Apercu Analytique de la Symphonie N 1 de BEETHOVEN

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APERÇU ANALYTIQUE DE LA Pvetnièpe Symphonie DE BEETHOVEN PAU ZEuLg-ène d/ZK-A-IRCOTTIRT Prix : UN franc Tous droits de reproduction et de traduction réservés

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par Eugène d'HARCOURT

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APERU ANALYTIQUEDELAPvetnipe SymphonieDEBEETHOVENPAUZEuLg-ne d/ZK-A-IRCOTTIRTPrix : UNfrancTousdroitsdereproductionetdetraductionrservsPROVO.07AHpCONCERTS D'HARCOURTAPERU ANALYTIQUEDELAppetnive SymphonieDEBEETHOVENPARE-u-Q-zie cTZK-A-IRCOTTIRTPrix : UNfrancToitsdroitsdereproductionetdetraductionreservesharoioa lee iiawm""*tOUMS UHlYESlTWOVO.U7AHLesaperus analytiques, dont voici le premier essai, nesont, dansmapense,queleguideJoanne ouBdeckerdescinqpremiressymphoniesdeBeethoven.Jedsiresimple-mentdirigerl'auditeurtravers le ddale des transforma-tions de Tide unique, quisertdebase chacune despartiesdecesadmirableschefs-d'uvre.Untravaild'analysedugenre decelui-cin'apoint encoret tent, je crois. Aussile vocabulairemanque-t-il Celuiqui va tre employ est trs barbare : je le reconnaisetm'enexcuse.Cesaperusnesontd'ailleursquel'bauche d'une analysecomplte en prparation.Janvier 1898Premire|yiphie be |eePvetniett monceau:Allegroenutdeuxtemps, prcd d'une introductionAdagiomolto dansle mmeton, quatre temps.L'idedu1ermorceauest :WnfIntroduction. Lasuccession expressive de demi-ton du troisime auquatrime son si-do nous donne par ampliation toutel'introduction :AdagiomoltoBois ^ ..D'abordfPfaisant modulation passagrela sous-dominante,revenant7:+ autonet passant la domi-ynante.Puis, aprs un conduit descendant de ladominante,yns^-^^- *ynousavonsRemarquez sur ce motif le contre-point (( complmentaire de la fltedoubledubasson:et FanticipationimitativexHaotb.et Clar.du hautbois doubl de la * "yry^Zm.Flte etBasson1clarinette :*::i c5?L'introduction se termine par une formule de cadence,d'abord rompue, puis parfaite, finissant sur le dbut duthmeparunItraitVonsd'emmanchement:'0ggsAliegTo6IrepartieII. L'Allgro deux temps expose d'abord le thmeyous&i.iyiJf Sf^pqui drivede l'idepar((resserrementpuistranspositiond'octavepar augmentation et pui valence.Une liaison modulantedes boisenrondes, continue cethme,parrptitionlaseconde puis par rptition ryth-mique, le toutformant19 mesures.Uneformuledecadence (trois accords) rappelant celledel'introductionnousmneau:III. Premier pisode,tirdu rythme et de l'emman-chementduthme:3mSi?Lesboisyrpondent,puis lesviolonsreprennentpar rem-plissageisochrone)) etlesboisrpliquentdemmeVOQ5IV. Suitunetran-sitionemprunte authme :pour nousmener ladominante laquelleuneformule tireduIII nous prpare un repos.V. Secondth-me(1) en sol :continu parimitations.(1)Pourquoi unsecondthme? Nedtruit-il pas l'unitdumorceauet, sicethmeexiste,quelsdoiventtre ses rapports aveclepremier?Tellestaientles questionsqueje posai,ilya bien desannes, monmatre WoldemarBargiel: Dansla naturemerpondit-il,nousvoyonsdeuxlments,l'un mle,l'autre femelle, sanslesquelsla vie s'arrte:il doitentredemmedansla compositionmusicaledont lasympho-nieestl'manationlapluspure>.Lapremiresymphonie deBeethovenest une vrification parfaite de cette loi d'art.7-Lesecondthmedrivedupremieroupluttde V ide parunsentimentvident de mouvement contraire;remar-quezgalementl'inoccupation dudeuximetemps.Je sortirais deslimitesrestreintes de cesaperus en vou-lantentrerdansplusdedtails.Lacodaquiterminecesecond thmeestformeparl'occupation caractris-tique du deuxime temps jusque-lvirtuellementvide.m&&*rVI. Episode d'appui au ton deladominanteformparlesecond thme aux basses, promen aux tons adjacentset dans les tonalits minorises.