ARCHIVES DES MUSÉES ROYAUX D’ART ET D ...Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et...

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ALGEMEEN RIJKSARCHIEF EN RIJKSARCHIEF IN DE PROVINCIËN ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME ET ARCHIVES DE L’ÉTAT DANS LES PROVINCES ARCHIEFBEHEERSPLANNEN EN SELECTIELIJSTEN TABLEAUX DE GESTION ET TABLEAUX DE TRI 14 ARCHIVES DES MUSÉES ROYAUX D’ART ET D’HISTOIRE DOSSIER D’ÉTUDE ET DE PRÉPARATION DU TABLEAU DE TRI 2008 par Valérie MONTENS Bruxelles 2008

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ALGEMEEN RIJKSARCHIEF EN RIJKSARCHIEF IN DE PROVINCIËN ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME ET ARCHIVES DE L’ÉTAT DANS LES PROVINCES

ARCHIEFBEHEERSPLANNEN EN SELECTIELIJSTEN TABLEAUX DE GESTION ET TABLEAUX DE TRI

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ARCHIVES DES MUSÉES ROYAUX D’ART ET D’HISTOIRE

DOSSIER D’ÉTUDE ET DE PRÉPARATION

DU TABLEAU DE TRI 2008

par

Valérie MONTENS

Bruxelles 2008

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ARCHIVES DES MUSÉES ROYAUX D’ART ET D’HISTOIRE

DOSSIER D’ÉTUDE ET DE PRÉPARATION DU TABLEAU DE TRI

2008

par

Valérie MONTENS

Bruxelles 2008

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AVANT-PROPOS

Cette publication est le fruit d’une synergie entre deux institutions scientifiques fédérales, les Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les Provinces et les Musées royaux d’Art et d’Histoire. Geert Leloup, collaborateur au sein de la première, a dressé les tableaux de tri des archives et rédigé les textes sur la formation et la gestion des archives, tandis que Valérie Montens, archiviste des musées, a écrit les différentes études historiques et institutionnelles. Les deux auteurs ont pu compter sur le soutien et la collaboration d’un grand nombre de leurs collègues et souhaitent les remercier pour leur contribution. Leurs remerciements vont en premier lieu à Madame Anne Cahen-Delhaye, directeur général des Musées royaux d’Art et d’Histoire, qui a permis la participation de ses services à la réalisation d’un tableau de tri des archives de son institution : un signe que cette dernière est consciente de l’importance d’une bonne gestion de ses archives. Les auteurs souhaitent aussi remercier tous les chefs de service, les chefs de département, les chefs de section, les responsables des collections et les membres du personnel qui, malgré leur agenda chargé, ont collaboré à la mise sur pied du tableau de tri des archives en aidant au repérage des séries d’archives, à l’établissement de leurs délais de conservation et à la détermination de leur valeur historique potentielle. Il en va de même pour les gestionnaires des diverses ASBL. Sans leur collaboration, cette publication n’aurait jamais pu être menée à bien. Enfin, leurs remerciements s’adressent aussi à Monsieur Karel Velle, Archiviste général du Royaume, à Madame Rolande Depoortere, chef de la section Surveillance, avis et coordination de la collecte et sélection, et à Monsieur Pierre-Alain Tallier, chef de la section Gestion des collections de la période contemporaine. Leur soutien et leurs conseils ont été indispensables pour la rédaction de ce tableau de tri des archives. Geert Leloup Valérie Montens

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TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS........................................................................................................5

TABLE DES MATIÈRES...........................................................................................7

LISTE DES SOURCES ET OUVRAGES CONSULTÉS.......................................9 sources ..................................................................................................................................................9 Sources imprimées................................................................................................................................9 Travaux.................................................................................................................................................9

LISTE DES ILLUSTRATIONS ...............................................................................17

LISTE DES ABRÉVIATIONS .................................................................................19

INTRODUCTION......................................................................................................21

MUSÉES ROYAUX D’ART ET D’HISTOIRE......................................................23

Cadre historique et institutionnel........................................................................................................25

Organigrammes ....................................................................................................................................49

Formation et gestion des archives .......................................................................................................59

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LISTE DES SOURCES ET OUVRAGES CONSULTÉS

SOURCES Archives des Musées royaux d’Art et d’Histoire (MRAH), Bruxelles. Archives générales du Royaume (AGR), Bruxelles. SOURCES IMPRIMÉES Moniteur belge, 1838-2006. Annexes au Moniteur belge, 1922-2006. Musées royaux d’Art et d’Histoire. Rapports d’activité, Bruxelles, 1989-2006 (dactyl.). TRAVAUX Administration des Beaux-Arts. Ancien Fonds, Remise 1957. Directie der Schone Kunsten. Vroeger Fonds, Storting 1957, Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les Provinces (Toegangen in beperkte oplage Algemeen Rijksarchief. Instruments de recherche à tirage limité. Archives générales du Royaume 4), 1990, 123 p. «Antoine Van Hammée», dans Bulletin des Musées royaux des Arts décoratifs et industriels, Bruxelles, Musées royaux des Arts décoratifs et industriels, II, février 1903, 5, pp. 33-35. BAL N., «De Vrienden van de Educatieve Dienst», dans Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 291-293. BALTY J.-C., «Les fouilles d’Apamée de Syrie», dans Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 217-224. BRILOT M., «La constitution de la collections d’écorces battues des MRAH et du MRAC», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, LXXVI, 2005 (à paraître en 2008). BRUFFAERTS J.-M., «Une reine au pays de Toutankhamon», dans Musée Dynasticum, Bruxelles, Association royale le Musée de la Dynastie, 1998, 1, pp. 3-35. CAHEN-DELHAYE A., Programme-cadre triennal pour les Musées royaux d’Art et d’Histoire 2006-2008, 30 janvier 2006 (dactyl.). CAPART J. et BREUER J., «Edmond Rahir», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, VIII, mars-avril 1936, 2, pp. 26-27. CAPART J., Le temple des Muses, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1932, 128 p.

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Liste des sources et ouvrages consultés

CAPART J., «Personnel scientifique», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, I, novembre 1929, n° 6, pp. 133-134. CAPART J., «Réalisations et prévision», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire – Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, VIII, juillet-août 1936, 4, pp. 74-76. CAPART J., «Un conte que Schéhérazade n’a pas connu», dans Revue des Conférences françaises en Orient, novembre 1945, 11, pp. 641-650. COOMANS T., «Le service du répertoire des biens culturels aux Musées royaux d’Art et d’Histoire (1952-1960) et le fonds de plans de monuments belges conservé à la bibliothèque des musées», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, LXII, 1991, pp. 247-252. COPPENS M., «Les Amies de la dentelle. Un mécénat de type pédagogique» dans Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 271-281. COREMANS P. et DE BORCHGRAVE J., «La chronique des A.C.L.», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 4e série, XVIII, janvier-décembre 1946, 1-6, pp. 94-95. COURTMANS J., «L’esthétique de la carrosserie», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, V, septembre 1933, 5, pp. 116-117. CRICK-KUNTZIGER M., «Nouvelles installations de la section des Industries d’art», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, XVII, janvier-décembre 1945, 1-6, pp. 84-94. DE KEYSER I., De geschiedenis van de Brusselse muziekinstrumentenbouwers Mahillon en de rol van Victor-Charles Mahillon in het ontwikkeling van het historisch en organologisch discours omtrent het musiqueinstrument, RUG (thèse de doctorat non publiée), 1996, 6 vol. DE KEYSER I., «Het Brusselse Muziekinstrumentenmuseum, een case study naar de achtergronden van een specialistisch museum», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, LXVIII, 1997, pp. 209-221. DEKNOP A. et VANDENBULCKE A., «L’Arsenal de Bruxelles», dans La vie des Musées, Bruxelles, Ministère de la Communauté française. Direction générale des arts et des lettres, 2006, 20, pp. 24-29. DELMARCEL G., «Isabelle Errera (1869-1929)», dans Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 99-106. DELTOUR-LEVIE C., «La photographie aux Musées royaux d’Art et d’Histoire», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, LXIX, 1998, n° 69, pp. 171-194. DENOEL T. (Éd.), Le nouveau dictionnaire des Belges, Bruxelles, Le Cri, 1992, 802 p.

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Liste des sources et ouvrages consultés

DE RUYT F., «Franz Cumont», dans Biographie nationale, Bruxelles, Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XXXIX, 1976, col. 211-222. DERVEAUX G., «Les six nouvelles salles du département des arts décoratifs», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, LIII, 1982, 1, pp. 113-115. DERVEAUX-VAN USSEL G., «Het legs Gustave Vermeersch van 1911 en het legs Henri Verhaeghe de Naeyer van 1943», dans Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 165-176. DERVEAUX-VAN USSEL G. et COUPÉ D., «De vrienden van de Musées royaux d’Art et d’Histoire», dans Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 299-300. DESTRÉE J., «Collection Émile Lohest», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, X, février 1911, 2, p. 10. «Dons et legs», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, XVII, janvier-décembre 1945, 1-6, p. 43. DORSINFANG-SMETS A., «Henri Lavachery», dans Nouvelle Biographie Nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, I, 1988, pp. 224-228. DUCHESNE A., «Louis Cavens», dans Biographie nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XXXIII, 1965, col. 153. DULIÈRE C., «Le pavillon des Passions humaines au Parc du Cinquantenaire», dans Revue belge d’Antiquité et d’Histoire de l’art, 1979, XLVIII, pp. 85-97. DURT H., «Les soixante-quinze ans de l’Institut belge des hautes Études chinoises», dans Institut belge des hautes études chinoises. Belgisch instituut voor hogere Chinese studiën. 1929-2004, Bruxelles, Institut belge des hautes études chinoises, 2004, pp. 11-16. EVERS C., «Emile de Meester de Ravestein. Diplomate et archéologue», dans TSINGARIDA A. et VERBANCK-PIÉRARD A. (Éds.), L’Antiquité au service de la modernité? La réception de l’Antiquité classique en Belgique au XIXe siècle. Actes du Colloque international, Bruxelles, Le livre Timperman (à paraître en 2008). EVERS C., «Léon Somzée, l’ingénieur qui collectionnait», dans TSINGARIDA A. (Éd.), Appropriating Antiquity. Saisir l’Antique. Collections et collectionneurs d’antiques en Belgique et en Grande-Bretagne au XIXe siècle, Bruxelles, Le livre Timperman, 2002, pp. 275-298. GILBERT P., «Réorganisation du département égyptien», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 4e série, XIX, juillet-décembre 1947, 4-6, pp. 89-96.

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Liste des sources et ouvrages consultés

HAERENS J., «Jef Lambeaux en het reliëf der Menselijke Passies. Een historisch overzicht», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, LIII, 1982, 1, pp. 89-105. HOMÈS-FREDERICQ D., «Belgische opgravingen te Lehun in Jordanië», dans Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 249-255. HOMÈS-FREDERICQ D., «De Assyriologische Stichting Georges Dossin, ASBL», dans Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 191-193. HOMÈS–FREDERICQ D., «Les nouvelles salles de l’Asie antérieure», dans Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, XL-XLII, 1968-1970, pp. 339-357. HOUYOUX R., «La Tour japonaise et le Pavillon chinois à Laeken», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, VII, mars-avril 1935, 2, pp. 46-47. «Inauguration», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, IX, janvier-février 1937, 1, pp. 23-24. «Inauguration des nouvelles salles - Opening van de nieuwe zalen», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 4e série, XXIV, janvier-juin 1952, 1-3, pp. 2-4. «Inaugurations», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, VI, janvier-février 1934, 1, p. 24. JUSTE T., Catalogue des Collections composant le Musée royal d’Antiquités, d’Armures et d’Artillerie, Bruxelles, 1864; 2e éd. Bruxelles, 1867; 3e éd. Bruxelles, 1874; 4e éd. Bruxelles, 1878. KOZYREFF C., Songes d’Extrême Asie, Anvers, Mercatorfonds, 2001, 177 p. KURGAN-VAN HENTERYNK G., JAUMAIN S. et MONTENS V. (Éds.), Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, De Boeck Université, 1996, 736 p. «La réorganisation des salles de Belgique ancienne aux MRAH», dans: Bulletin des Musées de Belgique, Bruxelles, 1958, pp. 89-90. LAVACHERY H., «Eugène Van Overloop», dans: Biographie nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XXXIII, 1965, col. 567-574. LAVACHERY H., «Jules Bommer», dans: Biographie nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XXXIV, 1967-68, col. 98-103. LAVACHERY H., «La galerie du Mercator», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, VIII, septembre-octobre 1936, 5, pp. 98-106. LAVALLEYE J., «Joseph Destrée», dans: Biographie nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XXXII, 1963-64, col. 135-138.

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Liste des sources et ouvrages consultés

LEBLANC C., «Les disciplines décoratives en Belgique avant l’Art Nouveau: repères», dans: LEBLANC C. (Dir.), Art et Industrie. Les arts décoratifs en Belgique au XIXe siècle: actes du colloque 23-24 octobre 2003, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 2004, 168 p. LEFRANCQ J., «Le comte Louis Cavens (1850-1940)», dans: Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 89-98. LEFRANCQ J., «Le Service des fouilles du musée: les fouilles en Belgique», dans: Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 195-200. «Les enrichissements de nos collections de 1914 à 1928», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, I, janvier 1929, 1, pp. 7-30. «Les nouvelles salles gréco-romaines», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 4e série, XXXVIII-XXXIX, 1966-1967, pp. 3-9. LIMME L., «Het Comité voor Belgische Fouilles in Égypte: twintig jaar archeologisch onderzoek in de Nijlvallei», dans: Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 231-237. «Manifestation en l’honneur de Comte J. de Borchgrave d’Altena - Manifestatie ter ere van Comte J. de Borchgrave d’Altena», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 4e série, XXXII, 1960, pp. 126-129. MARIEN M., «La réorganisation de la salle du second âge du fer», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 4e série, XXIX, 1957, pp. 115-119. MARIEN-DUGARDIN A.-M., «Le musée Bellevue. Nouvelle annexe des Musées royaux d’Art et d’Histoire», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, L, 1978, pp. 272-276. MAYENCE F., «La salle d’Apamée», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, V, mai 1933, 3, pp. 50-57. MEEÙS N., Le musée instrumental de Bruxelles, Bruxelles, Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture française, 1976, 43 p. MEKHITARIAN A., «La Fondation Égyptologique», dans: Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 187-189. MEKHITARIAN A., «Jean Capart», dans: Biographie nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XLIV, 1985-86, col. 141-151. MARIËN-DUGARDIN A.-M., «Albert Evenepoel (1835-1911)», dans: Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 107-113.

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Liste des sources et ouvrages consultés

MONTENS V., «L’imaginaire antique d’aristocrates belges, collectionneurs d’antiquités au XIXe siècle. Les bibliothèques d’Emile de Meester de Ravestein et de Lucien de Hirsch», dans: TSINGARIDA A. (Éd.), Appropriating Antiquity. Saisir l’Antique. Collections et collectionneurs d’antiques en Belgique et en Grande-Bretagne au XIXe siècle, Bruxelles, Le livre Timperman, 2002, pp. 73-100. Musée des Instruments de Musique. Guide du visiteur, Bruxelles, Sprimont, 2000, 204 p. «Nécrologie. Le Baron de Loë», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire – Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 4e série, XIX, juillet-décembre 1947, 4-6, pp. 101-103. «Nécrologie. Henri Nicaisse», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, XI, novembre-décembre 1939, 6, pp. 144-147. «Nos musées pendant la guerre», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, I, janvier 1929, 1, pp. 3-4. «Notre bibliothèque», dans: Bulletin des Musées royaux des Arts décoratifs et industriels à Bruxelles, Bruxelles, Musées royaux des Arts décoratifs et industriels, I, 1901, 2, pp. 9-12. «Notre Caisse auxiliaire», dans: Bulletin des Musées royaux des Arts décoratifs et industriels à Bruxelles, Bruxelles, Musées royaux des Arts décoratifs et industriels, II, 1902, 1, pp. 9-10. PIEPARS N., «Prosper de Haulleville», dans: Biographie nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XXXVII, 1971-72, col. 413-420. PLAINEVAUX J.E., «Jean De Mot», dans: Biographie nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XXXVII, 1972, col. 605-608. PURIN S., «Auguste Genin (1862-1931)», dans: Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 115-119. PURIN S., «La mission archéologique belge au Mexique», dans: Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 263-267. ROBYNS DE SCHNEIDAUER L., «Les prochains cent ans des Musées Royaux d’Art et d’Histoire. La Belle figure de leur fondateur le comte Amédée de Beauffort», La Libre Belgique, 26 mars 1935. SARTI S., «La collection Campana aux Musées royaux d’Art et d’Histoire», dans: TSINGARIDA A. et VERBANCK-PIÉRARD A. (Éds.), L’Antiquité au service de la modernité? La réception de l’Antiquité classique en Belgique au XIXe siècle. Actes du Colloque International, Bruxelles, Le livre Timperman, (à paraître en 2008). SCHAYES A. G. B., Catalogue et Description du Musée royal d’Armures, d’Antiquités et d’Ethnologie, Bruxelles, Imprimerie M. Weissenbruch, 1854, 202 p. SCHOTSMANS J., «1835-1885», dans: Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp.11-29.

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Liste des sources et ouvrages consultés

SIMONET J.-M., «L’Institut belge des hautes études chinoises, ses origines et son histoire», dans: Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 211-215. TEFNIN R., «René De Roo», dans: Nouvelle Biographie Nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, VI, 2001, pp. 211-214. VANDEN BERGHE L., Luristan, een verdwenen bronskunst uit West-Iran, Gand, Centrum voor kunst en cultuur, 1982, 231 p. VAN DEN BORREN C, «Edmond Michotte», dans: Biographie Nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XXXIII, 1965-66, col. 486-491. VANDENBREEDEN J., «Le centenaire du Cinquantenaire», dans: Bulletin trimestriel du Crédit communal de Belgique, Bruxelles, Crédit communal de Belgique, janvier 1980, n° 131, pp. 231-250. VAN DER CRUYSSEN C., Het ministerie van Onderwijs en Cultuur (1878-1884, 1907-1991). Deel I. Organisatie (Miscellanea archivistica studia 64), Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les Provinces, 1995, 329 p. VAN DER CRUYSSEN C., Het ministerie van Onderwijs en Cultuur (1878-1884, 1907-1991). Deel III. Repertoria van de wetenschappelijke instellingen van de Staat, van de academies en van de domeinen van Gaasbeek en Mariemont (Miscellanea archivistica studia 85), Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les Provinces, 1996, 46 p. VANDEWOUDE E., Inventaris van het archief van het Koninklijk Muziekconservatorium te Brussel (1832-1834, 1876-1931), Bruxelles, Archives de l’État. Région de Bruxelles Capitale (Toegangen in beperkte oplage - Instruments de recherche à tirage limité 57), 2001, 89 p. VAN SWIETEN G., «La Société des Américanistes de Belgique», dans: Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, pp. 207-210. VERBANCK-PIÉRARD A., «Science et collection. Histoire d’une amitié», dans: LAURENS A.-F. et POMIAN K. (Éds.), L’anticomanie. La collection d’antiquités aux XVIIIe et XXe siècles, Paris, Éditions de l’École des hautes Études en Sciences sociales, 1992, 351 p. WARMENBOL E., «Gustave Hagemans et son cabinet d’amateur», dans: TSINGARIDA A. et VERBANCK-PIÉRARD A. (Éds.), L’Antiquité au service de la modernité? La réception de l’Antiquité classique en Belgique au XIXe siècle. Actes du Colloque International, Bruxelles, Le livre Timperman, (2008). WERBROUCK M., «Remaniements et dépôts récents dans la 1e section», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire - Bulletin van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, V, november 1933, 6, pp. 141-142. WULLUS L., La Porte de Hal. Témoin silencieux d’une histoire tumultueuse, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 2006, 55 p. WYTHE D., Museum Archives: An Introduction, Chicago, Society of American Archivists, 2004, 256 p.

