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Annales du Service des antiquités de l'Égypte Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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  • Annales du Service desantiquits de l'gypte

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

  • Egypte. Service des antiquits,Egypte. Organisation des antiquits. Annales du Service des antiquits de l'gypte. 1900.

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  • SERVICE DES ANTIQUITES DE f/KGYPTI

    ANNALES

    DU SERVIGFTNDES ANTIQUITS

  • SOMMAIRE

    BARSAMTI^SJJRO; Fouilles autour de lapyrmide..d'Onnas (1900-1901) :\ ........'. ;-..*. 3a-^7::;GEORGES LEGRAIK. Le Temple dePteh Rfs-anbou-f dans Thbes....... i .*."' 38-46

    GEORGE FRASER. The erljftombs at Tehueh., ...;..>......>.......... 67776

    A. ROBERT. Sur quelques graffites grecs dcouvertsau sommet de l pyramide,

    ?

    de Meidoum.......;....i .s ......;.............,... if-T'-"

    AHMED BEY KAMAL. Rapport sur la ncropole d'Arabe-el-Bqrg............,. ' 8;o-84

    .

    J. E.. QuiBEttr Kom lshgau.f

    85U88'W; SPIEOBEBRG. Die dmotisehenInschriften in dr Krypta des Osirlstempels ^ ; '

    'T; in Karnak......, ._>".-"".-:; ;......... ;...........,. ;-..... ;.-.. 89-0,1,AHMED BEY KAMAL. Sur un monument d'Amasis qui se trouve Bouaq....

    99-"^3!t. MASPERO. Sur trois sttaes du premier empire thbain.... r.......... gi-gS

    :

    Sur un fragment, de statue portant ume inscription non-gyptienne..

    96_,.

    '

  • OTMLESDU SERV^^DES ANTIQUITS

    DE L'EGYPTE.

  • SERVICE DES ANTIQUITES DE L'EGYPTE

    fALESDU SER\ta^)ES ANTIQUITS

    DE L'EGYPTE.

    TOME III.

    LE CAIRE.

    IMPRIMERIE DE L'INSTITUT FRANAIS

    D'ARCHEOLOGIEORIENTALE.

    M DCCCCII.

  • ANNALES \AUTOUR

    DE LA PYRAMIDE D'OUNAS(1900-1901).

    IX.

    SUR LES BIJOUX

    D'POQUE SATE TROUVS SAKKARAHCAR M. G. MASPERO (,).

    M. Barsanti a racont dans ses rapports la trouvaille des bijoux deZannehibou et de Ptnith, et il en a donn la liste complte(2). Il nesera pas sans intrt de reproduire ici les plus curieux d'entre eux.

    La momie de Zannebibouavait, la bauteur du visage, un grand masqued'or qui embotait tout le devant de la tte, la faon du cartonnagequi d'ordinaire occupe cette place chez les momies de la seconde poquesate ; le nez en a t cras lors de la mise en place du couvercle, et laface en est bossue, mais ce n'en est pas moins une pice d'un bon travail.On voyait plus bas, autour du cou, un large collier en perles d'or et defeldspath vert ou de lapis, montes sur fd d'or, et auquel taient accrochsde nombreux amulettes galement en or. Au-dessous du collier, sur la

    ( 1) Une partie de celte notice a paru (S) Voir plus haut, 1.1, p. 268-271 etdj en 1900 dans la Revue de l'Art an- t. II, p. io2-io4.rien et moderne, t. VIII, p. 353-358.

    Annales, J902. 1

  • 2

    poitrine, une image de la desse Nout, en or, talait ses ailes. Une rsilled'or et de perles en feldspath descendait jusqu' la hanche, et, de l'imagede la Nout aux chevilles, on lit en relief, sur une longue bande de feuillesd'or, les inscriptions courantes, le nom du mort, sa filiation, avec decourtes formules de prire. Deux figures en or d'Isis et de Nephthystaient cousues sur la poitrine, deux feuilles d'or dcoupes en sandaless'adaptaient la plante des pieds ; une plaque d'argent avec un oeil mystiquegrav au trait, des tuis d'or pour les vingt doigts des mains et despieds compltaient cette dcoration splendide.Tout ce qui, chez les momiesde la mme poque, est carton, paisseurs de linge durcies par une couchemince de pltre ou de stuc, ple dore, terre maille, tait, chez Zan-nehibou, or pur et pierres fines : un personnage si bien par devait compter coup sr parmi les plus riches de sa gnration.

    Estime au poids seul, la trouvaille serait de prix ; ce qui lui prte unevaleur inestimable, c'est l'art dlicat avec lequella plupart des objets qui lacomposent sont travaills (pi. I-I1I). Un petit nombre d'entre eux n'ont que larichesse du mtal brut, les sandales et les tuis des doigts; tous les autresont t ouvrs par de vritables artistes. Les inscriptions des jambes, laNout aile, l'Isis et la Nephlliys, le masque sont emboutis, et, bien que lemasque et les deux desses aient t mutils misrablementpar le couvercle,au moment o l'on ferma le sarcophage, le moule en pierre dure quiservit les tablir avait t taill d'une telle finesse que les pices les mieuxconserves, la Nout aile par exemple, peuvent tre cites comme le der-nier degr de la perfection laquelle on peut atteindre en employant ceprocd. L'amulette en forme de collier %jf n'est qu'une feuille dcoupeau ciseau, sur laquelle on a grav la pointe tout le chapitre CLVII du Livredes Morts

    :

    Les fautes sont nombreuses, ainsi qu'une collation avec le texte

  • 3-

    de Lepsius le prouvera. Quant l'amulette du vautour, c'est une plaquettemince, sur laquelle, d'un ct, on a coll une figure emboutie de vautouraux ailes ployes (pi. 1,5), de l'autre, on a grav le chapitre GLVIII duLivre des Morts qui est consacr au collier (pi. 1, 6 ) : ] fj[ *~*_j^ ^"^ ^ ~

  • ?.

    rer, c'est l'adresse avec laquelle l'ouvrier a su grouper ces lments dispa-rates en un ensemble harmonieux, c'est surtout l'habilet prodigieuse aveclaquelle il travaillait son mtal. Sa tte de gazelle est aussi fidlementrendue, dans ses quelques millimtres, que s'il l'avait excute de grandeurnaturelle ; tout y est exact et spirituel, la courbure du front, l'aplatissementdu museau, l'expression du regard, jusqu' la moue naturelle l'animal.Les six perviers en bandes gardent chacun leur physionomie individuelle,et le poisson lui-mme, infiniment petit qu'il est, a la silhouette exacte dela grosse perche du Nil et non pas d'un poisson quelconque. Les mmesqualits se remarquent sur les pices voisines, sur la tte de blier (pi. III,3), sur l'pervier ordinaire ( pi. III, 7), sur les perviers tte humaineet tte de blier (pi. III, 8-9), sur le vautour (pi. III, G). L'Isis assisequiberce son enfant sur ses genoux (pi. III, ), et la Nth accroupie (pi. III, 5)ont leur caractre habituel de rsignation et de douceur, et en mmetemps, cette simplicit de lignes qui prte si grande allure aux moindresfigurines gyptiennes. Tout cela a t cisel en plein, mme le lingot, etle dtail fouill d'une pointe si minutieuse qu'on se demande commentl'artisan s'y est pris pour l'obtenir.

    Petits lions adosss et couchs, petits yeux mystiques, petits singesadorant l'emblme d'Osiris (pi. I, 3-/i), petits vautours et petits pervierstendant leurs ailes, chaque pice rclame un examen attentif et ferait elle seule la joie d'un collectionneur. Le chef-d'oeuvre de la srie est pour-tant cette me, cet pervier tte humaine, au corps et aux ailes maills,qui est reproduit sur la planche I, aux numros 1 et 9. Le dos est dans ladonne ordinaire, btonnets d'or ploys, tordus, souds sur une plaqueen or et incrusts de lamelles de feldspath pour simuler le dessin desplumes, mais, de l'aulre ct, le corps, les ailes, les pattes se modlentavec l'intention nouvelle de reproduire la forme naturelle de l'oiseau. Lapetite tte humaine est une merveille de grce*un peu molle; les yeuxs'ouvrent bien, la bouche sourit, les ailes du nez palpitent vraiment,l'oreille se dcoupe et se creuse large et haute comme d'habitude, et il n'y apas jusqu'aux plis du cou et la rondeur d'un double menton qui nes'accusent sous le reflet de l'or. Ici encore, tout est cisel de main de matre,avec une sret telle que je ne connais que l'pervier tte de blierdu Louvre qu'on puisse comparer cette me de Gizeb.

  • Les circonstances de la dcouverte ne nous auraient pas renseign surla date que le style seul des bijoux nous l'aurait apprise. C'est l'art sateavec sa lgret, sa souplesse, sa douceur un peu mivre, son excutionpresque trop pousse. On sent mme dj une tendance aux rondeursexagres du premier art des Ptolmes et de fait, une indication fourniepar M. Chassinat nous permet de dterminerle temps o vcut Znnehibou.H est de la famille, le petit fils peut-tre, d'un certain Psammtique, dontla tombe est voisine de la sienne, et qu'une inscription du Louvre, recueilliepar Mariette au Srapum, place au dbut du V8 sicle, pendant les der-nires annes du rgne de Darius I". 11 mourut donc vers la fin du iv" sicle,au moment o les rois sates reprenaient le dessus contre les Perses, unsicle au plus avant la conqute macdonienne'". Les orfvres qui fabri-qurent sa parure funraire avaient'vu probabfement des bijoux grecs, etpeut-tre avaient-ils subi dj l'influence hellnique; on s'expliquerait ainsiles caractres presque ptolmaiques qu'on remarque en tudiant notrecollection. On sait combien les bijoux sates sont rares; le Louvre seulen possdait qui sortissent de l'ordinaire, les deux attaches de collier enforme de vaisseaux achetes par M. G. Bndite il y a quelques annes. Lamomie de Znnehibou a combl cette lacune dans les sries de Gizeh, et,grce elle, nous constatons maintenant que l'art de l'orfvre ne lecdait en rien aux autres arts, lors de la dernire renaissance gyptienne.Ajoutons que ces ornements, bien que recueillis sur une momie et fabriquspour elle, ne sont pas, comme c'est le cas trop souvent, des bijoux demort, gracieux de couleur et de dessin, mais monts trop faiblement pourrsistera l'usage si un vivant les avait ports. Ce sont, comme les bijouxde Ramss II au Louvre, comme ceux de la reine Ahhatpou Gizeh, desbijoux rels, identiques de tous points aux bijoux de la vie journalire,sauf peut-tre en ce qui concerne le choix des sujets.

    Les objets recueillis sur la momie de Ptnlth (pi. IV) n'galentpas, tants'en faut, ceux que la momie de Znnehibou nous a rendus ; ils n'en prsententpas moins un intrt considrable. Ce ne sont plus des lingots cisels, maisdes feuilles d'or dcoupes reprsentant les amulettes de diverses naturesqu'on avait la coutumede dposer sur les momies. Les moules en pierre

    (,) Voir t. I, p. i85-i88 des Annales.

  • G

    dure dans lesquels ils ont t emboutis devaient tre d'une beaut de gra-vure merveilleuse, et la finesse avec laquelle les moindres dtails ont mordusur la feuille de mtal tmoigne d'une lgret de main rare chez l'ouvrierqui a tir l'preuve que nous possdons; toutes les (igures sont, pour ainsidire, fleur de moule. Il y avait donc avantage en reproduire un certainnombre; la planche est assez nette pour pargner une description et onidentifiera aisment ceux qui figurent ici en se reportant au catalogue queM. Barsanti en a donn dans son rapport(1).

    G. MASPERO.

    ( 1) Voir t. II, p. 102-10/1 des Annales du Service.

  • TEL FAR'ON(ROUTO)

    1>AR

    M. AHMED REY KAMAL

    CONSERVATEUR-ADJOINT DU MUSE DES ANTIQUITS.

