
des ministres qui seront tous deux examinés
et validés à l'occasion d'une réunion intermi-
nistérielle convoquée par le cabinet du Pre-
mier ministre dès leur réception. L'arrêté
interministériel de constatation de l'état de
catastrophe naturelle qui permet aux sinis-
trés de saisir leurs assureurs sera signé par
les ministres de l'Intérieur, des Finances et
des Comptes publics et, en tant que de be-
soin, par la ministre des Outre-mer, à l'occa-
sion du Conseil des ministres et publié au
Journal officiel le lendemain. "Cet arrêté
servira également de point de départ du lan-
cement de la procédure d'indemnisation des
dommages aux biens des collectivités territo-
riales prévue à l'article L. 1613-7 du Code
général des collectivités territoriales, dans
des délais plus rapides et en favorisant le
versement d'avances, afin de leur permettre
d'engager les travaux les plus urgents", sou-
ligne la circulaire.
Cette procédure d'urgence a été utilisée la
première fois pour une centaine de commu-
nes du Pays basque touchées par de violents
orages début juillet. Des crues d'une rare
violence avaient tué un octogénaire tandis
que des dizaines de personnes avaient dû
être hélitreuillées, bloquées par la soudaine
montée des eaux. En une nuit, l'équivalent
d'un mois de pluie était tombé et de nom-
breux animaux et cultures n'avaient pu être
sauvés. Moins d'une semaine après les faits,
l'état de catastrophe naturelle a été reconnu
pour 78 communes dans la région de Bayon-
ne et 24 autour d'Oloron-Sainte-Marie, avec
la publication de l'arrêté au Journal officiel
du 10 juillet.
LE JOURNAL DES INONDES - PAGE 14 NUMERO 13 - décembre 2014
Classé en zone rouge du PPRI, ce ruisseau prend sa source à l’Ouest du centre urbain de Chaban-nes et se jette dans le Lot au niveau de l’ancienne station d’épuration. Il présente de grandes varia-tions de section d’écoulement, avec un lit parfois très encaissé. Suite au projet d’urbanisation du versant de Val-croze, la rigole, à l’itinéraire quasi inexistant, a fait l’objet d’un recalibrage et d’un enrochement (4 m de largeur pour 1,80 m de profondeur) jusqu’à constituer un affluent rive gauche du ruisseau de Fontpoure . Des ouvrages d’art furent également réalisés (sous dimensionnés selon la délibération de l’Au-torité Environnementale DREAL concernant le projet Rocade Ouest de Mende) à l’intersection avec le chemin de Vachery et également avec la route du Chapitre. De part et d’autre de ce ruis-seau une «bande de précaution» a été créée de-puis l’amont du ruisseau de Valcroze jusqu’à 30 m en aval de l’intersection avec le chemin de Vache-ry suite à acquisition par la Municipalité de ter-rains auprès des divers riverains concernés. Cette bande de précaution devait permettre la conti-nuation du recalibrage du Fontpoure et l’entre-tien des berges. Alors qu’avant l’aménagement par la Municipali-té des infrastructures inhérentes à la création du lotissement de Valcroze le Code Rural s’appliquait au ruisseau de Fontpoure (chaque riverain pro-priétaire jusqu’au milieu du lit du ruisseau), désor-mais, cette législation ne saurait être retenue. En effet l’article 640 du Code Civil dispose que «les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui sont plus élevés de recevoir les eaux qui en dé-coulent naturellement sans que la main de l’hom-me y ait contribué. Le propriétaire supérieur ne peut rien faire qui aggrave la servitude du fonds inférieur». De même, l’article 641 du CC prévoit le cas échéant une compensation du possesseur des fonds inférieurs soit par une indemnisation soit par des travaux. Compte tenu de la réglementation en vigueur et eu égard aux dommages occasionnés aux pro-priétaires riverains des «fonds servants» par cet afflux sans cesse croissant d’eaux pluviales divers courriers ont été envoyés ou remis en 2013 et 2014 aux responsables des services techniques ou
élus de la Mairie de Mende. Mais il parait regretta-ble de constater le refus de réponse de leur part et de surcroît le défaut de réalisation des travaux prévus dans le projet initial ou même seulement l’entretien régulier des berges ou de leur consoli-dation.
Aucun entretien depuis plusieurs années
Affouillements importants en rive gauche en aval
du ponceau de Vachery