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

1. Vue du complexe du Cinquantenaire depuis le parc du Cinquantenaire.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 2. Vue de la Tour japonaise à Laeken.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 3. Vue du Pavillon chinois à Laeken.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 4. Vue de la Porte de Hal à Bruxelles.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 5. Vue du Musée des Instruments de Musique à Bruxelles.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 6. Vue ancienne du « Grand Narthex » dans le complexe du Cinquantenaire.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 7. Vue ancienne d’une salle d’arts décoratifs dans le complexe du Cinquantenaire.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 8. Vue ancienne d’une salle d’antiquités romaines dans le complexe du Cinquantenaire.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 9. Vue ancienne de la « salle Wolfers » dans le complexe du Cinquantenaire.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 10. Détail de la grande mosaïque de chasse d’Apamée, 5ième siècle après J.C..

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 11. Statue en bronze d’un empéreur, Rome, 1er-3ième siècles après J.C..

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 12. Robe à crinoline, vers 1864.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 13. Vase en grès et émail d’Ernest Chaplet, avec des scènes bretonnes de Paul Gauguin,

France, vers 1886. Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles.

14. Panneau Maya, Mexique (Bonampak), 700-750 après après J.C..

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 15. Estampe japonaise de la courtisane Takigawa, Utamaro (1753-1806).

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 16. Piano à queue, Stein, Autriche (Augsburg), 1786.

Copyright Musée des Instruments de Musique, Bruxelles.

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Liste des illustrations

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17. Trombone à sept pavillons, Adolphe Sax, France (Paris), vers 1890. Copyright Musée des Instruments de Musique, Bruxelles.

18. Vue ancienne de la bibliothèque centrale dans le complexe du Cinquantenaire.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 19. Vue ancienne du laboratoire de recherches pshysico-chimiques dans le complexe du

Cinquantenaire. Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles.

20. Visite guidée dans les salles du département des antiquités.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 21. Fouilles à Elkab, Égypte: dégagement d’un bloc du Moyen-Empire.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles. 22. Scan d’une page d’un registre d’acquisitions de l’institution, 1867.

Copyright Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles.

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LISTE DES ABRÉVIATIONS ACL Archives centrales iconographiques d’Art national et Laboratoire

central des Musées de Belgique

AERE Association égyptologique Reine Élisabeth AGR Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les Provinces AIP Association Internationale de Papyrologues Annexes M.B. Annexes au Moniteur Belge ASBL Association sans but lucratif CAGD Centre assyriologique Georges Dossin CFBE Comité des fouilles belges en Égypte CCB Comité de Concertation de Base FAGD Fondation assyriologique Georges Dossin FERE Fondation égyptologique Reine Élisabeth FRFC Fonds pour la Recherche fondamentale et collective IBHEC Institut belge des hautes études chinoises ICT Information and Communication Technologies IRPA Institut royal du Patrimoine artistique IvA Instituut voor Amerikanistiek M.B. Moniteur Belge MIM Musée des Instruments de Musique MRA (1) Musée Royal de l’Armée MRA (2) Musicological Research Association MRAC Musée royal de l’Afrique centrale MRAH Musées royaux d’Art et d’Histoire MRBAB Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique OGHB Office généalogique et héraldique de Belgique ONSS Office national de Sécurité sociale

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Liste des abréviations

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SAB Société des Américanistes de Belgique SFS Société à finalité sociale SPP Service Public de Programmation SSTC Services scientifiques, techniques et culturels fédéraux TVA Taxe sur la valeur ajoutée VED Vrienden van de Educatieve Dienst

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INTRODUCTION Les archives assurent une double fonction d’une grande importance. Leur valeur est d’abord administrative et juridique: elles sont essentielles pour le bon fonctionnement de l’institution et indispensables à son devoir d’information et de responsabilité à l’égard de la société. Les archives ont aussi une valeur potentielle sur le plan historique et culturel, sur base de laquelle les futurs historiens ou toute autre personne intéressée pourront reconstituer le fonctionnement de l’institution et son impact sur la société. L’article 5 de la loi du 24 juin 1955 sur les archives stipule à cette fin que les archives publiques ne peuvent être éliminées sans l’accord de l’Archiviste général du Royaume ou de ses délégués. Cette législation est aussi d’application aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, ce qui signifie que les archives ne peuvent y être détruites de leur propre initiative. Cependant, il est peu pratique de devoir demander, pour chaque document que l’on veut éliminer, son autorisation à l’Archiviste général du Royaume ou à ses délégués. D’où l’intérêt de rédiger un tableau de tri des archives, approuvé par les Archives générales du Royaume et les Archives de l’État dans les Provinces, qui répertorie toutes les séries d’archives, leur délai de conservation minimal et leur destination finale. Ainsi, les Musées royaux d’Art et d’Histoire peuvent identifier, très tôt, quelles pièces d’archives pourront être détruites à terme et lesquelles seront conservées en raison de leur valeur historique et transférées dans un lieu de conservation d’archives. Les différentes ASBL hébergées par l’institution ne sont pas soumises à la loi sur les archives. Mais conscientes des avantages qu’offre une bonne gestion de celles-ci, elles ont, elles aussi, autorisé la rédaction d’un tableau de tri de leurs archives. Instrument de base d’une bonne gestion des archives, le tableau de tri offre de grands avantages en terme d’efficacité, de réduction des coûts et de minimalisation des risques. En effet, l’accroissement de la masse de papier et la digitalisation de plus en plus poussée créent un système hybride complexe au sein duquel une bonne gestion de l’information constitue un véritable défi. Lorsque les membres du personnel doivent décider eux-mêmes des pièces d’archives papier ou numériques à garder, comment et où les conserver, cela nuit, tôt ou tard, à l’organisation. Une gestion des archives non structurée ne provoque pas seulement une croissance exponentielle des documents avec toutes les dépenses inutiles que cela comporte, mais aussi un risque de perte de pièces d’archives potentiellement importantes. Une bonne gestion des archives veillera, en outre, à ce que les archives de grande valeur historique sur le plan social, culturel, politique, économique, scientifique ou technologique soient conservées et puissent être transférées, à terme, dans un dépôt d’archives. En nommant une archiviste, l’institution a démontré qu’elle souhaite gérer ses archives de valeur et les ouvrir au public. Un tableau de tri ne doit naturellement jamais être appliqué aveuglément. S’il apparaît, à l’usage, que les conditions de tri d’une série ne sont plus valables, il est permis de s’en écarter. Lorsque des changements fondamentaux sont intervenus, le tableau de tri des archives doit être modifié. Une institution est, en effet, en constante évolution; ses missions et les archives qu’elle produit peuvent ainsi profondément changer. Il est donc conseillé de réévaluer régulièrement le tableau de tri des archives et de l’adapter, au besoin, en accord avec les Archives générales du Royaume et les Archives de l’État dans les Provinces. À cette occasion, le tableau de tri sera, si nécessaire, complété. Les archives de l’institution sont en effet fragmentées et certaines séries d’archives n’ont peut-être pas (ou partiellement pas) été répertoriées.

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Introduction

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La première partie de cette étude décrit l’évolution historique et institutionnelle des Musées royaux d’Art et d’Histoire. Cette dernière est illustrée, dans un second volet, par un certain nombre d’organigrammes. La troisième partie concerne la formation et la gestion des archives. La quatrième et dernière comprend le tableau de tri lui-même. La même structure a été reprise pour chacune des dix ASBL (à l’exception des organigrammes).

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MUSÉES ROYAUX D’ART ET D’HISTOIRE

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CADRE HISTORIQUE ET INSTITUTIONNEL Le Musée d’armes anciennes, d’armures, d’objets d’art et de numismatique Alors que l’indépendance de la Belgique venait à peine d’être reconnue, en 1835, un « Musée d’armes anciennes, d’armures, d’objets d’art et de numismatique » fut institué à Bruxelles « dans l’intérêt des études historiques et des arts »1. Sa collection était constituée, au départ, d’une collection d’armes achetée au comte de Hompesch et de ce qui restait de l’Arsenal Royal fondée par le duc Antoine de Bourgogne dès le 15ème siècle2. Faite de plusieurs dizaines d’armes, d’armures et de quelques « objets de curiosité », la collection de l’Arsenal bénéficiait d’une véritable renommée, ainsi qu’en témoigne la visite que lui fit Albrecht Dürer lors de son séjour à Bruxelles en 1520. Elle fut longtemps installée à proximité immédiate des écuries de la Cour, au palais du Coudenberg, avant d’être transportée successivement, au cours des années 1780, à la bibliothèque publique de Bruxelles, puis à la Chambre Héraldique, rue verte. Après la bataille de Fleurus en 1794, les objets les plus précieux furent emportés par les Autrichiens à Vienne. Bruxelles garda le berceau de Charles Quint, les chevaux rembourrés des archiducs et quelques fragments d’armures. En 1837, on y adjoignit la collection d’artillerie du Ministère de la Guerre et le tout fut déposé dans une grande salle au rez-de-chaussée du Palais de l’Industrie au premier étage duquel s’installa la Bibliothèque Royale récemment créée. La collection de médailles fut transférée à cette dernière dès l’année suivante3. L’arrêté royal du 8 août 1835 avait confié la direction du musée au comte Amédée de Beauffort (1806-1858)4, notable catholique, bourgmestre de Wemmel et grand amateur d’art. Membre de nombreuses commissions artistiques dès 1831, celui-ci fut désigné comme directeur des Beaux-Arts, au Ministère de l’Intérieur, en 1841. Les collections du nouveau musée s’enrichirent rapidement grâce aux fouilles et à des dons multiples. Entre-temps, l’État acheta à la ville de Bruxelles la Porte de Hal, seule porte qui subsiste de l’ancienne enceinte de Bruxelles démolie entre 1818 et 1840 pour faire place aux boulevards de la petite ceinture, utilisée comme prison. Les architectes Suys et Dumont effectuèrent les premiers travaux de restauration indispensables pour y transférer les collections du musée. Le Musée royal d’Armures, d’Antiquités et d’Artillerie de la Porte de Hal Le 25 mars 1847, le musée prit, par arrêté royal5, le nom de Musée royal d’Armures, d’Antiquités et d’Artillerie et fut placé sous l’autorité du comte de Beauffort, directeur du musée royal d’armures et d’antiquités, et du major Auguste Donny (1807-1884), directeur du musée royal d’artillerie, qui représentaient l’un le Ministère de l’Intérieur, l’autre le Ministère de la Guerre. La première section comprenait en effet « les armes offensives et défensives anciennes, ainsi que les objets de toute nature rapportant à l’archéologie », la seconde comprenait « les armes à feu, ainsi que les armes offensives et défensives modernes » (voir l’organigramme p. 51). 1 Arrêté royal du 8 août 1835 instituant un Musée d’armes anciennes, d’armures, d’objets d’art et de numismatique (non publié au Moniteur belge (M.B.)). 2 DEKNOP A. & VANDENBULCKE A., « L’Arsenal de Bruxelles », La vie des Musées, n° 20, 2006, pp. 24 -29. 3 Arrêté royal du 2 août 1838 (M.B., 06/08/1838, n° 218). 4 ROBYNS DE SCHNEIDAUER L., « Les prochains cent ans des Musées Royaux d’Art et d’Histoire. La Belle figure de leur fondateur le comte Amédée de Beauffort », La Libre Belgique, 26 mars 1935. 5 Arrêté royal du 25 mars 1847 relatif à l’organisation du Musée royal d’armures, d’antiquités et d’artillerie (M.B., 03/04/1847, p. 833).

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A.G.B. Schayes (1808-1859), historien et membre de l’Académie royale de Belgique, devint le premier conservateur du musée et fut chargé de la surveillance générale et journalière du musée, de la conservation et du classement des objets composant le musée6. Un inventaire général de tous les objets du musée devait être dressé le plus tôt possible et tous les objets qui entreraient à l’avenir au musée inscrits immédiatement sous un numéro d’ordre, dans l’inventaire de la section à laquelle ils appartiennent. Il fallait également tenir un registre particulier des dons et un registre des échanges portant la désignation des objets cédés et de ceux acquis. Par ailleurs, Schayes fut chargé de tenir un catalogue méthodique du musée « d’après les divisions et subdivisions à établir ». En 1854, il publia le premier catalogue du musée7. Les collections y étaient partagées en trois sections correspondant aux trois salles du bâtiment. La première - la plus importante- était consacrée aux armures, armes et artillerie; la seconde aux objets historiques ou de haute curiosité; la troisième à l’ethnologie. Suite au décès du comte de Beauffort et du conservateur Schayes, l’organisation du musée fut revue. L’arrêté royal du 9 mars 1859 divisa le musée en deux sections principales (voir l’organigramme p. 52): la première comprenait les objets de toute nature qui se rapportaient à l’archéologie, particulièrement à l’archéologie nationale, et à l’ethnographie, ainsi que les armes offensives et défensives anciennes : la seconde comprenait les armes à feu, ainsi que les armes offensives et défensives modernes8. La direction ordinaire et la conservation du musée furent confiés à un fonctionnaire portant le titre de conservateur : il s’agissait alors de Théodore Juste (1818-1888), attaché au Ministère de l’Intérieur et écrivain9. Par ailleurs, le musée fut placé sous la surveillance d’une commission directrice composée de sept membres et chargée de veiller sur l’organisation du musée, de statuer sur les propositions d’achats ou d’échanges, d’arrêter le budget et de faire rapport, chaque année, sur la situation de l’établissement. Ses premiers membres furent le prince de Ligne (président jusqu’en 1880), le comte Léopold de Beauffort (jusqu’en 1879), le marquis Théodule de Rodes (jusqu’en 1879), l’architecte Alphonse Balat (jusqu’en 1891), un membre de l’Académie R. Chalon (membre puis président de 1885 à 1889), ainsi que le colonel Donny (vice-président, puis président de 1880 à 1884) et le lieutenant du génie M.B. Meyers (jusqu’en 1879)10. Le musée était ouvert gratuitement au public les dimanches et jours de fêtes, et tous les jours aux artistes, aux personnes qui désiraient consulter les collections pour leurs études et aux étrangers. Ces dispositions furent revues en 1879, lorsqu’un nouvel arrêté royal ouvrit le musée au public tous les jours (sauf le lundi) de 10 à 15 heures (jusqu’à 16 heures d’avril à septembre)11. Entre-temps, les collections du musée s’étaient considérablement accrues. Le deuxième catalogue des collections, précédé d’une notice historique, rédigé par Théodore Juste en 1864, dut être réédité à plusieurs reprises12.

6 Voir sa notice dans: DENOEL T. (Éd.), Le nouveau dictionnaire des Belges, Bruxelles, Le Cri, 1992, p. 628. 7 SCHAYES A.G.B., Catalogue et Description du Musée royal d’Armures, d’Antiquités et d’Ethnologie, Bruxelles, 1854. 8 Arrêté royal du 9 mars 1859 relatif à la réorganisation du Musée royal d’armures, d’antiquités et d’artillerie (M.B., 11/03/1859, p. 921). 9 Voir sa notice dans: DENOEL T. (Éd.), Le nouveau dictionnaire des Belges…, p. 408. 10 Arrêté royal du 9 mars 1859 (M.B., 11/03/1859, p. 922). 11 Arrêté royal du 3 mai 1879 établissant le règlement organique du Musée royal d’antiquités et d’armures (M.B., 04/05/1879 p. 1465). 12 JUSTE T., Catalogue des Collections composant le Musée royal d’Antiquités, d’Armures et d’Artillerie, Bruxelles, 1864 ; 2e éd. Bruxelles, 1867 ; 3e éd. Bruxelles, 1874 ; 4e éd. Bruxelles, 1878.

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Outre les objets issus de fouilles, les acquisitions du musée étaient alors principalement des armes et des objets religieux vendus par des fabriques d’église13. En 1861, l’archéologue amateur et homme politique Gustave Hagemans14 céda au musée, pour une somme modique, une collection de plusieurs centaines d’objets antiques, du Moyen-Age et de la Renaissance. Moins de deux ans plus tard, l’État entra en possession de 77 vases grecs et étrusques provenant d’une partie réservée de la célèbre collection du marquis italien Campana15. En 1864, le docteur Conrad Helfrich-Couvreur fit don de sa collection de 200 objets provenant de l’île de Bornéo. Enfin et surtout, en 1874, le collectionneur Emile de Meester de Ravestein16, membre de la commission directrice du musée depuis 1867, légua l’ensemble de sa collection d’antiquités au musée de la Porte de Hal. L’extension prise par ces collections nécessita des aménagements supplémentaires. Dès 1860, l’architecte Beyaert fut officiellement chargé par le Ministre de l’Intérieur de nouveaux travaux de restauration et d’adaptation du bâtiment qui comprenaient une façade entièrement neuve (côté ville) avec une tour d’escalier centrale en ressaut et un remarquable couronnement de toiture17. Par ailleurs, on loua deux maisons contiguës, sur le boulevard de Waterloo, en face de la Porte de Hal, où fut logé le bureau du conservateur. En 1861, un crédit spécial de 50 000 francs fut spécifiquement alloué pour la formation d’une galerie nationale18 et des plans d’extension du musée furent préparés, extension qui fut désespérément attendue par le musée19. En 1879, un arrêté royal parut au Moniteur belge pour fixer un nouveau règlement organique du musée, qui modifiait à peine celui de 1859 (voir l’organigramme p. 53). La direction et la conservation du musée, toujours divisé en deux sections principales, étaient confiées désormais à un « directeur-conservateur », assisté d’une « commission de surveillance » chargée de donner son avis sur les propositions d’achat ou d’échange, d’arrêter le budget sur la proposition du directeur-conservateur et de faire un rapport annuel sur la situation du musée20. Les Musées royaux des Arts décoratifs et industriels au Cinquantenaire C’est au cours des années 1870 que s’élabora le projet de doter la Belgique d’un musée des Arts décoratifs et industriels, à l’image du South Kensington de Londres (l’actuel Victoria and Albert Museum), destiné à former l’ouvrier d’art et à développer le « bon goût » du public21.