    A huit milles au S. E. de Tanis et neuf milles au N. E. de Salhieh setrouve un Tel immense d'une longueur d'environ trois milles sur un millede largeur.

    Il est nomm sur la carte anglaise du Ministre de la Guerre Tel Ba-daui(1), et connu vulgairement sous le nom de Tel Far'on ou sous celui deTaqet Far'on, c'est--dire niche du Pharaon, ou simplement Taqa ( niche ).Ces deux derniers noms ont t adopts pour dsigner le Tel la suite del'existence d'un grand naos en granit rose, qui y tait dress l'extrmitoccidentale et qui contenait la statue de la desse Bouto.

    Ce Tel recouvre les ruines d'une grande villefonde sousla XU'dynastie ('2),etqui taitsitue vers l'embouchureshennytiqueduNil(3).Elle estmentionne

    sur les monuments sous le nom de \^^,^ AU(4), ou de \ ^Z Jft AM-PEUOV, et son nom sacr tait ^[Jg POVZT, d'o les Grecs ont faitBOUTOJ, BoCrros (Butus, Boutos); c'est le Buticus ou Phethnots des gogra-phes grecs (5). Elle devint la capitale du XIXe nome de la Basse-Egypte

    (,) Le Tel aurait pris son nom d'unBadaui,c'est--dired'un Bdouin, appelNbshi.Il se serait install sur le Tel sousle rgne de Sad Pacha, il y a hj ansenviron. L'adoption de ces noms, Ba-daui

    ou (r Nbshi i pour le Tel, estinacceptable,parce que le Tel tait connuavant cet homme, et qu'il l'est encore

    aujourd'huisous le nom de Taqet Far'on.m 4it Memoir of the Effypt Explo-

    ration Fund, p. h. Hrodote, liv. II, GLV.'* k,h Memoir of the Egypt Explo-

    ration Fund, p. 6.(s) BIU'GSCH,DictionnaireGogr., p. a5et 178.

  • 8

    nommjjb Jfc AU infrieurou Patonous,en grec Phthnotes(1),et ses divinitssont d'aprs les monuments Ouzit, Khem, Horus, Khat1'2', et d'aprsHrodote, Latone(Bouto), Apollon (Horus), et Diane (Bast)(3).

    La ville s'tendait de l'Est l'Ouest. Elle avait l'extrmit occidentale un

    lmnos en forme de losange s'ouvrant l'Est. Hrodote, qui l'avait visite,dit qu'il y avait vu plusieurs temples trs-beaux. Les plus clbres taientceux de Latone, d'Apollon et de Diane. Dans le temple de Latone on enten-dait les oracles. Psamitik Ier les consulta sur son sort futur; il lui fut r-pondu que la vengeance viendrait de la mer, le jour o les hommes d'airain

    (l) BRIIGSCH, Zeits., 1871, p. 11 13;BRUGSCH, Dict. Gogr.,p. a5et &"' Mem.of EffyptExpl. Fund, p. 6.

  • 9

    en sortiraient. Hrodote ajoute que ce temple tait grand; ses portiquesmesuraient dix brasses de haut. wDe tout ce que je vis, ajoute-t-il, dansl'enceinte consacre Latone, le temple de la desse me causa la plusgrande surprise.

    Il tait d'une seule pierre dont les cts mesuraient

    chacun quarante coudes; le couvercle, dont les rebords avaient quatrecoudes, tait aussi d'une seule pierre. Cela porte croire que ce templetait celui d'Ahms H, o existent encore aujourd'hui les dbris dugrand naos destin recevoir la statue de Bouto, matresse de la ville. Onvoit encore, dit Hrodote, aux environs de l'enceinte non loin du temple deLatone, l'le Chemmis, en gyptien J \j^ Jj (1), R qui occupe le secondrang aprs ce dernier temple ; elle est dans un lac profond et spacieux,et il s'y trouve un vaste temple d'Apolloti avec trois autels. La terre yproduit, sans culture, quantit de palmiers et d'autres arbres tant fruitiersque striles ("2) 71.

    Les fouilles de Ptrie et Griffith en 1886 ont en effet mis jour les fon-dations d'un tmnos renfermant deux temples. Le premier, de forme rectan-gulaire, est situ en face de l'entre du tmnos et s'tendde l'Est l'Ouest.Il remonte la XIIe dynastie et mesure 65 mtresx 31 mtres= 1015 mq.Le second, qu'on trouve droite en entrant dans ledit tmnos, fut lev parAhms II la desse Bouto. Il est aussi de forme rectangulaire, s'tendantdu Nord au Sud, et mesurant 2 5 mtresx 15 mtres=37 5 mq., plus l'en-tre, qui mesure elle seule 5 mtres x 8 mtres = ho mq., ce qui faiten tout k 1 5 mq. Au fond de ce temple se trouvait le grand naos en granit,mesurant k m. 68 cent, de hauteur sur 2 m. 622 mil!, de largeur labase et 3 m. 155 mill. du fronton l'arrire.

    Au S.E., l'intrieur du tmnos, existent aussi des ruines d'habitationsde l'poque ptolmaque.

    Bref, ce temple tait, si renomm par ses richesses et ses trsors qu'ilattira l'attention du roi de Perse Xerxs I, qui le dpouilla de tous ses biensaprs sa victoire sur le Pharaon Khabbash (3).

    Non loin du tmnos, on voit vers le Sud les ruines de la ville antique,dont la ncropole, qui tait en briques crues et d'une grande tendue,

    !'> BRUGSCH, Dict. Gogr., p. 568-571. Hrodote, Liv. II, CLV et GLVI.

    (S) MARIETTE, Monum. divers, pi. 1.3,1. 1, 8, 11.

  • 10

    occupait toute la partie orientale du Tel. Plus tard, au Nordde la ncropole,vers le ct Ouest, une autre petite ville fut leve par les Romains, quin'acquit de l'importance qu'aprs que la ville antique et t entirementruine.

    Telle est la situation de la ville d'Am, o nous ne voyons plus actuel-lement que des buttes et des habitationsdes plus misrables, leves rcem-ment par les cultivateurs. Son sol est cribl par les chercheurs de sebakhet par les travaux des fouilles; ses temples sont rass, son magnifique naosest croul et bris, ses habitations antiques sont tombes en poussire etruines de fond en comble.

    Les fouilles de1886 ont laiss sur le chantier de travail quelques exca-

    vations encore visibles, entre autres une fosse, vers le S. E. de la ncropole,contenant un grand sarcophage en calcaire gisant sur place avec son cou-vercle dessus, et droite, un autre sarcophage en plusieurs fragments.Ces deux monuments ne portent aucune inscription ni reprsentation.A 5o mtres environ gauche de cette fosse, les chercheurs de sebakhdcouvrirent, il y a vingt jours, une petite tombe btie en terre cuitemesurant a m. 5o cent, de longueur sur 1 m. 5o cent, de largeur et1 m. 5o cent, de profondeur, et contenant un cercueil en calcaire de m. (|8 cent, de longueur avec couvercle de forme anthropocphale. Ilrenfermait la momie d'un gyptien de la basse poque nomm }J ^ pRardous, fils de J^, jf ~~! J.

    Les gens qui taient prsents lors de cette dcouverte se jetrent sur lamomie, la brisrent en se l'arrachant entre eux et mirent la cuve en pices.Cette dernire de o m. 61 cent, de hauteur tait d'un seul bloc et d'un tra-vail trs ordinaire. Elle ne portait ni inscription ni reprsentation. Le cou-vercle

    ,au contraire, est d'un bon travail et dcor sur la face extrieure

    d'un tableau suivi d'inscription. On l'enterra la nuit mme, non loin de latombe dont il avait t extrait; c'tait certainement pour s'en emparer plustard quand l'occasion le permettrait, mais l'inspecteur de Zagazig, Ali eff.Habib, nous ayant signal ce fait, je partis, le 2b juillet, sur l'ordre duDirecteur, et grce aux dmarches que je fis auprs du Mamour de Faqouset aussi auprs d'autres personnages, je russis mettre la main sur lecouvercle.

    La face suprieure, comme je l'ai dj dit, est orne d'un tableau sur-

  • 11

    mont du ciel et reprsente, adroite et gauche, le dfunt agenouill, lesbras levs en adoration devant le scarabe ail. Plus bas sont quatre ligneshorizontales"suivies de quatre autres verticales. Ces dernires lignes sontentoures de deux sries de quatre gnies funraires en forme de momies.

    Ces gnies sont reprsents debout sur des coudes ^ et tenant ce signe\. Vers le ct des pieds on voit deux chacals accroupis et affronts fj^ ^p.

    Toutes les inscriptions sont rehausses de bleu, mais les figures sontpeintes en rouge et en bleu. Quelques-unes ont le bleu pour couleur fonda-mentale d'autres l'ont pour secondaire. Voici la copie de ce texte :

    (1) Le signe qu'on voit sur l'originaln'exisle dans aucun type de caractreshiroglyphiques; je l'ai remplac par

    celui des types de l'Imprimerie nationalequi lui ressemble le plus.

    (2) Mme observation.

  • 12

    Le texte que nous avons sous les yeux comprend une grande partie duchap. LXXII du Livre des morts. Il est plein de fautes et de signes dforms,qu'il sera utile de noter ici pour se rendre compte de l'ignorance des scribesla basse poque.

    L.I. ty=ffj-r[f est un groupe curieux, dont les deux derniers signesdoivent se transcrire : ~. Le dernier signe de cette ligne est unevariante fautive de

    =.qu'on trouve en tte de la ligne suivante.

  • 13

    (1) Pour la forme relle de ce signe sur l'original, voir ce qui est dit plus haut,p. 11, noie .

  • 14

    AHMED BEY KAMAL.

  • RECHERCHES SUR LES MOMIES D'ANIMAUX

    DE L'ANCIENNE EGYPTE.

    SUR LES POISSONS MOMIFIES

    PAR

    MM. LORTET ET HUGOUNENQ(1).

    Les anciens gyptiens avaient la plus grande vnration pour un superbepoisson sacr de la famille des Percodes, le Lates niloticus, qui habite encoreen quantits innombrables les eaux du Nil, dans la haute et dans la moyenneEgypte. Certaines villes, entre autres Esnh, vouaient un culte spcial cette espce; aussi cette cit clbre et trs populeuse dans l'antiquitavait-elle reu, depuis l'occupation grco-romaine, le nom de Latopolis.Non seulement les habitants honoraient comme une divinit de premierordre le poisson vivant, mais encore, par d'ingnieux procds de momifi-cation

    ,

    ils s'efforaient de le prserver de toute destruction

  • 16

    conservateur. Ils prsentent toutes les tailles, depuis quelques centimtresjusqu' un mtre et demi de longueur et mme plus. On rencontre aussi,places ct des poissons adultes, de singulires sphres, de la grosseurdes deux poings environ, formes de joncs entrelacs des fragments debandelettes de linge. Ces sphres sont creuses et renferment chacuneplusieurs centaines d'alevins de Lates, venant peine de sortir de l'oeuf etlongs seulement de quelques millimtres. Certaines de ces pelotes ne ren-ferment que de grandes cailles de Lates adultes. Ce sont peut-tre lesoffrandes de malheureux solliciteurs de la divinit, n'ayant pu se procurerles animaux ncessaires leur acte de dvotion.

    Tous ces poissons, petits et grands, sont admirablement conservs.Beaucoup mme, lorsqu'ils ont t nettoys de la vase sale dans laquelleils ont t plongs, semblent presque sortir de l'eau, les cailles prsentantencore tout leur clat et bien souvent mme leurs vives couleurs. Quelque-fois, le globe de l'oeil, absolument intact, laisse voir l'intrieur le refletdor et argent de la membrane indienne. Tous les individus d'une tailleun peu considrable montrent, sur un des flancs, une section longitudinale,destine laisser pntrer l'intrieur de la rgion abdominale la saumuredans laquelle on devait les plonger.

