Article du Taï-chi Mag N°6

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Découverte des énergies N'allons pas par 4 chemins... La ville est bruyante, mais le silence est en fond. Contacte ta nature et observe-la. Ta voie, le tao, sera plus courte. Commence à te détendre car c'est la clé. Pose-toi et respire profondément. Permets-moi de partager, avec toi, ce qui m'a ouvert la voie pour découvrir les sensations dites internes dans les disciplines corporelles chinoises ou autres. Voici des exercices pour découvrir les énergies. Tout d'abord, il faut que tu saches comment ressentir le jin (ou jing, chin). Conscience du jin (prononces djin) Exercice : le serpent primordial Allonge-toi sur le dos et relaxe-toi de la tête aux pieds. Oui... de la tête aux pieds, et non des pieds à la tête, car le cerveau et le corps se relâchent mieux ainsi du fait que nous vivons sur terre avec la force de gravité : tout ce qui s'élève réveille et tout ce qui descend détend. Entre parenthèses : la méthode de relaxation du bas vers le haut est plutôt pour précéder aux exercices de visualisation mentales tels que le voyage chamanique accompagné du tambour. Pour te détendre, visite chaque partie de ton corps comme un scanner le ferait. Lorsque tu es entièrement relaxé(e), inspire puissamment, rapidement et à fond. En même temps, crée l'impression d'un flot d'énergie qui monte vers la tête. Expire en provoquant un souffle traversant vers les mains ainsi que les pieds. Créer la sensation d'un courant est essentiel, mais, tu peux t'aider en imaginant une lumière dans ton corps. Après plusieurs semaines, tu ressentiras un courant magnétique puis, peut-être, le jin venant hérisser tes poils. En quelques mois, avec de l'entraînement assidu, j'ai réussi à provoquer à volonté des frissons dans l'exécution de mon enchaînement de Taï-chi. Aujourd'hui, je dirige les frissons dans n'importe quelle partie du corps : à droite, à gauche, dans la tête, les jambes, devant, derrière... Tu pourras, par la suite, créer un frisson fulgurant déclenchant le fa-jing ou explosion de force nerveuse contractant une chaîne musculaire ou une autre... Ne confonds pas fa-jing avec fa-li. Ce dernier est déclenché au niveau musculaire seulement... sans frissons. De l'extérieur, ils se ressemblent, mais, le fa-jin est plus naturel, plus rapide et puissant. Un acupuncteur m'a dit que les frissons devait être une déperdition de jin des reins. Dans tous les cas, c'est ici la maîtrise d'une capacité du système nerveux parasympathique, entre autre, qui, selon les médecins, n'est pas possible ! La volonté n'y a normalement pas accès. Seules des causes extérieures pourraient les déclencher, tel le le froid. La voie paraît claire à nos pieds, floue à quelques pieds... Prends le temps de vivre le présent... chaque choses en son temps. Garde le but en mémoire tout en te concentrant sur la marche que tu gravis. Conscience du chi Maintenant, découvre le chi, (Prononces « tchi ») ; ce que nous nommons, ici, le magnétisme ou l'énergie, le souffle (ki au japon, prana en inde, pneuma chez les grecs...). 1er exercice : le Do in et la Boule Magique Avec tes mains, frotte ton corps au niveau du cœur, poursuis le trajet vers l'épaule droite, suis l'intérieur du bras puis remontes sur l'extérieur de celui-ci jusqu'à l'oreille. Fais de même de l'autre côté. Réchauffe ton visage et gratte ton cuir chevelu. Frotte sur les côtés de la colonne vertébrale et continu derrière les jambes. Remonte à l'intérieur de celles-ci et reviens au cœur. Relaxe maintenant tes bras et surtout tes mains. Prends conscience des sensations. Si tu ressens des picotements, c'est l'effet d'une plus grande circulation sanguine dans tes capillaires. A présent, regardes le creux de tes paumes pendant 2 minutes. Puis, mets tes paumes face-à-face à 3 ou 4 centimètres l'une de l'autre. Relaxe tes épaules. Reste comme cela 2 ou 3 minutes sans bouger, les doigts raides dirigés vers les côtés avec un angle de 10° environs. Les mains forment un U sans que les poignets se touchent. Attention, ne bouge pas d'un poil. Si tu te gratte, il faut recommencer à zéro... Respire en créant la sensation d'un souffle qui

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Découverte desénergies

N'allons pas par 4 chemins...La ville est bruyante, mais le silenceest en fond.

