ARCHEOLOGIEPROSPECTIONS ET CHANTIERS*

1997-1999

• AIGNAY-LE-DUC (canton)

Les prospections effectuées sur les territoires du canton d'Ai-gnay-le-Duc par Alain Gelot ont porté sur une quarantaine de sites l.Elles ont permis de localiser de manière précise les nécropoles del'Age du fer, fouillées anciennement, et de mettre en évidence unedensité d'habitat de la période gallo-romaine sur les plateaux et enmilieux actuellement forestiers, que les travaux antérieurs ne permet-taient pas de soupçonner. Des nécropoles mérovigniennes ont égale-ment été repérées.

• ALESIA

Les fouilles se sont poursuivies de 1996 à 1999 sur trois chan-tiers principaux 2 : les travaux du siège, dont l'étude s'est close par

* Textes établis par Françoise VIGNIER, à partir de DIRECTION RÉGIONALE DES

AFFAIRES CULTURELLES, SERVICE RÉGIONAL DE L'ARCHÉOLOGIE, Bilan scientifique de

la Région de Bourgogne, 1997, Ministère de la Culture, Direction de l'Architec-ture et du Patrimoine, Sous-direction de l'Archéologie, 1999, p. 18-36, et de ladocumentation fournie par M. Jean-Pierre GIRAUD, conservateur régional de l'Ar-chéologie, pour les années 1998 et 1999. Les dossiers des opérations sont conser-vés au Service Régional de l'Archéologie, 39 rue Vannerie, 21000 Dijon.

1. GELOT (Alain), "Prospection archéologique du canton d'Aignay", Bulle-tin des Amis du canton d'Aignay-le-Duc, n° 7, juillet 1997, p. 48-49, ill.

2. Le Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles deSemur-en-Auxois et des Fouilles d'Alesia (BSSSFA) a donné chaque année uncompte-rendu des travaux archéologiques de l'année précédente, une bibliogra-phie et des nouvelles du musée Alesia. Ils ont été publiés dans les tomes X, XIet XII.

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des sondages dans la vallée de l'Ozerain et des moulages de sols envue de restitutions (Michel Reddé), En Curiot, où la fin des fouillesdes maisons gauloises a permis d'affiner la datation des cinq phasesd'occupation du site de -80 à -50 3, Aux Champs de l'église où ontété mises au jour des sépultures mérovingiennes par Fabienne Creu-zenet, Germaine Depierre et Franck Ducreux 4.

Une synthèse des données relatives à la basilique Sainte-Reinepar Patrice Wahlen, un état de celles concernant la crypte de Flavignypar Christian Sapin et un bilan de l'inventaire des "boîtes de sainteReine" par Elisabeth Rabeisen ont été publiés dans un ouvrage col-lectif consacré au culte et au pèlerinage de sainte Reine, réalisé àl'initiative des Musées de la Vie Bourguignonne et d'Art Sacré deDijon 5.

La recherche sur les archives des fouilles, menée par ElisabethRabeisen 6, a permis de retrouver la trace du photographe Henri-Gédéon Daloz, qui suivit les fouilles de 1905 à 1914. Une expositionde ses photographies a été présentée au Musée Buffon de Montbardde mars à mai 1999.

• AUXONNE. Château.

Les travaux, menés sous la direction de Martine Speranza, ontabouti à l'achèvement du déblaiement de la salle du rez-de-chausséede la Tour Haute des Moulins en 1997-1998. On y a dégagé4 chambres de tir de la fin du XVe siècle au niveau du fossé 7.

3. cf. M.C.A.C.O., t. XXXVII, 1993-1996, p. 140.4. CREUZENET (Fabienne), "Un ilôt inédit de FAlesia antique et un cimetière

mérovingien au lieu-dit "Les Champs de l'église", BSSSFA, t. XI, fasc. 1, 1998,p. 1-17, ill.

5. Reine au Mont Auxois. Le culte et le pèlerinage de sainte Reine des ori-gines à nos jours, Ville de Dijon-Editions du Cerf, 1997, p. 61-80, 81-94 et 321-349, ill.

6. RABEISEN (Elisabeth), "Les archives d'Alesia. 200 ans de mémoire pour2000 ans d'histoire", BSSSFA, t. XII, fasc. 1-2, 1999-2000, p. 17-26, ill.

7. SPERANZA (Martine), "Le Château d'Auxonne", M.C.A.C.O., t. XXXV,1987-1989, p. 288, et "Auxonne (Côte d'Or), le château", Archéologie médiévale,t. 28, 1998, p. 254.