    .Il tait intressant de connatre la composition chimique de ce liquideconservateur, si habilement employ pour prserver de toute altration lecorps d'un animal aussi facilement putrescible. Les anciens Egyptiens nese sont jamais servis de leurs prparations d'asphalte pour conserver cesanimaux, tandis que le bitume joue toujours le plus grand rle dans lamomification de l'homme et des autres vertbrs.

    Les analyses prcises de M. Hugounenq ont appris que les poissonssubissaient tout simplement une macration plus ou moins prolonge dansles eaux fortement saumtres des lacs de natron, situs dans diffrentesparties de l'Egypte, puis qu'ils taient ensuite entours d'une couche devase charge de substances salines, maintenue par un bandage habilementappliqu. Grce la scheresse de l'air et l'action protectrice d'un sableabsolument sec, chaud et presque toujours fortement sal, ces momies sesont si bien conserves, pendant vingt-cinq sicles au moins, que quelques-unes d'entre elles paraissent contenir encore presque autant de matiresanimales que certaines morues qui sont dbites sur nos marchs.

  • 17

    Dans les profonds bassins forms par la premire cataracte, le Latesniloticus atteint une taille considrable; nous en avons vu pcher, prsd'Assouan, des individus ayant plus de deux mtres de longueur. Aucunediffrence morphologique ne les distingue de ceux qui taient capturs parles anciens pcheurs d'Esnh.

    Compositionchimique des Laies momifis.

    Ces poissons secs, pulvriss et tamiss,fournissent une poudre jaune, d'odeur suigencris, qui, reprise par l'eau bouillante,abandonne en se dissolvant une certaine quantit d'acide urique.

    Si l'on puise la matire par de la soude caustique, on obtient une liqueur alca-line noire qui, traite par un excs d'acide chlorhydrique, abandonne aussitt unersine brune et laisse ensuite dposer de l'acide urique.

    Un dosage d'azote total par la mthode de Kjehldal a donn le rsultat suivant :Azote 8,47 pour 100

    ce qui correspond Matires albuminodes

    ,

    5a,0,3 pour 100

    en admettant que l'azote total doive tre exclusivementrapport aux matires pro-tiques, ce qui n'est pas tout fait exact.

    Quand on incinre la substance au four mouille, il reste 34,77 pour 100 decendres grises, o l'on aperoit de nombreux grains de peroxyde de fer. Ces cendressont partiellement solubles dans l'eau .(un tiers environ); la partie insoluble a pu treattaque par l'acide chlorhydrique, l'bullition. Une portion importante constitueun rsidu gris, form de silice et de silicates divers. Voici, au surplus, l'analyseglobale des cendres :

    Pour 100.Chlorure de potassium a,o3Chlorure de sodium.. 93,6aSulfate de soude 8,57Phosphate de chaux et de magnsie 5,81Peroxyde de fer 1,31Argile et silicates divers 57,p,3Non dos, pertes, etc 0,73

    Total 100,00

    La composition des cendres, en/l^m temps que la teneur leve despoissons en sels minraux (34,77 S^r tP^h Bip0;116 manifestement que,pour assurer la conservation de cesVn|maux, \ejfEgyptiens les enroulaient

    Annales, 190a. ^-~ /.-'" 2

  • 18

    dans un mlange d'argile et de sable imprgns d'une forte proportion desels alcalins et particulirement de chlorure de sodium. Cette terre, natu-rellement sale, provenait vraisemblablement des lacs sals ou lacs denatron qui, desschssur leurs bords, produisent ce sable argileux chargde sels. Ce sont ces derniers qui, grce l'action adjuvante d'un climat sec,ont assur, pendant une longue priode, la conservation si remarquablede ces poissons.

    11.

    SUR LES OISEAUX MOMIFISl'Ait

    MM. LORTET ET GAILLARD "

    Plus de mille momies d'oiseaux, envoyes de diverses localits del'Egypte par M. Maspero, Directeur gnral du Service des Antiquitsgyptiennes, ont t ouvertes au Musum de Lyon. Un nombre considrablede ces momies ne contenaient que les restes de trs jeunes animaux, desdbris de plumes et d'ossements indterminables. Cependant il a t possiblede recueillir et d'tudier le squelette de prs de cinq cents oiseaux bienconservs. Quelques-uns, notamment des crcerelles, un ibis falcinelle, etsurtout un rollier, au gracieuxplumage vert et bleu, taient dans un tat deconservation tellement parfait, qu'on put les reconnatre au simple examendes plumes; mais la plupart furent dtermins d'aprs le squelette.

    Ces momies forment deux catgories d'aspect distinct:

    celle des ibiset celle des oiseaux de proie. Elles proviennent des puits ou des hypogesde Sakkarah, Roda, Kom-Ombo et Gizeh. A Kom-Ombo, elles sont del'poque romaine; celles de Gizeh datent de l'poque ptolmaque.

    Les oiseaux de proie se trouvent momifis tantt un par un, tanttpar masses de vingt trente et mme quarante rapaces de toute espce. Les

    ( 1) Extrait des Comptes-i-endus de l'Acadmie des Sciences (sance du a5 novem-bre 1901), t. CXXXIII, p. 854-857.

  • 19-

    milans, perviers, aigles et fauconsmomifis sparmentont t, en gnral,plongs dans le bitume liquide, puis envelopps de bandelettes; leursmomies rappellent un peu la silhouette d'une momie humaine.

    Les oiseaux de proie momifis par groupes agglomrs ont la forme degrandsfuseaux, plus troits aux deux bouts qu'au milieu, longs de t m. 5o c.environ et larges au plus de o m 5o c. Les oiseaux qu'ils contiennent n'ontpas tous t momifis l'tat frais, quelques-uns portent des traces dedcomposition avance. Sans doute ces grandes quantits d'oiseauxde proiene pouvaient tre runies en une seule journe, ni par une seule personne.Ils taient probablement apports un un, et plusieurs jours d'intervalle,par les habitants du mme village. Lorsque chacun avait particip cettesorte d'offrande collective, on plaait au milieu des rapaces un autre oiseau :ptrocls, coucou, rollier ou quelques hirondelles. Parfoismme on ajoutaitune dent de crocodile. Le tout tait alors arros de bitume, puis enveloppet serr fortement dans de larges bandes d'toffe. Quelques baguettes depalmier, paisses d'un doigt, taient disposes dans le sens de la longueurpar dessus la premire enveloppe, sur le pourtour de la momie, pour enaugmenter la rigidit; enfin, on entourait l'ensemble d'une seconde etdernire enveloppe de bandelettes. L'offrande ainsi apprte tait portedans le voisinage du temple de la divinit dont on sollicitait les faveurs.

    Les momies d'ibis ne contiennent toujours qu'un seul individu. Ellessont entoures de bandes d'toffe, ou conserves dans des vases grossiersen terre cuite rouge. Lorsqu'elles sont protges de bandelettes, elles ont,le plus souvent, la forme d'un cne arrondi aux extrmits, recouvert d'unrseau de fils entrelacs de manire produire diverses ornementations.D'autres fois, les ibis sont envelopps de simples bandes, sans aucun orne-ment, mais la tte, au lieu d'tre maintenue dans sa position naturellecomme celle des oiseaux de proie, est ramene sur le sternum, dans l'axedu corps. On voit alors le long bec recourb se prolonger sous les bande-lettes jusqu'entre les pattes. Les momies de cette dernire forme renfermenttoujours un ibis isol, tandis que celles qui sont ornes de fils entrecroisset d'toffes deux tons, brun clair et fonc, prsentent un contenu desplus varis. On trouve, l'intrieur, soit un amas de poussire et d'toffedchire, soit des dbris de bois et de lianes, ou bien des plumes blanchesavec deux ou trois morceaux de brique, destins donner la fausse momie

  • 20

    le poids d'une momie vritable. D'autres fois on a conserv seulement lebec et les pattes, ou bien encore on a construit de toutes pices un manne-quin ayant la forme d'un oiseau dont la tte, modele grossirement avecdes chiffons et des bandelettes, ressemble une tte de faucon.

    Dans ce grand nombre d'oiseaux momifis, nous avons reconnu lesespces suivantes :

    Milvus /Egyptius, Gm.Milvus regalis, Brisson.Pervius apivorus, L.Elanus coeruleus, Desf.Buteo desertorum, Daudin.Buteoferox, Gm.Buteo vulgaris, Linn.Circaetusgallicus, Gm.Aquila imperialis, Bechst.Aquila maculata, Gm.Nisaetus pennatus, Gm.Haliaetus albicillus, L.Falco babyloniens, Gurney.Falco barbarus, L.Falco Feldeggii, Schl.Falco subbuteo, L.Hierofalco saher, Gm.Cerchneis cenchrio, Frisch.Cerchneis tinnunculus, L.

    Accipiter nisus, L.Cirais oeruginosus, L.Circus cyaneus, L.Circus macrurus, L.Circus pygargus, L.Melkrax gabar, Daudin.Pandion haliaetus, L.StrixJlammea, L.Bubo ascalaphus, Savig.Scops Aldrovandi, Willougby.Asio otus, L.Asio brachyotus, Gm.Cuculus canorus, L.Coracias garrulus, L.Hirundo rustica, L.Pteroclurussenegallus, L.OEdicnemus crepitans, Temm.Ibis oethiopica, Latb.Plegadisfalcinellus, L.

    La plupart de ces espces n'avaient pas encore t signales parmiles momies d'animaux. Les plus communes sont, par ordre d'importance :la crcerelle, les buses [Buteo desertorum et Buteoferox), l'pervier, unaigle de petite taille' [Aquila maculata) et le milan d'Egypte.

    L'ibis blanc momifi a une taille bien plus forte que l'ibis blanc [Ibisoethiopica) qui vit de nos jours dans le sud de la Nubie et sur les bords duHaut Nil, au-dessus de Khartoum. Pour celui-ci, la longueur des tarsesvarie, suivant Shelley, Sharpe (1> et nos propres observations, de 8gmin

    (l) SHELLEV, Birds ofEgypt, p. 261, London 1872, SHABPE, Catal. of Birds in theBrit. Mus., vol. XXVI, p. 6, 1898.

  • 21

    g6""", alors qu'elle atteint de i0 2mni i2&mm chez le premier. Il ne s'agitpoint pourtant de deux formes diffrentes; car nous avons pu recueillir,dans plusieurs momies, des rmiges blanches termines par la tache noirecaractristique de l'ibis thiopien actuel. C'est donc toujours la mme espce,mais, dans la suite des sicles, elle a probablement subi des modificationsanatomiques notables. Cette diminution des membres postrieurs, chez unanimal dont la domestication n'est pas certaine, est chose importante signaler. Il est dsirerqu'elle soit confirme parde nouvelles et nombreusesobservations.

    En dcrivant les oiseaux vivants de l'Egypte, Savigny(1) a mis l'avisque l'ibis noir des anciens Egyptiens, dont parlent les historiens grecs,devait tre l'ibis falcinelle. Pour justifier son opinion, il montre l'anciennom gyptien de l'ibis noir, Leheras d'aprs Aristote, se retrouvant presquesans altration dans le nom arabe actuel, el-hereis, de l'ibis falcinelle. Cetteidentit ne saurait faire aucun doute, maintenant que nous avons trouvmomifis plusieurs spcimens de cette dernire espce.

    (1) J.C. SAVIGNV, Histoire naturelle etmythologiquede l'Ibis, p. 3g, Paris, 18o5.

    Description de l'Egypte, t. XXIII,p. 44o, Paris 1898.