13 Archives MRAH, dossier Acquisitions 1853-1872. 14 WARMENBOL E., « Gustave Hagemans et son cabinet d’amateur », dans: TSINGARIDA A. & VERBANCK-PIÉRARD A. (Éds.), L’Antiquité au service de la modernité? La réception de l’Antiquité classique en Belgique au 19e siècle. Actes du colloque des 27-29 avril 2005, Bruxelles, (parution prévue en 2008). 15 SARTI S. La collection Campana aux Musées royaux d’Art et d’Histoire », dans: TSINGARIDA A. & VERBANCK-PIÉRARD A. (Éds.), L’Antiquité au service de la modernité?... 16 MONTENS V., « L’imaginaire antique d’aristocrates belges, collectionneurs d’antiquités au XIXe siècle. Les bibliothèques d’Emile de Meester de Ravestein et de Lucien de Hirsch », dans: TSINGARIDA A. (Éd.), Appropriating Antiquity. Saisir l’Antique. Collections et collectionneurs d’antiques en Belgique et en Grande-Bretagne au XIXe siècle, Bruxelles, 2002, pp. 73-100 & EVERS C., « Emile de Meester de Ravestein. Diplomate et archéologue », dans TSINGARIDA A. & VERBANCK-PIÉRARD A. (Éds.), L’Antiquité au service de la modernité?... 17 WULLUS L., La Porte de Hal. Témoin silencieux d’une histoire tumultueuse, MRAH, 2006, 55 p. 18 Loi du 2 juin 1861 accordant des crédits extraordinaires au Ministère de l’Intérieur (M.B., 05/06/1861, p. 2614). 19 J. SCHOTSMANS, « 1835-1885 », dans Liber memorialis…, pp. 21-25. 20 Arrêté royal du 3 mai 1879 établissant le règlement organique du Musée royal d’antiquités et d’armures (M.B., 04/05/1879, p. 1465). 21 Voir, pour sa genèse, l’article de LEBLANC C., « Les disciplines décoratives en Belgique avant l’Art Nouveau: repères », dans: C. LEBLANC (Dir.), Art et Industrie. Les arts décoratifs en Belgique au XIXe siècle, Bruxelles, 2003, pp. 29-30.

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Dans cet esprit, la Commission royale belge des Échanges internationaux fut fondée en 1871 pour participer, notamment, à un réseau d’échange international de collections de plâtres visant à constituer, au sein de chaque pays membre, une sorte de musée « idéal », représentatif de l’histoire des Beaux-Arts et des arts décoratifs.22 La collection des plâtres de cette commission, appelée communément « musée des Échanges », fut transférée au début des années 1880 dans l’aile nord du palais qui avait été construit sur l’ancienne plaine des Manœuvres, à Etterbeek, pour célébrer les fêtes du 50e anniversaire de la nation belge. Pour l’exposition nationale de 1880, l’architecte Bordiau avait en effet réalisé un projet inspiré du palais Longchamp à Marseille, composé de deux pavillons d’exposition reliés par une colonnade semi-circulaire ouverte dominée en son centre par un arc de triomphe. Comme le complexe n’était pas encore terminé pour l’exposition, la colonnade et l’arc de triomphe ont été érigés en bois et en staff23. En 1889, on décida de transférer également les collections « d’antiquités » du musée de la Porte de Hal au palais du Cinquantenaire, pour y former les Musées royaux des Arts décoratifs et industriels et d’y constituer aussi un musée d’ethnographie24. Théodore Juste entre-temps disparu, le déménagement fut confié à Joseph Destrée (1853-1931)25, archéologue et conservateur-adjoint au musée de la Porte de Hal depuis 188626. Les « antiquités » furent placées dans la galerie courbe de l’aile nord, le grand pavillon étant dévolu à la collection de moulages de la commission artistique, à laquelle on ajouta les reproductions en plâtre du musée des Beaux-Arts, qui étaient exposées au rez-de-chaussée du palais des Académies. Placé désormais sous l’autorité unique du Ministre de l’Intérieur et de l’Instruction publique, l’ensemble ainsi créé fut divisé en quatre sections : les anciennes industries d’art (antiquités), les types et modèles contemporains (industries d’art moderne), les reproductions des chefs d’œuvres d’art monumental et industriel (moulages et photographies) et les spécimens de peinture décorative (cartons, dessins, esquisses)27. À chacune d’entre elle était adjoint un comité composé de 9 membres et chargé de surveiller et contrôler l’installation, le classement et la garde des objets, de réviser les inventaires et catalogues, de décider des autorisations d’expositions d’objets prêtés, d’étudier les mesures propres à son développement et de faire rapport au Ministre de l’Intérieur et de l’Instruction publique sur les achats proposés. Ces quatre comités formaient la commission de surveillance qui se substitua à la commission directrice du musée (voir aussi l’organigramme p. 54). L’administration du musée fut confiée à un conservateur en chef assisté de deux ou trois conservateurs chargés de classer les objets appartenant à la collection qui leur était confiée, d’en dresser les inventaires et les catalogues, sous le contrôle du comité des sections auxquelles ils appartenaient. Responsable de la conservation des collections, de la police et la garde des locaux et des archives, de la tenue des inventaires et de la comptabilité, le conservateur en chef assistait, quand il je jugeait nécessaire, aux délibérations des diverses sections, avec une voix consultative. 22 Arrêté royal du 17 mai 1871 instituant une commission pour organiser entre la Belgique et les pays étrangers, un système d’échange des œuvres relatives aux arts, etc. (M.B., 19-20/05/1871, p. 1329). 23 VANDENBREEDEN J., « Le centenaire du Cinquantenaire », Bulletin trimestriel du Crédit communal de Belgique, Bruxelles, Crédit communal de Belgique, janvier 1980, n° 131, pp. 231 – 250. 24 Arrêté royal du 12 janvier 1889 créant les Musées royaux des Arts décoratifs et industriels (M.B., 14-15/01/1889, p. 155). 25 Voir la notice de LAVALLEYE J. dans: Biographie nationale, Bruxelles, Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XXXII, 1963-64, col. 135-138 & le dossier personnel de Destrée conservé aux AGR, Administration des Beaux-Arts. Ancien Fonds, n° 92. 26 Arrêté Royal du 18 octobre 1886 et Arrêté ministériel du 19 octobre 1886 (M.B., 21/10/1886, p. 4126). 27 Arrêté royal du 12 janvier 1889 instituant les Musées royaux des Arts décoratifs et industriels (M.B., 14-15/01/1889, p. 155).

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En 1891, le poste de conservateur en chef fut créé pour un ancien journaliste écrivain catholique, Prosper de Haulleville (1830-1898)28. On confia la conservation des anciennes industries d’art à Joseph Destrée et fit appel, pour l’art monumental et la peinture décorative, à Antoine Van Hammée, un artiste-peintre, professeur à l’Académie de Bruxelles29. Dans l’optique d’un musée destiné à l’enseignement, offrant au public des objets choisis pour leur beauté, pouvant servir de modèles aux industries et aux artistes, le musée s’ouvrit aussi, pendant cette période, aux oeuvres d’art provenant de l’étranger. Celles-ci vinrent enrichir la section d’ethnographie qui occupait toujours le troisième étage du Musée d’armes et d’armures, à la Porte de Hal. En 1898, Eugène Van Overloop (1847-1926)30, un banquier aux intérêts scientifiques variés31 qui était délégué à la section de l’ethnographie, fut choisi par le ministre pour succéder comme conservateur en chef des Musées royaux des Arts décoratifs et industriels à Prosper de Haulleville. Sous sa houlette, le musée connut une profonde évolution. Au tournant du siècle, le patrimoine des musées s’accrut considérablement. Tout d’abord grâce aux dons et legs de collectionneurs privés. Parmi les plus importants d’entre eux, citons Louis Cavens32, Hortense Montefiore33, Isabelle Errera34, Edouard Empain35, puis Emile Lohest36, Gustave Vermeersch37, Albert Evenepoel38, Georges Montefiore-Levi39 ou Georges Titeca40. Il y eut également des achats, tels ceux réalisés à la vente Somzée, en 190441, ou celui de la collection d’estampes et d’objets d’art japonais d’Edmond Michotte, en 1905.42 Enfin, de nombreux objets furent rapportés de fouilles et missions en Belgique et à l’étranger. Pour gérer l’ensemble de ces collections, Eugène Van Overloop parvint en quelques années à s’entourer de plusieurs nouveaux collaborateurs. Outre Henry Rousseau43 qui succéda à Van Hammée comme conservateur - adjoint des collections d’art monumental, furent engagés Alfred de Loë44 (1899) et Edmond Rahir45 (1900) pour la section de la Belgique ancienne

28 Voir la notice de N. PIEPERS dans: Biographie nationale…, XXXVII, 1971-72, col. 413-420. 29 « Antoine Van Hammée », dans: Bulletin des Musées royaux des arts décoratifs et industriels, Bruxelles, Musées royaux des Arts décoratifs et industriels, février 1903, 5, pp. 33-35. 30 Arrêté royal de nomination de Van Overloop comme délégué à la section de l’ethnographie des Musées royaux des Arts décoratifs et industriels (M.B., 22/08/1897, p. 785). 31 Voir la notice de LAVACHERY H. dans : Biographie nationale…, XXXIII, 1965, col. 567-574. 32 Voir la notice de DUCHESNE A. dans: Biographie nationale…, XXXIII, 1965, col. 153 & LEFRANCQ J., « Le comte Louis Cavens », dans: Liber memorialis…, pp. 89-98. 33 Épouse de Georges Montefiore-Levi (voir la note 37). 34 DELMARCEL G., « Isabelle Errera (1869-1929) », dans: Liber memorialis…, pp. 99-106. 35 Voir la notice de DUTRIEUE A.-M., dans: KURGAN G., JAUMAIN S. & MONTENS V. (Éds.), Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, De Boeck Université, 1996, pp. 266-268. 36 DESTRÉE J., « Collection Émile Lohest », Bulletin des Musées royaux des arts décoratifs et industriels, Bruxelles, Musées royaux des Arts décoratifs et industriels, février 1911, 2, p. 10. 37 DERVEAUX-VAN USSEL G., « Het legaart Gustave Vermeersch van 1911 », dans: Liber memorialis…, p. 165. 38 MARIËN-DUGARDIN A.-M., « Albert Evenepoel (1835-1911), dans: Liber memorialis…, pp. 107-113. 39 Voir la notice de SCHREIBER J.-Ph. et CAULIER-MATHY N., dans KURGAN G., JAUMAIN S. & MONTENS V. (Éds.), Dictionnaire des patrons…, pp. 472-473. 40 Archives MRAH, dossier de don n° 45. 41 EVERS C., « Léon Somzée, l’ingénieur qui collectionnait », dans: TSINGARIDA A. (Éd.), Appropriating Antiquity. Saisir l’Antique. Collections et collectionneurs d’antiques en Belgique…, pp. 275-298. 42 Voir la notice de VAN DEN BORREN C. dans: Biographie Nationale…, XXXIII, 1965-66, col. 486-491. 43 CAPART J., «Personnel scientifique», dans: Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire-Bulletin van de Koninklijke Musea van Kunst en Geschiedenis, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 3e série, I, novembre 1929, n° 6, pp. 133-134. 44 «Nécrologie. Le Baron de Loë», dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 4e série, XIX, juillet-décembre 1947, pp. 101-102. 45 CAPART J. & BREUER J., « Edmond Rahir », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, VIII, mars-avril 1936, 2, pp. 26-27.

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(1899), Franz Cumont46 (1899) et Jean De Mot47 (1900) pour les antiquités grecques et romaines, Jean Capart48 (1900) pour les antiquités égyptiennes et Jules Bommer49 (1900) pour l’ethnologie. Edgard de Prelle de la Nieppe (1899) et George Macoir (1900) se virent, quant à eux, confier les collections de la Porte de Hal. Des aménagements furent réalisés dans la galerie courbe nord pour permettre une meilleure présentation des collections : les étoffes anciennes d’Isabelle Errera et les œuvres de la peinture décorative furent séparées, par des cloisons, des antiquités classiques et des œuvres du Moyen-Age et de la Renaissance. Mais cette organisation progressive des collections fut brusquement bouleversée par la reprise des travaux de l’arcade que Léopold II voulait achever pour les fêtes du 75e anniversaire de la Belgique. Une telle entreprise nécessita l’évacuation d’une partie des collections situées dans la galerie courbe de l’aile nord vers l’autre aile du Palais. En 1905, le « Pavillon de l’Antiquité » fut inauguré dans l’ancienne salle des fêtes, rassemblant les collections des antiquités égyptiennes, grecques, romaines et gallo-romaines. L’année suivante, il accueillit aussi les collections d’ethnologie transférées de la Porte de Hal. A partir de 1906, des travaux furent entrepris pour relier le pavillon de l’Antiquité à l’avenue des Nerviens et dès 1908 commença la construction d’un nouveau bâtiment destiné aux collections des anciennes industries d’art, sous la direction de l’architecte Léopold Piron qui avait repris les plans de Bordiau. Des aménagements furent aussi réalisés au pavillon du Panorama du Caire pour en permettre l’accès au public. Ce bâtiment avait été construit en 1897 dans le parc du Cinquantenaire par l’architecte Ernest van Humbeek dans un style arabisant pour abriter l’immense toile peinte par Emile Wauters en 1880-1881 et offerte au musée par le comte Louis Cavens. En 1898, le Ministère des Travaux publics avait procédé à sa remise à l’administration des Beaux-Arts.50 Durant cette période, plusieurs services complémentaires aux collections se développèrent. En 1902, fut créée une caisse auxiliaire destinée à favoriser, sous forme d’avance d’argent, les achats du musée. L’association fut placée sous la direction du conservateur en chef assisté d’un comité formé de trois personnes prises parmi les détenteurs de parts : Paul Errera, Fernand Khnopff et Valère Mabille51. L’année suivante, le gouvernement créa le service des fouilles de l’État, rattaché aux musées d’art décoratifs et industriels avec pour mission non seulement la fouille de sites en Belgique, mais également la conservation et la restauration, ainsi que l’étude et exposition des objets trouvés52. Celui-ci fut placé sous la direction d’Alfred de Loë, assisté d’Edmond Rahir. Ses découvertes enrichirent considérablement les collections de la section Belgique ancienne. Dans un souci de vulgarisation scientifique, la bibliothèque, constituée dès les premières décennies d’existence du musée, mit à la disposition du public des ouvrages et des

46 Voir la notice de DE RUYT F. dans: Biographie nationale…, XXXIX, 1976, col. 211-222 et VERBANCK-PIÉRARD A., « Science et collection. Histoire d’une amitié », dans: LAURENS A.-F. & POMIAN K.(Éds.), L’anticomanie. La collection d’antiquités aux XVIIIe et XXe siècles, Paris, 1992, pp. 180-181. 47 Voir la notice de PLAINEVAUX J.E. dans: Biographie nationale…, XXXVII, 1972, col. 605-608. 48 Voir la notice de MEKHITARIAN A. dans: Biographie nationale…, XLIV, 1985-86, col. 141-151. 49 Voir la notice de LAVACHERY H. dans: Biographie nationale…, XXXIV, 1967-68, col. 98-103. 50 Archives MRAH, dossier de don n° 438. 51 « Notre caisse auxiliaire », dans: Bulletin des Musées royaux des Arts décoratifs et industriels à Bruxelles, Bruxelles, Musées royaux des Arts décoratifs et industriels, II, 1902, 1, pp. 9-10. 52 LEFRANCQ J., « Le Service des Fouilles du musée : les fouilles en Belgique », dans: Liber memorialis…, pp. 195-200.

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périodiques en relation avec les collections53 et des cours pratiques d’archéologie furent organisés. Par ailleurs, le musée publia, dès la fin de 1901, un bulletin mensuel illustré qui comprenait des articles de fond sur le musée et sur des pièces choisies des collections, mais aussi des informations sur les acquisitions, les expositions ou les fouilles. La fonction de secrétaire de la rédaction était assumée par Georges Macoir. Le musée abrita également un atelier de moulages. Pour réaliser les moulages destinés aux échanges, le comité artistique de la Commission des échanges internationaux avait depuis 1871 recours aux services d’un mouleur appelé Frédéric Simon. Après l’installation des collections de plâtres au Cinquantenaire, celui-ci installa un atelier, en annexe de la collection d’art monumental. Le chauffage et l’éclairage de l’atelier étaient ainsi assurés par la section et la consommation d’eau pour la confection des moulages destinés exclusivement à l’échange ou à la vente, prise en charge par la commission des Échanges. Pourtant, à l’aube du 20ème siècle, Frédéric Simon exécutait encore les travaux demandés sur devis, alors que le règlement des musées de 1889 prévoyait la nomination d’un mouleur et le rattachement de l’atelier à la troisième section du musée. Enfin, le musée se vit doté d’un atelier de photographie confié en 1901 à François Verstraeten. Les musées royaux du Cinquantenaire (1911-1929) En 1911 parut un nouvel arrêté royal qui transforma le titre des musées en « Musées royaux du Cinquantenaire – Koninklijke Musea van het Jubelpark»54. Considérant que « les accroissements considérables dont se sont récemment enrichies les collections des musées rendaient désirables certaines modifications dans leur répartition entre les diverses sections » il fut revu dès l’année suivante55. En juin 1912, les textes de ces deux arrêtés furent coordonnés dans un nouveau règlement qui réorganisait de façon plus complexe cette institution dépendant désormais du Ministère des Sciences et des Arts (créé en 1907)56. Les objets furent répartis entre quatre sections distinctes, pouvant être divisées en un certain nombre de sous-sections. Et la collection d’armes et armures qui formait, depuis 1889, le Musée d’armes et armures à la Porte de Hal, fut réintégrée à l’institution sous la forme d’une nouvelle et cinquième section (voir l’organigramme p. 55). La première section comprenait l’antiquité : antiquités orientales et méditerranéennes ; antiquités grecques et romaines ; antiquités chrétiennes ; antiquités de la Belgique depuis les temps les plus reculés jusqu’à la fin de l’époque franque. La seconde comprenait les industries d’art. La troisième regroupait les reproductions de chefs d’œuvres des arts plastiques, moulages, cartons, esquisses, copies, etc. à l’exception des photographies qui dépendaient de la bibliothèque. La quatrième, les collections folkloriques et ethnographiques autres que celles provenant du Congo belge pour lequel un musée avait été créé à Tervuren, en 1898. La cinquième, les armes et armures.

