Aréopage N1

Courantd’art #1

Journal du collectif

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Pouvez-vous défi nir l’évolution du collectif dans l’espace culturel régional ?« Courant d’art est né de la volon-té de promouvoir les artistes jeu-nes ou confi rmés, sortant d’écoles d’art ou autodidactes, dans notre région parce que tous les talents ne sont pas amarrés aux rives de la Seine. Nos moyens se limitent pour l’instant à trouver des salles mises à disposition gratuitement par les collectivités locales et d’en assurer la logistique pour permet-tre à tous les membres d’expo-ser dans de bonnes conditions et à moindre frais. Depuis 2004, un réseau d’expositions s’est mis en place, améliorant d’année en an-née la relation artistes/public. »La création d’un journal propre à Courant d’art ouvre-t-elle de nouvelles perspectives ?« Le journal du collectif aura cer-tainement une infl uence, peut-être modeste au départ, mais compte tenu de la qualité des aricles pré-sentés et des oeuvres graphiques qu’on mettra en valeur, il est à peu près certain que c’est une parution qui nous fera connaître et alertera les décideurs culturels ainsi que les sponsors éventuels. »Envisagez-vous l’extension du salon d’art contemporain de Nogent-le-Rotrou vers un espace ouvert (place St-Pol, terrasse de café, autres...) ?« C’est une idée à envisager, on avait vu lors d’une exposition à Bellême, la possibilité avec Fré-déric Smektala, comédien, de dire de la poésie, un musicien im-provisant sur les textes, dans une installation d’œuvres (peintures, sculptures) sous le passage du Porche. On pourrait envisager la même chose à Nogent-le-Rotrou si nous disposions de plus de ma-tériel. Cela suppose aussi tout un processus d’autorisations avec la Mairie, la Police municipale, etc.

Et puis la météo ! Toujours aléa-toire dans notre région. »Comment voyez-vous l’avenir de l’art pictural ? La peinture va-t-elle disparaître et devenir virtuelle ?« Des grottes de Lascaux jusqu’à maintenant, on a vu des évolutions. La peinture a d’abord été sur les murs des cavernes, dans l’Anti-quité, les mosaïques occupent les sols, puis les hommes ont voulu détacher l’œuvre du mur pour pouvoir la transporter et l’ins-taller dans ses diverses demeu-res. Les techniques se sont donc

adaptées, support panneaux de bois, toiles. On a inventé la pers-pective au moyen-âge. Petit à pe-tit, la peinture est devenue autre chose qu’une représentation du réel. Avec Niépce et l’arrivée de la photographie, l’orientation vers une autre vision moins matéria-liste s’est confi rmée. Les peintres se trouvent actuellement confron-tés à l’art virtuel qui n’est qu’un autre procédé de création. J’ai eu l’occasion de voir à Bellême des créateurs utilisant de la pierre, de l’ardoise, de la brique pilée col-lées sur des morceaux de bois. On est tout proche de Lascaux.

La peinture est un éternel renou-vellement, une technique en pous-sant une autre sans oublier les

Entretien avec :

Claude Prévost, instigateur et président de Courant d’artprécédentes. L’avenir de la peintu-re se projette dans l’utilisation de tous les moyens d’expression sans rien renier. Il n’y a pas de querelle d’anciens, modernes, fi guratif, ab-trait, il y a la peinture. »

Qu’est-ce que le mécénatpour vous ?

« Il est bien évident que l’on ne peut rien faire sans argent.

Jusqu’à présent, le collectif a tra-vaillé avec ce que j’appelle des bouts de fi celle, volontariat des uns et des autres, fonds personnels, salles gratuites. Avec Didier Le-plat, président des Indépendants du Perche, nous avons beaucoup donné et cela ne peut plus durer. Quelques communes sont parties prenantes dans nos actions, Bel-lême, Combres, Illiers-Combray, La Loupe, Nogent-le-Rotrou, Thi-ron-Gardais, qui font du mécénat, mais ça ne suffi t pas. Il faudrait que les décideurs culturels, au sein des différentes collectivités (Conseil Général, Régional) pren-nent en considération les efforts que nous déployons pour animer villes et villages trop souvent su-jets au désert culturel. Nous som-mes également en partenariat avec le collège d’Illiers-Combray et la professeur d’art plastique. Lorsque l’on expose à la Média-thèque, la documentaliste em-mène les élèves visiter celle-ci. Un travail est réalisé en amont avec parfois l’intervention d’un(e) artiste, puis est repris suite à la découverte de l’exposition. Nous avons en projet une action aux Gauchetières à Nogent-le-Rotrou en collaboration avec « Rencon-tres et Cultures » une association de quartier, Sandrine Hamon, pro-fesseur d’art plastique et Karim Laanaya, Conseiller régional vert, pour casser cette image de ghetto culturel et d’immigration inhéren-te aux ensembles périphériques.