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• BEAUNE. Champs de Chavet et Corvée Râteau.

Le projet de construction de la rocade est de Beaune a justifiédeux opérations d'évaluations menées respectivement par ChristopheDunikovski au lieu dit Les Champs Chavet, où ont été identifiés deuxsecteurs d'habitat situés entre le Néolithique final et le Bronze ancien(trous de poteaux, fosses, foyers) et par Franck Ducreux à La CorvéeRâteau, où sont apparues les traces de quatre bâtiments rectangulairesdatables, par leur mobilier, du Campaniforme et du Bronze ancien, letout perturbé par des fosses dépotoires du Bronze final.

• BOURBERAIN. Grange Rouge.

Situés en milieu forestier, à 3 km à l'est du village, les vestigesde la grange de Bourberain, fondée entre 1130 et 1135 par l'abbayecistercienne de Theuley et abandonnée au cours du XVe siècle, ontfait l'objet en 1998 d'un repérage par Christophe Meloche. A l'inté-rieur d'une vaste enceinte de 1240 m. de long, matérialisée par untalus précédé d'un fossé, ont été reconnus sept bâtiments ou struc-tures, dont une circulaire, et un puits. Une porte cochère au sud et uneporte piétonne au nord y donnaient accès. Un sondage dans le fossé,large au maximum de 3,92 m et profond d'au moins 1,60 m, a permisde dégager un épandage de tuiles canal à crochet d'un type connuentre la première moitié du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle.

• DIJON. Bibliothèque municipale.

La poursuite des travaux dans les sols de la Bibliothèque muni-cipale du côté de la rue du Petit Potet a entraîné des opérations de sur-veillance. Anne Charmot y a examiné en 1997 une petite substructionqui s'est révélée être un puisard. La découverte, la même année,d'éléments de murs du castrum été complétée par celle, par FrédéricDevevey, d'un ilôt d'habitat urbain perturbé par l'édification decelui-ci et d'une importante maçonnerie datable d'une période situéeentre le Xe et le XIIe siècle. Dans cette zone a été dégagé un dépôtvotif comprenant une plaque de bronze représentant le profil gauche,grandeur nature, d'un homme barbu présentant une excroissance surle visage et portant l'inscription DEO VIDETILLO GELLBELUS/V [otum] S [olvit] L [ibens] M [erito]. Il s'agit d'un ex-voto d'un typeinédit ayant fait l'objet d'un enfouissement secondaire 8.

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• DIJON. Chartreuse de Champmol.

En préliminaire à la mise en valeur du Puits de Moïse, une étudeet un relevé des parties habituellement immergées ont été réalisés parAnne Charmot. Le puits, composé d'un mur périphérique et d'unepile centrale, est de plan hexagonal. Il est constitué de gros blocs rec-tangulaires. Le fond semble installé sur deux niveaux non encoretotalement étudiés.

• DIJON. Clos de Pouilly.

La création de lotissements dans la zone du Clos de Pouilly a eupour conséquence la disparition d'une partie des communs du châ-teau : une grande écurie bâtie à la fin du XVIIe siècle, des potagersaménagés autour d'un puits central et diverses constructions à voca-tion agricole des XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que les murs qui lesentouraient, ont été rasés.

Cette opération a donné lieu à une évaluation archéologique parBenjamin Saint-Jean-Vitus qui y a décelé, de part et d'autre d'unelarge voie orientée nord-sud, les traces de nombreux bâtiments debois (trous de poteaux) et de fonds de cabanes du Haut Moyen-Age,ainsi que des restes de quelques maçonneries et d'un four qui pour-raient être antiques. Ces découvertes éclairent d'un jour nouveaul'histoire de l'habitat aux abords d'une ville considérée commeimportante dès l'Antiquité tardive, en un lieu où l'existence d'unevilla est clairement identifiée dès le IXe siècle et où apparaît au XIIIe

siècle un fief, doté d'une tour soigneusement conservée jusqu'auXVIe siècle '.

8. CHARMOT (Anne), DEVEVEY (Frédéric), Dijon, Bibliothèque municipale.Site n° 21.231.066 : surveillance de travaux, Dijon, Service Régional d'Archéolo-gie, 3 fasc, ill.