53 « Notre bibliothèque », Bulletin des Musées royaux des Arts décoratifs et industriels à Bruxelles, Bruxelles, Musées royaux des Arts décoratifs et industriels, I, 1901, 2, pp. 9-12. 54 Arrêté royal du 16 juin 1911 relatif à la réorganisation des Musées royaux du Cinquantenaire (M.B., 13/07/1911, p. 4009). 55 Arrêté royal du 30 avril 1912 relatif aux Musées royaux du Cinquantenaire (M.B., 03/05/1912, p. 2896). 56 Arrêté royal du 24 mai 1912 relatif au règlement des Musées royaux du Cinquantenaire (M.B., 02/06/1912, p. 3674).

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Aux conservateurs, conservateurs-adjoints et attachés chargés de classer les objets appartenant aux collections, d’en dresser les inventaires et les catalogues, pouvaient être adjoints des collaborateurs libres. Un des conservateurs fut chargé de suppléer, en tout temps, le conservateur en chef, prenant le titre de conservateur - délégué, et, sur la proposition du conservateur en chef, un des conservateur put être désigné pour remplir les fonctions de secrétaire des musées. Si les comités de section devaient surveiller l’état et le développement des collections, ils devaient aussi faire parvenir au ministre un avis sur toute acquisition d’objet, par voie d’achat ou d’échange, qui leur serait soumise par le conservateur en chef, avec l’avis du conservateur compétent, ainsi que sur les propositions du conservateur en chef relatives à l’exposition, dans les galeries publiques des musées, d’objets donnés ou prêtés. Mais ces comités pouvaient aussi prendre l’initiative des acquisitions d’objets de collections, leurs propositions étant transmises au ministre par l’intermédiaire du conservateur en chef. Enfin, les présidents de chaque comité devaient participer, aux côtés de six autres membres nommés par le ministre, à une nouvelle commission de surveillance chargée des questions relatives au fonctionnement et au budget de l’institution. La Première Guerre mondiale arrêta brutalement cette activité. Dès les premiers jours d’août 1914, la mobilisation enlevant un tiers environ du personnel de surveillance, les musées furent fermés au public. Les objets les plus fragiles et les plus précieux, notamment les séries de porcelaines Delft et de Tournai, les tissus et broderies, ainsi que les céramiques gréco-romaines furent emmagasinés dans les caves de l’aile sud et de l’aile nord, tandis que les pièces égyptiennes, de l’Asie antérieure et de la Belgique ancienne restèrent en place. Mais en janvier 1915, sur ordre d’Otto von Falke, directeur du musée des arts décoratifs de Berlin, les musées durent ouvrir de nouveau leurs portes et exposer une partie des collections d’industries d’art dans l’aile nord. Par ailleurs, le côté sud de la galerie courbe (ancienne galerie vitrée de l’exposition de 1888, qui avait été presque entièrement vidée peu de temps avant la guerre, à cause de fréquentes inondations), dut être réoccupé en toute hâte au risque d’être réquisitionné par l’occupant. On y plaça les collections d’ethnographie et d’Extrême-Orient57. Après la guerre, priorité fut donnée à l’installation des collections des industries d’art dans les bâtiments de l’avenue des Nerviens. Après la vaste exposition temporaire franco-belge de la mode de 1922 qui permit l’achèvement des locaux, on plaça, au premier étage, dans une enfilade de salles se suivant dans l’ordre chronologique depuis l’époque gothique jusqu’au 18e siècle, des ensembles « remarquables » comprenant des meubles, tapisseries, vitraux, sculptures et argenteries. Les collections lapidaires furent installées dans un cloître de style gothique construit à leur intention et une chapelle de même style abrita le mobilier liturgique et des sculptures religieuses, tandis que d’autres salles furent consacrées au mobilier. À l’étage supérieur, le même principe fut appliqué aux collections de céramiques : d’une part, les pièces de choix, d’autre part, le répertoire documentaire. Au rez-de-chaussée fut installé le département de la Belgique ancienne, de la préhistoire à l’époque franque58. Les grands travaux d’édification reprirent en 1928, par l’aménagement de la galerie courbe destinée à recevoir le département du folklore, et la construction de la galerie Albert-Élisabeth.

57 «Nos musées pendant la guerre», dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, I, janvier 1929, 1, p. 3. 58 Idem, p. 3.

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Pour le public, à côté du service de moulage et de l’atelier de photographie, on créa, en 1921, un service de documentation de l’Art belge (ou service de documentation artistique). Et dès 1922, fut fondé un service éducatif pour « développer la connaissance des musée » et « utiliser plus largement la source d’enseignements que représentent ses collections »59. À celui-ci fut annexé un magasin d’images d’art dont la mission était de fournir, à prix modéré, des reproductions d’œuvres pour l’illustration de cours d’histoire. En 1926, Jean Capart succéda à Eugène Van Overloop comme conservateur en chef du musée où se développait une intense activité scientifique concrétisée par la création d’une série d’instituts. Pour le nouveau conservateur en chef, en effet, dans chaque département devait se développer un centre de documentation qui fournirait les outils de travail nécessaires à la recherche et constituerait un lieu de rassemblement et de diffusion de l’activité des Belges oeuvrant à l’étranger ou en Belgique.60 Née en 1923, à l’instigation du même Capart, la Fondation égyptologique Reine Élisabeth (FERE) s’attacha au développement des études égyptologiques, et plus particulièrement à l’enrichissement de la bibliothèque égyptologique du musée et aux fouilles dans la vallée du Nil61. La Société des Américanistes (SAB) vit le jour en 1927 et fut présidée par Jules Bommer. Elle avait également pour but de favoriser les approches archéologiques et ethnographiques des cultures autochtones des Amériques62. À l’image de ceux de Paris et de Rome, un Institut belge des hautes études chinoises (IBHEC) fut également rattaché au musée en 1929. Sous la direction de Carl Hentze, de l’Université de Gand, il proposa des cours donnés par le savant Louis de la Vallée Poussin ou l’artiste Gisbert Combaz et constitua également une riche bibliothèque63. Dans la foulée, l’association des Amies de la dentelle créée en 1910 afin d’encourager l’industrie dentellière par une action pédagogique, proposa en 1929 d’établir son siège au musée. Lucie Paulis, qui y était professeur, devint alors conservateur des collections de dentelle des musées64. Par ailleurs, cette intense activité se matérialisa par des expositions temporaires au sein des différentes sections ou indépendamment de celles-ci65. En 1922, par exemple, à l’occasion du centenaire du déchiffrement des hiéroglyphes, le département égyptien organisa une salle Champollion contenant, à côté de documents sur la découverte, un choix des objets les plus précieux du musée. L’année suivante eut lieu une exposition de peintures égyptiennes, puis deux autres furent consacrées à des documents rapportés de Thèbes. La section d’ethnographie organisa pour sa part, en 1923, dans le petit atrium, la première exposition d’antiquités américaines en Belgique. Trois ans plus tard, elle accueillit une des collections d’antiquités péruviennes les plus importantes d’Europe, celle de M. E. Haenflein, de Copenhague.

59 Statuts du Service éducatif des Musées royaux du Cinquantenaire (Annexes M.B., 30/08/1923, p. 834, n° 628). 60 CAPART J., Le temple des Muses, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1932, p. 73. 61 MEKHITARIAN A., «La Fondation Égyptologique», dans: Liber memorialis…, pp. 187-189. 62 VAN SWIETEN G., «La Société des américanistes de Belgique», dans: Liber memorialis…, pp. 207-210. 63 J.-M. SIMONET, «L’Institut belge des hautes études chinoises, ses origines et son histoire», dans: Liber memorialis…, pp. 211-215. 64 COPPENS M., «Les Amies de la dentelle. Un mécénat de type pédagogique», dans: Liber memorialis…, pp. 271-281. 65 «Les enrichissements de nos collections de 1914 à 1928», dans: Bulletin des MRAH-KMKG…,, 3e série, I, janvier 1929, 1, p. 8, 9, 18, 23, 26, 30 et 35.

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En 1925 eut lieu une exposition de cartons originaux de Puvis de Chavanne acquis par le gouvernement en 1888, et, l’année suivante, celle de relevés à l’aquarelle exécutés par Camille Tulpinck, d’après des peintures murales décorant divers monuments anciens de notre pays. En 1928, on exposa dans le petit hall des objets des âges de la pierre et du bronze appartenant à des collections privées pour commémorer le 25e anniversaire du service des fouilles de l’État. La présentation de la série des tapisseries bruxelloises connues sous le nom de « Chasses maximiliennes », appartenant au musée du Louvre, en 1923, relève de la seconde catégorie, ainsi que les expositions d’organismes extérieurs au musée : expositions des arts décoratifs de la province de Brabant, salons internationaux d’art photographique… À la même période, les musées du Cinquantenaire furent aussi chargés de gérer la Tour japonaise et le Pavillon chinois, réalisations architecturales patronnées par Léopold II à Laeken respectivement à partir de 1901 et 1903. En 1909, la Tour japonaise, cédée par le souverain à l’État via la Donation royale, avait été rattachée au Ministère des Affaires étrangères pour devenir, à partir de 1911, le cadre d’une exposition permanente de produits industriels, agricoles et artistiques destinée à promouvoir les relations économiques entre la Belgique et le Japon66. Le pavillon chinois avait connu un sort identique, accueillant, deux années plus tard, des objets et produits chinois appartenant au Ministère des Affaires étrangères. Après le premier conflit mondial et leur fermeture imposée par l’occupant qui avait réquisitionné le château et le parc royal, ces deux bâtiments furent transférés au département des Sciences et des Arts67, vidés de leurs collections. Les musées du Cinquantenaire y replacèrent une maigre partie des collections sino-japonaises et des meubles d’origine68. Les musées royaux d’Art et d’Histoire de 1929 à la Seconde Guerre mondiale Le 25 janvier 1929, un arrêté royal stipula que les musées porteraient désormais le titre de « Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis - Musées royaux d’Art et d’Histoire », une dénomination plus conforme au développement des collections qui leur avait donné un caractère historique ou ethnographique, qui le distinguait du musée royal de l’Armée aménagé depuis 1923 dans le même « palais » du Cinquantenaire69. Les travaux d’installation des collections s’y poursuivirent. La galerie Albert – Élisabeth, achevée, accueillit les laboratoires du service photographique, ainsi que les céramiques grecques et les collections de l’Asie antérieure à partir de 1933. Car au pavillon de l’Antiquité, fut inaugurée, la même année, la « salle d’Apamée » qui présentait une reconstitution d’une partie d’un des grands portiques qui bordaient la rue principale d’Apamée, en Syrie, réalisée par l’Atelier de moulage du musée, et les pièces originales attribuées au musée suite aux fouilles de la mission archéologique belge70. 66 Arrêté royal du 10 juillet 1909 relatif à l’Exposition permanente belgo-japonaise (M.B., 06/08/1909). Cet arrêté royal ne mentionne que la Tour japonaise. Mais en 1912, sans avis au Moniteur belge, le Pavillon chinois passa au bureau officiel des renseignements commerciaux du ministère des Affaires étrangères et devenait donc une annexe du Musée commercial, dédiée à la Chine. Voir KOZYREFF C., Songes d’Extrême Asie, Anvers, Mercatorfonds, 2001, pp. 124-125. 67 Arrêté royal du 15 octobre 1921 transférant les services de l’exposition permanente de Laeken (Tour japonaise et Pavillon chinois) du Ministère des Affaires étrangères au Ministère des Sciences et des Arts (M.B., 04/11/1921, p. 3798). 68 KOZYREFF C., op.cit., p. 129. 69 Arrêté royal du 25 janvier 1929 modifiant la dénomination des Musées royaux du Cinquantenaire en Musées royaux d’Art et d’Histoire (M.B.,06/02/1929, p. 381). 70 MAYENCE F., « La salle d’Apamée », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, V, mai 1933, 3, pp. 50-57.

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Entre-temps, en 1930 avait eu lieu l’inauguration de la galerie nord du premier étage de la section des industries d’art et, en 193371, celle du nouveau département de la carrosserie (dit musée historique de la voiture) auquel on adjoignit, quatre années plus tard, de nouvelles salles en aménageant les anciens magasins de la section des industries d’art.72 De grands travaux débutèrent aussi en 1933 dans les cours intérieures, à l’arrière de la galerie Albert-Élisabeth et du pavillon de l’Antiquité. L’année suivante, en raison de l’état précaire du grand hall de l’Antiquité et de l’accroissement des collections, une partie des collections égyptiennes fut déménagée dans les nouvelles salles qui y avaient été prévues pour l’ethnographie73, et l’on inaugura les salles du nouveau département des antiquités précolombiennes74. On y installa aussi la « galerie du Mercator »75, en 1936, et les départements de Chine et du Japon. À Laeken, à l’occasion de l’Exposition universelle de 1935, on transféra quelques objets faisant partie des collections d’Extrême-Orient « afin de rehausser l’intérêt de la visite du Pavillon chinois et de la Tour japonaise »76. Le premier étage de la tour fut converti en un petit musée où fut exposé un choix d’estampes de différentes époques, ainsi que quelques livres illustrés, des laques et des sabres. Au second étage furent réunies des pièces de mobilier qui se trouvaient précédemment au Pavillon chinois. Dans ce dernier furent placées quelques vitrines renfermant des figurines tombales, une série de cloisonnés, des céramiques, des bronzes77. En 1937, un nouveau règlement des Musées royaux d’Art et d’Histoire ramena le nombre de sections à trois, par le regroupement de la section des armes et armures avec celle des industries d’art et la suppression de la section d’art monumental (voir l’organigramme p. 56).78 Dès 1928, la section des moulages et reproductions avait, en fait, été supprimée, tandis que son conservateur était admis à la retraite. L’Arrêté royal du 24 mars 1928 transféra alors l’atelier de moulages parmi les services généraux du musée.79 La collection de modèles en plâtres fut démantelée au début des années 1930, lorsqu’une partie du bâtiment qui abritait le « musée des plâtres » dut être cédée au musée de l’Armée. Les moules, ainsi qu’une partie des modèles, furent transférés vers le sous-sol du hall sud, leur emplacement actuel. Au cours de cette opération, de nombreux moulages furent endommagés ou détruits. La première section des Musées royaux d’Art et d’Histoire comprenait les antiquités égyptiennes, celles de l’Asie antérieure, les antiquités classiques, ainsi que les départements de préhistoire générale et de la Belgique ancienne. La deuxième section, dirigée par Marthe Crick-Kuntziger, était consacrée aux industries d’art : céramique, textiles et dentelles, outre les armes et armures. 71 COURTMANS J., « L’esthétique de la carrosserie », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, V, septembre 1933, 5, pp. 116-117. 72 « Inauguration », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, IX, janvier - février 1937, 1, p. 23. 73 WERBROUCK M., « Remaniements et dépôts récents dans la 1e section », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, V, novembre 1933, 6, pp. 141-142 74 « Inaugurations », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, VI, janvier – février 1934, 1, p. 24. 75 LAVACHERY H., « La galerie du Mercator », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, VIII, septembre-octobre 1936, 5, pp. 98-106. 76 HOUYOUX R., « La Tour japonaise et le Pavillon chinois à Laeken », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, VII, mars-avril 1935, 2, p. 46. 77 Idem, p. 46. 78 Arrêté royal du 27 septembre 1937 établissant le règlement organique des Musées royaux d’Art et d’Histoire (M.B., 13/10/1937, p. 6212). 79 Arrêté royal du 24 mars 1928 modifiant l’arrêté royal du 24 mai 1912 établissant le règlement organique des Musées royaux du Cinquantenaire (M.B., 15/04/1928, p. 1754).

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La troisième section comprenait les départements du folklore national, d’ethnographie, des arts de l’Extrême-Orient et des antiquités précolombiennes. À côté de la commission de surveillance, chargée de superviser la gestion du conservateur en chef du musée, un comité de patronage, composé de « personnes qui ont témoigné de connaissances artistiques ou d’une sollicitude particulière pour le développement de l’art ou des collections nationales », fut créé pour faire des « suggestions relatives aux intérêts d’ordre général du musée : accroissements notables des collections, agrandissements, aménagements des locaux, mesures à prendre quant aux rapports avec le public ». Il ne doit pas être confondu avec la commission du Patrimoine des musées fondée en 1933, en remplacement de la caisse auxiliaire du musée qui gérait, depuis 1919, l’atelier des moulages. Outre celui-ci, la commission du Patrimoine fut chargée de l’atelier de photographie et, à partir de 1939, du service éducatif, l’association fondatrice se transformant alors en « Amis du service éducatif ». Cette dernière se chargea alors de l’organisation de cours, conférences, visites, laissant au service éducatif l’organisation des visites scolaires. Au cours des années trente, ce service avait, en effet, développé très largement ses activités. À partir de 1932, des conférences et visites guidées du musée furent données aussi en néerlandais, donnant naissance, sous la houlette d’Henri Nicaise80, à l’« Opvoedende Dienst » pour lequel un comité fut créé dès 1934. Parmi les services « généraux », on retrouvait aussi la documentation artistique et la bibliothèque, ainsi qu’un service des inventaires et des archives81. En complément de l’atelier de photographie, cette période vit aussi la création du laboratoire de recherche physique et chimique sous la direction de Paul Coremans. Il était destiné « à contrôler le travail des ateliers de conservation et de restauration, et d’entreprendre des recherches sur les procédés de truquage et de falsification des œuvres d’art »82. En 1935, on créa « Ars Photographica », avec comme but l’étude et le perfectionnement de la photographie dans toutes ses applications artistiques »83. Cette ASBL s’attacha à la mise sur pied d’expositions, de cours et de conférences et surtout à la création d’un musée de la photographie et du cinéma.84 Enfin, le nouveau règlement organique de 1937 officialisait l’existence de services administratifs indispensables au fonctionnement du musée : comptabilité, économat, secrétariat de la direction, ainsi qu’un service de la garde des collections. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le musée, dirigé à partir de 1942 par Henri Lavachery85, s’efforça de poursuivre ses activités. Si une grande partie des collections fut mise à l’abri, on organisa pour le public quelques expositions temporaires. En 1942 eut lieu une exposition documentaire sur Bernard Van Orley, en 1943 une présentation de la préhistoire espagnole et une exposition de documents généalogiques et héraldiques mise sur pied par l’Office généalogique et héraldique de Belgique qui venait de s’installer, lui aussi, au musée. 80 « Nécrologie. Henri Nicaise », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, XI, novembre-décembre 1939, 6, pp. 144-147. 81 Arrêté ministériel du 27 septembre 1937 publié dans: Musées royaux d’art et d’histoire. Règlement, Bruxelles, Ministère de l’Instruction publique (administration des Beaux-Arts), 1938, pp. 4-5. 82 CAPART J., « Réalisations et prévision », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, VIII, juillet - août 1936, 4, p. 76. 83 Statuts de l’asbl « Ars Photographica », à Bruxelles (Annexes M.B., 14/12/1935, p. 656, n° 1522). 84 DELTOUR-LEVIE C., « La photographie aux Musées royaux d’Art et d’Histoire », dans: Bulletin des MRAH-KMKG, LXIX, 1998, pp. 180-188. 85 Voir la notice de DORSINFANG-SMETS A. dans: Nouvelle Biographie Nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, I, 1988, pp. 224-228.