Contacte ta nature et observe-la.Ta voie, le tao, sera plus courte.

Commence à te détendre car c'est laclé.Pose-toi et respire profondément.

Permets-moi de partager, avec toi, cequi m'a ouvert la voie pour découvrirles sensations dites internes dans lesdisciplines corporelles chinoises ouautres.

Voici des exercices pour découvrirles énergies.Tout d'abord, il faut que tu sachescomment ressentir le jin (ou jing,chin).

Conscience du jin(prononces djin)

Exercice : le serpent primordial

Allonge-toi sur le dos et relaxe-toi dela tête aux pieds. Oui... de la tête auxpieds, et non des pieds à la tête, car lecerveau et le corps se relâchentmieux ainsi du fait que nous vivonssur terre avec la force de gravité :tout ce qui s'élève réveille et tout cequi descend détend. Entreparenthèses : la méthode derelaxation du bas vers le haut estplutôt pour précéder aux exercices de

visualisation mentales tels que levoyage chamanique accompagné dutambour. Pour te détendre, visite chaque partiede ton corps comme un scanner leferait. Lorsque tu es entièrementrelaxé(e), inspire puissamment,rapidement et à fond. En mêmetemps, crée l'impression d'un flotd'énergie qui monte vers la tête.Expire en provoquant un souffletraversant vers les mains ainsi que lespieds. Créer la sensation d'un courantest essentiel, mais, tu peux t'aider enimaginant une lumière dans toncorps. Après plusieurs semaines, turessentiras un courant magnétiquepuis, peut-être, le jin venant hérissertes poils. En quelques mois, avec del'entraînement assidu, j'ai réussi àprovoquer à volonté des frissons dansl'exécution de mon enchaînement deTaï-chi. Aujourd'hui, je dirige lesfrissons dans n'importe quelle partiedu corps : à droite, à gauche, dans latête, les jambes, devant, derrière... Tupourras, par la suite, créer un frissonfulgurant déclenchant le fa-jing ouexplosion de force nerveusecontractant une chaîne musculaire ouune autre... Ne confonds pas fa-jingavec fa-li. Ce dernier est déclenchéau niveau musculaire seulement...sans frissons. De l'extérieur, ils seressemblent, mais, le fa-jin est plusnaturel, plus rapide et puissant. Unacupuncteur m'a dit que les frissonsdevait être une déperdition de jin desreins. Dans tous les cas, c'est ici lamaîtrise d'une capacité du systèmenerveux parasympathique, entreautre, qui, selon les médecins, n'estpas possible ! La volonté n'y anormalement pas accès. Seules descauses extérieures pourraient lesdéclencher, tel le le froid.

La voie paraît claire à nos pieds,floue à quelques pieds...

Prends le temps de vivre le présent...chaque choses en son temps.Garde le but en mémoire tout en teconcentrant sur la marche que tugravis.

Conscience du chiMaintenant, découvre le chi,(Prononces « tchi ») ; ce que nousnommons, ici, le magnétisme oul'énergie, le souffle (ki au japon,prana en inde, pneuma chez lesgrecs...).

1er exercice : le Do in et la BouleMagique

Avec tes mains, frotte ton corps auniveau du cœur, poursuis le trajetvers l'épaule droite, suis l'intérieur dubras puis remontes sur l'extérieur decelui-ci jusqu'à l'oreille. Fais demême de l'autre côté. Réchauffe tonvisage et gratte ton cuir chevelu.Frotte sur les côtés de la colonnevertébrale et continu derrière lesjambes. Remonte à l'intérieur decelles-ci et reviens au cœur. Relaxemaintenant tes bras et surtout tesmains. Prends conscience dessensations. Si tu ressens despicotements, c'est l'effet d'une plusgrande circulation sanguine dans tescapillaires.A présent, regardes le creux de tespaumes pendant 2 minutes.Puis, mets tes paumes face-à-face à 3ou 4 centimètres l'une de l'autre.Relaxe tes épaules. Reste commecela 2 ou 3 minutes sans bouger, lesdoigts raides dirigés vers les côtésavec un angle de 10° environs.Les mains forment un U sans que lespoignets se touchent. Attention, nebouge pas d'un poil. Si tu te gratte, ilfaut recommencer à zéro... Respireen créant la sensation d'un souffle qui