9. VIGNIER (Françoise), FATON (Louis), "Le clos de Pouilly, prestigieuxdomaine aux portes de Dijon", L'Objet d'art ; L'Estampille, n° 318, nov. 1997,p. 70-75, ill.; VIGNIER (Françoise), "Connaissez-vous votre ville : le Clos dePouilly à Dijon", Bulletin de liaison/Association pour le Renouveau du VieuxDijon, n° 21, 1er trimestre 1998, p. 5-8; DEVALIÈRE (Jean-Fraçois), "Le domainedu Clos de Pouilly : un grand fief aux portes de Dijon", Pays de Bourgogne,n° 178, décembre 1997, p. 22-27, ill.

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• DIJON. Pâquier de Bray.

Jean-Pierre Devaux a mené une troisième fouille de sauvetagesur les nouveaux travaux de décapage d'une sablière au Pâquier deBray. Il y a reconnu un troisième fossé, parallèle aux deux fossésd'époque protohistorique précédemment étudiés : ces trois fossés, quise dirigent vers le Suzon, semblent s'intégrer à un système d'assai-nissement.

Deux fosses dépotoirs ont livré des fragments de céramiquedatés du Bronze final. L'une d'elles comprenait des éléments d'in-dustrie lithique et un fragment de plaque de bronze, datable du HautMoyen-Age, portant une légende périphérique et une scène figuréequi pourrait représenter soit les Hébreux devant Pilate, soit les troisRois Mages devant Hérode.

• ESSAROIS e t MONTMOYEN.

René et Dominique Goguey, en collaboration avec JackyBénard et avec l'appui de l'ONF, ont poursuivi la prospection desforêts de la vallée de la Digeanne. Ils y ont relevé des tertres circu-laires, semi-circulaires, ovalaires et carrés, des murées, des enclos,des pierres dressées, le tout datable de La Tène ancienne à l'Antiquitétardive. Le matériel recueilli en surface témoigne de la présence d'unenclos cultuel, de lieux d'habitat, d'activités agro-pastorales et métal-lurgiques.

La prospection a donné les moyens de relier dans l'espace lesstructures rurales au camp fortifié de "Chateaubeau", à Terrefondrée,dont les structures ont fait l'objet d'un examen attentif 10.

• FIXIN. Les Fourneaux.

A l'occasion d'un défrichage, pour plantation d'une vigne, àproximité de la source de la Mansouse, Jean-Claude Marlot a

10. GOGUEY (Dominique), GOGUEY (René), "Les forêts de la rive gauche dela Digeanne : tertres, murées, enclos", Bulletin archéologique et historique duChâtillonnais, 5e série, n° 10, 1997, p. 51-68, ill. et un article à paraître dans laRevue Archéologique de l'Est.

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constaté la présence d'un élément de canalisation gallo-romaine enpierre à un emplacement connu pour être celui d'un village gallo-romain. Dans un rayon de 200 m autour de ce défrichage a été déce-lée la présence d'une trentaine de monnaies allant du 1er siècle av. JCà la fin du IVe siècle. A proximité ont été trouvés des poids en plombde forme conique, bi-conique et ronde.

• FLAVIGNY. Abbaye.

Le percement de tranchées en vue de la modification de circuitsd'alimentation en électricité a été accompagné, en 1998, de fouillesde sauvetages menées par Sylvie Bocquet et Emmanuel Laborier.Elles ont livré des fragments sculptés pouvant se rattacher auxphases de reconstruciton de l'abbatiale entre la fin du XIIe siècle etla première moitié du XIIIe siècle. Ont en outre été dégagés desmaçonneries appartenant au mur gouterot nord de ladite abbatiale et,aux abords immédiats de celui-ci, un ensemble de sépultures répar-ties sur deux niveaux. Le niveau supérieur comportait trois sarco-phages et le niveau inférieur deux sépultures en coffres maçonnés, letout sans mobilier permettant une datation, en dehors de deux valvesde coquille Saint-Jacques pouvant évoquer un pèlerin de Compos-telle.

• GENLIS. La Pandoille de Loup.

Effectué par Bernadette Soum-Michon en 1997, un diagnosticarchéologique, préalable à l'installation d'un dépôt de carburant, amis en évidence un réseau de fossés de drainage, peut-être liés à l'as-sèchement du marais des Tilles à l'époque gallo-romaine.

• GISSEY-SOUS-FLAVIGNY. Eglise.

L'installation d'un chauffage dans l'église et l'enfouissementdes cables nécessaires à son éclairage extérieur ont été suivis par JeanGuéritte, qui a seulement pu identifier une partie de l'emplacementde l'ancien presbytère, détruit en 1854, et des vestiges de sépultures,probablement médiévales.

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• MALAIN. Le Trou du Diable.