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Contrairement à la Première Guerre mondiale, le bulletin continua de paraître, les cours pratiques d’archéologie furent toujours organisés et l’atelier de moulages répondit à de nombreuses commandes. Un grand nombre d’objets entrèrent dans les collections du musée, enrichissant particulièrement les départements du folklore et de la carrosserie. En 1944, le musée accueillit la collection léguée par Henri Verhaeghe de Naeyer comportant plusieurs milliers de pièces, parmi lesquelles une grande quantité de céramiques d’Extrême-Orient, des pièces d’argenterie, des objets précieux divers et une galerie de tableaux. La baronne Louis Steens donna aussi, en mémoire de son fils, le baron René Steens, une collection formée par ce dernier et comportant notamment des miniatures, des céramiques d’Apt et des argenteries. Le legs d’une somme importante par M. Mathijs au Patrimoine des musées permit d’acquérir la collection Lambert composée de bronzes et de jades86. À Laeken, la Tour japonaise fut fermée (le roi Léopold III étant retenu prisonnier au château) et le Pavillon chinois fut confié à la garde d’un concierge sans être ouvert au public87. Les Musées royaux d’Art et d’Histoire de la fin de la Seconde Guerre mondiale à 1965 Au lendemain de la guerre, priorité fut donnée à la réorganisation de presque toutes les sections du musée. Dans le bâtiment donnant sur l’avenue des Nerviens, on imagina dès 1945 un nouveau plan d’installation des industries d’art de façon à pouvoir exposer les pièces les plus remarquables à l’étage inférieur, l’étage supérieur exigeant des réparations importantes. Seule une salle de l’étage, ouvrant directement sur la galerie du grand hall et étant indépendante des autres, fut dédiée aux expositions temporaires88. « L’aile d’Apamée » fut dévastée, en 1946, par un incendie détruisant quelques oeuvres égyptiennes et surtout une partie des pièces ramenées de Syrie. Mais le bâtiment ne fut reconstruit qu’une vingtaine d’années plus tard. En effet, c’est seulement à la veille de l’Exposition universelle de 1958 que le Ministre des Travaux publics décida d’entamer la nouvelle aile pour les collections d’antiquités. Entre - temps, la collection égyptienne et les antiquités gréco-romaines restèrent installées dans la galerie Albert – Elisabeth et ses salles voisines89. Et le département d’ethnographie resta fermé… À Laeken, le Pavillon chinois accueillit dès 1946 l’importante collection de porcelaines orientales léguées en 1944 à l’État par Henri Verhaeghe de Naeyer, tandis que la Tour japonaise, souffrant d’une déconsidération de la part de ses conservateurs, fut contrainte de fermer ses portes au public en 194790. En 1949, l’organisation du musée fut à nouveau revue et les objets et collections du musée répartis en quatre sections (voir l’organigramme p. 57). La première section fut consacrée exclusivement à l’Antiquité : Égypte, Asie antérieure, Grèce et Rome. Les départements de préhistoire nationale et de la Belgique ancienne jusqu’à la fin de l’époque franque formèrent la nouvelle quatrième section. Tandis que la deuxième section restait consacrée aux industries d’art, y compris le musée des armes et armures à la Porte de Hal. La troisième section s’accrut d’un département de préhistoire générale. L’atelier des moulages était toujours géré par le patrimoine des musées.

86 «Dons et legs», dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, XVII, janvier-décembre 1945, 1-6, p. 43. 87 C. KOZYREFF, op.cit., p. 129. 88 CRICK-KUNTZIGER M., « Nouvelles installations de la section des Industries d’art », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 3e série, XVII, janvier-décembre 1945, pp. 84-94. 89 GILBERT P., « Réorganisation du département égyptien », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 4e série, XIX, juillet-décembre 1947, 4-6, pp. 89-96. 90 C. KOZYREFF, op.cit., p. 131.

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Dans ce même arrêté91, on note la disparition du comité de patronage et la création, à côté de quatre comités de sections, d’un nouveau comité consultatif chargé de superviser le service des fouilles. Cependant, sous l’impulsion de Jacques Breuer, ce dernier fut profondément réorganisé et aboutit à la création d’un service national des fouilles, institution autonome qui quitta bientôt le musée. Rattaché depuis 1958 à l’Institut royal du Patrimoine artistique92, le service fut constitué en 1963 en établissement scientifique ressortissant du Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture93. Signalons aussi que depuis 194694, deux services issus des musées étaient réunis en un seul service, les A.C.L., et constitués en un établissement scientifique ressortissant du Ministère de l’Instruction publique par l’arrêté du régent du 24 juin 194895. Il s’agit, d’une part, des Archives centrales iconographiques d’Art national qui englobaient le service photographique et le service de la Documentation belge ; d’autre part, du Laboratoire central des musées de Belgique chargé de poursuivre, sur une plus grande échelle, l’activité scientifique du Laboratoire de recherches physico-chimiques des musées. Cette institution fut, par la suite, transformée en Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA).96 Par ailleurs, de 1946 à 1956, le musée abrita le service de contrôle de l’exportation et la circulation de certaines œuvres d’art, dirigé Anne-Marie Berryer, conservatrice. Depuis 1945, l’aliénation et l’exportation de certaines œuvres d’art étaient en effet soumises à une autorisation préalable de l’administration des Beaux-Arts97. Depuis 1949, fut également instauré un conseil du personnel, défini par le statut syndical des agents de l’État et chargé de donner son avis sur les questions touchant aux conditions de travail, y compris la sécurité et l’hygiène des agents98. Ces attributions seront, en 1984, reprises par le Comité de concertation de base. En 1951, Jules de Borchgrave d’Altena99 remplaça Henry Lavachery à la tête du musée. Au cours de cette décennie, une série de nouvelles salles y furent aménagées pour les instruments de précision, les porcelaines européennes ou les faïences de Delft (« salle Evenepoel ») 100. Les espaces consacrés à la pré et protohistoire de la Belgique furent totalement réorganisés en 1957101.

91 Arrêté du Régent du 15 mai 1949 établissant le règlement organique des Musées royaux d’Art et d’Histoire (M.B., 12/08/1949, p. 7732). 92 Arrêté royal du 29 mars 1958 relatif au Service des fouilles archéologiques (M.B., 23/04/1958, p. 3030). 93 Arrêté royal du 5 juillet 1963 constituant en établissement scientifique le service des fouilles de l’Institut royal du Patrimoine artistique (M.B., 20/11/1963, p. 11236), complété par l’Arrêté royal du 18 décembre 1963 relatif au transfert du personnel, du matériel et de la documentation du service des fouilles de l’IRPA au Service national des Fouilles (M.B., 11/03/1964, p. 2408). 94 COREMANS P. & DE BORCHGRAVE J., « La chronique des A.C.L. », Bulletin des MRAH-KMKG…, 4e série, XVIII, janvier-décembre 1946, 1-6, pp. 94-95. 95 Arrêté du Régent du 24 juin 1948 constituant en établissement scientifique les Archives centrales iconographiques d’art national et le Laboratoire central des musées de Belgique (M.B., 09/07/1948, p. 5547) et arrêté ministériel du 10 novembre 1948 fixant les relations entre les A.C.L. et les autres institutions, organismes et personnes dépendant de l’État, des provinces et des communes, ainsi que les organismes privés et collectionneurs (M.B., 21/01/1949, p. 459). 96 Arrêté royal du 17 août 1957 modifiant la dénomination « Archives centrales iconographiques d’art national et le Laboratoire central des musées de Belgique (A.C.L.) » en « Institut royal du Patrimoine Artistique» (M.B., 05/09/1957, p. 6204). 97 Arrêté-loi du 19 septembre 1945 soumettant temporairement l’exportation et la circulation de certaines œuvres d’art à une autorisation préalable (M.B., 14-15/01/1946, p. 338) et arrêté du Régent du 31 décembre 1945 réglant l’application de cet arrêté-loi (M.B., 14-15/01/1946, p. 341). 98 Archives MRAH, dossier général n° 917. Statut syndical. 99 Manifestation en l’honneur de Comte J. de Borchgrave d’Altena - Manifestatie ter ere van Comte J. de Borchgrave d’Altena», dans: Bulletin des MRAH-KMKG, 4e série, XXXII, 1960, pp. 126-129. 100 «Inauguration des nouvelles salles - Opening van de nieuwe zalen», dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 4e série, XXIV, janvier-juin 1952, 1-3, pp. 2-4.

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Le « Musée de la photographie » fut ouvert en 1956 au pavillon du Panorama du Caire mais transféré, dès l’année suivante, suite à des inondations, dans le musée du Cinquantenaire où il occupa successivement la galerie du petit narthex et le rez-de-chaussée du bâtiment côté Nerviens (jusqu’en 1973).102 Le musée devint aussi le lieu d’importantes expositions à sujets très divers, organisées ou accueillies au Cinquantenaire. Certaines, comme « la reine Victoria, le roi Léopold et leur temps », « l’Art mérovingien », « les Arts de la soie » attirèrent aux musées un public nombreux. À cette époque, les enrichissements des collections furent également considérables, provenant aussi bien d’achats, de legs ou de dons que de fouilles. Ainsi la section de céramiques s’accrut-elle d’une magnifique collection de porcelaines de Tournai, ainsi que de boîtes et tabatières, léguée en 1961 par Madame Louis Solvay. De 1952 à 1960, le service du Répertoire des Biens culturels, dirigé par Jean Helbig, conservateur, siégea aussi aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, sans toutefois dépendre de la direction des musées. Son objectif était d’organiser un réseau d’abris dans lesquels les chefs-d’œuvre du patrimoine mobilier national survivraient à un conflit nucléaire. La rédaction de listes des œuvres à prendre en considération, avec leurs dimensions, était un préalable indispensable à la construction des abris, partiellement réalisée entre 1953 et 1956. Pour le patrimoine immobilier, on constitua des « dossiers de restauration » comprenant des plans, relevés, etc. destinés à la restauration ou la reconstruction des monuments qui seraient endommagés en cas de conflit103. Les Musées royaux d’Art et d’Histoire de 1965 à 1993 En 1965, deux arrêtés royaux successifs fixèrent le statut des établissements scientifiques104 relevant de l’administration des arts et des lettres du Ministère de l’éducation nationale et de la culture, ainsi que leur structure105. Parmi ceux-ci figuraient les Musées royaux d’Art et d’Histoire alors dirigés par Pierre Gilbert. Ce dernier avait succédé deux ans plus tôt à Violette Verhoogen qui avait assumé la fonction de conservateur en chef après le départ à la retraite de Jules de Borchgrave, en 1960. Désormais, les musées étaient divisés en trois départements (voir l’organigramme p. 58).106 Intitulé « antiquité et archéologie générale », le premier département comprenait deux sections distinctes : la première regroupait les collections d’Égypte pharaonique, gréco-romaine, de l’Asie antérieure et de l’Iran ; la seconde, celles de la Grèce, l’Etrurie et Rome, du Japon, de la Corée et de la Chine, de l’Inde et l’Indochine, de l’Islam, ainsi que les collections ethnographiques et américaines. 101 MARIEN M., « La réorganisation de la salle du second âge du fer », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 4e série, XXIX, 1957, pp. 115-119. Voir aussi « La réorganisation des salles de Belgique ancienne aux MRAH », dans: Bulletin des musées de Belgique, Bruxelles, 1958, pp. 89- 90. 102 DELTOUR-LEVIE C., Op. cit., p. 186. 103 COOMANS T., « Le service du répertoire des biens culturels aux Musées royaux d’art et d’Histoire (1952-1960) et le fonds de plans de monuments belges conservé à la bibliothèque des musées », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, LXII, 1991, pp. 247-252. 104 Arrêté royal du 21 avril 1965 fixant la liste et le niveau des établissements scientifiques relevant de l’administration de la Recherche scientifique du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture (M.B., 31/08/1965, p. 10066). 105 Arrêté royal du 3 mai 1965 fixant la structure des établissements scientifiques relevant de l’administration des Arts et des Lettres du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture (M.B., 31/08/1965, p. 10067). 106 Décision ministérielle du 10 janvier 1967 approuvant les organigrammes des institutions scientifiques dépendant de l’administration de la Politique scientifique du ministère de l’Instruction publique et de la Culture (non publiée au Moniteur belge).

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Le deuxième département comprenait trois sections. La plus importante comprenait les collections de sculpture romane et moulages, de sculpture gothique et moderne, de mobilier et retables, de tapisseries, de miniatures et bijoux, de dentelles, de faïences et porcelaines, de verres et du haut moyen-âge. La seconde était consacrée aux armes et armures, à l’orfèvrerie médiévale ainsi qu’aux objets de cuivre, fer, étain et aux vitraux. La dernière au folklore et à l’histoire de la voiture. Au troisième département appartenaient la préhistoire nationale et la Belgique romaine et franque (1e section), ainsi que le service général scientifique, c’est-à-dire le service éducatif du musée (2e section), divisé en deux sous-sections francophone et néerlandophone (Opvoedende Dienst). Mais cette organisation fut rapidement revue (voir organigramme p. 59). En juillet 1972107, les services éducatifs furent rattachés au premier département, y formant la première section. La seconde section était dévolue à l’Égypte, au Proche-Orient et à l’Islam, la troisième à l’Antiquité classique. Au sein du département des Industries d’art, aussi, on regroupa autrement les collections. Dans la quatrième section, on retrouvait alors la sculpture, les tapisseries, les textiles et la dentelle. Dans la cinquième, les métaux, l’art mosan, les émaux, les vitraux et la céramique. Dans la sixième, les armes et armures, le travail du verre, les miniatures et bijoux ainsi que l’argenterie. Le troisième département fut divisé en deux sections : Belgique ancienne et archéologie générale, d’un part, Art populaire et ethnographie, de l’autre. Si les collections d’Extrême - Orient, indiennes et du Sud - Est asiatique appartenaient à la première section, l’archéologie américaine ainsi que les collections ethnographiques d’Afrique et d’Océanie appartenaient à la seconde ! En parallèle, les organes de direction furent complètement revus, eux aussi. L’arrêté de 1965 avait créé deux organes consultatifs auprès du Ministre de l’Éducation nationale et de la Culture, pour l’ensemble des institutions scientifiques de l’État : le Collège des directeurs et le Conseil scientifique appelé à donner son avis sur les question d’ordre scientifique et sur les nominations aux fonctions dirigeantes.108 Après des démarches, le directeur des musées royaux d’Art et d’Histoire avait été admis, à l’instar de celui du musée des Beaux-Arts, au sein du collège qui regroupait des institutions relevant de l’administration de la Recherche scientifique, alors que les musées dépendaient des Arts et des Lettres. Mais le processus de fédéralisation de l’État belge provoqua la scission de ce ministère. Dès le 28 juillet 1965, les musées se retrouvèrent sous la tutelle des ministres de la Culture française et néerlandaise109, alors que les autres institutions, soumises à l’administration de la recherche scientifique, relevaient de l’Éducation nationale. Ils étaient ainsi exclus du conseil scientifique prévu par l’arrêté du 20 avril 1965. Finalement, un conseil scientifique commun aux musées, à l’Institut royal du Patrimoine artistique, ainsi qu’au service national des

107 Arrêté ministériel du 20 janvier 1972 fixant la structure des établissements scientifiques relevant de l’administration des Arts et Lettres du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture française et de l’Administration des Arts et de l’Enseignement artistique du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture néerlandaise (non publié au Moniteur). 108 Arrêté royal du 20 mai 1965 portant création d’un Collège des directeurs des institutions scientifiques du ministère de l’Éducation nationale et de la Culture (M.B., 10/06/1965, p. 6966) et arrêté royal du 16 novembre 1965 portant création d’un Conseil scientifique pour les institutions scientifiques dépendant de l’administration de la Recherche scientifique (M.B., 03/12/1965, p. 12671). 109 VAN DER CRUYSSEN C., Het ministerie van Onderwijs en Cultuur, deel I. Organisatie (Miscellanea archivistica studia 64), Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les Provinces, 1995, p. 45.

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fouilles, fut créé par l’arrêté du 24 juillet 1970, pour désigner le personnel des fonctions dirigeantes des musées110. Le musée dut encore patienter jusqu’en 1973 pour être doté de son propre conseil scientifique composé de membres du personnel scientifique de l’établissement et de personnalités scientifiques choisies en raison de leur compétence111. Celui-ci était distinct du jury de promotion et de recrutement du personnel scientifique, constitué depuis 1965. En ce qui concerne cette catégorie de personnel, l’arrêté royal du 21 avril 1965 portant sur le statut pécuniaire du personnel scientifique de l’État supprima l’inégalité existant entre les chercheurs attachés aux institutions scientifiques et ceux des universités. Aux côtés du conservateur en chef, René De Roo qui avait succédé en 1969 à Pierre Gilbert112, et de la commission administrative du patrimoine, on nomma, en 1977, les comités de département prévus par l’arrêté du régent de 1949 et compétents en ce qui concerne les achats et d’acquisitions d’œuvres113. L’aménagement des salles gréco-romaines en 1966114, suivi par celles de l’Asie antérieure en 1967115 et par les salles égyptiennes en 1973, dans l’aile du musée reconstruite par les architectes Malcause et Puttemans, a été incontestablement l’événement le plus important de la fin des années 1960 et du début des années 1970. Les salles d’expositions, réparties sur trois étages, s’y ordonnèrent autour de la grande mosaïque d’Apamée restée en place. Les bureaux prirent place dans l’avant-corps. Parallèlement, les salles de la galerie Albert-Élisabeth, qui venaient d’être évacuées, furent aménagées pour accueillir les porcelaines de Tournai, les instruments scientifiques, les argenteries et les dinanderies. La salle intermédiaire entre la galerie et l’aile de l’antiquité fut consacrée aux arts de l’Islam. Au département des Industries d’art, près de six ans furent nécessaires pour pouvoir, après d’importants travaux de renouvellement des circuits électriques, ouvrir à nouveau au public, en 1976, le circuit qui présentait, autour du cloître, la sculpture et les industries d’art, du 14e au 17e siècle, ainsi que la salle d’«Art mosan et du haut Moyen-Age ». Un circuit complété, cinq ans plus tard, par six nouvelles salles couvrant les périodes allant de l’art baroque à l’art Déco116. Le programme de réaménagement du musée du Cinquantenaire se poursuivit, à la fin des années 70, par la rénovation d’une partie de la sous-section Extrême - Orient, de l’Inde et du Sud - Est asiatique, l’aménagement d’une salle consacrée à la céramique contemporaine, la rénovation de la salle de l’Islam et la création d’une salle de l’Art chrétien d’Orient.

