Philippe BLANCO Cadre Hygiéniste – CH de Saint Nazaire

Thierry JOUTARD

Directeur d’IFSI/IFAS CRF de Rezé

Congrès SF2H– Marseille – 6 juin 2014

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Réseau COLINES

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Représentation des soignants à travers le port de gants non stériles

1. Le regard des sciences sociales sur les notions de

souillure,

pur et impur,

le propre et le sale

2. Les soignants et le port de gants

Ces infirmières qui piquent sans gants

Ces soignants pour qui le gant est une seconde peau.

3. Réflexion sur les résultats de l’audit « précautions standard »

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Le regard des sciences sociales Port de gant = protection, mais contre quoi?... … Contre le risque de contact avec la souillure

Souillure et contagion = terreur ancestrale (les grandes épidémies?)

Marie Douglas : le rapport à la souillure comme déterminant social

Propre et ordre et rangement ( rituel du ménage)

Pur et impur – sacré et tabou (les brahmanes indiens…)

Pur = sans tâche = immaculée ( religion catholique)

Souillures et caste ( ex les intouchables en inde ) : protection contre la pollution du groupe par des marginaux.

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Ces infirmières qui piquent sans gants… (1)

En 2010 : dans 30% des déclarations d’AES les victimes ne portaient pas de gants.

Dans 50% des aes lors d’injection, les infirmières ne portaient pas de gants

Les raisons évoquées

habitudes confortées par un savoir expérientiel : « j’ai appris comme ça », … « je sens moins bien les veines avec des gants »

Minimiser le risque :

les équipements de sécurité rappellent la présence du danger.

Ils ralentissent le rendement ( retrouvé dans d’autres secteur ex le BTP)

Des a priori sur les patients jugés non à risque

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Ces infirmières qui piquent sans gants… (2)

…et le regard des étudiants = discordance entre la théorie et la pratique

Le discours théorique de l’IFSI est confronté à l’exemple de la professionnelle de terrain qui pique sans gants

Le stagiaire est tenté de rapprocher sa pratique de celle qui lui semble « la plus économique »

Pour les professionnels : Pression sociale et dynamique de groupe

Travailler, c’est au quotidien partager des situations « sociales »

Les individus adaptent leurs actions en fonction les uns des autres

Pas de vie en société sans contrôle social « ici on fait comme ça »

Le risque d’exclusion du groupe existe : les cancans, la stigmatisation…

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Ces soignants pour qui le gant est une seconde peau… (1)

Certains enchainent les actes, soit en multipliant les paires de gants soit avec la même paire au détriment de l’hygiène des mains.

Anne Vega reprend les propos d’un cadre de santé : «… les IDE et AS mettent des gants pour les toilettes mais à la visite du médecin elles peuvent ouvrir un pansement sans gants …»

Pour Marie Delomel le port de gant pourrait être un moyen de faire face à la confusion des espaces intimes du soignant et du soigné Gant = barrière protectrice pour le bien-être psychique du soignant ?

Approche Proxémique : zone d’intervention du soignant<45cm= zone réservée à l’intime, relation

mère enfant ou relation amoureuse

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Ces soignants pour qui le gant est une seconde peau… (2) Les gants pour se protégé d’un contact « souillant »:

Céline Amiel décrit les soignants comme une sorte de caste qui ne veut pas se laisser polluer par les « impurs » c’est-à-dire les « mauvais patients » (Anne Vega) hors norme ou classés comme tels : parfois trop vieux, trop laids, trop gros, ou bien marginaux, étrangers, différents…

Le port des gants est alors nécessaire pour la protection collective.

Réminiscence des épidémies – Peurs archaïques Jusqu‘à la moitié du 19ème siècle l’humanité a vécu dans la crainte des épidémies

meurtrières

La transmission des maladie se faisait par les miasmes qui pouvaient pénétrer par les pores de la peau.

Certains comportements de protection trouveraient-ils leur source dans des peurs archaïques enfouies dans l’inconscient collectif?

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Un regard sur les chiffres

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Rapport audit précautions standard 2011

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Surveillance des accidents avec exposition au sang dans les établissements de santé français en 2010 - Résultats AES-Raisin 2010

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Le pourcentage du port gants lors de la survenue d’un AES augmente tous ans Source : Surveillance des accidents avec exposition au sang dans les établissements de santé français en 2010 Résultats AES-Raisin 2010

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Pourquoi la communication est difficile…..

… en hygiène?

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Conclusion

- Il ne suffit pas toujours de calculer la probabilité de survenue d’un risque (d’une infection nosocomiale ) pour obtenir un comportement de prévention adapté de la part des soignants

- La perception du risque est sans doute tout aussi importante

- les déterminants sociaux sont à prendre en compte dans une stratégie de communication et d’accompagnement du changement.

Merci de votre attention

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