La désobstruction d'une petite cavité de 2,50 m sur 1,20 m, hautesous plafond de 0,15 m à 0,40 m, dans la paroi ouest de la grotte, apermis à Guy Martin d'analyser quelques tessons de céramiques etfragments d'os d'animaux dispersés par des animaux fouisseurs, unecouche de concrétions provenant d'une retombée de la voûte, danslaquelle se trouvait un pic façonné dans un andouillé de cervidé, et unecouche argilo-calcaire parsemée de fragments très ténus de charbon debois contenant des tessons de céramiques à paroi épaisse et dégrais-sant coquille sans décor. Ce niveau correspond à l'extrémité occiden-tale d'une zone d'occupation attribuée à la période du Néolithiquemoyen, reconnue au cours des fouilles précédentes n .

• MEULSON. En Poillier.

Le diagnostic par Alain Gelot, en 1998, d'un tumulus arasé misau jour dans une exploitation de carrière, a permis de constater queson diamètre atteignait d e l 0 m à l 5 m e t d'entrevoir qu'il contenaitune structure funéraire protohistorique (Hallstatt ou La Tènemoyenne).

• MOLESME. Sur les creux.

Le creusement en 1997, sous la direction de Christophe Petit, detrois tranchées reliant le site à la rivière et la réalisation d'une cou-verture géophysique des lieux ont permis de préciser les dispositionsd'une ferme indigène protohistorique, matérialisée par des trous depoteaux, des foyers et du mobilier céramique de La Tène finale. Elleoccupait une surface délimitée par de grands fossés.

Le bassin appareillé gallo-romain, en partie dégagé en 1996, afait l'objet d'un double sondage à son extrémité nord, qui a révéléque sa longueur totale était de 64 m et que son mur présentait en soncentre une niche de 0,3 x 0,3 m. Il pourrait s'agir d'un bassin pisci-

11. BUVOT (Pierre), "Le Trou du Diable à Mâlain", M.C.A.C.O., t. XXXVI,1990-1992, p.201-232, ill.

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cole du 1er siècle qui serait l'un des plus longs de ce type connus dansle monde gallo-romain 12.

• MONTBARD. Château. Parc Buffon.

Emmanuel Laborier a poursuivi en 1997 la reconnaissance dessalles souterraines situées sur le côté est du site, secteur fortementperturbé par les travaux d'arasement menés au XVIIIe siècle parBuffon pour la création du parc. Il s'agit d'une grande salle de 21 mde long sur 6 m de large en moyenne, voûtée en demie ogive, et d'unepetite salle d'environ 5 m x 5 m, voûtée en plein cintre. La voûte dela grande salle aurait été recouverte d'une couverture en laves et d'unremblai dès le XIIIe siècle. La petite salle, qui était surmontée d'aumoins un étage, est accompagnée d'un système complexe de contre-butement. On y a dégagé la base d'une ouverture de tir.

(séance du 19 novembre 1997)

Ces travaux ont été complétés en 1998, dans les zones situéesau sud et au nord-ouest de cet ensemble : un escalier, un couloirvoûté, dont le mur est percé d'archères, ont été mis au jour, qui sem-bleraient confirmer qu'une construction du XIIe siècle aurait précédéla reconstruction de la forteresse à la fin du XIIIe siècle. A égalementété reconnu l'emplacement de la chapelle, dont on sait qu'elle étaitplacée sous le vocable de saint Louis l3.

• MONTIGNY-MONTFORT. Château.

La fouille, entreprise par André Cherblanc en liaison avec destravaux de mise en valeur des ruines, a consisté à déblayer les gravatsd'effondrement et de démolition de la construction. Les débris trou-vés apportent la preuve que le site a été utilisé comme carrière de

12. BERTI (Laurent), PETIT (Christophe), WAHLEN (Patrice), "Molesme envallée de Laigne : histoire et environnement d'un terroir entre Bourgogne etChampagne, Molesme : Mairie, 1998, 159 p., ill.

13. BECK (Patrice), "Montbard (Côte d'Or), Parc Buffon, le château",Archéologie médiévale, t. XXVI, 1996, p. 298 ; ICKOWICZ (Pierre), "Montbard(Côte d'Or), le château", Archéologie médiévale, t. XXIV, 1994, p. 503 ; LABORIER

(Emmanuel), "Montbard (Côte d'Or), Parc Buffon, le château", Archéologiemédiévale, t. XXVII, 1997, p. 236.

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pierre au XIXe siècle. Une latrine et son couloir d'accès ont été déga-gés, qui témoignent d'un réaménagement des lieux à une périodeantérieure à l'abandon du château 14.