(1) Rappeldelattedupremier thme ladominante. Dveloppementharmoniquedesaderniremesuredanslesbassesqu'imitentensuite parmouvement contrairelesparties suprieures.Conclusionpartroisunissonsrappe-lonslestrois accords mentionnsalafindeII.TnttiTLft-mW *fsf fpDveloppement de cetteconclusionparremplissage,rponses,puis resserrementVonsEnfin mouvement contraire augment de la derniremesuredupremierthmepourretournerenut.Reprisedecettepremirepartie.(1)Sije dis tonalit minorise et non point ton mineur, c'estquejesuis d'avis que le modemineurn'existe point par essence. Latonalit mineure est un simple accident, au mme titre qu'unealtrationouunmodede plainchant;C'estun phnomnedouloureuxetsa douleurs'expliqueparsafausset.Lorsquevousmettezunenote,Yutparexemple,l'harmoniquequil'accompagneestunminaturel,sivous lui justaposezunmi b ilyabattement,d'oladouleurdel'accordmineur, (lui, peutn'tre que passager!)etsurtoutdelatonalitmino-rise, qui, parcelamme,excluttouteidede reposoudeconclusion.-8-2mePartieVII. Intrigue attaque sur cadence vite en rmineur,secontinuantensolmineur.Nous trouvons ici la tte dupremier thmedansl'aigu laquelle rpond, par augmentationet mouvementcontraire,sa fin modifie dans lesbasses sous un contrepointdesyncopes.Cetterponsereprendlerythmeet le dessinprimitifsenutmineuret sedirigecanoniquement enuncrescendoverslatonalitdemib.yposVIII. Milieu de l'intrigue :mmp-+Cemotifadjt indiquparles basseslafin deIV.Imitations canoniquesformantcontinue* decroches.IX. Sur ce continue-, auditionde lattedupremierthmesuivi d'une syncopedrivedecelles deVIIet direction versla mineur en passant parfa,sol, rmineur.Miseenvi-dence(en lamineur)dela blanchepointeinitialedu premierthmecontinuavec rponsesdesboisparmouvement con-traireetaugmentation.pwmwQaatuurmm ::ff-*+ffRptitionavecl'emmanchementparmouvementcontrairedu thme. RetourauDaGapoparladouble augmentationdela fin dupremierthmeparmouvementcontraire.- 9-3mepartie ou t>R GRPOX.CommeII avec dveloppementdelaliaison modulanteascendantedesboisenfa,sol, la mineur,sib, do,rmineur,encorefaet encore sol, le toutaccompagnde1' emman-chement du thme.Appui sur la dominanteparcetemmanchement.XIetXII. GommeVetVImaisenut.XIII. Codaforme par la superposition modulante delatte du thme sur sa fin paraugmentationet mouvementcontraire, puis par la double rptition en chos de laformule des trois accords deII, enfin par l'audition simpleduthmefragment aux cordes etauxcuivres et terminsd'abord par mouvementdirect et contraire etpour finir parmouvementcontraireenunisson.10 Deuximemonceau:Anclante cantabileenfatroistemps.L'ide estdouble :AndtecantabilegdsyonsppgdsyonspuisiPPlrepartieI. Le thme est suivi d'une codaqui, pourainsi dire,lersume. Il seprsenteensujetdefugue :And,ecantabile2fhtyellesH:^p#SE Oit^etsuivi d'une coda drivant decelledupremierthme:Iyousi**-11-Rptition contrepointe :VOQ6odsyona^ydevient "^ 'y[et ce extension . vude lacoda:pourconclureen ut.III. L'pisodeactuel porteuniquementsurlamiseen vi-dencepar les premiersviolons, dusecondtempsqui n'avaitt encorequ'peine esquissdans le chant.yons(euUT) (enLAmineur) (cnFA)V1i yri/riLa triple croche initiale est un appel l'attentiondel'auditeur; il estncessaire(contrairementce quise prati-quegnralement), dela biensparerdece quila prcde.Le reste du quatuor rpond au troisime temps avecanticipation.VOos_3i"L'extensionprcdentede lacodadevient:par lagage .Rptition taledelepisodedans le f.Leshautboiset bassons prennent la place des premiersviolonsqui sejoignentauresteduquatuorpourlesrponses.IV Conclusionenrythmeisochronedetriolets dedoublescrochessuraccompagnementdesyncopesvirtuelles.12Le dessindecette conclusionestbassur un fragment du thmetranspos :fUU"Fqui devientparvariation:Rappelpourfinirdelatte duthme(1).2mfcpartieV. Beethoven s'est rendu compte qu'il s'tait tendu unpeulonguement en ut. Aussinousemmne-t-il desuite etassezviolemment trs loin : en r b. La tte du thmeminorisluisertdeconduit sousunetenueexpressivedeshautbois.Cette tonalit de r 1) est le pointculminantdumorceau.Latteduthmesertencore