  • LE

    TEMPLE DE MIT RAHINEH

    PAR

    M. GEORGES DARESSY.

    La ville de Mempbis n'a presque pas laiss de traces de monuments.Ses temples, ravags pendant les guerres, ont t dtruits au profitd'Alexandrie et dfinitivementrass par les Arabes ; sur un seul point, l'ouest de la dpression occupant le centre des ruines, une centaine demtres au sud du village de Mit-Rahineh, on remarquait des amoncelle-ments de pierres annonant un grand difice. Les fouilles du Service desAntiquits sous Mariette d'abord, puis en 1887-1888 et en 1892, ontmis dcouvert en cet endroit quantit de blocs de granit ou de grssiliceux, dessus de portes, colonnes, etc. jets en dsordre sur un espacede cent mtres de ct. Pendant la crue presque tout est sous l'eau (1) ; plustard il reste, prs de l'angle nord-ouest, un lac qui ne se dessche quependant deux mois de l'anne. Le dblaiement n'est pas achev, despalmiers se dressent encore sur des monticules de terre rests au milieudes ruines et qui empchent toute vue d'ensemble. Il semblait difficile detirer quelque chose de ces vestiges; toutefois en les tudiant de plus prs,je suis parvenu recueillir assez d'indications pour dresser un plansommaire de l'difice (fig.

    1).

    La faade est tourne vers l'ouest, fait peu prs unique parmi les tem-ples connus jusqu'ici sur la rive occidentale du Nil. Elle consiste en un py-lne de 7/1 m. 60 cent, d'tendue et 11 m. 10 cent, d'paisseur ('2). Lesfondations se composent de quatre ou cinq couches de pierres de taille;

    (l) L'eau arrive o m. 79 cent, audessus du dallage pendantles inondationsmoyennes.

    m Cette tude s'applique l'tat actueldu temple. Lorsque le dblaiement sera

    fait, il y aura, sans doute, des remanie-ments faire sur le plan; les mesuresseront vrifier et pourront subir quel-ques modifications.

  • 23

    il ne reste presque partout que la premire assise des murs, en blocs debasalte noir dont la face visible est seule quarrie, l'intrieur du massiftant rempli de pierres de toutes sortes. Le passage central mesurek m. 2 o cent, de largeur et se resserre d'une vingtaine de centimtres surune longueur de smJo cent, vers l'entre. Les montants de porte et leurrenfort d'angle sont en grs siliceux jaune. En avant, sur une longueur de5 m. 8o cent., s'tend une rampe d'accs en pente douce, borde de pa-rapets en granit rose. Deux autres passages de 2 m. 3 o cent, de largeurtraversent le pylne 10 m. 5o cent, des angles; le seuil des portes esten granit, les montants sont en albtre.

    Fig. 1. Plan sommaire du temple de Mit-Rahineb.

    Derrire le pylne s'tend une construction de 29 m. 5o cent, de lon-gueur. Les murs latraux sont en retrait de 4 m. 90 cent, sur l'angle dupylne

    :la partie infrieure des murs est en basalte noir et repose sur un

    soubassement inclin vers l'extrieursuivant un angle de h 5 degrs. L'difice

  • 24

    est divis en trois parties : au milieu une vaste cour de a 5 m. 4o cent, delargeur, sur les cts deux corridors de 5 m. 4o cent, de largeur.

    La cour centrale est entoure d'un portique soutenu par des colonnes engranit rose, savoir dix derrire le pylne, six sur les cts, ayant 9 m. dediamtre de base (celle-ci faite de deux pierres) et m. 65 cent, au ft.Aumilieutaitunealle forme de colonnes, dont le socle atteint 3 m. 6 5 cent,de diamtre, et qui tait fait de quatre pierres entourant un bloc cubiquecentral. Quatre colonnes pareilles doublaient la largeur du promenoir versl'est, en sorte qu'il n'y avait plus de place que pour une seule petite colonnede chaque ct afin de complter le pristyle. La cour renfermait donc douzegrosses colonnes et vingt-quatre petites.

    Les corridors auxquels donnaientaccs les deux petites entres du pylnetaient spares de la cour par des murs peu pais, percs de portes dei m. 5o cent, de largeur dont une seule est encore en place et dont, parsuite, on ne peut savoir le nombre, les murs tant rduits leurs fondations.Dans l'axe de ces longs couloirs se drcssiient des colonnes ayant un dia-mtre de m. 3o cent, la base et o m. 8o cent, au ft; la base est monolithe,le ft compos de tronons empils, ayant une saillie centrale entrant dansun creux mnag dans le tronon adjacent.

    Lcfond de la salle est ferm par une mur bas de o m. o5 cent, dehauteur,sur lequelle posaient les socles de grandes colonnes de 2 m. 5 o cent, dediamtreen grs siliceux. H devait y avoir l un promenoirsurlev, commeau fond de la deuxime cour de Mdinet Habou; mais, partir de cettebanquette tout est dtruit, on ne rencontre plus que des blocs de granitpars, des tronons de colonnes jets ple-mle et ne pouvant fourniraucune indication pour le plan.

    La premire salle n'est mme pas complte et tout le reste a disparu la suite des rvolutions et des inondations qui, la place o se dressaitjadis la majeure partie du temple, ont laiss une dpression remplie d'eauune partie de l'anne.

    Vis--vis du pylne, aune distance de 2 4 m. 6o cent, et 8 m. 85 cent,au nord de son axe, subsiste un socle de statue colossale, construit en blocsde basalte noir reposantsur des fondationsen calcaire ; il mesure h m. 6 o cent,de longueur, 2 m. 48 cent, de largeur et 0 m. 75 cent, de hauteur. Surles cts on ne voit plus que des traces de signes. Du ct nord on reconnat

  • 25

    ?J^1"1"11CC Im correspond aune lgende Jfr, .jj,S^fj ^ ^*^T^?

    m1"1

    !i H^ qu'on trouve Abydos ; l statue aurait donc reprsent encore

    Ramss II. Sur le devant taient inscrits des noms royaux, aujourd'huiillisibles, et au milieu une lgende : HU ^^ i ^ i

    Derrire ce socle s'tend, vers le nord, un long mur en briques crues,probablement le pylne d'un temple faisant face celui de Ramss II maisplusancien.Eneffetdesdblaiements,entreprisl't dernier,ontfaitdcouvrirdeux massifs de maonnerie, sans doute des bases de statues, dans le voisi-nage desquels on a recueilli des objets de fondation au nom de Thotms IV,briques maillcs, hachettes, vases et pierres diverses.

    Il est noter que c'est dans la dpression sparant ces deux templesqu'ont t trouvs la statue en albtre de Chefren ( n 37 du catalogue),le socle orn de rainures (n 7), et le bas-relief en grs (n 2 3o) o l'onvoit Amnophis III adorant Ptah.

    La description d'Hrodote est encore difficile comprendre, vu le peuque nous connaissons de la topographie de Memphis. Si l'on veut considrerle temple de granit comme celui de Ptah, le mur de briques pourrait trela faade de celui de Rampsinite, et la grande base de statue serait celled'un des colosses de l'Et ou de l'Hiver (Hrodote, II, CXXI).

    Prcdant le pylne du grand temple, se dressaient des statues dediffrentes matires et dimensions. Prs de la porte latrale nord il resteen place la partie infrieure d'une image de RamssII, en calcaire dur. Leroi tait assis ; sur les montantsdu sige on lit les noms de Ramss II, qualifi" | \ \\. Le tour du socle porte sa lgende complte avec addition de"!IAAT1?2'sur 'e miueu du devant ses cartouches sont inscritsverticalement, poss sur la corbeille de ftes

    -**.Les autres statues ne sont plus en place. On voit la partie infrieure d'un

    colosse en granit rose prs de la porte latrale sud ; elle avait t briseanciennement hauteur des jambes, rpare et consolide au moyen dedeux queues d'arondes.

    Le parapet bordant la rampe d'accs la porte centrale est orn de lalgende de Ramss II, grave en gros caractres. Le dessus, qui est arrondi,avait une autre inscription qui n'a laiss que des traces insignifiantes.

    La partie infrieure des montants, ainsi que leurs renforts, sont marqusaux cartouches de Set-nekhtposs verticalement, surmontsdes deux plumes

  • 26

    cl du disque M. Le pilier nord est renvers terre en avant de sa place;il est en beau grs siliceux jaune.

    Le ct extrieur offre une srie de tableaux superposs.Le premier du bas est dtruit presque totalement. Le second montre

    RamssII

    ( o ~| tj '^ o ^ f$ ij ="": [fi P 4e coiffde la couronnerouge,vtu d'une chenti et d'une grande robe plisse, prsentant deux vases de vin=-

    ^-

    | "^* la desse Sekhet lontocphale, debout, tenant le sceptre J,dont la lgende est : Y\ A '* T1 \ * T" "3"~

    ^es figures de cette scneont t graves deux fois, et les faux traits, mal effacs, ont laiss des tracessensibles

    :dans le premier dessin le roi avait t fait plus grand, et la

    desse avait un disque au-dessus de la tte. Le troisime tableau est occuppar Ramss ayant vss sur la tte, vtu d'une chenti plisse et d'une granderobe rayures ; de la ceinture pend une charpe dont la partie infrieureest orne d'uroeus. Le souverain prsente deux gteaux de forme conique

    :

    =^

    == 11, Ptah " 14= -T-T debout dans son naos.

    Le blocornde cornichequi surmontaitle pilier, etqui est creusen dessousd'un trou pour loger le gond suprieur de la porte, est marqu de groscartouches de Ramss II, aim de Ptah.

    Le ct interne des montants prsente la lgende de Ramss, crite enlignesverticales, rdige comme suit

    Les cts du passage central ont reu des inscriptions vers leur partieinfrieure, en ligne horizontale. C'est d'abord la lgende de Mnephtah enhiroglyphes qui n'ont pas moins de o m. h o cent, de hauteur : ^ ^ *

    ImMV ^u's un Peu P^us Das' en caractres de dimensions moindres,

    Ramss III a plac son protocole^^uufft^Mn^ il ^T 4\ ! HL

  • 27

    Les petites portes ne prsentent pas traces d'inscriptions; sur leursmontantsen albtre, qui sont en fort mauvaistat, on reconnatdifficilementla lgende de Ramss IL

    Les murs extrieurs nord et sud sont orns au soubassement d'une sriedepersonnages gographiques,symbolisantesdiffrentsdistrictsdel'Egypte.

    Les bas-reliefs gravs sur le ct nord ont t copis par Mariette etBrugsch qui les ont publis aussi bien que le permettait leur tat fruste ;ceux du ct sud sont en aussi mauvaise condition et, pourle moment,jemecontenterai de donner les noms gographiques qui en subsistent :

    sonnages dtruits; 6 ^? ~o.Sur la face intrieure du pylne la lgende de Ramss II a t grave en

    grands caractres, dont les signes les plus profondmentcreuss sont seulsencore visibles.

    Les deux massifs du pylne, surtout celui du nord, sont rduits leurspremiresassises. Sur leur emplacement et aux alentours le sol est jonchde dbris de monuments : colonnes, statues, stles, piliers et dessus deportes, etc. Voiciun relev des inscriptionsque j'ai pu copiersur ces pierres.

    1. Fragment d'une grande stle en grs siliceux (haut 3 mtres, largeuro m. 78 cent.) donnant le commencement de douze lignes d'inscription.

  • 28

    2. Dbris d'une stle semblable, donnant des fins de lignes :

    3. Fragment de stle semblable, prs de la porte centrale, un peu aunord. Commencement de lignes

    :

    Il est probable que ces grandes stles taient poses contre la faade du

    temple.

    4. Sur deux blocs de basalte noir qui se raccordent, gisant en avant du

    pylne sud, en gros caractres :

    5. Sur le pylne sud, un grand bloc de granit (montant de porte),sur lequel est grav un tableau de purification de Ramss II avec lgende

  • 29

    6. Sur le pylne nord un fragment d'un grand dessus de porte en grssiliceux, avec cette inscription :

    Le nom de ka est celui de Teta, de la VIe dynastie ; il est probable quecette pierre a t prise par Ramss dans la chapelle funraire de ce roi Saqqarah et employe nouveau.