• MONTIGNY-MONTFORT. En Crâ-Pichot.

Une fouille de surface limitée, par Amélie Gaullet en 1998,après exploitation d'un meurger, a mis au jour les restes d'un bâti-ment de pierre de 12,40 m x 7,40 m, dont les murs de 0,85 m d'épais-seur sont de construction soignée, mais les fondations profondes seu-lement de 0,10 m. Le sol en était recouvert de dalles de pierre. Unequinzaine de fosses, généralement circulaires, de 0,60 m à 0,90 m dediamètre, remplies de terre noire ou sombre, peuvent être rattachéesà un habitat de bois qui se serait substitué à l'habitat de pierre. L'oc-cupation pourrait se situer à la période carolingienne, vraisemblable-ment au Xe siècle.

• PLUVET. Larrivoux.

A proximité du confluent de la Norge, de la Crône et de la Tille,l'ouverture d'une gravière de 12 ha a justifié un diagnostic établi parGeert Verbrugghe, suivi d'une fouille réalisée par Régis Labeaunesur deux années. Plusieurs plans de bâtiments protohistoriques etgallo-romains ont été observés. Des fosses dépotoirs à profil cylin-drique et fond plat, dont l'usage n'a pu être défini, ont été déblayées.De nombreux vases complets, mais en très mauvais état de conserva-tion, ont été découverts, qui ont pu être situés entre Hallstatt Dl etHallstatt D2.

14. CHERBLANC (André), "Les déblaiements archéologiques", Bulletinannuel/Mons forti, n° 2, 1998, p. 29-32, ill. et "Des voûtes en général et la recons-titution de la voûte du 2e étage de la tour centrale en particulier", Ibid., n° 1, 1997,p. 21-23, ill. - Sur les fouilles précédentes voir ROSSANO (Huguette), "Le châteaude Montfort", Les Amis de la cité de Montbard, n° 6, 1970, p. 1-6, ill. et n° 14, p.36-47 ; LE CAM (Michel), "Montfort en Auxois et ses seigneurs. Un château à ter-rasse du XIVe siècle en Bourgogne", Bulletin de la Société des Amis des Arts et del'Histoire, t. II, 1970.

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• SAINT-APOLLINAIRE. Val de Sully.

Le site de Sully, où se développe une zone urbanisée, a fait l'ob-jet de campagnes successives de reconnaissance effectuées en 1997et 1998 par Patrick Chopelain, Yvan Virlogeux, Philippe Barrai etRégis Labeaune. Elles ont mis en évidence l'intérêt considérable dece site où il est possible d'étudier l'évolution de l'habitat et des acti-vités des temps protohistoriques au XVIe siècle.

On y a trouvé des éléments de murs, des fonds de cabanes exca-vées et un ensemble de structures liées à la pêche et à la pisciculture.

{séance du 9 février 2000)

• SAINT-APOLLINAIRE et QUETIGNY. Combe d'Enfer, Pièce Saint-Fiacre, Pièce de Montbouchat.

Dans la perspective de l'aménagement d'une usine de traite-ment des eaux, les diagnostics réalisés en 1997 par Vincent Lhommeau lieu-dit La Combe d'Enfer et en 1998 par Yvan Virgoleux auxlieux-dits La Pièce Saint-Fiacre et La Pièce de Montbouchat n'ontrévélé aucun site cohérent, mais seulement quelques fosses et desfragments de céramique du premier Age du Fer.

• SAINT-GERMAIN-LES-SENAILLY. Eglise.

Les travaux d'assainissement et de restauration de l'église en1999 et 2000 ont été accompagnés d'une surveillance archéologiquepar Fabrice Henrion, sous la direction de Christian Sapin.

Les premières constatations ont porté sur la présence de sarco-phages de type "bourguignon-champenois" des VIe-VIIe siècles,identiques à ceux découverts depuis le XIXe siècle, et d'inhumationsen coffrages de bois des IXe-Xe siècles.

L'approche archéologique du bâti a permis de déterminer aumoins six états, dont un antérieur au XIIe siècle, à rapprocher de lapremière mention d'une église à Saint-Germain au IXe siècle.

• SAINT-NICOLAS-LES-CITEAUX. Abbaye de Cîteaux.

Les projets de restauration de la bibliothèque de l'abbaye deCîteaux ont donné lieu, en 1997, à un sondage, par Gilles Rollier, des

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murs de refend de trois cellules détruites au XIXe siècle et des fon-dations de l'escalier placé contre le pignon oriental de ladite biblio-thèque l5.