de basecetpisodeetsa con-tinuation nousdonnelerythmed'accompagnement:(4)Il faut remarquer que dans celte premire partie 26mesuressontauton principal, 38 au ton de la dominante. Ilyavidemmentdisproportion. [Je suis absolumentd'avis de faire la reprise indique(contrairement ce qui se pratiquegnralement),ne serait-ce quepourrappelercettetonalitdefaquel'onaquittedepuissilongtemps.13Clarinetteset BassonsTottiLessforzandosappellentl'attention surl'intervalle de sep-time qui est le gabarit duthmeetsursarsolution.Larptitionaurelatifsi bmineurnousfait redescendreversla dominantedutondefamineur. Appuisurla pdalededominanteparle rythmeprcdentauquelBeethovenaajoutla rptition de la dernire note pour nous rapprocher duschma du thme;commeaccompa-gnement, les tim-bales ont remplacle quatuor.(1)Descentedialogueen syncopesrythmiques. Remonteen tutti seterminantaprs un premierchelon, enunfrag-ment du thmepar mouvementvouscontraire :Descente finalechelonneseterminantpar un rythmeisochrone de doublescrochessous unpressentimentduthmeparle hautbois et le bassonentierces.3mepartieou 1DFLCAPOVI. Comme I, mais avecunlmentnouveau: uncontre-point continu de doublescrochesfaisant suite ladescenteprcdenteet commenantpar ungrupettod'unesuprmelgance.yjersyonsil)Remarquezl'attaque des deuxtrompettes(surtout deJapremi-re), doublant la pdale malgrle frottement. Lesthoriciensscolasti-quespeuventtrouver cela dtestable; j'yvoisaucontraireunepreuvedu gniedeBeethoven: touteautrenoteauxtrompetteseuttmivre.14 VIIetVIII. GommeII et III, maisenfa.IX.Proraison nous donnant une audition canonique duthmesurlequeldeuxhautboisnousrappellent parmouve-mentcontraire lerleexpressifqu'ils ontdjjou.HaathoisJtJ.^^Thmelasus-tonique puislasous-dominante etretourenfaletoutsousuncontinue*dedoublescroches. Conclu-sion rappelant le ce gabaritdjentendu(V) et sur lequelvient s'ajouter, la rptition, la flte par mouvementcontraire.Evocation du rythme du thmepar les cors pivotant autour dudeuximetempsdesviolons.tr^J^U7^mP~^p'p$~-^-r !5 Troisimemot*eeaaMenuetto: Allegromoltoevivace,enut,troistempsAulieudemenuettoil estpluslogiquedelire : scherzo.AllmoltoMe9Ureforteyons-mesure orwL'ideest:fo*]J|d==^^=lrepartieI. Lethmen'estquela triple continuationde Fide. Ilsetermineautondeladominante.Reprise.II. Le premier pisode de la deuximereprisecommencepar un divertissement tir des deux premires notes dePide avecaccompagnement complmentairepar mou-vementcontraire :Altos Ve_Te set BassonsContrebassesD'abord tondhit mineur puis tonde la J) et enfin pro-gressionmlodiquedescendanteversr b.III. Auditionen r 1) danslesbassesdeVideprcded'unenotesurlepremiertemps, sousuncontre-sujetdrivdeFpisodeprcdent :^k$-ipQuatuor et Bassousy-7TpuJfeftwF1-3teP&-P i*5s>V-16 Ttedusujet aux bassesaveschosdeshautboisetbassons la mesure faible : d'abord ton de si bmineurpuis utb(sinaturel)enfinutnaturel.IV. Beethovenprofite de cette arrive en utpouryfairerevenir l'improviste lethmeintgralquisetermine,cettefois, dansletoninitial. Appuisurcette tonalit d'utparlerappelduII tendu,minorisd'abordpuismajeuret jeu surCes deUXmodalits.MesureyonsforteImmV. Le saut de tierce de l'exemple prcdent anticipant1' ide syncope donne la coda :yonsQEJppReprise depuis II.Trio (deuximepartie)VI. Danslacoupeclassiquedesscherzos,le triocomprendle secondthme. Celui-ci procde ici rythmiquement dupremier:Bois et CorsaBois et Lors i3E L: ^fc; iUntrait deviolonstrsbrillantvient complter latenue:Mesorefaible\ronsLe secondthme se continue sur lasus-dominante etlasus-toniqueet finit autondeladominante.VII. Badinagetir du secondthmeparles boisetlesvio-lons (chacundanssongenre)surpdalevirtuelle ladomi-nante.Retour,parlacontinuation du traitdesviolons,auVIII.-17 VIII. Secondthmeseterminant paruneformuledecaden-ceparfaitelaquelle concourt le trait complmentaire desviolons.Dfl CflPO (troisime partie)Danscertainspays,en Danemark par exemple,il est d'usagedefairetouteslesreprisesau Da Gapodesscherzos;jeprfredebeaucoupnotrehabitudedeles supprimer.