    9. La partie infrieure du ft des colonnes disposes paralllement aupylne est orne de feuilles imbriques, dans les intervalles desquelles estun motif consistant en plantes symboliques du midi ou du nord, suivant laplace de la colonne, supportant les deux cartouches accols de Ramss IIposssurune corbeille

    --,surmontsdu disque solaire, et aux cts desquels

    estun vautour ou unuroeus sur unecorbeille, tenantle sceptre \ et l'anneauQ.10. Les grandes colonnes centrales portaient des inscriptionsverticales

    dont il ne subsiste qu'un fragment, et encore manque-t-ii la moiti des

    signes :

  • 30

    11. Bloc vers le milieu de la salle, avec cette inscription verticale : H

    12. Au centre de la salle gt un grand bloc de calcaire qui a pu fairepartie du sige d'un colosse. On y voit des touffes de plantes symboliquesdes deux rgions, au-dessous des cartouches de Ramss II et de sa bannirem* I \ E e' ki lgende qui devait se rpter symtriquement : T ~3

    13. Vers la colonnade du nord, sur un montant de porte en granit, leroi est reprsent debout, un grand bton la main, coiff del couronnerouge ; la lgende est verticale, ||* (ft flj^ ffl P 4^ * \ t^ iS

    i4. Dans le corridor septentrional, sur une grande pierre de grs dur,le nom de ka du roi j^ *+m ^' ^ ^ = est port verticalement sur latte d'un petit personnage coiff {J. Le reste de l'inscription est mutil

    i5. Prs de l un petit fragment de granit montre Ptah debout dansson naos : "

    | ^ j] *^" J"S-.

    16. Le socle des colonnes posant sur la banquette du fond est formd'un seul disque de grs siliceux, orn son pourtour de l'inscription

    ddicatoire de Ramss II :

    ,

    rpte de part et d'autre des

    cartouches du mme Pharaon placs verticalement, surmonts des titres

    17. Les fts des colonnes taient galement en grs de la MontagneRouge, avec bouton en relief la partie suprieure de chaque tronons'eneastrant dans un creux du tronon adjacent. Quelques morceauxont reu

  • 31

    les cartouches de Sti II:

    ( "j$==

    \ J, (fc ^^ " f

    sur d'autres onreconnat de fragments des ddicace

    :*^ f?

    ~+,^ = I *~ JW.18. Entre quinze et vingt mtres au-del de la banquette, au milieu

    des pierres anpigraphes qui couvrent le sol, on distingue deux groupesen granit rose composs de deux divinits assises ; les inscriptions sont peu prs illisibles. Un peu plus loin git la partie suprieured'une magnifiquecolonne en granit rose, ayant 1 m. 2 5 cent, de diamtre : le chapiteau,imitant huit boutons de lotus lis, a 1 m. 70 cent, de hauteur.

    19. Enfin, une trentaine de mtres au sud-est, on voit, isol, unbloc degrs ayant d fairepartie d'une porte. Un roi de la XXVIe dynastie, dont on nedistingue plus que les mains tenant des sistres (?), tait devant la grandebarque de Sokar posesurun socle.Lalgendeest trace au-dessus, enpetitescolonnes

    :"| |^ (0 tJ " I T W e* en sens inverse Y*l S T* 1 "^""

  • EXPLORATION DANS LA PROVINCE DE SIOUT

    PAU

    M. AHMED BEI KAMAL

    CONSERVATEUR-ADJOINT DU MUSE'E DE GIZEH.

    I. QuARIEH, AGHANI, QTNA.

    Ces trois villagessont situs au Nord, sur la limitede la province de Sohag.Dans l'intervalle qui les spare de la montagne Libyque s'tend une ncro-pole trs tendue de l'poque grco-romaine. Elle ne contient pas les puitsordinaires11', mais des fosses peu profondes,dans lesquelles les momies ontt dposes au hasard. Il y a trois ans, me trouvant en mission dans laHaute-Egypte,j'avaisvu, entreles mainsd'unmarchand d'antiquits, de petitsobjets en terre maille recueillis rcemment dans ces tombes. Je demandaidonc y oprer des fouilles, et j'attaquai la rgion mridionale qui taitencore intacte. En six jours de temps, je mis au jour huit cercueils en cal-caire, dont quelques-uns sont exposs aujourd'hui au Muse d'Alexandrie(2);je ramassai en outre plusieurs petits objets en terre maille.

    Cette anne, revenant au mme endroit, j'y oprai des sondages un peupartout, et je constatai que la ncropole s'tend du Sud au Nord en suivantla lisire des terrains cultivs ; elle touche quelquefois des pointes ro-cheuses

    ,

    qui se dtachent de la montagneet s'avancent dans la plaine, plusrarement l'escarpement mme de la montagne.

    Les cadavres reposent sous une couche de remblais, tantt mme lesable, tantt dans des cuves oblongues en calcaire, assez minces, recouvertesd'une dalle plate sans ornement ou d'un couvercle de forme anthropode,tantt dans de longues caisses bties de plaques en calcaire plantes dechamp, et dont le fond ainsi que le couvercle sont galementforms chacun

    (1) Dans la montagneformantla pointemridionale existent, dit-on, quelquespuits vides.

  • 33

    de deux ou trois plaques, tantt dans des cercueils en bois, dcors ou non,mais pourris pour la plupart et ne portantaucune inscriptionqui nous puisserenseigner sur la personne du dfunt ou sur sa filiation. Quelques-unes desmomies qu'on rencontre dans les sarcophages en calcaire sont accompa-gnes d'objets en terre maille d'un travail mdiocre, perles de forme al-longe, statuettes reprsentant les quatre gnies funraires, scarabes ails,ttes d'Horus. On ne mettait que deux ttes d'Horus sur les momies d'en-tants, et ce n'est que par exception qu'on rencontre n'importe o une tabled'offrandes ou une stle grave.

    dans l'inscriptionsuivantequi se lisait l'entre de l'enfoncementB sur le planci-joint, trace la peinture rouge :

    eicoeoc o ROHBCDN

    Sous ces deux lignes, une inscription avait t trace en une criture trsfine, qui fut cache plus tard sous unecouchede badigeonetqui estaujourd'huiillisible. On remarque, dans l'enfoncementA, quatre puits peine bauchs.A l'extrieur, j'ai mis au jour, vers l'angle C, une urne cinraire enfouie un mtre de profondeur. Il est probable que cet hypoge dont l'entre,actuellement dtruite en grande partie, est de style purement gyptien,fut commenc pour une famillenoble du bourg voisin, puis abandonnavant son achvement, pour des motifs qui nous chappent.

    Annales, 1902. 3

  • .14

    La partie mridionale de la ncropole est parseme de nombreux cubesen briques crues de diffrentes hauteurs, dforme rectangulairepour la plu-part, et trs semblablesaux tombes copiesd'aujourd'hui. Cesonten effet destombeaux chrtiens de l'poque la plus basse. Le dernier d'entre eux vers lesud est encore rempli d'ossements briss et moiti pulvriss.

    Il ne subsiste de l'ancienne ville que deux ou trois buttes de dcombres l'ouest de Quarieh. A en juger par ce qui reste, elle n'tait pas de grandetendue, mais la ncropole tait destine videmment recevoir la popula-tion de plusieurs autres villages situsdans ces parages, Kom-Skaw, Raya-neh, El Bet'be, dont chacun possde encore de hautes buttes de dcombres,et trahit par son nom mme une origine gyptienne.

    Pendant les sept journes que nos recherches ont dur, j'ai recueilli :Deux vases de diffrentes formes, en terre cuite;Dix statuettes reprsentant les quatre gnies funraires en terre maille;Une petite fiole en verre ;Deux scarabes ails ainsi qu'une quantit de perles de forme allonge;Une table d'offrande en calcaire;Une sorte de stle, qui servait de couvercle une cuve de momie, et sur

    laquelle on distingue encore le disque ail, planant au-dessus d'une bandeverticale grave en creux et rehausse de rouge.

    Sur une autre plaque, servant aussi de couvercle, j'ai relev les quelquessignes suivants tracs l'ocre rouge : "\J[J^ fy \, * ( [| ^^.Sur la paroi d'une tombe entoure de quatre pans de mur crpisses et

    blanchis, se lit, trace l'ocre rouge, la formuleordinaire

    :

    Au sud d'une carrire moderne, pratique dans laparoi verticale de la montagne, j'ai rencontr un puitsqui s'enfonce obliquementdans le roc, mais qui a tviol ds l'antiquit. Les voleurs n'y ont laiss que les

    ais disjoints d'un coffre de momie, dcor de quelques figures grossirementdessines en couleurs sur un fond jaune.

    En rsum, la ncropole nous rvle un mode d'enterrement analogue celui qui est encore usit de nos jours dans toute cette rgion, avec quel-ques modifications insignifiantes. On enfermait le cadavre dans de grandesjarres, qu'on enfouissait un mtre ou un mtre et demi de profondeur,

  • 35

    et dont on marquait l'emplacement au moyen d'un gros bloc en pierre oud'un cube de maonnerie en briques crues ; quelques-unesde ces construc-tions sont de vritables difices, composs de plusieurs chambres carres,communiquant entre elles par des portes, et crpis la chaux, l'intrieurcomme l'extrieur. Les momies avaient pour la plupart la tte l'ouest etles pieds l'est Beaucoup d'entre elles ont t dpouilles dans l'anti-quit

    ,et il est craindre que les objets qu'elles peuvent donner encore ne

    vaillent pas la dpense d'une fouille : moins toutefois,qu' force de remuerce champ immense, on ne finisse par tomber sur un endroit encore intactqui aurait chapp aux perquisitions des indignes.

    II. EL-HOSH.

    Les rsultats obtenus dans cette localit n'tantpas satisfaisants,je cessailes travaux et je me dirigeai au nord. Je remarquai en face du hameau deEl-Hosh, qui dpendde Ghanam, un spos d'assez bonne apparence et jel'attaquai. Il contient quatre puits dj exploits par un certain Hassan-Abou Lifa, de Siout, mais une partie semblait tre encore vierge, que jedblayai entirement sans y trouver d'autre trace de spulture. Je relevaiseulement, sur sa paroi de droite, qui est tourne vers l'ouest, un grandtableau grav en haut relief et qui reprsente un empereur romain deboutcouronn du diadme.

    L'uroeus se dresse sur son front. II est vtudelashenti et il offre deux objetsmconnaissables un dieu hiracocphale debout, tenant la lance et coiffde la double couronne. La lgende explicative, grave entre les deux figuresest malheureusement martele, et voici tout ce qu'on en peut dchiffrer :

    Derrire le dieu, la desse Hathor est debout, coiffure martele, tenantde la main gauche le sceptre j, et de la main droite pendante le signe -^.

    3.

  • 36

    Une lgende en deux lignes verticales est grave devant elle () :A gauche de ce spos, on aperoit plusieurs puits

    bants, et, plushaut, une ancienne carrire trs grande,dont le sol est jonch de fragments de poteries provenantd'urnes cinraires. Un roi est deboutsur l'une des parois,mais la partie infrieure de son corps a disparu avecun grand bloc de pierre. L'tat de dgradation des deuxcartouchesm'empchade reconnatrele nomdusouverain,

    mais la mauvaisegravure des hiroglyphesetla facture des figures dmontrentqu'il s'agit d'un des empereurs de l'poque des Antonins ou des Svres.