D'autres sondages, effectués en urgence par Sylvie Bocquet àl'emplacement de l'abbatiale, ont confirmé son arasement complet auXIXe siècle.

• SAINT-ROMAIN. Le Verger.

Serge Grappin a continué, en 1997, les recherches sur l'habitatcarolingien dont il a dégagé la porte principale. Après un incendie cethabitat fut reconstruit sur une surface plus réduite et avec un meilleursystème de défense (transfert de l'accès principal, construction dedeux murailles et d'une palissade).

Dans la partie centrale du site ont été mis au jour en 1998 lesrestes d'une structure d'habitat de la fin de la période gallo-romaine.

L'examen de l'atelier excavé, daté du Xe siècle, a confirmé sapolyvalence : travail de l'os, de la corne, du fer, du lin, du cuir et dela laine.

• SAINT-ROMAIN. SOUS Labeau.

La prospection de ce site d'habitat situé à 1500 m au nord duvillage a été achevée par une couverture aérienne et la reprise desrelevés topographiques. Des fouilles ont été faites en 1999 par SoniaFichot dans sa partie centrale. La présence d'un mobilier abondant etde qualité a permis d'en préciser les périodes d'occupation : une pre-mière implantation gallo-romaine a pris fin au IVe siècle, suivie,après un incendie, d'une période d'abandon, puis d'une réoccupationpartielle au VIIe siècle, laquelle semble s'être prolongée jusqu'au Xe

siècle.

15. SPERANZA (Martine), "La bibliothèque [de Cîteaux] sous l'AncienRégime", Pour une histoire monumentale de l'abbaye de Cîteaux, n° 8 de la col-lection Studia et Documenta de la Revue Cîteaux, commentarii cistercienses,Dijon, 1998, p. 246-263, M.

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• SALIVES. Donjon.

La réalisation de travaux de stabilisation ayant nécessité la miseen place d'échaffaudages ont permis à Emmanuel Laborier de procé-der à une série d'observations sur le bâti.

{séance du 17 janvier 2001)

• SALMAISE. Eglise.

La création d'un mur de soutènement derrière le bras sud dutransept a suscité une intervention de Benjamin Saint-Jean-Vitus quiy a trouvé des restes d'un cimetière, probablement destiné auxmoines, qui peuvent être médiévaux, et un drain de même type quecelui, datable du début du XIe siècle, découvert dans la petite cryptede l'église en 1988.

Une tranchée de drainage contournant le chevet de l'église apermis de retrouver les soubassements arasés de l'absidiole du XIe

siècle, qui était accolée au transept, et de la sacristie qui lui a succédéà la fin du Moyen-Age.

• SEURRE. Faubourg de Chamblanc.

Une fouille de sauvetage par Didier Chaffotte a mis au jour cinqstructures difficilement identifiables, un puits et une structure decombustion à proximité de laquelle se trouvait une meule. Environ500 kg de matériel ont été recueillis, dont la datation se situe entre leIIe et le IIIe siècle. Il pourrait s'agir d'habitats.

• SEURRE. Trésor.

Deux nouvelles pièces d'or d'Hadrien ont été découvertes en1997 et 1998. Elles ont été acquises par le Musée Archéologique deDijon qui possède désormais 11 des 12 monnaies de ce trésor 16.

16. cf. M.C.A.C.O., t. XXXVII, 1993-1996, p. 160.

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• VERTAULT. Oppidum.

Les travaux de publication sont entrés dans une phase activetandis qu'était mis au point un recensement complet de la bibliogra-phie et des travaux manuscrits sous la direction de Jean-MarcMangin et de Martine Jouin 17.

• Vix. Mont Lassois.

L'aménagement d'un parking sur le mamelon ouest de l'oppi-dum a été suivi par Alain Gelot, qui a repéré quatre sépultures orien-tées est-ouest, la tête côté soleil couchant, sans doute aménagées dansdes cercueils de bois. A l'ouest de l'aire de repos créée à proximitéune zone de tombes à sarcophages pourrait dater de la période gallo-romaine. Deux autres zones d'inhumations se trouveraient auxabords du château d'eau et autour de l'église. Il s'agirait donc d'unevaste nécropole s'étendant de l'église Saint-Marcel jusqu'à l'extré-mité ouest de la butte et jusque sur ses pentes.

• Vix. Nécropoles.