110 Arrêté royal du 24 juillet 1970 portant création d’un Conseil scientifique commun aux établissements scientifiques relevant de l’autorité conjointe du ministre de la Culture française et du ministre de la Culture néerlandaise (M.B., 23/09/1970, p. 9532). 111 Arrêté royal du 9 janvier 1973 portant création d’un Conseil scientifique aux Musées royaux d’Art et d’Histoire à Bruxelles (M.B., 22/06/1973, p. 7662). 112 Voir la notice de TEFNIN R. dans: Nouvelle Biographie Nationale…, VI, 2001, pp. 211-214. 113 Arrêté royal du 19 janvier 1977 portant constitution des Comités aux Musées royaux d’Art et d’Histoire (M.B., 08/06/1977, p. 7655). 114 « Les nouvelles salles gréco-romaines », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, 4e série, XXXVIII-XXXIX, 1966-1967, pp. 3-9. 115 HOMES-FREDERICQ D., « Les nouvelles salles de l’Asie antérieure », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, XL-XLII, 1968-1970, pp. 339-357. 116 DERVEAUX G., « Les six nouvelles salles du département des arts décoratifs », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, LIII, 1982, 1, pp. 113-115.

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La Porte de Hal qui nécessitait d’importants travaux de rénovation fut fermée en 1976. Ses collections furent transférées au musée royal de l’Armée, situé dans l’aile opposée du « palais du Cinquantenaire ». En 1978, on inaugura le « musée Bellevue ». Cet hôtel englobé dans le vaste complexe du Palais royal, fut conçu comme une demeure où l’on pouvait admirer des objets et oeuvres d’art évoquant la vie de la société aisée du 18e et du 19e siècles117. À la même période, la restriction des crédits disponibles limita fortement les achats du musée dont le patrimoine s’enrichit néanmoins encore grâce aux fouilles, à la générosité de mécènes, ainsi qu’au Patrimoine des musées et aux Amis des Musées royaux d’Art et d’Histoire, association créée en 1974, sous l’impulsion du conservateur en chef, afin de soutenir les activités du musée118. Pour éviter toute confusion, l’association des « Amis du service éducatif des musées » changea alors de dénomination pour s’appeler désormais « Diffusion culturelle des musées royaux d’Art et d’Histoire ». Il faut également mentionner la transaction qui eut lieu avec le Musée royal de l’Afrique centrale, en 1967, qui permit au musée de devenir propriétaire des « collections d’art appliqué de style 1900 » figurant au catalogue de l’Exposition internationale de Bruxelles - Tervuren de 1897, en échange de 9500 objets d’ethnographie américaine et océanienne provenant du musée du Cinquantenaire119. Quelques années plus tard, en 1978, eut lieu un second transfert d’objets d’ethnographie africaine et mélanésienne120 des Musées royaux d’Art et d’Histoire vers le Musée royal de l’Afrique centrale, dans l’optique de rationaliser les domaines d’études et l’organisation des collections des deux institutions121. Institution scientifique, les musées royaux d’Art et d’Histoire s’attachèrent à développer encore leurs activités, particulièrement dans le domaine de l’archéologie. À côté de la Fondation égyptologique dont la dernière campagne de fouilles en Égypte avait eu lieu en 1955, le Comité des Fouilles belges en Égypte fut fondé en 1965, sous les auspices du Ministère de l’Éducation nationale. Hébergé au musée du Cinquantenaire et dirigé par Herman De Meulenaere, conservateur de la section égyptienne des musées, il poursuivit les recherches entamées à Elkab par la Fondation et, de 1969 à 1974, à Assassif122. Grâce à l’appui du Fonds de la Recherche scientifique, un « Centre belge de recherches archéologiques à Apamée » fut constitué la même année.123 pour coordonner de nouvelles campagnes de fouilles sur le site syrien où les travaux avaient été pratiquement arrêtés après la Seconde Guerre mondiale124. Des fouilles furent également entreprises en Iran (Pusht-i-Kuh, Luristan), de 1965 à 1979, en collaboration avec l’université de Gand125. 117 MARIEN-DUGARDIN A.-M., « Le musée Bellevue. Nouvelle annexe des Musées royaux d’Art et d’Histoire », dans : Bulletin des MRAH-KMKG…, L, 1978, pp. 272-276. 118 DERVEAUX-VAN USSEL G. & COUPÉ D., « De vrienden van de Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis », dans: Liber memorialis…, p. 299. 119 Arrêté ministériel du 11 décembre 1967 (Archives MRAC). 120 Arrêté ministériel du 24 octobre 1978 (Archives MRAC). 121 Comme l’explique Madeleine Brilot, cet objectif ne fut jamais atteint. Ainsi, les MRAH possèdent-ils actuellement la collection micronésienne, une grande partie des objets polynésiens, les collections précolombiennes et des objets d’ethnologie américaine. Outre l’Afrique, les collections du MRAC renferment désormais des objets polynésiens, toute la Mélanésie, l’ethnologie américaine et certains objets précolombiens (voir BRILOT M., « La constitution de la collections d’écorces battues des MRAH et du MRAC », dans: Bulletin des MRAH-KMKG…, LXXVI, 2005 (à paraître en 2008). 122 LIMME L., « Het Comité voor Belgische Opgravingen in Égypte », in Liber memorialis…, pp. 231-237. 123 Statuts du Centre belge de Recherches archéologiques à Apamée (Annexes M.B., 20/05/1965, p. 1045, n° 2698). 124 BALTY J.-C., « Les fouilles d’Apamée de Syrie », in Liber memorialis…, pp. 217-224. 125 VANDEN BERGHE L., Luristan, een verdwenen bronskunst uit West-Iran, Gent, 1982, pp. 26-86.

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Le Comité belge des fouilles en Jordanie, fondé en 1975, choisit le site de Lehun pour y développer un important chantier de fouilles126. De même, une Mission archéologique belge au Mexique vit le jour en 1974. Après plusieurs saisons de prospection dans la Sierra del Nayar, elle se consacra aux fouilles d’un site : le Cerro del Huistle127. Ne disposant plus d’un service de fouilles propre, la section Belgique ancienne parvint cependant à organiser encore des campagnes de fouilles dans une série de sites en Belgique : Eprave, les rives de la Lesse, Asse, Gooik, Overhespen… Après la régionalisation des compétences relatives au patrimoine immobilier en 1989, elle a développé plus particulièrement une collaboration étroite avec la cellule archéologique de la Direction des monuments et sites de la région de Bruxelles-Capitale pour l’élaboration de l’atlas du sous-sol et des découvertes archéologiques de la région et l’organisation de fouilles préventives. Par ailleurs, certaines associations existantes furent totalement réorganisées. À l’Institut belge des hautes études chinoises, par exemple, une nouvelle génération de sinologues donna l’impulsion au réaménagement de la bibliothèque, ainsi qu’à l’établissement d’un programme de conférences. La Fondation Georges Dossin fut créée en 1976 pour favoriser le développement des études assyriologiques en Belgique, organisant des conférences et voyages d’études, outre la mise sur pied d’une bibliothèque spécialisée128. Cette période vit aussi se multiplier les expositions présentées au musée du Cinquantenaire. Certaines étaient très prestigieuses, comme « Rhin-Meuse » en 1972 ou « Akhnaton & Nefertiti » en 1975, d’autres plus réduites. Plusieurs furent destinées à mettre en valeur les collections du musée, telle « Prestige de la faïence de Delft », dans le cadre des manifestations organisées en 1971 par Europalia en l’honneur des Pays-Bas. Par ailleurs, à partir de 1970, les services éducatifs mirent sur pied périodiquement des expositions aménagées spécifiquement pour les handicapés de la vue. Sous la direction d’Herman De Meulenaere (1983-1988), l’institution devint, comme les autres établissements scientifiques nationaux, un service de l’État à gestion séparée129. En effet, à la suite de la deuxième réforme de l’État, en 1980, les musées avaient été rattachés au Ministère de l’Éducation nationale, « échappant » ainsi à la communautarisation. Herman Liebaers, nommé en 1981 commissaire royal à la restructuration des institutions scientifiques nationales130, avait alors insisté sur la nécessité de donner aux institutions une vue claire des moyens financiers qui leur sont alloués et de leur permettre d’en disposer suivant un planning qu’elles définiraient elles-mêmes. Ses conclusions débouchèrent sur la création de quatre « groupements scientifiques », parmi lesquels le groupe « musées » comprenant les Musées royaux des beaux-arts de Belgique et les Musées royaux d’Art et d’Histoire131.

126 HOMÈS-FREDERICQ D., « Belgische opgravingen te Lehun in Jordanië”, dans: Liber memorialis…, pp. 249-256. 127 PURIN S., « La mission archéologique belge au Mexique », dans: Liber memorialis…, pp. 263-267. 128 HOMÈS-FREDERICQ D., « De Assyriologische Stichting Georges Dossin vzw », dans: Liber memorialis…, pp. 191-194. 129 Arrêté royal n° 504 du 31 décembre 1986 créant les établissements scientifiques de l’État qui relèvent du ministre désigné, en tant que services de l’État à gestion séparée (M.B., 23/01/1987, p. 1002). 130 Arrêté royal du 24 juillet 1981 nommant un commissaire royal à la restructuration des institutions scientifiques nationales (M.B., 18/08/1981, p. 10211) et arrêté royal du 28 septembre 1981 déterminant la mission et les moyens du commissaire royal à la restructuration des institutions scientifiques nationales (M.B., 29/10/1981, p. 13800). 131 Rapport au Roi et arrêté royal n° 275 du 31 décembre 1983 relatif à certains établissements scientifiques de l’État (M.B., 13/01/1984, p. 392).

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L’autonomie de gestion qui entra en vigueur au début de 1987 permit à la commission de gestion commune au groupe des musées de décider seule de l’affectation des fonds disponibles, alors qu’auparavant l’administration déterminait l’attribution des crédits132. Placé à partir de 1988 sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur133, chaque musée put désormais conserver ses recettes propres et les dépenser librement. Dans ce contexte, aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, un nouveau fonds fut créé en 1990, « Per Musea », destiné à permettre au mécénat privé de soutenir l’activité du musée, notamment par l’achat d’œuvres d’art. Car les moyens financiers restaient restreints et poussèrent même à la fermeture périodique d’une série de salles au public, tant au Cinquantenaire qu’au musée Bellevue et à la Tour japonaise. Pourtant, dès la fin des années 1980, l’accent fut officiellement mis sur le service au public. Au sein de la première section du premier département, consacrée aux services généraux scientifiques, on comptait désormais les services éducatifs, la bibliothèque, la diathèque, l’atelier de moulages, le service des publications, ainsi qu’un service de relations publiques et expositions temporaires134. Ces derniers furent créés pour prendre en charge l’organisation d’expositions destinées à draîner vers les musées un public plus large. Et, sous la direction de Francis Van Noten, le musée du Cinquantenaire fut doté d’un nouvel espace d’exposition, ainsi que d’un auditorium, à l’emplacement d’une cour intérieure derrière la galerie Albert – Elisabeth.135 Les annexes du musée : l’Hôtel Bellevue, la Tour japonaise, ouverte à nouveau depuis le festival Europalia Japon de 1989, et la Porte de Hal, restaurée en 1991 et aménagée en musée du folklore, participèrent à cette orientation, accueillant des ensembles plus petits. Quelques travaux d’aménagement furent entrepris pour les collections permanentes. En 1990, on réaménagea la salle consacrée aux costumes et aux textiles ainsi que celle qui abrite la collection de préhistoire générale. En 1991, des travaux de restauration furent entamés au Pavillon chinois fermé depuis 1988. Mais l’événement le plus important de cette période fut certainement le rattachement définitif du musée des instruments de musique du Conservatoire de musique de Bruxelles aux Musées royaux d’Art et d’Histoire136. La création du Musée instrumental au sein du Conservatoire de Bruxelles remonte à 1877. À son origine, il réunit deux collections d’instruments : d’une part, celle du célèbre musicologue François-Joseph Fétis, premier directeur du Conservatoire, achetée en 1872 par l’État belge et, d’autre part, celle offerte en 1876 au roi Léopold II par le Rajah Sourindro Mohun Tagore, comprenant une centaine d’instruments indiens137. Dirigé par Victor Mahillon138, collectionneur, facteur d’instruments à vent et acousticien reconnu, le musée a connu d’emblée un accroissement considérable du nombre de ses instruments, grâce à des achats de collections ou de parties de collections importantes telle la collection Tolbecque, la collection Sax, la collection Contarini-Correr, acquise en 1886, et la collection personnelle du directeur ! Le musée a également bénéficié de nombreux dons, 132 Arrêté royal n° 504 du 31 décembre 1986 (M.B., 23/01/1987, p. 1002). 133 Arrêté royal du 27 mai 1988 fixant les attributions ministérielles relatives aux institutions culturelles et scientifiques nationales (M.B., 02/06/1988, p. 8014). 134 Musées royaux d’Art et d’Histoire. Rapport d’activités 1989, Bruxelles, 1989 (dactyl.). 135 Musées royaux d’Art et d’Histoire. Rapport d’activités 1991, Bruxelles, 1991 (dactyl.). 136 Arrêté royal du 16 octobre 1991 détachant le Musée instrumental du Conservatoire royal de Musique de Bruxelles et le rattachant aux Musées royaux d’Art et d’Histoire (M.B., 11/01/1992, p. 436). 137 Musée des Instruments de musique. Guide du visiteur, Bruxelles-Sprimont, 2000, p. 7. 138 Sur Mahillon, voir la thèse non publiée d’I. DE KEYSER, De geschiedenis van de Brusselse muziekinstrumentenbouwers Mahillon en de rol van Victor-Charles Mahillon in het ontwikkeling van het historisch en organologisch discours omtrent het muziekinstrument, RUG (onuitgegeven doctoraatsverhandeling), 1996, 6 vol.

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parmi lesquels celui du comte Cavens, mécène déjà cité plus haut, qui acheta une partie de la collection du notaire renaisien César Snoeck groupant les instruments des anciens Pays-Bas pour l’offrir au musée. Ces instruments furent entreposés rue aux Laines, dans une annexe du Conservatoire qui avait été doté de nouveaux locaux rue de la Régence. Parallèlement, le conservateur du musée instrumental avait créé un atelier de restauration des instruments du musée. Nommé en 1880, François De Vestibule y procédait également à des copies d’instruments conservés dans d’autres institutions. En 1896 et 1909, Ernest Closson et Fernand Mahillon, fils du conservateur en chef, furent nommés conservateurs adjoints. Musicologue renommé, le premier remplaça en 1924 Mahillon comme conservateur et obtint du Ministre des Sciences et des Arts la transformation en salles d’exposition de la belle maison de maître à l’angle du Petit-Sablon qui servait de domicile au directeur du Conservatoire, ainsi que l’agrandissement des réserves de la rue aux Laines. Son fils Hermann Closson, attaché à la bibliothèque du Conservatoire depuis 1919, lui succéda en 1936 et procéda à une réorganisation des locaux et à une classification plus rationnelle des instruments. Il se fit adjoindre un luthier-réparateur permanent chargé de veiller à la conservation des instruments. Sa tâche fut poursuivie dès 1946 par René Lyr qui dota le musée des instruments du facteur belge Cloeters. Sous la direction de Roger Bragard, conservateur de 1957 à 1968, le musée instrumental fit enfin l’objet de l’attention du Ministère de la Culture et obtint une augmentation des budgets qui permit de réaménager les salles d’expositions, d’organiser des concerts sur des instruments d’époque ou des reconstitutions et d’enrichir à nouveau quelque peu les collections. Outre René De Maeyer, nommé conservateur - adjoint en 1960, Bragard s’entoura de collaborateurs chargés d’étudier scientifiquement les instruments. Avec l’aide de Nelly Lebrun, enseignante détachée au musée instrumental à partir de 1961, il mit aussi sur pied un « service éducatif » pour rendre la collection accessible au public. Ces efforts ont été poursuivis par De Maeyer, désigné conservateur en 1972, et son adjoint, Nicolas Meeùs, à partir de 1975. Ce dernier lança les bases de l’installation du musée des instruments de musique dans les anciens bâtiments du magasin Old England acquis par l’État en 1978139. Les Musées royaux d’Art et d’Histoire de 1993 à nos jours En juillet 1993 parut un arrêté du Ministre de la Politique scientifique qui réorganisait les départements et sections du musée (voir organigramme p. 60)140. Depuis 1992, en effet, les institutions scientifiques nationales étaient placées sous la tutelle du Ministre de la Politique scientifique141. En 1994, dans le nouveau contexte fédéral, ces dix établissements furent rattachés aux Services du Premier ministre, plus spécifique aux services fédéraux des affaires scientifiques, techniques et culturelles (SSTC), chargés de les coordonner et de les contrôler, dans les limites de la gestion séparée142. Un nouveau collège des chefs d’établissements

139 Voir N. MEEÙS, Le musée instrumental de Bruxelles, Bruxelles, Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture française, 1976, 43 p. 140 Arrêté ministériel du 20 juillet 1993 portant dénomination des départements et sections des Musées royaux d’Art et d’Histoire (M.B., 14/10/1993, p. 22598), modifié par l’arrêté ministériel du 12 février 1999 (M.B., 23/03/1999, p. 9332). 141 Arrêté royal du 16 mars 1992 fixant les attributions ministérielles relatives aux institutions culturelles et scientifiques nationales (M.B., 21/03/1992, p. 6085). 142 Arrêté royal du 26 avril 1994 modifiant la dénomination des services de programmation de la Politique scientifique (M.B., 29/04/1994, p. 11450).