(1)(1)Laplupartdes chefs d'orchestre dirigentlesscherzos commedesmesures untemps, c'est--dire une mesure cloche-pied qui n'apasd'quivalencefaible;ilenrsulteuneexcutionterne et flasque, quecorrobore le mouvement lent qui en dcoule forcment: c'est uneerreurabsolue.LesMatresonttoujoursimagin,danslesmouvementsvifs, un rythmeleplus souventbinaire, c'est--dire une mesureforteet unemesurefaible. Jls'agitdoncdebattrela mesurefortecommeunpremiertempsetla mesurefaiblecommeunsecond temps. Pourquoinel'ont-ils pasindiqu? D'abordBeethovena quelquefois crit dansses uvres postrieures: Si ha s'immaginar la battuta6J8ou bienritmo di tre battute, ritmo di quattro battute. D'ailleurs il pourraittrs bien se faire qu'il n'y eut point pens : Legnie consiste prci-sment faire beau sans savoir pourquoi. Il suffitque l'expriencenousmontrequecerythmen'a quedesavantagessansinconvnientpour que nous devions l'adopter. Le grand avantage consiste donnerla clart, la limpidit et l'accent,enun motla comprhensiondutout.Il estbien certainque cettemanirede battre la mesure est trsdlicate : ici, par exemple, avant la Coda(IV), il faudrabattre unemesure troistempspour tomberd'aplomb.Mesureyons fortete^MesureforteCODAMesure Mesure Mesure Mesureforte fa.ibl faibleXforte| ^^ro rte Taioie taim mmmmmmif*f *fQuelles raisons Beethoven a-t-il eues d'intercaler un rythmeternaire? S'il avait supprim la mesure marqueXil s'en allaitdirectement enfacar (n'en dplaise certains thoriciens)le r bentendusurl'accord d'utmnedirectementau tondefamajeuraussibienet mmemieuxquele si b. Beethovenadoncajoutunemesureavecle r naturel pour resteren ut. Aupoint devuerythmiquecettemesureajoute n'estqu'une sortedepointd'orguemesurtrsadmis-sible avantla proraisonoula conclusiond'unmorceau.-18-Quatrimemoi*eeaa:Allegromoltoevivaceenut deuxtemps prcd d'uneintroductionAdagio.L'ideest :pAllegroyonsp.LfiLTLrrjirplrepartieI. Lessixmesuresd'adagion'ontd'autreobjetquedepr-parer par une gamme partantdel'embryonpouraboutirPclosion totale, l'attaque de1'ide sur le deuximetemps(1).AdagioTottiLe thme(allegro)estlacontinuationnaturellede1'ide :il sedirigede suiteautonde la dominante.Leretour se faitparl'augmentationdela gammed'introductionsousuncon-tre-point driv rythmiquementdusujet.yonsm m ^3EPAltos V*,,e*et Bassons.g y j=jiniL'unetl'autre secontinuentenformuledecadenceparfaite la tonique. Ceretourse rpteenserenversant.(1)Onpeut sedemanderpourquoiBeethovenafaitprcderl'entredes violons d'un unisson gnral. Pourdeuxraisons : d'abordpourattirer l'attention de l'auditeur, et ensuite pour bien marquerlamesureforte.19h. CorsetTrompettesII. Episode drivant par augmenta-ntion et simplificationdusujetamput -mEde satte.*'/rLesviolons compltentlacarrureenrpondantL'pisodecontinuepar la modification dveloppe de cecomplmentdesviolonsquidevient :yonset prpareletondela dominante en rappelantleretourdeI:III.Second thmeensoi :yonsMcit?i ijigpVoici bien un second thme femelle|toutdegrce char-manteparoppositionlagaietunpeuagreste dupremier.MesureforteAupointdevuetechnique : vw LJ|gf fjtnousdonnaitla mesure forte, un premier accent sur lepremiertempsetunsecond la partie faible du deuximetemps,c'est--dire le rythme((virtuel d'unenoirepointesuivied'unecroche: c'estce rythme qu'adopteici rellementBeethoven. Le second thme se continue par progressionascendantenaturelleaboutissantaufabcarre(pour viterle sentiment de triton).iVrrt sur cet lment nouveau(puisqu'onestensol !)*) n**** crescendo *J20 Insistancesurcenouveaurythmedeblanchestoutencon-tinuant l'ascension. Ds qu'onest arrivaladominantedurelatif mineur du ton dusecondthme, retourrapidepourconclureensol.IV.Lerythmesyncop de la deuxime mesuredusecondthmenousdonnel'pisodefinal : Fiats ciar.etBassons. et Bassons iJff