Les campagnes de prospection entreprises par Bruno Chaume,avec la collaboration de Harald von der Osten-Woldenburg et WalterReinhard, pour cerner l'étendue spatio-chronologique des nécropolesrattachées au Mont-Lassois, se sont poursuivies par une exploration,accompagnée de prospections magnétiques, de la zone comprise entrele tumulus 2, l'enclos 1 (fouillé par René Joffroy en 1967) et le tumu-lus 6 (découvert par prospection magnétique en 1996). Ils y ont iden-tifié deux fosses d'habitat du Bronze final I-IIa, une tombe centrale à

17. MUNOZ (Christelle), "Les ustensiles de cuisine en fer gallo-romains : lapréparation et la cuisson de la viande", Boire et manger en Bourgogne..., Dijon,1994, p. 59-66 ; MANGIN (Jean-Marc) et MANGIN (Martine), "Projet collectif derecherche : Vertault, une agglomération antique", Bulletin archéologique du Châ-tillonnais, 5e série, n° 10, 1997, p. 71-72 ; GUIRAUD (Hélène), "Bagues et intaillesde Vertault", Ibid, 5e série, n° 10, 1997, p. 73-90,111. ; MUNOZ (Christelle), "Lessupports de vases en pierre d'époque gallo-romaine découverts à Vertault", Ibid,5e série, n° 10, 1997, p. 91-104, ill. ; BITON (Robert), "Armes de Vertault", Ibid, 6e

série, n° 2, 1999, p. 95-98, ill. et "La numismatique de Vertault", Ibid, 6e série,n°2, 1999, p. 99-108, ill.

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incinération du Bronze final IIIB dans le tumulus 6, une grandenécropole à enclos de La Tène moyenne et de La Tène finale l8.

Des prospections menées aux lieux-dits Les Tillies et LesLochères ont révélé des fosses d'habitat, dont certaines déjà connuespar les photographies aériennes de René Goguey 19.

D'autres prospections ont porté sur les tumulus princiers ratta-chés au complexe aristocratique de Vix, en particulier sur ceux de laButte de Sainte-Colombe-sur-Seine, où ont été détectées deux cou-ronnes de pierres concentriques, et de la Motte à Cérilly (étudié parl'abbé Joseph Joly en 1964), qui s'est révélée être cernée d'un fosséd'une largeur de 5 m. Une structure quadrangulaire, signalée par pho-tographie aérienne, est apparue comme associée à ce tertre.

• VOULAINES-LES-TEMPLIERS et GURGY-LA-VILLE.Forêts communales.

Les relevés de structures anthropiques réalisés par DidierMaranski, avec la collaboration de l'ONF, ont porté, à Voulaines surdes aménagements de type terrasse, un petit habitat, peut-être lié àdes carrières, et deux fours.

La forêt de Gurgy a livré une nécropole comprenant un tertrefunéraire de plus de 15 m. de longueur et quelques fours.

Ont également été notés des sites de puits de mines et les tracésde chemins paraissant anciens.

• PROSPECTIONS AÉRIENNES.

René Goguey a orienté en 1997 ses vols de prospection sur l'ab-baye de Cîteaux et les terroirs environnants, en particulier sur l'hy-draulique, les étangs et les granges. Il a découvert en divers points dudépartement de nouvelles mottes castrales, des éléments de cadastreet des voies gallo-romaines. Son attention a particulièrement porté

18. CHAUME (Bruno), OLIVIER (Laurent), REINHARD (Walter), "Reprise desfouilles à Vix : premier bilan sur deux découvertes exceptionnelles", Bulletinarchéologique et historique du Châtillonnais, 5e série, n° 10, 1997, p. 5-26, ill.

19. GOGUEY (René), "Vix : les données de l'archéologie aérienne sur le siteet son environnement", Vix et les éphémères principautés celtiques des VIe et Ve

siècles en Europe occidentale, Actes du colloque de Châtillon (27-29 octobre1993), Paris, Errance, 1997, p. 179-184, ill.

PROSPECTIONS ET CHANTIERS 29

sur des nécropoles et des habitats protohistoriques décèles dans lesforêts et les labours : des sites particulièrement complexes sont appa-rus à Gémeaux et Vignolles.

En 1998 ont été repérés d'autres sites protohistoriques. Uneagglomération laténienne est apparue à Beneuvre, tandis qu'étaitexplorée la partie septentrionale d'Alesia, riche de nombreux bâti-ments et d'un réseau viaire, et, à Mirebeau, les maisons de pierre desofficiers bien distinctes des baraquements de bois des légionnaires.Des villas gallo-romaines s'ajoutaient à une liste déjà longue.