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scientifiques fédéraux fut établi par l’arrêté royal du 7 octobre 1996143. Il sera supprimé en 2006, après que les directeurs généraux des établissements scientifiques soient devenus membres du comité de direction du Service Public de Programmation (S.P.P.) Politique scientifique144. Toujours consacré à l’Antiquité, le premier département du musée se divisa désormais en deux sections : Égypte, Proche-Orient et Iran d’une part, Antiquités classiques de l’autre. Le deuxième, celui des Industries d’art, fut divisé en quatre sections toujours d’après les techniques : sculpture, mobilier et textile (section 3), métaux et orfèvrerie, argenterie et objets précieux (section 4), verrerie, vitraux et céramique (section 5) et folklore et voitures hippomobiles (section 6). Le troisième département regroupa l’archéologie générale et les civilisations non-européennes, la section 7 comprenant l’archéologie nationale et la préhistoire générale, tandis que la section 8 réunissait l’Amérique, l’Asie, l’Afrique du Nord et l’Océanie. Les instruments de musique, divisés en musique ancienne (section 9) et musique moderne (19e et 20e siècles) et traditionnelle (section 10), constituaient le dernier département des musées royaux d’Art et d’Histoire. Dépendant directement du conservateur en chef, les services généraux comprenaient les services éducatifs et culturels, les relations publiques et les expositions temporaires, ainsi que les services de documentation : bibliothèques, diathèque, publications, atelier de moulage et photothèque (dès 1996). À ceux-ci s’ajoutèrent progressivement de nouveaux services orientés vers le public, tels la librairie (à partir de 1992), la cafétéria, le service de location des salles, le service de bénévolat (dès 1994), ou destinés au fonctionnement interne, comme le service technique ou le service informatique. Après des travaux de rénovation des grand et petit narthex, une série de salles condamnées le temps du chantier purent être ré-ouvertes en 1993 dans l’enfilade du cloître et le circuit du Moyen-Age au baroque. Par la suite, des travaux d’aménagement ou de rafraîchissement furent réalisés dans d’autres salles. En 1994, plus particulièrement, suite à la fermeture du musée Bellevue pour permettre l’installation d’une galerie à la mémoire du roi Baudouin, les collections qui y avaient été exposées furent déménagées au musée du Cinquantenaire. En 1995, le Pavillon chinois réapparaissait à la vue générale dans tout son éclat de 1910. Et en juin 2000, eut lieu l’ouverture du nouveau Musée des Instruments de Musique (MIM) dans les bâtiments des anciens magasins Old England situés place Royale, restaurés par la Régie des bâtiments. En 2000, l’institution connut un changement important au niveau de sa direction. Le 1er mars, un arrêté royal installa un collège de deux ordonnateurs, Anne Cahen-Delhaye et Pascale Vandervellen, pour assurer la gestion matérielle et financière de l’institution. Le conservateur en chef, Francis Van Noten, fut, à sa demande, admis à prendre sa retraite anticipée et remplacé, pendant quelques mois, par Éliane De Wilde, conservateur en chef des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, puis par Anne Cahen-Delhaye jusqu’à sa désignation comme directrice générale en 2005. 143 Arrêté royal du 7 octobre 1996 créant un Collège des chefs des établissements scientifiques fédéraux soumis à l’autorité du ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions (M.B., 15/11/1996, p. 29045). 144 Arrêté royal du 27 janvier 2006 portant suppression de certains organes relatifs au fonctionnement du Service public fédéral de programmation Politique scientifique et des établissements scientifiques fédéraux qui en relèvent (M.B., 10/02/2006, p. 6809).

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D’un point de vue administratif, le tournant du siècle est caractérisé par une réorganisation des comités d’encadrement du musée. Outre la commission de gestion du groupement « musées » et le conseil scientifique, un conseil de direction fut composé du conservateur en chef et des chefs de département dès 1999145. En 2000, fut créée une commission consultative d’achat 146 composée du conservateur en chef, du président du conseil scientifique et de deux spécialistes extérieurs au musée, qui se substitua aux comités techniques par département. Et dans le cadre de l’indispensable modernisation de la gestion des institutions scientifiques fédérales, on décida d’introduire au sein du musée de nouvelles fonctions managériales. Les nouveaux conseillers auraient pour tâche d’assister le directeur-général dans la gestion administrative, financière et matérielle de l’institution147. Au sein des services généraux du musée, on procéda donc à des réorganisations et à la création de nouvelles structures, tel le service juridique, le service informatique ou la cellule d’encadrement didactique148. Une place très importante est toujours donnée aux expositions temporaires, manifestations fort appréciées du public, qui permettent d’accroître les moyens financiers du musée : chaque année, près d’une dizaine d’expositions sur des thèmes très variés sont proposées au public, au musée du Cinquantenaire ou dans ses annexes. Sur le plan des collections permanentes, on a aménagé les appartements de Charles de Lorraine à la Bibliothèque royale en les meublant des collections du XVIIIe siècle et surtout on a rénové la quinzaine de salles consacrées aux industries d’art du Moyen-Age à la période baroque, ainsi que la présentation de la Tour japonaise. Et en 2006, s’est ouvert, dans une annexe du Pavillon chinois, un nouveau musée d’art japonais149. Désormais, les Musées royaux d’Art et d’Histoire comprennent le musée du Cinquantenaire, le Musée des Instruments de Musique, la Porte de Hal, la Tour japonaise, le Pavillon chinois, le Musée d’Art japonais et … le Pavillon des Passions humaines150. A propos de ce dernier bâtiment, signalons sa situation toute particulière. Commandé par l’État belge à l’architecte Victor Horta pour abriter le relief des Passions humaines du sculpteur Jef Lambeaux réalisé à la fin du 19ème siècle151, le pavillon passa en 1911 sous la

145 Arrêté royal du 26 mai 1999 modifiant l’arrêté royal du 20 avril 1965 relatif au statut des établissements scientifiques de l’État (M.B., 25/06/1999, p. 23918) et règlement intérieur du comité de direction des Musées royaux d’Art et d’Histoire du 2 octobre 2000 (M.B., 01/11/2000, p. 36889). 146 Arrêté ministériel du 11 décembre 2000 portant désignation des membres des commissions consultatives d’achat de certains établissements scientifiques de l’État relevant du ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions, érigés en services de l’État à gestion séparée (M.B., 23/12/2000, p. 42921). 147 Arrêté royal du 20 juillet 1998 portant diverses dispositions réglementaires relatives à la création d’une carrière particulière au sein des Services fédéraux des affaires scientifiques, techniques et culturelles (M.B., 29/08/1998, p. 27813). 148 Arrêté royal du 8 avril 2002 modifiant l’arrêté royal du 8 août 1835 instituant un Musée d’Armes anciennes, d’armures, d’Objets d’art et de Numismatique (M.B., 23/04/2002, p. 16596), arrêté royal du 2 août 2002 apportant diverses modifications aux dispositions organiques relatives à certains établissements scientifiques de l’État relevant du ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions (M.B., 19/09/2002, p. 40451) et arrêté ministériel du 10 septembre 2002 fixant les organigrammes des établissements scientifiques fédéraux relevant du ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions (M.B., 15/11/2002, p. 51401). 149 Arrêté royal du 14 mars 2005 modifiant l’arrêté royal du 8 août 1835 portant création de l’institution scientifique des Musées royaux d’Art et d’Histoire (M.B., 31/03/2005, p. 13904). 150 « Omise par le conseil scientifique » dans l’arrêté royal du 8 avril 2002 modifiant l’arrêté du 8 août 1835 instituant un Musée d’Armes anciennes, d’armures, d’objets d’art et de numismatique (M.B., 23/04/2002, p. 16596), cette implantation géographique des Musées royaux d’Art et d’Histoire est intégrée à l’A.R. du 2 août 2002 (M.B., 12/09/2002, p. 40451). 151 HAERENS J., « Jef Lambeaux en het reliëf der Menselijke Passies. Een historisch overzicht », dans: Bulletin des MRAH-KMKG, LIII, 1982, 1, pp. 89-105.

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responsabilité de l’administration des Beaux-Arts mais fut rarement ouvert en raison de l’impossibilité de lui affecter une surveillance permanente152. En 1978, à l’occasion d’une visite officielle du roi Khaled d’Arabie Saoudite en Belgique, le roi Baudouin décida de le mettre à la disposition du Centre islamique et culturel de Belgique. La convention conclue dès l’année suivante entre le Ministère des Travaux publics et cette ASBL prévoyait une concession du bâtiment pour une période prenant fin le 30 juin 2068, jour marquant la fin de concession de la Rotonde du « Panorama du Caire » voisine153, afin d’y installer un musée islamique. L’ampleur des réactions qu’il suscita eut raison de ce projet. On proposa de procéder à un échange avec un autre bâtiment mais, à ce jour, le problème reste entier154. Les perspectives En ce début de troisième millénaire, les Musées royaux d’Art et d’Histoire s’acheminent vers une véritable réorganisation structurelle. Le programme cadre triennal pour 2006-2008 comprend en effet un projet de nouvel organigramme où les départements existants sont appelés à disparaître, les sections et services étant regroupés en quatre nouvelles divisions opérationnelles : patrimoine, recherche scientifique et bibliothèques, service au public et service d’appui. La première se consacrerait essentiellement à la gestion des collections d’objets d’art, y compris les archives. La seconde aux recherches scientifiques transversales, ainsi qu’aux programmes de fouilles et aux bibliothèques du musée. Comme l’indique bien son intitulé, la division suivante regrouperait les services pour le public tels les services éducatifs, la photothèque, la librairie, le service des relations publiques, celui des expositions temporaires, des locations, etc. avec pour objectif prioritaire : la rénovation des salles d’exposition permanentes au Cinquantenaire. La dernière unité regrouperait toutes les activités liées à la gestion matérielle, humaine et financière du musée : comptabilité, service du personnel, services techniques, informatique, nettoyage, gardiennage, etc.155

152 DULIÈRE C., « Le pavillon des Passions humaines au Parc du Cinquantenaire », Revue belge d’Antiquité et d’Histoire de l’art, 48, 1979, pp. 85-97. 153 Confié à la gestion du musée dès 1898, ce bâtiment fut concédé en 1968 au Centre islamique et culturel de Belgique. En 1978, il fut restauré et réaffecté en grande mosquée, par l’architecte tunisien Boubaker, aux frais de la même Arabie Saoudite. Gravement endommagée, la toile du Panorama du Caire fut alors roulée et entreposée au musée du Cinquantenaire. 154 Voir le dossier de restauration du Pavillon des Passions humaines réalisé par la Régie des Bâtiments en mars 2006 et aimablement communiqué par la Commission royale des Monuments et des Sites, pp. 11-18. 155 CAHEN-DELHAYE A., Programme-cadre triennal pour les Musées royaux d’Art et d’Histoire 2006-2008, 30 janvier 2006 (dactylographié).

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ORGANIGRAMMES

Musée royal d’armures, d’antiquités et d’artillerie, 1847-1859

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Musée royal d’antiquités, d’armures et d’artillerie, 1859-1879

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Musée royal d’antiquités et d’armures, 1879-1889

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Musées royaux des arts décoratifs et industriels, 1889-1912

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Musées royaux du Cinquantenaire – Museums van het Jubelpark, 1911-1937

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Musées royaux d’Art et d’Histoire-Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, 1937-1949

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Musées royaux d’Art et d’Histoire – Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, 1949-1967

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Musées royaux d’Art et d’Histoire – Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, 1967-1972

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Musées royaux d’Art et d’Histoire – Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis, 1972-1993

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Musées royaux d’Arts et d’Histoire – Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis 1993-aujourd’hui

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FORMATION ET GESTION DES ARCHIVES Ce chapitre traitera d’abord de la situation du dépôt d’archives central, au musée du Cinquantenaire. On étudiera ensuite la formation et la gestion des archives de la direction, des services généraux, des départements et des sections, ainsi que leur état de conservation, de classement et d’accessibilité. On s’interrogera aussi sur la politique de sélection qui apparaît dans le tableau de tri. Enfin, on dressera un état des lieux dans le domaine de l’archivage digital. Pour être complet, il faut d’abord indiquer quelques fonds d’archives conservés ailleurs, qui peuvent offrir des informations complémentaires sur l’histoire des Musées royaux d’Art et d’Histoire. Le premier fonds à mentionner est celui de l’Administration des Beaux-Arts, conservé aux Archives générales du Royaume. Il contient de nombreux documents en rapport avec les Musées royaux d’Art et d’Histoire, émanant de cette ancienne administration de tutelle. Selon l’inventaire, on y trouve un certain nombre de dossiers concernant les commissions, les locaux, le personnel et les acquisitions des collections de l’institution pour la seconde moitié du dix-neuvième siècle et la première moitié du vingtième siècle156. En 2004, la Politique scientifique fédérale a également transféré aux Archives générales du Royaume un fonds composé de dossiers du personnel des institutions scientifiques fédérales, parmi lesquels on retrouve un certain nombre de dossiers relatifs à des membres de l’institution nés avant 1919. Les personnes intéressées peuvent actuellement consulter ce fonds à l’aide d’un instrument de recherche provisoire et non publié, en respectant les dispositions légales en matière de protection de la vie privée157. Un troisième fonds d’archives qui mérite d’être mentionné est celui du Conservatoire royal de Musique de Bruxelles, déposé aux Archives de l’État à Anderlecht. Son inventaire recense quelques dossiers en relation avec l’organisation, le personnel et les bâtiments du musée des instruments de musique datant des dernières décennies du dix-neuvième siècle et des premières du vingtième siècle. Les archives les plus intéressantes sont une quarantaine de dossiers d’acquisition du musée des instruments de musique qui datent de la période 1876-1925 et qui contiennent de la correspondance relative à l’achat ou au legs d’instruments158. Enfin, le « Conservatoire royal de Musique de Bruxelles » conserve peut-être encore une série de documents en rapport avec le musée des instruments qui y était attaché. Pendant la réalisation du tableau de tri, on a en effet constaté que les archives du musée des instruments de musique contiennent surtout (à quelques exceptions près) des archives de la période après 1950, ce qui signifie que les dossiers des années 1920, 1930 et 1940 sont, pour la plupart, manquants. Il est donc possible que ceux-ci soient encore conservés par le Conservatoire. Le dépôt central des Musées royaux d’Art et d’Histoire Actuellement, les anciens dossiers d’archives des Musées royaux d’Art et d’Histoire (principalement de la direction et de ses services généraux) sont, pour la plupart, conservés dans une des réserves du musée du Cinquantenaire. Cette cave n’est cependant pas adaptée 156 Administration des Beaux-Arts. Ancien Fonds, Remise 1957. Bestuur der Schone Kunsten. Vroeger Fonds, Storting, Brussel, Algemeen Rijksarchief en Rijksarchief in de Provinciën (Toegangen in beperkte oplage Algemeen Rijksarchief. Instruments de recherche à tirage limité Archives générales du Royaume 4), 1990, p. 11. 157 Dossier centrale des Archives générales du Royaume à Bruxelles concernant les Services scientifiques, techniques et culturels fédéraux, nr. 4769 158 VANDEWOUDE E., Inventaris van het archief van het Koninklijk Muziekconservatorium te Brussel (1832-1834, 1876-1931), Bruxelles, Archives de l’État. Région de Bruxelles Capitale (Toegangen in beperkte oplage - Instruments de recherche à tirage limité 57), 2001, pp. 56-59.

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pour conserver à long terme des archives de valeur historique: des tuyaux de chauffage y provoquent des variations de température importantes et des conduites d’eau augmentent le risque d’inondation. Une partie des archives du Service éducatif ont ainsi été récemment perdues suite à une grave inondation provoquée par une rupture d’une canalisation suspendue et aux moissures qui se sont ensuite développées en raison de la température élevée. Cette cave est, en outre, régulièrement inondée lors de fortes pluies. Enfin, par suite d’un manque cruel d’entretien, tous les documents d’archives qui y sont conservés sont recouverts d’une couche de poussière et de saleté. Outre les conditions de conservation matérielle, se pose aussi le problème du classement et de l’accessibilité des archives. Bien que quelques séries montrent un certain ordre et/ou portent des traces d’anciens systèmes de classement, la plus grande partie des archives centrales définitives sont mal classées, fragmentées et mélangées. Les dossiers munis de l’inscription “divers”, “varia”, “à classer”, “archives anciennes” ou “aux archives”, par exemple, ne manquent pas. Deux anciens fonds d’archives, classés par numéros et contenant des dossiers de la direction, ont été, il y a quelques années, mélangés. De plus, seule une petite partie des fonds est répertoriée. Cette situation est d’autant plus regrettable que la valeur des dossiers est vite apparue durant la réalisation de ce tableau de tri. Les archives contiennent un grand nombre de dossiers d’une grande valeur historique, en relation avec la gestion administrative, matérielle, financière de l’institution, la gestion du personnel et la gestion des collections de l’institution aux dix-neuvième et vingtième siècles. Les dossiers d’archives les plus anciens datent même de 1838. Mais de nombreux dossiers sont probablement perdus. On ne retrouve plus (ou très partiellement) tant les rapports annuels que les procès-verbaux des organes de gestion les plus importants, ce qui constitue un lourd handicap pour les recherches sur l’histoire de l’institution. La gestion des archives centrales définitives pose donc de nombreux problèmes, mais il y a un espoir de changement. En 2006, les Musées royaux d’Art et d’Histoire ont engagé une archiviste, qui a pris (et va prendre) une série de mesures structurelles pour améliorer la situation. Durant l’été 2006, un premier tri des dossiers d’archives peu intéressants sur le plan historique a été effectué avec l’aide des Archives générales du Royaume, opération qui pourra être poursuivie à l’aide du présent tableau de tri. La seconde mesure qui a été prise concerne l’amélioration des conditions de conservation matérielle: peinture, réaménagement et nettoyage de la réserve située sous l’aile Albert-Élisabeth du musée du Cinquantenaire. Car si l’utilisation d’un autre espace, mieux adapté au stockage des archives, est hautement recommandé, le manque structurel de réserves au musée du Cinquantenaire en rend l’application peu évidente. La prochaine initiative sera le reclassement (physique ou intellectuel), le conditionnement dans des boîtes et chemises non acides et l’inventoriage des dossiers d’archives de valeur historique. Il prendra beaucoup de temps et demandera beaucoup d’énergie, mais est indispensable pour préserver et ouvrir les archives aux générations futures. Direction et services généraux des Musées royaux d’Art et d’Histoire Les dossiers d’archives récents de la direction et des services généraux des Musées royaux d’Art et d’Histoire sont principalement conservés dans les bureaux des collaborateurs. Les conditions de conservation y sont généralement correctes, mais on constate une fragmentation des archives et une diversification des systèmes de classement de plus en plus importantes. Le secrétariat de la direction est un des rares services à utiliser un plan de classement (probablement basé sur les codes de classification décimale) pour ranger et retrouver ses dossiers d’archives. Mais il témoigne de peu de cohérence et de structure, ce qui rend sa

