Aperçus | 22 février 2012

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L'ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l'Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute-Normandie et Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes. . Elle regroupe des structures tournées vers la défense de l'art et essai et de la recherche dans le cinéma. ; A P E R Ç U S Association des cinémas de l'ouest pour la recherche Jeudi 22 février 2012 AUTOUR DE RIVES D'ARMEL HOSTIOU UN FILM SOUTENU PAR L'ACOR Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • [email protected] www.lacor.info Avec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie A U T O U R D E R I V E S Découvrez la Séquence "Rives vu par Les fileurs d'écoute" réalisée par Steve Murez, produite par Thierry Bohnké (O.H.N.K. Production), avec l'aide de Thomas Gayet, design graphique Benoit Bohnké Durée : 3' • HD Support DCP mis à disposition des programmateurs sur demande auprès de [email protected]

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Association des cinémas de l'ouest pour la recherche

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Page 1: Aperçus | 22 février 2012

L'ACOR est une associationinter-régionale implantéedans six régions de l'Ouestde la France – Bretagne,Centre, Haute-Normandie etBasse-Normandie, Pays de laLoire et Poitou-Charentes..Elle regroupe des structures tournées vers la défense del'art et essai et de larecherche dans le cinéma.;

A P E R Ç U SA s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ' o u e s t p o u r l a r e c h e r c h e

Jeudi 22 février 2012

AUTOUR DE RIVES D'ARMEL HOSTIOUUN FILM SOUTENU PAR L'ACOR

Directeur de publication : Yannick Reix, président de l'ACOR • rédaction : Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat • [email protected] • www.lacor.infoAvec le soutien du CNC et des DRAC des régions Centre, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Bretagne, Haute-Normandie, Basse-Normandie

A U T O U R D E R I V E S

Découvrezla Séquence

"Rives vu parLes fileurs d'écoute"

réalisée par Steve Murez,produite par Thierry Bohnké

(O.H.N.K. Production),avec l'aide de Thomas Gayet,

design graphique Benoit Bohnké

Durée : 3' • HD

Support DCPmis à disposition

des programmateurssur demande

auprès [email protected]

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Une pure affaire deregard, une expérienceessentiellementcinématographique.

Rivesde Armel Hostiou

France | 2011 | 1H18 | distribution : Epicentrefilmsavec Jasmina Sijercic, César Lakits etAbubakar Jamilmusique : Fantazio, Babx, Viva and the Diva,Poni Hoax et Mohamed Lamouriprogrammation ACID • Festival de Cannes 2011recommandé par le GNCRsortie nationale : 29 février 2012

Trois personnages, à Paris, letemps d'une journée. Ils ne seconnaissent pas, ils ne secroiseront pas. Ils partagentpourtant, insidieusement, unsentimentd'enfermement. Chacun d'entreeux, à cause d'un événementextérieur, va sortir de son cadrehabituel et vivre une expériencesingulière dans les failles de sonespace urbain - y découvrir, par ladérive, une dimension delui-même qu'il ignorait.

Autour de Rives Armel Hostiou,

l'ACOR a sollicité ses partenaires

Les fileurs d'écoute pour créer uneciné-lecture (25') autour du film

Sylvain Coher pour écrire "A popos deRives", texte littéraire et poétique

O.H.N.K. Production pour réaliser une"Séquence" de 3' en HD, "Rives vu parLes fileurs d'écoute"

…c'est toujours la ville mais quelquechose a changé durant ta courteabsence – cet inquiétant lever de rideauest une surprise que tu n'attendais pas –tes yeux redeviennent neufs chaque foisque tu les fermes, te dis-tu (pour terassurer)…

Extrait de "A propos de Rives"de Sylvain Coher,

Consulter en ligneSéquence : "Rives vu par Les fileurs d'écoute"

Et sur le site de l'ACOR :

"A propos de Rives" de Sylvain Coher

Revue de presse

Document d'accompagnement ACID

Le film Rives de Armel Hostiou est soutenu par l'ACOR. Sortie nationale le

2/02/2012 chez Epicentre films. Rives est également soutenu par l'ACID et

recommandé par le GNCR.

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un texte de Sylvain CoherSylvain Coher est un romancier français né en 1971. Son dernier roman, Carénages, a paru en 2011 aux Editions Actes-sud.