En 1999 les recherches ont porté sur les voies et parcellaires, surles défrichements et destructions de sites (broyage des dernières pierresde la motte castrale de Laignes...), sur le suivi des chantiers 20.

Parallèlement a été poursuivie la réalisation d'une base de don-nées informatique associant textes, plans d'interprétation, photos etextraits de cartes IGN.

• RECHERCHES THÉMATIQUES

— NÉCROPOLES TUMULAIRES DU PREMIER AGE DU FER.

La restauration et l'inventaire des collections du Musée desAntiquités Nationales de Saint-Germain-en Laye ont été accompa-gnés de recherches complémentaires sur le terrain par Laurent Oli-vier en vue d'une meilleure localisation des tumulus fouillés dans lesannées 1860 dans la région de Beaune, puis dans la haute vallée de laSeine, en particulier à Billy-les-Chanceaux, Baigneux-les-Juifs etQuemigny-sur-Seine 21.

Les nécropoles des Chaumes d'Auvenay et celle de la Mon-tagne du Single à Meloisey et Mavilly-Mandelot ont fait l'objet derelevés topographiques.

— LIAISON SAÔNE-SEINE AUX TEMPS PRÉHISTORIQUES.

L'itinéraire a été prospecté par Charles Pommeau entre le pla-teau de Charmoy (comm. de La Rochepot) et Sainte-Colombe-sur-Seine par Fromenteau (com. de Saint-Martin-du-Mont), la limite descommunes de Bligny-le-Sec et Saint-Seine-1'Abbaye, Ampilly-les-

20. cf. ci-après, p.21. Sur ce sujet voir MARANSKI (Didier), "Le Châtillonnais au premier Age

du Fer : ensembles funéraires, coupures chronologiques et organisation du terri-toire", Revue Archéologique de l'Est, t. 48, 1997, p. 51-88, ill.

30 BILANS

Bordes (lieu-dit Bellevue), Faselot (comm. de Magny-Lambert),Chemin-d'Aisey, la ferme de Peringey (com. de Cérilly) et Bel Asile(com. de Sainte-Colombe).

— AMÉNAGEMENTS ANTIQUES ET MÉDIÉVAUX

DES RIVES DE LA LA1GNES.

En complément des fouilles effectuées à Molesmes même (voirci-dessus p.x), Christophe Petit a procédé à partir de 1996 à une pros-pection thématique et à des analyses paléo-environnementales surl'ensemble de la vallée de la Laignes. Ce travail a permis de recons-tituer l'évolution du couvert végétal depuis 10 000 ans et de dater del'Age du Fer les premières interventions humaines sur le paysage.

Des travaux de terrassement ont mis au jour un important ali-gnement de pieux de bois témoignant d'un aménagement de la rivièreet de ses abords aux Xe-XIe siècles.

Simultanément ont été menées des recherches dans les archivesrendant compte des fouilles antérieures à la Seconde Guerre Mondialeet dans celles de l'abbaye de Molesmes et des seigneuries locales.Elles ont mis en évidence l'ampleur de l'exploitation de la vallée parl'implantation de moulins et la création d'étangs servant de viviers.

— HYDRAULIQUE MONASTIQUE

Les recherches sur le terrain et dans les archives ont été pour-suivies sous la direction de Paul Benoit 22. Elles ont porté, pour laCôte d'Or, sur les abbayes de Maizières et de Cîteaux.

Des moulins relevant de l'abbaye de Maizières ont été localiséssur le Meuzin et la Bouzaise, en particulier à L'Etang-Vergy. Parailleurs les aménagements hydrauliques sont encore bien visibles àl'intérieur du site monastique : le moulin, transformé en habitation,présente encore le canal de chute et l'emplacement de la roue.

Pour Cîteaux l'enquête a porté sur la création d'étangs et lamise en place de "ports" et bacs sur la Saône.

22. L'hydraulique monastique : milieux, réseaux, usages, Colloque deRoyaumont (18-20 juin 1992), sous la direction de Léon Pressouyre et PaulBenoît, Paris, 1996, 516 p., ill. ; BENOIT (Paul), BERTHIER (Karine), "L'innovationdans l'exploitation de l'énergie hydraulique d'après le cas des monastères cister-ciens de Bourgogne, Champagne et Franche-Comté", L'innovation technique auMoyen Age, Paris, 1998, p. 58-65 ; BERTHIER (Karine), ROUILLARD (Joséphine),"Nouvelles recherches sur l'hydraulique cistercienne en Bourgogne, Champagneet Franche-Comté", Archéologie médiévale, t. 28, 1998, p. 121-147, ill.