    Plus au Nord, on rencontre une butte de sable qui servit de cimetire l'poque grco-romaine. On y recueille des statuettes de divinits en ptesde couleur, des scarabes, des vases en marbre et en terre maille bleue.Beaucoup de ces derniers ont t mis en vente rcemment au Caire, car cesite et un second endroit, situ plus loin vers le Nord, en face de Mashaya,ont t mis au pillage par les habitants de ce village ainsi que par ceux duvillage d'El-Hosh, sans que le Service ait pu l'empcher. Nous n'avons

    en effet aucun ghafiren cet endroit, et leghafir le plus pro-che, celui de Siout,ne peut pousser sesinspectionsjusque l,vu la distance. Lecimetire romain deMashaya se composed'une longue butte de

    sable, courant de l'Est l'Ouest, et dans laquelle j'ai opr quelques son-dages. J'y ai recueilli des urnes cinraires enfouies petite profondeur,avecde rares objets en terre cuite, des perles et des scarabes grossiers. Au-dessus de la butte et sur l'escarpemeut de la montagne, on rencontrebeaucoup de puits vids qui contenaientdes momies d'animauxet d'oiseaux.Plus haut encore, sur la lisire du plateau, on trouve une grotte ouvrantvers le Sud et dont voici le croquis :

    Le plafond en est soutenu par treize piliers, et six puits aujourd'huivides

  • 37

    s'y ouvrent mme le sol. Elle communique l'Est avec une autre grottequi possde six puits vides et un l'extrieur. Cette dernire grotte estmasque par un petit rocher, que les carriers n'ont pas jug propos defaire disparatre.

    S III. ZAWIEH.

    C'est un village de la province de Siout, situ sept kilomtres l'Ouestd'Abarty

    : on y voit, vers le Sud,un couventappelNesas-el-Rassouli,et,entrece couvent et la montagne Libyque, on rencontre une ncropole grco-romaine qui occupe deux collines spares, courantdans la mme direction,ainsi qu'une troisime colline tourne vers le Sud. Deux jours de fouilles,pratiques dans les deux premires, ont dmontr que les tombes sont creu-ses dans la roche mme. On parvient au caveau parun escalier de quelquesmarches, et l'entre en est ferme par des blocs bruts dtachs del mon-tagne voisine. Les caveaux ne contiennent que des ossements desschs,mls des poteries dont quelques pices sont d'une assez bonne cuisson.Rarement on y rencontre des objets funraires. Trois puits vides s'ouvraient ct, et l'espoir d'en trouver de pareils intacts me poussa entreprendreune fouille plus srieuse. Par malheur, mes recherches n'aboutirent pointet je ne russis qu' recueillir les objets suivants :

    Douze vases grossiers en terre cuite de formes diffrentes;Un scarabe en calcaire ;Deux petits anneaux en or.La ncropole de l'autre colline ne m'a rendu que des momies inhumes

    un mtre environ de profondeur, dans des coffres en bois peint maispourris par l'humidit. Quelquefoiselles sont dposes mme la terre sanscercueil ni appareil funraire. Une vingtaine, que j'ouvris, ne m'ayantfourni aucun objet, je suspendis les travaux et je quittai cette localit.

    Gizh, le 2 9 septembre 190t.AHMED bey KAMAL.

  • LE

    TEMPLE DE PTAH MS-ANBOU-F

    DANS HBES

    l'AH

    M. (IEUHUS LEGRAIN.

    Une stle du roi Antouf IV mentionne le nomde Ptah derrire les imagesd'Amon et de Maout. C'est l'archive la plus antique du monument danslequel le dieu de Memphis rsidait Thbes. II avait t bti au sud du grandmur nord de l'enceinte d'Amon. Ptah avait l une sorte de succursale o sastatue et celle d'Hathor recevaient des hommages et rendaientleurs oracles.Cependant, leurs formes secrtes qui rsidaient dans une barque sacre,ne s'y trouvaient point. Les bas-reliefs du temple de Ptah ne montrent pasde monumentde ce genre ainsi qu'on est accoutum de voir dans les templesd'Amon, de Maout et de Khonsou. Je pense que ces dieux seuls pouvaientrsider sous leur forme eucharistique Thbes. Les divinits voisinesenvoyaient leurs images aux dieux locaux pour former leur paout, pour segrouper autour d'eux comme les clients marchaient la suite des vieuxRomains, mais leur relique, leuremblme le plus parfait, demeuraitdans largion place sous leur protection, dans le domaine, enfin, qui leur avaitt dvolu quand la fodalit divine fut tablie en Egypte.

    Si les Memphites trouvaient des images de leurs dieux Thbes, j'imagineque les Thbains rencontraientdes statuesd'Amon, de Maout et de Khonsou Memphis et, sans doute, dans tous les centres religieuxaffilis. Il y avait ainsi Thbes et dans les autres villes des groupements de dieux vivant dansune situation assez humble auprs des dieux fonciers. Ceux-ci, quand venaitleur jour de rogalion, sortaient de leur sanctuaire pour parcourir proces-sionellement la ville, venaient se reposer chez les dieux hospitaliss et en

  • 39

    recevaient des offrandes(1). De mme, leur clerg semble avoir t soumis la juridiction du grand-prtre du dieu local (2).

    Ptah n'tait pas le seul qui ft cortge Amon. C'est ainsi que, sur unpilier carr d'Ousirlasen Ier dcouvert cette anne, nous voyons figurer :Amon, le taureau de sa mre, le chef* des dieux ; Toumou,matre du grandchteau ; Behouditi, la tte d'pervier, le matre de On, et PtahRs-anbou-f.Ce dernier sort les bras de sa gane troite pour embrasser le roiOusirtasen.

    Y eut-il, ds les premiers ges de l'Egypte, un sanctuaire de Ptah Thbes? Nous ne le savons pas encore. Celui du Moyen-Empire tait debriques et avait ses piliers et ses portes en bois. Je ne sais si l'autel degranit d'Amenemhat 1er qui a t retrouv dans le temple lui appartenait cette poque. Il est ddi au seul dieu Amon. Il n'est pas impossible qu'ilait t apport plus tard.

    Les colonnes seize pans qui se trouvent devant le sanctuaire rappellentsingulirement celles de Beni-Hassan et sont peut-tre du Moyen-Empire.

    .Ce qui, cependant, me porte les attribuer plutt Thoutmosis III c'estque le texte de la stle de conscration parle des portes et des piliers de boisdu vieux temple

    :

    Nous ignorons encore ce qu'il en advint du sanctuaire de Ptah, depuisOusirtasen 1er jusqu' Thoutmosis 111.

    ThoutmosisIII, dit M. Maspero(3), avait remarqu

    ou on lui avait fait remarquer lors d'une de ces processions auxquelles il prsidait en vertude son office royal

    l'tat de dlabrement o cette chapelle de Phtah tait

    tombe:sitt qu'il en eut le temps ou les moyens, il s'appliqua la remettre

    en bon tat, n

    Ma Majest, dit-il, ordonna d'difier ce temple de Phtah-rs-anbouf en

    (>> Cf. MASPERO, La conscration dunouveau temple de Ptah Thbain parThoutmosis III dans les Comptes rendus del'Acadmiedes Inscriptions et Belles-lettres,K)0O, p. 1 i4.

    (s) Cf. LEGRAIH, Fragments des annalesdes prtres d'Amon, Inscription n 3, A,dans le Becueildc Travaux, t. XXII, p.53.

    (,1) Cf. MASPERO, La conscration dunouveau temple de Ptah Thbain.

  • 40

    Thbes, qui est des stations de mon pre Amonr de Karnak, o il se metau jour defaire entrer le dieu de toutes ses ftes priodiques en l'anne,lorsqu'il se rend la double maison blanche du Midi. Or, commeMa Majest avait trouv ce temple qui tait construit en briques, avecses piliers et ses portes de bois, penchant la ruine, Ma Majestordonna qu'on refit l'opration du cordeau pour ce temple, l'rigeanten bonne pierre blanche bien solide et ses murs d'enceinte en briquesde travail bien solide, ternel; puis, quand Ma Majest lui eut rig

    des portes en bois d'acacia neuf du pays des Echelles, avec des penturesde cuivre d'Asie, lorsque le temple de Ptah fut neuf au nom deMa Majest, jamais on n'avait fait au dieu chose gale avant le temps de

    Ma Majest. nCe fut Ma Majest qui rendit son pouvoir au dieu, ce fut moi qui

    l'agrandis plus qu'auparavant, lui dcorant sa place grande avec l'lectrum

    de tout pays, et tous les vaisseaux sacrs en or, en argent, en toutes sortes

    de pierres prcieuses, le linge tant en fin lin blanc, toute la vaisselle des

    offrandes divines pour faire tout ce qui plat au dieu en toutes les ftes de.

    chaque saison se trouvant dans ce temple. Lors donc que Ma Majest fit

    passer le dieu pour qu'il rejoignt sa place, j'avais rempli son temple detoutes les choses bonnes, boeufs, oies, encens, vin, toutes les provisions, tous les fruits annuels de la terre, quand revint Ma Majest la contre des

    Lotanou en sa premire campagne. Nous ne pouvons citer ici, en entier, ce texte si curieux que M. Maspero

    a traduit en entier. Nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer le lecteur ce travail(l).

    Aprs avoir rendu grces Amon de la victoire qu'il vient de remporter Mageddo, ce qui date le temple actuel de Ptah de l'an XXIIIe de son rgne,Thoutmosis III rglemente minutieusement les redevances que le temple dePtah devait fournir chaque mois quand Amon venait s'y reposer. Amontait suivi de la statue du roi nomme Manakhpirrl le grand d'offrandes, quirecevait aussi des dons. Ces redevances taient prleves par les soins de lacorporation des prtres de l'heure.

    En mme temps, tait pass un contrat avec le sacerdoce du temple qui

    (1> MASPERO, Conscration, loc. cit.

  • 41

    lui garantissait sur les biens royaux la perptuit des offrandes queThoutmosis III instituait tant pour Ptah que pour Hathor.

    La grande fte de Ptah fut fixe au vingt-siximejourdu premier mois deShat, et celle d'Hathor au dernierjour du troisime mois de Shat. Les dieuxrecevaient ces jours l de grandes offrandes en plus de celles de chaquejour. Et cependant le feu devait tre allum journellement sur leurs autels :

    Ce fut donc Ma Majest qui ordonna qu'on ft tous les rites en ce temple,

    en cette heure excellente et exacte o l'on alluma le feu, et ce fut Ma Majestqui refit neuf le temple de mon pre Phtah, matre de justice, Rs-nbou-fen Thbes. v

    Ainsi instaur, toutes choses tant minutieusement rgles, le culte dePtah et d'Hathorpouvait et devait subsister longtemps; mais l'Egypteconnutplus d'une rvolution qui vint dissiper les collges des prtres et renverserleurs autels.

    Le temple de Ptah, tout comme celui d'Amon, n'chappa pas au zled'Amnoths IV. Les images de Ptah et d'Hathor furent marteles avecautant de soin que celles d'Amon, ce qui semble montrer que Khouniaton

    ne rservait pas son iconoclastie qu'au seul dieu de Thbes. On dtruisitde plus les textes ddicatoires de la salle colonnes et tous les passages dela stle de Thoutmosis III o paraissaient les noms des dieux.

    C'est A ou Toutankhamon,plutt qu' Harmhabi que nous devonsla restauration du culte et du collge des prtres (1). Le clerg se composaitalors d'un premier prophte de Ptah et d'Hathor (relevant sans doute dupremier prophte d'Amon), de quatre officiants [Khirhibou)ayant sous leursordres deux, trois, quatre et trois prtres purificateursf] +oubou, en toutdix-sept personnes.

    La prsance des dieux entre eux est tablie de nouveau : Amon vientavant Ptah, Khonsou, Maout et Hathor.

    Harmhabinous alaiss une statue, malheureusementbrise,etun fragmentde stle qui ne parat pas avoir t, originairement, faite et place dans letemple de Ptah i2).

    ( 1) Le bas-relief et l'inscription du mursud de la salle deux colonnessont post-rieurs Amnoths IV. Le cartouched'Harmliabi est en surcharge. J'ai dj

    signal une usurpation de ce roi surToulankhamon.Cf. LEGRAIN, Notes prises Karnalc, dans le Recueil, XXIII, p. 64.