s'accumule entre tes mains.Maintenant, mets tes mains enéventail en écartant les doigts. Lespaumes doivent être parallèles dansun plan vertical (photo 1). Expires enrapprochant les paumes le pluspossible sans qu'elles et les doigts setouchent. Inspires en éloignant lesmains de quelques centimètres.Répètes cela 1 minutes environs.

Photo 1

Reproduits le même protocole avecles mains en « cuillère », tous lesdoigts en contact bien serrés ettoujours pointant vers le ciel oumême vers l'extérieur (photo 2).

photo 2

Les poignets sont à 1 ou 2 cm dedistance pendant 2 à 3 mn. Respireen éloignant et rapprochant les mainsde plus en plus loin, progressivementau fur et à mesure du geste répété,jusqu'à un mètre si tu veux. Queressens-tu ? Rien ? Recommences

alors demain et après-demain... Turessens de la chaleur, tes mains sontrouges... c'est le sang et le chi qui,attirés par ton esprit concentré sur tesmains, sont venus s'accumuler danscelles-ci. Tu ressens comme de lamousse ou des aimants s'attirant ouse repoussant : dans les tout petitsmouvements, il s'agit peut-être d'uneinterprétation que le cerveau faitlorsque les poignets bougent parmicro saccades. Par contre, dans lesgestes amples, cette sensationd'aimants correspond complètementau chi ! Il y a une position des mains où ellesse repoussent avec une sensation derésistance et l'autre où elless'attirent... Serait-ce les positions yinet yang des mains ?

2ème exercices : les mains de fer

Debout, effectue de grand cercles desbras à partir de l'épaule. Les bras sonttendus. Après quelques tours, faisune pause pour ressentir tes mainsgonflées par le sang (photo 3).

photo 3

Après cela, contracte plusieurs foistes poings très fort en inspirant. Tupeux serrer sur un cylindre du genremanche à balais ou mets ton pouce àl'intérieur de ta paume.

Les mains parallèles au sol et àhauteur des cuisses, inspire en leséloignant sur les côtés et reviens lesbras le long du corps en expirant,comme si elles glissaient sur lasurface lisse d'une table. 2 ou 3minutes suffiront (photo4).

Photo 4

Arrête maintenant le mouvement etgarde les bras le long du corps, lesmains plates parallèles au sol etconcentre-toi sur le creux des paumespendant plusieurs minutes. Quellessensations cela donne ?

Recommence à respirer lentement.Inspire en montant les paumes àhauteur des côtes et expire enappuyant vers la terre les doigtstoujours bien relevés.

3ème exercice : concentration surle nez

Maintenant que tu as ressenti dans tesmains, tu peux développer tasensibilité en te concentrant sur lebout de ton nez. Louche pourl'observer en faisant que les 2 côtéssoient pris en consciencesimultanément (cela permet, aussi, detravailler les 2 yeux et hémisphèrescérébraux). Respire lentement tout enimaginant un souffle passant par lachair et l'os du nez en aller-retour.Fais cela souvent pendant quelquesminutes jusqu'à sentir des vibrationsau niveau du front.

4ème exercice : la vision de l'aigle

Dispose-toi devant un mur ou untissu noir ou de couleur très foncée.Dirige le bout des doigts des 2 mainscomme pour former un toit plat(photo 6).