Je crée tu crées il crée nous créons vous créez ils créent je créais tu créais il créait nous créions vous créiez ils créaient je créai tu créas il créa nous créâmes vous creâtes ils créèrent j’ai créé tu as créé il a crée nous avons crée vous avez créé ils ont créé j’avais créé tu avais créé il avait créé nous avions créé vous aviez créé ils avaient créé je créerai tu créeras il créera nous créerons vous créerez ils créeront j’eus créé tu eus créé il eut créé nous eûmes créé vous eûtes créé ils eurent créé j’aurai créé tu auras créé il aura créé nous aurons créé vous aurez créé ils auront créé que je crée que tu crées qu’il crée que nous c r é i o n s que vous créiez

qu’ils c r é e n t

que je créas-se que tu créas-

ses qu’il créât que nous créassions que

vous créassiez qu’ils créas-sent que j’aie créé que tu aies

créé qu’il ait créé que nous ayons créé que vous ayez créé qu’ils aient

créé que j’eusse créé que tu eusses créé qu’il eût créé que nous eussions créé que

vous eussiez créé qu’ils eussent créé je créerais tu créerais il créerais nous créerions vous créeriez

ils créeraient j’aurais créé tu aurais créé il aurait créé nous aurions créé vous auriez créé ils auraient créé crée


La récente polémique suscitée par l’exposition des œuvres de Jeff Koons au château de Versailles relance le débat.Depuis la fi n des années 80 on a vu fl eurir l’art pour tous. Les échoppes, jusque dans nos campagnes, se sont emplies de tubes de couleur, de pin-ceaux, de papier toilé, de chevalets et de toiles sur châssis. On en trouve même chez bricomarché. Les halls des mairies ont vu leurs murs se recou-vrir du fruit de l’engouement du pu-blic pour les beaux-arts. Au point que certaines galeries s’en plaignaient, estimant que la concurrence de ces expositions leur portait préjudice. Des cours de dessin ont éclos comme des champignons dans un rond de sorciè-res, ne méritant pas toujours le nom de « cours » et étant le plus souvent des ateliers. (Cours : lieu où l’on re-çoit un enseignement, atelier : lieu où l’on se réunit pour peindre sur un thème). Le salon des indépendants est devenu un foutoir innommable et payant de surcroît, où il faut vraiment soulever les croûtes pour dénicher les perles. Puis on a vu apparaître les loueurs de murs et les marchands sont entrés dans le temple, proposant se-lon les lois du marché un « produit » dont la monotonie des séries n’égale que l’ennui de les regarder. Ce faisant, les caves de l’État s’emplissaient des œuvres de ceux qui pourraient être les génies de demain, peut-être de peur de les rater ?Dans ce contexte, il est tout à fait na-turel pour ne pas dire humain, voire normal, de ressentir une certaine confusion.Qu’est-ce donc quel’art contemporain ?Si l’on en croit le dictionnaire, contem-porain veut dire : qui est du même temps, du temps actuel. Si on parle d’art contemporain on s’exprime donc au sujet de l’art exécuté par les artis-tes d’aujourd’hui. Un Picasso n’est pas de l’art contemporain. Une œuvre de Jeff Koons, oui.Les Artistes de Courant D’art sont tous des artistes qui font de l’art contemporain. Il n’y a pas d’artistes morts dans le collectif !Par contre, les différentes formes que prennent leurs œuvres peuvent faire

Olivier Bonvin :

Art Contemporainl’objet d’une classifi cation. Et c’est là que l’expression « art contempo-rain » prête à confusion. L’expression « art contemporain » ne désigne pas une catégorie particulière d’expres-sion artistique. On trouve des termes comme : « abstrait », « abstraction lyrique », « art minimaliste », « art conceptuel », « art brut », « art plas-tique » etc. qui catégorisent la forme d’art. Cette catégorisation et les ter-mes qu’elle utilise ne sont que des éti-quettes permettant de raisonner.Comme nous allons le voir plus bas le raisonnement est dangereux pour l’art. L’art n’a pas besoin d’explication ni d’étiquette. Il se ressent ou non, il vous touche ou vous ébranle, il évoque

quelque chose pour vous qui vous re-plonge dans des mémoires lointaines ou vous projette dans ces espaces aux-quels vous avez toujours rêvé. Expli-quer un tableau est un aveu de non-art ou une tentative de résoudre un divor-ce entre l’œuvre et son public.On pourrait alors entamer une discus-sion sur la responsabilité de l’artiste ?Dans une société où les valeurs ont été laminées au profi t de la matérialité, l’ego manifesté dans l’œuvre peut-il compenser ? Est-il le dernier refuge de l’artiste, devenu grand incompris dans une société matérialiste ? Pour comprendre ces différentes formes d’art je me réfère à Nicolas Wacker, professeur aux Beaux-Arts de Paris jusqu’en 81 et auteur de « La