    ( 2) Cf. MASPERO,

    Sur une dcouverte de

  • !f2

    Elle fut introduite ensuite parmi les stles archives pour y faire nombre.Est-ce Harmhabi ou Sti Ier qui fit regraver toutes les figures de divinits

    marteles par Amnoths IV? Il serait difficile de le dire.Mais coup sr, c'est Sti Ier qui fit restaurer la stle de Thoutmosis III,

    et, sans doute, rtablit le culte dans sa splendeur premire.Le travail du graveur fut fait avec une ngligence singulire et les fautes

    d'orthographesont aussi inattendues que les erreurs ou substitutions histo-riques (1).

    En mme temps,' deux autres stles taient confectionnes.Dans l'une, lescribe chantait les louanges royales avant d'en venir au fait intressant letemple de Ptah. Le monumenta t malheureusementruin par la base, etla faconde initiale de l'crivain nous a privs de renseignements qui nousauraient autrement intresss que l'numration des hautes qualits du roiSeti 1er.

    L'autre stle est une illustrationrelle de ce que l'inscription de ThotmsIIInousavaitapprisdes relations tabliesentre Ptah, Hathoret la triade thbaine :Amon, Maout et Khonsou y reoivent le tribut d'offrandes des deux dieuxtrangers. H y a dans ce tableau une reconnaissance implicite de vassalitdu dieu tranger envers le dieu propritaire foncier. J'imagine que, dans lasuccursale qu'Amon eut Memphis, quelque stle le montrait prsentantdes offrandes au grand dieu Ptah.

    Et Sti ayant rtabli toutes choses comme par le pass, le temple n'eutplus d'histoire pendant quelques sicles. Peut-tre Ramss III avait-il regravla faade de la porte V. Du moins on lui attribua ce travail plus tard. Lesfidles venaient vnrer les statues, couter les oracles et gravaient leur nomsur la muraille sud du temple. Mais la gloire d'Amon tait si grande qu'elleclipsait celle de ses dieux pardres. C'tait lui qu'allaient les richesoffrandes, chez lui qu'taient levs les grands monuments, sculpts lesbas-reliefs historiques, chez lui enfin que les grands prtres mditaientl'usurpation du trne sur les derniers Ramessides.

    L'administration des temples de Karnak relevait alors toute du grandprtre d'Amon, et en l'an 4o de Pinotmou, Mankhopirr, son fils, grand

    M. Legrain au temple de Ptah.

    Bulletinde l'Institut Egyptien, mars i 900, l'asc. 0.

    "' Cf. MASPERO, Conscration, loc.,cil.

  • 43

    prtre d'Amon, mentionne la rvision des comptes qu'il fit dans les templesd'Amon Ra, roi des dieux, d'Amon des Apitou, de Maout, de Khonsou, dePtah Rs-anboufen Thbes, de Montou matre de Thbes et enfin dans celuide Mat W.

    On le voit, Ptah est toujours en second rang, effac par les dieux locaux.Takelot II mentionne son rgne sur le montantsud, face est, de la porte

    F et s'en tient l.Par contre, Shabaka, pris d'un beau zle de conqurant dsireux de se

    concilier les dieux du pays envahi, btit les deux portes B et D sur lesquellesil se fera reprsenter vnrant Amon, Maout, Ptah, Hathor et Amonit quiapparat ainsi pour la premire fois parmi les dieux ayant droit de sjourdans le temple.

    Ceci n'est qu'un symptme prcurseur, et quand l'Egypte est conquisepar Alexandre, nous assistons un vritable envahissement de la chapellede Ptah par la plupartdes dieux et mme des hros de l'Egypte. Amnoths,fils de Hapou, l'ancien architected'Amnoths III, le savant magicien dontla renomme avait grandi d'ge en ge, est reprsent la suite des dieux,tenant comme eux le signe de la vie, en mme temps que la palette et lerouleau de papyrus qui lui ont servi composer ses grimoires (ii. Et lescrits qu'on lui attribue sont si fameux encore du temps de Tibre qu'onles grave sur les montants intrieurs de la porte D. Je croirais volontiersque le grand texte grav sur le montant ouest face sud de la porte A sousPtolme XI peut lui tre aussi attribu13'.

    Les Ptolmes furent de grands constructeurs devant les dieux et il estpeu de temples qui n'aientgard quelques traces importantesde leur activit.Il est rare d'ailleurs qu'un Ptolme ne se proclame dans son cartoucheaim ou choisi par Ptah et que, en reconnaissance, il ne fasse quelque lar-gesse au petit temple que le dieu possde Karnak.

    (,) LEGRAIN, Notes prises Karnak.Fragmentsdes archivesdes prtres d'Amon,n 3, A. Recueil de travaux, t. XXII, p. 53.

    () MASPERO, Comment un minisiredevient dieu en Egypte, dans le Journaldes Dbats du 3i dcembre lyo.

    (3) Ce texte a t publi pour la pre-mire fois par M. (J. BOURIANT, Notes devoyage. Propyle du temple de Ptah, Karnak,dansle Recueilde travaux, t. XIII,page iG

  • 44

    Ptolme III et Arsino remanient le plan primitif, construisent les deuxchambres B et G ( sans se soucier d'ailleurs si l'architecte couvre en partiela liste du clerg qui fut dress sous la XVIIIe dynastie) et font prcder letemple de ce joli pristyle quatre colonnesqui est une des choses les mieuxrussies de l'art ptolmaque. Us dcorent les montants intrieurs de laporte E et la nouvelle face ouest de la salle aux deux colonnes A.

    Ptolme IV grave le tableau au-dessus de la porte, et, s'ingnianl pasticher tant mal que bien le style de Ramss III et de Thoutmosis III,restaure les bas-reliefs des faades des portes F et G.

    Ptolme VII btit la grande porte A dont il dcore les faces est et ouest.Ptolme XI grave le grand texte du montant ouest face sud, et une

    partie de la dcoration du retrait de la porte A.Ptolme XIII termine la dcoration du retrait de la porte A et construit

    la jolie porte dcorative C.Tibre, comme nous le disions dj plus haut, reproduit deux textes

    magiquesattribus Amnoths, fils de Hapou, sur les montants intrieursde la porte D.

    Enfin, dans un bas-relief de mauvais style grav sur la face ouest dela porte F, un roi est encore reprsent adorant Ptah. Je crois avoirdchiffr le nom de Vespasien dans le texte dmotique assez fruste quiaccompagne ce tableau.

    Puis, tout fut dit. Le temple fut abandonn, on cassa les statues et ceuxqui s'acharnrent la besogne ne ngligrent pas de briser le dallage surlequel les idoles reposaient jadis, dans l'espoir de trouver dessous quelquetrsor cach, ce qui est trs probable.

    Le temple tait trop prs du grand mur d'enceinte pour ne pas tre,comme celui d'Osiris-hiq-djeto, enseveli sous ses dcombres.

    Aussi, la Commission d'Egypte, Champollion, Rosellini, Lepsius, lementionnent-ils peine. NestorL'Hte le signale(1). Mariette enfin, y entre-prit quelques recherches qui lui rvlrent l'existencede la table d'offrandesd'Amenmhat Ier (2). Mais il y renona bientt. De fait, la place tait dange-reuse. Le sebakh couvrait de ses buttes toute cette partie de Karnak et

    (l) NESTOR I/HT, Lettres critesd'Egypte, p. 18a.

    (> MARIETTE, Karnak, p. 10, pl.8, c;p. 74, pi. 47 d.

  • 45

    les habitants gardent encore le souvenir d'un accident o sept enfants furentensevelis dans un boulement fortuit.

    C'est del, d'ailleurs, que vient le nom de Bourt el axai, trou aux enfantsqui a t donn celte partie du territoire de Karnak.

    Ds 1896, j'avais fait reprendre l'enlvement du sebakh en cet endroit,attendant que les circonstances nous permissent ensuite, le sebakh tantenlev, d'entreprendrele dblaiement mthodique du temple. Ce fut la chutedesonze colonnesde la Salle Hypostyleen 1899 qui nous v mena incidem-ment. La colonne 26 de la Salle Hypostyleavait supportle choc rsultant dela chute de trois colonnes et penchait de faon inquitante. Charg d'enleverson architrave compose de deux pierres dont l'une ne pesait pas moins de36ooo kilogrammes, puis de dmolir et emmagasiner la colonne pice pice, je dus recourir aux remblais de terre pour atteindre jusqu' l'archi-trave et arriv sous elle, la charger sur des rouleaux et la descendre. Lamajeure partie du remblai a t compose avec la terre que nous avonsprise au temple de Ptah, si bien qu'on peut dire que ce monument a tdgag sans que l'opration grevt en rien notre budget.

    Les travaux de maonnerie et la couverture provisoire n'ont pas coteux-mmes plus de cent livres. Le dblaiement fut men assez rapidementsans accident. Quelques incidents seuls me paraissent dignes d'tre men-tionns. Ils montreront comme, chez nos fellahs, on crit vite l'histoire.

    Nous rencontrmes l'angle nord-est du temple la statue d'un nommThouti qui fut chef des greniers d'Amon. Notre homme tait agenouill ettenait devant lui un pot brler l'encens. Les ouvriers, assezcalmesd'habi-tude

    ,se montrrent fort excits par cette dcouverte et ne parlaient rien

    moins que de s'en emparerpar la force. Je gardai la statue dans notre maisonpendant quatre jours puis l'envoyai la dahabieh de M. Maspero, o ellejeta plusieurs mauvais sorts avant d'arriver au Muse de Ghizeh. Quelquesjours aprs, dans le sanctuaire d'Hathor, nous trouvions les nombreuxfragments de la desse lontocphale que nous avons depuis raccommodeet remise en place.

    Thouti, la desse et les sept enfants ensevelis jadis sont maintenant lespersonnages principaux de la lgende suivante que l'on conte le soir pours'entretenir dans la crainte salutaire des sorties nocturnes.

    La statue de Thouti n'est autre que l'image du porteur d'encens qui

  • 4(1

    tourne mme en plein midi autour de la pyramide de Ghizeh. C'est le gniegardien du temple. M. Maspero et moi ayant lu l'inscription grave sur lepot d'encens avons charm l'esprit et appris de lui qu'une goule ttede lionne tait enfouie dans le sanctuaire d'Hathor, que c'tait cettegoule qui avait fait crouler jadis le sebakh sur les sept enfants pour serepatre de leur chair et que nous avions redouter d'elle un accident sem-blable. Nous avons alors promis de reconstituer la statue de la goule et decouvrir sa chapelle nouveau, si nous nous tirions avec succs, sans malheur,notre tche.

    Et c'est pourquoi le temple et la statue d'Hathor se trouvent actuellementdans l'tat o nous les avons mis. La goule est satisfaite, mais cependant iln'est pas prudentde rder la nuitdans ses parages, et si quelque petit enfantpleure, il se tait bien vite en apprenant que la lionne va arriver et le manger.Que le charme qui la retient actuellement soit rompu par quelque imprudentpntrant dans sa chapelle, la goule se remettra l'oeuvre, cherchantquelque bb jaseur dvorer.

    Je crois que les portes en bois du temple ne sont pas une dfense aussigrande contre les vandalesque la crainte qu'inspire actuellement Hathor, largente des dieux, qui rside dans Thbes.

    TABLEAUX ET TEXTES.

    L

    PORTE A.

    MONTANT NORD.

    FACE OUEST Premier tableau. Ptolme VII, Philometor Ier prsente Jjjj Amon suivi de Maout. On lit au-dessus du dieu

    :j \\ \ SS ^ ~j ^ j j

  • 47

  • 49

    INTRIEUR DE I.A PORTE. MONTANT NORD.

    FACE SUD, CT GAUCHE. -Premier tableau. Une desse et deux Nils sedirigent vers l'intrieur du temple en portant des- prsents.