Photo 6

Laisse 2 ou 3 cm de distance entreles extrémités des 2 majeurs. Regardede manière relaxée, si possible, sanscligner des paupières, et immobilependant quelques minutes.Maintenant, décale tes mains dansl'axe vertical de quelques centimètresdans un sens puis dans l'autre,comme des ascenseurs qui secroisent. Tes yeux fixent l'espace aumilieu de la ligne reliant les doigtsdes mains. Si tu vois des doubles detes mains figés à l'emplacement oùelles étaient pendant les quelquesminutes d'immobilité, c'est unphosphène... Une imprégnation dansta rétine. Si tu vois un filet vaporeuxaccompagnant le mouvement desmains, c'est bien le chi, ou l'énergie,qui passe d'une main à l'autre. Tupourras, si tu souhaite voir un plus dechoses, regarder quelqu'un misdevant un fond sombre ou blanc. Ilexiste des exercices tirés du Taï-chiou du chi kung pour développer celaun peu plus.

Conscience du yiPour découvrir la force du yi, quecertains traduisent par intention, tudois l'isoler du geste. Quand tupenses à faire un mouvement rapide,ralentis-le. Ainsi, tu ressentiras unepuissance s'accumuler car lesénergies mises en place dans le corpsne sont pas utilisées pleinement. Leyi est l'intention mentale : tu veuxquelques chose et cela se fait oupas... Cette intention projette du chiet envoie un influx nerveux dans lesparties du corps qui seraient enfonction pour l'actualiser. Si l'énergie

ainsi créée n'est pas utilisée, elles'accumule.C'est un secret aussi bien énergétiqueque martial que de penser un gesteexplosif alors qu'il est effectuélentement... A ma connaissance, seulle Taï-chi chuan Yang ancien, le Ichuan (yi quan), le Da cheng chuan,le Taïki ken et d'autres arts martiauxsimilaires travaillant dansl'immobilité et/ou la lenteur avec leyi ont peut-être transmis ce secret.Un art martial qui l'intègre totalementse reconnaît par la lenteur oul'immobilité parsemée demouvements explosifs servant desoupape à l'énergie s'accumulant deplus en plus. Ce travail, je l'enseigneau travers de la forme ancienne duTaï-chi chuan de Yang Luchan.Lorsque je la pratique, la puissancenerveuse et énergétique s'accumulepuis, à quelques moments clé, elle estextériorisée par des mouvementsexplosifs (fa-jing ou fa-chi,…) defaçon à faire redescendre un peu lapression. C'est un jeu de yin-yangénergétique par paliers.

« Coup de poing pénétrant (explosif)de la forme Yang ancienne »

Si le yi est assez fort, l'énergie« tambourine », c'est-à-dire que lecorps tremble passant en alternancerapide de la retenue à l'amorce dumouvement explosif. La conditionpremière à ces tremblements ousecousses liées aux énergies jin ousupérieures est, je le précise, lamaîtrise de soung-li. Soung (song)est un profond relâchement. Li estl'aspect musculaire. Soung-li est unedétente amenant la structuresquelettique au bord de

l'écroulement. Les chaînesmusculaires sollicitées, soit par lafatigue, soit par la volonté, passent enalternances d'une position à uneautre. Le corps reste debout parsecousses réflexes. Attention, necherche pas à faire trembler ousecouer ton corps de manièreartificielle et contrôlée. Cela nerimerait à rien et paraîtrait sans douteridicule pour un observateurextérieur. Ce n'est pas la même choseque provoquer par la volonté lesphénomènes naturels dont je parle.Après la maîtrise de soung-li, tupourras travailler sur soung-jin(g) etsoung-chi grâce au yi.

Exercice 1 : la corde tendue

Choisis quelques gestes simplesenchaînés comme une courteséquence de taï-chi chuan parexemple... En pratique, tu doiseffectuer les gestes très lentement etde manière relaxée tout en pensantque tu es retenu(e) par une forceinvisible. C'est une contradictiondans ton mental autant que dans toncorps. Tu dois vouloir aller vite touten désirant rester lent. Quand le brastire la corde de l'arc en reculant,celle-ci se tend. Et plus elle l'est, plusla contrainte qu'exerce le brass'accroît jusqu'au tremblementéventuel.En voulant faire un geste explosif, lecerveau et le système énergétiqueenvoient de puissants influx dans lesnerfs, les muscles et et les méridiensd'acupuncture. Si deux penséescontradictoires coexistent, deuxinflux contraires créent une tensiond'intensité équivalente à la volontéémise.Ta respiration doit être puissante,profonde. Si tu ressens que ton gesteest retenu : la corde de l'arc esttendue ! C'est aussi comme la cocotteminute : le feu est l'intention d'allervite, le couvercle est la volontéinverse et, à l'intérieur, la pressionaugmente.