1. Mat sur brillant.

Peinture À Partir Du Matériau Brut » éditions Allia, que je vous encourage à lire. Je cite :

« ... Les Beaux-Arts ne peuvent pas inventer de règles. La règle se fait en toute liberté en créant l’œuvre. Le langage est un langage esthétique (il vient des sens, et s’adresse aux sens). Aborder une œuvre d’art par le biais de la raison signifi e se priver de ce qu’une œuvre d’art peut donner dans son langage spécifi que, et où on la dégrade en la traitant comme un phé-nomène et non comme une création toute particulière, qui se suffi t à elle-même, étant le seul domaine donné à l’homme ou la liberté est possible.... Notre siècle, depuis les impression-nistes, s’est lancé dans l’analyse du langage pictural. On pose la question : qu’est-ce que la peinture ? En raison-nant, Malevitch a parcouru le chemin entre l’objet (monde réel visible) et son moyen d’expression esthétique (la peinture) pour épurer le langage, arri-ver à l’absolu : « le carré blanc sur une surface blanche 1 ». Marcel Duchamp, parcourant le chemin inverse, part des moyens d’expression, et puisque l’œu-vre d’art est un choix de moyens, arrive à l’objet même, le met sur un socle, le débaptise, et lui donne un nom corres-pondant à une nouvelle signifi cation, signifi cation imaginaire. Malevitch et Duchamp font étape dans la pensée spéculative sur les arts plastiques. Ils resteront dans l’histoire plutôt comme curiosité du domaine des spéculations pseudo scientifi ques. Tous deux cesse-ront de peindre. L’art créatif évoluera entre les deux pôles. »

Ainsi entre l’urinoir de Duchamp, qui est de l’art « ready-made » et le carré blanc de Malevitch, tout est possible.

Et tout, ou presque, a été fait.

Même la Merde en 90 boîtes numé-rotées de Piero Manzoni dont on a entendu parler il y a quelque temps au cours d’une vente chez Sotheby’s de 50 000 à 70 000 livres sterling la boîte de 30 grammes ! Pour l’anec-dote, il avait mis en vente ses boîtes en 1961 à un prix équivalent à leur poids en or.

Non mais quelle rigolade, avouons-le !

A suivre...


La crise

auto-satisfaction

Hyperbolisations sympathiques de Didier LeplatSite à visiter : www.didio.biz


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LE PIED QUI PENSE

Créer, c’est existerExister, c’est créer

Collectif de rédaction :Philippe Belleney

Olivier BonvinFrançois LebertDidier Leplat

Claude Prévost

Ont participé à ce numéro :Philippe Belleney (Pages 1 et 3)Olivier Bonvin (page 4)Mélanie Casano (page 5)François Lebert (page 6)Didier Leplat (page 7)Françoise Valade (page 8)Remerciements à : Mélanie Casano, vice-présidente-cofondatrice de Courant d’art, Didier Leplat en charge de la communication et créateur du site, Philippe Belleney, Olivier Bonvin, pour leur aide effi cace et à tous les artistes qui contribuent par leur talent au renom du collectif.

Maquette, mise en page, impression et réalisation : Souris Verte - studio de création graphique

13, rue de la Gare - 28240 La Loupe - Tél. 02 37 81 15 47www.souris-verte.fr

Consultez fréquemment le site internet

www.courant-art.com

Lesexpos

à venirDu 20 au 31 mai

Les Indépendants du PercheChâteau de La Loupe

Du 29 mai au 1er juinSalon des Grands-Formats

Salle des fêtes de Yèvres

Du 6 au 29 juinPastels de « Margal »

Salle du Pilier - Bellême

Du 5 au 13 septembreExpo Photo-graphie

Château de La Loupe

Du 12 au 23 septembreArt Contemporain

Salle des Colonnes - Nogent-le-Rotrou

Du 10 au 18 octobreArt Contemporain

Salle des fêtes de Combres


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