(...) comme le simple fait de perdre une lentille te fait toucher le soldu bout des doigts (tu es perdu mais tu ne le sais pas encore) tu

souffles sur une vitre dont la buée s'efface bien trop vite chaque fois que turecommences et autour le monde que tu entends ne vient plus que de tesécouteurs – un monde très Rock, guitare et galets, rocher, basses, cailloux demortier et liquides perdus dans l'air et dans le sable – au point de l'entendre sifort (à l'intérieur et tout autour) que tu n'entends pas même l'étrange mécaniquedu bruit de tes pas dans les couloirs du métro et jusque dans la rue tu es cetenfant au regard lourd qui met ses mains

dans la boue pour rendre la peau plus noire et parfois tu rouvres les yeux et ceque tu as devant toi c'est toujours la ville mais quelque chose a changé durant tacourte absence – cet inquiétant lever de rideau est une surprise que tun'attendais pas – tes yeux redeviennent neufs chaque fois que tu les fermes, tedis-tu (pour te rassurer) et ta ville usuelle brusquement tu t'en fiches pas mal, turegardes simplement ceux qui s'en servent se mouvoir autour de toi puisque tues devenu ce point immobile autour duquel les choses s'animent, le spectateurd'une sorte de film dont il te semble être simultanément le projecteur et l'écranqui reçoit dans la lumière

du ciel cet enfant que tu ne connais pas qui passe comme une écharde et cettejeune femme que tu n'étais pas mais dont tu te rappelles brusquement l'existenceet sans t'attarder davantage tu redeviens cet homme venu d'un voyage lointainque tu ne feras pas (c'est comme ça) comme dans certains jeux tu as trois viesdevant toi, trois vies au minimum et sans prévenir on t'appellera Pierre, Thalat ouPascale (pourquoi pas), on pourrait t'appeler par ton nom comme par celui d'unautre ça ne changerait rien

au fond la ville elle-même a tant de noms qu'elle et toi vous ne formez plus qu'un– tu es cet indien perdu dans New-Paris, tu vas de Grenelle en Brady comme onva de Charybde en Scylla – et le temps glisse sur ta peau sans que tu ne fassesl'un de ces gestes inutiles que les fous font, pour le retenir désormais tu portesalternativement des bas bleus, un pansement dans le cou et tes Conversesfrôlent

A propos de Rives

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des rebords que tu ne franchis pas et des ponts en coupée de mer sur la Seine,ce fleuve sur lequel tu fais nager tes yeux d'une rive à l'autre jusqu'à distinguersur l'eau ces petites choses lumineuses qui font que l'eau est eau, pour lapremière fois tu parles une langue inconnue et nonchalant tu passes d'une idée àune autre selon cette coquille d'escargot qui fait le mouvement de nos vingtarrondissements et ta liberté comme un terrain

vague sous l'œil immobile et décillé d'une caméra de surveillance pour laquelle turesteras un laps cet être invisible que tu craignais devenir (un simple spectateur)car tu n'es plus dedans tu es dehors et tu regardes ta ville vivre sans toi et le piredans tout ça c'est qu'elle continue de vivre (cette vieille peau) comme si tu ne luimanquais pas – avec ou sans toi tes tours sont des phares et les bars sontpeuplés de gens qui tous se connaissent déjà – tu te lèves, tu te couches et tulivres de la bouffe tiède à travers des portes à peine entrouvertes

des mots qui s'envolent des cours que tu sèches et qui ne veulent plus rien diremême si tu les entends tu ne comprends pas les rumeurs d'un monde qui s'estmuni d'ascenseurs pour regarder d'en haut ce qu'on ne voit plus d'en bas – ici unavion dessine une courbe dans le ciel et là dans la rame bringuebalante unhomme joue et chante pour les autres – puisque le monde est ce rail saturé surlequel vont tous les trains, puisque le monde est cette route en forme de partitionque tes pneus lèchent et même si tu ne roules pas tu voles

d'une épaule à une autre tu es partout ce pigeon et parfois si près des cheveuxqu'il te semble que tu pourrais les toucher d'un doigt et d'autres fois si près de lapeau que tu hésites à y poser les lèvres (tu es perdu mais tu ne le sais pasencore) dans ton silence il n'y a plus que du bruit et on ferme les yeux pour queles images reviennent comme la musique – par les lobes des yeux comme parceux des oreilles – et franchissent enfin ces portes qui s'ouvrent

par magie sur des parcs où les enfants courent et ne savent pas pourquoi (...)

A propos de Rives