Exercice 2 : le rêve éveillé

Assieds-toi et détends-toi. Attendsquelques minutes. Somnole un peu...Maintenant, imagine que tu tebagarres ou que tu fais des actionsrapides que tu auras choisies. Si toncorps a bougé en même temps queles images, alors, la pensée oul'intention l'a provoqué sans

l'intermédiaire de la consciencecorporelle.

L'énergie suit l'intention. Alors, faisattention à tes pensées...

Conscience du shenExpérience du centrage-décentrage :

Il est parfois important de vivrel'inverse de ce qu'il faut intégrer.(Vaste sujet qui pourrait êtredéveloppé ailleurs).Tu dois faire cette expérience, sous lasurveillance d'une personne tiercepositionnée sur ton côté car cela peutdéclencher quelques désagréments,bien que je limite ici le décentrage auplan horizontal... ce qui est sansrisque a priori (personnes trèssensibles s'abstenir quand même).Par conséquent, ne l'essaye pas dansl'axe vertical, à moins d'êtreencadré(e) de deux ou troispersonnes situées à 50 cm derrière etsur les côtés, prêts à te rattraper si tues étourdi(e) et obligé(e) de t'asseoir(1% des gens ont eu cet effet lors dudécentrage vertical). L'auteur de ceslignes ainsi que l'éditeur se dégagentde toute responsabilité en cas demalaise ou d'accident suite à cetteexpérience.Positionne-toi debout, les piedsjoints, les genoux, les chevilles encontact. Le dos et la tête droits dansl'axe vertical. Tu dois avoirl'impression d'être un piquet enéquilibre fragilisé exprès pourl'exercice.L'expérience consiste a déplacer leshen (esprit, yuan shen) grâce au yi.Tu vas devoir déplacer le shen depuiston cœur qui est dans ton axe verticalcentral au niveau du foyer ou tan tienmédian, en bas de la poitrine (shenxian). Qu'est-ce que le shen ? Pourt'en donner une sensation concrète,c'est quand tu prends par exempleconscience d'une partie de ton corpspuis d'une autre et encore d'uneautre... Qu'est-ce qui se déplace ? Cen'est pas une idée. C'est quelquechose qui se déplace dans l'espacecomme la lumière d'un spot éclairantun lieu et un autre. Lorsque tu« prends conscience de », tu metsl'esprit ou la conscience dedans... Premièrement, déplaces progres-sivement ton esprit dans l'axehorizontal vers la droite. Ressens ton

épaule puis ton vêtement sur celle-ci.Déplace ta concentration quelquescentimètres à l'extérieur. Reste-y unedizaine de secondes. Maintenant,éloigne lentement ton shen à unedistance d'environs 50 cm.Que se passe-t-il ? Pour ton corps ?Pour ton état d'être ? Pour tesénergies ?Après cette écoute, remets l'espritdans ton cœur et recommence lamême chose vers la gauche, l'avant etl'arrière. Remets toujours ton espritdans le bas de ta poitrine avant del'éloigner dans la direction suivante.Compare, au fur et à mesure, lessensations quand ton esprit sedéplace dans l'espace. Le décentrage,c'est avoir l'esprit dans un espacelimité en dehors du coeur, tandis quele centrage consiste à l'avoir danscelui-ci (tan tien médian).Après cet exercice, observe aussi ledécentrage dans ta vie quotidienne.Le décentrage est lié aux émotions etpensées déséquilibrées selon ladirection dans laquelle il se fait : versl'avant c'est l'agressivité, versl'arrière... la peur, etc.