  • 50

    Cinquime tableau. Dtruitdans sa partie suprieure.On ne distingueplusque les pieds du roi et les jambes d'un dieu et d'une desse de petitesdimensions.

    MONTANT NORD.

    FACE SUD. CT DBOIT.

    Premier tableau. Les Nils qui y taient figursont disparu.

  • 51-

    Une ligne de texte est grave horizontalement au-dessus de ce tableau i

    ^J p. Tout le haut de cette partie du mur est occup par une grandeinscription grave en neuf lignes verticales, rtrogrades, dont la partiesuprieure (environ o m. 5o cent.) est brise.

  • 52

    Le renfoncement de la porte, entre les deux cts que nous venons de

    dcrire est dcor de lignes horizontales : i de jj\ 3 \f\ 3 de carton-

  • 53

    ches poss sur lei-Ki.Ces cartouches renferment le nom de Ptolme XII

    Alexandre et Ptolme XIII Nos Dionysos, 4 de textes horizontaux enonze lignes :

    ligne est brise.Inscription verticale gravedans l'angle N.E.du renfoncementde laporte :

    INTRIEUR DE LA PORTE. AILE SUD.

    FACE NORD. MONTANT GAUCHE.

    Le premier tableau (Nils) est dtruit.Les autres sont en mauvais tat.

    Second tableau. Ptolme XI offre ^ Samtoui :|ln'J"t/^,,/ji'l sis

  • 54

  • 55

  • 56-

  • 57

  • 58-

    IL

    PORTE B.

    FAADE OUEST. Les deux montantssont dcors chacun d'une srie de septtableaux superposs et se faisant pendant de chaque ct de la porte.

    Une ligne de texte descend le long des angles intrieurs : p^5 0^111

  • 59-

    ont t martels mais on peut les rtablir facilement.MONTANT INTIIIEUR GAUCHE. A gauche une ligne semblable celle du

    montant intrieurdroit, incomplte : le nom de la divinit manque. Dansle renfoncement sont, au centre, deux tableaux superposs.

    Tableau du bas. Un roi assis ct d'Amon et entour d'autres dieux quisemblent lui poser une couronne sur la tte.

    FACE EST. Les montants taient dcors de bas-reliefs dans lesquels Sha-baka, droite, offre i le vin Ptah; 20 le pain Amon P ^ ||f. Le resteest bris. Le montant gauche manque.

    III.

    PORTE C.

    MONTANT NORD.

    FACE OUEST. A. Le bas-relief suprieur a t sci rcemment par lesvoleurs d'antiquits de Louqsoret de Karnak.

    B. Deux lignes verticales affrontes.

  • 60

  • Gl

    FACE NORD. A. Le bas relief suprieur a t sci.

    IV.

    PORTE D.

    MONTANTS.

    FACE OUEST.

    A gauche et droite Shabakamontre la porte. A gauche,il porte la couronne %/, droite tf. Il tient le piquet d'arpentage et la masse

    Les trois noms royaux ont t martels. Le roi est aim de * f "^ f Au-dessus de ces tableaux, Amon assis tend le j vers les deux cartou-

    ches royaux.FACE EST. Les montants sont dcors de deux lignes verticales : ^ ~\ |

    =(lBl!-fMUf?m

    variante :S?fSMM-dessus Amon, assis, tend le fy aux cartouches martels de Shabaka.

    MONTANT SUD.

    FACE NORD. Inscription de six lignes verticales : {~~$ | J S. J ^ fy

    111 Sur l'original le signe-porle en dessous trois traits semblables ceux de dessus.

  • 62

    MONTANT NORD.

    (,) Sur l'original le tourneur est deboul.

  • 63

    fP^ ltff9i M V].

    Ce montant de porte a t remont pice pice. Un

    fragment de cette inscription n'a pu tre srement remis en place :

    H appartient soit au haut des lignes 4-5, soit au milieu des lignes 5-6.

    V.

    PORTE E.MONTANTS DE LA FAADE OUEST.

    Ptolme III Evergte Ier coiff, gauche de la couronne %/, droite de la4[, tenant le^, le piquet et la masse, fait le geste du sacrifice : ^ J^ "%r^ !,':-Agauche, ilestaimd'Cf^^^.jioetprotgpar les ailes de |^ ^j tte de serpent. Adroite, il est aim de * f "^* Q et protge par \^ J ^^ 3 Q. Au-dessus de ces tableaux sont des cartou-ches de Ptolme III Evergte Ier, et des disques solaires.

    VI.

    PORTE F.

    Cette porte est due entirement aux Ptolmes. On lit gauche du disque

  • 64

  • 65

    MONTANT INTRIEUR GAUCHE.

    Ce montant est dcor de quatre bas-reliefs superposs :Premier tableau [en commenantparen bas).Leroi M "1 I "1 ^ lj J I""N 4

    TV} VZ. (jflJSMPf^Jl coiff-dupschent offre j Amon ^

    Deuxime tableau. Ptolmesuivi de^ J ^v & ||==fi \ \ m 1 ^ | +J reoitde Maout de nombreuses pangyries

    :A S OD ! i*^ ^r ^ Porte 'a cou"

    ronne %/.

    Troisime tableau. Ptolme, coiff du If sur T, est devantJJ^^

  • 66

    commun cl rentrai. ^#~| ^TfS A ^ift "T ^ lextc semblableo ^^Q remplace Q.

    INTRIEUR DE LA PORTE. La porte n'avaitqu'un seulbatlanlet venait se rangercontre la face nord du pilier sud, o sa place avait t mnage aprs coup.Ceci fut cause qu'on entailla la muraille, droite auparavant, et qu'on fitdisparatre un grand bas-relief dont il ne reste plus qu'une Hathor tendantune guirlande Tholms III (disparu), au-dessus duquel planait Nekheb.Les litres d'Hathor sont : rSZZIZI-

    FACE SUD DV MONTAvr NORD : Deux tableaux. A gaucheen entrant,Tholms IIIse prsente, les bras tombants, devant Amon. Il porte le casque. La tte et lecasque ont t refaits l'poque ptolmaque : ceci explique l'inscriptiontrace au-dessous des deux tableaux qui, sauf la tte refaite, sont de l'poque

    Dans le second tableau, Tholms est debout, les bras pendants, devant

    Ptah:

    FACE EST. Montantdroit. Une ligne verticale. Le lex te commenait autrefois

    par , niais il est surcharg aujourd'hui parp^^ fc P^^^f I H

    Montantgauche. Une ligne verticale. Le texte commenait autrefois parfc, mais il est surcharg par p^~ fc [W^5J|||l l=g^T

    Haut de la porte. Trois doubles lignes affrontes : ] V ^ !k f

    (/! suivre.)(!. LKUIUIN.

  • THE EARLY TOMBS AT TEHNEH

    BY

    M. GEORGE FRISER.

    In 1887, when Mess" Ptrie and Griffith were returning from theirvoyage up the Nile, the resulls of which they aflerwards published inA Season in Fgypl, they visiled and made some notes of an intereslingsries of tombs situated in the eastern cliffs, somewhat lo the norlh ofMinieh. As the tombs were at that time filled with sand and dbris, andthey had not time to make careful copies, they did not publish theirdiscovery in A Season in Fgypl.

    However, al M' Griflith's suggestion,I visited the place in November 1889 and in February 1890; in March1890, having been kindly granted permission by M. Grbaut, Director ofAntiquities, I formed a small camp there and cleared the principal tombsthen visible and found two undisturbed buria's of the IV"'-Vl"' dynasties.At the same lime, I made a hand copy of the inscriptions, which I wasafterwards able to check with Mr Griffith's notes.

    In December 1893, after I had been for some months copying the XII"'dynasty steloe in the Musum, M. de Morgan, the successorto M. Grbaut,asked me to clear the remaining tombs and to prserve them as far aspossible, also to make a survey and drawings of the district for hisarchaeologicalsurvey. Accordingly, 1 spent four months at Tehneh and com-pleled the excavationsand copies. I alsomade bricksand roofedin the principaltombs and put up doors, for which purpose a crdit of L.E. 60 was givenme, the actual excavations being atmy privale expense. Unfortunately, theSurvey publication didnotgetfurther than the first two volumes; the materialsthat I had collected were therefore not utilised.

    I am indebted to M. Masperowho, on his return to Egypt, kindly offeredto publish my notes, and to Mess Griffith and G. Daviesfor pointing outsome mistakes I had made, and to Prof. Sayce for some valuable suggestionsin the reading of the nome names of tomb n 14.

    The early tombs lay about two kilomtres to the south of the ancicnt5.

  • 68

    town of Tehneh. There are fourlecn tombs at prsent known and a largenumbcrof small burial shafls.

    First, it niust be cxplained that mosl of thse tombs are mastabas eut inthe solid rock, not built as at Giza or Meydum, but formed by culting an Eshaped trench in the solid rock, the long side running parallel to the cliffs;by ths arrangement a mass of rock is left standing free, surrounded on ilsnorth, south, and estern sides by passages, the western face of this massbeing eut at an angle, the slopc being much the same as in built Mastabalombs. The tomb shafls are sunk in the eut out mass and the false doors, etc.,are sculptured on ils castern side in the long passage; the north andsouth side passages are merely approaches. Similar tombs are to be seen atEl-Hammanieah, near Sheikh Gaber, and also at Dashashab.

    I will now proceed to describe the tombs, beginning at the north :1. A collection of small sbafts, eight in number, beginning at the soulh-

    ern-most. Unmummified contracted burial, bead north, facing east; wilhit, a rough solid wooden pillow.

    'j. Unmummified contracted burial, head north, facing east, black bair,moustache and beard; no funeral furniture.

    3. Unmummifiedcontractedburial, head north, facing east ; no furniture.h. Mummy, contractedburial, head north, facing east, bones yellow but

    perfect, the right shoulder diseascd(now in Collge of Surgeons, London).5. Disturbed.6. Disturbed

    :bones of oxen, cats, two fragments of painted stucco.

    7. Disturbed.8. Mummy,contractedburial, head north, facing east ; fragmentsof a red-

    faced bowl of IV"' or V"' Dynasty shape; also of a hard limeslone disb.To recapitulate, in ail the undislurbed burials, the body was placed

    with the head to the north, lying on the left side, the face east, th kneesdrawn up and the arms straight, except in n 4 in which the left arm wasplaced under the bead as in the attitude of sleep. The shafls were ailsmall 0.95x0.97 centimtresand about 1 mtre deep; a dme of stonesandmud was built over the body. There appears to hve been no attemptmade to dissever the bodies, and this agres wilh the vidence found atDashashab, where bodies in contracled burials were not dissevered (Ptrie,Dashashab, p. 9.h).

  • 69

    a. The first of the Mastaba tombs. This tomb is not inscribed and bas

    never been finished. In the long passage, west wall, is a niche with the statueof a boy, and on the east wall there are three niches with statues of threewomen and one man.

    The burial shafts were in the free mass of rock. They were undislurbedand contained burials which I cleared in March ,1890. The shafts wereabout 5m deep and were filled with clean stone chips. The chamber wasto the south in the southern shaft, and to the north in the norlhern one.This arrangement evidently only had rfrence to the rock. The entrancesto the chambers were filled with stone blocks cemenled wilh mud. Eachburial consisted of a single unmummified body, the heads had beenplaced on wooden saddle pillons. The bodies were slighlly contracted, thechambers being actuallytoo short for full lenglh burial. One of the pillowshad a fluted stem, but neither showed any inscription. Water had enleredthe shafls, and the bones were in a crumblingcondition and hadmoved, sothat the exact original position was not certain. No potlery or olher furni-ture was buried with the bodies.

    3. This is a fine large tomb, with a deep passage which had originallybeen roofed over wilh slabs. The southern sloping approach had not beenbegun in this case. The western wall hadbeen painted,but the scnesarealmostobliterated

    :th