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consultation difficile. Il est, à cet égard, très significatif que l’on utilise actuellement un index de mots clés bilingue et classé alphabétiquement pour retrouver les documents. Les archives de la comptabilité disposaient à l’origine d’un classement assez logique, transformé, dans les années 1990, en un système nébuleux, très vite remplacé par un nouveau système de classement. Le service du personnel conserve toutes les pièces importantes dans des dossiers du personnel classés par numéro, mais d’autres séries sont souvent moins bien délimitées et classées. Les archives des services techniques sont, elles, totalement éparpillées et fragmentées. Les autres services généraux disposent de systèmes de classement propres (pas toujours logiques). Cette fragmentation s’est encore accrue suite à la mise sur pied de plusieurs nouveaux services et à l’informatisation croissante. La politique de sélection préconisée dans le tableau de tri pour les dossiers d’archives de la direction et des services généraux vise, avant tout, à conserver les séries d’archives qui contiennent des éléments complets, uniques et (idéalement) synthétiques sur la direction, l’organisation et le fonctionnement de l’institution. Donc, pour la direction (niveau de gestion le plus haut de l’institution), les dossiers à conserver définitivement sont -entre autres- les indicateurs de correspondance, la correspondance, les notes de service, les dossiers concernant l’organisation et le fonctionnement des musées, les rapports annuels, les procès-verbaux et les documents annexes des organes de gestion et de décision. Les quelques séries de ce niveau qui ne répondent pas à ces critères peuvent être éliminées, tels les procès-verbaux et documents annexes du comité de direction du Service public fédéral de la Politique scientifique, dont les originaux sont conservés au SPF Politique scientifique lui-même, et les procès-verbaux et documents annexes du Conseil supériel de l’Enseignement technique, dont les originaux se trouvent déjà aux Archives générales du Royaume. Les dossiers d’archives du service juridique récemment attaché à la direction sont provisoirement aussi conservés car ils offrent un aperçu de questions juridiques spécifiques. Pour la comptabilité, seules les séries récentes qui documentent l’évolution financière générale sont conservées: par exemple, les budgets, les grands livres, les bases de données pour la gestion financière et comptable, les comptes annuels et/ou les bilans. Les factures, les bons de commandes et les extraits de compte récents (qui constituent souvent des séries volumineuses et contiennent peu d’informations de valeur historique) peuvent ainsi être éliminés. Les anciennes séries comptables sont (temporairement) conservées dans leur totalité, car, en raison de la situation chaotique de l’ensemble des archives de l’institution, il n’est pas certain que l’on puisse encore retrouver des informations ailleurs. Les séries d’archives les plus intéressantes pour la gestion matérielle sont celles qui offrent un aperçu des aménagements structurels et profonds des bâtiments, les inventaires matériels et mobiliers, les procédures de gardiennage et les incidents concernant la sécurité dignes d’intérêts. Quant aux documents de l’économat, ils peuvent, en raison de leur faible valeur historique, être entièrement détruits. Différentes séries ont été retenues concernant la gestion du personnel exercée par le service du personnel, tels les dossiers de nomination et de promotion des membres du personnel, les dossiers concernant le statut du personnel et le plan de personnel, les listes, fichiers et banques de données du personnel et les dossiers personnels. On conservera, en outre, les procès-verbaux et documents annexes de la Commission de recherche des membres du personnel pendant la Première guerre mondiale qui témoignent de circonstances exceptionnelles. Ces séries permettront aux futurs chercheurs de reconstruire la politique générale du personnel de l’institution, mais aussi de retrouver des données individuelles sur des membres du personnel. Bien que les dossiers individuels aient rarement été conservés dans leur totalité, dans le cas présent, la série mérite d’être gardée car elle remonte au milieu du dix-neuvième siècle, n’est proportionnellement pas si volumineuse et offre, par la présence de personnel tant scientifique qu’administratif et technique, une vue transversale de notre

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société. Les registres, fichiers et banques de données du personnel constituent également un instrument de recherche intéressant. La gestion ICT est aussi très importante, mais, actuellement, seuls les procès-verbaux et les documents annexes des réunions mensuelles donnent un aperçu de la politique en matière d’ICT. Plusieurs services généraux sont responsables de l’organisation concrète et de la coordination de la gestion des collections. Mais la formation et la gestion des archives relatives à l’enregistrement des pièces de collection est particulièrement problématique, bien qu’il s’agisse d’une des tâches fondamentales des musées. La conservation d’informations importantes sur les pièces acquises (numéro d’inventaire, description, mode et date d’acquisition, etc) est, en effet, essentielle pour la responsabilité juridique, pour les assurances, pour la gestion, la sécurité et le management des collections. Or, les Musées Royaux d’Art et d’Histoire semblent n’avoir jamais possédé d’”inventaire général” au sens strict du terme, c’est-à-dire de registre d’acquisition qui comprendrait l’ensemble des collections depuis sa création. Par ailleurs, les séries de correspondance, formulaires d’acquisition, fichiers et dossiers d’acquisition conservées au niveau central présentent de nombreuses lacunes, des chevauchements et des anomalies. Les registres d’acquisition (“inventaires généraux”) qui répertorient chronologiquement les pièces acquises par achat, don, leg, échange ou dépôt donnent pour chaque pièce (ou ensemble de pièces) son numéro d’inventaire, sa date d’acquisition, sa description, son prix (éventuel), son numéro d’inventaire par section et, parfois, son numéro de dossier d’acquisition. Ils présentent cependant d’énormes lacunes. Pour certaines périodes, les registres manquent; pour d’autres, seules certaines sections sont reprises. En outre, plusieurs collections importantes reçues en don ou en leg font l’objet d’inventaires particuliers. Abandonné progressivement au profit des inventaires de section sur fiches tenus dès le début du XXe siècle par les conservateurs, le registre d’acquisitions centralisé (“inventaire général”) a été repris au début des années 2000. La correspondance des différents conservateurs en chef relative aux (possibles) achats, dons, legs et/ou échanges de pièces de collection est complètement fractionnée et fragmentée. Les formulaires d’acquisition ont été seulement utilisés au cours des premières décennies du vingtième siècle pour répertorier systématique les achats. Les fichiers centraux de collections, classés thématiquement et réalisés au cours du XXe siècle (mais difficile à dater), ont également été abandonnés. Les dossiers d’acquisition centraux posent également problème. Créés dès le début du siècle passé, ils ont été séparés en une série de dossiers d’oeuvres acquises par achat et une série de dossiers d’oeuvres acquises par don, leg, échange ou prêt. Les deux séries ont cependant progressivement perdu de leur intérêt: la première série a été complètement arrêtée aux environs de 1989, tandis que la seconde ne contient, depuis les années 1960 environ, plus que des dossiers concernant des prêts extérieurs. Par ailleurs, la personne responsable actuellement des “inventaires généraux”, conserve des dossiers d’acquisition centraux depuis 1982, ce qui signifie qu’il y a chevauchement avec la série conservée dans les archives. Heureusement, les dossiers de prêts extérieurs sont toujours gérés de façon centralisée et classés de manière structurée. Le grand intérêt de ces diverses séries relatives aux collections explique que l’on ait indiqué comme délai de conservation “jusqu’à substitution” pour signaler que ces pièces d’archives perdront leur utilité administrative dès qu’elles seront intégralement remplacées (par numérisation, scans en haute résolution, photocopies…) et qu’elles pourront ainsi être encore consultées. En outre, toutes les pièces d’archives en rapport avec l’enregistrement et la

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gestion des collections doivent évidemment être gardées afin de pouvoir retracer l’origine et le contexte des oeuvres d’art du musée. Par ailleurs, pour les services généraux qui aident, sur le plan pratique, les conservateurs pour l’organisation des expositions permanentes et temporaires, le tableau de tri indique qu’à l’expiration du délai de conservation seules les pièces importantes sur le plan du contenu (correspondance, rapports, cahiers des charges, offres retenues, scénario, textes des salles et des audioguides, photographies, dessins…) devront être conservées, les pièces restantes pouvant être éliminées. On pourra ainsi reconstituer, dans les grandes lignes, la conception, l’organisation et le parcours des expositions temporaires et permanentes. Mutatis mutandis, un traitement identique sera réservé aussi bien aux services éducatifs francophones et néerlandophones qu’au service de communication, dont les séries d’archives peuvent également être triées. Pour les services éducatifs, il faut pouvoir retracer globalement l’organisation des ateliers, la rédaction des guides et des brochures à l’intention des visiteurs, ainsi que l’organisation des conférences, événements et excursions. Pour le service de la communication, il faut documenter la politique de communication, les campagnes concrètes et les divers canaux de communication. La politique de tri des dossiers d’archives en rapport avec la gestion de la bibliothèque centrale, tient compte des conditions très spécifiques de formation de ceux-ci. Les catalogues, par exemple, peuvent être éliminés après leur remplacement intégral par des bases de données ou d’autres instruments de recherche, la description des publications restant, en principe, identique. Les registres et/ou fichiers d’acquisition actuels seront conservés car ils documentent la politique d’acquisition et d’échange de la bibliothèque. Les dossiers d’échange et de don peuvent, au bout d’un certain temps, être éliminés car l’investissement nécessaire à la conservation de ces séries (souvent volumineuses) ne serait pas en rapport avec leur valeur historique potentielle. Pour la photothèque et la diathèque, on mènera une politique de tri très prudente, car les dossiers d’archives concernent l’acquisition et la description de matériel visuel unique. La même chose vaut pour les archives de l’atelier de moulages qui offrent un aperçu de l’organisation de cet atelier unique, du développement de la collection de moules et de la vente de moulages. Naturellement, l’ancienne série d’archives de la “section artistique” de la “Commission royale belge des Échanges internationaux” déjà inventoriée sera elle aussi intégralement conservée en raison de son ancienneté, de son caractère unique et de son étendue. Restent enfin les services transversaux plus petits de la location des salles, de la librairie et du bureau des bénévoles. Ces services ont des tâches essentiellement pratiques, dès lors, presque tous les dossiers d’archives pourront être éliminés à l’expiration du délai de conservation. Départements et sections des Musées royaux d’Art et d’Histoire Bien que la formation des archives varie fortement d’un département à l’autre et d’une section à l’autre, on peut indiquer quelques tendances générales. On constate d’abord et surtout que l’organigramme de l’institution, divisé en départements et en sections, concorde peu avec la pratique. Chaque conservateur est responsable de la gestion d’une ou de plusieurs collections, de l’organisation des expositions liées à cette (ces) collection(s) et de projets de recherche scientifique, ce qui a d’énormes répercussions dans le domaine de la formation et de la gestion des archives. La formation d’archives au niveau des départements est généralement assez limitée car elle ne concerne qu’un chef de département qui occupe une fonction administrative et hiérarchique. La plupart des chefs de département ont peu d’archives, en relation avec la gestion administrative, juridique, financière, matérielle, personnelle et l’informatique. Ce faible volume explique qu’on ait adopté un classement thématique qui varie de département en

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département. Ces dossiers peuvent, après un certain temps, être éliminés car les département sont, dans ces domaines, coordonnés et soutenus par la direction et les services généraux et les dossiers les plus importants se retrouvent dès lors à un niveau organisationnel plus élevé. Seuls les rapports des réunions de département et la correspondance centrale (dans quelques départements) font exception, puisque ces dossiers d’archives sont uniques et peuvent contenir une information riche sur le plan historique. Le département IV, le Musée des Instruments de Musique, a été, en comparaison avec les trois autres départements, intégré aux Musées royaux d’Art et d’Histoire plus récemment et disposait auparavant d’une certaine autonomie. Cela se traduit par un plus grand nombre d’archives à conserver au niveau départemental, tels les notes de services, les dossiers relatifs à la gestion budgétaire et financière, aux bâtiments… Les archives du département qui sont momentanément conservées au dépôt d’Haseldonck au centre de Bruxelles constituent un problème important. En raison des déménagements multiples et du manque structurel de place dans l’actuel bâtiment Old England, la majeure partie des anciens dossiers d’archives sont conservés dans des caisses de déménagement. Ces dernières ont été entassées pêle-mêle, sans aucune logique, dans ce dépôt, en même temps que des caisses de déménagement pleines de documentation et de publications. À l’occasion de la réalisation de ce tableau de tri, les caisses de déménagement ont été remises en ordre et une liste provisoire en a été dressée. La plupart des documents d’archives datent de la période 1950-2000 et leur classement laisse souvent fort à désirer. Seule la correspondance des conservateurs en chefs précédents montrait un ordre clair et identifiable. Selon un des membres du personnel, de nombreux documents ont sans doute été perdus durant les multiples déménagements du Musée des Instruments de Musique dans les années 1980 et 1990159. On a déjà signalé plus haut que les conservateurs sont responsables de la gestion des collections. Pendant la réalisation du tableau de tri, il est pourtant apparu que la formation des archives, à ce niveau, présente de très grandes différences. Certains conservateurs gèrent, par exemple, une série de dossiers de pièces de collection, tandis que d’autres conservateurs ont commencé différentes séries de dossiers d’acquisition, de restauration ou de prêt. A côté de cela, leurs fichiers présentent de grandes variations de numérotation, de typologie ou de catégorie. Les documents d’archives epapier sont de plus en plus souvent remplacés par des documents numériques. Une première tentative d’adoption d’une base de donnée centralisée des collections a échoué en raison de problèmes avec le software lui-même et avec son fournisseur. Une nouvelle base de données est en cours d’élaboration, mais entretemps les conservateurs utilisent des documents développés personnellement en Microsof Word, Microsoft Excel et Microsoft Acces, très différents les uns des autres. Le chapitre précédent a déjà souligné la valeur historique de ces séries d’archives et expliqué les raisons pour lesquelles elles devront être conservées. Il y a une seule exception à cette règle: les dossiers de prêts des conservateurs qui peuvent être éliminés à l’expiration du délai de conservation puisqu’ils sont aussi gérés au niveau central et se retrouvent, à un niveau organisationnel plus haut, dans une série unique et continue. Un certain chevauchement et une double conservation sera cependant inévitable. Il faut y ajouter que les archives privées reçues en don par l’institution, comme celles de Gustave Hagemans, ne sont pas mentionnées dans le tableau de tri à cause de leur caractère privé. On a déjà indiqué que les conservateurs sont en principe responsables de la réalisation scientifique des expositions, tandis que les services généraux en gèrent les aspects pratiques et organisationnels. Cette collaboration peut cependant varier d’un conservateur à l’autre et n’est pas toujours d’application, ce qui rend la politique de tri d’autant plus difficile. Ici aussi, le tableau de tri conseille de ne conserver que les pièces au contenu important (correspondance, rapports, cahiers des charges, offres retenues, scénario, textes des salles et des audioguides,

159 Entrevue avec Mme Awouters, 02/03/2007.

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photos, dessins…) et d’éliminer le reste. Comme pour la gestion des collections, il sera, ici aussi, difficile d’éviter une double conservation de certains documents. Enfin, restent les pièces d’archives en rapport avec la recherche scientifique qui posent différents problèmes. D’abord, ces pièces concernent des recherches très spécialisées qui, souvent, ne peuvent être comprises et interprétées que par le scientifique lui-même ou ses confrères. À côté de cela, de grandes différences existent sur le plan de la conservation, du classement et de l’accessibilité de ces archives. Elles sont élaborées, conservées et classées par les chercheurs eux-même qui créent des dossiers rangés et classés de manière très diverse. Ces dossiers d’archives sont généralement bien conservés après le départ du chercheur de l’institution, mais ne sont pas triés, nettoyés, classés, reconditionnés ou inventoriés. Leur ordre risque d’être perturbé par un déménagement ou une consultation. Tout ceci explique pourquoi le développement d’une politique de tri cohérente n’est pas évidente pour les documents d’archives scientifiques. Le tableau de tri prescrit que seules les pièces au contenu important (comme la correspondance, les demandes de projets, les dessins, les manuscrits non publiés, les textes de conférences…) soient conservées à l’expiration du délai de conservation, le reste pouvant être détruit. Il serait cependant indiqué que chaque département ou chaque section développe en interne une politique de tri plus détaillée, en collaboration avec un archiviste et un historien (de l’art) par discipline ou domaine. En effet, ces pièces peuvent incontestablement avoir une grande valeur scientifique et historique et doivent être triées avec soin. Les arguments historiques et scientifiques les plus importants en faveur de la conservation de tels documents d’archives sont l’unicité des informations, la possibilité de continuer la recherche et de construire des séries continues. À côté des séries de documents d’archives déjà citées, apparaissent encore les dossiers d’autres producteurs. On a ainsi retrouvé les documents d’archives de l’ancien Service du contrôle de l’exportation et de la circulation des oeuvres d’art, de l’ancien Service du répertoire des biens culturels et de l’ancienne exposition permanente du Ministère des Affaires étrangères à la Tour japonaise et au Pavillon chinois. Les deux premiers services ont été gérés par des conservateurs des Musées royaux d’Art et d’Histoire, tandis que le dernier était hébergé dans des bâtiments aujourd’hui annexes de l’institution. Ces documents d’archives doivent être conservés en raison de leur ancienneté et de leur contenu unique. L’archivage numérique aux Musées royaux d’Art et d’Histoire Enfin, encore un dernier mot concernant l’archivage des documents numériques. Les Musées royaux d’Art et d’Histoire n’ont, pour le moment, pas de stratégie générale et cohérente pour la conservation à long terme des documents numériques et des courriels. Ceci explique pourquoi seuls les documents d’archives numériques clairement identifiables ont été repris dans le tableau de tri, tels les bases de données et les sites web. Les documents numériques sont conservés sur des serveurs partagés ou sur des disques durs personnels, qui ne sont toutefois pas gérés efficacement et qui peuvent connaître des problèmes de capacité et des crashes occasionnels. Les courriels sont, en règle générale, conservés dans la boîte à messages personnelle; cette information est donc perdue lorsqu’un membre du personnel quitte l’institution. En conséquence, beaucoup de documents numérique sont imprimés sur papier pour des raisons de sécurité, ce qui conduit à un accroissement de la masse de papier. Cette problématique peut être solutionnée par la mise sur pied de classements numériques par groupe sur des serveurs partagés, avec une organisation structurée qui reflète le système de classement des documents papier existant et/ou les tâches les plus importantes et qui permet la création de dossiers numériques. L’utilisation d’une application de Records Management achetée ou développée en interne constitue une autre solution, mais plus chère. Les courriels et leurs documents attachés ne doivent alors plus être conservés dans le système de courriel, mais peuvent être exportés du programme de courriels dans un dossier numérique adéquat avec les autres documents numériques concernés (comme les lettres en papier sont conservées dans un dossier avec d’autres documents). Seuls les courriels reçus et envoyés dans le cadre

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de l’accomplissement des tâches ont une valeur archivistique et doivent être conservés. Cela n’est pas nécessaire pour les courriels personnels ou purement informatifs, lesquels peuvent dès lors être éliminés à court terme.

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