Conscience du Taï-chiVoilà comment faire si tu veux queles énergies circulent au mieux et quel'alchymie puisse se développer :

1. Le centrage rayonnant

Photo 7

Étant assis ou debout le dos droit, lesjambes et les bras décroisés,concentre-toi en bas de la poitrine(photo 7).

Dilate simultanément ton esprit versle haut et le bas. Prends consciencedu sommet du crâne et du dessous detes pieds. Pense que tu es bien àl'endroit, la tête au ciel et les piedssur la terre. Dilate également l'espritsur les côtés comme dans lesplateaux d'une balance. Enfin,répartis bien devant et derrière.Au final, tu dois être conscient(e) detes trois axes principaux.Plus tu éloignes ton esprit du corps,plus tu dois faire attention à resterconscient(e) de l'intérieur de cedernier.

Un centrage plus précis peut être faiten prenant conscience des trois plansde l'espace ou, mieux encore, de l'axevertical auquel on ajoute les quatredimensions de la bio-mécanique et letemps présent. Un centrage dechaque partie du corps est égalementpossible.

2. L'accueil des énergies

Photo 8

Assieds-toi sur une chaise dos droit,bras sur les côtés. Tu pourras le faireégalement dans la posture de l'arbre(photo 8) et/ou du Wu-chi de tonenchaînement de Taï-chi, etc. Larègle est d'être le dos vertical et lesjambes écartées au maximum de lalargeur des épaules, pieds parallèles.

a. Fais le centrage rayonnant.

b. Après cela, ressens une ouvertureau sommet du crâne et des épaules.Penses au chi du ciel émis par tousses soleils qui descend dans toncorps. Relaxe-toi de la tête aux pieds.Ouvre mentalement sous tes pieds etton périnée. Envoie ton esprit au

centre de la Terre. Pense à la« boule » qu'elle forme et à sesénergies.Reste quelques minutes à l'écoute del'harmonie ciel-terre.

c. Accueil du Taï-chi :Le Taï-chi (Taiji ; prononce taïdji)n'est pas un concept philosophique.C'est une énergie ressentie ou pas.Si elle ne l'est pas, elle est alors vuecomme un mystère, une croyanceou une invention intellectuelle.Tout en restant connecté(e) au ciel età la terre, pense à notre univers.Accueil son énergie de vie autant detemps que tu voudras. Celle-cicomprend le grand yin et le grandyang. Le premier est l'information.Le deuxième est l'action. Il n'y a pasde yang sans yin. Tu peux doncpenser seulement au grand yang del'univers, le grand yin seraimplicitement là !

L'un des principaux symbole du Taï-chi représente deux virguless'emboîtant. Il est dynamique ettourne de la partie fine à la partieronde. Dans le sens des aiguillesd'une montre, le symbole apporte del'énergie. Dans l'autre sens, il enretire, sauf si d'autres formesbénéfiques y sont jointes.

Voilà, ici s'arrête la première étape.Elle t'a fait traverser différentesexpériences en vue de te fairecomprendre les énergies dont onparle dans les cours, stages ou livresde chi kung et Taï-chi chuan. Bien-sûr, ces énergies sont aussi plus oumoins évoquées dans d'autresdisciplines comme le Hsing I, lePakua chang, l'Aïkido, … pour lesplus connues.Rappelles-toi, seule la pratique est àmême de te convaincre de l'existencede quelque chose. La science a déjàprouvé les énergies, mais lesapplications qui en découlent sont

rares et pas du tout popularisées. Detoute manière, pour connaître le goûtdu lychee, même si sa réalité estprouvée, il faut le mâcherconsciemment.Pense à te centrer le plus souventpossible. Il suffit de mettre ton espritau niveau de ton cœur quoique tufasses : vélo, marche, vaisselle,courses en magasin, … Le centragete protège tout en te permettant d'êtreplus présent(e).

La prochaine fois, je t'expliquerai lascience des ondes bio-mécaniques ouvagues yin-yang pour répondre à laquestion : qu'est-ce que l'essence duTaï-chi chuan ?

Fabrice Hohn© octobre 2015